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Aspects économiques de l'intégration régionale

AFRITAC Ouest
Ouest/BCEAO
/BCEAO COFEB
Dakar,, Senegal
Dakar
7 – 18 décembre 2015

S5. Intégration
g monétaire
Intervenant : Marc Quintyn

Ce matériel de formation est la propriété du Fonds monétaire international (FMI) et son usage est réservé aux cours de 1
l’Institut pour le développement des capacités (IDC) du FMI. Il ne peut être réutilisé sans le consentement de ce dernier.
Plan de l'exposé
l exposé
• U o monétaire
Union o éta e : histoire
sto e et définition
dé t o
• Union monétaire et régimes de change
• Coûts et avantages d
d'une
une union monétaire
• Zones monétaires optimales
• Feuille de route pour l'union
l union monétaire
• Résumé et conclusion
• Appendices
I. Structure d'une union monétaire
II. Objectifs
j et q
questions

2
Intégration monétaire :
plan
l schématique

3
I. HISTOIRE ET DÉFINITION

4
Unions monétaires
MONDE  UNIONS MONÉTAIRES (UM)
• 1967 BRUNEI-SINGAPOUR. (abandon d‘une monnaie)
• 1983 UM DES CARAÏBES ORIENTALES (7)
• 1994 UM DE L'AFRIQUE
Q OCCIDENTALE ET CENTRALE (12)( )
• 2002 UNION MONÉTAIRE EUROPÉENNE (11)
• 2007 LA SLOVÉNIE ADHÈRE A L'UME (1)
• 2008 CHYPRE ET MALTE ADHÈRENT A L'UME (2)
• 2009 ZONE MONÉTAIRE OUEST
OUEST-AFRICAINE
AFRICAINE (4)
• 2010 CONSEIL DE COOPÉRATION DU GOLFE (4)
• 2008-201? PAYS EN VOIE D'ADHÉSION À L'UME/UE (12)
• 2024 COMMUNAUTÉ DE L'AFRIQUE DE L'EST (4)
• 2016 (?) COMMUNAUTÉ DE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
AUSTRALE (13)
• 2020 UEMOA - CEDEAO
• AVENIR ? ASIE DE L'EST, ASIE DU SUD, AMÉRIQUE DU N. ET DU S.
Unions monétaires
Membres des Nations Unies

• 1946 51 PAYS 51 MONNAIES


• 2000 189 157
• 2006 192 146
• 2008 192 143
• 2010 192 135
• 2014 193 135 (+1, -1)
• 2024 193 115 (?)
• 20. 193 1 (?)
Perspectives de base
• Chaque pays doit choisir une stratégie de
politique monétaire (instruments, objectifs
intermédiaires objectifs finaux) et un régime de
intermédiaires,
change
• Stratégie de politique monétaire et régime de
change doivent être compatibles
• La
L combinaison
bi i peut changer
h avec lle temps

7
Définition
• Pour un pays
pays, l'adhésion
l adhésion à une union monétaire
suppose un choix entre stabilité (fixité) du taux de
change
g et autonomie de la politique
p q monétaire
• L'impossible Trinité:
 Seulement 2 des 3 objectifs suivants sont
réalisables en simultané :
– Mobilité totale des capitaux
– Autonomie de la politique monétaire
– Taux de change fixes
LL'impossible
impossible Trinité
• Un pays doit choisir deux possibilités
sur trois.
trois Il peut fixer son taux de
change sans émasculer sa banque
centrale, mais seulement en
contrôlant les flux de capitaux
(comme la Chine) ; il peut permettre
la libre circulation des capitaux mais
conserver l'autonomie monétaire, et
ce seulement en laissant le taux de
change fluctuer (comme en Grande
Bretagne) ; ou il peut opter pour la
libre circulation des capitaux et
stabiliser la monnaie, à condition de
renoncer à pouvoir ajuster les taux
d'intérêt pour lutter contre
l'inflation ou la récession (comme
l'Argentine en 1999-2001). Paul
Krugman (1999) Pour les “indices
indices de trilemme
trilemme" voir Ai
Aizenman,
enman, Chinn
et Ito (NBER Working Paper n° 14533) ;
http://web.pdx.edu/~ito/w14533.pdf 9
9
II. Union monétaire et régimes de change

10
Taux de change : choix possibles

Fixe Flexible

Flottant
Parité
Dollarisation glissante
Union monétaire •Administré
Caisse d’émission •Sans bandes
de fluctuation
•Pur
Pur (indépendant)
•Avec bandes
de fluctuation

11
Régime des pays n'ayant pas de
monnaie
i officielle
ffi i ll di
distincte
i
 Définition
 Le pays utilise la monnaie d'un autre pays ("dollarisation")
 Incidences
I id
 Renoncement à l'autonomie de la politique monétaire
 LL'absence
absence d
d'une
une monnaie distincte durcit le taux de change
 Exemples
 Équateur, Îles Marshall, Kiribati, Micronésie, Monténégro,
Palau, Panama, Sain-Marin, Salvador, Timor-Leste,
Zimbabwe.

12
Caisses d’émission

 Définition
 La monnaie ne peut être émise que par l'acquisition de devises.
Les variations des passifs en monnaie de l'autorité monétaire sont
entièrement couvertes par les réserves de change
 En
E règle
è l générale,
é é l le l ttaux d
de change
h estt fi
fixéé d
de manière
iè rigide
i id
sans marges de fluctuation
 Incidences
 Marge de manœuvre limitée pour la conduite de la politique
monétaire.
 L'engagement juridique fait que le régime se prête très
difficilement à des modifications.
 Exemples
 Antigue et Barbuda, Bosnie, Brunei, Bulgarie, Djibouti,
Dominique, Estonie, Grenade, Hong-Kong, Lituanie, Saint Kitts
ett Nevis,
N i Sainte-Lucie,
S i t L i SSaint
i t Vi
Vincentt ett lles G
Grenadines.
di

13
Union monétaire

 Définition
 Les monnaies des pays membres sont remplacées par une
monnaie unique
 Incidences
 Les différents pays n'ont pas de marge de manœuvre pour la
politique monétaire ou de change
 L'engagement juridique fait que le régime se prête
extrêmement difficilement à des modifications
 Exemples
 Zone euro

14
Taux de change fixe et union
monétaire
é : le
l problème
blè d
de lla sortie
• Lorsque des pays envisagent de former une union monétaire,
les tests économiques (basés sur la symétrie et ll'intégration)
intégration)
placent la barre plus haut que lorsqu’il s’agit de déterminer si
un régime de change fixe est la solution optimale.
• Par exemple,
exemple le Danemark est dans le mécanisme de change
européen (MCE), et la couronne est donc arrimée à l'euro,
mais le pays n'est pas dans la zone euro. Il semble avoir cédé
son autonomie monétaire à la BCE, mais les transactions
entre le Danemark et la zone euro nécessitent toujours un
changement de monnaie.
• En gardant sa monnaie, le Danemark a le choix d'exercer
d exercer son
autonomie monétaire ou de quitter le MCE à une date
ultérieure s'il veut pouvoir laisser la couronne flotter plus
librement.

15
Taux de change fixe et union
monétaire
é : le
l problème
blè d
de lla sortie
• La sortie d'une union monétaire serait difficile et
coûteuse. Il serait compliqué de rétablir une nouvelle
monnaie, sans compter que tous les contrats dans la
monnaie commune seraient affectés
affectés.
• Les pays qui ont tenté d'adopter des stratégies de sortie
d'une zone monétaire commune, comme la
"pésification" en Argentine et la dédollarisation au
Libéria, ont connu une crise économique.
• Conclusion:
Conclusion
– Il est relativement simple de décrocher le taux de change
mais beaucoup plus difficile d’abandonner la monnaie
commune
16
Distribution (nombre) de pays par type de régime de change

60
53
50 47

41
40

26
30

20

10 6 6
5
0
0
No separate Currency Conventional Crawling Horizontal Crawling Managed Independent
legal tender boards pegs pegs bands bands floats floats
1// Based
d on de
d facto
f behavior
b h i off official
ffi i l exchange
h rates at end
d off April
il 2006
Source: IMF Annual Report on Exchange Arrangements and Exchange Restrictions (AREAER), 2006 .

17
% de pays ayant des régimes de change différents : taxonomie du FMI

45
Advanced countries 41%40%
40 Emerging market economies
34% Developing countries 34%
35 32%
29%
30
25%
24%
25

20

15
10% 10%
10
5%
4% 4%
5 2%
3% 3%
0% 0% 0% 0%0% 0% 0% 0%
0
No separate Currency Conventional Crawling pegs Horizontal Crawling Managed floats Independent
legal tender boards pegs bands bands floats
1/ Based on de facto behavior of official exchange rates at end of April 2006.
Source: IMF Annual Report on Exchange Arrangements and Exchange Restrictions (AREAER), 2006.

18
% de pays ayant des régimes de change différents : autre
taxonomie possible

Advanced countries

45 Emerging market economies


41% 40%
Developing countries
40 35%

34% 34%
35 32%

30 28% 28%

25
21%
20

15

10

5 3% 3%
0%
0
Hard pegs Soft pegs and bands Managed floats Independent floats

1/ Based on de facto behavior of official exchange rates at end of April 2006.


Source: IMF Annual Report on Exchange Arrangements and Exchange Restrictions (AREAER), 2006.

19
III. COÛTS ET AVANTAGES D'UNE UNION
MONÉTAIRE

20
Coûts et avantages
• Question clé :
– L'économie du pays candidat est-elle caractérisée par des
prix ou des salaires relativement stables ou orientés en
hausse ?
• La formation d'une union monétaire se solde par la perte
de contrôle des politiques monétaire et de change.
– Il s'agit là de domaines d'action importants pour un pays qui
subit des chocs intérieurs. Ces politiques sont utilisées pour
lutter contre la récession ou l'inflation
– La perte d'autonomie dans ces domaines est considérée
comme le coût le plus lourd de l'adhésion à une union
monétaire
Coûts et avantages
Perte d’ instruments de politique macroéconomique pour les
pays individuels:

Supervision
Politiquee
Politiq Politique
P li i Politique
financière
budgétaire monétaire de taux (micro et
de change macro)
La seule politique de
stabilisation qui reste Politique En grande
pour les pays monétaire est partie, doit etre
i di id l
individuels. menéeé au niveau
i etablie au
Mais, son utilité est de l’union. La niveau de
Plus de politique l’union (union
sous discussion. politique est de taux de change
En pplus,, il y a un decidée ppour le bancaire en
pour les pays Europe), pour
besoin pour des group (dépendant individuels
régles budgétaires au du système de les implications
niveau de l’union votes) budgétaires
Risques économiques de l'union
monétaire
é
• Politique monétaire : approche "taille
taille unique"
unique ?
• Perte de souveraineté économique ?
• Chocs de plus en plus asymétriques ?
– Surtout si l'union économique et monétaire conduit à
une spécialisation croissante
croissante.
• Manque de réelle convergence économique
• Fardeau de l'ajustement des salaires et des prix
– Souplesse suffisante ?
Seigneuriage
• Autre coût potentiel pour une union monétaire : la
perte de la capacité des pouvoirs publics à se
procurer des recettes par le recours au financement
inflationniste.
• Le seigneuriage est essentiellement un « impôt non
déclaré » sur les soldes de compte détenus par les
particuliers et les entreprises.
• Lorsque l'État imprime trop de monnaie et engendre
de l'inflation, la monnaie déjà détenue par le public
perd de sa valeur (pouvoir d'achat)
d'achat).
• Cette perte de valeur est quasiment égale à la valeur
de la monnaie nouvellement émise (seigneuriage).
( g g )
Seigneuriage
• Avant la Deuxième guerre mondiale, la plupart des États
étaient fortement tributaires du seigneuriage. La plupart des
pays industrialisés ont depuis élaboré des régimes fiscaux
complexes pour générer des recettes. Le seigneuriage en
pourcentage
t d
des recettes
tt a didiminué.
i é
• Les pays de l'UE avaient des régimes fiscaux moins
développés et dépendaient systématiquement du
seigneuriage
i i pour lles recettes
tt ; ilils affichaient
ffi h i t dè
dès llors
généralement des taux d'inflation plus élevés.
• Désaccords
– Certains chercheurs estiment que les pays d'Europe du Sud
devraient rester en dehors de l'union monétaire.
– D'autres maintiennent que la discipline monétaire de l'union serait
un avantage majeur pour ces pays
pays.
Avantages
• Les avantages mentionnés le plus fréquemment tiennent à
l'éli i ti des
l'élimination d coûts
ût de
d transaction
t ti (gains
( i d'
d'efficience
ffi i
microéconomique).
– Ces avantages interviennent lorsque les entreprises et les
consommateurs doivent échanger des monnaies pour acheter des biens
et des services.
– De même lorsque les entreprises investissent à l'étranger.
– De même lorsque les investisseurs financiers achètent des valeurs
étrangères.
étrangères
• Il n’est pas claire si la réduction de tels coûts (risques) accroît le
volume du commerce.
• Ironiquement,
Ironiquement si elle peut avantager certaines entreprises,
entreprises la
réduction des coûts a pour effet direct de faire baisser les revenus des
banques et d'autres institutions financières qui fournissent des
services visant à résoudre les problèmes de change !
• Environnement plus prévisible pourrait mener a une augmentation du
commerce et des investissements
Avantages
• Transparence des prix
– Exprimer tous les prix au sein de l'union dans une
seule monnaie p permet de comparer
p les p
prix p
plus
facilement.
– Les consommateurs opèrent une sélection sur les prix,
et les entreprises deviennent plus compétitives. Ces
deux facteurs sont anti-inflationnistes.
• Devises
D i
– Les pays membres ne sont pas obligés de détenir des
réserves en devises.
devises
Avantages
• Si l'union monétaire est une entité économique de
grande taille
taille, performante et stable
stable, alors sa monnaie
deviendra probablement un moyen d'échange
international - une monnaie dominante.
• Il est ainsi plus facile et moins coûteux pour l'union de
vendre sa dette sur les marchés étrangers.
• Les banques étrangères détiendront sa monnaie en
réserve.
é
• L'union peut en outre contribuer à la stabilité des prix
pour ses membres, et ainsi encourager l'engagement de
ressources à long terme par le public et offrir des
signaux économiques plus clairs aux intervenants de
marché.
Coûts et avantages
• Avantages :
– Pas de coûts de transaction, pas d'incertitude liée au
taux de change
– Diminuent à mesure que la zone monétaire diminue
en taille
• Coûts :
– Diversité économique et politique
– Perte des instruments monétaires et de change
– Augmentent à mesure que la zone monétaire
augmente en taille
IV. ZONES MONÉTAIRES OPTIMALES

30
Zones monétaires optimales
• Qu
Qu'est-ce
est ce qu
qu'une
une zone monétaire optimale ?
– Région où il est optimal d'avoir une monnaie unique
• Comment le choix devrait-il s'opérer
s opérer ?
– Généralement à l'issue d'une analyse coûts/bénéfices
– Pour chacun des pays ou conjointement pour un
groupe de pays
• Quels critères économiques devraient être
utilisés ?
– Différentes approches
pp ont été p
proposées
p
Théorie de la zone monétaire optimale
d M
de Mundell
d ll

• Met l'accent sur les coûts de la monnaie


commune
• Met l’accent sur les chocs asymétriques
– Définition
– Quels problèmes causent-ils dans les unions
monétaires ?
– Comment leurs effets peuvent-ils être atténués ?
Les chocs sont-ils
sont ils symétriques ?
• Une politique de change peut être utilisée par un pays non
membre pour sortir de la récession causée par un choc
asymétrique.
– Il est donc important
p p
pour les p pays
y membres de l'UE d'étudier
la nature et la fréquence attendue des chocs asymétriques.
– Des chocs asymétriques peuvent résulter de différences entre
les systèmes
y financiers,, juridiques
j q et fiscaux et de différences
structurelles au niveau des marchés du travail et des
institutions. Bien entendu, les catastrophes naturelles
survenant dans une région géographique limitée sont une
autre
t cause ded chocs
h d
de ce ttype.
• Si les chocs sont pour la plupart symétriques, alors les
pays membres peuvent prendre des mesures liées à la
monnaie commune de façonf à lles gérer
é conjointement.
Exemple : choc sur la demande
• LLe ttaux d
de change
h réel,
é l EP/P*
EP/P*, doit
d it se dé
déprécier
é i pour restaurer
t lla compétitivité
étiti ité
• Soit les prix diminuent, soit le taux de change nominal augmente.
• Sinon : surproduction et chômage
Choc symétrique
• Même choc de demande dans deux pays comparables qui ont la même
monnaie et, donc, le même taux de change :
Aucun problème. Même ajustement de change réel qu'avant.
Choc asymétrique
• Seul un pays est touché ; les pays ont une monnaie commune : problème !
• Le taux de change du pays A doit se déprécier tant vis-à-vis du reste du monde que du pays B.
Choc asymétrique
• Le pays A veut une dépréciation.
• Le pays B est mécontent : une dépréciation se traduirait par une demande excédentaire et des
tensions inflationnistes.
Choc asymétrique
• Le pays B ne veut rien changer.
changer
• Le pays A est mécontent en raison d'une offre excédentaire et du chômage.
Choc asymétrique
• La banque centrale commune tient compte des préférences des deux pays et permet une
dépréciation partielle.
• Personne n'est content.
Choc asymétrique
• À long terme, le problème est résolu.
• Comment ?
Choc asymétrique
• Les prix baissent dans le pays A et augmentent dans le pays B.
• Le taux de change réel s'ajuste en raison de l'ajustement des prix.
• L'équilibre
q est rétabli dans les deux ppays
y ggrâce à la désinflation et la récession dans le
pays A et à l'inflation et l'expansion dans le pays B.
Incidences des chocs asymétriques
• Deux pays sont touchés lorsqu'ils ont la même monnaie
• Tel est aussi le cas lorsqu'un
lorsqu un choc symétrique crée des
effets asymétriques (exemple : effets du prix du pétrole sur
les pays exportateurs et importateurs de pétrole).
• Il s'agit
s agit là d'un
d un coût inévitable
inévitable.
• Questions qui se posent alors :
– Quels facteurs réduisent l'incidence des chocs
asymétriques ?
– Quels facteurs facilitent la gestion des chocs ?
• Réponse : six critères ZMO
Six critères
pour des
d zones monétaires
é optimales
l
• Trois critères économiques
– Mobilité de la main-d'œuvre (Mundell)
– Diversification des produits (Kenen)
– Ouverture (McKinnon)
• Trois
T i critères
itè politiques
liti
– Partage des risques budgétaires (Sachs)
– Homogénéité des préférences
– Solidarité
Critère 1 : Mobilité de la main-d'œuvre
(Robert A. Mundell)
• Dans une ZMO,, la main-d'œuvre ((et le capital)
p )
circule facilement au sein des pays et entre eux.
• Réserves :
– lla mobilité
bl éd de lla main-d'œuvre
d' est ffacile
l sur lle
territoire national, mais difficile entre pays (culture,
langue, législation, prestations sociales, etc.)
– mobilité du capital : différence entre capital financier et
capital physique ; le capital physique est moins mobile
que le capital financier
– avec la spécialisation de la main-d'œuvre, les
compétences peuvent aussi avoir leur importance ; les
migrants
g peuvent
p avoir besoin de se recycler.
y
Critère 2 : Diversification des produits
(Peter Kenen)
• Zone monétaire optimale : pays dont la production et les
exportations sont très diversifiées et qui ont une
structure comparable.
• Si la production et les exportations sont diversifiées et
comparables, les chocs asymétriques seront rares et sans
doute peu préoccupants.
• Mais il a ajouté:
“It is a chief function of fiscal policy, using both sides of the
budget to offset or compensate for regional differences,
whether in earned income or in unemployment rates rates. The
large-scale transfer payments built into fiscal systems are
interregional, not just inpersonal {...}”
Il propose ll’ integration budgétaire comme critère
Critère 3 : Ouverture
(
(Ronald McKinnon))
• ZMO : ppays
y qui
q sont très ouverts au commerce et qqui sont les uns p
pour
les autres d'importants partenaires commerciaux.
• Biens échangés et non échangés
– Biens échangés : les prix sont fixés à l'échelon mondial.
– une petite économie est un preneur de prix, et le taux de change n'a donc
pas d'incidence sur la compétitivité.
• Si tous les biens sont échangés, les prix des biens intérieurs doivent être
flexibles et le taux de change n'influe
n influe pas sur la compétitivité
compétitivité.
• En cas de dépréciation, le prix des exportations baisse et celui des
importations augmente
• Si les pays sont très ouverts au commerce, ils utilisent généralement de
nombreuses marchandises importées dans le processus de production.
• La dépréciation n'est alors pas efficace :
– Dépréciation
p  les importations
p plus cher  les p
coûtent p prix intérieurs
augmentent.
Optimale : à quel point ?
• L'adoption d'une monnaie
commune comporte des
avantages et des coûts.
• La solution doit consister à
arbitrer entre ces avantages.
• Krugman (1990) estimait que
les avantages nets de
l'adhésion d’un pays à une
union monétaire
augmenteraient en même
temps que sa dépendance
vis-à-vis du commerce intra-
union.

47
Critère 4 : Transferts budgétaires
(Jeffrey Sachs)
• Les p
pays
y q
qui acceptent
p de se compenser
p les uns les
autres en cas de chocs constituent une ZMO.
• Les transferts peuvent servir d'assurance qui
atténue le coût d'un choc asymétrique
asymétrique.
• Les transferts stimulent la demande La courbe
de demande évolue.
• Les transferts existent au sein des frontières
nationales :
– implicitement dans le cadre du système d'aide sociale
(prestations de chômage, par exemple)
– explicitement dans certaines fédérations.
Critère 5 : Homogénéité des
préférences
éfé
• Les p
pays
y qqui dégagent
g g un vaste consensus sur la
façon de gérer les chocs constituent une ZMO.
• Important surtout pour les chocs symétriques :
– courant lorsqu'il
l ' l est satisfait
f au critère
è d de Kenen
• Peut aussi avoir un rôle dans le cas des chocs
asymétriques :
– permet de mieux comprendre les actions des
partenaires
– encourage les
l ttransferts
f t
• Des groupes d'intérêt différents bénéficient d'un
pouvoir politique dans divers pays.
Critère 6 : Solidarité
• Les pays qui estiment avoir une destinée
commune acceptent les coûts inhérents à la
ZMO.
• Une monnaie commune sera toujours
confrontée à d’occasionnels chocs asymétriques
qui donnent lieu à des conflits d'intérêt
temporaires
• Il faudra accepter de tels coûts économiques au
nom d'un objectif commun.
V. FEUILLE DE ROUTE POUR L'UNION
MONÉTAIRE

51
Conditions préalables à l'union
monétaire
é
• Convergence nominale
– Convergence des taux d'intérêt, de l'inflation et des taux de change ; pour
éviter d'amples fluctuations du taux de change réel lorsque les taux
nominaux ont été fixés dans l'union monétaire.
– Critères de déficit budgétaire et de dette - de sorte que les pays soient prêts
à placer les finances publiques sur une trajectoire durable.
• Indépendance de la banque centrale
– La participation à une union monétaire (UME, par exemple) n'exigera pas un
fi
financement monétaire
é i d du défi
déficit
i bbudgétaire,
d é i nii l'l'accès
è privilégié
i ilé ié d
du secteur
public aux institutions financières
• Adoption graduelle de politiques macroéconomiques stables

• Intégration des marchés du travail et des capitaux des pays membres


• Des politiques structurelles afin de préparer les pays membres contre des
chocs asymétriques (les membres satisfont-ils
satisfont ils les critères d
d’une
une ZMO?)
• Convergence institutionnelle
52
Harmonisation
• Cad es de po
Cadres politique
t que monétaire
o éta e
• Communication de politique monétaire
• Politiques de change
• Libéralisation du compte de capital
• Statistiques
• Cadres juridiques pour les marchés des titres
• Si nécessaire
nécessaire, adoption de mesures de
renforcement des capacités des pays membres en
retard sur les autres
Composantes fondamentales
d'
d'une union monétaire
é n° 1
• Monnaie commune ayant un nom
• Banque centrale de l'union
• Structure de gouvernance
– y comprisi lla position
iti ett lla relation
l ti vis-à-vis
i à i d de l'Ét
l'État,
t en
particulier par rapport à la politique budgétaire
• Cadre juridique pour les opérations de banque
centrale,
t l en particulier
ti li
– Objectifs de la politique monétaire
– Instruments de la ppolitique
q monétaire
• Cadre juridique régissant les banques commerciales (et
les institutions assimilées) et leur relation avec la
banque centrale de ll'union
union.
Composantes fondamentales
d'
d'une union monétaire
é n° 2
• Statistiques conjointes sur les données macroéconomiques
clés
– Comptabilité nationale
– Indices de prix pour l'union
l union
– Comptes budgétaires
– Balance des paiements
• Système
S tè de
d paiements
i t unique
i pour l'l'union
i
– Transferts de fonds
– Système de règlement (marchés financiers)
• Normes et pratiques standard de comptabilité et
d'information financières
– En particulier pour le secteur financier (banques commerciales)
Composantes fondamentales
d'
d'une union monétaire
é n° 3
• Conditions d'entrée et de sortie et critères de réalisation
– Critères de convergence pour les pays candidats
– Critères de réalisation pour les pays membres
– Obligations
g des pays
p y membres
– Sanctions en cas de non-conformité
• Mécanisme de résolution de crise
– Mécanisme de sauvetage
– Financement, conditionnalité, intervention du FMI
• Union bancaire
– Mécanisme de surveillance commun
– Mécanisme de résolution
– Assurance des dépôts
Quel calendrier ?
• Dans le cas de l'Union monétaire européenne, il a fallu
deux décennies pour mettre ces composantes
fondamentales en place
• Questions :
– Est-ce que cela prend nécessairement aussi longtemps
pour constituer une union monétaire ?
• Réponse :
– Non, si l'UME est prise en exemple. L'UME a démarré en
1999, après moins d'une décennie de préparatifs.
– On
O constate
t t ttoutefois
t f i a posteriori
t i i que lles structures
t t mises
i
en place en 1999 étaient incomplètes et les travaux
inachevés.

57
Étapes de l'union monétaire
européenne
é n° 1
• 1990 – Conseil des ggouverneurs des banques
q centrales
des États membres de la CEE – rôle consultatif
• 1994 – Institut monétaire européen chargé de deux
tâches :
• renforcer la coopération entre banques centrales et la coordination
de la politique monétaire
• faire des préparatifs en vue de l'établissement du Système européen
de banques centrales (SEBC), de l'adoption de la politique monétaire
unique et de la création d'une
d une monnaie unique
• 1998 – Banque centrale européenne
• 1999 – Lancement de la zone monétaire (euro)
Étapes de l'union monétaire
européenne
é n° 2
• 2001 – Entrée de la Grèce dans la zone euro
• 2007 – Crise des crédits hypothécaires à risque
(subprime)
• 2008 – Faillite de Lehman Brothers
• 2012 – Création du Mécanisme européen de stabilité
– Après trois années de préparatifs
• 2014 – Union bancaire européenne
– Sachant qu'il manque encore des éléments essentiels
• Envisagé mais continuant de faire débat :
– Assurance des dépôts commune
– Euro-obligations
VI. RÉSUMÉ ET CONCLUSION

60
Intégration monétaire : en bref
• L'histoire est parsemée d'exemples d'unions monétaires, certaines
stables, dd'autres
autres pas.
• Pour un pays, l'adhésion à une union monétaire revient à une
comparaison coûts/avantages. Le coût est celui de l'abandon de la
flexibilité et la perte de moyens d'action (politique monétaire et de
change),
h ) l'l'avantage réside
é id ddans une iintégration
é i plus
l éétroite
i et d
des coûts
û
de transaction réduits.
• La théorie des zones monétaires optimales donne un certain nombre de
critères qui viennent étayer ll'analyse
analyse coûts/avantages des unions
monétaires.
• Les troubles actuels de l'Union monétaire européenne (la "crise de
l'euro") est riche d'enseignements
g sur la construction d’une union
monétaire.
• Des mécanismes communs pour la résolution de crises, le contrôle
(micro et macro) prudentiel et la surveillance sont des éléments qui
devraient accompagner la création d d'une
une union monétaire
monétaire.

61
Références bibliographiques
• Mundell, R. A., 1961. "A Theory of Optimum Currency Areas". American Economic
Review 51 (4): 657-665
• Kenen, Peter, 1969. "The Theory of Optimum Currency Areas: An Eclectic View," dans
M
Monetary Problems
P bl off the
h IInternational
i l EEconomy, éd
éd. par R
Robert
b M Mundell
d ll et Al
Alexander
d
Swoboda (Chicago : University of Chicago Press)
• McKinnon, Ronald (1963), "Optimum Currency Areas," American Economic Review vol.
53 pp. 717-725.
• Krugman P P. 1990
1990. Policy problems of a monetary union.
union In The European Monetary
System in the 1990s, De Grauwe P, Papademos L (eds). Longman, Centre d’études de la
politique européenne (CEPS) et Banque de Grèce: Londres et New York, pp. 48–64.
• Masson, Paul et Catherine Pattillo, 2001, “Monetary Union in West Africa (ECOWAS): Is
It Desirable and How Could It Be Achieved?” IMF Occasional Paper.p
http://www.imf.org/external/pubs/nft/op/204/
• Theo S. Eicher et Christian Henn, 2009. "One Money, One Market - A Revised
Benchmark," IMF Working Papers 09/186.
http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2009/wp09186.pdf
• Jian-Ye Wang, Iyabo Masha, Kazuko Shirono et Leighton Harris, 2007, “The Common
Monetary Area in Southern Africa: Shocks, Adjustment, and Policy Challenges,” IMF
WP/07/158. http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2007/wp07158.pdf

62
APPENDICES

63
APPENDICE I :
STRUCTURE DD'UNE
UNE UNION MONÉTAIRE
Cas de la Banque centrale européenne

64
HISTOIRE DE LA BCE
3 ÉTAPES ((correspondant
p aux 3 étapes
p de l'UME)) :
• 1990 – Conseil des gouverneurs des banques centrales
des États membres de la CEE – rôle consultatif
• 1994 – Institut monétaire européen chargé de deux
tâches :
• renforcer la coopération entre banques centrales et la coordination
de la politique monétaire
• faire des préparatifs en vue de l'établissement du Système européen
de banques centrales (SEBC), l'adoption de la politique monétaire
unique et la création d'une monnaie unique
• 1998 – Banque centrale européenne
L Eurosystème
L'Eurosystème
• Dans la zone euro,, la politique
p q monétaire est confiée à
l'Eurosystème, qui est constitué de :
– la Banque centrale européenne (BCE)
– 17 banques centrales nationales (BCN)
• L'institution est remarquablement semblable au Système de
réserve fédérale des États-Unis.
• Il y aura une BCN pour chaque pays qui y adhère.
• Avec le Conseil général, organe consultatif auprès de la BCE,
et les
l BCN d des pays h
hors zone euro, il constitue
i lle SSystème
è
européen de banques centrales (SEBC).
Système européen de banques
l
centrales
EUROSYSTÈME
CONSEIL DES Décision de politique
GOUVERNEURS monétaire BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE (BCE)
(organe décisionnel)
Directoire
Président 1 Les banques centrales nationales mettent en
Vice-Président 1 œuvre la politique monétaire dans la zone euro
Membres 4
6
BCN1 BCN2 … BCN17
Gouverneurs des BCN 17

Total 23
Banques centrales nationales
CONSEIL GÉNÉRAL
É É n’ayant pas adopté l'euro
(organe consultatif)
Président 1
Vice-Président 1 BCN17 … BCN24 BCN25
G
Gouverneurs des
d BCN
de tous les pays 25
Total 27
Eurosystème
• Notez que la distinction entre l'Eurosystème
l Eurosystème et
le SEBC continuera jusqu'à ce que tous les
pays membres de ll'UE
UE adhèrent à ll'UME
UME et
adoptent l'euro.
• Le système sera alors tout simplement le
SEBC.
Conseil des gouverneurs
• Le Conseil des gouverneurs formule la politique
monétaire de la zone euroeuro.
• Le Traité de Maastricht exige du Conseil des
gouverneurs qu'il se réunisse au moins 10 fois par
an, mais il se réunit généralement deux fois par
mois dans l’immeuble Eurotour, à Francfort, en
Allemagne.
g
• Il a trois (3) fonctions majeures :
– assurer la stabilité des prix
– fournir
f i lla liliquidité
idité à ttoutt lle système
tè b
bancaire
i ett fi
financier
i
de la zone euro
– établir et gérer un mécanisme de paiement efficient dans
toute l'Union.
l'Union
Conseil des gouverneurs
• À cet effet, le Conseil des gouverneurs contrôle les
réserves
é bancaires,
b i fi
fixe lles principaux
i i ttaux d'i
d'intérêt
té êt et,
t
au final, tente de maîtriser la masse monétaire de la
zone euro.
• Le premier président était Willem Duisenberg, ancien
gouverneur de la Banque des Pays-Bas.
• Le deuxième était Jean
Jean-Claude
Claude Trichet
Trichet, ancien président
de la Banque de France.
• Le troisième est Mario Draghi,g , ancien président
p de la
Banque d'Italie.
• Les présidents sont tous trois connus pour leur position
ferme sur la stabilité des prix dans leurs pays respectifs
respectifs.
Directoire
• Les membres du Directoire servent des mandats de huit
ans échelonnés, qui sont non renouvelables. L'idée est
d'assurer la continuité des expériences et des membres au
Conseil.
Conseil
• Le Directoire est chargé de mettre en œuvre la politique
monétaire au quotidien. Le Directoire donne instruction
aux BCN de
d mener certains politiques.
l
– L'idée est que les BCN soient plus proches des marchés
monétaires et financiers et donc mieux à même de mettre la
politique en œuvre, la distance géographique étant une des
raisons évoquées. (Comme le Système fédéral de réserve aux
États-Unis ?)
Conseil général
• a été créé pour coordonner ll'action
action des pays
de la zone euro et des pays hors zone euro.
• a hérité des responsabilités de l'ancien
l ancien Institut
monétaire européen, qui a été dissous à la
création de la BCE
BCE.
APPENDICE II :
OBJECTIFS ET QUESTIONS
Cas de la Banque centrale européenne

73
Objectifs
• Le principal objectif de la BCE est le maintien de la stabilité des
pri po
prix pourr la zone
one eeuro
ro to
toutt entière
entière, comme indiq
indiqué
é à l'article 105
du Traité qui a institué la Communauté européenne.
• Pour ce faire, la BCE s'est vu conférer l'indépendance politique
vis-à-vis des autres institutions de l'UE et des gouvernements
nationaux. À ce jour, la BCE est considérée comme la banque
centrale la plus indépendante du monde. Elle a été conçue sur le
modèle de la Banque fédérale d'Allemagne.
• Il lui est interdit de financer les déficits publics.
• Elle est indépendante des institutions de ll'UEUE du point de vue
institutionnel et financier en ce qu'elle a son propre budget. Elle
est financée par les BCN et non par le budget de l'Union.
Exemple
• L'union monétaire se compose de deux pays, disons l'Allemagne
et la France
• Le modèle peut être représenté par un système de deux
équations :
YG  AG  M 1)
YF  AF  M 2))
• YG correspond à la production allemande, YF est la production
française
• M est la masse monétaire européenne
• α > 0 est le multiplicateur de la politique monétaire
• AG ett AF sontt certains
t i autres
t ffacteurs
t
• L'objectif particulier de la Banque centrale européenne est le
plein emploi en Europe en moyenne :
YG  YF  YG  YF 3)
Exemple (suite)
• Quel est le niveau requis de la masse monétaire
européenne ? Pour répondre à cette question, il faut
éliminer YG et YF dans l'équation 3) au moyen des équations
1) et 2) et trouver M :
YG  YF  AG  AF
M
2
5)

• Il faut alors substituer l'équation 5) dans les équations 1) et


2) et réorganiser les termes de l’équation
Y  Y  AG  AF 6)
Y  G F
G
2
Y  Y  AG  AF
YF  G F 7)
2
Exemple (suite)

• Les équations 6) et 7) montrent les objectifs de production


en Allemagne et en France respectivement.
respectivement
• La politique monétaire en Europe peut dès lors réaliser le
plein emploi (et donc une inflation stable) en Europe en
moyenne.
• La politique monétaire en Europe ne peut toutefois pas
réaliser le plein emploi (et donc une inflation stable) en
Allemagne et en France car :

YG  YG et YF  YF
Écart d'inflation

Source : Eurostat ; calculs des services du FMI.

78
Écart des salaires réels

Lorsque les pays ont


leur propre monnaie,
des déséquilibres
comme des
différences au niveau
des charges
g salariales
entre les pays seraient
compensées par une
réévaluation générale
de leurs monnaies
respectives.

79

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