Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LICENCE 3
Deux enjeux :
◦ Enjeu économique (point de vue entreprise) : choisir la meilleure force de travail disponible
◦ Enjeu économique (point de vue travailleur) : obtenir la meilleure rémunération possible et/ou la meilleure perspective de carrière
◦ Enjeu juridique : dans le respect des règles légales et conventionnelles, négocier un contrat
Respect des droits fondamentaux du travailleur (dignité & conditions de travail) – augmentation des coûts
PREPARER LE RECRUTEMENT
Identifier les véritables besoins de l’opérationnel demandeur (service, direction, manager…) par une
formalisation qui est la description de poste.
• Faire analyser la demande de recrutement formulée auprès du service RH par un opérationnel
• Solliciter la direction financière pour connaître le cadre des coûts de l’emploi.
• Consulter la classification conventionnelle applicable (important dans certains métiers techniques).
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
PREPARER LE RECRUTEMENT
Travaillant en étroite collaboration avec le Chargé des RH Régional, vous aurez pour principales missions :
RH :
- Contribuer à la gestion administrative RH (Contrat, avenant…)
- Réaliser des outils de suivi et de reporting
- Participer à tous les projets RH en fonction de l'actualité en cours
Droit social :
- Suivre la jurisprudence
- Accompagner et rédiger des courriers disciplinaires
- Conseiller et assister des opérationnels sur sites (par téléphone)
Profil Etudiant(e) préparant en alternance un MASTER 2 spécialisé Droit des RH et/ou Droit social,
- Idéalement une expérience dans la restauration (ex : job saisonnier, connaissance du secteur..), grande connaissance en droit du
travail.
Qualités :
- Vous êtes rigoureux, organisé(e) et avez le goût du travail en équipe
- Vous avez de bonnes capacités d'analyse
- Vous maîtrisez l'outil informatique (Excel, Word, Power Point)
- Vous avez des qualités rédactionnelles
- Vous avez une bonne capacité de synthèse un goût prononcé pour le droit et êtes aux faits de l'actualité sociale.
Tout employeur, avant même d’envisager un recrutement, doit respecter des contraintes juridiques (légales, conventionnelles et
jurisprudentielles) :
Infraction pénale : Allégations mensongères ou pouvant induire en erreur (cf. le régime des vices du consentement en droit civil des contrats).
Vigilance sur la question de la rémunération, du lieu de travail, de la disponibilité de l’emploi et la description des missions, moyens et pouvoirs
Dans les cas où l’emploi est exécuté en France, ou dans les cas où l’emploi est exécuté à l’étranger mais au bénéfice d’un employeur français
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
LA SELECTION DES CANDIDATS & L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE
Quel est le cadre juridique applicable à la rédaction d’une offre d’emploi ?
Quelques recommandations de la part du Ministère (voie : circulaires) pour prévenir le risque de discrimination
Recours à la neutralité descriptive : « la personne chargée de… » ; « la personne recrutée »…
La mention « junior » ou « sénior » après un poste, n’est pas en soi discriminatoire selon l’âge, mais associée à d’autres indices, peut illustrer
une pratique discriminatoire. Ces mentions doivent donc être explicitées en termes de compétences acquises et de qualifications requises.
La mention « poste réservé aux personnes en situation de handicap » peut-être considérée comme discriminatoire, s’il n’est pas précisé « à
compétences égales »
Les références à l’état de santé ou à l’apparence physique sont prohibées, sauf si fondamentalement requises par la nature de l’emploi offert
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
LA SELECTION DES CANDIDATS & L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE
Quel est le cadre juridique applicable aux méthodes de recrutement ?
La question du recours aux cabinets de recrutement.
1°) Le cabinet est tenu par une obligation de moyens et non de résultats, que l’on évalue à l’aune du profil à recruter, des moyens financiers mis à la
disposition du recruteur, et la qualité des renseignements fournis par l’entreprise cliente
2°) La définition du poste, et la responsabilité des écrits émis, incombent à l’entreprise cliente. Le cabinet est simplement un conseil.
3°) Les cabinets sont contraints par les règles de la CNIL dans le recueil et la gestion des données informatiques liées au recrutement
Cabinet non responsable d’un recrutement qui a tardé à s’engager, alors que les parties n’avaient convenu aucune urgence ou que le délai mentionné
n’était qu’indicatif
Cabinet non responsable s’il n’a pas vérifié le nom marital d’une salariée recrutée, alors que ce nom établissait qu’elle était l’épouse d’un chef
d’entreprise concurrent
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
La règle d’or : évitez toute question se rapportant à la vie personnelle, intime et privée du candidat. Le risque de discrimination et/ou d’atteinte
aux libertés fondamentales est très important sur ces sujets. A minima, il faut toujours un lien direct et pertinent avec l’emploi proposé.
Il faut se contenter de questions sondant les caractéristiques de la force de travail qui est proposée par le/la candidat(e) :
Cursus de formation, informations sur les diplômes et les écoles, expériences professionnelles antérieures, existence possible d’une clause
de non-concurrence avec un précédant employeur…
Capacités d’insertion dans un groupe, compétences managériales, adhésion à la culture d’entreprise…
Objectifs de l’emploi
D’une manière générale, tout candidat doit être informé des méthodes de recrutement auquel il sera soumis (entretiens, graphologie,
tests…) et garanti de la confidentialité des informations recueillies. C’est un préalable impératif avant tout recueil de données (l’offre
d’emploi doit donc, à notre sens, mentionner les techniques utilisées).
Doivent être portés à la connaissance des candidats : l’identité de ceux qui traiteront les informations, le caractère obligatoire ou facultatif
des informations sollicitées, et le droit des personnes à l’égard des traitements de données à caractère personnel (opposition, accès,
rectification…)
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
LA FINALITE DU PROCESSUS : L’OFFRE DE CONTRAT
Très importante jurisprudence : Cass. Soc., 21.09.2017, 16-20.103 & 16-20.104
Attention à ne pas introduire de confusion entre offre d’emploi, offre de contrat et promesse de contrat.
Offre de contrat : acte par lequel l’employeur envisage un engagement précisant l’emploi, la rémunération et la date d’entrée en fonctions > intention d’être engagé si l’offre est
acceptée.
L’offre de contrat peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas parvenue à son destinataire
Elle peut aussi être rétractée avant une date limite et explicite d’acceptation de l’offre…
La rétractation dans un délai explicite ou raisonnable d’acceptation de l’offre empêche la formation du contrat, mais expose l’offreur vis-à-vis de sa responsabilité extracontractuelle
Promesse unilatérale de contrat : contrat par lequel l’employeur s’engage au recrutement, mais accorde au bénéficiaire le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat de travail dont
l’emploi, la rémunération et la date d’entrée en fonctions sont déterminés.
Pendant le délai d’option, la révocation de la promesse n’empêche pas la formation du contrat si le bénéficiaire lève l’option. La rupture des relations est donc, dans ce cas, un
licenciement sans cause réelle et sérieuse, pour non respect des règles de rupture d’un contrat de travail.
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
Suite à notre entretien du (date de l’entretien d’embauche), nous avons le plaisir de vous informer que votre candidature a été retenue
pour rejoindre notre entreprise afin d’y occuper le poste de (poste).
Un contrat à durée (indéterminée/déterminée), prévoyant un salaire de (montant) euros pour une durée de travail hebdomadaire fixée à
(heures travaillées par mois), vous est donc proposé.
En cas d’accord de votre part, votre entrée en fonction débutera le (date), à (heure) au sein de nos locaux situés au (adresse).
Cette proposition d’emploi est ferme et définitive, et vous disposez d’un délai de (délai) pour nous signifier votre acceptation.
Signature
LE RECRUTEMENT D’UN COLLABORATEUR
PROMESSE DE CONTRAT
Madame/mademoiselle/monsieur,
Suite à notre entretien du (date de l’entretien d’embauche), nous avons le plaisir de vous informer que votre candidature a été retenue
pour rejoindre notre entreprise afin d’y occuper le poste de (poste).
Un contrat à durée (indéterminée/déterminée), prévoyant un salaire de (montant) euros pour une durée de travail hebdomadaire fixée à
(heures travaillées par mois), vous est donc proposé.
En cas d’accord de votre part, votre entrée en fonction débutera le (date), à (heure) au sein de nos locaux situés au (adresse).
Cette proposition d’emploi est ferme et définitive, et vous disposez d’un délai de (délai) pour nous signifier votre acceptation.
Signature
ETAPE 2 : ÉTABLIR LE CONTRAT
DE TRAVAIL
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Aucune définition légale ou réglementaire de la relation de travail salariée. Définition est donc jurisprudentielle
Est un contrat de travail celui par lequel une personne réalise un travail au profit d’une
autre, contre rémunération, et en se plaçant sous sa subordination juridique.
La qualité de salariat ne dépend pas de la qualification donnée par les parties au contrat, ni de leur volonté initiale réelle (Cass. Soc.,
17.04.1991) : possibilité de requalification judiciaire
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Peut avoir pour objet des tâches très diverses (prestation manuelle, intellectuelle, artistique…).
Elle doit être effective et licite.
Le contrat précise la qualification professionnelle du salarié en référence à la classification fixée dans la convention collective.
Permet de renvoyer à un minima de rémunération + un statut collectif
Permet (parfois) de cadrer les missions et les responsabilités
Permet de comparer à la réalité des faits
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Critère 2 – La rémunération
Ce critère ne caractérisent que les relations de travail onéreuses : salariées et indépendantes
Le salaire de base (fixe + variable) : fixée en avance au moins dans sa nature et dans son mode de calcul. Constituée par une somme
d’argent, définie en brut.
Avantage en nature : prestations, biens ou services, fournis par l’employeur (parfois moyennant une participation du salarié).
Le salaire peut être intégralement constitué d’avantages en nature dès lors que leur valeur équivaut au Smic.
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
La subordination est un pouvoir d’autorité indispensable à la réussite du projet économique de l’entreprise. C’est la conduite de la force de
travail.
Pouvoir de donner des ordres
Pouvoir de contrôler l’exécution du travail
Pouvoir de sanctionner les fautes
ATTENTION : la conduite de la force de travail n’est pas uniquement à visée économique. C’est aussi une responsabilité vis-à-vis des
conditions de travail du salarié, lequel ne peut en aucun cas être soumis à des risques et menaces sur sa santé physique, mentale et sur sa
dignité.
Si la subordination déséquilibre les parties au contrat, elle rééquilibre la donne entre des pouvoirs importants accordés, et des
responsabilités exigeantes attendues.
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Les nouvelles doctrines d’organisation du travail cherchent à responsabiliser l’employeur uniquement sur le plan économique, et donc à
déresponsabiliser l’employeur sur celui des conditions de travail. C’est un retour aux conceptions civilistes de la relation de travail : le travail
devient emploi, c’est-à-dire un simple échange de valeurs économiques autour de la force de travail.
Plusieurs moyens pour y parvenir :
Autonomiser le salarié dans la gestion de ses conditions de travail : le télétravail, les forfaits annuels jours, les open-spaces mobiles…
Recourir au travail indépendant, notamment via des plateformes numériques (de type Uber)
C’est ce que l’on appelle le phénomène de parasubordination, qui s’appuie sur les nouvelles technologies pour s’échapper des contraintes
de lieux et de temps de travail.
Il s’applique particulièrement aux emplois de l’économie de la connaissance, et aux qualifications de cadres, mais il se généralise de plus en
plus vers les emplois moins qualifiés, générant parfois même des résurgeances de situations de servitude et de travail forcé et obligatoire
(travailleurs du clic).
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
La parasubordination s’insère dans une mouvement plus vaste encore qui voit l’influence décisive des doctrines économiques du travail – en
droit, qui se traduit par l’approche économique du droit – et qui développe ici le concept de flexi-sécurité.
Si l’objet du contrat est l’échange de valeur économique autour de la force de travail, il convient de réduire au maximum les coûts générés
par la relation, et qui augmentent (pour des raisons non directement liées aux performances économiques) cette valeur. Ce sont des coûts
de mobilisation des services RH, de mise en place et de fonctionnement de mécanismes de contrôle et de débats, de bien-être au travail…
Le contrat de travail doit donc être conçu selon ce schéma. Il faut faciliter la création de l’emploi, ainsi que sa rupture en cas de nécessité, et
s’assurer que la relation engendre le moins de coûts « évitables ».
En contrepartie, les rémunérations doivent être hautes pendant la relation d’emploi, et dans les période de chômage, l’Etat social doit
assurer les conditions optimum de réinsertion dans l’emploi.
Plus encore, il faut que le contrat de travail (paramètres économiques de l’emploi) puisse s’adapter, en cas de nécessité économique ou
stratégique de l’entreprise : les accords de compétitivité, par exemple.
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
En tant que contrat, l’on retrouve les principaux éléments civilistes de validité :
L’objet du contrat doit être certain (réalité de la prestation visée et de la contrepartie)
La cause du contrat doit être licite
Les parties doivent avoir la capacité de contracter
Les jeunes n’ont pas accès au contrat de travail avant l’âge de 16 ans, et ne peuvent contracter qu’avec l’accord de leur représentant légal (sauf
émancipation)
L’entreprise en redressement judiciaire peut contracter avec le concours de l’administrateur judiciaire
Le consentement des parties doit être exprimé sans ambiguïté, et être exempt de vice
Le contrat de travail n’est pas forcément un contrat écrit. Il peut être un contrat purement oral dont l’existence peut être rapportée par des circonstances
de fait (Cass. Soc., 9 déc. 2010, 09-42.655).
Si l’une de ces conditions essentielles n’est pas remplie, le juge prud’homal peut annuler le contrat. Néanmoins, les effets produits dans le passé
subsistent : salaires versés, bulletins de paie, certificat de travail (Cass. Soc. 15 mai 2007, 06-43.205).
L’employeur fautif est par ailleurs exposé à une condamnation à des dommages et intérêts.
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Par ailleurs, écrit ou oral, le contrat de travail fait l’objet d’un certain nombre de formalités administratives impératives et
pénalement sanctionnées :
1°) la déclaration préalable à l’embauche qui permet l’immatriculation du salarié auprès des organismes de protection
sociale, l’affiliation à l’assurance chômage, le déclenchement de la surveillance des services de santé au travail… et bien
évidemment, le déclenchement des mécanismes de cotisations sociales et de contributions fiscales, liées à l’emploi.
2°) Le registre unique du personnel, qui permet les contrôles par l’Administration de la conformité de l’employeur à ses
obligations légales et réglementaires. Le registre permet aussi de piloter les flux d’emplois, et les catégories d’emplois en
mouvement.
3°) la visite médicale d’embauche, que l’employeur doit organiser, aux fins de solliciter de la médecine du travail un avis
d’aptitude à l’emploi
4°) La déclaration à l’Inspection du Travail (première embauche)
LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
DE DROIT COMMUN (LE CDI)
Le contrat peut ensuite comporter de nombreuses clauses particulières (période d’essai, clause de mobilité, clause de non-
concurrence, clause de confidentialité, clause de dédit-formation, clause d’horaires, clause d’objectifs…)
L’écrit signé est obligatoire pour valider leurs effets juridiques
Le droit du travail peut encadrer le recours à ces clauses – à vérifier
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Ex./ Profiter de ses fonctions pour favoriser une entreprise sous-traitante dont on est le gérant
Ex./ S’auto-attribuer une prime ou une augmentation de salaire
Attention : le salarié qui témoigne de faits pénalement répréhensibles est protégé par la loi, et peut donc porter plainte contre
l’employeur ou témoigner contre lui – Statut du lanceur d’alertes
Attention : le risque d’un manquement à la loyauté ne suffit pas pour justifier une sanction. C’est le cas des risques de conflits d’intérêt
en raison de liens familiaux, affectifs et amicaux.
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Mais ce qui compte surtout, est ce qui est dit et son impact réel sur les intérêts de l’entreprise.
Ce point est laissé à la libre appréciation du juge, qui s’appuie notamment sur le préjudice à l’image de l’entreprise
Il est également encadré par le Règlement intérieur de l’entreprise, qui peut hausser le niveau d’exigence et de
contrainte
Les circonstances sociales sont également intégrées dans le raisonnement du juge
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Obligation de discrétion (différente de l’obligation de confidentialité, qui est beaucoup plus forte)
Ne pas divulguer les informations confidentielles dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions, ni à l’extérieur, ni à l’intérieur
de l’entreprise.
Confidentiel soit par indication explicite, soit par nature (ex. secret de fabrique)
La discrétion n’interdit pas l’évocation. Mais dans ce cas, il est nécessaire de rester « vague ».
Attention : en cas de contentieux prud’homal, le salarié est en droit de produire des informations confidentielles si
elles sont nécessaires et pertinentes pour sa défense
ET SI le salarié pouvait y avoir accès dans le cadre de ses fonctions
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Ex./ Un salarié constate qu’un collègue va intervenir sans ses équipements de protections. Il prévient son supérieur hiérarchique :
l’obligation est remplie, même si le salarié continue son intervention sans ses protections et qu’il se blesse.
Si un salarié témoigne d’un accident ou d’un risque d’accident, il peut lui être reproché de ne pas avoir usé des moyens que lui fournit
l’entreprise pour signaler l’information. En revanche, le salarié n’est pas responsable de la réception et du traitement de l’information
signalée.
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Il dispose d’un droit majeur au respect de sa vie privée, mais son comportement en dehors
de l’entreprise et du temps de travail ne l’exempt pas d’une sanction s’il brise lui-même la
frontière du privé.
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Obligation d’entretien professionnel, tous les deux ans minimum ET suite à certaines périodes d’absence (congés maternité, congé
parental d’éducation, arrêt longue maladie, mandat syndical…), qui n’est pas l’entretien d’évaluation de son travail. L’entretien
professionnel porte sur les perspectives d’évolution de la carrière.
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
On assiste depuis quelques temps à des hésitations, voir des reculs de la jurisprudence, quant au périmètre des interdictions
sanctionnées par l’obligation de résultat. Le concept d’obligation de moyens renforcée est davantage mobilisé, au moins dans son
esprit, ce qui introduit une autre conception du rapport à la santé et à la sécurité au travail : l’employeur peut-être légitimement
faillible.
LES OBLIGATIONS GÉNÉRÉES PAR LA RELATION DE TRAVAIL
SALARIEE
Durant cette période : la rupture est possible par l’une ou l’autre partie, sans aucune procédure particulière (sauf délai de
prévenance), et sans aucun motif à donner.
Ne pas confondre avec la période probatoire : en cas de changement de fonctions emportant modification du contrat de
travail, ou en cas de contrats de travail successifs, il ne peut être stipulé une nouvelle période d’essai dans l’avenant ou le 2e
contrat.
On peut insérer en revanche une « période probatoire » (avec l’accord écrit et signé du salarié) dont la rupture emporte
uniquement le retour à la situation antérieure d’emploi.
LA CLAUSE DE PÉRIODE D’ESSAI
Durée maximale légale (L.1221-19 et s.) décomptée en jours calendaires:
Ouvriers / employés : 2 mois
Agents de maîtrise / techniciens : 3 mois
Cadres : 4 mois
Ces durées sont impératives, sauf durées plus longues fixées par les accords de branche conclus avant le 26 juin 2008, ou
durées plus courtes fixées par des accords de branche conclus après cette date.
Point de départ : au commencement de l’exécution du contrat (y compris période de formation), sans possibilité de déroger
à ce principe par accord entre les parties.
Si elle expire un jour non-travaillé, aucun prolongement (sauf disposition contraire des parties)
Sauf si elle est due à l’employeur (ex. accident du travail), toute suspension du contrat de travail entraîne une prolongation,
au plus équivalente, de la période d’essai : prise de congés payés (Cass. Soc., 5 mars 1997, 94-40.042), maladie (Cass. Soc., 29
mai 1986, 83-46.133)
LA CLAUSE DE PÉRIODE D’ESSAI
A certaines conditions strictes, la période d’essai peut-être renouvelée
1 fois uniquement
le renouvellement doit être prévu par le contrat de travail
Le renouvellement doit-être autorisé par une convention collective de branche étendue
La volonté de l’employeur de renouveler ne se présume pas : l’employeur doit impérativement prévenir le salarié par écrit
avant l’expiration de la période initiale.
Le salarié doit nécessairement accepter ce renouvellement par écrit, et la poursuite du travail n’est pas suffisante pour
supposer cette acceptation.
Si salarié rompt :
24 h pour moins 8 jours de présence
48 h pour plus 8 jours de présence
Prise en compte de la date d’envoi, et non de réception
LA CLAUSE DE NON-CONCURRENCE
Clause interdisant à un salarié, après la rupture de son contrat, d’exercer par la suite une activité concurrente de celle de
son employeur
Cette clause peut parfois ne pas être prévue dans le contrat de travail, mais l’être par une convention collective (à titre
obligatoire et non facultative). Elle s’applique si le salarié a été mis en mesure d’en prendre connaissance lors de son
embauche.
Quant au nouvel employeur, sa responsabilité peut également être engagée s’il avait connaissance de la clause au moment
de l’embauche.
LA CLAUSE DE CONFIDENTIALITÉ
L’objet de la clause doit être déterminée de façon précise - quelles informations sont protégées (aucune clause générale de
confidentialité) – car elle est en soi une atteinte à la liberté d’expression.
La clause doit être justifiée par l’intérêt de l’entreprise (activité, pérennité de l’entreprise) + missions et responsabilités liées
aux fonctions exercées.
L’atteinte à la liberté d’expression doit être proportionnée au but recherché : limitée dans le temps, dans l’espace et dans le
contenu des propos interdits.
Effets de la clause : s’impose sous peine de faute (resp. contractuelle), quel que soit le média d’expression et sa nature
publique ou privée (y compris interne à l’entreprise).
Préjudice spécifique
N’empêche pas de révéler des faits à un Inspecteur du travail (Cass. Soc., 14 mars 2000), ou en justice si les informations ont
été obtenues à l’occasion de l’exécution normale de ses fonctions contractuelles + sont strictement nécessaires à l’exercice
des droits de la défense (Cass. Soc., 2 déc. 1998).
AUTRES CLAUSES FREQUENTES
Clause d’exclusivité : oblige le salarié à consacrer l’exclusivité de son activité à l’employeur. Elle doit être nécessairement
indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise, être justifiée par la nature de la tâche à accomplir et être
proportionnée au but recherché (Cass. Soc., 11 juill. 2000)
Clause de garantie d’emploi : les parties s’engagent à ne pas rompre le contrat pendant un certain temps. Seule la faute
grave, l’accord des parties ou la force majeure peut rompre le contrat. En cas de non-respect par l’employeur, celui-ci verse a
minima les salaires restants dus sur cette période de temps.
Clause de dédit-formation : si le salarié démissionne avant un certain délai, il devra rembourser les frais exposés par
l’employeur pour sa formation. Elle doit nécessairement être la contrepartie d’un engagement de l’employeur d’assurer une
formation entraînant des frais réels au-delà des dépenses imposées par la loi ou la convention collective, et ne peut priver le
salarié de son droit de démissionner. L’indemnité de dédit doit être proportionnée aux frais de formation engagés et n’inclut
pas les salaires perçus pendant cette période (Cass. Soc., 23 oct. 2013)
La clause doit prévoir les dates, nature, durée et coûts de la formation, ainsi que le montant de l’indemnité de dédit et les
modalités de remboursement (Cass. Soc., 20 nov. 2013)
ETAPE 4 : FAIRE EVOLUER LE
CONTRAT DE TRAVAIL
PRINCIPE GENERAL
Tout le contenu contractuel n’est pas modifiable de la même façon. Cela dépend de la nature de l’élément considéré.
Selon la jurisprudence ancienne et constante de la Cour de cassation, il faut distinguer :
Modification du contrat de travail : ce qui a été déterminant dans la formation du consentement du salarié à la relation
contractuelle. Toute modification de cet élément pourrait remettre en cause le fondement même du contrat : le
consentement écrit et signé du salarié sera impératif
Changement des conditions de travail : ce qui n’a pas été déterminant, parce que relevant du pouvoir de direction de
l’employeur. Toute changement de cet élément manifeste le rapport de subordination : le consentement du salarié n’est
pas exigé, et peut se faire unilatéralement (dans des conditions non abusives).
ATTENTION : la modification envisagée doit-être définitive. Toute modification temporaire, justifiée par l’intérêt objectif de
l’entreprise, et selon des modalités proportionnées, peut-être imposée au salarié.
PRINCIPE GENERAL
Un salarié n’est jamais en faute s’il refuse une proposition de modification de son contrat de travail. Toutefois, si des motifs
économiques imposent cette modification, l’employeur peut licencier économiquement le salarié. Il doit alors respecter la
procédure spécifique, et apporter toutes les justifications devant le juge en cas de contentieux.
Idem sur le plan disciplinaire.
Un salarié qui exécute le contrat de travail selon les nouvelles conditions engendrées par la modification, alors même qu’il
n’a jamais consenti par écrit signé à celle-ci, ne témoigne pas pour autant de son consentement.
CAS D’APPLICATION
Certains éléments du contrat exigent, par nature, une modification du contrat de travail
La rémunération contractuelle : à la baisse et à la hausse ; salaire fixe, salaire variable, avantages ; modes de calculs d’une
prime contractuelle… La rémunération peut néanmoins être affectée si c’est là la conséquence naturelle d’une sanction
disciplinaire légitime (mise-à-pied, rétrogradation) ou d’une mesure conservatoire.
La durée contractuelle de travail : passage d’un temps plein à un temps partiel ; inversement ; modification des forfaits
de décompte du temps de travail… Seule l’application du régime des heures supplémentaires / régime du chômage
partiel permettent de déroger (notamment parce qu’il est exceptionnel)
En revanche, la modification d’un horaire contractuel de travail est un changement des conditions de travail, si la modification est
minime (pas de basculement en travail de nuit, décalage des horaires sans atteinte substantielle de l’amplitude journalière, pas
d’atteinte substantielle aux conditions de trajets du salarié ou à sa vie personnelle…)
Les fonctions du salarié : si le niveau de responsabilités, la nature des tâches et le niveau de qualification ont été
substantiellement modifiés. En revanche, dans un degré comparable de responsabilités, taches et qualifications, cela
peut-être un changement de conditions de travail.
CAS D’APPLICATION
Le lieu de travail : tout dépend du contenu du contrat, et notamment l’existence ou non d’une clause de mobilité.
Cette clause a pour but d’exprimer le consentement du salarié à un éventuel changement de son lieu de travail, dans un
périmètre géographique précis.
Un « secteur géographique » est une notion jurisprudentielle objective, établie non pas à partir de la situation personnelle du
salarié, mais à partir d’un certain nombre de faits objectifs :
Allongement des temps de trajets
Disponibilité des modes de transports et des dessertes
Nature mobile ou non de l’emploi exercé