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Liberation journal

Reportage

En Grèce, après la marée, de noires critiques


Par Fabien Perrier, correspondant à Athènes —
Nettoyage d'une plage de Salamine, le 12 septembre 2017. Photo Petros Giannakouris. AP

Réaction trop lente et inefficace : ONG et opposition pointent la gestion du naufrage du petit
pétrolier «Agia Zoni II» au large de l'île de Salamine.
 En Grèce, après la marée, de noires critiques
Dès le parking du Balux, une des plages privées en vue de la station balnéaire de Glyfada, à une
quinzaine de kilomètres d’Athènes, l’odeur est entêtante, pénétrante, insupportable. Dans la mer,
une nappe noire entoure les jeux nautiques pour enfants. Sur la plage, les chaises longues sont vides
mais le sable est jonché des sacs plastiques. Remplis de mazout. «C’est un désastre», confie à
Libération Giorgos Georgiadis, le gérant du lieu. «Nous avons dû fermer la plage ; nous ne sommes
même pas sûrs que nous allons pouvoir ouvrir de nouveau cette année», poursuit-il. Le petit paradis
sur terre qu’est le Balux a perdu de sa superbe. Et les salariés le moral.
D’ouest en est, le Pirée, Alimos ou Glyfada, ce sont toutes les stations balnéaires de la riviera
athénienne qui sont affectées. Tout a commencé dimanche au large de l’île de Salamine, en face du
Pirée. L’Agia Zoni II, un petit bâtiment de 91 mètres construit en 1972 et battant pavillon grec, a
sombré en pleine nuit pour une raison encore imprécise alors qu’il était à l’ancre. Il a laissé
échapper quelque 2500 tonnes de mazout et de carburant pour navires. Ce n’est que mardi que des
plongeurs ont pu colmater la brèche du pétrolier.
C’est «une catastrophe économique et écologique», affirmait mardi à Libération la maire de
Salamine Isidora Nanou-Papathanassiou. Et déjà, elle prévenait : «La situation pourrait devenir
irréversible ; si le vent tourne ou si les courants maritimes changent de direction, toute la côte
risque d’être touchée.» Le risque est devenu réalité.
«Incident de petite échelle»
Au Balux, Giorgos Georgadis regarde, désespéré, la mer tout en pensant que «le gouvernement n’a
pas réagi assez vite». Les ONG sont sur la même ligne. «Cette fuite a eu lieu près du plus grand
port du pays, à tout juste quelques kilomètres du centre d’opération du ministère qui gère ce genre
de catastrophes», a accusé Dimitris Ibrahim, directeur de campagne de la branche de l’organisation
internationale Greenpeace en Grèce, dans un entretien avec le portail d’informations In.gr. Le WWF
se demande, pour sa part, comment «un pays avec un trafic de pétroliers important a été à ce point
incapable de protéger ses plages d’un incident de petite échelle».
L’opposition de droite, qui fait feu de tout bois face au gouvernement de gauche, Syriza, s’est elle
aussi immédiatement saisie de l’affaire. Dès mardi, les députés locaux étaient sur l’île pour
constater l’ampleur des dégâts. Ainsi, le député Ioannis Plakiotakis dénonçait «le retard avec lequel
a réagi le ministère de la marine marchande et son ministre, Panagiotis Kouroublis». Et désormais,
Nouvelle Démocratie, le parti de droite, exige la tête du ministre.
Bateaux antipollution
Sur la sellette, le ministre a rétorqué qu'«une importante opération est en cours». Selon lui, «tout
sera nettoyé d’ici 20-25 jours», tout en pariant que «cette affaire serait oubliée dans quelques
jours». Le ministère de la marine insiste sur les moyens déployés : quatre bateaux antipollution des
garde-côtes et cinq appartenant à une compagnie privée, payée par l’armateur de l’Agia Zoni II.
L’Union européenne a ajouté un bateau de nettoyage au dispositif antipollution.
Cela suffira-t-il ? Pas sûr, car une autre polémique surgit, concernant l’environnement. Au Balux,
Giorgos Georgiadis montre l’étendue marine noircie et précise : «Nous ne savons pas encore dans
quelle mesure cet écosystème est touché.» A Salamine, un pêcheur précise : «Il y a beaucoup de
phoques par ici, ainsi que des tortues. C’est même une zone de reproduction.» Selon lui, poulpes et
sèches sont désormais menacés dans le Golfe saronique. «C’est un échec qui révèle l’impréparation
des autorités», a déclaré le directeur général de WWF en Grèce, Dimitris Karavelas.
Fabien Perrier correspondant à Athènes
Petite histoire du blackface (comme ça, vous savez)

Il y a quelques jours, la Youtubeuse Shera a grimé son visage en noir et mis en colère des milliers
d'internautes.
Jadine Labbé Pacheco10 septembre 2017 à 13h24 L'OBS

 Il y a quelques jours, la youtubeuse Shera Kerienski a posté une vidéo où elle se grime le
visage en noir. Cette pratique jugée raciste a un nom : le "blackface". Selon le dictionnaire
Cambridge :
"Le blackface est un maquillage sombre porté par une personne blanche dans le but de ressembler à une
personne noire."

Capture d'écran de la vidéo de Shera Kerienski

Depuis la diffusion de la vidéo, les internautes ne décolèrent pas. Le hashtag #SheraIsOverParty a


été lancé le 27 août.
Shera a finalement supprimé sa vidéo et présenté publiquement ses excuses. "Je ne savais pas ce
qu'était le blackface", a-t-elle écrit dans un message. Louis-George Tin, professeur de littérature à
l'université d'Orléans et président du Conseil représentatif des associations noires de France
(CRAN), commente :
"L'ignorance est bien souvent à l'origine du racisme."
Voici ce qu'il faut savoir, alors, sur cette pratique.
Le personnage de Jim Crow
Le plus célèbre blackface est celui de Jim Crow.
"Jump Jim Crow" est le nom d'une chanson et d'une danse de 1828 interprétée par Thomas Rice, un
comédien américain blanc grimé en noir. La chanson, racontant les tribulations d'un Noir du sud
profond, aurait été inspirée par un esclave paralysé appelé Jim Cuff ou Jim Crow.
A l'époque, elle a un succès fou. Thomas Rice parcourt le pays pour interpréter la chanson et
contribue ainsi à la mode des "minstrel shows", ces pièces de théâtre au cours desquelles des
comédiens blancs se moquent des Noirs, le visage grimé.
Le terme "Jim Crow" est ainsi devenu progressivement une manière de désigner les Afro-
américains et va donner son surnom aux lois Jim Crow qui institutionnalisent la ségrégation raciale
dans le Sud des Etats-Unis dès 1876. La séparation entre Noirs et Blancs est appliquée dans les
transports, les écoles, les bibliothèques, etc.

La couverture de la partition de Jim Crow (Wikimedia Commons/CC)

Ghislain Vedeux, administrateur du Cran, nous explique au téléphone un aspect des "lois Jim Crow"
: "Les esclaves étaient hiérarchisés en fonction de leur couleur de peau. Par exemple, une personne
à la peau plus claire pouvait travailler et dormir dans la cuisine. Une personne à la peau plus foncée,
dans le jardin."
Selon lui, cette hiérarchisation provoque des répercussions dans la société civile. Et les "minstrels
shows" de l'époque "déshumanisent les Noirs". Ingénus, ignorants et superstitieux, les personnages
noirs sont toujours rabaissés. Devant un public (blanc) hilare.
Pour Ghislain Vedeux :
"Le blackface a permis de justifier l'infériorité des Noirs."
Le phénomène prend de l'ampleur au XXe siècle. En 1927, dans le film américain "Le Chanteur de
Jazz", l'acteur Al Jolson apparaît sur grand écran, maquillé de noir.
La pratique est finalement condamnée dans les années 1960, notamment grâce aux mouvements
civiques. Pourtant cette pratique existe toujours aux Etats-Unis mais aussi dans d'autres régions du
monde.
"Insensible et raciste"
En France, ce n'est pas la première fois qu'un blackface fait le tour du web. Souvenez-vous, en
2013, la journaliste Jeanne Deroo du magazine Elle s'était déguisée en Solange
Knowles (la soeur de Beyoncé) pour une soirée privée.Pour parfaire son déguisement,
elle avait peint la totalité de son corps en noir. Sa photo publiée sur Instagram a
littéralement fait le tour du monde.

Comme le rapporte France 24 à l'époque, le déguisement de


Jeanne Deroo provoque un tollé outre-Atlantique.L'éditorialiste du Huffington Post, Julee Wilson,
évoque un "délit de blackface, horriblement insensible et raciste", avant de rajouter :
"l'industrie de la mode ne semble pas comprendre que le 'blackface' n’est jamais acceptable."
Un an après, une "soirée négro" organisée par des policiers au Kremlin-Bicêtre fait polémique.
Après avoir été saisi par le Cran, le défenseur des droits Jacques Toubon a condamné cet acte. Les
participants à cette soirée festive devraient être jugés dans les semaines à venir.
Enfin à Lille, des étudiants de l'EDHEC, l'Ecole des hautes études commerciales, avaient jusqu'au
mois de novembre 2016 l'habitude de se grimer le visage à l'occasion de soirées étudiantes.
Réprimés par le directeur de l'établissement, ces déguisements sont désormais interdits.
De son côté, le CRAN lutte activement pour que le blackface soit sanctionné par une loi spécifique.
Dans un communiqué, le comité écrit :
"Le racisme n'est pas une opinion mais un délit."
Une pratique populaire
Le blackface est une vielle tradition également pratiquée dans certaines régions françaises lors
d'événements populaires. Au carnaval de Dunkerque, de nombreuses personnes se déguisent en
esclaves noirs. Tout comme au carnaval de Lille ou de Nice.
Et le père Fouettard est l'aide de Saint-Nicolas dans le folklore des Pays-Bas et de Belgique. Le
personnage est appelé "Zwarte Piet" par les néerlandophones, ce qui se traduit littéralement par
"Pierre le Noir". Et il est recouvert de peinture noire.
"Je suis noire, pas 'black'"En 2013, le comité des droits de l'homme de l'ONU lance une enquête sur
le caractère potentiellement raciste de "Pierre le Noir", après avoir été reçu de nombreux mails.
"Nous n'avons pas fait le lien entre la société coloniale et notre société actuelle."
En France, la mémoire de l'esclavage est méconnue pour des raisons géographiques. Les anciennes
colonies françaises se situent à des milliers de kilomètres, aux Antilles ou en Guyane. A l'inverse,
aux Etats-Unis, elles se trouvent sur le territoire américain.
Programmes scolaires : « Le mot grammaire était
presque devenu tabou » déplore Blanquer
Invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel
Blanquer, a réaffirmé qu’il ne ferait pas de « zigzags » dans les programmes,
mais des « ajustements pour remettre les rails à l’endroit ».
Par Public Sénat / Politique
« C’est important de revenir à une grammaire intelligible par tous et à une grammaire qui structure
la pensée (…) cela passe par la grammaire de phrase : sujet, verbe, complément. On va revenir à des
mots simples, normaux, si on peut dire. Ça ne passe pas que par le prédicat. De façon générale, le
mot grammaire était presque devenu tabou » a estimé ce matin, le ministre de l’Éducation, tout juste
revenu de Saint-Martin. « Je veux qu’on utilise de manière claire et nette le mot grammaire, le mot
vocabulaire » a-t-il ajouté. Toutefois, Jean-Michel Blanquer n'a pas souhaité s’attarder
spécifiquement sur ce sujet du prédicat auquel il confère une « portée symbolique ». La fin du
prédicat, « ça ne se fera pas d’un claquement de doigt » a-t-il reconnu.
Comme il l’a toujours affirmé depuis son entrée en fonction, Jean-Michel Blanquer ne compte pas
présenter une « grande loi ». Mais ne comptez pas sur lui, non plus, pour faire « de zigzags dans les
programmes ». « Parce que j’ai parfaitement conscience que les professeurs, les familles, les élèves,
sont saturés par ce qu’ils ont vécu aujourd’hui. C'est-à-dire des changements continuels ».(voir la
vidéo ci-dessous)

Raison pour laquelle, Jean-Michel Blanquer souhaite « faire des ajustements pour remettre les rails
à l’endroit ». « Cela ne nécessite pas d’abattre tous les programmes. Il y a des choses qui sont
bonnes dans les programmes ». Mais, il y a aussi des « choses qui ne vont pas ». « Par exemple, les
questions de grammaire ne sont pas assez explicites dans nos programmes du primaire et du collège.
« On doit revenir à des élèves qui sachent lire, écrire, compter, respecter autrui » a-t-il martelé. « On
a besoin d’une pédagogie explicite, progressive, structurée. Il y a des principes pédagogiques de
base qu’on ne doit pas oublier qui sont qu’on doit aller du plus simple au plus complexe »
jeudi 14 septembre 2017

https://www.publicsenat.fr/article/politique/programmes-scolaires-le-mot-grammaire-etait-presque-
devenu-tabou-deplore-blanquer
La baisse des APL n’aura-t-elle vraiment « aucun
impact » pour les HLM ?
La baisse de 60 euros de l’aide personnalisée au logement pour les locataires d’habitations à loyer
modéré inquiète le bâtiment et les bailleurs, qui devront assumer le coût de la mesure.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Mathilde Damgé / LES DECODEURS

 Les locataires ne seront pas pénalisés ; ce sont les bailleurs qui devront assumer le coût de cette
mesure.
 Ces derniers alertent sur le risque de manque de trésorerie pour accroître et entretenir le parc
actuel.
 Par ricochet, le secteur du bâtiment pourrait lui aussi être touché par ce nouveau coup de rabot.

« Pour les bénéficiaires des APL dans le logement social, il n’y aura aucun impact. » Le
premier ministre, Edouard Philippe, s’est employé à rassurer, mercredi
13 septembre sur France 2, à propos de la nouvelle baisse annoncée de cette aide,
essentielle pour ce type de logements.
Pourtant, la question inquiète et plusieurs spécialistes du secteur ont commencé à faire leurs calculs
pour vérifier si cette coupe serait véritablement indolore. En réalité, elle le sera peut-être… mais pas
pour tout le monde.

De quoi parle-t-on ?
Pour bien comprendre, il faut savoir que les habitations à loyer modéré (HLM) sont gérées par des
organismes (publics ou privés, selon les cas) appelés « bailleurs sociaux », qui perçoivent les loyers des
locataires. Ces derniers peuvent prétendre à une aide personnalisée au logement (APL) sous certaines
conditions, notamment de ressources (lire notre article sur ce sujet).

Le sujet d’inquiétude est le suivant : une baisse des APL versées par l’Etat aux bailleurs sociaux – pour le
compte de leurs locataires – est envisagée par l’exécutif, et irait jusqu’à 50 ou 60 euros mensuels. Cette
baisse des APL serait compensée par une baisse des loyers afin que les locataires ne soient pas pénalisés.
L’Etat contraindrait donc directement les bailleurs sociaux à baisser les loyers.

En contrepartie de cette chute de leurs ressources, ils pourraient obtenir des conditions d’emprunt plus
favorables – notamment grâce à un gel du taux du Livret A, dont les fonds servent à construire des logements
sociaux.

Cette mesure touche uniquement le logement public (le parc HLM français représente environ cinq millions
de logements, soit 17 % des résidences principales) ; les bénéficiaires de l’APL dans le secteur privé ne sont
pas concernés. Réformer le parc privé est plus complexe, car il faudrait empêcher les bailleurs de répercuter
sur leurs locataires la hausse des loyers en encadrant ces derniers. Ce que ne souhaite pas Emmanuel
Macron.

Le compte est-il bon ?


Les organismes HLM, qui perçoivent au total quelque 20 milliards d’euros de loyers par an, vont devoir
piocher dans leur trésorerie. L’Union sociale de l’habitat (qui représente 723 bailleurs sociaux sur l’ensemble
du territoire) a estimé les économies nécessaires pour « éponger » cette baisse des APL à environ 3 milliards
d’euros ; une somme impossible à trouver, selon son directeur général, Frédéric Paul :
« Leur modèle économique repose sur un endettement à long terme de près de 140 milliards
d’euros, garanti par les collectivités locales et remboursé par les loyers. »

Or les organismes HLM font face à des difficultés de recouvrement de plus en plus grandes, le nombre de
bénéficiaires vivant au niveau du seuil de pauvreté ayant explosé. « Une attribution sur deux bénéficie à des
ménages vivant au seuil de pauvreté. Il y a dix ans, le ratio était de un sur cinq », détaille M. Paul.

Quelles conséquences ?
Le risque principal de la baisse des APL est d’assécher une capacité d’investissement destinée notamment à
construire de nouveaux logements (notamment les logements « très sociaux » promis par le candidat
Macron) et à entretenir le parc actuel. « Cet argent [les loyers] ne sert pas à servir des dividendes mais est
réinjecté en totalité sur le réinvestissement du patrimoine. Par exemple de la construction, de la
réhabilitation, de l’amélioration de la qualité de vie des locataires, etc. », énumère Jean-Sébastien Paulus,
directeur général de Territoire habitat, qui gère 11 370 logements dans le Territoire de Belfort.

Lire (en édition abonnés) : « Baisser les loyers ne doit pas être lié à la réduction des APL »

Outre le gel du Livret A, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il pourrait laisser les organismes HLM
augmenter les surloyers (les loyers des ménages qui gagnent plus que les plafonds de ressources) pour inciter
les ménages les plus aisés à quitter le parc social. Mais une telle mesure, soulignent les bailleurs,
concernerait peu de ménages (environ 3 % dans le parc public).

Autre risque de la baisse des APL dans les HLM : renforcer le déséquilibre entre les bailleurs les plus
fragiles financièrement et ceux qui ont les reins plus solides. A Paris, l’élu communiste Ian Brossat a calculé
que si Paris Habitat compensait 50 euros de baisse d’APL pour tous les locataires concernés, la somme en
jeu s’élèverait à 25 millions d’euros, soit 1 000 logements sociaux en moins réhabilités chaque année. Et
Paris Habitat est l’un des bailleurs les plus puissants de France, comme le notait Renaud Epstein, maître de
conférences en sciences politiques à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye :

Par ricochet, c’est aussi tout un ensemble de secteurs qui serait touché par ce nouveau tour de vis : les
entreprises du bâtiment, à qui les bailleurs sociaux fournissent beaucoup d’activité, avec 105 000 logements
mis en chantier par an, soit plus d’un quart de la production nationale, ont ainsi exprimé leur inquiétude.

« Tout affaiblissement de cet acteur, notre seul amortisseur pendant la crise, aurait des conséquences
importantes », a déclaré Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment.

Avec le transport et l’emploi, le logement est l’un des trois secteurs devant générer le plus d’économies au
sein d’un projet de loi de finances 2018 qui en prévoit 20 milliards, d’économies. La seule baisse des APL
dans les HLM permettrait à l’Etat d’économiser 1,5 milliard d’euros sur les aides au logement.

Lire : Logement : « La logique de Macron est de faire mieux avec moins d’argent »

Le gouvernement a repoussé au 22 septembre la présentation de sa « stratégie » pour le logement. Pas sûr


que ce délai suffise à rassurer le secteur. http://www.lemonde.fr/les-
decodeurs/article/2017/09/14/la-baisse-des-apl-dans-les-hlm-n-aura-t-elle-vraiment-aucun-
impact_5185765_4355770.html

Lundi 11 septembre 2017

par Thibaut de Saint-Maurice


L'instinct maternel : réalité naturelle ou
construction sociale ?
Quelle liberté avons-nous face à la nature ? Les femmes sont-
elles naturellement destinées à être des mères ? Mais qu'en
est-il des pères alors ?

Apparemment, la réponse est dans la question: si l’on parle "d’instinct", c’est bien qu’il s’agit
d’une réalité naturelle, innée, universelle, dont personne ne peut prétendre se dispenser. Sauf que
cette idée là ne fait pas l’unanimité…
Les culturalistes soutiennent au contraire que l’instinct maternel est une construction sociale et qui
dépend donc d’une histoire et qui répond à des besoins sociaux. Ce n’est pas parce que les mères
sont le plus souvent attachées à leurs enfants, que cet attachement est naturel.
Mais soyons précis : l’idée des culturalistes ce n’est pas de nier l’attachement des mères à leurs
enfants, c’est plutôt de libérer les femmes d’une obligation de maternité. En montrant que le
désir d’enfant et l’attachement aux enfants ont varié dans l’histoire et varient selon les cultures, il
s’agit de montrer que les formes actuelles de cet attachement ne sont que relatives et ne peuvent en
aucun cas se prévaloir d’une universalité naturelle.
Mais alors n'est-ce pas tout le rapport de la féminité à la maternité qu'il faut repenser ?
Lundi 11 septembre 2017
L’Afrique du Sud lorgne toujours vers l’énergie nucléaire
 17 sept. 2017
 Par jacqueline derens
 Blog : Le blog de jacqueline derens . Journal MEDIAPART
Pour répondre à ses besoins en électricité, l’Afrique du Sud est à la recherche de nouvelles sources d’énergie.
La construction de la centrale à charbon géante de Medupi ne peut pas combler le déficit, les énergies
renouvelables non plus, le nucléaire serait donc la solution. Mais à quel prix
Tout est prêt pour relancer le processus d’appels d’offres pour l’achat de plusieurs centrales nucléaires selon
le président de la Necsa, l’agence sud-africaine de l’énergie nucléaire, qui s’exprimait à Londres à une
conférence de l’Association nucléaire mondiale, il suffit « aux politiques d’appuyer sur le bouton ».

Le marché est énorme et aiguise les appétits des grandes entreprises du nucléaire, Areva et EDF pour la
France, Westinghouse pour les USA, Kepco pour la Corée du Sud, Toshiba pour le Japon, CGN pour la
Chine et Rosatom pour la Russie. Au moins sept réacteurs seraient nécessaires pour produire 9600 MW et le
coût serait de plusieurs milliards de dollars.

Toutefois une forte odeur de scandales entoure cette affaire avant même la soumission des appels d’offres.
Rosatom a déjà pignon sur rue en Afrique du Sud et a du se faire plus discret depuis la plainte devant la
justice de plusieurs organisations de défense de l’environnement. Des parlementaires exigent un débat avant
toute décision et beaucoup voient dans ce marché la porte ouverte à toutes les magouilles financières
possibles.

La nouvelle ministre de l’énergie, prenant acte de la décision de justice qui donnait raison aux organisations
civiles au mois de juin dernier, avait toutefois déclaré qu’elle était favorable à l’énergie nucléaire mais
qu’elle souhaitait que le processus d’achat soit « propre » car elle ne voulait pas se retrouver devant la justice
tous les jours.

Il existe pourtant des solutions « propres » à cette demande croissante d’énergie et qui ont fait leurs preuves
dans la province du Cap Nord. L’entreprise espagnole Abengoa a construit trois centrales solaires qui vont
alimenter un million de foyers en énergie propre avec des retombées non négligeables pour l’emploi et
l’économie de la région.

Eskom, la compagnie nationale d’électricité, largement dépendante de l’énergie fossile, avait donné le feu
vert à ces projets en 2008 quand les coupures d’électricité menaçaient sérieusement l’économie sud africaine.
L’idée était d’avoir un apport d’énergie supplémentaire au moment où la demande dépassait la production
disponible.
Les retombées économiques pour l’ensemble de la population sont aussi importantes puisque les projets du
programme des fournisseurs indépendants d’énergie renouvelable (Renewable Energy Independent Power
Producers Procurement Programme, REIPPP), sont obligés de verser 1,1 % du capital investi dans des
projets de développement socio économiques pour les communautés qui vivent dans un rayon de 50
kilomètres autour de la centrale.

Alors que le programme REIPPP a fait ses preuves, apportant une réponse à la demande d’énergie sans
augmenter les effets nocifs des énergies fossiles, Eskom traine les pieds pour signer de nouveaux contrats en
invoquant le coût trop élevé de l’électricité produite par les producteurs indépendant. Un argument qui n’est
pas vraiment justifié devant les avantages apportés par ces projets innovants.

Le président de la Necsa a peut-être trouvé une solution au coût de l’énergie : il suffit d’acheter en gros des
centrales nucléaires pour obtenir des prix intéressants ! Le scandale du siècle ne fait que commencer.
Il reste difficile d’acheter un aliment en étant
sûr qu’il n’ait pas été traité au glyphosate »
François Veillerette, porte-parole de Générations futures, revient sur la présence de l’herbicide dans
seize produits de consommation sur trente analysés par l’ONG.
LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Romain Geoffroy Le Monde 14/09/17

Des résidus de glyphosate dans des céréales pour petit-déjeuner, des légumineuses
et des pâtes. En analysant trente échantillons de produits alimentaires, l’ONG
Générations futures a découvert dans seize d’entre eux, « soit 53,3 % », des
résidus de la molécule de l’herbicide le plus utilisé au monde, substance classée
« cancérogène probable » par une agence de l’Organisation mondiale de la
santé.
Lire notre article : Des traces de glyphosate trouvées dans des céréales pour petit déjeuner
Au total, sept céréales de petit-déjeuner sur huit analysées (Nestlé, Kellog’s, Jordan…) contenaient du
glyphosate et sept légumineuses sur douze en présentaient aussi. Pour les pâtes, la proportion est plus
faible : deux marques alimentaires sur sept en montraient des traces.
Alors que le principe actif du Roundup, le désherbant phare de Monsanto, est dans l’attente d’une
nouvelle homologation européenne (un vote sur le renouvellement pour dix ans de la licence du
glyphosate, qui expire fin 2017, est attendu en octobre), François Veillerette, porte-parole et directeur
de Générations futures, revient sur ce rapport.
Lire aussi : Roundup : le pesticide divise l’Union européenne et l’OMS
Qu’est-ce qui vous a poussé à mener cette analyse sur des produits alimentaires achetés au
supermarché ?
Dans le contexte du débat sur la réhomologation du glyphosate dans l’Union européenne (UE), notre
ONG s’est dit qu’il serait intéressant d’en savoir plus sur la présence de ce produit dans nos assiettes.En
faisant des recherches, on s’est aperçu qu’il y avait finalement peu de recherches de glyphosate dans les
analyses officielles car il faut mettre en œuvre un test spécifique pour le détecter. Ces analyses sont plus
compliquées et ne sont pas cumulables avec la recherche d’autres molécules, elles sont donc plus
coûteuses. Malheureusement, les pouvoirs publics ne disposent pas d’assez de moyens pour ce type de
recherches.
Les résultats de vos recherches sont-ils surprenants ?
On a très peu de points de repères, car on ne disposait que de chiffres très généraux avant nos analyses.
Cependant, trouver plus de 50 % de résidus de pesticides dans les produits analysés lorsque l’on teste
une seule molécule, ça reste toujours très étonnant. Ça nous montre en tout cas que les résidus de
glyphosate sont très forts sur ces produits alimentaires.
Malheureusement, nous n’avons pu tester qu’une trentaine de produits, donc on ne peut pas en tirer de
comparaison complète, mais ça permet au moins de se faire une idée de l’importance du débat.
Pour l’heure, existe-t-il un moyen pour le consommateur de savoir si les aliments qu’il achète
contiennent des traces de glyphosate ?
Quand le consommateur va acheter des pommes ou du pain au supermarché, on souhaiterait qu’il
dispose d’une liste des traitements utilisés sur ces aliments. On plaide pour une information complète
afin que le consommateur choisisse par lui-même ce qu’il mange, parce qu’aujourd’hui, comme le
montre notre étude, on ne choisit pas.
Malheureusement, il n’existe pas en France, comme c’est le cas dans l’Etat de Californie, d’étiquette sur
les emballages précisant si un produit contient du glyphosate. Du point de vue du consommateur, il reste
difficile d’acheter un aliment en étant sûr qu’il n’ait pas été traité au glyphosate.
Dans votre rapport, on observe tout de même que la limite maximale en résidus (LMR) pesticides fixée
par l’UE sur les aliments bruts n’est jamais dépassée, faut-il donc s’alarmer ?
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe des LMR sur tous les aliments bruts mais pas sur tous les
aliments transformés. Par exemple, il n’y a pas de règle pour les céréales de petit-déjeuner que nous
avons analysées et sur lesquelles nous avons trouvé des traces de glyphosate.
Ensuite, on considère que la limite, telle qu’elle est fixée actuellement, est nettement trop élevée. Si un
produit est cancérogène, fixer une limite ne permettra pas d’en évaluer le risque sur le long terme.
L’Agence européenne chargée des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments
(EFSA) estiment qu’il n’y a pas de raison de classer cette substance comme cancérogène. Pensez-vous
malgré tout que la licence du glyphosate pourrait ne pas être renouvelée dans l’UE ?
Nous gardons espoir. La décision de la France de voter contre la proposition de la Commission de
renouveler la licence pour dix ans est la bonne. Mais aujourd’hui il faut trouver d’autres pays pour voter
contre [une majorité qualifiée, 55 % des Etats membres, représentant 65 % de la population de l’UE, est
requise dans ce dossier]. Il ne faut donc pas se contenter de voter contre, mais aussi prendre ses
responsabilités pour convaincre d’autres pays de nous suivre.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/14/il-reste-difficile-d-acheter-un-aliment-en-etant-sur-qu-il-
n-ait-pas-ete-traite-au-glyphosate_5185798_3244.html?xtor=RSS-3208
Réforme du travail: les routiers mobilisés dès
lundi
 Par Le Figaro.fr avec AFP
 16/09/17
Rassemblement à Paris, actions en régions pour "alerter" salariés et citoyens: les syndicats routiers
CFDT et CFTC ont prévu une mobilisation lundi contre la réforme du travail, qualifiée de véritable
"erreur" du gouvernement qui va "percuter" la profession.
» Les routiers se mobilisent à leur tour contre les ordonnances
Le mouvement "sera visible" dans plusieurs régions de France, avec des distributions de tracts à des
péages et dans des zones industrielles notamment, a indiqué vendredi Patrick Blaise, secrétaire
général de la CFDT-route. Ce sera "une journée d'information, d'alerte, avec une forte
mobilisation", mais "le but n'est pas de faire des blocages", a-t-il dit, en référence à la grève
reconductible lancée par les fédérations CGT et FO à partir du 25 septembre.
Même si les modalités de mobilisation diffèrent, "le constat est pour toutes les fédérations le
même": les ordonnances vont "beaucoup plus percuter" le secteur des transports que les autres
professions, a ajouté Thierry Douine, président de la CFTC-Transport. Il y a "plus de 30.000
emplois (qui) ne sont pas occupés aujourd'hui et plus de 17.000 conducteurs qui manquent", et "ce
n'est pas demain en précarisant encore plus qu'on fera venir des jeunes", a développé Blaise.
Les deux syndicats appellent à un rassemblement lundi dès 07h30 devant le ministère du Travail, à
Paris, où ils espèrent être reçus pour exposer leurs doléances.
Une tempête meurtrière s'abat sur la
Roumanie
 Par Le Figaro.fr avec AFP
 Mis à jour

Une tempête a balayé l'ouest de la Roumanie dimanche faisant huit morts et soixante-sept blessés, a
indiqué le ministère de l'Intérieur. L'épisode bref mais intense, avec des vents de près de 100km/h, a
d'abord surpris les habitants de la région de Timisoara (ouest), près de la frontière hongroise, avant
de progresser vers le nord et la frontière ukrainienne.
La plupart des victimes se trouvaient à l'extérieur. Un homme a été assommé par un arbre, un autre
par un panneau publicitaire ; deux enfants ont été hospitalisés dans un état critique. "Des arbres et
des toits ont été arrachés. Des camions ont été retournés tandis que les réseaux d'eau courante et
d'électricité ont été interrompus. Nous n'avons pas été avertis d'un tel phénomène. Les prévisions ne
parlaient que de pluie", a déploré le maire de Timisoara, Nicolae Robu, sur la chaîne privée Digi 24.
Teodora Cumpanasu, de l'administration nationale de météorologie, a souligné sur la même chaîne
que la tempête, "d'une intensité rare", était "inattendue". Elle a notamment mis en cause "une
accumulation anormalement longue de plusieurs journées d'une masse d'air chaud qui a stagné dans
l'atmosphère". Les températures étaient supérieures à 30° dimanche en Roumanie.
Partie en milieu d'après-midi de Timisoara, région dans laquelle cinq victimes ont été recensées, la
tempête a parcouru plus de 400 kilomètres en direction du nord du pays, frappant notamment les
départements de Cluj et Bistrica. "Tout s'est passé très vite", a reconnu la ministre de l'Intérieur
Carmen Dan. Un comité pour les situations d'urgence a été mis en place en fin de journée.
Le Figaro.fr avec AFP
Les coraux du Pacifique sont massivement endommagés
L’expédition scientifique Tara Pacific tâche d’analyser les capacités d’adaptation de ces récifs aux
changements environnementaux. Par endroits, leur détérioration atteint 90 %.

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylvie Burnouf / Biodiversité

La goélette Tara a mis les voiles il y a un peu plus d’un an pour une
nouvelle expédition, au départ de Lorient (Morbihan). Sa mission :
parcourir les eaux du Pacifique afin de comprendre le fonctionnement
et la diversité des récifs coralliens, sonder leur état de santé et
observer leur évolution face aux changements climatiques.
A ce jour, l’équipe de scientifiques à bord du voilier ont parcouru 50 000 km d’Est en Ouest (du
canal du Panama à la Nouvelle-Zélande, en passant par le Japon), réalisé 2 000 plongées sur 17 sites
et collecté près de 15 000 échantillons – des tissus coralliens mais aussi des sédiments, des poissons
et de l’eau localisée entre les branches des coraux et autour des colonies coralliennes. L’équipage se
dirige actuellement vers Chesterfield, un archipel situé entre l’Australie et Grande Terre, l’île
principale de la Nouvelle-Calédonie. D’ici au terme du voyage, en octobre 2018, les chercheurs
prévoient de collecter un total de 35 000 échantillons provenant de 40 archipels.

« C’est la première fois que l’on évalue avec autant de soin les récifs coralliens », se félicite Denis
Allemand, codirecteur scientifique de l’expédition Tara Pacific et directeur du Centre scientifique
de Monaco. Les résultats de cette vaste étude permettront notamment de déterminer les paramètres
qui favorisent ou non la résistance et l’adaptation des différentes espèces aux perturbations
environnementales.
Une des pistes que les chercheurs explorent est celle de l’interaction entre les polypes et leur
microbiote. Comme les humains, les coraux vivent en symbiose avec des micro-organismes. Cet
ensemble de micro-algues photosynthétiques, bactéries et virus « joue un rôle-clé dans l’adaptation
du corail à son environnement, explique Denis Allemand. Nous souhaitons par conséquent corréler
les données du microbiote à la santé du corail. »

Cueillette à la main et carottage


Par ailleurs, grâce au séquençage de l’ADN de petits fragments de corail récoltés manuellement, les
chercheurs pourront identifier les différents organismes et ainsi faire un état des lieux de la diversité
génétique retrouvée dans les différents sites étudiés. Une analyse de l’ARN permettra quant à elle
de déterminer l’activité des gènes et de savoir précisément si les organismes sont « en cours de
division, dans un état stationnaire, en train de manger ou en train de mourir », détaille Quentin
Carradec, ingénieur-chercheur au Genoscope (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies
alternatives, CEA), qui procède à ces analyses.
Les chercheurs s’intéressent également aux extrémités chromosomiques des coraux, les télomères,
dont la longueur semble varier selon les sites analysés. Or, ce paramètre est un index de stress
cellulaire et de vieillissement chez l’homme. Les scientifiques de Tara creusent dès lors l’hypothèse
d’un lien entre les variations télomériques du corail, sa longévité impressionnante – jusqu’à 4 000
ans – et ses capacités d’adaptation.
Enfin, à partir de carottes effectuées sur les colonies coralliennes, les chercheurs peuvent analyser
l’évolution, sur une période d’environ cent ans, de la vitesse de croissance des coraux, et évaluer
l’impact potentiel de l’acidification des océans sur le taux de calcification des récifs.
Lire aussi : « Tara » au cœur des coraux du Pacifique

Le blanchissement des récifs s’amplifie


Outre la visée fondamentale de leurs recherches, l’expédition permet aux chercheurs de faire le
point sur le niveau de blanchissement des coraux. A la veille de 2018, qui sera la 3e année
internationale des récifs coralliens, le constat est alarmant. Selon les sites étudiés, 30 % à 90 % de la
couverture corallienne sont affectés. Or, si ce phénomène spectaculaire ne signifie pas forcément la
mort, ce n’est en réalité qu’une question de temps. Les coraux sont très sensibles aux élévations de
température, et lorsqu’un réchauffement de l’eau, même à partir de 1 °C, se produit pendant plus de
trois semaines, cela conduit à la mort du polype.
Aussi, l’augmentation de la fréquence des épisodes de hausse des températures et son corrolaire de
perte de couleur des coraux, inquiètent-ils particulièrement les chercheurs. « Avant, le processus de
blanchissement se produisait tous les vingt, vingt-cinq ans. Mais depuis deux ou trois ans, cela
revient tous les ans (…) et ce n’est pas forcément lié à un phénomène de changement climatique
exceptionnel comme El Niño, s’alarme Serge Planes, directeur scientifique de Tara Pacific et
chercheur au CNRS. Selon les prévisions, dès 2040, les blanchissements seront récurrents à
l’échelle planétaire à un rythme annuel. »
Les massifs coralliens, qui regroupent 30 % de la biodiversité marine connue, sont de véritables
oasis de vie. Leur destruction pourrait avoir des impacts majeurs. Y compris pour l’homme : selon
un rapport de l’International Coral Reef Action Network (Icran) et de l’ONG WWF, les services
écologiques et économiques rendus par les coraux – que ce soit en termes de tourisme, de protection
des côtes contre l’érosion ou de réservoir de poissons et crustacés pour l’activité de pêche –
représenteraient 24 milliards d’euros par an. Si les récifs coralliens étaient sujets à des
modifications trop profondes, « est-ce que les services rendus à l’espèce humaine [seraient] les
mêmes ? », s’interroge Serge Planes.

L’homme peut encore changer le cours des choses


Outre le réchauffement climatique et l’acidification des océans, c’est la localisation principalement
côtière des coraux qui les a rendus si vulnérables, en raison notamment de la pollution des eaux, de
l’agriculture, de la pêche à la dynamite et des aménagements côtiers. Mais tout n’est pas perdu : ils
possèdent des capacités régénératives très grandes. « En mettant en place une politique qui protège
les côtes, nous donnerons plus de temps aux récifs pour résister aux changements », soutient
Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Expéditions. « Tara Pacific, en tant
qu’ONG, a un rôle d’alerte, appuie Serge Planes. L’homme peut agir très rapidement si l’on
considère que l’aménagement du littoral est une priorité. »

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