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Poemes Radins 7
Poemes Radins 7
des fourmis
radines
~ 2010 ~
Ivresse
De ce jour je me souviens
Il faisait un temps de chien
J'errai en de vague rêveries
Demain c'est sûr je m'enfuis
L'air de rien
Voilà que ce fichu chien
Ce vieux roquet
Mon briquet a tiapé.
Le voici aussi rogné
Qu'un vieux calendrier
Traînant dans la boue
Sur une grille d'égout.
M o n jume au
De z'hom
un clochard avait froid et faim
devant un restaurant il tendait la main
il rêvait de champs de blé
mais il ne voyait que son reflet
dans le ciel il aperçut une mouette
et il vit la mer dans sa tête
lui qui n’avait rien
rêvait d’un bout de pain
Caréli
De restos
en cœur
de rangs
en cage
j'enrage
de naître
en être
de sang
en vains
efforts
de vivre
non ivre
un monde
qu'inonde
la rancœur
et la peur
Careli
.
Caréli
Chaque soir, chez gros hibou
Maraude un renard
Qui vient faire joujou
A l’abri des regards
Avec ses poules et ses lapins.
C’est rageant qu’il dérobe
Ses œufs avant l’aube
Et qu’il commette ses larcins
En semblant se railler.
Mais elle veille et piège
Ce goupil qui fait le siège
De son poulailler.
Un jour, elle va l’aura
Ce voleur rusé
Qui s’est bien amusé.
C’est elle qui gagnera
Groshibou
j'ai failli l'oublier le renard
ce gros malin
roublard
ce vieux coquin
mais un de ces jours
peut être demain
sera son dernier tour
sonnera sa fin
mais en attendant
assez pour ce soir
je vais doucement
filer dans le noir
sous mon édredon
aller au plumard
avec mes chatons
je suis en retard
Bécassine
L'était un papy de bon tempérament
Qui volait très allègrement
D'un message prestement à l'autre
Pas autruche, ni fan de pâtre nôtre
Prit son élan pour plonger
D'un salto avant sans s'inonder
En ce lieu de tumulte
Il fit voir comment culbuter
Celui qui, toute honte avalée
Ose lui crier "haro" le baudet
Caréli
Je poétise allègrement
Et les mots viennent facilement
Je m’exprime légèrement
Quand je le fais en rimant.
Bécassine
Il était une fois, des fois
Autre fois, ma foi je le crois,
À foison, poussés du norois
Poissons aux foies d’airain
Comme en foire aux saints
Succombaient en l’étouffoir
Telle foule pressée au hâloir
Souvenirs
Te souviens-tu, j’étais encor’ fillette
C’était un magnifique jour de fête
On avait poussé les volets à l’espagnolette
Nous buvions et mangions une galette.
Destin
Elle s’est retrouvée seul sur le quai
Valise à la main par un matin chagrin
En partance vers un improbable destin
De n’être qu’un caillou, un objet
Mythique
S’endormir dans une forêt enchanteresse
Et croire au sortir d’un rêve éthylique
Avoir fait une rencontre mythique
Avoir vu les dieux et les déesses
Danser dans une forêt en train de reverdir.
Le printemps donne de ces songes.
Mais c’est le temps qui les ronge
Cause l’oubli qui les fait déguerpir.
Dans des siècles reculés.
Il y avait des faunes et des sirènes
Qui jouaient avec les humaines
Et festoyaient sur des autels maculés.
Ils ont, depuis longtemps, disparu
Laissant place au scepticisme
De cette nuit-là, je préfère l’onirisme
Dans lequel ils ont réapparu.
Caréli :
Pas sérieux
Je veux vous parler d’un quidam
Qui se voulait le plus grand
M’appelait m’dam,
Se prenait pour un géant
Vous racontait être le meilleur,
Vous racontait des galéjades
Avec son air railleur
C’n’était que des salades
Caréli
Je cale, ma barque fait escale
C’est mal, mes rimes sont bancales
Ma muse se fait la malle.
J’aborde au port
J’ai fort à faire, j’écris avec effort
J’ai encor’ perdu le nord
Dududu
Topes là !
D e taupe natif
le regard vif
sur l'cailloux
de tif point du tout
Elle galiérise à tout va sur la pelouse
foin des monticules,
elle dresse son édicule.
nul rai de soleil ne perce
pour y mener son commerce;
point de lunettes n'a besoin.
le flair lui dicte le chemin
et d'une oreille avertie
le vermisseau elle suit.
Son territoire c'est l'expansion!
tôt matin fait le planning
de ses futures acquisition.
les racines lui sont bénignes,
à grands coups de griffes
elle vous essarte une panoplie
de ces ronces qui vous griffent.
joyeusement déplace comme on rit
des bannées de déblais en vitesse
c'est que notre demoiselle
est une grande travailleuse
de bonne heure elle vous creuse
des hectares comme carrousel
Et si vous décidiez un beau jour
de mettre terme à ce labour
sachez que là seulement commencent
les vrais ennuis de cette suffisance....
Dududu
Juju
Renaissance
T
out doucement, par le temps qui coule
On déroule son corps fatigué
La vie nous pousse et nous roule
Dans un long vide affecté
Quand des moments de peine
Nous isole dans nos pleurs
Nos angoisses ne tiennent
Qu’au fil de longues heures
Quand, d’un regard, d’un mot
D’une main tendue
Notre cœur est en renouveau
Il bat jusqu'à en être ému
Quand le long tunnel s’évanouit
Pour laisser se glisser un soleil
Dans le bout de cette longue nuit
Qui nous semblait éternel
Regarde comme c’est beau
Sent les odeurs du printemps
Tout est renouveau
Laisse le temps au temps
D’une armure de guerrier
On enfouit les sentiments
Les armes déposées
Laissent entrevoir l’humain
Quand un sourire ébahi
Esquisse une joie
C’est le moment de trêve
Tout est en harmonie
Juju
Gateuxrigolo
R
Bécassine
ien de ton amour
Pour me dire des acrostiches,
Nichts !
Me déclarer j'en suis baba,
Nada !
Devenir ma beauté étoilée,
Niente !
D'amour et de swing,
Nothing !
Car d'un sourire, tu fais la nique
Nimic !
Et....
De ton cœur sous ton sein
Rien !
Groshibou
U
Sybille
ne croisière
Au pays de la poésie
Ce n'est pas une hérésie
Mais une réalité printanière
Au pays des fourmis
Affalées sur des tatamis
C
Caréli
'est mon vieux chien qui dort
Aplati, au coin du feu,
Il a clos ses bons yeux d'or
Rassuré et heureux.
Il rêve, je le vois, sa truffe frémit,
Ses pattes s'agitent.
Parfois il soupire, gémit.
Dans ses songes il court, vite,
Derrière une proie odorante
Qui l'entraîne loin de la maison,
Course vivifiante
Sous de vertes frondaisons.
Je retiens une caresse,
Le laisse à son sommeil,
Ses souvenirs de jeunesse.
Je crains son réveil,
Qu'il ouvre ses bons yeux d'or
Me regarde avec tant d'amour,
Me demande d'aller dehors,
Que je le porte, poids lourd
A mon corps, à mon cœur.
La vieillesse le cloue auprès de moi
Il n'en garde aucune rancœur
D'être si loin de ses bois.
Je lui ai promis, que pour son dernier voyage
Je serai près de lui
L'accompagnant jusqu'à l'autre rivage
Jusqu'à ce que dans yeux d'or, tombe la nuit.
m
Gateuxrigolo
on chat dort comme un pacha
affalé sur son coussin
il a oublier de faire son malin
de temps en temps
il montre les dents
faut voir comme il sourit
à croire qu'il court après une souris
sa douce respiration
entourée de ronron
me donne inspiration
et calme ma dépression
Caréli :
Alexandrin
S oir de patinage
Hier, j’espérais vivre un rêve
mais, la parole de Nelson ignore la trêve.
Je croyais naïvement que le patinage,
du mouvement et de la musique, scellait le mariage.
Mais d’Annick, Philippe et Nelson,
il a fallu, sans du tout perdre la raison,
subir le continuel et insensé babillage.
A ma plus grande et profonde rage,
sur les mesures harmonieuses d’un violon,
j’ai dû, navrée, écouter les longues péroraisons
d’un sinistre raseur, qui sans répit
a réussi à couvrir les mélodies de son débit.
Glosant sur les femmes, leur physique,
ne se préoccupant que de leur plastique,
en bref, réduisant ces dernières
à la seule forme de leur derrière.
Comment ont-ils osé tout ravager ?
Faudra-t-il attendre qu’ils soient trop âgés
pour sévir sur les ondes et dans nos demeures ?
À moins que centenaires, ils ne meurent
accroché à leurs micros sonores,
nous assourdissant encore et encore,
jusqu’à la dernière minute de leur existence
nous gâchant le patinage de leur «science» ?
Je réclame un référendum,
que le peuple dise le sort de ces hommes,
qu’à défaut de couper les têtes, on coupe l’antenne,
reléguant ces bavards du devant de la scène
à un douillet petit placard,
bien loin de nos oreilles et nos regards.
Juju