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Rapport de la mission de
prospection géologique
effectuée dans le permis de la
Mine Ahad à Au-Sb
Abdelkhalek ALANSARI
12/04/2008
Introduction
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Fig. 1 : Situation du domaine concerné dans la géologie du nord marocain
1. Localisation et accès
La mine AHAD, à antimoine et d’or, est située à environ 45 Km à vol d’oiseau, à
l’ouest de la ville de Bouarfa (fig. 1). Elle appartient au district auro-antimonifère de Tamlelt.
L’accès à la mine peut durer une heure depuis la ville de Bouarfa, via la route principale qui
relie cette ville à Errachidia. En faite, depuis Bouarfa, l’itinéraire totalise 70 km comprenant
32Km de route goudronnée en direction WSW vers Errachidia, puis 7 km de route
nouvellement goudronnée jusqu’au Jbel Aatchana (Camp Imaraty) et, 32 Km de bonne piste
vers l’WNW en traversant la plaine de Tamlelt. Sur la carte topographique de Jbel Lakhdar au
1/100 000, le permis Ahad d’une superficie de 16 km2 (4 km x 4 km) est borné par les
méridiens ouest -2, 43716 et -2,47873 et les parallèles nord 32,572 et 32, 554 (fig. 2).
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2. Présentation de la mine Ahad
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Fig. 2 : Délimitation du permis Ahad dans un extrait de la carte topographique au 1/50000
de Jbel Lakhdar (d’après les données fournies par Lhaj El Allam )
Les travaux miniers sont centrés essentiellement dans la zone dite Zone 1 (Zone 1A et
Zone 1B) et dans la zone dite Zone 2 (fig.3). Ces deux zones sont séparées par un
ravin appelé Oued la Mine.
En effet c’est dans la Zone1 que les travaux miniers sont plus importants et où une
usine pilote de traitement des déblais provenant, de la Zone 1A et de la Zone 1B a été
installée.
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Figure 3 – Extrait des principaux travaux miniers réalisés dans le secteur central de
la mine Ahad
Zone 1A et Zone 1B
Les ouvrages miniers dans la Zone 1B consistent en une carrière d’une vingtaine de
mètres de long, prolongée par une galerie de 4m, et reliée à deux puits profonds
d’une dizaine de mètres. A une cinquantaine de mètres à l’Ouest de la Zone 1B, se
trouve une carrière d’environ 10 m de long, 5m de large et 3m de profondeur,
creusée dans la Zone 1A. Un puits d’environ 60 mètres est foncé dans la Zone 1A.
Sept sondages carottés ont été réalisés dans la zone 1. Plusieurs tranchées et de petits
.puits de reconnaissance ont été également creusés
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Zone 2
Elle est située à une centaine de mètre à l’Est de la Zone 1B. Cette zone a fait l’objet
de creusement d’un puits de recherche sur la faille E-W et de deux sondages carottés.
Puits
Structure à Sb-Au
Carrière Zone 1A
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4. Cadre géologique régional
La mine se situe en bordure nord du Haut Atlas oriental (Fig.1), juste au sud des
grands linéaments bordiers nord atlasiques, impliquant du matériel mésozoïque et tertiaire, qui
s’ennoie sous le domaine des Hauts Plateaux orientaux du Maroc (Fig.1 et Fig.4). Elle est
installée dans des terrains paléozoïques, qualifiés d’indéterminés dans la carte géologique
régionale (Fig.5) ou attribués au Cambro-ordovicien (Fig.8).
Fig.4 : Localisation de la zone du permis Ahad (cadre rouge) dans un schéma structural du
Haut Atlas oriental, plaine de Tamlelt.
Fig.5 : Localisation de la zone du permis Ahad (cadre bleu) dans un assemblage extrait des
cartes géologiques de Bouanane et de Bouarfa.
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C’est un cadre complexe situé à la fois à la frontière entre deux domaines structuraux
atlasiques et au sein de la boutonnière paléozoïque de Tamlelt (Fig.5 et 6) qui correspond à
une zone de transformante dextre hercynienne (APDTZ, Fig7). Mais la zone du permis Ahad
se situe juste au nord de cette zone transformante et fait partie plutôt de la zone la plus
méridionale du domaine de la Méséta orientale. Ce domaine est très particulier au Maroc et se
caractérise par une paléogéographie différente de celle des autres domaines et surtout par une
phase orogénique compressive précoce, antérieure à l’orogénèse hercynienne, probablement
d’âge Dévonien supérieur, caractérisée par des déformations tangentielles par la mise en place
notamment du granite de Midelt.
Fig. 6. Les principales zones structurales du Maroc Paléozoïque. La zone étudiée (cadre
rouge) se situe en bordure nord de la boutonnière de Tamlelt dans le domaine de la Méséta
orientale (d’après Hoepffner et al., 2006) .
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La chaine varisque (hercynienne) de la meseta orientale présente une déformation
polyphasée :
- une première phase de déformation D1, dite Eo-varisque, donnant des plis couchés,
associés à une schistosité, à vergence générale Ouest. Les axes sont orientés NNE-SSW, N-S
et NW-SE. Le métamorphisme est généralement faible avec une plus forte intensité à Midelt
(Biotite, Grenat). L’âge de cette phase est de 368–372Ma (Rb/Sr, Clauer et al., 1980 ; K/Ar
sur Micas, Huon et al., 1987) ;
– une deuxième déformation viséenne D2, 330 Ma (Huon et al., 1987) avec des
chevauchements, des plis et des une schistosité à vergence ouest ;
– des déformations tardi hercyniennes D3 (300 Ma, Huon et al., 1987) présentent des
plis et des chevauchements affectant le carbonifère et de direction E-W à NE-SW à
vergence nord
La zone orientale est séparée de la zone sud par la zone transformante de Tamlelt (APTZ,
Fig.8)
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Fig. 7. (A) Localisation de la boutonnière de Tamlelt, (B) Schéma structural de la
boutonnière de Tamlelet cartactérisée par de multiple zone transformantes dextres
hercynienne.
Le domaine du permis Ahad (cadre rouge) se situe dans le domaine nord presque inconnu
(point d’interrogation) et qui fait plutôt partie d’un domaine structural plus septentrional ou
Méséta orientale. (D’après Houari et Hoepffner, 2003)
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Fig.9 : Carte géologique et structurale de la zone du permis Ahad établie sur la base d’un
document préexistant révisée sur le terrain et simplifiée. Le fond topographique est celui de
la carte topographique au 1/50 000 agrandie.
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Fig.10 : Coupes géologiques synthétiques (agrandies) à l’Est , au centre et à l’Ouest de la
zone prospectée. ϕ: contact chevauchant majeur. Même légende que la figure 9
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Fig.11 : Délimitation des principales unités structurales dans un schéma structural semi-
interprétatif de la partie affleurante du permis Ahad.
Fig.12: Coupe N-S de l’Unité centrale (coupe C-D, Fig.10. La numérotation correspond au
différent faciès sédimentaires rencontrés.
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5.1.Données structurales et lithologiques
5.1.1 Principales unités structurales
5.1.1.1 . Unité centrale :
A) Succession lithostratigraphique N-S
Cette unité correspond à la zone de la mine Ahad (usine et travaux miniers) et à son
enveloppe lithostratigraphique et structurale (Fig.12). Elle s’étend au nord jusqu’au-delà
de la limite nord du permis (Zone de faille bordière nord) et au sud jusqu’au sud de la
faille sud Mine. A l’est et à l’ouest elle est limitée par les deux autres unités Est et Ouest,
dont les frontières ne coïncident pas forcément avec des limites structurales nettes.
Cette unité correspond à une antiforme, à cœur de schistes à lits gréseux (en jaune) riche
en veines siliceuses de différentes générations, enveloppé par des quartzites et des grès
grossiers noirs.
La lithostratigraphie sera décrite du nord vers le sud (Fig.12, coupe C-D, Planches photos :
Pl1 et Pl2) :
1- Schistes gréseux caractérisés par un faciès tacheté ardoisier correspondant à des grès
grossiers très aplatis ;
2- Faciès flyshoïdes gréso-pélitiques plissé ;
3- Quartzites noirs fracturés à stockwerks siliceux, en bancs décimétriques alternant avec
des inter-bancs gréso-pélitiques grisâtres et affectés de schistosité ;
4- Schistes argileux fins à intercalations de grès fin en couches centimétriques.
L’ensemble est localement de couleurs rouge avec une deuxième schistosité de
crénulation et de nombreuses veines de quartz gris replissées ou boudinées ;
- Faille nord mine : non visible ici à cause de la couverture quaternaire mais que l’on
reconnait aisément dans la coupe voisine de l’Oued Aichat (coupe E-F)
5 – Faciès flyschoïde plissé et schistosé mais d’une manière modérée (type 2). Ce faciès
montre des couches rougeâtres plus ou moins carbonatées à nombreuses structures
sédimentaires : granoclassement, petits chenaux, lentilles carbonatées à structures
« cône in cône », stratification entrecroisée, litages de rides, surfaces érosives de base
de bancs, flutes-casts, convolutes…L’ensemble de ces figures sédimentaires a été
très déterminant dans la compréhension relative du style tectonique et indique que
la série sédimentaire est à l’envers (flanc inverse d’un plis)avec un faible pendage
sud.
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6 – Quartzites noirs fracturés à stockwerks (type 3) suivies de grès grossiers quartzeux en
gros bancs alternant avec des niveaux gréso-pélitiques à schistosité peu pénétrative.
Ces grès, qui peuvent aussi contenir des flutes-casts, s’étendent à l’ouest jusqu’au
voisinage de la poudrière où affleure quelques mètres de quartzites très fracturées et
silicifiées, caractérisées par des veines siliceuses très plissées d’une manière ductile,
indiquant l’existence d’un chevauchement plat à cet endroit ;
7 – quartzo-phyllades de la mine : schistes argileux, gréso-pélites à intercalation de petits
bancs à veines siliceuses plissées décapées par les travaux miniers;
8 – Quartzites lenticulaires très fracturés à stockwerks de quartz apparaissant à l’ouest de
l’usine (type 3);
9 – Faciès flyshoïde de type 2 précédemment décrits, avec les mêmes structures
sédimentaires, mais cette fois-ci en flanc normal à pendage sud.
10- quartzites fracturées à stockwerks (type 3) affleurant juste à l’Est de la maison d’hôte,
près de la tranchée de l’Oued Usine, affleurant au passage de la faille sud mine. Ces
quartzites affleurent au niveau de la maison d’hôtes même (puits).
11 – Gréso-pélites rougeâtres en bancs centimétriques à décimétriques, également de type
flyschoïde et contenant certaines figures sédimentaires du type 2, tels que les flutes-casts
mais avec des litages obliques en mamelons (HCS). Ces grès ne présentent pas de
déformation pénétrative, hormis la schistosité observée dans les faciès argileux).
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B) Bordure ouest de l’unité centrale : la coupe de Oued Aichat
Fig.14 : Coupe N-S le long de la zone de l’Oued Aichat qui constitue la bordure occidentale
de l’unité centrale. ZFBN : Zone de faille bordière nord, FNM : Faille nord mine, FOA :
Faille Oued Aichat, FSM : Faille sud mine.
L’unité centrale est bordée à l’Ouest par l’Oued Aichat qui coïncide avec une faille
N140 soulignée par une crête quartzitique fortement fracturée et silicifiée, parcourue par un
dense stockwerk de quartz dans sa rive orientale. Dans la rive occidentale de l’oued
apparaissent plutôt des faciès flyshoïdes affectés de plissements polyphasés passant au sud
aux quartzites plissés. Du nord vers le sud on distingue (Fig.14, Pl3):
1- lentilles sigmoïdales quartzitiques de décrochement sénestre (ZFNM) ;
2- Faciès flyshoïde plissé à niveaux carbonatés
3- Contact chevauchant plat, caractérisé par une très forte déformation (mylonites)
avec linéation d’étirement surmonté de quartzites fracturées et silicifiées, puis de
grès grossiers à intercalations gréso-pélitiques peu déformées ;
4- Schistes et quartzo-phyllades à filonnets plissés ;
5- Grès tendre très grossier, microconglomératique et à grain de quartz rond, non
déformé ;
6- Quartzo-phyllades à veines de silices déformées et à minces lentilles carbonatées à
petits débris de fossiles ; schistosité de crénulation ;
7- Grèso-pélites et grès grossiers de type 5 à déformation syn-sédimentaire et sans
déformation pénétrative ;
8- Flysh lenticulaire multi-plissé (faciès particulier de base de chevauchements
majeurs dans la région) et du faciès plissé minéralisé de la mine ;
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9- Quartzites, grès et grèso-pélites verticalisés. Ces facies sont fracturés selon
plusieurs systèmes de fentes de tension en échelons et de veines siliceuses. Ils
passent au sud à des grès grossiers non déformées
10- Flysh gréso-pélitique à niveaux carbonatés, à déformations syn-sédimentaires de
type slumping à laquelle s’est superposée au moins une phase de plissement ;
11- Grès et quartzites fracturés de type 9, ici affectés d’un chevauchement à leur
base ;
12- Gréso-pélites, flyshoïdes à slumps, conglomérats détritiques, flutes-casts,
stratifications entrecroisées. Au sein de ces schistes on note l’existence d’un petit
affleurement d’arénites grossières tendres, à filonnets calcitiques, soulevé par
failles normales (12a)
13- Grès et quartzites fracturés et plissés selon deux directions croisées N-S et E-W.
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Pl.3
Bordure ouest de l’unité centrale
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Pl.3 (suite)
Bordure ouest de l’unité centrale
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C) Bordure Est de l’unité centrale
Selon une coupe W-E à travers l’unité centrale, on passe des quartzites plissées N-S et
affectées de la faille décrochante dextre N140 de Oued Aichat aux Quartzo-phyllades de la
zone mine. Juste à l’Est de la maison d’hôtes, un relief gréseux noir domine « l’Oued Usine ».
Fig.15 : Coupe schématique W-E à travers l’unité centrale depuis la Zone de Oued Aichat
jusqu’aux collines orientales bordant « l’Oued Usine ».
Ce relief présente vers l’Est une succession lithostratigraphique très déformée selon une
direction subméridienne (Fig.15 et Pl4):
1- Grèso-pélites, grès fin et grès très grossiers plissés, schistosés et boudinés, avec de
nombreux filonnets et veines de quartz parralèles à la stratification etparfois une
intense silicification ;
2- des intercalations de rythmites silto-argileuse noirs ainsi que des schistes ardoisiers
granuleux (faciès tachetés) correspondant à des arénites grossières très aplaties et des
lentilles carbonatées plissées rappelant les faciès de flysch carbonatés des précédentes
coupes N-S ;
- une faille soulignée par un filon de quartz d’épaisseur pluri décimétrique ;
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Pl.4
Bordure Est de l’unité centrale
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5.1.1.2 Unité orientale
Elle correspond globalement à une synforme E-W faillée de 2 km de long et d’environ
1km de large, suivie de replis puis de replat faillées (Faille sud mine) respectivement dans
les parties Est et Sud (Fig.16 et 17).
Fig.17 – Coupe nord-sud synthétique à travers l’unité orientale tenant en compte les replis
sud –Est de la structure.
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Flanc nord (Pl5):
1- Gréso-pélites et schistes à veines siliceuses multi-déformés de couleurs
rougeâtre au sud et à l’ouest et gris-blanchâtre (Quartzo-phyllades) au nord.
La schistosité est de direction ENE-WSW sauf dans le bloc faillé sud
occidental où elle est N-S (Pl.5.1)
2- Facies silto-gréseux fin flyschoïde très déformé voir parfois mylonitisé au
cours d’une déformation tangentielle (2)
3- Grès et grèso-pélites fracturés de type stockwerk, plissés et dont la base est
parfois bréchifiée par la tectonique (3). Ils sont surmontés de grès grossiers
puis de gréso-pélites.
4- Schistes gréseux à veines siliceuses plissées.
Flanc sud :
On retrouve la même succession 4-3-2-1, mais avec un pendage vers le nord et des plis
à vergence sud ouest (Pl.6)
Dans sa partie orientale, la limite du synforme coïncide avec une faille verticale
tardive. Ensuite on passe vers le sud à une antiforme, suivie d’une synforme plus
serrées et toujours soulignées par les flyschs mylonitisées. Ces dernière structures sont
affectée de deux faille tardives décrochantes sénestres, l’une au centre soulignée par
des sigmoïdes de flysch (5) et l’autre coïncide avec la faille sud mine (6).
L’unité occidentale offre peu d’intérêt métallogénique pour l’instant et n’est décrite ici
qu’à titre indicatif. Elle correspond à une vaste antiforme E-W à cœur de schistes à
veines siliceuses et à flancs gréseux. La majorité des contacts entre les divers faciès
sont tectoniques, soit chevauchants vers le nord soit de décrochement sénestres tardifs
par rapport au plissement.
27
Mais, ces quartzites surmontent toujours les quartzo-phyllades minéralisées qui existent
sans doute en profondeur dans cette unité.
Flanc nord de l’unité orientale
28
29
5.1.2. Interprétation litho-structurale
Fig.18 – Interprétation de la coupe N-S de l’unité centrale. F représente les principaux faciès
qui se répètent par chevauchement-plissement. La numérotation rouge correspond au
gradient de déformation décrit dans la planche 7.
Dés lors, un log stratigraphique synthétique peut-être établi pour cette unité, et
donc pour les unités voisines, et serait, du bas vers le haut :
1 - quartzo-phyllades (toutes couleurs) à veines siliceuses plissées (F1) ;
2 - grès grossiers et arénites peu déformée (base F2);
3 - grès fin et quartzites noires à stockwerks siliceux (sommet F2) ;
4 – Faciès flyschoïde carbonaté (F3) ;
5 – enfin faciès flyschoïdes (F4) gréso-pélitique rougeâtre du sud de la mine (en
marron).
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Quartzo-phyllades aurifères (Fig.19). Leur position en dôme explique leur forte épaisseur
attestée par le puits vertical de 60m de profondeur dans la zone des travaux miniers.
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(5, 6, 7 et 8). Les niveaux repères (stratification, veines…) sont tellement plissés et replissés
qu’ils acquièrent un sur épaississement considérable. A cette intense déformation se
superpose une silicification de niveau stratigraphiques quartzeux et notamment ceux de
faciès flyschoïdes marrons ou gris(7 et 8), similaires à ceux que l’on trouve dans la semelle
de la nappe de l’unité orientale et tout au long des failles principales (chevauchements,
décrochements) de la région.
Vers le nord, la déformation s’atténue à l’approche des grès et quartzites nord mine,
où existe une surface de chevauchement plat tardif (Poudrière) signalé auparavant par des
veines de quartz replissées.
Il est donc important de retenir que les travaux miniers se localisent dans une zone
relativement plus déformée des quartzo-phyllades et contenant des faciès flyschoïdes
reconnu ailleurs comme la semelle de nappe et de chevauchements tardifs, car impliquant
les quartzites et les faciès plus récents que les quartzo-phyllades, tels que quartzites flysch
carbonaté…Cette zone correspond aussi au cœur d’un antiforme et l’intensité de la
déformation peut être assimilée à celle des zones comprimées en intrados.
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6. Synthèse lithostratigraphique et structurale:
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6.1 - Lithotratigraphie :
La succession lithostratigraphique de la zone du permis Ahad peut-être subdivisée
en deux parties:
- un substratum de quartzo-phyllades, caractérisé par une déformation ductile intense
que l’on peut qualifier de D1. Cette déformation se fait selon une direction structurale
moyenne N50 à N70 (S1). La détermination précise de la vergence des structures est
compliquée par le fait des multiples phases de déformations ultérieures. Ce substratum
peut-être considéré comme Eovarisque, par analogie avec la Meseta orientale (voir
introduction). Par analogie de faciès, le matériel est attribué à l’Ordovicien plutôt
qu’au Cambrien. Les faciès flyschoides fins qui constitue la semelle de la nappe
orientale fait partie de ce substratum.
- Une couverture peu ou non déformée d’une manière pénétrative, voir parfois intacte
et à structures sédimentaires bien conservées (litages et figures sédimentaires). Cette
couverture comporte des grès et quartzites à intercalations gréso-pélitiques, des faciès
flyschoïdes carbonatés puis gréso-pélitiques. La base de la couverture correspond
sans doute aux arénites grossières que l’on observe localement dans la coupe de Oued
Aichat et qui peuvent être facilement prises pour des faciès « granitiques ».
Ce contraste de déformation entre substratum et couverture peut-être expliqué de deux
manières :
1 – une allochtonie généralisée des faciès de la couverture
2 – une discordance angulaire reprise dans des déformations multiples y compris dans des
chevauchements et des nappes.
Puisque l’allochtonie qui affecte l’unité orientale implique également des quartzo-
phyllades, c’est la deuxième hypothèse qui est à retenir surtout qu’elle est conforme à la
géologie régionale de la Meseta orientale où le Carbonifère est discordant sur la chaîne
éovarisque. En effet, les faciès flyschoïdes divers (carbonatés et gréso-pélitiques) évoquent
justement les faciès du Carbonifère et notamment ceux du Viséen du Maroc, avec lesquels ils
présentent une analogie très frappante.
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6.2 – Evolution structurale
La définition de la discordance éovarisque permet de discuter les principales étapes
tectoniques de la région en vue de bien cerner la mise en place des minéralisations.
Etape 1 : Déformation ductile éovarisque avec schistosité et plissement. Cette étape peut-
être assimilée à la phase D1 des Auteurs ;
Etape2 : Discordance angulaire et dépôt de faciès gréseux et flyschoïdes probablement au
Viseén. Au cours de cette étape une partie du plissement des faciès flysch est déjà acquise
sous forme de slumps et d’autres glissements synsédimentaires. Des conglomérats débritiques
et des faciès de dislocation molle sans connues dans la coupe de Oued Aichat
Etape 3 : déformation varisque précoce caractérisée par les plis N-S observables en de
nombreux endroits et surtout dans les grès d’Aichat et de l’unité sud. Cette étape de
déformation est bien connue dans la Meseta orientale comme phase D2. Les chevauchements
et la nappe précoce (replissé plus tard) de l’unité orientale a probable pris place au cours de
cette étape.
Etape 4 : Déformation majeure varisque (D3), caractérisée par un raccourcissement
subméridien induisant les grands plis E-W, les plis interférents dans les quartzites, le dôme de
l’unité centrale et la synforme orientale. Cette phase se caractérise aussi par les
chevauchements vers le nord (Faille nord mine, faille bordière nord…), impliquant toutes les
structures préexistantes, d’où la fréquence de plis à axes verticaux notamment dans la série de
la couverture. Le serrage N-S engendre également des décrochements dextres NW-SE tels que
celui d’Oued Aichat.
Etape 5 : Découpage des structures précédentes par des failles E-W décrochantes
sénestres telles que la faille sud mine (FSM). Cette phase peut-être assimilée à la phase de
transtension atlasique (prérifting et rifting) ;
Etape 6 : il n’est pas exclu qu’une partie des structures E-W soit due au serrage atlasique
qui présente la même direction de raccourcissement N-S qui affecte la couverture mésozoïque
de la bordure nord du Haut Atlas oriental.
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7. Les différentes générations de veines de quartz
36
Veines plissées et replissées suivant la stratification (photo 1) ou tellement déformées qu’elles
deviennent « conglomératiques » (Photos 2 et 4).
37
– Veines de génération 3 :
Ce sont les veines et les fentes de tension qui ont été générées pendant la phase
majeure varisque, lors de processus de déformation. Quatre exemples sont présentées ici
(Photos) :
1- fentes de tension en échelons en cisaillement conjugués dues à un
raccourcissement subhorizontal N-S ; ce type de fentes apparait en général lors des tous
premiers stades de déformation et se retrouvent plissés dans les stades les plus avancées ;
2 – Veine de quartz liées au plissement et correspondent en général au
remplissage de fractures longitudinales (L), transversales (T) et obliques à l’axe des plis.
L’exemple pris ici (photo 2) correspond à la dalle fracturée verticalisée par la faille nord
mine. Les fractures sont respectivement E-W subhorizontales (L) et N-S subverticale (T).
Cette génération est la plus fréquente dans la couverture et aboutit en général aux faciès de
type stockwerk dans les quartzites. Elle affecte toutes les fractures de génération plus
ancienne, comme c’est le cas dans les quartzites de la poudrière (photo 3) et sont affectées
par les décrochements sénestres atlasiques, près de la maison d’hôtes par exemple (Photo
4).
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Les deux dernières générations de fractures siliceuses sont souvent beaucoup plus fraiches
que les veines primitives. Elles peuvent être minéralisées en manganèse.
39
8. Veines de quartz à Sb-Au
8.1. Données gîtologiques
L’encaissant des veines à Sb-Au est essentiellement constitué par une série monotone de
quartz phyllades à rares intercalation de bancs gréseux attribuée au Cambro-ordovicien. Il
s’agit des :
Veines primitives (syn ou anté phase D1) :
Ce sont toutes les fentes, fractures remplies ou veines antérieures ou contemporaines de la
phase éovarisque D1. Elles existent donc uniquement dans le substratum de quartzo-phyllades
et sont reconnaissables par leur déformation intense au même titre que les faciès qu’elles
affectent ou qu’elles remplacent. Plusieurs exemples peuvent être cités dans la zone de la
mine :
- veines plissées et replissées suivant la stratification (photo 1) ou tellement déformées
qu’elles deviennent « conglomératiques » (Photos 2 et 4).
- Diverses lentilles plus ou moins épaisses (Photos 3 et 5) parallèles à la stratification
générale.
- Ces lentilles sont très discontinues car affectés de nombreuses failles inverses, parfois
conjuguées (Photos 4 et 6) ou par un simple boudinage.
Les minéralisations aurifères sont associées à ce type de veines Eovarisques. Mais,
l’origine de Au dans le permis voisin de Tamlelt-Menhouhou semble avoir une origine
primaire plus ancienne, datée de l’Ordovicien (Pelleter et al., 2007).
40
ponctuelle semi quantitative au microscope électronique à balayage (MEB) à permis de
confirmer la détermination de la stibine, composant principal de la minéralisation, et se
rendre compte de son caractère parfois plombifère (Planche photos, Spectre et analyse
chimique en annexes). Sous l’effet des phénomènes d’oxydation, cette stibine a été
localement transformée en oxydes de Sb de type valentinite (Planche photos, Spectre et
analyse chimique en annexes). L’or natif à l’état pur (Planche photos, Spectre et analyse
chimique en annexe) a été identifié en grains de taille micrométrique intimement lié à la
valentinite ou très rarement libre dans le quartz de gangue.
Stibine
Stibine
Valentinite
Valentinite
Stibine
41
Valentinite
Or pur
Stibine
Stibine
Or pur
Quartz
42
9. Projet du développement
Le projet pour le développement de la mine Ahad peut être démarré depuis l’unité centrale qui
semble présenter les critères les plus déterminants pour un potentiel métal prouvé. Les travaux
proposés pour estimer les ressources consistent en :
• travaux par tranchées orientées nord-sud sur une extension d’environ 800
mètres perpendiculairement au linéament minéralisé Est-Ouest.
• Travaux de sondages selon une maille adéquate avec la catégorie de
ressources choisies
• Profil géophysique par VLF (méthode électro-magnétique).
Par la suite le développement peut être étendu par ordre d’importance à l’unité orientale et
au reste du permis.
43
Références bibliographiques
Clauer N., Jeannette D., Tisserant D., (1980). Datations isotopiques des cristallisations
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