L’économie et la vie du Grand Roissy n° 29

Futur Eco - Quartier
de Louvres - Puiseux

Le développement équilibré
du Grand Roissy
Mars 2010 • DIFFUSION : 10 000 ex. aux entreprises et administrations du pôle • valeur 3,50 €

Futur Satellite S4

CHARIOTS ELEVATEURS
VENTES NEUFS OCCASIONS
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DEPANNAGES TOUTES MARQUES SUR SITE
Tél. : 01 48 60 22 33 - Fax : 01 48 61 20 07 Route de Roissy - 93290 Tremblay en France
 n°29sommaire

Dossier : Louvres 2025

• Le visage de Louvres en 2025 R page 4
• Ecoquartier et autres projets R page 6
• Guy Messager, maire (Modem), de Louvres R page 12
« La ville va trouver sa vitesse de croisière pour les demi-siècles à venir »
• A l’institut Paul Ricoeur R page 14
Les élèves apprennent à devenir bilingue

• Yves Murru, maire (DVD) de Puiseux-en-France R page 16

Notre ville conservera son aspect bucolique

Les entreprises du Grand Roissy

• Une nouvelle imprimerie pour le Figaro R page 18

Charles-de-Gaulle
• Aéroport Charles-de-Gaulle
Le Satellite 4, un chantier pharaonique R page 22
• Les principaux projets des cinq prochaines années :
après le S4, le T4 ? R page 26

Choses publiques
• A Chaumontel (Val d’Oise) - Le village d’entreprises Morantin,
une idée astucieuse qui fait recette R page 28
• Jean-Luc Herkat, maire d’un village très convoité R page 32

Ceux qui font…

• Michel Meunier,
nouveau président du Centre des Jeunes dirigeants R page 35

Grand Roissy
• Roissy en Seine-et-Marne R page 40
Gérard Eude et Bernard Corneille :
« Nous avons engagé une démarche ouverte et pluraliste »

RoissyMail.com
• De Bénéfice.net à RoissyMail.com R page 44
«Paper or not paper, that is the question »

RoissyMail le magazine: trimestriel gratuit
édité par la SARL VPP au capital de
25 000 €
1, Clos du Thillay
95380 Epiais-lès-Louvres
www.vppcom.com
Tél. : 01 30 29 04 32
Fax : 01 34 68 52 07
Directeur de la publication : Eric Veillon
eric.veillon@wanadoo.fr
Rédaction et publicité : 01 30 29 04 32
Imprimé par RAS (Villiers-le-Bel).
Mise en page : RDVA - 01 34 12 99 00
Tirage : 10 000 exemplaires
n°29édito
De Bénéfice. net au « New » RoissyMail :
la même volonté d’informer
C
hers lecteurs, vous
avez entre les mains* le
magazine RoissyMail,
digne successeur de
Bénéfice.net (BN).
Vous pourrez voir toutes les raisons
de cette évolution dans ce que j’ai
écrit ici page 44 et les plus curieux
d’entre vous se reporteront aussi
au BN n° 27 sur les 10 ans du mag
et sur le RoissyMail n° 459).
Il s’agit donc pour nous de continuer
la mission que nous nous sommes
fixée depuis 1997 (eh oui !) avec
l’édition de la première carte du
Pôle de Roissy : informer sur la
région aéroportuaire qu’on appelle
désormais « Le Grand Roissy ».
Beaucoup d’entre vous sont des
lecteurs de la lettre électronique
RoissyMail. Et 6500 parmi vous
sont abonnés à cette lettre (RM)
qui parait au moins deux fois
par semaine. Si le nombre des
lecteurs de RM est beaucoup plus
important, il reste que, et nous
le constatons depuis au moins
deux ans, nombreux sont ceux
qui ne connaissent pas encore
RoissyMail. Le nombre d’abonnés
est aussi nettement en deçà des
potentialités qui se chiffrent par
dizaines de milliers.
Nous expliquons cela par le fait
que nous n’avons pas vraiment fait
de publicité pour RM depuis sa
création en septembre 2004.
Ce magazine, avec son titre, avec
ses articles, est donc destiné, tout
en éclairant les lecteurs sur des
* Sauf si, comme beaucoup, vous le lisez en ligne…
3
dossiers peu connus comme par
exemple l’éco-quartier de Louvres-
Puiseux, ou le discret (mais énorme)
chantier du S4, à «  rabattre  » des
dizaines de milliers de lecteurs
vers le site www.roissymail.
com qui sera LA grande source
d’information sur l’évolution de la
région aéroportuaire. Et accueillir
ainsi de nombreux nouveaux
abonnés.
Car RM est désormais non seulement
la lettre que vous connaissez, mais
aussi le site- portail du Grand
Roissy. Outre les articles d’actualité,
il comporte une série de rubriques
permanentes et évolutives :
ressources comme «  Travaux et
Aménagements  », «  Aéroports  »,
«  Grand Paris  », «  Roissy Agri  »,
«  Choses publiques  », mais aussi
pratiques comme « Sortir dans le
Petit Paris », « Conso », « Culture et
spectacles  », ou «  restaurants  » et
enfin offres comme « Restaurants »,
«  Spectacles  », «  Immobilier  » et
«  Immobilier d’entreprise  » Puis
plus tard «  Emploi, formation  »
et toute autre rubrique dont le
besoin se fera sentir. Certaines de
ces rubriques seront ouvertes aux
internautes.
Chers lecteurs, allez-y ! Faites-nous
part de vos avis, de vos critiques…
Et faites connaître le «  New
RoissyMail » autour de vous !
Merci pour votre fidélité
Eric Veillon
 4

Le dossier : Louvres 2 025

Ici, on voit bien la gare, le futur pôle gare, les silos et les Frais-Lieux

Le visage
de Louvres en 2 025

C
ommune paisible de la
Plaine-de-France, bordée
de champs de blés, Louvres
(Val-d’Oise) s’apprête à
changer de visage dans
les quinze prochaines années. Grâce à
sa situation géographique, proche de
l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle mais
épargnée par les nuisances sonores, elle
se présente comme un pôle d’avenir
en termes d’habitat, de commerces,
d’activités et de services. Quand
d’autres villes du nord francilien sont
limitées dans leur expansion par le Plan
d’exposition au bruit (PEB), cette petite
ville, qui a conservé des traces de sa
période médiévale, jouit d’une certaine
liberté de développement.
De vastes projets sont sur les rails.
Création de zones d’activités, construction
d’équipements culturels et scolaires, mais
surtout, aménagement d’un écoquartier
de 3 500 logements en commun
avec Puiseux-en-France (Val-d’Oise),
qui lui insufflera un véritable boom
démographique (N.D.L.R. : Louvres
compte actuellement 3 500 logements
dont 750 sociaux).
roissymail.com 5
© P. Guignard - EPA Plaine-de-France
Proposé par l’État dans la droite ligne du
Grenelle de l’environnement, ce quartier
du futur de 120 hectares, écologique et
économique, devrait lui permettre de
presque doubler sa population (près de
9 000 habitants au recensement de 2006).
«  Donner la priorité aux piétons  » et faire
en sorte que « l’homme retrouve un degré
de satisfaction  dans l’espace public  »
représentent l’essence même du projet,
selon le maire Guy Messager (lire interview).
Il est question d’un véritable centre de vie
destiné à dynamiser la commune et à la
faire sortir de son image de dortoir.
 6

Le dossier : Louvres 2 025

écoquartier et autres projets

Bois
du
Coudray

ZA de la
Tour Eiffel

FRAIS-LIEUX

Bois
des
Marlots

qu'à 203
Jus 0

iel
PÔLE

rt
pa
GARE Silos fer
t
Trans
ZI existante
Les tracés sont des périmètres
d’étude et de réflexion de
ZAC l’écoquartier (future ZAC) et hors
Butte- ZAC (comme « Bois des Marlots »,
ou encore les ZA de la Tour Eiffel,
aux-Bergers de la Butte-aux-Bergers). Sauf
ces deux dernières, tout cela est
Institut P. Ricœur à l’étude et donc, comme on dit,
e
lie r

Ici, on voit tout : au et ZAC du parc rien n’est « contractuel ». Ce

nn
ci tie

premier plan la vieille ZI, document est une compilation

an ou

(appelée à rejoindre, petit réalisée par RoissyMail, sur la

Fr r

à petit la nouvelle zone base de plusieurs documents

la eau

d’activité de la Butte-aux- qui ont été présentés et des

rs rr

Bergers) qui constituera le informations dont nous disposons.

ve Ba

« pôle gare », les silos, les Le document de fond étant tiré

Frais-Lieux (les champs, du « Dossier schéma directeur
au fond, à droite), le d’aménagement » réalisé par le
Bois du Coudray (en haut maître d’œuvre (l’agence Castro),
à gauche) et, au fond
ARCHEA avec Mandragore (paysagiste) et
Puiseux Village. 2DKS (éco-urbanistes).

L’écoquartier, késaco ?
Elaborée dans la droite ligne du Grenelle de
l’Environnement, l’appellation « écoquartier »
concerne «  un quartier durable, englobant
des considérations liées aux transports, à
la densité et aux formes urbaines, à l’éco-
construction, mais également à une mixité
sociale et fonctionnelle et à la participation
de la société civile  », selon la définition du
ministère de l’Écologie.
La création d’un écoquartier répond à un besoin
réel en matière d’habitat, et s’inscrit dans une
logique de respect de l’environnement et de
consommation minimale de l’espace. Chaque
opération implique la réalisation d’au moins
1 000 logements, avec des équipements et des
espaces publics, dans un périmètre proche
d’une voie de transports collectifs pour
proposer un mode alternatif à l’automobile et
ainsi diminuer les émissions de gaz à effet de
serre.
Equilibré et exemplaire, le « quartier durable »
se présente comme un trait d’union avec
les quartiers existants et doit avoir «  un
impact fort » sur son territoire. Ecologique et
économique, il promeut une gestion durable
de l’eau, un traitement optimum des déchets,
la biodiversité urbaine et l’utilisation de modes
de circulation douce à travers, notamment,
l’aménagement de pistes cyclables.
Innovant, il est conçu selon les nouvelles
techniques de construction responsables vis-à-
vis de l’environnement et de la santé, intègre la
production d’énergies renouvelables, et prend
en compte dans son aménagement la maîtrise
des nuisances et des risques.

Bois du Coudray
Ici, on voit tout : au
premier plan la vieille ZI,
(appelée à rejoindre, petit
à petit la nouvelle zone
d’activité de la Butte-aux-
Bergers) qui constituera le
« pôle gare », les silos, les
Frais-Lieux (les champs,
au fond, à droite), le
Bois du Coudray (en haut
à gauche) et, au fond
Puiseux Village.
Conduite par l’établissement public
d’aménagement (EPA) Plaine de
France, avec l’architecte Roland Castro
comme maître d’oeuvre, la réalisation
de l’écoquartier, prévue à l’ouest et
au nord de la gare, dans trois zones
distinctes, implique de profondes
mutations dans le secteur. À commencer
par l’environnement de la station
ferroviaire.
Réorganisation du pôle gare
Les usagers du RER D vous le diront :
stationner près de la gare est une vraie
calamité. Pour résoudre le problème,
la communauté de communes Roissy-
Porte-de-France compte créer un parking
à deux niveaux d’une capacité de 220
places sur les terrains de Réseau ferré
de France (RFF), au nord de la ligne de
chemin de fer.
La gare routière sera quant à elle
modernisée. Sur la place de la gare, un
système de dépose-minute sera instauré.
Le petit parking, actuellement insuffisant,
sera conservé mais complété par un
parc à vélos abrité. L’accessibilité des
cyclistes sera d’ailleurs améliorée avec le
raccordement du pôle gare à la RD 184 au
moyen d’une piste de circulation douce.
En outre, une nouvelle route reliera
directement la Francilienne au pôle gare
et un passage pour les piétons et les
cyclistes franchira la ligne de chemin de
fer. Le passage sous le pont, assurant la
jonction entre les avenues du Général-
Leclerc et Charles-de-Gaulle, sera quant
à lui doublé afin de fluidifier le trafic.
Autre chantier d’ampleur envisagé
du quartier de la gare : la dépollution
du site du magasin Simply Market,
anciennement investi par une usine de
produits chimiques. Magasin qui pourrait
être déplacé.
Déménagement des silos
Enfin et surtout, la délocalisation des
silos agricoles de la société Capa France
(Coopérative agricole de la Plaine-
de-France). Ces six grands réservoirs
aux façades défraichies, dont le plus
ancien fût construit en 1951, font partie
intégrante du patrimoine de la commune.
Mais leur situation géographique et leur
étiquette d’ICPE (Installations classée
pour la protection de l’environnement)
auraient rendu impossible la réalisation
de l’écoquartier. Une solution a donc été
trouvée. Les silos actuels, d’une capacité
de 28 000 tonnes, seront soit démolis, soit
convertis en logements. D’autres, plus
petits (11 000 tonnes), seront construits à
l’extrémité est de la ville, à la limite de
Villeron, sur la future zone d’activités du
roissymail.com 7
Frais-Lieux
Pôle Gare
© P. Guignard - EPA Plaine-de-France
Roncé, également appelée ZA de la Tour
Eiffel. Une ZA qui accueillera en outre
l’ensemble des locaux de Capa France, le
magasin Gamm’Vert, l’entreprise Cosson
et une déchetterie (lire plus bas). Un
deuxième silo, plus grand (15 000 tonnes)
sera construit sur le territoire d’Attainville
(Val-d’Oise). Au total, plusieurs centaines
de logements seront réalisées dans le
quartier de la gare.
Naissance d’un quartier urbain :
les Pommiers – Frais-lieux
Au nord est de la gare, en bordure de la
voie ferrée, Louvres donnera naissance
à un quartier urbain créé ex-nihilo : les
Pommiers – Frais-lieux. C’est sur ces lieux-
dits agricoles de 35 et 45 hectares chacun,
que seront aménagés la majorité des
logements (plus de 2 000) de l’écoquartier.
Mais pas uniquement. À l’instar du
pôle gare, ce village dans la ville sera
doté d’équipements et de commerces
de proximité dans un rayon de 400  m,
correspondant à la distance moyenne de
confort pour un piéton. Une conception
qui doit permettre de «  refaire marcher
dans la ville les actifs de 30, 40 à 50 ans »,
selon le maire de Louvres. « Aujourd’hui,
qui voit-on sur nos trottoirs ? Seulement les
jeunes et les personnes âgées  », déplore-
t-il.
 8

Le dossier : Louvres 2 025

La CAPA
construira
d’autres silos
dans la zone de
la « Tour Eiffel »
(le Roncé) et
à Attainville.
Les vieux silos
(ici) seront
ou démolis ou
transformés en
logement.

orienté vers l’écologie. On l’a évoqué

On évoque une école élémentaire, un
pôle commercial, une médiathèque ainsi
qu’un pôle de services à la personne. Les
logements, eux, seront variés. Maisons
individuelles, appartements en location
ou en accession à la propriété. Pas
question d’édifier des grandes barres mais
plutôt des lotissements qui ne devraient
pas excéder les cinq étages. « Il faut rester
dans l’esprit de Louvres », souligne Guy
Messager. « Nous n’allons pas reproduire
ce qui n’a pas fonctionné  », renchérit
Jean-Marie Fossier, maire-adjoint chargé
des travaux, de l’urbanisme et du
logement. Les élus projettent de faire
construire quelques dizaines de maisons
en accession sociale à la propriété et de
« les proposer à des familles méritantes,
vivant actuellement dans des HLM. »
Un nouveau collège
Côté déplacements, Guy Messager
imagine des coulées vertes arborées
tout autour du quartier, des rues
réservées aux cyclistes et aux transports
en commun, avec des trottoirs de trois
mètres de large pour les piétons. Dans
ce lieu de vie idéalisé, la majorité des
voitures et les poids lourds circuleront
sur de grosses artères prévues à cet
effet. Parmi elles, une nouvelle route
reliera les Pommiers – Frais-lieux à la
RD 317, avec un rond-point menant à la
future zone d’activités du Roncé. Point
important : elle sera dotée d’un pont qui
enjambera la voie ferrée. Autre chantier
de poids, concernant, cette fois-ci,
l’environnement : l’isolation de l’oléoduc
de la société Trapil qui traverse le site
de Frais-lieux pour alimenter Roissy-
CDG. L’aménageur prévoit de délimiter
un périmètre non constructible autour
du pipeline.
L’écoquartier sera complété par un
troisième pôle urbain d’environ 400
logements à Puiseux-en-France sur 19
hectares dans le secteur du Bois-du-
Coudray, près du complexe sportif et du
dojo. La petite commune (environ 3 400
habs.) pourrait tutoyer la barre des 5 000
habitants à l’horizon 2 025. C’est sur
son territoire à l’entrée des Pommiers
– Frais-lieux que pourrait se construire
un nouveau collège
accueillant les élèves des
deux villes.
Végétation
et développement
durable
Imaginé comme «  une
île dans une mer de
blés  » selon Roland
Castro, l’écoquartier, avec
ses trois pôles (Gare,
Pommiers – Frais-lieux,
Bois du Coudray) sera
Jean-Marie Fossier est adjoint au maire, chargé de l’urbanisme. Il est le petit-
fils de l’ancien maire Jules Fossier, dont Guy Messager a été le « dauphin ».
On dit que Jean-Marie est désormais le « dauphin » de Guy…
plus haut : les zones d’habitats seront
entourées de parcs, clairières, trames
végétales en conservant - notamment aux
Pommiers - Frais-lieux – une partie des
espaces agricoles existants. Comme son
nom l’indique, le concept d’écoquartier
se veut novateur en matière d’économie
d’énergie. La gestion des eaux pluviales
aura toute son importance à travers
la technique d’hydraulique douce.
Objectifs : diminuer la production d’eau
de ruissellement en les stockant au moyen
de toitures en terrasses et de bassins
paysagers, et ralentir les écoulements
résiduels en favorisant l’infiltration à
travers des chaussées poreuses ou des
parkings à structure réservoir.
Les habitations seront aménagées
selon la norme BBC (Bâtiment Basse
Consommation). « L’idée, c’est de diviser
par quatre les coûts énergétiques d’un
logement  », résume Guy Messager.
D’où l’importance accordée à l’énergie
solaire, avec l’installation de panneaux
photovoltaïques. Mais aussi à la terre,
avec des procédés de géothermie et
en utilisant pourquoi pas de la paille
ou des déchets de céréales. «  Louvres
ne doit pas perdre son identité de ville
agricole  », conclut Jean-Marie Fossier,
lui-même agriculteur.
Ludovic Luppino
 roissymail.com 9

Deux nouvelles zones d’activités

• Le déménagement de la zone
industrielle
C’est une opération colossale et longue,
qui ne devrait pas s’achever avant 2 030. Le
pari est audacieux. Il consiste à déplacer
progressivement les entreprises de la zone
industrielle vers la future ZAC de la Butte-
aux-bergers, située à l’ouest (lire plus bas). À
terme, les sociétés seraient remplacées par des
logements. Au nord de l’actuelle ZI, un parc
serait aménagé et accueillerait des équipements
publics dont une école élémentaire. Au sud,
tout au long de la voie ferrée, des activités,
notamment tertiaires, s’installeraient en
écran, ainsi qu’une autre école élémentaire.
Mais pour l’instant, le projet n’en est qu’à ses
balbutiements…
de lieu d’accueil pour les installations de Capa
France dont un silo agricole de 11 000 tonnes
et le magasin Gamm Vert (3 hectares au total).
Mais également pour l’entreprise de TP bien
connue «  Cosson  » qui, après avoir quitté
Roissy-en-France pour cause d’Airapolis, va
rejoindre ainsi sa terre natale (sur 10 hectares).
Enfin, 5 000 mètres carrés seront occupés par
une déchetterie. Les trois hectares restants
étant quasiment vendus par le lotisseur, c’est-
à-dire la communauté de communes Roissy-
Porte-de-France. Un giratoire devant servir de
point d’accès sur la RD 317 est actuellement
en cours de travaux. La zone devrait être
disponible cette année.
Beaucoup plus vaste (44 hectares), la future
ZAC de la Butte-au-Bergers s’installera à l’ouest
de la ZI actuelle. Le projet a connu quelques
vicissitudes. Créée par le conseil municipal en
1991, elle avait à l’origine vocation à recevoir
des habitations et un golf. Finalement, il sera
uniquement question d’entreprises. Environ
un tiers de sociétés moyennes du secteur de
la logistique, un tiers de locaux de PME-PMI, et
un tiers d’activités en compte propre. À l’heure
actuelle, le projet en est à la phase d’appel
d’offres d’aménagement : une « joint-venture »
originale «  AFTRP/EPA plaine de France. Les
premiers permis de construire pourraient
être déposés courant 2011, sous réserve de la
réalisation du barreau devant raccorder Louvres
à la Francilienne.

• Création de la ZA du Roncé
et de la ZAC de la Butte-aux-
Bergers
Qui dit augmentation de la population, dit
arrivée de nouvelles entreprises afin de créer
des emplois. D’un côté, la zone d’activités du
Roncé et de l’autre,la ZAC (zone d’aménagement
concerté) de la Butte-au-Bergers.
Située au nord est de la commune, entre la
voie ferrée et la RD 317, la zone d’activités du
Roncé, plus communément appelée ZA de la
Tour Eiffel en raison de sa forme allongée,
s’étale sur 17 hectares de terrain. Elle va servir
L’entreprise Cosson construit
son nouveau siège social dans
la ZAE de la Tour Eiffel.

RMP Advertising - Photos : FedEx - 02/10

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Great Place To Work®‚ classe
FedEx en 11 ème position. FedEx
en France a reçu également un
prix pour ses programmes de
formation des salariés.

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prix “Partenariat” de la diversité
Culturelle, Ethnique et Sociale,
remis par le Ministre délégué
à la Promotion de l’égalité des
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représentées au sein de FedEx
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et les projets que nous soutenons comme la plate-forme multimodale.
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 10

Le dossier : Louvres 2 025

• Archéa, le nouveau musée

Les badauds de la rue de Paris ont dû le remarquer tant son architecture
dénote dans le paysage du centre historique de Louvres. Situé près de
la tour Saint-Rieul, ce bâtiment moderne à la forme d’un projecteur
rectangulaire, accueillera Archéa, le nouveau musée archéologique de
Louvres. Commencés en juin  2008, les travaux, quelque peu retardé,
doivent s’achever ce printemps. L’ouverture au public est quant à elle
prévue pour l’été 2010.
Le parti pris de ce lieu culturel, également centre de recherches et
labellisé « Musée de France » : présenter l’histoire du Pays-de-France à
travers les vestiges mis au jour par les archéologues dans l’est du Val
d’Oise. Concrètement, les collections proviendront essentiellement de
deux sites : celui du château d’Orville à Louvres, détruit durant la guerre
de Cent ans et qui fait l’objet de fouilles programmées depuis 2001,
ainsi que les ateliers de potiers médiévaux de la Vallée de l’Ysieux,
visibles à Fosses-Village.
« Tout au long de l’année, les visiteurs pourront compléter leur visite
par des expositions temporaires, ateliers, visites théâtrales, projections
et rencontres, conçues à destination d’un public en priorité jeune et
familial  », explique l’équipe du musée, qui peaufine actuellement le
contenu des collections et l’exposition principale.
Le futur musée intercommunal
Le musée en chiffres : ARCHEA. Futuriste, non ?

3,47  illions d’euros pour la construction, financée par la

m
communauté de communes Roissy-Porte-de-France,
avec le soutien du Conseil général du Val-d’Oise (pour
20 %), du Conseil régional d’Ile-de-France (20 %) et • La ZAC du Parc
du Ministère de la culture (15 %). C’est le poumon vert de Louvres. Le parc d’environ 8 hectares situé
face à la mairie est en pleine mutation. Cette ancienne propriété de la

1 637  objets restaurés entre  2007 et  2009 pour les

besoins de l’ouverture.
SNCF, qui servait de centre de formation pour ses cadres, a été revendue
en 2006 à la communauté de communes pour la somme de 1,8 million
d’euros et requalifiée en ZAC. Jusqu’à présent, la plupart des habitants

1 290
n’ont jamais pu s’y aventurer. Le projet conduit par l’intercommunalité
mètres carrés de superficie totale. et l’EPA Plaine-de-France prévoit justement de l’ouvrir à la population

3,5
début 2 011 et d’en faire à terme le lien entre l’ancien Louvres et l’éco-
euros pour l’achat d’un billet d’entrée. quartier.
La partie centrale, d’environ 4 hectares, sera dédiée aux promenades.
Un chemin le traversant de part et d’autre permettra aux habitants
de la rue de Paul-Bruel de se rendre directement à la mairie sans faire
de détour par l’avenue du
Général-Leclerc comme c’est
le cas pour l’instant. Un accès
complémentaire est prévu
pour rejoindre plus aisément la
Poste.
Actuellement, le domaine est en
partie occupé par l’institut Paul-
Ricoeur, établissement scolaire
privé (du premier au second
degré) à vocation internationale
qui accueillera ses premiers
lycéens en 2 011 (lire p14/15).
Aux extrémités nord et sud,deux
immeubles d’une cinquantaine
de logements haut de gamme
seront édifiés en 2 011 ou 2 012.
Enfin, le château datant de 1 870
est en cours de rénovation pour
accueillir la future Maison de
l’emploi de l’est du Val-d’Oise
(M2E95), ainsi qu’un service
d’éducation spécialisée et de
soins à domicile (Sessad). La fin
des travaux est prévue pour fin
avril 2010.

L’entrée du fameux Parc,

réapproprié par la ville de
Louvres.
 roissymail.com 11

•Le point sur le déplacement de la ligne à très haute tension

À Louvres, le déplacement de la ligne à très haute
tension, c’est un peu l’Arlésienne. Depuis quinze
ans, une association baptisée Point à la ligne
milite pour en modifier le tracé. Mise en service
en 1954, la ligne THT de 400 000 volts traverse
la commune valdoisienne d’est en ouest et passe
à deux pas des habitations de ces riverains,
inquiets par les conséquences sanitaires de la
présence d’une telle installation. Si bien qu’en
2005, État, Région, commune, communauté de
communes et conseil général se sont mis autour
d’une table pour boucler le budget – 7 millions
d’euros – nécessaire à son déplacement. Depuis
le projet avance à la vitesse d’un escargot. Ce
n’est qu’en ce début d’année qu’il a enfin connu
une évolution, avec la publication d’un document
mentionnant la durée de l’opération (cinq ans)
et la localisation du futur tracé. Dans ce rapport,
Réseau de transport d’électricité (RTE) propose
de déplacer la ligne aérienne vers le sud du
territoire de Louvres. Celle-ci s’écarterait de son
tracé actuel à hauteur de Fontenay-en-Parisis
« pour passer au sud de Louvres, en longeant la
D104, puis la ligne ferroviaire avant de rejoindre
la ligne actuelle sur la commune de Villeron ».
L’opération doit débuter par une concertation
et se poursuivre par le chantier en lui-même qui,
s’il n’est pas retardé, devrait durer un peu plus Le déplacement de la ligne à haute tension est enfin acquis et financé.
de quatre ans et ainsi s’achever en 2 015. Pour
André Delangle, président de l’association Point
à la ligne, « 2 015 c’est bien long alors que le consensus de tous est acquis depuis 2005 ».
Le maire (MoDem) de Louvres Guy Messager se dit quant à lui confiant : « Maintenant que RTE a délivré ce calendrier prévisionnel, il ne devrait
plus y avoir de problème. La balle est dans le camp du préfet. C’est à lui de déclencher le processus de concertation. » En espérant toutefois, que le
nouveau tracé envisagé fasse l’unanimité…

MPE-pub-roissymail:Mise en page 1 25/01/2010 14:50 Page 1

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 12
Le dossier : Louvres 2 025
Guy Messager est le maire de
Louvres depuis 28 ans.
Guy Messager, maire (Modem), de Louvres
« La ville va trouver sa vitesse de croisière
pour les demi-siècles à venir »
RoissyMail : Comment imaginez-vous
votre ville dans 15 ans ?
Guy Messager : Le premier élément à
signaler est que Louvres ne sera plus
considérée comme semi-rurale mais
appartiendra désormais à la catégorie
des villes, bien que toujours bordée de
plaines de blés. Il y aura bien sûr toujours
des agriculteurs (N.D.L.R. : ils sont cinq
actuellement) mais leurs bâtiments se
situeront plutôt à l’extérieur de la ville.
En matière de transports, si la ligne RER
coupera toujours la commune en deux,
je vois bien, à terme, l’agglomération de
Louvres-Puiseux entourée d’une sorte
de petit périphérique avec des entrées
à différents points. Néanmoins, à mon
sens, il faut se projeter au-delà de ces 15
ans. En effet, c’est plutôt l’année 2 050
qui marquera la fin de l’expansion du
territoire de Louvres. Après la réalisation
des 3 100 logements de l’éco-quartier,
une autre zone située de l’autre côté de
l’ancienne RN 17, actuel CD 317, près
de la gendarmerie, sera amenée à se
développer au niveau de l’habitat. Une
fois achevée, je crois que Louvres aura
trouvé sa vitesse de croisière pour les
demi-siècles à venir.
RM : La population va
considérablement augmenter. Quel
sera le nombre d’habitants ?
GM : En 2025, Louvres approchera la
barre des 20 000 habitants. La population
devrait ainsi presque doubler, passant
de 9 000 à 17 000 personnes. À l’horizon
final, c’est-à-dire en 2050, Louvres ne
comptera pas loin de 25 000 habitants.
RM : Avec une telle augmentation
de population, votre commune ne
risque-t-elle pas de perdre son côté
tranquille ?
GM : Non, ce n’est pas parce que Louvres
s’agrandit qu’elle ne va pas pour autant
rester paisible. Dans les années 70, la
commune a vu sa population plus que
doubler en cinq ans (N.D.L.R. : passant
de 3 355 habitants en 1968 à 7 961 en
1975 selon l’INSEE, une hausse sans
doute liée à l’ouverture de Roissy-CDG).
Là, nous proposons de la multiplier par
deux sur quinze ans. Le choc n’est pas
le même.
RM : Comment réagit la population ?
S’inquiète-t-elle de cette expansion ?
GM : Disons que dans l’ensemble, les
gens comprennent qu’il est nécessaire
d’agir pour le logement. Une commune,
c’est quelque chose qui vit, qui se
transforme, s’aménage, s’agrandit. Les
Lupariens sont conscients qu’il est
inconcevable de ne pas modifier la
ville. Agir de la sorte entrainerait une
diminution de la population comme
ce fut le cas pour certaines villes de
province. Dans notre Communauté de
Communes, le cas typique c’est Fosses,
qui comptait plus de 10 000 habitants et
qui a vu sa population passer en dessous
de ce palier lors du dernier recensement
(N.D.L.R. : de 10 045 en 1999 à 9 802
habitants en 2006).
Avec cette baisse, la commune perd
des dotations, des moyens et il persiste
une réelle menace de désertification, de
 roissymail.com 13

décadence. Compte tenu de sa position
géographique au nord de l’aéroport et
en dehors de la zone de bruit, Louvres
ne doit pas et ne peut pas être dans la
décadence.
RM : Que vous disent les gens
réfractaires à l’expansion ?
GM : Ils nous disent, par exemple, de ne
pas construire des bâtiments à l’image
des Grandes bornes de Goussainville. Ils
refusent la tour, ont peur de l’arrivée des
jeunes et craignent l’insécurité. Mais les
habitants ont une confiance forte envers
leur équipe municipale. Ils savent que
nous ne sommes pas des suicidaires, que
si l’on s’engage dans cette voie, c’est parce
que c’est réfléchi. Et que ce n’est surtout
pas pour faire les choses comme elles
se faisaient il y a trente ou quarante ans.
On réalise des études, on s’entoure de
garanties. Et puis, une commune de 18 000,
20 000 ou 25 000 habitants en fonction des
échéances, cela reste une petite ville en
région parisienne. Ce n’est pas Sarcelles,
Aubervilliers ou Argenteuil.
La construction d’un éco-quartier tient
compte d’un contexte, d’un environnement.
Tous les paramètres sont pris en compte,
facteurs qui étaient sans doute moins bien
maîtrisés il y a quelques décennies.
RM : Comment informez-vous la
population ?
GM : Dans la réalisation de l’éco-quartier,
il y a tout un volet de participation des
habitants. Le principe est de trouver un
panel de futurs habitants. Par exemple, en
collaboration avec le comité d’habitat de
Roissy-en-France, nous sélectionnons des
gens à la recherche d’un logement. Nous
souhaitons connaître leur opinion, leurs
envies et leurs besoins. Nous organisons
également des réunions publiques. Il
y a en a déjà eu quatre. La réunion du
19  février à l’espace Bernard Dague a
connu un grand succès d’affluence. Il faut
que tout le monde s’approprie le projet, y
compris les anciens. Nous ne voulons pas
créer de barrière entre le Louvres actuel et
l’éco-quartier.
RM : A quoi l’éco-quartier va-t-il
ressembler ?
GM : Toutes les catégories de
logements  seront représentées : des
appartements et des pavillons locatifs et
en accession à la propriété. Notre souhait
est également d’avoir, à Louvres, quelques
dizaines de maisons en accession sociale à
la propriété. Et les proposer à des familles
méritantes qui habitent dans des HLM. Sur
les 3 100 logements du projet, 25 % seront à
loyer modéré. Nous voulons aussi donner
la priorité aux piétons. Cela implique
l’aménagement de véritables trottoirs
de trois mètres de largeurs et de pistes
cyclables. Aujourd’hui quand vous prenez
une voie de desserte, vous remarquez
que tout le monde y passe cyclistes,
poids lourds, voitures, bus, etc. Demain,
avec l’éco-quartier, ce sera fini. Entre
ces axes passeront piétons, circulations
douces et transports en commun : pas de
voitures, pas de camions. Ces derniers
emprunteront des voies secondaires.
L’objectif, c’est que l’homme retrouve un
degré de satisfaction dans l’espace public.
Actuellement et depuis trop longtemps,
qui sont sur nos trottoirs dans nos villes
en France ? Les jeunes et les personnes
âgées ! Il faut remettre dans la ville les
actifs de 30, 40 à 50 ans. L’espace public
doit être intergénérationnel. Pour ce faire,
nous installerons dans un rayon de 400 m,
les équipements primaires et essentiels.
Comme une école, une boulangerie, une
superette, une pharmacie, un bistrot,
une librairie et éventuellement une
médiathèque.
RM : Quel est l’équipement prioritaire
à réaliser dans votre commune ?
GM : La priorité demeure la construction
d’un parking d’au moins 200 places dans
l’ancienne gare de marchandises (qui
appartient à Réseau Ferré de France)
côté gare routière aujourd’hui. Même à
titre provisoire, cette mesure est urgente.
Près de 80 % de voyageurs qui prennent
le RER à Louvres viennent de l’extérieur,
ce qui entraine de gros problèmes de
stationnement qu’il faut régler.
Propos recueillis par Ludovic Luppino

Le calendrier prévisionnel
du projet
Dépôt du dossier de création
de la ZAC de l’écoquartier
(étude d’impact, périmètre,
mode opérationnel, programme
prévisionnel, bilan de la
concertation…)

Dépôt du dossier de réalisation

2011 (programme des équipements
et constructions, financement)

2012 Début des travaux

Livraison de 1 400 logements

(phase 1) répartis au Bois-du-
2016 Coudray, au Pôle gare et à la
pointe sud de Frais-Lieux.

Livraison des derniers logements

2022 (3 500 au total).
 14
Le dossier : Louvres 2 025
La directrice de l’Institut, Christiane Freyermuth
et M. Christophe Corda, principal du collège.
À l’institut Paul Ricœur,
les élèves apprennent
à devenir bilingue
Q
uel enfant n’a pas rêvé
un jour de jouer à cache-
cache dans un immense
bois lors de la récréation ?
À l’institut Paul-Ricoeur
de Louvres (Val-d’Oise), le rêve devient
réalité. Si l’on excepte des préfabriqués,
occupés temporairement par des
collégiens, l’établissement scolaire
bénéficie d’atouts extraordinaires pour
apprendre. Un parc de huit hectares,
peuplé d’arbres centenaires, et surtout
une particularité : les élèves, de la
maternelle au collège, sont initiés à
l’anglais par des enseignants parlant
couramment la langue de Shakespeare.
Ouverte depuis 2006, cette école
catholique privée sous-contrat s’est
fixée pour mission de former des
jeunes capables de travailler dans les
entreprises du pôle de Roissy, où la
connaissance de langues étrangères est
souvent obligatoire. Mais également
de garantir aux familles d’expatriés et
d’étrangers travaillant à Charles-de-
Gaulle un enseignement bilingue pour
leurs enfants.
L’anglais sous forme de jeux
Sans la volonté des élus de la
communauté de communes Roissy-Porte-
de-France, qui ont racheté le domaine
et les bâtiments servant auparavant de
centre de formation aux cadres de la
SNCF, l’institut aurait pu ne jamais voir
le jour. «  L’éducation nationale et la
Région Ile-de-France n’ayant pas donné
la priorité au projet, les élus se sont donc
tournés vers l’enseignement catholique
qui s’est montré d’accord  », explique la
directrice Christiane Freyermuth.
Comptant à l’heure actuelle 351 élèves
répartis dans quinze classes de la
petite section à la quatrième, l’institut
doit à terme accueillir des lycéens. Les
premiers sont attendus pour 2011, et les
bacheliers, deux ans plus tard.
En cours, même les plus petits sont
familiarisés à l’anglais. « Chaque matin, il
y a trois quarts d’heure de langue et des
consignes sont données en anglais tout
au long de la journée. On essaie surtout
de les initier de façon ludique sous forme
de jeux », précise Marie-Catherine Valayer,
enseignante en CP, qui a auparavant
travaillé comme assistante de direction
trilingue chez MacDonald’s. « On se sert
 roissymail.com 15

également de la littérature jeunesse  »,

renchérit Nathalie Pavlovic, professeure
de cm2 et ancienne traductrice.

Projet d’échange européen

Par ailleurs, une coopération et des
échanges ont été mis en place avec des
établissements européens, à Macomer
(Italie), Bydgoszcz (Pologne), Salisbury
(Angleterre), Nicosie (Chypre) dans
le cadre du programme Comenius.
L’objectif : « Favoriser le développement
personnel et les compétences, notamment
linguistiques, tout en développant les
notions de citoyenneté européenne et
de multiculturalisme. »
L’institut, qui dispense un cours de culture
religieuse et le catéchisme sur demande,
est ouvert aux enfants du secteur, peu
importe leur confession, avec des tarifs
adaptés en fonction du quotient familial.
La moitié des élèves vient de Louvres
et 48  % de communes proches, situées Les anciennes salles de formation de la SNCF
dans un rayon de cinq à dix kilomètres. ont été converties en salles de cours pour les
À terme, le but est d’avoir des enfants élèves de l’institut Paul Ricoeur.
de toutes nationalités, selon Christiane
Freyermuth.
le recadrer. «  Avant, il était scolarisé à
Des parents séduits Goussainville où il y avait des problèmes
Pour la plupart des parents, l’opportunité de violence. Ici, comme tout le monde
d’apprendre l’anglais dès le plus jeune est forcément motivé, je me dis qu’il ne
âge a été un élément déterminant dans peut pas se disperser  », explique cette
le choix de l’école. À l’instar de Marie- mère de famille.
Laure Scelers, 32 ans, mère de trois
enfants, dont deux scolarisés à Louvres, À la rentrée prochaine, les collégiens,
qui s’est installée à Vémars (Val-d’Oise) comme Bastien, suivront leurs cours
en septembre après avoir passé six ans à dans le bâtiment « Erable », entièrement
Seattle (Etats-Unis) avec son mari, cadre rénové, qui abritait auparavant les
chez Air France. Jean-Philippe Verger, 45 chambres du centre de formation de la
ans et chef d’équipe à Servair 2, souligne, SNCF.
lui, «  le cadre magnifique de l’institut  ».
Catherine Soares, pour sa part, dit y Ludovic Luppino
avoir inscrit son fils Bastien, 13 ans, pour

Une cour de récréation plutôt…

inhabituelle. En tout cas, très agréable…
 16

Le dossier : Louvres 2 025

Yves Murru, maire (DVD) de Puiseux-en-France
Notre ville conservera son aspect bucolique
RoissyMail : Comment imaginez-vous
votre ville dans 15 ans ?
Yves Murru (DVD) : Notre commune
aura besoin d’équipements. On ne peut
pas dire, aujourd’hui, ce qu’il y aura
exactement. Néanmoins, on espère que
l’éco-quartier va permettre la création
d’un collège sur notre territoire. Avant
la fin du mandat électoral (2014), nous
comptons aussi aménager une zone
d’activités de 25 hectares, dans le
prolongement de la ZAC de la Butte-
aux-Bergers à Louvres. Ce qui nous
manque également, ce sont de nouvelles
installations sportives. Actuellement,
les créneaux pour les associations sont
saturés. Il nous faudrait un, voire deux
terrains de football supplémentaires
et éventuellement un gymnase. Enfin,
dans le cadre de l’éco-quartier, nous
voudrions construire une résidence pour
les personnes âgées à proximité des
installations sportives.
Yves Murru, maire (divers droite) de Puiseux.
RM : La population va
considérablement augmenter. Quel
sera le nombre d’habitants ? RM : Comment réagit la population ? d’équipements sportifs. Ceux
YM : Après la construction des 400 S’inquiète-t-elle de cette expansion ? actuellement utilisés sont surchargés. Il
logements de l’éco-quartier dans la partie YM : Les gens savent que pour loger, n’y a plus de plages horaires disponibles
de Puiseux, la population augmentera il faut bien construire. Je crois que les pour satisfaire les associations. Mais
d’un tiers. Elle devrait avoisiner les 4 800 mentalités ont changé. Il y a vingt ans, ce qu’il nous manque surtout, c’est du
habitants (N.D.L.R. : ils étaient 3 434 en si nous avions proposé la création d’une transport collectif avec plus grande
2006 au dernier recensement). zone d’activités, les gens auraient été fréquence et mieux adapté. Il nous
contre le projet. Aujourd’hui, ils savent faudrait plus de dessertes de bus mais
RM : Avec une telle augmentation qu’ils ne peuvent plus reculer. aussi un accès ferroviaire direct à la plate-
de population, votre commune ne forme aéroportuaire de Roissy. Pour moi,
risque-t-elle pas de perdre son côté RM : Comment informez-vous la l’éco-quartier ne pourra être une réussite
tranquille ? population ? que si le barreau de Gonesse (N.D.L.R. :
YM : Puiseux-en-France conservera YM : À travers des réunions publiques raccordement de la ligne D à la ligne B
son aspect bucolique avec ses espaces organisées en partenariat avec la du RER pour accéder à CDG sans passer
cultivables. L’objectif est de réaliser 400 commune de Louvres, le bulletin par Paris) est réalisé. On se bat depuis
logements, pas plus. C’est-à-dire garder municipal et le site internet. des années pour que cela se concrétise.
une ville à taille humaine. Conserver
des espaces verts, aménager des coulées RM : Quel est l’équipement prioritaire
vertes. Concernant la hauteur des à réaliser dans votre commune ? Propos recueillis
bâtiments, ce sera au maximum du R+2. YM : Nous manquons cruellement par Ludovic LUPPINO

Un projet mené en
concertation avec les habitants
Selon le maire (MoDem) de Louvres Guy Messager et
son homologue de Puiseux-en-France Yves Murru (droite),
l’écoquartier est un projet mené en concertation avec
les habitants. Une agence d’urbanisme, Ville ouverte, est
même chargée de sa gestion. « Notre rôle est d’associer
les habitants au processus d’élaboration du projet pour
qu’ils nourrissent la réflexion des équipes  », explique
son responsable, Pierre-Antoine Tiercelin. Pour ce faire
plusieurs ateliers thématiques sont programmés et un
blog (http://www.ecoquartier-louvres-puiseux.fr) a été
créé. Considéré comme « une vitrine du projet », il a été
conçu pour permettre aux Lupariens et aux Puiséens « d’y
voir plus clair » et de « participer au débat ».
Des ateliers
Mardi 23 février : quels types de logements pour quels
nouveaux habitants ?
Mercredi 3  mars : déplacements et infrastructures
techniques.
Mercredi 17 mars : futurs équipements et des commerces
(quels sont les besoins d’une agglomération de 20 000
habitants ?
Lundi 22 mars : environnement et durabilité.
Mercredi 31 mars : densité et formes urbaines.
Jeudi 8 avril : schéma d’aménagement des sites.
(Tous ces ateliers ont lieu à l’école
de la Fontaine-Saint-Geneviève de Louvres à 20h).
Mercredi 14 avril : réunion de clôture de la concertation
à 20h30 à l’espace culturel Bernard-Dague.
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 18

Les entreprises du Grand Roissy

Une nouvelle imprimerie

pour Le Figaro

Le bâtiment à l’entrée du Vieux Pays, est

imposant. Et la qualité architecturale le
rend étonnamment acceptable.

L’
imprimerie du Figaro veut
prendre une nouvelle
dimension en s’ouvrant
sur le marché du labeur.
Traduisez : l’impression de
travaux au long cours tels catalogues,
annuaires ou supports de publicité.
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«  waterless  » (sans eau), fini les pages
en noir et blanc et le papier salissant.
Place à une nouvelle maquette toute
en couleurs et à un nouveau format
-  le berlinois  - plus facile à lire dans
les transports en commun. La mue du
Fig’ s’est opérée dans la nuit du 20 au
21 septembre. Dans leurs vastes locaux

100
Roissy-Charles-de-Gaulle, a fermé et blancs surmontés d’un cube de verre,
 salariés environ cédé sa place à «  l’Imprimerie  ». Pas les ouvriers du livre de l’Imprimerie
moins de 80  millions d’euros ont été n’ont pas ménagé leurs efforts pour

8 800  m2 de surface au sol

investis pour construire un bâtiment
moderne à l’entrée nord du vieux-
publier quelque 250 000 exemplaires
du quotidien destinés à alimenter les

250 000
pays de Tremblay-en-France (Seine- lecteurs de Paris, Lille, Rennes ou
Saint-Denis) et acquérir des machines Strasbourg. Une opération rendue
exemplaires
ultrasophistiquées. Des équipements possible grâce à une rotative moderne
de journaux imprimés en semaine et
qui ont permis au plus ancien quotidien acquise à la société allemande Koenig &
400 000 le samedi*
français encore en activité de s’offrir Bauer (KBA), dont le siège français est

55  millions d’e pour l’achat des

équipements
une cure de jouvence. basé à Tremblay, près de l’aéroport.

28,9  millions d’e de chiffre

d’affaires pour l’ancienne imprimerie,
Roissy Print (au 31/12/08)

25  millions d’euros pour la

construction du nouveau bâtiment.
* Avec Midi Print, son imprimerie
située dans le sud, le Figaro publie au
total 380 000 exemplaires du lundi au
vendredi et 600 000 le samedi.

Un conducteur, vérifie les derniers réglages.


160 000 journaux à l’heure
contre 70 000 avant
Véritable «  machine de guerre  »,
cette ligne modèle Cortina, la plus
grande fabriquée jusqu’à présent
par KBA, s’étale sur plusieurs
dizaines de mètres de long. Capable
de produire au maximum 160 000
journaux de 60 pages en quadri
par heure, elle doit permettre à
l’imprimerie du Figaro d’accepter
des commandes externes et
d’anticiper les évolutions du secteur
des médias. «  Avec ce nouveau
système, nous imprimons 160 000
exemplaires par heure. Dans les
anciens locaux, c’était de l’ordre de
70 000  », affirme Michel Bernard,
directeur de projet au Figaro.
Composé de deux sections
disposant de dix dérouleurs, dix
tours huit encrages triple laize et
de deux doubles plieuses, le bolide
de l’offset est renforcé par des tours
d’impression et des agrafeuses
de rubans. Il devrait à terme être
complété par une troisième section
au cas où la nouvelle imprimerie
aurait besoin de s’agrandir (12 500
mètres carrés de surface au sol
contre 8 800 actuellement).
Plus petite que l’ancienne,
cette dernière bénéficie d’une
meilleure optimisation de l’espace.
«  Tous les salariés, que ce soient
dans le domaine de la roto, du
conditionnement, de l’expédition
ou les préparateurs de plaques,
sont regroupés sur un seul
niveau, explique Michel Bernard.
Ils n’ont plus à parcourir des
dizaines de mètres pour dialoguer.
L’information circule mieux.  »
Avant sa fermeture, Roissy Print
comptait 180 employés. Compte
tenu de la charge de travail, le
Figaro ne devrait employer qu’une
L’impressionnant carrousel des journaux. petite centaine de personnes cette
20 ans d’activité à Roissy-CDG
1989 : installation de Roissy Print dans des locaux situés dans la zone de fret 4, à Tremblay-en-
France (Seine-Saint-Denis).
2005 : début des réflexions sur le déménagement.
Décembre 2006 : le Figaro crée une seconde imprimerie, baptisée Midi Print, dans le sud de la
France près de Nîmes.
Novembre 2007 : réalisation de fouilles préventives sur le nouveau site au vieux-pays de Tremblay.
Mai 2008 : lancement des travaux.
25 septembre 2008 : inauguration officielle du chantier en présence notamment de Serge
Dassault, patron de la Socpresse (société éditrice du Figaro) et du député-maire (PCF) de
Tremblay, François Asensi.
Mars 2009 : installation des nouvelles machines au sein de l’Imprimerie, le nouveau nom de la
principale imprimerie du Figaro.
31 juillet 2009 : galop d’essai avec l’impression de 40 000 exemplaires destinés à certains
grands comptes du Figaro, notamment des hôtels de Roissy-CDG.
21 septembre 2009 : lancement de la nouvelle formule, avec une maquette toute en couleurs.
roissymail.com 19
année. Des réflexions sont en cours
concernant les modalités de départ
des salariés de l’Imprimerie. Une
imprimerie qui a bien failli quitter
le Grand Roissy.
Les raisons
du déménagement
Flashback : en 2005, les dirigeants
du Figaro sont en pleine réflexion.
Le prix élevé du transport aérien
(15  millions d’euros par an) et le
couvre-feu instauré dans bon nombre
d’aéroports français deviennent
des obstacles à l’acheminement du
journal dans le sud de la France.
Pour les surmonter, ils décident de
construire une seconde imprimerie,
à Gallargues-le-Montueux (Gard),
près de Nîmes. Le bâtiment de
Roissy-Charles-Gaulle, construit
en 1989 en zone de fret 4, sur le
territoire de Tremblay, devient dès
lors surdimensionné et inadapté
aux évolutions technologiques.
«  Pour des raisons de meilleure
livraison du quotidien, la direction
du Figaro avait pendant un moment
étudié la possibilité de déménager
l’imprimerie dans le sud de la
région parisienne  », explique
Michel Bernard.
Roissy est aussi
un pôle graphique
Il a fallu toute la persuasion du
député-maire (PCF) François
Asensi et de ses collaborateurs du
service économique pour maintenir
l’imprimerie du Figaro à Tremblay.
Sans oublier la perspective du
fret ferroviaire à grande vitesse
à travers les projets Roissy Carex
et de la Poste associée à la SNCF,
qui a influencé les dirigeants du
Figaro.
Leur décision vient consolider
la présence des industries
graphiques dans notre secteur.
Outre l’Imprimerie, de nombreux
fournisseurs de matériels offset
comme Heidelberg, Ferag France
ou KBA France sont installés près
de Roissy-CDG, sans compter
l’imprimerie de l’Équipe et du
Parisien Aujourd’hui en France à
Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Et les
nombreuses imprimeries de labeur
disséminées un peu partout dans
le Grand Roissy, comme SB Grafic
à Aulnay, RAS à Villers-le-Bel (qui
a imprimé ce RoissyMail, où le
nouveau complexe Grafic Center
(FiPrint) à Roissy-en-France.
Ludovic Luppino
 20

Les entreprises du Grand Roissy

ou tre
p re
e l a1
ed
roissymail. com Pos
a tout suivi !
Critique esthétique de l’emplacement, pose
de la « première poutre » avec Serge et Olivier
Dassault themselves, François Asensi, député,
maire de Tremblay (qui a beaucoup fait pour garder
l’imprimerie) et, en vedette américaine, M. Dumesnil,
du Vieux-Pays, première(s) sortie(s) des FIGARO,
les lecteurs de www.roissymail.com ont pu être au
courant, bien avant tout le monde, de l’évolution de
« L’Imprimerie », le nouveau bijou de la Socpresse.
Revoyez-ça sur les numéros 353, 391, 419
sur le grandiose www.roissymail.com
(archives RM).

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 22

Charles-de-Gaulle

Aéroport Charles-de-Gaulle

Le Satellite 4,
un chantier pharaonique
Cinq ans de travaux, une longueur de 756 m pour une surface de 120,000 m², une capacité
d’accueil de 7,8 millions de passagers, 16 portes au contact pour les avions dont sept pour
les Airbus A380, pour un coût total estimé à 560 millions d’euros. Tels sont les caractéris-
tiques colossales du S4, le futur satellite d’embarquement de l’aéroport Roissy-Charles-
de-Gaulle.

Architecturalement proche du S3, le satellite 4 sera

dédié aux vols longs courriers de l’alliance Skyteam,
dont Air France fait partie (© ADP)

Ouverture en 2 012.
En attendant un futur 4e terminal en 2023 ?
D
édié aux vols longs
courriers de l’alliance
Skyteam, dont fait partie
Air France, la future
extension du terminal 2E
doit renforcer de façon considérable la
capacité d’accueil du hub de la compagnie
tricolore. En mars  2008, Air France et
Aéroports de Paris, gestionnaire de Roissy-
CDG, ont signé un protocole d’accord
pour la réalisation et l’exploitation du
S4, marquant par là même, le lancement
officiel du projet. «  Cet accord marque
une étape historique dans l’évolution
des relations entre Aéroports de Paris et
son principal client Air France. C’est la
première fois que nous associons une
compagnie aérienne à la conception d’un
ouvrage de cette ampleur dès les études
préliminaires  », s’était à l’époque félicité
le PDG d’ADP, Pierre Graff.
Situé entre le Satellite 3, plus connu sous
le nom de «  Galerie parisienne  », et le
terminal G dédié aux vols de l’espace
Schengen pour les compagnies filiales
d’Air France (Brit Air, Régional et CityJet),
le S4 doit entrer en service à l’été 2 012.
Le chantier, qui a débuté il y a trois ans, est
aujourd’hui bien avancé. Les ouvriers ont
débuté la réalisation des aires avions et
roissymail.com 23
la pose des voies ferrées qui permettront
de relier la Galerie parisienne, le S4 et le
T2G entre eux grâce au prolongement de
la Lisa (Liaison interne satellite aérogare).
Ce métro automatique sous douane,
indépendant de la ligne du CDG-Val,
permet jusqu’à présent aux passagers
de parcourir les 600 mètres séparant
terminal 2E du satellite 3 en moins d’une
minute (environ 3 minutes pour rejoindre
le S4).
Quant au bâtiment à proprement dit, entre
20 et 25 % de la charpente de couverture
ont été réalisés selon un responsable de
chantier de l’entreprise Leon Grosse.
 24

Charles-de-Gaulle

1 500 ouvriers
de toutes nationalités
Chez ADP et ses assistants, près de
150 personnes ingénieurs, architectes,
contrôleurs de travaux, futurs
exploitants travaillent sur le projet.
En outre, environ 500 sociétés y
participent, titulaires et sous-traitants
inclus. Ce qui représente près de 1 500
ouvriers de toutes nationalités. Parmi
les principales entreprises, Siemens
Transportation Systems se charge de la
partie concernant l’extension du réseau
ferré. Dans le volet lié au bâtiment,
le spécialiste du BTP Léon Grosse est
chargé du gros œuvre et de la charpente
(107  millions d’euros). À cela s’ajoute
Eiffel (enveloppe), Otis (ascenseur),
Schindler (électromécanique), Santerne/
SDEL (haute, basse tension et courants
faibles) ou encore Axima/Crystal (Génie
climatique).
Le lot 17P, représentant la partie
infrastructures, mobilise quatre sociétés :
Demathieu & Bard et NGE GC pour la
partie génie civile, Valerian et Guintoli
(du groupe NGE) pour la partie
terrassements et VRD (voirie et réseaux
divers).

Déplacement
d’un pont de 5 200 tonnes
Antonio Gonçalves, 50 ans, de Demathieu
& Bard coordonne ce volet dont le
coût équivaut à 40  millions d’euros.
Son souvenir le plus marquant reste le
ripage du pont aéronautique reliant les
plates-formes nord et sud adjacentes
au S4. «  Le pont a été déplacé sur 73
mètres à l’aide de quatre vérins pilotés
par un ordinateur, explique-t-il. Il pèse
5 200 tonnes et sa vitesse moyenne de
déplacement a été de 1,50 m/h. »
Opéré en février  2009, le ripage a
consisté à déplacer un pont existant sur
73 mètres pour libérer le corps central
Jacques Cosset (société Guintoli) et Antonio
Gonçalves (Demathieu & Bard) travaillent sur le
volet « infrastructures » du chantier du S4.
 roissymail.com 25

Le S4
en chiffres
•1
 6 portes au contact pour
des gros-porteurs, dont 7 pour
les Airbus A380 et 9 pour des
Boeing 747.
•E
 nviron 500 sociétés sur le
chantier et 1 500 ouvriers
en pointe (environ 400
actuellement).
•7
 56  m de longueur. Le corps
central desservira deux ailes de
respectivement 350 et 290  m
de long.
•5
 ,000  m² de commerces, bars
et restaurants.
•P
 lus de 25000  m² d’espace
d’embarquement.
•1
 20,000  m² de surface totale,
soit l’équivalent d’une vingtaine de
terrains de football (100000 m²
hors tri bagages).
•U
 ne capacité d’accueil de
7,8 millions de passagers.
•5
 60  millions d’euros de
travaux.

du S4, permettre le passage d’avions 200,000  m3 de terrassement, 90,000  m3 NGE, à Sgreg (chaussées) et Santerne
pesant jusqu’à 600 tonnes, l’équivalent de démolition et 75,000  m3 de béton à (électricité). Les travaux doivent durer
du poids maximal d’un A380. Selon plat », précise Jacques Cosset, conducteur vingt-huit mois, soit jusqu’à la livraison
NewS4, la lettre d’information des de travaux chez Guintoli (NGE). Pour la du S4 prévue dans le courant de l’année
acteurs du chantier S4, publiée par ADP, mener à bien, la société spécialisée dans 2 012.
la démolition du pont et la construction le terrassement s’est associée à Agilis
d’un autre ouvrage auraient coûté trois (Béton à plat), autre filiale du groupe Ludovic LUPPINO
fois plus cher qu’un ripage.
La mise en œuvre de ce procédé a
toutefois nécessité plusieurs mois de Des ouvriers réalisant les quais du métro
préparation. «  Avant de procéder au automatique Lisa, qui permettra de relier
ripage du pont il a fallu démolir les le S4 au terminal 2E via le S3.
parties supérieures des anciennes culées
qui auraient gêné l’opération, en même
temps les fondations, semelles et culées
définitives du pont ont été réalisées ainsi
que celles spécifiques au ripage  », ont
indiqué, dans un communiqué conjoint,
Demathieu & Bard, NGE génie civil,
Guintoli et Valerian.
Le déplacement du pont s’est ensuite
déroulé en trois phases d’un jour
chacune. Le tablier de 5 200 tonnes a
d’abord parcouru deux fois 20  m puis
33 m à une vitesse de poussage de 4 à
6 m par heure !
En février, les ouvriers de la partie
infrastructures ont entamé la réalisation
des aires de contact devant permettre
aux avions de s’approcher du satellite
pour embarquer les passagers. «  C’est
une grosse opération. Cela représente
 26
Charles-de-Gaulle
Les principaux projets des cinq prochaines années :
après le S4, le T4 ?
D
ans la lignée du satellite
4, bon nombre de
projets sont en chantier
à l’aéroport Roissy-
Charles-de-Gaulle. ADP
prévoit ainsi d’investir 2,4  milliards
d’euros durant les cinq prochaines
années, afin de devenir «  le premier
groupe aéroportuaire européen, une
référence en matière de satisfaction
clients, de développement durable et de
performances économiques  », dixit son
PDG, Pierre Graff.
Ce programme d’investissements a
été élaboré lors de la préparation du
deuxième contrat de régulation (CRE)
appelé à couvrir la période 2011-2015.
Initiées en octobre  2009, les réflexions
liées au CRE 2 ont débouché sur une
première phase de concertation avec les
compagnies aériennes en janvier dernier.
En attendant sa signature, sans doute l’été
prochain, voici une liste non exhaustive
des projets de développement à CDG.
La jonction des terminaux 2A et 2C
vise à créer un espace central entre les
salles d’embarquement de manière à
regrouper futurs commerces et services,
bureaux et salons pour les compagnies
aériennes. Les travaux, estimés à
71  millions d’euros, ont débuté en
2009 et doivent s’achever au deuxième
trimestre 2 012.
La réhabilitation du terminal
2B consiste en un réaménagement
des circuits d’embarquement et de
débarquement afin de les rendre
conformes aux standards actuels et de
prolonger leur durée de vie. Coût de
l’opération : 105  millions d’euros pour
une durée de trois ans de travaux, de
2 012 à fin 2 015.
L’ouverture du S4 doit permettre
l’optimisation de l’ensemble 2E/2F,
considéré comme la grande partie du
hub d’Air France. Au menu notamment :
transformation du 2F en espace 100  %
Schengen, amélioration de ses zones
commerciales et regroupement des
postes d’inspection filtrage (PIF). Le
chantier, dont le coût est évalué à
50 millions d’euros, devrait débuter cette
année pour se terminer en 2014.
Poursuite du lifting des sept satellites
de l’aérogare 1. Depuis leur mise
en service en 1974, les plus anciens
satellites de CDG n’ont jamais fait l’objet
d’une rénovation malgré celle, partielle,
menée dans le « camembert ». Ainsi, en
2008 ADP a initié une vaste réhabilitation
(35 millions d’euros) qui doit s’achever
en 2014. L’opération touche tous les
corps d’état : structure, enveloppe
extérieure, plomberie, chauffage,
escaliers, électricité, passerelles, toiture,
etc. Par ailleurs, un second satellite, en
plus de celui utilisé par la compagnie
Singapour Airlines, devrait être adapté
à la réception d’un Airbus A380. Pour
l’heure, seuls les satellites 1 et 6 ont été
rénovés. Les cinq autres le seront durant
les quatre prochaines années.
ADP prévoit aussi une augmentation
de la capacité des trieurs de bagages
à l’Est de l’aérogare 2. Le projet étudié
porte entre autres sur l’aménagement de
plusieurs modules situés sous le S3, voire
en partie sous le S4 et en surface. Coût
de l’opération : 170 millions pour quatre
années de travaux de 2011 à 2015.
 roissymail.com 27

Chronologie
Au niveau des infrastructures et
équipements de pistes, le seuil
08 du doublet sud pourrait être
entièrement réaménagé dans le but
d’augmenter de sa capacité. Pour info,
il supporte actuellement 30  % du total
des événements du S4
des décollages de l’aéroport. 32 millions
d’euros seraient nécessaires pour des 2006 : début de la phase programme.
travaux échelonnés de fin 2 011 à 2014.

Au-delà de 2015, d’autres projets sont

2007 : mise au point du projet, lancement des premiers
appels d’offres et début des travaux préparatoires (démolitions et
envisagés comme la rénovation du reconstruction pour libérer le terrain).
terminal 2D mais aussi, et surtout,
l’hypothèse du T4. Pour supporter
la croissance du nombre de passagers 2008 : fin des travaux préparatoires, passage du chantier en zone
(probablement 81  millions en 2020 publique et début des terrassements du bâtiment.
contre 58  millions l’an dernier), la
direction d’ADP retient l’hypothèse de
la construction d’un terminal 4 au nord
2009 : début des travaux de gros œuvre du bâtiment et des
corps d’états techniques, fin des études du bâtiment et du métro
de la zone Roissypôle, dont la capacité automatique Lisa (Liaison interne satellite aérogare).
pourrait atteindre à terme près de
30 millions de passagers.
L’équipement, dont le coût n’est pas
2010 : fin du clos couvert, début des travaux des aires avions,
fabrication des rames de train Lisa.
chiffré pour l’instant, pourrait ouvrir en
2023-2024, avec un clos couvert d’une
capacité de 9  millions de passagers 2011 : fin des travaux des corps d’état secondaires du bâtiment et
équipé dans un premier temps pour début de l’aménagement du salon compagnie et des commerces.
l’accueil de 6  millions de passagers.
Dans un premier temps, il serait destiné
à accueillir des compagnies extérieures
Début 2012 : essais et mise en service du bâtiment et
l’extension de la Lisa.
à l’alliance Skyteam, actuellement
installées dans les terminaux 2A et 2C.
Troisième trimestre 2012 : ouverture au public
Ludovic LUPPINO du satellite 4.
 28
Choses publiques
À Chaumontel (Val-d’Oise)
Le village d’entreprises Morantin,
une idée astucieuse qui fait recette
Depuis que cet article a été rédigé, Jacques Renaud,
sous la pression conjuguée d’une conjuration
hétéroclite et de bas intérêts politiciens a démissionné
de sa fonction de Président de la Communauté de
Communes. Celle-ci se prive ainsi des talents, de
l’intelligence, et de la grande culture de l’un des rares
élus de qualité du Grand Roissy.
EV
Les collectivités territoriales aux maigres
revenus sont souvent contraintes de faire
preuve d’ingéniosité pour lever des fonds.
Jacques Renaud (photo ci-contre), le
président de la communauté de communes
du Pays-de-France (10 000 habitants) en
sait quelque chose. Pour élargir le champ de
compétences de l’intercommunalité, restreint
jusque-là à la collecte et au traitement des
déchets, l’édile de droite, également maire
du petit village (64 habitants) de Châtenay-
en-France, a eu une idée fine : créer une
zone d’activités. Une opération qui selon
ses dires a permis «  d’éviter d’augmenter
les impôts ». Et donc de prendre le risque de
se rendre impopulaire…

Morantin l’été…
C
e centre d’affaires, baptisé
village d’entreprises
Morantin eu égard au
paysage local, est situé sur
le territoire de Chaumontel
Morantin l’hiver…
(Val-d’Oise) gros bourg de 3 319 âmes à
la limite de l’Oise. Aménagé en 2007 sur
un emplacement stratégique, à proximité
de la RD316, le bâtiment dénote par
son architecture. Les matériaux utilisés :
béton armé et aluminium laqué couleur
brun ébène pour les façades, recouvertes
de terre cuite par choix architectural et
pour l’amortissement du choc thermique.
L’immeuble commercial est surmonté
d’une toiture également en terre cuite,
lui donnant ainsi un aspect singulier.
Loués sous forme de baux commerciaux,
pour environ 100 euros le m² (hors taxes,
hors charges) par an, les locaux ne
rapportent pas moins de 200 000  euros
annuellement à l’interco après
remboursement de l’emprunt (N.D.L.R. :
pour donner une idée, le budget de
fonctionnement de  la communauté de
communes s’élève à 1,5 million d’euros).
Le montage financier, quant à lui, est
astucieux. « C’est simple. J’ai transformé
des subventions d’investissement en
recettes de fonctionnement  », explique
Jacques Renaud.
L’édile a bénéficié d’un contrat de territoire
et d’une dotation de développement
rural (DDR) qui, à eux deux, ont
financé 70 % du coût du projet, évalué à
6 millions d’euros. Les 30 % restants ont
été pris en charge par la communauté
de communes grâce à des fonds propres
et via l’emprunt (1,5 million d’euros). La
mairie de Chaumontel a pour sa part
joué un rôle important dans l’achat du
terrain. «  Cela n’aurait pas pu se faire
roissymail.com 29
sans son accord. Elle a délégué à la
communauté de communes son droit de
préemption », souligne Jacques Renaud.
Des entreprises variées
Les entreprises n’ont pas tardé à s’installer
dans le village Morantin, profitant
du caractère neuf des locaux et des
possibilités de modulation de l’espace.
« Le tout premier locataire, La Lyonnaise
des eaux (Suez), dispose de 1,150  m².
Les 2,500  m² restants sont divisés en
plusieurs lots comparables à des legos,
explique Jacques Renaud. Une société
peut louer un niveau entier ou la moitié,
avec un étage ou pas. »
À l’heure actuelle, 92 % du bâtiment sont
occupés par moins de dix entreprises
dont la Lyonnaise déjà citée, Art Reno
Décor, société de rénovation de canapés,
et Aquapaysage, spécialiste de la
conception et de la réalisation d’espaces
paysagers (citées plus bas).
À l’avenir, il n’est pas exclu que d’autres
entreprises s’implantent sur le territoire
du village de Morantin, son potentiel
de développement étant loin d’être
négligeable. «  12,800  m² des 15,487  m²
de la surface totale restent encore
non bâtis. Cela représente une belle
réserve foncière pour la communauté
de communes  », s’enthousiasme
Jacques Renaud. En clair : le village
d’entreprises Morantin n’a pas fini de se
développer…
Ludovic Luppino
 30

Choses publiques

L’avis de Frédéric Bouclin, 39 ans,

directeur d’Art Reno Décor, société de rénovation de canapés
La zone bénéficie d’une
position stratégique
«  Notre activité s’est considérable-
ment développée en deux ans. Nous
sommes passés de 800 commandes
de SAV par an en 2003 à 4 000 en
2005. À l’époque, nous disposions
de 200  m² de locaux au Mesnil-
Aubry (Val-d’Oise). Il nous fallait un
espace plus grand. Aujourd’hui,
nous bénéficions de 1 000  m² de
bâtiments neufs qui en plus sont
situés dans une zone tranquille. Cela
rassure les clients qui sont pour la
plupart des magasins d’ameuble-
ment, des grands hôtels ou des
particuliers issus de milieu aisé. Et
l’image pour nous, c’est fondamen-
tal. Elle représente 40 % d’un devis
signé. Par ailleurs, la zone bénéfi-
cie d’une position stratégique. Nous
ne sommes pas loin de l’aéroport
du Bourget et de l’un de nos princi-
paux clients, Dassault aviation, pour
qui nous rénovons et transformons
des fauteuils et des banquettes de
jets privés. Et comme nous sommes
à la limite de l’Oise, nous touchons
également une clientèle résidant à
Chantilly et les environs. »

L’avis de Sébastien Prat, 31 ans,

gérant d’Aquapaysage, société spécialisée dans la conception
et la réalisation d’espaces paysagers. Nous pouvons
«  Nous avions besoin d’agrandir prospecter dans deux
nos locaux administratifs et départements
d’obtenir davantage d’espace pour
le stockage de notre matériel.
Avant, nos bureaux étaient basés
chez moi à Domont (Val-d’Oise) et
cela ne représentait que 15 m².
À Chaumontel, nous disposons
de 225  m². Et puis, je voulais
aussi me rapprocher de notre
dépôt situé à Seugy (Val-d’Oise).
C’est ainsi plus simple de gérer le
personnel (N.D.L.R. : composé au
total de douze collaborateurs).
Par ailleurs, les avantages
sont nombreux à être ici. Nous
avons pignon sur rue, c’est
facile d’accès et la situation
géographique, aux confins de
l’Oise et du Val-d’Oise, représente
un atout. Une bonne partie de
nos clients étant des mairies ou
d’autres collectivités territoriales,
nous pouvons prospecter dans
les deux départements. »
 roissymail.com 31

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 32
Choses publiques
Jean-Luc Herkat, qui pose devant
une peinture représentant sa
commune, est maire de Bonneuil-
en-France depuis dix ans.
Jean-Luc Herkat,
maire d’un village très convoité
I
nstallé dans son bureau au
rez-de-chaussée de l’hôtel de
ville de Bonneuil-en-France
(Val-d’Oise), Jean-Luc Herkat
étudie ses dossiers. Stylo à la
main, il annote, paraphe. Réhabilitation
d’une route, construction de logements
pour les jeunes, réfection des murs
du cimetière… Des préoccupations
habituelles pour une petite commune de
736 habitants. Il ne faut toutefois pas se
fier aux apparences. Cet homme de 69
ans, au physique placide, gère une ville
à deux visages, à la fois semi-rurale et
riche en matière de tissu économique.
Coincée au milieu de villes très
urbanisées, Bonneuil-en-France a su
conserver un parfum de campagne avec
ses champs et son église du XVIIIe siècle.
Dans son minuscule centre-ville : ni
poste, ni boulangerie, pas même un
café. En revanche, le village dispose d’un
centre de formation dédié aux métiers
de l’aérien, d’une station d’épuration
et d’une petite dizaine d’entreprises
au Pont-Yblon, ancienne casse de
voitures gigantesque reconvertie en
zone d’activités, où Geodis-Calberson,
les transporteurs DHL et TNT se sont
installés. Sans oublier, la plate-forme du
Bourget, premier aéroport d’affaires en
Europe, située à 43 % sur son territoire.
Le maire aime rappeler que lorsque
Charles Lindbergh, pionnier américain
de l’aviation, atterrit au Bourget en 1927
au terme du premier vol effectué entre
New York et Paris, il atterrit sur des
pistes situées à Bonneuil.
Ce dynamisme économique, résultat
d’une taxe professionnelle attractive
et d’opportunités foncières, permet
à la commune d’afficher un budget
d’investissement annuel de près
d’1,3  million d’euros pour un budget
total d’environ 3,2  millions d’euros.
Pas mal pour une ville de cette taille.
De quoi rendre jalouses ses « grandes »
voisines, Garges-lès-Gonesse (39 957
habitants), Gonesse (26 465), Arnouville-
lès-Gonesse (12 988), Le Bourget (12 782)
et Dugny (10 679).
D’ailleurs, les sollicitations ne manquent
pas pour intégrer une intercommunalité.
«  On nous sollicite de toute part  »,
affirme Jean-Luc Herkat, avec le
sourire amusé d’un enfant. Dans le

Val-d’Oise, Roissy-Porte-de-France (qui
regroupe 18 communes de Roissy-
en-France à Fosses en passant par
Ecouen) lui aurait fait des avances. En
vain. La communauté d’agglomération
Val-de-France (Sarcelles, Villiers-le-
Bel, Arnouville-lès-Gonesse, Garges-
lès-Gonesse) s’est elle aussi cassée les
dents. « Pas intéressant financièrement »,
explique le maire de Bonneuil. Pourquoi
pas, alors, l’intercommunalité sequano-
dionysienne de l’aéroport du Bourget
(Drancy, Le Bourget, Dugny), dont il
connaît bien les élus ? « Jean-Christophe
Lagarde (député-maire NC de Drancy)
et Vincent Capo-Canellas (maire et
conseiller général NC du Bourget) m’en
ont fait la demande. Avec la perspective
du Grand Paris, j’y réfléchis  », répond
Jean-Luc Herkat. Mais c’est loin d’être
gagné. « Je n’ai pas envie de financer les
logements sociaux de Drancy. En plus,
vu notre taille, nous n’aurions droit à
rien dans cette assemblée. Même pas à
un droit de veto », ajoute-t-il en fronçant
les sourcils.
Passionné de football
Originaire d’Algérie, cet ancien ingénieur
en télécommunications a vécu au Blanc-
Mesnil (Seine-Saint-Denis) avant de
préférer Bonneuil-en-France « pour son
M. Herkat a de bonnes
relations avec le maire du
Bourget, Vincent Capo-Canellas.
cadre de vie  ». Élu en 1989, d’abord
comme conseiller municipal puis en
1995 comme adjoint, il en est devenu le
maire en 1999. « Il est très attaché à sa
ville. Il lui consacre beaucoup de temps
et s’investit pour que son esprit de
village soit préservé », dit de lui le maire
et conseiller général (NC) du Bourget,
Vincent Capo-Canellas.
Pour donner un exemple, Jean-Luc Herkat
milite pour la fin de l’aménagement
du BIP (boulevard intercommunal du
Parisis) qui permettrait à Bonneuil « de
retrouver sa tranquillité d’antan ». Alors
qu’à l’heure actuelle, le village sert, au
grand dam de ses habitants, d’itinéraire
bis pour des milliers d’automobilistes
(15 000 par jour selon le maire).
Passionné de football, le maire de
Bonneuil a longtemps été le président
du club local, pour lequel il a fait
installer de nouveaux vestiaires et
rénover un terrain d’entraînement. Autre
passe-temps : les voyages. Etats-Unis,
Europe, Jordanie, Yémen… Il a sillonné
la planète dans le cadre professionnel
ou pour des vacances avec son épouse
d’origine anglaise.
Sur le plan politique, cet homme
faussement débonnaire a la réputation
de ne pas mâcher ses mots. «  Nous
roissymail.com 33
n’avons que des problèmes depuis
que le conseil général du Val-d’Oise a
basculé à gauche  », dit-il. Et n’est pas
tendre vis-à-vis du conseiller général du
canton, le socialiste Hussein Mokhtari,
candidat aux élections municipales en
2008 à Garges-lès-Gonesse : « Il n’a pas
la hauteur, pas la stature d’un maire.  »
« Je n’ai aucun contact avec lui. Il est le
maire d’une ville riche mais veut garder
le trésor pour lui, sans en faire profiter les
communes pauvres. Il critique le conseil
général mais sait le trouver lorsqu’il a
besoin d’une subvention  », rétorque
l’édile de Garges. Dans la bataille à
droite pour la succession de Nelly Olin,
Jean-Luc Herkat avait pris position
pour Maurice Lefèvre (UMP) plutôt que
pour Michel Montaldo (UMP), pourtant
le poulain de l’ancienne ministre de
l’environnement. Un an auparavant,
il avait dirigé la campagne de Sylvie
Noachovitch (UMP) alors opposée à
DSK lors des législatives.
Après avoir aidé les autres, l’homme de
l’ombre se verrait bien prendre davantage
de responsabilités politiques. Pourquoi
pas en défiant Hussein Mokhtari sur son
canton en 2 011. Il dit « y penser ». Pas
uniquement en se rasant ?
Ludovic Luppino
 34

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10 000 hectares, à proximité immédiate de Roissy CDG
12 parcs d’activités, 200 hectares disponibles
Nouvelle zones de logement à l’étude, écoquartier Louvres-Puiseux
RD 316

RD 317
A1
LILLE
Conception Roissy Porte de France - Mars 2010 - © Pantz/Bapst [esquisse musée Archéa] - © Platiau/Balloide-Photo Oise-IDF - © Robert Delpit

Village

Village
Fosses Survilliers
ZI Fosses
/Saint-Witz
ZI Moimont ZAE de la
I RER Fosses Porte des
Cha mps
Village ZAC de la Zone Hoteli
Guepelle ère
Le Petit Marais
ZI Moimont ZAC de la
II Pépinière Village
RD 301 Marly-la-Ville Saint-Witz
ZI St Witz
(rue Moimont)

Village

Puiseux-en-Fr Vémars
A104 ance Les Portes
CERGY-PON de Vémars
TOISE La Sucrerie
Le Mesnil-Aub Le Bois La Tour Eiffel Village
ry du Temple Le Roncé
La Justice TGV Nord
La Porte Village
de Roissy
Village ZI Louvres Villeron
Fontenay-en- RER Louvres
Parisis La Butte
aux Bergers Village
Les Fesserets
Village
Le Plessis-G Louvres Chennevière
assot s-lès-Louvres

Ecouen RER Les Noues

Bouqueval Epiais-lès-Lo
RER Goussainvi
lle
uvres
SNCF Ecouen Village
CAREX
Goussainville

Roissy-en-Fra A104
nce MARNE-LA-V
ALLEE
Le Thillay Grands
Parc
Mail
World Trade Cen
ter
Champs Le Chesneau
Village ZAC
du Moulin Village

ZI Vaud’Herland
NA 5
Zone Roissy-CDG

Le Thillay hotelière
Village
Planète
Charles de Gaull
e
France
AEROVILLE

Paris
Nord 2 CAREX
SNCF Tremblay-en-Fran
ce

RD 316 RER D
Le Bourget TGV Sud
RD 317 A1
LILLE
RER B

www.cc-roissyportedefrance.fr
Communauté de communes Roissy Porte de France
6 bis avenue Charles de Gaulle - 95700 Roissy-en-France
Tél. +33(0)1 34 29 03 06 - Fax : +33(0)1 34 29 45 82 - info@roissy-online.com
 roissymail.com 35

Ceux qui font…

Michel Meunier,
nouveau président
du Centre des Jeunes dirigeants

Michel Meunier devant une affiche du CJD.

O
n connaît le Medef, la
CGPME, organisations
patronales bien
identifiées… Mais on
connaît beaucoup
moins, disons-le, le CJD : Centre
des Jeunes Dirigeants. C’est une
organisation patronale qui a vu le jour
en 1938 (elle s’appelait alors Centre des
Jeunes Patrons) à l’initiative d’un jeune
industriel, Jean Mersch. Il s’agissait
alors (et toujours) non de défendre
les intérêts des entreprises, au sens
catégoriel, mais plutôt de voir celles-ci
différemment. «  Mettre l’économie au
service de l’homme » ou « réhabiliter la
fonction patronale  » furent les thèmes
(novateurs à l’époque : on est après
le Front populaire) des fondateurs.
Aujourd’hui les JD « Jeunes Dirigeants »
parlent entreprise citoyenne, dialogue
social, ou libéralisme responsable, font
des propositions, innovent…
Le CJD rassemble aujourd’hui pas moins
de 3 300 jeunes (moins de 45 ans) chefs ou
cadres dirigeants d’entreprises, organisés
en une centaine d’associations locales,
elles-mêmes regroupées en 17 régions.
Depuis 1997 il s’est internationalisé avec
des cercles au Québec, au Maghreb et
même au Bénin !
La consultation de leur site web, très
bien fait, permet de comprendre que
le Centre fonctionne aussi et surtout
comme un réseau « ressources ». Il s’agit
de se former (avec leur «  Copernic  »,
notamment), d’échanger au sein de
commissions, car on sait, au CJD que
diriger n’est pas un acquis…
Au total, une organisation plutôt
sympathique et dynamique (le contraire
serait étonnant), discrète et modeste,
bonne vivante et souriante.
 36

J’ai un Ceux qui font…

virus !

a a a! !
H a
e to u te façon,
D s
u s a vo n s toujour
no lèmes !
des prob

Les informatio
n
sont bizarres s

L’inform
je n’y compraetique,
nds rien
Mon p
c "RA
M" !

s u i s p l u s
Je nele réseau
sur
Help me
Pas étonnant qu’un jeune gars comme Michel
Meunier ait été attiré par le style et les missions
du CJD : lui-même possède, j’en témoigne
toutes ces qualités.
J’en témoigne car je le « suis » depuis… 1998,
plus exactement depuis le Bénéfice. net n° 2 !
À cette époque, cela fait 6 ans qu’il a créé,
à 19 ans, son entreprise «  L’Européenne de
Surveillance  ». Un vrai hasard cette création.
Michel, né à Beauvais en 1973 n’a pas
INFORMATIQUE vraiment accroché avec « les études ». Il quitte
BUREAUTIQUE le lycée avant le bac pour une formation
en «  céramique du bâtiment  ». Pendant ce
temps, il a un ami qui possède une entreprise
Conseils de sécurité chez qui il travaille de temps
en temps. Notamment à CPA, une filiale de
Installation Servair, implantée au Mesnil-Amelot, tout près
Téléassistance de CDG, dont l’ami se charge de la sécurité.
Mais l’ami a un accident de santé et meurt
Assistance prématurément. La boite est liquidée.
Maintenance « Je fais quoi ? C’est la question que je me suis
posée après ça  » se souvient Michel lors de
l’entretien que nous avons eu à la Ferme du
Proximité Manoir, pour préparer ce papier. Alors je décide
de créer mon entreprise… ». Et c’est parti. Il
Disponibilité commence tout seul à faire du gardiennage.
Tout seul avec son chien… Chance : un jour il
Simplicité est contacté par le directeur du CPA, qui l’avait
vu travailler consciencieusement : il lui met le
Efficacité pied à l’étrier en lui confiant la surveillance de
la filiale de Servair. C’est là qu’il est parti…
Testez nous ! C’est Eric Foa, qui était à l’époque directeur
commercial de l’hôtel Radisson (toujours au
Mesnil-Amelot) qui m’a présenté Michel, fin
98. À ce moment, Eric Foa avait fédéré les
entreprises de la ZA du Gué qui commençait
à se développer sérieusement (et donc à
attirer les cambrioleurs). Et les membres de
l’association «  Mesnil-Entreprises  » se sont
groupés pour y faire face. Voici ce que
j’écrivais, pour en rendre compte, dans le BN
n° 3 (début 99) : « Afin de diminuer les coûts,
chaque entreprise adhérente (aujourd’hui 23
dont les commerces en ville) paye en fonction
de ses moyens une participation aux missions
d’une entreprise de sécurité choisie pour son
efficacité : l’Européenne de Surveillance »
Après, chaque créateur d’entreprise ou
dirigeant passionné sait ce qu’il se passe : un
succès en amène un autre, la vie présente
des opportunités qu’il faut savoir saisir. On
commence à voir des panneaux « Européenne
de Surveillance » un peu partout.
C’est que Michel Meunier, comme d’autres,
surfe sur la vague du marché de la sécurité :
tout le monde veut se protéger. Je me souviens
avoir vu une équipe de l’Européenne de
Surveillance, voici 4 ou 5 ans, surveiller le feu
d’artifice municipal du 14 juillet à Mauregard !
À l’instar du nettoyage, de la logistique ou
de l’informatique, les entreprises externalisent
à tout va, le droit du travail, contraignant,
encourageant ce mouvement. Étranges

09 54 27 00 10

défenseurs des droits des travailleurs qui, à trop
vouloir « défendre » encouragent objectivement
l’externalisation et par là la précarité renforcée
de certains secteurs et de leurs travailleurs.
Étrange État qui se désengage, et même d’une
partie de ses missions régaliennes, mais qui
reste majoritaire dans de grandes entreprises
publiques qui vont pressurer leurs nouveaux
sous-traitants pour assurer les missions qu’il ne
sait (ou ne veut) plus faire.
Dès le début des années 90, l’État l’a fait en
privatisant notamment les contrôles de sûreté
aux frontières, ouvrant ainsi un marché aussi
énorme que difficile aux entreprises privées
(dont certains apprentis sorciers), je suis
bien placé pour le savoir, ici… La gauche a,
non seulement laissé faire, mais continué
le mouvement : c’est dire la profondeur du
nouveau modèle économique…
Ces entreprises, devenues sous-traitantes
d’entreprises d’État (ADP, SNCF Air France
jusqu’il n’y a pas longtemps, etc.) font le boulot
dans le cadre d’appels d’offres toujours plus
serrés…
Et Al Qaeda participe au mouvement de la
«  surveillance » : les mesures de sûreté-sécurité
s’amplifient après chacun de ses attentats
ou tentatives d’attentats… Rajoutez à cela le
développement de la télé-surveillance un peu
partout, les voyous de banlieue, et vous avez un
marché de la sûreté-sécurité qui a explosé : en
roissymail.com
Avec Roissy
37
Copy,
entrez dans une
nouvelle dimension…
L’impression
très GRAND
format
« M2 » avec EV, pour préparer l’interview,
à la Ferme du Manoir.
2008, le secteur de la surveillance globale a été
de 4.8 milliards d’euros en France dont 3.6 pour
le secteur de la « surveillance humaine seule »
(+132 % de 1998 à 2008) selon les chiffres du
syndicat professionnel du secteur (www.e-snes.
org) et que c’est même pas fini.
Et aussi pour dire que les opportunités n’ont pas
manqué pour un homme sérieux et désireux de
gagner comme Michel.
À commencer par la formation aux métiers
du secteur. Celui-ci grandissant, les « normes »
l’ont accompagné. Il faut des habilitations, des
certifications, des diplômes, des «  mentions  ». Réaliser un panneau de
En janvier  2006, il peut vendre l’Européenne
de Surveillance (EdS) à Jean-Luc Lattuca,
1mx2m : aussi simple et
PDG de Vigimark, pour une somme coquette rapide qu’une photocopie.
et construire un centre de formation pour les Table à technologie
métiers de la branche, Evalevo, à Beauvais, dans UV dernière génération :
son fief de Beauvais, en pleine zone franche impression sur tout support
souple ou rigide, jusqu’à 50 mm
urbaine du quartier Argentine. La première
d’épaisseur • qualité d’image au rendu
pierre du centre fut posée fin mars 2007 (nous photographique • utilisation intérieure
en avions rendu compte dans RoissyMail. com et extérieure sans limite de temps.
n° 224) en présence de Mme Cayeux, maire de
Beauvais et présidente de la com’ d’agglo du Plus loin encore, avec la
Beauvaisis. Ca marche du feu de dieu depuis
l’ouverture, Bénéfice. net 27 (08/2008) en avait
découpe sans limite !
rendu compte. Table de découpe de 1. 5 x 3 m :
support jusqu’à 50 mm d’épaisseur
De la sécurité à la sûreté • des plus petites aux très grandes
pièces • capable de découper ou fraiser
Puis une autre étape arrive. Vous pensez bien les contours les plus fins.
que, là où il était, Michel voyait le secteur de
la sûreté aéroportuaire se développer à vitesse Contactez-nous
pour toute demande
de devis :
pc@roissycopy.com
01 34 29 01 41
 38
Ceux qui font…
grand «  V  » Il s’y était préparé en 1999
en suivant un cursus de formation de 16
semaines, à l’ENAC (École de l’aviation
civile à Toulouse) en «  expertise de
la sûreté aviation civile  ». Fin 2006 un
dirigeant de Servair l’appelle : Servair
passe en «  sûreté aéroportuaire  ». Il se
souvient que Michel a non seulement
l’expérience de Servair, mais est formé
à la sûreté. Il y a un marché à prendre.
Mais il ne peut faire ça tout seul : il en
parle à son ami Lattuca, qui ne connait
pas le domaine de la sûreté, mais accepte
de prendre le risque avec lui. Ils forment
à 50/50 Vigimark Sûreté SARL, au capital
de 15 000  €. L’affaire commence avec
1 million d’euros de CA, 20 salariés…
C’est Michel qui développe l’affaire. Il met
en marche une équipe cynotechnique à
Lyon, élargit les activités « sûreté ». Début
2007, nouvel appel de Servair. La filiale
d’Air France doit vendre, pour ne pas
être « juge et partie » dans toute la chaîne
«  sûreté  », sa filiale «  Aerosur  » (créée
après les attentats du 11 septembre 2001)
chargée de contrôler biens et produits
qui entrent dans les avions, notamment
à destination des USA. Ils ont pensé à
Vigimark Sûreté. En fait peu de monde
voulait l’acheter… Le 1er  avril 2008,
banco ! Vigimark Sûreté rachète Aerosur
qui fait à l’époque 7.2 millions de CA et
emploie 200 salariés.
Aerosur devient une filiale de Vigimark
Sûreté. Mais une filiale qui perd des sous :
200 000 euros par an ! Michel gère mieux
et parvient à l’équilibre en septembre
octobre 2008. Pas mal, non ?
L’épisode « Derichebourg ».
Justement, fin 2008, son collègue Latucca
l’appelle. Il l’informe qu’il a racheté
(pour 1  euro) la division sûreté de la
société Derichebourg (ex Penauille, suite
au rapprochement avec la Compagnie
française des ferrailles : CFF), qui allait
perdre, fin janvier son marché avec
ADP. Derichebourg devait le savoir. Mais
bon L’affaire fait envie et on pense aux
« parts de marché » : 70 millions d’euros
au niveau national, dont 35 pour la seule
sûreté. Comme il a les compétences,
Michel accepte de devenir le Directeur
général de la nouvelle société qui
s’appellera Vigimark Sûreté VS (VMS
VS), mais sans être au capital.
Fin janvier, (comme prévu ?), ADP ne
renouvelle pas le marché à Derichebourg,
devenu Vigimark Sûreté VS. Une perte
de 12  millions d’euros. Mais la reprise
des salariés n’est pas simple : il reste à
ENTREPRENDRE
ET RÉUSSIR
EN SEINE-ET-MARNE
www.seine-et-marne-invest.com
VMS VS 100 salariés sur les 434 d’avant.
Que faire ? Le bilan est déposé le 20 mai
2009. Après les mauvaises choses
s’enchaînent : le marché d’Air France
est perdu, puis d’autres… La liquidation
définitive est prononcée le 18 novembre
2009.
Ca sent le souffre, Rue 89
Cette affaire vaudra un papier vengeur
de « Rue 89 » le site d’information « de
gauche  » qui titra «  Michel Meunier,
sulfureux patron des jeunes patrons  »
dans un papier médiocre, vite rédigé,
mal documenté et orienté, dans le genre
«  les patrons tous pourris  ». Et faisant
l’amalgame entre la liquidation judiciaire
et l’élection de Michel, le 20 novembre
(2 jours après) à la présidence du CJD.
Sans parler des « commentaires » haineux
des adeptes du, sulfureux pour le coup,
web 2.0… Faites « Michel Meunier » sur
Google et vous verrez la hargne des
frustrés anonymes…
Retour au calme du CJD
De quoi toucher n’importe quelle âme,
par définition sensible. Mais Michel,
atteint, sait faire la part des choses. À 36
ans il connaît la vie, les hommes, la vie
est un combat… Et on reparle de son
élection. «  Le CJD, ça me va bien, me
confirme Michel Meunier («  M2  » pour
les intimes). J’y suis rentré à l’âge de 23
ans ». Il a été ensuite élu président des JD
de Picardie et l’organisation le passionne
depuis ça. En 2007 il est coopté au BN
(le bureau national). Fin 2009, il faut
élire celui qui présidera le Centre de
2010 à 2 012. Le mandat du président
national est de 2 ans, non renouvelable.
L’élection, si j’ai bien compris, se fait
ainsi : les 12 membres du BN, plus les
17 présidents de région, plus les 107
sections locales choisissent 3 personnes
pour dire si tel ou tel peut être candidat.
Michel se porte candidat, se retrouve
dans les «  3  » en septembre  2009. La
« campagne électorale » dure deux mois,
sur Internet, sur le « JD Book » 15 jours
avant l’élection a lieu un « chat » avec les
autres candidats… Et le 20  novembre,
c’est le grand jour. Au soir d’une
«  journée nationale du réseau  », Michel
est finalement élu au 2e tour, avec 52 %
des voix. Il sera «  intronisé  » le 24  juin
2010 au prochain congrès qui se tiendra
à Nantes.
Dans le discours qu’il a prononcé
devant l’assemblée du 20 novembre (qui
s’est tenue dans le splendide cadre des
Ateliers Cristofle à Saint-Denis) parle de
ses débuts de jeune entrepreneur, de
son sens de la famille, «  valeur refuge,
primordiale  ». Il a rendu hommage à
sa femme Caroline, qu’il a connu à 22
ans et qui lui apporte un « soutien sans
faille » (j’en témoigne), avec qui il élève
leurs quatre enfants).
Il a dit tout ce que l’appartenance au
CJD lui a apporté, notamment dans sa
formation d’entrepreneur : c’est là qu’il
a compris que son métier « de dirigeant
tenait en deux points, piloter et être
médiateur ».
Amoureux de la nature (j’ai appris que
c’est un pêcheur de carpes : c’est donc
un homme beaucoup plus tranquille
qu’on ne le croit…), il veut penser
«  global  » et agir «  local  ». Des projets
concrets pour le CJD il en a plein :
amplification de la formation, plus grand
«  engagement  » du Centre, que ce soit
au niveau des élus locaux et surtout de
l’Europe (rapprochement avec « Europe
et Entreprises  »), création d’un fonds
d’investissement (loi TEPA, alimenté
par les redevables de l’ISF) pour aider
au développement des entreprises J.
D (il y a 40 000 dirigeants en activité
qui sont passés par le CJD…), faciliter
l’accès au conseil pour la valorisation
des entreprises et l’aide à la croissance
externe… Vous lirez entièrement son
jus sur le site du CJD : c’est frais, c’est
tonique, ça donne envie de bouger, de
créer, de tenir le coup, car une entreprise
n’est jamais un long fleuve tranquille…
RoissyMail, le magazine du Grand
Roissy (qui est aussi Picard, ne
l’oublions jamais), est fier de féliciter
Michel Meunier, qui nous connait bien
(c’est aussi un annonceur fidèle depuis
le début de notre magazine), j’allais
dire «  pour l’ensemble de son œuvre  »
Mais c’est une bêtise : il a 36 ans ! On va
entendre parler de lui longtemps, et de
plus en plus fort : ça, je le sens bien…
Eric Veillon
En savoir  :
Le site du CJD : www.cjd.net
Le site d’Evalevo :
www.evalevo.com
Le site de Vigimark Sûreté :
www.vigimark.surete.com
Le site du syndicat des
entreprises de surveillance :
www.e-snes.org
 roissymail.com 39
n
l’Ouest francilie
e
économiques d
té des acteurs
unau
l’e-comm

partage ances
c o n n a i s s
réseaux ivité
c o m p é t i t
r m a n c e
perfo c e s
Partage
d'informations
exp é r i e n
Mutualisation
des connaissances affaires
Réseaux
professionnels

Compétitivité
du territoire

Performance
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et adhér e z
 40

Grand Roissy

Les élus du « Nord-Ouest seine-et-marnais » unis pour bien profiter de Roissy.

De gauche à droite : Bernard Rigault, maire (DVD) de Moussy-le-Neuf et président de la CC PGM, Gérard
Eudes, vice président (PS) du Conseil général, Bernard Corneille, maire (PG) d’Othis et conseiller général du
canton de Dammartin, Alain Aubry, maire (UMP) du Mesnil-Amelot, Michèle Pélabère, conseillère générale (PS)
du canton de Claye-Souilly et Daniel Haquin, maire (DVD) de Juilly et président de la CC Plaine de France.

Roissy en Seine-et-Marne
Gérard Eude et Bernard Corneille :
« Nous avons engagé
une démarche ouverte
et pluraliste »
Cette interview de Gérard Eude et Bernard Corneille montre combien
l’attitude de la Seine-et-Marne est devenue positive vis-à-vis du
développement de la région aéroportuaire.

Roissy Mail : dernièrement, au
Radisson Blu du Mesnil Amelot, vous
avez réuni des élus des trois cantons
du « Nord-Ouest » Seine-et-Marne
pour dialoguer avec la presse locale
sur le « Grand Roissy ». Cela n’est
pas banal… Que se passe-t-il donc ?
Gérard Eude : Ce n’est en effet pas
banal. Pendant de nombreuses années,
le Conseil général de Seine-et-Marne n’a
pas porté à l’aéroport de Roissy l’attention
qui convenait, son développement
s’est fait sans les Seine-et-Marnais.
Les choses ont changé, la majorité
actuelle du département a conscience
de l’importance de cet aéroport et des
conséquences sur le territoire : emploi,
développement économique, mais aussi
nuisances, nécessité de développer les
transports… Après plusieurs études, le
Conseil général a lancé il y a quelques
mois une démarche pluraliste, la plus
large possible, pour associer l’ensemble
des élus locaux des 3 cantons de Claye-
Souilly, Dammartin-en-Goële et Mitry-
Mory. Nous avons partagé un diagnostic,
des enjeux et des propositions pour
l’avenir de ce territoire. Ce sont ces
enjeux et ces propositions que nous
avons présentés à Christian Blanc lors
d’une rencontre que nous lui avions
demandée.
Bernard Corneille : C’est cela aussi que
nous défendons dans les réflexions et
travaux que mène actuellement l’État (la
mission Rebuffel, N.D.L.R.) pour mettre
en œuvre les propositions du rapport
Dermagne. 2009 était une année de
mobilisation des élus locaux, d’échanges
avec eux, de prise de conscience
collective de l’importance de peser
dans les débats nationaux et locaux.
En 2010, nous continuerons ce travail
et rencontrerons également les acteurs
associatifs, des transports, les partenaires
institutionnels et économiques…
Ce n’est donc en effet pas banal :
car la Seine-et-Marne veut que le
développement se fasse avec elle et
parce que l’ensemble des élus souhaite
y travailler collectivement.
RM : Nous-mêmes, à Roissy Mail,
on sent un intérêt grandissant
du Conseil général pour le « Nord
Ouest » du département et en
même temps pour Roissy depuis
le changement de majorité au
Conseil. La revue de l’agence de
développement SMD en témoigne
quasiment à chacune de ses
éditions. Vous avez même été un
moteur pour « Hubstar », l’outil de
promotion de la place aéroportuaire
alors que même le Val d’Oise traînait
des pieds… Alors ? La Seine-et-
Marne est-elle plus « roissyiste » que
le roi ?
Gérard Eude : non, la Seine-et-Marne
n’est pas plus « roissyiste » que les autres
territoires concernés, mais pas moins.
Elle est « roissyiste », car l’aéroport existe,
et qu’il faut que les Seine-et-Marnais
bénéficient des retombées économiques,
pas seulement des nuisances. Nous
savons aussi que l’aéroport sera amené à
se développer. Autant faire en sorte que ce
développement soit porteur de richesses,
d’emplois et d’emplois diversifiés :
pas seulement dans le domaine de la
logistique, mais aussi dans des emplois
qualifiés, les emplois connexes aux
activités aéroportuaires… L’élément
essentiel est que le développement
durable ne peut se passer du territoire
seine-et-marnais.
Bernard Corneille : la Seine-et-Marne
s’est saisie il y a peu de la question par
rapport à d’autres départements. En
un sens, nous avons du retard et nous
mettons les bouchées doubles pour le
rattraper et que la prise de conscience
soit collective. Nous avons engagé une
démarche ouverte et pluraliste car nous
sommes persuadés qu’il faut que nous
parlions d’une seule voix pour être
entendus dans des cercles où la Seine-
et-Marne n’existait pas auparavant.
RM : concrètement, que souhaitez-
vous de plus pour le territoire seine-
et-marnais qui vous concerne : des
équipements, de l’argent ?
Bernard Corneille : nous souhaitons
que le développement soit juste, équilibré
et maîtrisé. L’aéroport est générateur
de nuisances pour les riverains. Il faut
néanmoins que leur cadre de vie soit
préservé et que la plateforme profite
davantage aux Seine-et-Marnais. La Seine-
et-Marne a des atouts pour le Grand
Roissy, notamment les espaces fonciers.
Mais pour que le développement soit
équilibré, il est essentiel que certains
services publics et équipements existent.
Pour que l’emploi sur Roissy profite
aux habitants, il est indispensable de
faciliter l’accès à la plateforme. Les
prolongements de la Francilienne ou
du RER sont donc primordiaux. Il faut
aussi que l’offre de formation soit à la
hauteur des besoins, que de nouvelles
méthodes d’apprentissage de l’anglais
soient expérimentées. Nous refusons par
contre l’expérimentation de l’utilisation
du doublet Nord en période nocturne. Un
transfert de nuisances d’un département
à l’autre est une solution inacceptable
pour les riverains seine-et-marnais. Nous
ne demandons donc pas des choses
folles, seulement un développement
juste et équilibré. Il existe une voie étroite
entre le développement économique
et la préservation du cadre de vie des
riverains et c’est cette voie que nous
cherchons à emprunter.
roissymail.com 41
RM : on parle de l’intérêt de la
Seine-et-Marne pour l’EPA Plaine de
France… Celui-ci, par ses statuts,
étudie et agit sur un large territoire,
qui s’arrête brutalement, tel le
nuage de Tchernobyl, à la frontière
de votre département.
Pensez-vous que tout ça
soit cohérent, en matière
d’aménagement ?
Gérard Eude : là encore, l’histoire a fait
que le développement de la plateforme
s’est fait sans la Seine-et-Marne, alors
même qu’en termes d’aménagement,
notre Département participe du
développement de ce territoire. Des
contacts ont donc récemment été pris
avec l’EPA afin de remédier à cet état de
fait et de faire en sorte que l’établissement,
comme l’ensemble des acteurs, intègre
aujourd’hui notre département dans ses
réflexions. Il semble que nous ayons
trouvé des modalités de partenariat, sans
attendre d’adhérer à l’établissement,
l’adhésion étant un processus très long.
Les études lancées sur la logistique ou
sur l’agriculture concerneront ainsi notre
département à court terme. Le Président
Vincent Eblé vient d’écrire en en ce
sens à Jean-Paul Huchon qui préside
l’Établissement Public.
RM : vous êtes deux conseillers
généraux, dont vous M. Eude, qui
êtes vice-président. Il se trouve que
vous connaissez bien Brigitte Eude,
qui est conseillère régionale (PS),
élue de Seine-et-Marne… Pouvez-
vous dire à nos lecteurs (qui sont
pour la plupart également, des
électeurs) où en est le dossier
« contournement Est » (et Nord
d’ailleurs) de l’A104 ? M. Huchon,
lors de sa venue ici même, en
novembre 2003, dans le même
hôtel avait annoncé un financement
« bientôt, à 100 % le contournement
Est de Roissy par la Francilienne et
ce, pour un montant de 130 millions
d’euros » ?
Gérard Eude : comme l’a dit assez
bien un ancien premier ministre, elle
c’est elle et moi c’est moi, même si
nous partageons beaucoup, y compris
notre engagement politique. Pour ce
dossier A104, l’opération se situe dans
les départements du Val d’Oise et de
Seine-et-Marne et permettrait d’assurer le
bouclage de la Francilienne et de créer
un accès Est à la plateforme. Elle est
donc essentielle pour notre département,
mais aussi pour le développement de la
plate-forme. Mais c’est une opération
entièrement sous maîtrise d’Ouvrage de
l’État, c’est lui qui pourrait vous donner
des éléments plus précis. Pour ce que
nous en savons, l’opération se monte
à 235  millions d’euros. La Région a en
effet été sollicitée dans le dernier contrat
 42

de plan État/Région qui a pris fin en
décembre  2006, et qui a pris, vous le
savez, du retard. Elle avait accepté de
financer
à hauteur de 80  millions d’euros. Plus
récemment, l’État a pris en compte
cette opération dans son programme de
modernisation des itinéraires du réseau
national (PDMI), pour la période 2009-
2014, à hauteur de 125 millions d’euros
que l’État et la Région devraient financer
conjointement. Je vous passe les détails,
mais il manque encore 30  millions
d’euros.
L’État se tourne aujourd’hui vers ADP
et le Conseil général de Seine-et-
Marne pour le financement restant,
ce qui n’est pas acceptable puisque la
maîtrise d’ouvrage incombe totalement
à l’État. Par ailleurs, le Conseil général
finance déjà l’opération RN2-RN3 dans le
programme de la liaison Meaux-Roissy,
avant de rétrocéder le tout ou presque
à l’État ensuite. Les atermoiements de
ce dernier nuisent, autant aux usagers
qu’aux collectivités dont certains projets
dépendent de cette opération. Laissons
passer les régionales, et nous en
reparlerons avec Jean-Paul Huchon.
Bernard Corneille : cette demande de
l’État auprès des collectivités pour le
financement est tout à fait injustifiée,
encore plus dans le contexte actuel.
Comment rester cohérent en prônant
d’un côté la disparition de la clause de
compétence générale, des compétences
en millefeuille ou la simplification de
la fiscalité locale et en s’appuyant d’un
autre côté sur les financements croisés ?
L’État doit assumer ses choix et surtout
ses responsabilités et achever rapidement
le bouclage de cette opération dont la
maîtrise d’ouvrage lui incombe. Les
collectivités ne peuvent pas tout faire à
sa place. Cette opération est essentielle
pour les Seine-et-Marnais, pour leur
permettre l’accès à la plateforme et à
l’emploi, et désenclaver certains de nos
territoires.

Les élus du Nord Ouest Seine-et-Marne sont condamnés à s’entendre, au-delà des
différences partisanes, pour valoriser leur territoire. Ici une réunion du SIEP (Syndicat
intercommunal d’études et de programmation), en février 2009, à Moussy-le-Neuf. Foto
parue dans RoissyMail n° 381).
 roissymail.com 43

(Propos recueillis par Eric Veillon)

 44
De Bénéfice.net à RoissyMail.com
“Paper or not paper, that is the question ”
L
es NTIC, on ne le dira jamais assez,
ont bouleversé et bouleverseront
encore nos vies, nos habitudes.
J’ai connu la généralisation des
fax en 1989, lorsque je suis rentré
d’Afrique. Incroyable quand on a connu les
télex… Notre agence VPP est née, fin 1996,
aux débuts de la révolution numérique. Pour
faire Bénéfice.net (ou nos autres produits
comme les plaquettes commerciales)
nous utilisions les premiers logiciels de
PAO comme Quark ou Photoshop®, mais
internet était sans haut débit et il fallait
encore, pour transporter les fichiers, se servir
des disquettes pour donner à ceux qu’on
commençait à nommer «  infographistes  »
les fichiers Word® pour la mise en page.
Mais aussi les photos « papier » qu’il fallait
faire développer, puis scanner sur des
scans qui coutaient très chers. Et faire
parvenir à l’imprimeur des gros Syquest®
(sortes de super disquettes) contenant
les fichiers numériques qui devront servir
à l’impression, celle-ci connaissant une
révolution au moins aussi grande que celle
de Gutenberg, et qui n’est pas, comme celle
de sa cousine PAO, terminée.
Et mon premier téléphone portable, le
fameux « Itinéris », pesait une tonne, coutait 1
milliard de dollars, mais, avec ses transferts
d’appels  ; a contribué d’une manière
décisive au lancement de l’entreprise !
En 1997 on éditait la 1ère carte du Grand
Roissy, avec retransmission en direct,
par Internet, de son lancement dans le
splendide salon Concorde de l’hôtel Hilton
CDG. Ce qui était à l’époque une prouesse
technique, en plus pour une toute petite
entreprise, n’a été vu sur le web que par
quelques happy few : très peu d’entreprises
étaient connectées à l’époque.
Après, tout à changé à vitesse grand « V »…
Les fichiers PDF pour imprimer un magazine
aujourd’hui sont désormais récupérés
directement sur Internet et le contrôle se fait
grâce à un logiciel spécial. Le travail avec
les infographistes extérieurs est devenu
possible à distance et on peut même, en
cas d’incompréhension, se connecter à
distance sur l’écran de l’autre. Tout ça, au
besoin, avec la vidéoconférence, gratuite,
sur Skype.org ou Windows Live Messenger.
Les appareils photos numériques (et les
logiciels type Photoshop®), à la définition
de plus en plus haute, aux prix de moins
en moins cher, ont aussi révolutionné la
communication et les arts graphiques.
Mais c’est Internet et la généralisation
progressive du haut débit qui ont davantage
changé toute la donne.
D’abord en matière de documentation.
Même encore en 2000, toutes les grandes
entreprises et toutes les administrations
n’avaient de site, et même pas numérisés
leurs documents. Et Google n’existait pas.
Un exemple, pour avoir des documents
parlementaires (rapports, projets de loi
etc., dont je me sers beaucoup) il fallait
se déplacer à l’Assemblée ou au Sénat.
Moi, chance j’avais une copine dans
chaque chambre (hum…) qui m’envoyait
les précieux documents par la Poste.
Aujourd’hui, sur le site de l’A.N, vous avez
tout, à la seconde. Sans parler de toutes
les autres documentations, dans le monde
entier, devant vous en deux, trois clics.
Sans parler du dieu Google, ses alertes, des
encyclopédies disponibles sur le web…
Puis en matière de communication entre les
internautes. Aujourd’hui quasiment tous les
particuliers sont connectés en haut débit.
Les matériels (ordinateurs, imprimantes,
scan, téléphones portables…) sont de
moins en moins chers et de plus en plus
puissants, fiables et perfectionnés. Toutes
les entreprises sont connectées, et rares
sont les TPE qui n’ont pas au moins un site
web vitrine, sans parler des autres.
2004 : Naissance
de RoissyMail.com
Notre agence VPP n’a pas tardé à prendre
en compte cette évolution. L’actualité entre
deux Bénéfice.net était trop riche sur le pôle
de Roissy pour pouvoir en rendre compte
efficacement. Et la demande d’informations
sur l’économie et l’aménagement du pôle
de Roissy était de plus en plus grande.
Un peu inconscient, j’essaie de lancer, en
2001, un hebdomadaire (en papier), que
j’appelle RoissyMail, financé par la publicité,
mais qui a vocation à devenir payant, et
habilité aux annonces légales. Trop dur
pour notre petite structure. Je préfère
lancer la même année « Choses Publiques »
(à voir encore sur www.chosespubliques.
com ), un magazine papier en couleur (16
grandes pages) destinés aux habitants de
Tremblay et Villepinte (mensuel, gratuit,
30 000 exemplaires). C’est un grand succès
d’audience, mais on s’essouffle après 3
numéros.
L’idée est reprise par la bande de pieds-
nickelés de «  Roissy Horizon  » (voir toute
l’histoire sur BN 24) qui menaçaient, d’une
manière déloyale, notre Bnéfice.net. Je
cherche une parade. Et je la trouve. Ils sont
hebdomadaires  ? Je serai quotidien s’il le
faut. Et je lance la newsletter avec le titre
que j’avais trouvé pour l’hebdo : RoissyMail.
Ca a été une bonne idée. Ils n’ont pas tenu
9 mois.
roissymail.com 45
 46
Presque 500 newsletters
d’août 2004 à mars 2010
On est parti en aout 2004 avec une base
de 200 emails que nous avions dans nos
tablettes. Et le nombre des abonnés n’a cessé
d’augmenter jusqu’à ce jour.
Au moment où j’écris ces lignes, mi-mars 2010,
on en est à quelques 480 lettres envoyées
depuis le début. Et, selon le décompte d’une
lectrice, le nombre des articles est passé de
229 en 2005 à 520 en 2009.
La lettre a connu tout de suite un succès
d’audience qui fut grandissant chaque
semaine. Sa capacité de réaction rapide (on
peut envoyer une mettre de n’importe quel
endroit, y compris, désormais, du fin fond
de la brousse africaine, comme nous l’avons
fait dans le RM n°428), ses sujets variés, ses
cotés pédagogiques, indépendants, voire
iconoclaste plaisent aux gens.
RoissyMail, tout le monde en parle, et pas
seulement dans le Grand Roissy, je peux
vous le garantir. Bien que nous ne soyons
pas adeptes du web 2.0, j’ai mis de côté
un minimum de 560 messages de lecteurs.
L’essentiel est constitué de réactions aux
articles, de réclamations (pour ceux dont
le service était interrompu pour cause de
caprice d’Internet) mais aussi, et beaucoup,
de remerciements, de félicitations et
d’encouragements à continuer. On n’a pas
la place ici pour faire un florilège mais
outre celui-ci en voici un, (vraiment) pris au
hasard : « Je suis heureux de constater que
vous faites partie des trop rares journalistes
qui font passer leurs convictions avant toute
autre aspect commercial .
L’observation de ce lecteur, pour
sympathique qu’elle soit, laisse penser que
nous ne préoccupons pas de rentabilité. Que
nenni  ! Pas d’argent, pas de journal. Et on
a fait RoissyMail pour gagner de l’argent  !
Pour cela nous appliquons la même « recette
publicitaire  » pour RoissyMail que pour
Bénéfice.net : la multiplicité des annonceurs,
qu’ils soient publics ou privés nous assure
une indépendance (presque) totale.
Pendant ce temps,
Bénéfice.net…
Mais tous ces RoissyMail, aussi passionnants
à écrire (et à envoyer, c’est jouissif  !),
prennent de plus en plus de temps à notre
petite agence VPP. Et notre horizon éditorial
s’élargit de plus en plus au fil des années.
Du triptyque de base (et qui reste à ce
jour le socle de RoissyMail) «  Economie,
Aménagement, Politique  », les sujets se
multiplient, on est de plus en plus sollicités,
on est partout… Du coup, on fait moins de
Bénéfice.net (voir BN 27, sur les 10 ans du
mag, dans www.roissymail.com).
Et on a de plus en plus de lecteurs, de plus
en plus de publicité sur RoissyMail, même si
on ne va pas trop la chercher, contrairement
à celle de BN.
Je pense, dès 2007, à abandonner BN. Car
l’édition de celui-ci est devenue trop lourde :
pub, papier (on a commencé à 42 pages et
on est allé jusqu’à 96  !), diffusion… Je me
dis souvent  : si on mettait autant d’énergie
pour développer newsletter et le site www.
roissymail.com … Mais je n’ose pas trop.
En revanche, je sais ce qu’il faut faire pour
réaliser un vrai site portail du Grand Roissy.
En revenant d’Afrique début octobre, je suis
encore plus convaincu de la force d’Internet
très haut débit. Je vous la fais courte parce
que je n’ai plus de place ici, mais en janvier
je prends la décision d’arrêter carrément BN,
je trouve une solution pour faire le portail
(ça n’a pas été facile) du Grand Roissy au
meilleur coût.
Mais je me reprends, en écoutant beaucoup
d’avis de lecteurs, d’amis… Il faut garder du
papier. En même temps je m’étais aperçu que
nombre de lecteurs de BN ne connaissaient
pas encore RoissyMail.com (voir toutes mes
explications dans RM n°459).
Et je décide de faire quand même du papier,
mais avec une formule allégée, et un titre
qui change, histoire de «  rabattre  » nos
lecteurs papiers vers le site web. C’est donc
ce journal.
Le nouveau site web RoissyMail n’a plus
rien à voir l’ancien www.roissymail.com
qui n’était en fait que le réceptacle de la
newsletter, les archives et les publicités.
C’est aujourd’hui un site portail superbe,
jeune, mais qui va évoluer, participatif et tout
et tout et tout !
Allez-le voir !
EV
roissymail.com 47
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CHANGEONS D'ÈRE !
AVEC LE CONSEIL GÉNÉRAL

Equité entre les Valdoisiens, économies d'énergie

et accessibilité sont désormais au cœur
des investissements du Conseil général

www.valdoise.fr