Vous êtes sur la page 1sur 2

SYNTHESE – EXERCICE « LE SPORT »

Document 1

Le sport entre ombre et lumière


Le sport. Il est partout : sur les écrans de télévision (en clair, en codé, en payper view, à toutes les
heures du jour et de la nuit; sur les murs de la ville, l'arrière-train des autobus ou le dos des
kiosques à journaux; dans nos armoires (chaussures à crampons urbains, maillots d'équipes
détournés); dans nos bibliothèques, puisque les gens de plume sont de plus en plus nombreux à le
considérer comme un de leurs possibles terrains d'expression; dans notre paysage, où les aires de
jeux, les plateaux omnisports et les stades à vocations multiples sont de plus en plus nombreux.
Il semble bien que le XXIème siècle sera sportif ou ne sera pas. Comment échapper aux dieux du
stade et à leurs produits dérivés? Difficile. Et puis, qui le souhaite vraiment? Les champions
continuent, parfois malgré eux, d'incarner un idéal de réussite. Lequel d'entre nous n'a jamais rêvé
de remporter Roland-Garros comme Yannick Noah, de vaincre le gazon de Wimbledon, comme
John McEnroe, d'inscrire le même but en or que David Trezeguet en finale du Championnat
d'Europe des nations face à l'Italie, ou de devenir, d'un même élan, champion olympique du 100
mètres et immortel?
Seulement voilà, le sport n'est pas uniquement un songe d'enfant, un album d'images (d'Epinal ou
Panini selon les générations) en trois dimensions. C'est aussi le monde féroce et déprimant de la
compétition sans foi et, le plus souvent, sans loi. Pour une victoire, pour une médaille, pour un
record, nos héros sont prêts à redevenir humains, trop humains, hélas! Pour un infime instant de
gloire, ils sont prêts à tout, donc au pire. Les affaires de corruption, de dopage, qui ne sont pas
aussi récentes qu'on essaie de le faire croire, mais ont pris un tour spectaculaire ces dernières
années - tentative d'achat du match Valenciennes-0lympique de Marseille en 1993, scandale
Festina lors du Tour de France 1998 - l'ont rappelé. Et que dire de la lutte économique dont les
sportifs sont à la fois acteurs et victimes…? Acteurs, car leur valeur d'exemple est devenue une
valeur marchande, négociable au plus haut prix, objet de spéculation sans fin et de surenchères
folles, puisqu'ils sont, selon un terme souvent employé dans les études d'impact commercial, des
produits, des "prescripteurs". Victimes, car à force de se vendre au plus offrant (clubs, annonceurs,
équipementiers, etc.), ils en deviennent à leur tour des marchandises. Chacun a en mémoire
l'inimitable ambiance des soirs de victoires. Que l'équipe de France de football devienne
championne du monde ou d'Europe, que nos handballeurs emboîtent le pas, que les basketteurs
disputent le titre olympique aux maîtres américains, et voilà les champs Elysées transformés en
fleuve humain et, par la même occasion, en laboratoire d'études sociologiques (thème : comment
les cérémonies fusionnelles réduisent la fracture sociale). Toute l'ambiguïté du sport est ici
résumée.
C'est bien le statut de cette activité humaine strictement codifiée, vouée à parfaire l'éducation de
ses adeptes, devenue un des plus importants secteurs de l'activité économique mondiale qui pose
problème. Et, à ce problème-là, il n'y a toujours pas de solution.
Michel Dalloni
Document 2

Le culte du corps
50 % des Français disent faire du sport

LA MODE vient des États-Unis. Le fitness et la musculation font, là-bas, partie du quotidien.
Entretenir son corps pour une tête bien faite est considéré outre Atlantique, comme un signe
extérieur de bonne santé. Les stars du spectacle qui s'adonnent en club ou à domicile à ces
activités physiques ont contribué à médiatiser le phénomène.
En France, le courant est arrivé dans les années 1980 sous la forme d'une fièvre d'aérobic. La
mode a laissé des traces plus discrètes, a surtout ancré dans les esprits l'utilité d'une activité
physique régulière. En vingt ans, le sport et la forme sont entrés dans les mœurs. Les tensions de
la vie citadine et l'influence des magazines pour une apparence svelte et musclée ont encouragé
ce mouvement. Plus de temps libre, une durée de vie plus longue ont aussi permis de trouver de
nouveaux adeptes. Résultat : 50 % des Français déclarent aujourd'hui pratiquer un sport, contre
38 % en 1980 et 28% en 1960.
Parmi eux, ils sont près de 8 millions (soit 22 % de la population française) à pratiquer de la
gymnastique d'entretien, du fitness et de la musculation. Les espaces pour la forme ont suivi cette
vague d'engouement. On compte environ 4000 salles de sport privées, auxquelles s'ajoutent de
nombreuses autres infrastructures, qui ont progressivement mis à la portée de tous la pratique de
la remise en forme
Tout le réseau associatif a permis aux collectivités locales d'avoir une salle de musculation, mais
aussi les clubs de tennis, les piscines, les campings, les clubs de vacances, les centres de
thalassothérapie, les grandes entreprises, les hôtels... Entretenir sa forme, se défouler ou se
détendre sont les motivations principales des clients qui fréquentent les salles de gymnastique.
Dans ce besoin grégaire, entrent également en ligne de compte le besoin de la collectivité, qui
encourage à une certaine discipline, et la recherche d'un cadre convivial, qui permet de laisser au
vestiaire les soucis quotidiens. Selon Philippe Goethals, président du salon Body Fitness, le jeu est
aussi une donnée qui séduit de plus en plus de clients. Rameurs et vélos s'équipent aujourd'hui
d'écrans sophistiqués et de consoles qui montrent, sur un rameur, les concurrents virtuels ou, à
vélo, un paysage. « Toutes ces évolutions ont entraîné une fréquentation plus variée des clubs; on
y rencontre des jeunes, des seniors, des hommes au corps pas forcément sculptural. On vient en
salle pour se faire du bien, rien d'autre », précise Philippe Goethals
Se tenir en forme, maigrir et se muscler dictent l'achat. « Le besoin de séduire n'est plus
seulement un phénomène lié à la jeunesse. C'est devenu un jeu de société. Il y a des gens qui
s'achètent un appareil parce qu'ils veulent bien préparer le passage de la quarantaine », souligne
Christophe Petit responsable de marché chez Go Sport.
Malgré tous ces adeptes, la France reste à la traîne et se place encore, en Europe, derrière
l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Cette situation rend les professionnels plutôt
optimistes sur l'avenir du marché. Selon eux, les Français ont un réel besoin d'entretenir leur
forme, mais, pour bon nombre d'entre eux, il est encore nécessaire de leur donner envie d'en faire
l'effort.
Véronique Cauhapé

Vous aimerez peut-être aussi