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27 février 2009

SOMMAIRE

Economie

Humeur :
2
LIBERTÉ.

Quid de l’économie cette semaine ?


3
Les consommateurs français et les industriels allemands résistent.

La météo économique de la semaine écoulée. 5

Les marchés :
6
Pour tout l’or du monde...

Les évènements à suivre du 2 au 6 mars :


7
La BCE osera-t-elle surprendre positivement ?

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


8
de la semaine.

Chiffres de la semaine du 23 au 27 février 9

Synthèse sectorielle de la semaine 10

Calendrier des publications et versements de dividendes 11

Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009 12


E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
LIBERTÉ.
En ces temps de crise où tout paraît sombre, où les acteurs économiques perdent un à un tous leurs repères, la
tentation de la capitulation est forte. Et bien oui : pourquoi se fatiguer à oser garder l’espoir, autant suivre le troupeau
comme tout le monde, acheter de l’or ou des terres arables et attendre que la fin du monde arrive.
D’ailleurs, à en croire les meilleurs « experts », le monde dans lequel nous vivons depuis la naissance du capitalisme
au XVIIème siècle est en train de disparaître. Dès lors, il ne sert à rien de suivre les indicateurs économiques, d’établir
des prévisions sur la base de l’analyse économique ou encore d’essayer de véhiculer un message d’optimisme : tout le
monde le dit, le système va s’écrouler, il est donc inutile de prêcher dans le désert, sauf à vouloir se faire tirer dessus et
se faire passer pour un illuminé…
Bien loin de ce comportement mimétique très facile mais complètement absurde à nos yeux, il nous paraît plutôt
indispensable de sortir du carcan du défaitisme et du fatalisme. Pour ce faire, il faut prendre un maximum de recul par
rapport à l’instant et par exemple réfléchir sur des notions fondamentales telles que celle de la liberté. Liberté physique
bien entendu, mais surtout liberté intellectuelle. Sans vouloir s’engager dans un débat philosophique ésotérique qui
n’aurait d’ailleurs pas sa place dans cette publication, nous souhaitons simplement pointer du doigt les risques d’auto-
aliénation qui menacent.
En effet, sommes-nous vraiment en liberté ? Sommes-nous vraiment libres de penser et de dire ce que nous pensons
intrinsèquement en toute indépendance ? Ou alors, nos pensées et nos écrits ne sont-ils pas plutôt le produit d’un
environnement et d’une mentalité que nous subissons ? Ou encore pire, ne faisons-nous pas simplement qu’écrire sous
la dictée de nos actionnaires, de nos clients, de nos collègues, de nos pairs, voire les quatre à la fois ?
Selon nous, tel est l’enjeu principal de la liberté et par là même de l’honnêteté intellectuelle. Bien entendu, il ne faut pas
pour autant se voiler la face et refuser les évidences pour prouver sa liberté et son indépendance. Nous savons
malheureusement tous que cette stratégie jusqu’au-boutiste est structurellement menée par la BCE avec les résultats
catastrophiques que l’on connaît. Et pour cause : sous couvert d’indépendance, la BCE est avant tout dépendante du
dogme monétarisme. Elle est donc très loin d’être libre et efficace. Parallèlement, la liberté ne permet pas d’éviter les
erreurs. Mais là aussi, il faut avoir l’honnêteté de les reconnaître. Voilà pourquoi chaque année depuis quinze ans, nous
publions le bilan de nos prévisions, avec des réussites et aussi des erreurs.
Mais une chose est sûr, la véritable liberté de l’économiste réside dans l’indépendance intellectuelle de ses analyses et
de ses prévisions qui doivent toujours se baser sur la réalité des fondamentaux économiques et ne surtout pas suivre
bêtement le consensus. C’est la raison pour laquelle, en dépit du pessimisme ambiant, en dépit des évidences, mais qui
ne sont qu’apparentes, en dépit enfin de la volonté généralisée de détruire le moindre souffle d’optimisme, nous
continuons de garder l’espoir.
Certes, le PIB chutera encore au premier trimestre dans une grande partie des pays de la planète. Certes, le chômage
augmentera encore dans les trois à six prochains mois. Certes, des ajustements massifs et souvent salutaires vont se
produire sur le fonctionnement de nos économies. Pour autant, nous ne croyons aucunement à la théorie avancée par un
peu tout le monde, non par conviction mais simplement par suivisme, selon laquelle le monde actuel s’écroulerait,
ouvrant la voie à une révolution majeure.
Evidemment, cette vision du monde est très pratique. Elle réveille en nous nos instincts primitifs selon lesquels il faut
tuer les coupables et créer un nouveau monde dans lequel l’Etat retrouverait un rôle central. Pourtant, ce choix est
extrêmement dangereux. Primo, parce que la stratégie des boucs émissaires peut conduire l’Homme aux pires horreurs.
Les années 30 et la seconde guerre mondiale nous en ont donné un dramatique exemple.
Secundo, parce qu’une révolution, on sait toujours lorsqu’elle commence, mais on ne sait jamais lorsque et comment
elle se termine. Robespierre n’était-il pas l’un des plus modérés au début de la Révolution Française pour finalement
instaurer la terreur qui finira d’ailleurs par le décapiter… Tertio, il serait vain de croire que, par on ne sait quel miracle, la
nature humaine changerait profondément et durablement. La révolution russe de 1917 en avait donné initialement
l’illusion et l’on connaît les désastres qui en ont suivis…
Quarto, imaginer que l’Etat et la dépense publique réussiront à créer un monde meilleur est une erreur profonde. Non
seulement parce que la gestion publique est loin d’être un modèle d’efficacité. Mais surtout parce que cela ne reviendrait
qu’à transférer le problème d’une sphère privée en difficulté mais combative vers une sphère publique sans moyens et
inefficace.
Autrement dit, arrêtons de sombrer dans la démagogie et reprenons nos esprits. Oui, nous vivons une crise historique.
Est-ce une raison pour arrêter de vivre ? Bien au contraire. C’est parce que cette crise est grave qu’elle appelle de notre
part une grande réactivité et une forte combativité. Barack Obama l’a d’ailleurs bien compris. En effet, après avoir décrit
le pire pour faire voter son plan de relance, il est en train de mobiliser son pays tout entier pour faire en sorte que cette
relance soit un succès.
Car sans confiance, sans mobilisation et a fortiori sans espoir, le système ne pourra pas se relever. Il faut donc nous
responsabiliser pour comprendre que notre avenir est entre nos mains. Nous devons donc retrouver notre liberté de
penser et donc de choisir. A notre humble niveau, c’est ce que nous continuerons à faire coute que coute. Et tant pis pour
les grincheux qui, assurément, seront forcément les grands perdants de cette crise.
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Quid de l’économie cette semaine ?


Les consommateurs français et les industriels allemands
résistent.
Nous ne le répéterons jamais assez : les ménages dernière enquête INSEE réalisée auprès des ménages et
français sont formidables. En effet, après un « coup de publiée aujourd’hui, ces derniers annoncent d’ailleurs leur
pompe » en décembre, ils défient de nouveau le intention de réduire leur épargne.
pessimisme ambiant en reprenant repris le chemin d’une
D’ailleurs, si la confiance des ménages a perdu un point
consommation soutenue en janvier. Autrement dit, comme
en février, elle reste supérieure de 3 points à son niveau
nous l’écrivions il y a environ un mois, les soldes de
d’octobre dernier, confirmant que les Français ne cèdent
janvier ont bien été un succès.
plus à la panique.
Les chiffres sont même assez exceptionnels compte
Tertio, la baisse des prix des biens manufacturés
tenu de la morosité affichée un peu partout. Ainsi, sur le
constitue un avantage de poids pour soutenir la
seul mois de janvier, la consommation a progressé de 4,7
consommation. En effet, ces dernières années, les prix ont
% dans le textile-cuir, de 3 % pour l’équipement du
trop augmenté par rapport à la réalité des revenus. La
logement et même de 2,8 % pour l’automobile. En
baisse des prix est donc devenue indispensable pour
glissement annuel, les performances sont tout aussi
reconstituer le pouvoir d’acheter des ménages.
enjouées, avec respectivement + 3,3 %, + 5,2 % et + 7,8
%. Le glissement annuel de la consommation en produits C’est également ce mouvement qui prévaut sur le front
manufacturés dans son ensemble repasse même en de l’immobilier. En effet, comme vient de le confirmer le
territoire positif avec un niveau de 1,8 %. A l’évidence, nouveau plongeon des mises en chantier, les prix des
nous sommes très loin des résultats catastrophiques logements ont trop augmenté par rapport aux revenus.
annoncés par l’ensemble de ces secteurs il y a encore Dès lors, le dégonflement de la bulle immobilière était
quelques semaines. également devenu inévitable. De la sorte, les prix des
logements anciens devraient baisser de l’ordre de 20 %
Bien entendu, il ne faut pas s’emballer et imaginer que
d’ici 2010. Cela permettra alors de restaurer la demande
la « fièvre acheteuse » est repartie pour longtemps. En
de logements neufs qui reste aujourd’hui sur des plus bas
fait, la consommation devrait même connaître une
historiques, mais a néanmoins commencé à se redresser
traversée du désert jusqu’à l’été prochain, sans pour
au premier trimestre 2009.
autant s’écrouler, retrouvant la voie d’une hausse plus
vigoureuse pour les soldes d’été. On l’oublie trop souvent, mais lorsqu’elle vient corriger
des excès, la baisse des prix n’est pas forcément un
Les consommateurs français disent Non à la crise.
handicap. Il faut simplement qu’elle ne dure pas trop
a/a %, mm3 a/a, % longtemps. La France va donc vivre une année 2009 de
8 5
reconnexion des prix par rapport aux revenus. Dès lors,
4 bénéficiant également d’un coup de pouce budgétaire, les
6
ménages continueront de répondre présents. Depuis
4
3 1998, la croissance française doit son salut à la
Janvier
2
consommation des ménages. Et cela va encore durer.
2
La baisse des prix immobiliers permettra de restaurer
1
la demande de logements neufs.
0
0
a/a, %
10
-2 T4 08 9 20
-1
8
7
-4 -2 6 0
93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 5
4
Consommation des ménages en produits manufacturés - G - T4 08 -20
3
PIB - D - 2
1
-40
Source : INSEE 0
-1
Cette résistance de la consommation s’explique par -2
-3
-60

trois facteurs principaux. Primo, la baisse des cours -4


-5
énergétiques et des biens alimentaires qui, même si elle -6
-80
T1 09
n’est pas complètement répercutée sur les prix à la -7
-8 -100
consommation, permet de redonner du pouvoir d’achat 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
aux ménages. Investissement logement des ménages - G -
Tendance récente de la demande de logements neufs à acheter - D -
Secundo, compte tenu d’une épargne pléthorique et
faiblement rémunérée, les Français commencent à se dire Source : INSEE
que cette dernière serait mieux utilisée pour profiter de
Outre-Rhin, si les consommateurs ont toujours du mal à
l’instant présent, en deux mots : carpe diem… Dans la
retrouver le chemin de la dépense (et pour cause : leurs

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

revenus réels ne cessent de baisser depuis 2003), les Les industriels allemands restent inquiets mais ne
industriels commencent restent inquiets mais veulent paniquent plus.
continuer d’y croire. a/a,
5
Certes, après un léger sursaut en janvier, le climat des 105
affaires de l’enquête IFO est malheureusement reparti à la 4
baisse en février. Avec un niveau de 82,6, il atteint même un 100
nouveau plancher historique, le précédent étant de 82,7 et 3

datant de décembre 2008. 95


2
Autrement dit, en dépit de la baisse des taux d’intérêt, de la
90
baisse de l’euro et des cours des matières premières, les 1
Février
industriels allemands continuent de broyer du noir. 85 0
Pour autant, ils ne paniquent plus. Ainsi, après avoir déjà
augmenté de 2,6 points en janvier, l’indice des perspectives 80 -1

d’activité de cette même enquête IFO en a encore gagné 1,4 T408

en février. Avec un niveau actuel de 80,9, il se rapproche 75 -2


92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
ainsi de la situation d’octobre dernier.
Perspectives d'activité de l'enquête IFO - G - PIB en volume - D -
Il n’y a donc évidemment pas de quoi sauter au plafond.
Mais tout de même, l’industrie allemande est en train de Sources : Bundesbank et IFO
toucher le fond à partir duquel elle va progressivement En effet, compte tenu d’une baisse de 2,1 % au quatrième
redémarrer. Et ce, non seulement via un traditionnel effet de trimestre 2008, le PIB allemand a commencé cette année
rattrapage mais aussi grâce à l’ensemble des soutiens qui se avec un acquis de « décroissance » de - 2 %. Dès lors, même
mettent actuellement en place (baisse de l’euro, des taux si une remontée paraît inévitable pour le second semestre, le
d’intérêt, des cours pétroliers, plans de relance budgétaire). PIB allemand devrait reculer d’environ 1,5 % sur l’ensemble
L’année 2009 devrait donc être marquée par un premier de 2009. Ce qui constituerait un record absolu depuis la
semestre de récession (qui, ne l’oublions pas, a d’ailleurs réunification allemande.
commencé dès le deuxième trimestre 2008), puis par un
Cela rappelle donc bien que la baisse du taux refi de la BCE
rebond significatif au second semestre et surtout en fin
à 1 % au plus vite, le recul de l’euro vers les 1,10 et un plan
d’année. Ce dernier sera néanmoins insuffisant pour
de relance budgétaire eurolandais restent indispensables pour
permettre au PIB allemand d’enregistrer une variation
sortir l’Allemagne et la zone euro de leur plus grave récession
positive sur l’ensemble de 2009.
jamais enregistrée depuis l’après-guerre.
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

La météo économique de la semaine écoulée :

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les Marchés :
Pour tout l’or du monde...
250 dollars en 1999, 500 dollars fin 2005 et 992 Et pour cause : dans la plupart des pays développés,
dollars le 23 février 2009 ! Après avoir atteint 925 dollars l’inflation a rarement été aussi faible, si bien que le spectre
en juin 2008, puis reculé à 720 dollars en octobre (en de la déflation réapparait un peu partout.
données mensuelles), l’or semble donc bien partie pour
De même, si se réfugier sur le métal jaune lors du
franchir la barre psychologique des 1000 dollars l’once
dégonflement de la bulle Internet ou lors de la tempête
dans les toutes prochaines semaines. D’ailleurs, nous
financière actuelle paraît normal, il le sera moins lorsque
diront les « experts » de l’or, mesurés à prix constants,
la croissance américaine et les marchés boursiers
le précédent sommet des 740 dollars atteints en 1980
reprendront des couleurs à partir de l’été prochain au plus
correspond à environ 1800 dollars aujourd'hui. Dans ce
tard.
cadre et en supposant que le marasme économique et
boursier dure encore longtemps, les spéculateurs à la L’or et les actions : je t’aime, moi non plus…
hausse sur le prix de l'or ont vraisemblablement de
beaux jours devant eux. 10 00 160 00

9 00 140 00
L’or toujours plus haut, mais jusqu’à quand ?
8 00
120 00
2000 7 00
100 00
1750 6 00
800 0
5 00
1500
600 0
4 00
1250
400 0
3 00
1000
2 00 200 0

750 1 00 0

500 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08

Or ($/Oz) Dow Jones


250

0 En d’autres termes, il ne faut pas croire qu’acheter de


78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 l’or aujourd’hui constitue forcément un refuge et encore
Or ($ courants) Or ($ constants) moins une garantie contre la moins-value. A la limite,
acheter aujourd’hui des actions au plus bas est presque
Néanmoins, il faut également se souvenir que c’est ce moins risqué qu’acheter des lingots qui augmenteront
même argument qui amenait de nombreux « experts » peut-être encore pendant quelques semaines mais qui ne
sur le pétrole, à annoncer en juillet dernier l’imminence sont cependant pas très loin de leur plus haut.
d’un baril à 200 dollars, voire beaucoup plus. Pourtant,
la réalité économique a fini par reprendre le dessus, en Et ce d’autant que, compte tenu du ralentissement
rappelant que, compte tenu d’une offre de pétrole mondial, y compris dans les pays émergents, forts
supérieure à la demande et du ralentissement consommateurs d’or, la demande industrielle pour le métal
économique, le prix du baril ne pouvait que baisser. jaune risque de faiblir durablement.

Malheureusement, l’histoire se répète et la Quant aux banques centrales, elles n’ont a priori ni
spéculation sur l’or-papier dépasse de loin la réalité l’envie ni les moyens d’augmenter leurs réserves en or.
économique de l’or-physique. Ainsi, au-delà de la Autrement dit, si le métal jaune est actuellement à la
morosité ambiante qui veut que l’or redevienne la seule mode, la reprise progressive de l’économie américaine et
véritable valeur refuge, la question essentielle reste de des marchés boursiers risque d’inverser brusquement la
savoir si cette hausse des cours du métal jaune est tendance. Il sera donc bientôt « l’or » de se réveiller et de
justifiée sur la base des fondamentaux économiques et retrouver une meilleure corrélation de son prix avec les
financiers internationaux. En effet, si la récession et le fondamentaux économiques.…
krach boursier peuvent justifier en partie que l’or
retrouve la faveur des investisseurs, sa caractéristique
de valeur refuge contre un risque de dérapage Marc Touati
inflationniste est particulièrement caduque.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les évènements à suivre du 2 au 6 mars :


La BCE osera-t-elle surprendre positivement ?
touché que le secteur industriel n’échappe pas à la
Aux Etats-Unis, cette semaine statistique sera marquée
récession.
par les chiffres de l’emploi qui révéleront une
augmentation du taux de chômage ainsi que d’importantes Jeudi 5 mars, 13h : la Bank of England baisse encore
suppressions de postes dans l’industrie manufacturière. son taux directeur.
On suivra également les indices ISM, qui resteront faibles
Après avoir procédé le 5 février à une baisse de 50pb de
mais qui devraient se stabiliser dans l’industrie
son taux de base, ramenant ce dernier à 1 %, une nouvelle
manufacturière ainsi que dans les services, sans oublier
baisse de 50 pb devrait être décidée. En effet, l’économie
les revenus des ménages américains qui devraient baisser
est désormais officiellement en récession puisque le
alors que leurs dépenses augmenteront.
produit intérieur britannique a reculé de 1,5% au quatrième
Dans la zone euro, le point d’orgue de la semaine sera trimestre après avoir décru de 0,7% au troisième trimestre.
évidemment l’annonce du taux refi de la BCE qui devrait L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit
baisser d’au moins 50 points de base, après le statu quo affectent durement les ménages britanniques, très
de février. exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé, la
Banque d’Angleterre fait donc bien tout pour sauver
Au Royaume-Uni enfin, on suivra l’annonce du taux de
l’économie de sa Majesté.
base de la Banque d’Angleterre qui baissera de 50 points
de base encore afin de faire face à l’aggravation de la Jeudi 5 mars, 13h45 : la BCE baisse son taux refi de
situation économique. 50 points de base.
Lundi 2 mars, 14h30 (heure de Paris) : les revenus Malgré le fait que le risque inflationniste ne soit plus la
des ménages américains reculent encore en janvier principale menace pesant sur l’économie de la zone euro
mais leurs dépenses augmentent. (l’inflation est passée de 4 % en juillet à 1,1 % en janvier)
et en dépit du fait que la zone euro s’enfonce dans la plus
Après avoir chuté de 0,2% au mois de novembre et au
forte récession de son histoire, la BCE a malheureusement
mois de décembre, les revenus des ménages vont encore
refusé de baisser son taux refi le 5 février, préférant
reculer au mois de janvier de 0,3%, principalement du fait
attendre la première estimation du PIB de la zone euro
des destructions d’emploi qui demeurent très élevées
pour le quatrième trimestre. Comme prévu, ce dernier a
(598 000 dans le secteur non agricole au mois de janvier).
fortement chuté : - 1,5 %, après déjà - 0,2 % tant au
Parallèlement, les dépenses des ménages américains deuxième qu’au troisième trimestre. Son glissement
en baisse de 1 % en décembre augmenteront de 0,3% en annuel atteint ainsi un plus bas historique de - 1,2%.
janvier, car les prix arrêtent de baisser aux Etats-Unis (+
C’est pourquoi nous anticipons que la BCE procédera à
0,3 % en janvier).
une baisse de 50 bp de son taux refi, à 1,50 %. Mais que
A titre d’illustration, rappelons qu’après avoir plongé de de temps perdu lorsque l’on sait que toute mesure de
3 % en décembre, les ventes au détail ont augmenté de politique monétaire prend de six à neuf mois pour agir sur
1 % au mois de janvier aux Etats-Unis. l’activité économique. Pour le futur nous anticipons une
baisse du taux refi à 1 % au printemps prochain, c’est-à-
Lundi 2 mars, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dire lorsque le niveau d’inflation annuelle sera proche des
dans l’industrie manufacturière demeure faible mais 0 %.
se stabilise en février.
Vendredi 6 Mars, 14h30 : le taux de chômage
En chute depuis le mois d’août 2008 et après avoir
américain augmente encore au mois de février.
atteint un plus bas historique en décembre à 32,9, l’indice
ISM manufacturier qui est légèrement remonté à 35,6 au Les Etats-Unis frappés par la récession voient
mois de janvier devrait se stabiliser à ce niveau. En effet mécaniquement le chômage s’accroître. Ainsi, après déjà
malgré le fait que le prix du baril ne décroît plus, la baisse 12 mois consécutifs de destructions nettes d’emplois,
des taux d’intérêt ainsi que l’effet Obama joueront dans le l’économie américaine qui a perdu 598 000 emplois dans
sens d’une stabilisation de l’indice ISM manufacturier. le secteur non agricole en janvier subira encore de fortes
Nous resterons sous la barre des 50, indiquant que la destructions d’emplois en février (environ 625 000) et verra
contraction de l’activité industrielle n’est pas terminée. son taux de chômage augmenter à 7,9 %. De même,
l’industrie manufacturière devrait détruire 170 000 emplois
Mercredi 04 Mars, 16h : l’indice ISM des directeurs au mois de février après en avoir perdu 207 000 au mois
d’achat dans les services se stabilise en février. de janvier. La progression des nouvelles inscriptions
Après avoir atteint un plus bas historique en novembre à hebdomadaires au chômage (667 000 la semaine
37,4 et après avoir augmenté à 40,1 en décembre, puis à dernière) illustre d’ailleurs la tendance haussière du sous-
42,9 en janvier, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure emploi aux Etats-Unis.
l’activité dans les services, devrait se stabiliser en février Jérôme Boué
au niveau de 42. Cet indice est toujours sous la barre des
50 confirmant que le secteur des services bien que moins

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Calendrier complet des statistiques et évènements de la semaine :

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Chiffres de la semaine du 23 au 27 février

cours de clôture cours 10h45 % Chg


Indices % Chg Ytd
vendredi 20 fev vendredi 27 Fev semaine
S&P 500 770,05 752,83 -2,24% -16,65%
DJ 600 176,93 172,81 -2,33% -12,88%
Eurostoxx 50 2 011,68 1 985,88 -1,28% -18,87%
CAC 40 2 750,55 2 702,84 -1,73% -16,01%
DAX (XETRA) 4 014,66 3 863,44 -3,77% -19,68%
FTSE 100 3 889,06 3 851,34 -0,97% -13,14%
TOPIX 739,53 756,71 2,32% -11,93%
NIKKEI 7 416,38 7 568,42 2,05% -14,57%
BOVESPA - Brésil 38 714,64 38 180,18 -1,38% 1,68%
MICEX - Russie 631,66 674,89 6,84% 8,94%
SENSEX - Inde 8 843,21 8 891,61 0,55% -7,83%
SHANGAI Composite - Chine 2 261,48 2 082,85 -7,90% 14,39%
HANG SENG - Hong Kong 12 699,17 12 811,57 0,89% -10,95%

cours de clôture cours 10h45 % Chg


Matières premières % Chg Ytd
vendredi 20 fev vendredi 27 Fev semaine
Or $/oz 992,9 946,39 -4,68% 7,29%
Brent $/b 41,15 45,24 9,94% 8,33%

cours de clôture cours 10h45 % Chg


Devises % Chg Ytd
vendredi 20 fev vendredi 27 Fev semaine
EUR/USD 1,2826 1,2681 -1,13% -9,24%
EUR/JPY 119,68 123,570 3,25% 2,54%
EUR/GBP 0,88909 0,8933 0,47% 6,89%
EUR/CHF 1,482 1,4869 0,33% 0,41%
USD/JPY 93,35 97,44 4,39% -6,98%
GBP/USD 1,4433 1,4193 -1,67% -2,75%

cours de clôture cours 10h45


Taux
vendredi 20 fev vendredi 27 Fev
USA
Directeurs (US Fed Funds) 0-0,25%
JJ 0,20% 0,25%
3 mois 0,27% 0,26%
10 ans 2,79% 2,97%
Zone euro
Directeurs (Refi) 2,00%
JJ 1,05% 1,20%
3 mois 0,97% 0,91%
10 ans (German Bund rate) 3,01% 3,09%
Japon
Directeurs (Overnight) 0,10%
3 mois 0,24% 0,26%
10 ans 1,28% 1,28%

Source : Bloomberg

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Synthèse sectorielle de la semaine


DJ Stoxx 600

Performances sectorielles sur les 5 derniers jours (27/02/09)

Banks
4

2
Telecom
DJ STOXX 600
0

Insur Media
-2 Pr &Ho Gd
Oil&Gas
Fin Svcs Retail
Trv&Lsr Chem Bas Res Fd&Bvr Cns&Mat
-4 Indus Gd
Tech Util

-6

-8
Aut&Prt
Hea Care
-10

Source : Bloomberg

Performances sectorielles depuis le début d’année (27/02/09)

Retail
0

Oil&Gas
-5
Pr &Ho Gd
Bas Res
Media Telecom
Fd&Bvr
-10 Chem
Trv&Lsr
Indus Gd Tech
DJ STOXX 600
-15
Hea Care

Util
Fin Svcs
-20 Cns&Mat

Aut&Prt
-25
Banks

-30
Insur

Source : Bloomberg

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Calendrier des publications et versements de dividendes

Résultats Dividendes Évènements

Vivendi / HSBC / Havas sales /


lundi 02 mars Morgan Stanley tech conf /
Ahold / Aguas de Barcelona /
Deutsche Bank Telecom conf
Allied Irish Banks / Vallehermoso

US car sales / Vinci / Bayer /


mardi 03 mars Bouygues / Mun Re / Standard Xstrata rights Issue (2 per 1) TMT conf at Chevreux
Chartered / Beiersdorf / Xilinx

Credit Agricole/ Adecco / Adidas / British Land rights Issue 2 per 3 /


France Tel / Suez Environnement / Diageo (GBp 15.4444) / Thomas
mercredi 04 mars
Arkema / Scor / Swisscom / Cook (GBp 7,222222) / Bank of
Holcim / Old Mutual America ($0.01) / Pepsi ($0.425)

Carrefour / Casino / Essilor / GDF British Airways investor /


jeudi 05 mars Nike ($0.25) /
Suez / Aviva / Salzgitter France Tel investor day

Fugro / Belgacom / Italcementi /


vendredi 06 mars
Veolia Environnement / WPP

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Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009
Etats-Unis 2,9 2,0 1,1 0,2 3,2 2,9 3,8 0,4 4,6 4,6 5,8 7,8
Japon 2,4 2,1 -0,7 -1,5 0,1 0,5 1,2 -0,2 4,1 3,9 4,1 4,7
Euroland 2,8 2,7 0,7 -0,3 2,2 2,1 3,3 0,9 7,9 7,4 7,4 8,5
Allemagne 2,9 2,5 1,0 -0,3 1,8 2,1 2,6 0,7 10,8 9,0 7,8 8,7
France 2,2 1,9 0,7 -0,2 1,9 1,6 2,8 0,5 8,8 8,0 7,5 8,5
Italie 1,9 1,7 -1,0 -0,3 2,2 2,2 3,2 1,3 6,8 6,2 6,9 8,5
Espagne 3,8 3,8 1,1 -0,2 3,6 3,2 3,5 1,3 8,6 8,3 10,5 13,0
Royaume-Uni 2,8 3,1 0,7 0,2 2,3 2,3 4,0 1,1 5,5 5,4 5,6 7,2
Monde 5,1 5,0 3,0 2,1

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


27 févr à 3 mois à 6 mois à 1 an 27 févr* à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 2,93 2,90 3,20 3,90
Euroland 2,00 1,00 1,00 1,50 Euroland 3,04 3,50 3,90 4,10
Royaume-Uni 1,00 0,50 0,50 1,00 Royaume-Uni 3,54 3,90 4,00 4,10
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,28 1,40 1,50 1,70

Taux de change Bourses internationales


27 févr* à 3 mois à 6 mois à 1 an 27 févr* à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,2620 1,25 1,20 1,15 Dow Jones 7 182 8 500 9 500 11 000
USD/JPY 97,3 95 110 115 Nikkei 7 568 8 700 9 200 10 300
EUR/JPY 122,7 118,8 132,0 132,3 Cac 40 2 660 3 100 3 500 4 100
EUR/GBP 0,89 0,90 0,88 0,83 Euro Stoxx 50 1 952 2 300 2 500 3 000

* Niveau à 15h (heure de Paris)

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