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Invitation à la Coexistence

Episode : 6

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Allah Seigneur de l'Univers,
et que la Bénédiction et le Salut d’Allah soient accordés à notre maître, le Messager d’Allah.
Nous n’arrivons pas de nos jours, nous les Musulmans, à nous entendre, à nous comprendre, à
communiquer ensemble et à nous accepter mutuellement. Entre époux, membres de famille, en Iraq, en
Palestine et jusqu’à Darfour, nous construisons des obstacles au lieu de liens.

Avec ce programme, nous avons l’intention de réconcilier tous ces partis selon cet ordre d’Allah qui peut être
traduit comme suit : “ " Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos
frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde. " [1] et cet autre : “Craignez Allah,
maintenez la concorde entre vous et obéissez à Allah et à Son messager, si vous êtes croyants.
" [2] Je prie Allah que chaque personne qui m’écoute décide de semer la coexistence et la réconciliation
entre les gens. Naturellement, les personnes sont différentes de nature, mais il faut apprendre comment
accepter l’autre et transformer nos différends en bienfaits utiles.

Le récit de la biographie des quatre grands Imams de l’Islam peut nous aider à parvenir à cette fin. Nous
trouverons chez chacun d’entre eux une attitude à prendre comme modèle. Nous pouvons être fiers de les
avoir dans notre Histoire à cause de leur grande habileté à coexister avec l’autre et à semer l’accord et la
réconciliation. Nous devons tous, femmes, hommes et jeunes gens, les imiter, savoir comment trouver des
points communs avec son interlocuteur ou son partenaire et bâtir dessus notre accord. C’est un point
fondamental de notre religion. Al-Qâdi ‘Ayyâd, juriste musulman, dit : “L’entente est un des piliers
fondamentaux de la Charî‘a (jurisprudence islamique)."

Nous avions convenu d’amener, à la fin de la biographie de chacun des quatre Imams, un savant spécialisé
dans le Fiqh (jurisprudence) du ledit Imam pour mieux comprendre sa pensée juridique. Ainsi, nous avons
aujourd’hui parmi nous le Révérend Ussama Rifâ‘i, Mufti de ‘Akkar au nord du Liban pour nous parler de
Abou Hanifa. Je lui souhaite la bienvenue parmi nous et je lui adresse cette question :

A.K.
- “Quelle est le point fondamental de la personnalité de l’Imam Abou Hanifa, ce grand savant dont
l’école a le plus d’adeptes parmi les Musulmans ?”

R.U. R.
- “Abou Hanifa est l’un des quatre grands Imams de l’Islam qui ont représenté chacun une figure
musulmane authentique. Ils ont uni la science à la pratique dans leur vie et présenté aux Musulmans
un fiqh (interprétation de la jurisprudence islamique) qui devrait améliorer la relation de chaque être
avec son Seigneur et le reste des humains.

Abou Hanifa, est né en l’an 80 H. et mort en l’an 150 H. et c’est un tabi‘i (seconde génération des
Compagnons). Le point le plus remarquable de son fiqh qui dénote sa personnalité est son respect de la
dignité et de la liberté de l’être humain. Il a par exemple défendu la séquestration des biens du
gaspilleur aliéné bien que tous les autres Imam l’autorisent. Il a dit qu’il fallait lui garder sa liberté d’agir
en l’aidant toutefois à s’améliorer. Partant de ce point de vue du respect, pour lui, le plus petit doute
annule toute incrimination d’une personne.”
A.K.
- “Pouvons-nous dire que sa législation au sujet de la femme et la liberté qu’il lui octroie dans son
fiqh est également basée sur ce respect ?”

R.U. R.
- “Abou Hanifa considère la femme un être à part entière, libre d’agir, de procéder selon son désir
et de subir les conséquences de son comportement. Aucune tutelle ne peut entraver sa décision.
Ainsi, arrivée à l’âge adulte, elle est libre de choisir son époux. Il rapporte ce hadith du Prophète (BP
sur lui) à l’appui : “La femme divorcée ou devenue veuve ne peut être donnée en mariage sans son
autorisation et la vierge ne peut l’être sans son consentement.” --“Ô Messager d’Allah, et comment
reconnaîtra-t-on son consentement ?” lui demanda-t-on. –“Par son silence.” L’Imam Abou Hanifa
nous raconte d’après un hadith avec une chaîne de garants qu’une jeune fille vierge vint se plaindre
au Prophète (BP sur lui) que son père voulait la donner en mariage à son cousin contre son gré. Le
père, qui était matériellement aisé, voulait hausser la classe de son neveu pauvre. Le Prophète (BP
sur lui) répondit à la jeune fille d’obéir à son père mais, comme elle répliqua ne pas aimer ce
mariage, il lui répondit d’aller épouser la personne de son choix. Elle dit : “Je n’ai pas d’autre choix
pour le moment, j’ai voulu simplement faire savoir aux femmes que leurs tuteurs n’avaient pas le
droit de les obliger à un mariage contre leur gré.” Pour Abou Hanifa, si la femme en Islam a le droit
de vendre, d’acheter, de faire des dons, d’autant plus elle peut conclure le contrat de son mariage.

A.K.
- “Je veux rappeler que les autres Imams ont contredit fortement cet avis pour que les jeunes
filles d’aujourd’hui, ne pensent pas que la liberté est inconditionnelle dans ce domaine.”

R.U.R.
- “Effectivement. Par exemple, l’Imam Malik a exigé l’accord du tuteur pour la fille casanière qui
ne fréquente pas la société. Quant à l’autre, qui a l’habitude des transactions et de la
communication, elle a le droit de décider du mariage de son choix parce qu’elle peut juger de l’utile
et du nuisible. Les Hanafites avaient discuté de cette question avec les adeptes de Malik et avaient
conclu que cette dernière peut avoir ce droit, à condition de choisir un époux de rang social et
intellectuel équivalent au sien, sinon, le tuteur peut mettre son veto par l’appel à un juge.”

A.K.
- “On peut ainsi souligner que, déjà en l’an 80 de l’Hégire, Abou Hanifa avait émis ce jugement qui
donne à la femme la liberté de décider de ses biens et de son mariage. C’est une réponse à ceux qui
stipulent en Occident que l’Islam a aboli les droits de la femme. Cet avis appuie également l’idée de
coexistence qui est le sujet de notre programme, en faisant perdre à la femme son opinion
préconçue que la faute des mauvais traitements qu’elle subit dans nos pays revient à l’Islam.”

R.U.R.
- “J’aimerais mettre en évidence comment, malgré la différence de leurs opinions dans des
centaines de questions jurisprudentielles, les quatre grands Imams donnaient un bon exemple de
coexistence. Une règle de la science moderne du dialogue nous le fait comprendre en une seule
ligne. Elle dit : “La culture c’est l’acceptation de l’autre qui ne peut avoir lieu sans des notions
exactes à son sujet”. Si nous voulons prendre comme modèle la coexistence des quatre grands
Imams entre eux et entre leurs adeptes par la suite, nous devons savoir que leurs différentes
opinions ont leurs justifications. L’acceptation logique des raisons de ces justifications nous fait les
accepter automatiquement.”
A.K.
- “Certains jeunes s’entêtent pour certaines écoles et certaines idées jurisprudentielles et tombent
dans le fanatisme.”

R.U.R.
- “Il faut savoir qu’en Islam nous avons des règles constantes qui concernent la croyance et
d’autres variables dans les questions secondaires de la charî‘a. En ce qui concerne les premières, les
quatre Imams sont entièrement d’accord. Quant aux autres qui se rapportent à des questions
discutables comme la position dans la Salât (la prière), le raccourcissement de la prière ou la réunion
de deux d’entre elles en voyage etc. il faut savoir que la variation des opinions là-dessus est
nécessaire et considérée une miséricorde pour le Musulman. Un homme était venu présenter à
l’Imam Ahmad ibn Hanbal un livre où il avait assemblé toutes les opinions jurisprudentielles
contradictoires et qu’il voulait intituler “Les Controverses des Faqihs”. L’Imam lui dit de le nommer
“Le Livre de l’Ampleur”

A.K.
- “Cette anecdote est vraiment significative ! C’est donc le point de vue de l’Imam Ibn Hanbal ?”

R.U. R.
- “Effectivement, et de tous les Imams avec lui. Nous trouvons chez tous ce respect de la liberté
de l’être humain qui a amené Abou Hanifa à former une société savante pour discuter les lois de la
charî‘a et ne pas imposer une seule opinion. Il disait : “ Notre avis est juste un, et celui qui dit mieux
mérite plus d’être suivi. Nous ne faisons que donner une interprétation personnelle qui peut être
juste ou erronée.” Il avait également ce mot célèbre : “Les opinions de notre école de fiqh sont
judicieuses et peuvent comporter des erreurs et les opinions des autres sont erronées et peuvent en
comporter de judicieuses.”

Les différences d’opinions entre les faqîh (juristes) est chose naturelle à cause :

1) De la nature humaine qui change selon l’éducation, la culture, l’expérience et l’intelligence.

2) De la nature du texte qui est un point essentiel. Nous avons par exemple dans le Coran des mots qui
peuvent avoir plusieurs sens bien que Allah aurait pu, s’Il le voulait, en mettre de très précis comme Il
l’a fait dans d’autres versets.

3) De la différence entre les mœurs et les coutumes.

Les différends dans les opinions jurisprudentiels sont donc une miséricorde et une grâce de la part
d’Allah qui l’a voulu ainsi. Nous avons un hadith qui nous fait comprendre leurs causes et nous montre
comment dans l’application pratique ces différends sont de la coexistence, une grâce et une miséricorde.
Le hadith dit : “Au moment d’une transaction, les deux parties sont libres dans leur décision (conclure ou
décliner l’accord) tant qu’ils ne se sont pas quittés. ” Abou Hanifa et Malik malgré la différence de leurs
milieux culturels ont affirmé que ‘se quitter’ signifiait ici la fin de l’accord oral. Ach-Chafi‘i et Ahmad ont
dit que ‘se quitter’ devait être pris dans son sens littéral c'est-à-dire avec le corps. Lorsqu’on a
questionné Abou Hanifa au sujet de son raisonnement à propos de ce hadith, il répondit : “J’ai pensé
que deux personnes qui concluent une transaction sur un bateau ne peuvent se séparer pour mettre un
point final à leur contrat.”
A.K.
- “Il faut ainsi souligner que le même hadith avec les mêmes termes a été compris par chacun
d’une façon différente et il se peut que la sagesse du Prophète (BP sur lui) en a décidé ainsi pour
que chacun choisisse ce qui convient le mieux à son cas et pour donner de l’ampleur.”

R.U.R.
- “L’Imam Ach-Chafi‘i a une règle qui modère les différences et encourage à la coexistence et à la
fraternité. Il dit : “Les savants sont unanimes à dire que, Allah ne punit pas l’erreur commise par
l’adoption d’une opinion jurisprudentielle dans une des questions secondaires variables.” ‘Omar ibn
‘Abdil ‘Aziz et ceux qui sont venus après lui l’apprenaient à leurs enfants.” L’Imam Al-Ghazâli énonça
le même principe.”

A.K.
- “Est-ce pour cela que Ach-Chafi‘i, qui était en contradiction avec Abou Hanifa au sujet de
certaines positions dans la Salât, suivit les recommandations de ce dernier lorsqu’il alla prier sur sa
tombe ?”

R.U. R.
- “Effectivement. Lorsqu’on lui en demanda la raison, il répondit : “Par respect envers l’habitant de
cette tombe.” Il y a encore que Abou Hanifa avait rencontré Malik à Médine en présence de leurs
élèves, avait discuté avec lui au sujet de certaines questions de la charî‘a et n’avait pas acquiescé
certaines de ses opinions. Al-Leithy, élève de Malik, qui avait assisté à la discussion demanda ensuite
à son maître : “Ô Imam, je vois que vous ne vous êtes pas mis d’accord ?” Malik lui répondit : “J’ai
discuté avec un homme qui, s’il avait voulu me convaincre que cette mosquée était entièrement faite
d’or, je l’aurais cru.” De l’autre côté, un élève de Abou Hanifa lui demanda la même question. Il lui
répondit : “J’ai vu en lui une science grande comme une montagne.”

A.K.
- “Je ne pense pas que nous puissions dire plus au sujet de la coexistence et je le souligne aux
jeunes, filles ou garçons, et à tout le monde. Nous pouvons à cause de la nature humaine avoir
différentes opinions mais nous devons nous respecter et nous accepter mutuellement. Nous arrivons
ainsi à deux conclusions et c’est qu’il n’y a pas de différends entre les savants en ce qui concerne les
croyances stables mais seulement dans les ramifications. Il ne faut donc pas refuser les différentes
opinions dans ces dernières. J’ai lu quelque part que Ibn Hanbal était d’avis de ne pas prononcer le
verset : “ Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux." au début de la
récitation du Coran dans la prière, à part à Médine parce que Malik, l’Imam de cette ville était
d’opinion contraire. C'est-à-dire, non seulement admettre l’opinion différente de l’autre mais la
pratiquer en sa présence par respect pour lui. Un geste qui unit les cœurs d’une façon
extraordinaire. Il faut également faire remarquer que Abou Hanifa a vécu dans une période de
grandes controverses et polémiques. Comment a-t-il pu vivre ces débats ?”

R.U. R.
- “Les différends dans les questions secondaires variables peuvent être discutés sans toutefois
oublier que nous sommes à l’origine frères et non ennemis. Un des élèves de l’Imam Ahmad, appelé
Al-‘Anbari, raconte que Aly ibn Al-Madine, un des célèbres rapporteurs de hadith et ami de l’Imam
Ahmad était venu rencontrer ce dernier et s’était mis à discuter avec lui sur la question de savoir si
les personnes auxquels le Prophète (BP sur lui) avait annoncé le Paradis y étaient effectivement.
L’Imam Ahmed l’affirmait tandis que Al-Madine avait des doutes. Leurs voix se haussèrent durant la
discussion au point que nous avons pensé qu’ils allaient s’entretuer. Ensuite, à la fin de la discussion,
ils se sont serré les mains et l’Imam Ahmad dit : “Notre fraternité n’est-elle pas toujours très grande
même si nous ne sommes pas d’accord au sujet d’une question ?” et lorsque Aly ibn Al-Madine
voulut partir, l’Imam Ahmad avait été lui tenir les étriers de sa monture. C’est là des exemples de
différends qui peuvent se trouver entre les grands Imams mais, parce qu’ils sont grands dans le vrai
sens du terme, ils considéraient le désaccord naturel et l’amitié persistait entre eux. Il n’y en a pas
un seul qui n’ait imité l’autre dans la pratique de certaines questions.

Oui, l’Imam Abou Hanifa a grandi dans une atmosphère de grande zizanie, de conflits dogmatiques,
de différends au sujet des points secondaires et même des croyances. Il a vécu dans la même
période que Zayd ibn Aly, Dja‘far As-Sâdiq, Mohammed Al-Bâqir et Abdillâh ibn Al-Hassan et il
discutait avec tous les groupes de différentes opinions : les Chi‘a, les Khawâredj, les Mou‘tazila.
Malgré tout cela, il confirmait et consolidait les principes de la Sunna (tradition du Prophète (BP sur
lui)). Il s’est dégagé de tous ces remous de pensées comme le lait est extrait du mélange des
excréments intestinaux et du sang pour devenir un breuvage pur et délicieux.”

A.K.
- “Nous aimerons savoir comment il a réussi à le faire sans se fondre ou se perdre dans les autres.
Je crains que certains jeunes ne se méprennent sur le sens de coexister et pensent que cela signifie
fondre dans l’autre ce qui serait une grande erreur. Ainsi les Musulmans vivant en Occident doivent
savoir coexister pacifiquement avec cette civilisation étrangère sans perdre leur identité et en faisant
respecter leur religion.”

R.U.R.
- “Pour savoir comment Abou Hanifa y a réussi, un ancien adage dit : “L’homme doit tenir haut le
drapeau de la vérité même s’il se trouve seul à le faire. Immanquablement, ceux qui recherchent la
vérité viendront se réunir autour de lui.” Il faut savoir que l’Imam Abou Hanifa s’est déplacé vingt-
huit fois de Al-Koufa vers Bassora pour discuter avec les dissidents et les ramener à la doctrine
équilibrée. Un jour, un groupe de ceux-là était venu le trouver à la mosquée pour lui poser un piège.
Ils avaient avec eux le cadavre d’un homme qu’ils avaient tué pour avoir contredit leur croyance. Ils
désiraient entendre Abou Hanifa l’approuver et trouver une excuse pour le tuer également. Ainsi
l’Histoire se répète et les incidents de ce genre qui arrivent de nos jours trouvent leurs antécédents
dans le passé. Ils lui demandèrent : “Ô Imam, est-ce que nous devons faire la prière des morts pour
cet homme qui récuse la doctrine ?” Il leur répondit : “Est-il juif ?” –“Non.” répondirent-ils ?” Il
reprit : “Est-il Chrétien ?” --- “Non.” dirent-ils. Il demanda alors : “Qui donc est-il ?” Ils répondirent :
“Un Musulman.” Il dit : “ Vous avez jugé qu’il est musulman, alors il faut faire la prière pour lui.”
Avec son intelligence, il les avait amenés eux-mêmes à dire qu’il était musulman et ainsi tout était
dans l’ordre. S’il leur avait demandé depuis le début si l’homme était croyant ou non, ils lui auraient
répondu par la négative et ils l’auraient tué s’il avait insisté qu’il fallait faire la prière pour lui. Une
autre fois, ils sont venus lui demander son opinion au sujet de l’arbitrage. Ils sous-entendaient
l’arbitrage entre Mouawiya et Aly ibn Abi Taleb que les deux avaient demandé pendant leur guerre et
que les Khawâredj refusaient. Aly ibn Abou Talieb avait montré un bel esprit de coexistence dans
cette affaire. Lorsqu’on lui avait demandé si ces mêmes Khawâredj, alliés de son ennemi, étaient
apostasiés, il répondit : “Non, ce sont des frères à nous qui nous ont fait préjudice.” Revenons à
Abou Hanifa qu’ils auraient tué, s’il avait répondu par l’affirmative à leur question. Il leur dit :
“Discutons du sujet et amenez un arbitre pour juger de nos différends.” Ils acceptèrent et choisirent
l’un d’eux. Il leur dit alors : “Voici que vous acceptez l’arbitrage, c’est donc chose licite.”
A.K.
- “Nous sommes arrivés à la fin de l’épisode et je veux conclure que dans les questions
secondaires de la charî‘a, il y a de l’ampleur, de la facilité et de l’union ; dans les questions de la
doctrine et de la croyance c’est la fermeté et la consolidation de cette religion jusqu’au dernier
degré.”

R.U.R.
- “J’aimerais ajouter un mot et dire premièrement que la fermeté dans les principes stables de la
religion n’empêche pas la coexistence avec les autres. Nous avons appris du Prophète (BP sur lui)
lui-même, par l’intermédiaire de ses compagnons et des Imam que, tout en sauvegardant les
principes stables de sa religion, il a coexisté avec les gens parce qu’il était un messager et les
messagers ne peuvent vivre isolés. Il a de même discuté avec les gens du Livre et les polythéistes et
il a conclu à Médine le premier acte de coexistence dans le monde. Deuxièmement, si nous
comprenons les raisons des différends entre les Imam dans les questions du fiqh et nous admettons
qu’ils sont nécessaires pour faciliter la vie, rien ne nous empêche alors d’être des adeptes de quatre
écoles. Nous ne devons pas nous obstiner pour l’une d’entre elle contre les autres et rétrécir ce qui a
été établi au début pour donner de l’ampleur. Si nous voulons absolument discuter, nous pouvons le
faire d’une façon scientifique et posée dans les limites de la bienséance musulmane avec une
intention sincère, loyale dépourvue de toute arrière-pensée et sans couper les liens de fraternité.

A.K.
Moi j’aimerais terminer par cette prière de Abou Hanifa : “Ô Allah, fais que nos cœurs puissent contenir ceux
dont les poitrines n’ont pas pu nous contenir.”

[1] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent

de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du
saint Coran. Al-Houjourât (LES APPARTEMENTS) : 10.

[2] TSC, Al-'Anfâl (LE BUTIN) : 1.

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