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L’ANTISEPSIE

ET LES ANTISEPTIQUES

Pr Samir ENNIGROU
FMT, le 13 Mai 2016
Objectifs

1- connaitre les définitions des termes : antisepsie,


antiseptique.

2- faire la différence antisepsie et désinfection (asepsie).

3- connaitre les différentes classes d’antiseptiques

4- connaitre le bon mode de gestion et de conservation des


antiseptiques

5- connaitre les différents temps d’antisepsie , les indications et


les contres indications des antiseptiques
Historique
En Egypte ancienne, en Mésopotamie et en Inde on trouve les premières

traces écrites (2500 ans avant JC) d’utilisation d’antiseptiques à base de

miel (propriétés antiseptiques similaires à l’eau oxygénée).

En Grèce ancienne, 1000 ans avant JC, on utilise toujours ces techniques

jusqu’à l’avènement d’Hippocrate (460 avant JC)

considéré comme le père de la médecine occidentale qui recommande

déjà la désinfection des lieux contaminés par du dioxyde de soufre ou des

fumées de grand feux lors des épisodes de pestes, et recommande le

nettoyage des plaies avec des linges propres imbibés de vin ou de

vinaigre.
Historique
 Dans la Rome antique, les médecins grecs perfectionnent

leur art tel Galien médecin des gladiateurs qui est considéré

comme le père de la pharmacie.

 La médecine arabe hérite des ces connaissances et les

enrichit grâce à de grands savants tel Avicenne (980- 1037)

qui émet l'hypothèse selon laquelle l'eau et l'atmosphère

contiendraient de minuscules organismes capables de

déclencher certaines maladies… Pasteur lui donnera raison

en 1860…
Historique
Dans l’Occident moyenâgeux, quelques voix s’élèveront comme celle

d’Henri de Mondeville un vétéran des croisades (vers 1300) qui

recommandait la désinfection des plaies par du vin chaud après un

nettoyage rigoureux, mais ces enseignements sont oubliés à sa mort.

La renaissance voit naître Ambroise Paré (1509- 1590), le père de la

chirurgie, qui remplace la cautérisation des plaies à l’huile bouillante

par des onguents à base d’huile de rose et de térébenthine, mais ne

connaît pas d’avancée majeure dans la connaissance et l’utilisation

des désinfectants.
Le siècle d’or : le 19ème siècle
 
 Des progrès sont enfin réalisés grâce au développement de la
chimie et en particulier à la découverte de nouvelles espèces
chimiques : l’eau oxygénée (Louis Thénard en 1818) et de
nouveaux éléments chimiques tels le chlore (par Carl
Scheele en 1774) ou l’iode (par Bernard Courtois en 1811). 
 Antoine Labarraque découvre en 1820 les propriétés
désinfectantes de l’eau de Javel (solution d’hypochlorite de
sodium) fabriquée depuis 1777 dans le petit village de Javel. 
 en 1829 le médecin Jean Lugol fabrique une solution
aqueuse antiseptique de diiode et d’iodure de potassium
 en 1839 la teinture d’iode (solution alcoolique de diiode) fait
son apparition chez les médecins et sera largement utilisée
ainsi que l’éthanol durant la guerre de sécession.
Historique
  L. Pasteur en 1847, un médecin Hongrois, Ignaz Semmelweis astreint son équipe à une

hygiène rigoureuse en utilisant des solutions d’hypochlorite de calcium pour se laver

les mains, et réduit considérablement le nombre de décès de femmes dus à une

infection contractée lors d’un accouchement la fièvre puerpérale.  

 En 1860, Louis Pasteur découvre le premier que ce sont des micro-organismes, et non

l’air, qui sont responsables de la fermentation et des infections, …et qu’on peut les

détruire de différentes manières.

 En 1865, le chirurgien britannique Joseph Lister, prend connaissance des travaux de

Pasteur : il pense alors que les infections doivent être dues à ces micro-organismes. Il

utilise le phénol dilué, d’abord pour nettoyer les plaies, puis pour stériliser les mains et

les instruments et codifie l’asepsie…


Lister, à Londres, sera le premier à appliquer des mesures d'antisepsie
qui feront chuter le risque létal de ses interventions à 2%
Du 20ème siècle à nos jours
 Pendant la guerre de 1914 dans les ambulances militaires, les médecins Carrel,

Lecomte de Nouy et Dakin, étudiant diverses substances antiseptiques pour le

traitement des blessures, mettent au point une préparation contenant de

l'hypochlorite de sodium et du permanganate de sodium encore connue sous le

nom de Dakin.

 Durant le 20ème siècle la famille des antiseptiques s’est élargie à de nouvelles espèces

chimiques de synthèse telles la chlorhéxidine (1950), l’héxitidine, la polyvidone

iodée (principe actif de la bétadine), les ammoniums quaternaires, etc…

mais le siècle est surtout marqué par la découverte des antibiotiques, mais ça c’est une

autre histoire
Selon l’AFNOR : La norme NF T72-101 (Mars
1981) de l'Association Française de Normalisation
Antisepsie:
« Opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus
vivants, dans la limite de leur tolérance, d'éliminer ou de tuer les micro
organismes et/ou d'inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés.
Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus
présents au moment de l'opération »
Milieu vivant : peau / muqueuses / plaies / cavités naturelles

Désinfection: sur des milieux inertes.


Milieu inerte: Surfaces /objets / milieu (eau, air)
La concentration du principe actif est:
 faible dans les antiseptiques qui sont
utilisés en théorie, sur des tissus vivants
et uniquement en usage local et externe
 bien plus forte dans les désinfectants
sont utilisés sur des surfaces inanimées.
ATTENTION!!!

Antisepsie ≠ Asepsie

 Asepsie: Ensemble des mesures préventives propres

à empêcher tout apport exogène de micro-

organismes au niveau des surfaces ( inertes ou

biologique ) ou des fluides.


L'asepsie
• Ensemble des mesures prises pour empêcher tout apport ou toute

pénétration de micro-organisme dans les tissus vivants (AFNOR)


• Comportement de l’ensemble du personnel

Elle concerne essentiellement:


1. Hygiène des mains
2. Tenue vestimentaire
3. Respect des précautions « standard » et si nécessaire des règles
d’isolement septique
4. Gestion du matériel
5. Respect d’une technique aseptique
6. Respect de la prescription médicale pour l’utilisation des produits
antiseptiques ou antimicrobiens
Nécessite une organisation rigoureuse et réfléchie du travail
AFNOR

 Antisepsie tissus vivants

 Désinfection milieux inertes


Mais tout n’est pas si simple …
Pour les produits destinés aux tissus vivants on distingue:

 Produits appliqués sur la peau saine : le terme de

désinfection est utilisée (friction désinfectante au SHA,


lavage désinfectant ou antiseptique); statut de médicament,
produit biocide ou d’hygiène corporelle.

 Produits appliqués sur la peau lésée ou les muqueuses :

statut médicament obligatoire = véritables antiseptiques

Antisepsie : opération destiné au traitement d’une infection


Propriétés désinfectants antiseptiques

 Spectre d’Activité:
Bactéricide, fongicide, virucide et sporicide
 Rémanence:
Effet antimicrobien persistant (en l’absence de
rinçage!)
 Efficacité:
 Décroissance microbienne en log
 Rapidité
Selon l’AFNOR: La norme NF T72-101 (Mars
1981) de l'Association Française de Normalisation

 Les antiseptiques: sont des "produits ou procédés utilisés pour


l'antisepsie dans des conditions définies. Si le produit ou le procédé est sélectif, ceci doit

être précisé. Ainsi un antiseptique ayant une action limitée aux champignons est désigné par :

antiseptique à action fongicide".

 Les désinfectants: sont des "produits ou procédés utilisés pour la


désinfection dans des conditions définies. Si le produit ou le procédé est sélectif, ceci doit

être précisé. Ainsi un désinfectant ayant une action limitée aux champignons est désigné par :

désinfectant à action fongicide".


La Xe édition de la Pharmacopée Française
(Janvier 1990)

 apporte quelques éléments supplémentaires à la

définition des antiseptiques précise: ce sont des


préparations ayant la propriété d'éliminer
ou de tuer les micro-organismes ou
d'inactiver les virus sur les tissus vivants
(peau saine, muqueuses, plaies).
Pour le CEN/TC 216 (comité européen de
normalisation)

un antiseptique : “une substance ou une


préparation qui permet le traitement des
tissus vivants en tuant et/ou inhibant les
bactéries, les champignons ou les spores
et/ou en inactivant les virus avec
l’intention de prévenir ou de limiter la
gravité d’une infection sur ces tissus”.
Selon la Comité Européen de Normalisation CEN/TC 216
antisepsie : traitement d'une infection constituée
désinfection : visant à prévenir une infection

désinfection de la peau saine antisepsie de la plaie


désinfection des mains
indication des antiseptiques
1/ Prévention
 antisepsie de la peau saine :
( préparation pré-opératoire / gestes invasifs )
 lavage chirurgical des mains
 antisepsie des muqueuses

2/ Traitement
 antisepsie de la peau lésée, des muqueuses et
des plaies infectées
Cadre réglementaire
 Les antiseptiques avec Autorisation de Mise
Sur le Marché sont des médicaments (A.M.M).
 Les préparations sans A.M.M relèvent de la
législation sur les produits d'hygiène corporelle
et rentrent dans le cadre la législation
européenne "Biocides" Directive 98/8/CE.

Les dispositifs médicaux enduits ou recouverts


d'antiseptiques sont soumis à la Directive
93/42/CEE des dispositifs médicaux
Cadre réglementaire
Cadre réglementaire

 On entend par médicament:

« toute substance ou composition présentée comme


possédant des propriétés curatives ou préventives à
l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que
tout produit pouvant être administré à l'homme ou à
l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de
restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions
organiques… ».
Cadre réglementaire
Le terme des “produits biocides” recouvre les “substances

actives et les préparations contenant une ou plusieurs

substances actives qui sont présentées sous la forme dans

laquelle elles sont livrées à l’utilisateur et qui sont destinées à

avoir un effet vis-à-vis des organismes nuisibles, cet effet

consistant à agir, détruire, repousser ou rendre inoffensifs les

organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou les combattre de

toute autre manière par une action chimique ou biologique.”


PRINCIPES DE BON USAGE
DES ANTISEPTIQUES
 Appliquer sur peau propre:

Toujours rincer entre savon et ATS

Respecter la concentration et le temps de contact


 Ne jamais employer successivement 2 ATS
différents car :

inactivation des produits

irritation cutanée
PRINCIPES DE BON USAGE
DES ANTISEPTIQUES

 Surveiller la tolérance locale


 Ne pas rincer ni essuyer l’ATS (perte de
l’effet rémanent*) sauf cas particuliers en pédiatrie
 Un savon antiseptique doit être dilué et rincé

*Effet rémanent: Action létale, rapide et prolongée


PRINCIPES DE BONNE GESTION
DES ANTISEPTIQUES
 Limiter le nombre d’ATS
 Prévenir la contamination des ATS :
conserver flacons à l’abri de la chaleur, de la lumière

dans conditionnements d’origine propres, bouchés et datés

privilégier doses unitaires ou petits conditionnements

unidoses à usage unique !


CRITÈRES DE CHOIX
 Large spectre : bactéries Gram +, Gram -, levures, virus…
 Action létale, rapide et prolongée (rémanence)
 Activité en présence de matières organiques (sang, pus,
sérosités…)
 Bonne tolérance locale et générale
 Nombre restreint de contre-indications
 Stabilité
 Existence de plusieurs formes galéniques (gamme
complète)
 Conditionnements adaptés
 Coût
Les 10 commandements de l’utilisation des
antiseptiques

1) Utilisation sur des tissus vivants : interdits sur le matériel (sauf


connexion tubulures, désinfection flacons de perfusion..)

2) Utilisation sur des tissus propres

3) Respecter les dates de péremption, indiquer les dates d’ouverture et


conserver selon les recommandations à l’abri de la lumière et de la
chaleur

4) Attention aux contaminations : Ne pas toucher l’ouverture du flacon


avec les doigts ou objets souillés, reconditionnement

5) Respecter les contre-indications


Les 10 commandements de l’utilisation des
antiseptiques

6) Respecter le mode d’emploi concentration et temps de contact

7) Repérer les incompatibilités : Dakin ou chlorhexidine avec le savon


d’où l’importance du rinçage

8) Ne jamais mélanger ou employer successivement 2 antiseptiques ;


utiliser le même couple savon/ antiseptique

9) Surveiller la tolérance locale


10) Individualiser les antiseptiques utilisés chez les patients en
isolement (contact)
EXEMPLES DE CONDITIONNEMENT

ÉOSINE - EAU BÉTADINE


BAINS DE BOUCHE
OXYGÉNÉE
SÉRUM
PHYSIOLOGIQUE ALCOOL MODIFIÉ

SOLUTION

CHLORHEXIDINE HYDROALCOOLIQUE

BISEPTINE®
CLASSIFICATION

 Les antiseptiques majeurs = bactéricides à large


spectre
 Les antiseptiques intermédiaires = bactéricides,
à spectre étroit
 Les antiseptiques mineurs = bactériostatiques, à
spectre étroit
 Autres antiseptiques à faible efficacité
 Les antiseptiques déconseillés
 Les produits considérés à tort comme
antiseptiques
Les antiseptiques majeurs = bactéricides à large
spectre
HALOGÉNÉS
Dérivés iodés Dérivés chlorés
Bétadine® Dakin®
PVPI ( polyvinylpyrrolidone iodée )

BIGUANIDES
Chlorhexidine Association d’antiseptiques
• Hibitane® • Biseptine®

ALCOOLS
Alcool éthylique dénaturé à 70°
Alcool éthylique à 90°
Les antiseptiques majeurs =
bactéricides à large spectre
Les antiseptiques majeurs =
bactéricides à large spectre
Chlorhexidine
Les antiseptiques majeurs =
bactéricides à large spectre
HALOGÉNÉS DÉRIVÉS IODÉS
PRECAUTIONS DÉLAI
Bétadine® UTILISATION INCOMPATIBILITÉS
D’EMPLOI D’UTILISATION
- Lavage antiseptique et chirurgical des Interdiction
mains
Conservation
Bébé de 0 à 1mois
- Douche pré-opératoire À l’abri de:
- Nettoyage des muqueuses et des
plaies souillées
- Phase de détersion de la peau saine Prudence

Pure: Antisepsie de la peau saine: - Bébé de 1 à 30 mois Chlorhexidine


- Ponction - Chez la femme
- Injection enceinte( 2éme & Lumière
- Champ opératoire 3ème trimestre)
Diluée: 10% = Lavage des plaies - Pas de pansement
Dérivés Chaleur
2% = Irrigation des plaies occlusif mercuriels Air

Pure: Péremption
- Toilette vulvaire et périnéale Administration après ouverture:
Diluée: 2 c.à.s / Litre d’eau prolongée Phénols 1 mois avec
- Irrigation vaginale bouchon réducteur

- Bains de bouche - Risque de passage


mo Diluée: 1à 2 c à c / Verre placentaire et dans le
- 15 jours sans
bouchon réducteur
lait
- Risque de surcharge
iodée
HALOGÉNÉS DÉRIVÉS CHLORÉS
DÉLAI
UTILISATION PRÉCAUTIONS D’EMPLOI INCOMPATIBILITÉS
D’UTILISATION

Dakin® Antisepsie : Ne pas utiliser sur une


- de la peau Conservation
plaie souillée de sang et
à l’abri de :
- des muqueuses de pus Matières organiques
- Lumière
- des plaies
- Chaleur
- Air
Diminution de l’efficacité
Péremption
après
ouverture:
- 15 jours
BIGUANIDES
UTILISATION PRÉCAUTIONS EMPLOI INCOMPATIBILITÉS DÉLAI
D’UTILISATION
Ch lorhexidine -Antisepsie de
Aq euse
Ne pas mettre en contact -Dérivés mercuriels Péremption
faible niveau - Avec les muqueuses -Liège après
- Le cerveau - Savon ouverture:
- Les méninges -Argent 1 mois pour :
- L’œil - Zinc - solutions
alcooliques

Chlorhexidine Éviter tout contact avec


Alcoolique - Antisepsie des le conduit auditif si - Halogénés chlorés 10 jours pour:
plaies lésions de l’appareil - Hibitane
- Halogénés iodés
- Désinfection de auditif champ diluée
la peau avec Azorubine
Neutralisation

Biseptine® - Antisepsie des - Risque d’allergie Ne pas utiliser pour 28 jours


Association plaies désinfection du
d’antiseptiques
- Désinfection de matériel
la peau Médico-chirurgical
ALCOOLS
UTILISATION PRÉCAUTIONS INCOMPATIBILITÉS DÉLAI
D’EMPLOI D’UTILISATION

Alcool éthylique
Dénaturé à 70°
( dénaturé avec du
camphre ) - Antisepsie peau - Irritant Ne pas utiliser Conservation
saine avant - Éviter sur la peau des sur les à l’abri de :
prélèvement ou nourrissons prélèvements - Air
injection ( 30s ) - Ne pas utiliser sur les d’alcoolémie
- Effet bactéricide muqueuses et les
- Désinfection plaies
des bouchons
Péremption
après
ouverture:
Alcool éthylique 1 mois flacon
à 90° ouvert
Les antiseptiques intermédiaires =
bactéricides, à spectre étroit
Les antiseptiques intermédiaires =
bactéricides, à spectre étroit

AMMONIUMS QUATERNAIRES
Sterlane®

Cetavlon®
AMMONIUMS QUATERNAIRES
UTILISATION PRÉCAUTIONS INCOMPATIBILITÉS DÉLAI
D’EMPLOI D’UTILISATION

Cetavlon - Traitement - Ne pas utiliser sur - Ne pas utiliser avec


® d’appoint des les muqueuses les halogénés chlorés Péremption
affections et iodés après
primitivement - Dérivés mercuriels ouverture: - 8
bactériennes ou - Argent jours
susceptibles de se - Acides
surinfecter
- Colorants
- Phénols
- Matières organiques
- Protéines
- Savon
Les antiseptiques mineurs =
bactériostatiques, à spectre étroit
CARBANILIDES
Triclocarban
Solubacter®, Septivon®, Nobacter®

DIAMIDINES
Hexamidine
Hexomédine ®

ACIDES
Acide borique Acide salicylique
(PRÉPARATION) ( PRÉPARATION & DERMACIDE®)

DÉRIVÉS MÉTALLIQUES
Nitrate d’argent Sulfate de cuivre Sulfate de zinc
Les antiseptiques mineurs =
bactériostatiques, à spectre étroit
Autres antiseptiques à faible
efficacité
Les produits considérés à tort
comme antiseptiques
Les produits considérés à tort comme
antiseptiques
DÉRIVÉS MERCURIELS
MERBROMINE
Mercuresceine Chromaplaie 2% Pharmadose mercuresceine®
Aqueuse Gifrer® 2% compresses

PEROXYDE D’HYDROGÈNE
Eau oxygénée à 3% ( 10 Volumes) Gilbert®-Gifrer®

COLORANTS
Eosine aqueuse à 2% MillianSolution Violet de gentiane
Gilbert® - Gifrer ® - Cooper ® Vert de méthyl-Cristal violet Solution aqueuse 1%
Solution aqueuse 0,25%
PEROXYDE D’HYDROGÈNE

UTILISATION PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DÉLAI D’UTILISATION

Eau oxygénée - Nettoyage des plaies - Éviter contact avec les Péremption après
- Action hémostatique yeux ouverture:
précédant l’utilisation d’un 8 jours
antiseptique
COLORANTS

UTILISATION PRÉCAUTIONS DÉLAI


D’EMPLOI D’UTILISATION

Eosine aqueuse - Action desséchante -Hypersensibilité Péremption


- Traitement d’appoint des - Privilégier les après ouverture
affections de la peau monodoses Un flacon ouvert
se contamine très
primitivement bactérienne ou
rapidement
susceptible de se surinfecter
24h
( Erythème fessier du bébé )
- pas de propriétés
antiseptiques

Solution de Millian - Action desséchante - Coloration en


Vert de méthyl- cristal - Traitement de l’érythème violet:
violet brun de la peau
fessier du bébé
- Dermatoses suintantes, linge
bulbeuses, vésiculeuses
- Intertrigo candidosique

Violet de gentiane - Action desséchante


Les antiseptiques déconseillés
Modes d’application des antiseptiques :
Les temps de l’antiseptie

 Antiseptie en 2 temps

 Antiseptie en 5 temps
Les temps de l’antiseptie : Antiseptie en 2 temps

 Indication : Uniquement sur peau saine et visiblement propre :


 Injections IM,IV, SC, Prise de sang
 pas de DM laissé en place
 Mode opératoire:
 1 ou 2 applications de l’antiseptique choisi
 Séchage : Respecter le temps d’action >= 30 secondes
 Antiseptique :
 Alcool à 70%
 Ou Bétadine dermique ou alcoolique
 Ou Dakin
 Ou Biseptine
 Ou Hibitane champ
 Eviter antiseptiques avec de l’alcool pour les alcoolémies
Les temps de l’antisepsie : Antisepsie en 5 temps

 Indication :

 Ponction ou prélèvement de liquides stériles

 Pose de cathéter périphérique ou centraux

 Champ opératoire

 Antiseptique :

 PVP iodé scrubb / PVP iodée dermique 10% ou PVPiodé alcoolique (Bétadine)

 Chlohexidine scrubb ( Hibiscrub )/ chlorhexidine aqueuse (Hibidil)(ECBU) ou

alcoolique ( Hibitane champ)

 Savon doux / Dakin Cooper stabilisé


Les temps de l’antisepsie : Antisepsie en 5 temps

 Mode opératoire:

 Détersion : savon doux ou antiseptique

 Rinçage : à l’eau stérile, sérum physiologique stérile

 Séchage: tamponnement avec compresse stérile important pour ne pas

diluer d’antiseptique

 Application de l’antiseptique : compatible avec le savon utilisé

 KT court, hémoculture : 1 application d’antiseptique

 Champ opératoire, ponction articulaire : 2 applications

 Séchage

 Remarque : Biseptine 4 temps:


Détersion avec biseptine /séchage/ antisepsie avec biseptine/séchage
Les temps de l’antisepsie : Antisepsie en 5 temps

Dans tous les cas :

 Aller du plus propre vers le plus sale

 Ne pas repasser 2 fois au même endroit avec la compresse

 Savon antiseptique et antiseptique de la même famille

 Rinçage à l’eau stérile et séchage avec des compresses


stériles avant tout geste invasif
Quelques cas particuliers

 Les escarres : pas d’antiseptiques


 Peau lésée toujours antiseptiques aqueux
 propre (suture) : antiseptie pas tjrs nécessaire
 Plaie souillée : antisepsie en 5 temps
 Muqueuses : antiseptiques aqueux
Antisepsie d’une petite plaie à
domicile
• Nettoyage : Large à l’eau et au savon
• Rinçage : Abondant avec l’eau du réseau
• Séchage : Soigneux avec compresses stériles
• Antisepsie proprement dite:
Bétadine® solution dermique ou Hibitane ®
champ 0,5 % ou Biseptine ® ou Dermaspray ®
• Pansement stérile
Antisepsie des « petites
brûlures » à domicile

• Passage sous eau courante jusqu'à


cessation de la douleur
• Aucune antisepsie n’est conseillée (sauf si
surinfection secondaire)
Antisepsie des escarres

• Déconseillée en cas d’escarres propres


• Ne concerne que la zone sèche autour
de l’escarre
• Si escarres surinfectées : iodés ou
chlorhexidine
Antisepsie après une morsure
ou une griffure animale
Antisepsie après une morsure
ou une griffure animale

•Nettoyage: Large à l’eau et au savon de la morsure ou griffure

•Rinçage: Abondant avec l’eau du réseau ou avec eau stérile

•Séchage: Soigneux avec compresses stériles

•Antisepsie proprement dite

Bétadine® solution dermique ou Hibitane ® champ 0,5 %

ou

Biseptine ® ou Dermaspray ®
Conduite à tenir en cas d’accident
d’exposition au sang (AES)
En cas de piqûre ou de coupure

• Se laver les mains

• Tremper immédiatement la zone piquée ou coupée 10 minutes


dans solution antiseptique :

– Betadine® dermique

– Hibitane ® champ 0,5 %

– Alcool 70°

– Dakin ® Cooper stabilisée ou eau de javel à 1,2°chl


Antisepsie après une piqûre
d’insecte
Enlever le dard avant tout geste d’antisepsie
• Nettoyage
• Rinçage
• Séchage
• Antisepsie proprement dite
Bétadine® solution dermique ou Hibitane ®
champ 0,5 % ou Biseptine ® ou Dermaspray ®
Conclusion
Les antiseptiques ne sont pas stérilisants. Il réduisent temporairement sur la peau
et les muqueuses le nombre de micro-organismes ( Libellé A.M.M. des
antiseptiques )

EN PRATIQUE, IL FAUT TOUJOURS:

 Vérifier la date de péremption


 Indiquer la date d’ouverture sur le flacon
 Fermer le flacon après chaque manipulation
 Respecter la durée d’utilisation du produit après son ouverture
 Manipuler avec précaution ( Ne pas toucher l’ouverture du flacon afin d’éviter toute
contamination)
 Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur ( consignes particulières pour les produits
inflammables)
 Limiter le stockage en grande quantité dans les postes de soins
 Utiliser de préférence des doses unitaires ou petits conditionnements
RECOMMANDATIONS POUR LE BON USAGE DES ANTISEPTIQUES:

• Respect de la prescription ou du protocole.


• Utilisation à limiter chez les nouveaux-nés: Précautions d’emploi de 1 à 30
mois.
• L’application se fait sur des tissus vivants: Peau et Muqueuses.

• L’application d’antiseptique doit être précédée d’une phase de détersion et


d’une phase de rinçage
• La détersion et l’antisepsie doivent être faites avec des produits de la
même gamme

Exemples: Bétadine® scrub + Bétadine® dermique


Hibiscrub® + Hibitane®

• Ne pas transvaser
Conclusion

 Mieux vaut disposer de moins de produits


mais dont les règles d’utilisation sont
connues

 Mettre à disposition des fiches de


recommandations rappelant les règles
d’utilisation, de dilution (le cas échéant),
de conservation après ouverture..
Références
 CCLIN Sud-Ouest:LE BON USAGE DES ANTISEPTIQUES
http://cclin-sudouest.com/

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