Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
GRANDEURS PHYSIQUES -5
CHALEUR
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle
Selon l'effet produit par les apports et les retraits de chaleur, on distingue :
– d’une part, les apports ou retraits de chaleur qui produisent une variation de température sans changer
l’état physique du corps, on parle alors de :
CHALEUR SENSIBLE
– d’autre part, les apports ou retraits de chaleur produisant un changement d’état physique, il s’agit alors
de :
CHALEUR LATENTE
Les changements d’état physique se font à température constante quand il s’agit de corps purs mais ils
s’accompagnent de variation de température dans le cas des mélanges. Les exemples ci-après montrent des
conditions de mise en œuvre de chaleurs latente et sensible.
Augmentation Température
de température 100°C stable
20°C
Eau Vaporisation
Eau pure liquide de l’eau
Apport de Apport de
chaleur sensible chaleur latente
Gaz Gaz
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
2
C 1 -5
Diminution
de température
80°C
Eau liquide
Pertes de
chaleur sensible
D ANA 133 A
de la température de l’eau
Avant d’entrer dans la colonne de distillation atmosphérique, le pétrole brut subit deux opérations distinctes :
– il est d’abord préchauffé à l’état liquide dans une série d’échangeurs de chaleur, sa
température croît sans qu’il y ait vaporisation. Il a reçu une quantité de chaleur sensible.
– il est ensuite partiellement vaporisé dans les tubes d’un four avant de pénétrer dans la colonne.
On lui fournit alors de la chaleur latente. Comme il s’agit d’un mélange, la température du
pétrole brut continue à augmenter pendant sa vaporisation.
Pétrole
Brut
D ANA 136 A
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
3
C 1 -5
II - UNITÉS DE QUANTITÉ DE CHALEUR
La chaleur est une forme particulière de l’énergie. Elle est appelée souvent énergie thermique. Les unités
classiques de travail et d'énergie lui sont donc applicables. La chaleur est exprimée, dans les unités légales,
en joules. Elle peut également être exprimée en kilowatt heure.
Toutefois, on utilise souvent dans la pratique industrielle, une unité particulière de quantité de chaleur : la
calorie (cal) et ses multiples la kilocalorie (kcal) et la thermie (th).
La même élévation de température appliquée à 1 kg d’eau requiert 1000 cal soit 1 kcal. Pour 1 t d’eau
1.000.000 cal soit 1000 kcal soit par définition 1 th.
On a donc :
1 kcal = 1000 cal
1 th = 1000 kcal
Unité légale : l’unité de chaleur du Système International (SI) est la même que l’unité de travail, c’est-à-dire :
le joule (J). Les équivalences entre calorie et joule, kilocalorie et kilojoule, thermie et méga joule sont les
suivantes :
1 cal = 4,1868 J
1 kcal = 4,1868 kJ
1 th = 4,1868 MJ
1 th = 1,163 kWh
S’il faut rigoureusement 1 calorie pour élever la température de 1 gramme d’eau de 14,5°C à 15,5°C, il faut de
même, en généralisant, approximativement 1 calorie pour élever la température de 1 gramme d’eau liquide de
1°C entre 0°C et 100°C.
Applications :
• Par exemple, pour accroître la température de 1 kg d’eau liquide de 30 à 50°C, il faut lui fournir 20 fois
1 kilocalorie soit 20 kcal.
• Quelle quantité de chaleur est nécessaire pour chauffer 1 tonne d’eau de 20°C à 100°C ?
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
4
C 1 -5
III - CHALEUR SENSIBLE
Si l’on fournit la même quantité de chaleur de 1 kcal à la même masse de diverses substances, on
observe des élévations de température différentes selon les corps ainsi que le montre le tableau ci-
dessous.
Les chiffres ci-dessus sont des exemples. Les élévations de température constatées dépendent des
conditions dans lesquelles chaque substance est prise et en particulier de sa température.
Pour caractériser le comportement des différents corps face à un apport de chaleur on définit une
grandeur caractéristique de chaque corps appelée chaleur massique qui est notée généralement par
la lettre “c” et dont la définition est la suivante :
La chaleur massique d’un corps est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1 kg de ce
corps pour élever sa température de 1°C.
L’unité légale de chaleur massique est le joule par kilogramme et par degré Celsius : (J/kg.°C). En
pratique on utilise encore très souvent la calorie par gramme et par °C (cal/g.°C) ou ses équivalents.
La chaleur massique s’exprime par le même nombre dans les unités suivantes :
cal kcal th
g . °C kg . °C t . °C
Le tableau ci-dessus montre que si la chaleur massique de l’eau liquide est 1 kcal/kg.°C, celles de la
vapeur d’eau ou de l’aluminium sont inférieures à 1 kcal/kg.°C.
Il faut noter également que la chaleur massique d’un corps n’est pas la même à toutes les
températures.
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
5
C 1 -5
Pour l’eau liquide par exemple, elle vaut :
– 1 kcal/Kg.°C rigoureusement à 15°C
– 0,96 kcal/kg.°C à 100°C
– 1,06 kcal/kg.°C à 200°C
– 1,39 kcal/kg.°C à 300°C
C C
CORPS CORPS
SOLIDE
C C t
CORPS (kcal/kg/°C) (KJ/Kg.°C) (°C)
Soit par exemple à déterminer la quantité de chaleur sensible Qs (kcal) à fournir à une masse m d’un
corps de chaleur massique c (kcal/kg.°C) pour élever sa température de t1 à t2 (°C) :
• la quantité de chaleur à fournir à 1 kg du corps pour élever sa température de 1°C est par
définition c
• la quantité de chaleur à fournir à m kg du corps pour élever sa température de 1°C est le
produit m . c
• la quantité de chaleur à fournir à m kg du corps pour élever sa température de (t2 – t 1 ) °C
est :
m . c . (t 2 – t1 )
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
6
C 1 -5
La différence de température (t2 – t1 )°C est souvent notée ∆t et l’on obtient donc la formule générale
permettant de calculer une quantité de chaleur sensible :
Qs = m . c . ∆t
m en kg
Qs en kcal si c en kcal/kg.°C
∆t en °C
m en t
Qs en th si c en th/t .°C
∆t en °C
m en kg
Qs en kJ si c en kJ/kg.°C
∆t en °C
Application
• Calcul de la quantité de chaleur nécessaire pour élever la température de 1,5 kg d’eau liquide de
15 à 80°C ?
m = 1,5 kg
c = 4,186 kJ/kg.°C
∆t = 80 – 15 = 65°C
Q = = kJ
• Un réacteur agité et à double enveloppe est rempli de 8 tonnes de mélange réactionnel liquide dont
la chaleur massique est 0,875 kcal/kg.°C dans le domaine de température considéré. Avant de le
vider, il est nécessaire de refroidir le liquide à l’aide d’eau froide circulant dans la double enveloppe.
En supposant que l’eau est disponible à 20°C et est rejetée à 30°C, quelle est la quantité d’eau
nécessaire pour refroidir le mélange de 87°C à 50°C ?
m =
c =
∆t =
Q = th
∆teau =
m eau = t
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
7
C 1 -5
3- DÉBIT DE CHALEUR - NOTION DE BILAN THERMIQUE
Dans les installations fonctionnant en continu, les produits qui circulent sont réchauffés ou refroidis
dans des fours, échangeurs de chaleur, réfrigérants, etc.
Les quantités de chaleur sensible (sans changement d’état) reçues ou perdues par ces produits
peuvent être calculées par la formule précédente à condition de considérer :
Exemple :
IPA 10 65 40
Eau de réfrigération 8,75 15 35
8,75 t/h
15°C
65°C 40°C
IPA
10 t/h
35°C
D MTE 031 A
Eau liquide
c eau = 1 th/t . °C
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
8
C 1 -5
L’application de la formule générale permet de calculer le débit de chaleur perdue par l’IPA et gagnée
par l’eau.
Pour l’IPA :
Pour l’eau
Cette égalité suppose bien entendu que les pertes de chaleur vers l’extérieur sont négligeables.
Le débit de chaleur transférée du fluide chaud vers le fluide froid est souvent appelé charge thermique
(en anglais “duty” ) de l’appareil.
D’une manière générale, on considère un échangeur dans lequel un fluide chaud (repéré par des lettres
majuscules) échange de la chaleur sensible avec un fluide froid (repéré par des lettres minuscules) :
T1
t1 t2
Fluide 2
chaleur
massique c
m
D MTE 031 B
T2 M
On a, compte tenu des notations portées sur le schéma et en appelant Q le débit de chaleur échangé :
Q = M . C . (T1 – T2 ) = m . c . (t2 – t 1 )
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
9
C 1 -5
Application
Soit à déterminer la charge thermique d’un échangeur Pétrole brut-Gazole ainsi que la température de
sortie du gazole compte tenu des indications portées sur le schéma ci-dessous.
GAZOLE
C gazole = 2,72 kJ/kg.°C
100 t/h
200°C
120 130
BRUT
C brut = 2,344 kJ/kg.°C
500 t/h
D MTE 031 C
4- LIMITES D’APPLICATION
La formule Q = m . c . ∆t s’applique aux réchauffages ou refroidissements de liquides et de vapeurs ne
subissant pas de changement d’état.
Celle-ci n’est évidemment plus valable quand les fluides changent d’état physique lors de
l’échange de chaleur. Il est nécessaire de prendre en compte alors la chaleur latente de
changement d’état.
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
10
C 1 -5
IV - CHALEUR LATENTE
A titre d’exemple on a représenté ci-dessous un générateur de vapeur d’eau. Cet appareil est alimenté
par de l’eau chaude à 144°C et génère de la vapeur d’eau à la même température de 144°C.
Vapeur
saturée
144°C
Huile chaude
4 bar
abs.
D ANA 135 A
Eau liquide 144°C
Il s’agit dans ce cas de vaporisation d’un corps pur qui se produit donc à température constante ;
144°C est en effet la température d’ébullition de l’eau sous la pression opératoire du générateur à
savoir 4 bar absolus.
Dans cet exemple, la température du fluide ne varie pas et le débit de chaleur apporté par l’huile
chaude sert uniquement à vaporiser l’eau.
Le débit de vapeur produit dépend directement du débit de chaleur apporté par l’huile chaude dans
l’échangeur et bien sûr de la valeur de la chaleur latente de vaporisation de l’eau à 144°C.
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
11
C 1 -5
2 - CHALEUR LATENTE DE VAPORISATION OU DE CONDENSATION DES CORPS
PURS
Pour un corps pur le phénomène de vaporisation ou de condensation se produit à température fixe, la
valeur de cette température étant fonction de la pression.
On appelle chaleur latente de vaporisation d’un corps pur la quantité de chaleur qu’il faut fournir à
l’unité de masse de ce corps pour le vaporiser à sa température d’ébullition.
On dit alors que la chaleur de vaporisation de l’eau à 144°C (4 bar abs.) est :
On peut remarquer que cette quantité de chaleur latente est très importante comparée à de la chaleur
sensible. Il ne faudrait, en effet, qu’environ 124 th pour réchauffer 1 tonne d’eau liquide de 20°C à
144°C.
On définit également une chaleur latente de condensation qui a, pour les mêmes conditions, la
même valeur que la chaleur latente de vaporisation. Il s’agit alors d’une quantité de chaleur libérée lors
de la condensation, tout se passant comme si le corps “rendait” la chaleur absorbée pendant sa
vaporisation.
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de chaleurs de vaporisation de corps purs à leur
température d’ébullition sous 1 atmosphère absolu.
Benzène 80 94 393,4
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
12
C 1 -5
3 - CHALEUR LATENTE DE VAPORISATION OU DE CONDENSATION DES
MÉLANGES
Pour les mélanges, le phénomène de vaporisation se produit avec augmentation de température et
inversement la condensation d’un mélange s’accompagne d’une baisse de température.
On peut cependant définir la chaleur latente de vaporisation d’un mélange comme étant la quantité de
chaleur qu’il faut fournir à l’unité de masse de ce mélange pour le faire passer de sa température de
début de vaporisation à sa température de fin de vaporisation.
Essence
15 Λ = 70 à 80 kcal/kg
d4 = 0,740
290 à 335 kJ/kg
Intervalle ASTM 40-170°C
Gas-oil
15 Λ = 50 à 60 kcal/kg
d4 = 0,850
210 à 250 kJ/kg
Intervalle ASTM 220-350°C
QL = M . Λ M en t/h ou M en t/h
Λ en th/t Λ en MJ/t
Application
Pour vaporiser un débit de vapeur de 5 t/h dans le générateur étudié précédemment, l’huile chaude doit
fournir un débit de chaleur calculé comme suit :
M = 5 t/h
Λ = 2134,6 MJ/t
soit QL = = MJ/h
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
13
C 1 -5
V - EXEMPLE DE MISE EN ŒUVRE DE CHALEUR SENSIBLE ET DE CHALEUR LATENTE
Le processus de chauffage d’un produit est assez souvent composé des 3 phases suivantes
Si on considère un corps pur à l’état liquide à la température t1 que l’on veut obtenir à l’état de vapeur
surchauffée à la température t 2 . Le calcul de la quantité de chaleur TOTALE à lui fournir nécessite de
connaître :
tv sa température d’ébullition
Λ sa chaleur de vaporisation
On a alors :
⇑ ⇑ ⇑
chaleur sensible liquide chaleur latente de chaleur sensible
vaporisation vapeur
Application
Soit à porter une tonne d’eau disponible liquide à 20°C jusqu’à 350°C, à la pression de 4 bar absolus.
La chaleur massique de l’eau liquide est cL = 1 th/t.°C, celle de la vapeur d’eau cv = 0,5 th/t.°C
Dans le calcul, il est nécessaire de distinguer 3 étapes suivant la nature de la chaleur absorbée par l’eau :
sensible ou latente.
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training
14
C 1 -5
Il faut donc :
th
1t.1 . (144°C – 20°C) = 124 th
t . °C
th
1 t . 510 = 510 th
t
th
1 t . 0,5 . (350°C – 144°C) = 103 th
t . °C
01664_A_F
2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training