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Zone bourse

Le point hebdo de l'investisseur


Les investisseurs maintiennent leurs stratégies offensives entraînant les indices dans des
configurations dynamiques. Les récentes déclarations sur le conflit commercial entre les Etats-
Unis et le Chine, couplées à un meilleur comportement des actions en Asie, raisonnent
comme une évidence pour expliquer les accélérations indicielles. Les opérateurs se focalisent
sur les « futures et éventuelles » bonnes nouvelles pour écarter momentanément les risques
présents sur les divers fronts planétaires.

Indices
La semaine fut gagnante pour la majorité des indices. En Europe, seul le FSTE recule de 1%,
handicapé par la hausse de la livre sterling, dans les mêmes proportions, rendant donc la performance
étale en devise étrangère. Sinon, les gains inondent les différentes places boursières.
Tout d'abord, en France, où le CAC40 prolonge son extension de 1.1%, tout comme le DAX (+1.5%).
L'Espagne n'est pas en reste et voit l'Ibex grimper de 1.6%, mais c'est à Milan que les investisseurs se
sont montrés plus entreprenants, poussant le FTSE MIB de 2.5%.

On retrouve le même élan en Asie, où le Nikkei gagne 0.85%, le Hang Seng, 0.2% et surtout le
Shanghai Composite, 6.5%. De l'autre côté de l'Atlantique, les différentes références indicielles
respectent la tendance globale, grâce au Dow Jones et au S&P500 en gain de 1.1% et au Nasdaq
avec +1.5%

Les bandes de Bollinger du CAC40 en données mensuelles. Test de la moyenne mobile 20 mois

Matières premières
Le pétrole signe une semaine de hausse complémentaire, et ce, malgré une nouvelle poussée de la
production de brut américain (à 12.1 mbj) et les critiques de Trump sur la politique de l'OPEP. Le
marché regarde le verre à moitié plein en saluant au contraire un recul surprenant des stocks US (de -
8.6M versus un consensus de +2.8M). Par ailleurs, l'Arabie Saoudite à laisser sous-entendre qu'une
prolongation des quotas de production au second semestre était probable. Dans ce cadre, le baril de
WTI progresse légèrement à 57.6 USD.

L'heure demeure aux prises de bénéfices sur le compartiment des métaux précieux. Le beau parcours
haussier enregistré depuis le début de l'année et le regain d'intérêt pour les actifs risqués limitent les
achats en faveur de l'or et de l'argent, qui cèdent respectivement 1,5% et 2,4% à 1306 et 15.5 USD.

Le compartiment des métaux industriels poursuit sa séquence de hausse, en partie soutenu par la
prolongation de la trêve commerciale entre Washington et Pékin. Le cuivre progresse à 6536 USD la
tonne métrique.

Graphique du Brent en données quotidiennes

Apres avoir longtemps tergiversé dans la zone (1), le prix du Brent connait une extension en zone (2),
mouvement confirmé par un pullback (A), permettant de viser la cible supérieure (B).

Marchés actions
Basé à Smith Falls, dans l'Ontario, Canopy Growth
demeure à ce jour la plus grande société de l'industrie du cannabis en termes de capitalisation
boursière.
La compagnie canadienne est capitalisée à hauteur de 20 milliards de dollars canadiens (soit
approximativement 13 milliards d'euros) et compte une dizaine de sites de production de cannabis.
Les objectifs sont clairs, il s'agit de répondre aux pénuries d'approvisionnement des marchés médicaux
et récréatifs, qui rappelons-le, souffrent d'une demande non satisfaite.
Sa domination du marché est totale, d'autant plus que le groupe n'est pas bridé en matière de
financement. Il faut, pour étayer cette affirmation, revenir brièvement sur l'arrivée de Constellation
Brands, géant américain de boissons alcoolisées, au capital de Canopy Growth. Le brasseur américain
a investi 5 milliards de dollars canadiens (soit 4 milliards de dolla rs US) dans le producteur canadien,
portant sa participation à 38%. Cette opération permet à première vue à Canopy Growth de profiter du
système de distribution de Constellation Brands en vue de développer des boissons non alcoolisées à
base de cannabis, mais lui confère surtout les fonds nécessaires pour atteindre ses ambitions
mondiales.

Cette feuille de route est saluée par le marché, à l'image de la progression du cours de bourse du
producteur canadien, en hausse de 70% depuis le premier janvier, soit la plus grande performance de
la cote de Toronto. Pour tout connaître sur cette nouvelle tendance et les pépites à jouer, n'hésitez pas
à télécharger notre étude dédiée.

Le graphique très parlant du titre Canopy

Marché obligataire
Le marché des emprunts souverains met en avant une légère recrudescence des rendements à l'image
du taux à 10 ans américain qui remonte ainsi à 2.71%. La dernière publication du PIB outre-Atlantique
laisse apparaître une croissance de 2.9% pour 2018, très proche de la cible présidentielle des 3%.
Cette tendance à la hausse se vérifie sur les références européennes.

Ainsi, le Bund gagne 9 points de base sur la semaine à 0.18%, tout comme l'OAT française à 0.56%.
L'Espagne (1.17%) et le Portugal (1.46%) leur emboîtent le pas. En revanche, l'Italie voit son taux se
réduire à 2.72% (-6 points de base). A la marge, la Suisse (-0.29%) et le Japon (-0.01%) gardent leur
taux négatif sur l'échéance 10 ans.

Marché des changes


Le dollar s'est vu booster par de bons chiffres macroéconomiques, le billet vert s'échange à 1.136 USD
contre l'euro et 111.2 JPY face à la devise nippone, inscrivant un plus bas annuel. Le yen a subi des
prises de bénéfices suite aux perspectives plus optimistes sur la Chine (contraction moins prononcée
de la production chinoise).

La semaine reste marquée par le réveil de la livre sterling qui explose contre ses contreparties
majeures. La monnaie britannique progresse de 200 points de base face au franc suisse, à 1.33 CHF.
Ce mouvement se duplique contre le dollar, à 1.33 USD et face à l'euro, à 0.85 GBP, un plus haut
depuis le vote du Brexit.

Statistiques économiques
L'inflation en zone euro s'est redressée sur un an (+1.5% en février, contre +1.4% en janvier) alors que
le taux de chômage est resté identique, à 7.8%. L'indice PMI manufacturier (49.3) est ressorti
légèrement au-dessus du consensus et de la précédente estimation, et le climat des affaires en
Allemagne est resté, comme prévu, inchangé, à 10.8.
La semaine prochaine, l'indice Sentix, les prix à la production, les ventes au détail, l'indice PMI des
services et la dernière estimation du PIB trimestriel seront dévoilés. De plus, la BCE tiendra une
conférence de presse en fin de semaine.

L'indice manufacturier de la Fed de Richmond, les permis de construire du mois de décembre, l'indice
de confiance du Conference Board et l'indice PMI de Chicago sont ressortis au-dessus des attentes
des analystes. Le PIB trimestriel a également fait mieux, en publiant à 2.6% (consensus 2.2%), et à
2.9% sur l'ensemble de l'année, un niveau inédit depuis 2015. A contrario, les dépense s des ménages
ont reculé de 0.5% (-0.2% prévu). Les stocks de pétrole se sont repliés de 8.6 millions de barils (+2.8M
attendu) et les inscriptions au chômage ont déçu (225K contre 221K).
Nous prendrons connaissance la semaine prochaine de l'indice ISM des services, des ventes de
logements neufs, du Beige Book de la Fed, des permis de construire et des mises en chantier. Pour
clôturer la séquence des cinq jours, le rapport sur l'emploi (salaire horaire moyen, créations d'emplois
non agricoles et taux de chômage) sera dévoilé.
Les stratégies offensives persistantes propulsent les indices à la hausse
Quand on ne trouve pas de solution à un problème complexe, on se donne du temps. Une solution plus
de facilité que d'ingéniosité mais qui a le mérite de maintenir les espoirs. « Tant qu'il y a... du temps, il y
a de l'espoir » pourrait-on dire chez les investisseurs qui se montrent très stoïques devant les
atermoiements sur le Brexit, ou sur les échanges commerciaux. Les dirigeants politiques se voient
contraints à la procrastination sur les différents fronts.
De plus, la tendance haussière n'a pas été altérée par l'estocade américaine contre l'Europe. Il faut dire
que parallèlement, le dernier compte-rendu de la BCE a continué d'alimenter la perspective du maintien
de conditions de financement accommodantes, contexte approprié aux prises de positions sur les actifs
à risques.

Les extensions graphiques se veulent historiques sur ces 50 dernières séances : +700 points sur le
CAC40, +1300 points sur le DAX, +4500 points sur le Dow Jones, une liste non-exhaustive d e ces
scores hors normes, qui aurait tendance à donner le tournis. Rien de plus légitime d'imaginer
prochainement la mise en place d'un mouvement secondaire de consolidation. A ce jour, il est
repoussé par un puissant courant acheteur, on ne s'en plaindra pas.

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