Vous êtes sur la page 1sur 40

La machine synchrone

PRINCIPE
Machine synchrone

1. Champ magnétique tournant


Une aiguille aimantée est une source de champ magnétique.
Plaçons au-dessus de cette aiguille un aimant en U pouvant tourner autour d’un
axe vertical.
La rotation de l’aimant en U crée un champ magnétique tournant. Ce champ
entraîne l’aiguille qui tourne à la même vitesse. On dit que la rotation est
synchrone. La vitesse de rotation du champ magnétique tournant est appelée
vitesse de synchronisme, notée Ωs ( en rad/s ) ou ns ( en tr/s ).

Si on remplace l’aiguille par un disque conducteur,celui-ci se met à tourner


mais avec une vitesse inférieure à la vitesse du champ. On dit que la rotation
est asynchrone.
Constitution
Une machine synchrone est une machine réversible.

PM Pélectr Pélectr PM
MS

Génératrice Moteur

Une machine synchrone est constituée de :


- Rotor (Roue polaire ): c’est l’inducteur. Les enroulements du rotor étant
parcourus par un courant continu, le rotor se comporte comme un aimant.
Sa rotation donne un champ magnétique tournant.
Il existe des rotors à pôles lisses ( vitesse importante ) et des rotors à pôles
saillants ( vitesse lente ) à grand nombre de pôles ( ex : 40 pôles ).
si le nombre de pôles = 40 ; le nombre de paires : p = 20.

- Stator : c’est l’induit. Il possède 3 enroulements ( système triphasé ).


Il doit être feuilleté parce qu’il est placé dans un champ tournant.
Production des champs tournants
Le rotor, constitué Les bobines du
d ’aimants, produit stator alimentées
un champ Hr par un système de
courants triphasés
Hs équilibrés,
produisent un
S N Hr champ statorique
tournant Hs

Le rotor s’accroche au champ tournant


VITESSE DU CHAMP STATORIQUE
Le stator est constitué de p bobines identiques par phase
qui sont parcourues par un courant de fréquence f imposée
par le réseau d ’alimentation.
La vitesse du champ tournant statorique est :
ns = f / p = s / 2 x  x p (tr/s)

La vitesse angulaire a donc pour expression :


s = ns / 2 x  = s / p (rd/s)
Vitesse du champ tournant rotorique
L ’interaction des champs est à l’origine du couple moteur.
Ce couple électromagnétique (Tem) a pour expression :

Tem = K x Hr x Hs x sin 
Chaque pôle nord du rotor
Hs
 est entraîné par chaque pôle
Hr sud du stator

L’angle  est lié au couple résistant.


Si sin  = Cte non nulle alors le rotor
tourne en synchronisme r = s
COUPLE EN FONCTION DE L ’ANGLE 

Couple T
Tmax

Angle 
-120 -90 -60 -30 0 30 60 90 120

-Tmax

instable Fonctionnement stable instable


PROBLEMES POSES

1er cas
• Au démarrage le champ tournant Hs est instantanément à
2 cas s (ou pulsation s).
laèmevitesse
•Sous l’effet
Le rotor du couple
a une résistant,
inertie qui un décalage
l ’empêche angulaire
de suivre la vitesse
intervient
du champ dans l’alignement
tournant des pôles du rotor par rapport
de façon instantanée.
à ceux du stator.
 varie de 0 à 360°. La valeur moyenne de sin  = 0.
 peut varier au-delà de son couple maximum.
Il n’y pas de couple moteur
•Le moteur présente le risque de décrocher donc de
s’arrêter.
SOLUTION AUX PROBLEMES POSES

Un capteur de position placé en bout d’arbre permet de


contrôler la position angulaire du rotor par rapport au
stator .
Pour contrôler le couple électromagnétique il est
nécessaire
Un de maîtriser
convertisseur la valeur
auto pilotera de l ’angle
à partir .
des informations
délivrées par ledes
La fréquence capteur.
courants statoriques doit être
imposée
Les pardelacommutation
instants fréquence dedes
rotation du rotor:
interrupteurs statiques
du convertisseur sont commandés pour obtenir :
s = p . r
s = r
Principes
 Production de f.é.m. alternatives
 Champs tournants
 Champs tournants, suite
Symbole de la Ms

Machine synchrone monophasée Machine synchrone triphasée

MS MS
Induit
3
(Stator )

Inducteur
( Rotor )
f = p NS

f 50
NS = 750 tr/min = 12,5 tr/s et f = 50 Hz  p = = =4
NS 12,5
Pour une phase :

E = k NS (Ie)

Schéma équivalent d’une phase

L
R

V
E
Excitation de la machine synchrone

L
R

Ie

V
E
Les tensions aux bornes des enroulements statoriques sont égales aux f.é.m.
induites par le champ tournant créé par la roue polaire ( le rotor ).
Le stator est le siège d’un système triphasé équilibré de tensions induites:

e1 = E√2 sin ( 2π f t )
2
e2 = E√2 sin ( 2π f t - )
3
4
e3 = E√2 sin ( 2π f t - )
3
La fréquence de ces tensions est f ; f = pn f en Hertz; p nombre de paires
de pôles; n : fréquence ( ou vitesse ) de rotation ( en tr/s ).

La valeur efficace des f.é.m. induites a pour expression :


N : nombre de conducteurs d’une phase du stator;
E = KNnpΦ = KNfΦ K : coefficient de Kapp :dépend de la machine;
Φ : flux maximal dans une spire du stator ( en Wb)
Exemple: Alternateur tétrapolaire ayant 96 conducteurs au stator avec K = 2,15
et E = 230V. L’alternateur a une vitesse n = 1500 tr/min. Quelle est la valeur
du flux maximal Φ ?

3.3 Modèle équivalent d’une phase de l’alternateur


i
r LS
ur uLs
e v

Les notation i et v supposent un alternateur couplé en étoile.


r : résistance d’un enroulement statorique ( r en Ω ).
LS: inductance dite synchrone ( LS en H ).

Loi des mailles : v = ou e =


L’alternateur fonctionnant en régime sinusoïdal, on peut associer à v, e, ur, uLS
les vecteurs de Fresnel.

V  E - Ur - ULS ou E  V  Ur  ULS
Ur = rI ULS = LSωI donc ZLS = LSω

Diagramme de Fresnel : V
φ

ULS E

O x
Ur

E = 230 V; r = 4,9 Ω; LSω = 84,5 Ω ; I = 1,8 A ; charge inductive de facteur


de puissance 0,93. Déterminer la valeur efficace V de v.
3.4 Bilan des puissances

Puissance mécanique reçue : PM : PM = TMΩ.


TM : moment du couple d’entraînement.
Puissance reçue par le rotor : Pe = UeIe = ReIe2
Re : résistance du bobinage du rotor.

Puissance absorbée : Pabs = PM + Pe

Puissance utile : Pu = √3UIcosφ


U : tension efficace entre phases;
I : intensité efficace du courant en ligne;
Cosφ : facteur de puissance de la charge.

Pertes : - pertes dans le fer ( hystérésis et courants de Foucault ) : elles


dépendent de f et de V;
- pertes mécaniques ( frottements ): elles dépendent de f.
- pertes par effet joule statorique : PJS
en étoile : PJS = 3rI2 r : résistance d’un enroulement.

en triangle : PJS = 3rJ2


3
( étoile ou triangle ) : PJS = RI2 R : résistance entre deux bornes du
2
stator.

- pertes par effet Joule rotorique : PJr = Pe

Pfer et Pm sont constantes si f et U sont constantes.

3.5 Rendement
Pu Pu 3UIcos 3UIcos
η =   
Pu  pertes Pa Tm  UeIe 3UIcos  pertes

Exemple : K = 2,15; E = 230 V; n = 1500 tr/min ; N = 32; p = 2; Sn = 1,2 kVA.


Charge résistive; résistance d’un enroulement statorique : r = 4,9 Ω; Ie = 2,6A;
Pc = Pfer + pm = 70 W; I = 1,8 A ( étoile ) ; I = 3,1A ( triangle ). η ?
4. Moteur synchrone triphasé
4.1 Principe

Le stator alimenté en triphasé, crée un champ tournant à la fréquence de


f
rotation n = et entraîne en rotation le rotor.
p

Le champ tournant statorique et celui créé par le rotor tournent au


synchronisme.

4.2 Modèle équivalent


r LS i

e ur uLS v

V  E  ULS  Ur r résistance d’un enroulement :négligeable


4.3 Bilan des puissances

Pa = √3UIcosφ
Pu = TuΩ Pu Tu 
Le rendement : η = 
Pa 3UIcos
4.4 Utilisation des machines synchrones

Alternateur : On l’utilise pour produire du courant en monophasé(groupe


électrogène ) comme en triphasé ( dans les centrales électriques ).

Moteur : - Pour un réseau de fréquence fixe, n = f/p ; on a qu’une seule


Vitesse.
- Pour faire varier la vitesse du moteur, il faut faire varier la
fréquence des grandeurs statoriques. Pour cela, on utilise un onduleur comme
variateur de vitesse. Il est autopiloté et présente les mêmes avantages qu’un
MCC série. Il est ainsi utilisé dans les TGV Atlantique.
- Petites puissances : dans les servomécanismes.
alternateur Induit = stator
inducteur

Alternateur d’excitation
NS

Ie Moteur d’entraînement

+ -
Induit + diodes Inducteur = rotor
Fonctionnement en alternateur

L
R I

+
V
E
Diagramme vectoriel

Fonctionnement en alternateur

E(Ie)

V
jLI

I RI
Fonctionnement en moteur

L
R I

+
V
E
Diagramme vectoriel

Fonctionnement en moteur

I
RI
 E(Ie)

jLI
V
CONSTITUTION
Le moteur est généralement constitué:
 d ’un rotor à aimants permanents,
 d ’un stator constitué d ’un enroulement
triphasé,
 d ’un capteur de position (résolver ou
codeur),
 d ’une sonde de température,
 d ’un frein électromécanique.
Induit d’une machine de configuration
normale
 L’induit (stator) est à pôles lisses. Il
est similaire au stator d’une machine
asynchrone.

29 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


Induit d’une machine de configuration normale
Pour obtenir des pôles lisses, on place les conducteurs dans des encoches
petites, donc nombreuses.
 Les têtes de bobines

30 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


Rotor à pôles saillants

Souvent plusieurs
paires de pôles
(p >> 1).
C’est le rotor seul
qui présente des
saillances.
Pôles profilés pour
obtenir un
champ
sinusoïdal.

31 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


Les pôles saillants
conviennent pour les
alternateurs lents
(centrales hydrauliques,
par exemple centrales
de pompage) car ils
permettent une
construction avec un
grand nombre de pôles.
Forme souvent aplatie.
Exemple : pour un
alternateur de 100 MVA
300 t/m : rotor de
5 m de diamètre et
Exemple d’alternateur à pôles saillants 1 m de longueur axiale)
à axe horizontal.

32 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


Les rotors à pôles lisses

La répartition des encoches permet


d ’obtenir un champ sinusoïdal.
Ce sont les rotors utilisés dans les
alternateurs des centrales thermiques
(nucléaires, gaz, mazout, charbon).
Ordre de grandeur pour un alternateur
de 100 MVA 3000 t/m : rotor de
1 m de diamètre et
5 m de longueur axiale.

33 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


Il existe aussi, pour des machines plus petites, des inducteurs à aimants
permanents.
Avantages : pas de liaison du rotor avec l ’extérieur et pas de pertes Joule.
Inconvénients : prix, absence de possibilité de réglage, donc pertes magnétiques max.,
et difficultés constructives (solutions : frettes, rotor situé à l’extérieur du rotor…).
Exemple avec pôles saillants Exemple avec pôles lisses
aimants enterrés aimants montés en surface

34 ELEC2753 - 2012 - Université catholique de Louvain


sommaire
Câblage
carcasse
puissance Câblage
frein résolver
CM Câblage
sonde
statorique codeur
Enroulements
statoriques

Aimants Sonde de Frein à resolver codeur


permanents température disque capteurs
Rotor à aimants permanents

aimants

Pièces polaires
Stator
Machine 6 pôles

Bobinage
phase 1

Bobinage
phase 2
Bobinage
phase 3
Stator
2 câblages possibles pour produire les pôles

chignon

N S N S Zone
active
Par pôles Par pôles
conséquents chignon

E1 S2 E2 E3 S1 S2

Schéma des enroulements en bobines par pôle


Stator

chignon

Zone
active
N S N S
chignon

S2 E1 S3 E2 E3 S1

Schéma des enroulements en bobines par pôle conséquents


Stator

Pour produire les pôles avec des sections on


procède de la même façon que précédemment.

Pour la fabrication des enroulements on utilise :


- un seul gabarit si on travaille en section
- un seul gabarit par phase si on travaille en pôles conséquents

Le chignon est moins complexe à réaliser avec des bobines


qu ’avec des sections.

Vous aimerez peut-être aussi