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Palmyre / wiki

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Site de Palmyre*
Patrimoine mondial de l'UNESCO

Détail d'une arche des ruines

Coordonnées 34° 33′ 15″ Nord


38° 16′ 00″ Est

Pays Syrie

Région Asie et Pacifique

Type Culturel

Critères** (i) (ii) (iv)

Superficie 0,36 ha

Numéro d'identification 23

Année d’inscription 1980 (4e session)

* Descriptif officiel UNESCO


** Liste des critères de sélection

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Palmyre (en grec ancien Πάλμυρα) est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est
de Damas. Son nom sémitique, attesté déjà dans les archives de Mari (XVIIIe siècleav. J.-C.)
est Tadmor (‫)تدمر‬. C’est toujours son nom actuel.
Vue générale du site
Sommaire
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• 1 Histoire

o 1.1 L’origine de Palmyre

o 1.2 Palmyre gréco-romaine

 1.2.1 L'urbanisme de Palmyre gréco-romaine

 1.2.2 La société palmyrénienne

 1.2.3 Le commerce caravanier

 1.2.4 Les guerriers de Palmyre

 1.2.5 Les dieux de Palmyre

o 1.3 La ville islamique

o 1.4 Du XVIIe siècle à nos jours

• 2 Description du site archéologique

o 2.1 Vestiges de la ville gréco-romaine

 2.1.1 Temple de Ba'al (ou Bel)

 2.1.2 Arc triomphal et decumanus à colonnades

 2.1.3 Théâtre

 2.1.4 Tétrapyle

 2.1.5 Camp de Dioclétien

 2.1.6 Autres vestiges urbains

o 2.2 Art funéraire

• 3 Campagnes de fouilles

• 4 Notes et références

• 5 Voir aussi

o 5.1 Bibliographie

o 5.2 Liens externes


Histoire [modifier]
L’origine de Palmyre [modifier]

L’histoire de Palmyre à l’Âge du bronze est mal connue : la ville se développa sur un tell qui fut
au Ier siècle recouvert par la terrasse du Sanctuaire de Bel. C’est au Ier siècle av. J.-C. que la cité est
mentionnée dans les sources gréco-romaines. Elle faisait partie d’un réseau marchand reliant
la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne.

La Bible attribue la construction de Palmyre au roi Salomon (« Et il bâtit Tadmor dans le désert » (II
Chr VIII:4)).

Palmyre gréco-romaine [modifier]

Quand les Séleucides prirent le contrôle de la Syrie en 323 av. J.-C., la ville devint indépendante.
En 41 av. J.-C., les Romains, conduits parMarc Antoine, essayèrent de piller Palmyre mais ils
échouèrent, les habitants de la ville s’étant réfugiés avec leurs biens de l’autre côté de l’Euphrate. On
en déduit que les Palmyréniens de cette époque étaient encore pour l’essentiel des nomades, vivant
de l’élevage et du commerce caravanier.

Intégrée à l’Empire romain sous Tibère, dans le cadre de la province romaine de Syrie, Palmyre
atteignit son apogée sous Hadrien, qui lui donna le statut de cité libre en 129 apr. J.-C. C’était alors
une ville splendide, qui se développa jusque sous les Sévères. En 212 apr. J.-C.,
l’empereur Caracalla promut Palmyre et sa voisine Émèse au statut de colonie romaine. L’armée
romaine y entretenait une garnison de soldats auxiliaires dans un camp au nord de la ville.

Buste funéraire d’Aqmat, fille d’Hagagu, descendant de Zebida, descendant de Ma’an, fin duIIe siècle, British Museum
En jaune, l’Empire de Palmyre en 271

Au cours de la crise du IIIe siècle, Palmyre échappa aux invasions perses qui ravagèrent la Syrie
en 252 apr. J.-C. et 260 apr. J.-C.. Après 260 apr. J.-C., ce fut un notable de Palmyre, Odénat, qui fut
chargé par l’empereur Gallien de coordonner la défense de l’Orient. Quand sa veuve Zénobie tenta de
prendre le pouvoir comme impératrice avec son filsWahballat, Palmyre se retrouva impliquée un peu
malgré elle dans une guerre civile romaine. En 273 apr. J.-C., vaincue par Aurélien à Antioche puis
àÉmèse, Zénobie se replia avec ses troupes sur Palmyre, où Aurélien vint la poursuivre. Dans un
premier temps les notables de Palmyre se rallièrent à Aurélien et chassèrent Zénobie, qui fut arrêtée.
Aurélien laissa à Palmyre une petite garnison et rentra en Italie. À ce moment éclata dans la cité une
révolte qui tenta de remettre le pouvoir à Antiochos, le père de Zénobie. Aurélien revint sur ces pas,
mata la révolte et exerça des représailles sur la ville. Ses principaux sanctuaires furent pillés, et
l’empereur réquisitionna tout le quartier ouest de la ville pour y installer à demeure la Ière Légion
Illyrienne.

Au IVe siècle et par la suite, Palmyre ne fut plus la prospère cité caravanière d’autrefois. C’est une ville
de garnison, occupée par la Ière Légion Illyrienne, étape d’une route militaire reliant la région
de Damas à l’Euphrate (la Strata Diocletiana). La partie monumentale de la ville fut protégée par un
rempart qui laissait en dehors tout le quartier sud (entre le wadi et la source Efqa), quartier peut-être
abandonné à cette date. Sous Constantin Ier les forts de la Strata Diocletiana furent pour la plupart
abandonnés mais Palmyre demeura jusqu’au VIe siècle une ville romaine occupée par l’armée, tandis
que la steppe tout autour était occupée par des communautés de moines monophysites, et contrôlée
par les tribus arabes Ghassanides, chrétiennes et alliées de l’Empire. Des églises furent construites,
tandis que d’anciens temples païens comme la cella de Baalshamin ou encore celle du sanctuaire de
Bel furent convertis en églises et décorés de peintures murales.

Sous Justinien au VIe siècle l’enceinte fut renforcée de tours, et les adductions d’eau furent restaurées.
La ville qui, selon Procope de Césarée, « était devenue depuis longtemps un désert », reçut une
nouvelle garnison qui constituait le poste avancé de la Syrie contre les invasions des Perses et surtout
contre les arabes palmyriens qui essayeraient de reconquérir leur Empire.
L'urbanisme de Palmyre gréco-romaine [modifier]
L’ancien decumanus.

Au temps de son apogée au début du IIIe siècle, la ville de Palmyre était beaucoup plus étendue que
l’actuel site archéologique, pourtant très vaste. La plupart des maisons étaient faites de briques crues,
qui n’ont guère laissé de vestiges visibles. Ce que l’on voit aujourd’hui c’est le squelette de pierre de la
ville, c’est-à-dire les monuments publics, ou parfois simplement les colonnes qui entouraient l’atrium
des demeures les plus riches, tandis que le reste a disparu.

La ville se développa d’abord à l’emplacement du sanctuaire de Bel puis, quand le grand parvis fut
construit au Ier siècle, elle s’étendit entre le sanctuaire de Bel et la source Efqa au sud-ouest (là où
aujourd’hui il n’y a plus que les jardins de l’oasis). Autour de la ville furent venues se fixer des familles
arabes d’origine nomade, chacune autour de son sanctuaire tribal, comme celui de Baalshamin ou,
tout à l’ouest sur la route d’Émèse, celui d’Allat. Au cours du IIe siècle ces banlieues furent intégrées
au tissu urbain avec la construction du quartier monumental structuré autour de la grande colonnade.

Pendant cette période prospère, Palmyre était une ville ouverte, dépourvue de remparts. Il existait un
mur (traditionnellement appelé « mur de la douane ») entourant un très vaste secteur tout autour de la
ville, mais ce mur de pierres ou de briques crues selon les secteurs n’avait aucune fonction militaire
ou de prestige, c’était, semble-t-il, une simple limite administrative pour le paiement des taxes fixées
par le « tarif de Palmyre », datant de l’empereur Hadrien. À la fin du IIIe siècle, un rempart défensif fut
construit à la hâte en remployant des pierres prélevées sur des monuments funéraires, et ne
protégeant que le quartier monumental, tandis que le reste de la ville était sans doute abandonné.
La société palmyrénienne [modifier]

Stèle d'Atenatan Gurai (mort en 133). Ny Carlsberg Glyptothek, Copenhague


Stèle de la « Beauté de Palmyre » (morte vers 200). Ny Carlsberg Glyptothek, Copenhague

Les très nombreuses inscriptions retrouvées sur place permettent de connaître l’organisation de la cité
à l’époque romaine. Palmyre adopta les institutions grecques : elle était gouvernée par une boulè,
assemblée des principaux propriétaires terriens, et un démos (peuple) constitué des citoyens. Les
responsabilités particulières étaient confiées à des magistrats pris dans la boulè, tels que les stratèges
ou les agoranomes.

Ces institutions étaient demeurées en place jusqu’au IVe siècle, y compris, semble-t-il, pendant la crise
duIIIe siècle, quand Odénat fut salué du titre de resh (en grec « exarque ») de Palmyre : il dut s’agir
d’un commandement militaire. Quant au titre de « Roi des rois » porté plus tard par ce même Odénat,
et repris par sa veuve Zénobie et son fils Wahballat, il ne signifiait pas pour autant que Palmyre ait
changé de régime, puisque les inscriptions montrent qu’à cette époque c’est toujours la boulè et
le démos qui font les lois.

À côté de ces institutions civiles, les élites de la cité étaient organisées en collèges de prêtres pour le
culte rendu aux principaux dieux. Le plus prestigieux de ces collèges était celui des prêtres de Bel,
présidé par le symposiarque (« chef du banquet »).

Les commerçants et les artisans de Palmyre étaient organisés eux aussi en corporations : on connaît
celles des corroyeurs, des orfèvres, des fabricants de radeaux d’outres (radeaux pneumatiques
nommés keleks utilisés jusqu’au IXe siècle pour descendre l’Euphrate ou le Tigre).
Le commerce caravanier [modifier]

Palmyre fut du Ier siècle au IIIe siècle la plus grande puissance commerciale du Proche-Orient, prenant
le relais dePétra, la cité caravanière des Nabatéens. Palmyre exploitait une route caravanière qui,
passant par des caravansérails dans la steppe, gagnait les bords de l’Euphrate et les longeait jusqu’à
la région de Babylone. De là ces caravanes gagnaient le royaume de Mésène à l’embouchure
du Tigre et de l’Euphrate. Des navires partaient de là pour gagner l’Inde ou d’autres ports de l’Océan
Indien. On a récemment retrouvé une tablette votive laissée par un Palmyrénien nommé Abgar, en
256 apr. J.-C., sur l’île de Socotra au large de la Somalie.

Les caravanes de Palmyre étaient des entreprises saisonnières et annuelles. Les différents
marchands s'associaient pour grouper leurs expéditions, sous la responsabilité d'un « synodiarque »
ou « chef de caravane », puissant commerçant qui prenait en charge une partie des frais. Si des
caravansérails ont été identifiés par les archéologues aux sorties de la ville, c’est au cœur du quartier
monumental que se trouvait le centre commercial, une place entourée de boutiques et nommée
« agora » de Palmyre.

Dalle funéraire portant une inscription : « [au mois de] Nisan, l’an [3]08. Ceci est la tombe de Zabdibôl, fils de (...)
’Ataraùri des Benê Komrê, qu’il a faite pour lui et ses enfants. » Calcaire, an 4 av. J.-C. Musée du Louvre. Provenance :
Palmyre.

Inscription palmyrénienne. Musée du Louvre.

Des communautés de commerçants palmyréniens expatriés étaient installées à demeure dans les
différentes étapes de ce réseau commercial. On connaît grâce aux inscriptions l’existence de cette
diaspora à Séleucie du Tigre (au sud de l’actuelle Bagdad) au Ier siècle, puis à Ctésiphon (capitale
desParthes, face à Séleucie), à Vologésias, cité commerciale fondée par les Parthes sans doute non
loin du site de Babylone, et surtout à Spasinou Charax (ou Charax de Mésène), capitale du royaume
de Mésène. Là, la communauté palmyrénienne était si implantée et si influente que des Palmyréniens
pouvaient y occuper des fonctions officielles auprès du roi. D’autres Palmyréniens étaient implantés
en Égypte sur les bords de la mer Rouge. Enfin, il existait une communauté palmyrénienne
à Rome même, installée auIIe siècle dans le quartier du Trastevere.

Ce trafic caravanier s'est poursuivi jusqu’aux années 260 apr. J.-C., y compris quand la Mésène et la
Mésopotamie étaient sous la domination des Perses Sassanides. C’est après l’assassinat d’Odénat et
la tentative de prise du pouvoir par Zénobie que les caravanes cessèrent d’être attestées. Beaucoup
plus tard au VIe siècle, c’est la ville de la Mecque dans le Hedjaz qui prendrait la succession de
Palmyre comme plaque tournante du commerce caravanier.
Les marchandises exotiques dont Palmyre faisait ainsi commerce du Ier au IIIe siècle étaient mal
connues dans le détail. Il est certain qu’il s’agissait pour l’essentiel de marchandises précieuses,
représentant une grande valeur sous un faible volume, comme les tissus de luxe (notamment la soie),
les perles, les pierres précieuses, les aromates. Les Palmyréniens eux-mêmes, du moins les plus
riches, étaient grands amateurs de ces produits. Les reliefs représentant les riches Palmyréniens en
costume parthe montrent que ces costumes étaient couverts de rangées de perles, qui ne viennent
guère à cette époque que de l’Inde ou de l’île de Ceylan. D’autre part, on a retrouvé dans les tombes
de Palmyre des fragments de soieries chinoises, parfois brodées de dragons.
Les guerriers de Palmyre [modifier]

Pour protéger ces caravanes, les Palmyréniens se faisaient aussi soldats. Le territoire de Palmyre, au
nord de la ville, possédait au IIe siècle de véritables haras dans la steppe où l’on élevait des chevaux, à
des fins qui ne pouvaient être que militaires. La ville elle-même avait une garnison de l’armée
régulière romaine, mais les bédouins ou les paysans du territoire de la cité formaient des guerriers
montés sur des chevaux ou des chameaux et combattant à la lance ou à l’arc.

Ces guerriers arabes furent enrôlés dans l’armée romaine, surtout à l’époque des Sévères. Certains
furent incorporés à l’armée régulière, comme la XXe Cohorte des Palmyréniens, unité de cavalerie qui
formait la garnison de Doura Europos aux bords de l’Euphrate sous Sévère-Alexandre. D’autres,
servant comme numeri, troupes informelles commandées par des officiers romains mais gardant leur
équipement traditionnel, furent basés sur les bords du Danube ou encore, pour des méharistes, dans
la province de Numidie (en Algérie actuelle). Il n’est pas douteux que cette cavalerie palmyrénienne
ait constitué une grande partie des forces militaires d’Odénat puis de Zénobie.
Les dieux de Palmyre [modifier]

Dieux de Palmyre : de gauche à droite, le dieu de la Lune Aglibol, le « Seigneur des Cieux », Baalshamin, dieu solaire,
et « l’Ange du Seigneur », Malakbel, Musée du Louvre.
La procession du Bétyle sur un chameau

Selon Jean Starcky, les Palmyréniens de l’époque hellénistique adoraient une divinité suprême
nommée Bôl (« le Seigneur » dans le dialecte araméen de Palmyre). Très tôt, sous l’influence
de Babylone, ce dieu suprême fut désigné comme Bel, forme babylonienne. D’autres dieux lui étaient
associés comme Aglibol (dont le nom conserve la forme ancienne) et Malakbel, littéralement «l’Ange
(malak) du Seigneur (Bel)». Ce sont là, semble-t-il, les dieux historiques de Palmyre.

Avec l’arrivée d’autres Syriens ou de nomades arabes de plus en plus nombreux, d’autres dieux
vinrent ajouter leurs sanctuaires à celui de Bel, voire s’y assimilèrent. C’est ainsi qu’on éleva un
temple au dieu solaire syrien Baalshamin (littéralement « le Seigneur (Baal) des Cieux (shamin) »), qui
fut assimilé à Bel. D’autres Arabes édifièrent à l’ouest de la ville un sanctuaire à la déesse arabe Allat,
assimilée par les Grecs à Athéna. Dans ce temple, fouillé par les archéologues polonais, ont été
retrouvées deux statues d’Allat : la première, du Ier siècle, représente la déesse comme un lion
protégeant une gazelle, la seconde, plus récente, est tout simplement une statue en marbre d’Athéna,
dans le style de Phidias, importée deGrèce. Au sud du sanctuaire de Bel se trouvait le sanctuaire de
Nébo, un dieu d’origine babylonienne (Nabu), assimilé par les Grecs à Apollon.

D’autres dieux étaient attestés à Palmyre : Arsou et Azizou, dieux chameliers protecteurs des
caravanes, ainsi que le dieu Hammon, d’origine sans doute égyptienne.

Le culte le plus important était rendu à Bel, le dieu protecteur de la cité. C’est à lui que fut dédié
l’immense sanctuaire de Bel, entouré de portiques, orné de dizaines de statues de bienfaiteurs ayant
contribué à le construire. Ce sanctuaire, à peu près contemporain du Temple de Jérusalem bâti
par Hérode Ier le Grand, lui était très comparable, tant pour les dimensions que pour la disposition
générale et le style architectural. Sur l’immense parvis ouvert sur la ville par des propylées entourés
de deux tours se trouvaient un bassin, un autel monumental pour les sacrifices, une salle des
banquets où se réunissaient les prêtres de Bel, et surtout la cella monumentale, à laquelle sans doute
seuls les prêtres pouvaient accéder. À l’intérieur, deux niches surélevées (l’équivalent du Saint des
Saints) contenaient les statues divines. Concession à l’Empire romain, on y plaça au Ier siècle aussi la
statue de Germanicus et de Tibère.

Le dieu était peut-être aussi présent sous la forme d’un bétyle. Une niche, creusée dans le mur
extérieur de la cella, abritait sans doute une pierre sacrée à laquelle les pèlerins pouvaient ainsi
accéder, comme celle de la Kaaba de la Mecque. Un bas-relief représente la procession de la pierre
sacrée (ou est-ce autre chose?), placée sur un chameau dans une qubba fermée par des tentures, et
au passage de laquelle les femmes voilent complètement leur visage de manière rituelle.

La ville islamique [modifier]


Le château Qalat ibn Maan, vu de la ville antique

Le château Qalat ibn Maan

Palmyre fut prise au VIIe siècle par les Musulmans, quand elle ouvrit ses portes en 634 à Khalid ibn al-
Walid. Sous les califes omeyyades, la ville évolua. La construction de boutiques au beau milieu de la
grande colonnade transforma cette artère principale en souk, comme dans les autres villes de Syrie.
Les califes firent construire dans la steppe aux environs de Palmyre des domaines luxueux, comme
Bkhara au sud-est (ancien fort romain transformé en château omeyyade), ou le magnifique palais de
Hisham à Qasr el Heyr el Gharbi, à l’ouest de la ville. Palmyre elle-même eut à souffrir des guerres
civiles qui aboutirent à la fin des Omeyyades.

Au temps des Croisades, Palmyre dépendit des émirs seldjoukides de Damas, puis passa au pouvoir
de l’atabeg bouride Tughtekin, puis de Mohammed fils de Shirkuh, en tant qu’émir
de Homs dépendant deSaladin. Ce fut quand Palmyre dépendait
des Bourides de Damas qu’en 1132 le chambellan Nasir ad-Din transforma le sanctuaire de Bel en
forteresse. La cella du temple fut transformée en mosquée. AuXIIIe siècle la ville passa sous le contrôle
du sultan mamelouk Baybars (le texte d’un décret de Baybarsrelatif aux droits de pâturage des
habitants de Tadmor a été retrouvé gravé sur le mur est de la cella de Bel).

La ville fut pillée par Tamerlan en 1401, mais semblait s’en être relevée. Au XVe siècle Ibn Fadlallah al-
Omari décrivit Tadmor en vantant ses « vastes jardins, la prospérité de son commerce et ses curieux
monuments ». Au XVIe siècle Fakhr ed-Din al Maany fit construire un château-fort, le Qalat Ibn Maan,
sur la montagne qui domine la ville à l’ouest. À l’époque ottomane, Palmyre décline. Au XVIIe siècle la
ville semblait avoir retrouvé ses dimensions de l’Âge du Fer : ce n’est plus qu’un village enfermé dans
l’enceinte fortifiée de l’ancien sanctuaire de Bel. Tout le reste a été abandonné.

Du XVIIe siècle à nos jours [modifier]

À partir du XVIIe siècle, Palmyre devint célèbre en Europe car des voyageurs européens en publièrent
des descriptions enrichies de gravures saisissantes. Ses magnifiques ruines, la qualité classique de
son architecture remontant à l’époque romaine (IIe siècle), formèrent un contraste saisissant avec le
désert alentour.

Au XIXe siècle les Ottomans y installèrent une petite garnison, tandis que les archéologues venus
d’Europe et des États-Unis commencèrent l’étude systématique des ruines et des inscriptions.

Après la Première Guerre mondiale, la Syrie est occupée par les Français dans le cadre d’un mandat
de la Société des Nations. L’armée française implante à Palmyre une unité de méharistes et construit
un terrain d’aviation pour le contrôle aérien de la steppe. Les fouilles archéologiques sont organisées
sur une grande échelle : le village qui occupait le sanctuaire de Bel est détruit et la population relogée
dans une ville moderne construite au nord du site archéologique, tandis que le temple antique est
restauré.

Depuis l’indépendance de la Syrie, la ville moderne de Tadmor s’est considérablement développée.


Le terrain d’aviation est devenu une base militaire, mais le projet d'en faire un aéroport civil pour
développer le tourisme n’a jamais été mené à bien. Il y a aussi une prison. Comme dans l’Antiquité, la
ville vit de l’agriculture dans l’oasis, de l’élevage bédouin dans la steppe, tandis que les profits
autrefois tirés du grand commerce sont remplacés par les revenus non négligeables du tourisme.

Panorama du site de Palmyre


Description du site archéologique [modifier]
Vestiges de la ville gréco-romaine [modifier]
Temple de Ba'al (ou Bel) [modifier]

L’édifice le plus imposant de Palmyre est l’énorme temple hellénistique de Ba'al (Bel), qui a pu être
décrit comme « le plus important édifice religieux du premier siècle de notre ère au Moyen-Orient »1. Il
est fort bien conservé, présentant des éléments architecturaux jusqu'à son sommet orné
de merlons triangulaires jointifs. Le sanctuaire central (cella) a été construit au début du Ier siècle
après J.-C., suivi d'un grand portique à double colonnade d'ordre corinthien. Le portique ouest et
l’entrée (propylée) datent du IIe siècle. Le temple mesure 205 x 210 m.
Temple de Bel : cella, colonnes et merlons (est) Porte du temple (ouest) Colonnade du temple de Bel

Cella du temple de Bel


Temple de Bel : plafond monolithe de la cella Ornements de la porte

Arc triomphal et decumanus à colonnades [modifier]

Partant du temple, une rue à colonnades, qui correspond à l’ancien decumanus, conduit au reste de la
ville antique. Un arc monumental, datant de Septime Sévère (début de IIIe siècle) ouvre la voie
triomphale et présente de riches décorations. Il reste assez peu du temple de Nabu, à part
son podium, et ce que l’on appelle aujourd’hui les bains de Dioclétien.

Colonnes et arc triomphal Arc triomphal et rue à colonnades Arc triomphal et colonnade

Théâtre [modifier]

Le théâtre présente aujourd’hui 9 rangées de gradins, mais il devait en comporter 16 à l’origine, grâce
à l’adjonction d’une structure en bois2. Il a été daté du début du Ier siècle de notre ère. Derrière le
théâtre se trouve un petit Sénat, où les notables locaux examinaient les lois et les décisions politiques,
et ce que l’on nomme « cour du Tarif », à cause d’une inscription laissant penser à la perception d’un
droit de péage coutumier pour les caravanes. À proximité s’étend la grande agora (48 x 71 m), avec
les restes d’une salle de banquet (triclinium). L’entrée de l’agora était décorée de statues de Septime
Sévère et de sa famille.
Théâtre romain
Théâtre romain

Tétrapyle [modifier]

La première section des fouilles se termine par un monument en grande partie restauré, appelé
tetrapylon ou tétrapyle (monument à « quatre colonnes »), qui consiste en un soubassement
soutenant quatre ensembles de quatre colonnes (une seule de ces colonnes est d’origine,
engranite égyptien).

Tétrapyle, à la croisée du decumanus et ducardo


Tétrapyle Tétrapyle

Camp de Dioclétien [modifier]

Une rue transversale mène au camp de Dioclétien, construit par le gouverneur de Syrie Sosianus
Hieroclès3, avec le reste de la grandeprincipia centrale (salle abritant les insignes des légions).
Autres vestiges urbains [modifier]

On voit à proximité les vestiges du temple de la déesse syrienne Allat (IIe siècle après J.-C.), la porte
de Damas et le temple de Ba’al-Shamin, érigé en 17 après J.-C. et développé plus tard sous le règne
d’Odénat. Un portique menant à la cella présente de notables vestiges.

Art funéraire [modifier]

En dehors des murs de leur cité, les Palmyrènes construisirent une série de grands monuments
funéraires, qui forment maintenant la Vallée des tombes, nécropole qui s’étend sur une longueur d’un
km, avec toute une série de grandes structures très richement décorées. Ces tombes, dont certaines
sont en sous-sol, ont été creusées ou construites avec des compartiments où les morts reposaient
étendus. Des stèles calcaires, avec des bustes des défunts (de style parthe, romain ou iranien)
sculptés en haut-relief, scellaient l’ouverture rectangulaire des compartiments. Ces reliefs, qui
représentent la personnalité ou l’âme de la personne enterrée, s’intègrent à la décoration murale de la
chambre funéraire.

Les stèles qui représentent des scènes de banquets correspondent au tombeau collectif d’une famille
plutôt qu’à celui d'un individu.

Nécropole de Palmyre
Tour funéraire Tour funéraire

Le prêtre Zabdila, mort en 176. Musée du Hypogée des deux frères : intérieur Marcus, colon à Bérytos, mort vers 200. Musée du

Louvre. Louvre.

Campagnes de fouilles [modifier]


Des équipes archéologiques de différents pays ont travaillé sur l’une ou l’autre partie du site. En mai
2005, c’est une équipe polonaise qui fouillait le temple de Lat, où elle mit à jour une statue de pierre
très finement détaillée de la déesse ailée de la Victoire (Nikè).

Vue panoramique du site de Palmyre

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