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L’ESTHÉTIQUE ET

L’ARCHITECTURE 

COMMENT APPRÉHENDER
L’ARCHITECTURE
L’ESTHÉTIQUE ET
L’ARCHITECTURE 
L’ESTHÉTIQUE EST-ELLE UNE
CONTRAINTE POUR LE CONCEPTEUR ?

En répondant à un programme donné, l’architecte est libre


de concevoir la forme qui lui convient pour son édifice.

Cette liberté est souvent soumise


aux cadres idéologiques et
culturels de l’époque et du lieu
concerné.

Un concepteur évolue toujours


dans une tradition, dans une
culture et une manière de
construire qui codifie chacun des
éléments.
L’ESTHÉTIQUE EST-ELLE UNE CONTRAINTE ?

Dans l’histoire de l’architecture


l’évolution de ces manières de
construire a un rythme lent :

- à la plastique Grec succède la


construction Romaine, puis vient
l’espace chrétien et Byzance ,

- à l’art roman succède le gothique


puis la Renaissance, puis le
Baroque, le néo-classique, …
L’ESTHÉTIQUE EST-ELLE UNE CONTRAINTE ?

- l’Urbanisme au XIX° siècle ;


- le plan libre et l’espace organique du
XX° siècle
- La démocratisation des lieux publics
et la prise en compte de l’écologie au
XXI° siècle…

Le rythme s’accélère et les styles


éclatent depuis le XIXe siècle, pour
laisser place à des courants, dont
certains visent ... à dénoncer les
courants précédents !
L’ESTHÉTIQUE EST-ELLE UNE CONTRAINTE ?

Ainsi, les architectes fonctionnalistes


estiment que l’aspect du bâtiment découle
de son usage plutôt que de conceptions
esthétiques. Ils rejettent en cela les
schémas classiques qui imposent à l’édifice
de répondre à des critères formels.

Dans la liberté de l’architecte de concevoir


son bâtiment, le maniement des formes,
même très dépendantes du style et de la
culture d’une époque, suppose de faire des
choix d’ordre plastique et culturel.

Cet agencement de formes et de volumes


pose l’architecte entre le technicien et
l’artiste. L’esthétique sera donc une
contrainte positive pour le concepteur.
COMMENT APPRÉHENDER
L’ARCHITECTURE
APPRÉHENDER L’ARCHITECTURE

L’objet architectural est un objet spécifique et complexe.

Son statut oscille entre objet d’art, archéologie, monument historique,


et objet d’usage courant.

Le regard que nous lui portons est


rarement attentif à l’ensemble de
ses composantes :
- fonctionnelles,
- symboliques,
- esthétiques,
- constructives,
- culturel,
- historiques, et autres…

Intégré dans un jeu complexe de contraintes techniques et culturelles,


il ne se livre pas directement à l’œil : il faut apprendre à l’appréhender.
MODES D’APPROCHE
Le propre d’une architecture est son caractère tridimensionnel :
Elle ne se livre donc que progressivement au regard. Les vues sont partielles
et successives.
C’est le regard, l’intelligence et la mémoire qui nous donnent une vue
globale d’un édifice
(ou d’une société, ou d’une époque … ou de tout ce qui caractérise l’activité humaine)
MODES D’APPROCHE

Si l’observation statique permet d’appréhender une peinture,


l’architecture suppose le déplacement comme mode de
découverte.
Outre l’expérience physique directe du déplacement dans un
bâtiment, les moyens d’approche et de connaissance d’un édifice
sont variés.
MODES D’APPROCHE

Avant d’être construit, le projet architectural est virtuel.


Les architectes ont donc mis au point des modes de représentation
codifiées pour représenter ce virtuel : le plan, l’élévation, l’axonométrique,
etc.
Ces représentations ont pour but de transmettre leur vision du bâtiment aux
professionnels concernés et de communiquer avec les personnes non
initiées.
COMMENT APPRÉHENDER L’ARCHITECTURE

LES NIVEAUX DE LECTURE


Une architecture offre différents niveaux
de lecture et d’intelligibilité

 Volumes
 Formes
 Façades
 Intérieur/Extérieur
 Echelle et proportions
 Dynamique/Statique
 Intégration à l’environnement
 Témoin d’un temps
APPRÉHENDER L’ARCHITECTURE

LES VOLUMES
La plus-part des bâtiments sont une
combinaison de volumes variés associés.
Ils peuvent être conçus à partir de lignes de
force qui peuvent être par exemple
horizontales pour ce temple antique
ou verticales pour cette cathédrale.
LES VOLUMES

Cette combinaison est fonction de proportions, implicites ou


explicites par exemple :
- Rapport entre les hauteurs respectives du toit et de la maçonnerie,
- Rôle de la colonne comme unité de proportion de l’édifice, dans la
composition d’une façade classique…
LES VOLUMES

Les rapports entre les volumes extérieurs et intérieurs sont


très importants.
Certains volumes seront le résultat des espaces intérieurs,
d’autres contraindrons ces mêmes espaces intérieurs à la
géométrie du volume extérieur.
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LES FORMES
Un peu de vocabulaire…

La plupart des formes architecturales peuvent


être classées schématiquement :

 additives,
 soustractives,
 modelées,
 abstraites
 symétriques ou asymétriques
Les formes architecturales

- Les formes additives paraissent résulter d'un assemblage d'éléments


distincts.

F.L. Wright, Failingwater: Additive et assymétrique


Les formes architecturales

Les formes soustractives semblent avoir été creusées à partir d'une forme
pleine préexistante.

Mario Botta, maison Bianchi, Tessin, Soustractive


Les formes architecturales

Les formes modelées semblent être formées à partir d'un matériau plastique
auquel on aurait appliqué une force spécifique.

Zaha Hadid, projet


Les formes architecturales

Les formes abstraites sont d'origine indéterminée.

Franck Ghery, Addition de formes abstraites façonnées


Les formes architecturales schématiques sont presque
toujours combinées. quelques exemples
Ville Savoye: Soustractif et Modelé

Le Corbusier, villa savoye


Les formes architecturales: quelques exemples

Fallingwater : Additif, asymétrique


Les formes architecturales: quelques exemples

Chapelle de Thorncrown (Arkansas) : Additif, Symétrique

E. Fay Jones
Les formes architecturales: quelques exemples

Mario Botta, maison Bianchi: Soustractive et Pseudo-Symétrique


Les formes architecturales: quelques exemples

Notre-Dame-du-Haut : Addition de formes modelées


Les formes architecturales: quelques exemples

Musée Guggenheim Bilbao : Addition de formes modelées abstraites


Exercice
Comment a procédé le concepteur ?

Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, a t-il fait appel à
la symétrie, à l’empilement, à la déconstruction…

Dites pourquoi en quelques mots et faites un schéma explicatif en quelques traits.


Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
Est-ce une forme additive, soustractive, modelée, ou abstraite, fait-elle appel à
la symétrie, à l’empilement à la déconstruction…
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LES FAÇADES
Elles peuvent être vides ou pleines.
Les ouvertures, les modénatures, les volumes, etc. rythment
et composent les façades.
Les façades italiennes de la renaissance, par exemple, sont
souvent massives et celles du XXe siècle souvent plus ouvertes.
(Le cas des pyramides égyptienne, totalement aveugles, est rarissime en
architecture … comme celle du Louvre qui est vitrée de toute part).
LES FAÇADES
L’aspect d’un mur est variable.
Il peut être rugueux ou lisse, s’imposer ou se faire oublier, comme
dans l’architecture gothiques ou les parois vitrées contemporaines.
Une façade s’organise au moyen de lignes de force,
elles sont représentées par des colonnes, des corniches,
l’alignement des fenêtres, l’encrage au sol, la ligne de ciel, etc...
On dit qu’elle est composée (comme une musique, un roman ou un tableau)
LES FAÇADES

L’utilisation ou l’absence d’ornements (peintures, reliefs, jeux de


matériaux colorés, etc.) constitue également une palette à la disposition
du concepteur pour composer ses façades.
APPRÉHENDER L’ARCHITECTURE

LES RAPPORTS EXTÉRIEUR-INTÉRIEUR


Les relations entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment sont
modulées par les ouvertures, les pleins et les vides, les formes
utilisées et la nature des matériaux.
La lumière: La pénétration de la lumière qui en est le résultat est un
élément essentiel de l’usage et de l’esthétique de l’architecture.

La lumière joue avec


le symbolique dans
de nombreux édifices
religieux ou civils.
LES RAPPORTS EXTÉRIEUR / INTÉRIEUR

L’architecture parvient à maîtriser


la lumière : elle domestique et
optimise l’entrée de la lumière
naturelle dans le bâtiment, et la
complète par la lumière artificielle.

De nombreux architectes, favorisant


transparence et fluidité des
espaces, ont cherchés à faire
disparaître la notion d’intérieur et
d’extérieur d’un bâtiment.
APPRÉHENDER L’ARCHITECTURE

L’ECHELLE ET LA PROPORTION
L'échelle est un élément essentiel dans l’architecture.
Si l'homme est la mesure de toute chose,
s'il est impossible d'établir une proportion sans échelle, il est
également impossible d'établir une échelle sans une recherche
de proportions.
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LA DYNAMIQUE ET LA STATIQUE
Le regard pour lequel l’architecture a été conçue peut être
statique ou dynamique.
L’impression produite est liée à la fonction essentielle que l’architecte
a attaché à son bâtiment par exemple l’usage ou le symbole.
L’architecte contemporain gère les déplacements des usagers et
construit des promenades architecturales.

Le musée Guggenheim de New York,


par Frank Lloyd Wright, que l’on parcourt
dans un mouvement de spirale
descendante, en est un exemple.
LA DYNAMIQUE ET LA STATIQUE

L’époque classique, en valorisant les fonctions symboliques,


privilégiait des points de vue fixes et des perspectives.

(La basilique Saint-Pierre de Rome et la place qui la précède est un modèle du genre).
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L’INTÉGRATION À
L’ENVIRONNEMENT
L’intégration de l’édifice au milieu naturel ou urbain est prise en charge
par l’architecte.
Il arrive que ce dernier trace et aménage la place ou la rue qui borde sa
ou ses réalisations.
L’architecte construit son bâtiment en relation directe avec son
environnement immédiat.
L’INTÉGRATION À L’ENVIRONNEMENT

La dimension et la forme de la parcelle, de l’environnement et des bâtiments


voisins conditionnent le travail de l’architecte.

Frank Lloyd Wright pour la maison Jean Nouvel pour le musée des arts
Fallingwater conçoit l’édifice pour un premiers le conçoit pour un site urbain
site naturel précis. qu’il requalifie.
LE TÉMOIN
D’UN TEMPS

L’édifice est le témoin d’un


temps.
Ce temps peut être lointain et
l’édifice dégradé, ou même à l’état
virtuel (lorsqu’il n’en subsiste que
des traces, des représentations).
Le bâtiment porte en lui les traces
des temps qui l’ont vu naître et se
transformer. Il exprime la culture,
mais aussi les modes de vie et les
valeurs d’une époque.

Ville de Séville
LE TÉMOIN D’UN TEMPS

La détermination du style est un moyen courant de classement


et de datation de l’architecture.
Depuis les ordres de l’Antiquité, qui, du dorique au corinthien,
caractérisent les édifices et distinguent les influences, jusqu’aux
"ismes" (modernisme et post-modernisme, fonctionnalisme,
brutalisme, déconstructivisme, etc.) de l’architecture contemporaine.
Un bâtiment reste muet si on ne peut restituer son contexte
culturel d’origine.
FIN

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