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Compréhension des écrits

examen 3
■ E x e r c ic e 1 13 points

Seule la pluie pourrait les arrêter. de «sauvages» ou de disciplines qu'avec les chaînes de télé. «De
Réunis au pied de la tour Montpar- « auto-organisées ». les activités de plus en plus, le sport est envisagé
nasse. ils sont plusieurs milliers glisse sont les plus emblématiques comme un objet de consommation
à attendre le départ de la grande de cette tendance. Apparus dans pareil à n'importe quel autre. On y
randonnée à rollers qui se déroule, les années 1970 dans la lignée du goûte, puis on bifurque vers autre
chaque vendredi soir, à la tombée surf, le skate et ses dérivés comme chose si l’activité déplaît», com-
de la nuit, dans les rues de la capi- le roller. le snowboard ou le BMX mente Gaëlle Colomb, psychologue
tale. Parmi eux, de nombreux ados, sont aujourd'hui pratiqués par 40% du sport. C'est la rançon à payer pour
en amoureux, entre copains ou en des ados, si l’on y ajoute les plus un secteur devenu très concurrentiel.
famille. Ici. pas de ligne de départ, traditionnels glisse sur glace et ski. « Il n’y a jamais eu une aussi grande
ni d'arrivée. Pas de vainqueur, ni de selon une enquête du ministère de la offre de sports qu’aujourd’hui. Pa-
vaincu. On ne vient pas faire la cour- Jeunesse et des Sports et de l'Insep. rallèlement, le temps des jeunes n'a
se. juste savourer une balade dans Avec, pour point commun, un désir jamais été aussi contraint. Ainsi, il
un Paris by night débarrassé de ses d'indépendance, d’émotions fortes n'est pas rare d'en voir abandonner
voitures. Et on fait du sport, sans en et d'appartenance à une « tribu », certaines disciplines, jugées trop as-
avoir l'air. Bien loin des impératifs de les adeptes de la glisse se jouent treignantes. pour se réorienter vers
performances et de compétition, les des valeurs sportives traditionnelles des activités plus libres et adaptées
jeunes patineurs veulent prendre du en privilégiant le progrès à la perfor- à leur nouvelle sociabilité », analyse
plaisir avant tout, sans nécessaire- mance. la sensation à la prestation. Patrick Mignon, responsable du dé-
ment mettre un adversaire à terre (... ) Ce que confirme Alain Loret, partement sociologie de l’Insep. (...)
pour y parvenir. Et ils ne sont pas les professeur en management du sport Selon l’étude. 75% des adolescents
seuls. Sans forcément reprendre à à l'université de Rouen et auteur disent faire du sport pour entretenir
leur compte le refrain de Coubertin. de Concevoir le sport pour un nou- leur corps, rester en forme ou mai-
« l'essentiel, c'est de participer », veau siècle (Presses universitaires grir. «Aujourd'hui, on somme les
de plus en plus de jeunes sollicitent, du sport) : « L'enjeu ne relève plus jeunes de se conformer à certaines
depuis quelques années, de nouvel- S5ulement.de l o ctoire sur,l 'autre, plastiques de plus en plus tôt. expli-
les formes d'activités, où les notions car chacun est devenu un champion que William Gasparini (...). Ce souci
d’arbitrage et de compétition sont je- face à un enjeu personnel, déterminé narcissique peut conduire à de gra-
tées aux orties au profit de pratiques de manière strictement autonome », ves dérives, comme aux États-Unis,
alternatives, tournées davantage vers analyse-t-il. (...) où le dopage est de plus en plus pré-
le « fun » et le loisir. Mais la glisse n’est pas seule por- coce chez les collégiens américains,
teuse de ce mouvement à contre- qui n’hésitent plus à user de subs-
Certes, l'olympisme n'a rien perdu courant. L’offre pléthorique de dis- tances du type anabolisants pour
de son lustre et les jeunes n'ont ciplines et l’émergence de nouvelles modeler leur corps. » En France, les
pas totalement déserté les terrains pratiques plus axées sur le loisir ont ados rejettent encore en masse ce
de foot ou les pistes d'athlétisme, également contribué à l’émergence qu'ils considèrent être de la tricherie.
hauts lieux de compétition. Mais les du sport « hors compétition ». Se- Preuve que, en dépit de leur rapport
ados ne veulent plus des métapho- lon l'enquête Les Adolescents et le ambigu à la compétition, ils ne sont
res de leurs aînés. Au sport comme sport citée plus haut, les jeunes de pas près de souffler sur la flamme de
à la guerre, c'est terminé ! En ville 12 à 17 ans pratiquent en moyenne l'olympisme dont les valeurs sem-
ou à la campagne, ils inventent de sept activités durant toute l'année. blent toujours les animer.
nouveaux terrains de jeu et élisent Les adolescents zappent ainsi avec Source : Catherine Robin. L'Express,
les sports qui vont avec. Qualifiés les disciplines presque aussi vite 29/08/2005
O L’article parle des jeunes q u i... 1 p o t':
examen 3
□ font du sport mais se dopent.
□ ont un nouveau rapport au sport.
□ vivent le sport comme une compétition permanente.

O Crachez VRAI ou FAUX. 3 poinîsà

VRAI T FAUX
1. Les jeunes ressentent le besoin de mettre leur compétiteur
dans une position inférieure.

Justification : ......................................................................................

2. Pour de nombreux jeunes, le sport doit avoir une dimension


plus ludique.

Justification : ......................................................................................

O Quelle relation ont les jeunes générations à l'égard de l’olympisme ? 1 p o in :\

O Citez trois sports de glisse que les jeunes aim ent bien pratiquer. 1,5 po •'t

1.
2.
3.

O De quelles valeurs ceux qui pratiquent des sports de glisse se moquent-ils ? 1.5 po '

O Quelle est la différence entre l’attitude des jeunes Français et celle des jeunes Américains 2 pointaI
en matière de sport ?

O Expliquez les expressions suivantes : 3 points ; 1,5 point par répon>-

« les notions d ’arbitrage et de com pétition sont jetées aux orties »....................................

« L’enjeu ne relève plus seulement de la victoire sur l’autre »

. r ont niior^ nto.ctv


examen 3
■ E x er ci ce 2 12 points

Mohamed Bou
City-reporter
à Orléans
Le gamin du q ua rtier populaire de l'A
ne est devenu une sta Micro
! il déambule et offre à t ceux
~ jamais la parole d'interven ir
r n n * "
'i'ante nne de France Bleu Orléans m m m n n
m
La candidate du Parti socialiste aux prochaines élec- Le concept radiophonique de city-re po rte r est très
tions législatives, qui distribue ses tracts dans la peu développé en France. L’idée - pa rtir micro au
froid eu r matinale, je tte un regard envieux. La foule poing en direct à la conquête de la rue - est allé-
qui fa it ses courses au marché de l'Argonne, en plein chante, mais cela n'a jamais vraim ent marché. À Or-
milieu de ce qua rtie r populaire d'Orléans, n'a d'yeux léans, cela fonctionne. « Il fait re sso rtir to u t ce que
que pour Momo. Capuche relevée, micro bien en les journa listes ne peuvent saisir. Ceux-ci se nourris-
main, le c ity-re po rte r de France Bleu Orléans soumet sent de fa its e t in terro gen t ceux qui les font. Momo,
à la question les vendeurs qui tapen t du pied pour se lui interro ge des gens qui ne fo nt rien, à qui on ne
réchauffer. Une vieille habitante du qu artie r se pré- passe jamais le micro », s'enthousiasment les res-
cipite. « C'est toi, Mohamed Bouqriti ? Je te voyais ponsables de France Bleu Orléans.
pas aussi jeune. Viens-là que je t'embrasse ! »
Le chômeur qui arpente la ville, le lycéen qui sèche
Partout dans la cité orléanaise, réputée distante, ce les cours, la mère de famille débordée le mercredi :
sont les mêmes scènes d'effusion. En vingt ans de tous se retro uve nt pris dans les file ts de Momo. Dans
carrière, Antoine Maestracci, le dire cteur de France la rue, par tous les temps, il galère comme eux, gu et-
Bleu Orléans, n'a jamais vu un tel engouement pour ta n t le passant. Les portes s'ouvrent, on lui tend une
un animateur. « Momo, c'est une sta r ! », d it ce vieux tasse de café, un croissant, on l'embrasse.
ro u tier des sta tions locales de Radio France en bran- (.. . )

dissant comme un trophée la courbe d’audience de


la statio n. Le matin, aux heures où le city-re porte r Aujourd'hui, une vé rita ble « momomania » règne
intervie n t en direct, France Bleu Orléans coiffe sur le dans la ville. « Avec le s gens, j e p a rle comm e dans la
poteau RTL et les autres radios nationales. vie, pas comm e dans un m icro. J e ne le s chauffe pas
avant. J 'y vais à l ’arrach e. On n’es t plus que deux.

Le succès est te l que la station base sa promotion Le m icro, p o u r m oi, e st devenu invisib le . On m ’a fa it

sur Momo. La pub afflue aussi. La ville m ultiplie les confiance, i l fa u t que je sois à 4 0 0 % », explique le
spots. Serge Grouard, député (UMP) et maire d'Or- marathonman d'Orléans. « Il a une bonne tê te , une

léans, raffole de Momo depuis le jo u r où celui-ci, tim id ité d ’approche q ui jo u e en sa fa veu r », reprend
avec un jo li culot, a poussé la po rte de sa perma- Philippe Magnier, « C’e s t à la fo is le frè re , le fils , le

nence parlementaire pour lui faire jou e r du tam-tam », dit le patron de la station.
p e tit- fils des a ud iteu rs

en direct. Une sorte de lien entre tous les Orléanais.

Examen 3 - Scolaire et Junior


examen S L'aventure de Mohamed Bouqriti est liée aussi au pro- Mohamed se sent mal à l’aise avec sa notoriété.
je t d'inté gra tion que développe France Bleu Orléans « Quand on me dem ande un autographe, j'a i envie de
depuis des années. Alors que bien des institutions fuir. Avec les p otes du q ua rtie r, je cache ce que je
ou des entreprises les dédaignent, les stagiaires des » Pour lui, il n'y a
fais à la radio. Eux, ils n 'o n t rie n .
qu artiers sont accueillis ici à bras ouverts. « France pas des délinquants dans les cités, mais des « éga-
Bleu ne p e u t pas se p ré te n d re ra dio po pulaire e t re - rés ». Il espère aussi pouvoir continuer.
fu se r d ’y fa ire e n tre le langage des cité s. Le tra ite -
m e nt des q u a rtie rs en sou ffrance ne se fa it que p a r « Pour Radio France à Paris, ce n 'e s t qu'un CDD. Il
le fa it d ivers. Les jo u rn a liste s n 'on t avec eux qu'un », plaident pour lui les responsables de
n'e xis te pas
lie n fu r tif, ils n 'o n t pas le tem ps d 'a lle r tra în e r avec France Bleu Orléans, qui voudraient le titularise r.
les gens », insiste Philippe Magnier.
Extrait de « Mohamed Bouqriti City-reporter à Orléans ».
Régis Guyotat. Le Monde. 6/12/2006

O Les gens... 1 p oint

regardent Momo de haut.


□ ignorent un peu Momo.
□ aiment beaucoup Momo.

O Dites avec vos mots ce que provoque Momo et qui semble contraire à la réputation d’Orléans. 1 p o in t

O Pour témoigner de l’engouement des gens à l’égard de Momo, que montre le directeur 1 p oint
de France Bleu Orléans ?

O Cochez VRAI ou FAUX et justifiez votre réponse en citant un passage du texte. 4 points

VRAI 1 FAUX
1. Grâce à Momo, la station radio France Bleu Orléans obtient
plus de publicité.

Justification : ........................................................................................

2. Momo peut être audacieux face à des politiciens.

Justification : .......................................................................................

3. Le type de journalisme que fait Momo est assez fréquent en


France.

Justification : .......................................................................................

4. La popularité est pesante pour Momo.

Justification : .......................................................................................

146 • cent auarante-huit


O À quel type de gens Momo s’intéresse-t-il ?

examen 3
1 point

G Qu'est-ce qui caractérise le style de Momo pour que les gens s'attachent à lui ? 1 po in t

O Dans quel cadre s’insère la présence de Momo à France Bleu Orléans ? 1 po in t

O Que signifie dans ce contexte le mot souligné « égarés » ? 1 p o in t

O Quel doute plane sur l’avenir de Momo ? 1 p o in t

Production écrite 25 points

Vous vou le z o rga n ise r un voyage de fin d ’a nné e en B e lgiqu e avec votre classe. Po ur le
fina nce r, vou s avez d é cid é de ve nd re des vien no iseries d u ra n t la p a use d u m a tin da ns
la co u r d e récréa tion de vo tre é ta blisse m e n t.
Vous écrivez a lors une le ttre au dire cte u r p o ur lui de m a nd e r l’au to ris a tio n d e faire ce
voyage d a ns le ca d re sco la ire , e t vo us le lu i d éta ille re z . De p lus, vo us lu i d em a nd ere z
aussi l’a u torisa tio n d e ven d re les vien no ise rie s.
(2 5 0 m ots en v iron )

Vous disposerez d 'une fe u ille entière pour réaliser l'épreuve


de production écrite le jo u r de l'examen.

cent quarante-neuf -149


Examen 3 - Scolaire et Junior

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