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La vie dans les tranches

Aujourd'hui, jour de guerre, le 23 octobre 1916, nous vous


prsentons un tmoignage d'un soldat vivant dans les tranches
depuis des mois :
La vie dans les tranches est trs difficile et prouvant : Le froid,
la neige, la boue, les rats qui dvorent les cadavres, le manque total
d'hygine... Le danger est permanent. Ces horreurs sont
inimaginables : il y a de plus en plus de morts nos cots, le sol est
recouvert de cadavres, les combats encore plus sanglants... Nous
voyons des gens sans bouche, sans mchoires infrieurs, sans figure.
Des soldats se tranent en trbuchant jusqu'au prochain trou d'obus,
rampe sur ses mains pendant deux kilomtres. Un autre soldats se
rend au poste de secours tandis que ses entrailles coulent par dessus
ses mains qui les retiennent. Nous tions tous solidaires l'interieur
des tranches, on trouvait le rconfort dans les chansons, dans les
plaisenteries, ou dans les lettres crites nos familles. D'une part
nous pouvions ni se laver, ni nous raser, nous mangeons pas toujours
chaud car nous devons rester un moi dans les tranches avant qu'on
soit envoys l'arrire. Si la mort venait, ce serait une vraie
dlivrance. Car nous ne savons pas quand nous pourrons sortir de cet
enfer. Nous avons vcu recroquevills dans des trous pleins de boue,
au milieu des cadavres dont l'odeur tait pouvantable. Les corves
taient gnralement raliss la nuit afin que les ennemis nous voit
pas. Nous devions ravitailler les tranches en nourriture alors que
d'autres risqus leur vies en creusant de nouvelles tranches.
J'essaie de chasser les rats afin de mieux se reposer mais il yen
avaient beaucoup trop.
Tmoignage d'un poilu,
Le 23 octobre 1916,
Le Petit Parisien

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