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Mathématiques – AN1 - Dérivées et Différentielles

AN1 - Dérivées et
différentielles
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Mathématiques – AN1 - Dérivées et Différentielles

1 DÉRIVATION D’UNE FONCTION D’UNE VARIABLE 3

1.1 INTRODUCTION 3
1.2 NOMBRE DÉRIVÉ 4
1.3 LIENS ENTRE DÉRIVÉE ET VARIATIONS D’UNE FONCTION 7
1.4 OBTENTION D’EXPRESSIONS DE FONCTIONS DÉRIVÉES 8

2 DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS 13

2.1 PROBLÉMATIQUE 13
2.2 OUTILS 14
2.3 OBTENTION D'UN DÉVELOPPEMENT LIMITÉ 16
2.4 OPÉRATIONS ET COMBINAISONS AVEC DES DL 22

3 FONCTIONS DE DEUX OU PLUSIEURS VARIABLES 24

3.1 INTRODUCTION 24
3.2 CONTINUITÉ (NON EXIGIBLE) 24
3.3 DÉRIVATION : DÉRIVÉES PARTIELLES 25
3.4 EXTREMA LOCAUX (FONCTIONS DE DEUX VARIABLES) 28

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1 Dérivation d’une fonction d’une variable


1.1 Introduction
Le mathématicien et physicien anglais Newton et le mathématicien et philosophe allemand Leibniz
(auquel on doit l’appellation fonction), au tournant des XVIIème et XVIIIème siècles, ont étudié le calcul des
variations des fonctions ainsi que les propriétés des tangentes aux courbes. C’est ainsi qu’est apparue la
dérivation.

Une grandeur « y », exprimée en fonction d’une (ou plusieurs) autre « x » qu’on appellera « variable »,
n’évolue pas forcément à vitesse constante lorsque sa variable le fait. C’est la recherche de cette vitesse
de variation qui a donné mathématiquement la notion de dérivée de la fonction.

On définit le taux de variation V de y entre deux points A et B d’une courbe comme étant le rapport de
∆y
la variation de y par celle de x : V =
∆x
Ce nombre désigne la vitesse moyenne de variation entre A et B, et est de fait la pente du segment [AB]
( )
(ce qui définit également la tangente de l’angle i , AB dans un repère adéquat).

On peut se demander quelle est la vitesse instantanée de variation de y, pour une valeur x fixée, c’est à
dire quelle est la limite de V (si elle existe) lorsque ∆x tend vers 0, autrement dit : quelle est la pente de la
courbe au point A.

Le nombre dérivé de la fonction en x est cette vitesse instantanée au point A, et il dépend de x.

Une dérivée nulle pourra donc (mais pas forcément) signaler un sommet de la courbe (pente nulle en ce
point), c’est à dire un maximum ou un minimum pour y.

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Le nombre dérivé d’une fonction en un point peut aussi ne pas exister ; par exemple, en cas de non-
continuité de la fonction en ce point, ou en cas de « point anguleux » (la pente de la courbe a une
certaine valeur immédiatement à gauche du point et une autre valeur immédiatement à droite), ou plus
simplement en cas de tangente parallèle à (Oy).

Le calcul des dérivées trouve de nombreuses applications :


* Recherche d’optimums ;
* Approximation locale d’une fonction par une autre dont les valeurs sont calculables (par
exemple : remplacement local d’une courbe par sa tangente) : « développements limités », qui
sont utilisés par nos calculatrices pour calculer un sinus par exemple ;
* Études des mouvements mécaniques : vitesses, accélérations… ;
* Études économiques : coût marginal, élasticité, etc.
∆q dq
* Intensité instantanée de courant électrique : i = lim = qui est la dérivée de la quantité
∆t →0 ∆t dt
de charge électrique en fonction du temps ;
∆Φ
* Force Électromotrice Induite ( E = lim dérivée du flux / temps) ;
∆t →0 ∆t

1.2 Nombre dérivé


1.2.1 La définition du Petit Larousse.
Dérivée : Limite, si elle existe, du rapport de l’accroissement d’une fonction à l’accroissement
correspondant de la variable, lorsque ce dernier tend vers 0.
1.2.2 La définition mathématique.
Soit f une fonction réelle de variable réelle x définie sur un intervalle ouvert I de ℝ .
Soit a un réel de l’intervalle I. Lorsque sa variable évolue de a à x, le taux de variation de f est :
f ( x) − f (a)
V=
x−a
Dire que f est dérivable en a , c’est dire que ce taux admet deux limites finies lorsque x tend vers a
en lui étant inférieur et en lui étant supérieur, et que ces deux limites sont égales.

Cette limite est alors appelée nombre dérivé de L’emploi de la lettre x comme abscisse du point
la fonction f en a, que l’on note f ’(a). A permet une formulation plus simple :
1 2

Remarque : avec cette seconde formulation, on dira que pour que f soit dérivable en x, il faut que les
limites existent et soient égales, lorsque h tend vers 0 en étant négatif (c’est à dire « par la gauche »,
ou encore « h tend vers 0- ») et lorsque h tend vers 0 en étant positif (c’est à dire « par la droite », ou
encore « h tend vers 0+ »).

On définit « naturellement » la fonction dérivée de f :


fonction notée f ’ qui, à tout réel x de I, associe le nombre f ’(x) (s’il existe).

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1.2.3 Interprétation graphique de la dérivée


Les deux notations de la définition :

dérivée en a dérivée en x Dérivée et tangente :

1.2.4 Dérivée à droite, dérivée à gauche :

Dans cet exemple, en x = 0, la limite à gauche de


∆y/∆x vaut –1 et la limite à droite vaut 1. On peut
donc tracer deux demi-tangentes en O(0,0), mais la
fonction n’est pas dérivable en 0.

L’exemple graphique ci-dessus est celui de la


fonction d’expression (courbe
noire), que l’on peut écrire aussi .
Elle est définie sur .

Étudions sa dérivabilité en x = 0. On a :
3

f (0 + h ) − f (0) f ( h) f ( h)
• Sur ]0 , + ∞[ : = = 1+ h ⇒ lim+ = +1
h h h→ 0 h

f (0 + h ) − f ( 0) f ( h ) f ( h)
• Sur [− 1 , 0[ : = = − 1+ h ⇒ lim+ = −1
h h h→ 0 h

Autre question : est-elle dérivable à droite en x = –1 ?

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1.2.5 Notation différentielle de la dérivée.


Soit deux points A et M sur la courbe d'une fonction f (dans un domaine où elle est définie et
continue, à l'image des figures ci-dessus) et faisons tendre le point M vers le point A.
Permettons-nous d'écrire dx la limite de ∆x lorsque cette dernière tend vers zéro, ainsi que d'écrire
dy (ou df) la limite de ∆y lorsque ∆x tend vers zéro.
dy
Dans ces conditions, on peut noter : f ′ ( x ) =
dx
Il s’agit réellement d’une fraction dont numérateur et dénominateur sont des éléments
infinitésimaux (infiniment petits mathématiques). De façon imagée nous dirons que dy (resp. df ) est
la variation « infiniment petite » de y (resp. f ) résultant de la variation « infiniment petite » dx de la
variable x.

Remarque : pour les dérivées d’ordres supérieurs (si elles existent), la notation conventionnelle est la
suivante, attention il ne s’agit plus de quotients mais d’une convention ! :
 dy 
d 
d2 f d2 y dx
• Dérivée seconde : f ′′ ( x ) = 2 = 2 =  
dx dx dx
dn f dn y
• Dérivée d’ordre n : (n entier naturel non nul) f ( ) ( x ) = n = n
n

dx dx

Interprétation graphique :
Nous imaginons un grossissement « infini » au point A sur la
troisième figure de la page 5. Dans cette région infiniment
petite, courbe et tangente sont confondues ; aussi la pente
de la tangente à la courbe en A, dérivée en x, est ici égale dy
au rapport de dy par dx (égale aussi à la tangente de l’angle A α
α qu’elle forme avec l’axe des abscisses, si les échelles sont
identiques sur les deux axes, ces derniers étant dx
perpendiculaires).

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1.3 Liens entre dérivée et variations d’une fonction


De l’interprétation graphique de la dérivée [dérivée = pente de la courbe], on déduira aisément
les propriétés suivantes : (I représente un intervalle de ℝ )

• Pour tout x ∈ I, f ’(x) > 0 ⇔ f est strictement croissante sur I.


• Pour tout x ∈ I, f ’(x) < 0 ⇔ f est strictement décroissante sur I.
• Pour tout x ∈ I, f ’(x) = 0 ⇔ f est constante sur I.

• Pour un unique a ∈ I, f ’(a) = 0 ⇔ La courbe de f admet un sommet (f(a) est un minimum ou un


maximum) OU un point d’inflexion (dans ce cas, de pente nulle).
Les schémas ci-dessous illustrent ce dernier point :

Notre intérêt se porte en particulier sur l’étude du sens de variation d’une fonction. Comme on le voit,
l’étude de l’annulation d’une dérivée n’apporte aucun élément à ce sujet.
On devra systématiquement mener l’étude du signe de sa dérivée.

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1.4 Obtention d’expressions de fonctions dérivées


1.4.1 Dérivées de fonctions usuelles
Travail personnel : En utilisant la définition et les éléments de calcul des dérivées présentés en pages
suivantes, vous serez en mesure de démontrer les dérivées présentées ci-dessous.

f (x) f ’(x) (f o u) (x) (f o u)’ (x)


k (terme constant) 0

x 1 u u’

kx k ku ku’

x² 2x u² 2u’u

x3 3x² u3 3u’u²

xα , α ∈ ℝ α .xα −1 uα α u’uα - 1

1 u′
x u
2 x 2 u

1 u′
ln ( x ) ln u
x u

ex ex eu u’eu

sin ( x ) cos ( x ) sin ( u ) u ′ cos ( u )

cos ( x ) − sin ( x ) cos ( u ) −u ′ sin ( u )

u′
= u′ (1 + tan 2 ( u ) )
1
tan ( x ) = 1 + tan 2 ( x ) tan ( u )
cos ( x )
2
cos ( u )
2

1 u′
arcsin ( x ) arcsin ( u )
1 − x2 1 − u2

1 u′
arccos ( x ) − arccos ( u ) −
1− x 2
1 − u2

1 u′
arctan ( x ) arctan ( u )
1 + x2 1 + u2

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Dérivée d’une constante : f (x) = k


4 ∆y = f ( x + h ) − f ( x ) = k − k = 0 et ce ∀x .
∆y
Donc, pour tout x nous avons : lim =0
h→ 0 ∆x
f ( x) = k ⇒ f ′( x) = 0

Dérivée de la fonction identité : f (x) = x


5 ∆y = f ( x + h ) − f ( x ) = x + h − x = h et ce ∀x .
∆y h
Donc, pour tout x nous avons : lim = lim = lim1 = 1
h →0 ∆x h → 0 h h →0

1.4.2 Opérations sur les dérivées


Les exercices d’autonomie vous proposent de démontrer, en appliquant la définition de la dérivée d’une
fonction, les relations suivantes, qu’il convient de bien connaître pour calculer les dérivées des fonctions
diverses que vous rencontrerez en mathématiques, mais aussi en sciences et en techniques de
l’ingénieur.
Soient u et v deux fonctions dérivables dont les dérivées respectives sont u’ et v’.

• Dérivée d’une fonction multipliée par une constante : ( λ6 u )′ = λ .u ′


• Dérivée de la somme de deux fonctions : ( u + v )′ = u′ + v′
• Dérivée du produit de deux fonctions : ( uv )′ = u′v + uv′
 1 ′ v′
• Dérivée de l’inverse d’une fonction :   = −
v v2
 u ′ u ′v − uv′
• Dérivée du quotient de deux fonctions :   =
v v2

• Dérivée de la composée de deux fonctions : ( g f )′ = f ′ × ( g ′ f )


• Dérivée de la réciproque d’une fonction : ( f )′ =
−1 1
f ′ f −1

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Dérivée des fonctions puissances : f (x) = xn


n sera ici un entier naturel. Ce paragraphe est aussi l’occasion de revoir un raisonnement par
récurrence. On admettra en outre que (u×v)’ = u’×v + u×v’.

f (x) = x² = x.x, nous pouvons appliquer l’opération de dérivation d’un produit de deux fonctions avec
u(x) = v(x) = x et donc u’(x) = v’(x) = 1. Donc : f ’(x) = 1×x + x×1 = 2x.

f (x) = x³ = x².x, appliquons l’opération de dérivation d’un produit de deux fonctions avec
u(x) = x² et v(x) = x et donc u’(x) = 2x et v’(x) = 1. Donc : f ’(x) = 2x×x + x²×1 = 3x².

À partir de ces deux première étapes, nous pouvons conjecturer une formule générale :
« pour tout n » : f ( x ) = x n ⇒ f ′ ( x ) = n. x n −1 . La démonstration par récurrence consiste à établir
l’initialisation de la proposition (est-elle vraie pour la plus petite valeur de n ?) puis à démontrer
l’implication suivante : si elle est vraie au rang n, alors elle l’est au rang n+1 :

f (x) = xn+1 = xn.x, nous pouvons appliquer l’opération de dérivation d’un produit de deux fonctions
avec u(x) = xn et v(x) = x et donc u’(x) = n.xn-1 (par hypothèse que la proposition est vraie au rang n) et
v’(x) = 1. Donc : f ’(x) = n.xn-1×x + xn×1 = (n+1).xn :
si la proposition est vraie au rang n, alors elle l’est au rang n+1. Elle est récurrente.

Initialisation (avec x²) et récurrence montrent « par récurrence » que pour tout entier naturel n :
7
f ( x) = xn ⇒ f ′ ( x ) = n.x n −1

Dérivée des fonctions puissance inverse : f (x) = 1/xn


Associons ce que nous venons de trouver sur les puissances positives à la dérivation admise ici de
n.x n −1 1 n
= − n+1 . f ( x ) = n f ′( x) = −
n
l’inverse d’une fonction : f ′ ( x ) = − ⇒
x 2n
x x x n +1

On peut aussi l’écrire sous la forme suivante : f ( x ) = x−n ⇒ f ′ ( x ) = − n. x − n −1

(généralisation de la formule dérivation de f ( x ) = x n pour les exposants entiers négatifs)

Dérivées des puissances fractionnaires : f (x) = q√xp = xp/q


Vous démontrerez (après avoir étudié les pages suivantes) aussi que la formule s’applique aussi dans
le cas des exposants fractionnaires ; ainsi on retiendra :
p p
p q −1
f ( x) = x q
⇒ f ( x) = x

q
p 1 1
Par exemple, dérivée de la racine carrée avec = : f ( x) = x ⇒ f ′( x ) =
q 2 2 x

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Dérivée d’une fonction composée : f o u


Soit un intervalle U du domaine de définition de u et un intervalle F inclus dans celui de f et dans le
domaine d’arrivée de u. On définit la fonction composée f o u par celle qui, à x de U, associe la valeur
de f s’appliquant à u(x) :

x ∈ U 
u
→u ( x ) ∈ F 
f
→ y = f ( u ( x) )
x ∈ U 
f u
→ y = f ( u ( x) )

La dérivée de cette fonction est calculée comme suit : (f u )′ = u ′ × ( f ′ u )

Ceci peut se montrer facilement en utilisant la notation différentielle :


8
f )′ ( x ) = = g ′(u ). f ′ ( x ) = g′ ( f ( x )). f ′ ( x )
dy dy du
(g = .
dx du dx

Note : Bien retenir ce principe de dérivation car la plupart des fonctions rencontrées en sciences et
en techniques de l’ingénieur sont des fonctions composées.

Fonctions composées usuelles

Fonction logarithme népérien

Fonction exponentielle de base e

Fonction puissance

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Dérivée de la fonction réciproque d’une fonction f


Soit une fonction f bijective d’un intervalle I vers un intervalle J.
La réciproque de f est la fonction notée f -1 , de J vers I, telle que f -1
o f = Id.

Autrement dit : pour tout x ∈ I, y = f (x) ⇔ x = f -1(y)


et pour tout y ∈ J, f -1(y) = x ⇔ y = f (x).

En utilisant la notation différentielle nous avons :


dy dx
f ′ ( x ) = y′ ( x ) = et pour la réciproque f −1′ ( y ) = x′ ( y ) =
dx dy

Exemple 1 :
De [0 ; +∞[ vers lui-même, les fonctions « carré » ( f ) et « racine carrée » ( f -1) sont réciproques.
10f −1′ ( x ) = 1 1 1 1
= = = ;
(
f ′ f ( x)
−1
′ )
f ( y) 2y 2 x

-1
Ou encore : les fonctions exp ( f , de ℝ vers ]0 ; +∞[ ) et ln ( f , de ]0 ; +∞[ vers ℝ ) sont
réciproques.
11f −1′ ( x ) = 1 1 1 1 1
= = y = ln ( x) = .
(
f ′ f ( x)
−1
)
f ′( y) e e x

Exemple 2 : (ne nommons pas nos fonctions, mais contentons-nous des notations x et y)
1
Soit y = n x = x n , n entier naturel, dont l’expression réciproque est x = y n .
dx
Nous savons que = ny n −1 , donc en inversant le rapport :
dy
12dy 1 1 1 1 1n −1 1
1 1n −1
= = = = x y = n x = xn ⇒ y′ = x
dx ny n −1 1
n
( n −1) 1−
1
n
n n
nx nx

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2 Développements limités
2.1 Problématique
2.1.1 Introduction
L’idée générale de cette partie du
chapitre est de donner les moyens
de calculer une valeur approchée
d’une valeur f (x) d’une fonction
donnée dont on ne sait pas calculer
toutes les valeurs exactes. Par
exemple, il n’existe pas de formule
pour calculer ln(x) ou exp(x) ou sin(x) approx2
ou même √x dans un cas général (la f (x)
figure ci-dessous – courbe noire –
prend pour exemple f (x) = x² - lnx).
Par contre, il existe des points A(a, f
(a)) de la courbe de telles fonctions,
dont les coordonnées sont connues approx1
(dans l’exemple graphique ci-contre,
le point A(1,1) est sûr).
À l’aide de la connaissance d’un tel
point A, on souhaite évaluer
a
l’ordonnée f (x) d’un autre point de x
la courbe, ayant une abscisse x plus
ou moins proche de a.

Une première approximation consiste à trouver la « meilleure » droite qui, au niveau du point A,
représente la courbe (passage au point A et même pente). Cette droite est la tangente en A,
représentant une fonction affine ayant au niveau du point A même dérivée que f, et la valeur
« approx1 » est la meilleure approximation possible de f (x) … par ce moyen-là.
En seconde approximation, on trouvera la « meilleure » parabole (passage au point A, même pente et
même courbure que la courbe de f ) : courbe d’une fonction polynôme du second degré, d’expression
ax²+bx+c qui, au niveau du point A, possédera la même dérivée (graph. : même pente) et la même
dérivée seconde (graph. : même courbure) que f. La valeur « approx2 » sera, en général, une
approximation de f (x) meilleure que « approx1 » (et on pourra s’éloigner un peu plus de A en gardant
une précision acceptable).
On généralise ensuite la recherche d’une approximation polynômiale (degré n) de f (x) aussi précise que
possible pour x aussi loin qu’on veut de a (voir plus loin : formules de Taylor).
2.1.2 Définition
Le développement limité de f en a à l’ordre n est justement une écriture de f (x) sous la forme d’un
polynôme de degré n, additionné d’un reste :

f ( x) = P ( x) + ( x − a) ε ( x)
n

où P(x) est un polynôme de degré n et ε une fonction de limite 0 quand x tend vers a.
P(x) est appelé partie régulière de ce développement limité et donne à calculer la valeur approchée
cherchée, et (x - a)nε(x) est le « reste » qui est d’autant plus faible que n est grand (au moins à partir
d’un certain rang) ou que x est proche de a.

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2.2 Outils
2.2.1 Différentielle d’une fonction d’une variable
La définition du Petit Larousse
Différentielle : Fonction linéaire à laquelle peut être assimilée une fonction différentiable en un point
donné (fonction qui peut être assimilée à une fonction linéaire de la variable quand celle-ci tend vers
le point donné).

Calcul Différentiel : Partie des Mathématiques qui traite des propriétés locales des fonctions, de leur
comportement pour des variations infiniment petites des variables.

La définition mathématique
Dire que la fonction f définie sur un segment ou intervalle I de ℝ est différentiable en a de I, c’est
dire qu’il existe un nombre λ et une fonction ε tels que :

f ( a + h ) − f ( a ) = λ .h + h .ε ( h )
13

et lim ε ( h ) = 0
h →0

Lorsque h est infinitésimal, h.ε ( h ) devient négligeable devant λh ;


la fonction L telle que L ( h ) = λ .h est la différentielle de f en a, et L(h) se note df a .

Lien entre dérivée et différentielle


f (a + h) − f (a )
Le nombre dérivé de f en a est bien entendu : f ′ ( a ) = lim
h →0 h
Donc, si f est différentiable en a, il vient :
14
f ′ ( a ) = lim
λ h + h ε ( h)
= λ + lim
h ε (h )
= λ + lim ( signe ( h ) .ε ( h ) ) = λ f ′(a) = λ
h →0 h h→0 h h→ 0

Ainsi, f ( a + h ) − f ( a ) = h. f ′ ( a ) + h .ε (h) ,

ou encore ∆y = f ’(a).∆x + h.ε(h) et après passage à la limite (h tend vers zéro) :

df = dy = f ’(a).dx.

df est la variation infinitésimale de f provoquée


par une variation infinitésimale dx de sa variable.

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2.2.2 Epsilon ?
Théorème des accroissements finis :
Soit une fonction f définie et continue sur un intervalle [a ; b] et dérivable sur ]a ; b[.
f ( b) − f ( a)
Il existe au moins un nombre c ∈ ]a ; b[ tel que : f ′( c) =
b−a
L’égalité affirmée dans ce théorème peut s’écrire ainsi : f (b) = f (a) + (b - a).f ’(c).

(b - a) f '(c)

f (a)
a c b

Théorème de Rolle (corollaire du théorème précédent) :


Soit une fonction f définie et continue sur un intervalle [a ; b] et dérivable sur ]a ; b[,
avec f (a) = f (b).
Il existe au moins un nombre c ∈ ]a ; b[ tel que f ′ ( c ) = 0 .

Comme précédemment ce théorème se met facilement en évidence sur une représentation


graphique. Le théorème des accroissements finis constitue la base de la démonstration par
récurrence de la formule de Taylor-Lagrange ci-dessous, qui fait obtenir les développements limités
d’une fonction.

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2.3 Obtention d'un développement limité


2.3.1 Formules de Taylor
Formule de Taylor-Lagrange à l’ordre n+1 :
Si une fonction f définie sur un intervalle [a ; x] admet des dérivées successives f ’, f ’’, …, f (n) continues
sur cet intervalle et une dérivée d’ordre n+1 définie sur l’intervalle ]a ; x[,
alors il existe au moins un nombre c ∈ ]a ; x[ tel que :
( x − a) f ′ ( x − a) ( x − a) ( x − a)
2 n n +1

f ( x) = f ( a) (a) f ′′ ( a ) (n)
(a) + f( (c)
n +1)
+ + + ... + f
1! 2! n! ( n + 1 )!
reste de Lagrange

On remarque que tous les termes de ce développement sont calculables, à l’exception du dernier, ce
fameux reste, pour lequel on connaît l’existence de c… mais pas sa valeur.

Cette formule est donc utilisée pour calculer des valeurs approchées de f (x) lorsqu’on a une
connaissance exacte de notre fonction en a (pour lequel la valeur de f et de ses dérivées successives
sont connues) - par exemple, la fonction ln et ses dérivées sont parfaitement connues en a = 1.

On peut noter, pour simplifier les écritures : x − a = ∆x et c − a = λ∆x avec λ ∈ ]0 ; 1[


La formule de Taylor-Lagrange s’écrit alors :
( ∆x ) f ′′ a + ... + ( ∆x ) f ( n) a + ( ∆x ) f ( n+1) a + λ∆x
2 n n +1
∆x
f ( a + ∆x ) = f ( a ) + f ′(a) + ( ) ( ) ( )
1! 2! n! ( n + 1)!

Les valeurs f ( ) ( a ) , 0 ≤ k ≤ n, et f ( ) ( a + λ.∆x ) sont finies ; de plus, x étant choisi, ∆x est une
k n +1

quantité fixe. On peut dès lors affirmer (en vertu des théorèmes de comparaison de croissance entre
puissances et factorielles) qu’à partir d’un certain rang n les termes successifs de la formule
présentent des valeurs décroissantes, et que pour n suffisamment grand, le reste devient négligeable
devant l’avant-dernier terme. Ceci mène à la formulation suivante, légèrement différente :

Formule de Taylor-Young à l’ordre n :


Si une fonction f définie sur l’intervalle [a ; x] admet des dérivées successives f ’, f ’’, …, f (n) continues sur
cet intervalle et une dérivée d’ordre n+1 au réel a,
alors il existe une fonction ε définie sur ]a ; x] qui tend vers 0 quand x tend vers a telle que :

( x − a) ( x − a) ( x − a) ( x − a) ε x
2 n n

f ( x) = f (a) + f ′(a) + f ′′ ( a ) + ... + f (n)


(a) + ( )
1! 2! n! n!
reste de Young
Cette formule dit, comme l’implique la formule de Taylor-Lagrange, que pour n suffisamment grand,
le reste (dernier terme) et l’avant-dernier terme sont négligeables devant la somme des autres.
De plus, quel que soit n, le reste est négligeable pour x suffisamment proche de a.

Le reste de Young pourra s'écrire ( x − a ) ε ( x ) sans altérer la véracité de la formule.


n

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La formule de Taylor-Young est en adéquation avec la définition d’un développement limité, aussi on
retiendra :

Soit une fonction f n fois dérivable et dont les dérivées successives sont continues dans un intervalle qui
englobe a et x.
( ∆x ) f ′′ a + ... + ( ∆x ) f ( n) a
2 n
∆x
La somme f (a) + f ′(a) + ( ) ( )
1! 2! n!
est une approximation aussi précise que l’on veut de f (x) pour tout x, où ∆x = x – a,
pour peu qu’on choisisse n suffisamment grand.

Cette somme, polynôme de degré n en x que nous noterons Pn , est par définition la
partie régulière du développement limité de f en a à l’ordre n.

* La figure ci-dessous permet de comprendre le principe du développement limité à l’ordre 1.


À l’ordre 1, on peut écrire : f ( x ) = f ( a ) + ( x − a ) . f ′ ( a ) + ( x − a ) .ε 1 ( x )

f ( a) + ( x − a) f ′ ( a) devient une valeur approchée de f (x), « approx1 » sur la figure ;

y = f ( a) + ( x − a) f ′ ( a) est d’ailleurs l’équation de la tangente en A.

f (x)

approx1
(x – a).f ’(a)

f (a)

x
a

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* Pour utiliser une valeur approchée plus précise (en général) de f (x), on peut réaliser un
développement limité de f à l’ordre 2 :
(x − a)
2

f ( x ) = f (a) + ( x − a ) f ′( a) f ′′ ( a ) + ( x − a ) .ε 2 ( x )
2
+
2

À l’ordre 2, la valeur approchée est une expression du second degré en x, c’est à dire que
graphiquement on n’utilise plus une droite (la tangente) pour modéliser la courbe comme à l’ordre 1,
mais une parabole.
( x − a)
2

y = f (a ) + ( x − a ) f ′( a ) +
f ′′ ( a ) est l’équation de la parabole tangente à la courbe (en A :
2
même valeur, même pente et même courbure que celles de la courbe).

approx2
f (x)
(x – a)²
f ’’(a)
2

(x – a).f ’(a)

f (a)

x
a

Exemple : écrire le développement limité en 1 et à l’ordre 2 de la fonction ln


15 f ( x ) = ln ( x ) f (1) = 0
1
f ′( x) = f ′ (1) = 1
x
1
f ′′ ( x ) = − f ′′ (1) = −1
x2

La formule de Taylor-Young nous permet d’écrire :


( x − 1)
2
3 1
ln ( x ) = 0 + ( x − 1) .1 + . ( −1) + ( x − 1) .ε ( x ) ln ( x ) = − + 2 x − x 2 + ( x − 1) .ε ( x )
2 2

2 2 2

3 1
On vérifiera que pour x proche de 1, ln(x) est proche de − + 2x − x2 .
2 2

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Un petit inconvénient dans ce procédé : il faut développer des puissances successives de (x – a),
d’où le point 2.3.2 suivant.

2.3.2 Formule de MacLaurin


Cas particulier de la formule de Taylor-Lagrange dans le cas où a = 0 :

Formule de MacLaurin à l’ordre n :


Si une fonction f définie sur l’intervalle [0 ; x] admet des dérivées successives f ’, f ’’, …, f (n) continues sur
cet intervalle et une dérivée d’ordre n+1 en 0,
alors il existe une fonction ε définie sur ]0 ; x] qui tend vers 0 quand x tend vers 0 telle que :
x x2 x n ( n) xn
f ( x) = f (0) + f ′(0) + f ′′ ( 0 ) + ... + f (0) + ε ( x)
1! 2! n! n!

Exemple 1 : reprenons l’exemple de la page précédente.


Plutôt que d’écrire ln(x) pour x plus ou moins proche de 1, écrivons ln(1+x) pour x plus ou moins
proche de 0, et cherchons le développement limité en 0 de la fonction f : x ֏ ln (1 + x ) :
1 1
16 f ( x ) = ln (1 + x ) ; f ′( x) = ; f ′′ ( x ) = −
1+ x (1 + x )
2

f (0) = 0 ; f ′ ( 0) = 1 ; f ′′ ( 0 ) = −1
La formule de MacLaurin nous permet d’écrire le DL de f à l’ordre 2 :
x2 x2
ln (1 + x ) = 0 + x.1 + . ( −1) + x 2ε ( x ) = x − + x 2ε ( x )
2 2

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Exemple 2 : DL complet d’une fonction polynômiale


Considérons la fonction d’expression f ( x ) = 4 x 3 + 2 x 2 + x + 1 .
Nous
17 obtenons les dérivées successives suivantes :
f ′ ( x ) = 12 x 2 + 4 x + 1 f ′ ( 0) = 1
f ′′ ( x ) = 24 x + 4 f ′′ ( 0 ) = 4
et appliquées à 0 :
f ′′′ ( x ) = 24 f ′′′ ( 0 ) = 24
f(
k)
( x ) = 0, k≥4 f ( k ) ( 0 ) = 0, k ≥ 4

Reportons ceci dans la formule de Mac Laurin à un ordre supérieur ou égal à 4 et nous obtenons :
x x2 x3
f ( x ) = f ( 0 ) + .1 + .4 + .24 + 0 + ... + 0 = 1 + x + 2 x 2 + 4 x 3
1! 2! 3!

On retrouve bien la fonction polynomiale de départ (le but était double dans cet exemple : appliquer la
formule sur une fonction et la justifier sur un exemple bien choisi).

Note : grâce à cette formule vous pourrez calculer e, base des logarithmes népériens, en vous
rappelant que la dérivée de la fonction exponentielle est égale à elle-même. Vous devez obtenir une
somme qui converge très rapidement vers 2,7182818… Vous pourrez vous amuser à le vérifier à
l’aide de votre tableur.

Remarque : Entendu que le reste est une valeur qui tend vers zéro lorsque x tend vers zéro bien sûr
mais surtout lorsque n tend vers l’infini, plus l’ordre employé est important et plus la valeur approchée
est une représentation fiable de la valeur réelle inconnue, quel que soit x.

Exemple 3 : quelques exemples de développements limités en 0, à retrouver :

 1  1 xn
(0) : = 1 + x + x + ... + x + ε ( x )
2 n
DL n 
1− x  1− x n!
2 3 n
x x x xn
DL n ( exp )( 0 ) :e = 1 + x + + + ... + + ε ( x )
x

2 6 n! n!
2 4 2n
x x n x x2 n
DL 2 n ( cos )( 0 ) : cos x = 1 − + + ... + ( −1) + ε ( x)
2 24 ( 2n ) ! ( 2n ) !
x3 x 5 x2 n +1 x2 n +1
DL2 n +1 ( sin )( 0 ) : sin x = x − + + ... + ( −1) + ε ( x)
n

6 120 ( 2n + 1 ) ! ( 2n + 1 ) !

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2.3.3 Application de l’ordre 1 au calcul approché rapide


Le développement limité à l’ordre 1 est très utile pour établir des formules de calcul approché rapide
au voisinage immédiat d’un nombre a. Ces formules aisées à mémoriser sont très commodes pour
l’estimation par calcul mental d’ordres de grandeur.

Nous reprenons f ( x ) = f ( a ) + ( x − a ) f ′ ( a ) + reste et considérons, pour x suffisamment proche

de a, le reste comme négligeable : f ( x) ≈ f (a) + ( x − a ) f ′(a ) .

Travaillons ici avec a = 1 et posons x = 1 + h (∆x est noté h pour en simplifier l’écriture).
Ceci permet d’établir la formule générale de calcul approché au voisinage de 1 :
f (1 + h ) ≈ f (1 ) + h. f ′ (1 ) avec h << 1

Exemple 1 : Estimer (1 + h )
2

18

Il vient : ( 1 + h ) ≈ 1 + 2h
2
avec h << 1

Exemple 2 : Estimer 1+h


( x) = x
f 19 f (1) = 1
α
1 1 1+ α ≈ 1+ avec α << 1
f ′( x) = f ′ (1) = 2
2 x 2

Travail personnel : En appliquant ce principe, vous pourrez facilement établir les formules d’estimation
h
(1 + h ) ≈ 1 + nh ; 1+ h ≈1+ ln ( 1 + h ) ≈ h
n
suivantes valables avec h << 1 : n
;
n

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2.4 Opérations et combinaisons avec des DL


Soit Pn( f ) le polynôme de degré n partie régulière du DL de f à l’ordre n. On admettra :

2.4.1 Linéarité et produit


Pn ( λ f + g ) = λ .Pn ( f ) + Pn ( g )
Pn ( fg ) = Pn ( f ) × Pn ( g ) arrêté au degré n
x2 x 4
Exemple : on sait qu’en zéro DL 4 ( cos )( 0 ) : cos x = 1 − + + x 4ε 1 ( x ) et que
2 24
x3
DL 4 ( sin )( 0 ) : sin x = x − + x4ε2 ( x ) .
6
Le DL de leur produit, à l’ordre 4, résulte du produit de ces deux DL
(on n’écrit que les termes du développement de degré inférieur ou égal à 4) :
 x3  x2 x4 
DL 4 ( sin x.cos x ) =  x − + x 4ε 2 ( x )  1 − + + x 4 ε 1 ( x )  arrêté au degré 4
 6  2 24 
x3 x3 2 x3
=x− − + x4ε ( x ) = x − + x4ε ( x )
2 6 3
 sin ( 2 x ) 
On remarque d’ailleurs qu’il s’agit bien de DL 4  .
 2 

2.4.2 Composition de fonctions :


soit f admettant un DLn en a et g admettant un DLn en f (a). Alors (en a) :
( P ( f )) arrêté au degré n
Pn ( g f ) = Pn ( g ) n

Exemple : trouver DL ( ln ( cos x ) ) en zéro


2
2
3 1
ln x = − + 2 x − x2 + ( x − 1) .ε 2 ( x )
x
+ x 2ε 1 ( x )
2
cos x = 1 −
2 2 2
2
3  x2  1  x2 
DL2 ( ln ( cos x ) ) : ln ( cos x ) = − + 2  1 −  −  1 −  + x2 .ε ( x )
2  2  2 2 
arrêté au degré 2
2
3 1 x x2
= − + 2 − x2 − + + x 2ε ( x ) = − + x2ε ( x )
2 2 2 2

On peut aussi utiliser le DL en zéro de ln(1 + X) en posant X = cosx – 1 (qui effectivement tend
vers 0 quand x tend vers 0) :
x2 X2
DL2 ( 0 ) : cos x − 1 = − + x2ε 1 ( x ) et DL2 ( 0 ) : ln (1 + X ) = X − + X 2ε 2 ( X ) , d’où en 0 :
2 2
2
 x2 
2 − 
x  2 x2
P2 ( ln ( cos x ) ) = − − arrêté au degré 2 = −
2 2 2
x2
DL 2 ( ln cos )( 0 ) : ln ( cos x ) = − + x2 ε ( x )
2

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2.4.3 Inverse d’une fonction


 1  n k
On utilisera la formule : Pn   = ∑ x (DL en 0)
 1 − x  k =0
et sa composition avec une fonction qui s’annule en x = 0.
x2 x 4  1 
Exemple : P4 ( cos ( x ) ) = 1 − + et P4  g ( x ) =  =1+ x + x + x + x .
2 3 4

2 24  1− x 
x2 x4
Le premier polynôme donne P4 ( f ( x ) = 1 − cos ( x ) ) = −
2 24
et par composition g o f on obtient
2 3 4
 1   x2 x 4   x2 x 4   x2 x 4   x2 x 4 
P4  = 1 +  −  +  −  +  −  +  −  arrêté au degré 4
 cos ( x ) 
   2 24   2 24   2 24   2 24 
 1  x2 5 x 4
P4   = 1 + +
 cos ( x )  2 24

2.4.4 Quotient f / g de deux fonctions, g ne s’annulant pas au point considéré


le polynôme est le résultat de la division des deux polynômes de départ suivant les puissances
croissantes et à l’ordre donné.

2.4.5 Dérivée et primitive d’une fonction


* Le polynôme d’une primitive est une primitive du polynôme (attention à ajuster la constante).
Cela permet en particulier de prouver que sin est une primitive de cos
et que cos en est une de –sin.

* Le polynôme de la dérivée est (sous réserve de continuité) la dérivée du polynôme

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3 Fonctions de deux ou plusieurs variables


3.1 Introduction
Une application f de ℝ p dans ℝ est une fonction numérique (ou fonction réelle) des p variables
x1, x2, …, xp (coordonnées d’un point M de ℝ p ) renvoyant un réel :
f (M ) = f ( x1 , x2 ,... x p )
Exemples :

( x, y, z ) ֏ u = g ( x, y, z ) = ln (1 − x2 − y 2 − z2 )
g
x ( y 2 + 1)
f
( x, y ) ֏ z = f ( x, y ) =
h
( x, y , z ) ֏ w = h ( x, y , z ) = x2 + y2 + z 2

3.2 Continuité (non exigible)


On dit que la fonction f définie sur un voisinage du point A de ℝ p est continue en A si f (M) tend vers f
(A) lorsque M tend vers A. (à la différence des fonctions d’une variable, M peut cette fois emprunter une
infinité de chemins pour tendre vers A !)

Soit d(A, M) une distance entre les points A et M.


f est continue au point A si à tout nombre positif ε on sait faire correspondre un nombre positif α tels
que :
d ( A, M) < α ⇒ f (M) − f ( A ) < ε

Attention : une fonction continue par rapport à chacune des variables n’est pas nécessairement
continue ! (c’est le problème des chemins de M…) Considérons par exemple la fonction de deux variables
suivante :
xy
( x, y ) ֏ f ( x, y ) = si ( x, y ) ≠ ( 0, 0 ) ; f ( 0, 0 ) = 0
x + y2
2

Nous avons :
0
f ( x, 0 ) = 2 = 0 pour x ≠ 0 et f ( 0, 0 ) = 0 . D’où la continuité en 0 de cette expression nulle.
x
0
f ( 0, y ) = 2 = 0 pour y ≠ 0 et f ( 0, 0 ) = 0 . D’où la continuité en 0 de cette expression nulle.
y
1
Par contre pour tout x ≠ 0 nous avons f ( x, x ) = , expression qui ne se prolonge pas à 0 par continuité
2
en (0, 0).

Cet exemple montre bien qu’on ne peut pas étudier les formes indéterminées des fonctions de plusieurs
variables comme celles des fonctions d’une seule variable. La limite d’une forme indéterminée peut
dépendre du chemin parcouru par le point M lorsque la distance entre A et M étudiée tend vers 0 !

Cela ne permet pas non plus de définir « en bloc » une fonction dérivée d’une fonction d’au moins deux
variables. On définit ce qu’on appelle sa différentiabilité, hors programme ici, et nous nous
contenterons de travailler sur une notion moins riche mais permettant de résoudre des cas de figure
précis : celle de dérivée partielle sur chaque variable.

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3.3 Dérivation : dérivées partielles


3.3.1 Dérivées partielles du premier ordre
Intéressons-nous au point A ( a1 , a2 ,..., an ) . et une variation de seule sa coordonnée n°k, xk.
Soit la fonction f xk : xk ֏ f ( a1 , a2 ,..., xk ,..., an ) de la seule variable xk.
∂f
Si f xk admet une dérivée pour la valeur ak de sa variable, on note : f x′k ( ak ) = (A)
∂xk
obtenue en dérivant la fonction f par rapport à cette variable, en considérant toutes les autres variables
comme des constantes.

3.3.2 Différentielle
Si la fonction f admet des dérivées partielles pour chacune de ses variables à la coordonnée
correspondante du point A, on appelle différentielle de f en A la forme :
∂f ∂f ∂f
df = .dx1 + .dx2 + ... + .dxn
∂x1 ∂x2 ∂xn
(variation de la fonction provoquée par des variations infinitésimales de ses variables)

En sciences et techniques de l’ingénieur, ceci permettra de calculer la variation d’une fonction au


voisinage d’un point d’équilibre. Vous trouverez cette notion appliquée notamment en métrologie.

Exemple graphique de la différentielle d’une fonction de deux variables :


Soit la fonction f : f ( x, y ) = x2 − y 2 − xy + y + 1 . Graphiquement, sur [-2 ; 2] × [-2 ; 2] :


A

y
2
1
-2
-1 0 0,4
0
2 x
-2

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1) Choisissons x = -1 et demandons-nous quelles sont ici les variations de f en fonction de y seul :


∂f ∂f
20
( x, y ) = − 2 x − 3 et ( x , y ) = −4 y + 1
∂x ∂y

2) Les dérivées partielles de f sont :

21

3) Intéressons-nous au couple (x, y) = (-1, 0.4) donnant le point A sur la surface représentative.
Le point A a pour coordonnées (-1, 0.4, 2.64) puisque f (-1, 0.4) = 2.64.

En ce point, la différentielle de f s’exprime comme suit :


∂f ∂f
22
(1, −2 ) = −5 et (1, −2 ) = 9
∂x ∂y

et la différentielle de f en ce point est : df ( A ) = −5.dx + 9.dy

Cette différentielle exprime dans des études concrètes les contributions d’une petite variation de x et
d’une petite variation de y à la petite variation de f qui en découlera. Les contributions infinitésimales
s’additionnent et peuvent être étudiées indépendamment l’une de l’autre.

Attention : une différentielle exprime la variation infinitésimale d’une grandeur causée par des
variations infinitésimales de ses variables. Sinon, ce calcul ne donne qu’une approximation de la
variation effective de la fonction f.

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4) Avec notre exemple : x vaut -1 et y vaut 0,4.

a. Si x augmente de 0,02 (2% de variation) et y diminue de 0,01 (2,5% de variation), alors on peut
estimer de manière assez fiable la nouvelle valeur de f :
23
f variera de –5dx + 9dy = -5×(-0,05) + 9×0,1 = 1,15 (donc une augmentation).

Le calcul montre en effet que f (-1, 0.4) = 2.64 et que f (-0.98 , 0.39) = 2.5805 soit une diminution
réelle de 0.0595 assez proche de 0.06 (faible pourcentage d’erreur)

b. Si par contre x augmente de 0,5 (50% de variation) et y diminue de 0,1 (25% de variation), on ne
peut faire confiance à l’expression de df pour estimer la variation de valeur.
24
df = –5dx + 9dy = -5×(-0,5) + 9×0,5 = 2 (augmentation de 2) alors que le calcul exact de la nouvelle valeur
est f(0,5, -1,5) = -2,75 soit une augmentation réelle de 6,25 et non 2 comme annoncé par la
différentielle ! (très fort pourcentage d’erreur)

3.3.3 Dérivées partielles du second ordre (fonctions de deux variables)


Une telle fonction peut très bien se dériver plus d’une fois.
Par exemple, pour une fonction f de deux variables x et y :
∂f ∂f
Ses deux dérivées partielles « premières » sont f x′ = et f y′ =
∂x ∂y
et ses quatre dérivées partielles secondes sont :
 ∂f   ∂f 
∂  ∂ 
∂2 f ∂2 f ∂x ∂2 f  ∂y  ∂ 2 f
f x′′2 = , f y′′2 = , f xy′′ =   = et ′′
f yx = =
∂x2 ∂y2 ∂y ∂x∂y ∂x ∂y∂x

∂2 f ∂2 f
Théorème de Schwarz : sous réserve de continuité C², =
∂x∂y ∂y∂x

Notations de Monge : p = f x′ ; q = f y′ ; r = f x′′2 ; s = f xy′′ ; t = f y′′2

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3.4 Extrema locaux (fonctions de deux variables)

Théorème : Soit f de classe C² sur un ouvert O de ℝ2 et (a, b) ∈ O.


Si, en (a, b), p = q = 0 et rt − s² > 0 , alors f admet un extremum relatif en (a, b).
La fonction admet un maximum si r < 0 (et donc t < 0) et un minimum si r > 0 (et donc t > 0)
Si, en (a, b), p = q = 0 et rt − s² < 0 , alors f n’admet pas d’extremum relatif en (a, b).
On a un « point col » (ou « point selle »)
Si, en (a, b), p = q = 0 et rt − s² = 0 , alors la présence d’un extremum est indéterminée
(il faudrait analyser les dérivées d’ordres supérieurs à 2)

* Reprendre la fonction présentée page 28 : f ( x, y ) = x2 − y 2 − xy + y + 1 pour déterminer :


- les coordonnées a et b du point où p = q = 0
- calculer rt − s² en ce point, puis conclure

25

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* Donner les extrémums de la fonction f d’expression f ( x, y ) = xy ( x + y − 1)

26

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