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LES PAIEMENTS

INTERNATIONAUX.

LE SYSTEME MONETAIRE
ET FINANCIER
INTERNATIONAL
I) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR.
1. Le principe de l’étalon-or au XIXe
siècle.
 1.1. La généralisation de l’étalon-or.
• L'étalon or (Gold Standard) est un régime monétaire
fondé sur la convertibilité interne de la monnaie
fiduciaire en or à un prix fixe et sur la convertibilité
externe des devises dans ce métal. Chaque unité
monétaire est définie par un poids d’or (le pair), ce
qui détermine la parité officielle des devises.
• L’Angleterre adopte l’étalon-or dès 1821. Les autres
pays industrialisés privilégient le bimétallisme (or-
argent) jusqu’au tournant des années 1870. On ne
peut donc parler d’étalon-or universel
jusqu’au dernier quart du XIXe siècle.
• L’or remplit deux fonctions à l’échelle internationale :
- Il permet la fixation des taux de change qui sont
définis par le rapport des poids d’or fin contenu
dans chacune des monnaies ;
- Il facilite le règlement des déficits des paiements qui
peuvent être opérés par un transfert d’or.
I) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR.
1. Le principe de l’étalon-or au XIXe
siècle.
 1.2. La stabilité des taux de change
et le rééquilibrage automatique des
balances des paiements.
1.2.1. Le mécanisme des points d’or.

• Le fonctionnement de l’étalon-or a favorisé la


stabilité des changes dans la mesure où il rend
possible les échanges internationaux par
transfert d’or.
• Le règlement des échanges par des transferts
d’or a en effet pour conséquence de limiter la
fluctuation des monnaies entre des limites que
l’on a appelé les points d’or. Il s’agit d’un
mécanisme automatique de régulation des taux
Le mécanisme du point d’or
I) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR.
1. Le principe de l’étalon-or au XIXe
siècle.
 1.2.2. Le mécanisme de l’équilibre
automatique de la balance commerciale.
• Le mécanisme automatique d’ajustement de la
balance des paiements est connu sous le nom de
mécanisme de Hume.
• Un pays présentant un déficit commercial subit une
sortie d’or, donc une baisse de sa masse monétaire.
• Or, en vertu de la théorie quantitative de la monnaie
une diminution de la quantité de monnaie en
circulation produira une baisse du niveau des prix
qui stimulera les exportations tandis que le coût des
importations s’élève.
• A terme, les quantités exportées s’accroissent alors
que les volumes importés diminuent. Les
échanges extérieurs se rééquilibrent.
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR
2.La réalité de l’étalon-or : un système
asymétrique.
 2.1. Le rôle international de la livre et la
convertibilité de la livre en or.
• Poids de l’économie britannique et de son réseau bancaire
qui s’implante à l’étranger dès 1830 => utilisation
croissante de la livre dans les échanges internationaux.
• Avant 1914, le Royaume-Uni était le principal exportateur
mondial de capitaux. Il fournissait au reste du monde des
avoirs en sterling = les « balances sterling ».
• L’influence de la Grande-Bretagne provient de la confiance
qu’inspirait la livre qui reste convertible en or jusqu’en
1914.
Ø En somme, le système de l’étalon-sterling a été un
système d’étalon-or puisque la livre était utilisée
comme monnaie de règlement, mais l’or était
utilisé comme monnaie de réserve, et détenu par
tous les pays étrangers qui ne conservaient en
sterling que les fonds de roulement nécessaires
aux transactions. Le métal n’était en effet
transféré que de façon exceptionnelle.
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR
2.La réalité de l’étalon-or : un système
asymétrique.
 2.2. Une inflation et une croissance
faible.
• Avec le système étalon-or, la politique
monétaire est fortement contrainte par
le stock d’or mondial, ce qui limitait
naturellement la croissance de la masse
monétaire.
• L’avantage d’une telle contrainte résidait
dans l’absence d’inflation.
• L’inconvénient majeur est de dissocier
largement la croissance de l’offre de
monnaie de l’activité économique réelle.
La croissance est faible et se traduit par
du chômage.
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE
CHANGE-OR
2.La réalité de l’étalon-or : un système
asymétrique.
 2.3. Les limites de l’ajustement

automatique.
• Domination économique et financière du
Royaume-Uni, qui conféra de facto à la livre
sterling le statut de monnaie internationale de
réserve, alors que sa gestion était d’abord
fonction de la conjoncture britannique :
asymétrie des relations entre l’Angleterre
et les autres pays à qui elle impose sa
politique monétaire.
• La Banque d’Angleterre a mené une politique
discrétionnaire très active : elle retirait des
liquidités du marché pour compenser des effets
potentiellement inflationnistes des entrées d’or
et elle injectait des liquidités pour lutter contre
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE CHANGE-OR

3. L’étalon de change-or (Gold Exchange


Standard) et la crise financière de l’entre-
deux guerre.
 3.1. La première guerre mondiale modifie

les rapports de force.


• La position financière de l’Angleterre est affectée
par la première Guerre Mondiale : émissions
d’emprunts à l’étranger pour financer le déficit
des opérations courantes, inflation…
• Les Etats-Unis sont devenus entre 1914 et 1918
des créanciers nets. Le rôle international du
dollar s’accroît du fait de l’existence de
« balances dollars ».
• Rapport Cunliffe (1919) : rétablir la
convertibilité-or de la livre sterling même si son
pouvoir d’achat a été déprécié de 20% par
l’inflation.
• Mise en place de politiques déflationnistes :
l’Angleterre doit en effet pratiquer une politique
de taux d’intérêts élevés pour ne pas que les
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE CHANGE-OR
3. L’étalon de change-or (Gold Exchange Standard)
et la crise financière de l’entre-deux guerre.

 3.2. Les crises monétaires et économiques


des années 1920.
• Retard du retour à la convertibilité-or de la livre : inflation de
1920, flottement à la baisse de la livre, spéculation contre
le franc, puis le mark…
• Le 13 mai 1925 : promulgation du Gold Standard Act.
• Surévaluation de la livre du fait d’un ancrage au pair de
1717 devenu irréaliste = graves pressions déflationnistes,
ralentissement de la croissance et chômage =>
L'Angleterre passe largement à côté de la phase
d'essor international de 1924 à 1929. En 1931, le pays
est contraint à la dévaluation.
• John Maynard Keynes, dans Economic Consequences of Sterling
Parity (1925) : l’or n’est plus qu’une « relique barbare »
• En France, le laxisme budgétaire domine mais retour de
Poincaré au pouvoir en 1926. Passage au franc Poincaré
(dévaluation de près de 80%) en 1928. La déflation est
évitée et la monnaie est stabilisée ce qui va favoriser une
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE CHANGE-OR
3. L’étalon de change-or (Gold Exchange Standard)
et la crise financière de l’entre-deux guerre.

 3.3. Le système de Gênes.


• La Conférence de Gênes (1922) tente de
reconstituer un système monétaire
international selon deux principes :
- L’étalon reste toujours l’or ; il existe
toujours un rapport fixe entre l’or et les
monnaies mais la convertibilité n’est plus
obligatoire. Seuls les grands pays ayant des
réserves d’or peuvent garantir une
convertibilité.
• Les monnaies convertibles en or sont, de
fait, des instruments de réserve.
L’émission monétaire est donc fondée
désormais sur les réserves d’or ainsi que
sur les réserves en devises des pays dont la
I ) DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE CHANGE-OR
3. L’étalon de change-or (Gold Exchange Standard)
et la crise financière de l’entre-deux guerre.

 3.4. L’effondrement du Gold Exchange


standard.
• Le système mis en place à Gênes sera mis en échec par la
crise de 1929.
• Le système a pâti de l’insuffisante coopération entre
pays et de l’absence de gouvernance supranationale :
les pays vont se replier sur des stratégies nationales
de sortie de crise La pratique des dévaluations
compétitives se développe.
• En 1931, le rapport Macmillan révèle l'illiquidité de la
position de trésorerie internationale de l'Angleterre : de
250 à 300 millions de créances en livres étrangères ne
sont couvertes que par une réserve métallique inférieure
à 150 millions
• Le 21 septembre 1931, le Gold Standard Amendment
Act abroge la convertibilité en or du sterling (la
monnaie se déprécie alors de 30%).
• L’échec de la conférence de Londres qui a rassemblé
en 1933, 66 pays, dans le but de rétablir la stabilité
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

 1.1. Le débat initial entre deux thèses.


1.1.1. Le plan proposé par l’économiste

britannique John Maynard Keynes.


Plan très novateur en trois points :

- Une union internationale de compensation (Clearing


union). autorité internationale et supranationale,
émettrait ainsi une monnaie scripturale (le
« bancor ») pour régler exclusivement les
échanges internationaux.
- Une procédure de crédit.  Les pays déficitaires
pourraient avoir un compte débiteur mais jusqu’à
un certain plafond fixé.
- Une garantie de symétrie . Les pays excédentaires,
comme les pays déficitaires sont tenus de prendre
des mesures pour rétablir l’équilibre de leur
balance de paiements.
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

 1.1.2. L’adoption du plan du représentant


américain Harry White.
• Projet alternatif moins ambitieux préparé par
Harry White : propose une nouvelle
version d’un système d’étalon de change.
• Chaque pays définit une parité
exprimée en or ou en devise clé à savoir
à cette époque exclusivement le dollar qui
détient 70% du stock mondial d’or.
• La conférence de Bretton Woods s’ouvrit
le 1e juillet 1944, elle conduira à
l’adoption du plan White le 22 juillet
1944, qui devient les accords de Bretton
Woods.
• L’adoption du plan White marque l’affirmation
du leadership mondial des Etats-Unis.
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

1.2. Deux principes fondamentaux : la


convertibilité et la stabilité des
monnaies.
 1.2.1. La convertibilité des monnaies.

• Les Etats ont deux obligations qui


correspondent aux deux formes de
convertibilité :
• Par la banque centrale : La convertibilité au
sens juridique peut obliger un pays à
racheter sa propre monnaie à la demande
de ses partenaires.
• Par le marché : Chaque pays doit garantir la
libre circulation de sa monnaie et ne pas
imposer de restriction sur les paiements
et transferts portant sur des transactions
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

 1.2.2. La stabilité des monnaies.


• Deux obligations caractérisent le système de change fixe :
- La parité officielle de chaque monnaie doit être exprimée
en or ou dans une devise clé convertible en or selon le
cours en vigueur en 1944.
- Les pays doivent maintenir les parités de leur monnaie vis-
à-vis de l’or ou du dollar dans une marge de fluctuation
fixée à +/- 1% autour de la parité.
• Henri Bourguinat (Finance internationale, 1995) : « le
dollar de 1944 est le soleil autour duquel s’organisent les
autres monnaies satellites ».
• Si les Etats-Unis étaient chargés de veiller à ce quel le cours
du dollar ne s’écarte pas de la parité (35 dollars l’once),
ils se trouvaient déchargés de toute obligation de
soutenir leur monnaie. Les autres pays, dont la monnaie
était cotée en dollars, devaient assurer seuls le respect
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

 1.3. Le Fonds monétaire international.


 1.3.1.L’adhésion et le mode de fonctionnement du
FMI.
• Lorsqu’il devient membre, chaque pays se voit attribuer une
quote-part qui déterminent la souscription au capital, l’aide
qui peut être reçue et le droit de vote.
• Le conseil des gouverneurs se réunit une fois par an en assemblée
générale. Il vote le budget et décide de l’admission de
nouveaux membres et de la révision des quotes-parts qui en
résulte.
• Les cinq pays qui disposent de la plus forte quote-part (Etats-Unis,
Royaume-Uni, Allemagne, France, Japon) nomment chacun un
administrateur, ainsi désormais que l’Arabie Saoudite (un des
principaux créancier du Fonds), la Chine et la Russie. Seize
autres administrateurs sont élus pour deux ans.
• Les administrateurs décident de la politique du FMI et de l’octroi
de crédits aux Etats-membres. Ils élisent également tous les
cinq ans le directeur général qui traditionnellement est un
européen, assisté d’un directeur général adjoint, américain
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
1. Les principes de Bretton Woods.

 1.3.2. Les tirages.


• Les tirages sont l’opération la plus courante du FMI. Il
s’agit d’une opération particulière qui tient à la
fois du change et du crédit.
- C’est une opération de change par laquelle un pays
en difficulté cède au FMI sa propre monnaie et
reçoit en contrepartie la monnaie d’un autre pays
membre.
- C’est une opération de crédit pour deux raisons.
D’abord, le pays qui a acheté au FMI la monnaie
d’un autre pays doit la rembourser au bout d’un
certain temps. De plus, le pays qui effectue un
tirage doit régler une commission fixée à 0,5% qui
s’ajoute au prix de la monnaie qu’il achète.
• Pour éviter le risque de détenir de plus en plus de
monnaies faibles et de moins en moins de monnaies
fortes, le FMI peut « refaire le plein »
(replenishment) de ses avoirs en cédant de
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.1. La « douce négligence » (benign neglect)


ou le « déficit sans pleurs ».


 2.1.1. La politique économique américaine

reste au service des intérêts nationaux.


• Les négociateurs de Bretton Woods avaient tacitement
supposé que les Etats-Unis mèneraient
délibérément une politique permettant
d’assurer à long terme la convertibilité en or
de leur monnaie, comme la Grande-Bretagne
l’avait fait avant la Première guerre mondiale, au
prix d’une déflation et d’un ralentissement de sa
croissance.
• Depuis l’Employment Act du 20 février 1946, la
création de dollars est au service de la
politique économique américaine. Son impact
sur les relations monétaires internationales n’est
pas pris en compte.

II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

 2.1.2. L’asymétrie du système.


• Le système de Bretton Woods se traduit par une
asymétrie qui consacre la suprématie
américaine : les autres monnaies doivent
ajuster leur taux de change par rapport au $
et les Etats-Unis n’ont pas de taux de change à
respecter, ce qui lui donne une grande marge de
manœuvre en matière de politique monétaire =
« problème des N-1 taux de change » 
• Cette asymétrie va encourager des pratiques de
financement à crédit de la société de consommation
américaine (forts flux d’importation payés en
dollars) et le financement du développement des
entreprises américaines par des IDE (flux de
capitaux en dollars).
Ø Cette situation privilégiée des Etats-Unis a été
qualifiée de « douce négligence » (benign
neglect).
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.2. Une balance des paiements en


déficit.
• La balance des paiements américaine est
structurellement en déficit.
• A ses débuts, le système a fonctionné correctement
en raison du plan Marshall et de l’afflux de capitaux
américains en Europe.
• Mais à partir des années 1950, chaque année, les
Etats-Unis ont prêté des quantités croissantes de
dollars à l’étranger pour financer la croissance et
l’essor mondial => Jusqu’aux années 1970, le
déficit n’était pas un déficit commercial.
Ø Au fil des ans, les engagements extérieurs des
Etats-Unis n’ont cessé de croître, alors que
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.2.1. La double origine du déficit des


paiements américains.
• A partir de la fin des années 1950, les
excédents commerciaux américains
diminuent.
- Concurrence croissante des pays d’Europe

puis du Japon dès le milieu des années


1960.
- La délocalisation progressive de la
production des Etats-Unis vers l’Europe.
• Les investissements des firmes
multinationales en Europe, puis la
guerre au Vietnam contribuent en
outre au déficit de la balance des
capitaux à court terme dans les
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.2.2. Les eurodollars.


• La sortie de dollars des Etats-Unis reflète :


- Le développement des IDE américains en Europe
dans le but notamment de contourner les barrières
douanières du Marché commun.
- L’expansion du marché des eurodollars, qui affranchit
partiellement la création de monnaie internationale de la
tutelle américaine.
• Les eurodollars sont des dollars circulant hors des Etats-
Unis et échappant à la réglementation fiscale et
monétaire américaine.
• Le développement des euromarchés date des années 1960
et s’explique notamment par la rigidité de la
réglementation américaine (Réglementation Q).
Ø L’euromarché a atteint une taille considérable et joue un
rôle important dans le financement des pays développés
et des pays en développement. La baisse des taux
d’intérêts dans les années 1970 et la suppression de la
réglementation Q ne suffiront pas à limiter le
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.3. Des tensions croissantes sur le marché de l’or.


 2.3.1. Le paradoxe intrinsèque : le dilemme de

Triffin.
• Dans Gold and the dollar crisis : the future of
convertibility (1960), Robert Triffin (1911-1993) met
en évidence l’instabilité intrinsèque du système
• Le pays émetteur de la monnaie internationale doit
avoir à la fois une balance des paiements en
équilibre (pour inspirer confiance) et en déficit
(pour accompagner la croissance économique
(par la création de liquidité).
• Triffin avait dénoncé vigoureusement l'importance prise
par les monnaies de réserve, en particulier le dollar
américain, dans les réserves de change. La part de
l'or, qui était de 91% en 1937, était effectivement
tombée à 51% en décembre 1958 et à 44,35% en
septembre 1970.
Ø Le dilemme de Triffin permet de comprendre l'origine
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON WOODS ET
SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

2.3.2.
 La crise de confiance : vers
l’inconvertibilité du dollar.
• Vers la fin de l’été 1960, une vague d’achat spéculatif
fait monter le cours de l’or sur le marché de Londres.
Les Banques centrales européennes décident par
ailleurs d’acheter de l’or pour renforcer leur réserve.
• Les Etats-Unis décident de contribuer à stabiliser le marché
et vont vendre de l’or à Londres.
• Automne 1961, ils obtiennent le concours des principaux
pays européens pour approvisionner le marché, à
concurrence de 50%, répartis entre la Grande-Bretagne,
la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique
et la Suisse. C’est le Pool de l’or qui cherche à éviter
la dévaluation du dollar.
• En 1966, le système s’enraye avec la dévaluation de la
livre, nourrie par la spéculation et l’annonce par la
France qu’elle se retirait du pool.
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
2.Les faiblesses du système de Bretton-Woods.

Face à cette situation plusieurs mesures


sont adoptées :
• En mars 1968, le directeur général du FMI et
de la BRI et les gouverneurs des banques
centrales encore membre du Pool décident de
mettre fin au Pool de l’or. Maintien de la
convertibilité officielle du dollar (35$ l’once)
pour les transactions entre banques
centrales. Pour toutes les autres transactions,
le cours de l’or fluctue en fonction de l’offre
et de la demande : naissance d’un double
marché.
• En juillet 1969, le FMI décide de la
création des droits de tirage spéciaux
(D.T.S).
• Un réseau très serré de crédits croisés
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
3. L’effondrement du système de Bretton Woods.

 3.1. La suspension de la convertibilité-or


du dollar et le système de changes
flottants.
• Poursuite de l’expansion incontrôlée des dollars => les
balances dollars représentaient en 1971, 5 à 6 fois la
valeur du stock d’or. La même année, les Etats-Unis
annoncent leur premier déficit commercial depuis la
Seconde Guerre mondiale.
• Le 15 août 1971, les Etats-Unis annoncent unilatéralement
la suspension de la convertibilité-or du dollar,
préservant ainsi le stock d’or américain.
• Décembre 1971, les pays du Groupe des Dix, décident de
modifier la parité de leur monnaie. Les Etats-Unis
dévaluent le dollar : l’once d’or = 38 dollars. Les
marges de fluctuations autour des nouvelles parités sont
portées à 2,25%.
• Nouvelle dévaluation en Février 1973, l’once d’or = 42,22
dollars. Le 12 mars 1973, les pays de la Communauté
européenne décident de ne plus intervenir pour soutenir
II) LA NAISSANCE DU SYSTEME DE BRETTON
WOODS ET SA CRISE.
3. L’effondrement du système de Bretton Woods.

3.2. Les mutations du rôle du FMI.


• Le FMI perd deux fonctions essentielles :


- Veiller à la stabilité des taux de change
puisque les changes flottants se
généralisent.
- Accorder des crédits aux pays qui profitent
désormais des facilités de paiements
offertes par le marché des capitaux et se
tournent moins vers le FMI
• Néanmoins, le FMI devient l’institution
clé pour le traitement de la dette des
pays en développement dans les
années 1980. Le FMI sera en charge de
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
1. L’expérience du flottement des monnaies.

 1.1. Le plaidoyer en faveur du flottement


des monnaies.
• Milton Friedman (1912-2006), un certain
nombre d’arguments plaident en faveur de
l’instauration d’un système de changes
flottants :
- Il doit permettre aux déséquilibres des balances
de paiements de se résorber automatiquement
- La politique monétaire doit retrouver son
efficacité
- D’éviter la spéculation en supprimant les
anticipations de dévaluation ou de réévaluation
des monnaies des pouvoirs publics .
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
1. L’expérience du flottement des monnaies.

 1.2. La réalité contrastée du système de


changes flottants.
 1.2.1. Entre 1973 et le début des années

1980 : une abondance monétaire et une


dépréciation importante du dollar.
• Accroissement très important des
liquidités internationales (recyclage des
pétrodollars et développement des
euromarchés).
• Les déséquilibres s’accentuent avec la montée
de l’inflation et de chômage qui rend
hasardeuse toute politique de relance.
• Le dollar s’affaiblit. Il perd 20% de sa valeur en
1977 et atteint un niveau historiquement bas
en octobre 1978.
Les Etats-Unis peuvent poursuivre leur
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
1. L’expérience du flottement des monnaies.

 1.2.2. Entre 1980 et 1985 : une baisse des


liquidités internationales et un
renforcement du dollar.
• Dès 1979, nomination de Paul Volcker :mise en place
d’une politique économique restrictive.
• Après une récession entre 1981-1983, les Etats-Unis
renouent avec une croissance dynamique qui se traduit
par un quasi retour au plein-emploi. Le dollar se
renforce et atteint un niveau record en février
1985.
• L’élévation des taux d’intérêt américains conduit des pays
dont la balance des paiements est structurellement
excédentaire (Allemagne, Japon notamment) à placer des
capitaux aux Etats-Unis et à financer de fait les déficits
jumeaux de ce pays => Le déficit de la balance des
transactions courantes est passé de +10 milliards de
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
1. L’expérience du flottement des monnaies.

 1.2.3. Depuis 1985 : la difficile stabilisation du


système monétaire dans un contexte de
mondialisation.
• Les Etats-Unis finissent donc par souffrir de la forte
appréciation du dollar. Ils ont dû se concerter au
niveau international et abandonner leur politique de
« benign neglect ».
• Les pays du G5 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon,
RFA, France) réunis à l’hôtel du Plaza à New York en
Septembre 1985, décident de coordonner leurs
politiques économiques pour provoquer un
« atterrissage en douceur » (soft landing) du
dollar.
• Le dollar se déprécie et, en Février 1987, les pays du
G7 (G5, Canada et Italie), réunis au Louvre à Paris,
considèrent que la baisse du dollar est suffisante et
décident de soutenir son cours au sein de marges
constituant des zones cibles.
Ø Ces mesures semblent avoir contribué à stabiliser le
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
2. Le développement de la finance globalisée.

 2.1. L’origine et les caractéristiques


de la globalisation financière.
• Trois processus de libéralisation des échanges sont à la
base du processus de globalisation financière selon Henri
Bourguinat (Finance internationale, 1995):
- La déréglementation correspond à l’assouplissement,
sinon à l’abolition, des réglementations nationales
restreignant la circulation des capitaux (contrôle des
changes, encadrement du crédit…).
- La désintermédiation est la possibilité offerte aux
opérateurs internationaux de recourir directement aux
marchés financiers pour emprunter de l’argent
• Le décloisonnement désigne l’abolition des frontières
entre des marchés jusque là séparés. Les opérateurs
agissent désormais sur un marché unifié des capitaux,
du très court terme (quelques jours) au très long terme.

III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
2. Le développement de la finance globalisée.

 2.1.2. Des euromarchés aux innovations


financières.
• Dans les années 1950 et 1960, l’expansion des euro-
dollars a contribué au développement du marché
des capitaux à l’échelle internationale et ont
favorisé la mise en place d’un certain nombre
d’innovations financières.
• Le mouvement d’innovation financière s’amplifie dans
les années 1980 :
- Les obligations peuvent être indexées, à taux
variable ou à options (les options portent sur le
choix de la date de remboursement ou sur une
possible conversion en action).
- Les swaps sont des contrats d’échange de flux
financiers entre deux parties, le plus généralement
des banques ou des institutions financières.
- Les produits dérivés permettent de se prémunir
contre de fortes variations de prix.
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
2. Le développement de la finance globalisée.

 2.1.3. L’apparition de nouveaux acteurs.


Croissance et développement des pays émergents.
 Montée des « marchés émergents », à savoir les
marchés financiers des pays disposant d’un fort potentiel
de croissance, reflète la recherche d’investissements fiables
et de placements financiers rémunérateurs.
Les investisseurs institutionnels (les « zinzins »).

 Les investisseurs institutionnels sont structurellement en


capacité de financement car ils collectent l’épargne
déposée par les particuliers (fonds de pension, fonds
mutuels ou organismes de placement en commun de
valeurs mobilières (OPCVM)
Les ménages occidentaux et l’avènement d’un « capitalisme

patrimonial ».
 Le comportement des ménages a contribué à modifier la
nature des actifs proposés par les institutions financières
dans un contexte de taux d’intérêt élevé . (Michel Aglietta)

III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
2. Le développement de la finance globalisée.

 2.2. La finance globalisée : entre efficience


des marchés et risque systémique.
 2.2.1. Les bénéfices escomptés de la
globalisation financière.
• La globalisation financière doit permettre de faciliter le
financement de l’économie par une plus grande
efficience des marchés financiers en termes
d’allocation des ressources en capital.
- Une limitation des coûts;
- Une meilleure répartition du risque ;
- Une efficience informationnelle.
• La globalisation financière favorise aussi la discipline des
politiques économiques nationales pour éviter une
sanction des marchés.
• Les flux d’épargne excédentaires de certains pays
(Europe) peuvent aisément combler les besoins
d’épargne de pays (PED ou pays émergents) : la
globalisation financière finance la croissance mondiale.
III) L’APRES BRETTON-WOODS ET LE SYSTEME DE
CHANGES FLOTTANTS.
2. Le développement de la finance globalisée.

 2.2.2. La fragilité intrinsèque d’une


finance globalisée.
• Le phénomène de l’aléa moral :
 L’asymétrie d’information est une caractéristique essentielle des marchés
financiers qui peut expliquer les prises de risques excessives, les crises
répétées, ainsi que la volatilité des cours sur les marchés financiers.
• Les anticipations auto-réalisatrices.
 Les anticipations sont auto-réalisatrices lorsque les actions des agents,
fondées sur l’anticipation d’un événement spécifique, sont suffisantes pour
engendrer l’événement lui-même. La croyance qu’une crise peut survenir
peut ainsi engendrer la crise.
• L’instabilité des marchés financiers et les comportements spéculatifs.
 Développement de comportements mimétiques : peu importe que le prix
d’un actif soit surévalué, il est rationnel de l’acheter tant que le marché
reste orienté à la hausse. L’interconnexion croissante des places
financières contribue par ailleurs à amplifier les tendances qui peuvent
alors former des bulles spéculatives en raison de comportements
mimétiques.
• Le risque systémique.
 Le risque systémique se définit comme un risque de déséquilibre majeur
touchant l’ensemble du système financier et résultant de
dysfonctionnements liés au fait que les interactions des anticipations et

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