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Piano et clavier
Un peu de théorie
Livret
d'accompagnement
Avertissement
Cette méthode n'est pas une méthode miracle, mais une méthode qui vous donnera
des résultats rapides avec un travail régulier.
Il faut du temps pour assimiler les éléments de ce livret et des vidéos. Si cela vous
semble trop compliqué, revenez-y régulièrement, visionnez les vidéos plusieurs fois afin
de bien assimiler ces notions.
Attention à ne pas négliger la théorie, elle vous donnera des armes pour vraiment
avancer.
L'idéal est certainement un compromis entre les deux, qui vous permettra de commencer
à jouer rapidement, et d'approfondir au fur et à mesure votre théorie. Vous avez à la fin du
livret les accords que vous pouvez utiliser tels quels.
Quel que soit votre choix, vous avez ici toutes les informations nécessaires.
Bon courage !
Sommaire
1. Le système international
Les noms des notes ne sont pas les mêmes partout ! On utilise des lettres.
Voici la correspondance :
A = la
B = si
C = do
D = ré
E = mi
F = fa
G = sol
2. Les altérations
Par convention, nous appellerons 1/2 ton (noté 1/2 T) l'écart entre 2 touches consécutives.
Ainsi, entre le do et le ré, il y a une touche noire. Entre le do et cette touche, il y a 1/2 ton,
et entre cette touche et le ré, il y a un autre 1/2 ton. Du coup, entre le do et le ré, il y a
deux 1/2 tons, c'est-à-dire un ton.
Afin de donner des noms à ces touches, nous utiliserons les symboles suivants :
Une petite remarque avant de passer au schéma récapitulatif : chaque touche noire de
clavier peuvent donc avoir 2 noms. Cela s'appelle l'enharmonie.
Par exemple, do # = ré b.
Nous avons parlé des enharmonies des touches noires. Mais sachez que le mi # = fa, que
le fa b = mi, que le si # = do et que le do b = si. Cela pourra nous être utile par la suite…
Il existe en fait des 1/2 tons diatoniques et des 1/2 tons chromatiques qui n'ont pas tout-à-
fait le même écart. Ainsi le do # n'est pas exactement égal au ré b. Cette différence n'a
pas d'incidence au clavier (même touche), ni même à la guitare (même case), par contre
elle peut en avoir pour d'autres instruments.
3. Les intervalles
L'écart entre 2 notes se nomme intervalle. Les intervalles ont des noms suivants :
Comme évoqué dans le paragraphe précédent, l'écart entre les notes se mesure en tons.
Rappel de notation :
1 T = 1 ton
Attention, accrochons-nous !
Les intervalles entre 2 notes peuvent avoir un nombre de ton et de demi-ton différent.
Par exemple, comptons le nombre de demi-tons de 2 tierces différentes :
- do-mi : 2 tons
- ré-fa : 1 ton et 1/2 ton
Suivant les tons et les demi-tons, on donnera des noms différents aux intervalles.
Nous utiliserons pour commencer les noms suivants : majeur, mineur, juste, diminué et
augmenté.
Commençons par les intervalles justes (exception simple). Ce sont des intervalles qui
possèdent toujours le même nombre de ton et de demi-tons qu'on soit en gamme majeur
ou mineur (dont nous parlerons dans les chapitres suivants).
Les intervalles majeurs ont 1/2 ton de plus que les intervalles mineurs.
Voici un tableau récapitulatif. Il est simplifié par rapport à une formation classique, car on
n'y distingue pas les 1/2 T diatoniques et chromatiques :
Autres exemples :
Pour les intervalles augmentés, il suffit d'ajouter 1/2 T au tableau précédent. À l'inverse, en
enlevant 1/2 T, on obtient un intervalle diminué.
Exemples :
Les renversements
Par exemple : do-mi (en montant) renversé donne mi-do (en montant).
Pour trouver directement le nom d'un intervalle renversé, il suffit de faire 9 – intervalle de
départ.
Exemples : le renversement d'une quinte juste est une quarte juste, et le renversement
d'une tierce majeure sera une sixte mineure.
Les redoublements
Il faut ajouter 7 au nom de l'intervalle : une seconde devient une neuvième, un unisson
devient une octave, une quarte devient une onzième, etc.
Un intervalle redoublé garde le même qualificatif : majeur reste majeur, mineur reste
mineur, etc.
La gamme la plus simple au piano est celle de do majeur, que nous allons décortiquer afin
de pouvoir expliquer les autres par la suite.
Gamme de Do majeur
En fait, c'est celle que j'ai utilisé pour vous donner le nom des notes dans les premiers
chapitres. Cette gamme nous est extrêmement familière.
Elle est composée de 7 notes (do, ré, mi, fa, sol, la, si), le dernier do étant une reprise à
l'octave du premier.
Dans un morceau écrit en Do majeur, on peut utiliser les notes de cette portée, mais aussi
les mêmes à toutes les octaves possibles.
Les écarts entre deux notes consécutives sont tous d'un ton, sauf entre mi-fa et si-do,
séparées d'un demi-ton. Cela s'explique facilement : ceux sont les notes qui n'ont pas de
touche noire entre elles !
Vocabulaire important :
Les écritures des gammes de Do # majeur et Ré b majeur sont différentes, pourtant elles
sont identiques et se jouent sur les mêmes touches !
Il en est de même pour Fa # majeur et Sol b majeur, ainsi que pour Si majeur et Do b
majeur.
Ces gammes sont à connaître !! Rassurez-vous, l faudra d'abord savoir les retrouver, et à
force de pratiquer les tonalités les plus utilisées, vous les mémoriserez tout seul.
Voici comment les retrouver. Il vous faudra d'abord mémoriser 2 suites de notes que l'on
appelle ordre des dièses et ordre des bémols.
En fait, ce sont les mêmes suites de notes, mais inversées. Pour la première, ce sont des
quintes consécutives, pour la seconde, des quartes (renversements).
Explications :
Pour trouver les altérations de Sol majeur. Entre Do et Sol, il y a 1 quinte, donc 1 dièse qui
sera fa (le premier de l'ordre des dièses).
Pour Ré majeur → do-sol (une quinte) → sol-ré (une quinte), soit 2 quintes en tout, donc 2
dièses qui seront fa et do.
Et ainsi de suite…
Fa majeur (seule tonalité avec bémol sans bémol dans son nom) → do-fa (une quinte en
descendant), donc un bémol qui sera si (le premier de l'ordre des bémols)
Ne vous inquiétez pas, c'est peut-être un gros morceau, mais on rappellera toutes ces
informations lorsque ce sera nécessaire. De plus les altérations seront déjà indiquées sur
les portées, ce que nous allons voir au chapitre suivant...
5. Les armures
Les armures (ou armatures) nous aident à ne pas devoir réécrire toutes les altérations
dans le morceau. Elles sont écrites au début de chaque ligne de la partition, juste après la
clé. Ainsi, en Sol majeur, tous les fa sont diésés (voir chapitre précédent), nous placerons
donc un fa dièse à la clé :
Dans ce cas, rien qu'en observant la portée, nous avons une chance sur deux d'être en
Sol majeur (l'autre possibilité sera étudiée au chapitre suivant).
Voici l'armure de la tonalité où toutes les notes sont diésées (Do # majeur) :
- les altérations à la clé sont à exécuter dans toute la partition (sauf changement de ton
indiqué dans le morceau), et à toutes les octaves (en sol majeur, tous les fa sont diésés et
pas seulement celui de la 5e ligne),
- lorsqu'on ajoute une altération dans le morceau, elle est valable pour toutes les octaves,
mais uniquement le temps de la mesure en cours.
La différence entre les gammes majeures et les gammes mineures sera due aux tons et
demi-tons placés à des endroits différents.
Gamme de La mineur
Première constatation : les tons et demi-tons ne sont pas aux mêmes endroits qu'aux
gammes majeures.
Règle :
Le ton relatif majeur d'une gamme mineur se trouve à une tierce mineure au-dessus (1 T +
1/2 T).
La mineur → Do majeur (pas d'altération)
Mi mineur → Sol majeur (un dièse à la clé : fa)
Ré mineur → Fa majeur (un bémol à la clé : si)
Nous pouvons ainsi retrouver toutes les armures des gammes mineures.
En effet, en jouant cette gamme, il se pose un petit problème au dernier intervalle. Dans
beaucoup de musiques, il se trouve qu'un demi-ton sonne mieux à l'oreille. Cette note, que
l'on appelle note sensible, tend à se résoudre sur la note suivante. En La mineur, par
exemple, il s'agit de mettre un sol #. Il est vrai qu'en jouant ainsi, ce sol # se résout de
manière naturelle sur le la.
La mineur harmonique
En écoutant cette gamme, il est vrai que les 2 dernières notes ont une sonorité naturelle.
Mais ainsi, nous rencontrons un autre problème (décidément) ! L'écart entre la sensible et
la note précédente est très important. L'intervalle est une seconde augmentée (1 T + 1/2
T). Cette sonorité est utilisée, mais ne convient pas à chaque fois. Il existe donc une
troisième gamme mineure, appelée mineure mélodique ascendante, qui résout le
problème en ajoutant 1/2 T à la sixième note :
- dans un même morceau, on peut passer d'un type de gamme mineure à un autre, il suffit
de mettre les altérations nécessaires,
- vous pouvez apprendre les noms des 3 gammes si vous voulez, mais il suffit de retenir
comment elles sont construites, cela suffira largement dans un premier temps !
Par contre, lorsque nous chantons à plusieurs, il faudra plusieurs portées pour tout écrire.
Chaque voix peut être écrite sur une portée différente. La lecture horizontale ne sera plus
suffisante pour avoir une vue d'ensemble. On parle alors de lecture verticale.
L'harmonie sera l'étude de cette écriture verticale, qui ne prendra pas uniquement en
compte les mélodies des voix, mais aussi et surtout l'harmonie entre ces voix, comment
elles s'imbriquent pour donner le résultat d'ensemble.
C'est l'étude de l'harmonie et des accords que je vous propose d'étudier dans ce module.
Ce sera la base de tous les modules suivants !
- soit vous apprenez à les construire vous-même, ce qui sera un petit peu plus long au
début, mais permettra de vous débrouiller dans toutes les situations.
Je vous conseille la seconde solution, même si un effort de mémoire ne sera pas de trop !
À l'usage, vous maîtriserez automatiquement les accords les plus courants. Même si cela
semble difficile au début, vous devriez vite avoir des automatismes.
Remarque :
Au piano, nous n'avons pas forcément une portée par voix. En effet, nous pouvons jouer
plusieurs notes à la fois avec une même main. Nous aurons donc souvent plusieurs voix
écrites sur les 2 portées traditionnelles.
Les accords parfaits de 3 notes sont les plus simples et très courants. Ils ont une sonorité
qui nous est extrêmement familière.
Ils sont formés de la note de départ, appelée fondamentale, de la tierce majeure (2T) et
de la quinte juste au-dessus.
Exemples :
Notation : on n'utilise pas de symbole après le nom de la fondamentale. Donc si rien n'est
spécifié, l'accord est majeur.
Astuce :
Pour ne pas avoir à trop réfléchir pour la tierce et si vous connaissez déjà les tonalités, la
tierce de l'accord majeur sera la 3e note de la gamme majeure, et la quinte sera la 5 e note
de cette gamme.
Exemples de tierce :
Ils se forment de manière identiques aux accords majeurs, à la seule exception que la
tierce sera une tierce mineure (1/2 T de moins, soit 1 T + 1/2 T).
Exemples :
Attention confusion :
Comme nous le verrons par la suite, un morceau dans une tonalité majeure peut contenir
des accords mineurs, et un morceau en tonalité mineure peut contenir des accords
majeurs.
9. Accords de 4 notes
Accords de 7e
Remarques :
- nous pouvons très bien avoir une tierce majeure et une septième mineure (C7),
- de même il est possible d'avoir une tierce mineure et une septième majeure (Cm7M),
- nous utiliserons énormément les accords 7 pour le blues.
Accords de 6e
Comme son nom l'indique, on ajoute une sixte majeure à l'accord parfait.
Par exemple, l'accord de Do 6 (C6), et l'accord de Do m6 (Cm6) :
Les accords diminués (notés dim) sont formés de la fondamentale, de la tierce mineure et
de la quinte diminuée.
Lorsque l'accord est un accord de 7e diminuée, on ajoute la 7e diminuée à l'accord
précédent.
Remarque : nous avons utilisé le si double bémol pour la 7e diminuée. Concrètement nous
jouerons un la.
Les accords augmentés (notés aug) sont formés de la fondamentale, de la tierce majeure
et de la quinte augmentée.
Comme la main n'est pas extensible, on peut jouer une seconde à la place d'une 9 e, une
quarte à la place d'une 11e, et une sixte à la place d'une 13e.
Ces 9e, 11e, et 13e peuvent être diminuées, dans ce cas on notera un bémol. Elles peuvent
aussi être augmentées, on les notera avec un dièse.
Les renversements
Voyons le premier renversement. Il s'agit de déplacer la note la plus grave (do) à l'octave
au-dessus.
Pour le second renversement, on déplace la note la plus grave (mi) à l'octave supérieure.
Grâce aux renversements, nous pouvons déduire qu'il n'existe en fait que 3 accords
diminués. Cela est dû au fait que les écarts entre les notes sont tous d'un ton et d'un demi-
ton.
Pour illustrer ce propos, j'ai volontairement utilisé la notion sans double bémol, fausse
théoriquement mais plus compréhensible.
Ainsi il y a les mêmes notes dans les accords de C dim7, Eb dim7, Gb dim7 (ou F# dim7)
et A dim7.
Bb
la première note (ou celle en-dessous) indique la basse à jouer, tandis que l'autre est
l'accord à jouer.
La note de basse peut être jouée par la main gauche, ou une basse.
La note de basse peut appartenir à l'accord du haut, mais peut aussi être étrangère.
Dans notre cas, on pourrait considérer le 3 e renversement de l'accord de C7, position
d'ailleurs extrêmement instable...
Ces accords n'ont pas de tierce. Elle sera remplacée souvent par une quarte, et de temps-
en-temps par une seconde suivant l'indication.
L'accord sus4 se résout souvent sur l'accord parfait de même nom, la tierce pouvant dans
ce cas être considérée comme un retard.
Dans cet exemple, le fa semble venir en retard par rapport au reste de l'accord. L'effet est
accentué si le do et le sol sont liés.
Les accords 2 et 4
Il existe d'autres notations pour les accords que nous avons étudiés.
Quelques explications...
Les bémols ajoutés à côté d'un nombre signifie qu'il faut diminuer l'intervalle.
Par exemple b5 signifie quinte diminuée.
De même, les dièses ajoutés à côté d'un nombre signifie qu'il faut augmenter l'intervalle.
Par exemple #5 signifie quinte augmentée.
Voici un tableau récapitulatif des écritures possibles, en prenant comme exemple l'accord
de Do.
Do majeur C, C
Do mineur Cm, C -
Do diminué C dim, C°, Cb5
Do augmenté C aug, C +, C#5
Do 7e majeure C 7M, C Maj7
Excepté à la fin du morceau, la dernière mesure se termine sur un G7, qui nous permet de
reprendre au début. On appelle cela un turnaround.
C7 C7 (ou F7) C7 C7
F F7 C7 C7
G7 F7 C7 C7 (ou G7)