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SEXOL-382; No. of Pages 4 ARTICLE IN PRESS

Sexologies (2012) xxx, xxx—xxx

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ARTICLE ORIGINAL

Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin夽

V. Boncinelli (MD, PhD) a,1,∗, D. Gaci Scaletti (PsyD) b,2, C. Nanini (MD) a,
D. Daino (MD) a, A.-R. Genazzani (MD, PhD) a

a
Department of Reproductive Medicine and Child Development, Division of Gynaecology and Obstetrics, University of Pisa, Pisa,
Italie
b
Auxilium Vitae. Volterra (Pisa), Italie

MOTS CLÉS Résumé Dans la clinique des troubles sexuels, on doit souvent enquêter sur les fantasmes
Fantasmes sexuels ; sexuels des patients. Notre groupe a mis en place une classification des fantasmes sexuels
Désir sexuel selon des critères cliniques modernes, à partir d’une analyse rétrospective des cas suivis par
hypoactif ; le service sexologique. Dans ce but nous avons effectué une analyse rétrospective des dossiers
Traitement ; médicaux des cas qui se sont présentés dans nos cabinets de sexologie au cours des années
Femme 2009 et 2010 et analysé 326 dossiers médicaux. Parmi ceux-ci, 16 dossiers ont été écartés car
l’anamnèse des fantasmes sexuels était manquante ou incomplète. L’analyse de 308 cas nous
a permis de faire une classification des fantasmes sur la base de différents critères : selon
le moment ; en relation au contenu ; selon le type d’activité sexuelle représentée ; selon la
relation établie par le couple et ses capacités à partager les fantasmes individuels ; selon le
rôle personnel tenu dans le fantasme propre. Apres avoir normalisé les procédures de recueil
des fantasmes sexuels, nous avons proposé leur utilisation en thérapie de la baisse de désir
chez la femme. Parmi les 52 cas analysés, quatre ont abandonné le parcours thérapeutique
après quelques réunions, tandis que les autres l’ont achevé. Parmi ces 48, neuf ont obtenu une
légère amélioration, les autres ont retrouvé un désir sexuel normal testé avec FSFI. Ce travail
est une étude préliminaire d’une recherche plus vaste sur les fantasmes sexuels en Italie, de
mises à jour de données et de construction d’un instrument clinique de leur recueil.
© 2012 Publié par Elsevier Masson SAS.

Introduction

On peut définir l’imaginaire sexuel comme la faculté

DOI de l’article original : propre à l’être humain d’auto-érotisme mental, à travers
http://dx.doi.org/10.1016/j.sexol.2012.08.003. la création de représentations mentales conscientes,
夽 This issue also includes an English version: Boncinelli V, Gaci
douées de charge érotique. Il est capable d’activer un
Scaletti D, Nanini C, Daino D, Genazzani AR. Sexual fantasies and
désir, une excitation générale et génitale, à tel point que,
female hypoactive desire.
∗ Auteur correspondant. pour beaucoup, l’imagination représente le vrai moteur
Adresse e-mail : vieri.boncinelli@tin.it (V. Boncinelli). de l’activité sexuelle (Pasini et al., 1987). Les fantasmes
1 Secretary of FISS. sexuels sont très importants parce qu’ils constituent
2 Psychologist, Psychotherapist. l’expression du notre « habitus » sexuel, libre de tout frein,

1158-1360/$ – see front matter © 2012 Published by Elsevier Masson SAS.

http://dx.doi.org/10.1016/j.sexol.2012.08.004

Pour citer cet article : Boncinelli V, et al. Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin. Sexologies (2012),
http://dx.doi.org/10.1016/j.sexol.2012.08.004
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2 V. Boncinelli et al.
de tout conflit personnel et dégagé des règles établies par
l’environnement. Ils sont, sûrement, sensibles au contexte
culturel de référence et varient selon l’identité sexuelle et
la tranche d’âge (Fossi et Mascari, 2001). Généralement,
ces fantasmes tirent leur force du contenu sexuel plus ou
moins explicite, même si des contenus sexuels peuvent ne
pas détenir de charge érotique. Ils peuvent avoir la forme
d’une seule image, d’une représentation d’images plus
rapides (fantasmes plurisequentiels) ou d’un cadre struc-
turé (Pasini et al., 1987). En général les fantasmes sexuels
servent à combler un besoin sexo-affectif spécifique et sont
donc présents au moment où le besoin devient plus urgent,
avec le dessein de rétablir temporairement l’homéostasie
intrapsychique en satisfaisant des besoins psychoaffectifs
de base, comme le besoin d’être valorisé, le besoin de
fusion et le besoin de sécurité (Pasini et al., 1987).
Les fantasmes sexuels peuvent :
• représenter une aide efficace pour renforcer l’identité
sexuelle ;
• avoir une fonction compensatoire des carences de la réa-
lité ;
• avoir un rôle défensif ;
• avoir une fonction adaptative : réparer, harmoniser,
ou compenser une éventuelle discordance de réponse
sexuelle des sujets impliqués dans une relation amou-
reuse ;
• activer, maintenir et réveiller le désir, l’excitation
sexuelle et favoriser l’orgasme ;
• améliorer le rapport au corps.
Il est de toute façon vérifié que les fantasmes sexuels
n’empêchent pas, en règle générale, le plaisir sexuel et ils
ne sont absolument pas un indice de psychopathologie (Fossi
et Mascari, 2001). Notre équipe a trouvé leur emploi très
utile dans la thérapie du désir hypoactif qui prédomine chez
la femme.
Classement clinique des fantasmes sexuels
Au vu de l’importance que l’imaginaire revêt dans l’activité
sexuelle, on peut considérer que l’emploi de l’imaginaire
peut devenir un instrument utile pour mieux définir la nature
de la personnalité et de la relation du couple qui consulte ;
cet élément est fondamental pour le diagnostic, mais aussi
pour le traitement des troubles sexuels.
C’est pourquoi nous avons effectué une analyse rétros-
pective des dossiers médicaux des cas qui se sont présentés
dans nos cabinets de sexologie au cours des années 2009 et
2010. Nous avons analysé 326 dossiers. Parmi ceux-ci,
16 dossiers ont été écartés car l’anamnèse des fantasmes
sexuels était manquante ou incomplète.
L’analyse de 308 cas nous a permis de faire une classifi-
cation des fantasmes sur la base de différents critères :
• selon « le moment » où ils sont présents on peut distinguer
les fantasmes :
◦ anticipatoires : éloignés de l’activité sexuelle ;
◦ appétitifs : présents lors de l’approche de l’activité
sexuelle ;
◦ intercurrents : présents durant l’activité sexuelle.
Pour citer cet article : Boncinelli V, et al. Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin. Sexologies (2012),
http://dx.doi.org/10.1016/j.sexol.2012.08.004
• selon la distance du « contenu », avec la réalité, une dis-
tinction entre convergences et divergences avait déjà été
formulée (Pasini et al., 1987), nous l’avons reprise et cla-
rifiée :
◦ fantasmes convergents ou contextuels : quand le thème
se rapproche de la réalité ;
◦ fantasmes divergents ou extracontextuels : quand le
thème n’a aucun rapport avec la réalité.
• selon le type « de l’activité sexuelle » représentée :
◦ fantasmes préliminaires : initiative et proposition
sexuelles ;
◦ fantasmes réactionnels : réponse sexuelle ;
◦ fantasmes réceptifs : d’accueil sexuel.
• selon la relation établie par les partenaires et « leur capa-
cité de partager les fantasmes » individuels. Ainsi on peut
distinguer les fantasmes :
◦ partagés : acceptés par deux partenaires et explicités ;
◦ partageables : quand le fantasme crée par un des deux
partenaires à la possibilité d’être explicité sans difficulté
émotionnelle ou relationnelle ;
◦ privés : quand les fantasmes individuels n’ont pas la pos-
sibilité, au moment de la relation, d’être explicités au
« partenaire » par crainte de le vexer ou par crainte d’être
jugé.
• selon le « rôle » qui joue le sujet à l’intérieur de son propre
imaginaire :
◦ acteur principal dans la scène ;
◦ spectateur : assiste à la scène ;
◦ metteur en scène ;
◦ décorateur : choisit la reconstitution précise et fidèle dans
un spectacle et écrit le scénario ;
◦ responsable « casting », choisit les différents personnages
nécessaires à la réalisation du fantasme ;
◦ opérateur, dédié à la prise de vues, préférant pour soi les
meilleurs cadrages.
Naturellement différents rôles peuvent être joués.
Analyse des fantaisies
Pour prendre en charge les troubles sexuels, il est impor-
tant d’analyser les possibles avantages que la personne en
tire. La résistance au changement est particulièrement forte
quand la conduite sexuelle altérée joue un rôle quasi vital
dans l’économie psychique du sujet, quand elle se révèle
avantageuse pour la relation ou quand elle s’appuie sur des
problèmes concernant le partenaire (Dettore, 2001). Cette
analyse ne peut pas se réduire à une approche interdiscipli-
naire. Depuis 2008, notre équipe sexologique, basée sur une
approche transdisciplinaire, se réunit au moins une fois par
mois et nous avons réalisé que l’anamnèse de l’imaginaire
sexuel est d’une grande utilité.
Derrière le trouble sexuel se trouvent souvent des anxié-
tés qu’il est indispensable d’identifier, pour parvenir à une
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Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin
juste évaluation du fonctionnement psychosexuel réel. Cela
justifie une évaluation de l’imaginaire du sujet graduelle
et qui prenne place au moment le plus adéquat de la thé-
rapie compte tenu de son fonctionnement (Pasini et al.,
1987). Cette investigation peut révéler un imaginaire éro-
tique riche ou au contraire déficient. Dans ce dernier cas,
il faut vérifier qu’il s’agit bien d’une absence effective
d’imagination érotique et non d’une difficulté à enregistrer
ses propres productions fantasmatiques.
Il est également important de repérer la façon dont les
fantasmes se présentent. En effet, ils peuvent se présenter
spontanément, être induits par un facteur environnemen-
tal ou bien être provoqués volontairement par le sujet.
Comme nous l’avons souligné dans un travail précédent
(Boncinelli, 2004), le désir est un élément fondamental
qui sous-tend l’ensemble de la réponse sexuelle et il est
utile d’en prendre la mesure. En ce sens la présence
et l’intensité de l’imaginaire sexuel peuvent donner une
appréciation de l’ampleur du désir lui-même. On sait éga-
lement que beaucoup de fantasmes sexuels peuvent induire
des effets positifs (Boncinelli, 2004). Les fantasmes anti-
cipatoires (à distance de l’activité sexuelle) élèvent le
niveau du désir et de la testostérone (Valentino et al.,
2007 ; Genazzani et Pluchino, 2010 ; Genazzani et al., 2007,
2011). Dans les fantasmes « appétitifs » (préconsommatoires
lors de l’imminence de l’activité sexuelle), il y a à la
fois augmentation du désir et de l’excitation. Enfin les
fantasmes intercurrents (au cours de l’activité sexuelle)
maintiennent un haut degré de désir et d’excitation et
favorisent l’orgasme (Pasini et al., 1987). Ces constatations
cliniques confirment l’importance de l’investigation des fan-
tasmes.
Méthodologie clinique
Nous avons tenté de standardiser la manière de colliger
les fantasmes sexuels. Lorsque l’on investigue l’imaginaire
d’une personne, il est nécessaire d’évaluer la quantité et la
qualité de ce type de fantasmes durant l’adolescence, les
fantasmes antérieurs à l’apparition de la problématique qui
amène à consulter, l’évolution d’éventuels fantasmes après
la survenue du trouble et les fantasmes actuels. L’anamnèse
des fantasmes doit aussi recueillir des informations précises
sur la présence et la fréquence de fantasmes, leur asso-
ciation à des moments particuliers de l’activité sexuelle,
leur présence dans des situations indépendantes de la pra-
tique sexuelle, l’existence d’un fantasme préféré ou de
fantasmes utilisés depuis plusieurs années, les fantasmes
« excitatifs », les fantasmes préorgasmiques et les fantasmes
orgasmiques. En outre, il convient d’identifier la façon dont
ils se présentent, les effets qui les accompagnent (hosti-
lité, agressivité, domination, tendresse, soumission) et le
degré d’implication du sujet dans son imaginaire. Nous avons
travaillé à la meilleure façon de connaître le répertoire fan-
tasmatique d’une personne ou d’un couple, et à comment
les mettre en évidence au cours de la relation thérapeu-
tique. Soit il est demandé après questionnement de réfléchir
et de les écrire tout de suite ou bien on propose une fiche
avec un répertoire semi-structuré de fantasmes.
Jusqu’à présent nous avons opté pour les deux pre-
mières méthodes, mais actuellement nous menons une
Pour citer cet article : Boncinelli V, et al. Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin. Sexologies (2012),
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3
recherche nationale, avec l’aide de la Fédération italienne
de sexologie scientifique (FISS), pour constituer un réper-
toire actualisé des fantasmes des Italiens. Certes l’emploi
des fantasmes ne résout pas toujours toutes les probléma-
tiques rencontrées en clinique, mais cela peut permettre
de faire face à des pathologies spécifiques et en sexothé-
rapie, cela peut être un outil utile pour élaborer un projet
thérapeutique (Boncinelli, 2006).
Après avoir analysé avec soin les fantasmes ainsi que
la personne, on essaye de faire une échelle des fantasmes
les plus significatifs pour le patient ; on conseille ensuite
à ce dernier de trouver un moment dans la journée pour
se consacrer à leur activation. Cette méthodologie nous
autorise aussi bien à compléter le diagnostic qu’à habituer
la personne à susciter des fantasmes à but thérapeutique,
ainsi souvent cette création devient thérapeutique en elle-
même. Ainsi l’activation des fantasmes devient un véritable
instrument thérapeutique.
Intervention thérapeutique dans le désir
féminin hypoactif
Sur l’ensemble de nos cas de sexologie féminins, le trouble
le plus fréquent concerne la diminution du désir sexuel.
Le désir sexuel hypoactif s’avère être une carence ou
un défaut persistant ou récurrent de fantasmes et de désirs
d’activité sexuelle. Ces problèmes peuvent être primaire,
secondaire, global ou situationnel.
Le diagnostic se fonde sur les difficultés éprouvées par
le patient, par comparaison avec ce que l’on estime une
fréquence normale du désir sexuel par rapport à l’âge, la
profession, le genre et le mode de vie du sujet (Boncinelli,
2006, 2009). L’absence de désir sexuel mène à des émo-
tions et des sentiments négatifs, tels que l’irritation, colère
et indifférence, dans des situations qui mèneraient norma-
lement à une implication sexuelle (Boncinelli, 2009 ; Ellis
et Symons, 1990). Dans nos réunions mensuelles nous avons
tenté de standardiser les modalités d’intervention. En 2011,
nous avons décidé d’analyser de nouveau les dossiers médi-
caux des cas de désir sexuel hypoactif des deux années
précédentes. Une stratégie thérapeutique assez uniforme
ressort de l’analyse de la méthodologie thérapeutique utili-
sée dans 52 cas. Dans une thérapie multimodale intégrée, on
peut employer les fantasmes sexuels, en gardant à l’esprit
que quand le désir est plus faible, l’activité imaginative
est réduite. Dans ce cas, la technique visera à réhabiliter
les sujets à recouvrer une activité créative antérieurement
faible ou perdue. On peut faire appel aux fantasmes de
l’adolescence, à ceux qui précédaient le début du problème
et éventuellement récupérer, modifier et renforcer les fan-
tasmes existants (DSM-IV, 1996 ; Buss, 1995). Pour cela, il
faut avoir clairement à l’esprit les éléments qui manquent
au fondement du désir. Dans notre expérience clinique, un
facteur causal important chez la femme est l’insuffisante
de lien avec son corps et, donc, avec sa propre séduction.
Il est très important de réinsérer l’érotisme et l’intimité,
en encourageant les aspects affectifs et romantiques.
Parfois au contraire, dans une relation trop stéréotypée, il
peut être utile d’introduire de nouveaux éléments induisant
des fantasmes transgressifs pour plus d’excitation et de plai-
sir (Buss, 1995 ; Friday, 1996, 2000 ; McCarthy, 1999). Pour y
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4 V. Boncinelli et al.
parvenir, il est nécessaire de réviser avec la patiente ou le
couple leur échelle de priorités, où souvent la sexualité et
le temps qui lui est dédié sont importants du point de vue
rationnel, mais sans que cela se traduise au niveau émotion-
nel ni dans les faits. Il faut, donc, encourager à consacrer
du temps aux fantasmes anticipatoires en commençant
par ceux encore sporadiquement présents ou par les plus
intenses du passé. Une fois cela obtenu, on peut conseil-
ler de reproduire les fantasmes les plus excitants en phase
précoîtale. Finalement, les fantasmes intercurrents peuvent
aussi être utilisés pour soutenir le désir et l’excitation
durant les activités intimes.
Le but de tout le processus pour dépasser la diminution
du désir est de re-érotiser la relation, la personne impli-
quée et la situation, pour obtenir une amélioration de la
réponse sexuelle. Pour y parvenir, des fantasmes anticipa-
toires peuvent être crées en utilisant ceux du partenaire
lui-même. Ensuite, en faisant appel aux fantasmes antici-
patoires, la patiente peut atteindre une excitation sexuelle
avec des fantasmes appétitifs ou préconsommatoires, en
maintenant son implication avec des fantasmes intercur-
rents. Tout cela peut être accompagné d’une explicitation
des fantasmes pour accroître leur possibilité d’être partagés
dans le couple. La thérapie pour surmonter la baisse du désir
consiste à re-érotiser la relation, la personne concernée et
la situation, afin d’obtenir une réponse sexuelle améliorée.
Parmi les 52 cas analysés, quatre ont abandonné le par-
cours thérapeutique après quelques sessions, tandis que les
autres ont terminé leur parcours. Seuls neuf sur ces 48 ont
obtenu une amélioration légère, tandis que les autres ont
recouvré une totale normalité, vérifiée avec le FSFI.
Conclusions
Notre équipe s’est récemment intéressée à l’imaginaire
sexuel ; nous avons proposé une classification que nous avons
utilisée comme instrument de diagnostic et de thérapie
sexuelle. Cela s’est révélé utile dans le cas du désir sexuel
hypoactif.
L’analyse de 308 cas nous a permis de faire une classifi-
cation des fantasmes sur la base de différents critères :
• selon le moment ;
• en relation au contenu ;
• selon le type d’activité sexuelle représentée ;
• selon la relation établie par le couple et ses capacités à
partager les fantasmes individuels ;
• selon le rôle personnel tenu dans le fantasme propre.
Apres avoir normalisé les procédures de recueil des
fantasmes sexuels, nous avons proposé leur utilisation en
thérapie de la baisse de désir chez la femme. Parmi les 52 cas
analysés, quatre ont abandonné le parcours thérapeutique
après quelques réunions, tandis que les autres l’ont achevé.
Parmi ces 48, neuf ont obtenu une légère amélioration, les
Pour citer cet article : Boncinelli V, et al. Fantasmes sexuels et désir hypoactif féminin. Sexologies (2012),
http://dx.doi.org/10.1016/j.sexol.2012.08.004
autres ont retrouvé un désir sexuel normal vérifié avec le
FSFI.
Certes l’usage de l’imaginaire en pratique clinique exige
une bonne collaboration avec le patient et une capacité du
sujet de rentrer facilement en contact avec son propre ima-
ginaire érotique. De plus le caractère délicat du domaine
traité impose une analyse soigneuse des caractéristiques
psychologiques, culturelles, sociologiques, notamment pour
prévenir un effet paradoxal de rejet et de fuite liés à des
expériences traumatiques (Friday, 2000).
Nous commençons actuellement une recherche plus vaste
sur les fantasmes sexuels en Italie. Cela pour une mise à
jour des données et pour construire un instrument clinique
de répertoire des fantasmes sexuels, afin de faciliter leur
recueil.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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