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Séance 4 : Dynamique des Fluides Parfait

Théorème de Bernoulli
Méthodologie de construction des bilans macroscopiques
Bilan macroscopique de masse
Bilan macroscopique de quantité de mouvement
Bilan macroscopique pour le moment angulaire
Relations de Blasius
Séance 4 : Dynamique des Fluides Parfaits

1 - Introduction

Il existe trois principes fondamentaux en physique


• la masse se conserve ;
• la variation de quantité de mouvement (masse × vitesse) est égale à
la somme des forces appliquées ;
• l’énergie totale se conserve : c’est le premier principe de la
thermodynamique.
2 - Théorème de Bernoulli
2.1 Démonstration par la conservation de l’énergie
Considérons un écoulement permanent et incompressible d’un fluide
dont la température est uniforme. La particule fluide sur une ligne de
courant conserve son énergie. Ainsi, la somme des variations
d’énergie interne, potentielle et cinétique est égale à la quantité de
chaleur et de travail reçue ou cédée par la particule fluide lors de son
trajet sur la ligne de courant :

Premier principe «système ouvert»


d ( H  Ec  E p )  Q  W ' (Eq.1)
(Eq.2)
H: enthalpie avec H  E  PV
(Eq.2) et (Eq.1)*1/m P 1 2
d (e   u  g.z )  q  w'
 2
avec :
e désigne l’énergie interne massique,
u la vitesse, p la pression, dw’ l’accroissement du travail des forces autres que celles
de pression et dq l’accroissement de chaleur
P 1 2
d (e   u  g .z )  q  w'
 2
La variation d’énergie interne e est nulle puisque la température du fluide
est uniforme.
P u2 q  w'
d(   z) 
 .g 2.g g
En intégrant entre deux points A et B d’une même ligne de courant, on a
donc :

 P u2   P u2  q  w'
   z      z     H
  .g 2.g  A   .g 2.g B g

H est appelée la perte de charge et a la dimension d’une hauteur (m). Le


fluide étant parfait et sans transfert avec l’extérieur (q =0), et s’il n’y a
pas de travail fourni ou cédé sur la ligne de courant (w′ = 0), alors H = 0.
l’abscisse curviligne

énergie totale
de la
particule
fluide

Représentation de la ligne de
Conservation de l’énergie de la charge et de la ligne piézométrique
particule fluide sur une ligne de pour l’écoulement d’un fluide
courant. parfait dans une conduite.
Pour un fluide parfait, l’énergie se
conserve entre deux points de la ligne La ligne piézométrique ne prend en
de courant. compte que l’énergie relative aux
Dans le cas d’un fluide réel efforts de pression (terme P/g
(visqueux), il y a dissipation d’énergie dans la relation de Bernoulli) et
sous forme de chaleur à cause des aux efforts correspondant à
frottements. l’énergie potentielle (altitude z).
2.2 Démonstration du théorème de Bernoulli à partir du
Principe Fondamental de la Dynamique (PFD)
s : est l’abscisse curviligne
Ligne de courant

Considérons une particule fluide sous la


forme d’un cylindre infiniment petit de s ( P  P )A
longueur s et de section A et qui est
P.A s
mobile sur une ligne de courant tel que z
cela est représenté sur la Figure. Fp
x

PFD  Fpoids  Fpression  ma


En projection sur la ligne de courant, ceci revient à écrire :
P. A  ( P   P) A   .g. s. A. sin( )   . s. A.as avec : sin( ) 
z
s

Avec as projection de l’accélération sur la ligne de courant

la dérivée particulaire permet d’exprimer u s u


l’accélération à partir de la vitesse us de la as   us s
t s
particule sous la forme  « les autres de la vitesse
composantes sont nulles »:
2.2 Démonstration du théorème de Bernoulli à partir du
Principe Fondamental de la Dynamique (PFD)
P. A  ( P   P) A   .g . s. A. sin( )   . s. A.as s : est l’abscisse curviligne
Ligne de courant

z u s u s
avec : sin( ) 
s
as   us s ( P  P )A
t s
P.A s
z
  P u s2  1 u s Fp
   z    x
s   . g 2 g  g t
u s
Régime stationnaire 0
t
et on retrouve l’équation de Bernoulli sur une ligne de courant :

P 1 2
 u s  z  Constante
 .g 2 g
3 Méthodologie de construction des bilans macroscopiques

Les bilans de masse et de quantité de mouvement ont pour objectif de


calculer les efforts exercés par un fluide en mouvement sur une surface
solide indéformable. Nous ne traiterons ici que des écoulements permanents
et incompressibles de fluides parfaits.

On note que le fluide 2 s’écoule dans un jet d’un fluide parfait


autre fluide (fluide 1) qui lui est au repos.
L’objectif est de rechercher l’effort résultant
exercé par le jet sur la plaque et son point
d’application.

l’étape 1: définir un volume de contrôle


englobant le volume de fluide que l’on désire
isoler.
l’étape 2: isolation du volume de contrôle du reste du système étudié de
façon à faire apparaître les efforts extérieurs agissant sur ce domaine.

les efforts :
- poids P
- pression sur les surfaces
- forces associées à l’inertie du fluide (champ de vitesse u)
- force exercé par la plaque sur le fluide

l’étape 3: applications des bilan de masse et de quantité de mouvement


sur le volume de contrôle.
4 Bilan macroscopique de masse
Le principe de conservation de la masse impose

dm d dV  u. cos( ).dt.dS
  dV  0
dt dt V

Il en résulte donc que le débit masse m   V au travers


 

de la surface S entourant le volume de contrôle V


doit être nulle, soit :

m    .u.dS  0
 dV
S
V  u.dS
dt
Dans le cas d’entrées et sorties uniformes, l’équations précédentes deviennent

 i .ui .Si 
entrée i
  j .u j .S j
sorie j

m  m i

j
entrée i sorie j
4 Bilan macroscopique de masse

Débit massique conservé en


régime stationnaire Débit volumique conservé en
régime stationnaire d’un fluide incompressible

Fluides incompressibles : =cst

 i .ui .Si    j .u j .S j  u .S   u .S
entrée i
i i
sorie j
j j
entrée i sorie j

 
V
entrée i
i  V
sorie j
j
4 Bilan macroscopique de quantité de mouvement
a) Théorème de transport de Reynolds

Considérons une grandeur scalaire fonction des coordonnées de


l’espace et du temps :  dF
f (r , t ) 
dm
Sur levolume Vs d’un système de particules fluides, l’intégrale
de f (r , t ) s’écrit :



F f (r , t )  .dV
VS

Si l’on souhaite évaluer les variations de F dans le temps, il nous


faut calculer :


dF d 
 f (r , t )  .dV
dt dt VS ( t )

Le problème est qu’ici Vs est une fonction du temps :


en effet le système de particules fluides est en mouvement.
L’astuce consiste à utiliser un volume fixe Vc (volume de contrôle),
délimité par une surface Sc (surface de contrôle) à travers laquelle
on pourra comptabiliser le flux de f=dF/dm :


Sc dF d 
 f (r , t ) dV
dt dt VS ( t )

 
dF   f .  
 dV  f  u.n dS
dt Vc t Sc

VS(t+dt) dérivée
VS(t) = Vc dérivée
locale convective

Variations instantanées de f
dans le volume de contrôle

Flux de f à travers la
surface de contrôle
b) Théorème de transport appliqué à la quantité de mouvement

La quantité de mouvement d’un système fluide de volume VS


s’écrit :
 u dV
VS

Or, le principe fondamental de la dynamique nous dit que la dérivée


par rapport au temps de la quantité de mouvement doit être égale
à la somme des forces agissant sur le système :


d  
 u dV  R  P
dt VS
forces de volume (poids)


forces de surface 
 g dV


 VS
T n dS
SS

calcul trivial
calcul d’accès
difficile  il est généralement plus simple de calculer
la variation de quantité de mouvement

  d
Ainsi : RP   u dV
dt Vc

 
(  u) 
 dV  (  u ) u n dS
Vc t Sc

dérivée instantanée débit de quantité de


de la quantité de mouvement à travers
mouvement la surface de contrôle

Pour un écoulement stationnaire,


la dérivée instantanée est nulle, et donc :


  
R P  (  u ) u.n dS
Sc

Théorème de quantité de mouvements


Le flux de quantité de mouvement à travers la surface fermée d’un volume de
contrôle est égal à la somme des efforts extérieurs appliqués sur le volume de
contrôle.
c) Application
Appliquons le résultat précédent au cas d’un tube de courant :
S2

v2
S1  
 v 1 n 2
n1
 
n v  S
On supposera la vitesse constante en tout point d’une même
section ; l’écoulement sera supposé stationnaire.


  
RP  (  u ) un dS
S1  S 2  S 

  
R  P  m u 2  u1  
Remarque : ce théorème permet d’obtenir simplement la
résultante des forces de surface (notamment
les forces de frottement) sans avoir à recourir
au tenseur des contraintes.
Pendant un débit constant, la
quantité de mouvement dans le
volume de contrôle reste constante.

Débit de quantité de mouvement à


travers une entrée ou une sortie
uniforme sous forme algébrique :

 

 .u s u  m u


 
(  u ) u.n dS
Sc
ii i 


i
4 Bilan macroscopique pour le mouvement angulaire

L’application du bilan de quantité de mouvement renseigne sur l’action


résultante qu’exerce un fluide en écoulement sur une paroi solide. Par
contre, ce bilan ne donne pas (sauf si des symétries d’écoulement sont
évidentes) la position du point d’application de cette résultante.

Si M est ce point, le moment de la résultante en M doit être nul. Pour


déterminer les coordonnées de M il nous suffit de calculer le moment au
point M des actions exercées sur le volume de contrôle à partir de la

 MI   u u.n  dS   MG   g dV -  MI  P n dS
relation :  
S V S

Dans cette relation I désigne le point courant sur la surface S du volume


de contrôle.
Bilan de masse appliqué à un écoulement unidirectionnel.

N 1  n N2  n

Le volume de contrôle fixe V est limité par la surface latérale Σ et par les
sections d’entrée et de sortie A1 et A2 respectivement (S = A1+A2+Σ).

Le bilan macroscopique de masse sur le volume de contrôle


s’écrit :  .u.dS  0
S    A1  A2
u  n sur     .u.dS    .u.dS   .u.dS  0
S    A1  A2 A1 A2
car

   .u1.N1dA    .u2 .N 2 dA  0 Eq.1  .u.dS    u.n dS  0


 
A1 A2

D’autre part, l’écoulement est unidirectionnel : u1.N1  u1 et u2 .N 2  u2



Eq.1  u1 A1  u 2 A2  V  QV
BQM : Écoulement unidirectionnel dans un volume de contrôle.

N 1  n N2  n

 

S
(  u ) u.n d S   
V
g dV   
S
P n dS  F réactioin

Forces de pression:   P.n.dS  P A N


S    A1  A2
1 1 1  P2 A2 N 2    P.n.dS

  u. u 
.n

dS    u. u. 
n

dS    u. u.n 

dS    u. u.n

dS   Eq.1
S A1 A2 

D’autre part, l’écoulement est unidirectionnel :


u1.N1  u1 et u2 .N 2  u2
u      u. u.n dS  0    u. u.n  dS   .u A N   .u A N
  
  2 2
1 1 1 2 2 2

   u.u.n  dS   Q u N  Q u N
S

m 1 1 m 2 2
S
Application : Écoulement unidirectionnel dans un volume de contrôle.

 
 (  u ) u.n dS 
S
  g dV    P n dS  F réactioin
V S

  u . u.n 

dS   Qmu1 N 1  Qm u 2 N 2
S

  P.n.dS   P A N
S    A1  A2
1 1 1  P2 A2 N 2    P.n.dS

 Qmu1 N 1  Qm u 2 N 2   P1 A1 N 1  P2 A2 N 2    P.n.dS  m g

F réaction  0
F    P.n.dS   P A  Q u  N

1 1 m 1 1   P2 A2  Qmu 2  N 2  m g
Applications

Le volume de contrôle autour d’une canalisation est soumis à une pression


absolue uniforme de 271.3 kPa sur la section d’entrée 1 et à une pression
atmosphérique de 101.3 kPa sur la section de sortie 2 et sur les parois
solides.
Calculez la force de pression résultante si les diamètres sont D 1 = 7.5 cm
et D2 = 2.5 cm
Le volume de contrôle autour d’une buse est soumis à une pression
absolue uniforme de 271.3 kPa sur la section d’entrée 1 et à une pression
atmosphérique de 101.3 kPa sur la section de sortie 2 et sur les parois
solides.
Calculez la force de pression résultante si les diamètres sont D 1 = 7.5 cm
et D2 = 2.5 cm

  
 P0 n dS  0  (  u ) u.n dS     g dV    P n dS
S V S
contour fermé

  P0 n dS    g dV     P  P0  n dS
  
 (  u ) u.n dS 
S S V S

F  P 1, rela . .S1 e x  P1,rela .D12 / 4


 170.103. .0,25.(0,075) 2  751N
Application
Un coude réducteur sert à dévier le débit d'eau à une vitesse de 14 kg/s dans un tuyau
horizontal ascendant à 30° tout en l'accélérant. Le coude rejette de l'eau dans
l'atmosphère. Le poids du coude et de l'eau qu'il contient est considéré comme
négligeable.
Déterminez :
- la pression manométrique au centre de l’entrée du coude
- la force nécessaire pour maintenir le coude en place

S1=113 cm2
S2=7 cm2
Application S1=113 cm2

S2=7 cm2
m Z1=0 m
V Z2=0.3m
S dm/dt=14kg/s
14 P2=105 Pa
V1   1,24 m/s Equ. de Bernoulli :
1000.113.10 4
P1 1 2 P2 1 2
V2 
14
 20,0 m/s  V1  z1   V2  z 2
1000.7.10 4
 .g 2 g  .g 2 g
 1 

P1  P2   .g     
V2  V1  z 2  z1   202.2kPa
2 2

 2g 

F  m V 2 V1  

FRx   P1  Patm  S1  m V2 cos   V1  FRx  2053 N

FRz  144 N
FRz  m V2 sin 

Le résultat négatif pour FRx indique que la direction supposée est incorrecte et qu'elle doit être
inversée. Par conséquent, FRx agit dans la direction x négative.
On considère l’impact d’un jet bidimensionnel d’eau sur une vanne fixe. Le
jet a une aire A constante et il est dévié par la vanne d’un angle θ.
L’écoulement est en régime permanent et la vitesse est constante le long du
jet. Une pression pa uniforme agit partout sur l’ensemble et on néglige les
forces dues au frottement.
(a)Déterminer les composantes Fx et Fy de la force exercée sur les parois de
la vanne
(b) Trouvez des expressions pour définir la grandeur de la force F et l’angle ϕ
entre celle-ci et l’horizontale.
On considère l’impact d’un jet bidimensionnel d’eau sur une vanne fixe. Le
jet a une aire A constante et il est dévié par la vanne d’un angle θ.
L’écoulement est en régime permanent et la vitesse est constante le long du
jet. Une pression pa uniforme agit partout sur l’ensemble et on néglige les
forces dues au frottement.
(a)Déterminer les composantes Fx et Fy de la force exercée sur les parois de
la vanne
(b) Trouvez des expressions pour définir la grandeur de la force F et l’angle ϕ
entre celle-ci et l’horizontale.

Conservation de la masse (à l’état


stationnaire)
1V1S1   2V2 S 2
Bilan de la Q. de M.

 

 
F  m V 2 V1 Fx  m .V  cos   1 Fy  m .V sin 
 
F  F F
x
2
y
2
 m .V sin
2
 Fy 
  180  atan
F  
 x 

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