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Le cas de la Belgique.

Frontière linguistique et
communes avec facilités (francophones et
néerlandophones) des deux côtés de la frontière.
Les trois régions lingustiques principales en
Belgique
• La Belgique est divisée aujourd’hui en trois régions
lingustiques principales:
– Flandre, région qui se rattache au domaine linguistique
néerlandais;
– Wallonie, région qui se rattache au domaine linguistique
français;
– région de Bruxelles, officiellement bilingue, mais où les
parlers francophones sont aujourd’hui en majorité (75–
80%).
+ Une domaine linguistique allemand (cantons d’Eupen et
de Saint-Vith, village d’arrondissement d’Arlon) Ladislava
Miličková
• La Région wallonne couvre 55 % de la
surface du pays et rassemble 32,4 % de la
population belge, soit 3,3 millions d’habitants
répartis dans 262 communes. Elle comprend,
à l'extrémité est de la province de Liège (853
km²), neuf communes germanophones qui
comptent une bonne partie des membres de la
Communauté germanophone de Belgique
(70 472 habitants). Autrement dit, la région
germanophone fait partie de la Wallonie, mais
la Communauté germanophone n'est pas sous
la juridiction de la Communauté française.
• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
Fédération de Wallonie-Bruxelles
la Communauté française exerce
ses compétences uniquement
dans la région de langue
française. Ainsi, outre Bruxelles
(pour les francophones), le
gouvernement et le Parlement
de la Communauté française de
Belgique exercent leur juridiction
dans cinq provinces: la province
du Brabant wallon, la province
du Hainaut, la province de Liège,
la province du Luxembourg et la
province de Namur
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiqu
e_cartelng-Wallonie.htm
Carte linguistique des langues régionales en
Wallonie
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgique_cartelng-Wallonie.htm
Les langues régionales de Belgique
• La Région de Bruxelles-Capitale a pour
chef-lieu Bruxelles et compte 19
communes: Anderlecht, Auderghem,
Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles,
Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren,
Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-
Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-
ten-Noode, Schaerbeek, Uccle,
Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-
Lambert et Woluwe-Saint-Pierre. Ces
communes forment une enclave
bilingue (français-néerlandais) en
région flamande.
• Les relevés indiquent que les
francophones sont majoritaires dans
plusieurs communes flamandes dites
«à facilités» (à statut spécial, soit avec
des «facilités» en français): Drogenbos
(75 %), Linkebeek (80 %), Rhode-Saint-
Genèse (56 %), Kraainem (76 %),
Wezembeek-Oppem (75 %) et
Wemmel (50 %).

• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
• Lorsque un citoyen fait appel aux institutions d’une région
linguistique, il ne pourra le faire que dans la langue de la
Communauté dont ces institutions dépendent. Par
exemple, dans les régions linguistiques unilingues, il
n’existe pas de choix, car les institutions ne fonctionnent
que dans une langue donnée.
• À Bruxelles, le citoyen a le choix: il peut opter, par exemple,
pour le français ou le néerlandais comme «langue
administrative» et/ou comme «langue de l’éducation».
Autrement dit, le Bruxellois choisit librement le français ou
le néerlandais au moment où il fait appel aux services de
l’Administration fédérale, communale et régionale. De
même, il choisit librement une école selon le régime
linguistique qui lui convient.
• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
Les francophones en Flandre
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm

• De source wallonne, on estime qu’environ 300 000


francophones vivraient en Flandre et s’exprimeraient
quotidiennement en français à la maison, quelque 120 000
habitants dans la périphérie bruxelloise (selon des sources
francophones) et peut-être 45 000 autres à la frontière
linguistique en territoire flamand.
• Comme en Wallonie, il est actuellement impossible de
déterminer exactement combien les communes de la
périphérie bruxelloise comptent de francophones.
• Au plan linguistique, tous les francophones résidant en Flandre
dans des communes «sans facilités» dépendent du seul bon
vouloir des autorités flamandes (comme les Flamands en
Wallonie). Ils ne bénéficient d'aucun droit linguistique reconnu.
• Les Flamands de Wallonie et les Wallons de
Flandre ne disposent d’aucun droit linguistique
s’ils habitent dans des communes «sans facilités»,
les exceptions demeurant les dix communes de la
«frontière linguistique», dont six en Flandre avec
facilités en français (Mesen/Messines; Spiere-
Helkijn/Espierres-Helchin; Ronse/Renaix;
Bever/Biévène; Herstappe; Voeren/Fourons) et
quatre en Wallonie avec facilités en néerlandais
(Comines/Komen; Mouscron/Moeskroen;
Flobecq/Vloesberg; Enghien/Edingen).
• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefr
n.htm
Les communes à facilités de la frontière linguistique

• Communes à facilités de la frontière linguistique:


• - Six en Flandre avec facilités en français: Mesen / Messines; Spiere-Helkijn /
Espierres-Helchin; Ronse / Renaix; Bever / Biévène; Herstappe; Voeren / Fourons.
• - Quatre en Wallonie avec facilités en néerlandais: Comines / Komen;
Mouscron / Moeskroen; Flobecq / Vloesberg; Enghien / Edingen.
• Communes à facilités dans la périphérie de Bruxelles:
• - Six à Bruxelles avec facilités en français: Wemmel, Kraainem, Wezembeek /
Oppem, Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse)
• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
• Le régime de facilités linguistiques a été instauré en
Belgique par les lois du 8 novembre 1962 et du 2 août
1963.
• Le terme « facilités » n'existe pas dans la loi : dans les
textes légaux, il n'est question de « régime spécial en
vue de la protection de leurs minorités » que pour les
communes malmédiennes de langue allemande.
• Pour toutes les autres, ces communes ne sont qualifiées
ni de « à facilités », à «statut spécial», de «minorité
française, allemande ou néerlandaise » ou «à régime de
protection de minorités» comme on les dénomme
parfois : les communes bénéficiant d'un statut
particulier sont simplement nommées, sans aucune
justification ou qualification particulière.
• http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
• Les communes «à facilités » sont caractérisées par l'unilinguisme des
services internes (l'administration travaille dans une seule langue) et un
bilinguisme externe (l'administration utilise deux langues dans ses
relations avec le public).
• La loi du 30 juillet 1963 «concernant le régime linguistique dans
l’enseignement» prévoit par ailleurs que des écoles maternelles et
primaires dans la langue minoritaire doivent être reconnues.
• Le financement des écoles francophones en région de langue
néerlandaise avait été transféré de l’État fédéral vers la Communauté
flamande lors de la communautarisation de l’enseignement en 1988. La
Flandre bénéficie d’une dotation fédérale pour financer l’enseignement
francophone.
• La Communauté flamande essaye de s'assurer un minimum de contrôle
pédagogique sur ces écoles francophones (en imposant par exemple aux
enseignants de ces écoles de passer un examen de bilinguisme et en
insistant que le niveau d'enseignement du néerlandais doit permettre
aux élèves de continuer des études en Flandre et, ultérieurement, de s'y
épanouir professionnellement). http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
Les pouvoirs de la Communauté française
•Conformément à la Constitution belge, la Communauté française de Belgique
(Fédération Wallonie-Bruxelles) constitue l’un des États fédérés disposant de
pouvoirs presque souverains. Le Conseil ou Parlement communautaire de la
Communauté française siège à Bruxelles; plus précisément, ce parlement est
l’assemblée représentative de la population de la Région wallonne, de langue
française, et des francophones de la région bilingue de Bruxelles-Capitale; le
parlement est composé des 75 membres élus en qualité de membres du
Parlement wallon et de 19 membres élus par le groupe linguistique français du
Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale. En réalité, aucun député au Parlement
de la Communauté française n’est élu directement; les députés sont des membres
élus du Parlement wallon (75) ou élu en qualité de député du Conseil de la Région
de Bruxelles-Capitale (19), et non pas par le groupe linguistique français du Conseil
de la Région de Bruxelles-Capitale). Ils ont tous un double mandat. Par le décret
du 13 juillet 1999, l'Exécutif de la Communauté française est composé de huit
membres dont au moins un de la Région de Bruxelles-Capitale..
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
• La Communauté française dispose de six grands domaines de compétences
exclusives:
1) la culture, notamment la sauvegarde du patrimoine culturelle, le
tourisme et les médias;
2) l’usage des langues, notamment dans l’enseignement, l’administration et
les relations entre les patrons et le personnel dans la région de langue
française, à l’exception des communes à facilités;
3) les «matières personnalisables», notamment tout ce qui a trait à la
protection de la jeunesse, la famille et l'accueil des enfants, les personnes
handicapées et les retraités, l’égalité des chances et l’intégration des
immigrés;
4) l’enseignement, notamment presque tous les aspects de la politique de
l’enseignement; cependant, la fixation du début et de la fin de la scolarité
obligatoire, les exigences minimales pour l'attribution des diplômes et le
régime de retraite des enseignants relèvent du gouvernement fédéral;
5) la politique scientifique;
6) les affaires extérieures et la coopération; la Communauté française peut
conclure à sa guise des traités internationaux avec d’autres États pour toutes
les matières relevant de ses compétences.
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiquefrn.htm
Les langues d'enseignement
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/belgiqueetat-loi63.htm

• Loi concernant le régime linguistique dans l'enseignement du 30


juillet 1963, Article 9
• L'enseignement de la seconde langue peut être organisé dans
l'enseignement primaire à partir de la 5e année d'études, à raison de
trois heures par semaine au maximum [quatre heures depuis 1980].
Toutefois, dans les communes visées à l'article 3, 2o, cet enseignement
peut être organisé à partir de la première année d'études.
• La seconde langue sera:
- dans la région de langue néerlandaise, le français;
- dans la région de langue française, le néerlandais; elle peut être
l'allemand dans les arrondissements de Verviers, Bastogne et Arlon;
- dans la région allemande, le français dans les écoles de langue
allemande et l'allemand dans les écoles de langue française.
La situation sociolinguistique à Bruxelles
• le français de Bruxelles se trouve dans un
entourage germanique
• le néerlandais se présente sous deux formes:
– comme substrat du dialecte sud-néerlandais — le
brabant — parlé dans la région,
– comme adstrat sous la forme littéraire aussi bien que
dialectale.
Le groupe néerlandophone d’habitants de Bruxelles - il y
a la majorité de ceux qui comprennent ou connaissent le
français / le groupe francophone,
à part d’une petite minorité, ne compte pas de
bilingues.
La langue française de Belgique
La tendance actuelle
• „... diverses communautés nationales de
plusieurs pays du monde parlant une variante
d’une langue commune prennent de plus en
plus conscience de la valeur propre de leur
parler. La tendance actuelle ne va plus vers la
proscription de tout ce qui distingue le parler
d’une région ou d’un pays particulier mais
commence à approfondir et à valoriser des
traits originaux des variantes nationales“
(Ladislava Miličková, 1996)
Bruxelles - une ville bilingue
• Francophone de Bruxelles - 80 %
• ‘la haute bourgeoisie fransquillone (s’efforçant de parler le français
normatif, appelé le français de «quatre-vingt-dix»), les classes
moyennes (parlant le français de Belgique mélangé à quelques
emprunts au flamand de Bruxelles), le peuple unilingue (dont le parler
est fortement teinté de flamand bruxellois), les immigrés wallons
(parlant le français qui porte les traces de leur région d’origine) et les
travailleurs immigrés, italiens et marocains surtout (dont la langue de
communication est le français).
• L’influence du wallon sur le français de la capitale n’est pas trop
prononcée.
• Les éléments du dialecte picard prévalent à ceux du wallon.
• Une quantité d’anglicismes et d’américanismes beaucoup plus
abondants en usage qu’en Wallonie – « une partie inséparable et stable
de la terminologie politique, sportive ou militaire » (Ladislava
Miličková, 1996)
La Wallonie
• La Walloniese divise en quatre:
• la Wallonie occidentale (ouest et centre de la province
Hainaut) correspondant au domaine du dialecte picard;
• la Wallonie centrale (est du Hainaut, Brabant wallon,
province de Namur, nord de la province de Luxembourg)
correspondant au domaine du wallon namurois et de
l’ouest-wallon (ou wallo-picard);
• la Wallonie orientale (province de Liège) correspondant
au domain du wallon liégeois;
• la Wallonie méridionale (centre et sud de la province de
Luxembourg) correspondant au domaine du sudwallon
(wallo-lorrain) et du lorrain. (Ladislava Miličková, 1996)
• Les parlers de Wallonie appartiennent dans
leur majorité aux parlers romans issus de la
langue d’oïl.
• Le corpus constitué par des mots d’origine
germanique est assez important et il est
rattaché à l’existence d’un substrat germanique
(depuis le début de notre ère) et à un adstrat
germanique — néerlandais avant tout, mais
également allemand (dès le haut Moyen Age).
• Le Petit Robert considère encore le wallon comme "une variété
régionale du français en Belgique“
LE WALLON
• « Les parlers wallons (le "wallon" pour simplifier) font partie des
"Langues d’Oïl" et se situent donc sur le même plan que le
francien dont est issu le français actuel ou que le picard, parlé
du nord de Paris jusqu’au sud de Bruxelles, le normand, le
breton gallo, le poitevin, le champenois, le morvandiau, etc.
• Le wallon est ainsi un cousin du français mais n’en est
nullement l’héritier (le penser est aussi faux que de croire que
l’homme descend du singe). Comme le français, c’est une
langue romane qui a suivi sa propre évolution à partir du latin
introduit dans la partie septentrionale de la France actuelle et
dans la partie francophone actuelle de la Belgique. »
http://www.ambafrance-be.org/Le-francais-de-Belgique-et-les
• Un dialecte apparenté au lorrain qui est parlé en
pays Gaumais.
• Un dialecte champenois parlé dans quelques
villages de Basse-Semois à proximité de la
frontière.
• Certains traits de langage dialectal sont passés en
français régional malgré le fait que le nombre de
ceux qui parlent le patois ne cesse de diminuer —
p.ex. le [h] aspiré prononcé encore aujourd’hui
dans le pays de Liège ou la nasalisation de
certaines voyelles longues présente dans le parler
du Hainaut et du Brabant (Ladislava Miličková,
1996)
•« Le wallon était à ses origines la propre langue
maternelle, la langue parlée par le peuple et, la seule
langue connue par la plupart des Wallons, tandis que le
français était réservé à l’écrit et à ceux qui savaient lire et
écrire. Mais, au cours de l’histoire la situation change
diamètralement: le français commence à gagner de plus
en plus de l‘importance et, au XVIe et au XVIIe siècle on a
pu noter, surtout dans les villes, un bilinguisme passif.
• Au cours du XVIIIe siècle le wallon a subi, en tant que
langue parlée, un recul considérable au profit du français
par lequel il a été remplacé. Au XIXe siècle il a été banni
de l’enseignement pour être remplacé par le français. Vers
la moitié du XXe siècle disparaissent les parleurs wallons
unilingues et le wallon en tant que la langue maternelle
cesse d’exister.” (MILIÈKOVÁ 1996)
Le wallon est devenue la source de
nombreux belgicismes, avant tout lexicaux
• les termes dialectaux qui sont restés inchangés
– tarte al djote ce qui veut dire tarte aux bettes en français de France.
• les termes dialectaux qui ont été francisés et qui reflètent le
plus souvent un ancien usage français
– aubette — kiosque à journaux, abri ménagé pour le public aux
arrêts de transports en commun;
– escabelle — échelle double
– passet (wall., brux.) — petit bouc pour les pieds
– rebulet (wall.) — recoupe, terme de meunerie
„Cette quantité d’archaïsmes lexicaux en français de Belgique est
attribuée au fait que l’évolution de la langue est beaucoup plus lente à
la périphérie qu’au centre.“MILIÈKOVÁ, 1996
• „La troisième source sont les flandricismes
dont la présence est antérieure aux
flandricismes présents en français de Bruxelles
(couque = pain d‘épices; crole = boucle de
cheveux; crollé (au wallon) = bouclé; panne =
tuile, poêle à frire.)“ (MILIÈKOVÁ, 1996)
LES BELGICISMES
• Belgicismes - «tout fait de langue, sur le plan phonétique,
phonologique, syntaxique, morphologique ou lexical, commun à
un groupe d’individus de langue maternelle française vivant sur le
territoire belge et qui diffère du français en France» (F. Massion)
• Le nombre le plus important de particularités linguistiques du
français de Belgique se situe au niveau lexical – 266 ou 292 dans
le Dictionnaire du français vivant
– ces particularités de la ugage qui sont en usage dans au moins
plusieurs provinces de la Belgique
– des expressions «de bon aloi» et certains mots employés en
parler familier(à pouf = au hasard), en argot scolaire (faire sa
romane = faire ses études de philologie romane) ou des
expressions d’usage régional ou local (le pite, brux. = le
smoking).
• Les mots en usage sur tout le territoire belge
francophone sont appelés également panbelgicismes
ou statalismes, les belgicismes en usage dans une
région limitée sont appelés régionalismes belges ou
français régional belge
• Plus on descend sur l’échelle sociale, plus on trouve des
belgicismes.
• « On peut alors constater en adoptant le point du vue
de F. Massion que le français de Belgique constitue
donc une variante nationale du français qui a
ellemême ses variantes régionales (le français parlé à
Bruxelles diffère de celui parlé à Liège, Mons ou
Charleroi) et dialectales (picard, wallon, liégeois,
gaumais, etc.). » (MILIÈKOVÁ 1996)
Le plan phonétique
• les voyelles sont souvent articulées avec une tension
musculaire moindre qu’en France. C’est ainsi que les
voyelles non accentuées ont tendance à s’ouvrir.
• Beaucoup de voyelles sont prononcées longues ou
plus longues qu’en France.
• La longueur permet même d’opposer les homonymes
notamment le masculin et le féminin à la finale: nu
[ny] et nue [ny:].
• Les Belges ne distinguent pas le [a] palatale du [â]
vélaire (patte — pâte); le [o] final ou suivi d’une
consonne muette est prononcé ouvert et non fermé:
tango.
• Les consonnes finales normalement sonores sont
assourdies: la rue Neuve — la rue [noef]; table — [ta: p].
• Dans la Wallonie orientale, le [h] aspiré subsiste comme
phonème: haie [h¡j].
• Une semi-consonne est introduite entre les voyelles en
hiatus, [ j ] après [e] ou [i], [w] après [y] ou [u]: créer
[cre:je] ou [cr¡je], nouer [nuwe]. Un phénomène analogue
apparaît à la finale devant le e muet.
• A Bruxelles, parfois même ailleurs, [¡] et [oe] se nasalisent
devant une consonne nasale: peine [p¥:n], jeune [´[:n].
• Dans les groupes ti, di suivi d’une voyelle, le i qui se
consonifie en [ j ] en France, palatalise le t et d, qui
deviennent des affriquées, respectivement [•] ou [d´]:
tiède [•¡:t], dieu [d´ø].
LE PLAN LEXICAL
• Du point de vue géographique:
— belgicismes ou panbelgicismes, connus dans
toute la Belgique francophone (septante, aller à la
cour = aller aux toilettes),
— régionalismes appartenant au parler d’une
certaine région (krotje = petite amie, bonne amie —
employé à Bruxelles: Il est allé au cinéma avec sa
krotje),
— dialectismes (touillet = sorte d’omelette avec de
la farine et du sucre — employé en pays de Gaume).
• L’ORIGINE DES MOTS
— archaïsmes, dans le sens où ce terme désigne des mots ou
des expressions considérés comme vieillis en France mais
toujours vivants en Belgique. Il s’agit là d’un des traits les plus
pertinents du parler belge par rapport au parler français
(s’encourir, souper, etc.).
— néologismes qui sont soit nélogismes purs
(communautariser = transférer de la compétence nationale à la
compétence de chacune des communautés) ou néologismes de
sens (détournement = déviation de la circulation routière; —
détour en français de France).
— emprunts qui peuvent se faire aux dialectes (touillet—
Gaume), au néerlandais (ket = enfant, gamin, gavroche) ou à
d’autres langues étrangères, surtout à l’anglais (keeper =
gardien de but), à l’allemand (skat) ou à l’espagnol (amigo =
cachot, prison de police — Il a passé la nuit à l’amigo).

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