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Guide du tiercé
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LES GUIDES ALBIN MICHEL

D I D I E R MAZEAU

L E

T I E R C É

Les 44 recettes gagnantes


Nouvelle édition
revue et corrigée

É D I T I O N S ALBIN M I C H E L
22, RUE HUYGHENS
PARIS
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Les Guides Albin Michel


sont animés par François Caradec

(0 É d i t i o n s A l b i n Michel, 1 9 6 8 , 1972,
22, rue Huyghens, Paris XIVe.
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Les 44 règles de la fortune


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Lorsque, vers la fin de l'année 1953, M. Car-


rus, directeur du P. M. U., à la tête d'une
petite équipe de polytechniciens, mit au point
le pari tiercé, il ne se doutait guère qu'il
venait d'enclencher ce qu'on appelle main-
tenant un phénomène national.
En fait, le premier tiercé, couru le 22 jan-
vier 1954 à Enghien, se déroula dans l'indiffé-
rence quasi générale. Il fallut attendre un
certain dimanche du mois d'avril 1957 pour
qu'il ait droit à la une des grands quotidiens.
Ce jour-là, à l'occasion du Prix du Président
de la République disputé à Auteuil, trois gros
outsiders participèrent à l'arrivée. Ils s'appe-
laiènt Quimillgrey, Junia et Xanthor et
portaient les numéros 20, 18 et 19. Aucun jeu
n'avait été engagé dans le bon ordre qui
aurait rapporté plus de 32 millions pour une
mise de 200 F de l'époque. Le cas ne s'est
plus jamais reproduit.
Les recettes du P. M. U. firent brusque-
ment un bond en avant, puis continuèrent
à augmenter avec une régularité de métro-
nome. Elles semblent avoir atteint leur pla-
fond depuis un an ou deux. Un plafond fort
honorable puisque le P. M. U., avec un
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chiffre d'affaires de l'ordre de 7 milliards


et demi de nouveaux francs, serait au troi-
sième rang des grandes entreprises natio-
nales. Encore qu'il soit difficile de comparer
le bilan d'un organisme dont le rôle se borne à
encaisser de fortes sommes le dimanche pour
les redistribuer le lundi matin, à des entre-
prises actives de l'envergure de la S. N. C. F.,
de la Régie Renault ou des Charbonnages de
France.
Pareille réussite ne pouvait laisser indiffé-
rents deux catégories d'individus : les escrocs
et les moralistes. Nous dévoilons comment
fonctionnent les premiers dans notre chapi-
tre consacré aux méthodes. Les seconds,
à travers les avatars de leurs crises de cons-
cience, sont aussi passionnants à observer.
Enfin, quoi, voici un jeu innocent, à la fois
simple et subtil, un jeu où le hasard et la
chance luttent à armes égales contre l'astuce
et le savoir. A notre connaissance, il n'est
responsable d'aucune vague de suicides,
d'aucune faillite retentissante. Sa périodicité
même, qui le renvoie d'un dimanche à l'autre,
est garante qu'il ne puisse s'accomplir que
de sang-froid, en dehors de tout climat vrai-
ment passionnel. Sa règle de la redistribution
mutuelle des mises répond aux aspirations
égalitaires dont nous, Français, aimons nous
croire les porte-parole à travers le monde.
Exceptionnellement la presse de gauche,
celle de droite, celle d'opinion et celle dite
de grande information participent joyeuse-
ment à la fête, présentent des favoris
communs à côté d'éditoriaux fratricides.
Il fallait bien, aux yeux de certains, que
pareille unanimité dans le plaisir tranquille
relevât de quelque tare secrète. Ainsi l'on
voit de temps à autre des politiciens, des
syndicalistes, des responsables de mouve-
ments religieux, professionnels, culturels,
redorer leur blason en dénonçant ce que les
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plus enflammés appellent un fléau national


et les plus subtils une névrose dominicale.
Les arguments qu'ils assènent se résument
à un schéma unique : plus le joueur est pau-
vre, plus ses aspirations à une vie meilleure
l'amèneraient a sacrifier une partie de ses
maigres revenus à un jeu qui, telle une drogue,
ne peut lui renvoyer que désillusion et
amertume. Les ménagères de notre pays
seraient innombrables à pleurer sur leurs
nichées affamées par la faute d'un père
fanatique de la CC à 8 chevaux ou de la JS ;
l'argent des allocations familiales passerait
directement des Caisses primaires à celles du
P. M. U. En somme, le travailleur modeste
ne serait qu'un grand enfant, jouissant du
droit de vote, mais qu'il convient de protéger
contre lui-même. On lui permet de manger,
non de rêver. La solution à son bas niveau
de vie ne passe pas, comme on serait tenté
de le croire, par l'amélioration de sa situation
ou l'augmentation de son salaire, mais par la
suppression d'un fléau qui, statistiquement
parlant, ne lui coûte que 0 F 25 par semaine.
Tout cela n'est pas très sérieux.
Le pouvoir, lui, quelle que soit l'idéologie
dont il se réclame, est toujours parvenu à
concilier les soucis moraux et ses intérêts
budgétaires. A échéance régulière, un minis-
tre vient dénoncer le penchant de notre
population à dilapider ses revenus pour
l'amélioration de la race chevaline. Dénoncia-
tion qui s'accompagne immanquablement
d'une augmentation du prélèvement légal
sur les paris. Tout se passe comme si, effrayé
de voir les Français perdre tant d'argent
aux courses, on décidait de les punir en leur
en faisant perdre davantage.
Grâce à ce merveilleux tour de passe-passe
dialectique, le prélèvement légal s'élève
actuellement à 32 %. Ce qui approche la
cote d'alerte. La quasi-stabilisation des
sommes jouées depuis la. dernière augmen-
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tation du prélèvement légal est venue le


confirmer. Espérons que l'Etat, qui béné-
ficie ainsi chaque année de près d'un milliard
de francs d'impôts automatiques, saura,
dans sa grande sagesse, freiner à temps sur
la pente des facilités et ne pas écraser la
poule aux œufs d'or.
Nos censeurs, moralistes et autres défen-
seurs des victimes de la pince à encocher
auraient mieux fait de se pencher sur ce qui
demeure la question première : pourquoi cet
immense succès ? Oui, pourquoi le seul
endroit où le Français accepte sans rechi-
gner, et près d'un quart de siècle après les
restrictions de la dernière guerre, de se
grouper en longue file d'attente est préci-
sément l'agence du P. M. U. ? Pourquoi
passe-t-il des soirées entières penché sur des
journaux rébarbatifs couverts de chiffres
et d'abréviations ? Pourquoi, en campagne,
parcourt-il des dizaines de kilomètres le
dimanche matin ? Pourquoi l'après-midi le
pays entier colle-t-il son oreille aux transis-
tors ? Après dix-huit ans d'existence, on ne
peut plus parler d'engouement passager,
ni d'appât du gain : du reste, nous l'a-t-on
assez répété, on ne gagne jamais 1
La réponse est simple : parce que déchiffrer
un tiercé, « faire le papier » pour parler le
langage des initiés, est un passe-temps
admirable. Qui ne l'a pas pratiqué assidûment
ne peut pas comprendre. Cette juste part
qu'il faut faire entre la logique et le hasard,
entre la raison et l'intuition. Cette haute
stratégie qui déploie des valeurs subjectives
à travers un paysage d'hypothèses. Ce
combat perpétuel qu'il faut livrer à soi-
même, à ses rancœurs, à ses sympathies
inexpliquées... Tout cela fait que le tiercé
demeure le seul domaine où deux Français
sur trois réfléchissent, soupèsent, se hasar-
dent dans l'abstrait, en un mot se livrent
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à la spéculation intellectuelle. On peut lui


préférer les mots croisés, les jeux télévisés ou
les concours de manille, mais on n'a pas le
droit d'ignorer cet aspect des choses qui
explique son succès et le justifie.
Nous n'aurons pas pour autant l'hypocrisie
de prétendre que les courses sont un délasse-
ment de l'esprit qu'il convient de pratiquer
sans esprit de lucre. Le tiercé, précisément,
est un des rares jeux où l'on puisse, avec un
peu d'astuce et beaucoup de chance, gagner
de fortes sommes à partir de mises modestes.
Ce guide, bien sûr, n'a pas la prétention
de vous révéler les voies secrètes de la fortune,
pas plus que le meilleur traité de jeu d'échecs
ne permettra à un joueur moyen de battre
Mikhaïl Botvinnik. Il se compose de deux
parties distinctes quoique entremêlées. La
première, didactique et informative, s'adresse
surtout aux débutants. La seconde, établie
après de longues recherches, relève plus de
l'esprit scientifique que de la fréquentation
assidue du monde des courses. Cela explique
l'originalité de certains des chapitres qui
vont suivre et leur parti pris d'envisager le
sport hippique sous l'angle exclusivement
spéculatif. Pas une de leurs considérations et,
surtout, pas un des 44 conseils mis en exergue
qui n'ait été constaté d'expérience et vérifié
par les chiffres. Ils vont parfois à l'encontre
de la logique apparente et des idées reçues.
Des spécialistes, attachés à une tradition
désuète et dépassés par le phénomène tiercé
qu'ils méprisent secrètement, nous en feront
peut-être grief.
Qu'importe ! Les débutants y trouveront
matière à enseignement, et les joueurs confir-
més matière à réflexion. Pour peu que les uns
et les autres acceptent de se soumettre aux
règles qu'il développe et pour peu qu'ils ne
s'y montrent pas trop maladroits, nul doute
qu'ils y trouveront aussi matière à récompense.
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D'Homère à Balzac 70-00


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Il est probable que, la première fois que


deux hommes parvinrent à monter et à
dominer deux chevaux, ils entreprirent de
comparer leur rapidité. La première course
de l'humanité était née. L'antiquité grecque,
nous le savons, connaissait les courses éques-
tres avec leurs règles précises, leur décorum.
Homère rapporte, dans le Chant X X I I I de
l'Iliade, une épreuve fameuse qui opposa
cinq des plus grands chefs de l'armée grecque,
chacun monté sur un char de guerre attelé
à deux chevaux. Le vainqueur, Diomède,
devait recevoir pour récompense « une esclave
qui brillait par sa beauté et par l'habileté de
ses mains ».
Vingt siècles plus tard un peuple, encore
en plein Moyen Age, les Anglo-Saxons, mais
chez qui déjà pointaient le goût de la compé-
tition, celui des jeux d'argent et un penchant
confus pour le monde animal, allait établir
les bases du sport hippique tel qu'il se pra-
tique encore de nos jours.
C'est à Richard Cœur de Lion que revint,
dit-on, au XIIe siècle, l'honneur d'avoir orga-
nisé la première course officielle. Dotée d'un
prix de 40 livres, elle se déroula sur les
plaines d'Epsom.
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Richard Cœur de Lion eut un autre


mérite. Il avait été frappé, au cours d'une
des Croisades, par la qualité des chevaux
orientaux, plus maigres, plus nerveux et,
surtout, infiniment plus rapides que ceux
de sa mère patrie. Il décida de ramener en
Angleterre une sélection d'étalons arabes
afin de les croiser avec des juments locales.
Les descendants de Richard Cœur de Lion
eurent l'heureuse idée de continuer cette
politique de métissage qui devait aboutir,
au XVIIIe siècle, à la naissance d'une race
absolument nouvelle : les pur-sang. En fait,
trois étalons orientaux en furent l'origine
propre : Byerly Turk, Darley Arabian et
Godolphin Arabian.
L'histoire curieuse de ce dernier, où la
France eut son rôle à jouer, vaut qu'on la
raconte. Il faisait partie d'un lot d'étalons
arabes que le bey de Tunis avait envoyés
en présent à Louis XV. Le roi de France
qui n'aimait pas ces chevaux trop fins, trop
racés, les fit mettre en vente. Godolphin
Arabian — il ne s'appelait pas encore ainsi —
aboutit chez un petit entrepreneur qui
l'employa à tirer une tonne d'arrosage dans
les rues de Paris. C'est là qu'un Anglais de
passage le découvrit par hasard. Ayant
reconnu ses grandes qualités de lignes, il
l'acheta, l'emmena en Angleterre et le vendit
à Lord Godolphin qui était propriétaire d'une
écurie et d'un élevage. Godolphin Arabian
fut promu au rang de boute-en-train. Le
boute-en-train est ce cheval qui a pour rôle
de « préparer » les juments avant qu'elles
reçoivent les hommages de l'étalon trop
grand seigneur, ou trop nerveux, pour
l'accomplissement d'aussi basses tâches. L'é-
talon s'appelait Hobgoblin.
La légende veut que, lorsque, pour la troi-
sième année consécutive, la jument Roxanna
dont il était sans doute amoureux, lui fut
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amenée pour qu'il l'« agaçât », Godolphin


Arabian entra dans un tel accès de rage et de
jalousie qu'il renversa l'homme qui le tenait,
se rua sur son rival Hobgoblin, le tua avant
qu'on ait pu les séparer et prit possession de
Roxanna. Tant de détermination ne laissa
pas son propriétaire de Lord indifférent. A
la suite de cet exploit, Godolphin Arabian
fut mis à l'essai comme étalon. Il allait deve-
nir le plus prodigieux chef de race de l'his-
toire du cheval moderne, et il est peu de pur-
sang qui courent actuellement de par le
monde qui ne portent de son sang.
Quelque temps plus tard, vers 1750, trois
étalons remarquables, nés en Angleterre,
mais tous trois descendants de Byerly Turk,
de Darley Arabian et de Godolphin Arabian,
furent sélectionnés pour être les nouveaux
et uniques chefs de race des pur-sang anglais.
La France, peu à peu, se mit à l'unisson.
La vague d'anglomanie qui caractérisa la fin
de l'Anoien Régime l'amena à découvrir la
beauté des courses. La Révolution, qui
avait d'autres chats à fouetter, fit table rase.
Le Premier Empire, timidement, réorganisa
l'élevage du cheval et régularisa la pratique
des courses. La Restauration et, surtout,
Charles X, continuèrent son œuvre.
C'est de Louis-Philippe que date la pre-
mière étape marquante des courses fran-
çaises. L'ordonnance du 3 mars 1833 créa le
Stud-book (mot à mot : livre d'écurie) fran-
çais, destiné à enregistrer les généalogies de
tous les chevaux de pur sang anglais nés
ou importés en France. Quelques mois plus
tard naissait la Société d'Encouragement
pour l'Amélioration des Races de Chevaux
de France. Puis, l'année suivante (1834) le
Jockey Club voyait le jour. Il faudra atten-
dre le Second Empire pour que soit créée
la Société Générale des Steeple-Chases en
1863 et la Société pour l'Amélioration du
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Cheval Français de Demi-Sang (trotteurs) en


1864. Enfin, l'ensemble de ces sociétés tomba
sous la coupe du Ministère de l'Agriculture
qui en réglementa le nombre et les fonc-
tions par la loi du 2 juin 1891. L'ère contem-
poraine des courses françaises débutait.
Il existe actuellement près de 400 sociétés
de courses en France. La plupart exercent
leurs activités épisodiquement sur les hippo-
dromes de provinces. Voici la liste des plus
célèbres d'entre elles accompagnées du nom des
principaux hippodromes qu'elles régissent.
Société d'Encouragement (11, rue du Cir-
que, Paris 8e) : Longchamp, Chantilly et
Deauville ;
Société des Steeple-Chases de France (137,
rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e) :
Auteuil ;
Société Sportive d'Encouragement (133, rue
du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e) :
Saint-Cloud, Enghien, et Maisons-Lafïitte ;
Société du Cheval Français (7, rue d'As-
torg, Paris 8e) : Vincennes.
Au début ces sociétés s'intéressèrent peu
au monde des parieurs, le select Jockey Club
se contentant de pratiquer des paris à la poule
en cercle fermé. Parallèlement, sur les champs
de courses et même en ville, avaient cours
toutes sortes de systèmes de jeu : pari à la
poule, pari à la cote, pari au livre, pari mu-
tuel. C'était en 1865 que Joseph Oller avait
eu l'idée d'ouvrir au grand public des paris à
la poule qui jusqu'alors n'étaient pratiqués
que dans des cercles fermés. Le principe
était simple. Grâce à une roue de loterie
les joueurs se voyaient attribuer, contre une
mise fixe, des numéros correspondant aux
chevaux participant à une même épreuve.
Celui ou ceux qui avaient la chance de tou-
cher le numéro du cheval gagnant se parta-
geaient l'ensemble des mises, diminué, bien
sûr, du pourcentage prélevé par l'astucieux
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Oller. C'était un mode de pari aveugle qui se


retrouve encore de nos jours dans le système
d'attribution des chevaux lors des sweeps-
takes de la loterie Nationale. Bientôt OUer
supprima sa roue et chaque joueur put pren-
dre le numéro du cheval qui l'intéressait.
Le pari mutuel était né. Cependant, d'autres
entreprises continuaient à offrir des paris
à la cote (le rapport du cheval en cas de vic-
toire étant décidé d'avance) et des paris
au livre (bookmakers).
Peu à peu les sociétés de courses s'émurent
devant tant d'activités lucratives et tentè-
rent d'organiser elles-mêmes des paris mu-
tuels. Au nom de la morale, le pouvoir ne
resta pas insensible devant une telle débau-
che... d'argent. Les bookmakers furent tour
à tour interdits en ville, puis sur les hippo-
dromes (à l'exception du Pesage). Le pari
à la poule d'Oller fut déclaré illégal, puis
permis de nouveau. On décida, un moment,
d'interdire toute forme de paris, ce qui
entraîna aussitôt l'écroulement des recettes
d'entrée sur les champs de courses. Le Gou-
vernement fit volte-face et, par la loi du
2 juin 1891, autorisa officiellement les seules
Sociétés de courses à organiser, sur les
hippodromes, des paris mutuels, et instaura
un prélèvement de 2 % en faveur de
l'Assistance publique. Les sportsmen retrou-
vèrent tout naturellement les chemins
d'Auteuil et de Longchamp. L'implacable
mécanisme des prélèvements légaux dé-
marrait.
Enfin, l'article 186 de la loi de Finances du
16 avril 1930 spécifia que le pari mutuel
pourrait être organisé par les Sociétés en
dehors des ohamps de courses. Il prit le nom
de P. M. U. (Pari Mutuel Urbain).
En 1949, le P. M. U., en la personne de son
directeur M. Carrus, inventa le couplé, puis
le tiercé en 1954 ; sans omettre leurs varian-
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tes : le jumelé, le trio, le triplé... qui connais-


sent un succès grandissant.
Une fois de plus l'Etat ne devait pas rester
insensible devant un tel flux d'argent. Le
prélèvement légal augmenta par bonds suc-
cessifs. Il est actuellement de 16 % pour le
jeu simple, de 19 à 23 % pour le couplé et
de 28 à 32 % pour le tiercé. Quand on sait
que le tiercé représente près des deux tiers
des recettes du P. M. U., on voit que l'Etat
se taille la part du lion ; il est vrai que sur
ces 32 % un tiers retourne à l'organisation
des courses et du P. M. U.
Le vrai turfiste joue de préférence à l'hip-
podrome, après avoir écouté les bruits qui
circulent, constaté l'état de fraîcheur de ses
favoris et pris connaissance des fluctuations
de la cote. Là, à défaut du tiercé et du couplé
réservés aux joueurs des P. M. U., il a le
choix entre le jeu simple gagnant ou placé,
le jumelé électronique à Vincennes, Auteuil
et Enghien (pour l'instant) et, éventuelle-
ment, le triplet, ou le trio en province,
sans parler du triplé électronique de Vin-
cennes. Mais pour ceux qui ne peuvent pas
se rendre sur le champ, il existe trois autres
façons de jouer aux courses.

1) LES AGENCES DE P . M. U.
Tout le monde les connaît. Ce sont géné-
ralement des bureaux de tabac. Paris et les
grandes villes en possèdent plusieurs par
quartier. A la campagne, il est parfois néces-
saire de faire plusieurs dizaines de kilomè-
tres avant d'atteindre l'heureuse petite ville
qui a l'honneur d'abriter le P. M. U. local.
Car c'est un honneur que les municipalités
sont prêtes à payer cher. L'installation d'un
P. M. U. peut décupler le chiffre d'affaires
des commerces environnants, tant il draine
les populations voisines le dimanche matin,
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jour rituellement réservé aux gros achats à la


campagne. Même à Paris certains fonds de
commerce proches d'un P. M. U. en retirent
une plus-value notable.
Les agenoes de P. M. U. sont ouvertes
tous les matins et enregistrent les paris pour
les réunions de l'après-midi et les nocturnes.
On peut y pratiquer le jeu simple, placé ou
gagnant, le report, le couplé et le tiercé. Les
gains, quelle que soit leur importance, y sont
à la disposition des^parieurs dès le lendemain
et pendant les trois jours qui suivent.

2) LES COURSE P A R COURSE

Les joueurs ont par ailleurs, dans certaines


grandes villes du moins, la possibilité de
jouer l'après-midi ou en soirée (pour les
nocturnes) dans les agences de course par
course. Là, ils retrouvent les mêmes condi-
tions de jeu que sur l'hippodrome avec lequel
l'agence est en liaison téléphonique ou radio
permanente : modifications de dernière heure,
fluctuation de la cote, etc. Mais ils y connais-
sent surtout l'avantage de pouvoir jouer...
course par course. Les mises sont acceptées
jusqu'à la dernière seconde avant le départ,
et les gains sont payés dans les 20 minutes
qui suivent l'affichage de l'arrivée. Ce qui
permet soit de réinvestir ses gains soit de
nourrir l'espoir de se rattraper d'une course
sur l'autre. Il existe actuellement 23 agences
de course par course, dont huit à Paris.
Personnellement nous n'avons jamais fré-
quenté ceux de province, mais les course par
course parisiens, il faut l'avouer, offrent une
atmosphère peu en rapport avec la grandeur
du pur-sang. Décor le plus souvent lugubre,
ambiance débilitante, confort inexistant
accueillent une population mitigée dont le
moins qu'on puisse dire est qu'elle ne repré-
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sente pas le gratin de la société. La direction


du P. M. U. est consciente de cet état de
choses. Elle tente vraiment de moderniser,
de replâtrer, de repeindre ces « parents
pauvres » dont elle a un peu honte mais
qu'elle continue à soutenir dans le cadre de la
lutte contre les bookmakers clandestins.
Inutile, donc, d'y amener vos enfants qui,
du reste, ne seraient pas admis, ni votre
femme à moins qu'elle ne soit déjà convain-
cue de l'intérêt du tiercé et de la grandeur
des courses.
On peut y pratiquer le jeu simple, gagnant
ou placé, et certains jumelés (ceux de Long-
champ, par exemple, qui jouent sur des
épreuves rassemblant moins de 8 partants).
Voici l'adresse de ces 21 agences de course par
course ; elles ne fonctionnent jamais le diman-
che ni pour les nocturnes à Paris ni les
jours de courses locales en province.
Paris :
Club 36, rue Vivienne, 2e
Lancry 53, rue Notre-Dame-de-Na-
zareth, 3e
Traversière 33, rue Traversière, 12e
Montparnasse 8, rue Vandamme, 14e
Clichy 20, avenue de Clichy, 18e
Fidélité 9, rue de la Fidélité, 10e
Goncourt 105, rue du fg-du-Temple, joe
Barbès 25, rue de Clignancourt, 18e
Province :
Amiens 1 bis, rue de la Vallée
Angers 8, place du Ralliement
Bordeaux 7, rue Guillaume-Brochon
Lille 415, rue Gambetta
Lyon 88, rue Pierre-Corneille
Marseille 19, boulevard Chave
Nantes 7, rue de l'Héronnière
Nice 44 bis, boulevard Victor-
Hugo
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Rennes Place de la Mairie


Rouen 13, rue de Crosne
Saint-Etienne 9, rue des Arts
Strasbourg 5, quai de Paris
Toulon 27, rue Alfred-de-Musset
Toulouse 8, rue Baour-Lormian
Tours 58, rue George-Sand.
Le P. M. U. commence à créer en province
des Bureaux à enregistrement prolongé
(B. E. P.) qui fonctionnent un peu à la
manière des course par course.

3) LES PARIS PAR TÉLÉPHONE


Maintenant, puisqu'on n'arrête pas le pro-
grès, il vous est possible de jouer sans même
quitter votre lit en souscrivant un compte
téléphonique auprès du P. M. U. Cela vous
permettra de pratiquer le jeu simple, le
couplé et le tiercé ; en un mot, tous les
modes de paris qui sont acceptés le matin
dans les agences de P. M. U. Il n'est pas
nécessaire d'être abonné au téléphone pour
être titulaire d'un compte téléphonique.
Il vous suffit d'en faire la demande par
écrit au centre le plus proche de votre domi-
cile (voir plus loin la liste et l'adresse de ces
centres), qui vous réclamera une provision
de 200 F et vous demandera d'accepter par
contrat son règlement dont l'article 6, notam-
ment, stipule que tous les paris « sont enre-
gistrés sous la responsabilité du parieur ».
N'ayez crainte, le pourcentage d'erreurs est
absolument minime. Voici comment les opé-
rations se déroulent :
Dès que sa demande de compte-téléphone
a été acceptée, le parieur reçoit un petit
carnet sur lequel figure le numéro de son
compte. A l'instar des chéquiers ordinaires,
ce carnet comprend plusieurs souches qui
lui permettent de noter les paris effectués,
ainsi que les pertes et les gains dans les
colonnes : débit et crédit.
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Quand un parieur décide de créditer son


compte, il lui suffit de faire parvenir à l'agence
spéciale, par correspondance, un chèque
bancaire ou un mandat postal. S'il manifeste
le désir de retirer tout ou une partie de son
compte, le parieur avise l'agence qui le
règle soit par mandat-carte, soit par chèque.
Le fonctionnement des agences spéciales
est fort simple. Après avoir appelé son centre,
le parieur demande « les paris par télé-
phone ». Pour la région de Paris, par exem-
ple, il forme sur son cadran la combinaison
BALzac 70-00. Dès qu'il est en ligne avec le
service habilité, il doit indiquer son numéro
de compte et son indicatif, composé de lettres
de l'alphabet et de chiffres. A titre de contrôle
d'identité, il donne également le solde cré-
diteur à ce jour de son compte courant. Ces
formalités accomplies, le parieur indique la
réunion sur laquelle il désire miser, le genre
de pari qu'il entend exécuter et la somme
qu'il veut engager.
On peut téléphoner, en principe, jusqu'à
l'heure de fermeture des agences de P. M. U.
en ville, heure qui varie de 12 heures à
13 heures, selon les saisons et les régions.
Il est bien évident que, si vous n'êtes qu'un
joueur modeste du dimanche, il est inutile
que vous souscriviez un compte par télé-
phone. Non pas que le P. M. U. s'y oppose-
rait, mais il peut se produire que certains
dimanches, surtout en province, les lignes
du centre soient encombrées et que vous ne
parveniez pas à obtenir la communication
avant l'heure fatidique, surtout si vous vous
y prenez tard dans la matinée. Actuellement
il y a près de 5 000 titulaires d'un compte
par téléphone au centre de Paris ; 3 000 envir
ron sont en activité.
Voici la liste et l'adresse des centres habi-
lités à recevoir une demande de compte par
téléphone :
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Bordeaux 7, rue Guillaume-Broohen


Lille 4, rue Court-Debout
Lyon 88, rue Pierre-Corneille
Marseille 19, boulevard Chave
Nantes 7, rue de l'Héronnière
Nice 1, rue Paul-Déroulède
Paris 83, rue La Boétie, 8e
Strasbourg 5, quai de Paris
Toulouse 8, rue Baour-Lormian
Tours 58, rue George-Sand
Vichy 6, rue du Pontillard.

On peut aussi disposer d'un compte télé-


phonique fonctionnant course par course.
Pour cela une provision de 500 F est récla-
mée et chaque communication (qui peut
jouer jusqu'au moment où les jockeys sont
sous les ordres) doit correspondre à un pari
au moins égal à 50 F.
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Les grands hippodromes


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A l'exception d'une fois par an, en janvier,


où il a lieu à Cagnes-sur-Mer, le tiercé se
court immuablement sur un hippodrome de
la région parisienne ; car, pour l'administra-
tion des courses, Deauville et Chantilly
sont des hippodromes parisiens. Il existe
trois types d'hippodrome : ceux de plat,
ceux d'obstacles et ceux de trot. Certains
hippodromes combinent deux, voire trois
spécialités.
Il est impossible dans le cadre de ce
guide de présenter et même de citer les
370 champs de courses recensés en France
et dont la plupart ne fonctionnent qu'épiso-
diquement. Nous préférons nous étendre
sur les trois plus célèbres du moins dans
leur spécialité : Longchamp (plat), Auteuil
(obstacle) et Vincennes (trot).

LONGCHAMP

C'est le plus beau et le plus moderne des


hippodromes du monde entier. Enserré
dans le bois de Boulogne, à deux pas de la
Seine et en face des coteaux de Suresnes,
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DIDIER MAZEAU

L E T I E R C E
Les 4 4 r e c e t t e s g a g n a n t e s

NOUVELLE ÉDITION

Ce guide, publié pour la première fois en 1968, a connu


un succès retentissant, surtout auprès des petits tiercéistes.
Didier Mazeau l'a entièrement revu et remis à jour pour
présenter cette nouvelle édition. •

Chacune de ses 44 recettes reste, plus que jamais,


valable pour qui veut gagner de fortes sommes à partir
de mises modestes. Car la réussite passe toujours par
certaines règles essentielles :
. Quand faut-il jouer la monte d'Yves Saint-Martin ?
. Pourquoi certains favoris ne sont jamais à l'arrivée?
. Pourquoi les gros outsiders ont-ils les mêmes entrai-
neurs ?
. Quels sont les meilleurs étalons du tiercé?
. Quand faut-il jouer une formule de 5 chevaux en C.S. ?
. Et quand faut-il préférer une H.S. de deux chevaux?
. Dans quel ordre placer ses chevaux?
. Joue-t-on à Auteuil comme à Longchamp?
. Le couplé est-il plus rentable que le tiercé?
etc., etc.

Il y a 4 4 p r o b l è m e s a e c a s e a u t i e r c é .
C e .s 4 4 r e c e t t e s g a g n a n t e s
d e Didier M a z e a u
y r é p o n d e n t p o i n t p a r point.
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