Vous êtes sur la page 1sur 3

JO 2024 : Breakdance invité pas si

surprise, le blues pour la pétanque


Le breakdance, l'escalade, le surf et le skateboard. Voici les quatre nouveaux
sports sélectionnés par le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques de Paris
pour intégrer le programme olympique de 2024. Encore faut-il que le CIO valide
ce choix. Réponse au mois de décembre 2020. En attendant, l’Observatoire du
Sport Business passe au crible ces pratiques auréolées, n’oubliant pas les déchus
et les déçus, à l’instar de la pétanque.

C’est la tradition. A chaque édition des Jeux Olympiques, le pays hôte intègre de
nouvelles disciplines au programme. Le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques
de Paris 2024 (COJO) a dévoilé le 21 février dernier la liste des quatre sports retenus.
Il s’agit du surf, l’escalade, le skateboard mais aussi du breakdance, symbole de la
volonté affichée par le Comité International Olympique (CIO) de rajeunir son public
et de «se connecter aux sports qui cartonnent partout dans le monde pour apporter aux
Jeux une dimension plus urbaine, plus sport de nature, plus artistique», comme
l’explique le président de Paris 2024 Tony Estanguet. Le COJO a fait son choix parmi
un panel de 37 sports reconnus par le CIO, avec pour contrainte de ne pas dépasser les
10 500 athlètes, de quoi limiter les chances des sports collectifs, et de ne pas entraîner
de nouvelles constructions d'équipements pérennes, tout en attirant les jeunes
générations.

Le breakdance sur le toit de l’Olympe

C’est inédit. Le breakdance, danse acrobatique apparue dans les années 70 aux Etats-Unis et
issue de la culture hip-hop, a été sélectionné pour effectuer sa première apparition aux Jeux
Olympiques en 2024, à Paris. Si son cas fait débat, car entre la frontière de l’art et du sport,
cette pratique rattachée à la Fédération mondiale de la danse sportive (WDSF) a effectué son
baptême du feu lors des Jeux Olympiques de la jeunesse de 2018 à Buenos Aires, sous la
forme de "battles" départagées par des juges. Spectaculaire, populaire auprès des jeunes et de
plus en plus prisé par les marques, le breakdance a tout pour séduire le CIO. Une danse née
dans la rue et pratiquée par 30 millions de personnes dans le monde, dont 1 million en France,
ce qui en fait la deuxième nation derrière les Etats-Unis, rapporte le COJO. En outre, le
département du 93 s’est déjà porté candidat pour accueillir les 32 athlètes qui devraient être
engagés (à parité égale hommes et femmes). Une discipline très en vogue en Seine-Saint-
Denis, autre fief des Jeux de 2024 avec Paris...
Le skateboard, le surf et l’escalade déjà conviés à Tokyo

Le surf, le skateboard et l’escalade ont quant à eux déjà été retenus au programme des Jeux de
Tokyo, mais de nouveaux formats seront proposés à Paris. Adopté par plus de 30 millions de
personnes à travers le globe, dont la moitié ont moins de 17 ans, le skateboard aura deux
épreuves distinctes : vitesse et figures. De son côté, le surf est pratiqué par 35 millions de
personnes dans le monde (40% de moins de 24 ans). Ils devraient être 48 surfeurs et surfeuses
sur les plages françaises, jugés sur des figures dans une épreuve de « shortboard ». Biarritz,
Capbreton-Hossegor-Seignosse et Lacanau ont d’ores et déjà déposé leurs candidatures pour
accueillir les épreuves. En matière d’escalade, dont 44% des pratiquants en France sont des
femmes, une épreuve de vitesse avec deux concurrents côte à côte et un combiné avec un mur
de 15 mètres seront au menu. En somme, trois disciplines ne nécessitant pas de nouvelles
infrastructures et collant avec ce côté « plus urbain, plus nature et plus artistique » recherché
par les organisateurs.

Grosse désillusion pour la pétanque

L’annonce du verdict est tombée comme un véritable coup de massue derrière la tête de tous
les amateurs de boules de l’Hexagone. Et ils sont nombreux... La France est le pays qui
compte le plus de licenciés (près de 420 000) dans des clubs de pétanque au monde, soit la
11e discipline la plus pratiquée sur le territoire. Elle a également la cote au Maghreb et en
Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande où elle est considérée comme un sport national.
Difficile pour Claude Azema, le président de la Fédération Internationale de Pétanque, de
cacher sa déception face à ce camouflet : « je suis déçu évidemment mais je félicite les sports
qui ont été retenus. Pour autant, on va continuer à se battre, à présenter notre discipline. C'est
sans doute une leçon à tirer : il faut améliorer l'image de notre sport. Il faut moins développer
les compétitions d'anciens ou de grands champions. En France, 25 000 jeunes pratiquent la
pétanque. En Inde, la moyenne d'âge des joueurs de pétanque est 17 ans », a-t-il confié à
France Info. Les boulistes savent maintenant à quoi s’en tenir... Au même titre que le karaté,
le squash, le ski nautique ou encore la pelote basque, également restés sur la touche.

Des Jeux connectés et ouverts à tous

En plus de ces nouveaux sports, les organisateurs des JO de Paris vont offrir l’opportunité aux
spectateurs, pour la première fois sur la scène olympique, de devenir acteurs à travers des
sports connectés et d’épreuves ouvertes au grand public. Le marathon a déjà été désigné par le
COJO. De telle manière qu’une fois la course olympique achevée, des amateurs pourront se
lancer à leur tour dans les mêmes conditions que les athlètes. D'autres sports pourraient être
concernés par ces innovations. « Une approche des Jeux tournée vers les gens, pour les
gens », selon les dires de Tony Estanguet, affirmant vouloir organiser « des Jeux
révolutionnaires qui font bouger les lignes au niveau du programme ».

Pour rappel, le budget global pour l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 s'élève à
6,8 milliards d'euros, dont 3,8 milliards provenant du privé. Un chiffre qui peut fluctuer en
fonction des recettes. En outre, 3 milliards sont dédiés aux chantiers pour les équipements
pérennes, tandis que 1,5 milliard sont injectés par les pouvoirs publics.

Vous aimerez peut-être aussi