Martin Fourcade : "J'essaie d'être un bon champion"

En remportant son troisième titre et sa cinquième médaille olympique ce

lundi, Martin Fourcade a encore rehaussé un peu plus sa place au panthéon des
sportifs français qui ont brillé aux JO. Au niveau international, c'est autre chose.

Plus jeune, Martin Fourcade s'est beaucoup cherché : hockey, judo, natation,
athlétisme... S'il n'a jamais essayé le foot, il a quand même arboré les mêmes
cheveux longs que Christophe Dugarry, époque Bordeaux. Adolescent, il se
concentre sur le biathlon et rejoint son grand frère au pôle Espoirs de Villars-de-
Lans (Isère). Mais au printemps, après la fonte des neiges, il est gagné par "le blues
du skieur". A 15 ans, être loin de ses proches et de sa "vie d'avant" devient trop dur
à supporter.

D'un strict point de vue comptable, Martin Fourcade est désormais le n°1
français tous sports confondus si on se limite aux Jeux Olympiques d'hiver. Son
titre obtenu en poursuite, mardi à Pyeongchang, lui permet d'égaler Jean-Claude
Killy, seul triple médaillé d'or jusque-là, mais avec un nombre de médailles
supérieur à tout autre Français dans ce contexte. «Pour moi qui suis un amoureux
de sport, ça signifie beaucoup», n'a-t-il pu qu'apprécier.

Avant même les Jeux, Martin Fourcade pouvait déjà se vanter d'un immense
palmarès : 82 victoires – 2 titres olympiques, 11 mondiaux et 69 victoires en
Coupe du monde. Seule la légende du biathlon, le Norvégien Ole Einar
Bjoerndalen, 44 ans, fait mieux avec 122 succès. Le Français a aussi remporté six
Gros Globes de Cristal, trophée qui récompense le vainqueur de la Coupe du
monde de biathlon, un record qu'il partage avec Bjoerndalen et la Suédoise
Magdalena Forsberg.

Et que dire de son livre ("Mon rêve d'or et de neige"), où il raconte son
parcours, une sorte de "psychanalyse", selon ses propres termes, vendu à plus de
30.000 exemplaires et traduit dans tous les bastions du biathlon mondial. Preuve
d'une popularité qui a dépassé depuis longtemps le cadre national.