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Cet ouvrage contient plus de550photognphies,
en partie de la grandeur d 'une page entière
L'ouTra ge est pahUé eealeme at en. lan.!Jll• allemande
n nt en troi9 •olamu du fon:ut Il x :n.SJ:m. Reliure to&M.
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appUcahi. en eu de pe.yament en billet. d e
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NOU* bYroNI de nJte t .. 3 v olv.m.es a•K fadlit..
Ci-dessus : publicité parue dans la revue allemande Der Adler le 25 février 1941
Page de couverture : photo extraite du film allemand Germanin sorti sur les écrans
en 1942 et vantant les mérites d'un savant allemand qui sauva des Noirs en trou-
vant un remède à la maladie du sommeil ...
dans ses textes clairs - et restait soumis à l'É glise dan s Je partage san s réser ve l'avis du savant dont j'expose ici les
ses décisions. idées [il s'agit de Guillaume de Humboldt] . Rien n'est plus exact :
notre état social européen ne produit ni les meilleurs ni les plus
•Pas d'appel au génocide sublimes penseurs, ni les plus grands poètes, ni les plus habiles
artistes [Ibid., p. 89].
J 'ajoute que s'il s'est intéressé à l'inégalité entre les
r aces, ce n'était pas pour justifier la réduction en escla- Tuui:; ceux qui présentent dune A. de Gobineau comme
vag·e, voire l'anéantissement, des peuples dits un fanatique imbu de l'humanité blanch e, méprisant les
« inférieurs », m ais pour t enter d'expliquer un phénomè- autres civilisations et proférant des théories qui appe-
n e qui, dans le milieu de XIXèmc siècle troublé p ar les ré- la ient a u meurtre se trompent lourdement. Notons d'ail-
volutions, inquiétait plus d'un penseur : la chute et la leurs que ni son livre, ni les théories qu'il professait sur
disparition des civilisations. Son Essai... commençait les inégalités raciales n 'ont été mis à l'index p ar l'Église.
a1ns1:
Huit décennies plus tard, Mit; brennender Sorge affir-
La chu te des civilisations est le plus frappant et e n même te mps mait sans surprise que les aspects organicistes et a ntidé-
le plus obscur de tous les phénomènes de l'histoire. E n effrayant mocratiques du fascisme et du n ational-socialisme
l'esprit, ce malheur réserve quelque chose de si mystérieux et de étaient p arfaitem ent compatibles avec l'esprit du chris-
si grandiose, que le penseur ne se lasse pas de le considérer, de
l'étudier, de tourner a utour de son secret [Ibid., p. 1.]
tianisme. Ce que l'encyclique condamnait en eux, c'était
un reliquat de subj ectivisme et d'individua lisme (qui
•A. de Gobineau n'est pas imbu de l'humanité con stitue par a illeurs comme la matrice de la pensée dite
blanche moderne).
Loin, d'ailleurs, de prétendre que la civilisation euro- +HITLER A- T-IL PERSÉCUTÉ LES CATHOLIQUES ?
*Voy. l'Ami du Clergé, 27 octobre 1938, p . 645, col. B. * Voy. Charles Fournet, Beauté et Tragique de l'Allemagne (éd. De-
noël, 1938).
12 PLAIDOYER POUR LE RACISME
Le racis1ne bien compris ne contredit pas ... 13
matisme et non de la logique. En fait, le catholicisme, malgré des
difficultés et des frictions avec certains chefs du national- +LE RACISME BIEN COMPRIS NE CONTREDIT PAS LA DOCTRINE
socialisme (pas tous), continue là-bas sa mission divine. DE L'ÉGLISE
On enseigne l'Évangile, on pratique la morale chrétie nne et les
églises sont plein es de braves gens qui chantent le urs vieux can- •Ce que l'Église condamne dans le racisme
tiques. Dans les fornrntions du par ti nazi, il y a des catholiques
pratiquants (j'en connais), et ils sont à la fois de bons cath oliques
et admirateurs fidèles d'Hitler, lequel d'ailleurs n'attaque ja- Cela dit, et pour ne pas être a ccusé d'esquiver le sujet
mais, lui-même, l'Église catholique*. principal, je pose clairement la question : qu'est-ce que
l'Église condamne dans le racis me ? Un document capi-
•Une doctrine qui a élevé le peuple moralement tal, ma is bien oublié, permet d'y répondre précisément .
Il s'agit de la lettre du 13 avril 1938 émanant de la Sa-
En 1941, un prisonnier de guerre français raconta cr ée Congrégation des Séminaires et des Universités
qu'au départ de sa marche vers l'Oflag, les villes françai- (dont le pape e n personne était le Préfet) et adressée à
ses devaient nourrir elles-mêmes les colonnes de captifs toutes les universités catholiques du monde. Cette missi-
mais que, « bien souvent, elles rnanquaient elle-même de ve exprimait huit assertions r acistes à « réfuter, avec so-
tout». Il poursuivait ainsi : lidité et compétence » :
Nos gardie ns [allemands] semblaient vouloir s'excuser d'un tel 1° Les races humaines, par leurs caract ères naturels et immua-
état de choses e n partageant avec nous leur propre pain ou leur bles, sont telle ment différentes que la plus humble d'en tre elles
gourde de café. Cette gentillesse, cette ca maraderie e nvers des est plus loin d e la plus élevée que de l'espèce a ni male la plu s
ennemis m'ont beaucoup frappé dès l'a bord. J e dois, à la vérité, h a ute [en clair : le nègre est plus proche du singe que de l'hom-
de constater que la doctrine nazie a considér able ment élevé le me].
niveau moral individuel. Tous les prisonniers de guerre qui ont 2°. Il faut , par tous les moye ns, conserver et cultiver la vigueur
déjà connu la captivité en 1914 m'ont confirmé da ns cette op i- de la race et la pureté du san g ; tout ce qui con duit à ce résultat
nion**. est, par le fait m ême, honnête et permis.
3°. C'est du sang, siège du caractère de la race, que toutes les
Nous sommes loin des descriptions données aujourd- qualités intellectuelles et morales de l'homme dérivent, comme
'hui et cen sées présenter ce qui se passait en permanen- de leur sou rce principale.
4°. Le bu t essentiel de l'éducation est de développer les caractè-
ce dans toute l'Allemagne hitlérienne, une Allemagne où res de la race et d'enfla mmer les esprits d'un amour brûlant de
un Hitler aurait voulu détruire l'Église et extirper toutes leur propre race comme du bien suprême.
les valeurs morales du peuple ... 5°. La religion est soumise à la loi de la race et doit lui être adap-
tée.
6°. La source première et la règle suprême de tout l'ordre juridi-
* Voy. la Revue Hebdomadaire, 10 septembre 1938, a rticle intitulé : que est l'instinct racial.
«La bonne humeur allemande ». 7°. Il n·existe que le Kosmas, ou l'Univers, être vivant; toutes les
H Voy. J ean Mariat, Prisonnier en Allemagne (les Éditions de Fra n- choses, y compris l'homme, ne sont que des formes diverses,
ce, 1941), p. 24. s'amplifian t a u cou rs des âges, de l'universel vivant.
14 PLAIDOYER POUR LE RACISME
Le racisme bien conipris ne contredit pas... 15
8°. Chaque homme n'existe que par l'État et pour l'État. Tout ce
qu'il possède de droit dérive uniquement d'une concession de l'É- Je n'ai jamais propagé ou représenté la théorie de la race des
tat*. seigneurs. J 'ai évité cette expression. J e l'ai strictement interdite
à la presse et à la radio a llemandes pe ndant l'époque où je les ai
dirigées. J e crois également que la notion de race des seigneu rs a
Notez que la huitième assertion ne concerne pas le joué un rôle plus import ant dans la propagande a nti-nationale -
racisme en tant que tel, mais plutôt un cert ain type de socialis te qu'en Allemagne même. J 'ignore qui a inventé cette
totalitarisme. Quoi qu'il en soit, les sept premières dé- expression. Elle n'a été publiquement employée, pour a utan t que
voilent avec précision ce que l'Église conda mne da ns le je le sache, que par des hommes tels que le Dr Ley qui, je dois le
racisme. dire ouvertement et exp ressément, n'ont jamais été pris a u sé-
rieu x par personne. D'une façon tacite, cet te notion a joué un
grand rôle aup rès des SS en raison de son caractère exclusif au
•La" race des seigneurs» dans le 11111 Reich point de vue racial. Mais les h ommes intelligents, pleins de tact,
et connaissant quelque peu le monde, évitaient soigneusement
Certes, j'admets san s peine qu'au sein du IIIe Reich, l'e mploi de ce terme [TMI, XVII, 155].
des individus divers aient soutenu une partie, au moins,
de ces assertions rejetées au Vatican. Il s'agissait, en tre Peu après, il précisa :
autres, des thuriféraires de la « race des seigneurs ».
Mais a u sein de ce parti h étéroclite qu'était la NSDAP, La propagande allemande - et je veux dire par là la propagande
ils n'éta ient certainement pas majoritaires. Interrogé, à officielle allemande - n'a jamais prêché la haine raciale, mais la
théorie de la distinction raciale, ce qui est bien différen t. Mais je
Nuremberg, sur le sen s qu'il accordait à l'expression vous avoue qu'il y avait u ne sorte de propagande allemande qui
« r ace des seig·neurs », Herm ann Goring dit : dépassait ce s tade et prêchait une haine raciale pure et primitive
[Ibid ., p . 201.].
Personnellement, je n'y entends rien, car ce mot [qui, en fran-
çais, devient une expression] vous ne le trouverez dans a ucun de Ces citations confirment que si certains nationaux-
mes discours, dans aucun de mes écrits [TM!, IX, 286].
J e n'a i jamais dit que j'estima is qu'une race était supériem e aux
socia listes ont pu soutenir les assertions racistes reje-
a utres, mais j'ai insisté sur la différence e ntre les races [Ibid., tées par le Vatican , ce racisme radical n'était pas un élé-
p. 688]. ment essentiel de l'hitlérisme. On pouvait suivre Hitler
sans pour a utant déifier la race, c'est-à-dire en faire un
Cette position ét a it largem ent p artagée da n s les h au- absolu face auquel tou t devait plier.
tes sphères du gouvernement allemand. La meilleure D e plu::1, il me p araît, ulile d'ajouler ce qui suit, : si je
preuve est que les directives officielles concernan t la pro- revendique la filiation du national-socialisme, je l'assu-
p agande interdisaient le racism e outrancier. A Nurem- me et n'hésite p as à le dépasse1· lorsque c'est nécessaire,
berg, l'ancien ch ef du service de la Radio au ministère de afin de rectifier les outrances dans lesquelles il a pu
la prop agande, H an s Fritzsche, déclara nettement : tomber pour des motifs purement contingents. En con sé-
quence, l'important n'est pas de savoir ce qu'a pu penser
*Voy. L'Ami du Clergé, 30 juin 1938, pp. 401-2.
tel ou tel n ational-socialiste voilà 70 a ns, mais de décou-
16 PLAIDOYER POUR LE RACISME
... la doctrine de l'Église 17
vrir ce que moi et mes amis pensons, aujourd'hui, du
problème racial. Laisse z-moi donc vous exposer mon ra- a ux ammaux dont le développement embryonnaire du
cisme. cerveau cesse p lus ou moins précocement, renda nt im-
possible tout apprentissage étendu*). Il ne cesse d'ail-
•Définition de l'Homme leurs de découvrir et de créer, ce qui entraîne en retour
l'évolution des langues, évolution que l'on n'a jam ais mis
Afin d'éviter toute équivoque, je définirai tout d'abord en éviden ce chez les espèces animales dou ées, elles aus-
ce qu'est l'Homme . D'un point de vue strictem ent zoolo- si, d'une certaine forme de lan gage, comme les abeilles
gique, trois principales différen ces extérieures le sépa- par exemple**.
rent des animaux : il vient au monde très inachevé (bien Cette capacité à découvrir et à créer amèn e une autre
plus inach evé que tous les a utres m ammifères*), m ais remarque capitale : contrairement aux animaux, l'Hom-
plus tard, il se tient debout (dans une posture parfaite- me n'a p as d'instinct*** ; j'entends par là qu'il n'est pas
ment droite**) et parle. La possession du lan gage évo- irrémédiablement programmé pour faire telle ou telle
lué, r endu possible par la production d'une gamme très ch ose de génération en génération. Ce qu'il fait, il doit
étendue de modulations sonores (contrairement a ux ani- préalablem ent l'apprendre et il p eut ensuite l'améliorer
ma ux qui possè dent un gosier trop grossier pour ce- (contrairement a ux oiseaux, au x castors ou aux abeilles
1a ***), prouve son ap t'itu d e a' recourlI'
. a ux concepts.
L'Homme est donc doué d'intelligence, une intelligence * (( tous les m.a.mm.ifères, pour ne citer qu!eux, ont un cerveau em-
rendue possible, au niveau physique, p ar une encéph ali- bryonnaire énorm e, toujonrs en voleur relative, mais ce cerveau ne se
sation importante lors de la gestation (contrairement développe de loin pas autant chez les animaux que chez l'homme, au
cours de la. croissance de l'individu [.. .]. Ce n 'est pas l'homme qui
* « Quant à l'homme, né immature, il lui faut une bonne vingtaine s'invente une grosse tête, c'est à. l'animal qu'est retirée la possibilité
d'années pour devenù· adulte, ce qui est uniqu.e parmi les mammifè- de la développer, partant d'accéder à la pensée de type hu-
res, compte tenu, de leur durée de vie » (voy. Pierre Feschotte, Les 1nain. » (voy. P. Feschotte, op. cit., p. 178) (< Inachevé dans son corp s
mirages de la science [éd. Les Trois Arches, 1990], p. 175). resté universel et emb1·yonnaire, le petit homme est aussi incomplet à
**«Se tenir debout n'appartient qu'à l'homme. Même les oiseaux du sa naissance quant aux facultés typiquement humaines (marche ver-
ciel sont assis sur leurs pattes et couchés dans leurs ailes pou r le ticale, parole et réflexion) qu'il doit absolument acquérir durant l'en-
vol » (voy. Lanza del Vasto, Principes et préceptes du retour à l'évi- fance. Sa capacité d'apprentissage semble illimitée alors que tous les
dence [éd. Denoël, 1945], p. 11, V). essais tentés de manière comparable avec des chimpanzés montrent
*** « L es derniers travaux sur l'anatomie comparée ont pronué jus- qu'on ne dépasse pas une limite très restreinte. » (I bid., pp. 186-7).
qu'à l'év1:dence qne la conformation du gosier, chez les anùnaux les ** Sur le la ngage des a beilles, voir les expériences très intéressan-
plus semblables à l'homme, et qui dès lors était un objet de préd1:lec- tes de Julien Fra nçon , dont un compte rendu a ét é publié dans la
tion, le thème favori de la science matérialiste, se refusait complète- R evue des Deux Mondes (livraison du 15 juin 1938, art.ide intitulé :
ment à l'articulation des sons, et que, par conséquent, il n y avait pas (( Le langage des abeilles»).
même chez eux la puissance matérielle de la parole. » (voy. *** (( L 'être humain peut se distinguer de l'animal par l'absence de
S. Thomas, Somme théologique, [éd. Louis Vivès, Paris, 1869], t . III, tout instinct, mais cela est surtout vrai pour celui qui vit dans une
p. 464, note du traducteur). civilisation moderne, loin de l'apprentissage traditionnel au contact
du monde naturel» (voy. P. Feschotte, op. cit., p. 186).
18 PLAIDOYER POUR LE RACISME
Le racisrne bien compris ne contredit pas ... 19
qui construiront toujours les mêmes nids, les mêmes
point, je suis en p arfait accord avec A. de Gobineau qui
barrages et les mêmes alvéoles*). Cette absence d'ins-
écrivait :
tinct se constate, sur un autre plan, dans le fait qu'un
être humain peut, par sa simple volonté, se priver de re- San s doute, à mes yeux, les r aces humaines sont inégales ; ma is
lations sexuelles, de nourriture, de boisson , voire se je ne vois d'aucune qu'elle ait la brute à côté d'elle e t semblable à
tuer**. Il possède donc le libre arbitre. elle [Voy. A. de Gobineau, op. cit., t. I, p. 73.).
J'en dé duis que l'Homme est une créature marchant
debout, intelligente et douée du libre arbitre. Mais, qu'on soit bien certain t outefois, chez le can nibale le plus
répugna nt, il reste une étincelle du feu divin, et la compréhen-
•Première conclusion nécessaire sion peut s'allumer chez lui au moins jusqu'à un certain degré.
Pas de tribus si humbles qui ne portent, s ur les choses dont elles
sont entourées, des juge ments quelconques, vrais ou fa ux, justes
Cette définition m 'amène à conclure que sur Terre, il ou erronés, qui, par le seul fait qu'ils exist ent, prouvent suffisam-
y a bien actuellement six milliards d'hommes environ, ment la persis tance d'un rayon intellectuel dans toutes les bran-
qu'ils soient blancs, jaunes, rouges, noirs ou m étissés. ches de l'humanité. C'est par là que les sauvages les plu s dégra-
Eh oui ! je ne suis pas un racist e primaire qui scande : dés son t accessibles aux en seignements de la religion et qu'ils se
distinguent, d'une manière toute par ticulière et toujours recon-
« Un nègre égal un sin ge ! » Soucieux de cohérence intel- naissable, des brutes [=des espèces animales] les plus intelligen-
lectuelle, j'a dmets sa ns peine que le pygmée perdu da n s tes [Ibid. , p. 159.)
sa brousse répond à la définition de l'Homme . Sur ce
•Égalité dans l'ordre surnaturel, inégalité dans
* Da ns Les grandes inventions de l'humanité (éd. Bordas, 1988), Gé- l'ordre naturel
rald Messadié parle cert es de l'invention qu'on « retrouve même
dans le monde animal » (p. 9). Mais les deux exemples qu'il cite -
des singes vus se ser vir d'un bâ ton pour atteindre des aliments
Peut-on cependa nt en déduire que t ou s les hommes
hors de portée et des oiseaux de mer laissant tomber des coquillage seraient égaux? Certains chrétien s réponden t par l'affir-
pour les briser - démontrent, comme il l'écrit lui-même, que les mative. Pour appuyer leur conclus ion, ils citent saint
« inventions animales sont cependant limitées » (p. 9). Si limitées Paul qui, da n s son épitre aux Colossiens, a écrit : « Il n y
qu'elles n'ont r ien de commun avec celles de !'Homo sapiens sapiens. a plus ni Grec ou Juif, ni circoncis ou incirconcis, ni B ar-
G. Messadié souligne avec r aison : « ':4 peine" apparu, H. sapiens
sap iens, non seulement s'adapte à l'environnement, mais encore l'a- bare, Scythe, esclave ou homme libre, mm:s, tout en tous,
dapte à lui» (Jd.). Ce que l'animal n'a jamais su faire. dans le Christ» (Col., III, 11) ? Ils en déduisent que tous
** Sur l'absence d'instinct chez l'Homme, voir notamment docteur les hommes sont frèr es, donc égaux.
Jean Gautier, Freud a menti ! (éd. CEVIC, 1977) : « L'attention, la Je leur objectera i qu'ils citent hors-contexte. Certes,
liberté, la volonté qu'il est impossible de nier nous démontrent l'ina- saint Paul déclare que : « il ny a plus ni[.. .} esclave ou
nité des instincts chez l'homm.e [. ..]. L 'homme possédant bien une
volonté ne saurait posséder d'instinct» (p. 253). Voy. également, du homme libre ». Mais un peu plus loin, il commande :
même auteur, Dernières et nouvelles connaissances sur l'Homme (éd. « Esclaves, obéissez en tout à ceux qui sont vos maîtres en
La Vie Claire, 1975), pp. 25 et ss. ce monde » (Col., III, 22). Contradiction ? Non. Cet ordre
20 PLAIDOYER POUR LE RACISME
21
... la doctrine de l'Église
strict éclaire la pensée de l'apôtre. Il démontre que saint me de l'homme ; et ce n'est p as l'homme qui a ét é créé pour la
Paul établit une différence nette et essentielle entre les femme, mais la femme pour l'homme. Voilà pourquoi la femme
réalités d'ici-bas (où il y a des maîtres et des esclaves) et doit avoir sur l a tête un signe de sujétion [I Cor., XI, 3 et 7-10].
celles d'en-haut (où tous les êtres humains sont ég·aux
dans le Christ). Citer le seul verset 11 du paragraphe III De mêm e, à propos du mariage, il déclare :
permet donc de trahir la pen sée de l'auteur, ce qui est
très grave. Que les femme s soient sou mises à leu rs maris comme au Sei-
gneur, p arce que le mari est chef de la femme, comme le Christ
est le chef de l'Église, lui, le Sauveur du corps. Or , tou t comme
Je note d'ailleurs qui si les mondialistes s'appuient l'Église est sou mise au Christ, les femmes doivent l'être en tout à
sur l'épitre aux Colossiens, ils évitent généralement de leurs maris [Eph., V, 22. Voy. Aussi Col., III, 18].
citer ce même saint Paul qui s'adresse aux Galates. La
raison est simple. Dans cette lettre, l'apôtre tient le mê- La conclusion énoncée plus haut se confirme : lorsque
me discours et déclare : sain t Paul m et sur un pie d d'égalité les maîtres et les
esclaves, les h ommes et les femmes, il considère les ré-
Tous, en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ J ésus, a lités célestes, pas les réalités terrestres. Loin d'être un
car vous tous qui avez été bap tisés dans le Christ , vou s avez re-
vêtu le Christ. Plus de juif ni de grec, plus d'esclave ni d'homme
chambardeur ou un semeur de désordre à l'aide de doc-
libre, plus d'homme ni de femme : vous tout, en effet, vo us ne t rines égalitaires, l'apôtre commande au contraire l'or-
faites plus qu'un dans le Christ J ésu s [Gal. , III, 26-28). dre ici-bas : l'homme soumis au Christ, l'épouse à l'é-
poux, l'esclave au maître, etc.
Si, donc, on veut faire croire qu'en dis ant : « Plus de Logiquem ent, c'est dans le même se ns qu'il faut lire
juif ni de grec», saint Paul contestait l'existence des dif- l'expression « Il n'y a plus ni Grec ou Juif» ; en écrivant
férences raciales et/ou nationales, il faudrait admettre cela, P a ul ne niait ni l'existence des nat ions, ni celle des
que l'apôtre contestait également les différences de natu- races sur la Terre. Il souhaitait juste r appeler que les
re sexu elles (« plus d'homme ni de fernrne ») . Or tout le distinctions d'ici-b as disparaîtraient dans le ciel, face à
monde sait qu'au grand désespoir des « progr essistes », Dieu.
l'Église a toujours affirmé l'inégalité entre l'Homme et la La conclusion s'impose : devant Dieu, les hommes
Femme, écarta nt pa r exemple cette dernière du sacerdo- sont incontestablement égaux, car le Christ est m ort
ce. Saint Paul lui-même écrit : «pour un grand nornbre » (pro rnultis*), san s au cune dis-
tinction ; ainsi, quelle que soit notre race, nous sommes
Le chef de tout homme, c'est le Christ ; le chef de la femme, c'est tous appelés à aller a u ciel jouir de la vision béatifique ;
l'homme [ ... ]. L'homme, lui, ne doit pas avoir la t ête couverte
[quand il prie a u temple] , parce qu'il est l'image et (le reflet de)
* Voy. l'ordinaire de la messe (rite de saint Pie V), les paroles pro-
la gloire de Dieu , tandis que la fe mme (reflète) la gloire de l'hom- noncées par le prêtre lors de la consécration du vin : « hic est enim
me. L'homme, en effet, n'a pas été tiré de la femme, mais la fem- calix sanguinis mei, noui et œtérni testaménti : mystérium fidei: qui
pro uobis et pro m ultis effundétur in remissi6nem peccat6rum. ».
22 PLAIDOYER POUR LE RACISME
L e racisme bien conipn:s ne contredi:t pas... 23
la dignité morale de toute personne humaine lui vient de
Certes, on peut discuter à l'infini sur le polygénisme op-
sa nature qui la rend libre et raisonnable, à l'image de
posé a u monogénisme, pour savoir si tel ou tel groupe
Dieu son Auteur, et quelle que soit sa race. Mais là s'ar-
ethnique est une « race originelle » ou un simple ra meau
rêt e l'égalité. Comme l'ont écrit Claude Roussau et Clau-
issu de métissages intervenus da ns le temps. Sur ces su-
de Polin:
jets, les racistes sont loin d'êtr e d'accord. L'au teur du li-
la doctrine chrétienne a toujours pris soin de bien souligner que vre : Le culte de la Race blanche (1935), Robert Ketels,
si les hommes sont égaux leur égalité n'est en tre e ux qu'en ta nt écrit:
qu'ils sont en Dieu, qu'ils ne sont égaux qu'aux ye ux de Dieu et
seulement ainsi. En d'autres termes, leur égalité [... ] est d'une Il y a tr ois grandes races principales : la bla nche, la jaune et la
qualité essentie llement spirituelle et métaphysique. [... ] le prin- noire. La Race blanche est à l'é ta t presque pur en Europe (sauf
cipe d'égalité [.. .] n'a ja mais signifié qu'il ne pouvait y avoir des clans quelques très petites parties)*.
diffërences sociales ou naturelles en tre les hommes*.
Si A. de Gobineau adopte cette classification empru n -
Sur terre, dans l'ordre purement humain, ou stricte- tée à la couleur de peau, il avoue toutefois qu'elle n 'est ni
ment naturel (par opposition à l'ordre surna turel et gr a- «juste ni heureuse», car les trois groupes humains n'ont
tuit), les différences et les inégalités, au sein de l'unique pas « précisément pour trait distinctif la carnation, tou-
espèce humaine, sont légion. jours très multiple dans ses nuances » ; il dit a dopter ces
désign ations faute de mieux, parce qu'elles sont « moins
•Les difficultés rencontrées dans l'étude biologique défectueuses que les autres »** et n'hésite pas à qualifier
des races
la « race blanche » d' « agglornération métisse » (Ibid. ,
p. 151). Même son de cloche dans Le prodige des races
Ces différences se repèrent immédiatement au niveau
(1960) où Paul Buyssens décla re que, contrairement à
physique. L'existence de caractères physiques stables et
une opinion fort répandue, les trois races présentes su r
très différents d'une population à l'autre est une éviden-
notre planète « ne sont pas les blancs, les jaunes et les
ce qui fait conclure à l'existence des races humaines. La
noirs, mais les nordiques, les méditerranéens et les hom-
couleur de peau vien t tout de suite à l'esprit, ma is doi-
1nes de couleur »***. Il précise que les blancs doivent être
vent également être pris en considération la forme du
divisés « en deux races », les n ordiques et les méditerra -
bassin, la pilosité, la structure des cheveux, la forme du
néens, et que la catégorie « hommes de couleurs » com-
nez (indice nasal introduit par Topinard en 1888*), etc.
prend les n oir s et les jaunes, deux groupes « reliés par
* Voy. C. Rou sseau et C. Polin, Les Illusions Républicaines (PSR
Édition, 1995), p. 140. *Voy. R. Ketels, Le culte de la Race blanche (Le Racisme E uropéen,
** L'indice n asal se définit ainsi : lar geur du nez /h au teur du nez le Bruxelles, 1935), p. 2 1.
tout multiplié par 100. On distingue ainsi les races leptorhiniennes, **Voy. A de Gobineau , op. cit., t . 1, p . 150.
les races mésorhiniennes et les r aces platyrrhiniennes. *** Voy. P. Buysse ns, Le prodige des races (éd . La Colombe, Par is,
1960), p. 9.
24 PLAIDOYER POUR LE RACISME ... la doctrine de l'Église 25
une cinquième variété humaine, le pygmée» (I d .). De son ou a ux car tes à gratter. .. ) et le jeu abusif, n'est pas toujours faci-
le à tracer*.
côté, Henri Decugis reprend la thèse selon laquelle rien
qu'en Europe, il existe non pas une r ace pure, m ais « six
Or, personne n e conteste l'existence de joueurs mala-
races p rincipales » - la Nordique, la Vistulienn e, l'Ibéro-
difs qu'il faut soign er, donc qu'il existe une limite, même
insulaire, la Celtique, l'Atlanto-méditerranéenne et l'A-
driatique - et met en garde: si elle est floue. Les exemples de flous sont légions :
quand le nécessaire finit-il pour laisser place au super-
Il n'y a pas [... ] de race slave, de race germanique, ni de race lati- flu ? A partir de quelle masse un sac est-il lourd ? A par-
ne propreme nt dite . Ces vocables employés communément ne tir de quelle taille un homme est-il gr and ? Si je pose ces
corresponde nt à aucune réalité anthropologique, car les gr oupe- questions à un individu en lui demandan t d'exprimer
ments politiques ou linguistiques des divers pays européens ne son propre point de vue, il sera bien en peine de donner
coïncident guère avec l'habitat actuel des races fort mélangées
des r éponses précises. Pourtant, il parlera toute sa vie
auxquelles ont appartenu les ancêtres des ha bitants de l'Euro-
pe*. de nécessaire et de superflu, de sacs lég·cr s et de sacs
lourds, d'hommes petits et d'hommes grands.
Sans surprise, donc, l'étude physique des r aces se ré- Il en est de même avec les races ; elles exist ent, bien
vèle fort complexe, voire fort embrouillée, notamment du qu'il soit très difficile de les délimiter avec précision.
fait des méla n ges enregistrés a u cours de l'histoire an -
cienne où la rareté des traces et l'absen ce de documents •La nature humaine
rendent la rech erche quasi impossible.
Voilà pourquoi aux discussions san s fin sur le terrain
•L'absence de limites claires ne remet pas en cause des sciences naturelles (donc sur le terrain puremen t
l'existence des races m atériel), je préfère aborder le problème racial par le
biais de la p hilosophique. En 1935, d'ailleurs, le raciste
Aujourd'hui, il est très difficile de fixer les contours R. Ketels avait écrit :
des différent s groupes raciaux. Mais cette difficulté ne
permet p as de dire que les races n'existeraient p as. Bien Tout au ssi importants sont les caractères psychiques, lorsqu'il
s'agit de l'homme. La race n'est pas seulement question de zoolo-
des frontières sont difficiles (voire impossibles) à placer, gie : on ne peut écar ter l'essence spirituelle de l'Homme, son Hu-
ce qui ne les rend pas inexistantes. L'exemple du jeu est manité** .
très connu . Deux spécialistes« d'addictologie » écrivent :
E t en effet, cont r airement à ce qu'affirment Jean-Paul
La frontière entre le jeu« normal », « socia l », pratiqué par la ma - Sartre et d'autres existentialistes, l'homme n'est pas un
jorité de la population (qui joue ponctuellement a u tiercé, au loto,
* Voy. Marc Valleur et Jean-Clau de Matysiak, Les pathologies de
* Voy. Le destin des races blanches (Librairie Félix Alcan, 1936), l 'excès (éd. J C Lattès, 2006), p. 94.
p. 448. **Voy. R. Ketels, op. cit., pp. 22-3.
26 Le racisme bien compris ne contredit pas ... 27
PLAIDOYER POUR LE RACISME
être qui se con struit tous les jours selon son propre vou- Tout entière parce que s'il en était autrement, cette na-
loir. Il est habité par une nature humaine qui est unique ture serait a lors comme découpée en divers morceaux
et qui le détermine. dont ch a que sorte de trigone en possé derait un. Dès lors,
seul le trigone en même t emps scalène, isocèle, équilaté-
•Pourquoi une nature unique donne-t-elle naissance à r al et rectangle serait un véritable triangle, les a u tres
des races différentes ? n 'étant que des figures hybrides, pas complètement
triangles, ce qui est une absurdité.
- Si cette n ature est unique, me direz-vous, alors il Mais si l'unique nature « triangle » est tout entière en
n'existe qu'une seule race , la race humaine. ch aqu e trigone, elle n'y est pas totalement, autrement, il
Non, pour la raison capitale s uivante, que les n'y aura it qu'une seule sort e de triangle, ce qui est une
« antiracist es» ignoren t (ou feignent d'ignorer) : la n atu- impossibilité, puis qu'un triangle rectangle n e peut pas
re humaine s'actu alise tout entière mais pas totalenient être en m êm e temps équilatéral (et réciproqu em ent).
da n s ch aqu e personne .
- L'expression « tout entière mais pas totalement » est Il en est de mêm e avec les hommes. L'unique n a ture
contradictoire, me rétorquerez-vous. huma ine est tout entière mais pas totalernent dans cha-
Simple apparence . Et pour mieux vous le faire com- que être humain ; d'où l'existence de catégories distinc-
prendre, je ferai appel à des notions tes (appelées r aces) que l'on peut analogiquement com-
élémenta i.Tes de géométrie . Le poly- p arer aux différents triangles ; d'où également l'existen-
gone ci-contre est un trian gle à part ce d'inégalités entre les r aces que l'on peut an alogiqu e-
entière : il répond à la définition ment compar er aux inégalités entre les t ria n gles (tous
stricte du triang-le (trois sommets n'ont pas les mêmes propl'iét és et certains en ont plus
distincts non a lign és) et en possède que d'autres ... ).
les propriétés (sommes des a n gles
formés p ar les trois côtés égale à .___ _____ __i
•Fausse conception de l'ordre naturel chez les
" antiracistes »
180°, longu eur d'un côté inférieure à la somme des lon -
gueurs des deux autres côtés). La n ature « triangle » est
Ces inégalités se ma nifeste nt non seulement da n s les
donc tout entière actualisée dans ce polygon e. Mais elle
corps, m ais aussi, et surtout, dan s les civilisations créées
n'y est p as LoLalernenL ; s inon, le triangle serait éO'ale-
par les différents peuples. Ici, l'antiraciste m'interrom-
m ent équilatéral (trois côtés de même longueur) et'r ec-
pra en affirmant que les différences culturelles sont sans
tangle (un angle droit), ce qui n'est p as - et ce qui n e
rapport avec les différen ces ethniques. Cette objection se
peu t pas être, a u cun tria ngle rectangle ne pouvant être
fonde sur les thèses de Rousseau et Lévi-Strauss qui ré-
équilatér a l et réciproqu ement.
duisent la nature humaine a u seul h éritage biologique.
On en déduit ce qui suit : l'unique n ature « triangle »
D an s leur p ensée, cet héritage seul représenterait ce
est tout entière mai:s pas totalement en ch a que trigone.
. .. la doctrine de l'Église 29
28 PLAIDOYER POUR LE RACISME
J e soulign e d'ailleurs que pour de nombreu x n atio- * Voy. O. Strasser, « L'Allemagne est-elle un dan ge r ou un espoir
n au x-socialistes dits « historiques », l'idée raciste décou- pour l'Europe?», publié dans Esprit, l~" février 1934, p. 765.
J
Le résultat est cette énorme différence des peuples de l'Europe
qui sont tous soumis, en raison de le ur parenté raciale, au même
rythme du cycle culturel occidental, à la même loi de famille.
Les notions de race et de peuple étant ainsi dégagées, la n ation
s'avère comme un degré s upérieur de la conscience qu'un peuple
prend de soi-même. Un peuple, conscie nt de sa qua lité raciale,
devient nation ; et cet état de nation représente un état de matu-
rité [Tbid., pp. 765-6.].
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M. Urbain CAIRAT
C.P. 1528
CH-1820 Montreux