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Chapitre 2 

: Marché des changes

Une monnaie n'a de pouvoir libératoire que dans le pays qui l'émet, ainsi pour
régler un bien ou un service acquis à l'étranger, il faudra détenir la monnaie de ce
pays. Et pour ce faire, que fait un entrepreneur Marocain désirant régler un
créancier en dollars ? Il se tourne vers son banquier qui lui-même se tourne vers le
marché des changes.

Exportateur Américain

Importateur Marocain

Fournit les Mses

Le schéma ci-après, décrit les différentes étapes du règlement des échanges entre
cet importateur Marocain et l'exportateur Américain :

Fournit des DHs

Reçoit

des $

Fournit des $

Banque marocaine de l'importateur

Banque américaine de l'exportateur

Elle reçoit

des $

Marché des changes

Elle offre

des DHs

Figure 2: Différentes étapes du règlement des échanges

Traditionnellement, le marché des changes était seulement accessible aux grands


investisseurs qui traitaient les monnaies à des fins commerciales et institutionnelles
au travers des banques. Maintenant, les plateformes de trading, permettent aux plus
petits instituts financiers et aux investisseurs privés d'accéder au même niveau de
liquidité que les grandes banques internationales, en offrant l'accès au marché
interbancaire.

Contrairement aux autres marchés financiers, le marché des changes n'a pas de
centre physique et il est gouverné par les prix à l'inverse du marché boursier qui est
dirigé quant à lui par les ordres. Les acheteurs et les vendeurs (banques,
corporations, investisseurs privés...) font du business et peuvent réagir en tout
temps et rapidement aux fluctuations du marché à n'importe quelle heure, de jour
comme de nuit.

Le marché des changes ou le Forex, est donc un marché financier sur lequel


s'effectuent des transactions sur les principales devises.

Les noms des devises sont réduits à 3 lettres pour répondre à des besoins de clarté
des tableaux sur écrans. Ces noms ont été développés par l'Organisation
internationale pour la standardisation et sont appelés les codes ISO ou (SWIFT).
Nous utiliserons la convention ci dessous tout au long de la démonstration.

Les monnaies sont toujours cotées par paires. Une transaction résulte
simultanément de l'achat ou la vente d'une devise au moyen d'une autre devise. Le
cours de change (appelé aussi taux de change) est le prix d'une unité d'une devise,
exprimé dans une autre devise

L'objectif de traiter sur ce marché est de changer une monnaie contre une autre en
espérant que le marché bougera de façon à ce que la monnaie achetée prenne de la
valeur par rapport à celle vendue. Ensuite, il faudra revendre la monnaie dont le
prix s'apprécie en valeur pour récolter le profit.

L'activité de change est concentrée actuellement sur quatre devises


"principales" traitées contre le dollar américain, l'EUR, le JPY, la GBP et le CHF.
En raison de l'importance du Dollar dans les échanges internationaux, l'usage veut
que l'on publie en priorité le cours de chaque devise contre le Dollar. Un échange
entre deux devises autres que le Dollar s'effectue à un cours, dit croisé, qui se
déduit des deux cours de ces mêmes devises contre le Dollar.

L'Euro a remplacé le Deutschemark allemand comme deuxième monnaie d'échange


au monde. Avant l'avènement de l'Euro, le DEM représentait 25% des transactions
sur le marché des changes international, l'USD/DEM étant la paire la plus liquide et
la plus traitée. L'Euro s'est développé sur cette base. L'Euro inclut non seulement le
Franc français et 10 autres devises européennes, on attend aussi de lui qu'il stimule
la croissance des marchés obligataires et boursiers de l'UEM qui sont libellés en
Euro, et qui ont le potentiel pour rivaliser avec les marchés financiers US en termes
de profondeur et de liquidité. 

o Le JPY est la troisième monnaie la plus échangée au monde est surtout traitée
contre le Dollar et l'Euro mais sa liquidité est substantiellement réduite par rapport
aux autres devises. Le Yen est particulièrement sensible à la rentabilité des sociétés
japonaises puisqu'il est difficile pour les acteurs étrangers d'accéder à ses marchés
financiers intérieurs.

o La GBP est la devise la plus échangée contre l'USD et l'EUR et près de la moitié
des transactions passent par Londres, la plus grande "plaque tournante" en matière
de changes.  En effet, Londres et la GBP étaient au centre de toutes les activités de
change avant la montée du Dollar.

o L'économie suisse ne justifie pas la place de sa devise au sein des 'cinq grandes',
mais la nature de sa société la justifie. 

Le Franc suisse est vu comme une devise majeure parce que la Suisse est perçue
comme la plus grande valeur refuge par les investisseurs. Son économie et sa
société sont conservatrices et stables. Le système bancaire continue de maintenir
une solide réputation de confidentialité stricte et d'excellence  en matière de service
clientèle. Et, aussi longtemps que les investisseurs craindront pour la sécurité de
leurs actifs, quelle qu'en soit la raison, des fonds globaux continueront à investir
dans des CHF.

A/ Spécificités du marché des changes

Les spécificités du marché des changes reposent sur :

- la qualité de l'information

- la règle de J+2 ouvrés

- le système clé de cotation : Bid/ Ask

- une déontologie très stricte


Revenons plus en détail sur les caractéristiques de chacune de ces composantes.

1. Qualité de l'information

Le marché des changes est avant tout un vaste réseau de télécommunications à


travers le monde dont la qualité permet aux grandes places financières de se relier
entre elles. Les transactions s'effectuent de manière tout à fait informelle, par
téléphones et plus récemment par un système de transmission électronique
développé par les agence REUTER et Telerate : le « Dealing ».
Le Dealing permet à deux banques d'échanger des informations ou de traiter des
opérations par écrans interposés.

Elles offrent ainsi les services suivants :

o une diffusion permanente des nouvelles économiques, politiques, et financières et


surtout les commentaires s'y rapportant ;

o les tableaux de cotations des principaux marchés financiers du monde ;

o un système d'analyse graphique des prix des instruments cotés ;

o des liaisons informatiques permettant à chaque abonné d'extraire et de stocker les


informations diffusées par leurs réseaux.

2. Règle de J+2 ouvrés

La réglementation prévoit que la date de règlement/date de valeur est le deuxième


jour ouvré après la date de l'opération à laquelle la transaction est convenue par les
deux négociateurs. La période de deux jours permet d'avoir le temps de confirmer
l'accord et d'organiser la compensation ainsi que les opérations de débit et de crédit
des comptes bancaires sur divers sites internationaux.

3. Système clé de cotation : Bid/ Ask

La première devise de la paire de monnaie est désignée sous le nom de « devise de


base » et la deuxième devise est la « devise cotée ou comptée » Comme tous les
produits financiers, les cotations du marché des changes incluent une demande et
une offre. La demande est le prix auquel un cambiste est prêt à acheter la devise de
base en échange de la devise cotée. L'offre est le prix auquel il vendra la devise de
base contre la devise cotée. La différence entre l'offre et la demande est désignée
sous le nom de « spread ».

4. Une déontologie très stricte

La très grande volatilité des cours de change, les montants considérables engagés
par les cambistes et la nécessité d'une grande rapidité dans les transactions impose
le respect le plus absolu de la parole. Le respect d'un code de bonne conduite par
les cambistes et les courtiers est l'expression même du professionnalisme. C'est la
raison pour laquelle le marché est doté d'un texte de référence visant à promouvoir
le professionnalisme ainsi qu'à faciliter le règlement des différends qui pourraient
apparaître entre les participants.

B/ Les principales activités sur le marché des changes

1. Couverture :

La couverture contre le risque de change, correspond à l'essence même du marché


des changes. Cette opération s'adresse principalement aux banques, aux institutions
financières et aux entreprises. Elle correspond au transfert au marché d'un risque
que l'on ne souhaite plus assumer.

2. Spéculation

La spéculation à la hausse consiste à acheter un bien dont la valeur doit s'apprécier


dans le temps. L'opérateur espère réaliser un profit en revendant le bien à un prix
supérieur au prix d'achat. La spéculation à la baisse consiste, à l'inverse, à vendre le
bien s'il doit se déprécier. L' opérateur espère alors réaliser un profit en rachetant le
bien à un prix inférieur à son prix de vente. Le jeu est de ce fait l'élément
fondamental du comportement humain et le marché est un moyen de satisfaction
très attractif.

On spécule sur le marché des changes dans le but d'obtenir une plus-value, on peut
distinguer  divers profils selon la durée de la prise de risque :

- les scalpers : effectuent des allers-retours très rapides (quelques minutes) ;

- les days-todays traders : qui débouchent leurs positions en fin de journée ;

- les long term traders : travaillent sur des horizons plus lointains.

Ce sont des individus qui gèrent des portefeuilles d'actifs et qui sont constamment à
la recherche de la maximisation du couple « rendement/risque ». Dans le cas
général, cette hypothèse est exacte, mais ces derniers prennent également
des positions à terme afin de réduire le risque total du portefeuille.

3. L'arbitrage :

Technique consistant à repérer les imperfections de toute nature du marché


(mauvaise propagation désinformations, réglementations) et d'en tirer profit sans
aucune prise de risque.
4. Le Market Making :

Un market maker, ou « teneur de marché », est une entreprise, généralement


une banque d'investissement, ou une personne qui, sur le marché des changes,
fournit constamment, soit uniquement à sa clientèle, soit, dans certains cas, à
l'ensemble du marché, y compris donc à ses concurrents, des prix à l'achat (bid) et à
la vente (ask). On dit aussi qu'il « cote » les devises.

En principe, le market maker cherche à capter une partie de la différence entre ses
deux prix, on parle de spread ou de « fourchette », puisque :

· quelqu'un qui voudra vendre, le fera sur le bid du market maker,

· et, à l'inverse, un autre qui voudra acheter, le fera sur son offre.

Si ces deux opérations ont lieu alors que le marché n'a pas bougé, le market maker
empoche l'écart de prix. Cela est néanmoins rarissime.

Le spéculateur prend dans ses livres une position opposée à celle de sa


contrepartie : elle est longue face aux courts et courte face aux longs. Si l'opérateur
gagne de l'argent, il perd d'autant.

C/ Instruments du marché des changes


D/ Analyse du comportement du marché des changes

Il existe deux approches de base pour analyser le marché des changes, l'analyse
fondamentale et l'analyse technique. L'analyse fondamentale se concentre sur les
causes fondamentales des mouvements des prix, alors que l'analyse technique
étudie les mouvements de prix eux-mêmes.

1. Analyse technique

L'analyse technique ou graphique est ce qu'on emploie pour essayer de prévoir


de futurs mouvements de prix. Dans une analyse technique, il existe plusieurs
interprétations des modèles, généralement tous sont basés sur les graphiques
historiques d'une devise. On se base uniquement sur l'évolution des prix et on
suppose qu'il est possible de faire ressortir dans les séries de cours passés des
configurations susceptibles de se reproduire.

On les étudie en utilisant de puissants outils informatiques afin de rechercher des


configurations censées se reproduire. Le gagnant est celui qui détecte une telle
configuration lui permettant d'établir au plus tôt ses prévisions. Deux méthodes
sont principalement utilisées : la méthode numérique qui repose sur le calcul
algébrique et la méthode chartiste qui repose sur l'analyse des graphiques. Cette
technique offre une bonne vision des cours de change à court terme.

2. Analyse fondamentale

L'analyse fondamentale ou économétrique s'appuie sur une relation entre les


variations économiques et les cours de change. Elle offre une bonne vision des
cours de change à long terme. Nous détaillerons par la suites ses caractéristiques.

Notons que le jeu est rendu d'autant plus difficile que des facteurs « humains » sont
également à prendre en compte :

· Le facteur psychologique : les opérateurs sont également sensibles à des facteurs


beaucoup moins économiques (il suffira de se rappeler des attentats du 11
septembre).

· Le mimétisme : soit parce qu'un intervenant connu (et reconnu) traite sur le
marché et entraîne dans son sillage d'autres opérateurs soit parce que le traitement
uniforme des informations indique une tendance identique pour un certain nombre
d'opérateurs (exemple : les charts ou  analyse graphique).

Voila ce qui conclut notre exposé sur les grandes lignes des deux différentes
approches d'analyse du marché des changes. Nous reviendrons sur l'analyse
fondamentale un peu plus loin.

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