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Pensée Du Jour:: Amanitvam
Pensée Du Jour:: Amanitvam
Qu’est-ce qui me pousse à demander aux autres de me respecter ? Cela ne vient pas de la considération que j’ai
pour mes qualités ou mes compétences, même si elles sont effectivement nombreuses. Cela vient plutôt d’un
doute profond qui affleure dans mon mental à l’encontre de mes qualités personnelles. Si je suis absolument
certain de posséder dans une large mesure les qualités que je revendique, je n’ai aucun besoin de demander aux
autres de me respecter pour ces qualités. Aussi étrange ou compliqué que soit mon nom, je ne demande pas que
les autres de me respecter car je sais parfaitement l’épeler. En fait, ce serait même insultant. Cette aptitude va de
soi et ne me préoccupe pas.
Manitvam se produit car j’ai des doutes sur mes qualités, mes compétences. Il semble que je ne m’accepte pas
moi-même comme étant pourvu de qualités. Cette demande de reconnaissance de la part des autres montre
que j’ai besoin de l’appui des autres pour pouvoir sentir que je suis quelqu’un. Cette exigence vient d’un
sentiment de vide intérieur, du fait que je ne suis pas prêt à m’accepter moi-même tel que je suis, car je crains
secrètement de ne pas être assez bien. Bien que j’affirme tout haut mes qualifications, je ne suis que trop
conscient de mes limitations, j’ai peur de les reconnaître ou je crains que les autres ne les découvrent. Je veux
que l’on réagisse non pas à mes limitations, mes défauts mais à mes compétences, mes qualités, et non pas à
mes seules qualités mais à mes qualités telles que je les vois, moi, embellies et magnifiées.
Les gens peuvent respecter les autres pour plusieurs raisons. Parfois le respect est donné à une personne
uniquement parce qu’elle est dans une position dominante. Dans de tels cas, le respect s’évanouit aussitôt que
cette position prend fin. D’autres fois, le respect est donné car il y a une véritable reconnaissance des qualités de
l’autre. Cependant, ce respect donné de sa propre initiative est soumis aux caprices de celui qui le donne, le
respect qu’il lui convient de donner un jour peut très bien ne plus lui convenir le lendemain. Celui qui montre du
respect peut aussi arrêter de le faire parce qu’il ne lui est pas aussi exprimé en retour. S’il a un ego qui a besoin
aussi d’une approbation exagérée, il peut sans doute penser qu’accorder du respect sans aucun retour est
rabaissant pour son ego et il arrête donc de le faire. Une relation dans laquelle il y a une demande de respect
réciproque de ce genre se transformera selon toute vraisemblance en un combat perpétuel, féroce et acharné.
Demander du respect conduit en général les personnes à souffrir, à se sentir froissées ou blessées.
La souffrance survient uniquement en présence d’un ego surdéveloppé. Toute forme de souffrance, après
réflexion, provient seulement de la fierté, d’un ego boursouflé. Un ego boursouflé signifie une importance
disproportionnée, excessive attachée à mon savoir, mes sentiments, mes possessions, mes actions, mon
apparence. L’attente, l’exigence d’une certaine attitude des autres à mon égard, de reconnaissance de ma valeur,
pour qu’il me voit comme je veux qu’ils me voient, provient de l’importance excessive accordée au « Je-penseur et
acteur ». Quand cette attitude des autres est absente, alors c’est la peine et la souffrance qui viennent. Un ego
meurtri qui a été rabaissé a tendance à passer beaucoup de temps à ruminer et à planifier la manière dont
il va donner une leçon à celui qui l’a blessé. Comme un ego plein de fierté accumule pas mal de blessures, la
liste des personnes qui méritent de recevoir une leçon risque d’être longue ! Pour une personne de ce genre,
s’asseoir tranquillement pour méditer est impossible. Au firmament du mental de la personne à l’ego blessé,
les étoiles brillantes sont tous les gens qui l’ont blessé, et c’est sur ces gens qu’il va passer du temps à méditer !
Il y a un proverbe qui dit qu’un cœur blessé est comme une blessure de singe, qui ne guérit pas et s’ouvre
sans cesse. Un mental blessé peut sembler avoir cicatrisé, mais soudainement le visage s’assombrit alors
qu’une blessure ancienne revient à la mémoire, et la blessure s’ouvre à nouveau. Tout comme les nuages
obscurcissent le soleil, l’ombre de la tristesse s’approche progressivement, de plus en plus prés. Il n’y a
pas de place pour le Vedanta dans le mental d’une personne qui panse sans cesse ses blessures, et celui
qui demande que les autres le respectent accumule de nombreuses blessures à panser.
Prière :
Tu es identique partout,
Tu es le Seigneur suprême
Parmi tous les peuples de la création,
Nous T’implorons !
Rig-Veda 8.11.8