PAPER AUDIT & CONSEIL

FIDUCIAL
Monsieur Christian LATOUCHE
41, rue du Capitaine Guynemer
92925 LA DEFENSE CEDEX

Paris, le 27 avril 2018

Monsieur le Président,

Dans le prolongement des travaux que vous nous avez confiés au cours de ces derniers mois, relatifs à la
rédaction :

i) d’une consultation technique, en date du 15 novembre 2017, (la « Consultation technique »), ayant
pour objet de définir, dans le cadre de l’établissement des comptes annuels de la société anonyme sportive
professionnelle, la S.A.S.P. Stade Toulousain Rugby (le « Stade »), arrêtés au 30 juin 2017, le traitement
comptable, résultant des dispositions du règlement de l’Autorité des normes comptables n° 2014-03 du 5
juin 2014 relatif au Plan comptable général (le « PCG »), et applicable :

- d’une part, à l’indemnité de résiliation anticipée (l’ « Indemnité de résiliation »), d’un montant de 1,5
M€, facturée par la société A LA UNE au Stade le 30 juin 2017, aux termes d’une convention en date du
24 mai 2017 conclue entre le Stade et la société A LA UNE ; et

- d’autre part, au droit d’entrée (le « Droit d’entrée ») d’un montant de 3,5 M€ HT, facturé par le Stade à
la société INFRONT FRANCE (la « société INFRONT ») le 6 juin 2017 2017, aux termes d’un contrat
tripartite en date du 29 mai 2017 conclu entre le Stade, la société A LA UNE et la société INFRONT ;

ii) d’un rapport, en date du 7 février 2018, portant sur l’évaluation multicritères du Stade au 30 juin 2017
(le « Rapport d’évaluation du Stade ») ;

vous avez sollicité une nouvelle intervention de notre part visant à procéder à l’évaluation des besoins de
financement à court terme du Stade à un horizon correspondant à la date de clôture de son prochain
exercice, soit le 30 juin 2019 (les « Besoins de financement à court terme »).

Pour les besoins de la réalisation de nos travaux d’évaluation des Besoins de financement à court terme,
nous nous sommes appuyés sur les conclusions et les données chiffrées de la Consultation technique et
du Rapport d’évaluation du Stade.

Le plan du présent rapport, établi en date du 27 avril 218, et ayant pour objet de procéder à l’évaluation
des Besoins de financement à court terme, comporte les parties suivantes :

- détermination du montant des capitaux propres retraités du Stade au 30 juin 2017 (cf. infra §.1.) ;

- détermination des besoins de financement du Stade au 30 juin 2017 résultant des exigences de la
DNACG (cf. infra §.2.) ;

Société d’expertise comptable inscrite au tableau de l’Ordre de Paris

Société de commissariat aux comptes membre de la Compagnie régionale de Paris
SARL au capital de 240 000 euros RCS - Paris B 453 815 953 222, boulevard Pereire 75017 Paris
Mobile : + 33.6.80.45.69.36 Tel : + 33.1.40.68.77.41 Fax : + 33.1.45.74.63.78 Mail : xpaper@xavierpaper.com
- détermination des besoins de financement du Stade au 30 juin 2019 résultant des exigences de la
DNACG (cf. infra §.3.) ; et

- conclusion (cf. infra §.4.).

1. DETERMINATION DU MONTANT DES CAPITAUX PROPRES RETRAITES

DU STADE AU 30 JUIN 2017

Au 30 juin 2017, les comptes annuels audités du Stade affichent des capitaux propres de 3,4 M€.

Pour les besoins de l’évaluation des Besoins de financement à court terme, ces capitaux propres doivent
être préalablement retraités sur la base des conclusions de la Consultation technique. Nous avons fait état,
dans cette dernière, de la nécessité :

- d’enregistrer, au compte de résultat, en charges d’exploitation, l’Indemnité de résiliation d’un montant de

1,5 M€, sa comptabilisation en immobilisations incorporelles étant contraire aux dispositions du PCG ;

- d’enregistrer, au passif du bilan, en produits constatés d’avance, le Droit d’entrée d’un montant de 3,5
M€, sa comptabilisation en produits exceptionnels étant également contraire aux dispositions du PCG ; et

- d’enregistrer, au titre d’un risque prud’homal non provisionné concernant le joueur P. Albacète, une
provision pour risques d’un montant 0,3 M€, correspondant à 50% du risque maximum, soit 0,6 M€.

Une fois retraités sur les bases décrites aux trois tirets ci-dessus, les capitaux propres du Stade au 30 juin
2017 se trouvent donc ramenés à un montant négatif de 1,9 M€ (3,4 M€ - 1,5 M€ - 3,5 M€ - 0,3 M€).
2. DETERMINATION DES BESOINS DE FINANCEMENT DU STADE AU 30
JUIN 2017 RESULTANT DES EXIGENCES DE LA DNACG

Selon la réglementation établie par la DNACG, les clubs de rugby professionnels ont l’obligation, compte
tenu de la nécessité, d’une part de se prémunir contre les aléas inhérents à l’activité sportive, d’autre part
d’en diminuer les effets, de constituer un fonds de réserve d’un montant au moins égal à 20% de la masse
salariale brute des joueurs.

Au titre de la saison 2017/2018, la masse salariale brute des joueurs étant estimée à 10,2 M€, le Stade
aurait donc dû constituer un fonds de réserve de 2,0 M€ (10,2 M€ x 20%) au 30 juin 2017.

Dans la mesure où les capitaux propres retraités du Stade s’élèvent à un montant négatif de 1,9 M€ au 30
juin 2017 (cf. supra §.1.), la reconstitution du fonds de réserve à hauteur de 2,0 M€, à cette date, et
nonobstant l’incidence négative des pertes complémentaires au titre des exercices subséquents, traduit en
réalité des besoins de financement d’un montant de 3,9 M€ (1,9 M€ + 2,0M€) dès le 30 juin 2017.

3. DETERMINATION DES BESOINS DE FINANCEMENT DU STADE AU 30

JUIN 2019 RESULTANT DES EXIGENCES DE LA DNACG

Les besoins de financement ayant été déterminés au 30 juin 2017 (cf. supra §.2.), il convient désormais de
se projeter au 30 juin 2019 afin d’apprécier les Besoins de financement à court terme, en faisant
l’hypothèse d’une stabilité de la masse salariale brute des joueurs.

Les pertes anticipées par la direction du Stade au 30 juin 2018 et au 30 juin 2019, telles que nous les avons
mentionnées dans le Rapport d’évaluation du Stade, s’élèvent respectivement à 2 433 K€ et à 1 349 K€,
soit globalement 3,8 M€.

Sur la base :

2
- du montant des besoins de financement au 30 juin 2017, soit 3,9 M€ ; et

- des pertes anticipées par la direction du Stade au 30 juin 2018 et au 30 juin 2019, soit globalement 3,8
M€ ;

les Besoins de financement à court terme s’élèvent donc, en première analyse, à 7,7 M€ (3,9 M€+ 3,8 M€).

Néanmoins, une telle analyse est insuffisante dans la mesure où elle conduit à passer sous silence les
pertes complémentaires susceptibles d’apparaître, notamment liées au fait que les prévisions budgétaires
opérées par la direction du Stade sur les six derniers exercices (30 juin 2012 au 30 juin 2017) ont été
démenties de manière quasi-systématique à la baisse. A cet égard, nous avons indiqué dans le Rapport
d’évaluation du Stade que, sur ces six exercices, la surévaluation de l’excédent brut d’exploitation du Stade
s’est élevée en moyenne à 633 K€ par exercice, lors de la mise en regard des prévisions et des résultats
effectifs arrêtés.

Dans ce contexte, il nous semble justifié de majorer le montant des Besoins de financement à court terme,
déterminé en première analyse à hauteur de 7,7 M€, d’un montant de 1,3 M€, correspondant à
l’estimation cumulée sur deux exercices (30 juin 2018 et 30 juin 2019) des pertes complémentaires (2 x 633
K€) non prises en compte dans les prévisions budgétaires réalisées par la direction du Stade.

Une fois ces pertes complémentaires globalement prises en compte à hauteur de 1,3 M€, au 30 juin 2018
et au 30 juin 2019, le montant des Besoins de financement à court terme s’élève, en réalité, à 9,0 M€ (7,7
M€ + 1,3 M€).

4. CONCLUSION

Sur la base de l’ensemble des développements précédents, nous sommes donc amenés à conclure que le
montant des Besoins de financement à court terme s’élève à 9,0 M€.

Comme nous l’avons indiqué ci-avant, la détermination de ce montant, soit 9,0 M€, résulte de notre
appréciation à l’horizon à court terme du 30 juin 2019. Ce montant ne préjuge donc, en rien, des éventuels
besoins de financement complémentaires, le cas échéant, très significatifs susceptibles d’apparaître, à
moyen et long termes, au titre des exercices clos à compter du 30 juin 2020, étant précisé que le retour à
l’équilibre des résultats à cette date, tel qu’anticipé par la direction du Stade, ne comporte, à ce jour,
aucune certitude dans la mesure où, comme rappelé précédemment (cf. supra §.3.), les prévisions
budgétaires opérées par la direction du Stade sur les six derniers exercices (30 juin 2012 au 30 juin 2017)
ont été démenties de manière quasi-systématique à la baisse, une fois les résultats effectifs arrêtés.

***

Nous vous remercions de votre confiance et nous tenons à votre disposition pour toute précision
complémentaire.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.