Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Document 1
Le culte du corps
50 % des Français disent faire du sport
LA MODE vient des États-Unis. Le fitness et la musculation font, là-bas, partie du quotidien.
Entretenir son corps pour une tête bien faite est considéré outre Atlantique, comme un signe
extérieur de bonne santé. Les stars du spectacle qui s'adonnent en club ou à domicile à ces
activités physiques ont contribué à médiatiser le phénomène.
En France, le courant est arrivé dans les années 1980 sous la forme d'une fièvre d'aérobic. La
mode a laissé des traces plus discrètes, a surtout ancré dans les esprits l'utilité d'une activité
physique régulière. En vingt ans, le sport et la forme sont entrés dans les mœurs. Les tensions de
la vie citadine et l'influence des magazines pour une apparence svelte et musclée ont encouragé
ce mouvement. Plus de temps libre, une durée de vie plus longue ont aussi permis de trouver de
nouveaux adeptes. Résultat : 50 % des Français déclarent aujourd'hui pratiquer un sport, contre
38 % en 1980 et 28% en 1960.
Parmi eux, ils sont près de 8 millions (soit 22 % de la population française) à pratiquer de la
gymnastique d'entretien, du fitness et de la musculation. Les espaces pour la forme ont suivi cette
vague d'engouement. On compte environ 4000 salles de sport privées, auxquelles s'ajoutent de
nombreuses autres infrastructures, qui ont progressivement mis à la portée de tous la pratique de
la remise en forme
Tout le réseau associatif a permis aux collectivités locales d'avoir une salle de musculation, mais
aussi les clubs de tennis, les piscines, les campings, les clubs de vacances, les centres de
thalassothérapie, les grandes entreprises, les hôtels... Entretenir sa forme, se défouler ou se
détendre sont les motivations principales des clients qui fréquentent les salles de gymnastique.
Dans ce besoin grégaire, entrent également en ligne de compte le besoin de la collectivité, qui
encourage à une certaine discipline, et la recherche d'un cadre convivial, qui permet de laisser au
vestiaire les soucis quotidiens. Selon Philippe Goethals, président du salon Body Fitness, le jeu est
aussi une donnée qui séduit de plus en plus de clients. Rameurs et vélos s'équipent aujourd'hui
d'écrans sophistiqués et de consoles qui montrent, sur un rameur, les concurrents virtuels ou, à
vélo, un paysage. « Toutes ces évolutions ont entraîné une fréquentation plus variée des clubs; on
y rencontre des jeunes, des seniors, des hommes au corps pas forcément sculptural. On vient en
salle pour se faire du bien, rien d'autre », précise Philippe Goethals
Se tenir en forme, maigrir et se muscler dictent l'achat. « Le besoin de séduire n'est plus
seulement un phénomène lié à la jeunesse. C'est devenu un jeu de société. Il y a des gens qui
s'achètent un appareil parce qu'ils veulent bien préparer le passage de la quarantaine », souligne
Christophe Petit responsable de marché chez Go Sport.
Malgré tous ces adeptes, la France reste à la traîne et se place encore, en Europe, derrière
l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Cette situation rend les professionnels plutôt
optimistes sur l'avenir du marché. Selon eux, les Français ont un réel besoin d'entretenir leur
forme, mais, pour bon nombre d'entre eux, il est encore nécessaire de leur donner envie d'en faire
l'effort.
Véronique Cauhapé