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Poèmes

des fourmis
radines
~ 2010 ~
Ivresse

De ce jour je me souviens
Il faisait un temps de chien
J'errai en de vague rêveries
Demain c'est sûr je m'enfuis

Je pars loin de ses relents d'égouts


Qui me poursuivent, jusqu'au bout
De la nuit, et de mes songes
Qu'ai-je à faire d'autre qui ne me ronge

Au dire du calendrier, le jour qui vient,


Jour de liesse, on se doit d'y être serein
Moi ce sera du vin que je tirerai ma liesse
Que je ne puise qu'en ce sournois xérès

De képis, oncs à l'horizon,


À m'interdire le divin poison.
Seuls mes remords me jaugent,
De leurs poids ils me jugent

Je bats le briquet, lentement


Du fond de mon ivresse
J'émerge et me remets.
Qu'ai-je fait ma princesse?
bab

L'air de rien
Voilà que ce fichu chien
Ce vieux roquet
Mon briquet a tiapé.
Le voici aussi rogné
Qu'un vieux calendrier
Traînant dans la boue
Sur une grille d'égout.

Que me vaut ce malheur


Plus aucune lueur
Dans le noir je suis
Tel un crane sous un képi.
Pattouf
Roulé en boule sur le sol sous un cyprès
Dans le chenil assourdissant le petit chien se tait
Les grand yeux curieux
C’est un briquet tout rond tout frisé brun foncé
La bourre de ses long poils fait
Des amas gris sales terreux.
À l’arrière de la voiture, il a si chaud
Qu'on s’arrête au bord d’un point d’eau
Au lieu de boire, il plonge, ravi
En sortant de l’eau il est efflanqué amaigri
Il semble sortir d’un égout.
Il s’ébroue nous maculant de boue.
C’est ainsi qu’a débuté cette aventure
Le petit chien si calme sous son résineux
Fut un compagnon très enjoué et facétieux
Qui ne pensait qu’à vagabonder dans la nature
Qu’à courser le facteur en képi
Venu nous apporter le calendrier
Gro s hibou

Ç a dev ait être un s oir


O u peut être une nuit
S ur m on vieux c a n a pé
Je m e s ui s endor mie
C 'ét ait a prè s une beuverie
J' ai c ru voir d'une plaque d'é g out
S o rtir un vieux k épi
L e te mp s était doux
J e m e s ui s levée
Titub ant d an s le noir
J' ai pri s m on briquet
J e voulai s s a v oir
L or s que j'ai allu mé
L e s c hien s de la nuit
S e s o nt mi s à a boyer
E t je m e s ui s a s s o upie
E t derrière le c alendrier
A hurie j'ai c ru voir
L e s c hien s enra g é s
Di s p araitre d an s le noir
Laurie

Rappelle-toi, les champs de blé


De notre enfance, de toi, j'ai gardé
L'éclat magique de notre amitié
Les cris des mouettes émerveillées
Nos promenades dans les prés
Nos restaurants de fins d'années
Tout cela, dans mon cœur je l'ai gardé
Te souviens tu cher Amour Amitié
De ce clochard tant désespéré
Que nous invitions parfois à manger
Pour avec lui, ensemble partager
Bécassine

M o n jume au

J’av ai s un jume au qui m e re s s e m bl ait


Ta nt, qu’à être lui je m’a mu s ai s
S a n s m ê m e qu’il le s a c h e
J e lui jouai s de s tour s pot a che s

E n m e c a c h a nt, a u x belle s cy cli ste s


Je fai s ai s le c o up du pneu qui fait p s chitt
M o n frère non-loin s e fai s ait hou s piller
Ét a nt du tournevi s le m al andrin dé si gné

D’un h a m bur g er nou s fai sion s p aire


À lui le p ain, à m oi p âté de c h aire
Lui c’était le c a ndide m oi le v ant ard
D e s deux qui s era le plu s veinard ?

À l’aube de notre vie a dulte


S é p aré s nou s étion s c o m m e lié s
C e que fai s ait l’un l’autre l’av ait pen s é
D’une s i m ple pen s é e nou s fai sion s la c ulbute

D’au cun nou s traitaient en pot-de-c olle


À nou s voir m ê m e loin toujour s s i pro che
Q uel avenir eu s si on s nou s tiré de no s po che s
Q ue c elui d’être toujour s à la m ê m e é c ole
Gateuxrigolo

À mon âge rien de tel qu’une promenade sur la plage


à la place du vent dans les couettes,
je n’entend que le chant des mouettes. Je ne suis plus
une petite fille à qui l’on peut lire la belle et le
clochard. Je suis de celles que l’on invite au
restaurant ou faire un tour dans les champs de blé
Mais je me plais à rêver en regardant mon reflet dans
l’eau
Qu’un jour mon prince viendra m’enlever

De z'hom
un clochard avait froid et faim
devant un restaurant il tendait la main
il rêvait de champs de blé
mais il ne voyait que son reflet
dans le ciel il aperçut une mouette
et il vit la mer dans sa tête
lui qui n’avait rien
rêvait d’un bout de pain
Caréli

Moi je fais des vers de mirliton.


J’ignore tout de la métrique,
Suis nulle en arithmétique,
Préfère manger des bonbons
Que fatiguer mes neurones.
Je joue avec mon chien,
Fais des touts petits riens.
Vrai, je ne suis pas bonne
Aux choses sérieuses.
Je bats le briquet
Quand fait frisquet.
Je préfère être heureuse,
Me blottir au coin du feu
Loin des bruits, du dégoût,
Loin des bouches d’égout
Oublier ce qu’est affreux
Oublier le temps des calendriers.
Je grignote, je rêvasse
Loin du temps qui passe
Loin des hommes en képi, fous à lier,
Suis bien chez moi,
Et chez moi, c’est chez toi.
gateuxrigolo (celui de ma fille)

Je voudrais tant être un ange pour arracher une


étoile
Et l'accrocher dans ton cœur pour que tu brilles
de Mille feux.
Je voudrais tant être une peluche pour te
rassurer
Et te protéger des cauchemars.
Je voudrais tant être la lune pour pouvoir te
Regarder dormir paisiblement.
Je voudrais tant être un chat pour te faire plein
de Câlins
Et dormir dans tes bras.
Je voudrais tant te serrer dans mes bras
Et te dire que tout va bien se passer.
Je voudrais tant m'enlever le cœur
Et le couper en morceaux pour t'en donner une
part.
Je voudrais tant tout cela mais une paroi de verre
M'en empêche.
Je suis enfermée et impuissante.
Je suis désolée..
Careli
J’allais à bicyclette
Chantant à tue-tête
Les yeux dans les étoiles,
Fallait bien que je m’étale.
À regarder les astres,
Réussir un beau désastre:
Les muscles jumeaux déchirés
Mon vélo: expiré !
Même le roi du tournevis
Ne pourra récupérer toutes les vis.
Même le plus grand pot de colle
Ne réparera mon épaule.
Griffée, dépenaillée, cheveux en pétard
J’allais dans un petit café noir
Chercher un peu de réconfort
Avais-je raison, ou tort ?
J’avalais aussi un hamburger
Qui me donna mal au cœur.
Moralité : A regarder les étoiles,
Je finis à l’hôpital !
Groshibou

Tout au fond de la nuit


La lune blafarde
Sans état d'esprit
Froidement me regarde
Et, bien au chaud sous ma couette
Je pense aux temps enfuis
Où, partant à bicyclette
Je parcourrai la nuit
Avec pour tout bagage
Un tournevis, un hamburger
Continuant mon voyage
Et surmontant ma peur
Je sais bien, je suis un peu folle
Je travaille du chapeau
J'ai perdu mon pot de colle
Allez je repars au dodo
Et pour finir cette contine
J'ai oublié les jumeaux
Pardonne moi bécassine
Je travaille du chapeau
Restos

De restos
en cœur
de rangs
en cage
j'enrage
de naître
en être
de sang
en vains
efforts
de vivre
non ivre
un monde
qu'inonde
la rancœur
et la peur
Careli

Vieille dame indigne

Quand je serai bien vieille


Je veux être une vieille dame indigne
Du genre qui s’enivre du jus de la treille.
Riant à l’ombre de ma vigne
Je regarderai tous ces petits jeunes
Sérieux, comme jamais je ne l’ai été
Comme des ermites en plein jeûne
Ne connaissant rien de la gaieté
Tout expliquer à l’envie, gloser
M’expliquer tout et rien.
Ignorant la beauté de la rosée,
Et la folie d’un jeune chien.
Et je me souviendrai de mes vingt ans
De la chaleur du printemps.
Comme on dit : C’était le bon temps
Je n’en regretterai pas un instant.
De Bécassine Jojo
C’est un gentil jojo, tout le jour
Il se prend pour le roi, le héros
De la cité, du bitume, du caniveau.
En deux temps il vous joue un tour

J’aime le voir faisant ses embrouilles.


Un jour, l’air de rien il dégotte en douce
Des larousses comme s’il en pousse
Des dicos pourquoi ? Ben, la tambouille !

Me dit-il, de son air de ne pas y toucher


«La cass ‘trole, et ben j’suis trop p’tit…
Les ‘la rousse’, c’est qu’j’suis trop rikiki »
Le flegme, il ne connait pas, juste écorché

je le vis, une autre fois, arriver


Comme un dératé, le feu quelque part
C’est sûr, ou bien un train de retard.
Atterrit, en un virage serré, sur le nez.

Chouinant à vous en fendre l’âme,


En chapelet se mit à dégoiser
Une suite de gros mots osés
Devant les passants qui s’exclament

Sur ses talons, les bleus, la maréchaussée


Viennent pour lui mettre les poussets
C’est que notre hardi, plutôt gonflé
D’un plantigrade c’est pris d’amitié.

La veille au soir, sans concertation


Pris la direction du parc zoologique
Prestement escalade, une gymnastique,
Les grilles de cette vaste prison.

Et libère en un tour de main


De leur ‘Eden’ ours et oursons
Qui s’enfuient tels démons
Sans même penser à demain

Nos amis pandores ne surent


Ni ne virent quoi, ni comment
Le rusé, bravement en se jouant,
Faussa une compagnie d’azur
careli

A la naissance que reçoit-on en


héritage ?
Peut-être la poursuite d’un objectif,
Parfois le goût du partage
Ou bien le goût léger, furtif,
Pour le bonheur, sentiment qui enivre
Fait oublier le rire grinçant
De ces râleurs qui ne veulent vivre
Que semblables au bruit de la craie, crissant,
Sur le tableau de leurs désirs ratés,
Passant leur triste vie à cuver
Leur vie amère et frelatée.
A eux je dis, videz vos verres, buvez,
Et que la gaieté venue de la bonne chère
Fasse de vous de joyeux convives
De ceux que l’on appelle : compères
Gais comme pinsons, souls comme des grives.
Careli
D’une oreille j’écoutais la télé
Parlait d’OGM, champs de blé,
Parlait séisme, guerre
OM et grande misère.
Comme des cris de mouette
Juste au dessus de ma tête,
Parlant de grands malheurs,
Me brisant encor et encor le cœur.
Reflets d’une triste réalité :
Clochards ne sachant où habiter.
Où sont passés les contes de fées ?
Disparus, en allés, défaits.
Mais comme une lueur,
Les restaurants, ceux du cœur.
Un espoir, une bonté,
Mais hélas une nécessité

.
Caréli
Chaque soir, chez gros hibou
Maraude un renard
Qui vient faire joujou
A l’abri des regards
Avec ses poules et ses lapins.
C’est rageant qu’il dérobe
Ses œufs avant l’aube
Et qu’il commette ses larcins
En semblant se railler.
Mais elle veille et piège
Ce goupil qui fait le siège
De son poulailler.
Un jour, elle va l’aura
Ce voleur rusé
Qui s’est bien amusé.
C’est elle qui gagnera
Groshibou
j'ai failli l'oublier le renard
ce gros malin
roublard
ce vieux coquin
mais un de ces jours
peut être demain
sera son dernier tour
sonnera sa fin

mais en attendant
assez pour ce soir
je vais doucement
filer dans le noir
sous mon édredon
aller au plumard
avec mes chatons
je suis en retard

bonne nuit mes amis


couvrez vous bien
mes chères fourmis
je vous dit a demain
et j’attends patiemment
comme tous les soirs
le retour du printemps
le renouveau et l'espoir
Careli
A tous les empêcheurs
De rire en rond
A eux, en panne de bonheur,
Aux grincheux, ronchons,
Je veux vous ignorer,
Je veux vous raturer.
Ma vie, je veux la colorer
De joie pour me rassurer.
Ne pas entendre vos cris,
Ne pas voir vos tristes mines,
Faire des papillons de mes écrits,
Afin que la nuit s’illumine.
Et que votre humeur morose,
Vole en mille éclats,
Que ma vie soit rose,
Et, du noir sonne le glas.

Bécassine
L'était un papy de bon tempérament
Qui volait très allègrement
D'un message prestement à l'autre
Pas autruche, ni fan de pâtre nôtre
Prit son élan pour plonger
D'un salto avant sans s'inonder
En ce lieu de tumulte
Il fit voir comment culbuter
Celui qui, toute honte avalée
Ose lui crier "haro" le baudet
Caréli
Je poétise allègrement
Et les mots viennent facilement
Je m’exprime légèrement
Quand je le fais en rimant.

Ce n’est pas pour autant


Que j’écris à tout instant
Et parfois j’attends
Les mots très longtemps.

C’est vrai qu’il m’arrive


De rester bloquée sur la rive
Souvent la muse s’esquive.
C’est une fugace convive.
Gateuxrigolo
que de déboire j ai eu droit ce soir
que de malheurs en mon cœur
mais ici parmi les fourmis je revis
et demain j aurai faim de câlins
de bisous de mon chou
des sourires de ma fille
qui ce défile à mes baisers qui dans le passé étaient
adorés

Bécassine
Il était une fois, des fois
Autre fois, ma foi je le crois,
À foison, poussés du norois
Poissons aux foies d’airain
Comme en foire aux saints
Succombaient en l’étouffoir
Telle foule pressée au hâloir

Parfois même se jetaient


Fouaillés, au travers d’étais
Affolés, cernés, masse foisonnante
Dans l'écume froide et vibrante
Seuls, petits et fretin quelques fois
Explosaient, gerbe argentée, d'effroi
Bécassine La Quête
Il courait sans prendre haleine.
On avait envie d’être son chien,
De le guider le long du chemin.
Le cheveux hirsute, il faisait peine

Son pas soudain se fit plus lourd.


De loin on voyait la vapeur
Dégagée par son corps en sueur.
À nos exhortations, il sembla sourd

Au bout du chemin, démasqué


Enfin, il l’aperçut, dressé, géant,
Comme sorti d’un tombeau béant .
Était-ce un rêve ou réalité

On percevait de lui seulement


Le contour flou, comme nimbé
D’une brume naissante d’été.
L’esquisse d’un corps évanescent

Est-ce celui d’un simple maraud ,


D’un quelconque traîne-misère
C’est sûr, il ne peut plus se taire
Cet être, nul doute, est son alter ego

Les visages lentement s’approchent


Des pieds la poussière retombe
Une lassitude d’outre-tombe
Les mains impatientes se cherchent

Las, jamais tu n’auras pu renouer


De cet être nulle pitié à attendre
Aucune espérance de te rendre
Cette âme qu’il t’a dérobée

Juste de tes lèvres tel un vampire


Il vient d’aspirer le dernier, l’ultime,
Le vital fluide qui ta vie anime.
Le souffle dernier que tu expires.
Caréli

Souvenirs
Te souviens-tu, j’étais encor’ fillette
C’était un magnifique jour de fête
On avait poussé les volets à l’espagnolette
Nous buvions et mangions une galette.

De notre fenêtre, on voyait le parapet


Qu’avait construit le papet
La rambarde en était toute râpée
Et le bois moisi du pont nous faisait déraper.

Une fois je m’en souviens, lors d’une escapade,


Alors que soi disant j’étais malade
De l’école, me faisant une dérobade,
J’y avais attrapé une belle estafilade.

Cette galette cuisinée par la Mamie, avec habileté


J’en ai le souvenir attendri, en vérité.
J’en sens encore, le goût avec limpidité
Qui chassait de la poussière l’insipidité.

Les jours enfuis ont pour moi, pour toujours,


L’odeur de la pâte sortant du four,
Et ce goût que je retrouve avec émoi , celui de l’amour.
Amour que la famille partageait chaque jour
Bécassine :

Destin
Elle s’est retrouvée seul sur le quai
Valise à la main par un matin chagrin
En partance vers un improbable destin
De n’être qu’un caillou, un objet

Toute menue dans son ciré plastique


Elle semblait ignoré même pourquoi
Le fonctionnaire au sourire sardonique
Lui avait intimé : Ici t’es pas chez toi !

Chez moi, c’est où alors, dans quel port ?


De quel pays suis-je l’enfant chéri ?
Ma maison, mon école, tous mes amis
Sont pourtant ici, quel est mon tort ?

Elle ne l’a pas vu arriver, simple quidam


Il l’interpelle dans la rue : Toi là !
Et aussitôt emmenée par une dame
Allez petite, pas d’histoire ! monte-là !

La voilà toute seule, elle pleure, reniflant


Comme l’enfant qu’elle fut il y a peu
Résonnent échos des rires et des jeux
Son cœur en complainte cri : Maman !

Tout son être se rétracte comme aspiré


De toute l’énergie qui l’habitait jadis,
Quand de la carmagnole en coulisse
Les couplets elle écoutait, inspirée

C’était l’époque ou tout était lumineux,


L’avenir étendant ses doigts sur elle,
Lui prédisait un avenir merveilleux
De citoyenne, de femme, comme gazelle

L’école, c’est fini, pour elle à jamais,


Là où elle va son avenir n’existe pas.
Finies les galéjades des amis marseillais,
Promenades languissantes sur les quais.

Destin d’expulsée, destin d’égarée


Brebis sacrifiée sur l’autel implacable
De la loi du vide, la loi sinistrée
Juste un enfant qui part sans cartable
Caréli :

Mythique
S’endormir dans une forêt enchanteresse
Et croire au sortir d’un rêve éthylique
Avoir fait une rencontre mythique
Avoir vu les dieux et les déesses
Danser dans une forêt en train de reverdir.
Le printemps donne de ces songes.
Mais c’est le temps qui les ronge
Cause l’oubli qui les fait déguerpir.
Dans des siècles reculés.
Il y avait des faunes et des sirènes
Qui jouaient avec les humaines
Et festoyaient sur des autels maculés.
Ils ont, depuis longtemps, disparu
Laissant place au scepticisme
De cette nuit-là, je préfère l’onirisme
Dans lequel ils ont réapparu.
Caréli :
Pas sérieux
Je veux vous parler d’un quidam
Qui se voulait le plus grand
M’appelait m’dam,
Se prenait pour un géant
Vous racontait être le meilleur,
Vous racontait des galéjades
Avec son air railleur
C’n’était que des salades

A l’entendre, l’aurait fait la révolution


En chantant la carmagnole
L’aurait dansé sur le pont d’Avignon
Disait des mensonges, le drôle.
Tout en vous dérobant le cœur,
Il rigolait, ironique,
S’enfuyant, comme un voleur
Dans un éclat de rire sardonique.
S’appelle Polichinelle
Et toujours fanfaronne.
C’est un fichu rebelle
Ce n’est un secret pour personne
Bécassine :
Cancans
Cancane en ricanant
La canne va à l’encan
Et quand le cantonnier
Sur son quant-à-soi
Pousse la cansonette
Les cantinières en émois
Candides et soubrettes
Se disent qu’en dira-t-on
À la cantonade ? Y serons
Dames patronnesses évoquant,
En grands cantiques, le Vatican.
Loin du boucan, notre cancaneuse
S’en ira, claudiquant, et moqueuse

Caréli
Je cale, ma barque fait escale
C’est mal, mes rimes sont bancales
Ma muse se fait la malle.

J’aborde au port
J’ai fort à faire, j’écris avec effort
J’ai encor’ perdu le nord

Entre nous j’ai jeté l’ancre


Je ne suis qu’une cancre
Comment écrire sans encre.
Gateuxrigolo
Ce matin j ai pris mon bain
Après j'avais grand faim
Mais manque de bol j ai plus de pain
Je devient folle et vide le vin
Me voila bien fine
Avec ma bibine reste plus qu'une chose
Que je me repose

Dududu

j'aime mieux les crevettes


et puis la blanquette
Danser sur l'herbette
et faire des galipettes

mais ça n'est plus de mon age


Il faut que je sois sage
sage comme une image
et ça c'est bien dommage
Bécassine

Topes là !

D e taupe natif
le regard vif
sur l'cailloux
de tif point du tout
Elle galiérise à tout va sur la pelouse
foin des monticules,
elle dresse son édicule.
nul rai de soleil ne perce
pour y mener son commerce;
point de lunettes n'a besoin.
le flair lui dicte le chemin
et d'une oreille avertie
le vermisseau elle suit.
Son territoire c'est l'expansion!
tôt matin fait le planning
de ses futures acquisition.
les racines lui sont bénignes,
à grands coups de griffes
elle vous essarte une panoplie
de ces ronces qui vous griffent.
joyeusement déplace comme on rit
des bannées de déblais en vitesse
c'est que notre demoiselle
est une grande travailleuse
de bonne heure elle vous creuse
des hectares comme carrousel
Et si vous décidiez un beau jour
de mettre terme à ce labour
sachez que là seulement commencent
les vrais ennuis de cette suffisance....
Dududu

Non je ne suis pas sage


Je conduis trop vite
Au fond du virage
Il y avait un flic
Qui ma donné un gage
Et m'a pris tout mon fric

Juju

C huuuut... Elle dort encore

J'ai les yeux fermés, ma tête est vide


J'ai les yeux fermés, je suis seule dans le noir
J'ai les yeux fermés, ma tête est vide

Je tends l'oreille aucun bruit autour de moi


Qu'un pâle chuchotement, est-ce le bruit du vent

Je tâtonne doucement, je sens mon corps


Je tâtonne doucement, donc je vis encore

Je ne dors plus, je tâtonne mon corps


Je ne rêve plus, j'existe encore

J’entrouvre les yeux, personne autour de moi


Je ne rêve plus et j'ai soudain très froid

Je suis seule au monde, j'ai envie de crier


Mon corps me semble de plus en plus glacé

Soudain, un ange passe et me sourit


Je ferme les yeux et la paix m'envahit

Je ne rêve plus, j'existe encore


Je ferme les yeux et je souris à la nuit

Enfin apaisée, le sommeil m'emporte


Je ne suis plus seule, et je vis encore
Laurie

Renaissance

T
out doucement, par le temps qui coule
On déroule son corps fatigué
La vie nous pousse et nous roule
Dans un long vide affecté
Quand des moments de peine
Nous isole dans nos pleurs
Nos angoisses ne tiennent
Qu’au fil de longues heures
Quand, d’un regard, d’un mot
D’une main tendue
Notre cœur est en renouveau
Il bat jusqu'à en être ému
Quand le long tunnel s’évanouit
Pour laisser se glisser un soleil
Dans le bout de cette longue nuit
Qui nous semblait éternel
Regarde comme c’est beau
Sent les odeurs du printemps
Tout est renouveau
Laisse le temps au temps
D’une armure de guerrier
On enfouit les sentiments
Les armes déposées
Laissent entrevoir l’humain
Quand un sourire ébahi
Esquisse une joie
C’est le moment de trêve
Tout est en harmonie
Juju

J e ne suis pas un bon jardinier

Il faut du temps pour faire germer une graine,


Il faut avoir la patience d’attendre et observer

Je ne suis pas un bon jardinier

Il faut du temps pour faire pousser une fleur


Il faut savoir regarder sans brusquer, laisser
respirer

Je ne suis pas un bon jardinier

Il faut du temps pour faire pousser un arbre


Il faut savoir lui parler, le caresser, le soigner

Je ne suis pas un bon jardinier

Mais je suis prêt à apprendre

La nature est si présente autour de nous


Que je ne la vois plus, aveugle ou indifférent

Je deviendrai un bon jardinier


Je saurais patienter, observer, laisser respirer,
Parler, caresser, soigner et surtout protéger

Gateuxrigolo

sage comme une image je n'irai pas à la plage


sage comme un page perdu dans mon village
sage à mon âge je vais a d'autres rivages
L
Bécassine
e jardin
Asymétrique et hétéroclite
En un désordre organisé
Où le non-carré fait suite
Au presque-droit
De bric en bacs
De pots en brocs
Comme des mâts en rade
Surgis comme par erreur
Règnent les tuteurs éphémères
Contre le gré de leur créateur
Le....jardinier

R
Bécassine
ien de ton amour
Pour me dire des acrostiches,
Nichts !
Me déclarer j'en suis baba,
Nada !
Devenir ma beauté étoilée,
Niente !
D'amour et de swing,
Nothing !
Car d'un sourire, tu fais la nique
Nimic !
Et....
De ton cœur sous ton sein
Rien !
Groshibou

y en a de gentils ,,, de fantômes


tapis dans le noir
ceux qui tirent les orteils des hommes
lorsque tombe le soir
cette longues écharpe blanche
qui flotte à la tombée de la nuit
accrochée à une branche
attention c'est lui
c'est lui ce coquin de fantôme
qui furtivement , sur ton ordi
s'étire ,tout doucement comme
une touche d'organdi
attention , pauvre firmin
il est voyou ce fantôme
cache toi mon gamin
et a demain sur le forum

U
Sybille
ne croisière
Au pays de la poésie
Ce n'est pas une hérésie
Mais une réalité printanière
Au pays des fourmis
Affalées sur des tatamis
C
Caréli
'est mon vieux chien qui dort
Aplati, au coin du feu,
Il a clos ses bons yeux d'or
Rassuré et heureux.
Il rêve, je le vois, sa truffe frémit,
Ses pattes s'agitent.
Parfois il soupire, gémit.
Dans ses songes il court, vite,
Derrière une proie odorante
Qui l'entraîne loin de la maison,
Course vivifiante
Sous de vertes frondaisons.
Je retiens une caresse,
Le laisse à son sommeil,
Ses souvenirs de jeunesse.
Je crains son réveil,
Qu'il ouvre ses bons yeux d'or
Me regarde avec tant d'amour,
Me demande d'aller dehors,
Que je le porte, poids lourd
A mon corps, à mon cœur.
La vieillesse le cloue auprès de moi
Il n'en garde aucune rancœur
D'être si loin de ses bois.
Je lui ai promis, que pour son dernier voyage
Je serai près de lui
L'accompagnant jusqu'à l'autre rivage
Jusqu'à ce que dans yeux d'or, tombe la nuit.
m
Gateuxrigolo
on chat dort comme un pacha
affalé sur son coussin
il a oublier de faire son malin
de temps en temps
il montre les dents
faut voir comme il sourit
à croire qu'il court après une souris
sa douce respiration
entourée de ronron
me donne inspiration
et calme ma dépression

Caréli :
Alexandrin

Je l’ai dit, je le sais, je serai heureuse


Non, pas question d’être une vieille râleuse
Tôt, ce matin j’ai vu voleter des oiseaux
Les canards plongeaient au lointain dans les roseaux.
Tout aussitôt j’ai éteint la télévision
Coupant et la météo et ses prévisions,
Préférant les gazouillis à ces faits divers
Qui me mettent la tête et le cœur à l’envers.
Puis j’ai regardé le vol des tourterelles
Et mon cafard s’est enfui à tire d’aile
careli

S oir de patinage
Hier, j’espérais vivre un rêve
mais, la parole de Nelson ignore la trêve.
Je croyais naïvement que le patinage,
du mouvement et de la musique, scellait le mariage.
Mais d’Annick, Philippe et Nelson,
il a fallu, sans du tout perdre la raison,
subir le continuel et insensé babillage.
A ma plus grande et profonde rage,
sur les mesures harmonieuses d’un violon,
j’ai dû, navrée, écouter les longues péroraisons
d’un sinistre raseur, qui sans répit
a réussi à couvrir les mélodies de son débit.
Glosant sur les femmes, leur physique,
ne se préoccupant que de leur plastique,
en bref, réduisant ces dernières
à la seule forme de leur derrière.
Comment ont-ils osé tout ravager ?
Faudra-t-il attendre qu’ils soient trop âgés
pour sévir sur les ondes et dans nos demeures ?
À moins que centenaires, ils ne meurent
accroché à leurs micros sonores,
nous assourdissant encore et encore,
jusqu’à la dernière minute de leur existence
nous gâchant le patinage de leur «science» ?
Je réclame un référendum,
que le peuple dise le sort de ces hommes,
qu’à défaut de couper les têtes, on coupe l’antenne,
reléguant ces bavards du devant de la scène
à un douillet petit placard,
bien loin de nos oreilles et nos regards.
Juju

O n ne peut vivre sans tendresse


C'est une délicieuse faiblesse

Si dans le feu de la jeunesse


l'amour fait des prouesses
Sans la tendresse l'amour n'est rien
Qu'un feu de paille qui ne mène à rien

On ne peut vivre sans tendresse


Quand les cheveux blancs paraissent
Qui a-t-il de plus beau que la caresse
Du compagnon qui partage cette tendresse

Si la vie impitoyable sème des embuches sur ta route


Qui peut empêcher ton cœur de partir à la déroute
Si ce n'est celui qui en te prenant la main
Se rapproche de toi te rappelant sa tendresse

On ne peut vivre sans tendresse


C'est une délicieuse faiblesse

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