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Méthode ou démarche
Pour le dictionnaire de pédagogie. (1997, p 192,), « la méthode
étymologiquement, est un chemin à suivre. Dans le cas d’une tâche
pédagogique, c’est la démarche qui permet d’aboutir au but fixé. Cette
définition donnée par le dictionnaire de pédagogie se rapproche de
celle de la démarche pédagogique donnée par Renald LEGNENDRE
(2005, p 362), pour qui, la démarche est une « manière générale de
percevoir, de penser, de raisonner, d’agir, d’intervenir, de procéder, de
progresser, de se développer. Quant à la démarche d’apprentissage,
c’est « la manière utilisée par l’élève pour apprendre, qui implique
l’utilisation de ses ressources internes en interaction avec son milieu.
MÉTHODE OU DÉMARCHE
Démarche scientifique
La méthode scientifique est « l'ensemble des canons guidant ou devant
guider le processus de production des connaissances scientifiques, que
ce soit des observations, des expériences, des raisonnements, ou des
calculs théoriques ». Les principales méthodes mobilisées dans le
contexte de découverte sont l'expérimentation, l'observation, la
modélisation et aujourd'hui la simulation numérique, qui se
retrouvent à des degrés divers dans la plupart des disciplines
scientifiques. À ces méthodes générales s'ajoutent des méthodes plus
singulières, propres à une pratique scientifique particulière.
La méthode scientifique. http//www.Wikipédia.org/wiki/. Consulté le
11 juin 2010
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Apports de l’épistémologie
Le premier obstacle à la construction du savoir scientifique, c’est que tout
apprentissage vient interférer avec les connaissances empiriques déjà
constituées chez l’enfant. Ces conceptions présentes, même si elles sont
erronées servent de système d’explication efficace et fonctionnel pour
l’enfant. Il s’agit alors pour BACHELARD « non pas d’acquérir une
culture expérimentale, mais bien de changer de culture expérimentale,
de renverser les obstacles déjà amoncelés par la vie quotidienne ».
Des obstacles ont ainsi dus être franchis pour progresser dans la
connaissance. C’est la notion d’obstacle épistémologique introduit par
Gaston BACHELARD.
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des
sciences
Apports de l’épistémologie
A l’aspect épistémologique présenté ci- dessus correspond un aspect
psychologique inauguré par Jean PIAGET. Du point de vue didactique, ces
obstacles, qualifiés parfois ‘’d’obstacles didactiques’’, peuvent alors être
considérés comme des étapes-clés à franchir, et donc comme des objectifs
de l’enseignement. C’est le concept d’objectif-obstacle introduit par Jean
Louis MARTINAND (1996, p 87).
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des
sciences
Apports de l’épistémologie
L’acquisition des savoirs n’est pas la simple mémorisation d’informations
fournies par l’extérieur (le maitre, le livre, les médias, etc.). Ces
informations sont filtrées interprétées, mises en relation (ou compétition)
avec des connaissances préalables. L’enseignement de certaines disciplines
comme la science se heurtent alors à des conceptions ‘’spontanées’’ qui
peuvent faire obstacle à l’apprentissage. De nombreuses recherches en
didactique ont visé l’identification des représentations type ou conception
chez les élèves en analysant les ‘’erreurs’’, leur raisonnement lors par
exemple de résolution des problèmes ou en situation de travaux pratiques.
Du point de vue pédagogique, la question porte alors sur la façon de faire
émerger ces conceptions et, lorsqu’elles ne sont pas compatibles avec le
savoir enseigné, sur les possibilités de les faire évoluer.
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des
sciences
Apports de l’épistémologie
On peut par exemple s’appuyer sur le jeu de situations-problèmes,
suscitant un conflit cognitif, devant conduire au changement
conceptuel attendu. Le choix des situations didactiques ou a-
didactiques est important que ce soit en mathématique ou en science
expérimentale. Dans ces domaines, interviennent l’expérience ainsi
que la lecture qu’en fait l’élève. Elle est souvent fort différente de celle
que voulait faire l’enseignant
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des sciences
Apports de la psychologie
Pour lui permettre de bien mener son cours de science, l’enseignant doit
tenir compte d’un certain nombre de préoccupations psychologiques des
enfants. En effet, beaucoup de recherches scientifiques s’accordent sur
l’existence de nombreux obstacles psychologiques liés à un
enseignement scientifique rigoureux. Pour cette raison, l’enseignement
des sciences doit être évolutif. C’est ce que souligne d’ailleurs Jean
PIAGET (1967) pour qui le développement intellectuel ne peut être
conçu comme une accumulation linéaire de connaissances, mais
plutôt comme une succession provisoire suivie de ruptures, de
compensations, de rétablissements d’un équilibre mieux adapté
aux situations rencontrées.
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des sciences
Apports de la psychologie
Ces fondements psychologiques nous amènent à distinguer dans le cadre des
théories d’apprentissage, les trois conceptions suivantes :
Celle de la table rase, où le savoir se transmet par empreinte dans la
mémoire de l’élève par un exposé du maître ; il s’agit du modèle transmissif
(transmission des savoirs, dogmatisme) ;
Celle des petites marches où le savoir se transmet par guidage progressif
extérieur à l’élève, c’est le modèle béhavioriste (conditionnement,
enseignement programmé) ;
Enfin, celui où le savoir s’acquiert par un processus circulaire d’assimilation
du nouveau par accommodation de l’ancien (activité, vérification des
objectifs, projet, intégration des acquis), le constructivisme.
Fondements épistémologiques et psychologiques de l’enseignement des sciences
Apports de la psychologie
L’enseignement des sciences à l’école primaire gabonaise s’inscrit dans le
cadre de cette troisième conception. Les recherches en psychologie de
l’enfant et notamment les travaux de PIAGET sont à l’origine des
théories constructivistes. Elles révèlent au plan didactique, la nécessité
de placer l’élève au cœur des apprentissages scolaires. Et ceci, car les
savoirs ne se communiquent pas à proprement parler, ils doivent
toujours être construits par l’élève qui, seul, apprend. PIAGET insiste, à
ce titre, sur le caractère formateur de l’activité de l’enfant. Pour lui, le
développement intellectuel ne peut être perçu comme une
accumulation linéaire des connaissances. Il est plutôt une succession
d’acquisitions provisoires suivies de ruptures, de compensations, de
rétablissements d’un équilibre, mieux adapté aux situations rencontrées.
CHAPITRE III
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
En France, l’enseignement des sciences à l’école primaire s’appuie sur le plan de rénovation des
sciences à l’école de juin 2000. Ce plan de rénovation a pour objectifs de développer
l’enseignement des sciences dans toutes les classes et de rendre les élèves acteurs dans la
construction de leurs savoirs, ceci grâce à plusieurs types d’activités :
Tout d’abord, des observations de « phénomènes du monde réel et proche » vont permettre
aux enfants de formuler des interrogations ;
A partir de là, ils vont pouvoir conduire « des investigations réfléchies en mettant en œuvre
des démarches scientifiques, complétées par une recherche documentaire » ;
Ensuite par échange entre pairs et la confrontation des différents points de vue, ils vont
pouvoir faire évoluer leur conception et leur comportement. Cette démarche de recherche est
fondamentale dans l’enseignement des sciences : les élèves sont actifs et construisent leurs
apprentissages ;
Enfin, la situation d’approche se basant sur le vécu, l’environnement de l’enfant sont des
manières motivantes d’aborder l’apprentissage.
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Démarche expérimentale
Selon PELLAUD (2001), parler de la démarche expérimentale n’est pas
nouveau. Elle a été idéalisée jusqu’à la caricature, comme une recette infaillible
qu’il suffirait d’appliquer pour former de ‘’bons petits scientifiques’’. Elle est
décrite et schématisée de la façon suivante : observer, émettre des hypothèses,
expérimenter, vérifier les hypothèses, et finalement, formuler un résultat la
confirmant ou non, éventuellement recommencer après avoir isolé une
nouvelle hypothèse. Cette pratique est même codifiée par l’approche OHERIC
(Observation, Hypothèse, Expérimentation, Résultat, Interprétation,
Conclusion), proposé dans l’enseignement primaire dans les années 1970 en
France.
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Démarche expérimentale
Cette approche a été tellement bien intégrée qu’elle reste encore
actuellement un modèle proposé dans la plupart des écoles de
formation et utilisé par un certain nombre d’enseignants. Si elle a le
grand avantage de rassurer l’enseignant, elle a l’inconvénient de
proposer à l’enfant une vision de la recherche scientifique linéaire et
idéaliste. Idéalisée, car la ’’véritable’’ recherche scientifique, celle qui se
déroule dans les laboratoires, ne se passe jamais ainsi. Le modèle
OHERIC correspond à la reconstitution a posteriori d’une
‘’découverte’’. Pour réconcilier la recherche et l’école, et tout en restant
pragmatique, que devrait permettre une démarche expérimentale à
l’école ?
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Démarche expérimentale
Tout d’abord avoir une envie de répondre à une question qui ait du
sens, qui l’intéresse, l’interpelle. Ce sens peut être donné par un
évènement, ou un élément proche de la réalité de l’apprenant, comme
par une anecdote lue ou entendue ou une
référence à une découverte scientifique.
Formuler des hypothèses, c’est-à-dire passer d’une question à une
recherche d’explications plausibles, ou imaginer des possibles qui
pourraient répondre à cette question.
Trouver les moyens de poser le problème, définir les outils de
répondre à cette question et les mettre en œuvre.
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Démarche expérimentale
Chercher à travers les expériences, c’est-à-dire en se confrontant avec
la réalité des arguments qui vérifient ou invalident ces hypothèses.
Oser se tromper, recommencer, modifier ses hypothèses et rebondir
sur d’autres questions.
D’une manière générale, l’enseignement des sciences devrait permettre
de développer non seulement des savoirs en termes de connaissances,
mais également de savoir-faire, des savoir-être et des’’ savoirs sur le
savoir’’, c’est-à-dire une certaine métacognition. Ces quatre types de
savoirs sont nécessaires si nous voulons que nos élèves deviennent des
individus capables de raisonner de manière autonome, grâce à un
esprit critique constructif
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Pour Henri WALLON cité par MORENO (2004, p 8), « Observer, c’est
enregistrer ce qui peut être constaté ; c’est analyser, ordonner le réel dans les
formules, se poser de questions ». L’observation est un exercice sensoriel,
auquel tous les sens participent. L’acte d’observer n’est pas un acte inné.
C’est un outil, une capacité que l’on doit faire acquérir et développer.
L’observation scientifique est caractérisée par une démarche de l’ensemble
vers le détail. Structurant ainsi l’objet observé, elle vise à établir des
relations. Elle ne peut pas se concevoir sans communication.
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
Démarche d’expérimentation
C’est une phase essentielle dans la recherche des connaissances. Elle est pour l’enfance,
l’application de la méthode de Claude BERNARD : toute cause entrainant son effet, on peut
empiriquement introduire la loi, c'est-à-dire la vérité, le savoir qui en découle.
Au cours de l’expérimentation, « l’élève manipule et construit », d’après les instructions officielles.
Elle constitue une étape qui définit toutes les interventions volontaires pour mettre en évidence
les facteurs qui déterminent une transformation, pour séparer les variables.
La réalisation d’un montage fait alterner la création personnelle (tant en ce qui concerne sa
conception théorique que sa réalisation pratique) et l’analyse critique.
COMMENT ENSEIGNER LES SCIENCES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ?
démarche scientifique
Évaluation
Cette activité doit être le support de nouveaux apprentissages ou d’un réinvestissement de
compétences acquises. Elle est indispensable. Elle participe au processus de formation car elle
permet l’analyse de la progression et le dépassement d’obstacles. On distingue trois niveaux
d’évaluation :
La mémorisation : l’élève est capable de reproduire une connaissance, une méthode déjà vue
dans une circonstance identique ;
La compréhension : l’élève est capable de comprendre une notion, un phénomène, une
méthode ;
L’application : l’élève est capable de transférer une connaissance, une méthode dans une
situation nouvelle. Un savoir construit doit être réinvestissable à long terme. L’évaluation est
alors distanciée et transférable ; elle n’est efficace que suivi d’une remédiation.
Ainsi, la démarche scientifique telle que préconisée peut se schématisée de la façon suivante :
Schéma synoptique de la démarche scientifique
Problème posé
Question qui n’a pas encore de réponse évidente.
Passer d’une situation qui étonne à un questionnement précis, pertinent.
Hypothèse
Elément de réponse provisoire au problème posé, qu’il va falloir vérifier. Faire des suppositions,
confronter ses idées, ses représentations.
Activité de recherche
Résultats
Recueillir des informations utiles à vérification
de l’hypothèse.
Interprétation
Interpréter et communiquer les résultats de la
recherche.
Conclusion
Validation ou non, structurer ses connaissances en faisant un
retour sur le questionnement et les hypothèses de départ.
Evaluation
Valider les acquis en biologie
La présentation qui s’achève est tiré de l’étude sur les pratiques pédagogiques et
didactiques des enseignants dans l’enseignement/apprentissage de la biologie à l’école primaire.
Nous voulions précisément savoir pourquoi les enseignants ne pratiquent pas la démarche
scientifique. Nous avons voulu savoir dans le contexte gabonais quelle était la réalité. Le but
premier était de rechercher l’origine des difficultés auxquelles font face les enseignants.
Notre recherche partait du constat selon lequel, les enseignants transmettent les leçons de science
leçons de biologie comme toutes les autres leçons. Nos lectures exploratoires et notre pré-
enquête nous avaient ensuite amené à présenter notre problématique de recherche qui
était : Comment expliquer les difficultés que les enseignants éprouvent à conduire les
leçons de biologie selon la démarche scientifique à l’école primaire. Problématique qui
nous avait conduit à notre hypothèse selon laquelle : l’absence de formation en
didactique des sciences explique les difficultés rencontrées par les enseignants dans la
conduite des leçons de biologie selon la démarche scientifique à l’école primaire.
RECHERCHE
Pour vérifier notre hypothèse, la démarche empirique nous avait conduit au choix des outils de
collecte de données. Comme technique de collecte de données, nous avons opté pour l’entretien semi-
directif. Cette technique a eu l’avantage de créer l’information non- existant dans nos guides
d’entretien. La présentation, l’analyse et l’interprétation des résultats obtenus, avait nécessité la
technique de l’analyse de contenu.
La collecte c’était faite auprès de cinquante quatre (54) enseignants et huit (8) formateurs des ENI
dans onze (11) écoles primaires et trois (3) écoles de formation des instituteurs de la circonscription
scolaire de Libreville Sud. L’analyse des données nous avait montré que les enseignants ne pratiquent
pas la démarche scientifique dans l’enseignement des sciences. Il ressort pour les enseignants que les
causes de cette situation tiennent aux manques de formation initiale, continue et de matériel
didactique.
CONCLUSION
La démarche scientifique se donne pour principe de placer l’enfant au point de rencontre entre
un problème qui se pose à lui, qu’il doit formuler, et la solution qu’il découvre. C’est
l’aboutissement d’une recherche, la mise en œuvre d’un pouvoir critique, de l’observation. Elle
débute par le recueil des représentations. En effet, en partant des représentations des enfants,
l’enseignant se donne réellement les moyens de bâtir ses séances en fonction des besoins et des
interrogations de chacun. Cette prise en compte des conceptions de l’enfant présente de
nombreux avantages du point de vue de la qualité de la construction du savoir par l’apprenant.
De plus, les enfants sont véritablement actifs en classe puisque les outils pédagogiques mis en
œuvre sont destinés à répondre à leurs propres interrogations, à vérifier leurs propres
hypothèses. Aussi, les contradictions, les problèmes émergeants et la confrontation renforcent
leur motivation pour imaginer les moyens de vérification. La communication au sein de la classe
est intense surtout pendant les phases d’expérimentation et de mise en commun. Au point de
vue du maître, cette démarche permet un diagnostic des acquis et des lacunes des enfants à
propos du sujet d’étude ainsi qu’une identification et une prise en compte des obstacles.
BIBLIOGRAPHIE