Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dossier
Les entrepôts
n° 755 – NOVEMBRE 2014 – 5,20
logistiques
n en imaGes n une journée avec n en enTreprise n DroiT en praTiQue
Les « food trucks » Les « patrouilleurs » Une blanchisserie jeunes dans l’entreprise :
se refont de l’aube… adaptée travaux interdits
une beauté ou de la nuit à ses salariés et réglementés
sommaire
12
© Gaël Kerbaol/INRS
Magalie Cayon et Michel Gagey
évoquent les actions engagées
et les perspectives de la MSA
en santé-sécurité au travail.
15
Évaluer, limiter
voire supprimer
les risques
professionnels,
en tenant compte
44
Les interventions
en toiture du Mémorial
des évolutions, de Verdun, actuellement
parfois très rapides, en rénovation, ont été
que connaît le secteur organisées afin d’assurer
de la logistique : un environnement
© Fabrice Dimier pour l’INRS
04 ACTUALITÉS 15 DOSSIER
n Rapport Insee. Entre emplois stables et instables, le fossé Les entrepôts logistiques
se creuse
n Baromètre. Les artisans du BTP en stress chronique 16. S’accorder pour agir
n Épidémie Ebola. Une évolution à suivre de près 19. Casser durablement la dérive
n « Carto Amiante ». Une évaluation a priori du risque amiante 22. Des risques passés en revue
n Maladies professionnelles. Des soupçons de sous-reconnaissance 24. La conception se nourrit
de l’expérience
26. Les préparateurs se repassent
12 Le Grand entretien le film
Michel Gagey et Magalie Cayon, directeur 28. La polyvalence, un remède
de la santé-sécurité au travail et responsable à la fatigue
du département risques professionnels
de la Caisse centrale de la MSA (CCMSA)
« Mieux connaître les usages 30 une journée avec
et les environnements à risque permet Les « patrouilleurs » de l’aube…
de mieux se protéger » ou de la nuit
30
Dépôt légal 1950-9005. ISSN 0373-1944.
www.travail-et-securite.fr – www.inrs.fr
abonnement annuel : 46 .
Les agents de surveillance de l’autoroute
(anciennement « patrouilleurs ») surveillent, Directeur de la publication : Stéphane Pimbert.
interviennent et informent. Une mission risquée rédactrice en chef : Delphine Vaudoux.
qui nécessite une vigilance de tous les instants. assistante : Marie-Thérèse Margato, 01 40 44 30 40.
secrétaire de rédaction : Alexis Carlier.
rédaction : Antoine Bondéelle, Grégory Brasseur,
Leslie Courbon, Céline Ravallec.
ont collaboré à ce numéro : Claude Almodovar,
44. Bâtiment et travaux publics Ce journal est imprimé par une imprimerie certifiée
Des filets pour écarter les risques de chute Imprim’vert®, avec des encres à base d’huile végétale
sur papier issu de forêts gérées durablement.
46. Sites radioélectriques de téléphonie mobile
Vers des interventions plus sûres
rapport INSEE
Entre emplois stables et instables,
le fossé se creuse
Dans sa 4e édition du rapport Emploi et salaires, l’Insee souligne les durées
de plus en plus courtes des missions d’intérim et des CDD 1. Ces formes d’emploi,
qui deviennent récurrentes pour les salariés concernés, ne constituent plus
un tremplin vers des situations plus stables.
S
i l’on considère que de 32 % à plus de 177 % ! Le La part des 55 ans et plus en département de l’emploi et
le contrat à durée phénomène s’explique par le CDD augmente. Ils étaient 5 % des revenus d’activité à l’In-
indéterminée (CDI) raccourcissement de la durée dans ce cas entre 2007 et see. Ces professions (arts et
est la norme en de certains emplois – en par- 2011, contre 2 % entre 1990 spectacles, hôtellerie-restau-
matière de sta- ticulier les missions d’intérim et 1994. Par ailleurs, 27 % des ration, journalisme…), qui
bilité de l’emploi, il y aurait et les CDD – et donc par un seniors en CDD ont un contrat ne concernent qu’un salarié
presque lieu de se rassurer : il changement profond de leur de moins d’un mois, ce qui sur dix, concentrent la moitié
reste la forme dominante de mode d’utilisation par les n’est le cas que pour 16 % des des embauches en CDD.
contrat de travail et concerne entreprises. En 2011, la durée moins de 30 ans. L’examen du Les professionnels des arts
87 % des salariés du privé. moyenne des embauches en taux de rotation semble donc et spectacles sont les cham-
Pourtant, en 2011, seuls 5 % formes particulières d’emploi indiquer que, lorsque les pions toutes catégories du
des nouveaux recrutements n’était plus que d’un mois, seniors quittent leur emploi, taux de rotation. Dans ces
étaient des contrats à durée contre quatre mois en 1982. c’est soit pour arrêter définiti- métiers où l’on a peu recours
indéterminée, contre 50 % Les jeunes sont les principaux vement de travailler, soit pour à l’intérim, un poste sur trois
en 1982. Dans son rapport concernés, en particulier les enchaîner des contrats courts est occupé par des salariés
Emploi et salaires, rendu moins diplômés. jusqu’à la retraite. dont la durée moyenne des
public en septembre 2014, D’autre part, la rotation aug- contrats est d’à peine plus
l’Insee émet d’ailleurs de Des CDD successifs mente beaucoup plus vite d’une semaine ! Par ailleurs,
sérieuses réserves quant à Qu’est ce qui a changé ? Dans dans les métiers où elle était de plus en plus de salariés
cet apparent message de sta- les années 1980, l’effet de déjà élevée, chez les manu- en CDD ont une ancienneté
bilité. Certes, les formes par- l’ancienneté permettait aux tentionnaires, les profession- supérieure à la durée de
ticulières d’emploi, que sont jeunes de 25 ans peu ou pas nels des arts et spectacles leur contrat. Ce cas de figure
notamment les CDD, l’inté- diplômés (sortis du système ou les employés de l’hôtelle- concerne aujourd’hui huit
rim ou le temps partiel, ont éducatif vers 16 ou 17 ans) rie-restauration notamment. embauches sur dix en CDD.
connu un essor très net dans d’avoir un taux de rotation « La situation d’emploi sur « Ces constats témoignent
les années 1980 et 1990, qui inférieur à celui des plus contrat court a tendance à d’un marché de l’emploi
s’est tassé depuis. diplômés. La situation s’est se pérenniser. Les salariés de plus en plus segmenté,
Mais d’autres indicateurs, inversée à la fin des années concernés sont maintenus indique Claude Picart. Les
portant sur les flux d’emploi, 2000 : les plus diplômés, dans des situations récur- emplois stables et les emplois
progressent nettement et dès leur entrée sur le mar- rentes, en particulier dans les instables forment deux
régulièrement. C’est le cas de ché du travail, bénéficient professions à CDD d’usage, mondes séparés, les emplois
la part des CDD dans les nou- aujourd’hui d’un taux de c’est-à-dire où plusieurs instables constituant de plus
velles embauches ou encore rotation plus faible. Dans une CDD successifs peuvent être en plus une trappe pour ceux
de la rotation de la main- moindre mesure, les aînés conclus avec le même sala- qui les occupent. » n
d’œuvre , qui a presque quin- sont également de plus en rié », souligne Claude Picart, 1. Contrat à durée déterminée.
tuplé en trente ans, passant plus touchés par l’instabilité. chargé d’études au sein du G. B.
L
étude, dans des conditions
es artisans du BTP sont soumis à ment soumises à une exigence mentale
réelles, sur l’horloge biologique
un stress chronique qui risque, à forte et 57 % se disent stressées ou très
des membres de la station
terme, de mener à une augmen- stressées. Ce qui se traduit par des mani-
scientifique polaire internationale
tation des cas d’épuisement pro- festations physiques, mentales et émo-
Concordia. Ils ont montré qu’une
fessionnel. C’est le bilan du pre- tionnelles : anxiété, douleurs diverses,
lumière artificielle particulière
mier baromètre ArtiSanté BTP, mené en troubles du sommeil, troubles digestifs,
est capable d’assurer la bonne
ligne en juin et juillet derniers, et qui a sentiment de fatigue... Parmi les facteurs
synchronisation de leurs rythmes
récolté 3 120 réponses représentant tous de stress identifiés : un rythme de travail
biologiques malgré l’absence
les métiers du BTP. Réalisé par la Capeb 1, intense (un artisan sur deux travaille plus
de lumière solaire. Un résultat
de 50 heures par semaine, dont les week-
qui prend tout son sens quand
ends, et un sur trois prend seulement deux
on sait que le dérèglement de
semaines de congés par an), le travail dans
cette horloge biologique entraîne
l’urgence et la pression des délais, des
des troubles du sommeil,
interruptions intempestives (appels télé-
de la vigilance, des problèmes
phoniques incessants, intempéries déca-
cardiovasculaires, des troubles
lant les plannings…), l’entremêlement de
difestifs ou des dépressions.
la vie professionnelle et de la vie privée...
À terme, ces résultats pourraient
Auxquels peuvent s’ajouter le poids des
être transformés en applications
responsabilités, la lourdeur administra-
pratiques dans des
tive ou la conjoncture économique incer-
environnements de travail de
taine. « Beaucoup de facteurs jouent sur le
luminosité faible à modérée
stress, or les artisans le vivent comme une
(stations scientifiques polaires,
évidence », commente Françoise Despret,
centrales thermiques et
présidente de la CNATP.
nucléaires, centres spatiaux,
D’autres éléments viennent néanmoins
bureaux aveugles, etc.). Ils
compenser ces effets, comme la passion du
pourraient favoriser l’élaboration
métier, l’autonomie, la reconnaissance de
de stratégies lumineuses
© Vincent Grémillet pour l’INRS
L’épidémie de fièvre Ebola évolue très vite. Si, à l’heure où nous imprimons
ce numéro de Travail & Sécurité, aucun cas de contamination n’a été recensé
en France, la plus grande vigilance est de mise…
Épidémie Ebola
Une évolution à suivre de près
E
bola. Un nom qui du mois d’octobre dernier, D’autres informations sur la tenir autour des cas suspects
commence à faire on comptabilisait déjà, selon maladie sont disponibles sur de fièvre hémorragique à virus
peur. Celui d’un l’OMS, près de 5 000 morts. le site du ministère chargé de Ebola » 3. Un nouvel avis a été
virus mortel de La contamination entre la Santé 2. Ce dernier a éga- présenté le 10 septembre 2014
fièvre hémorragique humains est possible par lement élaboré des recom- qui précise certains aspects
qui sévit particulièrement des contacts directs avec le mandations pour l’abord d’un techniques du précédent.
dans l’Ouest africain. Si l’épi- sang, les sécrétions ou les cas suspect de maladie à Un arrêté a été publié le
démie était cantonnée jusque liquides biologiques des per- virus Ebola à l’attention des 6 août 2014, pour autoriser, à
récemment à quelques pays sonnes malades ou décé- professionnels de santé hos- titre dérogatoire, la réalisation
de la région, principalement dées. « La transmission par pitaliers et ceux exerçant en d’examens biologiques pour
le Liberia, la Guinée-Conakry voie aérienne n’a jamais été ambulatoire. les patients atteints d’infec-
et la Sierra Leone, les premiers documentée lors d’une épi- Marisol Touraine, la ministre tion avérée par le virus Ebola
cas de contamination hors démie chez l’homme, mais ce chargée de la Santé, a (agent de groupe 4) dans les
Afrique font depuis peu leur risque ne peut être exclu lors annoncé le 14 octobre dernier établissements de santé qui
apparition. D’ores et déjà, se des manœuvres de soins de des mesures pour renforcer disposent de laboratoires de
pose notamment la question patients générant des aéro- l’information publique sur ce niveau de confinement 3.
de la protection des person- sols », selon le site du minis- virus et sa propagation à tra- Le ministère des Affaires
nels médicaux qui pourraient tère chargé de la Santé. Le vers, entre autres, la mise en étrangères recommande, de
être amenés à s’occuper temps d’incubation varie de place d’un point d’informa- son côté, aux Français de
de malades sur le territoire 2 à 21 jours et le malade est tion hebdomadaire, organisé suspendre, sauf raison impé-
national. contagieux dès l’apparition par la Direction Générale de rative, tout projet de voyage
Selon le ministère chargé de des premiers symptômes. la Santé (DGS) et l’ouverture dans les pays où sévit l’épi-
la Santé, « la maladie à virus Ceux-ci sont non spécifiques d’un numéro vert, disponible démie de fièvre hémorra-
Ebola est l’une des mala- (fièvre, maux de tête, dou- 7 jours/7, de 9 h à 21 h : le gique à virus Ebola 4.
dies virales les plus graves leurs…) et sont suivis en par- 0800 13 00 00 . La ministre a Cette épidémie évoluant très
connues chez l’homme. Le ticulier de vomissements, de enfin désigné le Professeur rapidement, il est judicieux
taux de létalité peut atteindre diarrhée et, dans certains cas, Thierry Debord pour piloter de consulter fréquemment les
90 %. » Si l’épidémie qui d’hémorragies. Les personnes le pôle santé au sein de la sites mentionnés, les infor-
sévit aujourd’hui aurait vu le infectées ne sont pas conta- « task force » interministérielle mations étant régulièrement
jour en février ou mars der- gieuses avant l’apparition des chargée d’assurer la meilleure mises à jour. n
nier, c’est au début du mois symptômes. coordination de la réponse à 1. www.invs.sante.fr/Dossiers-
d’août que l’OMS a déclaré la l’épidémie. thematiques/Maladies-infectieuses/
Fievre-hemorragique-virale-FHV-a-
maladie « urgence de santé Des autorités Des procédures ont été mises virus-Ebola.
publique internationale ». Il sur le qui-vive en place en cas d’arrivée d’un 2. http://ebola.sante.gouv.fr/
s’agit de la plus forte épidé- Le suivi de l’épidémie ainsi cas suspect ou avéré sur le professionnels-de-sante.
mie de fièvre hémorragique qu’une définition de cas régu- territoire français. Le 10 avril 3. www.hcsp.fr/explore.cgi/
issue de ce virus puisque lièrement actualisée sont dis- 2014, a été émis un avis du 4. www.diplomatie.gouv.fr/fr/
conseils-aux-voyageurs/infos-
la précédente avait touché ponibles sur le site de l’Insti- Haut Conseil de la Santé pratiques-20973/article/virus-ebola-
400 malades et qu’à la fin tut de veille sanitaire (InVS) 1. publique sur la « Conduite à guinee-forestiere.
e l l e f o r m u l e
N o u v EN ENTREPRIS
E
EN E
ri
& té
ployeurs
ction ICAT d’em
travail sécu
é la constru n LE SYND
rs et chan
tiers
DUC a lanc pour les atelie
42 LIERS DU VIA un résulta
t n (Synesi)
et plusieurs
ON LES ATE d’arriver à travail, d’insertio icales
43 L’ASSOCIATI en 2010. Afin isation du organisat
ions synd
ux locaux ns et d’organ
un
té vea ditio en juin 2010
jet.
Fiche d’identi nou con pro
de ont signé
t en termes
de tion du t à mett re en
la concep accord visan
Ateliers satisfaisan sollicités à instance
dédiée
n NOM : Les eurs ont été place une é et
EN IMAGES divers act tions de sant
FESSIONNELS du viaduc. aux ques
s de travail.
RISQUES PRO CRÉATION
: 1996.
de condition
ENTION DES
é
n DATE DE ance sant
DE LA PRÉV : Dénommé
e ISCT (Inst
LE MENSUEL TREPRISE s de travail),
cette
n TYPE D’EN ayant
n, et condition tée au
d’insertio
chantier ion. se veut adap
d’associat instance Ateliers
le statut ement des
de fonctionn ertion (ACI)
et
: recyclage d’ins
n ACTIVITÉS ur de et chantiers catégorie
s
en bois, auto toutes les
palettes ités : ouverte à sur un
des activ présents
deux gran tes, de salariés s
découpe
de palet ertion. Aprè
et réparatio
n chantier d’ins érimentation,
montage une phas
e d’exp
Il possède té par la
de palettes. ateli er le concept
a été adop
is
un petit Depu
également n paritaire.
de papier. commissio ue
de recyclage ier 2013, chaq
le 1er janv ISCT
ser d’une
ACI doit dispo les
elle. Outre
L’essentiel UC
fonctionn
de santé
au travail,
IERS DU VIAD questions iorer le dialo
gue
n LES ATEL llés sur un l’ISCT vise
à amél
La santé
se sont insta sein des ACI.
site en mai
2011. social au être un point
nouveau se révèle
au travail branche.
E-FORME nt pour la
n LA PLAT structura ctive a en
ique bois ention colle
technolog Une conv si
nique par le Syne
du lycée tech élaborée
nnel Char
les- effet été des
professio tion avec
l/INRS
de Chaumont en collabora n et signé
e
de-Gaulle t d’insertio
ciée au proje chantiers ions
© Gaël Kerbao
a été asso organisat
ion des flux par plusieurs cture s
sur la gest s. Des stru
lanta tion des syndicale secteurs
et l’imp nt dans des
intervena
l/INRS
machines. s
ivité s très diver
nal L d’act
nt pensé
DE TRAVAI
RE interrégio ion de
erie, gest
N DE LIEUX
n LE CENT
© Gaël Kerbao
phys iques (blanchiss îchers…)
CONCEPTIO
de mesures jardins mara
Un bâtime ment
e) a déchets, une
de l’Est (Cimp t ainsi sous
simulatio
ns se retrouven commune.
réalisé des n collective
e et le conventio de
en acoustiqu La conception
collective
nal iers e
Laboratoi
re interrégio yse des prem l’atelier donn a
de l’Est (Lice
)
. La liser une anal ers. Plusieurs largement
satisf
de chimie conventionnés ra- ateli salar i
res du taux 36 postes plans des lanta- auprès des
des mesu géné sur l’imp u les
ment pour cont rats est simulations ant qui ont conn x,
d’empous
sière
s’orga- durée des renouve- ines et pren anciens locau de
acité des 2 « L’act ivité
. six mois, tion des mach flux (marche en
re 16 m de
long
estimer l’effic de 500 m e cour lement de male itions
U
ns maxi les cond
5 La cuve mesu 3 m de d’aspiratio
n sacré bout
de che- autour d’un une durée en compte explique
les
trouv
sur 2,30 m
de large et dispositifs
s de bois. nisait alors de place lables sur vu le jour », trava il s’en
sière depu is y avait peu avant) ont r
ination
: elle contient faut tous des pous min parcouru Créée cent rale, il travail et de 24 mois
. pro- on, animateu amél iorées.
profondeur ention ment du -Mar ie Mout
CE postes de
STADE DE NI
de zinc qu’il : une conv lance Jean giqu e
730 tonnes léter. n CONTEXTE quin ze ans… autour des tivité. La ges- Lors du en 2006 , e tech nolo
Une coord
les soirs comp pour les à Chau- coup de coac el atelier, de la plate -form ge,
collective en 1996 beau lexe », jet de nouv teur avec Yves Dela
d’insertio
na Haute- était comp Gallissot, direc uré qui a trava illé lycée tech nique
teurs
6 Les deux opéra ce du bain pour
chantiers e mont, en tion des flux Dom inique ento au
rée et signé Ateliers Chrétien. ion, s’est professeu r t. Un
» la surfa été élabo
si (Syndicat
ociat ion Les pour suit Cyril de ces de l’associat pouvant de Chau mon
« écrèment déchets oxydés lors Marne, l’ass tout ignements régionaux profession nel évolu-
récupérer les , appelés cendres de
par le Syne
urs pour les
pait alors un Tirant les ense cont raignantes, d’acteurs eils en ettant une
d’employe du viaduc occu quelques
di- es leurs cons modèle perm de trava il a été
de l’immersion
sportive
chan tiers
petit ateli er de expé rienc ion a apporter t de s
ateliers et s « brut, de l’associat énagemen tion des poste
zinc. n). Les Ateli
ers
zaines de
mètres carré la direc tion façons matière d’am anisation des
s d’accorcha
ge et d’insertio rer à », se souv ient
Cy- meil leures d’org validé.
7 Les opération du viaduc
vont adhé
sans isolation réfléchi aux ses nouveaux locau x et temps
nécessitent
de
ention en
2013 lier. Au- un prem ier
de décrochage s très répétitifs. chef d’ate d’aménag er
est un flux. Il a dans -forme tech no- de bois
nombreux geste
cette conv
ciation. ril Chrétien,
ociat ion, dont le x. L’associat ion sert sollic ité la
plate du Poussièreses
après négo l’ass locau
transformation
jourd’hui,
er est le recy
clage
chantier d’ins
ertion, elle
r à logiq ue de et étincell une réflexion sur
cœu r de méti bois, occupe un pour un retou - nique pro-
de tremplin bois du lycée
tech Para llèlement, bois
pas être de palettes
de m2 , en situa Charles-de-Ga
ulle en ossature
s ne doivent LE CHIFFRE rne de 1 500 personnes fessionnel le bâtiment nt au
Si les pièce ées à bâtiment mode pris en compte l’emploi de réalise la chir ée, nota mme Une
sont stock t, afin de réflé a été men
22st0le nombre
peintes, elles aire. Elle de Chau mon .
t et les Grâce conç u en ayan t tion préc
montage et
la répa -
d’opt imiser
les flux. l’insonorisation
des bâtiments. (ges- il des niveau de prév i-
– 5,10 e
taire
zonta le par
pensable de
zone. « Il était
mettre en place
dès
➜ sur le trav
ail
DOSSIER
0 0 0 0 0 e x emplaires,
s de 1
Diffusé à prè
outent
s
trainte s’aj
dresse à tou
cette con de bruit.
au froid. À et même
on travaille du travail
➜
N MEATS, ganisation rise
’a
te entrep
s
CHEZ DAW tures, d’or ments, cet
té
es de pos haité
ri
bovine a sou
u
fonctionne
c
des problèm
é s
dys de
o
spécialisée rapidement
rd n ti
s
ais trop ta e
tion
v
solu
trouver des
Il n’est jamfaire de la p ré
pour bien les acteurs ecins
C H S C T , s alariés, méd e, chargés
de pris
hefs d’entre
ndi-
s de pesée-co
N’
de sur les poste de voir
oubliez pas était en train
tionnement Stépha-
c ns
la région. »
,
une
a il organisatio
prendre le jour dans ôleuse de
av
dans les gants go, la contr
tr
l’affichage polaire, des nie Le Runi
u
re qui
d
le biais de Marion chau s- la Cars at Cent
on de ux », indique et des sécurité de
,
à l’acceptati de
prise, propose
té
locaux socia du maga- lémen-
ri
de caisses, et à settes supp suit cette entre
u
ergonomiques macienne
c
L’en-
cette action.
é
Rouil, phar il ues
s
chaises plus dans le trava avec ces quelq l’inclure dans
on
s sans étude
des douchette sin, impliquée borateurs. Pour taires. » C’est retenue et une
de préventi
teur
l’utilisation se plaignaien
t
des colla Macé, le direc treprise est Cécile
mots qu’A lain menée par
s...
coup d’éco ute u est e, pré-
fil. « Beau indique Fayolle, l’enje une de l’entrepris ergonomique,
rre pour INRS
et syndicale
du matériel Jean-Pierre tenir industriel urs du site de la Cars
première de « main s visite Pasquet, pesée-
Yannick
Meunier, désormais qui permette vient les futur Montbazon, en le poste de
centr ale, qui ute s de réalisée sur lu-
caiss e situation d’éco Dawn Meat ces nt. Ses conc
s
ions
hôtesse en elà des solut e ». Dans les espa
e
nnel conditionneme ement présen-
ll
rtition du perso Indre-et-Loire. uction et expé-
e
© Patrick Delapie
d’aller au-d
n
gère la répa tables œuvr rapid
n
La tenue de mises en prod sions sont lle et
io
de réception, tion industrie
s
techniques ède
profes
nous
sur les îlots. et les remontées érature n’exc tées à la direc CHSCT.
les hôtesses « Toutes ces itions dition, la temp travail au froid bres du
rondes entre leur a iorer les cond Un mem
commerciaux aident à amél aissance pas les 5 °C.
ter aux risqu
es aux
unica-
managers s’exprimer. il et la conn s, l’un
de trava qui vient s’ajou ions, au bruit, anisation s de comm
ns
sion
donné l’occa de
ilité aux poste utent Bruit et orgpris une grande les problème n’y avait
les conditio
de la pénib 2013 », liés aux man ale. contre le le froid, il
dossiers de la charge ment « On s’est recon- Pour lutter tion. « Pour , sou-
des grands ou même à est le la figure, bruit, un nouv a
eau ose à faire
Au-delà e… teur. Montbazon claque dans directeur yeur pas grand-ch uet. Il faut faire
de la techniqu indique le direc il doit présenter Le site de ce du rd’hui le tapis convo toute
ligne Cécile
Pasq
re
nts@inrs.fr
nt en Fran et
ît
prévention,
nous naît aujou et les pauses
a
ent, seul représenta Dawn Meats, savait que été acqu is
n
Prochainem r t sur
Certes, on
n
« Avec CAP qu’il y avait des ibilité de mene du avec, en jouan
o
industriel. l’orga nisat ion
c
dais
CHSCT la poss groupe irlan parfait, mais
Pour
rs. , en upe et »
avon s cons taté sans au
étude pilote la déco
tout n’éta it pas trava il a été revue l’organisation. bruit a été étu-
e
souffrance, une nouvelle spécialisé
dans e. conclusions r les gestes le
m
des
salariés en viande bovin os et les pour limite En revanche,
e
S. établi avec l’université Poi- santé au
n
de phot l. » ale.
qu’un lien soit partenariat ce les ment service de
n
appe e
le négo menta- et la charg
o
pour autant des sports
de étaient sans dié par le 85 dB(A), la
b
les mala- avec l’aug de l’étude
ent : a
lème
ents et scien ces et dans En 2009, tifs, la un prob
travail. Avec
80 à
avec les accid gne aller plus
loin des effec ifie
L’étude ident des postes ainsi catas-
nelles », souli tion régulière uante salariés pas jugée
d’abonnem
dies profession Une prise en tiers, pour aintes n situation n’est matériel moins
nce des contr cinq de conceptio ment du
et. la connaissa d’hô- barre des voit le fort encombre atelier,
Du
Franck Berth se pla- à l’activité et un CHSCT trophique. e des
t la a permis de physiques liées analyse est franc hie
concours
qu’un
au fait que
cet acquis comm
compte qui ter des e avec une ite, c’est un secteur, lié e et bruyant est laires,
n t, afin d’évi tesse de caiss geste. Un travail jour. « Ensu que le désossag les scies circu une
cer en amon dont on ces qui a fait charnière entre de commandes, lames pour et
tions anxiogènes fine de chaque ront une de circonstan hés sur on tapis convoyeurs
situa ent avoir une fices pour sommes penc la préparati Cela fait des
euse. Para
llèlement,
es,
qu’elles peuv dont les béné à l’ensemble nous nous
naît Céline
Barrat, de tensions. thermoform
dard
sait
sur la surve
nue des
nouvelle fois
servi r
les TMS, recon est source de TMS,
incidence iés ont où l’on est
conscient qualité et
forma- un risque
s 2011, les salar du groupe, des responsable d’êtr e apparaître , le bruit et
TMS. « En points de trouver CHSCT vena
it le froid
n…) plus de 200 la nécessité trice SST : le accentué par
nter de acce ptées branche
fait remo
Cette anné
e, nes et action de
d’amélioration. une soixantaine. solutions péren créé et une iorer
estion EURS ien. Pour amél
par tous. n LES DÉSOSSrs, armés canal carp
s G. B.
nous en avon fur et à mesure, itions de trav
ail,
mes au sseu leurs cond »
Ils assistent, réalisations
par Trois déso par ont été «
morcelés
t de et protégés les postes
au suivi des de couteaux virevolten
t
aillent plus
les
s de maille, et ils ne trav
des cotte s bovines res… mais
s carcasse s entiè
rant autourde . carcasse la partie
ges intég incroyable tous les jours
r des char dextérité changent
R ment. Cahie avec une e ailleurs,
DOCUMENTE n des meubles d’encaisse e au travail. o à l’ensembl
qu’ils trav
aillent. Par
rre pour INRS
le temp
eptio et d’efficienc sée Ils donnent uction. être amen
és
D 6080. Conc de sécurité ion à pous ne de prod ils peuvent
manutent de la chaî es
de confort, moyens de iques, d’autres post
es critères es dus aux très phys à occuper
entio n des risqu char ges Des métiers itants uction.
R367. Prév elle des rement sollic dans la prod
ion manuelle. tention manu
© Patrick Delapie
www.travail-et-securite.fr
travail & sécurité – n° 755 – novembre 2014
ACTUALITÉS
« Carto Amiante »
08
Une évaluation a priori
NORD-
PICARDIE
09 NORMANDIE
ILE-DE- ALSACE
du risque amiante
FRANCE MOSELLE
NORD-EST
BRETAGNE
PAYS
DE LA LOIRE CENTRE
BOURGOGNE
FRANCHE-COMTÉ
E
CENTRE-OUEST
AQUITAINE
nisme profession-
LANGUEDOC
MIDI-PYRÉNÉES ROUSSILLON SUD-EST
nel de prévention
du bâtiment et des
travaux publics
(OPPBTP), la Direction géné-
Les régions rale du travail (DGT) et l’INRS
ont signé une convention de
n Bourgogne-Franche-Comté partenariat pour la réalisation
Sept CFA de la région ont organisé du projet « Carto Amiante ».
avec la Carsat Bourgogne- Objectif : aider les entreprises
Franche-Comté, la Sécurité dans leur évaluation a priori
l’ImagE du moIS
Construit par le groupe Giboire, l’immeuble résidentiel Cap Mail de l’architecte
jean nouvel est en fin de réalisation près du centre-ville de Rennes. Pour
faciliter leur travail, les entreprises de menuiserie, de charpente métallique
et de carrelage ont créé un groupement interentreprise pour installer
récemment un ascenseur de chantier. Ce dernier, non prévu au départ,
améliore les conditions de manutentions lors des approvisionnements.
Ce type d’opération avait également été réalisé sur l’autre façade du
bâtiment, dès la fin du gros œuvre.
© Gaël Kerbaol/INRS
U
survenus en 2013 à travers du canal carpien n’est pas le
une campagne destinée ne étude épidémio- plus représenté. Il arrive der-
aux employeurs, aux salariés et logique conduite rière les problèmes de rachis
au grand public. L’inspection par l’Institut de lombaire et ceux de l’épaule
du travail soutiendra la campagne veille sanitaire notamment. Autre spécificité :
en centrant son action (InVS), en parte- le gradient de stress serait
sur la prévention des accidents nariat avec l’Inspection médi- décroissant des cadres et pro-
chez les jeunes travailleurs. cale du travail vient d’être fessions intellectuelles vers les
publiée. Elle apporte un nou- ouvriers, ce qui va à l’encontre
n Belgique
veau regard sur les maladies d’autres études.
À partir de 2016, les producteurs
à caractère professionnel en Enfin, ces travaux contri-
de substances et mélanges
France. Alors que la plupart buent à estimer l’ampleur de
contenant des nanomatériaux
des statistiques disponibles la sous-reconnaissance des
devront faire enregistrer
sont issues des réparations pathologies. Dans dix régions
leurs produits avant leur mise
des maladies professionnelles couvertes par le programme
sur le marché, auprès
(MP), les travaux de l’étude en 2009, entre 59 % (canal
du ministère chargé de la Santé.
portent sur les maladies à carpien) et 73 % (coude) des
Le but de l’instauration
caractère professionnel (MCP), TMS n’étaient pas reconnus
de ce registre est d’assurer
c’est-à-dire les maladies sus- comme MP alors qu’ils pou-
la traçabilité des nanomatériaux.
ceptibles d’être d’origine pro- vaient l’être. Des analyses sur
n Italie fessionnelle qui n’entrent pas d’éventuels biais et notam-
En 2013, 694 648 déclarations dans le cadre des tableaux ment un « effet médecin » sont
d’accidents ont été enregistrées, de maladies professionnelles en cours pour mieux appré-
soit une baisse de 7 % par indemnisées. hender ces résultats. n
rapport à l’année précédente. Concrètement, des fiches de C. D.
Si l’on compare avec les
statistiques de 2009, la baisse
atteint 21 %. En revanche,
« Dans le secteur des transports,
le nombre de déclarations neuf accidents du travail sur dix
de maladies professionnelles
a augmenté de 12 % en un an, ont lieu à l’arrêt. »
Thierry Fassenot, ingénieur-conseil à la CnamTS, lors des 4e Assises
passant de 46 283 en 2012
du transport et de la logistique.
à 51 839 en 2013.
© Gaël Kerbaol/INRS
département risques
professionnels et
directeur de la santé-
sécurité au travail
de la Caisse centrale
de la MSA (CCMSA).
culture, le maraîchage, l’arboriculture et dans les quentes, évolutives et dont l’expression clinique
entreprises de travaux agricoles et forestiers, qui tant animale qu’humaine rend difficile la surveil-
sont toutes des activités à forte sinistralité. Les lance. Si l’on s’intéresse aux équipements de tra-
employeurs et les salariés des très petites entre- vail, ils sont en cause dans 17 % des accidents du
prises sont peu disponibles, difficiles à atteindre travail des salariés. Toutes les activités agricoles
et donc souvent moins informés. sont concernées.
Le risque machinisme est à l’origine de 46 % des
Notamment sur la problématique des pro- accidents du travail mortels pour les non-sala-
duits phytosanitaires ou même les TMS… riés et 26 % pour les salariés, les évolutions des
M. C. Tout à fait. On sait par exemple que plus des machines ayant parfois favorisé l’émergence de
deux tiers des travailleurs de la production agri- nouveaux risques. Enfin, en matière de risque
cole sont exposés aux produits phytosanitaires. La psychosocial, un fait marquant est l’importance
MSA est fortement mobilisée sur ce risque et a mis du suicide chez les exploitants agricoles, soumis à
en place un dispositif de vigilance, Phyt’attitude, de fortes contraintes organisationnelles, relation-
permettant d’analyser les effets liés à l’utilisation nelles et sociales.
professionnelle de ces produits. M. G. Sur ces différents sujets, nous avons lancé
Sur un autre plan, les troubles musculosquelet- plusieurs observatoires. Ces outils sentinelles
tiques représentent 96 % des maladies profes- permettent de suivre finement les cas d’AT-MP,
sionnelles déclarées et 94 % des coûts. Une pro- mais également de faire remonter des risques
portion plus importante qu’au régime général. émergents et de nouvelles pratiques. Les données
On les retrouve principalement dans le secteur recueillies doivent permettre d’élaborer des stra-
viticole, le maraîchage, la découpe de la viande tégies de prévention à déployer sur le terrain.
et le conditionnement agroalimentaire. Chez les
exploitants, ce sont les activités de traite qui sont Que peut-on dire de la cohorte Agrican, qui
les plus concernées et les femmes sont les plus est sans doute la plus grande étude au ni-
touchées. Le risque animal est également un veau mondial concernant la santé en milieu
risque homogène très marqué : il génère de 10 à agricole, menée depuis 2007 ?
12 % des accidents du travail. Les trois quarts des Propos recueillis
M. G. La population agricole active et retraitée
actifs agricoles travaillent au contact d’animaux et représente de 10 à 15 % de la population française.
➜
par Grégory Brasseur
sont exposés au risque de zoonoses, maladies fré- et Cédric Duval Elle est exposée, nous l’avons vu, à de nombreux
15
Les entrepôts
logistiques
© Fabrice Dimier pour l’INRS
n DOSSIER réalisé
par Antoine Bondéelle, 16 S’accorder pour agir 24 La conception se nourrit de l'expérience
avec Leslie Courbon,
Cédric Duval,
Céline Ravallec
19 Casser durablement la dérive 26 Les préparateurs se repassent le film
et Delphine Vaudoux.
22 Des risques passés en revue 28 La polyvalence, un remède à la fatigue
D
iminution des stocks plois mais également de risques. de 50 % des accidents du tra-
dans les points de Les effectifs de la logistique sont vail, 75 % des cas d’inaptitude
vente, sous-traitance évalués à au moins 160 000 sala- médicale et 100 % des mala-
d’entreposage, déve- riés en 2013 et ont connu en dix dies professionnelles reconnues
loppement de nou- ans une progression de plus de (troubles musculosquelettiques)
velles prestations, intégration 50 %. Le secteur présente une (lire l’encadré « Faits et chiffres »
des technologies modernes de fréquence des accidents du tra- ci-dessous).
transfert des données, centra- vail plus de deux fois supérieure
lisation des stocks pour le com- à la moyenne nationale 1. À ce Travaux communs
merce en ligne… Le secteur de titre, les partenaires sociaux de Relativement jeune, ce secteur
la logistique reflète les muta- la Caisse nationale d’assurance se concentre autour d’acteurs
tions que vit notre société. Si l’on majeurs et tend à se profession-
ajoute à cela sa capacité à créer naliser. La prévention des risques
et à offrir de nombreux emplois à professionnels occupe désormais
des personnes peu qualifiées ou une place prépondérante dans
en réinsertion professionnelle, la stratégie des entreprises, et
on comprend qu’il fasse l’objet de les collaborations se multiplient
tant d’attentions… avec les services prévention des
Accompagnant ces évolutions, Caisses régionales de santé au
les logisticiens s’adaptent en per- travail. Quatre fédérations pro-
manence à la demande de leurs fessionnelles (FCD, Fedimag,
clients, qu’il s’agisse de l’ampli- FNTR et TLF) se sont jointes à la
© Gaël Kerbaol/INRS
Faits et chiffres
n Accidents du travail avec arrêt (2012, hors intérim) (source : CnamTS)
– Taux de fréquence = 24 (moyenne nationale, toutes activités) ;
38 (hyper et supermarchés) ; 38 (transport routier) ; 44 (BTP) ;
53 (entrepôts, température ambiante) ; 68 (entrepôts frigorifiques).
– Taux de gravité = 1,4 (moyenne nationale, toutes activités) ;
2,2 (hyper et supermarchés) ; 2,7 (BTP) ; 2,9 (transport routier) ;
3,0 (entrepôts, température ambiante) ; 3,8 (entrepôts frigorifiques).
n Maladies professionnelles (2012, hors intérim) (source : CnamTS)
– Progression 2006-2012 sur les indices de fréquence MP liées aux TMS :
voir le graphique ci-contre.
D
e la clé USB à l’élec-
troménager lourd
(télévisions, machines
à laver…), nos colis
sont de toutes tailles
et proviennent de tous hori-
zons », explique Jean-Marc
Prince, directeur du site Via-
post à Saint-Quentin-Fallavier,
en Isère, depuis avril 2014.
Viapost, qui fait partie du pôle
logistique du groupe La Poste, a
connu des mutations et intégra-
tions rapides, depuis quelques
années. « Le rachat de struc-
tures importantes (Orium, Morin
Logistic) en 2012 a permis la
Interview
Florence Le Balc'h, responsable QHSE Viapost France
« L’atelier portant sur l’accueil et l’animation de formation aux bonnes pratiques, issues
de la sécurité a été relayé en interne du document unique, avec les mesures
© Fabrice Dimier pour l’INRS
par la direction, les RH, l’encadrement de prévention adaptées aux risques (surtout
et moi-même. Depuis 2012, les chefs d’équipe les TMS) sont venues compléter le dispositif.
animent des "accueils sécurité" dans Dès l’embauche, chaque salarié suit une
des espaces dédiés, à l’aide de panneaux formation, remplit un questionnaire à choix
d’affichage et du matériel pour s’exercer : multiples (QCM) sécurité inséré dans le dossier
cartons, transpalettes, etc., plus les outils d’intégration, et reçoit un livret d’accueil
habituels (cutters…). En 2013, des fiches où figurent les bonnes pratiques. »
À
Saint- Quentin-Fal- son camion et le cariste doit les le rack est approvisionné d’un
lavier, petite ville accrocher sur la porte du quai de côté. De l’autre, des opératrices
située en Isère à l’Est déchargement. A priori, impos- remplissent des cartons avec le
de Lyon, les entrepôts sible pour lui de repartir sans nombre de références indiquées
de logistique se suc- que cette porte soit fermée, et sur un écran. Chaque contenu
cèdent. « Quand cette zone s’est donc sans que le cariste soit de carton est différent. Un poste
créée, on estimait qu’elle était averti. « Mais nous avons déjà sollicitant, notamment pour les
au centre de l’Europe du Sud », eu le cas d’un conducteur qui membres supérieurs. Le système
explique Éric Faitout, respon- avait accroché un autre jeu de actuel est piloté par un logiciel
sable du centre des Messageries clés… », précise Paul Massot, qui, en fonction du volume du
lyonnaises de presse (MLP). L’Eu- adjoint au chef d’équipe récep- magazine, le positionne dans
rope d’alors comprenait douze tion. Un deuxième système a été une des cases du rack.
États… et les choses ont bien ajouté : une ventouse associée à « Chaque matin, nous faisons
changé depuis. Il n’empêche, la béquille mise sous le camion. tourner la machine pendant un
cette zone logistique reste l’une Si le conducteur part sans que quart d’heure, avec les opéra-
des plus importantes de France la béquille soit enlevée par le trices à leur poste, poursuit Éric
et c’est là qu’est installée une cariste, la ventouse tombe et une Faitout. Puis on leur demande s’il
plate-forme des MLP, ainsi que alarme retentit dans l’entrepôt. faut effectuer des changements
son siège social. Éric Faitout est « Elle a été fabriquée en interne pour leur faciliter la tâche. » « Les
modeste : « Avec 20 000 m2, nous par le service maintenance, salariés donnent leur avis, c’est
sommes petits, comparés à nos explique Éric Faitout. Nous en une bonne chose, souligne Gilles
voisins. » Mais les manutentions avons discuté lors d’une réunion Sospedra, contrôleur de sécurité
y sont nombreuses. Et pour limi- mensuelle du Pil’es… Elle est à la Carsat Rhône-Alpes. De plus,
ter les risques professionnels, les susceptible d’intéresser un autre chacun peut s’organiser comme
salariés sont associés aux choix membre de l’association. » il le souhaite. » Par ailleurs,
en matière d’organisation et de « dans le secteur des paquets
matériels. Tenir compte complets, il y a quelques années,
Chaque jour, trois cents palettes des besoins nous avions installé une boucle
arrivent sur le site. « Sur une Une fois les camions déchar- de tri – une nouvelle machine
autre plate-forme, nous avons eu gés, s’il s’agit de « papier frais », qui réduisait les manutentions
un accident avec un chariot sur c’est-à-dire de magazines des- – mais nous l’avons démontée
un quai de déchargement… Ça tinés à repartir dans l’un des car les salariés préféraient le tri
nous a fait réfléchir et nous avons 110 dépôts répartis sur toute la manuel », explique le respon-
mis en place deux systèmes pour France, ils sont redispatchés soit sable du centre.
limiter les accidents », explique à l’exemplaire, soit en paquet À l’autre bout de la plate-forme,
Éric Faitout. Tout d’abord, tout complet, ou en palette complète. sont gérés les invendus qui
conducteur donne les clefs de Au poste dispatching à l’unité, doivent être triés pour être retour-
sentiment de concurrence qui n’avait pas lieu d’être. Il a fallu deux ans pour que cela
se débloque. « Heureusement que la Carsat a été là pour expliquer les tenants et
aboutissants et lever les freins qui pouvaient exister », poursuit-il. Aujourd’hui,
le responsable du centre de MLP est convaincu de l’intérêt des réunions mensuelles,
des visites de sites… pour faire avancer la prévention dans le secteur de la logistique.
nés aux éditeurs ou stockés sur boxes reposant sur des palettes… être que bénéfique pour les
site à leur demande. Ils arrivent et au fur et à mesure que les salariés, explique Gilles Sospe-
dans des boxes, de volumineux boxes se vident, les opératrices dra. Pour que cela se passe bien,
cartons qui pèsent en moyenne les découpent pour faciliter leur il faut que l’entreprise ait une
350 kg. Celles-ci sont remplies – travail », précise le responsable vision des ressources humaines
et plus ou moins bien rangées – de du centre. « Je n’aimais pas tra- à moyen terme… et ça n’est pas
magazines souvent accompagnés vailler avec une table élévatrice, donné à tout le monde. » Chaque
de goodies, DVD ou autre gadgets. confirme l’une d’elle. Là, j’ai mon jour, aux alentours de 11 h
15,
Il s’agit pour les opératrices de propre espace de travail et ça Éric Faitout connaît le volume
les trier. « C’est un travail manuel me va. Je fais partie de celles qui des revues qu’il devra traiter le
mais également de mémorisation. découpent l’avant du carton, car lendemain. Grâce aux compé-
Car l’emplacement de chaque sinon, c’est très difficile d’accéder tences de chacun et au suivi de
au fond et ça fait mal au dos et la polyvalence individuelle, les
aux bras. » Pas de cadence impo- chefs d’équipe pourront affecter
sée non plus. Néanmoins, le res- les personnes à un poste.
ponsable du site estime qu’une La plate-forme actuelle date de
opératrice doit vider environ une vingt ans. Les allées de circula-
boxe et demie par heure. tion des piétons sont bien identi-
fiées, de même que les zones de
L'éclairage en question travail. L’éclairage semble être
La plate-forme compte 90 per- une préoccupation. Les dômes
manents, auxquels il faut ajouter d’origine devenaient cassants. Il
entre 15 et 20 intérimaires. « On a donc été décidé de les rempla-
a très peu de prévisions de notre cer par des dômes laissant entrer
activité, reconnaît Éric Faitout. Si la lumière naturelle et bloquant
les envois de papier frais doivent les UV. Des mesures ont été effec-
répondre à des délais impératifs, tuées avec les nouveaux dômes,
la gestion des invendus est plus mettant en évidence, selon les
souple. On a donc mis en place zones, un apport de lumière de
une polyvalence des agents, 100 à 1000 lux. « Une réflexion
pour faire face aux variations globale est en cours sur l’éclai-
© Gaël Kerbaol/INRS
d’activités et pour limiter les rage, qui n'est toujours pas satis-
risques d’apparition de TMS. » faisant : il va falloir éteindre des
Ainsi, une fois par an, chacun néons, mais probablement aussi
doit participer à une « semaine tout revoir », souligne le contrô-
découverte » d’un autre métier. leur de sécurité. « Les choses
À l’issue de cette semaine, un avancent bien, en matière de
revue est identifié selon un code Devant chaque échange s’instaure et la per- sécurité, reconnaît Véronique
qu’il faut retenir… et les codes opératrice, de petits sonne indique si ce poste peut Robert, opératrice et membre du
écrans indiquent le
changent avec chaque boxe », l’intéresser dans le cadre de la CHSCT. Quand on a des préoccu-
nombre de références
remarque le contrôleur de sécu- à mettre dans les polyvalence. Les compétences pations, on les fait remonter, elles
rité. Ici, pas de table élévatrice : cartons. Ce poste est de chacun sont réévaluées sont toujours entendues et géné-
les boxes sont posées sur des « testé » chaque jour chaque année en fonction du ralement vite prises en compte.
palettes, empilées en fonction pour faciliter le travail temps passé sur chaque poste. Par ailleurs, des groupes 5S ont
des salariées.
des souhaits de chacun. « Cela Lorsque de nouvelles compé- été instaurés, auxquels certains
peut paraître surprenant : nous tences sont identifiées, un agent membres du CHSCT participent.
avions installé des tables éléva- de production peut progresser Des propositions sont très régu-
trices, mais les opératrices les ont de niveau 1 à niveau 2. « Cette lièrement faites et aucune ne
refusées. Les postes de travail ont semaine découverte a un coût reste sans réponse… » n
été reconfigurés, en U, avec des pour l’entreprise, mais ne peut D. V.
La conception se nourrit
de l'expérience
La plate-forme logistique d’Auchan, basée à Émerainville, mène depuis
plusieurs années une politique de fond pour améliorer les conditions de travail.
Des efforts qui portent leurs fruits et qui vont être exploités à l’occasion
de la conception d’un nouvel entrepôt.
1
mier du groupe de grande distri- lités d’implantation », explique
98 jours consécutifs. C’est Les chariots de bution à s’être doté d’un dépileur Jérôme Mellerin. Actuellement,
préparation à levée
la plus longue période de doubles palettes. Les prépara- 35 % des palettes sont filmées
complémentaire ont
sans accident du tra- été développés à la teurs de commandes les retirent par les robots. L’objectif est d’at-
vail établie en 2012 sur demande du groupe. avec les fourches de leurs cha- teindre 90 %. En zone de tran-
l’entrepôt Auchan appro- Ils apportent des riots, sans effort manuel. sit, où les produits sont réexpé-
visionnements et logistique bénéfices indéniables Autre aide à la manutention : diés très rapidement après leur
en termes de postures
d’Émerainville, en Seine-et- de travail. l’acquisition de dix chariots de arrivée, le filmage de toutes les
Marne depuis la mise en place de préparation à levée complémen- palettes se fait sur un temps très
la politique sécurité du groupe en taire. Ces chariots qui emportent court. « Ces équipements ont un
2010. Cette plate-forme alimente deux palettes ont des fourches prix – 20 000 euros le dépaletti-
une cinquantaine de points de permettant d’élever une seule seur, 34 000 euros le couple de
vente Auchan d'Île-de-France en des deux palettes lors de la robots de filmage – mais c’est un
produits de grande consomma- préparation de commande. Ce parti pris de l’entreprise depuis
tion : liquides, hygiène, parfume- système a été développé par longtemps d’investir dans la
rie et entretien. Une centaine de le fabricant à la demande du sécurité », commente Samuel
personnes travaillent à l’exploi- groupe. Un gain indéniable en Charrier, responsable logistique
tation, dont 20 % d’intérimaires. termes de postures de travail, Ile-de-France.
Chaque équipe commence sa l’ouverture est prévue pour 2015. mage ou des dépalettiseurs sur
journée par un brief. L’occasion Cette nouvelle plate-forme occu- le site. Le retour d’expériences
d’y aborder quotidiennement pera une surface de 52 000 m2 de la construction d’une autre
la sécurité. Des échauffements dont 18 000 m2 exploités en plate-forme de l’enseigne ouverte
ont été instaurés aux prises de propre par les équipes Auchan, l’année dernière, également
poste pour les équipes. Ils sont qui quitteront l'entrepôt d’Éme- dédiée aux produits de grande
obligatoires depuis février, à la rainville, le reste par un presta- consommation, à Trappes, dans
suite d’une série de trois acci- taire de services. « La construction les Yvelines – la première plate-
dents survenus en début de d'un nouveau bâtiment permet forme HQE du groupe – va à cet
poste en décembre. « C’est un de faire des sauts en matière de égard être largement exploité.
bon complément, mais ça ne consommation énergétique ainsi L’ensemble du parc de chariots
vient pas en tête des actions de
prévention que l’on conseille »,
témoigne Serge Lassus, contrô-
leur de sécurité à la Cramif. « Les
accidents du travail surviennent
souvent en série, observe Jérôme
Mellerin. On peut n’avoir aucun
accident sur une longue durée,
et, sans raison particulière, plu-
sieurs accidents se produisent
sur un laps de temps très court.
L’historique montre qu’il n’y a pas
d’explication particulière, ce n’est
par exemple pas lié à un surplus
temporaire d’activité. »
Bilan de toute cette politique du
groupe : le taux de fréquence
national sur les plates-formes
logistiques d’Auchan est de 43,
© Gaël Kerbaol/INRS
contre un taux national dans
le secteur d’activité de 80. Et le
site d’Émerainville est à 48. « Ces
résultats sont le fruit de plusieurs
années de travail, d’investisse-
ments en matériel dans les entre-
pôts, de rappel des pratiques, que sur les conditions de travail, Le taux de fréquence va être renouvelé à l’occasion de
explique Samuel Charrier. Mais décrit encore Samuel Charrier. Et national sur les ce déménagement. 100 % des
plates-formes
toutes les actions de prévention également dans l’organisation chariots de préparation seront à
logistiques d’Auchan
doivent être réalimentées régu- de l’activité : la tendance actuelle est de 43, contre un levée complémentaire. Une for-
lièrement car un essoufflement est de remplir au maximum les indice national dans mation des caristes aux nouveaux
s’installe inévitablement à la camions pour qu’ils roulent moins le secteur d’activité chariots élévateurs se fera sur la
longue. » au cours de leurs tournées avec de 80. Le site plate-forme de Trappes, pour les
d’Émerainville
comme objectif de réduire l’em- est à 48. familiariser avec les nouveaux
La conception preinte carbone de l’entreprise. » espaces. Ce projet va également
des locaux en question Ce projet a été l’occasion de intégrer un accompagnement des
La capitalisation de toutes ces réaliser une étude préalable collaborateurs les plus anciens,
actions va être prise en compte approfondie sur la conception pour les aider à se projeter dans
dans le futur entrepôt de Ser- des locaux, afin d’optimiser leur nouvel espace de travail. n
ris, une commune voisine, dont l’implantation des robots de fil- C. R.
11,8 km , c’est la
distance moyenne parcourue à pied
17 % du temps
est consacré, en zone
600 palettes expédiées
par jour depuis la plate-forme
par un préparateur de commandes d’éclatement (ou de transit), d’Émerainville, soit 20 camions
« transit » sur une journée à déplacer des palettes. en chargement pour livrer 50 points
de travail, dont la moitié avec de vente en Île-de-France. Elle reçoit
des charges. Il traite en moyenne quotidiennement une cinquantaine
1 000 colis par jour. de camions, représentant 20 000 colis
pour la préparation de commandes
et 5 000 pour le transit.
Les préparateurs
se repassent le film
L
e mardi, c’est le jour tiront en magasin, à partir des rôle d’Arsène Myuemba, agent
du beurre, des yaourts produits réceptionnés sur palette polyvalent depuis dix ans pour
et du fromage, appelés par l’entrepôt. Avec les chariots le groupe. Depuis un an et demi,
« ultrafrais » à l’entre- à fourche élevable, la marchan- il dispose d’un transpalette fil-
pôt logistique d’Atac à dise est toujours à hauteur. « À meur. Pendant que la machine
Chilly-Mazarin. Cet entrepôt, l’origine, nous avons mis en opère, Arsène Myuemba prépare
qui emploie 130 personnes, livre place ce chariot pour une per-
Repères une autre palette, repositionnant
98 magasins six jours sur sept sonne qui avait des problèmes n L’entrepôt, correctement les produits afin de
en produits frais. Les différentes de dos. Un bureau d’études nous d’une surface les stabiliser. « Avec la filmeuse,
familles de produits (produits a créé un modèle en fonction des de 7 700 m2 emploie j’ai beaucoup moins mal au dos,
laitiers, viande, charcuterie, besoins que nous avions défi- 130 personnes qui se affirme-t-il. De plus, c’est un peu
plats préparés…) sont réparties nis avec le CHSCT. Maintenant, relaient 24 h/24 du plus rapide. » Il a 400 palettes
selon les jours de la semaine, nous retrouvons ce chariot dans dimanche 21 h par jour à filmer. Lorsqu’il le fai-
sauf les fruits et les légumes qui notre entrepôt, mais aussi dans au samedi 18 h. sait manuellement, il devait tirer
sont livrés quotidiennement pour les autres entrepôts du groupe », Elles sont réparties sur le film, tourner vers l’arrière,
garantir la fraîcheur en magasin. poursuit le directeur. Car les en trois équipes : ne voyant pas s’il y avait des
Depuis sept ans que l’entrepôt échanges sont fréquents entre la réception, obstacles, et se pencher pour
existe sur ce site, l’amélioration les dirigeants d’entrepôts, au la préparation atteindre le bas de la palette.
de la prévention des risques est sujet des accidents, des problé- et l’expédition. Dans le secteur fruits et légumes,
une préoccupation constante. matiques qu’ils rencontrent et L'entrepôt livre les opérateurs remplissent des
« Notre métier consiste à mani- des solutions qu’ils trouvent. Et 98 magasins palettes en prélevant les produits
puler des colis, explique Éric que, parfois, ils généralisent. appartenant sur des palettes placées dans des
Gautier, le directeur du site. Une autre avancée est la mise en à trois enseignes allées (picking) selon un che-
Notre principal risque est donc place de filmeuses automatiques. (SimplyMarket, minement identique pour tous,
celui des troubles musculos- Dans la partie de l’entrepôt où À deux pas dans un sens défini et balisé par
quelettiques. Pour le limiter, sont préparés les colis d’ultra- et Chrono Drive). des sens interdits. Une fois leur
l’une des premières choses que frais, la température est de 3 60 000 colis sont palette terminée, ils se rendent
nous avons faites, c’est de nous ou 4 °C. Le matin, une première réalisés chaque jour. à l’endroit où sont positionnées
équiper de chariots à fourche équipe a préparé les palettes trois filmeuses fixes. « Dans un
élevable pour les préparateurs pour chaque magasin. Elles premier temps, les préparateurs
de commandes. » Le rôle de ces sont alignées dans l’entrepôt de commandes avaient l’impres-
derniers est de préparer les colis, et attendent d’être filmées pour sion de perdre du temps avec la
c’est-à-dire les palettes qui par- ensuite être expédiées. C’est le filmeuse automatique. Mais ils se
Le picking et la répartition
Il existe deux méthodes de travail dans un entrepôt de logistique : le picking
© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS
Interview
© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS
« Avant, la zone tampon, où les préparateurs concentration d’activité dans cette zone.
de commandes mettent en attente les Nous avons réfléchi à une réorganisation
palettes pour qu’elles soient récupérées et à un sens unique de circulation afin
par les rouleurs, était de l’autre côté de que, à aucun moment, les préparateurs
l’allée où passent les rouleurs. Les filmeuses de commandes et les rouleurs ne puissent
étaient juste à côté, il y avait une forte se rencontrer. »
dossier
28
29
La polyvalence,
un remède à la fatigue
À l’issue de réflexions menées avec la Carsat Sud-Est, l’entrepôt d’Office Depot
situé Saint-Martin-de-Crau a initié plusieurs mesures de prévention des troubles
musculosquelettiques. Avec, à la clé, une plus grande polyvalence des salariés.
D
es colis défilent par Est, l’Union des entreprises de marchandises a fait l’objet de
centaines sur des transport et logistique de France transformations. Office Depot
convoyeurs. Des opé- (TLF Méditerranée) et six autres demande notamment à ses
rateurs scannent et entreprises volontaires », pré- fournisseurs d’organiser leurs
remplissent des car- cise Jérôme Ziétek. « À travers palettes par couches de mêmes
tons à un rythme soutenu. En ces échanges, l’objectif était de références pour limiter le nombre
cette période de rentrée scolaire, diffuser des méthodes de tra- de manutentions ultérieures.
Sur proposition
l’entrepôt logistique d’Office des salariés, les vail visant à prévenir les risques « Une pénalité est appliquée
Depot, situé à Saint-Martin- racks situés au professionnels de manière lorsque cela n’est pas respecté »,
de-Crau, dans les Bouches-du- sol ont été relevés pérenne », ajoute Charles Rossi, explique Simon Reverbel, res-
Rhône, tourne à plein régime. pour permettre aux contrôleur de sécurité à la Carsat ponsable de la réception. L’en-
préparateurs de
Mais cette intense activité n’est passer leurs pieds
Sud-Est. treposage des palettes a égale-
pas forcément synonyme de tra- en dessous et ainsi Première étape de la chaîne ment été repensé : celles-ci sont
vail difficile pour ce leader dans moins se courber. logistique, la réception des désormais espacées pour per-
la distribution de fournitures mettre aux opérateurs de circuler
de bureau. « Plusieurs actions autour.
visant à limiter les gestes répé- « Nous assistons à une demande
titifs et les postures de travail croissante de produits liquides
contraignantes ont été mises en à destination des services
œuvre, explique Jérôme Ziétek, généraux d’entreprises, ce qui
responsable hygiène, sécurité et implique des étapes supplémen-
environnement. Elles répondent taires de reconditionnement à
à une volonté de notre direction l’unité », ajoute Simon Reverbel.
d’améliorer les conditions de tra- Auparavant réalisé manuel
vail et de fidéliser nos collabora- lement, leur filmage s’effec-
teurs, tout en réduisant les coûts tue aujourd’hui à l’aide d’une
liés aux arrêts de travail pour thermo formeuse. Un film plas-
cause de mal de dos. » tique y est chauffé avant de se
© Claude Almodovar pour l’INRS
Interview
Simon Reverbel, responsable réception et membre du CHSCT
© Claude Almodovar pour l’INRS
« Pour avoir connu d’autres sites, je réalise j’encourage la polyvalence. Cela motive.
qu’ici de vrais efforts ont été menés pour La plupart des gens apprécient en effet de
améliorer les conditions de travail. Lors des gagner en autonomie, mais il ne faut pas les
réflexions menées avec la Carsat et le forcer ni stigmatiser ceux qui n’ont pas la
médecin du travail, le CHSCT a été sollicité. même vision. Tout est basé sur le volontariat.
Je considère que c’est essentiel, car ces Pour favoriser cette polyvalence, nous misons
changements ne peuvent se faire sans sur des formations que nous adaptons à nos
impliquer les salariés. Pour ma part, activités. »
L’entrepôt en chiffres
D’une surface de 18 000 m2, l’entrepôt logistique d’Office Depot situé à Saint-Martin-
de-Crau assure la distribution de matériels de bureau à destination des entreprises
© Claude Almodovar pour l’INRS
situées dans le Sud de la France. Environ 10 000 références sont présentes sur
place, allant des cahiers aux cartouches de toners en passant par les produits
d’entretien. En 2013, près de 560 000 commandes ont été traitées, soit plus
de 2 750 000 colis expédiés (46 % de fournitures de bureau, 21 % de papeterie,
26 % de consommables informatiques, 7 % de mobilier). Les activités de réception,
préparation et envois de colis s’enchaînent de 6 h 30 à 20 h. La société emploie
en moyenne 90 équivalents temps-plein. Le bâtiment abrite 3 km de convoyeurs
alimentés par 500 moteurs.
une journée avec
30
31
Sur l’autoroute A6, les agents de surveillance de l’autoroute (anciennement
« patrouilleurs ») surveillent, interviennent et informent. Une mission risquée
qui les expose notamment au risque routier et qui nécessite une vigilance
de tous les instants. La réflexion sur les équipements de travail, les formations…
font partie des mesures déployées par l’APRR 1 pour leur protection.
Les « patrouilleurs »
de l’aube… ou de la nuit
© Gaël Kerbaol/INRS
© Gaël Kerbaol/INRS
sont formés à la sécurité très régulièrement, dans
notre centre de formation de Bourg-en-Bresse,
ils doivent rester extrêmement prudents et vigi-
lants, étant toujours très exposés sur ces postes »,
souligne Lydie Foissey. Des objets ordinaires ou
étranges rejoignent parfois la chaussée de l’auto-
14 h 18
en plus automatisés, mais la surveillance par les de sa journée de travail
sont variées.
caméras du PC permet un suivi à la minute de Arrivée du fourgon de Sébastien
tous les véhicules », signale-t-il. Il repart de l’autre au kilomètre 88 : « Ici, on fait demi-tour. Notre site
côté de l’autoroute via une sortie de service, après va des kilomètres 44 à 89. Au-delà, c’est celui de
avoir averti le PC et son collègue de la fin de Courtenay, pris en charge par les équipes du sec-
l’intervention. teur. » Il actionne à la main la barrière de service
qui permet de sortir de l’autoroute : « Certaines de
Aménagement de camions
1
1 Le stockage des plaques (tôles,
aluminium) a fait l’objet d’une réflexion
et de l’achat de baies spécifiques,
permettant de travailler à hauteur
d’homme, en évitant des manutentions
trop contraignantes.
I
ls fleurissent dans les villes, traditionnels — en particulier, ne pouvaient être que limités. »
sur les marchés, au pied à destination des marchés. En Pour un coût élevé qui plus est.
des immeubles de bureaux, 2008, face à une demande crois- « La décision de construire un
devant les établissements sante, et contrainte par l’exiguïté nouveau site s’est imposée, à
scolaires… Avec l’essor de la de ses locaux, l’entreprise décide l’issue de nos échanges, indique
« street food », voici venu le temps de rénover entièrement ses ins- Joël Jaubert, directeur d’Euro-
des « food trucks », ces camions tallations. mag. Travailler ensemble allait
restaurants qui proposent toutes « Les établissements ayant des de soi. La Carsat assiste à nos
sortes de plats à emporter, le sites en semi-montagne, comme CHSCT depuis longtemps et nos
plus souvent des burgers, ver- c’est le cas ici, doivent faire face échanges se sont toujours révé-
sion moderne des baraques à à des questions souvent épi- lés fructueux. »
frites et autres camions pizza neuses lorsqu’ils décident des
qui sillonnent encore les routes rénovations, même partielles, Une Carsat associée
de France. Située à Panissières, remarque Frédéric Monjoffre, à toutes les étapes
dans la Loire, Euromag fabrique contrôleur de sécurité à la Car- L’entreprise, qui compte 85 sala-
et répare des fourgons de ce sat Rhône-Alpes. Même si des riés, planche alors sur un projet
type, ainsi que des véhicules et travaux importants avaient eu ambitieux : la construction d’un
des remorques magasins plus lieu sur les anciens ateliers, ils nouveau site de production, de
11 000 m2, dédié à la conception d’au moins trois hectares. Euro- rapporte Emmanuel Triomphe.
et la fabrication des véhicules mag a travaillé avec la commu- L’ensemble des corps de métiers
magasins, ainsi que des espaces nauté de communes. Emma- – bois, polyesters, couture, tôle-
de réparation et maintenance, nuel Triomphe, responsable rie et métaux – ont été consul-
un showroom et un magasin de recherche et développement tés. » Seules les activités des fri-
pièces détachées. « La période d’Euromag, a participé de près goristes, d’impression et de pose
n’était pas très facile, avec la dis- au projet de déménagement : des logos (« stickage ») ainsi que
parition de l’un de nos associés, « Comment s’y retrouver, tant sur le nettoyage sont sous-traités.
remarque Joël Jaubert. Mais nous le travail et la qualité de service, Tout le reste est conçu, réalisé,
avons su faire face et la Carsat a que sur la prévention des risques monté dans l’usine, à partir de
apporté une aide précieuse lors professionnels ? Il a fallu mettre châssis de marques qui peuvent
de la rédaction des cahiers des à plat les activités, les fonction- être, selon les demandes, modi-
charges et des appels d’offres. » nements, l’organisation du tra- fiés ou rallongés. Il est vrai que,
Les installations originelles vail. » Le projet, qui a duré quatre concernant les conditions de tra-
dataient de 1964, l’entreprise ans, a été décliné auprès de l’en- vail dans les anciens bâtiments,
ayant fêté ses cinquante ans en semble des salariés, tous corps « les critiques étaient fondées :
début d’année. de métiers confondus : « Nous manque d’espace, organisation
Il a fallu trouver un terrain plat, avons visité tous les ateliers, complexe et obsolète… La Carsat
➜
travail & sécurité – n° 755 – novembre 2014
en images
36
37
est intervenue sur les différentes gation et secrétaire du CHSCT, consultation réalisée auprès
phases du projet », se rappelle revient sur les échanges avec la des ateliers a permis de faire
encore Joël Joubert. « Lors de direction : « Le CHSCT a été en remonter les informations,
rencontres avec le CHSCT, on a appui des consultations sur le demandes et besoins : « Nous
fait passer un certain nombre de projet de nouveaux bâtiments. avons été entendus, compris,
messages de prévention », pré- Nous en avons profité pour faire impliqués dans le dispositif.
cise Frédéric Monjoffre. passer des messages d’amélio- Bien sûr, il reste toujours des
Le projet a permis de balayer ration des conditions de travail pistes de perfectionnement.
l’ensemble des activités pou- et de sécurité. » Mais sur les dossiers majeurs,
vant donner lieu à des amélio- nous avons été suivis par la
rations en termes de prévention Améliorations direction, ou bien les réflexions
des risques professionnels. Les importantes pour les allaient dans le même sens »,
postes de production (63 sala- manutentions manuelles explique encore Thibault Fond.
riés actuellement), de répa- « Avec nos élus CHSCT, on tra- La Carsat a participé à la vali-
rations et de bureaux ont fait vaille bien, souligne le direc- dation des cahiers des charges
l’objet de visites et d’études teur : les choses vont dans le et des appels d’offres lancés par
approfondies. Thibault Fond, bon sens et chacun respecte Euromag auprès des fournis-
responsable qualité et homolo- les positions des autres. » Une seurs et corps de métiers.
Concernant les manutentions dévidoirs de tôles aluminium. Les identifie les usages et risques
manuelles, un certain nombre bobines pouvant peser jusqu’à éventuels », reprend le respon-
de postes méritaient des amé- 1 000 kg, nous avons automa- sable recherche et développe-
liorations : des ponts roulants de tisé les manutentions, pour pré- ment. Pour la manutention des
2 tonnes ont été installés dans venir notamment les risques de grandes pièces de bois, des
l’atelier principal. « Au besoin, troubles musculosquelettiques palonniers à ventouses sont
on peut coupler deux ponts pour ou d’accidents graves (chutes, désormais disponibles à l’un des
les manutentions de charges écrasements…). » postes de sciage. « Il n’y a qu’à
très lourdes, intervient Emma- La circulation des charges a été commander les machines, elles
nuel Triomphe, mais dans la également revue au sol : des font tout le travail », se réjouit l’ou-
plupart des cas, un seul pont chariots de manutention, mieux vrier sur place. « Rien à voir avec
suffit. » Les stockages de charges adaptés au port de charges que les charges importantes qu’on
lourdes ont également fait l’objet les précédents, circulent doréna- devait porter auparavant ! », sou-
de modifications importantes : vant dans les allées de l’usine. rit-il en suivant la découpe d’un
« Nous avons équipé les zones « Les équipements mobiles (cha- panneau de 7,5 mètres de long.
de stocks de rangements à hau- riots, ponts…) sont en jaune, le Du côté de l’encollage, de
teur d’homme, remarque Joël reste dans d’autres couleurs – grandes tables basculantes ont
Joubert, en particulier, pour les vert et bleu –, afin que chacun été installées : « Elles permettent
➜
travail & sécurité – n° 755 – novembre 2014
en images
8 L’atelier de préparation et ponçage avant peinture
38 est doté d’une installation complète de ventilation.
39 Les cabines de peinture, quant à elles, ont également
été équipées de dispositifs complets de ventilation
et de contrôle de la température.
8 9
11
l’une dans l’atelier d’encollage, préconisations. » Des dispositifs de mesures physiques de Cler-
l’autre dans une cabine de pré- d’aspiration équipent également mont-Ferrand a aussi effectué
paration pour le ponçage et les les machines à bois, ou sont à des mesures et préconisé des
peintures. La cabine de peinture, l’étude. solutions phoniques, comme la
quant à elle, a été organisée Concernant les travaux de sou- pose de panneaux acoustiques
en soufflage haut et aspiration dage de type TIG, des torches dans les secteurs particulière-
basse, avec contrôles de la tem- aspirantes sont utilisées depuis ment générateurs de bruit.
pérature, sur deux zones : l’une trois ans. Et le port des EPI ? « Nous avons signé avec la Car-
technique destinée à la peinture « Pour nos collaborateurs les sat un contrat de prévention qui
des pièces, l’autre pour l’en- plus jeunes, on le constate : permet de couvrir près de 10 %
semble des véhicules. « Le labo- ça ne pose aucun problème, des dépenses d’installation »,
ratoire de mesures chimiques c’est souvent acquis dès l’école, souligne le directeur d’Euromag.
de Lyon est venu effectuer des répond Joël Jaubert. Cela crée- « Cette collaboration montre bien
prélèvements, signale Frédéric rait même une émulation chez qu’on peut faire de la préven-
Monjoffre. Et sur les postes où est les plus anciens, même si cer- tion en fonction des besoins et
utilisé le styrène, les vitesses d’air tains gestes restent à acquérir, questions de l’entreprise et des
varient entre 0,4 et 0,5 mètre par Antoine Bondéelle encore et toujours. » Du côté salariés », conclut le contrôleur
seconde, conformément à nos Photos : Fabrice Dimier de l’acoustique, le laboratoire de sécurité. n
L’essentiel
© Rodolphe Escher pour l’INRS
n L’Esat du Marensin a
souhaité créer une activité
employant du personnel
féminin et des personnes
en perte d’autonomie.
Après une étude de
marché, il a transformé
un ancien garage en
blanchisserie industrielle.
Très tôt, il a associé à
ses réflexions la Carsat À l’origine, le bâtiment était un atelier avec garage.
Aquitaine, qui a pu agir Aujourd’hui, c’est une blanchisserie dans laquelle sont salariés
pour prévenir les risques
une dizaine de travailleurs handicapés, déficients intellectuels,
professionnels.
encadrés par deux monitrices. Le projet a été accompagné
par la Carsat Aquitaine, afin que soient pris en compte
les risques professionnels.
L
a pièce est vaste, par- professionnels avec la Carsat
ticulièrement agréable. Aquitaine.
L’ambiance est calme, « Notre objectif était de créer
presque feutrée : chacune un atelier dans lequel des
des salariées s’active, salariés en situation de handi-
l’une devant une pile de tee- cap puissent travailler dans de
shirts à plier, l’autre devant une bonnes conditions », explique
le chiffre table à repasser ou l’ordinateur. Dominique Dourthe, directeur
650 kg
Nous sommes dans l’atelier pro- adjoint de l’Esat du Marensin.
tégé de la blanchisserie de l’Esat Pour ce faire, il parle de son pro-
du Marensin, de l’Association jet au contrôleur de sécurité de
de linge sale nettoyé Aviada. Installée dans un ancien la Carsat qui suit l’Esat, Jean-
chaque jour : garage, au cœur de la zone Baptiste Bortoluzzi. Celui-ci fait
industrielle de Castets, dans les appel à Xavier Dotal, contrôleur
ce chiffre devrait Landes, la blanchisserie a fait de sécurité à la Carsat Aqui-
être atteint lorsque l’objet, dès sa conception, d’une taine, à la cellule « concep-
l’activité sera à plein réflexion qui a permis d’appré- tion des lieux et situations
régime (2015). Delphine Vaudoux hender la plupart des risques de travail » : « Intervenir bien
avant les premiers plans d’archi- d’être pesé, directement dans le reste de la blanchisserie.
tecte – au stade du programme les rolls, sur une balance sur- Par ailleurs, l’air est renouvelé
– est idéal. Nous pouvons ainsi baissée évitant les manipula- grâce à des grilles d’extraction
avoir une approche plus globale tions et ports de charge. Toutes (au-dessus des lave-linges)
et nous interroger sur l’ensemble ces opérations peuvent être et des conduits d’extraction
des risques liés à une activité. » effectuées indifféremment par de vapeurs (au-dessus des
La Carsat est associée aux l’une ou l’autre des salariées. Le séchoirs). Des conduits d’apport
réflexions au début de l’année linge suit un circuit de marche d’air neuf ont aussi été installés.
2013, alors que la décision est en avant.
prise d’installer une blanchis-
serie dans un ancien garage de Silence et air renouvelé
371 m2 appartenant à l’Esat. « Le En fonction de son poids et
maître d’ouvrage se sentait par- de ses caractéristiques, il est
ticulièrement concerné par les chargé dans l’une des trois
conditions de travail et a intégré machines, d’une capacité dif-
nos recommandations dans son férente. Dans cette même pièce,
cahier des charges, indique le un local, ventilé et doté d’un bac
contrôleur de sécurité. Dans ce de rétention, permet de stocker
cas, les relations avec la maître les produits lessiviels en toute
d’œuvre – et architecte – ont été sécurité. Les produits sont livrés
plus claires et, au final, celle-ci dans de grands bidons directe- © Rodolphe Escher pour l’INRS
a globalement répondu à toutes ment dans le local, où ils sont
les attentes que nous avions reliés à des pompes : cela évite
exprimées. » toute manipulation de produits
Le garage, sans fenêtre, va être dangereux. Une fois propre, le
transformé en un bâtiment aux linge est récupéré dans des
larges ouvertures, permettant bacs à fond mobile, pour éviter
l’apport de lumière naturelle. aux salariées de se pencher.
Des brise-soleil extérieurs fixes Les trois séchoirs ont été instal- Chaque jour, 600 kg La Carsat va bientôt venir réa-
ont également été installés pour lés juste en face des sorties des de linge sale arrivent. liser des mesures pour évaluer
En fonction de son
les ouvertures exposées au sud machines à laver pour limiter les poids et de ses
l’efficacité de cette ventilation.
et à l’est, pour limiter le risque déplacements et les manuten- caractéristiques, Propre et sec, le linge est soit
d’éblouissement et améliorer tions. Dans cet espace, pas un il est chargé dans plié, soit repassé dans une
le confort thermique. Enfin, la bruit, ou presque. « L’acoustique l’une des trois vaste pièce. Pour le pliage,
réflexion sur la lumière s’est machines, deux hauteurs de table sont
d’une capacité
poursuivie à l’intérieur du bâti- différente. à la disposition des salariées,
ment, avec de nombreux châs- et la table à repasser, équipée
sis vitrés permettant la vue sur n Esat du Marensin d’une potence, est réglable en
l’extérieur et l’apport de lumière L’Esat du Marensin est régi par hauteur. Une fois que toutes les
naturelle en second jour. « C’est l’association Aviada. Il comprend opérations sont effectuées, le
particulièrement agréable, toute un centre d’hébergement linge est emballé, identifié (à
cette lumière, souligne l’une pour 48 résidents et propose l’aide d’un code-barres), et part
des monitrices. Compte tenu du également des travaux en livraison, sur des rolls char-
handicap des salariées, nous d’espaces verts et de gés dans les camions.
devons toujours avoir un œil sur sylviculture pour les travailleurs « Pour moi, les conditions de
elles et ces cloisons vitrées nous handicapés. La blanchisserie travail sont optimales, insiste
aident au quotidien. De plus, on de l’Esat a bénéficié d’un contrat Francine Lucchini, monitrice
peut communiquer par gestes de prévention avec la Carsat d’atelier : les locaux sont lumi-
de la pièce de réception du sale Aquitaine, qui a versé neux, neufs, la climatisation
à celle du linge propre sans à l’association 35 000 € d’aide. a été installée, le matériel est
avoir besoin de repasser par le adapté à notre activité… j’ai
sas… c’est vraiment pratique. » l’impression que beaucoup de
Chaque jour, 600 kg de linge a été bien gérée. Des panneaux monde nous envie notre outil
sale arrivent. Ce peut être des acoustiques ont été installés de travail. » Les salariées défi-
tenues de travail d’entreprises, au-dessus des machines et des cientes intellectuelles semblent
des tabliers venant de la grande séchoirs, ainsi qu’un autre dans s’être approprié les locaux et le
distribution, mais également la salle de pliage et de repas- matériel, sans grande difficulté.
du linge plat de foyer d’héber- sage, explique Xavier Dotal. Le La preuve, l’une d’entre elles
gement, ou même des couver- plafond a été aussi réalisé avec s’exclame, en fin de journée :
tures de campings quand la des panneaux absorbant le « Aujourd’hui, je suis contente,
saison touristique se termine. bruit. » À souligner également le j’ai tout fait toute seule ! » « C’est
Il est réceptionné dans des rolls fait que les séchoirs sont isolés un grand motif de satisfaction
et trié immédiatement, sur une dans un local spécifique : ils ne d’entendre cela », souligne l’une
table à hauteur variable, avant dégagent pas de chaleur dans des monitrices d’atelier. n
Des aménagements
n Certaines problématiques,
comme le bruit ou certaines
manutentions, n’ont pas
en constante réflexion
encore trouvé de solutions
mais sont prises
en compte dans
les réflexions concernant
les évolutions de l’atelier.
D
es locaux trop exigus « Dans l’ancien atelier, c’était
et difficiles d’accès car compliqué de circuler à l’inté-
situés dans le centre- rieur, de stationner à l’extérieur ;
ville de Saint-Mar- l’aspiration ne convenait plus
tin-de-Crau, dans les et les déchets qu’elle générait
Bouches-du-Rhône : c’est pour étaient également probléma-
ces deux raisons que l’entre- tiques, indique Roselyne Para-
prise Concept Parachini, fabri- chini qui gère l’entreprise avec
quant des bureaux, des meubles son fils. Les locaux étant petits,
pour les magasins, des cuisines ils étaient difficiles à modi-
et des salles de bains à base de fier. » Certains de ces problèmes
bois massif et panneaux de bois, avaient déjà été identifiés dès
s’est décidée à déménager en 2008, lors d’un programme sur
le chiffre septembre 2011. L’occasion pour les poussières de bois 1 auquel
cette menuiserie qui emploie dix l’entreprise avait participé. C’est
L’essentiel
n Le Mémorial de Verdun fait
l’objet d’importants travaux
de rénovation : élévation
d’un étage et construction
© Serge Morillon/INRS
d’une extension
du bâtiment existant.
n Principaux risques
sur ce chantier :
la présence dans le terrain
d’obus et de munitions
en tout genre datant
de la Première Guerre Bâtiment et travaux publics
D
eux grands portraits Guerre », souligne Thierry
en noir et blanc de Hubscher, directeur général de
deux soldats de la la Semma (Société d’économie
Première Guerre mon- mixte Meuse aménagement),
diale sont affichés sur qui assure la maîtrise d’ouvrage
les murs. Leur présence, inat- déléguée. Le bâtiment, situé sur
tendue sur un chantier, rappelle la commune de Fleury-devant-
l’objet et la solennité du lieu. Ce Douaumont, dans la Meuse, et
sont les derniers vestiges main- datant de 1967, fait l’objet d’une
le chiffre tenus sur place durant les tra- extension de 1 800 m2 et va être
2
vaux de rénovation du musée du rehaussé d’un étage. D’un bud-
Mémorial de Verdun, monument get de 12,5 millions d’euros,
cadavres érigé en mémoire des souffrances les travaux sont financés par le
de soldats des combattants mais aussi des conseil général, le conseil régio-
de la Première populations civiles durant la nal, l’État, les associations du
Guerre mondiale Première Guerre mondiale, fermé monde combattant, le mécénat
ont été découverts au public depuis un an. « C’est et le comité national du souvenir
le plus grand chantier natio- de Verdun.
au cours nal réalisé dans le cadre des Situé au cœur du champ de
de ce chantier. Céline Ravallec commémorations de la Grande bataille de Verdun, le chantier
plus sûres
aux intervenants
que l’antenne a bien été
mise hors circult, elle
a développé deux types
de boîtiers. Ils indiquent,
grâce à un signal lumineux, Quelle que soit l’intervention prévue sur un site radioélectrique
si l’émission de l’antenne
de téléphonie mobile ou à proximité, une procédure est prévue
a été réellement coupée.
pour couper l’émission d’ondes. Mais il persiste toujours
une incertitude pour la personne intervenant…
L
e site idéal pour implan- teaux d’eau et 7 % sur des bâti-
ter une antenne de télé- ments divers, comme des lieux
phonie mobile ? Tout de culte, des silos, des phares.
dépend de quel point de « Les risques professionnels
vue on se place, avance pour les intervenants sur ces
Didier Thiesse, expert radio installations sont multiples, sou-
chez Orange. Pour nous, le ligne Alain Karznia, technicien
premier critère est la couver- conseil à la Carsat Rhône-Alpes.
ture de la zone. Donc plus le Ils sont liés aux accès (risques
site est en hauteur, meilleur il de chutes), aux manutentions et
est. Mais se posent ensuite des aux rayonnements électroma-
le chiffre problèmes d’accès, de sécu- gnétiques. »
rité et de maintenance, que Les conséquences d’une exposi-
Travail de nuit
?
Comment prévenir les risques liés au travail de nuit ?
réponse Le travail de nuit (de 21 h à 6 h) 1 est modalités pratiques des horaires (heure de prise
souvent associé à une diminution de la durée de poste, temps de pause…) avant leur mise en
et de la qualité du sommeil. Cela entraîne une place. Il doit faire une évaluation de tous les
désynchronisation des rythmes biologiques qui risques présents aux postes concernés et s’assu-
a des conséquences de plusieurs ordres sur la rer que les mesures de prévention déjà en place
santé. Tout d’abord, il induit une dette chronique dans la journée restent adaptées à la nuit. Il doit
de sommeil qui entraîne une baisse de la vigi- de plus être particulièrement attentif à certains
lance et, donc, un risque accru d’accidents du risques spécifiques pouvant être amplifiés par le
travail, notamment de trajet. De plus, les risques travail de nuit : la conduite d’un véhicule, le tra-
d’apparition de troubles cardiovasculaires, de vail isolé (risques de violence, par exemple) ainsi
troubles digestifs et de certains cancers sont que l’aménagement des locaux et aux conditions
augmentés. de travail. Par exemple, la pratique de courtes
Cette désynchronisation a également pour consé- siestes lors des pauses peut considérablement
quence des risques pour les femmes enceintes : améliorer la vigilance.
avortement spontané, accouchement prématuré, Dans les entreprises où coexistent plusieurs
petit poids de naissance. C’est la raison pour types d’horaires, il est préférable d’attribuer les
laquelle les femmes enceintes bénéficient de dis- horaires de nuit aux travailleurs qui se portent
positions particulières destinées à les écarter du volontaires. n
travail de nuit. Sur le plan psychique, le travail 1. Le travail de nuit est réglementé par le Code du travail.
de nuit peut être à l’origine de troubles anxieux Les dispositions générales (articles L. 3122-29 à L. 3122-47
et de dépressions. Les salariés qui travaillent de et R. 3122-8 à R. 3122-22, commentés dans la circulaire DRT
n° 2002-109 du 5 mai 2002) s’appliquent à tous les salariés,
nuit peuvent également rencontrer des difficultés hommes et femmes, âgés d’au moins 18 ans, ainsi qu’aux
à concilier vie professionnelle et vie privée. Un stagiaires (C. éducation, art. L. 124-14). Des dispositions
suivi médical, tous les six mois, est prévu par la particulières sont par ailleurs prévues pour la protection
des jeunes travailleurs (articles L. 3163-1 à L. 3163-3
réglementation.
et R. 3163-1 à R. 3163-6), les apprentis de moins de 18 ans
Pour prévenir ces risques, l’employeur doit asso- (articles L. 6222-26 et R. 6222-24, R. 6222-25),
cier les salariés aux discussions concernant les et les femmes enceintes (articles L. 1225-9 à L. 1225-11).
?
Une entreprise est-elle obligée de former ses salariés au sauvetage secourisme du travail ?
réponse Tout employeur est tenu de mettre gereux et dans les chantiers mobilisant plus de
en place, après avis du médecin du travail, les vingt personnes pendant plus de quinze jours et
mesures nécessaires afin d’assurer les soins d’ur- impliquant la réalisation de travaux dangereux.
gence aux salariés accidentés et aux malades, en Pour autant, dans la pratique et dans la pers-
liaison avec les services de secours d’urgence. pective de satisfaire à l’obligation d’organisation
Ces mesures sont adaptées à la nature des des secours, il est fortement recommandé aux
risques de l’entreprise. L’obligation d’organiser employeurs de disposer dans chaque entreprise
les secours implique la mise en place d’un pro- de personnels formés au SST, en nombre adapté
tocole à suivre en cas d’urgence et la présence et bien répartis, capables d’intervenir efficace-
de salariés formés au secourisme et de préfé- ment en cas d’accident. La formation SST dure
rence au sauvetage secourisme du travail (SST). douze heures et le certificat est valable vingt-
Le Code du travail (article R. 4224-15) ne rend quatre mois. Un recyclage d’une durée de sept
obligatoire la formation de secouristes que dans heures est nécessaire avant la fin de la période
les ateliers où sont effectués des travaux dan- de validité du certificat. n
? les risques de
multi-expositions
aux agents chimiques…
…Grâce à :
www.inrs-mixie.fr
@
un outil web gratuit et facile d’utilisation,
qui à partir de données de mesures,
vous permet d'évaluer les risques de
multi-expositions à des agents chimiques.
2014
www.studio-synchro.fr
www.inrs.fr
services
questions-
50 RÉPONSES
51 droit en pratique
Pour protéger les jeunes de moins de dix-huit ans, le Code du travail
extraits du JO
interdit de les affecter à certains travaux particulièrement dangereux.
Néanmoins, pour leur permettre d’acquérir une pratique professionnelle,
des dérogations peuvent être accordées sous certaines conditions.
Deux décrets du 11 octobre 2013 ont profondément remanié
les dispositions du Code du travail sur les travaux interdits aux jeunes
travailleurs et ceux susceptibles de dérogation (art. R. 4153-38
à R. 4153‑52 et art. D. 4153-15 à D. 4153-37 du Code du travail) 1.
Jeunes dans l’entreprise :
travaux interdits et réglementés
L’accès à l’emploi • des vibrations mécaniques lorsque les niveaux
des jeunes travailleurs d’exposition dépassent les valeurs d’exposition
Le Code du travail 2 considère comme jeunes tra- journalière déclenchant l’action de prévention 5 ;
vailleurs les salariés et stagiaires de moins de •d es températures extrêmes.
dix-huit ans. Les jeunes travailleurs ne peuvent en outre être
En principe, il est interdit de travailler avant seize affectés à :
ans. Cependant, des dérogations existent pour les •d es travaux d’abattage, d’euthanasie et d’équar-
jeunes de quinze ans et plus titulaires d’un contrat rissage des animaux ou les mettant en contact
d’apprentissage, les élèves en visites d’information avec des animaux féroces ou venimeux ;
ainsi que les élèves en stages d’initiation, d’appli- •d es travaux temporaires en hauteur lorsque la
cation ou en formation professionnelle dans le prévention du risque de chute de hauteur n’est
cadre d’un enseignement alterné ou d’un ensei- pas assurée par des mesures de protection col-
gnement professionnel pendant les deux dernières lective. Les travaux en hauteur sur les arbres
années de scolarité obligatoire 3
. Le travail des et les essences ligneuses (bambous) et semi-
jeunes pendant les vacances scolaires, dans les ligneuses (haies) leur sont également interdits ;
débits de boissons, les entreprises familiales, le •d es travaux de démolition ou de tranchées
cinéma, la mode et la publicité, ainsi que le travail comportant des risques d’effondrement ou
de nuit, fait également l’objet d’une réglementation d’ensevelissement ;
particulière, qui ne sera pas traitée ici. •d es travaux où ils seraient susceptibles de se
trouver sans surveillance dans un local présen-
Un principe – interdiction d’affecter tant un risque de contact avec des pièces nues
des jeunes à des travaux dangereux sous tension, sauf s’il s’agit d’installations à très
– assorti de dérogations basse tension de sécurité ; ils ne peuvent pas
Bien qu’il soit interdit aux jeunes travailleurs non plus exécuter d’opérations sous tension.
de moins de dix-huit ans d’effectuer « certaines Enfin, la conduite de quadricycles à moteur et de
catégories de travaux les exposant à des risques tracteurs agricoles ou forestiers, non munis de
pour leur santé, leur sécurité, leur moralité ou dispositifs de protection contre le renversement,
excédant leurs forces », leur affectation à des leur est interdite.
travaux dangereux peut, dans certains cas, être
autorisée pour les besoins de leur formation Travaux interdits susceptibles
professionnelle 4. de dérogations
Certains travaux en principe interdits aux jeunes
Travaux interdits aux jeunes travailleurs peuvent, à titre dérogatoire, leur être
travailleurs autorisés. Il pourra s’agir soit de dérogations per-
Sont ainsi strictement interdits aux jeunes, les manentes pour les jeunes titulaires de certains
travaux les exposant à : diplômes ou titres professionnels en lien avec
• des actes ou représentations à caractère violent l’activité exercée, soit de dérogations tempo-
ou pornographique ; raires, conditionnées à l’autorisation de l’inspec-
• des agents biologiques susceptibles de provo- teur du travail.
quer des maladies graves (agents de groupe 3
ou 4, tels que définis par l’article R. 4421-3 du Les dérogations permanentes
Code du travail) ; Les jeunes travailleurs âgés de quinze ans à
moins de dix-huit ans, en formation profession- ont été instituées les dérogations temporaires.
nelle ou non, peuvent bénéficier de dérogations Celles-ci nécessitent, contrairement aux précé-
individuelles de droit, dites « permanentes » dès dentes, l’autorisation de l’inspecteur du travail et
lors que les conditions réglementaires sont rem- sont accordées pour une durée de trois ans, selon
plies. Ces dérogations, non soumises à l’autori- une procédure spécifique. Sont concernés :
sation de l’inspecteur du travail, concernent les • les travaux impliquant des agents chimiques
jeunes travailleurs titulaires d’un diplôme ou dangereux autres que les agents chimiques com-
d’un titre professionnel correspondant à l’activité burants 6 ou dangereux pour l’environnement ;
exercée : ces jeunes peuvent effectuer des travaux • les opérations pouvant exposer à un niveau d’em-
réglementés sous réserve de l’avis favorable du poussièrement de fibres d’amiante de niveau 1, 2
médecin du travail ou du médecin chargé du suivi ou 3. Il convient de noter que la dérogation n’est
médical. Sont spécifiquement visés : possible que pour les niveaux 1 ou 2 7 ;
• les travaux exposant à un risque d’origine élec- • les travaux exposant à des rayonnements ioni-
trique : les jeunes travailleurs détenant une sants requérant un classement en catégorie A ou
habilitation électrique (B1, H1, B1V) peuvent B, étant précisé que les dérogations ne peuvent
effectuer des opérations sur ou au voisinage des être accordées que pour les rayonnements ioni-
installations électriques, dans les limites de leur sants requérant un classement en catégorie B ;
habilitation ; • les travaux exposant à des rayonnements
• la conduite d’équipements de travail mobiles optiques artificiels s’il existe un risque de
automoteurs et d’équipements de travail ser- dépassement de la valeur limite d’exposition ;
vant au levage de charge : les jeunes peuvent • les travaux en milieu hyperbare de classe I, II
conduire de tels équipements à condition d’avoir ou III ;
reçu une formation adéquate et d’être titulaire • la conduite d’équipements de travail mobiles
d’une autorisation de conduite spécifique ; automoteurs et d’équipements de travail servant
• les manutentions manuelles de charge : les au levage, l’interdiction ne se limitant plus au
jeunes travailleurs peuvent effectuer des tra- secteur du BTP ;
vaux comportant des manutentions manuelles • les travaux nécessitant l’utilisation ou l’entretien
excédant 20 % de leur poids si leur aptitude de certaines machines dangereuses (machines
médicale à ces travaux a été constatée. listées à l’article R. 4313-78 du Code du travail
et machines dont l’accès aux éléments mobiles
Les dérogations temporaires ne peut être empêché totalement, telles les
Parallèlement aux dérogations permanentes, machines à bois) ;
Objectifs de ce séminaire :
· Faire un point sur les dispositifs d’alerte et de vigilance existants et sur les études
et actions récentes.
· Dégager des pistes d’action de veille et d’outils d’accompagnement pour les
entreprises.
Tarifs :
· 280 € pour une inscription jusqu’au 17 octobre
· 360 € pour une inscription à partir du 20 octobre
Organisé par :
En partenariat avec :
Documents officiels
55
droit en pratique
extraits du JO
drier de mise en œuvre de la démarche, définition de priorités Commission européenne. Journal officiel de l’Union européenne,
propres à la collectivité, modalités d’accompagnement de ses n° C 313 du 12 septembre 2014 - pp. 53-69.
services dans la mise en place des phases de diagnostic et
d’élaboration des plans locaux de prévention des RPS et mise Cette communication publie une liste de normes harmonisées
en œuvre de formation adaptées à destination des acteurs de au titre de la directive 97/23/CE relative à la conception des
la prévention. équipements sous pression.
Chaque autorité territoriale est parallèlement responsable de
la réalisation du diagnostic des RPS au sein de la structure Décision BSEI no 14-080 du 20 août 2014 relative à la dis-
dont elle a la responsabilité. Ce diagnostic intègre un certain pense de vérification intérieure pour des équipements sous
nombre d’indicateurs qui devront impérativement suivre, au pression contenant certains gaz ou mélanges de gaz.
sein de chaque collectivité, le taux d’absentéisme pour raison Ministère chargé de l’Environnement. Bulletin officiel Développe-
de santé, le taux de rotation des agents, le taux de visite sur ment durable, Énergie, Prévention des risques n° 2014/17 du 25 sep-
demande au médecin de prévention et le taux de violences tembre 2014, pp. 40-43.
sur agents.
L’évaluation issue du diagnostic sera intégrée au document ■■Installations électriques/matériel électrique
unique d’évaluation des risques. Décret n° 2014-1085 du 24 septembre 2014 modifiant les
Sur le fondement des diagnostics réalisés au sein de chaque règles techniques et la procédure de certification applicables
collectivité, un plan de prévention des RPS sera ensuite éla- aux électrificateurs de clôture.
boré au plus tard en 2015, par l’autorité territoriale. Il sera Ministère chargé de l’Agriculture. Journal officiel du 26 septembre 2014 -
intégré au programme annuel de prévention des risques pro- pp. 15661-15662.
fessionnels et d’amélioration des conditions de travail qui doit
être présenté pour avis au CHSCT. La mise sur le marché des électrificateurs de clôture est régle-
mentée par le décret n° 96-216 du 14 mars 1996 qui fixe les
Risques chimiques et biologiques règles relatives aux règles techniques et à la procédure de
certification applicables à ces appareils.
Risque biologique La procédure de certification des électrificateurs de clôture
implique la réalisation d’un examen de type, par un orga-
Décret n° 2014-1042 du 12 septembre 2014 relatif au sang nisme habilité à cet effet, qui constate et atteste que le modèle
humain. d’électrificateur de clôture qui lui est présenté, satisfait aux
Ministère chargé de la Santé. Journal officiel du 14 septembre 2014 - règles techniques qui lui sont applicables.
pp. 15119-15123. Ce décret vient apporter quelques modifications en ce qui
concerne les règles de mise sur le marché de ces équipements.
Ce décret modifie une série de dispositions du Code de la santé Les nouvelles précisions apportées concernent en particulier :
publique ayant trait à la prévention des incidents lors de la dis- • le contenu de la notice d’instructions ;
tribution et la délivrance de produits sanguins labiles et lors des • les examens et essais permettant de s’assurer de la confor-
activités de transfusion sanguine. mité des électrificateurs aux règles techniques de conception
Il apporte des modifications, en particulier en ce qui concerne qui leur sont applicables (la nature de ces examens et essais
les qualifications requises de certains personnels : personnes sera précisée désormais par arrêté du ministère chargé de
pouvant, dans un établissement de transfusion sanguine, l’Agriculture et non plus par des normes ou par des spécifi-
effectuer des prélèvements de sang veineux au pli du coude sur cations techniques) ;
un donneur, sous la responsabilité d’un médecin ; personnes • les conditions d’habilitation des organismes chargés de réa-
pouvant délivrer des produits sanguins labiles ; personnes pou- liser les examens de type des électrificateurs
vant effectuer les analyses au sein du laboratoire de qualifica- • la durée de validité des attestations CE de type.
tion biologique du don. Par ailleurs, le décret limite, au 1er janvier 2015, la durée de
validité des attestations de conformité des électrificateurs de
Risques physiques et mécaniques clôture neufs, qui ont bénéficié d’un examen de type avant le
20 février 2009.
Risque mécanique Un arrêté du 24 septembre (ci-après commenté) précise les
conditions de mise sur le marché de ces équipements.
■■Machines
Rectificatif à la directive 2006/42/CE du Parlement européen Arrêté du 24 septembre 2014 relatif aux conditions auxquelles
et du Conseil du 17 mai 2006 relative aux machines et modi- sont soumis les électrificateurs de clôture.
fiant la directive 95/16/CE (refonte). Ministère chargé de l’Agriculture. Journal officiel du 26 septembre 2014 -
Commission européenne. Journal officiel de l’Union européenne, pp. 15663-15664.
n° L 269 du 10 septembre 2014, p.4.
Cet arrêté vient préciser les conditions de mise sur le marché,
Risque physique en l’état, d’électrificateurs de clôture neufs, ayant bénéficié
d’une décision d’homologation ou d’une attestation de type
■■Équipement sous pression antérieures au 20 février 2009.
Communication de la Commission dans le cadre de la mise en À compter du 1er janvier 2015, le fabricant ou le responsable
œuvre de la directive 97/23/CE du Parlement Européen et du de la mise sur le marché devront s’assurer, au préalable, que
Conseil du 29 mai 1997 relative au rapprochement des légis- l’électrificateur en question ne délivre pas une énergie par
lations des États membres concernant les équipements sous impulsion supérieure à 5 joules dans la charge normalisée,
pression. constituée d’une résistance non inductive comprise entre
➜
travail & sécurité – n° 755 – novembre 2014
services
questions-
56 RÉPONSES
57 droit en pratique
50 et 500 ohms. Cette vérification état de trois échéances sur quinze ans : juillet 2008, juillet 2013
extraits du JO de conformité sera réalisée par et juillet 2018. L’échéance de juillet 2008 avait dû être reportée
mesurage des caractéristiques à décembre 2010, à cause de la conjoncture extrêmement dif-
de sortie conformément au mode ficile de l’époque.
opératoire de la norme NF EN 60335-2-76 ou tout autre pro- À ce jour, la première tranche de travaux a été effectuée à hau-
cédé équivalent. teur de 95 %, ce qui est une très bonne chose. Cependant, à
la fin 2012, seuls 60 % des travaux de la deuxième tranche
Arrêté du 24 septembre 2014 relatif aux conditions d’habilita- avaient été réalisés et 115 000 appareils restaient à sécuriser.
tion des organismes chargés de la mise en œuvre de la procé- Selon les professionnels et les syndicats de copropriété, les
dure d’examen de type des électrificateurs de clôture. délais « auront du mal à être tenus ».
Ministère chargé de l’Agriculture. Journal officiel du 26 septembre 2014 - Cette deuxième phase de travaux concerne notamment l’instal-
pp. 15662-15663. lation d’une téléalarme dans la cabine et la précision d’arrêt de
l’ascenseur. Ce décalage a provoqué en 2012 près de 250 acci-
Cet arrêté précise les conditions d’habilitation, par le ministère dents déclarés et représente 38 % des accidents d’ascenseurs.
chargé de l’Agriculture, des organismes chargés de la mise en Il faut ajouter à l’aspect sécuritaire de ces mises en conformité
œuvre de la procédure d’examen de type des électrificateurs l’aspect économique pour les ascensoristes, pour qui l’activité
de clôture. de maintenance et de modernisation représente 70 % de leurs
Il détaille en particulier les critères devant être respectés par ventes. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les
l’organisme sollicitant son habilitation : compétence technique, mesures que le gouvernement compte prendre pour garantir
indépendance, moyens financiers, expérience, partici-pation à la mise aux normes des ascenseurs.
des travaux de normalisation… Transmise au ministère du Logement, de l’Égalité des terri-
Une accréditation préalable par le Cofrac est, en outre, requise toires et de la Ruralité.
pour tout organisme candidat à l’habilitation.
La loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003, dite « urbanisme et
Arrêté du 24 septembre 2014 modifiant l’arrêté du 14 mars habitat » pose le cadre du renforcement de la sécurisation des
1996 relatif à la déclaration de conformité, au marquage de ascenseurs en définissant trois nouvelles obligations incombant
conformité et à la documentation technique des électrificateurs aux copropriétaires : passer un contrat d’entretien ; réaliser
de clôture. périodiquement un contrôle technique de l’appareil ; réaliser
Ministère chargé de l’Agriculture. Journal officiel du 26 septembre 2014 - dans un délai de quinze ans, des travaux de mise en sécurité
p.15663. sur les ascenseurs installés avant le 24 août 2000.
Ces travaux ont été répartis en trois tranches se terminant res-
Cet arrêté fixe le nouveau libellé du marquage de conformité pectivement en 2010, 2013 et 2018.
des électrificateurs de clôture. À compter du 1er janvier 2015, Ces mesures ont permis de faire baisser considérablement les
celui-ci devra désormais être constitué de la référence de accidents liés aux ascenseurs. Avant la loi, la fréquence des
l’attestation d’examen de type (signe identifiant l’organisme accidents mortels était entre 5 et 10 par an, elle a progressive-
habilité et suite de caractères, avec une dimension verticale ment baissé depuis et aucun accident mortel n’a eu lieu depuis
égale. au moins à cinq millimètres). 2011. Les travaux déjà effectués par les propriétaires dans le
cadre de la mise en sécurité représentent un montant d’environ
6 milliards d’euros.
Environnement Le ministère chargé du Logement a reporté, par décret du
23 juillet 2013, au 3 juillet 2014 la date limite de réalisation
DÉCHETS des travaux de la 2e tranche. Ce report s’est avéré nécessaire
pour permettre aux propriétaires qui ont pris du retard dans
Arrêté du 18 août 2014 approuvant le plan national de préven- l’exécution des travaux de faire face aux charges financières
tion des déchets 2014-2020 en application de l’article L. 541-11 importantes qui en découlent. Ce même décret limite, par ail-
du Code de l’environnement. leurs, l’obligation de mise en œuvre du dispositif de précision
Ministère chargé de l’Environnement. Bulletin officiel du ministère d’arrêt aux seuls ascenseurs installés dans des établissements
de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, n° 2014/16 recevant du public (ERP). En effet, un bilan réalisé par le minis-
du 10 septembre 2014 - pp. 27-134. tère en fin 2012 a montré que la mesure relative à la précision
d’arrêt de la cabine donnait lieu à un glissement important en
coût de travaux et en nombre d’ascenseurs concernés, le coût
Questions, réponses moyen de ces travaux s’établissant à environ 19 000 euros par
ascenseur.
Un groupe de travail piloté par les services du ministère a été
MISE AUX NORMES DES ASCENSEURS chargé de rechercher des solutions alternatives moins oné-
Question n° 9375 du 21 novembre 2013 reuses que la solution courante basée sur l’utilisation de varia-
teur de fréquence. Ce groupe de travail, qui a largement asso-
M. Louis Nègre attire l’attention de Mme la ministre de l’Égalité cié les acteurs économiques concernés dont la Fédération des
des territoires et du Logement au sujet du non-respect des ascenseurs, n’a pas pu faire émerger de solution alternative
délais de mise aux normes des ascenseurs. pertinente ni remettre en cause la faiblesse relative de l’acci-
La moitié du parc français (530 000 appareils, dont 490 000 dentologie entraînée par le défaut de précision d’arrêt. Le décret
accessibles aux personnes) a plus de vingt-cinq ans et un quart du 23 juillet 2013 reste donc pleinement d’application comme l’a
plus de quarante ans. confirmé la communication au Conseil des ministres du 25 juin
La loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003 urbanisme et habitat fait 2014 sur la relance de la construction et les mesures de simplifi-
cation des normes et réglementations associées. La suppression carrière, d’autre part. Le titulaire du compte pourra librement
de l’obligation de mise en œuvre du dispositif de précision d’arrêt choisir d’utiliser ses points pour financer une formation lui per-
est ainsi dorénavant définitive. Dans un contexte de contraintes mettant d’accéder à un emploi moins pénible, une réduction du
économiques fortes touchant de nombreux ménages français, temps de travail avec compensation de la perte de salaire ou
il est en effet plus que nécessaire d’évaluer l’opportunité du encore une anticipation de l’âge de départ à la retraite (dans la
maintien d’une réglementation au regard des résultats obtenus limite de 8 trimestres). Pour devenir effectif, ce droit nouveau
et de la charge qu’elle représente pour le pouvoir d’achat des doit être particulièrement simple : pour les salariés d’abord, qui
ménages. Or, les dispositions de la loi « urbanisme et habitat » du pourront ainsi connaître le dispositif et faire valoir leurs droits ;
2 juillet 2003 ont d’ores et déjà permis de tirer un bilan positif pour les entreprises ensuite, qui pourront le mettre en œuvre
quant à l’amélioration de la sécurité des ascenseurs. sans devoir tracer, pas à pas, les activités de leurs salariés ;
En revanche, le bilan des contrôles techniques réalisés en 2013 pour les services gestionnaires du compte enfin, pour qui la
sur les ascenseurs montre que 3,5 % environ des ascenseurs simplicité est synonyme de sécurité juridique et d’absence de
contrôlés ont fait l’objet d’une demande de mise à l’arrêt de la contentieux.
part des contrôleurs à cause du risque grave et imminent qu’ils Le gouvernement a d’emblée pris la mesure du défi que repré-
présentent, même lorsque ces ascenseurs ont fait l’objet de tra- sentait ce droit nouveau, bien que la démarche de prévention
vaux de mise en sécurité ou qu’ils ont été récemment mis sur soit déjà bien connue des entreprises. Dès novembre 2013,
le marché. Ces statistiques indiquent que la sécurité des usa- donc avant même la promulgation de la loi, il a confié à Michel
gers ne dépend pas uniquement de la présence de dispositifs de Virville, conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes,
spécifiques et coûteux mais demande de redoubler d’efforts sur une mission de facilitateur, de concertation longue, destinée à
les conditions de maintenance et d’entretien des ascenseurs. faciliter la mise en œuvre du compte personnel de prévention
Le renforcement de la qualité de l’entretien constitue donc un de la pénibilité.
facteur prioritaire et un nouvel axe de travail et d’investissement Le gouvernement a décidé de reprendre largement les préconi-
afin d’améliorer la maintenance, la prévention, la diminution sations qui lui ont été remises début juin, tout en renforçant les
des pannes et donc la sécurité des ascenseurs. L’amélioration simplifications proposées. Le suivi de l’exposition à la pénibi-
de l’entretien et de la maintenance des ascenseurs constitue un lité reposera d’abord sur une approche collective, en lien étroit
gisement de redéploiement de l’activité de nature à répondre avec le document unique d’évaluation des risques : ceci évite
à une réelle préoccupation des usagers. Les progrès à opérer le recensement salarié par salarié et poste par poste. Le suivi
dans ces domaines tracent des perspectives où les entreprises de l’exposition sera en outre fondé sur une moyenne annuelle.
françaises pourront développer l’emploi local et valoriser leur Une fois l’exposition des salariés identifiée, l’ensemble des
savoir-faire. démarches sera dématérialisé et automatisé, à travers le pro-
Réponse publiée au JO « Sénat » (Q) du 11 septembre 2014 – cessus de paye. Il n’aura besoin d’être actualisé chaque année
p. 2080. qu’à la marge, sauf dans les cas exceptionnels de changements
profonds au sein de l’entreprise.
PÉNIBILITÉ Cette double simplification (annualisation et dématérialisa-
Question n° 41182 du 29 octobre 2013 tion) répond par conséquent aux inquiétudes exprimées dans
certains secteurs d’activité, en particulier par les petites et
M. Alain Marty attire l’attention de M me la ministre des moyennes entreprises : elles craignaient que les fiches d’exposi-
Affaires sociales et de la Santé sur la mise en place d’un tion n’induisent des charges déclaratives lourdes et complexes.
compte personnel de prévention de la pénibilité, qui devrait Le gouvernement a en outre décidé de faire entrer en vigueur
viser 80 % des salariés du BTP. Ce système de « fiches » d’une dès le 1er janvier 2015 les facteurs de pénibilité simples et bien
rare complexité inquiète l’ensemble des entreprises du bâti- connus (travail de nuit, travail posté, travail en rythmes alter-
ment. En effet, elles considèrent que le texte est stigmatisant nés, auxquels s’ajoute un facteur technique - le risque hyper-
pour le BTP et contraire aux efforts conduits pour revalori- bare). Les six autres facteurs, plus techniques (bruit, port de
ser leur métier. Il est également contraire au choix historique charges lourdes, postures pénibles, exposition aux agents
fait par la profession pour favoriser la prévention pour tous chimiques dangereux, exposition à des températures extrêmes,
les salariés, notamment à travers l’accord sur la prévention vibrations mécaniques) entreront en vigueur au 1er janvier
de la pénibilité et l’amélioration des conditions de travail de 2016, ce qui laisse aux entreprises le temps de s’organiser,
décembre 2011. Enfin, cette mesure s’avère très coûteuse pour d’identifier les postes exposés et de réaliser des modes d’em-
le secteur alors que les entreprises se trouvent déjà en grande ploi de branche. Les partenaires sociaux auront parallèlement
difficulté, face à une concurrence étrangère déloyale. Il lui le temps d’expérimenter et de préparer l’ensemble du disposi-
demande donc de bien vouloir prendre en compte les posi- tif, afin d’élaborer des référentiels partagés. Parallèlement, la
tions du secteur du bâtiment qui souhaite que soit rétabli le caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), opérateur du
principe d’une approche individuelle de la pénibilité, à travers compte de prévention, est chargée de déployer, dès le second
un filtre médical, seul moyen sérieux d’en contenir les limites semestre 2014, des outils destinés à accompagner salariés et
et le coût. entreprises, à commencer par une ligne téléphonique dédiée
et une plateforme internet. Les projets de décret mettant en
Le compte personnel de prévention de la pénibilité consti- œuvre le compte pénibilité, qui couvre l’ensemble du dispositif,
tue une innovation sociale majeure introduite par la loi du ont été transmis à la consultation des organismes compétents
20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système (notamment la CNAV, le Conseil d’orientation sur les conditions
de retraites. Il a pour double ambition d’inciter les entreprises de travail, la Mutualité sociale agricole, le Conseil d’État) : cette
à réduire au maximum l’exposition de leurs salariés à des dernière phase de concertation s’achèvera par la publication
situations de pénibilité d’une part, de permettre aux salariés prochaine de ces textes d’application.
exposés d’acquérir des droits nouveaux, sous forme de points Réponse publiée au JO « Assemblée Nationale » (Q) du
cumulés sur un compte personnel qui les suivra toute leur 12 août 2014 – p. 6844.
statuts et missions et de l’ergonomie, dont les moyens très divers n Union professionnelle artisanale (UPA)
n L’Institut national de recherche et concourent à la réalisation des programmes L’association est soumise au contrôle
de sécurité (INRS) est une association d’activité. financier de l’État.
(loi du 1er juillet 1901), constituée sous l’égide
de la Caisse nationale de l’Assurance maladie. membres présents De Droit ConseiL D’aDministration
n Le directeur de la Direction générale n président : Jean-François Naton
Son conseil d’administration est composé
du travail (ministère chargé du Travail) n vice-président : Marc Veyron
en nombre égal de représentants des
organisations professionnelles d’employeurs et n Le directeur de la Sécurité sociale n secrétaire : Nathalie Buet
des organisations syndicales de salariés. (ministère chargé de la Sécurité sociale) n trésorier : Pierre Thillaud
n L’INRS apporte son concours à la Caisse n Le directeur du Budget n secrétaire adjoint : Pierre-Yves Montéléon
nationale de l’Assurance maladie des travailleurs (ministère du Budget)
n trésorier adjoint : Ronald Schouller
salariés, aux caisses régionales d’Assurance n Le directeur de la Caisse nationale
n administrateurs titulaires :
maladie, aux comités d’hygiène, de sécurité et de l’assurance maladie
Jean-François Naton, Marc Veyron,
des conditions de travail, aux entreprises ainsi n Le controleur général économique
Nathalie Buet Pierre-Yves Monteleon,
qu’aux services de l’État et à toute personne, et financier auprès de l’Institut national
Pierre Thillaud, Ronald Schouller,
employeur ou salarié, qui s’intéresse à la de recherche et de sécurité.
Marie-Claude Brault, Marie-Hélène Leroy,
prévention. Monique Rabussier, Bernard Salengro,
membres aCtifs De L’assoCiation
n L’INRS recueille, élabore et diffuse toute n Confédération générale du travail (CGT) Jocelyne Chabert, Hugues Decoudun,
documentation intéressant l’hygiène Henri Forest, Serge Gonzales, Anne Heger,
n Confédération française démocratique
et la sécurité du travail : brochures, dépliants, Christian Lesouef, José Lubrano, Carole Panozzo
du travail (CFDT)
affiches, films, renseignements bibliographiques...
n Confédération générale du travail-force n administrateurs suppléants :
n L’INRS forme des techniciens
ouvrière (CGT-FO) Elodie Corrieu, Philippe Debouzy,
de la prévention.
n Confédération française des travailleurs Alain Delaunay, Isabelle Delorme,
n L’INRS procède, en son centre de Lorraine, Vincent Gassmann, Renaud Giroudet,
chrétiens (CFTC)
aux études permettant d’améliorer les conditions Christine Guinand, Jean-Baptiste Pascaud,
de sécurité et d’hygiène du travail. n Confédération française
Alain Lejeau, Salomé Mandelcwajg,
de l’encadrement (CFE-CGC)
n Le centre comprend des départements Philippe Maussion, Mohand Meziani,
et services scientifiques dans les domaines n Mouvement des entreprises de France (Medef) Annie Michel, Martine Philippon,
des risques chimiques, des risques physiques, n Confédération générale des petites Philippe Prudhon, Jean-Benoit Sangnier,
de la sécurité des machines et des systèmes, et moyennes entreprises (CGPME) Betty Vadeboin.
n nOM DU DEStInAtAIRE.....................................................................................................................................................................................................
Travail isolé
n ADRESSE..........................................................................................................................................................................................................................................
Une trop dangereuse
n CODE POStAL............................................................................................................ n BP...............................................................................
N° 741 – juillet-août 2013 – 5,10 e
solitude
n en iMaGes n Une joUrnée avec
Une cadre de santé
n en enTrePrise
La course contre
n services
L’équipe pluridisciplinaire
n PAYS..................................................................................................................................... n VILLE........................................................................
Une nouvelle façon
sur tous les fronts la montre des drives de santé au travail
n COURRIEL....................................................................................................................... n tÉL.............................................................................
de construire
l’avenir
LE MAGAZInE
DE LA PRÉVEntIOn DES
RISqUES PROFESSIOnnELS
tarif annueL 2014* nombre d’abonnements total
❏ France 46 € x.............. ..............€
À renvoyer À ❏ Dom 51 € x.............. ..............€
InRS service abonnements
Com & Com ❏ Europe-tom 68 € x.............. ..............€
Bâtiment Copernic ❏ Reste du monde 73 € x.............. ..............€
20, avenue Édouard-herriot
* exonération TVA
92350 Le Plessis-Robinson
tél. : 01 40 94 22 22
abonnement@inrs.fr rèGLement : Par chèque ❏ Par virement ❏ Demande de facture acquittée ❏
pour plus d’infos : Adresse de facturation (si différente) ❏
www.travail-et-securite.fr ...................................................................................................................................................................................................................................................................
À VOUS DE FILMER !