Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
http://www.sesheta-publications.com/collections-livres/rose-croix/
chaine-d-or-d-homere.html
a
urea catena hoMeri, ou la Chaîne d’Or d’hOmère est un ouvrage
bien connu des Alchymistes et des Rose-Croix Germanophiles,
mais il l’est beaucoup moins des Francophones qui n’en connais-
sent que les deux premières parties qui ne sont que des adaptations du
texte Allemand, plutôt qu’une réelle traduction. Cette version Française
porte le nom de “l a nature dévOilée Ou l a théOrie de la nature ”.
Elle ne fait pas mention du titre original de la chaîne d’or d’hoMère.
Outre-Manche les Anglophones ne possèdent que la première partie
traduite en 1797 par le célèbre Docteur Sigismond Bactrom, membre de la
Societas Rosæ-Crucis.
Nous pourrions dire que cet ouvrage est un grand classique de l’Alchi-
mie dans les pays d’Europe de l’Est, mais il est bien plus que cela. C’est
ce livre qui est conseillé à tout débutant qui souhaite aborder sereine-
ment les principes de base de l’Alchimie. C’est encore ce livre qui doit
être étudié par tout apprenti des courants Rose-Croix digne de ce nom.
Force est de constater que c’est la première partie qui est très largement
abordable pour un débutant, la seconde partie ne peut être comprise que
si la première partie a été correctement assimilée et vérifiée par l’étu-
diant, la troisième partie ne s’adresse qu’à des praticiens confirmés.
1
aurea catena hoMeri
Homère & Platon sont les références mythiques de cet ouvrage à travers le
graphique qui exprime toute la théorie du livre, la Chaîne d’Or d’Homère
& les Anneaux de Platon. Les textes Alchimiques font souvent référence à
ces auteurs, et certains ouvrages dit ‘apocryphes’, sont signés de ces noms
glorieux, comme par exemple le “Platonis Libri Quartorum” du pseudo-Pla-
ton publié en 1622 dans le cinquième volume du “Theatrum Chemicum.”
Ou encore ce traité de 1686 attribué à Arnaud de Villeneuve, nommé “Cathe-
na Aurea”, 1 qui se différencie notablement de ce présent ouvrage, le style
de ce texte étant plus classique pour le Moyen-Âge, faisant référence au
nouveau Testament, et plus précisément à l’Apocalypse. Le texte Al-
chimique de la “Cathena Aurea” est illustré sur un fond de références bi-
bliques, tandis que notre Chaîne d’Or d’Homère s’affiche, comme nous le
verrons, plus directement dans la tradition Rosi-Crucienne.
2
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
par Platon, relie l’homme au dieu Hélios, le Soleil, lien qui nous rattache
ici à l’Or solaire, à la tradition Alchimique.
La Chaîne d’Or est aussi, selon le Pseudo-Denys l’Aréopagite, l’intermé-
diaire de la Prière du Cœur. De son côté Pic de la Mirandole, dans son
Heptaplus, lie cette chaîne d’or à “l’échelle de Jacob”, idée qui sera reprise
par Johann Reuchlin dans son De Arte Kabbalistica. Les philosophes, pen-
seurs & Hermétistes de la Renaissance n’auront de cesse que de relier la
tradition philosophique grecque à la pensée religieuse des Juifs et des
Chrétiens, en passant, comme ici par l’Hermétisme, afin de l’intégrer
dans la pensée néoplatonicienne.
De son côté, Giordano Bruno fait une distinction entre l’échelle qui relie
à Dieu et celle qui relie à la Nature, mais ici, l’auteur de notre Chaîne
d’Or d’Homère ne parle que de l’Échelle de la Nature avec la grâce de
Dieu.
Il illustre de façon magistrale l’axiome de la Table d’Émeraude : “Tu
sépareras la Terre du Feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie. Il
monte de la terre au Ciel, et derechef il descend en terre. Il reçoit la force des choses
supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour
cela toute obscurité s’enfuira de toi.”
3
aurea catena hoMeri
Ce texte possède 404 pages suivies d’une table des chapitres, d’un re-
gistre par ordre alphabétique des termes chymiques et d’un aide mé-
moire fort bien fait.
La même année, chez le même éditeur, une version en deux tomes est
publiée, sous les titres de “De Generatione Rerum. Von der Zeugung u. Geburt
der natürl. Dinge, Aurea Catena Homeri — De la Génération et Naissance
des Choses Naturelles”, 192 pages et “De Corruptione Rerum & Anatomia
Earum. Von der Zerstörung und Zerlegung der natürlichen Dinge — De la Des-
truction et de l’Analyse des Choses Naturelles” 212 pages.
Cette même version en deux parties sera rééditée en 1738, toujours à
Franckfurt & Leipzig.
4
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
5
aurea catena hoMeri
Peut être afin de rétablir une certaine vérité, une version en trois par-
ties de l’aurea Catenae hOmeri est publiée à Leipzig par Samuel Benjamin
Walther en 1738, puis à Iena, par Christian Henrich CunO en 1754 et en 1757
sous le titre de :
“aurea Catena hOmeri. Das ist : Eine Beschreibung von dem Ursprung der
Natur und natürlichen Dinge : wie und woraus sie gebohren und gezeuget ... wer-
den, auch was das Ding sey, welches alles gebähret und wieder zerstöret, ganz sim-
pliciter nach der Natur selbst eigner Anleitung und Ordnung mit seinen schönsten
natürlichen rationibus und Ursachen überall illustriret. Neue Auflage, welche nach
einem accuraten und vollständigen Manuscript fast auf allen Blättern verbessert,
und an sehr vielen Orten um ein grosses auch nunmehro mit dem ächten Dritten
Theil vermehret ist.”
Cette nouvelle version est celle que nous vous proposons ici à l’étude.
Cette troisième partie provient d’un manuscrit (jusqu’à cette époque
inédite), du moins en édition papier.
Après analyse du texte, il nous a semblé que cette troisième partie est
dans la même veine et dans la même ligne éditoriale que les deux pre-
mières, à la différence du liber iii, qui n’est pas de la même plume.
Cela ne veut pas dire pour autant que ce soit le même auteur, mais plutôt
de la même école et une fois de plus de façon anonyme.
7
aurea catena hoMeri
de la Version latine
Une version Latine des deux premières parties est également publiée à
Leipzig & Francfort, chez Koch & Esslinger en 1763. Il s’agit d’une traduction
réalisée par Ludwig Favrat pour Frédéric II de Prusse (1712 † 1786).
Cette version possède plus de 680 pages. Le titre de cette édition est
“aurea Catena hOmeri. Id est Concatenata Naturae Historia Physico-Chymi-
ca. Latina civitate donata notisque illustrata a Ludocico Fravat M.D.”
8
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
9
aurea catena hoMeri
de la Version française
11
aurea catena hoMeri
Le premier pas que doit faire celui qui désire parvenir à la connaissance
de la Nature est d’examiner, avec la plus grande attention, comment et
de quoi prennent naissance toutes les choses naturelles, telles que les
météores, les Animaux, les Végétaux et les Minéraux ; comment elles se
conservent, et comment elles se détruisent. Il verra que ces différents
effets s’opèrent par une même cause ; que chaque chose contient en soi
un principe de vie, qui est aussi celui de sa destruction ; que ce principe
est le même dans toutes ; et que c’est cet agent Universel, qui, suivant ses
différentes manières d’agir, opère toutes les générations et les dissolu-
tions qui entretiennent et renouvellent sans cesse ce vaste univers.
C’est ce que je me propose de démontrer dans cet ouvrage, qui est le fruit
de mes observations et de mes expériences. Je l’ai écrit particulièrement
en faveur des amateurs de la chimie, qui, faute de connaître la marche de
la Nature, travaillent au hasard, suivent aveuglément les procédés qu’ils
ont devant les yeux, et s’égarent continuellement dans leurs recherches,
au détriment de leur santé et de leur fortune.
Ils y trouveront une théorie claire, palpable, et qui a l’avantage d’être
aisée à vérifier par la pratique, sans laquelle on ne peut se flatter d’être
véritablement instruit.
Je l’ai divisé en deux parties. Dans la première, j’examine comment et de
quoi toutes choses ont pris et prennent naissance. Dans la seconde, com-
ment elles se détruisent ; et j’ai soin d’appuyer tous les raisonnements
sur des faits connus ou des expériences faciles.
Je préviens qu’on ne trouvera point dans ce traité l’élégance et la pureté
du style ; d’autant plus que j’écris dans une langue qui m’est étrangère.
Mais dans un ouvrage de la nature tel que celui-ci, l’on doit considérer
les choses, plutôt que la manière dont elles sont exprimées.
Je préviens aussi qu’en traitant philosophiquement de la Nature, je n’ai
point prétendu m’écarter des vérités révélées, étant persuadé que ma
théorie ne pourrait être que fausse, si je n’étais point d’accord avec elles.
12
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
de la Version a lleMande
des rose-croix d’or d’a ncien systèMe
Une autre publication voit le jour en 1781 à Berlin & Leipzig chez Georg Ja-
cob deCker, sous le titre de “annulus PlatOnis, oder physikalisch-chymische
Erklärung der Natur nach ihrer Entstehung, Erhaltung und Zerstöhrung”. Cette
publication est, cette fois, attribuée par les auteurs de cette nouvelle
version, à Herwerd von FOrChenbrunn de Cromau ,en Moravie. Selon leurs
dires, H.von FOrChenbrunn aurait été un membre d’une Société Rose-
Croix, sous le nom de Frater Homerus, mais nous ne savons ni pourquoi,
ni comment cet auteur fut assigné à la Chaîne d’Or.
Dans l’édition Française de chez Dervy, Geneviève dubOis dit qu’il s’agit
d’un commentaire de la sOCiété PansOPhique, mais cette dernière n’exis-
tait pas encore. L’introduction quelque peu abracadabrante de cette
version, comportant 28 pages est signée par un certain “PhlebOChrOn” ;
mais il s’agit en fait de deux des dirigeants de la Rose Croix d’Or d’Ancien
Système.
Le premier est nommé Johann Gottfried Jugel (1707 † 1786) également au-
teur d’une dizaine de livres sur la Chymie, l’Arithmétique, etc, dont en
1766 de “Freyentdeckte Experimental-Chemie, oder Versuch den Grund natürli-
cher Geheimnisse.”
Le second est Johann Christoph Wöllner (1732 † 1800), qui fut membre de
la Loge Maçonnique de Frédéric II, “Aux Trois globes” (Zu den Drei Weltku-
geln). Il sera ensuite le conseiller du Prince Henri de Prusse en 1770, puis il
sera nommé Directeur du conseil privé des Finances, de la Guerre, des
Domaines et Surintendant du Palais en 17886. J. C. Wöllner sera l’un des
fondateurs aux alentours de 1757, avec Johann Rudolf von bisChOFFsWerder
(1741 † 1803) de l’Orden gOlden und rOsenk reutzer des alten systems,
Ordre Maçonnique prenant une forme Rosi-Crucienne dont l’Alchimie
et la Kabbale étaient les enseignements centraux.
13
aurea catena hoMeri
14
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
15
aurea catena hoMeri
16
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
17
aurea catena hoMeri
18
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
19
aurea catena hoMeri
Il semblerait que l’aurea Catenae hOmeri ait circulé pendant des années
sous une ou plusieurs formes manuscrites parmi les Adeptes Alchymistes
& Rose-Croix avant d’être publiée en 1723 par Johann Georg Böhme, car à
la même date, circule un livre qui est une application en Laboratoire des
théories de la Chaîne d’Or d’Homère.
Ce livre est intitulé : “exPerientia naxagOræ, seCundum annulOs Pla-
tOniCOs et Catenam auream hOmeri : worinnen der wahrhaffte Process, die
Universal-Medicin zu elaboriren : so wohl vor den menschlichen Leib, als die
Metalla zu verbessern, klar und aufrichtig vor Augen lieget — exPérienCe de
naxagOre, suivant les Anneaux de Platon et la Chaîne d’Or d’Homère. Dans
laquelle on montre clairement et sincèrement le véritable procédé pour travailler
la Médecine Universelle : Aussi bien pour améliorer le corps humain, que les Mé-
taux ; et que l’on peut constater de ses propres yeux.”
Il fut publié, en 184 pages, à Francfort am Main (Francfort-sur-le-Main),
par Dominico von sant.
Plusieurs autres manuscrits & copies de cet ouvrage sont visible dans
différentes collections, la Denis Duveen Alchemy and Chemistry Collection,
l’Université de Glasgow, mais aussi un manuscrit du Wellcome Institute de
Londres, MS. 3664.
Ce manuscrit contient 7 folios + 188 pages au format 175 x 110 mm, il est
daté de 1739. Le premier des trois premiers folios contient un dessin à la
plume d’une figure symbolique, le second une reproduction de la gravure
de la planche ‘Annulus Platonis’ de l’édition de 1723, et le troisième folio
une reproduction du dessin de ‘l’Abyssum duplicatum’, dessin de notre dos
de couverture.
Une traduction manuscrite en Français, fut réalisée par un certain Mr
*** en 1742.
L’auteur de ce texte serait, de par son titre, Johann Ehrd von naxagOras,
pseudonyme du Docteur Johannes neithOld, né à la fin du XVIIe et dé-
cédé au début du XVIIIe siècle.
Nous ignorons exactement qui il fut, mais il nous a laissé des dizaines
d’ouvrages sur l’Alchimie, dont “alChymia denudata, oder, Das biss an-
hero nie recht geglaubte durch die Experientz nunmehro aber würcklich beglaubte
und aus allen Zweiffel gesetzte Wunder der Natur”, en 1708. “sanCta veritas
hermetiCa, seu, Concordantia philosophorum consistens in sale et sole vel Mer-
curio et Sulphure” en 1712. “ChymisCher Oder alChymistisCher PartiCular-
zeiger” en 1715, et bien d’autres ouvrages.
20
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
21
aurea catena hoMeri
23
aurea catena hoMeri
24
intrOduCtiOn à la Chaîne d’Or d’hOmère
Fred Macparthy,
Rothomagus, le 20 Janvier 2012.
25