Vous êtes sur la page 1sur 16

INTRA MUROS

Texte et mise en scène Alexis MICHALIK


Avec Jeanne Arène, Bernard Blancan, Alice de Lenquesaing, Paul Janseon,
Faycal Safi et le musicien Raphaël Charpentier
Assistante mise en scène Marie-Camille Soyer
Création Lumière Arnaud Jung
Scénographie Juliette Azzopardi
Costumes Marion Rebmann
Musique Raphael Charpentier
Production La Pépinière et ACME
Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13 / Paris

à partir du 14 septembre 2017


Du mardi au samedi à 21h et en matinée le samedi à 16h • Durée 1h30
Tarifs de 20 e à 42 e et 12 e pour les moins de 26 ans

Contact Presse
Vincent Serreau · 01 42 61 18 00 · www.vincent-presse.com
Pascal Zelcer · 06 60 41 24 55 · http://www.pascalzelcer.com

Contact Tournée
Camille Torre ACME DIFFUSION · 06 20 72 41 94 · camilletorre@acme.eu.com
+ d'infos : www.acme.eu.com

Contact Théâtre

Réalisation graphique : Juliette Berraud / Atelier Michel Bouvet. Couverture : Michel Bouvet. Photographies : Alejandro Guerrero
Caroline Verdu · 01 42 60 01 86 · caroline@theatrelapepiniere.com

F
La Pépinière théâtre
7 rue Louis le Grand 75002 Paris
Métro : Opéra / Bus : 68, 95, 27, 21
Parkings : Marché Saint-Honoré, Pl. Vendôme
Location : www.theatrelapepiniere.com
ou Tél. : 01 42 61 44 16
Tandis que l'orage menace, Richard, un metteur en scène sur le retour,
L'écriture au plateau exige des interprètes particuliers. Ils ne
vient dispenser son premier cours de théâtre en centrale. Il espère doivent pas simplement être de bons comédiens, ils doivent
une forte affluence, qui entraînerait d'autres cours - et d'autres cachets - également avoir la souplesse de bons improvisateurs, et c'est
mais seuls deux détenus se présentent : Kevin, un jeune chien fou, et Ange, en ce sens que je cherchai à composer mon équipe.
la cinquantaine mutique, qui n'est là que pour accompagner son ami.
Jeanne Arènes, actrice protéïforme, passant en un clin d'oeil
Richard, secondé par une de ses anciennes actrices - accessoirement d'un rire aux larmes, s'imposa immédiatement comme une Jeanne
son ex-femme - et par une assistante sociale inexpérimentée, choisit idéale. Elle interprète également plusieurs autres personnages,
de donner quand même son cours… qu'elle enfile avec la dextérité, l'aisance et l'expérience que lui ont
conféré ses multiples changements qu'elle effectuait dans le Cercle
des Illusionnistes, pour lequel elle fut moliérisée en 2014.

S’il fait ses débuts de comédien sur les planches troisième. En 2014, il est récompensé de 2 Molières
Pour Ange, il me fallait un visage taillé dans le roc, à la douceur
d’un théâtre, sous la direction d’Irina Brook, dans (auteur francophone et metteur en scène de théâtre
inattendue sous des aspects rugueux. Je rencontrai Bernard
le rôle-titre de Juliette et Roméo, c’est à la télévision privé), du prix Beaumarchais du Figaro et du
Blancan sur un plateau de tournage, dans le sud, où je jouais moi-
qu’Alexis Michalik prend ses quartiers. On le prix Jeune Théâtre de l'Académie Française. Il est
même son fils. Je fus séduit immédiatement par sa sobriété,
retrouve ainsi dans divers téléfilms ou séries : Petits également scénariste pour la télévision et le cinéma,
sa simplicité, et surpris par son plaisir enfantin de jouer. Je fus
meurtres en famille, Terre de lumière, Kaboul et réalisateur débutant. Il chante, danse et joue très
ravi d'apprendre que les planches lui manquaient.
Kitchen, Versailles… Au cinéma, il tourne avec mal de la trompette.
Billy Zane, Diane Kurys, Safy Nebou, Yann Samuel,
Fernando Colomo, Danièle Thompson, Alexandre
Je connais Paul Jeanson depuis des années, agitateur infatigable
Arcady… Il continue de se distinguer au théâtre,
de la troupe des Sans-Cou, que je côtoyais au Ciné 13 Théâtre
dans des comédies, comme Le Dindon, mise en
ou aux Béliers Avignonnais, lors de nos premiers spectacles.
scène de Thomas Le Douarec, ou des pièces plus
Il fallait sa faconde intarrissable et l'immédiate sympathie qu'il
sérieuses, comme Les Fleurs Gelées, d'après Ibsen et
inspire pour portraiturer Richard, metteur en scène sur le retour
Strindberg. Avec la compagnie Los Figaros, Alexis
à la loghorrée inépuisable.
Michalik met en scène et signe des adaptations pour
le moins déjantées, parmi lesquelles La mégère à
Pour Alice, la petite assistante à l'émotion affleurant, il me fallait
peu près apprivoisée, ou R&J, librement inspirés
une actrice d'une justesse imparable, une petite Antigone. C'est
des œuvres de William Shakespeare. Le porteur
à Avignon, devant le théâtre des Béliers que je croisai Alice de
d’histoire est sa première pièce en tant qu’auteur,
Lencquesaing, qui allait assister à une représentation du Cercle.
Le cercle des illusionnistes sa seconde, Edmond sa
Impressionné par ses interprétations cinématographiques, je
lui demandai nonchalamment si elle n'avait pas des envies de
théâtre…

C'est également sur un plateau de tournage, au Maroc, cette fois,
que je croisai Fayçal Safi. Au détour d'une scène, je fus épaté par
sa générosité et son engagement. Après une initiation au surf,
autour d'un tagine, je constatai qu'il était aussi bon camarade que
bon comédien. Je craignais simplement qu'il n'ait pas la violence
nécessaire au personnage de Kevin, jeune chien fou en colère.
Crainte dissipée dès les premières minutes…

Enfin, j'étais très excité à l'idée de travailler avec un musicien


multi-instrumentiste, qui saurait improviser pendant la création
et soutenir les émotions diverses des acteurs. Quelle ne fut pas ma
déception lorsque ce musicien m'abandonna, à un mois du début
de la création, pour suivre son groupe sur une gigantesque tournée.
Mais quel ne fut pas mon bonheur lorsqu'il me dirigea vers son ami
Raphaël Charpentier, qui allie une maîtrise simultanée du clavier,
des percussions, de la guitare et du thérémine à une humanité
fondamentale et un plaisir du travail bien fait!
Et voilà comment se forme une équipe humaine, soudée,
hétéroclite et si diablement émouvante.
Alexis Michalik

Alexis Michalik
Tandis que l'orage menace, Richard, un metteur en scène sur le retour,
L'écriture au plateau exige des interprètes particuliers. Ils ne
vient dispenser son premier cours de théâtre en centrale. Il espère doivent pas simplement être de bons comédiens, ils doivent
une forte affluence, qui entraînerait d'autres cours - et d'autres cachets - également avoir la souplesse de bons improvisateurs, et c'est
mais seuls deux détenus se présentent: Kevin, un jeune chien fou, et Ange, en ce sens que je cherchai à composer mon équipe.
la cinquantaine mutique, qui n'est là que pour accompagner son ami.
Jeanne Arènes, actrice protéïforme, passant en un clin d'oeil
Richard, secondé par une de ses anciennes actrices - accessoirement d'un rire aux larmes, s'imposa immédiatement comme une Jeanne
son ex-femme - et par une assistante sociale inexpérimentée, choisit idéale. Elle interprète également plusieurs autres personnages,
de donner quand même son cours… qu'elle enfile avec la dextérité, l'aisance et l'expérience que lui ont
conféré ses multiples changements qu'elle effectuait dans le Cercle
des Illusionnistes, pour lequel elle fut moliérisée en 2014.

S’il fait ses débuts de comédien sur les planches troisième. En 2014, il est récompensé de 2 Molières
Pour Ange, il me fallait un visage taillé dans le roc, à la douceur
d’un théâtre, sous la direction d’Irina Brook, dans (auteur francophone et metteur en scène de théâtre
inattendue sous des aspects rugueux. Je rencontrai Bernard
le rôle-titre de Juliette et Roméo, c’est à la télévision privé), du prix Beaumarchais du Figaro et du
Blancan sur un plateau de tournage, dans le sud, où je jouais moi-
qu’Alexis Michalik prend ses quartiers. On le prix Jeune Théâtre de l'Académie Française. Il est
même son fils. Je fus séduit immédiatement par sa sobriété,
retrouve ainsi dans divers téléfilms ou séries : Petits également scénariste pour la télévision et le cinéma,
sa simplicité, et surpris par son plaisir enfantin de jouer. Je fus
meurtres en famille, Terre de lumière, Kaboul et réalisateur débutant. Il chante, danse et joue très
ravi d'apprendre que les planches lui manquaient.
Kitchen, Versailles… Au cinéma, il tourne avec mal de la trompette.
Billy Zane, Diane Kurys, Safy Nebou, Yann Samuel,
Fernando Colomo, Danièle Thompson, Alexandre
Je connais Paul Jeanson depuis des années, agitateur infatigable
Arcady… Il continue de se distinguer au théâtre,
de la troupe des Sans-Cou, que je côtoyais au Ciné 13 Théâtre
dans des comédies, comme Le Dindon, mise en
ou aux Béliers Avignonnais, lors de nos premiers spectacles.
scène de Thomas Le Douarec, ou des pièces plus
Il fallait sa faconde intarrissable et l'immédiate sympathie qu'il
sérieuses, comme Les Fleurs Gelées, d'après Ibsen et
inspire pour portraiturer Richard, metteur en scène sur le retour
Strindberg. Avec la compagnie Los Figaros, Alexis
à la loghorrée inépuisable.
Michalik met en scène et signe des adaptations pour
le moins déjantées, parmi lesquelles La mégère à
Pour Alice, la petite assistante à l'émotion affleurant, il me fallait
peu près apprivoisée, ou R&J, librement inspirés
une actrice d'une justesse imparable, une petite Antigone. C'est
des œuvres de William Shakespeare. Le porteur
à Avignon, devant le théâtre des Béliers que je croisai Alice de
d’histoire est sa première pièce en tant qu’auteur,
Lencquesaing, qui allait assister à une représentation du Cercle.
Le cercle des illusionnistes sa seconde, Edmond sa
Impressionné par ses interprétations cinématographiques, je
lui demandai nonchalamment si elle n'avait pas des envies de
théâtre…
Une maison centrale est un type de prison qui prend en charge les détenus condamnés
C'est également sur un plateau de tournage, au Maroc, cette fois,
à de longues peines. Elle accueille également les détenus les plus difficiles, ou ceux
que je croisai Fayçal Safi. Au détour d'une scène, je fus épaté par
dont on estime qu'ils ont peu de chances de réinsertion sociale. Il y a quelques temps, sa générosité et son engagement. Après une initiation au surf,
un de mes courts-métrages reçut un prix, décerné par les détenus d'une centrale. autour d'un tagine, je constatai qu'il était aussi bon camarade que
J'eus l'opportunité, avec l'une des actrices, d'aller échanger pendant une heure ou deux bon comédien. Je craignais simplement qu'il n'ait pas la violence
avec ce groupe de détenus. Ce fut une expérience passionnante. Fervents cinéphiles, nécessaire au personnage de Kevin, jeune chien fou en colère.
il débattirent avec nous du court-métrage, bien sûr, et des derniers films qu'ils avaient vus, Crainte dissipée dès les premières minutes…
sur leur ordinateur. Puis, la conversation dériva sur leur quotidien, et sur leur perception
du temps… qui s'étirait inexorablement. Certains d'entre eux avaient même passé plus Enfin, j'étais très excité à l'idée de travailler avec un musicien
multi-instrumentiste, qui saurait improviser pendant la création
de temps entre les murs qu'au-dehors. et soutenir les émotions diverses des acteurs. Quelle ne fut pas ma
Quelques jours après, je me questionnais encore sur toutes ces choses dont nous aurions déception lorsque ce musicien m'abandonna, à un mois du début
pu parler. Mais plutôt que de poser des questions, j'ai préféré imaginer les réponses. de la création, pour suivre son groupe sur une gigantesque tournée.
Et en imaginant ce qui aurait pu se passer à l'intérieur de ces murs - intra muros - la fiction Mais quel ne fut pas mon bonheur lorsqu'il me dirigea vers son ami
est venue supplanter la réalité. Raphaël Charpentier, qui allie une maîtrise simultanée du clavier,
La scène est en prison, donc. Un metteur en scène va donner leur premier cours de théâtre des percussions, de la guitare et du thérémine à une humanité
à deux détenus. De ce cours découlera une introspection sur les raisons de leur détention, fondamentale et un plaisir du travail bien fait !
Et voilà comment se forme une équipe humaine, soudée,
sur leur rapport au temps, et sur l'espace qui les sépare de ceux du dehors. De cette
hétéroclite et si diablement émouvante.
introspection naîtra une histoire romanesque et pleine de rebondissement, sur le plateau
Alexis Michalik
nu de cette prison.
Alexis Michalik
INTRA MUROS
Texte et mise en scène Alexis MICHALIK
Avec Jeanne Arène, Bernard Blancan, Alice de Lenquesaing, Paul Janseon,
Faycal Safi et le musicien Raphaël Charpentier
Assistante mise en scène Marie-Camille Soyer
Création Lumière Arnaud Jung
Scénographie Juliette Azzopardi
Costumes Marion Rebmann
Musique Raphael Charpentier
Production La Pépinière et ACME
Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13 / Paris

Réalisation graphique : Juliette Berraud / Atelier Michel Bouvet. Couverture  : Michel Bouvet. Photographies  : Alejandro Guerrero
Le cours commence, cocasse, avec le metteur en scène complètement à côté de la plaque avec
ses grandes diatribes sur le théâtre, son assistante, qui se trouve aussi être la femme qui l'a
quitté, et la jeune assistante sociale, qui a des raisons très personnelles d'avoir monté l'atelier...
Les histoires s'emboîtent, comme toujours chez Alexis Michalik, comme des poupées russes,
pour raconter le passé de chacun des protagonistes.
Le jeune metteur en scène de 34 ans, récompensé de plusieurs Molières pour ses précédentes
pièces ("Le Porteur d'Histoire", "Le cercle des illusionnistes" et "Edmond", toutes les trois à
l'affiche) s'aventure pour la première fois dans le monde contemporain avec succès.
Certes, la pièce n'a pas le charme des feuilletons à la Dumas de ses précédentes pièces, mais
le spectateur est embarqué avec la même efficacité dans les vies tumultueuses de Kevin et
Ange que dans l'épopée du magicien Robert-Houdin et de Méliès.
Comme toujours, le décor est réduit au strict minimum - un lit de fer sur roulettes qu'on peut
faire surgir en un tournemain pour figurer la cellule, quelques chaises pour le cours de théâtre.
Des portants en fer permettent aux comédiens de changer de costume sur scène et d'incarner
plusieurs personnages.
Tout est dans le rythme et le jeu des cinq comédiens, Jeanne Arenes (déjà récompensée d'un
Molière pour "Le Cercle des illusionnistes"), Bernard Blancan, Alice de Lencquesaing, Paul
Jeanson et Faycal Safi. Sans oublier le musicien Raphaël Charpentier, qui assure
l'indispensable fond sonore de la pièce.
"Intra Muros", Théâtre 13 Jardin jusqu'au 16 avril.
afp



L’événement : « Intra-muros » d’Alexis


Michalik au théâtre 13
A l’occasion de la réouverture du Théâtre 13 jardin, Alexis Michalik nous a offert la primeur de son nouveau
spectacle Intra-muros. L’enfant terrible du spectacle vivant qui collectionne les succès a de nouveau trempé sa
plume dans l’encre du succès. Ce petit chef d’œuvre irradie des émotions les plus diverses où l’humour, la poésie
et les sentiments se prêtent à former les contours d’un spectacle fort intense.

Intra-muros traduit la mise en abime du théâtre dans l’univers carcéral en nous invitant à découvrir les parcours
de vie brisées. Ce faisant, les éclairages cinématographiques d’Alexis Michalik nous permettent de remonter à la
source des antagonismes mis en perspective dans le propos. Telle une pelote qui se dévide, Alexis Michalik nous
tient en haleine en nous guidant à la découverte des secrets qui animent les personnages. Entre humour et poésie,
l’histoire se déroule avec fluidité, comme toujours. Le spectateur est happé et fasciné par ce qu’il découvre.
L’émotion est palpable, à fleur de peau.

L’argument tel qu’il est présenté mat en présence Richard, un metteur en scène sur le retour qui vient dispenser
son premier cours de théâtre en centrale. Seuls deux détenus se présentent. Kévin, un jeune chien fou et Ange, la
cinquantaine mutique qui n’est là visiblement pour accompagner son ami. Richard est secondé par une de ses
anciennes actrices, son ex-femme et par une assistante sociale inexpérimentée.

Mais la magie d’Alexis Michalik permet de traduire la réalité en rêves et de rendre les songes réels. C’est tout
cet aspect poétique qui donne aux spectacles d’Alix Michalik cet espace de magie qui nous fait vibrer célébrant
ainsi l’excellence de son travail.

Laurent Schteiner
"Intra Muros"

Et si Richard, un metteur en scène de théâtre (Paul Jeanson), décidait de donner un cours dans
un établissement pénitentiaire ? Un cours pour lequel il serait assisté de Jeanne, son ex épouse
(Jeanne Arenes) et d’Alice une jeune assistante sociale fraîchement diplômée (Alice de
Lencquesaing) ? Et si, dans ce cours, ne s'inscrivaient que deux détenus parmi les 110
prisonniers de la maison centrale (prison qui prend en charge les détenus condamnés à de
longues peines) : Kevin (jeune de banlieue détenu depuis 7 ans pour braquage avec violence)
(Faycal Safi) et Ange (en maison centrale depuis « deux fois 14 ans ») (Bernard Blancan) ?
Rien ne semble fait pour que ces 5 personnages puissent partager un moment aussi intense
qu'un cours de théâtre. Et pourtant...

C'est dans ce « huis clos sur un plateau » que nous convie Alexis Michalik, en l'honneur de la
réouverture après rénovation de la salle historique, le Théâtre 13 / Jardin, qui avait vu la
création parisienne de la première pièce de l’auteur, « Le Porteur d’histoires » (auréolé de
succès depuis). Quelques mois seulement après « Edmond » qui triomphe actuellement encore
au théâtre du Palais Royal (dont nous vous avions fait la critique en 2016 à relire ici ), l'auteur
et metteur en scène récompensé par deux Molière se lance dans un projet totalement nouveau
et extrêmement ambitieux.

Loin d’être une simple histoire qui chercherait à nous émouvoir sur les conditions de vie
carcérale, cette pièce est basée sur une réelle expérience d’Alexis Michalik qui, suite à
l’obtention d’un prix décerné par les détenus d’une centrale pour un de ses courts-métrages,
s’est rendu, avec l’une de ses actrices, échanger pendant quelques heures avec les prisonniers.
Suite à cela, il a voulu imaginer tout ce dont ils auraient pu parler. « Intra-Muros » était né.

En entrant dans la salle, le spectateur retrouve sur scène les portants à costumes chers à
Michalik qui présagent déjà que les acteurs ne nous laisseront pas le temps de reprendre notre
souffle au long de cette nouvelle création... Et ce pour notre plus grand plaisir.

Discrètement disposé sur la droite de la scène, un instrumentiste (Raphaël Charpentier)


s'installe en même temps que les comédiens. Il les accompagnera tout au long de l'intrigue
aussi bien pour les bruitages que pour les différentes musiques qui agrémentent l'action. À la
manière d'une Ariane Mnouchkine, Alexis Michalik apporte cet aspect cinématographique à
sa mise en scène qui transporte littéralement le spectateur là où l'auteur l'a choisi.
Une nouvelle fois, avec les retours en arrière des différents récits enchâssés, on apprend à
connaître les personnages, leur caractère, leurs failles, leur histoire, leurs doutes, leurs espoirs,
la raison pour laquelle ils se retrouvent face à nous ce soir... Avec un décor très épuré (5
chaises, une table, un lit), aucune projection, mais simplement les jeux de lumière, de sons, et
les changements de costumes, les acteurs passent d’un rôle à l’autre, mélangent la réalité et la
fiction, le passé et le présent. Et ça fonctionne ! Comme les feuilletons du XIXème Siècle se
terminaient au moment crucial ou avant une révélation, les scènes s’enchainent sans tout nous
dévoiler. On nous tient en haleine jusqu’au bout, retrouvant ce plaisir de l’enfant à qui l’on
raconte une histoire et ne souhaite pas aller se coucher avant d’en connaître la fin.

Comme toujours, Michalik s’entoure de comédiens à la hauteur de ses personnages. Ils


apportent une part d’eux-mêmes dans leur interprétation, ce qui permet au spectateur de
s’attacher à chacun d’eux. Entre la fraicheur, la candeur et la malice de la jeune Alice, la
violence refoulée de Kevin qui n’est pas né au bon endroit ni au bon moment, la perdition de
Richard en proie à ses démons, la force apparente de Jeanne et son envie d’exister, la sagesse
cachée d’Ange, ils évoluent sous nos yeux et c’est leur union qui les fera grandir, malgré
toutes leurs différences.

Avec cette pièce, Alexis Michalik s’interroge également sur le métier et le travail du
comédien. Qui est vraiment celui qui se présente devant nous ? Il joue un rôle qu’on lui a
écrit, mais il y met également ce qui le définit, ce qui fait de lui un être humain. C’est par le
jeu que les personnages vont se comprendre et se découvrir vraiment. N’avons-nous pas
besoin parfois de retrouver notre âme d’enfant à travers le jeu pour cesser de jouer un rôle et
revenir à ce que nous sommes vraiment ?

« Intra Muros » est une pièce magistrale qui place le théâtre dans son plus bel écrin.
L’originalité, la créativité et la sensibilité d’Alexis Michalik font de lui un auteur rare et à
suivre. Sans flagornerie ni démarche intellectualisante, il dépasse et dépoussière les codes
pour rendre le spectacle théâtral accessible à tous afin d’atteindre notre âme et notre cœur.


Toutelaculture
Soyez libre, Cultivez-vous !
http://toutelaculture.com

Intra Muros d'Alexis Michalik à la Pépinière.

Alexis Michalik, après l’aventure du Porteur d'histoire puis l’immense succès d’Edmond a créé
Intramuros. Le spectacle, qui a beaucoup tourné et qui a valu à son créateur un Molière revient
cette saison au Théâtre de la Pépinière. Représentations de rattrapage.

Michalik a rencontré des prisonniers, et a conçu autour de ces rencontres une pièce qui se situe
entre les murs, Intra muros. Un décor minimaliste et aux éléments pluriusages, un espace quasi
vide sera le lieu autour d'un cours d'art dramatique et d'une création théâtrale qui se veut
vertueuse au titre de la morale, de la réinsertion, de la non récidive et au loin au titre de la
réparation du monde même, de l'aventure d'un metteur en scène et d'une troupe de détenus

1/2
Toutelaculture
Soyez libre, Cultivez-vous !
http://toutelaculture.com

d'une maison centrale.

L'histoire vaut pour le génie du récit de Michalik. Fabriqué à la façon des chants d’Homère,
l'intrigue se tricote et se capitonne devant nous par touches successives en des trajets
circulaires, des flash back et des digressions. Elle nous saisit par une mise en scène
chorégraphique qui assure avec virtuosité des effets de bord magiques; et l'on saute d'un
espace temps à un autre en un geste, un mouvement.

Richard, le metteur en scène tente de tisser des liens avec les deux détenus venus assister à
son cours. Le premier détenu, Kevin, prend la parole et raconte un souvenir d'enfance. Puis
lentement par glissement successifs, par l'enroulement de l'ombilic du récit, l'histoire de Richard
deviendra l’Épopée d'Alice, jeune travailleuse sociale.

L'histoire vaut pour le talent des comédiens qui alternent les personnages, qui manient la
déréalisation magique aussi bien que l'apostrophe joyeuse et drôle du public qui souriant joue le
jeu. Jeanne Arènes, Bernard Blancan, Alice de Lenquesaing, Paul Jeanson et Fayçal Safi sont
extra-ordinaires.

La part très belle donnée à l'art du récit et une autre, aussi louable à la performance de la
troupe, nous emmènent naviguer dans une épopée qui nous happe, touchante, drôle et parfois
joyeusement émouvante. Sauf que l'histoire empile tant de clichés qu'elle nous laisse dans la
situation ambiguë et amère de celui qui a trépigné d'enthousiasme devant une magnifique boite
cadeau au design prometteur avant de découvrir dans une gène, retour de son enthousiasme,
que la boite est vide.

Auteur : Alexis Michalik


Artistes : Jeanne Arènes, Bernard Blancan, Alice de Lenquesaing, Paul Jeanson, Fayçal
Safi, le musicien Raphaël Charpentier
Metteur en scène : Alexis Michalik

1H45
La Pépinière Théâtre
7 rue Louis Le Grand
75002 Paris

2/2
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)
Intramuros, Alexis Michalik, Pépinière Théâtre

Posted By Estelle Grenon | 0 comments

« Intra-Muros » c’est l’histoire d’un atelier théâtre en prison.


Ange, criminel corse récidiviste, condamné pour crime
passionnel et Kevin, jeune écorché vif, bavard et dragueur vont
découvrir cet art. Avec l’aide d’un metteur en scène ils vont
apprendre à se mettre dans la peau de l’autre, à sortir leurs
émotions, à jouer l’heure où tout a basculé.
On retrouve le génie du jeune auteur : un texte fort, des
histoires qui s’entrecroisent, du rythme, d’excellents
comédiens aux rôles multiples, une mise en scène inventive
servie par de la musique jouée en live.

A la différence des autres pièces d’Alexis Michalik, on ne fait pas de grands


sauts dans l’histoire si ce n’est celle des détenus et du metteur en scène. Sur nos
fauteuils, on partage une sensation douce-amère d’être dans un ailleurs pas si
irréel. La nouvelle pièce du virtuose est engagée, oppressante, plus sombre que
les autres.
Entre série policière et fable à la Pagnol, avec humour et gravité, la grâce
Michalik opère. On saisit les réalités du monde carcéral : la colère, la violence, le
temps qui s’écoule lentement, les parloirs. Mais aussi l’amitié, la culpabilité, le
souvenir d’un amour à la Marius et Jeannette. Les personnes s’éloignent, se
rapprochent, se dévoilent.

Récompensé par deux Molières pour Le Cercle des illusionnistes et cinq


Molières pour Edmond, le jeune auteur et metteur en scène est là où on ne
l’attend pas. Inspiré par sa rencontre avec des détenus, il nous transporte entre les
murs. Les murs réels de la prison. Les murs intérieurs des hommes hantés par le
souvenir ou l’espoir de résilience.

C’est drôle. C’est émouvant. C’est percutant. On recommande.

« La vie c’est être traversé par des émotions, sinon c’est pas la vie. »
c Planche

Alexis Michalik

Le porteur
Propos recueillis par Frédéric ANTOINE.

J
- -
sante - - -
« lik. -

- nourrir, y re-

- conter autour
- « Il y a un
de moi pour public pour
-
» un théâtre
Le héros de sa première pièce est un
hautement
raconteur d’histoires. Ceux de la deu- Et je crée narratif et
» xième : les illusionnistes Jean-Eugène
Robert-Houdin et le cinéaste Méliès. sens se dé- populaire, avec
En six ans, ce jeune auteur franco-bri- Celui de la troisième : le dramaturge gage une fois de l’aventure
tannique aura écrit et mis en scène
quatre spectacles, qui se sont tous
Edmond Rostand, auteur de Cyrano. avec du fond.
Et le dernier : un metteur en scène en
avérés être des succès. Et la plupart prison. « Mes protagonistes sont des Un théâtre
ont été couronnés de Molière, ces ré-
compenses qui sont au théâtre ce que
Ah
ben, en fait
de comédie,
les César sont au cinéma. En 2011, ça parle de mais qui fait
il montait Le En ça
2014, . ne peut s’en
L’an dernier, Edmond. Et cette année, -
Intra muros. Et, à chaque fois, la pièce - »
est une narration. »

HISTOIRES DE RÊVEURS « raconte Mi-


chalik Auteur, Alexis Michalik est égale-
« - ment metteur en scène. Et le succès
- de ses pièces tient aussi beaucoup à la
- manière dont elles racontent leur his-
toire. «

L’appel 398 - Juin 2017

VIE D’UN CASTRAT


Zagros et Havin mènent une vie tran- Le castrat Filippo Balatri (1682-1756)
& quille dans les montagnes kurdes. Mais
Zagros apprend de son frère que son
revit grâce au contre-ténor Dominique

Planches épouse est convaincue d’adultère. Ha- à Pierre le Grand qui en fait cadeau
au Grand Kahn. De Vienne à Munich,
en Belgique. Persuadé de son inno- en passant par Lyon, Versailles et
cence, son mari la rejoint. Mais le doute Londres, il traverse l’Europe. À Venise,
il est la cible d’un tueur. Il meurt dans
L’appel 401 - Novembre 2017

avait menti ? Le Belgo-Kurde Sahim un couvent en Allemagne après avoir


écrit ses mémoires.

et l’honneur. Les Fruits du monde. Les 10-11/11 au Conserva-


toire de Tournai, le 26/11 au CC de Waterloo, le 5/12
Zagros, en salles le 15/11. au CC de Nivelles.

32
Planche c

D’ici l’automne 2018, un « cycle


Michalik » permettra de découvrir
à Bruxelles les quatre pièces qui
ont révélé ce nouveau prodigue du

© Yasmina BAGGILI
mois-ci, par son Porteur d’histoire.
Un spectacle au titre en résonance
avec le rôle qu’Alexis Michalik
ENFANT-PRODIGE. entend attribuer au théâtre.

- pour un théâtre hautement narratif et


MESSAGER.
En racontant une belle histoire, on -peut toucher le spectateur.

-
»

-
IMAGINAIRE ET
tait pas, et se contenter d’écrire des CRÉATIF »
Tout cela se traduit dans des mises en Auteur et metteur en scène heureux
scène très dépouillées, convoquant de trente-quatre ans, Alexis Michalik
l’imagination du spectateur. Des cou- a d’abord été comédien. Aujourd’hui,
- lisses visibles, qui montrent qu’il n’y les planches lui manquent. Il n’exclut
a rien à cacher. Et des intrigues qui se pas d’y revenir. « Car, pour ma vie
déroulent à toute allure (entre soixante
une écriture en poupées russes, avec
pièce). «

Edmond

»
-
» En se disant sans cesse qu’il
» aimerait tellement que cette histoire
soit vraie, puisque les récits de Mi-
Michalik avait d’abord écrit Edmond chalik reposent souvent sur des per- Le cycle Michalik au Centre culturel d’Uccle :
Le porteur d’histoire (8-10/11/2017),
sonnages réels. « Ce qui compte n’est (28-30/6/2018), Edmond (6-
l’impossibilité de réaliser le projet 7/10/2018) et Intra muros (6-8/12/2018).
qui le poussera à proposer le scéna- info@cyclemichalik.be
rio pour une pièce. « http://www.cyclemichalik.be

NOËL DE RICHE surgissent et réveillent le DÉLOCALISATION


cœur qui bat sous le por-
tefeuille. Thierry Debroux
M. Scrooge (Guy Pion) Édith (Sandrine Bon-
adapte un conte de Noël
dirige sa banque en bon naire), 45 ans, ouvrière
de Charles Dickens qui
capitaliste. Il sous-paie dans une usine textile,
va bien au-delà des bons
ses employés, les dirige voit sa vie bouleversée
sentiments. La mise en
d’une main de fer et ac- par un plan social. Loin
scène est signée Patrice
cuse les pauvres d’être -
Mincke. (J.Ba)
responsables de la crise. tache, plutôt que le chô-
Alors, quand ceux-ci font mage, elle est la seule à
L’appel 401 - Novembre 2017

appel à sa générosité à choisir de rejoindre son


l’occasion de la fête de Le Noël de M. Scrooge, du 16/11 usine délocalisée au Ma-
Noël, il refuse. Le 25 dé- au 17/12 et le 31/12 au Théâtre roc. Un puissant drame
Royal du Parc, 3 rue de la Loi, à
cembre, il restera seul. Du Bruxelles
social réalisé par Gaël
moins jusqu’à ce que les 02.505.30.30 Morel.
esprits des Noëls passés Prendre le large, en salles le 15/11.

33

Vous aimerez peut-être aussi