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METHODES “ASSiMiL” méthode quotidienne ASSIMIL Volumes reliés, abondamment illustrés et enregistrés sur disques, bandes magnétiques ow cassettes «compact» nuPon Yoceitan Assi L’Allemand sans peine Le Latin sans peine e L’Anglais sans peine Le Néerlandais sans peine sans eme L’Espagnol sans peine Le Portugais sans peine L’Esperanto sans peine Le Russe sans peine Le Gree sans peine Le Serbo-Croate sans peine LiItalien sans peine L’Arabe sans peine par Alain NOUVEL As il Perfectionnement Matire de conférences et Directeur des recherches a Vuniversité de Constantine. Le Pratique de I’Allemand Le Pratique de l’Espagnol Chargé de conférences 4 Vuniversité de Montpellier Le Pratique de I’Anglais ‘Secrétaire-adjoint de défense et promotion des langues de France. Assimil Direct Let’s start (Book 1 Let’s better (Book 2 Preface de t's bette ’s start (Book 1) | s be' soo ) Charles CAMPROUX 5 An RERBITY OF NeW a | Dest Lsoaies rovlonsle ee > Professeur &'Université de Montpellier ne Directeur de la Revue des Langues Romanes Le Breton sans peine , Vice-président de l'Institut d'Etudes Occitanes Le Corse sans peine LrgRaRY ENREGISTREMENTS L'OCCITAN SANS PEINE Illustrations de J.L. GOUSSE ° Toutes les legons, & exception de celles de Révision et Notes, ASSiML sont enregistrées, 13, rue Gay Lussac 12 NOV 1985 94430 Chenneviéres sur Marne Amsterdam - Diisseldorf - Lausanne - London Madrid - Montréal - New York - Torino SSS ©Assimil 1975 N° ISBN.2-7005-0065-2 DU MEME AUTEUR : OUVRAGES PRINCIPAUX, ‘Les noms de la roche et de Ia montagne dans les termes ot les noms de lieux du Massif Central, au regard des langues d’Europe, Asie et d’Afrique. Essai d'archéolinguistique (origines histori- ques et préhistoriques de V'occitan, ses rapports avec les autres langues de ces continents) — Thése d'état, 1975, 300 p., (2éme Edition résumée), Le francais parlé dans Ie «Midi de la France» : dictionnaire illustré de 3200 mots empruntés & Toccitan par le francais parlé dans le Midi. Plus de 5000 expressions trés pittoresques 1975, = 150 p. Loceitan, langue de civilisation occidentale (Origines, passé, présent, avenir) — 2éme volume illustré de la collection CON- NAISSANCE DE L'OCCITANIE Voila donc les données du probléme : d’un coté une graphie défendue par Roumanille et ses amis, totalement condamnée par Mistral, de Fautre le systéme «régulier», hérité des Trouba- dours, repris par Crousillat et Honnorat et si vivement admiré par Mistral, dans lequel il commenga a rédiger sa Mireille et le Trésor du Felibrige. Le choix s'impose_ donc de lui-méme. Grands admirateurs des Troubadours et de Mis- tral, nous avons donc adopté leur point de vue, x1V celui du «bon sens et de la logique» (Mistral) Cest-a-dire la graphie classique. 3. LA GRAPHIE DE LOUIS ALIBERT. Cette graphie classique considérée comme réguliére par Mistral, —_ fut reprise et mise au point par Louis Alibert dont les principes sont suivis par I’Institut d’Etudes Occitanes. _ Toutefois, comme certains points de dé- tails étaient considérés par beaucoup de linguis- tes comme trop savants ou trop artificiels, la commission philologique de !’LE.O., composée en Poccurence de Pierre Bec, Jacques Bois- gontier, Roger Teulat, Jacme Taupiac et Alain Nouvel, décida de se réunir le 19 et le 20 avril 1975 et proposa de simplifier l’orthographe de certains termes : consi -» cossi; rotle, amétla, etc... role, amélla; realizar realisar, etc. Ces petites réformes sont appliquées dans cet ouvrage. Ainsi done, cette graphie, utilisée par les Troubadours de l’ége d’or de la littérature en langue d’oc, admirée par F. Mistral et moderni- sée par L. Alibert, est la seule qui permette non seulement de lire sans difficulté les auteurs anciens, maisaussi dese comprendre entre Occitans quelle que soit notre région d’origine (1). Elle (1) La graphie de Roumanille, au contraire, nous coupe de notre prestigieux passé et ne permet pas cette intercompréhension générale. Mistral regrettera d'avoir cédé a la pression de Roumanille.ct de ses amis comme latteste notamment des lettres Gcrites en 1912, Cette malheureuse histoire de graphie montre que les grands hommes ne devraiert écouter qu'eux-mémes. On peut toutefois comprendre que certains restent sentimen- talement attachés & cette graphie. xv permet donc de conserver ’unité historique et géographique de la langue d’oc, ce qui est essentiel. Ecoutons a présent le félibre Merius André nous parler de ce probléme orthographique et de la position de Mistral (Extrait de EME D’ARAN- GE UN CARGAMEN, Ed. du Cadran_ Paris 1924) : «... $7 (Mistral) avait prévu cet épa- nouissement (de notre langue), s'il avait prévu qu'il allait devenir aussi le chef politique de ces peuples qui se rassembleraient autour de lui, il se serait stirement appliqué a l’ceuvre de Punifica- tion de nos dialectes dans la mesure du possible, tout en conservant a chacun ses caractéres essentiels. La réforme était aisée & accomplir, quelques éléments suffisaient. Faute de l’avoir faite, il y a un fossé qui sépare aujourd’hui encore les écrivains provencaux des limousins et des languedociens, et méme des nicois. Et pourtant, ils parlent tous la méme langue. Les différences les plus marquantes sont seulement sur le papier. Du papier, il fallait — et il faut les faire disparaitre. De vieux amis, des confidents de Mistral, affirment qu'il a regretté de_ne pas Pavoir fait». Plus loin, il écrit aussi: «Des lois adoptées par tous existent dans le frengais unifié et académisé, et tel qui prononce presque enfon et médéme écrit enfant et madame. De méme dans notre langue, & l’époque des Troubadours, il y avait des lois que tous observaient. Cette unification se refera sans détruire les caractéres dialectaux...». XVI 4. CHOIX DU OU DES DIALECTES Peut-étre aurait-on pu présenter un assimil- occitan pour chacun des grands dialectes de la langue d’oc : languedocien, gascon, provencal, nord-occitan. C’était morceler faussement la langue d’oc et trahir a la fois nos ancétres et notre langue. Il fallait done choisir. Du point de vue de I’écrit, le probléme était peu important, puisque la graphie classique choisie permet dunifier considérablement la langue doc. Pour Yoral, il en allait autrement. Nous avons done choisi de réserver la place essentielle au languedocien central, puisque ce dialecte, situé & peu prés au centre géographique de l’Occitanie est aisément compréhensible par tous les autres Occitans. Fallait-il pour autant négliger les autres dialectes? Non, bien sir Vimpérialisme linguistique existant dans bien des pays est contraire A l'esprit de liberté et de tolérance de POccitanie. Ainsi, pour présenter cette diversité tout en gardant une unité, les legons ont été rédigées en languedocien central, alors que les exercices (les trois premiers excep- tés) sont présentés ‘en provengal, en gascon, en limousin ou en auvergnat. ‘A la suite de chaque exercice, les points qui différencient ces dialectes du languedocien cen- tral sont expliqués. En outre, comme, méme en languedocien, il existe diverses variantes parfaite- ment admissibles, les plus importantes d’entre elles vous sont présentées en notes. Enfin, n’oubliez pas que rien ne vous oblige & prononcer selon les principes du languedocien central, si vous étes d’une autre région. Dés que XVI vous avez reconnu' les mots, prononcez-les com- me vous en avez Uhabitude, Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises prononciations en occi- tan. Toutes les prononciations sont bonnes, que ce soit celle de Gascogne, de Provence, du Limousin ou d’ailleurs. Perdez la détestable manie (qu’ont tant Occitans) de croire que vous ne parlez pas «le bon occitan». Sachez que votre grand-mére qui n’a jamais appris Poccitan a I'école, parle un occitan authentique. Ce fut_un procédé tres habile de faire croire aux Occitans qu’ils ne parlaient qu’un vulgaire patois et non la trés belle langue d’oc, ce qui avait pour but de les rendre honteux quand ils s'exprimaient dans leur langue maternelle, Quand on pense qu’a Mail- lane méme, ot Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature, recevait des hommages du monde entier, linstituteur punissait les éléves qui par- laient provencal.... Nous sommes alors au regret de constater que on se trouve en présence du comble de Pintolérance, de ignorance et de la sottise. Au méme moment, dans toute l’Occitanie (et aussi en Bretagne, au Pays-Basque, etc...) circulait le fameux signal, bout de bois ou de fer, que les Glaves se passaient de Pun a Tautre dés qu’ils avaient prononcé un mot de «patois»; le dernier a le posséder était alors sévérement puni. Ot était la «douce France» pour ces Occitans bafoués, opprimés, ridiculisés ? De plus, pendant que l’occitan était pour- chassé dans le «Midi», il était enseigné dans le monde entier, en Allemagne, en Italie, etc... et méme au Japon (paradoxe qui continue encore). xvi Avant dentreprendrel’étude de ’occitan, il est donc nécessaire de vous débarrasser de ces préjugés inculqués depuis I’école primaire. Enfin, bannissez définitivement le mot de «patois» : cest un terme méprisant créé par les ennemis des langues «régionales» ignorant jusqu’aux rudi- ments de la linguistique et qu’ils ont souvent réussi a imposer aux usagers eux-mémes de ces langues. 5. QU'EST—CE QUE L’OCCITAN ? C’est la langue parlée par prés de 15 mil- lions de Francais dans 34 départements situés au sud de la Loire : Pyrénées Atlantiques (sauf le Pays Basque), Hautes-Pyrénées, Gers, Landes, Gironde et Lot-et-Garonne; Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne, Ariége; une faible partie des Pyrénées-Orientales; Aude, Hérault, Tarn, Avey- ron, Lot; Dordogne, Corréze, Haute-Vienne; une partie de la Charente, plus de la moitié de la Creuse, Puy-de-Dome; une partie de I'Allier (autour de Gannat); sud-ouest de la Loire, Lozére, Gard, Ardéche; sud-est de I'Isére; Drome (le nord excepté); Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Vaucluse, Bouches-du-Rhone, Var, Alpes- Maritimes ; Val d’Aran et Hautes Vallées Alpines d'ltalie (1). Quantitativement, il s'agit done dune des grandes langues du monde; c’est méme la plus grande langue non-officielle de I’Europe. Qualitativement, elle est trés intéressante pour deux raisons = a) Elle fut la langue culturelle de Europe pendant deux siécles, 4 l’époque des Trouba- dours. Les lettrés d’alors parlaient occitan en xIx Espagne, en Italie, en Angleterre (Richard Coeur de-Lion ‘écrivit des poémes en langue d’oc), et jusqu’en Europe centrale. Au XIVéme siécle, elle fut aussi, aprés le latin, la langue de la papauté fixée alors en Avignon. b) Du point de vue purement linguistique, elle fait admiration des linguistes du monde entier, & cause de sa richesse et de ses origines. Sa richesse est exceptionnelle : on compte actuellement 160.000 mots environ et tous les termes n’ont pas encore été répertoriés. Compa- rativement, le dictionnaire de la langue francaise de Littré compte environ 38.000 termes. Par le nombre de ces mots, Voccitan est ainsi la premiére langue du monde, et dire que quelques ignorants affirment qu’«on ne peut pas tout dire en occitan» parce que dos (asc) anew 1. Yous enseignez loccitan ? —2, Oui, parce que cest une belle langue apprise dans beaucoup de pays, la langue des Troubadours et de Amour, —3. Parlez-vous occitan avec des amis? —4. Bien Shi : avec mes (les) amis, c'est la langue de chaque jour.—S.1y @ des Japonais qui parlent bien Poccitan, sone LEICON 5 20 vint Seisena leicgon (6) Prononciation : séyzéno_ léyssou. Cal éstre fiér de conéisser V'occitan (1) 1— Compreni pas, Guilhém : perqué Voccitan interéssa los Japoneses? son calucs ! 2— Que non! Perqué gaireben tota la cultura de I'Eurdpa occidentala de uéi a per ori- ‘a la civilisacion dels Trobadors (2). 3— Mas alara, cal éstre fir de conéisser Vocci- tan | (3) 4— Cal éstre fir de parlar occitan, mas encara mai fiér d'aprene a lo parlar (4). Aital, poiretz descobrir e gostar las beutats vertadiéras de V'Occitania, mas tanben conéisser una lenga e una cultura passada € presenta extraordinaria (5) PRONONCIATION. — kal éstré tyér dé kounéyssé I'out- sita. 1 koumprént pas Gullyén perqué Voutsita intérésso louz japounézés ; sou(n) kaluts! - 2 ké nou! perké gayrébé touto 1a kulturo dé T'éourepo ouisidéntalo dé uéy a per ouridjino la sibilizassyou dés troubadous. - 3 maz ‘alaro, kal éstré fyér dé Kounéyssé l'outsita ! - 4 kal éstré fyer dé parla loutsita, may énkaro pus fyér dé V'apréné. - 6 aytal pouyrés déskoubri ¢ gousta las béoutats bertadyeros dé Youtsitaniyo, mas tabé kounéyssé uno léngo é uno kulturo passado € prézénto éstraourdinaryo. - vint-e-un 21 IL FAUT ETRE FIER DE CONNAITRE L’OCCITAN 1 Te no comprends pas, «Guilhemp (en fr. «Guillaume»): pour quelle raison (pourquoi) Toccitan intéresse-t-il les Japonais? ils sont fous !-2 Oh non ! (Quenon) Parce que toute Ia culture de Europe occidentale d’aujourd’hui a pour origine la civilisation des Troubadours. -3 Mais alors, il faut étre fier de connaitre Poccitan !- 4 Il faut étre fier de parler Voccitan, mais encore plus fier d'apprendre & le parler.- 5 Ainsi, vous poumrez découvrir ct apprécier (goiter) les beautés véritables de I'Occitanie, mais aussi connaitre une langue et une culture passé et présente extraordinaire. (1) Cal, var. cau (Lang. Gase,) ; en Provence «il par fau. Ty a donc ici deux verbes différents suivant les régions. caer et faler; var care (Bit. fate, (2) Perqué ou per @ que «parce quer. Europa, var. urdpa. De wai ou d'ubi. A cilay est prononeé a ou o. Notez la graphic-cion correspondant au frangtis tion. (3) Mas «mais», var. mai, mais ; mas devant voyelle se pron. maz. (4) Mai eplus» syn, pus plus, (5) Beutat var. beltat (Rg.) ; utat Prov.). ‘Tanben est prononcé tabé (Lang. et tanbén (ov) puisque Je-n final est prononcé dans cette région (tan + ben). Aital, var tal /antal. (6) Baste, var. basta, est un terme tris expressife:trés fréquent qui indique un regret (Que raje...) ow un souhait (pourva que) Pour exprimer le regret, on emploie baste / basta suivi du LEIGON 6 a 22 vint-edos 6 — Baste aja conegut mai léu l'occitan e ’Occi- tania | (6) 7 — Segur que dins qualques jorns, vos ser’ pas le de vos passar d'aquels tre- pus pos saurs (7) = 6 basté adjo_kou- négut may lou Youtsita(n)é Youtsitaniyo! - 7 Ségur ke din kaikés djours, bous sérk pas pus poussiplé dé bous EXERCICE. — 1 Una lenga es un grand tresaur que cal pas perdre. - 2 Una lenga garda una cultura que podem pas remplacar. - 3 Estre fiér de sa lenga, ¢s éstre fiér de se. - 4 Se Yoccitan devid morir en Occitania, demorari& encara al Japon ! vint-etres 23 ; =6Que nlakje connu plus t6t Toccitan et TOceitanie ! - 7 En effet (Sar que) dans quelques jours, il ne vous sera plus possible de vous passer de ces trésors. NOTES (suite) subjonetif présent (sans que) ou parfois, mais plus rarement, suivi de infiniti : baste Pajam vist, baste Paver vist! «Sion avait ‘vu, si nous Tavions vu, quel regret de ne pas Pavoir vu, quel dommage qu’on ne Tait vu !», ete. " . Pour exprimer le souhait, on emploic baste / basta suivi du subjonetif présent précédé de que : baste que venga ! , pluriel corses, avec un -e- de transition ; cf. Tegon 8 note 1. - G4) Per segur ou de (tot) segur cbien sir. Segur signfic «sir» ‘ou ‘Sem var. siém, &m ; siam (Prov.). 5) Pas brica, syn. pas ges. | Peer adele area on pout employer sol ol ml «Je tls seul». Mais comme adverbe, seul ou seulement se traduisent surtout par :res/ ren que ; ia pas que. LEICON 9 34 trenta quatre 7— Conta-me cossi se passan los corses d'occi- tan | (6) 8— Legisstm un pichon téxte € lo professor nos explica las dificultats al tabléu negre (7). 9— Puei, nos pausa de questions per veire savém comprés e entajam de respondre en occitan (8). 10— Enfin, atudam lo lum e lo méstre nos pro- jécta de diapositivas sus de témas tradi- cionals: la cort de la boria, una carridra, una granda vila, un port etc., 0 sus de questions modérnas: Fés, la Granda Mota, lo Larzac... (9). 11— Al comencament, aviam un pauc paur; degun ausava pas parlar (10). 12— Mas Lois, qu’es sortit d’en Cevenas, par- lava correntament, tan plan coma tu. Nos entrainét e ara es a qual parlara lo pri miér (11). 7 kounto = koussi - passon louz Koursés,- 8 pitchou tésté tapléou négré, - 9 puéy - nou paouzo dé késtyous - béyré s'aben. Koumprés - énsadjan dé réspoundré, - 10 énfi - lun - prodjétto - dyapouzitibos - témos tradissyounals - kour é Ia boryo - karryéro - bilo, dé késtyous - mouto. - 11 kouménsomén abyan un paou pdou - aouzabo - pas parla, - 12 louis kés sourtid d’én sébénos parlabo kourrén- tomén, tapla - nouzéntrainét 6 aro éza kal parlarh lou primyé. « irenta cine 35, 7 Racontemoi (contemoi) comment se passent les cours doccitan? — 8 Nous lisons un petit texte et le professeur nous explique les difficultés au tableau noir. ~ 9 Puis, il nous pose des questions pour voir si nous avons compris et nous essayons de répondre en occitan. — 10 Enfin nous éteignons la lumiére et Ie professeur nous projette des diapositives sur des thémes traditionnels : la cour de la ferme, une ruc, une grande ville, un port etc... ou sur des questions modemes : Fos, la Grande Motte, le Larzac...— 11 Au commencement, nous avions tun peu, peur et personne n’osait parler. ~ 12 Mais Louis, quiest rné dans les Cévennes, parlait couramment, aussi bien que toi. Il nous a entraings et maintenant cest 2 qui (auquel) parlera le premier. — NOTES (suite) (6) Cossé ¢comment» (meilleure graphie que consi est différent de coma «commen. Nous avons vi, legon 8 note 3, que des verbes, du type de portar & cause de alternance d’accent, ont leur -0 prononcé soit “ou, soit -0- (écrit 3). Toutefois, dans les patlers centraux, quand ce -o- est suivi d'un -n- ou d'un -m- (ex. cortar, comptar) ce -0- est toujours pron. ou. (7) Tabléu, var. tablel. Pichon, syn. pichdt. Ts indiquent une rnuance affective, & cause de leur suf. dim. mais aussi affectif, on ou ot. (8) Pudi, var- pudi, puéis; puei est pron. pyéy ou péy. Veire «voir», var. véser (Gasc.); véder (Bearn.) (9) Lo lum ‘la lumigze (surtout la source lumineuse, lampe, ete.) a lutz la lumiére, Ja clarté». Le mot Iumigra, que l'on entend parfois, est emprunté au francais. (QO) Ausar, var. gausar. (11) Le comparatif <'6galité est simple: tant (tan devant cons.) ». coma eaussi que» ; es tan grand coma tu «il est aussi ‘grand que toi ; inégalité : es pas tan grand coma ta «il n'est pas aussi grand que toin. On entend aussi la var. (pa:) tan(t) .. que. Es (pas) tan grand que tu ; tan est souvent pron. ta Comparatif d'infériorité : mens .. que «moits ...que» : es mens sabent que lo méstre «il est moins savant que le professeur (ou maitre)». Sortir de dans le sens de «étre originaire de», s‘emploie au LEIGON 9 36 trenta sitis 13— De caps, lo professor ditz: «Mas dm se creirié dins la cort d'una boria >. Puéi, ajusta en risent: «Se la polalha parla occitan, aqua va plan >! 13 de kots - prouféssou: mazon - kréyryo din la kour duno beryo, Puey ajust(o) én rizén : poulalyo - ba pla. Exercice en provencal. — 1 L'occitan es la lenga naturala d'Occitania. - 2 Lo francés i éra gaire par lat avant la guérra de Catorze. - 3 Lioccitan s‘estti- dia tornamai dins leis escdlas ¢ ndstra lenga pren tornar la placa qu’aurié jamai_ degut perdre. 4 Nastrei grands éran punits s'un cop parlavan «patés >, - 5 Es pér aqud quara n'i a qu’an ver- gonha de parlar la lenga ndsira. - 6 Fau stre fier ensenhar ¢ de parlar occitan, aquela lenga qu’a civilisat 'Occident e que deu viure per tot jamai Variaites proveneales :~3. leis var. de 1as ;—4.ndstrei var. de ndstres; ~6.Fau syn. de cal Le prov. connait Ia Var. cau. trenta st 37 13 Parfois le professeur dit : «Mais on se croirait dans la cour d'une ferme». Puis il ajoute en riant : «Si la basse-cour (la volaille) parle occitan, & la bonne heure (cela va bier)». NOTES (suite) passé compost : es sortit de Millan «il est originaire de Millau ; mais sortiguét de Millay Tan passat «il est sorti Gl sortit) de Millau Ian dernier (passé)>. Syn. es nascut en Cevenas, «il est né dans les Cévennes. Imparfait, conjugaison (verbes en -ar Ler groupe) ; aimar (pron. dizyéou), ee. Les verbes en -ir-se conjuguent presque tous (et méme tous dans ies parlers Or. et en Narb,) avec le su iss. Finis EXERCICE 1, Loocitan est Ia langue naturelle de TOccitanie, 2, Le francais y était peu parlé avant la guerre de Quatorze. 3. Loceitan est Guudié (s'étudie) & nouveau dans les Ecoles ct notre langue reprend (prend & nouveau) Ia place qu'elle n'aurait jamais di perdre. 4.NNos grandparents étaient punis quand ils parlaient patois». 5, Cest pour cette raison (ca) que maintenant, ily en a qui ont honte de parler notre langue. 6.11 faut tre fi d'enseigner et de parler Voccitan, la langue qui a civilisé POccident et qui doit vivre & (pour) tout jamais. LEICON 9 38 trenta uéch ‘Desena_leicon (10) Prononciation : dézéno léyssou. Un ostal roergas Coma es lo primigr cp que venétz dins ndstre novel ostal del Roérgue, lo vos fau visitar (1). O podetz veire, es bastit en peiras, las mura- Thas ¢ las parets son espessas. Aital, es pas freg en ivérn ¢ pas caud en estiu (2). 3— Las fenéstras son mai nautas que largas € sus la teulada a dods aigas i a pas de can- jagut ; serié contrari a l'estil del pais (8) 4— La teulada es capelada amb de lausas : son de péiras planiéras, pas talhadas, en chistre roge o en calquiér segon d que se trba dins la region. PRONONCIATION, — oustal rouérgas. 1 koumo = primyé kop - bénés - nostré noubél oustal del rouérgué, lou bous faou bisita. - 2poudés béyré - bastit en péyros - muralyos 6 las paréts sou éspéssos - frétch ibér Eaou én éstiou, ~ 3 fénéstros - naoutos qué larguos = su(s) Ia téotlado a douoz ayguos,y o pas dé ka/ko djagut ; seryo Kountrari a W'éstil dél'pais. - 4 téoulado és kapé- Indo - péyros planyéros pas talyadoz én tchistré roudjé ‘ou én kalkyé ségoun so ké sé trobo - rédjyou. tents ndu 39 UNE MAISON ROUERGATE 1 Comme cest In premigre fois que vous venez dans notre nouvelle maison du Rouergue, je vous Ia fais visiter. — 2 Yous pouvez le voir, elle est batie en piertes, ses (es) murs et ses (les) cloisons sont épais. Ainsi, elle nest pas froide en hiver et pas chaude en été. ~ 3 Ses (Les)fenétres sont plus hautes que larges et sur le toit @ deux pentes (deux eaux), il ny a pas de chien-couché ; ce serait contraire au style du pays. ~ 4 Le toit est ‘couvert avec des clauses» : ce sont des pierres plates non taillées, en schiste rouge ou en calcaire selon ce que T'on trouve dans la région. — NOTES (2) Le mot ostal est mas, alors que le mot frangais maison est fem. ; var ostau. Syn. maison (Gise. notamment). Le mot casa, «maison», autrefois trés employé est plus tare de nos jours, mais iTreste fréquent dans les noms de Hit "Yous avez certainement remargué que certains -a avaient soit un accent gave" roegis, soit un accent aig: send. Ce sont des ascents indquant la prononciaton, oil les régles de cette accentuation : 1) Les mots ferminés par une voyele ou une voyelssuivie un -SontTaceent tonigue plac sur Pavantdericre slabe # {aula taulas cable, tables, prene / prendre . cadiéra, cadiéras «chaise, gerry antes ‘chantes “ 2) Tous les autres mots sont régulfrement accents deme ie, Yi gucgus cemps: 2) Werbes “inf canta); pat. présent (canta), part. passé (cantat) ; 4¢me et Séme pers. jastaa e¢ pts ease 1) Mots autres que ls vetbes“vsin«voisiny; polit oli»; ost nalson> primi premier feo erg. 2s mots faisant exception @ ces deux régles présentent done une dtfiulté accentuation, quiet rxolu par un scent Placé sur la voyelle accentuée. 2) Verbes prinipalement st futur et au conditionnel : cantar / cantar «il chantera» ; cantarifi, cantariés, cantarifi «je chanteras tu chanterais il chanterait, Yous remargues que Yon accentue cantar ou canta. En effet selon lex regions, on prononce soit kantarayoit Kantaro. acest ve sla: marie pron.a, acon sgu argue ia pon. 's sur la LEICON 10 40 quaranta 5— Dins lo ndrd del Roérgue son grisas, sovent en calquiér, al ludc qu’al miégjorn de Sant- Africa son en chistre roge (4). G— Son pas claveladas mas solament pausadas ; es una tecnica: plan estudiada per que lisen pas. Ia de teuladas qu'an mai d’un ségle € que son totjorn en bon estat (5) 7— Las lausas éran pauc a pauc remplacadas per de teules, que son de melhor pausar, mas dempuéi qualques annadas, un fum de monde an comprés que los ostals devin pas perdre l’estil roergas ¢ tornan emplegar las Iausas, que son de mal pausar (6). 8— Ara, los Monuments Istorics restauran las, teuladas de la region amb de lausas. 9— Guston, auras Tocasion de veire d’autras teuladas en lausas, poiras far de polidas fotds (7). - 5 rouergué sou grizos, soubén en kalkyé, ol lyok k’al myédjour dé Sant afriko sou én tchistré roudjé. - 6 klabélados mas Soulomén paouzados, uno ténniko pla éstudyado, ké lizén pas. ya/yo dé téotlados k’an may d'un séklé ké sou toud- Jour én boun éstat, - 7 éron paou a paou rémplassados per détéoulés ké sou dé mélyou'r) paouza - annados, fun Pmoundé an Koumprés - débyon - tournon émplega. - 8 loz mounuménz Istourlts réstaouron. - 9 Gustou aouras Toukazyou de béyré - pouyras ia dé poulidos foutes. queranta un 41 5 Dans Ie nord du Rouergue elles sont grises, souvent cn calcaire, alors qu’au (au lieu qu’au) nord de Seint-Affrique elles sont én schiste rouge. —6 Elles ne sont pas pointées mais seulement posées; C'est une technique tres étudige, afin dqu’elles ne glissent pas. Certains (il y a des) toits ont plusieurs (plus d'un) si8cies et (qui) sont toujours en bon état. — 7 Les qui sont Jifficiles & (de mal) poser. — 8 Maintenant, les Monuments Historiques restaurent les toitures de la région avec des clauses», —9 «Gustou», twauras Poccasion de oir d'autres toitsen «lauses», {tu pourras faire de jolies photos. NOTES (suite) b) Les mots termings par -i ow -is accentués sur le +i :cosst comment» ; fini «il finit». ne) Ares mots: les mots termings par un -8 done par -is, és, -65 ou ~s accentués sur la finale : roergis crouergat», borgés «(de borg) bourgeois», rocalhiés «rocailleux», pals »marais Liusage traditionnel est d?écrire cantan sans accent et cantarin avec accent. Cet usage étant une exception & la régle générale, il est de pius en plus remplacé par Pusge inverse = edntan (pron, kanton) et cantaran (pron. kantaran). ___En général, peu d’Occitans sont a Tse dans ces problémes @accentuation tonique, méme ‘ils connaissent bien et pratt quent réguligrement leur langue. Ainsi, ne vous tourmentez pas pour, ces problémes. Tenez-vous en aux régles principales, autant ‘que possible, mais ne passez. pas des heures sur ce petit probléme secondaire. Certains sont méme partisans de supprimer ces accents toniques qu’ils jugent superfls, inutiles ou compliqués Le francais et bien d'autres langues n'en ont pas et vivent quand méme. L’usage décidera, pour Poceitan, du maintien ou de la suppression de ces accents toniques. La langue des Troubsdours, dont Ia graphie normalisée occitane est inspirée, n’était pas accentuée toniquement. Toutefois, si c'est un pet astreignant pour P'écriture, c'est commode pour la lecture. @) Lo pronom masc. «ley, est différent de -o- | -z0 «le (cela)» pronom neutre, O/ zo te dirai «je te le dirai (cela). Lo te mdstri age te le monire (personne)». Toutefois, certains Occitans mélangent les deux. LEICON 10 ee 42 quaranta dos Exercice en provengal. — 1 Es polit mon ostau, es Westile provencau, perqué vli que lo pais sigue bau. - 2 Lei muralhas son de péira, sa teulissa es de teule, - 3 Fau pas que lei fenéstras sigan mai Jargas que autas, seria pas 'estile dau pais. - 4 Pau- sar de teules, es pas de bin faire, que li fai anar aise. - 5 De cubérts de lausas, n'i a [orca dins ‘Avairon, - 6 I a de teules que son pas de bon pausar, Var. prov.:—l, Ostau, var. de ostal ; provongau var. de provencal; sigue, var. de sid —2, lei var. de las ~ sidn ; dau, var. de del ;—4.bon, var. de bon, ‘quaranta tres 43 NOTES (suite) (3) En occitan, le comparatif de supériorité ne pose aucun probléme ; pour le premier terme, on a le choix entre mai, pus ct plus, pour le second, on emploie que, comme en francais. Teulada a (ou de) dods aigas (deux eaux) ; syn, «a dods arrapengas (de arrapar egrimper, agripper») (Rg.) Larg(a) elarge> ; var. francisée large(ja). Can, var. canh. Estil ou estile estylen. (4) Lube, var. be. Chistre var. chiste. On dit aussi blesta ou paira blesta. ge, comme Gans roge se prononce ~dgé (ou -tché, Rg., Bit.) Miegjomn est prononcé myédjour (ou myBtchour, Rg. Bit.) (5) Lisar cglsser», syn. lisear,limpar. ‘An «ifs ont» ve pronvnce an ; Var, dun (pron, Bou), Gite aussi an. ©) La répétition, en ce qui concerne les verbes, est généralement exprimée en frangais par le préfixe re, ré-: redcrire, refire etc. Loccitan utilise & cet effet le verbe tornar, qui joue le role du préfixe re, ré-. Toutefois, c'est lui que Yon conjugue, alors que le verbe indiquant action reste & Tinfinitif : «je le refuisy se traduit donc par o tori far ; «je 'ai rovuy, Vai tomat veire ; «je le reécrirain, 0 tornarai eseriure. Teule ctuile». La var. fém. teula signifie «tuiles mais aussi acarrean de terre cuite, dalle, ardoise, brique a bits». Le fém. est aug. par rapport au mase.:un sac cun sac», una saca «un grand sac (une «sache» en fr. du «Midi»).. Notez l'expression tr8s occitane es de methor (pausar, far, traucar) «c'est plus facile & poser, fair, trouer». Es de mal (ou missant) far/faite ac’est difficile & faire,» ; es de bon far «c'est facile & (de bon) faire». On entend dailleurs en ‘ancais du Midi :e'est de bon jaire.Roergis, var. roergat. Tornan, var. rman, (7) Far, var. de faire, trés fréquente : voli far aqud «je veux faire cela (le faire)» EXERCICE. ~ 1 Elle est jolie ma maison, elle est de style provengal parce que je veux que mon (le) pays soit beau. ~ 2 Ses (les)murs sont en pierre, son toit est en tuile. ~3. 1 ne faut pas ‘que ses (les) fenétres soient plus larges que hautes, ce ne serait pas le style du pays. 4, Poser des tuiles est trés cifficile (pas de bon poser), il faut faire attention.5, Des toitures en clauses», ily en a beaucoup dans l’Aveyron. ~6.11 y a des tiles qui ne sont pas faciles & poser. (pas de bon poser), LEICON 10 44 quaranta quatre Onzena leigon (11) Prononciation : ounzéno léyssou. Los membres de Tostal Dintrem dins l’ostal, Guston ; gaita aquelas fustas que sostenon lo ponde, son en garric; Jas del fustatge tanben. Las doélas son de castanhiér. Amb de castanhiér sém segurs @aver pas cap d'aranhas (1). 2— Aqui, as de cadiéras ancianas, en palha. La taula es en noguiér, coma lo vaisseliér (2) 3— Veict las cambras. Los liéches son tanben en noguiér, mas los armaris son en noguiér o en ceriér (3). 4— Aici, una pendula drecha plan viélha. Lo balanciér es un simple plomb tot pichon (4) 5— Ara, sém dins. la solharda, ont rengui, la pala, las pelhas, lo ferrat € tot oo quai besonh per la cosina ; i fau tanben la vais- PRONONCIATION. — louz mémbrés dé Youstal, 1 gayt'akélos fustos ké sousténou(n) lou poundé - garrik - fustatehé, Douélos - kastanyé - abé. - 2 kadyéro - nou- guyé ~bayssélye. - 3 lyétehés - sérye. - 4 ploun. - 5 bézoun. quaranta cine 45 LES PIECES DE LA MAISON 1.Entrons dans la maison, ; regarde ces poutres, qui soutiennent le plancher, ‘elles sont en chéne ; celles dela charpente aussi, Les planches de volige sont en (du) chataigner. ‘Avec du chétaigner nous sommes assurés (srs) de ne pas avoir di tout aaignées, 2. Lis ta as des haisesancinnes en paille, La table est en noyer, comme le vasselier. 3. Voici les chambres. Les lits aussi sont en noyer, mais les armoires sont en noyer ou en eetsier. ~4. Ici une trésveille pendule droite, Son balancier est un simple plomb tout petit. NOTES (1) Goitar, var. agaitar, syn. (@gachar, espiar. Ponde : eplancher» mais aussi «plafond> (parce que = plancher vu de dessous) ; pondar «poser un plancher», Sosténer, var. sostenir ; sostengue (Gasc.). Fustatge, syn. carpenta (mot gaulcis). Garrie ‘cchéne kermésy ou «chéne (en général)» dans certaines régions (mot préindo-curopéen (préhistorique), néolithique et méditer- angen); 10 rove cle chéne rouvre. (2) Vaisseligr, syn. estanhiér de estanh «étainy. Noguiér pron, nouguy, var. locale nowy. G) Veiet evoiciy, syn. vejaict ow simplement aic ; vaqui soil», syn. ve'aqui, ou simplement aqui. Ligch, var. iit, let. Dans Ie BasLang., y- est pron. -y-; done lich y est pron. yatch ; méme pron. sur les bords dui Rhéne en Provence. Ceri, (4) Drech, var. dreit. Avec liéch/lidit et drech/dreit (nuéch nudit «nuit», fach/fait «fait» vous avez une des principales var. deToccitan -ct final, var. -it. (5) Le mot sotharda «sorte de petite pice contigué & la cuisine ob Ton fait Ia vaisselle . etc», typique de Occitani Mot sans correspondant en francais. Recatador «aéduit (pour ranger)» jreeanton «recoiny. Rengar, syn. estremar «bien ranger, mettre sous clef (argent etc.)» s'estremar «se dissimaler». Balaja syn. engraniéra (Toul., Mil. Narb., partie du Lang,), ecoba (Prov. etc.). Remarquez que «dlont», tour déja vu logon 2, phr. 6. LEIGON 11 a 46 quaranta sitis séla. Meti la balaja dins lo recatador (5). — Dintratz dins la cosina; aqud es una cosina: i podém manjar! E la chaminéia en péira, es pas polida? Coma es plan larga, nos i podém assetar dedins, de cada costat, e aital passar de velhadas meravi- Ihosas al canton del fudc. Lo fubc de lenha dins la chaminéia, es l'arma de Tostal (6). 6 dintras - tchamlnéyo - bélnados mérabllyouzos al antou del fyok ~ lényo. jo FRE Be Lane i a EP is LER OE LOL Exercice en provengal. — I Lei fustas son de rore, lo postam pereu, - 2 Lei fenéstras son de cast nhier, mai pas lei cadiéras. - 8 La chaminga es de paira,coma Tostau. - 4 Manjar au canton dau fudc es agradiv. - 5 Prdchi dau fudc, nos cremam lo davant e nos gelam lo darriér ;mai i fai bon pensar e mai parlar entre amics. PRONONCIATION. — 1 fusto - poustan péréou - 3 ous- taou. - 4 Kantoun daou fyo - agradiou /-dyéou (Arles, Avignon, Marseille) quaranta stt 47 ~ 5.Maintenant, nous sommes dans la «souillardey ob je range la pelle les torchons, le seat et tout ce dont (que) j'ai besoin pour la cuisine jy fais aussi la Vaisselle, je mets le talai dans le réduit. ~ 6. Entrez. dans la cuisine ; ga cest une cuisine : on peut (nous pouvons) y manger ! Et la cheminée en pierre, n’estelle pasjolie ? Comme elle est trés large, on peut s'asseoir (nous pouvons nous y) & intérieur (dedans), de chaque cdté, et ainsi passer de merveilleu- ses veillées au coin du feu. Le feu de bois dans la cheminée, c'est Péime de la maison. NOTES (suite) (6) Liimpératif (Ler groupe, finale -ar) : Dintra centres, dintrem_«entrons», dintratz «entrez». Canta chante», cantem ‘cchantons», cantaiz «chantezy. Remarquez les formes'en -em qui sont empruntées au subjonctif. Chaminéia est parfois pron. chimingia, L'ancienne forme du sud, caminads, au sens de cheminge», est plus rare : elle signifie plutét «presbytére» aujourd'hui. Attention a la place des mots dans expression nos i podém assetar : on pourrait dire toutefois, selon ordre francais, podem nos i assetar. S'assetar, var. 'assbire/s'asséser ou se sbire/ shser. Costat, syn. ban/pan. Fube var. fdc, fude ; huec (Gasc. avec Ie f- =h-). La lenha cle bois de chauffage» est différent de base bois (forét)» ; la forme bods cbois (coupé)> est empruntée au fr, arma de POccitania es son arma «'arme de I'Ocsitanie est son me (dicton); toute une philosophie! Le mot occitan arma «éme a 616 remplacé bien souvent par le gallicisme ama, raphie savante anma, La fésta d’Armas «le jour des Mort: (des Ames)». EXERCICE 1. Les poutres sont en (de) chéne, Ie plancher aussi. ~ 2. Les fenétres sont en chitaigner, mais pas les chaises. ~3 La cheminge est en pierre , comme la maison. ~ 4. Manger au coin Gu feu est agréable. — 5, Pres du feu, on (nous) se brile le ‘edevanty-et on (nous) se gile Ie «derritre» ; mais il y fait bon réfléchir et aussi parler entre amis. Var. prov. — 1. ore, lang. rove ; postam syn. ée ponde. ~ 3. mai, var. de mas, existe aussi en lang. ~3. stay, lang. ostal, =4. au, dau, lang. al, dal: —S. fai, var. de fa, existe aussi en lang. LEIGON 11 ON 48 quaranta wich Dotzena_leicon (12) Prononciation : doutséno Iéyssou (1). La velhada 1— Ai convidat d’amics; anuéch farem una velhada, coma dins lo temps. Aqud val totas las televisions de! monde ! (1) Te, arriban ; dintratz ! Vos saludi a totes, los grands e los pichons, los grasses € los magres, los borruts e los cappelats, dintratz que la velhada comence ! (2) La castanhada es gaireben présta. Bolega lo paniér, Guston ; cal que las castanhas susen; quand petaran, seran cuéchas (3) 4— Ara ies, petan; del temps qu’acaban de se cbire, prepara lo linge, Loison, per las i metre. Per que sidn melhoras, las anam confir (4). 1 ay kou(m)bidad d'amits ; anuétoh - téns - télébizyou. - 2 bourruts - kappélats - kouménsé. - 3 kastanyado - bou- Tego - swén - pétaran, séran kuatchos. - 4 péton - Jouizou - syon mélyouros’- kou(n) fi. ~ queranta ndu 49 LA VEILLEE 1. Fai invité des amis ; ce soir nous ferons une veillée comme autrefois (dans le temps). Ca vaut toutes les télévisions du monde | ~ 2. Tiens, ilsarrivent ; entrez ! Je vous salue (8) tous, les grands et les petits, les gros et les maigres, les velus et les chauves, entrez et que la veillée commence ! ~ 3. La flambée de chataignes est presque préte. Remue le panier, «Gustous, il faut {qu'elles suent, les chétaignes; quand elles péteront, elles seront cuites. —4. Maintenant, ca y est, elles pétent ; pendant (du. ‘temps qu’elles) finissent de cuire, prépare le linge, «Louisou», pour qu'on les y metto. Pour qu’elles soient meilleures, on va tes «coufiren. — | aes EE] Siew ms NOTES (2) Dotzen : Ia forme dotziéme est empruntée au francais. Anudeh : pour les var. ef. nuéch legon 11 note 4 ; dans certains parlers, anuéch (anuéit ..) signifie caujourd’hui». (2) Comence, subj. présent de comengar. Subjonctif présent ddes verbes du Ler groupe (finale en -ar) : Parle, es, c, em, -etz, (3) Castanhada, syn. virolada, risolada, Cuéch, var. cudch, dit, cudit, Far Ia castanhada «faire une grillée de caataignes». La veille du jour des Morts ou de la Saint-Martin, on «fait une castagnade» particuliére ; les enfants mettent quelques chatai- gnes dans leur lit, comme offrande aux ames des morts, (De temps aoe, sym. mente que, pendent que, de ob que. Cire, var. cdser, cbder. LEIGON 12 a 50 cinquanta 5— Metlas dins lo linge, Joanon, ¢ fai-las pas- sar a Marineta, que s'i asséte desstis, A un brave cuoleton per las coar (5). 6— Coquinas, me faras totjorn rire. Té, a tu de las confir las castanhas, aqud te recal- fara... lo cdr! Ara a tu, Guilhém, Camagues pas darriér ton paire ! (6) 7— Devon éstre préstas. Las anam poder man- jar. Que son bonas ! Diriatz qu'un lapinon me leca I'arma ! (7) 8— Sém talament plan aqui, davant aquel bon fudc de lenha, a manjar de castanhas ¢ a nos contar d'istdrias qu’anariam pas al liéch totara. Pr’aqud deman, comencam nostre viatge, a la descobérta de l'Occita- nia (8). 5 sassété - kyoul - Kowa, - 6 koukinas - rékalfara - payré. - 7 débou(n) ~ mandja - diryas - lapinou - léko, ~ 8 fyok - lyéteh ~ dema - byatehé. cinquanta un 51 5. Metses dans le linge, eJeanoup, et fas les passer a Marinette pour qu'elle s'asseye dessus.Elle a un bon (grand) derritre, notre chére Marinette pour les couver. ~ 6. Grand coquin, tu me feras toujours rire. Tiens, & toi de les «coutire> Tes chataignes, ga te réchauffera .. le coeur! Mairtenant & toi, fou egrand> : una brava péira cune grande pierre». Vous aver certainement constaté que le féminin des adjectfs est en -a: brave, fémn.brava ; bon kbon», fém. bona, Cuol est moins grossier que ie fr. cul; var. chol ; syn. detris ‘cderrite>. Remarquez expression : a un brave cuoleton : Marinette a un «bon denréze rave)», mais cuol, est suivid'un double suf. qui n'a pas ii une valeur diminutive (ce que contredirait adj. brave), mais une valeur affective. L’expression signifi done& peu pts : elle a un bon (grand) derridze, Marinette qu'on aime bien». (©) Le suf. -is de coquinas est augmentatif ic. Il est parfois péjoratif : un ostalas est «une maison grande et laiden. Cor, var. francisée cur. Paire, var. péra (pron. péro) empruntée au francais. aire signifie aussi parfois «chef des domestiques». Recalfar, var. recaufar, dér. de calfar, var. caufar «chauffer» (7) Bstre, var. ésser. Poder, var. porte, poire. Le suf. on de Iapinon est dim. et affectif ; ef. legon 8 note7. Trés belle expression languedocienne indiquant que l'on se «xégale» comme si aun petit lapin vous léchait ames. (8) Istbria, var. francisée istodra. Anariam, var. aniriam ; anguerem (Gasc.). LEICON 12 2 ————eeee——EEee 2 cinquanta dos Exercice en provencal. — 1 Te convidi a venir a Yostau, que i fau una castanhada. - 2 Ai convidat tot lo monde, totei leis amics. - 3 Vaqui lei cas- tanhas que petan, seran Iéu cuéchas. - 4 Asseta-te sus lei castanhas, Marineta, aqud te recaufara... leis idéas. PRONONCIATION. — 2 kounvida - ami, - 8 kastanyo - péton ~ kuéteho / kyetcho. Tretzena_leigon (13) Prononciation : trétséno léyssou. Lo viatge comenga : las Garjas de Tarn (1) 1— Anem, despachatz-vos un pauc, las femnas ; que sétz longanhas! E alara, los enfants, es acabada la nuéch, levatz-vos ! (1) 2— Aqui Milhau, serem du a las gorjas de la Jonta que veirem aqueste matin, pudi visi- tarem Pavenc “Armand e tornarem per las gorjas de Tarn (2). PRONONCIATION. — gordjos dé tar, 1 déspatcha (2)bous - lounganyos. - 2 milyaou - Iéou - abenk arman. - cinguanta tres $3 L.Je tinvite (convie) & venir & ma (la) maison, od je fais une arillée de chataignes. — 2, J'ai invité tout le monde, tous mes amis, —3, Voici les chataignes qui pétent, elles seront bientot cuites. ~"4, Assiedstoi sur les chataignes, Marinette, ga te réchauiffera.. es idées. Var. prov. — 2, totei var. do totes, — 4. recaufara, var. de recalfari, connue aussi en Lang. LE VOYAGE COMMENCE : LES GORGES DU TARN 1, Allons, dépéchez-vous un pew, mesdames (les femmes) ; vous nen finissez plus (que vous étes «loungagnes»)! Et alors, les enfants, elle est finie la nut, levez-vous ! — 2. Yoila Millau, nous serons vite aux gorges de la Jonte que nous verrons ce matin, puis nous visiterons Aven Armand et nous reviendrons (retour- nerons) par Ies gorges du (de) Tarn, — NoTES (1) Le -n final r’étant plus prononcé en languedocien depuis des sigcles, c'est donc une erreur de dire tar : on doit dire tar. Bien souvent, les noms de rividres, nfont pas darticle : Tarn, Garona, «le Tarn, la Garonne». Notez. Pexpression las femnas «mesdames». Longanhe, dér. de long, signifie «long et pénible; nonchalant». Mot bien expressif. empleyé aussi en francais du «Midi : eque tu es loungagne !». Enjant,syn. drblle, ‘mainatge, mainadet, niston. Les mots pichon, pichdt sont plus affectueux ;un «jeune enfant» se dira un menut (menu), trasson, de tras(se)' «malingrey, castanhon (petite chataigne), etc. On cemploie aussi les dim. pichonél/-net. 2) Mithau : 1a graphie actuelle, Millau, est francisée. Aqueste matin, syn. uéi matin (aujourd'hui matin), de matin. Tornar signifie «s'en retourner, revenir» : «tourner» se dit virar. Vira a drecha «tourne & droite». LEICON 13 $4 cinquanta quatre 3— Arribam a la Jonta, gaitatzme aquel pai- satge, aquels debauces, aquela ribiéra al fons del barrenc, aquelas colors : aqud val pas lo desplagament ? (8) 4— Ara stm sul cause, prendrem a man esquétra per T'avenc Armand, veiretz la balma, es una meravilha (4). Que vos disidi! Aviatz ja vist d'estalactitas tan bélas! E aquelas estalagmitas ! Alara, sétz contents ? Nos demdra pas pus que de veire las gorjas de Tarn ¢ aqué vos fara una brava jornada (5). 6— Agachatz, comengan aila; nos arrestarem ala Malena, per davalar en barca dusqu'a las Vinhas, N’ai logada una per telefane, es pus prudent (6). Tot lo monde dins la barca! Partissém ! Gaitatz aquels rocasses, l'augada de la mon- tanha, avétz pas paur? — Ieu, ai pas paur, ‘mas tremdli..ontunhes pas a bolegar coma aqua, Guston, o-anam taular (7). 3 gayta(z) mé - paizatché - Koulous ~ bal - désplassomén, - 4 aro - kaoussé - balmo - méra- bilyo. - 5 dizyoy - abyas - bist - éstalattitos - éstalam- mitos. - 6 agatchats, kouménson ayla - dabala - nay lougado - prudént, - 7 tou()loa moundé - gaytazakés roukassés - laoussado - abés - pou ~ yéu - kountunyés ~ taoula. - cinquanta cine 55 3. Nous arsivons & la Tonte, regardez-moi ce paysage, ces rochers& pic, cette rvidre au fond du ravin, ces couleurs ; ga ne vaut pas le deplacement ? =4, Nous sommes maintenant sur le Causse, nous prendzons & (inain) gauche pour l'Aven Armand, vous verre le grotte, c'est line mervelle. ~ 5. Qu'estce que je vous disais ! Vous avice déja vu d'aussi belies stalagtites ! Et ces stalagmites ! Abr, vous étes contents ? Tl ne nous reste plus qu’a (de) voir les gorges du (de) Tam et yous aurez eu une (ct cela vous fera une) journée bien remplie (grande). ~ 6, Regardez, elles commencent a-bas 5 nous nous arréterons 8 la Maléne, pour descendre en barque jusqu’aux Yignes. Jen ai lous une par téléphone, c'est plus srudent. — 7. Tout Te monde dans la barque ! Nous partons ! Regardez. ces rochers, la hauteur de Ia montagne, vous 1avez pas peur? Moi, je n'ai pas peur, mais je tremble. Ne continue pas femuer ainsi (comme cela), «Gustou», ou nous allons chavirer. \ Bey (3) Barrenc, syn. rée cpetit ruisseau, ravin». (4) Esquérra «gauche» : le mot sgauchay est emprunté au francais. Balma , var. bauma : mot préhistorique dont la racine est méditerranéenne. (5) Que! exclamatif, s'écrit sans accent. Qué, var. de qué, interrogatif ow aprés préposition, porte un accent aigu : qué ou de qué cercas? «que cherches-tu? » (6) Le francais en se traduit généralement par ne (n° devant Yoyelle) : ne voli «j’en veux). Mais aprés les pronoms 1o(s), las, ‘nos, vos, on emploie en : vos en portarai «Je vous en porterat». LEIGON 13 56 cinquanta siis 8 Es acabat ; nos sém plan regalats ! Perqué viatjar a Pestrangiér quand avém de tre- saurs aital en Occitania ! (8) 8 trézaous. Exercice en provengal. — 1 Jeu, vau visitar lei gor- jas @’Artubi. - 2 Puéi anarai manjar prdchi de la Mescla. - 3 Apres, davalarai lei gorjas de Verdon. - 4 Enfin tornarai pér Rogon. - 5 Aquela jornada foguét béla. - 6 Anuéch, es bon de se pausar au canton dau fude. PRONONCIATION. — 1 gordjo. - 4 énfin. - 5 fougué. - 6 anue / anyee ~ kantoun, ee cirquanta sit $7 8. Cest fini (achevé) ; nous nous sommes bien «régalés» ! Pourquoi voyager & Tétranger quand nous avons de parcils trésors (ainsi) en Occitanie ! NOTES (suite) (7) Nous avons vu Fimpératif positif des verbse du Ler groupe, econ 11 note 6. En occitan, on forme différemment l'impératif, ‘quand il est négatif; on emploie le subjonctif présert pour toutes, Jes personnes : parles pas, parlem pas, parletz pas «ne parle , parlons, parlez pas !»; men parles pas «ne m’en parle paso. Retenez bien les finales, -s, em, etz. Taular, syn. abocar. (8) Perqué, var. per de qué. 1.Moi, je vais visiter les gorges de PArtuby. —2. Puis, jirai manger prés de la Mescla. — 3. Ensuite, je descencrai les gorges du Verdon. —4. Enfin, je reviendrai par Rougon. ~ 5. Cette journée fut belle. — 6, Le soir, il est bon de se reposer au coin du feu, Var. prov. ~ 6. Au, var. de al ; dau var. de del. LEICON 13 58 cinquanta uéch Catorzena_leigon (14) Prononciation : katourzéno léyssou REVISIONS ET NOTES Vous commencez peut-étre a ressentir cer- taines difficultés, Avec cette nouvelle série de sept legons, sont apparus en effet de nombreux points grammaticaux qui ont da vous demander une certaine attention. Mais persévérez, vous avez céja été en contact avec la plupart des quelques difficultés que peut présenter loccitan qui, finalement, ne sont pas trés importantes. Les notes et les exercices vous ont permis de connaitre la réalité des différences dia- lectales de Poccitan. De plus, les exercices de cette série de legons vous ont été présentés en provencal, Vous entendrez souvent dire ceci: «Poccitan (que beau- coup, malheureusement, appellent encore patois) change @’un village & l'autre». C’est exact : mais ces différences sont souvent minimes ; elles ne génent pas l'intercompré- hension entre personnes originaires de ré- gions différentes. Cette diversité dans l'uni- té est considérée a juste titre comme une richesse. N’oubliez pas que vous avez tout a fait le droit de prononcer ’oczitan selon les prin- cipes et particularismes de votre région et que méme, vous le devez. Il n’y a pas cinquanta ndu 59 d’impérialisme dune région particuliére. Vous avez pu vous rendre compte des principes de la graphie occitane, qui vise 4 recouvrir le plus possible de particu- larités locales. Cependant, dans certains cas, toutes les variantes ne peuvent pas étre comprises dans une seule graphie & moins avoir recours @ une graphie trop chargée, ce qui n’est pas souhaitable. Il est alors possible décrire ces variantes, avec leurs propres particularismes, en faisant en sorte (autant que faire se peut) que le mot soit reconnu des Occitans utilisant d’autres dia- lectes. Par exemple, pour le mot «nuit», nuach en languedocien, il est possible de Pécrire aussi, par exemple, nudch (Bas- Languedoc) ou nuéit (Gascogne) : ces va- riantes orthographiques étant facilement reconnaissables et identifiables par les occi- tans étrangers A ces régions. Je répéte donc une des devises de l’occitan et de l’Occita- nie: de Ia diversité dans U'unité et la tolérance. Cette formule correspond sim- plement a esprit de convivéncia (coexis- tence pacifique et tolérante) qui animait la civilisation occitane des Troubadours que nous allons découvrir dans les lecons qui suivent. La seule difficulté de Poccitan conceme la conjugaison ; non qu’elle soit redoutable, mais parce qu’elle est la chamniére de la langue. Le verbe est en effet le seul mot qui varie beaucoup. Pour pouvoir parler, il faut donc étre capable de prononcer rapidement LEIGON 14 60 seissanta la forme verbale adéquate. II en est de méme de toutes les langues. Vous pouvez posséder un vocabulaire considérable sans pour autant étre capable de construire une phrase, précisément a cause des formes verbales. Il faut done vous entrainer & jongler avec les conjugaisons, en formant de petites phrases, en utilisant les formes verbales que vous avez rencontrées ; exem- ple : dintra, 'amic (égalité totale), mérite (prix) , liberté , Toyaute, fidalité, énérosité (largesse), amélioration personnelle, amour, «jain (félicité supréme obtenue pir Pobservance de tous ces principes). (Vous avez. des exemples de cette philosophic dans les textes des Troubadours présentés dans la demnixe série de legons : legons 71, 72, 73). ~ 7. Mais alors, que deviennent les priviiges abolis & ia Révolution Francaise, Ie 4 (F)aout (de) 1789 ? ~ 8. Les priviléges ? Il n'y en avait pas beaucoup a cette Epoque. L’Occitanie n’était pas encore en France j li eivlisation du «Midi» était fort différente de celle du «Nord». NOTES (suite) (5) Acnaquela : on introduit souvent un -n- de transition, centre les deux a; var. asaquela (Quercy). Celui, celle de, se traduisent en occitan par Io, 1a de. Quatre vingts, syn. ochanta var. oitanta coctantey en ancien fr. en fr. de Suisse et de Belgique. wi vig) pas un fum, syn. pas gare ou pas forga. LEICON 15 66 seissanta siéis Exercice en gascon. — 1 Que’m cau repausar pra mor la visita de las gorjas de Tarn qu’estoc peni- bla. - 2 Adara, que vau escotar I'Esclarmonda qui'm va parlar deus Trobadors. - 3 Los Trobadors qu’es- ctivén sonque en occitan.- 4 Non éran pas de petits cantairdts qui amusavan los senhors. - 5 Que volén cantar Ia libertat, Vegalitat e l'amor. - 6 Qu’éran poétasilosbfes qui espandiscén la civilisacion occi- tana per tota IEurdpa d'alavetz. PRONONCIATION. — 1 kaou - éstouk. - 2 baou = dous. 3 késkriwoun, - 4 gon. - 5 boulén, - 6 éspandiskoun, Setzena_leicon (16) sétséno (1) Lo pais ont vivid Paratge Coma 0 vos disidi, lo sistéma politic en terra d’dc repausava sus la nocion de Paraige. Aqud volia dire que totes los mes devian éstre pars. Per plan comprene aquel fach, cal rapelar que lo poder dels senhors feudals éra alara. forga mens absolut dins lo « Miégjorn » que dins lo «Nord ». PRONONCIATION, — bibyo paratché. 1 sistemo poulitikén térro - noussyou - débyon - dés sényous {éoudals - atsoulut. - 2 dépéndyo. - 3 béngué- se'ssanta sét 67 1. Il faut que je me repose (il me faut reposer) car la visite des gorges du Tarn a ét8 (fut) pénible. — 2. Maintenant, je vais Gcouter Esclarmonde qui va me parler (qui me va parler) des ‘Troubadours. — 3. Les Troubadours n'ont écrit qu’en occitan. 4, Ce m’était pas de petits chanteurs (acantairdt» dim. un peu péjoratif de ccantaire» chanteur) qui amusaient les seigneurs. Is voulaient chanter la liberté, Iégalité et amour. — 6. ‘était des podtes-philosophes qui ont répandu (qui pandirent) 1a civilisation occitane dans (par) toute Europe dalors. Variantes gasconnes : 1. Que énonciati, caractéristique du gascon. — 2. estoc, lang. foguét ; adara, dér. de ara conn aussi en lang., deus, lang. dels. — 3. escrivOn, lang. escriguéron. ~ 5. volén, lang. volian. ~6. espandiscon, lang. espandiguéron. LE PAYS OU VIVAIT «PARATGE> 1. Comme je vous Ie disais, le systime politique en terre doc reposait sur la notion de «Paratgen. Cela Voulait dire que tous les hommes devaient tre égaux. Pour bien comprendse ce fait, il faut rappeler que le pouvoir des seigneurs féodaux était alors beaucoup moins absolu dans le «Sud» que dans le «Nord». NOTES (1) Setzen Ia forme sezi8me est francisée. LEIGON 16 OI ell (68 seissanta wach 2— Forca tarras occitanas eran possedidas en aladi, es a dire que lo proprietari dependi& pas de degun (2). — Coma cadun podid crompar de térras aital segon aquel principi, venguéron alara de mai en mai nombrosas e asseguravan donc una egalitat vertadiéra de totes, davant la proprietat_privada (3). 4— En mai d'aqud, al regard de la lei, i avid pas de grandas diferéncias entre un dme e una femna, per ¢d qu’una femna podid possedir de térras, exercir plan de profes- sions e subretot eiretar, cd que se podia pas pensar al nord de Léira (4). Mas alara, i avié pas ca-que-la de ndbles d'un costat, de borgeses e de paisans de Vautre ? s vertat, Mas i avid tanben ordre de la avalaria, que son importancia s‘arrestet pas de créisser, ¢ que repausava sus Paratge. 6- ben ara, ti, Guilhém, parlanos dels Cavaliers... rouin)- asségurabon, - 4 yabyo - fénno - lyro. ~ 5 bour- ajérés.- 6 kréyssé. - "7 kabalyés. seistanta ndu 69 2, De nombreuses terres occitanes étaient possédées en alleu Cesta-dire que leur (Ie) propristaire ne dépendait de personne. 3. Comme tout le monde (chacun) pouvait acheter de telles terres (des terres ainsi) selon ce principe, elles sont devenues (Venues) alors de plus en plus nombreuses et elles assuraient done une égalité réelle (véritable) de tous, devant la propriété privée. =4, De plus (en plus de cela) au regard de la Io, il r'y avait pas de grandes différences entre tun homme et une femme, puisque lune femme pouvait posséder des terres, exercer de nombreuses professions et surtout hériter, ce qui était inconcevable au Nord de Ia Loire. —5, Mais a cette époque (alors), n'y avaitil pas algré tout des nobles d'un cdté, des bourgeois et des paysans de autre? —6. Cest vrai (vérité). Mais il y avait aussi ordre de la Chevalerie, dont (que) Timportance ne cessa de croitre, lequel (qui) reposait sur .—7.Eh bien mainccnant, toi, «Guithem», parle-nous des Chevaliers. NOTES (suite) (2) Degun, var. dogus, deguns. (3) Crompar, var. comprar (avec métathése du -r), (4) Femna est pron. fénno (Lang), fémo (Prov.) ; var. hhemna (Gasc.) LEICON 16 70 setanta Exercice en gascon. — 1 L’Occitania qu’éra Ia terra de Paratge. - 2 Qu’ei a diser que dens lo pais dc, Vegalitat qu’éra un principi. - 3 Los dmes que podén crompar térras, las hemnas tanben. - 4 Lo maridatge d’Aliendr d’Aquitania dab Enric Il d’An- glatérra qu’estoc a Yorigina de la Guérra de Cent ‘Ans. - 5 Dens lo Mieijorn, las hemnas que podén eretar, com los dines. PRONONCIATION. — 2. éy - dizé - dén - hénnos - tanbén. 5. myéyjour - lassénnos. setanta un 71 1. L’Occitanie était la terre de Paratge. — 2. fire que dans le pays doc, Pégalité était un principe. —3. Les hommes pouvaient acheter des terres, les femmes aussi. — 4. Le mariage @Alienor d’Aquitaine avec Henri Il Angleterre fut A Torigine de Ia Guerre de Cent ans. —5. Dans le Midi, les femmes pouvaient hériter, comme les hommes. gase.—2. Que énonciatif typique du gascon. — 2. ei, Lang. es; diser, Lang. dire ; dens, Lang. dins. — 4. dab, Lang. amb. — 5. Mieijorn, Lang. Miégjorn ; com, Lang. coma. UNFENA PODIA POSSEDIR DE TERRAS.., 72 setanta dos setanta tres 73 Deétz-e-setena_leicon (17) | LA CHEV ALERIE OCCITANE ET «PARATGE» . | L.La chevalerie occitane stenracine dans Ia féodaité ; par ses dézéséténo. principes et son importance, elle est plus qu'un ordre, ‘lle ext un | Gvénement. — 2. Son principe premier est cParatge>, Pégulité enire tous les chevaliers, quelle que soit leur origine sociale pour tre un chevalier, i était pas nécessaire d'tre noble de haissance, mais il fallat tre noble de caur, ~ 3. Cette notion tait a cette époque une veritable sévolution dans la conception de Pexistence, puisque les notions de naissance et de classe Sociale, si importantes pour la noblesse francaise alors (de Vépoque) étaient remplacées en Occitanie par cells de Valeur 1— La cavalarié occitana stenracina dins la personnelle et de Mérite (prix). ~ feudalitat ; per sos principis e son impor- tancia, es mai qu’un ordre, es un eveni- ment (1). La cavalarié occitana e Paratge Za 2 ARDEA Lo siew principi primiér es Paraige, 'ega- litat entre totes los cavaliérs, quala que si lor origina sociala: per éstre un cava- ligr, ra pas necessari d’éstre noble de naissenga, mas calid &tre ndble de cor (2). 3— Aquela nocion éra an-aquela epdca una revolucion vertadiéra dins la concepcion de Vexisténcia, per que las nocions de naissenca e de classa sociala, tant impor- tantas per la noblessa francesa de l'epoca NOTES é lagadas en Occitania per las’ de ia eran remplagalas en Occitania pe () Cavaliée, «Chevalier», var. chivalidr, influencée par le Valor e de Pretz. franpal (@) Ladjectif possess occitan est mon (mase.), ma (fém.), plus mos, mas vt. mei/mi, meisfmis devant voyelle Prov) fon, ta; son, sa; ndstre, nd: stre, vostra ; lor «leur» PRONONCIATION, — kabalasye = paratené. cxie toutfor ane tauinre enphatae: eal, Ge de 1 féoudalitat - ébénimén. - 2 syéou - soussyalo - nays- tbstre, voeie ; toon capél sgnifie canon chapeaua, hr mee condi senso, - 3 notssyou - bértadyéro - kounsétsyou. rion Capea 8 aa LEICON 17 74 setanta quatre 4— Aital, dins aquel ordre, pas cap de senhors e de vilans, pas cap de rei e de servidor mas d’dmes pars que devién aver fachas las provas de lor granda Valor ¢ de lor grand Prétz. mo Mas la filosofia d'aquel drdre éra pas pas- siva, L’egalitat fondada sus la Valor éra mai que mai un principi de vida, non pas una finalitat. Aital, ome quavid degut provar son Protz per poder venir cavalier, devia accep- tar tanbén coma finalitat de se melhorar, enmostrant Leialtat, Fiseltat, Respécte de la Vida e de la Libertat (3). 7— Mas aquela filosofia, éra acceptada pels Trobadors ? 8— Oc, de segur, perque sabém que.forga € mai probable totes los Trobadors éran cavaliérs. 9— Quina concepcion de la vida extraordi- nariament elevada! Contunhatz encara, Guilhém, es apassionant ! (4) 4 ot. nyous - bilans - sérbidou - débyen abé - balou - préts. F illowzoutiyo - passibo - bido. - 6 atséttabo - mélyoura - Teyaltat - fizéltat ~ réspatté, ~ 7 atséttado, - 9 éstraour- dinaryomén. setanta cine 75 4, Ainsi, dans cet ordre, plus du tout de seigneuss et plus du tout de vilains, plus de rois et de serviteurs, mais des hommes égaux qui devaient avoir fait les preuves de leur grande Valeur et de leur grand Mérite (prix). ~ 5. Mais la philosophie de cet ordre n’était pas passive. L'égalit fondée, sur la Valeur personnelle était avant tout un principe de vie et non un but (une finalité). — 6. Ainsi, "homme qui avait dt, prouver son Mérite pour pouvoir devenir (venir) chevalier, devait accepter aussi comme but de s‘améliorer, en montrant (sa) Loyauté (sa) Fidélité, (son) Respect de la Vie et de la Liberté.— 7. Mais cette philosophie, étaitelle acceptée par les Troubadours ? = 8. Oui, bien sOr, parce que nous savons que beaucoup de Troubadours et méme probablement tous, étaien: chevaliers. 9. Quelle conception de Ia vie extraordinairement élevée | Continuez. encore, «Gullhemp, c'est passionnant ! NOTES (suite) (3) Dogut, var. d(eugut, dechut. er 2) APusionant, var. pssonant ; de (apasionar epesiony (5) Caldra, var. calri, caura, carr; calera (Gase.). En Prov. ‘on emploie le verbe faler doi faudra «il faudra>. A Bordeaux, on utilise également faler et non caler ¢falloira. Se levar d'ora, sya. se levar bona ora «de bonne heure». LEICON 17 76 sotanta sidis 10— Voldriai ben, mas comenca d’éstre tard ; deman matin, se caldra levar d’ora per anar a Tolosa (5). Exercice en gascon, — 1 En Occitania, que vivé wa civilisacion fondada sus Paratge. - 2 Aqueth Paratge quexistiva entre los chivaliérs. - 3 Tot dme que podé viéner chivaliér, estose ndble o non. - 4 Totun, que calé éste ndble de cdr € d'esperit. - 5 En mei d’aqud, cada chivalir que devé cercar lo Melhorament per la Leialtat, la Fiseltat e, mei que mei, peu respecte de Faute, qu’ei a diser de la vita. - 6 En eféit, ua civilisacion qui non considéra pas mei la vita coma sacrada, qu’ei ua civilisacion decadenta, aperada a morir com los qui a decidit de tuar. PRONONCIATION, — 1 biwé wo, - 2 akép - Kédzistiwo - chibalyés. - 3 byéné - éstoussé. - asté. - 5 méy - déwé ~ aouté, - 6 éfeit. setanta s8t 77 10. Je Voodrsis bien, mais dl se fait tard (il commence dete tara); jemain matin, il faudra se lever de bonne heure (@heure) pour aller & Toulouse. Seana EXERCICE ‘1. En Occitanie vivait une civilisation fondée sur «Paratge». — 2. Ce Paris ‘exit ents es chevaies, ~3. “Tout homme pouvait detenir chevalier, Mtl noble ou ps. ~ 4. Copendent, Falat ete noble de cusur et esprit. 5. En ont, chaque Chevalier devaitrechercher le «Methorament> par la «Leila», Ia eFlistaty et surtout, parle respect de Taye, ceet bade ds la vie, ~ 6. En effet, uge evlisation qui ne considie plus (oat is) ia ve corte faces est uno eulmtion dicadente, appalse ‘A mourir comme ceux qu’elle a décidé de tuer. Yar, gase.: ce texte vous présente presque tou particularités du gascon : presque toutes les 1.-m- intervocalique amui : (1, 6) ua, lang. una. 2.1 final (issu de-F) dovenu -w :(5) peu, lang. pel. 2nd Gas de A) devem et) agueth, lang age intervocalique (issu de -IL) dovenu -r: (6) agerada, ln co ) (6) aperada, lang. S.-ak devenu -eF : (5, 6) mei, lang. mai. 6. Finale de Vimparfait, 38me pers. en, lang. -i: (1) vive, lang. vivid ; 3) pod®, lang. podid ; (4) cal, lang. eas; (5) dev’, lang, devi. Autres var: (3) vgn, lag. vei; exo lang fogudsse ou Siaguésse 3(4) este, lang. estre j (5) aute, lang. au fogoine on sng iC) os (5) aute, lang. autre LEICON 17 78 setanta uéch setanta ndu 79 Détz-e-uechena_leicon (18) REO Tee dézéuétchéno. 1. Bonjour, Toulouse, capitale du Languedoc, la ville rose ot bila jadis, !ame de !'Oceitanie. ~ 2, Ce fut la ville des Raimon« Irie de in deste ui coats trnzls Sion Montfort, — 3. Elle était aussi une ville ob les pblerinsallant (qui allaient) & Saint-Jecques de Compostellefaisaientétape, accueil lis dans P'lise SaintSernin, un des chefs-d’euvre de Fart roman occitan, ~ 4, Mais cette église a-telle dispar aujourd hui ? — 5. 1— Bonjorn, Tolosa, capitala del Lengadoc, Non, heursement, Dally noosa y abe, piss la vila rdsa ont lusiguét bal temps a, : a Varma de VOccitania(1). Bonjorn Tolosa 2Q— Foguét la vila dels Ramond, la vila de la resisténcia als crosats franceses de Simon de Montfort. 3— fra tanben una vila ont los romieus quanavan a Sant-Jacme de Compostéla fasidn estapa, aculhits dins la gleisa Sant- Sernin, un dels capsd’dbra de Y'art roma- nic occitan (2). 4— Mas aquela gléisa, a disparegut uei ? (3) Non, urosament. Ge-quela, i anam arri- bar, que sém prép de la plaga SantSer- pa (2 Bt temps a9, iso ons (2) Romiew ‘«pélerin (allant & Rome a Torigine)», syn. peeps. Tuo, ar. Henta {oetan or) Auli, nar occ NOTES aciilher. PRONONCIATION. — toulouzo , LEICON 18 82 ochanta dos Exercice en gascon. — 1 Tolosa qu'ei ua vila plan berdia. - 2 Qu’i podém véser gleisas, com la gleisa de Sant-Sarnin. - $ Los romius que s'i arrestavan ent passar la nueit avant de tornar préner lo camin de Sant-Jacme de Compostéla. - 4 Dens Diu. - 5 Que caminavan las jornadas entiéras en cantar l'amor ¢ la gloria de Diu-6 Aqueth pere- grinatge qu’estoc plan celébre a !Edat Mejana, aus ségles onzen e dotzen. PRONONCIATION. — 2 bézé, - 3 arréstawon - nuéyt - jammé. - 4 akéro - droumiwor, prégawon. - 5 kain{- hawon. - 6 akép - késtoup - aous, Detz-e-novena leicon (19) dézénoubéno, Quand Leialtat vivid Ter, vos parléri de Paratge, qu’éra una régla essenciala pels cavaliérs e Trobadors occitans que, ‘en plus d’aqud, devién recercar l'amelhoracion personala (1) P_ NONCIATION. — léyaltat - bibyo, 14 8 kabalyés - débyon - amélyourassyou, ockanta tres 83 EXERCICE ‘oulouse est une ville trés jolie. — 2. Nous pouvons y voir Conus y pouvons voi) des lies, comme Pep unt Serna <3. Les pélern SY anetaent pour pair Ia ait avant de reprefidre (revenir prendre) la route de SainvJacquesde- Compostete. 4 Dans cette Ege fr mango, domain pret (int Dis), “51s machaiont peda de lrg Jountes (Us marchaint les jon nvr) on. canta foal saat fe td au Moyen Age, aux XIéme et XITéme siécles. ‘Var. gasc. - 2, véser, lang. ae -3. Se aoa a a tg ap ea a Re ate ores QUAND LOYAUTE VIVAIT Reet eee el lesan sa eras Se ae da Sette State NOTES (1) Ber, var. jer Gase.). LEIGON 19 a 84 ochanta quatre 2— Devian pensar mai que mai a créisser moralament e espiritualament e, per aqud far, éstre /eials envérs los autres. Devidn donc forabandir tota Desleialtat. 3— En mai d'aqud, cadun devia astre fidal a sos amics, ¢ a sa dama, considerada coma sa para et sa castiadoira que devia viure amb ela en acordanga perfiécha, sens éstre un tiran o un gelés (2). 4— Devid combatre Cobeitat per mostrar Lar- guesa a totes los dmes dins un esperit de convivéncia. Es aital que se vesid de senhors riches distribuir de bens consi- derables (3). 5— Lenemic éra donc pas un autre poble mas lo Mal. 6— Es al nom d’aquela convivéncia que, a la plan celébra escdla de Montpelhier, fins al comengament del ségle tretzen, ense- nhavan al prép de catolics, de professors josieus © arabis, = 2 kréyss6.- fa - émbés. - 3 débyo - amits - kastyadouyro ~ pér- fyétcho - djélous. - 4 moustra koumbibéntsyo - ritchés. — 5 Vénémik. - 6 ensényabon - Katoulits - djouzious, - cochanta cine 85 2. Is devaint avoir pour but este (penser tus que plus) de grandir (croitre) moralement et spirituellement pour ela (ei), te loyany envers les auc, Is devant done rejeter toute fourberie (Déloyauté). — 3. De plus (en plus de cela), chacun devait étre fidéle & ses amis et sa dame, considérée comme son égale et sa «castiadouyrey avec qui il devait vivre (qu'il devait vivre avec elle) en parfaite harmonic, sans étre un tyran ni un jaloux, ~4. I devait combattre Convoitise pour montrer Largesse & tous les hommes dans un esprit de coéxistence tolérante. I était ainsi courant de voir (Cest ainsi que se.voyait) de riches seigneurs distribuer des biens considérables. ~S. L’ennemi n’était done pas un autre peuple ais le Mal. ~6. Cest au nom de cette coéxistence tolérante que, & la trés célébre école de Montpellier, jusqu’au début du XIlleme siecle, enseignaient aux cOtés (auprés) de catholiques, des professeurs juifs et arabes, (2) La dame était 1a «castiadoiray du troubadour et le troubadour le «eastiador» de sa dame. Ce terme est issa de Poceitan castiar «chitier, corriger>. Cela veut dire que le troubadour et sa dame ‘devaient se corriger, se guider, se conseiller mutucllement, afin de rechercher ensemble 'améliona- tion (lo methorament) dans la drechura «droitures. Ces termes de civilisation n'ont pas ’équivalent exact en frangais st dans les autres langues. (3) Le mot d'ancien occitan ric a été remplacé, sauf en nigard, par le gallicisme «riche». LEICON 19 86 ochanta sitis 7— Aquel fach espantét los crosats franceses venguts portar la guérra sus ndstra terra per i exterminar pel férre € pel fudc totes los qu’éran pas catolics, mai que mai los catares e aqud, curiosament, al nom de Jésus-Crist que diguét : «Lo que se servis de Vespasa perira per l'espasa » 8— Aqui donc aquela filosofia, que totes sos principis son los de Amor, amor de Yautre e amor de la Vertat, que sol per- metid d’aténher lo Jdi, es a dire lo gaug perfiéch dins Varmonia umana, image de Yarmonia de Dieu (4). 9— Mas resistiguéron pas? Luchéron pas per salvar lor civilisacion ? (5) 10— Segur que luchéron, pendent vint ans, coma o veirem lu, Mas va éstre migja nudch, lo fudc s'atuda e los uélhs se clu- can, E deman, devém visitar Montpe- Ihiar (6). 8 filouzoufiyo - d’atényé lou djoy- gaoutch pérfyétch - imadjé. - 9 salba - (wels. ochanta s8t 87 z 7. Ce fait a stupéfié les croisés rangais venus porter la guerre sur notre terre pour y exterminer par le fer et le feu tous ceux qui 1étaient pas catholiques, principalement les cathares et cela, curieusement, au nom de Yésus-Christ qui a dit : «Qui se sert de l'épée périra par I'épéey. 8. Yoild done cette philosophie, dont (que) tous les princip\ sont ceux de Amour, amour de T'autre et amour de la Vérité, qui seul permettait d'atteindre le Joy, c’est-A-dire a joie parfaite dans 'harmonie humaine, image de Pharmonie de Dieu.—9. Mais Frontils pas résisté? Nontils pas lutté pour sauver leur civilisation? — 10. Bien sO, (qu’)ils ont lutté, pendant vingt ans, comme nous le verrons bientot. Mais ilva étre minuit, le feu S'teint et nos (les) yeux se ferment. Et demain nous devons visiter Montpellier. NOTES (suite) (4) Le mot «francais» amour est un empruat a Poccitan, comme le prouve son vocalisme. Le véritable mot francais est ameur qui signifie encore dans les dialectes d'oil (frangais) le ‘rut du taureauy. Ce simple mot marque la diférence entre Tamour élevé des ‘Tzoubadours et l'amour pratiqué alors outre- Loire. Noublions pas que Guihem IX, comte de Poitiers et due €’ Aquitaine, le premier des Troubadours conus, considérat les Frangais de son temps comme des cbarbares» : ane non ac (0c. mod. aguét) Normand ni Francés dins mon ostau_ cil n'y eut jamais ni Normand ni Frangais dans ma maison» (chanson TY), ‘Aténher, var. aténger. (5) Resist, var. resistar gallicisme. Luchar s'emploie aussi pour désigner les baufs qui «luttenty en pousunt contre le timon ; par extension de sens, il désigne des amoureux qui veulent tellement se serrer en marchant, qu’ils dornent limpres sion de lutter Pun contre Pautre ; var. francisée lutar clutter. Salvar, var. sauvar. (© Uah, var. udth. Clucar, var. clocar, clutar, eutar. LEICON 19 88 ochanta uéch Exercice en gascon. — 1 Lo Paratge qu’éra Vega- litat entre los chivaliérs occitans. - 2 Tots que devén @ste leiaus envérs los autes. - 3 Los chivaliérs qu’avén ua dama com castiadoira. - 4 Eths tanben que devén ¢castiar» Ja loa dama. - 5 Que devén pensar aus autes € pas a la Cobeitat. - 6 Quii ave Arabis ¢ Josius qui ensenhavan a Montpelhér. - 7 Los catars qu’aimavan la puretat. - 8 Los crosats qu’avén causit Tespasa e non pas I'Amor. - 9 Até nher lo Joi per YAmor, qu’éra lo but deus chiva- lidrs e Trobadors occitans. ERONONCIATION. — 2 léyaouz émbes, - 4 6ts ~ louo. ~ 5 énsényawon, - 7 aymawon, ochanta ndu 89 L,Le «Paratgey était Légalité entre les chevaliers occitans. ~2. Tous devaient étre loyaux envers les autres. -3. Les cheva- Hiers avaient une dame comme , li disi, ara compreni, es tot drech. PRONONCIATION. — Liatsén, 1 pliou. - 2 bértadyéro. - 3 marichabo 6 parlabo poun- tehut s'aproteho. - 4° éstabourdit-milyaou - miyo, - 5 miyo - drétch. a nn aa aa a a a nonanta ndu99 ACCENT 1, Aujourd'hui, comme (qu’) il pleut, nous resterons & la maison. Louisou, racontenous une histoire ! 2, Puisque vous y tenez, je vais vous en (ra)conter une, mais une vraie (véritatle). ~3. Hier, lun touriste qui marchait et parlait «pointu» s’approche et me dit : «Cher monsicur, connaissez-vous la croud de Miloy » ? Je lui réponds tout de go : «Mais cher monsieur, la Venus de Milo n'a pas de roue !» «Et alors quiil.me regarde (en me regardant) stupéfait, il me montre sur une carte la vile de Millau quien francais, dans le pays, on prononce (se dit) «miyon. =5. Millay, lui disje, maintenant je comprends, c'est tout droit. ssdessin de cette lecon en page 111. NOTES : Pour le dessin, cf. legon 40 fin. (2) Marchar ponchut «marcher pointu» se dit de personnes un peu snobs qui sefforcent davoir une allure distinguée on Imarchant le corps taide; allusion & ceux qui affectent «de parler pointu» pour paraitre distingués. a (2) Li aduin, var. ij i qui signifie y, i vau «jy vaien, est parfois ‘employé au Sens de «lip, i dis je lui dis Mais on dira : pensi a el «je pense & luiv; pari el aje parle de lui». Es el «c'est Iuin (elfela (fém.) «luifelle» aprés prep.) cf. legon 12 note 5. B)Es aqud que c'est pour ostte ison, pour cela que» cxpresion tee courante taduite en frangais dt «Mid. On niond en effet; Cest ga case de oss) qui et part ees Ge (pour cette raion) qu'il avait pas faim | On pourra die Parlejaire et un nologimme corrspondant au _franhis Cipeaters. Palare sige sesement epareury. ['mplot & Suffixe of marquant la répetion permet de mieax taduie le mmol epeater», qui indigut ne personne qui cpl beaucoup et souvent»: Ce sufixe est tes frequent potonsr «donner un talkers, potoner edonner de nombreux buisers, potonejaire “personne qui embrase souvent». Vous avez un autre exemple de se (se vendria) a0 sens de on (on vendrait). ‘Droge ccromue» Semploe pour designer tou: produit de quai ps ou mote bonne LEICON 22 100 cent 6— Mas, digatz-me, sétz de Paris? Es aqud quavéwz un drolle d’accent en francés. Se i avid en Occitania, un ofici de radid o de television, pendent las reclamas, fariam parlar los parlejaires amb vastre accent parisenc, ¢ vos prometi que se’n vendria de drogas ! (3) = 6 diga(z) mé - Paris? sé yabyd un oufiss! - radyd télébizyou - parlédjayrés- drogos. Exercice en limousin (lemosin). — 1 Chasque cdp que qud pleu, demoram a la maison (1). - 2 Avem demandat a Loison de nos contar una brava istd- ria (2). - 3 Loison es un coquinaud, s'es mocat d'un torista qu'escharaunhava los noms de ludc dau pais (8). - 4 Aura, los Occitans an pus vergonha de parlar francés emb l'accent dau ¢ Mieijorn >, que quel accent es la presenca de la lenga dins lo fran- cés; mas quo es enquera mielhs de parlar occi- tan (4). - 5 Fau estre fier d’esser de sa region. Alhors quo es pas sovent melhor (5). - 6 Se mocar de son propri accent, quo es se mocar de se (6). Pron, — 1 tsaké ko ké pléou / pleu, démouram a lo meyzou. - 2 avém démanda a Louizou dé nou kounta uno bravistoryo. - 3 Louizou ey un koukinaou, s'cy mouka d'un touristo Keytsarounyavo loa noum dé lyo doou payi. - 4 aouro, lou oussiian an pu vergounyo dé parlé fransey em Vaksén doou myeydzour, ke kel aksén ey Jo prézénso dé lo 1éngo dins lou fransey. ma kouey/ key enkéro myéy d® parla oussitan. - 5 foou dytre tyer d’éssé dé so redziou / rédzi. alyour Kouey / key pa souven meélyour, - 6 sé mouki dé soun prapr’aksén, kouey / key s moUKa de sv. cent un 101 Mais dites-moi, vous étes de Paris ? Crest (pout) a que vous avez un dedle accent en francais. S'l y avait en Oceitanie un office de radio ou de télévision, pendant les réclames, on ferait parler les speakers avec votre accent parisien, et je vous assure (promets) qu’on en vendrait (qu'il s'en vendrait) des drogues ! EXERCICE 1.Chaque fois qu’il pleut, nous restons & la maison ~2. Nous avons demandé & «Louisouy de nous raconter une jolie (brave) histoire. ~3. «Louisou» est un grand coquin, il ses: moqué d'un touriste qui écorchait les noms de lieux du pays. ~4. Maintenant, les Occitans n'ont plus honte de parler frangais avec Paccent di «Midip, car cet accent, c'est Ia présence de leur (Ia) langue dans le francais; mais c'est encore mieux de parler Yoccitan, ~5, Il faut etre fier d'étre de sa région. Ailleurs ce n'est pas souvent mieux. ~6.Se moquer de son propre accent, c’est se moquer de soi. NOTES : (1) Chasque, var. chada, lang. cada. Cap, syn. vetz. leu, lang. pldu. Chasque # én limousin, la pron. du -e, varie selon Tenvironne- ment phonologique et les régions. Voild pourquoi la graphie ne note pas ouverture de certains de ces -e-. Ecoutez bien les disques pour vous familiarise avec ce fat. @) Demandat : comme en provencal méridional, en nord- ccitan, chute des consonnes finales et de I's du pluriel (suf prov. alpin). pron. démanda. @) Notez la pron. du -ch- (ts) escharaunhava, pron. eytsarou- nyavo. Toutefois, dans certaines régions du nord-ccitan, on pron. -tch- Le-v- est pron.-- et non-b- comme en lang. 4) Aura, lang. ara. Enquera, lang. encara, (5) Fau, var. cau, lang. cal. Este, va. ser; syn. estar. (6) Se mocar, syn. lang. se trufar; se mocar signifie «se moucher> en lang. LEICON 22 102 cent dos Vint-e-tresena_leigon (23) Las vendémias 1 Ter sul ser, mon vesin, Péire, lo qu’a una vinha a Lodeva me telefonét per nos convidar a venir veire los vendemiaires : tenétz-vos préstes, partissém dins una ora que siém pas en retard pel dinnar qu’es a miégjorn € pas a una ora coma a la vila (1). 2— Oblidam pas degun? Alara en rota pel pais del vin. I sem, Agachatz Péire, aila, davant sa porta, que fuma la pipa. Sembla un san- ton amb sa barba béla (2) ‘aqui los convidats, un pauc mai vos esperavi, Devétz aver fach bon viatge, perqué sétz aqui; venetz veire mos amics al trabalh. 5 Vesétz, copam los rasims que Jos vende- miaires meton, dins lo banaston portat per un dme. Quand es plen, lo van vojar. N'i a que Se servisson de semals que se portan a dos, amb de semaliérs (3). PRONONCIATION, — béndémyos. 1 binyo - béndémyayrés.- 2 dégun. - ? santou. - 4 kow(m)~ bidats, - 5 rains. - cent tres 103 LES VENDANGES 1. Hier vers (sus) le soir, mon voisin, Pierre, celui qui a une vigne & Lodéve m’a téléphoné pour nous inviter & venir voir ses (les) vendangeurs. Préparez-vous (tenez-vous préts), nous partons dans une heure, afin de ne pas étre (que nous ne soyons pas) en retard ppour le déjeuner (diner) qui est & midi et non (pas) & une heure comme a ia ville ~2. Nous n’oublions personne ? Alors en route pour le pays du vin. ~3.Nous y voila. Regardez Pierre, li-bas, devant sa porte, qui fume sa (la) pipe. Il ressemble a (semble) un santon avec sa grande et belle barbe. —4. Voici mes (les) invités, j'ai failli vous attendre (un peu plus, je vous attendais). Yous ‘devez avoir fait bon voyage, puisque Yous étes 18; venez voir mes amis au travail. —S. Yous voyez, on coupe (nous coupons) les raisins que les vendangeurs mettent dans Ia hotte portée par un homme. Quand elle est pleine, ils vont la vider. I! y en a qui se servent de comportes que l'on porte & doux, aver des «séma- liers». > 1) Sul ser; on aurait pu dire aussi: ir sera ou ie al ser chier (au) soiro; syn. ix sul véspee, de vespre. Dinar, var. disnar. (2) Semblar signifie csemblery mais aussi «ressembler>. On retrouve cette particularité dans le francais du «Midi»; on entend fréquemment des phrases du type suivant : «fu sembles le diable avec ton chapeau (tu ressembles a.) Le mot francais «santon> est emprunté & Toccitan @) Vojar «versero, var. vuejar, vujar; voidar. Semal, syn. lairan. Semaliés, syn. pals (Rg.) cbarres pour porter les comportes» LEICON 23 a 104 cent quatre G— Es pas wp penible de trabalhar plegat en dos 0 de portar tot aquel rasim ? Aqué me sembla un crebador (4). 7— Pensatz-vos, las vendémias, es pas un tra- balh, ¢s una tradicion. Gaitatz Loiseta que se fa mascarar de rasims pels fraires Qu’es polida! Es un pauc moqueta, mas ritz (5). 8— E puéi, dins las rengas, entre las socas, a qualques potons de cops (6). 9— Venétz amb ieu, es ora de manjar. Anem, vendemiaires, a la sopa ! 10— Prenéu de cambajon € de salsissdt: es de natural ¢ del melhor. Fa tres meses qu’éran, dins la cendre € ara son fumats (7). 11— Mas manjatz coma d’aucelons. Cantatz amb nosautres, aqud vos obrira l'engoli- dor. Aquel monde de la vila, sabon, pas viure. Son. totjorn preissats, prenon pas lo temps de manjar (8). 6 trabalya, - 7 frayrés - its. - 8 puey - poutous dé kots. - 9 ézouro. - 10 kambadjou - salssissot. - 11 aoussélous - oubrira V’éngoulideu. - 12 Rokofort. cent cine 105 6. Ce n'est pas trop pénible de travaillerpligen deux ou de porter tout ce raisin? Pour moi, cela semble étre un ccrébadou». ~7.Pensez-vous, les vendanges, ce rest pas un travail, c'est une tradition. Regardez Louisette qui se fait barbouiller de raisins par ses (les) frétes. Qu’elle ext jolie ! Elle fait la moue, mais elle rit. 8. Et puis, dans les rangées, entre les souches, il y a quelques baisers parfois, ~9. Venez avec moi, cest (yheure de manger. Allons, vendangeurs, & la soupe ! -10. Pre- nez.du jambon et du saucisson: c'est du naturel et du meilleur. IL Y a (fait) trois mois quils étaient dans la cendre et maintenant ils sont fumés. —11. Mais vous mangez comme de petits oiseaux. Chantez avec nous, ga Yous ouvrira la : a-e-i-0-u(4) 14— O Batiston, quina canon extraordina- ria: la vau aprene sens esperar ! wee Exercice en limousin. — 1 Per chantar de las chan- ons occitanas, fau de Ia votr, mas tanben dau cdr, perqué parlan d’amor. - 2 Joana fuguet la filha de Ramond Sét (1). - 3 Fuguet plan malurosa, per- qué son pais era roinat per la guerra. - 4 La chan- con dau boier nos rapela sos malurs (2). - 5 A V'Edat- Meiana, los Trobadors chantavan amor, mas tan- ben Ia libertat, 'amistat e la leiautat (8), Pron. — 1 per tsanta dé-la tsansou oussitana, foou dé lo vou, ma tobé ddou kor, pérké parlan d'amour. - 2 dzano fugué lo filyo dé ramoun sé. - 3 fugué plo malurouzo/ maleyrouzo, pérké soun payi éro roueyna pér lo guérro. - 4 lo tsansou ddou bouyé nou rapélo sou malur. - 5 a Yeda_meéyang, lou troubadour tsantavan Tamour, ma tobé lo liberta V'amita € lo léyaouta. cent tretze 113 —13. Quand le bouvier vient de labourer, il plante son aiguillon wei-o-, I] trouve sa femme au pied du feu, toute affligée (cdéconsolée») a-e-io-u... Et les pélerins qui passeront prendront de eau bénite (signée). Ils diront :(qui laquelle) est morte ici ? ‘«Cest la pauvre Jeanne, Elle s'en est allée au paradis, toute seule vee ses chivresy: a-e-io-u. —14, Oh «Batistou», quelle chanson extraordinaire : je vais 'apprendre sans attendre ! wee NOTES (suite) (4) Cabra, var. craba (avec métathése). Dans certains mots, le est baladeur». ef. aussi dobrir (doubri)’ couvrir», var. dorbir! durbir, wee EXERCICE 1. Pour chanter des chansons occitanes, il faut de la voix mais aussi du caeur, parce qu’elles parlent d'amour. ~2. Jeanne fut la fille de Raimond VII —3. Elle fut tres malheurewse, parce que son pays était ruiné par la guerre. —4, La chanson du bouvier nous rappelle ses malheurs. ~5, Au Moyen Age, les Troubadours chantaient Pamour mais aussi la liberté, Vamiti€ et la loyauté. NOTES : (1) Fuguet, var. de foguat, présente aussi en lang. (2) Chancon, lang. cangon (ca- = cha- en nord-occit) (3) Meiana, lang. mejana. LEICON 24 114 cent catdrze Vint-e-cinquena_leicon (25) Lo torista e Ti Aig 1— Guston, agacha sul camin, un torista, diriam un American. Deu voler fotografiar un indigéna (1). 2— Lanam colhonar. Carga ta bldda € ton capél roergas. Lo vau queérre (2). 3— Bonjorn, Mossur ; se volétz prene de poli- das fotds, sabi ont ia un Occitan verta- digr. Venétz amb ieu (3). 4— Avém fach una resérva d’Occitans, coma vosautres amb los Indians. Es cinquanta francs la dintrada 5— Very good, réserve d’Occitans ! G—_Pr’aqud, son de monde fiers, qu'aiman pas qu’dm los espie o qu’dm los fotografie, alara vos cal éstre discrét € prudent (4). PRONONCIATION. — Vindidjéno. 1 kami, - 2 rouérgas - kérré, - 4 frans. cent quinze 115 LE TOURISTE ET L'INDIGENE. 1. «Gustou, regarde sur Je chemin, un touriste, on dirait (nous ditions) un Américain. Il doit vouloir photographier un indigne. 2, On va (Nous allons) le «posséder». Mets (charge) ta «blode» et ton chapeau rouergat. Je vais le chercher. —3. Bonjour, Monsieur; si vous voulez prendre de jolies photos, je sais oit ily a tun vrai Occitan. Suivez-moi. —4. Nous avons fait une réserve Occitans, comme vous avec les Indiens. C’est 50 francs entrée. =5. Very good, réserve d’Occitans ! ~6, Toutefois, ce sont des gens (du monde) fiers, qui n'aiment pas étre observés ou Photographiés, alors, soyez (il vous faut Gtre) discret et prudent. * dessin de cette legon en page 181. NOTES : (4) Condtonnel présents formation et simple ‘Aimar «aigner»; Var. amar (Provence) AIMARLAT Cyoylyay, Montp. et Civ)/ AK; AS; ~1%; 1AM, TATE, AN; Coon yen toni Bio! 80 (CE) at. AUN Gyeou) (partie du M. Cent), que Yon peut écrire 4AN, par souct Funité graphique. . Prov.: AMARIAU (you); -LAS; -1A; -IAM (yan); TATZ (ya); AIANGyen)s Gase.: AIMAR(; ~RES; ~RE; “REM; -RETZ; -REN. Entrainez-vous & jongler avec ce temps : aimarié(i) cantar «aimerais chanter»; aimaria venir amb tu «il aimerait venir avec toio; aimariam veire/véser «nous aimerions voir @) Bldda blouse traditionnelle, bleue ou noite; ; cargar, tombar «mettre, enlever (habit).» Colhonar est moins grossier que son correspondant francais. Quérre (var. querit)«(aller) chercher (sins avoir perdu quelque chose)» est’ différent de cercar «chercher (quelque chose de perdu)». La difference qui existait en afr. entre querir et ‘chercher est toujours vivante en occitan. Le francais est done actuellement moins précis que Toccitan sur ce po:nt. G) Ont, var. onte, ant(e); déx. vont, dont, (@nont, decont, (o)lant. , - Mossur’ est un gallicisme trés répandu : oc. sénher ou monsen (4) Monde «les gens» sing, collect, est accompagné par un LEICON 25 116 cent sotze Te! Nave un aqui qu’es plan polit. Sembla pas que sa familha sid aici. An degut anar vendre de péls de béstias a la vila. Amagavz-vos darriér aquel arbre. Tomba plan: vejatz-lo que s‘aprocha ; fagatz pas de bruch (5). 8— Va plan, avétz pres de fotds ? (6) 9— Yes, l'authentique, rien ne vaut « Pauthen- tique folklore»! am Exercice en limousin. — 1 Veiqui un brave torista pas gaire escarabilhat qu’arriba (1). - 2 Nos anam mocar dieu, juste un pauc, perqué som pas meschaents (2). - 8 Aima de prener de bravas fotds emb son bel aparelh tot nudu(3). - 4 Vou prener un Occitan vertadier, pas un per torista, per lo far veire aus amics. - 5A reiissit, es plan content. - 6 Regretaré pas d’estre vengut, Una fotd coma quela vau mai que cinquanta francs (4). - 7 Viva los toristas, € viva los Occitans ! Pron, — 1 Véyki un bravé touristo pa gayré éykarabilya Rarribo / arryébo. - 2 Nou anam mouka d’éou, dzust’un paow, perké som pa meytsén / meytsan. - 3 Eymo dé prénéy dé brava fouto m soun bél aparey tou nydou. - 4 Véou prénéy un oussitan vértadyé, pa un per touristo, per lou fa vayre dou-z-ami, - 5 a zélissi, eyplo countén. - 6 Régrétaro pa deytre vengu, Uno fouto koumo kélo yaou may ke sinkanto fran, - 7 Vivo lou tourista, @ vivo Jou oussitan, cent dbtz-e-sét 117 7. Tiens, en voila un qui est magnifique (trés joli). I ne semble pas que sa famille soit ici. Elle a dt (Ils ont di) aller vendre des eaux de bétes & la ville. Cachez-vous demriére cot arbre. Yous avez de la chance, (ca tombe bien) : regardezie, (qu’) il s‘approche, ne faites pas de bruit. -8, Ca y est (ga va bien), vous avez pris des photos? —9. Yes, 'authentique, rien ne’ vaut «Tauthentique folklore». NOTES (suite) adjectif au pluriel. Accord selon la logique psychologique Le passif est moins employé en occitan qu'en francais : «étre obseivéss, en ovcitan, qu'dm los expe (qu'on les obset¥6)- (5) Arbre, var. aubre,albre, aure. (6) On peut accorder le part. passé, & Pinverse du frangais actuel, quand il est employé avec Pauxilire avoir, méme s'il n'y a pas de complément objet direct placé avant lui (accorc psychologi- que) var.» avétz presas de folds? EXERCICE 1.Yoici un brave touriste pas trés dégourdi (évellé) qui arrive. 2. Nous allons nous moquer de Iuy juste un pet, parce que nous ne sommes pas méchants. ~3. Il aime (de) prende de joles photos avec son bel appareil tout neuf. ~4. Il veut prendre un vrai Occitan, pas un pour touriste, pour le faite voir & ses (les) amis. ~5. 11's réussi, i est ts content. ~6. IL ne regrettera pas, tre venu. Une photo comme cele vaut plus de cinquante francs. ~7. ¥ive les touristes et vive les Ocsitans ! NOTES : (1) Yeiqui, prov. vaquf, en lang. on emploie plut6t aqui- ‘Arriba ou arrieba. (2) Eu, lang. el; en timousin, on pourrait dire aussi mocar de se. Mesehaent, lang. missant (3) Nudu, iang. ndu. 4) Regretard, lang. central regretari. Quela, lang. aquela. LEICON 25 ae 118 cent détz-e-uéch Vint-e-seisena leigon (26) bintésséyzénd. 6- Al mercat Uéi, repaus. Ne profitarem per crompar qualques afars (1) Primiér, qualques bonbons, aqud fa pas de mal (2) Qualques pralinas de Vabres, fachas amb daméllas e de sucre pel pralinaire (3). Caldridé pas oblidar lo pan, que ne demora pas gaire. Aici qualques gimbeletas per dejunar deman matin e de chaudéls (4) Sem arribats al mercat. Son las femnas que vendon, coma a lacostumada, Te! De tomatas, son plan maduras. Amb de viétdases ¢ de cebas, poirem preparar una bona chichoméia (5). Caldra pas oblidar la frucha. I a encara de ceriéras, mas es la fin, An a pauc prés totas lo verme (6). cent ddizendu 119 AU MARCHE 1.Aujourd’hui, repos. Nous en profiterons pour acheter quek ques affaires. -2. Tout @abord, quelques bontions, @ ne fait pas de mal. ~3. Quelques pralines de Vabres, fates avec des amandes et du sucre par le «pralinier». 4.1 ne faudtait pss oublier le pain, (Gtant donné) qu'il n’en reste pas beaucoup. —S. Voici quelques gimblettes pour Te petit déjeuner (pour déjeunet) ‘demain matin et des, échaudés. ~6. Nous voil (sommes) arrives au marché. Ce sont les femmes qui vendent, comme cest la coutume. ~7, Tiens, des tomates, elles sont bien mares. Avec des aubergines et des cignons, nous pourrons préparer une bonne ‘chichoumeille». 8.11 ne faudra pas oublier les fuits. Il y a encore des cerises, mais est la fin, elles ont presque (3 peu pres) toutes le ver “dessin de cette lecon en page 167. NOTES : (1) Profitay, var. profechar. ‘Afar, var afaire, {@) Bonbon, ou bonbonitha.s syn. pastilha. ) Amélla, var. aménla; graphie du dic. d"Aliber, améta, (4) On fait des «chaudéls» surtout & Paques, et des «fogassasy pour les fétes locales, (3) Chichoméia, var. chauchiméia, chichiméia et shichimiana rov.); syn. ratatotha. Vi8tdase , syn aubergina, merinjana, (6) Frucha est un sing. collect, i signifie «les, des fruits; var. fruta, Un fruit se dit un fruch, pron. «fru» en Prov. (chute des cons. finales autres que -n); var. frut. Ceriéra, var. ceritisa Aver lo vérme/vérm; Toul. vérp. Pour «avoir Ie very, on dit aussi (Rg) : aver bernat (cerises ou prunes); aver lo babarst (le double ‘menton) (graines); aver Ia babOta (huzerne, fourrage) PRONONCIATION. — al mérkat, L afas. - 8 améllo. - 4 pa. - 7 Byédazés - sébos. - 8 caldra. LEICON 26 120 cent vint 9— Me cal crompar tanben siéis udus, per far una bona créma. La manjarem amb la fogassa que deu crompar lo papeta, se oblida pas. Mas la mameta lo li rape- lara (7). 10— Cresi qu’avém ¢d que nos cal. Avém pas qua tornar a lostal, per preparar tot aqua. Exercice en limousin. — 1 Una bona fojassa es totjorn bona a minjar(1). - 2 La fasem cueire auprep dau fudc, onte i a de las buschas (2). - 3 Au merchat, se pot 'chaptar de la frucha que minjarem au dessert, avant una bona crema (8). - 4 Faudrd pas dintrar udp tard per poder preparar lo min- jar (4). - 5 Aime mielhs la crema que la sopa, emai s'es facha emb de bonas patatas (5). - 6 Se lo pepet obluda de ‘chaptar lo pan, mandarem Jo filh, que sas jambas son jounas. Pron. — 1 Uno bouno folidzasso ey toudzour bouno a mindza. - 2 lo fazém koueyré / kéyré oupré doou tyo, ounté y a d@ la butsa, - 3 dou mértsa, sé po tsata dé lo frutso ke mindzarem dou déssér, avan uno bouno krémo. - 4 fooudro pa dintra tro tar pér poudey prépara lou min- dza, - 5 aymé myéy lo kreémo Ké lo soupo, ¢ may sey fatso em dé bouna patata. - 6 sé lou pépé oubludo de tsata lou po, mandarem ‘lou fi, ké sa dzamba soun dzbouna, cent vint-eun 121 -9.11 faut que jfachéte aussi six eafs pour faire une bonne créme. Nous la mangerons avec la fouace que doit acheter (le) grand-pére, s'il n'oublie pas. Mais (la) grand-mére le lui rappellera. 10. Je crois que nous avons ce qu'il ncus faut. Nous avons qu’a renirer & la maison, pour préparer tout ca. NOTES (site) (7) Fogasaa; dans le Rés PAlb le Quercy, le Vely, ete, on ne pron. ps leg intervocalique, sartout devant un -aon dit done “touassoy; sy la coca (Tot, Lomagne) lo tortéth (Gas). Papeta ov Papet et mameta on dit ass pepin et menina grand ct panda, Rapelar, syn. semausir (Rg. c'oi: la mameta to Ké remausted tiey are syn. remembrar. EXERCICE 1. Une bonne fouace est toujours bonne & manger. ~2. On la fait ccire prés du fen, oi iy a des biiches. —3. Au marché, nous pouvons acheter des fruits, que nous mangerons au dessert, avant lune bonne créme. 4. Ine faudra pas rentrer trop tard pour pouvoir préparer le repas (le manger). —5.Je préfére (aime mieux) la créme & (que) la soupe, méme si elle est faite avec de ‘bonnes pommes de terre. ~6. Sile grand-pére oublie acheter le pain, nous enverrons son fils, dont les jambes sont jeunes. NOTES + (1) Fojassa, lang fogassa (ga-=ja- en nord-occitan Minjar, var. de manjar, présente aussi en lang. @) Cueire, lang. edire. Buscha, syn. lang. brea. ) Chaptar (pour achaptar), syn. comprar (sud du lim.) présent aussi en lang. erompar/comprar. (4) Fauds4, syn. chaudsd, lang. caldra. (S) Aime, var. de aimi, présente aussi en lang.. En limousin, la Te pers ost en - ot non en i (6) Pepet, lang. papeta. Obludar, lang. oblidar. una, lang. jovaljoina. LEICON 26 122 cent vint-e-dos Vint-e-setena_leigon (27) bintésséténo. Mon sartre es riche Ara qu’avém plan manjat, nos cal tornar sortir per crompar de vestiments e de sabatons (1). 2— Dintrem dins aqueste magasin, gd que vendon es plan solide. Aimarids pas aquelas caugaduras ? Son en cuar . (2) Semblan de bona qualitat mas me pareis- son pas a la darriéra méda. 5— Per la campanha, es gb que cal. E qual te ditz que son pas en avanca sus la novéla méda? L’an que ven, se tornaran far tan ponchudas benléu. 6— Per crompar una vésta, cresi_qu'aquel magasin es lo melhor. 7— Agacha aquela, amb de flors. Diriam una vesta color d’estiu. PRONONCIATION. — ritehé. 2 magadi, - 3 Kuér. - 4 sémblon / blou(n), - 5 kampanyo. 7 flous ~ diryan, cent vinte-tres 123 ‘MON TAILLEUR EST RICHE 1. Maintenant que nous avons bien mangé, il nous faut ressortir pour acheter des vétements et des chaussures, ~2. Entrons dans ‘ce magasin, ce qu’ils Vendent est trés solide. ~3, N’simeraistu ppas ces souliers ? ls sont en cuir. ~4. Ils ont lair (semblent) de bonne qualité mais ils ne me paraissent pas & la derniére mode. =5. Pour la campagne, c'est ce qu'il faut. Et qui te dit qu’ils ne sont pas en avance sur la prochaine (nowvelle) mode ? Lan prochain (qui vient) on les refera (ils se referont) peut-étre aussi pointus, -6. Pour acheter une veste, je crois que 2e magasin est le meilleur. —7. Regarde celle-a, avec des fleurs. On dirait une veste couleur dété. NOTES : (1) Sartre, var. saltre (Rg., Quercy). Toutefois, bien souvent, on entend'le gallicisme talhur. ‘YVestiment, var. vestit. Sabaton, syn. caugaduras; soliér est un gallicisme. (2) Cur, var. eudr. (3) Un paue pus corta , syn. un brigat, briat pus corta (Rg.); un bricon(e). LEICON 27 124 cent vinte-quatre 8 Aimi melhor Ia verda, a pas cap de flors mas es un pauc pus corta, fara pus jove (3). Jeu tanben, aimi mai que prengas la qu’a pas de flors, es pus simpla (4). 10— Quant vos devi, mossur? Quinze mila francs ; lo prétz me conven. Es mens car que fach sus mesura. Es aqué que mon, sartre es riche! 11— Aquela darridra frasa me rapéla quicdm ! 12— E ara, cal dintrar per manjar ¢ anar al liéch que deman matin, devém anar veire Joanon. = 10 moussu - kar. Exercice en limousin. — 1 Per que me puesche vestir, deve anar au talhor (1).- 2 Per que ieu sia brave, ‘chaptarai un costume nudu. - 3 Fau que puesche me n’anar avant la nuech, - 4 Voles qu’ane veire lo pepet? (2) 5 Vdle que puescham venir avant eu a sa maisoneta(8). - 6 Vou que prenham quauquaren per minjar (4). Pron. — 1 pér ké mé péché / poeché veyti, dévé na dou talyour. - 2 pér ké you / yaou syo bravé, tsataray un koustumé nydou. - $ fou ké péché / paxché mé nana avant lo né. - 4 voley kané veyré lou pépé? 5 vole ke pécham / peucham veni avan éou a so meyzounéto. - 6 vaou ke prégnam kaoukoré per mindza, cent vinte-cine 125 —8.Je préfére la verte, elle n’s pas du tout de fleurs mais elle est un peu plus courte, elle fera plus jeune. =8.Moi aussi, je préfére que tu prennes celle qui n’a pas de fleurs, elle est plus discréte (simple). -10. Combien vous dois-e, monsieur? — 15.000 francs; le prix me convient. Cest moins cher que fait sur mesure. Voild pourquoi (c'est gi que) mon tailleur est riche! —11.Cette dernitre phrase me rappelle ‘quelque chose ! -12. Et maintenant, il faut rentrer pour manger ct aller au lit (parce) que demain matin, nous devons aller voir «Jeanou». NOTES (suite) (A) Les verbes du 3éme groupe (finale en -e ou -er) ont leur subjonctif présent souvent formé avec -ga : (que) prenga, -gus, “#8, -gam, -gatz, -ganscf. lecon 12 note 2. En Limousin on dit renhe «que je prenne» etc. Aimar mai ou melhor «préférery. Faire, subjonctif présent : (que) faga, Toutefois on rencontre aussi (que) fasea, faga, Poder/pomre «pouvoir» : (que) pga, var. posca - Dans certains parlers, la finale de ces subj. est pron. -6 (fagué, etc) ‘Yous remarquez done deux formations : soit -ga, soit -sea, qui sont des variétés dialectales parfaitement acceptables (ainsi que leurs autres variantes). EXERCICE 1. Pour que je puisse me vat, je dois aller chez. Ie (au) tailleur. - Pour que je sois jli,jachéierai un costume neuf. —3. 1 faut ue je puisse partir avant la nuit 4, Veux-tu que jaille voir (le) «Pépé> ? Je veux que nous puissions parvenir avant lui d sa (jolie) ‘maisonette, 6. I veut que nous prenions quelque chose pour manger. (1) Puesche, lang. pdsca. Deve, var. de devi, présente aussi en lang 2) Voles, lang. vols. (3) Puescham , lang. poscam. Maison, syn. ling. ostal. (4) Prenham, lang. prengam. Quauquaren (comme en prov.), syn. lang. quicom. LEICON 27 126 cent vinte-sidis Vint-e-uechena leigon (28) Vous devez maintenant étre familiarisé avec Jes tournures propres a l’occitan : es aqud que/es per aqud que «c'est pour cette raison que»; ’'amic que-ne parli . Toutefois, on pourrait dize aussi : ont vos mostrarai coi je Yous montrerai>. Corcha «raccourci», dér. de méme sens corchidira (Rg.). (3) Oim est prononeé «oun, oul; var. dlme, olme, orme (lang); Sume (Prov.) Dér. olmat/-mac cormeau.; olmiéra, olmeda ), les pointes (d'une scieetc.)>. (4) Lo base cbois non coupé, forét» est différent sctuellement de bots cbois coupé, lequel est emprunté au francais. (5) Los pials (sing. 16 pial) signifie cles cheveux, la chevelures. Parfois le pluriel de pial est pialses (plur. redouble); syn, cles cheveux, a chevelures. sym opal PRONONCIATION. — bosk. 1 prépaowzi, - 2 kourtcho. - 8 oun. - 4 fuélyos - garrits - moplés. - 5 éspinta. LEICON 29 130 cent trenta 6— Pels pials, mas perqué? 7 Perqué los pials son totjorn un pauc graissuts. Aqud evita de se prene un topi- non de graissa. ‘Aquel d’aqui, es un sause ¢ aquel daila, un fraisse. Aqui un vérnhe, es un boés que poirls pas dins l'aiga. Es aqud que se met dins las fondacions d’ostals ¢ de gléisas ; la de Sant-Africa es aital bastida sus de vernhas (6). 9— Gaitat-me plan lo grés, es un noguier. Pel menusiér, es lo rei dels arbres. Son bods ¢s pas tan solide que lo del garric, mas es forca mai polit, que son gran es plan fin ; es de bon trabalhar. 10— Malurosament, se’n copét talament que ne demara pas gaire. Pels mables, s'em- plega tanben de ceriér. Es pas de bon trabalhar perqué espeta, mas sa color roja ¢ la finessa del gran lo fan de cops aimar melhor que lo noguiér. 11— Las cadiéras son sovent fachas amb de fau. = 7 toupineu, - 8 saouzé - frayssé - bérnyé - pouyris- bérnyas. - 9 gra. - 10 séryé. - 11 kadyé- ros ~ faou. cent tcenta un 131 ~6.Dans (pu) es cheveux, mais pourquoi 7 —7. Farce que ls cheveux sont toujours un peu gras. Cala vite de prendre avec sl (dese prendre) Un petit pot de graise, “8. Celts, est un sui tc, n Bene No dase tua begin ourit pas dans Tea, Pour cote raion (est qq! 0 Given met) dans ls Tondations Ges maison ef des lar celle de Saint-Affrique est batie ainsi sur de 'aulne. ~9, Regardez (mod) bien le gros, Pest un noyer. Pour le menus, est le rol des arbres. Son bols est moins solide que celui du cine, mais i fst beaticoup pls oli eause de son gain (que son pain et) ‘trés fin; il est facile & (de bon) travailler. -10. Malheureusement, on en a tellement coupé (il s'en est coupé) qu'il n’en reste Presque pls, Pour les meubles,on emplote aus! da easier Meat ps facile & (pas de bon) trvaler parce ul 6late, mais a coulotr rouge ot fines do son rain e font parfow préfeet a noyer. “It; Las chaises sont souvent fates avec au hetre NOTES (suite) (6) Lo vérnhe est «I’aulney alors que lo vernhis ale bois (coupé) de l'aulne». Vérnhe, var. vera, st ce Po LEIGON 29 132 cent trenta dos 12— Goma o vesétz, los émes coneisson plan las qualitats los defauts dels arbres. 13— E lo pibol, a qué servis ? 14— Lo pibol, sen fa sovent de doélas, de detrasses de mobles ; se patina pas coma lo noguier o lo ceriér, mas se cussona pas, sustot s'es borrut (7). 15— Coma lo temps passa en parlant, arribam a l'ostal de Joanon. = 14 kussouno, Exercice en limousin. — 1 Los muebles son fachs emb lo bois daus aubres dau pais, mai que mai emb dau rdure, dau nogier ¢ dau cirier (1). - 2 Dins lo temps, se fasid dau beu e dau solide. - 3 Se copam pas un aubre quora se deu iar, son bois se cusso- naré. - 4 De tots los aubres, lo mai solide es lo jarric que frdja tot suau dins los terrens rocalhés, (2). - 8 Per i pincar un claveu o una tacha, fau tustar {rt € mai d'un cp. Pron, — 1 lou meubley soun fa ém lou bouey doow aoubrey deou payi, may ke may ém doou roouré, ddou noudzyé e daou siryé. - 2 din lou tém, sb fazyo doou béou @ doou soulide. - 3 sé Koupam pa un aoubré kouro sé déou fa, soun bouey sé kussounaro. - 4 dé tou lou aoubrey, lou may soulidé ey lou dzari ké frodzo / freudzo tow syaou din lou terrén roukalyou. - 5 pér i pinka un Klavéou ou uno tatso, foou tuta for. cent trenta tres 133, =12. Comme vous le voyez, les hommes connaissent bien les qualités et les défauts des arbres. ~13. Et le peuplier, & quoi sertil? -14. Le peuplier, on en fait (il s'en fait) souvent des planches de voliges, des dos de meubles; il ne se patine pas ‘comme le noyer ou le cerisier, mais il n'est pas attaqué par le ver, surtout s'il est «bourruy (couvert de cbourre», de duvet). 15. Comme le temps passe en parlant, nous arrivons chez «Teanous (2 la maison de «Jeanou»). NOTES (suite) (7) Cusson «ver du bois», var. cosson, quisson, quesson; doit ‘cussonar, cossonar, quissonar ou quessonar «ronger, en parlant des vers du bois, des insectes»; cusson, sens dérivé, «avare>. 1. Les meubles sont faits avec le bois des arbres du pays, surtout avec du chéne, du noyer et du cerisier. —2. Autrefois (ans le temps), on faisait du beau et du solide. —3. 81 l'on ne coupe pas un arbre quand cela doit se faire, son bois sera attaqué par les vers du bois. ~4. De tous les arbres, le plus solide c'est le chéne qui pousse doucement dans les’ terrains rocailleux, 5. Pour y enfoncer un clou ou une «tatehe» (gros clou & téte carrée), il faut frapper fort et plus d'une foi NOTES : (1) Mueble, lang. mable. Bois, oi — se prononce -ouey. ‘Nogier, lang. noguiér. Beu, lang. ba (1 final =-u en limousin). ©) farrc, ling. gare Ga- nord-occitan = gx lang). Froja/fniejasyn. long. but cris. ) Pintar, syn lang. espintar. Claveu, lang. claval (ct cidessus beu). LEICON 29 134 cent trenta quatre Trentena_leigon (30) Lo brave Joanon, sa baria e sos mobles 1— Adieu, Joanon ; soi vengut amb los amics del Nord que te parléri. Veném veire ta baria ¢ tos mébles (1). Alara, se compreni plan, sétz pas ‘venguts que per veire mos mdbles ancians ? Mas non, Joanon; sém venguts veire d’antiquitats regionalas ¢ coma as_pas encara mai de cent ans, sm pas venguts per tu, qu’és pas encara una antiquitat ! Bon, ¢ ben aqud m’empachara pas de beure amb la joventut. Aladonc tw, Gui- Ihém, qu’as pas pus de vint ans, auras pas que d’aiga. Aqud taprendra a far lo degor- dit ! (2) 5— D’aiga, mas me vols tuar, Joanon! 6— Mas non, Guilhém, teni trop a ta vida. 7— Alara, me balhésses pas d’aiga, mas d'aigar- dent (3). PRONONCIATION. — djanou, 4 émpatchara- béouré - aygo. - 7 balyéssés. cent trenta cine 135 LE BRAVE «JEANOU>, SA FERME ET SES MEUBLES. 1. Bonjour, «Jeanoup; je suis venu avec les amis du Nord dont (que) je tai parié (parlai). Nous venons voir ta ferme et tes meubles. ~2. Alors, si je comprends bien, vous n’étes venus que pour voir mes meubles anciens ? —3. Mais non, «Jeanouy; nous sommes venus pour voir des antiquités régionales et comme tu n'as pas encore plus de 100 ans, nous ne sommes pas venus pour foigpuisque tu n’es pas encore une antiquité ! ~4. Bon, et bien cel! rie m’empéchera pas de boire avec la jeunesse. Done toi, «Guilhem», comme (que) tu n’as pas plus de 20 ans, tu n’auras que de Teau. Ca t'apprendra a faire le malin ! ~S. De eau, mais veux me tuer, «Jeanou» ! 6. Mais non, «Guilhemp; je tiens trop a ta vie. 7. Alors, ne me donne surtout pas de eau, mais de eau de vie. NOTES : (1) Bara termes, sym bra efeoe, métsiin mas cfrme, 2) Ta joventut «jeunesse» signfie pl nes» alors que jovenga indique le «fat jovenca? «Od est ma jeunesse» ? ; aqui ia de joventut «ici, il y 2 de ia jeunesse». Joventut var. joventura (Prov.). On entend parfois, la place de joventut ou de jovenga, le mot junessa qui ‘est emprunté au frangais. (3) Le subjonctif imparfait sert @’impératif d’insistance. Parles pas (subj. présent) signifie «ne parle pas»; parlesses pas( subj. Iimparfait)signifie cet surtout ne parle pas>. Noubliez pas que Timpératif négati «ne..pas» est formé a Paide du subjonctfs en occitan. Le subj. imparfait est d'emploi régulier en occitan, pour respecter Ja concordance des temps (bien connue en aicen francais). En frangais moderne on dra tes pew il faudrat que fe vingse. Cela serait affecté. Seue la troisiéme persoane, il feudrait quit vine est. parfois employée, En occitan, il faut done TOUJOURS respecter cette concordance des temps. On dia ainsi: ealdrié que venguésse/2si, -guésses, -guéssel gues -guessem (ou guessiam en Provence), guéssetz (ou -guessiatz en Provence), -guéssen/-ésson, LEICON 30 136 cent trenta sibis 8— Te! Vas aqui ton riquiqui coquin ; amb ta maissa, te’n sortisses totjorn, pintai- ras (4). 9— Caldrid que sachésse se sétz venguts per veire ma boria e de mdbles o per beure un cp? Pel moment, vesi pas que de gargantas que « badan ». Venétz amb ieu, anam veire lo bestial (5). 10— Vesétz las vacas dins la prada, n'ai pas que tres ara. La de drecha m’a vedelat. Fau pusléu la cabra dempuéi un parelh d’ans (6). 11— Té! Me semblava que la fasiés dempuei mai longtemps ! 12— A tw cabrassa! Quanta lenga qu’as, mon paure Guilhem ! (7) 13— Dins lo temps, aviai de pores ¢ de truéjas. Mas la femna trapat que sentissid trop missant, Avidi de budus tanben, per lau- rar, € qualques fedas. Vendéri tot (8). 14— E lo pardt, I'as encara ? (9) = 8 koukl - maisso. - 9 kaldryo - qu’agatchon. - 10 bédélat. - 18 port)s - truédjos. cent trenta sit 137 -8. Tiens, le voici ton ariquiquin (petit vere dalcoo!) coguin | Avec ta wblague>. tu t'en Sors toujours, iviogne. ~9. 11 faudrait que je sache (susse) si vous étes venus pour voir ma ferme et des meubles ou pour boire un coup ? Pout le moment, je ne vois que des gosiers qui xbadent>. Suivez-moi (Venez avec moi), nous allons voir les animaux (le bétail). ~10. Vous yovez Jes vaches dans la prairie, je n’en ai que trois maintenant. Celle de droite (m’) a vele. Pléve plutot des chévres Ge fais plutst la chévre) depuis deux ans (une paire dans). —I1.Tiens, il me Semblait que tu la faisais depuis plus longtemps | ~12, Grosse (ou vilaine) chévre toimeme ! Quelle langue (que) tu as, mon pauvre , pintairis xivrogne»; as (suf. péjorati). On Ait aussi ibronhe mais ce terme est un emprunt au francs. ‘lvreo so dit ébri. Familiérement, on dit bandat ou pintat, mots fréquents dans le francais Occitan : wil ese bande, pinté> (es bandat, pintat). (5) Sachésse, var. saupésse,sapiésse, sabasse. Tei, on pourrait dire aussi: caldria saber «il faudrait savoir. Badar cregarder bouche bée», cbader» en fr. du «Midi». (6) Vedal «veau> (pron. bEou budal en Lang); 11 veddla «la sénisse>. (7) Cabrassa: cabra cchévrey avec le suf. (fm, ici) -assa, péjoratif. (8) Trugja, var. trucia, trdjas syn. maura, (9) Part ‘ou perdt ‘ qui consiste A foncer Pun vers l'autre téte baissée et & se ctrucar> (cogner la t8te) comme le font les béliers qui se battant; pardt, syn. aret, marce/arrans un ‘ruc «un coup, une ecchymosey, différent de true «mont» LEICON 30 138 cent trenta uéch 15— Lo teni estacat, qu’es dangeirés lo bogre : pensa pas qu’a trucar (10). 16— E ara, dintrem a Tostal Exercice en limousin. — 1 Joanton aima los braves muebles ancians (1). - 2 Mos amics lo volen anar veire (2). - 3 Guilhem tba que Vaiga rolha los budeus, € que fau beure dau vin per se portar plan (3).- 4A la campanha, ofren la gota; n'i a que son famosas (4). - 5 Ia mas los monges per ne'n far de melhoras -6 Una gobeletada de bon vin fai lo jorn plasent ¢ fin (5). Pron. — 1 dzantou éymo lou bravey mesbléy ansyan. - 2 mou(-z-)ami lou volén na veyré. - 3 guilyem trobo ke Yaygo roulyo lou budéou / budee, @ ké fou béoure / bere dou vi pér sé pourta plo. - 4 2 lo kampanyo, oufrén lo gouto; nya ke soun famouza. - 5 ya ma lou moundzéy per nén fa dé mélyoura, - 6 uno groubélétado dé boun vi fay lou dzour plazén é fi, cent trenta ndu 139 ecoat (Re), elisa LEICON 30 a 140 cent quaranta ‘Trenta_unena leicon (81) Guilhém espért (1) 1— Vejam un pauc se Guilhém es tan fort coma o ditz ; mesclem un méble nou amb los vielhs. 2— Te! Guilhém, véni agachar mos mébles € nos mostrar ton saber (2). Sera léu fach Joanon! Aquel armari, a drecha, es tot nou (3). 4— Mas cossi diable I'as vist? Emai que sos- quéssi compreni pas! (4) 5— Es facil! Quand la copia es plan recenta, son boés es pas encara patinat ¢ es ressat plan sovent a la maquina (5) 6— E aqueste cabineton, qué ne pensas ? (6) 7— Un méble aital; lo podém considerar coma d’epdca Lois tretze, mas deu éstre del ségle détz ¢ uechen, pr'amor de sas fer- raduras (7). PRONONCIATION. — éspért. 1 béjan - dits - mople. - 2 sabé(x), - 3 noou. - 4 dyaplé. - 5 boués - maquino. - 6 kabinétou. cent quaranta un 141 «GUILHEM» EXPERT. 1. Yoyons un peu si «Guilhemy est aussi fort qu’ le dit; mélons tun meuble neuf aux (avee les) vieux. ~2. Tiens, «Guilhems, viens examiner mes meubles et nous montrer ton savoir. -3. Ce sera vite fait «eanou» ! Cette armoire, & droite, elle est toute neuve. —4.Mais comment diable V'as-tu vu? Bien que je réfléchisse je ne comprends pas! -S.Cest facile ! Quand la copie est ties récente, son bois n'est pas encore patiné et il est scié trés souvent a la machine. 6. Bt ce ccabinétou» (petite armoire régionale), qu’en pensestu? ~7.Un tel meuble (un meuble ainsi), nous pouvons (ou on peut) le considérer comme époque Louis XIII, mais il doit étre du XVilléme siecle ‘cause de ses ferrures. NOTES : (1) Espart cexpert>; var. espérs (Rg. eraphie savante expért. (Q) Mostrar «montrer»; montrar, que Pon entend parfois, est un zallicisme. La mostra cla montre, Pexposition». (3) Liu «bientdt», Ibu ou Ibudéu eviter. (4) Emai, var. amai bien quer est suivi du subjonctif imparfait. Comme exclama tion, amai signifie «ah oui, et comment !» : as vist ? -Amai! «atu fas vu? ~Et comment; Ah oui (que tx0p)!>. (4) Emai ou amai. (5) Facil, var. pariée facile. Ressar, ou ressegar (lang.); serra (Prov.)«scier». La escie» se dit donc a réssa, ot fa rességa; la sbrra (Prov); la Toba egrande scie de scieur de longo: Maquina, var. francisse machina, (6) Cabineton, diminuti de cabinet «buffet». Les «cabinetons> sont de petits buffets ou de petites armoires occitans, trés echerchés, en fr. d'Occitanie, mot trés employé : xregarde ce ‘ccabinétou> I G) Un moble atal «un tel meuble» est plus occitan qu'un tal moble. Pramor de <2 cause de (pour amour de)». Trés belle expression rappelant que famor «l'amour» est le moteur et la ison d’étre {ela civilisation occitane. Per amor/pr'amor dala soi aqui « ou «afin que» : li pari, pPamor que ‘venga «je lu parle, afin qu'elle vienne. LEICON 31 142 _ cent quaranta dos 8— Aladonc, Guilhém, i compreni pas res pus: Lois tretze moriguét en setze cents quaranta tres ; pr'aqud soi pas caluca !(8) 9— E vimagenas bensai que los estils mori- guéron amb los reis? Sabes pas que Lois quinze, que moriguét en détz-esét cents setanta cinc, faguét tornar moblar Ver- salhas en détz-e-sét cents quaranta cinc... en estil Lois setze ? (9) 10— Aital, Jos estils correspondon pas als renhes dels reis. Dins las provincias sustot, Vestil Lois wetze se contunhét fins al debut del ségle détze-ndu. Un méble qu’es pas d'epdca es un madble que copia un estil que se fasié pas pus (10). 11— Mas cossf se fa que los mébles ancians son tan polits e tan solides ? 12— Un odp éra, la qualitat comptava en pri- miér. Causissidn lo boés e tanben Vepaca de lo, copar. Aici, s‘esperava totjorn la luna viélha € unarbre se copava pas que se lo ndrd bufava ! Sens aqua, las plancas se cussonan. Daissavan secar lo boés avant de lo trabalhar (11). + 8 mouriguét. - 9 bés- say. - 10 sustout, - 12 kaouzissyon - kussounon. - ‘cent quasanta tres 143 8, Alors, «Guithem», je n'y comprends plus ren (pas rien plus): Louis Xill est mort (mourut) en 1643 ; je ne suis pourtant pas ctoguée> !-9.Et tu te figures (tu timagines) peut-étre que les Styles sont morts (moururent) avec les rois ? Tu re sais pas que Louis X¥, qui est mort (mourut) en 1775, @ fait it) remeubler Yersilles en 1745... en style Louis X¥1 2” ~10. Aint, ls styles ne correspondent pas aux rognes des rois, En province surtout, le Style Louis XIIL a continué (s'est continué) jusqu'au début du Xixbme siécle. Un meuble qui nest pas ¢ Epoque tun meuble nui copie un style qui ne se faisit plus. —11. Mais comment s fhitst que les meublesanciens sont si jols et si solides? “12, Autrefois, la qualité comptait avant tout (en premier). On choisissait (ils choisissaient) le bois, ainsi que T'epoque oi on le coupait (de le coupes). Ici, on attendait (il sattendait) toujours fa lume vieile et on ne coupait (se coupait) un arbre que si le (Gent du) nord soutflat !Sinon (sans cela), les planches prennent Te ver. On laissait (ils laissaient) sécher le bois avant de le travailler. var. fasquiri «j'ai fait, je fis» Sol fasquéres, fasquat..g autre var. fori etc. (10) Rei trois est parfois prononcé ré, (Toul). (QD) Bufar, var. bofar; bohar (Gase.) (9) Fagua LEICON 31 144 cent quaranta quatre 13— A Vora d’ara, i a pas que la quantitat ¢ la rendabilitat que comptan. Es aqud que gd que se fa uéi val pas un damne (12) 14— E ben Guilhém, és sabentas ; me riscarai pas pus a ensajar de ¢agantar ! (13) nae Exercice en limousin. — 1 Ia ren de pus brave qu'un mueble d'epaca (1). - 2 Sa patina e sa qua litat li balhan una arma. - 3 Faudrié pas creire qu'un estile moriguet emb-tun rei, - 4 Tot lo monde recercha auré daus muebles ancians, que podem ‘chaptar chas un antiquari, 0 b’etot un pelhaire (2). - 5 Los muebles los mai ancians datan de I'Edat-Meiana. Son gotiques, ¢ daus uns dps, mas rarament, iques. - 6 Se planhid pas lo bois, ‘a lepdc lanchas eran espessas (3) Pron. — ya ré dé pu brave k'un meublé d’époko. so patino @ so kalita li balyan un'armo. - 3 fooudryo pa kréyre k’un éstilé mourigué endun réy. - 4 tox lou moundé ressertso aouro deou meubley ansyan, ke poudém tsata tsa un antikari oubétou un pélyayré. - 5 lou meubley lou may ansyan datan dé Veda meéyano soun goutikey, @ doou- z-u-ko, ma raromén, roumanikey. - 6 sé planyo pa lou bouey, a Vepoko; la plantsa eran egpéssa, ccent quaranta cine 145 =13. De nos jours (A Theure daujourd"hui), seules la ‘quantité et la rentabilité comptent (il n'y @ que... qui comptent). Cest la raison pour laquelle (Cest ca que) ce qu’on fait aujourd'hui (se fait) ne vaut pas un pet de lapin (un juron). 14.Et bien «Guilhem», tu es drOlement savant; je ne me risquerai plus & essayer de jouer au plus fin avec toi (te duper)! NOTES (suite) (12) Damne «iuron» (de damnar . Damnejer ¢jurer souvent ou longuement ». (13) Sabentis . EXERCICE L.Il n'y arrien de plus joli qu'un meuble d'époque. ~2. Sa patine cf sa qualité lui donnent une ame. —3._l ne faudrait pas croire qu'un style est mort avec un roi —4. Tout le monde recherche maintenant des meubles anciens que nous pouvonsacheter chez tun antiquaire ou mémo un chiffonnier. ~S. Les meubles les plus anciens datent du Moyen Age. Ils sont gothiques et parfois, mais rarement, romans. 6. On ne «plaignait» pas le bois & ’époque (on mhésitait pas & mettre Ia quantité nécessaire); les planches Gtaient épaisses. NOTES : (2) La ren ou i a pas ren (comme en prov.), ang. res (2) Recercha, lang. recerca. Chas un, lang. en ed de. B'etot, syn. lang. tanben. . (3) Planchas, lang. plancas; syn. lim. las posts. LEICON 31 ——— A 146 cent quaranta sigis Trenta_dosena_leicon (32) Primiéra jornada a la boria © Becassina en cd dels Occitans Alara, madomaiséla la parisenca, aqud vos agrada las vacangas a la boria ? (1) Oc-ben ; Joanon es plan brave. Dempudi una semmana que soi aici, me’ soi plan regalada (2). Contatz-me un pauc la primiéra. jornada passada amb los amics. Se volétz; mas per ¢d qu’es la fésta, me'n vau vos contar e tanben vos jogar la péca que sferititolara : « Primiéra jornada a la campanha de « Francoise » la parisenca : dialdgue entre « Francoise » ¢ 1a boriéra » @) Bonjorn « Frangoise », avétz plan dor- mit? Avéwz aqui lo café amb un toston de burre ¢ de mél (4). Bonjorn madama la boriéra ; mas quanta ora es? cent quarenta sét 147 PREMIERE JOURNEE A LA FERME DE FRANCOISE ou BECASSINE CHEZ LES OCCITANS. 1. Alors, mademoiselle la parisienne, ga vous plait les vacances & la ferme? —2. Oui, vraiment; «Jeanouy est trés gentil. Depuis tune semaine que je suis ici, je me suis bien «régalée>. =3.Racontez-moi un peu votre (la) premitre journée passée avec nos (les) amis. ~4, i vous voulez; mais comme c'est la féte, je (m’en) vais vous raconter et aussi vous jouer la piéce intitulée (qui sintitulera) : «Premigre journée & la campagne de Frangoise la parisienne; dialogue entre Francoise et la fermiére». ~5. Bon- jour, Frangoise, vous avez bien dormi? Voila (Vous avez ici) votre (Ie) café avec une tartine de beurre et de miel. ~6. Bonjour madame la fermiére; mais quelle heure est-il ? wee PRONONCIATION. — boryo. 1 madoumaysélo. - 2 oppé. - 4 bouléts - bouryéro. - 5 kafe. NOTES : (1) Parisene(a) est la forme occitane, La var. parisidn(a) que Yon centend parfois, est francisée. dar «plaire», syn. convenir. (BBeben on empoic aus ben plan, deen ast (3) Le titre se dit en occitan lo titol; titolar «titrer»; entitolar ‘cintituler», var. savante intitular. Frangoise se dit en occitan Francesa Comme la personne est frangaise et non occitane, son prénom frangais est ccnservé. Dialdgue «dialogue», var. savante dialdg; une causerie, une conversation (plut6t longue) se dira un parladis; parladissa «trés longue conversation (fém. aug.) (4) Toston ctartinen var. tdsta (Quercy); tostet (Prov.); syn, lesea/tisea. LEICON 32 a 148 cent quaranta uéch 7- is oras manca un quart: ia bel brie que lo solelh lusis. Es ora de se levar. Liame es ja pels camps e las béstias espe- ran ; las cal apasturar (5). Que farem puéi? Anarem dalhar la lusérna ? (6) Pensatz-vos ; amb las maquinas, los mes se'n tiraran ben tot sols! Nosautres, pre- pararem lo manjar ; ausiguéri a la radio una receta que me sembla famosa; la pizza a l'occitana, amb de cambajon e de rocafort ! (7) 10— Anarem al mens far la bugada al riu ? 11— I pensatz pas! La lavadoira fara la bugada melhor ¢ pus léu. Mas perqué me disétz aqué? Anatz totjorn lavar la farda a Seina a Paris ?(8) ee 7 briow - pés kan(t)s, - 8 apuéy. - 10 riow. - 11 labadouyro - farda séyn(o) a paris, cent quaranta ndu 149 -1.ix heures moins le (manque un) quart: y a beau temps que Te soll brie, Cest Theure de se kver. Mon mari (Phomime) est deja aux (par es)-champs ot les betes attendent; fat les soir “El que feroneaous ensuite. Ironeaaus fauchet la hzetne . Be ora (et non et Tora) den; cette Gemite expression signiie aust ll est (pus que) temps de Era oma de parti il Stat (plus qu) temps de pati Say var dg infucoée par fe rang (Daas, syn. separ. Toutetoi ‘tuucher® sepa sgite emotsonner>. Dana iaivsrn aug Lusérna, va. aus, suid, . Gy Ausir centendre> syn, entendre entenddi ou entendigus ‘fal entendu, entendss. (@) La frda, yo inge a fara siti aussi cles habits. LEIGON 32 od Yon dit dathar pour

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