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c Christophe Bertault - MPSI

Géométrie élémentaire du plan


Comme le veut le programme, les notions suivantes de géométrie sont supposées connues : calcul vectoriel et barycentrique,
distance et norme euclidiennes, orthogonalité et produit scalaire, orientation, angles et angles orientés.

1 Modes de repérages dans le plan

1.1 Coordonnées cartésiennes

Définition (Colinéarité) Soient ~


u et ~v deux vecteurs. On dit que ~
u et ~v sont colinéaires s’il existe un réel λ tel que ~v = λ ~
u
ou tel que ~
u = λ ~v .

Définition (Base, repère cartésien)


• On appelle base (du plan) tout couple (~ı, ~) où ~ı et ~ sont deux vecteurs non colinéaires.
• On appelle repère (cartésien) (du plan) tout triplet (O,~ı, ~) où O est un point et où (~ı, ~) est une base du plan.

Définition (Coordonnées cartésiennes) Soit (O,~ı, ~) un repère cartésien.

• Soit ~ u un vecteur du plan. Il existe un unique couple de réels (x, y) tel que y ~
u = x ~ı + y ~
u = x ~ı + y ~. On l’appelle le couple des coordonnées (cartésiennes) de ~
~ u.
−−→ ~
• Soit M un point du plan. Les coordonnées (x, y) du vecteur OM sont appelées
−−→
les coordonnées (cartésiennes) de M . On a donc : OM = x ~ı + y ~. b
O x ~ı

   En pratique L’unicité des coordonnées permet de faire des identifications très utiles. Par exemple, si on a une
égalité du type : x ~ı + y ~ = x0 ~ı + y 0 ~, alors x = x0 et y = y 0 .

Les propriétés suivantes sont en principe bien connues.

Théorème (Règles de calcul sur les coordonnées cartésiennes) Soit (O,~ı, ~) un repère cartésien.
(i) Soient ~ u0 deux vecteurs de coordonnées
u et ~ 0 0 0
u + λ0 ~
 respectives (x, y) et (x , y ) et λ et λ deux réels. Le vecteur λ ~ u0
a pour coordonnées le couple λx + λ0 x0 , λy + λ0 y 0 .

−→
(ii) Soient A et B deux points de coordonnées respectives (xA , yA ) et (xB , yB ). Le vecteur AB a pour coordonnées le
couple (xB − xA , yB − yA ).

(iii) Soient A1 , A2 , . . . , An des points de coordonnées respectives (x1 , y1 ), (x2 , y2 ), . . . , (xn , yn ) et λ1 , λ2 , . . . , λn des réels.
X
n
On pose Λ = λk et on suppose que Λ 6= 0. Le barycentre des points pondérés (A1 , λ1 ), (A2 , λ2 ), . . . , (An , λn ) a pour
k=1 !
1 X 1 X
n n
coordonnées le couple : λk x k , λk yk .
Λ k=1 Λ k=1

Démonstration
−→
u + λ0 ~
(i) et (ii) On lit les coordonnées de λ ~ u0 et AB sur les deux calculs suivants :
 
λ~ u0 = λ x ~ı + y ~ + λ0 x0 ~ı + y 0 ~
u + λ0 ~ = (λx + λ0 x0 ) ~ı + (λy + λ0 y 0 ) ~.
−→ −−→ −→  
AB = OB − OA = xB ~ı + yB ~ − xA ~ı + yA ~ = (xB − xA ) ~ı + (yB − yA ) ~.

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(iii) Ensuite, le barycentre G des points pondérés (A1 , λ1 ), (A2 , λ2 ), . . . , (An , λn ) vérifie par définition la relation
Xn
−−→
vectorielle : λk Ak G = ~0. Notons (x, y) les coordonnées de ce point G. Exprimée sous forme de
k=1
coordonnées via le premier point, l’égalité vectorielle précédente se réécrit de la façon suivante :
8 n
> X
>
> λk (x − xk ) = 0
<
1X 1 X
n n
k=1
Xn , dont on tire : x= λk x k et y= n λk yk . 
>
> Λ Λ
>
: λk (y − yk ) = 0 k=1 k=1

k=1

Exemple En particulier, si deux points A et B ont pour coordonnées


x + x
respectives (xA , yA ) et (xB , yB ), alors le milieu du
  A B yA + yB
segment AB , isobarycentre des points A et B, a pour coordonnées , .
2 2

Les deux figures suivantes rappellent quelle convention est adoptée classiquement en matière d’orientation du plan.
+ +
~
u La base (~
u, ~v ) La base (~
u, ~v ) ~v
est indirecte. est directe.

~v ~
u
b b

Définition (Base orthonormale directe, repère orthonormal direct)


• Soit (~ı, ~) une base du plan. On dit que (~ı, ~) est orthonormale si ~ı et ~ sont orthogonaux et si k~ık = k~k = 1.
• Soit (O,~ı, ~) un repère cartésien. On dit que (O,~ı, ~) est orthonormal (resp. orthonormal direct) si la base (~ı, ~) est
orthonormale (resp. orthonormale et directe).

Dans le paragraphe qui suit, nous allons voir en quel sens on peut considérer que les points, les vecteurs et leurs coordonnées
sont une seule et même chose, et non trois objets distinctes. Pour obtenir ce point de vue unique, fixons une fois pour toutes un
repère orthonormal direct (O,~ı, ~) du plan, y compris en prévision des chapitres à venir.
1) Soit M un point du plan et (x, y) ses coordonnées dans (O,~ı, ~). Nous considérerons désormais que M et ses
coordonnées (x, y) coïncident : M = (x, y).
En particulier : O = (0, 0).
2) De la même façon, soit ~u un vecteur du plan de coordonnées (x, y) dans (O,~ı, ~). Nous considérerons désormais
que ~
u et ses coordonnées (x, y) coïncident : ~u = (x, y).
En particulier : ~ı = (1, 0) et ~ = (0, 1).
−−→
3) Enfin, soit M un point du plan. Posons ~u = OM . Alors M et ~ u ont les mêmes coordonnées. En vertu des deux
points précédents, nous considérerons désormais que M et ~u coïncident : M = ~ u.
Notez bien que c’est parce que nous avons fixé un repère orthonormal direct de référence que les points, les vecteurs et les
coordonnées nous peuvent nous paraître identiques. Au final, le plan euclidien muni du repère orthonormal direct (O,~ı, ~) est
identifié à l’ensemble R2 .

Théorème (Distance, norme et inégalité triangulaire)


• Soient A et B deux points du plan de coordonnées
p respectives (xA , yA ) et (xB , yB ). La distance entre A et B est le
réel noté d(A, B) ou AB défini par : d(A, B) = AB = (xB − xA )2 + (yB − yA )2 . B b b
C
Inégalité triangulaire : Soient A, B, C trois points du plan. AC 6 AB + BC.
b
A
p ~
u + ~v
• Soit ~
u un vecteur du plan de coordonnées (x, y). Sa norme est égale à k~
uk = x2 + y 2 . ~v
b b

Inégalité triangulaire : Soient ~


u et ~v deux vecteurs du plan. k~
u + ~v k 6 k~
uk + k~v k. ~
u

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~
uθ = cos θ ~ı + sin θ ~
Pour tout réel θ, on introduit deux vecteurs ~
uθ et ~vθ définis par : .
~vθ = − sin θ ~ı + cos θ ~

~ı = cos θ ~uθ − sin θ ~vθ
Les formules duales suivantes sont à connaître tout autant : .
~ = sin θ ~
uθ + cos θ ~vθ

Vous devez savoir retrouver ces formules instantanément.


~
~vθ
cos θ Anticipant brièvement sur la notion de produit scalaire, nous remarquons
alors que :
 
~
uθ ~
uθ · ~vθ = cos θ ~ı + sin θ ~ · − sin θ ~ı + cos θ ~
sin θ
= − cos θ sin θ ~ı ·~ı + cos2 θ ~ı · ~ − sin2 θ ~ ·~ı + cos θ sin θ ~ · ~
=0
θ ~ı p
b √
et que : k~
uθ k = k~vθ k = cos2 θ + sin2 θ = 1 = 1,
− sin θ O cos θ
ce qui montre que (~uθ , ~vθ ) est une base orthonormale. Nous observons en
outre que cette base orthonormale est directe.

Théorème (Changement de repère) Soient θ un réel et Ω un point du plan de coordonnées (xΩ , yΩ ) dans (O,~ı, ~).
Soit M un point du plan. Si les coordonnées de M dans (O,~ı, ~) sont le couple (x, y) et si ses coordonnées dans (Ω, ~uθ , ~vθ ) sont
le couple (x0 , y 0 ), on a les relations suivantes :
 
x = xΩ + x0 cos θ − y 0 sin θ x0 = (x − xΩ ) cos θ + (y − yΩ ) sin θ
et .
y = yΩ + x0 sin θ + y 0 cos θ y 0 = −(x − xΩ ) sin θ + (y − yΩ ) cos θ

   Explication Quand on connaît les coordonnées de M dans (O,~ı, ~), la seconde formule nous permet de calculer les
coordonnées de M dans l’autre repère (Ω, ~
uθ , ~vθ ). C’est l’inverse avec la première.

   En pratique Il faut bien comprendre et savoir refaire la preuve qui suit, qui repose entièrement sur le principe
d’identification des coordonnées énoncé plus haut.

Démonstration
−−→ −→ −−→  
• OM = x ~ı + y ~ = OΩ + ΩM = xΩ ~ı + yΩ ~ + x0 ~
uθ + y 0 ~vθ
  
= xΩ ~ı + yΩ ~ + x0 cos θ ~ı + sin θ ~ + y 0 − sin θ ~ı + cos θ ~
 
= xΩ + x0 cos θ − y 0 sin θ ~ı + yΩ + x0 sin θ + y 0 cos θ ~.
−−→
On obtient la première série d’égalités en identifiant les coordonnées de OM dans (O,~ı, ~) ainsi calculées.
−−→ −→ −−→  
• ΩM = x0 ~
uθ + y 0 ~vθ = −OΩ + OM = − xΩ ~ı + yΩ ~ + x ~ı + y ~ = (x − xΩ ) ~ı + (y − yΩ ) ~
 
= (x − xΩ ) cos θ ~
uθ − sin θ ~vθ + (y − yΩ ) sin θ ~
uθ + cos θ ~vθ
   
= (x − xΩ ) cos θ + (y − yΩ ) sin θ ~
uθ +
− (x − xΩ ) sin θ + (y − yΩ ) cos θ ~vθ .
−−→
On obtient la deuxième série d’égalités en identifiant les coordonnées de ΩM ainsi calculées. 

1.2 Coordonnées polaires

Définition (Coordonnées polaires) Soit M un point du plan.


On appelle (couple de) coordonnées polaires de M (relativement au repère cartésien (O,~ı, ~)) tout
−−→
couple (r, θ) de réels tel que OM = r ~
uθ . Un tel couple existe toujours.
M
b
• Les coordonnées polaires du point O sont tous les couples (0, θ) où θ est un réel.
r
• Si M 6= O et si (r, θ) est un couple de coordonnées polaires de M , alors : ~ θ
 −−→  −−→ b

soit r = OM et θ ≡ ~ı, OM mod 2π, soit r = −OM et θ ≡ ~ı, OM + π mod 2π. O ~ı


(figure ci-contre)
On préfère généralement travailler avec ce type de coordonnées polaires.

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Démonstration Démontrons l’existence de coordonnées polaires pour le point M .


• Si M = O, tout couple (0, θ) est clairement un couple de coordonnées polaires de M .
• Supposons
p donc M 6= O. Nous avons admis l’existence de coordonnées cartésiennes (x, y) de M . Posons alors
r = x2 + y 2 . Puisque M 6= O, alors (x, y) 6= (0, 0) et donc r 6= 0.
 x 2  y 2 x2 + y 2
Ecrivons : + = = 1. Un théorème important démontré dans le chapitre précédent
r r r2
x y
affirme aussitôt l’existence d’un réel θ tel que = cos θ et = sin θ. Finalement, comme voulu :
r r
−−→ x y  
OM = x ~ı + y ~ = r ~ı + ~ = r cos θ ~ı + sin θ ~ = r ~
uθ . 
r r

$ $ $ Attention !
• Autant les coordonnées cartésiennes étaient uniques, autant les coordonnées polaires ne le sont pas. ~
C’est pourquoi on ne parlera jamais « du » couple de coordonnées polaires d’un point ; on parlera π
d’un couple de coordonnées polaires. 4
b

• Soyez
 prudents quand r < 0. Par exemple, on a représenté ci-contre le point M
 de coordonnées polaires 1 O ~ı
π π b
−1, . On peut préférer le voir comme le point de coordonnées polaires 1, π + .
4 4 M

Théorème (Passage des coordonnées polaires aux coordonnées cartésiennes) Soit M un point du plan de coordonnées
cartésiennes (x, y) et de coordonnées polaires (r, θ). On a les relations suivantes :
x = r cos θ et y = r sin θ.

−−→
Démonstration Il suffit d’identifier les coordonnées de OM dans (O,~ı, ~) sur la relation vectorielle suivante :
−−→ 
OM = x ~ı + y ~ = r ~ uθ = r cos θ ~ı + sin θ ~ = r cos θ ~ı + r sin θ ~. 

Remarque On peut également passer des coordonnées cartésiennes d’un point à ses coordonnées polaires, mais nous
n’avons pas encore pour le moment les moyens de rendre cela très explicite. Tout de même, supposons qu’un point M du
plan nous soit p
donné avec ses coordonnées cartésiennes (x, y) et notons (r, θ) un couple de coordonnées polaires de M . Alors
r = ±OM = ± x2 + y 2 ; le réel r est donc facile à calculer.
x y
Quand M 6= O, c’est l’angle θ qui l’est moins. Nous savons que cos θ = et que sin θ = , mais θ lui-même nous échappe.
r r

2 Produit scalaire

Définition (Produit scalaire) Soient ~


u et ~v deux vecteurs du plan. On appelle produit scalaire de ~
u et ~v , noté ~
u · ~v , le réel :

k~
uk.k~v k cos(~
u, ~v ) u 6= ~0 et ~v 6= ~0
si ~
~
u · ~v = .
0 sinon

u = ~0 et ~v = ~0 sont traités séparément car l’angle de deux vecteurs dont


$ $ $ Attention ! Dans cette définition, les cas ~
au moins l’un est nul n’a pas de sens.

   Explication Supposons ~
u et ~v non nuls et notons ~v~u le projeté orthogonal de ~v sur la droite engendrée par ~
u.

k~
uk.k~v~u k si ~
u et ~v~u sont colinéaires de même sens
Alors ~
u · ~v = .
−k~
uk.k~v~u k si ~
u et ~v~u sont colinéaires de sens contraires
~v ~v

u et ~v~u sont colinéaires


~ u et ~v~u sont colinéaires
~
de même sens. de sens contraires.
(~
u, ~v ) (−~
u, ~v )
b b
~
u ~v~u ~
u
~v~u
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En effet
• Si ~
u et ~v~u sont colinéaires de même sens, alors : ~
u · ~v = k~
uk.k~v k cos(~
u, ~v ) = k~
uk.k~v~u k

• Supposons au contraire ~
u et ~v~u colinéaires de sens contraires. Alors :
h i h i
~
u · ~v = k~
uk.k~v k cos(~
u, ~v ) = k~
uk.k~v k cos (~
u, −~
u) + (−~
u, ~v ) = k~
uk.k~v k cos π + (−~
u, ~v )
= −k~
uk.k~v k cos(−~
u, ~v ) = −k~
uk.k~v~u k.

Exemple Pour tout vecteur ~


u du plan : ~
u·~ uk2 .
u = k~

Théorème (Produit scalaire et orthogonalité) Soient ~


u et ~v deux vecteurs du plan.
~
u · ~v = 0 ⇐⇒ u et ~v sont orthogonaux.
~

Démonstration Si ~u ou ~v est nul, le résultat est évident, car tout vecteur est orthogonal au vecteur nul.
Supposons donc ~
u et ~v non nuls. Alors k~ 6 0 et k~v k =
uk = 6 0.
π
~
u · ~v = 0 ⇐⇒ cos(~
u, ~v ) = 0 ⇐⇒ (~
u, ~v ) ≡ ± mod 2π ⇐⇒ u et ~v sont orthogonaux
~
2
⇐⇒ u et ~v sont orthogonaux.
~ 

Théorème (Propriétés du produit scalaire)


(i) Expression à l’aide des coordonnées dans un repère orthonormal direct : Soient ~ u0 deux vecteurs du
u et ~
0 0
plan de coordonnées respectives (x, y) et (x , y ).
~ u0 = xx0 + yy 0 .
u·~
(ii) Symétrie : Soient ~
u et ~v deux vecteurs du plan. ~ u.
u · ~v = ~v · ~
(iii) Bilinéarité : Soient ~ u et ~v trois vecteurs du plan et λ et λ0 deux réels.
u, ~ 0

 
Linéarité à gauche : u + λ0 ~
λ~ u0 ·~v = λ ~
u · ~v + λ0 ~
u0 · ~v
0 0 0 .
Linéarité à droite : ~v · λ ~
u+λ ~ u = λ ~v · ~u + λ ~v · ~u0

Démonstration
(i) Si ~ u0 = 0, le résultat est trivial. Plaçons-nous donc dans le cas contraire.
u = 0 ou si ~
   
Pour commencer, on a : u0 = k~
~ ~ ~
u0 k cos I, u0 I~ + sin I,
~ ~ u0 J~ , dans toute base orthonormale (I,
~ J~),
J~  
donc : k~
uk ~ 0
u = k~ 0 ~ ~
u k cos I,
uk.k~ u I~ + k~
0
uk.k~ 0 ~ ~
u k sin I, u J~. Sachant qu’on veut calculer ~
0 0
u , on a tout
u·~
u0
~
b
intérêt à choisir I~ colinéaire à ~
u et de même sens.
~
u x ~ı + y ~
I~ ~
u Justement, posons I~ = = p . Supposant connu le fait que le vecteur −y ~ı + x ~ est directement
k~
uk x2 + y 2
~
u x ~ı + y ~ −y ~ı + x ~
orthogonal à ~u = x ~ı + y ~, posons en outre I~ = = p et J~ = p ~ J)
. La famille (I, ~ est
k~
uk 2
x +y 2 x2 + y 2
alors une base orthonormale directe du plan et on vérifie par le calcul que :
p
(xx0 + yy 0 ) I~ + (xy 0 − yx0 ) J~ = u0 = k~
x2 + y 2 ~ u0 .
uk ~

Identifions les deux expressions soulignées ainsi obtenues : ~ u0 = k~


u·~ u0 k cos(~
uk.k~ u0 ) = xx0 + yy 0 .
u, ~
En prévision d’un futur paragraphe, nous avons aussi montré que : k~ u0 k sin(~
uk.k~ u0 ) = xy 0 − yx0 .
u, ~

(ii) La symétrie du produit scalaire se lit aussi bien sur la définition qu’on en a donné que sur l’expression
qu’on vient d’en obtenir au premier point.

(iii) Montrons seulement la linéarité à gauche, la linéarité à droite s’en déduisant par symétrie. Notons (x, y),
(x0 , y 0 ) et (x00 , y 00 ) les coordonnées respectives de ~ u0 et ~v . Alors via le premier point :
u, ~

u + λ0 ~
λ~ u0 · ~v = (λx + λ0 x0 )x00 + (λy + λ0 y 0 )y 00
= λ(xx00 + yy 00 ) + λ0 (x0 x00 + y 0 y 00 ) = λ ~
u · ~v + λ0 ~
u0 · ~v . 

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3 Déterminant

Définition (Déterminant) Soient ~


u et ~v deux vecteurs du plan. On appelle déterminant de ~
u et ~v , noté det(~
u, ~v ), le réel :

k~
uk.k~v k sin(~
u, ~v ) u 6= ~0 et ~v 6= ~0
si ~
det(~
u, ~v ) = .
0 sinon

u = ~0 et ~v = ~0 sont traités séparément car l’angle de deux vecteurs dont


$ $ $ Attention ! Dans cette définition, les cas ~
au moins l’un est nul n’a pas de sens.

   Explication Supposons ~ u et ~v non nuls. La valeur absolue det(~
u, ~v ) du déterminant de ~
u et ~v est égale à l’aire du
parallélogramme construit à partir de ces vecteurs.

En effet On a : det(~
u, ~v ) = k~
uk.k~v k. sin(~
u, ~v ) .

Or k~v k. sin(~
u, ~v ) est égal à la hauteur du parallélo-
gramme étudié, si on considère l’une des arètes dirigées
~v k~v k. sin(~
u, ~v )
par ~
u comme sa base. Pour conclure, il faut se souvenir (~
u, ~v )
que l’aire d’un paraléllogramme est égale au produit de b

sa base par sa hauteur. ~


u

Théorème (Déterminant et colinéarité) Soient ~


u et ~v deux vecteurs du plan.
det(~
u, ~v ) = 0 ⇐⇒ u et ~v sont colinéaires.
~

Démonstration Si ~ u ou ~v est nul, le résultat est évident, car tout vecteur est colinéaire au vecteur nul. Supposons
donc ~
u et ~v non nuls. Alors k~ 6 0 et k~v k =
uk = 6 0.
det(~
u, ~v ) = 0 ⇐⇒ sin(~
u, ~v ) = 0 ⇐⇒ (~
u, ~v ) ≡ 0 mod π ⇐⇒ u et ~v sont colinéaires.
~ 

Le résultat suivant est une conséquence immédiate du précédent :

Corollaire (Déterminant et alignement) Soient A, B et C trois points du plan.


−→ −→
det AB, AC = 0 ⇐⇒ A, B et C sont alignés.

Théorème (Déterminant et orientation) Soient ~


u et ~v deux vecteurs.
det(~
u, ~v ) > 0 ⇐⇒ u, ~v ) est une base directe du plan.
(~

Démonstration Si ~ u ou ~v est nul, nous n’avons rien à démontrer car les deux propositions en jeu sont fausses,
donc équivalentes. Supposons donc ~ u et ~v non nuls. Nous venons déjà de voir que det(~u, ~v ) 6= 0 si et seulement si
u, ~v ) est une base du plan. Tout repose ensuite sur la remarque suivante : si x est un réel, sin x > 0 si et seulement
(~
si x ∈ ]0, π[ modulo 2π. Or un angle de mesure comprise entre 0 et π est le signe d’une orientation directe.
det(~
u, ~v ) > 0 ⇐⇒ sin(~
u, ~v ) > 0 ⇐⇒ (~
u, ~v) ∈ ]0, π[ +2πZ ⇐⇒ u, ~v ) est directe.
(~ 

Théorème (Propriétés du déterminant)


• Expression à l’aide des coordonnées dans un repère orthonormal direct : Soient ~ u0 deux vecteurs du
u et ~
0 0
plan de coordonnées respectives (x, y) et (x , y ).
det(~ u0 ) = xy 0 − yx0 .
u, ~
• Antisymétrie : Soient ~
u et ~v deux vecteurs du plan. det(~
u, ~v ) = − det(~v, ~u).
• Bilinéarité : Soient ~ u et ~v trois vecteurs du plan et λ et λ0 deux réels.
u, ~ 0

8   
< Linéarité à gauche : det u + λ0 ~
λ~ u0 , ~v = λ det(~
u, ~v ) + λ0 det(~
u0 , ~v )
  .
: Linéarité à droite : u + λ0 ~
det ~v , λ ~ u0 u) + λ0 det(~v , ~
= λ det(~v , ~ u0 )

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Démonstration Nous avons au passage démontré la formule « det(~ u0 ) = xy 0 − yx0 » quand nous avons
u, ~
démontré la propriété analogue pour le produit scalaire. 

   En pratique
Si les coordonnées
de ~ u0 sont respectivement
u et ~ (x, y) et (x0 , y 0 ), le déterminant det(~ u0 ) se note
u, ~ x x0
x x 0 x x0
souvent . La formule 0 0 = xy 0 − yx0 .
y y0 y y 0 = xy − yx se retient alors au moyen du petit dessin suivant :
0
y  y

Exemple Soit θ ∈ R. Alors (~


uθ , ~vθ ) est une base directe.

cos θ − sin θ
En effet uθ , ~vθ ) =
det(~ = cos2 θ + sin2 θ = 1 > 0.
sin θ cos θ

4 Droites et cercles

Définition (Ligne de niveau) Soient f : R2 −→ R une application et λ ∈ R. On appelle ligne de niveau λ de f l’ensemble
des points M du plan tels que f (M ) = λ.

   Explication

59

m
580m
0m

570
La ligne de niveau λ de f est donc l’ensemble des points du plan à qui f donne la même valeur λ. A quoi

600
cette notion peut-elle servir ? On la rencontre par exemple dans le domaine de la cartographie. Quand

0m
m

56
il dessine une carte, un cartographe veut rendre compte généralement du relief du lieu qu’il représente.
0m
Notons h la fonction qui, à tout point du lieu en question, identifié à un plan, associe la hauteur de 55

ce point par rapport au niveau de la mer. Une représentation des lignes de niveau de h équivaut à une 540m
530m
représentation du relief du lieu considéré, comme l’illustre la figure ci-contre. 5 20 m

1km

4.1 Droites

Théorème (Equation cartésienne d’une droite)


8
< Toute droite possède une équation cartésienne de la forme αx + βy + γ = 0, où α, β, γ ∈ R sont tels que (α, β) 6= (0, 0).
:
Réciproquement, toute équation cartésienne de ce type décrit une droite.

Démonstration
• Soient A un point de coordonnées (xA , yA ), ~
u un vecteur non nul de coordonnées (−β, α) et D la droite
passant par A dirigée par ~
u. Pour tout point M de coordonnées (x, y) :
−−→ −−→ 
M ∈D ⇐⇒ AM et ~
u sont colinéaires ⇐⇒ det AM , ~
u =0

x − xA −β
⇐⇒ =0 ⇐⇒ α(x − xA ) + β(y − yA ) = 0.
y − yA α
Ainsi αx + βy + γ = 0 est une équation cartésienne de D, si on pose γ = −(αxA + βyA ).

• Réciproquement, soit A l’ensemble des points du plan décrits par l’équation αx + βy + γ = 0, où α, β et γ


sont trois réels tels que (α, β) 6= (0, 0). Montrons que A est une droite.
Cet ensemble est non vide, donnons-nous-en un point A de coordonnées (xA , yA ). Alors αxA + βyA + γ = 0.
Pour tout point M de coordonnées (x, y) :
M ∈A ⇐⇒ αx + βy + γ = 0 ⇐⇒ αx + βy − (αxA + βyA ) = 0

x − xA −β
⇐⇒ α(x − xA ) + β(y − yA ) = 0 ⇐⇒ = 0. Posons ~
u = (−β, α).
y − yA α
−−→  −−→
⇐⇒ u =0
det AM , ~ ⇐⇒ AM et ~
u sont colinéaires.

Ce raisonnement montre que A est la droite passant par A dirigée par ~


u. 

7
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   En pratique On explique ci-dessous comment récupérer l’équation cartésienne d’une droite quand celle-ci est
définie par un point et un vecteur directeur, par deux points distincts ou enfin par un point et un vecteur normal. Ces techniques
constituent le minimum de ce que vous devez savoir faire. Sur vos copies, vous soignerez particulièrement l’usage des équivalences
⇐⇒.

• Droites définies par un point et un vecteur directeur : Soient A un point de coordonnées (xA , yA ), ~ u un vecteur
non nul de coordonnées (a, b) et D la droite passant par A dirigée par ~
u. Pour tout point M de coordonnées (x, y) :
−−→ −−→ 
M ∈D ⇐⇒ AM et ~
u sont colinéaires ⇐⇒ det AM , ~
u =0

x − xA a
~
u D ⇐⇒ =0 ⇐⇒ b(x − xA ) − a(y − yA ) = 0
y − yA b
Ab ⇐⇒ bx − ay + (−bxA + ayA ) = 0.

• Droites définies par deux points distincts : Si une droite D est définie par la donnée de deux points A et B distincts,
−→
alors D est aussi la droite passant par A dirigée par AB. On est ainsi ramené au cas précédent.

• Droites définies par un point et un vecteur normal : Soient A un point de coordonnées (xA , yA ), ~n un vecteur
non nul de coordonnées (a, b) et D la droite passant par A orthogonale à ~n. Pour tout point M de coordonnées (x, y) :
~n −−→ −−→
M ∈D ⇐⇒ AM et ~n sont orthogonaux ⇐⇒ ~
n · AM = 0
A b D ⇐⇒ a(x − xA ) + b(y − yA ) = 0 ⇐⇒ ax + by − (axA + byA ) = 0.

Au passage, nous venons de démontrer le résultat suivant :

Corollaire (Equation cartésienne d’une droite et vecteur directeur/normal) Soient a, b, c ∈ R tels que (a, b) 6= (0, 0)
et D la droite d’équation ax + by + c = 0. Alors (a, b) est un vecteur normal de D et (−b, a) en est un vecteur directeur.

$ $ $ Attention ! On a vite fait de confondre « vecteur directeur » et « vecteur normal » dans ce résultat !

Théorème (Représentation paramétrique d’une droite définie par un point et un vecteur directeur) Soit D une
droite. Soient A un point de D et ~
u un vecteur directeur de D de coordonnées respectives (xA , yA ) et (a, b).

x = xA + ta
Pour tout point M de coordonnées (x, y) : M ∈D ⇐⇒ ∃ t ∈ R/ .
y = yA + tb

Démonstration Pour tout point M de coordonnées (x, y) :


−−→ u6=~
~ 0 −−→
M ∈D ⇐⇒ AM et ~
u sont colinéaires ⇐⇒ ∃ t ∈ R/ AM = t ~
u

x = xA + ta
⇐⇒ ∃ t ∈ R/ . 
y = yA + tb

   Explication Paramétrer une courbe, c’est associer à chacun de ses points un paramètre, i.e. un certain réel, de sorte
que deux points distincts aient toujours des paramètres distincts. On obtient alors tous les points de la courbe en faisant varier
la valeur du paramètre.
t=0
t = −3 t = −1 t=1 t=3
1
t = −2 t=− t=2
2
r r r r b r r r

A ~
u D

8
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Théorème (Equation polaire d’une droite)


(i) Droites passant par O :
8
< Toute droite passant par O possède une équation polaire de la forme θ ≡ θ0 mod π, où θ0 est un réel.
:
Réciproquement, toute équation polaire de ce type décrit une droite passant par O.

(ii) Droites ne passant pas par O :


8 p
>
> Toute droite ne passant pas par O possède une équation polaire de la forme r = , où p et θ0
>
< cos(θ − θ0 )
sont deux réels, avec p 6= 0.
>
>
>
:
Réciproquement, toute équation polaire de ce type décrit une droite ne passant pas par O.

Démonstration
(i) Droites passant par O : Soit θ0 un réel. Notons D la droite passant par O dirigée par ~
uθ0 et A l’ensemble
des points du plan décrit par l’équation polaire θ ≡ θ0 mod π.

Pour tout point M 6= O dont (r, θ) est un couple de coordonnées polaires :


−−→
~vθ0 ~ D M ∈D ⇐⇒ OM et ~
uθ0 sont colinéaires ⇐⇒ uθ et ~
~ uθ0 sont colinéaires
~
uθ0 −−→ −−→
θ0 (par définition de M, OM = r ~
uθ , et donc OM et ~ uθ sont colinéaires car r 6= 0)
b
cos θ cos θ0
O ~ı ⇐⇒ det(~
uθ , ~
uθ0 ) = 0 ⇐⇒ =0
sin θ sin θ0
⇐⇒ sin(θ − θ0 ) = 0 ⇐⇒ θ ≡ θ0 mod π
⇐⇒ M ∈ A.
Ceci montre que D = A. Nous avons donc montré que la donnée d’une droite passant par O équivaut à la
donnée d’une équation polaire θ ≡ θ0 mod π. C’est ce que nous voulions.

(ii) Droites ne passant pas par O :


• Soit D une droite ne passant pas par O, décrite par une équation cartésienne αx + βy + γ = 0, où
α, β et γ sont trois réels tels que (α, β) 6= (0, 0). Alors puisque O ∈
/ D, γ 6= 0.
Pour tout point M du plan de coordonnées cartésiennes (x, y), et dont un couple de coordonnées polaires
est (r, θ) :
M ∈D ⇐⇒ αx + βy + γ = 0 ⇐⇒ αr cos θ + βr sin θ + γ = 0
−γ −γ
⇐⇒ r= ⇐⇒ r= p .
α cos θ + β sin θ 2 2
α + β cos(θ − θ0 )
p
Pour la dernière étape, nous savons qu’il existe un réel θ0 tel que α cos θ + β sin θ = α2 + β 2 cos(θ − θ0 )
−γ
car (α, β) 6= (0, 0). Si nous posons p = p 6= 0, nous avons bien obtenu une équation polaire de D
α2 + β 2
p
de la forme r = .
cos(θ − θ0 )

• Réciproquement, soient p et θ0 deux réels, p 6= 0, et A l’ensemble des points du plan décrit par
p
l’équation polaire r = .
cos(θ − θ0 )
Pour tout point M du plan de coordonnées cartésiennes (x, y), et dont un couple de coordonnées polaires
est (r, θ) :
p
M ∈A ⇐⇒ r= ⇐⇒ p = r cos(θ − θ0 )
cos(θ − θ0 )
⇐⇒ r cos θ cos θ0 + r sin θ sin θ0 − p = 0.
Si nous posons α = cos θ0 , β = sin θ0 et γ = −p 6= 0, nous avons bien obtenu une équation cartésienne de
A de la forme αx + βy + γ = 0. Ainsi A est une droite ; elle ne passe pas par O car γ = −p 6= 0. 

Définition (Equation normale d’une droite) Soit D une droite. On appelle équation normale de D toute équation
cartésienne de D de la forme x cos θ + y sin θ + c = 0, où θ et c sont deux réels.

9
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   En pratique Comment obtient-on une équation normale d’une droite D ?



• Si D est définie par une équation cartésienne ax + by + c = 0, on divise cette équation par a2 + b2 . On sait alors
a b
qu’il existe un réel θ tel que √ = cos θ et √ = sin θ. L’équation de D peut donc s’écrire sous la forme
a 2 + b2 a 2 + b2
x cos θ + y sin θ + c = 0.
• Soit θ un réel tel que D soit orthogonale au vecteur ~
uθ de coordonnées (cos θ, sin θ). Alors nous avons vu plus haut, quand
nous avons étudié les équations cartésiennes de droites, que D possède une équation de la forme x cos θ + y sin θ + c = 0.

Théorème (Distance d’un point à une droite) Soient M un point du plan de coordonnées (xM , yM ) et D une droite. La
distance de M à D est notée d(M, D).
(i) Droite définie par un point et un vecteur directeur : Soient A un point de D et ~
u un vecteur directeur de D.
 −−→

det ~
u, AM
d(M, D) = .
k~
uk

(ii) Droite définie par une équation cartésienne : Soit αx + βy + γ = 0 une équation cartésienne de D.

|αxM + βyM + γ|
d(M, D) = p .
α2 + β 2

(iii) Droite définie par une équation normale : Soit x cos θ + y sin θ + c = 0 une équation normale de D.
d(M, D) = |xM cos θ + yM sin θ + c|.

Démonstration
(i) Notons H le projeté orthogonal de M sur D, de sorte que : d(M, D) = HM .
−−→
Les vecteurs AH et ~u étant colinéaires, nous obtenons par ailleurs :
M b  −−→  −−→  −−→  −−→
det ~
u, AM = det ~
u, AH + det ~
u, HM = det ~
u, HM .

d(M, D) −−→
Enfin, les vecteurs ~
u et HM étant orthognaux :
D

 −−→
−−→  −−→
−−→  π 
−−→
b u, HM = k~
det ~ uk. HM . sin ~ uk. HM . sin ±
u, HM = k~ uk. HM .
= k~
H 2
Ab ~
u Combinant les trois égalités précédentes, nous voyons le résultat apparaître :
 −−→  −−→

−−→ u, HM
det ~ u, AM
det ~
d(M, D) = HM = HM = = .
k~
uk k~
uk

(ii) Si αx + βy + γ = 0 est une équation cartésienne de D, si A est un point quelconque de D et si ~


u est le
vecteur directeur de D de coordonnées (−β, α), nous avons
 −−→ vu dans le théorème donnant la forme générale
des équations cartésiennes de droite que : det ~u, AM = αxM + βyM + γ. Le premier point implique
donc le second.

(iii) n’est qu’un cas particulier de (ii). 

−−→
Théorème (Lignes de niveau de M 7−→ ~ u · AM) Soient A un point et ~
u un vecteur non nul. Pour tout réel λ, l’ensemble
−−→
des points M du plan tels que ~
u · AM = λ est une droite orthogonale à ~
u.

−−→
Démonstration Soit λ un réel. On cherche l’ensemble des points M du plan tels que ~
u · AM = λ.
λ −−→ λ
On définit le point H par : H = A + u, ce qui revient à dire que AH =
~ u. On a :
~
uk2
k~ k~uk2
−−→ λ λ λ
~
u · AH = ~
u· ~
u= ~
u·~
u= uk2 = λ.
k~
uk2
k~ uk2
k~ uk2
k~

10
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Alors pour tout point M du plan :


−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
~
u · AM = λ ⇐⇒ ~
u · AH + ~
u · HM = λ ⇐⇒ λ+~
u · HM = λ ⇐⇒ ~
u · HM = 0
⇐⇒ M appartient à la droite passant par H orthogonale à ~
u.
Ceci montre que l’ensemble des points recherché est la droite passant par H orthogonale à ~
u. 

 −−→
Théorème (Lignes de niveau de M 7−→ det ~ u, AM ) Soient A un point et ~ u un vecteur non nul. Pour tout réel λ,
 −−→
u, AM = λ est une droite dirigée par ~
l’ensemble des points M du plan tels que det ~ u.

 −−→
Démonstration Soit λ un réel. On cherche l’ensemble des points M du plan tels que det ~
u, AM = λ.
λ
Soit ~n le vecteur directement orthogonal à ~u et de norme 1. On définit le point H par : H = A + ~n. On a :
k~
uk
 −−→  
λ λ λ
det ~
u, AH = det ~
u, ~n = det(~
u, ~n) = k~
uk.k~nk sin(~
u, ~n) = λ.
k~
uk k~
uk k~
uk

Alors pour tout point M du plan :


 −−→  − −→  −−→  −−→
det ~u, AM = λ ⇐⇒ det ~
u, AH + det ~
u, HM = λ ⇐⇒ λ + det ~
u, HM = λ
 −−→
⇐⇒ det ~
u, HM = 0
⇐⇒ M appartient à la droite passant par H dirigée par ~
u.
Ceci montre que l’ensemble des points recherché est la droite passant par H dirigée par ~
u. 

4.2 Cercles

Théorème (Equation cartésienne d’un cercle) Soient A un point de coordonnées (xA , yA ) et R est un réel positif ou nul.
Le cercle de centre A et de rayon R est décrit par l’équation cartésienne :

(x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 .

8
>
> Tout cercle possède une équation cartésienne de la forme x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0, où α, β et γ sont trois réels
< 2 2
tels que α + β − γ > 0.
>
>
:
Réciproquement, toute équation cartésienne de ce type décrit un cercle.

   En pratique Le passage d’une équation de la forme x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0 à une équation de la forme
(x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 doit être bien maîtrisé. Il s’agit seulement de reconnaître le début d’une identité remarquable.

Démonstration
• Soient A un point de coordonnées (xA , yA ), R un réel positif ou nul et C le cercle de centre A et de rayon R.
Pour tout point M de coordonnées (x, y) :
M ∈C ⇐⇒ AM = R ⇐⇒ AM 2 = R2 ⇐⇒ (x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 .
Ainsi (x−xA)2 +(y−yA)2 = R2 est une équation cartésienne de C. Elle s’écrit aussi x2 +y 2 −2αx−2βy+γ = 0
si on pose α = xA , β = yA et γ = x2A + yA
2
− R2 . On a bien : α2 + β 2 − γ = R2 > 0.

• Réciproquement, soit A l’ensemble des points du plan décrits par l’équation x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0,
où α, β et γ sont trois réels tels que α2 + β 2 − γ > 0. Montrons que A est un cercle.
Pour tout point M de coordonnées (x, y) : Identité remarquable !
2 2
M ∈A ⇐⇒ x + y − 2αx − 2βy + γ = 0 ⇐⇒ (x − α)2 + (y − β)2 = (α2 + β 2 − γ).
p
Si donc nous notons A le point de coordonnées (xA , yA ) = (α, β) et posons R = α2 + β 2 − γ, alors :
M ∈A ⇐⇒ (x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 ⇐⇒ AM = R.
Ceci montre que A est le cercle de centre A et de rayon R. 

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Théorème (Représentation paramétrique trigonométrique d’un cercle) Soit C un cercle de centre A et de rayon
R > 0. On note (xA , yA ) les coordonnées de A.

x = xA + R cos θ
Pour tout point M de coordonnées (x, y) : M ∈C ⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ .
y = yA + R sin θ

Démonstration Pour tout point M de coordonnées (x, y) :



x − xA 2  y − yA 2
M ∈C ⇐⇒ (x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 ⇐⇒ + =1
R R
8 x−x
> A 8
>
< = cos θ < x = xA + R cos θ
R
⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ ⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ . 
>
> :
: y − yA = sin θ y = yA + R sin θ
R

π
θ= t=1
2π 2 1 Représentation
θ= r
π t=2
r
t=
3 r
θ= r r 2 paramétrique
r 4
rationnelle
du cercle
~ t→∞
θ=π r b r
θ=0 b bc B b r
t=0
A R ~ı A R
t → −∞
Représentation r
1
paramétrique
r
t=−
t = −3 C 4
trigonométrique C
r r
du cercle π
θ=− t = −1
2

Théorème (Représentation paramétrique rationnelle d’un cercle) Soit C un cercle de centre A et de rayon R > 0. On
note (xA , yA ) les coordonnées de A et B le point de coordonnées (xA − R, yA ). 8 2
>
> x = xA + R 1 − t
>
<
 1 + t2
Pour tout point M de coordonnées (x, y) : M ∈Cr B ⇐⇒ ∃ t ∈ R/ .
>
>
>
: y = yA + R 2t
1 + t2

Démonstration Partons de la représentation paramétrique trigonométrique de C. Pour tout point M de


coordonnées (x, y) :
 
x = xA + R cos θ 2π -périodicité x = xA + R cos θ
M ∈C ⇐⇒ ∃ θ ∈ R/ ⇐⇒ ∃ θ ∈ ]−π, π]/ .
y = yA + R sin θ y = yA + R sin θ
Du coup, le point B étant décrit dans l’équation de droite par la seule valeur θ = π :

 x = xA + R cos θ
M ∈Cr B ⇐⇒ ∃ θ ∈ ] − π, π[ / (ouvert en π, attention)
y = yA + R sin θ
θ θ
1 − tan2 2 tan
⇐⇒ ∃ θ ∈ ] − π, π[ / x = xA + R 2 et y = yA + R 2
2 θ θ
1 + tan 1 + tan2
2 2
1 − t2 2t
⇐⇒ ∃ t ∈ R/ x = xA + R et y = yA + R .
1 + t2 1 + t2
θ
La dernière équivalence requiert le fait que la fonction θ 7−→ tan réalise une bijection de ] − π, π[ sur R. Ce
2
résultat signifie que la donnée d’un réel θ ∈ ] − π, π[ équivaut à la donnée d’un réel t ∈ R à condition que θ et t
θ
soient liés par la relation t = tan . 
2

Théorème (Equation polaire d’un cercle passant par O) Soit C un cercle passant par O, de centre A et de rayon R.
Soit (R, θ0 ) un couple de coordonnées polaires de A. Alors C est décrit par l’équation polaire :
r = 2R cos(θ − θ0 ).

12
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Démonstration Notons (xA , yA ) les coordonnées cartésiennes de A, telles que xA = R cos θ0 et yA = R sin θ0 .
Le cercle C est décrit par l’équation cartésienne (x − xA )2 + (y − yA )2 = R2 , qu’on peut réécrire sous la forme
x2 + y 2 − 2xA x − 2yA y = 0.
~
b
R A Pour tout point M de coordonnées cartésiennes (x, y), et dont un couple de coordonnées polaires est (r, θ) :
θ0
b M ∈C ⇐⇒ x2 + y 2 − 2xA x − 2yA y = 0 ⇐⇒ r 2 − 2rR(cos θ cos θ0 + sin θ sin θ0 ) = 0
O ~ı  
⇐⇒ r r − 2R cos(θ − θ0 ) = 0 ⇐⇒ r=0 ou r = 2R cos(θ − θ0 ).

Ceci montre que C est décrit par l’équation r = 2R cos(θ − θ0 ) — on peut oublier l’équation r = 0 car le point O
π
qu’elle décrit est déjà décrit par l’équation r = 2R cos(θ − θ0 ) pour θ = θ0 + . 
2

−−→ −−→
Théorème (Lignes de niveau de M 7−→ M A · M B) Soient A et B deux points. Pour tout réel λ, l’ensemble des points M
−−→ −−→  
du plan tels que M A · M B = λ est soit vide, soit un cercle de centre le milieu du segment AB .
−−→ −−→  
En particulier, l’ensemble des points M du plan tels que M A · M B = 0 est le cercle de diamètre AB .

−−→ −−→
Démonstration Soit λ un réel. On cherche l’ensemble des points M du plan tels que M A · M B = λ.
  −
→ −→
Notons I le milieu de AB . Alors IA + IB = ~0 et pour tout point M du plan :

−→ −→ −−→ −−→ −−→ − → − −→ −→ − −→ − −→ − → −→ −


−→ − → −→
IA IB M A · M B = M I + IA · M I + IB = M I · M I + M I · IA + IB + IA · IB
b b b −
−→ −
→ −→ −→ −→
= M I 2 + M I · ~0 + IA · IB = IM 2 + IA · IB.
A I B
−−→ −−→ −→ −→ AB 2
Du coup : MA · MB = λ ⇐⇒ IM 2 = λ − IA · IB ⇐⇒ IM 2 = λ + .
4
−−→ −−→ AB 2
Finalement, l’ensemble des points M du plan tels que M A · M B = λ est vide si λ + < 0 ; c’est le cercle de
r 4
2
AB
centre I et de rayon λ + sinon.
4
r
AB 2 AB
Pour λ = 0, l’ensemble recherché est donc le cercle de centre I et de rayon = ; c’est donc le cercle de
  4 2
diamètre AB . 

MA
Théorème (Lignes de niveau de M 7−→ ) Soient A et B deux points distincts.
MB
 
• L’ensemble des points M du plan tels que M A = M B est la médiatrice du segment AB .
• Pour tout réel positif λ 6= 1, l’ensemble des points M du plan tels que M A = λM B est un cercle.

Démonstration Le premier cas λ = 1 est immédiat, par définition de la médiatrice d’un segment. Donnons-
nous donc un réel positif λ 6= 1. On cherche l’ensemble des points M du plan tels que M A = λM B — équation
MA
équivalente à = λ car le point B n’en est de toute façon pas solution.
MB
Notons G le barycentre des points pondérés (A, 1) et (B, λ), et G0 le barycentre des points pondérés (A, 1) et
(B, −λ). Alors pour tout point M du plan :
−−→ −−→ −−→ −−→
M A = λM B ⇐⇒ M A 2 = λ2 M B 2 ⇐⇒ M A · M A − λ2 M B · M B = 0
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −
−−→
⇐⇒ M A + λM B · M A − λM B = 0 ⇐⇒ (λ + 1)M G · (1 − λ)M G0 = 0
−−→ − −−→  
⇐⇒ M G · M G0 = 0 ⇐⇒ M appartient au cercle de diamètre GG0 .

Ceci montre que l’ensemble des points M du plan tels que M A = λM B, pour λ 6= 1, est un cercle. 

MA
   Explication La figure ci-dessous représente quelques courbes de niveau de la fonction M 7−→ . On remarquera
MB
1  
que la courbe de niveau λ et la courbe de niveau sont symétriques par rapport à la médiatrice de AB ; cela provient de
λ
MA MB 1 MA
l’équivalence : = λ ⇐⇒ = , qui montre que la courbe de niveau λ de la fonction M 7−→ est égale à la
MB MA λ MB
1 MB
courbe de niveau de la fonction M 7−→ .
λ MA

13
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λ=1

1
λ= λ=2
2
1
λ= λ=3
3

λ→0 λ→∞
b b

A B

λ → 1− λ → 1+

Théorème (Intersection d’un cercle et d’une droite) Soit C un cercle de centre A et de rayon R > 0 et D une droite.
• Si d(A, D) < R, alors C et D ont exactement deux points d’intersection distincts.
• Si d(A, D) = R, alors C et D ont un unique point d’intersection H égal au projeté orthogonal de A sur D ; D est dite
tangente à C en H.
• Si d(A, D) > R, alors C ∩ D = ∅.

Démonstration Les points d’intersection de C et D sont les points de D dont la distance à A est égale à R.
Notons H le projeté orthogonal de A sur D. Le théorème de Pythagore affirme que pour tout point M de D,
AM 2 = AH 2 + HM 2 . On a par ailleurs : AH = d(A, D).
Pour tout point M de D : M ∈C ⇐⇒ AM = R ⇐⇒ AM 2 = R2
⇐⇒ AH 2 + HM 2 = R2 ⇐⇒ HM 2 = R2 − d(A, D)2 .

• Si d(A, D) < R, donnons-nous ~u un vecteur directeur unitaire de D. Alors pour tout point M de D, si on
−−→
note λ le réel tel que HM = λ ~
u:
p −−→ p
M ∈C ⇐⇒ HM = R2 − d(A, D)2 ⇐⇒ HM = R2 − d(A, D)2
p p
⇐⇒ |λ| = R2 − d(A, D)2 ⇐⇒ λ=± R2 − d(A, D)2 .
p p n o
Ainsi, si on pose H − = H − u et H + = H +
R2 − d(A, D)2 ~ u, alors C ∩ D = H − , H +
R2 − d(A, D)2 ~
est constitué de deux points distincts — distincts car d(A, D) < R.

• Si d(A, D) = R, alors pour toutpoint


M de D : M ∈C ⇐⇒ HM = 0 ⇐⇒ M = H.
Ceci montre bien que C ∩ D = H .

• Si d(A, D) > R, alors R2 − d(A, D)2 < 0, et donc C ∩ D = ∅. 


H
b
H D
b
H− H H+ D
b b b

~
u D

b b b

A A A

C C C

d(A, D) < R d(A, D) = R d(A, D) > R

14
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Théorème (Intersection de deux cercles) Soient C et C 0 deux cercles non concentriques — i.e. de centres distincts — de
centres respectifs A et A0 et de rayons respectifs R et R0 .
• Alors C et C 0 possèdent 0, 1 ou 2 points d’intersection distincts.
• C et C 0 possèdent au moins un point d’intersection si et seulement si : |R0 − R| 6 AA0 6 R + R0 .

Démonstration
• Notons (xA , yA ) et (xA0 , yA0 ) les coordonnées respectives de A et A0 . Les cercles C et C 0 n’étant pas concen-
triques, (xA , yA ) 6= (xA0 , yA0 ).
Pour tout point M de coordonnées (x, y) :

(x − xA )2 + (y − yA )2 = R2
M ∈ C ∩ C0 ⇐⇒
(x − xA0 )2 + (y − yA0 )2 = R02

(x − xA )2 + (y − yA )2 = R2
⇐⇒ 02
2(xA − xA0 )x + 2(yA − yA0 )y + (x2A0 + yA
2 2 2 2
0 − x A − yA + R − R ) = 0 L2 ← L2 − L1 .

La seconde équation du système ainsi obtenu est l’équation d’une droite, car (xA , yA ) 6= (xA0 , yA0 ). Du coup,
si D est cette droite, C ∩ C 0 = C ∩ D est l’intersection d’un cercle et d’une droite, et donc contient 0, 1 ou 2
points distincts en vertu du théorème précédent.

• Comme nous l’avons vu, l’intersection C ∩ D est non vide si et seulement si d(A, D) 6 R. Or :
Equation de D au point A
z }| {
2(xA − xA0 )xA + 2(yA − yA0 )yA + (x2A0 + yA
2
0 − x A − yA + R − R )
2 2 2 02
d(A, D) = p
4(xA − xA0 )2 + 4(yA − yA0 )2

(xA − xA0 )2 + (yA − yA0 )2 + (R2 − R02 ) AA02 + R2 − R02
= p = 0
.
2 (xA − xA0 )2 + (yA − yA0 )2 2AA

AA02 + R2 − R02
Ainsi : C ∩ C 0 est non vide ⇐⇒ 6R
2AA0

⇐⇒ AA02 + R2 − R02 6 2R.AA0

⇐⇒ −2R.AA0 6 AA02 + R2 − R02 6 2R.AA0


Pour tous x ∈ R et a ∈ R+ : 2 2
⇐⇒ AA0 − R 6 R02 et AA0 + R > R02
|x| 6 a ⇐⇒ −a 6 x 6 a.
⇐⇒ AA0 − R 6 R0 et AA0 + R > R0
⇐⇒ −R0 6 AA0 − R 6 R0 et − AA0 − R 6 R0 6 AA0 + R
⇐⇒ AA0 6 R + R0 et AA0 > R0 − R et AA0 > R − R0 .

On en déduit l’équivalence recherchée. 

b
C0 A0
b
C0
C0 A0
b
A0
b
C0 A0
b b b b

A A A A

C C C C

AA0 > R + R0 AA0 6 R + R0 AA0 > |R0 − R| AA0 < |R0 − R|

15
c Christophe Bertault - MPSI

5 Quelques rudiments sur les angles

5.1 Théorème de l’angle au centre

Théorème (Théorème de l’angle au centre) SoitC un cercle de centre Ω et A et B deux points de C. Pour tout point M
−−→ −−→ −→ −→
de C distinct de A et B : 2 M A, M B ≡ ΩA, ΩB mod 2π.

Démonstration Soit M un point de C distinct de A et B. La somme des angles d’un triangle est égale à π
mod 2π, donc : Mb

8 −−→ −−→ −−→ −→ −→ −−→


< M A, M Ω + ΩM , ΩA + AΩ, AM ≡ π mod 2π
 −→ −−→ −−→ −→ −→ −−→ .
: −M Ω, M B + BM , BΩ + ΩB, ΩM ≡ π mod 2π
Ωb
Or Ω est équidistant des points A, B et M , donc les triangles AΩM et BΩM
sont isocèles en Ω. Nos égalités angulaires deviennent : b b
A B
8 
< 2 −−→ −−→ −−→ −→
M A, M Ω + ΩM , ΩA ≡ π mod 2π
 −→ −−→ −→ −−→ .
: 2 −
M Ω, M B + ΩB, ΩM ≡ π mod 2π
b
0
−−→ −−→ M
−→ −→
Sommons enfin ces deux égalités ; nous obtenons le résultat annoncé : 2 M A, M B ≡ ΩA, ΩB mod 2π. 

5.2 Angles orientés de droites

Définition (Angle orienté de droites) Soient D et D0 deux droites. Si ~ u et ~v sont deux vecteurs directeurs de D et si ~u0
0 0 0 0
et ~v sont deux vecteurs directeurs de D , alors : (~ u, ~
u ) ≡ (~v , ~v ) mod π.
Ceci signifie que la quantité (~ u0 ) mod π ne dépend pas du choix des vecteurs directeurs de D et D0 ; on l’appelle l’angle orienté
u, ~
formé par les droites D et D0 et on le note (D, D0 ). Par définition : (D, D0 ) ≡ (~u, ~u0 ) mod π.
Quand D et D0 sont définies par deux points distincts chacune, par exemple D = (AB) et D0 = (A0 B 0 ), on note souvent
AB, A0 B 0 l’angle (D, D0 ).

$ $ $ Attention ! Un angle orienté de droites est défini modulo π et non modulo 2π comme c’est le cas des angles orientés
de vecteurs.
D ~
u
u0
~
   Explication (~ u0 )
u, ~
A priori, quand on veut définir l’angle orienté de deux droites, un problème se pose : deux
droites définissent en général deux angles orientés de vecteurs, un aigu et un obtus. Com-
b ~v 0
D0 (~v , ~v 0 )
ment dès lors s’en sortir pour définir un angle orienté de droites et non deux ? Réponse :
modulo π, les deux angles orientés définis par l’intersection de deux droites sont égaux.
C’est pourquoi c’est donc modulo π qu’il convient de définir l’angle orienté de deux droites. ~v

Démonstration Il s’agit de montrer, avec les notations de la définition, que (~ u0 ) ≡ (~v, ~v 0 ) mod π.
u, ~
0 Chasles
Commençons par travailler modulo 2π : (~v , ~v ) ≡ (~v , ~ u) + (~ u0 ) + (~
u, ~ u0 , ~v 0 ) mod 2π F.
Or puisque ~
u et ~v sont deux vecteurs directeurs de D, (~v , ~ u) ≡ 0 ou π mod 2π ; de même (~ u0 , ~v 0 ) ≡ 0 ou π mod 2π.
Du coup, F affirme, modulo π, que (~ u0 ) ≡ (~v , ~v 0 ) mod π comme voulu.
u, ~ 

D0
0 π 2π
Exemple Sur la figure ci-contre, l’angle de droites (D, D ) est égal à mod π, mais aussi à − mod π. . .
3 3

b
D

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c Christophe Bertault - MPSI

Théorème (Propriétés des angles de droites) Soient D, D0 , D00 des droites.


(i) Relation de Chasles : (D, D00 ) ≡ (D, D0 ) + (D0 , D00 ) mod π.
0 0
En particulier : (D , D) ≡ −(D, D ) mod π.
(ii) Parallélisme : D et D0 sont parallèles si et seulement si (D, D0 ) ≡ 0 mod π.
π
(ii) Orthogonalité : D et D0 sont orthogonales si et seulement si (D, D0 ) ≡ mod π.
2

Démonstration Soient ~ u0 et ~
u, ~ u00 des vecteurs directeurs de D, D0 et D00 respectivement.
(i) Nous savons que la relation de Chasles est valable dans le monde des angles orientés de vecteurs :

(~ u00 ) ≡ (~
u, ~ u, ~u0 ) + (~
u0 , ~
u00 ) mod 2π.

En particulier : (~ u00 ) ≡ (~
u, ~ u0 ) + (~
u, ~ u0 , ~
u00 ) mod π, ce qui signifie comme voulu, par définition des angles
orientés de droites, que : (D, D ) ≡ (D, D0 ) + (D0 , D00 ) mod π.
00

Pour le cas particulier, poser D00 = D.

(ii) D et D0 sont parallèles ⇐⇒ u0 sont colinéaires


u et ~
~ ⇐⇒ (~ u0 ) ≡ 0 ou π mod 2π
u, ~
0
⇐⇒ (~
u, ~
u ) ≡ 0 mod π ⇐⇒ (D, D0 ) ≡ 0 mod π.

π
(iii) D et D0 sont orthogonales ⇐⇒ u0 sont orthogonaux
u et ~
~ ⇐⇒ (~ u0 ) ≡ ±
u, ~ mod 2π
2
π π
⇐⇒ (~ u0 ) ≡
u, ~ mod π ⇐⇒ 0
(D, D ) ≡ mod π. 
2 2

5.3 Théorème de l’angle inscrit et cocyclicité

Définition (Cocyclicité) Des points sont dits cocycliques s’il existe un cercle qui les contient tous.

Théorème (Théorème de l’angle inscrit) Soient A, B, C, D quatre points distincts.


 
A, B, C et D sont cocycliques ou alignés si et seulement si : CA, CB ≡ DA, DB mod π.

$ $ $ Attention ! Ici, contrairement au théorème de l’angle au centre, il est question d’angles de droites.
Cb D
b
Démonstration
• Si A, B, C et D sont alignés, le résultat est évident. Supposons donc A,
B, C et D cocycliques et notons Ω le centre du cercle qui les contient
tous. Le théorème de l’angle au centre affirme que :
−→ −−→ −
−→ −−→ −→ −→
2 CA, CB ≡ 2 DA, DB ≡ ΩA, ΩB mod 2π.
−→ −
−→ −
−→ −−→ b b
Divisons par 2. Alors : CA, CB ≡ DA, DB mod π, i.e. : A B

  b
CA, CB ≡ DA, DB mod π.
D0

• La réciproque est un peu plus pénible, admettons-la. 

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