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Les Fondamentaux du DIP


Par :Fikri Bouchaib

2004
Mot de l’éditeur

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« Droit International Public : Plan du cours »

Le cours que je mets à votre disposition est un cours que j'ai étudié en 3ème année (droit public) à
l'université Hassan 2. Ceci date de 2003-2004, ce qui veut dire qu’il peut y avoir des informations
qui ne sont plus à jour. Je vous prie de m’alerter à chaque fois que c’est le cas. Bien à vous
3

NB : Ce cours m'a été enseigné par le Professeur Benmekhlouf (Grand Salut à ce Monsieur de la
science) et l'ensemble du contenu est constitué de la Prise de note

Introduction :
A – l’élaboration du Droit International Public
B – les branches du Droit International Public

Partie 1 : les sujets du Droit International Public

Chapitre1 : l’Etat

Section 1 : les éléments constitutifs de l’Etat

Paragraphe1 : la population
Paragraphe 2 : le territoire
Paragraphe 3 : le gouvernement.

Section 2 : la souveraineté de l’Etat

Paragraphe 1 : la souveraineté et le Droit International Public.

A – la souveraineté fond de compétence internationale de l’Etat


B – la souveraineté critère international de l’Etat
C – les droits souverains de l’Etat
* L’autonomie de décisions
* La souveraineté et la soumission aux règles juridiques internationales

Paragraphe 2 : les conséquences juridiques de la souveraineté

A – le monopole de la législation
B – le monopole de la contrainte

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* L’affaire Eichmann
* L’affaire Raibon Warrior

C – le monopole de la juridiction.
* Le principe de la non-ingérence.

Paragraphe 3: la portée de la souveraineté 4

A – la souveraineté et les ressources naturelles


B – la dialectique souveraineté / développement.

Section 3 : les éléments : territoire :

Paragraphe 1 : L’espace terrestre


A – la délimitation du territoire (la notion de frontière)
a- la délimitation de la frontière
1- la délimitation par voie conventionnelle
2- la délimitation par voie juridictionnelle
b- la compétence territoire

Paragraphe 2 : l’espace aérien


A – l’espace aérien national
B – l’espace aérien international

Paragraphe 3 : l’espace maritime


A – les espaces maritimes relevants de la compétence territoriale des Etats riverains
1- les eaux internes
2- la mer territoriale

B – les espaces maritimes à finalité économique :


1-la Zone Contiguë
2- la Zone économique exclusive ZEE
3- plateau continental

C –la Haute mer


D – les fonds marins au-delà de la juridiction international.

Chapitre 2 : les organisations internationales

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Section 1 : le Statut juridique des O.I

Paragraphe1 : l’acte constitutif de l’O.I


A – l’intégrité de l’acte constitutif
B – la stabilité de l’acte constitutif
5

Paragraphe 2 : la personnalité juridique de l’I.O

Section 2 : la structure de l’O.I

Paragraphe 1 : la composition de l’O.I


A – mes Etats membres

1-l’acquisition de la qualité d’Etat membre.


2-La perte :
- le retrait
- l’exclusion

B – les entités extra étatiques :

1- les mouvements des libérations nationales


2- O.N.G

Paragraphe 2 : les organes des O.I


1- les organes délibérants
2- les organes administratifs
3- les organes juridictionnels
4- les organes consultatifs

Section 3 : la compétence des O.I

Paragraphe 1 : la détermination des compétences des O.I


Paragraphe 2 : la typologie des compétences de O.I
A – la compétence normative
B – la compétence de contrôle
C – la compétence opérationnelle

Chapitre 3 : les sociétés transnationales

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Chapitre 4 : l’individu

Section 1 : les bases positifs des droits de l’Homme

Paragraphe1 : la D.U.D.H 6

Paragraphe 2 : les pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme de 1966


1- le pacte international relatif aux droits civils et politiques
2- le pacte international relatif aux droits économiques et sociaux

Section 2 : la protection internationale des droits de l’Homme et le principe de la


non-ingérence dans les affaires de l’Etat.

Paragraphe1 : Signification du principe de la non-ingérence


Parargaphe2 : les limites du principe.

Section 3 : les instruments régionaux de la protection des droits de l’Homme

Paragraphe 1 : les instruments de garantie en Amérique Latine


Paragraphe2 : la convention européenne des droits de l’Homme

A – la commission européenne des droits de l’Homme


B – le comité des ministres

Paragraphe 3 : la protection des droits de l’Homme en Afrique

A – L’élaboration de la charte africaine des droits de l’Homme


B – Le contenu normatif de la charte

Partie 2 : Sources du droit international public

Chapitre 1 : les traités internationaux

Section 1 : la conclusion du traité

Paragraphe 1 : les traités en forme solennel et en forme simplifié

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A – la procédure solennelle

- la négociation
- la signature
- la ratification
7

B – l’accord en forme simplifié

Paragraphe 2 : la spécificité des traités multilatéraux


A – l’élaboration et participation au T.M
B – la pratique des réserves.

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« Droit International Public : 1ère Partie : Chapitre I : l'Etat »

Qu’est-ce qu’un sujet de droit international public ?

8
C’est une entité dotée d’un ensemble de droit et d’obligation, ainsi de capacité
nécessaire à son exercice dans le cadre d’un ordre juridique déterminé. Ils sont :
l’Etat, les Organisations Internationales, les Sociétés Transnationales, les O.N.G, et
les Individus.

Chapitre1 : l’Etat

Définition : C’est une collectivité humaine installée de façon permanente sur un


territoire, dotée d’un Gouvernement et jouissant de la souveraineté.
Son existence suppose la réunion de 3 éléments constitutifs : un territoire, une
population, un Gouvernement, ainsi que la souveraineté..

Section 1 : les éléments constitutifs de l’Etat

Paragraphe1 : la population

Elle se définit par un critère juridique appelé Lien de nationalité, ce sont les
pouvoirs politiques de l’Etat qui détermine les conditions de rattachement des
personnes physiques à l’ordre juridique interne de l’Etat. Chaque Etat est libre de
fixer les règles d’acquisition de la nationalité. Le lien de rattachement ne s’applique
pas aux personnes physiques mais également aux personnes morales et aux engins.

Paragraphe 2 : le territoire

Il constitue la base matérielle sur laquelle le Gouvernement exerce son autorité. En


droit international La Corrélation entre la population et le territoire obéît à 2
conditions qui servent de base à la constitution d’un Etat : d’abord La Stabilité, puis
La Souveraineté.

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La Stabilité constitue une condition de Sécurité dans les relations internationales.
C’est-à-dire que la population doit être sédentarisé : installer de façon permanente
sur un territoire déterminé, c’est pour cela qu’on dit : pas d’Etat sans population
installée de façon sédentaire sur un territoire déterminé.

La souveraineté présente une condition nécessaire pour que l’installation 9

permanente de la population soit constitutive de l’Etat, de même qu’il n’y a pas une
relation entre la superficie de l’Etat et le nombre des habitants.

Paragraphe 3 : le gouvernement.

Il ne s’agit pas uniquement du pouvoir exécutif, mais l’ensemble des pouvoirs


politiques chargé d’adresser et d’assurer l’ordre et la sécurité et de faire régner la
justice. Aucune condition n’est requise en ce qui concerne la forme et la nature du
gouvernement ainsi que son régime politique, mais en réalité lors de la formation
d’un Etat, la réalité du gouvernement est source de question, ainsi selon l’article de
la charte des N.U : ‘’ Peuvent devenir membre des N.U tous autres Etats pacifiques
qui acceptent les obligations de la présente Charte, et aux jugements de l’obligation
sont capables de les remplir et disposer de la dépense.’’

Section 2 : la souveraineté de l’Etat

Dans l’ordre international, la souveraineté d’un Etat signifie que ce dernier n’a au-
dessus de lui aucune autorité dotée à son égard d’une puissance légale, c’est
l’expression juridique de l’indépendance de l’Etat, la relation entre la souveraineté
et l’indépendance a été affirmée par l’arbitre MARX HUBERT dans l’affaire de l’île
Palamas. Et les conflits des USA # Pays Bas (voir le cours pour plus de détails sur
cet exemple)

Paragraphe 1 : la souveraineté et le Droit International Public.

La souveraineté constitue le titre d’accès immédiat de l’Etat au Droit International.

A – la souveraineté titre d’accès immédiat au Droit International :

Cet accès représente le principal intérêt politique à la souveraineté, sur le plan


juridique, la souveraineté représente à la fois le fondement de la compétence de
l’Etat et le critère de l’Etat.

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a) La souveraineté fondement de la compétence International de l’Etat

La souveraineté confère à l’Etat la qualité d’auteur dans la règle de Droit


International, comme elle fait de lui un sujet immédiat de droit international : toute
violation engage sa responsabilité. 10

b) La souveraineté critère International de l’Etat :

L’Etat est la seule entité qui jouit de la plénitude de la souveraineté, en Droit


International, la souveraineté permet d’établir la distinction entre l’Etat au sens de
Droit Constitutionnel et l’Etat au sens de Droit International.

B - Les droits souverains de l’Etat :

L’examen des droits souverains de l’Etat soulève le problème de la compatibilité


entre l’autonomie de décision de l’Etat et la soumission au Droit International.

1- le droit à l’autonomie de décision de l’Etat :

Ce droit constitue la manifestation de l’absence d’un pouvoir politique supérieur à


l’Etat : l’absence d’un système de subordination politique au juridique de l’Etat à
l’égard d’un autre pouvoir.

L’Etat n’est tenu d’obéir en principe qu’aux seules règles et dispositions qui sont
imposées. Deux conséquences découlent de ce principe :
- l’absence du caractère supra étatique des O.I
- le refus de la qualité d’Etat au sens du Droit International aux Etats ne jouissant
pas de la plénitude d’autonomie Internationale de décision, c’est le cas du
Protectorat.

2 – la souveraineté et la soumission aux règles juridiques Internationales :

Le respect et la soumission réciproque des souverainetés à la règle du Droit


International assurent aux différents Etats la jouissance et l’exercice affectif des
droits souverains que le Droit International leur reconnaît. Ici se pose le principe de
la supériorité du Droit International sur le droit interne. La polémique entre deux

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conceptions : la conception dualiste (considère que le Droit Interne et le Droit
International formaient des ordres juridiques Distinct : le Droit International ne
s’applique pas dans l’ordre Interne qui s’il fait l’objet d’une réception interne, cette
conception a été progressivement abandonné au profit de la conception moniste qui
donne la primauté au Droit International sur le Droit Interne, en cas de conflit entre
les deux Lois c’est l’internationale qui prévaut.) 11

Mais si ce principe est admis dans le rapport entre Traités et lois, il ne l’est pas dans
le rapport entre traités et conventions.

Paragraphe 2 : les conséquences juridiques de la souveraineté

Qui sont la compétence étatique et le principe de la non-ingérence.

A – La compétence étatique :

Il s’agit de la présomption de la compétence nationale reconnue à l’Etat, ce qui


signifie que l’Etat bénéfice d’une exclusivité de compétence sur son territoire, sa
population, et en ce qui concerne l’organisation de son Gouvernement.
Cette exclusivité corresponds a 3 monopoles : celui de législation, celui de la
contrainte, et celui de juridiction.

a. Le monopole de la législation ;

Chaque Etat détermine le Droit applicable aux personnes physiques et morales se


trouvant sur son territoire de manière temporaire où durable, sous réserve de la
supériorité du Droit International sur le Droit Interne.

b. Le monopole de la contrainte :

Les autorités étatiques sont seules compétentes pour se livrer à des actes de
contrainte sur les personnes et leur biens sur le territoire national : les autorités des
autres Etats ne peuvent agir dans le territoire, car ça constitue une violation de la
souveraineté, ce qui est de nature à engager sa responsabilité internationale :
L’affaire Eichmann et L’affaire Raibon Warrior.

c. Le monopole de la juridiction :

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En principe, seuls les tribunaux de l’Etat sont compétents pour connaître des litiges
nés sur le territoire national.

B – le principe de la non-ingérence :
12

Dans les affaires relevants de la compétence de l’Etat est consacré par la Charte des
N.U (l’art 2 para 7, de la résolution 2625 du 20/10/1970).
Mais en ce qui concerne les droits de l’Homme il y a deux points de vue qui
s’opposent, il y a d’une part les partisans de la limitation du domaine réservé à
l’Etat en matière des droit de l’Homme, et d’autres qui soutiennent que les droit de
l’Homme relèvent de la compétence exclusive de l’Etat, et par conséquent toutes
ingérence dans ce domaine seraient contraire au Droit International, cette attitude
est dictée par la crainte des interventions et des ingérences extérieures qui
pourraient avoir comme prétexte la protection de droit de l’Homme. Ce pendant
force de constater aujourd’hui un Droit D’ingérence est entrain de se mettre en
place, sous le toit de d’action humanitaire : Somalie, Irak, Bosnie<.

Paragraphe 3: la portée de la souveraineté

L’accession à l’indépendance politique d’un Etat ne peut être considérée comme


effective que si le ressources naturelles et les richesses économiques nationales ne
sont plus dans la main d’un Etat étranger, mais en réalité la proclamation de
l’indépendance politique ne se signifie pas autant que l’Etat politiquement
indépendant retrouve sa souveraineté complète, car avec l’évolution il a une
colonisation économique.

A – la souveraineté sur les ressources naturelles :

Elle constitue le prolongement de la souveraineté politique, elle a été clairement


énoncée lors de la première conférence du CNUCD tenue à Genève en 1964 dont le
3ème principe affirme ce principe.

B – la dialectique souveraineté / développement :

La souveraineté et le développement sont deux concepts intimement liés, c’est ce


qui a été affirmé par l’assemblée générale des N.U, on peut citer à cet égard la

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résolution 5237 de 1952 dans laquelle elle considère que les P.E.D producteurs des
matières première : ‘’ doivent utiliser ses leurs richesses de manières ç se mettre
dans une condition plus favorable pour faire progresser d’avantage l’exécution de
leur plan de développement, conformément à leur intérêts nationaux ‘’, ainsi que la
résolution 1803/17 va dans le même sens.
13

Section 3 : les éléments : territoire :

Il comporte l’espace terrestre surplombé d’un espace aérien et un espace maritime.

Paragraphe 1 : L’espace terrestre

C’est un espace géographique comprenant le sol et sous-sol, c’est un élément clefs


dans la géopolitique, car il a été toujours l’objet de convoitise.

Deux aspects doivent être mis en relief concernant le territoire, d’une part la
délimitation du territoire et d’autre part la compétence territoire.

A – la délimitation du territoire : la Notion de Frontière.

La frontière est ligne séparative des compétences étatiques de deux Etats voisins,
tant sur le plan terrestre que maritime. Du point de vue juridique et politique 2
problèmes se posent : Délimitation et bornage des frontières.

a) La délimitation de la frontière :
Il existe de procédés de délimitation, un est conventionnel et l’autre est
juridictionnel.

1- la délimitation par voie conventionnelle :

La frontière est généralement tracée par voie d’accord entre Etat, dont les
représentants se rencontrent pour conclure un traité ayant pour objet mettre fin à
des incertitudes et aux différends à ce sujet. Il peut s’agir d’un traité portant
spécialement sur la délimitation des frontières terrestres et maritimes, soit d’un
traité plus général à l’intérieur duquel figurent des dispositions relatives aux
frontières.
Pour la 1ère catégorie, on peut citer le traité de Paix et d’amitié entre le Chili est

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l’Argentine conclu grâce à la médiation du Pape qui a permet l’éviter une Guerre
entre les Deux Pays.
Pour la 2ème catégorie, on peut citer le traité de Paix entre Israël et l’Egypte.

2- La délimitation par voie juridictionnel :


14

Les Etats ont le droit de soumettre à tel litige, soit la C.I.J (Cour Internationale de
Justice), soit à un tribunal arbitral.

La C.I.J est le principal organe de l’O.N.U, elle a son siège à la Hayes en Pays Bas, il
comprend 15 juges élus par l’assemblée générale et le conseil de Sécurité de
l’O.N.U, elle a une compétence contentieuse, et une qui est consultative.

Le tribunal arbitral : crée par accord entre Etat pour une durée limitée à l’affaire qui
lui est soumise, il comprend des juges choisis par les Etats intéressés.

Exemple : le 22 Décembre 1986 l’arrêt rendu par la C.I.J sur le conflit du Burkina-
Faso## le Mali. Ainsi que le 11 /11/1992 dans l’affaire terrestre maritime Handurace/
Salvador

Exemple : la sentence rendue par le tribunal arbitral à propos du conflit entre


l’Argentine et le Chili en 1977.

b) bornage de la frontière :

C’est la matérialisation des frontières sur le terrain, c’est un travail à la fois matériel
et technique, c’est l’œuvre d’organes représentants les deux Etats qui procède au
bornage. Exemple : le TABA : l’Egypte et Israël le 29/11/1988 ou le tribunal s’est
prononcé en faveur de l’Egypte qui a récupérée le territoire contesté par un accord.

B – la compétence territoriale :

C’est le pouvoir juridique d’agir que détient l’Etat vis-à-vis des personnes, des
activités et des biens y compris les citoyens à l’étranger.

Paragraphe 2 : l’espace aérien


Il se divise en espace aérien national et un autre qui international.

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A – l’espace aérien national :

Il coïncide avec les frontières terrestres et maritimes qui surplombent (surplomber :


faire saillie au-dessous de quelque chose, dominer, on dit les roches surplombent le
ravin), les instruments conventionnels internationaux en la matière comportent des 15

dispositions très explicites :


La convention de Paris du 13 Octobre 1919 sur la Navigation aérienne.
La convention de Chicago de 1954 relative à l’aviation civile
La convention de Montego Bay du 16 Décembre 1982 sur le Droit de la mer.
Sont exclus de l’espace aérien national : les Zones maritimes, le Plateau continental,
et la Zone économique exclusive.
La souveraineté de l’Etat s’étale sur tout l’espace aérien national, il est libre de
réglementer et d’interdire tous les survols à des appareils militaires où même civils.

B – L’espace aérien International :

C’est l’espace atmosphérique représente la catégorie d’une étude la plus récente à


laquelle s’est intéressé le Droit positif, il a fait l’objet des années 1960 de deux
déclarations de l’assemblée des N.U :
1- La résolution 1727/17 du 20 Novembre 1962 : la liberté de l’espace.
2- La Déclaration du principe régissant les activités des Etats en matière
d’exploitation et de l’utilisation de cette atmosphère adoptée en 1963.

Ces deux textes ont guidés l’assemblée générale à l’adoption, le 19 Décembre 1966,
du traité sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploitation
et de l’utilisation de cet espace y compris la Lune et les autres corps Célestes ; ce
traité est entré en vigueur le 10 Octobre 1967, il pose le principe de non-
appropriation de l’espace Extra Atmosphérique.

En 1976, huit Etats ont proclamé la souveraineté sur l’orbite géostationnaire


équatoriale, mais cette proclamation était contraire au traité de 1967. Ce dernier a
été complété par la convention relative à la responsabilité Internationale pour
dommages causés par les objets spéciaux de 1972, puis une autre convention en
1979 qui affirme que la Lune et ses ressources naturelles constituent le Patrimoine
Commun de l’Humanité.

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Paragraphe 3 : l’espace maritime

Le Droit de la mer a fait l’objet d’une codification par deux conférence des N.U en
1958 et 1960 sur la mer Territoriale, et la Zone contiguë, la Haute Mer, la pêche, et
conservation des ressources biologique, le plateau continental.
16

Critique du traité par les pays du tiers monde (car ils n’ont pas profités de ce traité a
cause de leur non-adhésion ‘’ car il a été conclu dans une période ou ces pays n’ont
pas encore eu leur indépendance ‘’): c’est ainsi qu’ils ont fait une 3ème conférence
sur le Droit de la mer territoriale qui dure 9 ans de 1973 à 1982, pour aboutir à
l’adoption le 19 Décembre 1982 d’une nouvelle conférence publiée en 1984 par les
N.U.

A – les espaces maritimes relevants de la compétence territoriale des Etats


riverains :

Ils sont constitués par les Eaux intérieures et la mer territoriale :

1) Les Eaux intérieures :

Elles sont constituées par les eaux situées entre le littoral( Etendue de Pays le long
des côtes, au Bord de la mer.) et la ligne de base de la mer territoriale : les Ports, les
Havres, et les Rades(Grand bassin naturel ou artificiel ayant issue libre vers la mer
ou les navires peuvent mouiller) . L’Etat riverain exerce sur cette Zone les mêmes
compétences que sur son territoire terrestre à condition de ne pas entraver les
communications maritimes. (Les Nouvelle-Zélande n’accueillent plus les navires de
Guerre et militaire depuis 1985).

2) La mer territoriale :

Elle désigne la Zone maritime adjacente aux Eaux intérieures sur laquelle l’Etat
exerce ses compétences territoriales : Sécurité, Douane, Navigation, Pêche, Lutte
contre la Pollution< En 1958, deux thèses se sont affrontées au sujet de la largeur
de la mer territoriale :
La thèse maximaliste : proposée par les E.U (limite à 300 mille marins)
La thèse anti-maximaliste : défendue par les pays d’Amérique Latine (200 mille
marins).

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Il fallu attendre la convention de Montego Bay de 1983 pour que la largeur de la
mer territoriale soit limitée de manière solennel, selon l’article 2 : La largeur de la
mer territoriale ne dépasse pas 300 mille marins mesurée à partir de la ligne de base.

L’Etat côtier peut utiliser la méthode de ligne de base droite reliant des points 17

appropriés de sa côte. Lorsqu’on a plusieurs Etats, la délimitation se fait selon


l’article 15 de la convention.

Il faut souligner que l’Etat ne peut refuser le droit de passage inoffensif des navires
(voir la liste de l’Art. 19/20/ et 23).

B – les espaces maritimes à la finalité économique :

C’est la Zone contiguë, la Z.E.E, et le plateau continental.


La Zone contiguë :
Il s’agit de l’espace maritime qui substitue au-delà de la mer territoriale et qui a la
même largeur de celle-ci : 12 milles marins.
La Zone économique exclusive (Z.E.E) :
Une nouveauté introduite par la convention de Montego Bay (conclue en Jamaïque),
le concept fut formé par le Kenya avec le soutien des autres pays africains, puis
repris par les Etats Latino-Américains sous le nom de mer patrimoniale.

Le concept Z.E.E correspond à l’idée selon laquelle les Etats côtiers doivent
maîtriser l’ensemble des richesses contenues dans les zones adjacentes de leur côte,
afin de promouvoir leur développement. Sa largeur maximale est de 200 milles
marins.
Le plateau Continental :
Le thème de Plateau Continental dans sa conception juridique est né avec la
déclaration du président Truman en 1945. La C.I.J définit ce Plateau comme : ‘’ le
prolongement naturel sous la mer du territoire terrestre ‘’.

La fixation du Plateau Continental a été une innovation de la convention des N.U


sur le Droit de la mer de 1982. En effet selon l’article 76 de la cette convention : ‘’ le
plateau Continental d’un Etat comprend : le fond marins, et le sous sol au-delà de la
mer territoriale terrestre de cette Etat jusqu’au bord externes de la marge Con. Ou
jusqu'à 200 mille marins des lignes de bases lorsque le rebord externe se trouve à

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distance inférieure.
La mer Continental peut excéder 350 mille marins.

C – La Haute Mer :

Elle est définit par les articles 86 et 89 de la convention de Montego bay 18

Il en découle logiquement de ce principe que la Haute Mer est ouvertes à tous les
Etats (Art.87), ces derniers jouissent sur cette Zone de la liberté de navigation, de
survol, de poser des câbles et des pipelines sous marin ( mot anglais qui veut dire
canalisation pour transport à distance de liquide, notamment du Pétrole, ou de
Gaz), la liberté de construire des îles artificielles, de pêche, c’est rescommunis et non
pas un resnulluis.

Il faut souligner que cette liberté ne concerne que les Eaux et non pas le sol et le
sous-sol (interdiction des essais nucléaire, trafic d’esclaves et diffusion d’émission
non-autorité .Art.11)

En matière de pêche l’Etat riverain à le droit de réglementation de pêche dans la


Haute Mer adjacente à sa mer territorial.

D – les fonds marins de la juridiction internationale :

L’intérêt porté aux ressources des fonds de mer ne date qu’une décennie, mais force
de constaté l’importance de ces ressources a vite attiré l’intérêt des grandes firmes
industrielles qui disposent de moyens techniques et financiers pour exploiter et
explorer ces ressources. On estime, en effet, que les richesses minérales des océans
sont d’une importance qui dépasse de loin la consommation actuelle de l’homme,
mais cette exploitation est très coûteuse.

La question des fonds marins devrait connaître le 17 Août 1967 un tournant


nouveau a cette date Arroîd Pardo représentant permanent de Malte aux N.U avait
déclaré à la 22ème session de l’assemblée générale que le moment était venu de ‘’
déclarer que le littoral de la mer et le fond de l’océan était l’héritage commun de
l’humanité et qu’il convenait de prendre des mesures en vue de l’élaboration d’un
traité ‘’.

Cette proposition visait à interdire toute appropriation nationale des fonds marins.
Suite à cela l’assemblée générale a décidée par sa résolution 2340/23 du 18

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Décembre 1968 de confier à un comité de 35 membres le soin de réaliser une étude
approfondie sur les fonds marins (comité des fonds marins) sur la base des travaux
de ce comité l’assemblée générale à adoptée le 17 Décembre 1970 deux résolutions :
La déclaration des principes régissant les fonds des mers et océans au-delà des
limites de la juridiction nationale (résolution 2749/25)
19

La résolution relative à convocation de la 3ème conférence des droits de la mer.


(Résolution 2750/27)

1) La notion de patrimoine commun de l’humanité :

Est consacrée dans la première partie de la déclaration 2725, ainsi de la convention


de 1982. Cette Zone est soumise à un régime spécifique qui exclue toute possibilité
d’appropriation par les Etats de la Zone où de ces ressources (modules poly-
métalliques)

L’administration et la gestion des ressources de la Zone sont confiées à l’autorité


internationale des fonds marins.

2) Le régime de l’exploration et l’exploitation des fonds marins :

La convention de 1982 prévoit dans sa partie 11, un mécanisme international


d’exploitation des fonds marins articule autour de deux organes l’autorité
internationale et l’entreprise.
L’autorité internationale des fonds marins : Selon l’article 157 de la convention : ‘’
l’autorité est l’organisation par l’intermédiaire de laquelle les Etats parties organise
et contrôle les activités menées dans la Zone, notamment aux fins de
l’administration des ressources de celles-ci. ‘’

Cette autorité dispose d’une composition spécifique (Assemblée, Conseil,


Secrétariat), elle serait chargée de l’administration de la gestion du patrimoine
commun de l’humanité de ce fait elle se verrait confié des pouvoirs étendus pour la
mise en valeur et la protection de la Zone internationale et serait également habiliter
à intervenir à la sauvegarde de la vie humaine dans la mer, et de prévention contre
la pollution (Art. 145/146)
L’entreprise :

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Elle fait l’objet d’un seul Article de la convention, il s’agit de l’article 170 qui dispose
que : ‘’l’Entreprise est l’organe de l’autorité qui mène des activités dans la Zone
directement en application de l’Article 153, ainsi que les activités des transports, de
traitements et de commercialisation des mineurs tirés de la Zone. ‘’

Si l’entreprise ne fait que l’objet d’un article seulement, c’est parce que les pays 20

industrialisés et les P.E.D ne se sont pas mis d’accord sur les attributions et
compétences de l’Entreprise.

Chapitre 3 : les sociétés transnationales

Appelées également Firmes ou Entreprises Multinationales, c’est des entités qui


participent à la vie internationale, elles mènent une activité dont la finalité est la
recherche du profit ce qui les amène à contracter avec d’autres sociétés, mais aussi

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avec des Etats, la difficulté a bien cernée le phénomène de société transnationale a
conduit l’O.N.U à proposer plusieurs définitions successives.

On peut retenir celle du rapport Goldman établie dans le cadre de l’institution


internationale de Droit en 1977 selon laquelle : ‘’ les Entreprises formées d’un centre
de décision localisé dans un pays et de centre d’activités dotées où non de personne 21

juridique propre, situées dans un où plusieurs autres pays devraient être


considérées comme constituants en Droit des entreprises multinationales ‘’. Mais
au-delà de toute définition théorique, il faut noter que les frimes multinationales
posent des problèmes pratiques au Droit International puisque profitant des lacunes
de ce Droit, ces firmes se rattachent de manière fictive aux législations nationales
pour servir leurs intérêts.

Les années 70 ont connus un grand débat qui a souvent pris un ton passionnel sur
les activités des firmes multinationales, particulièrement dans les pays en
développement mais seules quelques études préliminaires et quelques initiatives
ponctuelles constituent l’aboutissement pratique d’un débat entretenu plus de trois
décennies ainsi l’O.I.T (Organisation Internationale de Travail) a produit un
document de synthèse sous le titre de Déclaration tripartite sur les : Représentant de
Gouvernement, Patronat, Travailleur. Principes concernant les Entreprises
multinationales et la politique social, mais ce texte est assez abstrait ne constitue
qu’une recommandation déniée de toute force obligatoire d’ou la nécessité d’un
code de bonne conduite des sociétés transnationales qui devrait permettre de
réglementer et de contrôler leurs activités, faute d’avoir pu imposer une
réglementation contractuelle aux firmes multinationales, les P.E.D entretiennent
avec ses entités des rapports de nature contractuelle.

Chapitre 4 : l’individu

C’est à l’issu de la 2ème Guerre mondiale que la question des droits de l’Homme fut
universellement admise dans le cadre de l’O.N.U, le préambule de la Charte des

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N.U mentionne, en effet, la foi des Etats membre ‘’ dans les droits fondamentaux de
l’Homme, de la dignité ‘’.

Les droits de l’Homme font par ailleurs l’objet des articles premiers, 55 et 56 de la
charte, cependant la charte ne définit, ni le contenu, ni les limites de ces droits.
22

Cette insuffisance a été amoindrie avec l’adoption de la déclaration universelle des


droits de l’Homme de 1948, et les pactes relatifs aux droits civils et politiques et aux
droits économiques et sociaux de 1966.

Section 1 : les bases positives des droits de l’Homme

La charte des N.U comporte plusieurs de dispositions relatifs aux droits de


l’Homme, dans le chapitre 1er relatif aux buts et principe des N.U. On trouve que
l’un des principaux objectifs de l’Organisation est de réaliser la coopération
internationale ‘’ en développant et encourageant le respect des droits de l’Homme et
les libertés fondamentales de tous sans distinction de la race, de sexe, de la langue
ou de religion‘’.

L’article 55 va dans le même sens et prévoit dans le paragraphe C : ‘’ le respect


universel et effectif des droits de l’Homme et des libertés fondamentales‘’.

La charte ne se contente pas de s’affirmer que seul les O.I est responsable de la
promotion des droits de l’Homme, mais elle contient aussi l’engagement des Etats
membre à agir aussi conjointement que séparément, afin que les buts de
l’Organisation soient atteints. (Article 56).

Paragraphe1 : la D.U.D.H (déclaration universelle des droits de l’Homme)

Cette déclaration é été adoptée par la commission des droits de l’Homme en 1948
par 48 voix et 8 abstention formellement cette déclaration n’est qu’une
recommandation, mais on s’accorde en général à lui reconnaître une valeur
supérieur en raison de son contenu. On trouve d’abord dans la déclaration les
principes de base des droits de l’Homme : égalité, non-discrimination, recours
juridictionnel, principes de procédure pénale (Art. 1 ; 2 ; 7 ; 10 ; et 11).

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Certains droits ont un caractère spécifiquement universels, c’est-à-dire suppose la
pluralité des Etats. Il s’agit du droit d’asile, et des droits d’auteur, les autres droits
existent dans les rapports entre les Etats et leurs propres ressortissants. Il s’agit
d’une part du droit civils (droit de la personne physique à la vie, la liberté de
penser..) il s’agit des droits civils et des droits politiques (droits de se réunion et 23

d’association, droit de suffrage et d’autre part des droits économiques et sociaux. Il


convient de souligner cependant que l’un des droits fondamentaux de l’Homme ne
figure pas dans la déclaration, il s’agit des droits des peuples de disposer d’eux
même.

La Déclaration n’a été qu’une étape dans le processus de formation internationale


des droits de l’Homme.

Paragraphe 2 : les pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme de 1966

1. Le pacte international relatif aux droits civils et politiques

Dans ce pacte les droits civils et politique comprennent les droits qui visent à
protéger la liberté, la sécurité, l’intégrité physique et morale de la personne
humaine. Il s’agit du droit à la vie, du droits a ne pas être soumis à la torture ni à
des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. C’est l’Etat qui demeure
garant des droits énoncés dans le pacte, en effet, et selon l’article 3 du pacte, ‘’ les
Etats parties<..s’engagent a assurer des droits égaux des Hommes et de Femmes,
de jouir de tous les droits civils et politiques énoncés dans le présent pacte ‘’.

Les Etats parties s’engagent par ailleurs aux termes de l’article 2 ‘’ a prendre en
accord avec leur procédure constitutionnelle et avec les dispositions du présent
pacte les arrangements devront permettre l’adoption de telle mesure d’ordre
législatif ou autre, propre a donner effet aux droits reconnus dans le présent pacte
qui ne seraient pas déjà en vigueur ‘’.

Cet article signifie que les Etats parties ont l’obligation d’adapter leurs législations
internes aux dispositions du pacte, il convient néanmoins de souligner que la liberté
énoncée dans le pacte est une liberté virtuelle dans la mesure où elle ne prend pas
en considération les spécificités de chaque groupe social et la situation de l’homme
dans ce groupe.

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En ce qui concerne la notion d’égalité, elle reste abstrait, car il ne suffit pas de
proclamer des droits ou adhérer à un traité international, Mais encore faut il donner
aux Hommes des moyens d’exercer ces droits.

2. le pacte international relatif aux droits économiques et sociaux. 24

Dans ce pacte se sont les droits concrets et matériels qui sont concernés, il s’agit du
droit au Travail, en particulier le droit à des conditions de travail juste et favorable,
des droit syndicaux, le droit à la sécurité sociale, le droit à la nourriture et à un
logement, le droit à l’éducation, le droit à la santé, ainsi que les droits dans le
domaine culturel et scientifique.

Comme pour les droits civils et politiques, ce sont les Etats qui s’engagent à assurer
la jouissance de ses droits.

L’article 3 dispose en effet : ‘’ les Etats parties s’engagent à assurer les droits égaux
aux Hommes et aux Femmes<<<. ‘’

Pour réaliser les droits énoncés dans le pacte, les Etats sont appelés a agir par leur
effort propre, mais aussi par le biais de l’assistance et la coopération internationale,
puisque la satisfaction des droits économiques et sociaux supposent des
investissements importants qui ne sont pas toujours à la portée des Etats,
notamment des P.E.D.

Section 2 : la protection internationale des droits de l’Homme et le principe de la


non-ingérence dans les affaires de l’Etat.

Le principe de non-intervention dans les affaires intérieur des Etats est consacré par
la charte de l’O.N.U et par plusieurs résolutions de l’assemblée générale des N.U.

Selon l’article 2 / paragraphe 7 de la charte : ‘’ Aucune dispositions de la charte


n’autorise les N.U à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la
compétence nationale d’un Etat ‘’.

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La déclaration relative aux principes du Droit International touchant des relations
amicales et la coopération entre Etats (résolution 2625/25 du 27 Octobre 1970) va
dans le même sens en affirmant que ‘’ non seulement l’intervention armée mais
aussi toute forme d’ingérence ou toute menace dirigé contre la personnalité d’un
Etat ou contre ses éléments politique, économiques et culturels, sont contraire au 25

Droit International‘’.

Mais comment définir le contenu et les limites de non-ingérence et quelle relation y-


t-il entre ce principe et la protection internationale des droits de l’Homme ??

Paragraphe1 : Signification du principe de la non-ingérence

Ce principe signifie, selon la résolution 2625/25 : ‘’ qu’aucuns Etat n’a le droit


d’intervenir directement ou indirectement <<<dans les affaires intérieurs ou
extérieurs d’un autre Etat ‘’.

On ce qui concerne les droits de l’Homme deux points de vue s’oppose, en doctrine,
au sujet de non-ingérence.

Il y a d’une part les partisans de la limitation du domaine réservé aux Etats en


matière des droits de l’Homme, et d’autre part ceux qui soutiennent que les droits
de l’Homme relèvent de la compétence exclusive des Etats, et par conséquent : toute
ingérence en ce domaine serait contraire au Droit International.

Cette dernière attitude est dictée par la crainte des interventions et ingérences
externes qui pourraient avoir comme prétexte ‘’ la protection des droits de l’Homme
‘’.

Cependant il faut souligner que le principe de non-ingérence (aujourd’hui) est remis


en cause par les partisans de droit de l’ingérence.

Parargaphe2 : les limites du principe.

Le droit d’ingérence est considéré comme le prolongement du devoir de solidarité,


il se base sur une nouvelle base des R.I reposant sur un rejet du caractère illimité et
absolu de la souveraineté étatique, selon ce concept la souveraineté devrait cédé en

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cas de violation systématique des droits de l’Homme par les autorités étatiques,
c’est ce qui avait été exprimer par François Mitterrand le 20 Octobre 1981 en ces
termes : ‘’ en Droit International la non-assistance aux peuples en danger n’est pas
encore un délit, mais, c’est une faute morale et politique qui a déjà coûtée trop de
morts et trop de douleurs à trop de peuples abandonner ‘’. L’ancien responsable de
l’action humanitaire Bernard Kouchner a écrit en 1987 ce qui suit : ‘’ il s’agit de 26

compléter la D.U.D.H au nom d’une morale de l’extrême urgence, au nom du


devoir d’intervention. Il faut ajouter le droit d’intervention humanitaire à la
D.U.D.H ‘’.

Le droit d’ingérence est conçu principalement des forces militaires, enfin la


résolution 808 du conseil de sécurité adoptée le 22 Février 1993 a décidé : ‘’ la
création d’un tribunal international pour juger les personnes présumées
responsables de violation grave du droit humanitaire international commises sur le
territoire de l’ex Yougoslavie depuis 1991 ‘’.

Comme on peut le constater le droit d’ingérence est entrain de se mettre en place,


plusieurs texte de l’O.N.U l’en témoigne, mais l’évolution de la situation en Somalie
démontre bien que ces textes ne sont pas innocent et qui peuvent par conséquent
recéder le réel danger ‘’.

Section 3 : les instruments régionaux de la protection des droits de l’Homme

La 1ère initiative de régionalisation de protection des droits de l’Homme a


commencé en Amérique avec la création en 1948, de l’Organisation des Etats
américain (O.E.A) dont la charte contient plusieurs dispositions relatives aux droits
de l’Homme.
En Europe et sous l’égide du conseil de l’Europe une convention de sauvegarde des
droits de l’Homme et des libertés fondamentales est signée en 1950, cette
convention énonce dans le préambule que les Etats parties : ‘’ sont résolues en tant
que Gouvernement européens animé d’un même esprit et possédant un patrimoine
commun d’idéal et de tradition politique, de respect de la liberté et de la
prédominance du Droit, a prendre les premières mesures propres a assurer la
Garantie collective de certains droit énoncés dans la déclaration universelle ‘’.

En Afrique la préoccupation par la promotion des droits de l’Homme, et la prise en


considération de la situation particulière de cette continuation a commencée en

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1961, avant même la création de O.U.A, en effet la réunion des juristes africains a
Logos (Nigeria) en Janvier 1961 avait mis en relief la question des droits de
l’Homme.

La loi de Logos affirme ainsi que : ‘’ la primauté du droit est un principe dynamique
qui doit être mis en œuvre pour faire prévaloir la volonté du peuple, consolider les 27

droits politiques de l’individu et réaliser les conditions économiques, sociales et


culturelles adaptées aux aspirations et l’épanouissement de la personne humaine
dans tous les pays ‘’.

La Charte de l’O.U.A de 1963 ne contient quant a elle qu’une partie minime relative
aux droits de l’Homme, ce n’est qu’en 1987 au sommet de l’O.U.A à Nairobi
(Nigeria) qu’un instrument juridique a été adopté au sujet des droits de l’Homme, il
s’agit de la charte des droits des peuples et de l’Homme.

Paragraphe 1 : les instruments de garantie en Amérique Latine

Etant donnée que l’O.E.A a été dominé par l’hégémonie des Etats américains, il a
fallu adopté un texte qui prend en considération les aspirations des peuples latino-
américain en garantissant une protection des droits de l’Homme, c’est ainsi qu’en
1969 fut signée a San José la convention américaine des droits de l’Homme, elle s’est
inspirée de la déclaration universelle et de la convention européenne des droits de
l’Homme. Cette convention énonce dans son chapitre 2 des droits civils et politiques
des traditions libérales tel que : le droit à la vie, droit à l’intégrité physique de la
personne, l’interdiction de l’esclavage et de la servitude, et le droit à la liberté de la
personne.

La convention est divisée en trois parties.

Paragraphe2 : la convention européenne des droits de l’Homme

Cette convention fut signée à Rome en 1950, elle a été complétée par 10 protocoles
additionnels, elle définit les droits et libertés qu’elle sauvegarde, et institue des
organes et des procédures destinées a assurer le respect des obligations contractées
par les Etats.

L’article 19 dispose en effet ‘’ qu’afin d’assurer le respect des engagements


résultants<il est institué une commission européenne des droits de l’Homme et

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une commission des droits de l’Homme ‘’.

A – la commission européenne des droits de l’Homme

Elle est composée de l’ensemble des Etats parties de la convention, chaque Etat a un
seul représentant, les membres de la commission sont élus par le comité des 28

ministres du conseil de l’Europe pour 6 ans, chaque membre élu siège à titre
individuel (il devient indépendant par rapport à son Etat).

La commission peut être saisi soit par un Etat de la convention, soit par un individu
se trouvant sur le territoire de cette Etat, soit par un groupe particulier, soit par des
O.N.G qui s’estiment lésées par la violation des dispositions de la convention par un
Etat partie.

1) les recours étatiques devant la commission :

Selon l’article 24 de la convention : ‘’ tout Etat partis peut saisir la commission des
manquement aux dispositions de la convention par un autre Etat partie‘’. il faut
souligner que le lien de nationalité entre l’Etat incriminé et l’individu victime de la
violation n’est pas exigé par ces recours étatiques. Mais en pratique, il faut
reconnaître que les Etats sont très retissant a ce recourir a cette procédure, les
recours individuels sont par ailleurs les plus nombreux.

2) les requêtes individuelles ;

c’est l’article 25 qui prévoit les possibilité pour tout individu ou groupe ONG de
saisir la commission pour toute violation de la convention dont il prétendent être
victime.

Les requêtes individuelles font l’objet d’un examen de recevabilité ((Art.26/27))


pour qu’une requête soit recevable il faut que l’intéressé est au préalable épuisé les
voies de recours internes, ensuite la requête ne doit être anonyme et ne doit pas être
identique à une requête précédente, il ne doit pas être male fondée ou abusive.
Enfin l’intéressé doit agir dans un délai de 6 mois, après la décision du tribunal
interne. La décision de la commission concernant la recevabilité d’une requête n’est
pas susceptible d’appel, il faut noter à cet égard que 90% des requêtes présentées
devant la commission sont déclarées irrecevables, lorsque la requête est déclarée

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recevable, la commission procède à son examen approfondi avec la participation
des parties, la commission doit établir les faits, ce qui suppose une enquête dans
laquelle les Etats intéressés sont tenus de collaborer.

Selon l’article 28 : la commission a pour mission de soumettre à la disposition


parties en vue de parvenir a un règlement a l’amiable de l’affaire, ce dernier abouti 29

souvent au versement d’une indemnité au requerrant si le règlement a l’amiable


n’est pas atteint la commission doit selon l’article 31 doit rédiger un rapport dans
lequel elle constate les faits et formule un avis, le rapport est ensuite transmis au
comité des ministres et communiquer au Etat intéressé, cette procédure est très long
elle peut prendre entre 6 ans et 8 ans.

B – le comité des ministres

Lorsque la tentative de conciliation n’aboutit pas, un rapport de la commission qui


reste confidentiel et transmis au comité des ministres, il est mit ainsi fin à la
procédure engagée devant la commission, la transmission du rapport au comité des
ministres ouvre selon l’article 32 paragraphe 1 un délai de 3 mois qui va permettre
de saisir l’organe de décision le comité décide alors à la majorité des 2/3.

Paragraphe 3 : la protection des droits de l’Homme en Afrique

L’idée de la protection internationale des droits de l’Homme, en Afrique est


ancienne mais sa réalisation a suivie un processus complexe, le rôle des juristes
africains dans ce processus a été déterminant.

A – L’élaboration de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples :

Cette charte a été adoptée en 1981 au sommet de l’O.U.A à Nairobi et elle est entrée
en vigueur en 1986, cette charte reflète selon Ibrahim Eall (ancien ministre
sénégalais des affaires étrangères) : ‘’ la volonté des Etats membres de l’O.U.A de se
démarquer de l’occident et de l’orient en ce qui concerne la fonction idéologique des
droits de l’Homme ‘’.

C’est en effet la situation particulière des pays africains qui a donnée lieu a
l’élaboration de cette charte puisque les droits de l’Homme tel qu’envisage les pays
économiquement développés ne peut s’appliquer de manière identique dans tous

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les pays africains.

B – Le contenu normatif de la charte : cette charte n’a qu’un contenu normatif.


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2ème Partie : Les Sources du Droit International

Chapitre 1 : les traités internationaux

31
En Droit International comme en Droit Interne, la question des sources est
fondamentale, le règlement des différends se fait par référence à ses sources, c’est ce
qui ressort de l’article 38 du statut de la C.I.J qui dispose ‘’ de la cour (dont la
mission est de régler conformément au droit International les différends qui lui sont
soumit, applique :

A – les conventions internationales, soit générale, soit spéciale, établissant des


règles expressément reconnues par les Etats en litige.
B – la coutume internationale qu’on preuve de pratique générale accepté comme
étant le Droit.
C – les principes généraux de Droit reconnus par les nations civilisées (peuple
organisé en Etat).
D – les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés, c’est
moyen auxiliaire de détermination des règles de droits ‘’.

Cet article appelle deux observations :

Premièrement : l’énumération des sources est faite sans hiérarchisation (les traités,
la coutume et principes généraux de Droit sont placé sous un pied d’égalité sur le
plan juridique, ce sont selon l’article 38 les sources directe du droit internationale,
en revanche la jurisprudence internationale et la doctrine sont des moyens
auxiliaires pour déterminer les règles Droit.

Deuxièmement : ce corpus des sources formelles s’avère aujourd’hui incomplet


puisqu’il ne fait pas mention des actes des O.I en particulier des résolutions de
l’assemblée générale et le conseil de sécurité des N.U.

Un traité au sens large est un accord de volonté entre sujet de Droit International et
soumis au Droit International, cette définition exprimé par la doctrine est aussi celle
retenu par la convention de Vienne de 1969 sur le Droit des traités, selon l’article 2
de cette convention l’expression ‘’ traité s’entend d’un accord international, qu’il
soit consigné dans un instrument uniquement où dans deux où plusieurs

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instruments connexes, quelque soit sa dénomination particulière. ‘’

Le traité est ainsi considéré comme une expression de volonté coïncidente,


susceptible de revêtir une pluralité de dénomination (convention, accord, charte,
pacte, déclaration, protocole, statut, ..) La C.I.J précise à cet égard que ‘’ la
terminologie n’est un élément déterminant quant au caractère d’un accord ou d’un 32

engagement international. ‘’

On distingue généralement les traités bilatéraux, traités multilatéraux suivant le


nombre des Etats signataires. Le traité spécial qui a pour un objet limité ‘exemple :
le désarmement, protection de l’environnement (opération spécifique), le traité
général règle plusieurs questions, et enfin les traités en formes simplifiée et les
traités en forme solennel.

Section 1 : la conclusion du traité

Un traité s’organise généralement en 4 points : le préambule, le dispositif : c’est-à-


dire l’ensemble des articles repartis en parties, en chapitre soit en titre. Les clauses
où disposition finales.

Le traité passe d’abord par la conclusion, puis l’entrée en vigueur et la possibilité de


modification et enfin la signature des parties contractantes avec la date et le lieu des
cette opération.

La diversité des procédures de conclusion des traités et la variété du vocabulaire qui


l’accompagne, ne doivent pas cacher l’essentiel, c’est-à-dire, l’expression souveraine
concrète.

Paragraphe 1 : les traités en forme solennel et en forme simplifié

La distinction qui concerne aussi bien les traités bilatéraux, que les traités
multilatéraux repose sur un critère précis, le point de départ de l’effet juridique se
situe dés la signature pour l’accord en forme simplifié, mais seulement après la
ratification pour le traité en forme solennel.

A la procédure solennelle

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Elle constitue la règle pour les catégories des traités considérés comme important,
elle comporte 3 phases successives : la négociation, la signature et la ratification.
- la négociation
c’est la phase diplomatique conduite, selon les cas, par le ministre des affaires
étrangères ou le chef de Gouvernement ou de l’Etat ou par les agents diplomatiques
(ambassadeurs) et d’autres. 33

- la signature
la signature du projet est parfois précédée par paraphe des plénipotentiaires et
confirme le consentement des parties contractante à mener à terme la conclusion des
traités, c’est plus qu’un engagement d’homme Gentleman agreement, puisque les
parties engagent leur bonnes-fois, le paraphe quant a lui il clos les négociations et
définit sans engagement des parties l’objet de l’accord.
- la ratification
C’est la phase juridiquement déterminante qui transforme le projet de traité en
engagement écrit définitif et contraignant, plus précisément, c’est la date de
l’échange des instruments de ratification pour un traité bilatéral ou le dépôts de ces
instruments dans le cas d’un traité multilatéral, qui marque le point de départ de
l’obligation juridique.
.
B – l’accord en forme simplifié (Exécutif Agreement)

Ce type d’accord requière une force juridique dés sa signature, et par conséquent
exclu la procédure de ratification. L’accord en forme simplifié à l’avantage de
clarifier et d’accélérer le jeu des R.I en particulier lorsqu’il s’agit d’accord technique.

Paragraphe 2 : la spécificité des traités multilatéraux

La catégorie des traités multilatéraux présente certaines particularités par rapport


aux traités bilatéraux, notamment en matière d’élaboration et de participation et
dans le domaine de la pratique des réserves.

A – l’élaboration et participation au T.M

Les traités multilatéraux sont généralement élaborés, soit lors d’une conférence
internationale (ex : la conférence internationale sur les droits de la mère) soit dans le

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cadre d’une Organisation Internationale (ex : la convention internationale du
Travail de l’O.I.T).

Dans la première Hypothèse suppose la détermination à l’avance des conditions


particulières à la négociation collective ainsi que le vote.
Ainsi selon l’article 2 paragraphe 2 de la convention de Vienne : ‘’ l’adoption d’un 34

traité dans une conférence internationale ouverte a tous les Etats s’effectue à la
majorité des deux tiers (2/3)des Etats participants à la conférence à moins que ces
Etats ne décident à la majorité d’appliquer une règle différente ‘’.

Dans la deuxième hypothèse, il s’agit d’un traité multilatéral conclu sous les
auspices et dans le cadre d’une O.I (ONU) ou Organisation spécialisée à la
négociation dans laquelle participe tous les Etats membres de l’organisation, on
distingue généralement le traité multilatéral ferme qui n’est pas susceptible
d’extension d’un Etat signataire, et le traité multilatéral ouvert auquel les Etats tiers
peuvent devenir partie sans conditions ou sous certaines conditions, dans ce cas il
faut référer au clause finale du traité.

B – la pratique des réserves.

C’est surtout dans le traité multilatéral où se pose le problème des réserves.


La réserve est une déclaration unilatérale faite par un Etat afin : ‘’ d’exclure ou de
modifier l’effet juridique de certaines dispositions du traité dans son application< ‘’
Art.2 de la Convention de 1969.

Les réserves peuvent être formalisées a tous les stades de la procédure de


conclusion du traité (signature ; ratification, et adhésion). Cependant la où les
réserves ne lient que les Etats qui ne mettent pas d’objection à ces réserves, l’idée
directrice est formulée dans l’article 19 de la Convention de Vienne et selon laquelle
: ‘’celles-ci sont permises à condition qu’elles ne soient pas incompatible avec l’objet
et le but du traité‘’. La pratique des réserves est de nature à faciliter la participation
des Etats minoritaires à la négociation, elle incite également le plus grand nombre
d’Etat à devenir membre du Traité multilatéraux, cependant il faut rappeler la
réserve peut être retirée à tous moment

Section 2 : les effets des traités

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Tout accord définitivement conclu quelque soit la nature de sa conclusion a un effet
juridique, et doit recevoir application. Ainsi une fois entré en vigueur, le traité
produit ces effets non seulement à l’égard des parties mais également à l’égard des
tiers.

Paragraphe 1 : les effets à l’égard des parties : 35

Tous traité conclu à une force obligatoire et doit être, par conséquent, exécuter de
bonne foi, cet impératif constitue selon la commission de Droit Internationale : ‘’ le
principe fondamental dû Droit des traités, il est désigné par la doctrine par
l’expression : PACTA SUN SERVANDA, ce principe fait l’objet de l’Article 26 de la
convention de Vienne, mais au delà de cet impératif théorique, la pratique se relève
plus aléatoire.

Une première difficulté apparaît lorsqu’il s’agit de définir l’exécution de bonne foi,
l’article 18 de la Convention de Vienne l’a définit négativement comme :
l’abstention d’acte qui priverai un traité de son objet et de son but, outre la
convention de Vienne a un autre considérable texte réaffirmant le principe de bonne
foi, on peut citer l’Article 2 paragraphe 2 de la Charte de l’O.N.U, selon lequel les
Etats : ‘’ doivent remplirent de bonne foi les obligations<<<< ‘’.

L’Article 30 de Droit de la mer de 1982 qui a une teneur identique ou encore la


résolution 2625/25 de 1970 relative au droits et devoirs économiques des Etats,
s’agissant de l’application dans l’espace et le temps d’un traité, il convient de
rappeler que l’accord s’applique normalement (il y a des exceptions) sur l’Ensemble
des territoires des Etats contractants. Mais des dérogations sont toujours possibles,
on peut citer la clause territorial selon laquelle l’Etat peut décider que le traité ne
s’appliquera pas à telle partie de son territoire. En ce qui concerne l’application du
traité dans le temps, le principe de la non-rétroactivité du traité est posé par
l’Article 28 de la Convention de Vienne.

Paragraphe 2 : les effets à l’égard des tiers :

Un accord international ne lie juridiquement que les parties contractantes, en vertu


du principe de l’effet relatif des traités (RES INTER ALIOS ACTA) cette règle repose

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sur une coutume de la convention de Vienne codifiée dans son article 34 en ces
termes : ‘’un traité ne crée ni obligation, ni droits pour un Etat tiers < ‘’. Ce principe
découle directement de la souveraineté des Etat et de l’autonomie de la volonté.
Le principe de l’effet relatif connaît quelques dérogations, il s’agit par exemple : des
traités qui créent ce qu’on appelle des situations objective, c’est-à-dire des traités qui
par définition s’imposent à tous des Etats, c’est le cas des traités de frontière. 36

Section 3 : l’interprétation des traités

Interprété un texte, c’est essayer de déterminer le sens exacte d’un mot ou d’une
expression d’en préciser la portée et plus largement certains points ambiguës ou
obscure, c’est surtout essayer de retrouver. Ce qu’étais au départ de la rédaction du
texte, interpréter : la volonté commune des parties contractantes.

Interpréter signifie rester fidèle au texte et non pas le réviser. L’interprétation d’un
traité peut concerner son dispositif où les annexes, où encore les réserves émises. En
droit le domaine de l’interprétation est donc très large. En ce qui concerne la
méthode d’interprétation l’article 32 paragraphe 1 de la convention de Vienne pose
la règle générale suivante : ‘’ un traité doit être interprétation de bonne foi, suivant
le sens ordinaire, on a attribué aux termes du traité dans leur contexte à la lumière
de son objet et de son but. ‘’

La rigueur dans l’interprétation doit permettre aux résultats souhaités à savoir une
interprétation raisonnable, cette rigueur est surtout nécessaire lorsque le traité
interprété est authentifié en plusieurs langues chacune d’elle fait également foi.

Cette situation est fréquente dans les traités multilatéraux.

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