Pote : Charles Gurin (1873-1907) Recueil : Le c ur solitaire (1896). L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage, Car chacun de nous deux a peur du mme instant. Mon bien-aim, dis-tu trs bas, je t'aime tant... Laisse... Ferme les yeux... Ne parle pas... Sois sage... Je te devine proche au feu de ton visage. Ma tempe en fivre bat contre ton c ur battant. Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant Ta gorge nue et sa fracheur de coquillage. Ecoute au gr du vent la glycine frmir. C'est le soir ; il est doux d'tre seuls sur la terre, L'un l'autre, muets et faibles de dsir. D'un baiser dlicat tu m'ouvres la paupire ; Je te vois, et, confuse, avec un long soupir, Tu souris dans l'attente heureuse du mystre. Charles Gurin