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CHEZ LE MtME ÉDITEUR
0. _ _ _ :
GâIa LE MAL DE DOS. Otnœ n.wSTRt, par J. OuVER. Traduction française d'É. VIEL. Préface de X. l'IŒLIP. 1997, 176 pages.
~ IoIUSCUUJRE ET ISOCINtnsME EXCI!N11UQIJES. EN PRATIQUE SPORTIVE ET EN RttoUCATION, par M. ALBERT. Tradu c tion
m.ç.ue d'É. Viel. Préface de F. Goubel. 1997, 232 pages.
U DIMlNOSJ1C ImŒsrnŒRAPlQUE. CoNCBPl10N, IŒAuSATION ET nANSCRlPTION EN PRATIQUE LIBéRALE ET HOSPITALIÈRE, par É. VIEL. 1998,
l44paaa.
lA 1IfâlucA11ON PDINtALE, par D . GROSSE et J. SENGLER. 1998, 144 pages.
~11ON DES ŒDàŒs DES MEMBRES INFéRIEURS, par J.-C. FERRANOEZ, S. THEYS et J.-Y. BOUCHET. 1999, 176 pages.
lA MAICHE IIUMAINE, LA COURSE, LE SAUT. BIOMécANIQUE, EXPLORATIONS, NORMES ET DYSFONCTIONNEMENTS, coordonné par É. VIEL. 2000,
280 paees.
Acr1VrJ1. PHYSIQUE ET sANTé. APPORTS DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES. ÉDUCATION À LA SANTé PAR L'ACTIVITé PHYSIQUE, par M .-J.
MA.'IIDI et 1. DAFFLON-ARVANITOU. 2000, 248 pages.
L'EXEIIOCE 11IéJw>EtmQUE COGNITIF POUR LE PATIENT HéMIPLÉGIQUE, par C. PERFETTI. 2001 , 144 pages.
lEs 5CXlUOSES. TRAITEMENT KJNÉSITHÉRAPIQUE ET ORTHOPÉDIQUE, par Ph. SOUCHARD el M . OLLIER. 2002, 204 pages.
tou:ATI9H VElITÉBRALE. V ÉRROUILLAGE, DÉVERROUILLAGE: PÉDAGOGIE ET TECHNIQUES, par O. TROIS1ER, A. D ORA RD el M .-J. R EDONT.
2002. 144 poses.
U -..ao LYlofPHAl1QUE. THéoRIE ET PRATIQUE, par A. LEDUC el O . L EOUC. 2004, 3' éditi on, 80 pages.
CowoiŒlCllWE LA Jœo'ÉSmfÉRAPlE RESPIRATOIRE. D u DIAGNOSTIC AU PROJET THÉRAPEUTIQUE, par M . ANTONELLO et D . DELPLANQUE. 2005.
l' idiIJon, 328 pages.
Présentation de l'ouvrage Précontrainte .......... _......... . _. _.•.... - .. 2S
Fatigue . ............................ _.. ... .. . 2S
PARTIE 1
Chapitre 2. Domaines d'étude ............ _.. .. 29
BASES FONDAMENTALES 29
Mobilités
Type de déplacement 29
Chapitre 1 • Biomécanique 30
Type de mouvement
fonctionnelle . ..... ...... .. .... ...... ....... . 7
Mobilités analytiques .......... - ... . .... •.. . .. .. 31
Introduction . . .... . ............ . ..... . . ... . . .. .. . 7 Mobilités annexes . . .. . .. ... ..... ... - ........ - .. 32
Appareil musculo-squelettique ... _.... . .. .. . .... . 7 Notions complémentaires . . ..... .• . - ... . ........ . 34
Caractéristiques humaines .......... . . . ........ . 7 Stabilité ..................................... . .. 39
Éléments intetférents . . .......... . . .. .. ... . . •... 7 Données du problème . ; ... .. •. .. ... ..... . ..... . . 39
Données fondamentales . .. ... ..... . .. .... ... .. .. .. 8 Données structurales 41
Solide . . . ...... . .......... . . . ... .......... . . . 8 Données pathologiques ...............•......... 43
Force .......... ..... ... ... ...... ............ 9
Contraintes . ... ... .. ... . ... .. ... . ............... 43
Travail, puissance. énergie . . ... . .... .. . .. . . .. .. . 14 44
Contraintes simples
Centre de gravité (ou de masse) ................ . . 15 46
Contrainte composée: flexion
Leviers . .. .... .. ... ........ ... ............... 15 Conséquences biomécaniques . .. .. ....... .. .. •... 48
Poulies . ...... . .... • . . .. . . .. . . . . ... . .. • ... .. . 17 49
Éléments intetférents ... . .. . . .. . . ....... . . - .... .
Courses .. ....... .. .. ..... ... . ...... ... .. .... 18
Adaptations aux contraintes . . .. . ... . ... .... .. ... . 51
Chaînes ... . .... .. .. ... ... . .... . ... . .... ... . . 19 Recherche d 'économie . .... .. .. . .•. . ... .. .. ..... 53
22
Notions complémentaires .... .. ............... . . Abord fonctionnel ..... . ... . ... . ... . .. . . ... . . .... . 53
Références mécaniques ..... . ........ . . ........... . 22 Notion d'appareil . ... . .... _. . .............•.... 53
Déformation . .... . ... . ...... .... .... ..... .... . 22 Fonction(s) ... . .... . .. . ........... . .... _.. . • . . 54
Isotropie . . . ....... _ .. . ...... . .. . ... . ... . ... . . 22 54
Qualificatif « fonctionnel » ... .. .. .. .. . . . ..... . . .
Loi de Hooke .............. . ... . ... . ........ . . 22 54
Mouvement et Geste ........ . .. . ... . ...... . .... .
Rigidité ou module de Youllg (E) .... .. ......... .. . 23
Relaxatioll ... . ................... .. ...... . ... 23
Chapitre 3 • Caractéristiques physiques
Hy.'térésis . ........ . ... .. ... . . . . . . ..• . ..... . .. 23 des tissus vivants . . .. . ... . ... . .............. . 57
Rémanence. 24
Os .. . .. . .... . ...... . ......... . ..... .. ...... . . . 57
Coefficient de Poisson . .... .. ....... . .... .... . , , 24
Caractéristiques mécaniques . ...... . .. ... . . .... . . 57
Module de Coulomb. 24
Lois . . .......... · ········ · ··· · · · · ······· · · · · . 58
Poutre composite . . 24
Influellces . . .. .. . . ...... . . .. . ..... .. ... .... . . . 60
Co-colllraction . 25
Muscle .. . .. . ...... . . ........ . . . . .. _....... . .. . . 60
Ferme . .. 25
Man:he . .. ...... ........... . . . . ... . ........... . 94
60 95
Approche objective ..... . ..... .. .. ..... ... .. .. .
61 97
..... . . .. . . .. .. . ..... ... ....•. . . . . 61 Approche Sllbjective . . ...... ... . ... ...... ... .. .
Variobi/ill M 14 IfftI«he .. ... . . ..... . .... . .. .. . . 100
sn..c-.s • .YOjibrilks • .. . ..... • ...... . .. •. .. 61
Coune, saut et J6:cpIioD . . ....... . ..... ....... .. . . 101
T)pn • jilH-rs MMSOIIaires . . . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Couru .. ...... · .. · · .. · .... ··· .. · ···· ·· ·· ·· · . 102
~ .yoIofiqw . . . .. .. .. . .. . . . .. . . •. , . . 62
Saur (impubion et rkeption) . . . .. ... .. . . .. .. . .. . 102
CIIIDCfhùtiqws pltysiologiqws .. ..... .. ... . . . ,.. 63
Circulation de retour .... . .. . . . . .. .. .... . ... .. . .. . 102
ClIIOdIristiqws mlcaniqws . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Le système Ms dlfilis d'accélération . . .. . . , . . . . .. . 104
T............... . .. . . .. .. .... . ... . ... . . . ... .. . . . 64
Les r.ones M trITbuIence .. .... .. . . .. .. . . . .. . ... . 104
ClUDCfiristiqws tlIIIIIOmiqws . ...... . .. • . . • . . . . . . 64
Le phitlOlllèM Venturi ... .. .. .. .... . . .... . . . . . . 104
ClUDCfiristiquumlcaniqws . ............ . . ... . . . 66
La semelle veineuse plantaire (profonde) . ..... . . .. . 104
AnicuIIlioD . .. ........• . . .. ....... .. • ... .•.. . . . . 67
Les réseaux intra- et intermusculaires ... . .. . .. . . . . 105
T;tpn aniaJoires . . .. .. .. .. . • . . . . . . . . . . . . • . . . . . 67
Les réSeDru profontb et superficiels . . . . .. . .. .. . .. . 105
ClIIOdIl'i#iqws . • . .. . . . . . .. .. . . . . . . • . . . . . . • . . . 68
Les réseaux c~icants et perforants . . . .. . .. . . . 105
c.tîIa&e . . .... . . . .. .... .. . ... . . . .. . .. .. . ... . . .. 69
L'activité musculaire (la morche) .. ..... ..... .. . . 105
ÛUDcfll'i#iqws tlIIIIIOmiques .... . .. .. . . . .. . . . . . . 69
Les ro/es annexes ... . .. ..... . .. .. .. .. ........ . 105
ÛUDcflristiqws mktllliques . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . 69
Préhension . .. . ... .. . ... . .. . ... . ...... .. .. ... .. . 106
tiquide syDOvW .... .. .... .. .. . ... .......... . ... . 70
Niveoru opérationnels . .. . ... . . . .. ... .. ... .. .. . 106
SInM:tJur . .. .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • . . • . • . 70
Notion d 'e.pace de captage . .. ... ... ... .. . .... . . 106
ÛIIrIdIl'i#iqws mktllliques . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 70
Arunal stratégique . .. ... ... ........ . . .. ... ... . 106
CapIuJe. syDOviale . .. . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . • . . . . . . . 71
Pathologies de la préhension ... .. , .... . , . . . - . .. . 106
ÛlpSIIk ....... .... ... . . .. . .... . ... .. ... .. . ... 71
Éléments importants ... . ........ .. .. .... ...... . 106
SY'fOVÏiJk ..... . . ... . .. .. ... . .. ... . ... . ...... . 72
1Îpœ* .. . .. . .. . ............ ..... . ..... . ... . .. 72 Chaînes fonctionnelles ... .......... ... ... , .. .. .. . . 107
En lisant cet ouvrage extrêmement complet, deux réactions se font jour : admiration pour un travaill!norme, puis gratitude parce que
quelqu' un d' autre s'est chargé de la rl!daction d' un ouvrage aussi impottanl, difficile à réaliser sur un sujet ardu. Les auteurs ont assimill!
l' adage « qui veut être compris doit s' informer de ce qu' attend le lecteur », ils ont parfaitement répondu à trois attentes :
- L'étudiant qui lira ce texte de bout en bout pour être parfaitement documenté ;
- Le professionnel averti qui sélectionnera un chapitre en fonction de ses besoins;
- L'enseignant qui assignera des portions pour lecture attentive en fonction de ses cours.
La connaissance accumulée dans l'ouvrage est chaque fois structurée de manière abordable, et elle est simultanément exbaustive et à jour,
illustrant l'adage que « si l'on a le courage d' enseigner, on se doit d'actualiser ses connaissances ~ . Les auteurs, Michel Dufour et Michel
Pillu, sont tous deux enseignants, ils ont le souci d'être compris, et ont réussi à rendre le texte attirant.
La biomécanique fournit le substrat de la kinésithérapie et de la rééducation-réadaptation, par une compréhension du mouvement idéal et
de sa perturbation. Dans ce texte, rien ne manque. Chacun des chapitres démarre par une « base de réflexion » qui peut asseoir un Enseignement
par Résolutions de Problèmes (ERP) dont l' usage se généralise. Le texte fournit aux « apprenants », quel que soit leur âge, l'essentiel de ce
qu ' ils doivent connaître, qu' il s' agisse de l'usure de la hanche chez le vieillard ou de la désaxation rotulienne de la jeune fille. De plus, si le
formateur a démarré un « blog » sur Internet, il peut demander des commentaires rédigés par ses élèves, réalisant l'idéal souvent évoqué de
la « classe sans murs ».
Le manuel sert de base à de nombreuses réflexions, présentant la biomécanique en corollaire du sens clinique. La structure même de
l'ouvrage facilite l' accession à la connaissance, grâce à des exemples variés et simples, rapidement compris, qui permettent d' appréhender
le fonctionnement de l'humain normal et pathologique. Il peut s'agir de l' équilibre du corps ou de l'utilisation de la main, les détails sont
présents ainsi que les références bibliographiques.
Le chapitre « colonne vertébrale et tête » est trop important pour être escamoté. Les auteurs ont fait ici un remarquable travail d'explication
de structures souve nt complexes, gardant un œil sans cesse fixé sur les problèmes de statique, mais faisant la différence entre stabilité statique
et stabilité dynamique, en les séparant tous deu x des problèmes de mobilité rencontrés quotidiennement en rééducation. L' intérêt réside là
précisément : le clinicien y trou vera de précieuses indications et une base pour asseoir ses interventions thérapeutiques. Caractéristique peu
fréq uente, dans cet ouvrage la théorie et l' application pratique fi gurent au côte à côte.
Deux extrémités ve rtébrales sont souvent oubliées lors des cours de kinésithérapie : la tête et le bassin. On doit savoir gré aux auteurs de
l'ouvrage, qui fou rn issent d' abondantes précisions sur ces deux régions. Ils n' ont pas oublié la jonction crânio-rachidienne, siège de bien des
douleurs pou r nos patients, et de bien des phantasmes non vérifiés pour de nombreux collègues.
Grâce à l'i ndex très détaillé, il sera possible de se repérer rapidement, pour trouver au premier coup d' œil le « rétinaculum patellaire » ou
« l'angle Q fémoro-tibial ». Pour les étudiants, il s' agira sans doute de « tout ce que vous voulez savoir, et que vous n'avez jamais osé
demander ». y compri s de redoutables form ules comme celle du module de Coulomb.
Les ill ustrat ions sont lisibles et utiles, grâce au talent de dessi nateur de Michel Dufo ur. Lorsqu ' elles sont réduites à l'état de croquis. elles
restent vivantes et parlantes, soulignant l'action . C'est bien l' objecti f de la kinésithérapie : favoriser l' action et rendre possible de nouveau
un mouve ment perturbé.
Éric Vie l
Secréta ire Général cie l'A FR EK
ORIENTATION STRUCTURE
Il ne s'agit ni d'une étude exhaustive sur telle ou telle partie Après une présentation des généralités fondamentales de la
du corps, ni d'une somme des connaissances en matière de mécanique humaine, ce livre aborde les différentes régions du
mécanique humaine. Ce livre a une prétention pédagogique ; il corps humain, divisé en zones correspondant à des unités fonc-
est plus préoccupé par la compréhension fonctionnelle de tionnelles : épa ule, genou, rachis cervical, etc. Pour chacune
l'organisation des structures, que par la thésaurisation de d'elles, le point est fait sur les caractéristiques anatomiques
connaissances fondamenta les. Il s'agit plus d'être juste que pré- essentielles, c'est-à-dire celles ayant des incidences pratiques;
cis. Cela inclut des schématisations, des simplifications, mais viennent ensuite des considérations mécaniques concernant la
aussi des hypothèses et des exemples. Le but est de retenir mobilité, la stabilité, puis les contraintes. Un certain nombre
l'essentiel et d'en déduire une optique fonctionnelle et théra- d'idées clés sont proposées en conclusion.
peutique. L'étude ne doit pas nier le pragmatisme, mais au
contra ire y coller au plus près'. L'orientation privilégiée est
essentiellement (ré)éducative.
FORCE a
• Définition
Est appelée force, toute cause capable de modifier la vitesse
d'un corps ou de provoquer sa déformation (Bray et coll., 1990).
Un corps est soumis à des forces externes (par exemple la pesan-
teur, l'action des muscles, la résistance du milieu ambiant,
aérien ou liquide) et à des forces internes, en réaction aux pré-
cédentes, et qui caractérisent la résistance du matériau. Dans
l'état d'équilibre, ces deux types de forces s' annu lent.
• Caractéristiques
Une force est représentée par un vecteur" lié qui, dans cer-
tains cas, peut être considéré comme un vecteur glissant, dont
l' unité est le newton (Nf . Une force se définit par la donnée des
caractéristiques suivantes (fig. 1-2).
Ligne d 'action
C'est la ligne droite qui supporte le vecteur force (appelée
souvent « droite porteuse »). Sur le plan locomoteur, cette ligne
correspond à la fibre moyenne du muscle, c'est-à-dire à la direc-
tion résultante de l'ensemble des fibres musculaires. Le plus sou- Fig. 1-1 - Le statique est souvent synonyme de stabilité (a) et le dynamique
vent, cette ligne joint les deux insertions du muscle. Cette d'instabilité lb), mais cela n'est pas toujours vrai.
simplifi cation permet de définir la notion de muscle équ ivalent.
Cette ligne sert de base aux raisonn ements mécaniques, sauf
excepti on'.
Sens
Il donne l' orientation dans laquelle la force se dirige. Pour
un muscle, l'orienta tion de la force se fait de l' inserti on mobile
vers l' inserti on fixe. Selon le type de mouvement, ou avec
l' inversion des inserti ons mobile et fixe, l'ori entation de la force
6. Par souç i de simplificat ion, nous n'util iserons pas (sa uf exception) la
notation r . -La normali sa tion veut qu'une lettre écrite en carac tère gras
désigne un vecteur, el que la même lettre écrite en ca rac tère norma l
désigne l' intensi té de ce vecteu r.
7. Dans le système internat iona l (SO l'un ité de force est le newton, dont
la définition es t : l' intensité F d'une force F qui commu nique à une
Fig. '-2 - La force F, son point d'application P, son support s, Sd
masse de 1 kg une Jn. élération de 1 mètre par seconde par seconde
( 1 m.s ') (OMS. 19751 direction (+ ou -) et sa valeur, représentée par la longueur 1du vecteur.
8. l 'exception est quand un mu scle est suffisilmrnent en éventail pour
qlle l'on (herthe j disti nguer trois faisceaux (ou plus), ce qui revient à
défin ir Irai') ligne') cI '':1Cti on différentes.
•
• Sources
On distingue deux sources possibles.
Forces externes
, - ....., ... _ .......II:Ii.;.;~t..
6,.---' - -- Cest, en premier lieu, la (orce gravita ire ou pesanteur. Elle
s'exerce verticalement de haut en bas sur tout corps dans notre
103 - LI tf!fIaion d'un IOn<bI/ui perm« de conserver ... longueur utile environnement habituel. Ses variations sont (onction de l' alti-
,w-' fW ,."""" à l'ibsenœ de n!IIexion (fI«:he pointillée). tude (plus (orte au niveau de la mer qu'en montagne). En cas
d'immersion dans un liquide, elle se trouve diminuée du (ait de
la poussée d'Archimède. Une situation parti culière est l'état
• d'apesanteur, en milieu artificiel ou dans l'espace. En second
lieu ce sont les forces appliquées au corps, soit par contact direct
(y compris les systèmes mécaniques), soit par action indirecte
(inertie, force centrifuge).
F Forces internes
On peut en distinguer deux types.
• les forces actives sont produites par les muscles, directement
(action sur un levier osseux), ou indirectement (pressions des
liquides internes, notamment du sang sous l'i mpulsion du mus-
cle cardiaque).
• les forces passives sont liées à la mise en tension des stru c-
tures passives (frottements, plaquages aponévrotiques ou des
fascias, rétractions, etc.).
r.
~ 1-4 - Une fon:e F a une eRicacité Fe qui est (onction du cosinus de
a qu'elle fvnne avec l'axe de 500 adion (a).
EumpIII humII..
IAlmusctes meuvent les articulations par l'I~. brai
de levier. lis 01 posMdent souvent des cols, des proœIIUS. dont
l'utliti est d'offrir des bras de levier suffisants aux muscles a ,
(PochoIIe, 1997). d~1
, ~ ,,,
: 1 ,
.. La trocIwIters du Nnu, ou les proceIIUS vert6IInuK .... sont . . ;.c.
_ _ _ Le col ftrncnl a pour fonction de permettre MIll lIIIIICMs cM b o 3t-:
l'MtlcuIatIon coxo-Nmorale cM travailler dans cM bonnes CDlIdIIIoo.
grIœ au br.. de JavIer crt6 (Le....nd6 et _.fOrada~ 1991). Il ait prtft-
rable cM PMIer cM moment de forat plut6t que de forat, _ Fig. 1-5 - Pour un pont·levis (a), les chaînes sont placées le plus loin possible
devant une sItuII1Ion d'Insuffisance. Il peul en effet s'~une Insuffi- des charnières. La distance d entre les deux représente le bras de levier de la
sance r6e1Ie, par perte de forat musculalra (donc • ren , ou d'une (orce déployée par les chaînes. Pour le corps humain (b), l'insertion des tendons
Insuffisance relative, par br.. de levier Insuffisant. Cette demltra atu.- est, au contraire, souvent proche de l'axe articulaire (d < D).
tlon pautlmposer une chirurgie de restauration du bras de JavIer. C"est
par exemple le ClIS lorsqu'une Mnche prtsente une malformation en
COKa valga.
d d'
«- ---'> 0('- - - - - - - - - - - - - - '>
F' Fig. 1-6 - (a) Le moment d'une (orce est
représenté par le produit Fx d. Dans cet
exemple, les deux moments sont égaux
(Fx d =F' X d'). (b) Le grand plateau (P)
du pédalier est moins efficace que le
petit (p) pour monter une côte.
a b
• _~ TAlES
L •• --
~.-.~_ .,.~
x
~/ d
. o tquipollentes: forces dont les diagonales des vecteurs ont
même milieu (fig. 1-7 dl.
Forces parallèles
lorsque deux forces F, et F, sont parallèles. l'intensité de leur
résultante R est égale à la somme algébrique de ces deux forces,
fis. 1-7 - FoIœs culilWiIes (~. coplanaires lb). COtICOUfiII/e5 (c). avec comme corollaire que R a le sens de la plus grande de ces
~. . . . . /tA
forces. le point d'application de R est celui qui sépare les deux vec-
teurs de façon inversement proportionnelle à leur valeur (fig. 1-8).
Couple de forces
C'est un système de deux forces. parallèles et de sens
contraires, appliquées à un même corps. Elles peuvent engen-
F~' R
drer soit un mouvement linéaire. de type cisaillement
<:\... (fig. 1-9 a). soit rotatoire, autour d'un axe (fig. 1-9 b). Ce dernier
est situé de telle façon que les moments des forces soient égaux
""-r-~
........::................ \ et si les forces sont égales, l'axe de rotation est équidistant des
.... ...
, points d'application de celles-ci. On appelle moment d'un cou-
fis. 1.. - forr:e5 p;I,./IèIes. F et ple le produit de la distance d séparant les droites porteuses des
p. et leur résultante 1. ..... V"F: forces de ce couple par leur intensité F. Cette distance d est la
plus courte possible entre les deux droites porteuses (perpendi-
culaire), elle est appelée le bras de levier du couple.
Dècomposition d'une force
Une force peut être remplacée par deux autres (ou dava n-
tage). concourantes et ayant une action commu ne équ iva lente
(fig. 1-10 a). Pour une force F donnée. une première force de
fis. 1-' - forr:e5 p;,rallèles décomposition F'. quelconque. est choisie (avec comme seule
cf. sms CDn/raires. F et p.
contra inte qu'elle ait le même point d'application que F); F'
...... en glissemenr.
permet ensuite de construire un parallélogramme ayant F
f1IC1'IOlIWIIl un
~(.). comme diagonale et F' comme côté. Le deuxième côté du paral-
OU en tOtItiotJ, lélogramme représente alors la deuxième force de décomposi-
ptr1IIOtpiIIIt un roupie (b). tion (FU)" (Blanchi. 2000).
Remarques. D' une part. une force de décomposition peut être
supérieure à la force F initiale. ou dirigée en sens opposé
(fig. 1-10 b). D'autre part. il est rare qu'un muscle ait une action
pure. Pour analyser les différentes actions. il est utile de les
décomposer selon les composantes. ou les axes. qui présentent
un intérêt. On peut:
r. _II - CJécomposI/JOn d'une a --------~·<f/ • soit choisir l'axe de rotation de l'articu lation concernée en
raison des actions le concernant (e.g. l' action du muscle biceps
"" 1,... P et P . agmanl dans le / ,,
,..:.-, ~ ~ ou non Ib,_
, brachial . sur le coude. permet de comprendre sa composante
radiale coaptatrice et sa composante motrice tangentielle au
mouvement) (fig. 1-1 1 b).
Sur le plan pédagogique. on peut proposer une démarche én
dix points. détai ll és dans le tabl eau 1- t .
10. Dans le cas d'u ne ac tion musculaire trid imensionnelle, l'exem ple
est ptus complexe, il faut procéder pl an par plan.
BIOM~CANIQUE FONCTIONNELLE • 13
3. Choisir le plan étudié (un seul plan il la fols). le sagittal, celui de la flexion
- S'assurer qu'il est dans le plan de la feuille de papier (c'est-à-dire (et non celui de la supination).
qu'il est vu perpendiculairement). (fig. 1-12 c)
5. Choisir le point d'insertion mobile et celui considéré comme fixe le radius est choisi comme mobile.
(cf. Chaine ouverte et Chaine fennée, p. 21) Le segment brachial est considéré comme fixe.
(fig. 1-12 e)
6. Tracer le vecteur représentant la force déployée par le muscle, il Ce vecteur est appelé forea Fm (forea musculaire).
partir du point mobile. (fig. 1-12 f)
(La longueur du vecteur est arbitrairement choisie, faute d'en
connaître la valeur exacte.)
7. Déterminer la position du centre de rotation: Il est marqué en regard des épicondyles de l'hu,",rus.
- confondu avec le centre articulaire de l'articulation mobile; (fig. 1-12 g)
- représenté par un point ou une croix (l'axe de rotation est
perpendiculaire à la feuille de papier).
8. Mener une droite qui relie le centre de rotation et le point mobile : L'axe radiai est grossièrement dans le prolongement
- c'est le premier axe de décomposition de la force Fm; de la diaphyse du radius.
- il est nommé axe radial (rayon qui pivote autour du centre de (fig. 1-12 h)
rotation durant le mouvement).
9. Porter une perpendiculaire à l'axe radial, passant par le point L'axe tangentiel est grossièrement perpendiculaire à
mobile: la diaphyse radiale.
- cette droite détermine l'axe tangentiel (tangent au cercle décrit (fig . 1-12 i)
par le point mobile autour de l'axe de rotation) ;
- c'est le deuxième axe de décomposition du muscle.
10. À partir de l'extrémité du vecteur Fm, abaisser les La force Fr varie en fonction du sinus de l'angle a
perpendiculaires aux axes de décomposition (radial et tangentiel). entre la ligne d'action du muscle et l'axe du segment
Le point d' intersection de ces perpendiculaires avec les axes de mobile (Fr peut être coaptatrlce ou décoaptatrlce).
décompositions détermine l'extrémité des vecteurs de La force Ft varie en fonction du cosinus de l'angle a.
décomposition . (fig. 1-12)
L'un des vecteurs est appelé force radiale : Fr. L'ensemble forme un quadrilatère (dont la forme
L'autre est appelé force tangentielle : Ft. varie au cours du mouvement).
Au total, quelles que soient les variations de position des segments
osseu x, on a toujours la relation:
Fm = Ft + Fr.
• 8~ IMMlNTAlES
• Puissance
Elle représente la quantité de travail ou d'énergie dépensée
par unité de temps. La puissance fournie par une force est le
produit scalaire de cette force avec la vitesse du point d'appli- Fig. 1-15 - Centre de Braviré (0) d'un objer homogène, régulier er symétrique (a
cation de cette force: P, = N x m x v. La puissance fournie par er b), d'un objer asymérrique : marleau (c) ou équerre (d).
un moment est le produit sca laire de ce moment avec la vitesse
angulaire : Pm= N x m x 00. L'unité de mesure de la puissance
est le watt (W ) représentant le travail effectué ou l'énergie
dépensée au rythme de 1 joule par seconde (1 W = 1 J.5"').
~
~
~ 1-1; - L_ _
..
,.."""i
c
R F
(a), ex""fIIe de la balance A deux plateaux (b) el
• Levier inter-résistant (deuxième genre)
C'est un levier dans lequel la résistance est située entre l' axe
......... ........ /c) (II =réisunce, F =fotce). de rotation (l'appui) et la force. On le nomme parfois levier de
force puisque, par définition, celle-ci possède un bras de levier
F F toujours supérieur (fig. 1-18 a). L'équil ibre est toujours tradUit
par la relation : R x dR = F x dF.
R
.. F
b R
c
R
fit!. 1-18 - Levier inlf!r-résiJ/ilnt (a), exemple de-id brouetre lb) el exemple du
~ IC), k sujet éIa"'iillis.
F
• Levier inter-force '6 (t roisième genre)
C'est un levier dans lequel la force est située entre la résis-
-------- -
BIOMtCAN IQUE FONCTIONNELLE • 17
• Effet came
C'est une expression, issue de l' industrie" (le corps humain
ne possède pas de moteur rotatif, excepté le flagelle du sperma-
tozoïde), employée en mécanique humaine pour désigner
l'action d'une force sur un bras de levier changeant de longueur
au cours du mouvement (fig. 1-21 ). La came se compose de
deux éléments :
• Un piston (mouvement linéaire) couplé à une roue (mouve-
ment angulaire) par l' intermédiaire d' une bielle. Il provoque la Fig. 1-21 - Effet came dO à la rotation d'une surface à axe excenrré.
rotation de la roue, comme dans le cas des locomotives à vapeur
(cf fig. 2-22).
• Une came placée sur la roue, ou bien l'excentrage de cette
dernière.
POULIES
• Définition
Une poulie est une machine simple destinée à modifier le
sens d' une force, sans en changer l' intensité ' • (fig. 1-22).
• Composition
Fig. 1-22 - Poulie: modification de la direction d'une force sans changer
Une poulie est composée d'un axe, où les frottements sont sa valeur.
négligeables (roulement à billes), et d'une roue (réa) dont le bord
périphérique, épais, est creusé d'une gorge afin de donner pas-
sage au filin du système.
• UtIlisation
c La poulie fixe
Seul le filin est mobile. De ce fait, les deux extrémités du filin
subissent le même effort (F, et F,), et la poulie l' équilibre par
une réaction R telle que R = F, + F, = 2 F (dans le cas de forces
F' P' parallèles, sinon il faut faire intervenir le cosinus de l'angle
formé) (fig. 1-24 a, b).
La poulie mobile
p
Elle fait partie d'un système où une extrémité du filin est fixée
et l'autre actionnée par la force, la poulie supportant la charge
(fig. 1-24 cl. Si les vecteurs sont parallèles, cela permet de divi-
ser l'effort par deux puisqu' il est partagé entre le point fi xe et
l'action de traction sur le filin (en cas de non-parallélisme, il
faut tenir compte du cosinus de l' angle formé par le vecteur et
Re- 1·24 - 1'r1uI~ fiJœ, ~ fili". p;ua11éle5 (a) ou IlO/l (/J). Poulie mobile (c). Le la verticale en jeu). le corollaire est que le déplacement de la
poitIJ , .., équiIbP par" fotr:e , - ou deux ~ Pel'" deux lois moindres.
charge est deux fois plus faible que celui de la force. l 'adjonc-
tion d'une deuxième poulie divise l'effort par quatre, d'une troi-
sième poulie le divise par huit, etc.
La moufle
C'est un assemblage de plusieurs poulies, ce qui permet de
diminuer considérablement l'effort pour vaincre une charge
lourde (fig. 1-25). le système moufle est utilisé dans l' industrie
du levage : l'addition de ces poulies constitue un appareil
nommé palan dans lequel les poulies sont généralement placées
côte à côte. l 'inconvénient est que, le déplacement de la charge
étant fortement diminué, il faut bea ucoup tirer sur le fil in (avec
un treuil) pour soulever suffisamment la charge.
• Course articulaire
l es mouvements engendrés par les articulations humai nes
sont essentiellement de type angulaire (rotation autour d' un
axe). l es composa ntes li néai res, quand elles existent, sont négli-
/:;1~' \~
~:_'-)'-')
geabl es quantitativement pa rl ant. Selon que les deux segments
osseux d' une art icu lation sont en position rapprochée, interm é-
diaire ou écartée, on pa rl e de cou rse interne, intermédia ire ou
extern e. l 'ensemble de ces trois courses se nomme course tota le
(fig. ' ·26). Il ne faut pas confondre le secteur d'une course arti .
~
'
culaire avec le mouvement qui s' y opère. Ainsi lorsque, aya nt
le bras ini tia lement en élévation antéri eure, on le ramène verti -
fis. 1·2,\ - Courses angu/aores articu/aires (exemple /
~ (fAll'J1- "Pme ln moyenne (m), exteme (e) "
ca lement vers le bas, on effectue une extension (mouvement
vers l' arrière) en étant dans le secteur de fl ex ion (secteur anté.
ri eur au pl an front al de l'épaule) (fi g. ' ·27) .
• Course musculaire
Le muscle étant une structure pouvan t être éti rée ou ra cCour.
cie, sa va ri ation de course est li néaire (fig. '·28).
BIOM(CANIQUE FONCTIONNELLE • 19
Muscle monoarticulaire
l'activité d'un muscle monoarticulaire est liée au débatte-
ment articulaire. Sa course est donc équivalente à celle de l'arti-
culation. la course moyenne est le secteur de force du muscle,
pour deux raisons: d'une part, elle correspond à la position pour
laquelle il existe un maximum d'ancrages, au niveau sarcomé-
ri que, entre les têtes de myosine et les ponts d'actine ; d'autre
part c'est souvent dans cette situation que l'angle d'attaque du
tendon sur l'os est le plus proche de 90°. la force est alors inté-
gralement mobilisatrice puisque sin 0: = 1. D'où les positions
préparatrices à l'action, de type « en garde », qui privilégient Fig. 1-27 - Mouvement d'extension (e) du membre
toutes les courses moyennes, propices à la détente (pour bondir) supérieur en secteur de fle.ion (F). Le secteur
ou à l'amortissement (réception d'un poids) (fig. 1-29). d'extension (f) est en arrière du plan de l'épaule.
Muscle polyarticulaire
la course totale d'un muscle polyarticulaire est toujours infé-
rieure à la somme des courses totales des articulations croisées
par ce muscle". l'étirement musculaire est souvent réalisé en
épuisant la course articulaire d'une articulation et en dosant
l'étirement restant avec la seconde (ou les autres) (fig. 1-30). m
(HAiNES
• ChaÎne cinétique
le terme de chaîne évoq ue l' idée de succession, que ce soit
une chaîne de montagnes ou une chaîne composée de plusieurs
maillons. l es différents segments articulés du corps humai n sont
mus par des muscles associés à des articulations au sein d' une
chaîne cinétique. la plus grande résistance d' une chaîne est
cell e de son maillon le plus faib le.
Exemples
Sur le ptan musculaire, lorsque l'on tire un levier, il impo'1e peu
que les extenseurs d'épaule soient surpuissants, si les
fléchisseurs du coude sont défaillants (exemple d'un tireur à
l'arc). Il en est de même sur le plan articulaire.
Fig. 1-29 - Position . en
garde . privilégiant les courses
moyennes afin de mieux
• ChaÎne articulée préparer j /'aclÎon.
Elle est composée d' un certain nombre d'articulations, addi-
tionnant leurs mobilités au cours d' un mouvement donné. Cela
permet de di viser la parti cipation de cha cune d'elle: plus la
chaîne arti c ul ée est longue, mo ins la parti cipati on de chacune
sera importa nte.
19. D 'ln'. I,l prdtlqU(', 1(· muc,(\e rcc;le .1insi en course moyenn e.
fis. l-lO - c...... _ d'un trMde biatticulaire: on pI.œ rune
des deux
MIiaJIJtions Iœ/Ie au diba_ le plus faible) en a/UtSe _11), et on
~ le u"'flIé""w d'étirement avec œ/Ie dont le dibatternent est le plus
1lÛlle12l.
~ 1-31 - L '~utomatisme ocu/océphalogyre entraÎne un suivi rotatoire (a) sollicitant les yeux (b), le cou (e), le tronc (d), puis les membres inFérieurs (e). Comparez
~ la fig. 13-36.
Exemple
Dans un coup droit au tennis, le poids de la raquette étant
négligé, le coup est violent et permet un déplacement
important lors de la frappe. Un geste identique ne pourrait
avoir lieu avec une masse de 20 kg (une charge de 200 N) en
résistance distale. C'est le muscle (ou groupe de muscles) le plus
proximal qui est le plus sollicité (il a le bras de levier le moins
fi ' ...!1 - Û UlilifltF: sér~ iJ55Urant le coup droit au tennÎs lui confère une favorable par rapport à la résistance distale). En cas de
,-,n-ILAH,.."", dtSIJk difficulté, on observe d'ailleurs une compensation sous la forme
du recrutement d'un segment supplémentaire en proximal (par
exemple au niveau du tronc).
BIOM~CAN1QUE FONCTIONNELLE • 21
Exemple
Lorsque l'on fait un salut avec la main, 1'6paule est un point fixe
et la main se d6place dans l'espace. • ChaÎne musculaire fermée
Une chaîne est dite fermée lorsque ses deux extrémités sont
fixées ou suffisamment résistantes pour que le mouvement
s'opère entre celles-ci. Cette notion a été définie par Scherrer
(198 1)".
NoTIONS COMIUMENTAlRES
• Notion de triade cinétique
Elle met l'accent sur l'unité fonctionnelle os-muscle-articula-
lion.
• Notion de squelette fibreux • Une partie initiale, assez courte, appelée portion viscoélasti-
que, qui exprime la mise en contrainte progressive du ma téria u.
Le terme est utilisé pour nommer l'ensemb le des structures • Une partie moyenne, plus longue et grossièreme nt linéa ire,
,..~ qui constituent la masse importante des zones d'inser-
dite élastique, qui retient l'attention car elle traduit la phase de
r. œ plaquage, de régulation des tensions des loges muscu- proportionnalité de la déformation sous l'effet de la contra inte.
""\ ;r-; --.: les fascias et aponévroses.
Dans toute l'éte ndue de cette portion, la déform a tion est réputée
réversible.
~ l ~~ ,j,-~, • honne ~. et tonus, c tension .) est un terme uti - • Une troisième partie, qui s' incurve vers le bas, appelée plas-
t:.I ;. ( ..hl> tiu t/ dvitd psoyc.hocorJX)rel. notamment dans la tech- tique. Ell e traduit l'appa ritio n d' une défo rmatio n p lastique irré-
(;-~ ,-" ,.,,0!1H
versible.
BIOMtCANIQUE FONCTIONNELLE • 23
24. Le mot grec désigne la matrÎce (utérus) et, par extension, un com-
portement dit « hys tériqu e» (l' hystérie était attribuée anciennement au
sexe, plu s spécia lemen t féminin) est un comportement un peu décalé,
ce qui est le cas de Céli e courbe de relour.
25. La surface déli mitée par la courbe aller el la courbe relour reprêsenle
la dépcrchllon de chaleur, responsable d' un rendement toujours large-
ment inténeur à 1.
•
• Deux poutres A accolées (mais non solida ires) ont une épais-
ENCE
seur 2E et une résistance 2R.
É -moIosiquemenl, cela COiiespOilCU • ce qui reste ' . Il s'agit • Une poutre B d'épaisseur 2E a une résistance R'.
donc œ la quantité de"'w da • laid"', après cessation
• Deux poutres A accolées et solidaires ont une épa isseur 2E
d'unt" cootrainte. l e llOUIII!I4tat d'~ilibre est différent de l'étar
• • 1. Par exemple, en matière de traction, on parle d'allonge- et une résistance R'.
ment rémanent (frg. ' -37 bl. Conclusion
Lorsque deux éléments sont solidaires, la résistance est élevée
COEFAOENT DE PotSSON au carré et non simplement doublée.
POUR CONCLURE
Les rôles de la poutre composite sont:
PRÉCONTRAINTE
• Augmenter la section globale de la poutre.
• Dissocier les modules de Young des structures qui associent
La déformation d'une poutre, sous l' effet de contraintes, peut
leurs efforts.
• Déplacer la fibre neutre hors de l'os. engendrer des conséquences néfastes (rupture). En consé-
• Diminuer la valeur totale des contraintes. quence, on conçoit qu'une précontrainte initiale, en sens
• Annuler les effets dangereux de certaines contraintes. inverse, constitue un avantage pour la résistance de la poutre.
CO-CONTRACTION
FERME FATIGUE
Le terme de fe rme est un terme d'a rchitecture. Il concern e La fatigue est la diminution de rési stance d'un matéria u du
l'assemb lage de tro is éléments de charpente, destinés à soutenir fait de la répétition de contra intes, inféri eures à la valeur de
un toit. De part ct d'a utre, on trouve deux arba létriers (obliques) rupture mais qui , ajoutées les unes au x autres, provoquent des
et, ent re eux, un entrait (tra nsversa l), empêchant l'éca rt ement mi croruptures (Coblentz et coll., 1978). La rés istance à la fa tigue
de leu r base (cf. fig. 8-18). Celle image concern e spécia lement est à peu près deux fo is mo ins grande que celle de la résistance
le maintien de la voû te plantaire. à la rupture (Chava nel, 1982).
•
•
Fig. 1-40 - Précontrainte. la, a') le poids d'un individu
(ait fléchir une passerelle. lb) Si elle est précontrainte en
flexion avec une clé de voûte lou par un système de
sustentation par chaines ou câbles b'), cela neutralise la
b' contrainte du poids.
MILGROM C, FINESTONE A. SHARKEY N, HAMEL A, MANDES V, RABISCHONG P, AVRIL J. ROle biomécanique des poutres composi-
BURR D, ARNDT A, EKENMAN 1. Metatarsal strains are sufficient to tes os-muscles. Rev Chir Orthop. 1965, 51(5) : 437-458.
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teurs de l'épaule. Ann Kinésithér. 1997,24(8) : 353-361.
Schématiquement, notre propos aborde le domaine de la sta-
tique et celui de la ci nétique.
• Statique
Il s'agit d'observer les conditions d'équi li bre d'une zone pour
étab lir son ca hier des charges: équilibre entre forces externes
et internes. Pour des raisons de simplification, les différentes
régions arti cu lai res sont considérées plan par plan, c'est-à-di re
en les projetant sur une surface plane, et en négligeant le pla-
cement généra lement tridimensionnel des différents éléments.
Fig. 2-1 - Le mouvement est souvent analysé comme une succession d'images
Le calcu l des forces en présence est tantôt fa it graph iquement,
fixes, ce qui est une commodité, bien qu'inexacte.
bien que le seul jeu des bras de levier ne suffise pas à rendre
compte de l'adaptation fonctionnelle, tantôt fait sur pièces ana-
tomiques, tantôt en se basa nt su r la section des muscles . Toutes
ces données permettent plus une approche qu'une quantifica-
tion réelle. Pour simplifier, on se borne souvent à considérer que le dyna-
mique est une succession de phases statiques, un peu comme
• Cinétique le mouvement d'un film est rendu à partir d'une succession
d'images fixes' (fig. 2-1). C'est pratique, il suffit de savoir que
Ell e comprend trois parties: la dynamique des so lides (ci né-
c'est inexact et que le mouvement joue tant dans le sens aggra-
tique et balistique), celle des gaz (aérodynamique), et celle des
vant, du fait de l'énergie cinétique ajoutée, que dans le sens
fluides (hydrodynamique). Nous aborderons uniquement ce qui
soulageant, en fonction des caractéristiques du moment.
concerne les solides. Il s'agit d'étab lir les paramètres intervenant
dans le calcul des forces en présence au sein d'un système. Or
il est impossible, autrement que par des procédés détournés, de
chiffrer exactement ce qui se passe au niveau d'une articu lation, MOBILlT~S
la moindre jauge d'extensométrie modifiant la mesure - outre
la difficulté d' insérer ce genre d' instrument in vivo. Encore plus
que dan s le domaine statique, l'éva luation est approx imative: TYPE DE DÉPLACEMENT
• La ci nétique dispense de l'obtention d'un équilibre véritable, • Linéaire
puisqu'il s'agit d' une succession de déséquilibres entretenus de
façon ca lcu lée. Les forces équ ilibratrices s'en trouvent dimi- Il s'agit d'un déplacement rectiligne : chemin le plus court
nuées et le bilan s'en trouve allégé. pour aller d'un point A à un point B. 11 s'agit d'un glissement ou
translation. Ce type de déplacement peut être le fruit d'une force
• La cinétique fait intervenir sa propre force dynamique dont
tractante, ou poussante, d' inertie ou conduite (fig. 2-2 a). Dans
le ca lcul est quasi impossible en situation courante, fonction-
le corps humain, les forces en jeu opèrent rarement de façon
nelle. Les va riabl es sont considérables selon que le mouvement
pure. Elles agissent selon un certain angle dont le sommet est le
est conduit, lancé, démarré, entretenu ou freiné, qu'il est exé-
point d' insertion du tendon sur l'os. Cet angle varie au cours du
cuté avec légèreté ou au contraire avec une certaine lourdeur,
comme on peutie constater dans le simp le fait de marcher (Viel
et Blanc, 1978). Le bilan peut s'en trouver considérablement 1. Au point de vue du travail musculaire, le dynamique lent, inférieur
alourdi. ou égal au hertz, peut être assimi lé à du statique (péninou et coll.. 199-1 ).
b
e
C
Fig. 2-2 _ Différents types de déplacement : linéaire, en glissement (a); ang~/~ire, en rotation !b~; associé en translation circonlérentielle ~c);
mixte, en roulement-glissement (d); en pivotement (e). Le déplacement Imea,re (1) est plus generateur de Irottement que de roulement (/ J.
MOBILITÉS ANALYTIQUES
• Définition
Elle énonce, de façon aussi simple et préc ise que possib le, le
dép lacement segmen tai re visib le engendré par le mouvement
-.~
en question.
• Plan
C'est le plan anatomique dans lequel, pa r défi nition, le mou-
vement se situe (flexion et extension se situent da ns le p lan sagit-
ta l, abduction et adduction sont dans le plan fronta l et les
rotations dans le plan transversa l)".
J. Celle panic du lir peut aussi êt re c.1Jc uléc, ct donc être utilisée,
notamment pour fra nchir indirec tement un obstacle: lob d'un gardien
de but <lU rootball , ou utilisation d'un mortier .1lHlcssus de fortificat ions. Fig. 2-5 - Le lancé comprend une phase d'armé, une phase d'accélération, Un<'
4 . AUt'l1Ilon cl ne pas con fo ndre les m{)tJV('f7lentç cl leur Sec/( 'Uf.
phase de '.ich.1ge (ou de frappe) et une phase de freinage.
(c{ fi g. 1-271.
• Il
• Moteurs
Ce sont les muscles sans lesquels le mouvement ne peut être
effectué. Ils sont aidés par des muscles agonistes d'intérêt secon-
daire, concernant l'ajustement directionnel.
b • Éléments limitants
Ce sont, d'une part, les éléments qui limitent physio logique-
rot. Z-4 _ P;u liIpPOff à un mou_t situé dans un plan, le centre articulaire
rhéorrqœ 1'; est à l'intersection des deux autres plans. Les ClR réels représentent ment le déroulement du mouvement (comme les muscl es anta-
lM> ..-nbIe de points (b). gonistes, les ligaments, les butées, etc.), et d'autre part ceux qui
peuvent intervenir pathologiquement (rétractions ou butées, par
exemple).
• Remarques
Certains éléments peuvent être mentionnés, comme le sec-
teur utile' (fig. 2-7), ou les suppléa nces courantes. M ême si le
secteur utile occupe, en toute logique, le secteur moyen des
amplitudes, il n' est pas forcément confondu avec la notion de
position de confort".
MOBILITÉS ANNEXES
Caractéristiques
Ces mobilités ne sont pas toujours fac iles à produire (néces-
• Axe
sité de prises confortabl es et d'appuis très spéci fiques). Le sujet
C'est. par définition, l' intersection des deux autres plans ne peut les produ ire iso lément acti vement'.
anatomiques, passant par le centre de l'articulation (fig. 2-6 a).
En réalité, l'axe n'est jamais absolument fixe, il passe par un Amplitudes
ensemble de centres instantanés de rotation (ClR) (fig. 2-6 b). Ce sont des dépl acements minimes, passifs. Leur ex istence
dépend de l'âge et de la laxité des sujets (celle dern ière étant
• Mouvement et amplitude une contre-indication relative à la recherche de ces mouve-
ments).
"s'agit de préciser le type de mobilité (roul ement-gli ssement,
pn.otement) et de donner une fourchette d'amplitude angulaire.
C8!e amplitude représente le maximum atteignable par l' arti cu- 5. l 'i ncl inaison latérale globale du cou est d'environ 70°, mais, cli ni·
1aIion, en mobilité passive (l'acti f est toujours plus limité). Les quement, on indique: • menton·acromion = x centimètres •. Contraire-
ment aux degrés, ce chiffrage centimétrique n'a au cune va leur en soi:
-.usc1Es poIyarticulaires sont placés en situation de relâchement 7 cm chez un sujet ne correspondent pas forcément à la même valeur
eau des autres articu lations qu 'ils croisent. angu laire chez un autre sujet (par exemple en tre un enfant et un adulte).
L'Alnpl.l!Jde est généralement exprimée en degrés 6. En pathologie, cette mobilité peut être réduite à 80 °.41, 50 % ou 20 0.4.
(chiffres toujours arrondis) .
... ~ .1'.>... du coude = 150°). Cela se disti ngue de l'examen
7. C'est la portion de course articulaire utilisée le plus fréquemment
'~ A lCulaire OÙ, dans certai ns cas, on utili se des valeurs dan s la vie courante.
,,1-.4 '<s', rA) E:OC.Ofe un pourcentage par rapport au côté sa in 8. Le secteur uti le se rapporte à un degré de libert é donné, la position
(~, ~ ~"mé par exemple, une articulation fémo ro-patellaire de confort tient compte de tous les degrés. De plus, il peut y avoir une
dissociation entre les deux .
,.. ". V~ 100 % de mobilité"). Ce derni er cas ne donne 9. À l'inverse des mou ve ments analytiqu es, ils ne possèdent ni axe pro-
"/. ;r.of! ,. " tf .mplotude, mais simplement une norme servant pre, ni amplitude franche, ni muscle moteur.
DOMAINES O'tTUOE • 33
Remarques
## .... - .........
Il est à noter que l'assoc iation de ces mobilités est limitée : "
une capsule ne se lai sse pas distendre à son maximum dans tous
les plans à la fois. Il existe donc des combinaisons préféren-
tielles. Parmi elles: les mouvements de divergence ou de
convergence'o.
Fig. 2·8 - La posilion en
(ermelure (a) se
• Mobilités fonctionnelles rapproche de (a posilion
Elles se caractérisent par l'association de différentes compo- (œla/e ; l'ouverture crée
santes spatiales et de différentes régions au sein d'un mouve-
une extension 8énérale
du Irone (b).
ment plus complexe, mais d'envergure. Ces mobi lités,
a b
typiquement en jeu dans le cadre rééducatif, méritent des remar-
ques propres au complexe concerné.
Ouverture-fermeture
Qu'il s'agisse d'une fleur, d'une huître, de la main ou des
bras, voire de tout le corps (entre position foetale et extension
Fig. 2·9 - le grandissemenl
du corps), le mouvement s'effectue de façon élémentaire vers
associe délordose cervicale el
l'ouverture ou la fermeture (fig. 2-8). Cette dernière fonction, anléversion du bassin (a), le
liée à la protection, possède toujours des moteurs plus puissants tassement associe extension
que l'ouverture. Au niveau du tronc, le couplage entre la flexion cervicale et rétroversion du
de la tête et la rétroversion du bassin engendre la fermeture bassin (b).
(posit ion de quelqu'un qui s'endort assis), l'extension avec anté- a b
version engendre l'ouverture (geste de quelqu' un qui s'étire).
Grandissement-tassement
C'est un dualisme différent: la flexion de la tête coup lée à
une antéversion du bassin engendre un grandi ssement (geste
lorsqu'elles sont importantes, car l'utilisation quotidienne ne
d'a utograndissement ou attitude de s'imposer à autrui), l'exten-
sollicite qu'un faible degré d'amplitude articulaire.
sion de la tête couplée à une rétroversion engendre un tasse-
ment (att itude de s'écraser, au propre ou au figuré) (fig. 2-9). • Les hypermobilités. Elles sont plus gênantes que les raideurs
du fait qu'elles placent l'articulation dans des secteurs habituel-
• M obilités pathologiques lement moins protégés par les structures anatomiques. Il s'ensuit
une tendance à l'instabi lité.
La pathologi e des mobilités est alimentée par différents fac-
teurs. Le réapprentissage est une nécessité thérapeutique, bien Défauts qualitatifs
ciblée par Dolto (1976) qui disait: « La kinésithérapie n'est pas Ils sont plus difficiles à analyser, au point qu'ils sont parfois
le traitement par le mouvement, mais le traitement du mouve- ignorés, sauf de la part du patient qui, lui, a parfois conscience
ment ». d'avoir fait un faux mouvement (cf p. 36). C'est sans doute
moins vrai dans le monde sportif, où ce regard est devenu la
Défauts quantitatifs
base de l'entraînement. Cela rejoint les problèmes fonctionnels.
Ce sont les plus visibles, et, en conséquence, souvent les seuls La difficulté réside dans l'a nalyse des facteurs en cause.
qui sont notés, ce qui est insuffisant :
• La douleur. C'est souvent le seul indice pris en compte, au
• Les hypomobi lités ou raideurs. C'est la conséquence la plus point que lorsqu'elle est absente, le patient refuse habituelle-
courant e des atteintes arti culaires, qu'elles soient consécutives ment d'admettre la notion de faux mouvement. Il faut reconnaî-
à l'âge, aux séq uell es trauma tiques, aux atteintes rhumatismales. tre que, contrairement à une maladie que l'on contrac te, le faux
Elles ne dev iennent invalidantes pour la fonction que mouvement met en avant la seule responsabilité de son auteur,
ce qui est perçu comme vexatoire. Les patients cherchent alors
à mettre en cause une fatalité qui les déchargerait de leur faute:
10. La di vergence met en tension les éléments péri Jrl icu laires monoa r·
ti cula ires (li gaments). La con vergen ce comprime les éléments inlra-arti -
c'est l'âge, le temps, l'hérédité familiale. Lorsque la douleur
CUliIlrC" (ménisques, r('plls synoviaux, cartilage). Cette distincti on est apparaît, il est trop tard : ce n'est pas un indice initial, c'est une
ut ile da ns l'<,xamcn (Jl nlque d'une arll culatlo n. conséquence.
• MENTALES
• les ~ M st.... tégie. C'est le fond du problème. Elles les axes dynamiques sont en double et en diagonale. léonard
ftlt concerner une mauvaise appréciation du but, une de Vinci a représenté le canon de Vitruve (fig. 2-10), qui sert de
aISe t'\aluation de l'effort, une mauvaise sommation des, modèle. la prise de conscience de ces axes est relativement
>b'uCtUres effectrices, la participation de compensations, une facile pour les membres", mais quasiment inexistante pour le
que œvit'e, un mauvais synchronisme durant l'exécution, tronc. le rachis étant impair et médian, dans l' axe statique, et
e(c. l 'analyse est difficile, d'autant plus qu'elle se réfère à des l'éducation reçue ayant privilégié la notion d'axe vertical , cela
hoimas corporels et à des comportements variables selon les bloque généralement le réflexe physiologique. Il suffit de
patients, et, une fois les phénomènes pathologiques enclencht's, demander une rou lade arrière (fig. 2-11) : même les sujets jeu-
il est parfois malaisé d'évaluer les stratt'gies propres à l'indi- nes hésitent et prétextent qu'ils ne savent pas, se font mal au
, idu l1 • cou, ne sont pas doués, ou la font « de travers '. Or « faire de
travers> est justement la seule solution physiologique". Mais
Au total, cela se traduit par une non-fonctionnalité: insuffi-
les gens ne s'autorisent pas à le croire, puisqu'on leur a dit qu'il
sance d'efficacité, d'économie, d'esthétique (cf. la • règle des
trois E >, p. 54). les défauts qualitatifs s'inscrivent dans une faut rester dans l'axe du corps" . lorsqu'on se donne le temps
chûIe logique (ou chaîne It'sionnelle) qui aboutit à un cercle de décomposer le mouvement, en aidant le patient, celui-ci est
vicieux entretenant, puis aggravant, les phénomènes patho- étonné de sa réussite. Cela a pour corollaire de rendre un peu
logiques: mauvaise programmation gestuelle -+ désorgani- de confiance en soi à des gens normaux qui ont vite fait de
sation d'exécution -+ malmenage des structures -+ hypertonies démissionner, tellement les exemples socia lement corrects sont
musculaires et frottements tendineux -+ réactions inflam- le sport, les performances, le body-building. et non le quotidien
matoires -+ tuméfaction -+ augmentation de pression -+ isché- bien fait.
mie -+ remaniement tissulaire et douleur / aggravation de la
désorganisation gestuelle -+ cercle vicieux allant jusqu'aux rup- • Prolongements des mouvements
tures dt'génératives. Cette notion renvoie à celle de chaînes articulées et muscu-
laires, mais aussi à la pénétration du mouvement dans l'espace.
NOTIONS COMPLÉMENTAIRES lorsqu'on lance un objet vers une cible, on ne regarde pas
l'objet pendant qu'on le lance: on regarde la cible (fig. 2-12 ).
• Notion de charnière ou jonction On aligne ainsi l'action sur une trajectoire qui ne doit rencontrer
Le terme de charnière est controversé (Trudelle, 2002), et cer- aucune angulation ni aucun détour sur sa route, contrairement
tains préconisent celui de jonction". la polémique n'a pas à un objet téléguidé ou autoguidé. la vision (ou imagination)
d' intérêt, car il convient de ne pas prendre le mot charnière au de ce prolongement du mouvement dans l'espace est le fil
sens de pivot à un seul degré de liberté, comme le gond d'une conducteur de notre action " . Ainsi, à bicyclette, il est impossi-
charnière de porte, mais au sens figuré, habituel, évoquant une ble de prendre correctement un virage à droite en tournant la
transition entre deux éléments. Cela renvoie utilement à l' idée tête à gauche: le corps s'oriente et équilibre ses actions en un
d'une jonction aux limites plus ou moins précises: ainsi, la tout cohérent dirigé vers un même but ; une simple fausse note
charnière thoraco-Iombale n'inclut pas seulement T12 et ll, peut être à l'origine d'un échec. les jeux qui cherchent à dis-
mais bien souvent les deux ou trois dernières vertèbres thoraci- socier les actions amusent toujours à cause de la performance
ques et les deux premières lombales. de contrôle qu' ils exigent" .
13. ~n core ne fa ut- ~I pas demander aux gens de réfl échir, ca r les auto-
J ~ Exemple ' dans l'exercice de poussée de la main vers l'avant, contre m~ tlsm:s se controlent mal par la vo lonté: lorsqu'on demande de
.....unc~ . chez un sujet debout coude fléchi . Il s'agit d'obtenir un allon- veiller a bal ancer les bras en marchant, le réfl exe est souvent neutralisé
Mi.cxe du membre grâce à une extension du coude. Or l'ava n- par une réfl exion hésitante.
,~ dP r~"ant·bras, réaction général ement spontanée, est initi~lement 14 . Il faut regarder la réception d' un judoka au sol.
rA.: rve puisque l'articulati on est fl échie face à une résistance 15. C' est ce qu'arri ve à fa ire un tout jeune enfant (ou un acrobate). Ma is
~,-" f f .......t..><1 de faiblesse. la seule réponse adaptée est le recul d~ ce la supp~se une prédisposit ion, un entraînement, une pri se de ri sq ues,
jiiw: NAll: du suJf1:t et non ~ne ava ncée de l'ava nt -bras. Cel exercice et de s,avoIr q~ e ce la n'a ura qu' un temps, l'âge faisa nt mauva is ménage
... fDJ'nJH d un patient, .lIustre tout à la (o is ce qu'est un faux mou: avec 1 acroballe.
10 Jf\ m.tuvals partage des rôles entre bras.
16. À rapproc her de l'expression te avoi r des yeux perçan ts ' .
~,.... ~ tiF- • jr-,,~ .; par SImilitude. ~v.ec l 'a~gl a i s; est mal adapté 17. Pa r exemple, ~e ~a pot er la tête avec une main ct fa Îre tourner l'autre
..n'",..-.s, r~, r*'U ,....,ocateur de mobllne : un joint de ciment entre s u ~ son ventre, pUI S Inverser les actions, ou tou rn er les yeux à droite en
~ 4'MU''''' dU UJOtralre, la fixné .
p .,
meme temps que la tête à gauche.
D OMAINES O'(TUO( • 35
Fig. 2-10 - Les axes dynamiques du corps sont deux diagonales passant par le Fig. 2-12 - La trajectoire du mouvement suit l'orientation du regard.
centre de gravité (d'après le canon de Vitruve, dessÎné par Léonard de Vinci).
Fig. 2-11 - La roulade arrière s'effectue en diagonale, passant sur la Fig. 2-13 - Dans le 1.1ncer de marteau, ce dernier emprunte le segment
hanche et l'épaule controlatérale. IAB}, fini, d'une droite xy, inlinie.
le principe qui se rode. Cet arm é du mouvement se double, par- inverse: on apprend à un enfant à partir d' une position donnée,
fois, d' une prise d'accélération: le sportif qui lance le marteau devant un jury, à exécuter son mouvement et à le terminer dans
tourne plusieurs fois su r lui-même avant de lâcher l'ob jet. Ainsi, un semblant de garde-à-vous, sa ns avoir le moindre geste de
un mOl/vement se situe sur une trajectoire cu rviligne infinie xy, déséquilibre qui serait la preuve d' un manque de maîtrise dans
dont il n'empruntp qu' un court segment IABI grossièrement rec- l'a rrêt du geste. Le mouvement est appris . fini » (c'est-à-dire
til igne (fig. 2- t 3). Cet aspec t des choses est à souligner, sur le avec un début et une fin), alors qu'il doit être conçu sans début,
plan réédu ta tif, car l' apprentissage gymn iqu e est souvent ni fin.
• Il >{> ID OMIE"TAtES
• Relations privilégiées
Il est bon d'envisager les relations privilégiées entre une zone
corporelle et ses voisines. On se rend compte ainsi que, par
exemple, la pronation de l'avant-bras est liée à l'abduction
d'épaule, qu'en position couchées l'extension du cou est liée à
la rétroversion du bassin (fig. 2-14) (sa uf directive inverse), que
la flexion des doigts est liée à l'extension du poignet, etc. C'est
une façon, lorsqu' une zone est momentanément en difficulté,
d'aller chercher des renforts ailleurs, sur une zone qui fonc-
~ ~-14 - En décubitus dooal, une poussée isolée des pieds dans le sol
tionne bien, afin de réanimer peu à peu le secteur malade. Cela
(JIf1"fX1Jt' /'ilSCenSion réactionnelle du pubis et du nez.
L'ensemble réagit
condamne les rééducations limitées à la seule région atteinte.
corm1It' des roues crantées: les paires tournent dans un sens, les impaires dans
r~.
• Inversion du mouvement
Un mouvement bien intégré permet un certain jeu'·, notam-
ment en inversion de sens (fig. 2-15). Ainsi, la marche, très auto-
matisée vers l'avant, est plus facile à décomposer en marche
arrière. D 'autres exemples sont possibles: le mouvement
consistant à tenir, debout, un objet dans une main en supination
et à le faire pivoter de 360· grâce à un mouvement rotatoire
------,'*;2
___ ....:-::;:"/,1
mêlant rotation d'épaule et prono-supination, est déjà d' une
maîtrise incertaine. Mais, quand on demande au sujet de tenir
a --- sa main dans le même axe et de faire pivoter son corps de 360·
par rapport à elle, on frôle l'incompréhension totale. Faites-en
l'expérience .
• Contre-mouvement
,,,,,-- -------
b
,
1
1 On peut comprendre cela de façon mécanique: c'est la réac-
tion résultant de l'action d'une force, ou la rétroaction émanant
' ,,---------~---- d' un mouvement. Ce dernier aspect est bien connu des person-
~ 2-15 - Un mouvement (flexion du coude) peut s'effectuer de (açon dista- nes faisant du mime : l'objet virtuel est rendu perceptible grâce
proximak (a) ou proximo-distale (b). au contre-mouvement de l'acteur. Ainsi, lorsqu ' un indi vidu
s'appuie sur une table réell e, cela se voit: il a un certa in place-
ment des membres inférieurs, une abduction du membre supé-
rieur en appui ainsi qu' une extension du poignet; la réacti on
de la table provoque une élévation du moignon de l'épaule
(fig. 2-16 a). Si, en situation virtuelle, le mime reproduit simple-
ment son propre mouvement, la compréhensi on est modifiée:
on peut croire qu' il indique une hauteur à quelqu' un
(fig. 2-16 b). S'il veut mimer la situation d'appui, il faut qu' il
prenne à sa charge la réaction de la tabl e virtuelle, autrement
dit qu' il opère un c contre-mouvement, rendant la signifi ca tion
évidente (fi g. 2-16 cl. Un entraînement en ce sens est parfois
utile à la rééducation.
a
• Le cc faux mouvement"
C'est une notion courante dans le langage popu laire. Elle traduit
la conviction d'une anoma lie du déroulement gestuel qui a
entraîné une douleur, ou une impotence quelconque, à un niveau
précis. C'est un constat indiscutable, même si l'a nalyse diagnosti-
que en est difficile (d'où la fac ilité, pour le patient, à accepter des
Fig. 2-16 - (a) Attitude d'un ,ujet
termes fa ntasmatiques com me " vertèbre déplacée », « nerf
,'appuyant ,ur une table. (b) Sans table,
l'abdudion d'épaule n'évoque rien. démis » ou « muscle froi ssé »). La réal ité est qu' il y a eu mauva ise
(c) Si l'élévation scapulaire (réaction de
la table) ,'ajoute à l'abduction, le ,ujet
, mime e{fjcacement un individu
1 ~. Le term,e. ~e jeu est doublemen t intéressant pui squ' il exprime j la
fOIS, la mobtllte, comme dans le jeu d'une pi èce mécan ique, et l'aspect
s'appuyant sur une table. ludique, que l'on retrouve en rééduca tion.
D OMAINES O'nUOE • 37
• Laxité et raideur 20
Ces notions du langage courant (fig. 2-17) manquent de rigu-
eur, ce qui indu it des comportements préjudiciables à la sa nté.
Il faut distinguer deux domaines différents: le domaine biomor-
photypologique, et celui des aptitudes gestuelles.
Le domaine biomorphotypologique
C'est l'aspect quantitatif. Un coude présente une extension de
0° : ce chiffre est une moyenne. Les personn es va riant de 5° en
deçà ou au-delà sont dans la norme. Celles chez lesquelles t 9. Exemple: on demande à un patient, couché sur le dos et jambes en
crochet, d'amener cinq fois de suite ses genoux à la poitrine en rythmant
l'extension excède cette va leur moyenne (deux écarts types) sont clairement sa respiration : neuf fois sur di x, le sujet inspire en montant
dites laxes. À l'inverse, les sujets chez qui l'extensio n est restreinte ses genoux et souffle en les reposant. Motif invoqué: quand on fail un
de plus de deux écarts types sont dits raides. Laxi té et raideur ne effort, il faut inspirer. Lui dire le contraire le surprend, cela ne le renvoie
sont pas des jugements de va leur, ce sont des données biomor- pas à une image connue: pour lui, dans la vie, quand on fait un effort,
on « gonfle • . En revanche, si on lui demande de fendre une bûche de
photypologiques, comme grand ou petit, brun ou blond, longili-
bois (en mimant) avec un violent coup de hache, sponta nément il inspire
gne ou bréviligne: il n'y a aucune appréciation de qualité ou ava nt l' . effort . et souffle fortement pendant l' . effort • . Il prétend :
défaut. Les personnes qui dépassent ces va leurs approximati ves « oui, mais là ce n'est pa s pareil », tout comme il dirait : « je n'aime pas
(la fronti ère est délicate à situer) sont dans l'a norm alité statistique, le fromage, mais celui-là ce n'est pas pareil » . Tout réside dans le « pas
et potentiellement pdtho logique. Les performan ces quantitatives pareil . : c'esl le but de la (ré)éduca lion que de faire que le patient sente
par lui-même, sponta nément, ce qui est bon et ce qui est mauvais.
des contorsionnistes font parler de « souplesse » comme syno- 20. Sur le plan mécanique pur, seul le terme de raideur existe, il qualifie
nyme cie lax ité. Para llèlement, la raideur a une connotation un un matériau (plus ou moins rai de). Dans le domaine humain, le terme
peu péjora tive, te qui n'est pas conforme à la définition du mot. est différent, qualifiant la résistance à la mobilité, et s'oppose à la xité.
• Ih.'C' fO',OAMf TAlES
POUR CONCLURE
~ 2.18 - La finesse sollicite les petites structures de l'extrémité distale
d'un Tout ce qui vient d'être dit est fonctionnellement lié. Les mobi-
membre la). La fotœ sollicite les grosses structures de la racine lb).
lités sont délicates à apprécier dans la mesure où elles diffèren t
toujours des modèles mécaniques élémentaires, et elles néces·
sitent une analyse à la fois physique et psychomotrice.
STABILlT~
/
mobilité. Antinomique, ca r généralement les situations stati ques
sont réputées plus stab les que les dynamiques (cf. fig. '- '). C'est
oublier que lo rsqu ' un système est instab le, seule la mobilité per-
met de contrôler le déséquili bre et d'adapter le comportement
sta bil isa nt.
Exemple mécanique
Le maintien en vélo est d'autant plus difficile que la vitesse est
lente, et tenir sur deux roues à l'arrêt relève de la prouesse
(encore faut-il mobiliser sans cesse le guidon et jouer des épau-
les).
Exemples humains
Le maintien en station debout n'est jamais complètement sta- Fig. 2-20 - Stabilité (a) et instabilité (a') passives, stabilité (b) et instabilité (b')
tique, il nécessite de perpétuelles petites oscillations qui contrO- actives.
lent l'équilibre, ce qui disparaît avec la marche. Sur le plan
articulaire, la scapulo-humérale ne conserve une bonne stabilité
que dans la mesure où la scapula bouge et adapte en perma-
nence sa position à celle de l'humérus.
• La stabilité passive
Elle est le fait de l'os et des ligaments (fig. 2-20 a, a') . Dans
Il (aut ve ill er au sens que l'on donne au mot stabilité. Ce un cas comme dans l'autre, elle est du ressort du chirurgien, le
term e est fréq uemmen t utili sé sa ns en préc iser la nature, ce qui kinés ithérapeute ne pouvant modifier ces structures. Toutefo is,
amène des confusions de compréhensio n et de déducti o n. Il faut il faut mentionner que l'immobilisation joue un rôle enraidi ssa nt
distin guer sta bilité passive ct active. et que la kin és ithérapi e, pa r le biais du travail musculaire, peut
• B.'-<CS FONDAMENTAlES
La stabilité statique
Elle ne nécessite aucun mouvement (fig. 2-21 a) et fait inter-
venir la notion de balance musculaire: y a-t-il équilibre, ou non,
entre muscles forts et muscles faibles ?
La stabilité dynamique
Elle fait intervenir l'ajustement continu des éléments en jeu
(fig. 2-21 b) au cours d'un mouvement. Deux types d'action pré-
sident à cet équilibre dynamique.
le feed-back, ou rétroaction
Il s'agit d'un mode de contrôle permanent (fig. 2-22) assurant
l'autocorrection automatique déclenchée par l'apparition d'une
~ 2-21 - SUbilités erreur". l'avanta ge est la sûreté du système, l'inconv énient est
sIaIique (ai el dynamique (b).
sa relative lenteur" par rapport à des agressions rapides (Pro-
a
chazka et coll., 1997).
le feed-forward, ou rétroaction mémorisée
Avec l'entraînement dans des conditions similaires, le feed-
back est mémorisé". l'avanta ge est la possibilité d'anticip ation,
en l'occurre nce de la stabilité. l 'i nconvénient est que toute
modification conduit à un feed-back tardif après échec.
La concordance a b
Cela concerne la comparaison des rayons de courbure des
surfaces concern ées. Si ces rayons sont identiques, le jeu de glis-
sement est unique (sauf laxité capsulo-ligamentaire supplémen-
taire); si les rayons sont différents, cela rend possibles des
translation s (fig. 2-23 a).
La congruence
Cela correspond à l'emboîtement des surfaces. Scapulo- c
humérale et coxo-fémorale sont des sphéroïdes, mais la pre-
mière est non congruente, donc moins stable, la seconde est Fig. 2-23 - (a) Concordance sans congruence. (b) Ni concordance, ni
congruente, donc stable (fig. 2-23 b, cl . De même, l'articulation congruence. (c) Congruence et concordance. La congruence implique la
huméro-ulnaire et la fémoro-patellaire sont toutes deux des gin- concordance, du moins macroscopiquement car il peut exister de légères
glymes, mais la première est stable, la seconde non. Il faut noter différences de rayons de courbure (cf. hanche. page /4/ ).
qu'il peut y avoir une absence de congruence osseuse et pour-
tant une congruence articulaire, du fait d' un fibrocartilage de
contention (cas de l' articulation radio-u lnaire supérieure).
L'irrégularité de l'interligne
Un interligne s' inscrivant dans un plan unique est, par nature,
moins stable qu ' un autre s' insc rivant dans une ligne brisée
(e.g. la subtalaire ou les tarso-métatarsiens) (fig. 2-25 a) ou selon
une surface non réguli ère (cas de la sacro-iliaque).
Fig. 2-24 - le verrouillage assure le
maintien passif en rectitude des
26. On précise parfoi s verrouillage passif, ou actif, notamment à propos
segments (économie).
du genou ou de la région lombale. Critiqué, ce vocable traduit une sta-
bilité autour de la position neutre, axi ale.
1 ,,
~,, '.• 1
a b ( d
ri g. 1· 1.') 1t1 stabilité osseuse peut être le fait d'un interligne? en ligne brisée (a, subtalaÎre), de l'action coaptatrice de lel pesanteur (b, talo-
(rufa/d, d'tille Situa/ion Cil clé de voûte (c, larso-métatarsien), d'une sÎtuation en arc-boutant rd, clavicule).
• S>.s
Leur localisation
leur localisation permet de savoir dans quel plan, donc dans
quel sens, ils peuvent assurer une protection.
Leur rdle
, Il se déduit de ce qui précède. Grossièrement, on peut en
évoquer trois.
Le plaquage
C'est le fait de muscles ou de tendons se réfléchissant sur une
articulation et neutralisant la poussée de celle-ci (e.g. l' ilio-
psoas à la hanche) (fig. 2-26 aJ.
Le haubanage
Ce terme doit être pris au sens général et non en identité avec
les haubans de marine. le terme, même s'il est critiqué par cer-
~ 2-26 - (a) Phénomène de plaquage: exemple du psoas. (b) Phénomène de
hauban, à gauche, et d'étai, à droite. tains (Viel, 2001), est une dénomination courante pour désigner
une structure empêcha nt un élément de s'abattre du côté
opposé. la comparaison remonte au moins à léonard de Vinci
Les rapports avec la pesanteur (cf. fig. 7-44), premier à avoir étudié l'être humain debout, pieds
lorsque la pesanteur a un rôle coaptateur, elle exerce un effet au sol, et non étendu sur une table de dissection.
stabilisateur. C'est le cas des articulations portantes, surtout si
elles répondent aux conditions décrites précédemment
(fig. 2-25 b). ~m6œnIq...
Lanqu'un poteau menace de tomber vers la droite, on le
La dé de voûte, l'arc-boutant . . . . . . . . . . SIl gauche (fig. 2-26 b) ou on l'étaie sur sa droite_
Ce sont des cas particuliers pour lesquels la comparaison
avec l'architecture s'impose, au sens fonctionnel. Une clé de !-.le ...........
voûte es~ par exemple, formée par le deuxième rayon du pied A iii Nnc:he. le moyen fessier permft de tenir l'appui monopo-
dal SIIII5 chute du bassin du cOt~ op~.
au niveau tarso-métatarsien (fig. 2-25 cl. l'os arc-boutant type
est la clavicule, entre scapula et sternum (fig. 2-25 dJ.
Le tirant
• Sur le plan capsulo-ligamentaire - --
C'est l'inverse du cas précédent: la traction se fait vers le
La localisation
dedans et non plus vers l'extérieur.
Elle révèle le risque potentiel: la capsu le est renforcée par
des ligaments là où l'os peut se luxer. Ainsi, à la scapulo-humé-
raie et à la hanche, la partie antérieu re, plus découverte que la Exemple m6canlque
postérieure, est stabilisée par des ligaments.
lorsque les murs d'une maison ont tendance à s'écarter sous
La densité de l'appareil fibreux l'effet du poids de la toiture, on fait passer un axe
métallique de part en part et. à l'extérieur, on y fixe des
l'épaisseur de la capsule et des ligaments (parfois l'existence tiges aoi~, appliquées sur la surface des murs.
de deux plans superposés), la direction de leurs fibres témoi- l'ensemble est serré de façon à interdire l'écartement des
extr~mités (cf. fig . 5-48).
gnent de l'importance stratégique d'un secteur.
Le secteur articulaire Exemple humain
Les muscles obturateurs et jumeaux tractent l'épiphyse supé-
" intervient dans la mesure où la tension des ligaments est rieure des fémurs vers le dedans, empêchant l'écartement de
motHiée_Ainsi, les ligaments de la coxo-fémorale la sécurisent ces os sous le poids du bassin (Lamandé et Prat-Pradal, 1998).
~ en extension (plaquage), mais pas en flexion , où ils sont
,j.:.t:ndus les luxations se font dans ce secteur).
Leur structure
• Sur le plan musculo-tendineux
l es muscles ont un ca ractère d'a utant plus stabili sateur qu ' il s
cI-'S r"~I":5, il travers leur masse, leurs traj ets tendine ux, et sont fortement composés de ti ssu collagène - pa r exempl e l'apo-
:;..t' -' rnd (e viscoélastique, leur tonus et la force qu' ils névrose du grand dorsa l sur la régio n lomba le, ce lle du trapèze
y>flt des garants irremplaçables de la stabilité a rti cu- sur la joncti on cervico-thorac ique, le très de nse tendo n du
supra-épi neux au ni vea u de l'épaul e.
D OMAINES D'tTUDE • 43
a
( rééduca tif.
POUR CONCLURE
CONTRAINTES
b
Lorsqu ' une fo rce agi t sur un solide, elle peut provoquer son
dép lacement ou, si elle est pour cela insuffisa nte ou que le
dép lacement est impossible, agir sur sa structure même: c'est
la contrai nte (stress, en anglais).
La contrai nte est symbolisée par la lettre grecque cr (sigma) et
Fig. 2·27 - La prcssion pneumatique assure une rigidité de maintien (a) DU une
s'exprime en N par m' (Pa ), unité trop fa ible à laquelle on pré-
résist"nce ,; l'''ppui lb).
fère son multipl e: le daN par mm' (MPa). Elle est proportion-
nelle à la force F et inversem ent proportionnell e à la surfa ce 5
(fi g. 2-28). Soit la fo rmu le:
F
• Caissons viscéra ux cr
5
Leur présence est indi spensa ble à la stabilité du tronc. Celle-
ci dépend de l'ada ptati on morp ho logique du contenu, moulé
27. Un exemple en eSllorsquc, dans une liga mentopl asIÎ;, un ch i ru ~gien
sur le rachi s, ct d0 l'adaptation de sa ri gidi té (pression in tern e)
donne une tension un peu plus forte au transpl ant prothesé et qu~ 1a rt ~ ·
(fig. 2-27) . L'en semb le fon ction ne comme un coussin hydrop- culation est di te . serrée J , Cela équiva ut à lui do nner une certaine rai·
neumatique offrant un maintien étendu et solidaire de l'axe ver- deu r (qui tend tou jours à légèrement régresser avec le temps), afin de
tébra l (cf. les 70nes thoracique et lomba le, p. 478, 487 ct 520) . protéger l'art iculation contre une insu ffi sance induisa nt une rechute.
~ • 6 FO DAA<ENT..... E5
CONTRAINTES SIMPLES
• Compression 28
Est appelée compression, ou pression, la contrainte q~i tend
à raccourcir une poutre" lorsque celle-cI est soumIse a deux
forces opposées (fig. 2-29 a). À noter que, simultanément, les
diamètres transversaux augmentent, provoquant un renflement
pouvant conduire à un éclatement. C'est ainsi ~ue les poutres
soumises à un effort de compression sont renforcees par des cer-
clages (fig. 2-29 cl. . '
La compression pure concerne les solides relatIvement courts
et à condition qu'elle soit bien centrée, sinon il y a ri sque de
flambage ou de flexion latérale (cf. infra). • .
Il faut noter qu'en cas de matériaux différents, chacun reaglt
a b c avec son module de Young propre (fig. 2-29 dl, et qu'en cas de
décentrage de la charge, ou d' inclinaison, cela renvoi e à une
f"~. 2-28 - La contrainte engendrée par une force (a) est proportionnelle à cell... contrainte en flexion (fig. 2-29 el.
ci (b' fi inversement proportionnelle à la ,utface (c), avec un coefficient propre
~ rrliJtiriau appelé le module de Young (Cf. p. 23).
c
b
d
e
d'
(j~~.IfJ r{partle en un secteur donné (a) d'un solide. Action sur une éponge: diminution du diamètre vertical el augmentation des transversaux (b).
~ ff'z !r"lll{'ltil',dU t'opposant aux poussées transversales (c). Lorsque deux matériaux sont en présence, chacun réagit .1Vec son module de Young propre (d),
t!:I..... '31'- tJ..m JP (liS rX"S enrlouages après fracture (cl'). Une pression décentrée engendre une flexion (e).
D OMAINES O'trUDE
• 45
Exemple mécanique
Lorsque l'on appuie sur une éponge posée sur une ta ble,
l'~ponge s'aplatit et s'élargit en tous sens (fig. 2-29 b).
Exemple humain
L'effet de la gravit~ terrestre est la contrainte à laquelle l'orga-
nisme est ie plus exposé, bien que ce ne soit pas la plus impor-
tante .
• Traction 30
Il s'agit du mécanisme inverse de la compression: elle
concerne la contrainte qui, appliquée à une poutre sous forme a c
de deux forces opposées, tend à l'a llonger (fig. 2-30 a). Le corol-
laire en est que les diamètres transversaux diminuent Fig. 2-31 - la torsion est d'autant plus importante que la distance entre le
(fig. 2-30 b), réa lisa nt ce que l'on appelle une striction, qui peut couple et le pointlixe est grande (cf. module de Coulomb, p. 24) la). les
aboutir à une ruptu re par étirement. contraintes sont d'autant plus importantes qu'elles sont éloignées de l'axe de
torsion (b) et d'autant plus négligeables qu'elles s'en rapprochent. la section
d'une diaphyse osseuse montre celle adaptation: l'os cortical, rigide, est à la
périphérie, et le spongieux, tendre, est au centre le). la Iracture provoquée par
Exemple mécanique une torsion est spiroïde (plan de section proche de 45°), exemple d'une torsion
Lorsque l'on étire un bout de pâte à modeler, celllKi s'allonge appliqué à un morceau de craie Id).
tout en se rétrécissant en son milieu, jusqu'à ce que la section
soit trop petite pour supporter l'effort et se rompe.
Exemple humain
Les matériaux les mieux adaptés à répondre aux contraintes en • Torsion 3 !
traction sont soit de type actif, soit de type passif:
• Du c6té actif on trouve le muscle puisque, par sa contractilité, Elle résulte de l'action de deux coup les opposés, dont les
il module sa force de raccourcissement pour la doser en fonction plans sont perpendicu laires à l'axe géométrique de la poutre
de la contrainte qui lui est appliquée. La résultante est nulle
dans un travail statique, et dirigée dans un sens ou dans l'autre (généralement un cylindre, creux ou plein) (fig. 2-3 1 al. Le dia-
dans le cas d'un travail concentrique ou excentrique. gramme montre que les forces sont d'autant plus importantes
• Du c6té passif. donc économique, on trouve les ligaments, qu'elles sont éloignées de l'axe et qu'inversement la partie cen-
inextensibles et généralement assujettis à la protection d'un trale du solide subit des contraintes négligeables (fig. 2-3 1 bl.
interligne articulaire. Il faut ajouter des structures passives plus
superficielles : aponévroses et fascias, qui assurent un rOle équi-
valent sur des distances plus grandes (e.g. tractus ilio-tibial, apo-
névrose plantaire). Exemple rMcanlque
La propriété décrite préc~mment a pour cOnHquence que la
résistance d'un tube, autrement dit d'un cylindre creux, est pres-
que équivalente à celle d' un cylindre plein, ce qui, à résistance
proche, permet d'alléger consid~rablement la structure.
Exemple humain
La conformation des diaphyses exprime la réponse physio logi-
que la mieux adaptée à ce type de contrainte (fig. 2-31 c) : l'os
est creux intérieurement (canal médullaire) et la section est cir-
culaire' . Cela permet, par rapport à une structure pleine, un
allégement appréciable pour une perte de résistance minime.
Le dépassement de la résistance osseuse se traduit par des frac-
tures spiroïdes (fig. 2-31 dl.
a. lorsque des contraintes en flexion coexistent. la section se rapproche
du triangle (ligne âpre du fémur ou arête palmaire des métacarpiens).
Fig. 2-]() TraC/Ion répartie Cil un secteur donné (a) d'un solide. Action sur une 30. O ffi cie llement c tirage ,. .
épollRC: augmenta/ion du diami'ire vertica l ct diminution des transversaux (b). 31. Officie llement te tordage ,. .
• 8~ _ FO'<llMIENTAlES
t
rait, ici, de ciseaux qui. coupent mal ».
mmm
c • Fluage
C'est une déformation engendrée par la seule action du
temps, indépendamment des forces auxquelles la poutre est sou-
mise (fig. 2-33) (Borgi, 1981 ; Pioletti et Rakotomanana, 2000).
bImpI. humains
L'QI n'est pa ou peu influenct par ce type de contrainte. Le
..,.. locomoteur dans son ensemble n'y est sensible qu'en
..... dt ~ rn6Dbolique de ses composants. Cela se
tIwtuIt. par . . . . . . par la camptocormle du vieillard, ou l'aug-
•••1II1Ion dis caurbures osseuses dans certaines maladies du
mtIIIboIlsme 0IIeUX.
F,
..... _--------'
F,
------- F,
a b
Fig. 2-34 - La flexion d'une poutre est produite par le jeu de trois forces agissant en cintrage (F, F, F,J. Elles provoquent un
rapprochement de la partie supérieure (compression) et un étirement de la partie inférieure (traction) (a). Entre les deux se situe
la ligne moyenne, ou fibre neutre (x, y), qui ne subit aucune contrainte. C'est ainsi que sont conçues les poutrelles métalliques
dans la construction (b) .' la partie centrale est mince, seules les parties supérieure et inférieure sont larges.
a b c
Fig. 2-35 - Mécanismes de la flexion. Flexion par compression décentrée, créant un appui avec apparition d'une flèche latérale (a). Flexion
par cintrage, obtenue par action d'une pression perpendiculaire (les extrémités sont résistantes) (b). Flexion par flambage.' la pression est
centrée sur une poutre allongée et de faible diamètre (c) .
rage la tige s' incurve dans les 2/3 de sa longueur situés du côté tromyographique (Péninou et coll., 1994). Il suffit de procéder
libre, et reste rectiligne dans le 1/3 situé dans le prolongement à partir du calque d' un document photographique et d'y porter
de l'extrémité fixée. les centres de masse segmentaires - selon les tables définies par
Dempster (1955, 1959) ou Duval-Beaupère et coll. (1992)
(cf. Annexe nO2 et fig. 1-16). Ces repères permettent de situer
le centre de gravité général de l' individu par rapport à son poly-
gone de sustentation. La charge appliquée et les forces qu'elle
engendre sont établies. Localement, la charge en jeu et son
moment par rapport au centre de rotation concerné permettent
de défi nir le muscle équivalent (c'est-à-dire le muscle imaginaire
dont l'action est la résultante de toutes les actions musculaires
combinées). L'analyse vectorielle permet alors de définir
• Si les deux bouts de la tige sont solidarisés aux mâchoires: l'importance des contraintes en jeu et d'établir la réponse idéale
lors du serrage, le 1/3 moyen de la tige s' incurve, tandis que les compatible avec la physiologie (Frain, 1985).
deux 1/3 extrêmes restent rectilignes.
• Incidences pathologiques
Les contraintes sont un élément incontournable de notre envi-
ronnement. Sans elles, aucune organisation segmentaire n'est
possible: une plante poussant en situation d'apesa nteur se déve-
loppe normalement sur le plan biologique, mais de façon anar-
chique sur le plan architectural. De façon plus imagée, il suffit
de comparer la paradoxale lourdeur et le manque d'a isa nce
d'un cosmonaute en état d'apesanteur, et la légèreté d' une dan-
seuse en situation de pesanteur. La mac hine humaine est
C ONSÉQUENCES BIOMÉCANIQUES influencée par la gravitation terrestre, tant sur le plan de sa sta-
tique et de sa dynamique que sur l'organisation intéri eure de
• Incidence f onctionnelle ses structures (e.g. travées osseuses). Les contraintes peuvent
LI flexion est omniprésente dans l'édifice musculo-squeletti- aussi avoir une influence néfaste en fo nction de certaines don-
que. Or elle est dangereuse pour l'intégrité osseuse, l'exposant nées physiques ou en l'absence de réaction équilibratri ce.
a des risques de fracture transversale. Cest la justification de L'étude des pathologies permet de mettre en évidence les
aisteoce du phénomène de poutre composite (cf. p. 24), qui situations sui va ntes.
préserve l'intégrité osseuse par création d' une flexion opposée,
L'ex cès de charge
~née il neutraliser les effets dangereux de la première.
L'excès de charge, com me dans la su rcharge pondérale, est
• Analyse vectorielle le seul cas où il est possible, et raisonnabl e, de diminuer le poids
afin d'a moindrir les effets néfastes.
" ..,g pas facile d'analyser les forces en présence au ni veau
- '/"'r~-'" du corps : la position segmentaire, et l'activité mus- Le dècentrage de charge
,,-< '~'!' en déu:lule, déterminent des con trai ntes dont il faut Il semble préférable de fra ctionner un poids bilatéralement,
"' '' v.>nt gérk-s économiquement ou non. Une relat ion plutôt que de le porter d'un seu l cô té. Cela se conçoit, mai s
, ;,.'.. .:... ,,1,. ,'" te l'analyse positionnelle et l'activité élec- n'est pas toujours possible. On peut l' illustrer par la vue cles
DOMAINES D'nuoE • 49
Exempla m6c.Inlques
Un ski a une _Ile lisse afin de faciliter le glissement
(fig. 2-39). InWfWlMftt une rMllMtte • neige possède de fortes
stries afin d'emptclwr le glissement-
EDmpIe .........n
Le cartilage est 1.... pour faciliter le glissement.
L SiS att.s mIcrœcopIq.... offNnt une ....IIIeu.. plastklté, sans .ffecter
1'8I!*t HIle cie l'_Ille.
• Type de matériau
Chaque matériau possède son propre coefficient de frotte-
ment. On glisse mieux sur du carrelage que sur de la
moquette et l' industrie fabrique des alliages permettant de
modifier la qualité du contact dans le sens de moindres
frottements (fig. 2-40).
-
bis _-_ m6cInIque
ft le tringles' rideaux en bols glissent moins bien
que œux en matItre plastique (coefficients: métaVmétal • 0,3
• 0,9: nytonlacler. 0,3 : plastlquelplastlque = 0,1 à 0,3 ; roule-
ment • bille. 0,01).
Eumpli humIIIn
Le artIlage humain offre des qualit6s de glissement inégalées
f'og. 2-38 - La surface augmente les frottements (a). Le risquede dérapage sur dans rlndustrle actuelle (coefficient liquide synovial = 0,0001 à
une route mouillée est un exemple de glissement dû au revêtement humide (b). 0.0032) (Borgl et l'las, 1982).
• Vitesse d'application
Selon qu' une force est appliquée lentement ou non, les
conséquences sont diffé rentes.
Cl,e
a
Exemple m6canlque
Pour casser un bout de bois, il faut un certain élan et agir d'un
~ 2-39 - La semelle d'un ski est lisse pour faciliter le glissement (a), celle coup sec (fig. 2-41).
d'une raquette à neige est au contraire jrrégulière (b).
Exemple humain
Hormis le contexte sportif (coup porté par un karatéka) ou
des situations spécifiques, les considérations biomécaniques
portent généralement sur l'étude des contraintes lentes,
c'est-à-dire en négligeant l'énergie cinétique qui pourrait
être liée .
• Temps d'application
La durée d'application d'une contra inte joue un rôle sur cer-
tains matéri aux : c'est le fluage (cf. fig. 2-33).
a b
Iiq. - ErM d'U()I> SI'1TJelle aoutchoutée striée sur un sol antidérapant (a)
II'! If z; ~ ".. rlr ru,r sur une peau de banane (b).
D OMAINES O'(TUDE
• 51
Exemple m6canique
Une boule de mastic s'affaisse d'autant plus qu'on la laisse long-
temPS en appui ; un chewing-gum s'allonge d'autant plus qu'on
le maintient suspendu.
Exemple humain
Certaines manipulations visent à un étirement par la seule
action du temps. Des postures de cette sorte sont utilisées pour a
étirer une structure rétractée. L'étirement peut étre recherché
pour une autre raison, ainsi d'une distension locale de la peau, Fig. 2-41 - Elfet d'une contrainte statique (a) et d'une contrainte dynamique (b)
• l'aide d'un ballonnet sous-cutané, avant de faire un pr6l6ve- par une masse équivalente.
ment cutané.
• Répétition
Lorsqu'un effort est répété un grand nombre de fois sur un
matériau, sa résistance décroît progressivement (écrouissage).
• Température
Certains corps ont des comportements mécaniques différents
selon la température à laquelle ils sont portés. C'est ainsi qu' un
Exemple m6canlque
forgeron peut travailler les métaux. Ce facteur intervient relati-
On fait céder une tige métallique en la pliant et la dépliant plu-
sieurs fois jusqu'à ce qu'elle se rompe. vement peu en matière d' anatomie fonctionnelle.
Répartition
On ne diminue pas la force, mais on augmente sa surface
d'application (fig. 2-43).
~
~::=~::ct.cie'"
ui surfeca
10ft poids
'- ... un sol mou. elle
d'appui soit suf-
soit 6qullilrie par
~. 2-42 _ L'équilibre est obtenu, avec la balance dire romaine, par le jeu des
bras de levier (a), comme pour l'équilibre frontal de la hanche (b).
a (
_ Vs !'f'rpU nUISibles (al sont neutralisés par l'adjondion d'une nouvefle contrainte,
égale et en sens contraire, que ce sail par
f/;/. ~ rA) (Jd' UIJP t:lmgue sur un étai (cJ. II est à noter que ces deux
possibilités majorent la compression sur fa poutre.
D OMAINES O'ËTUOE
• 53
Exemple mécanique
L,onqu'une potence murale supporte une enseigne, avec un cer-
uln bras de levier, il faut ajouter une force Opposft pour sou-
lager l'effort (on peut aussi raccourcir le bras de levier par
l'adjonction d'une tquerre, ce qui est une façon diff6rente de
'*-11er le probltme).
Exemple humain
L'application pratique est reprtsent" par l'tquillbre de la
balance de Pauwels au niveau de la hanche (fig. 2-42 b). Pour
qu'il y ait tquilibre, il faut que les moments P x a et F x b soient
de valeur tgale. On sait que, pour que la valeur de la rtsultante
R soit physiologique, il faut garder un rapport approximatif de
3 • 1 entre les deux bras de levier, sinon la rt5ultante peut aug-
menter considérablement et etre Il l'origine d'une coxarthrose. a b
RECHERCHE D'ÉCONOMIE
• Ii" 'OAM(NTAlES
• Économie
l'idée est de dépenser le moins possible d'énergie. Si, pour
être efficace, un mouvement doit être coûteux, cela en limite
7
considérablement l'exploitation fonctionnelle. Il faut donc trou-
ver le meilleur rapport « qualité/prix . entre ,:e que I:o.n fait et
fi&. 246 - L'appareil extenseur du ce que cela coûte. Plusieurs critères peuvent etre ChOISIS, selon
gmoo comprend : fémur (1), capsule (2), le type d'activité: sur le plan cardiaque, pulmonaire, muscu-
r€tmaculums (J), tibia (4), bourse laire, etc.
....,.,...,/e
infrapatellaire (5), tendon
pRllaire (61, axps adipeux (7), • Esthétique
pZ/id (81, quadriceps (9) el cul-de-sac
sous-qwdricipital (10). Cette notion est souvent mal perçue, fort de l'adage que l'on
ne discute ni les goûts, ni les couleurs. Il ne s'agit pas de choisir
des indicateurs personnels, fonction de modes ou d'options fan-
taisistes. le choix doit refléter ce que l'on appelle aisance, flui-
FONCTlON(S) dité, adresse, habileté ou agilité, tous termes traduisant
l'élégance du geste réussi . Cette appréciation, non mesurable,
le terme désigne la capacité à exécuter une tâche ou partie est subjective. On peut cependant l'évaluer, à l' aide d' une
de tâche. Cela peut concerner aussi bien une machine qu'un échelle analogique. Des paramètres informatisables existent, qui
homme. la fonction d'une machine à écrire est, comme son permettent de déterminer la trajectoire idéale d' un service de
nom l' indique, de fabriquer un graphisme particulier qui dis- tennis, le meilleur rapport des segments corporels, les séquences
pense l'auteur de toute application calligraphique. la fonction et la chronologie de chaque phase. Il n'en reste pas moins que,
du cou est de tenir la tête et d'en assurer la mobilité. Au vu de sans calcul, l'élégance d' un skieur se perçoit immédiatement et
la capacité, ou non, d'accomplir la tâche programmée, on peut permet de savoir, sans risque d'erreur, si l'on a affaire à un débu-
dire que la fonction est atteinte ou non. Il s'agit donc d' une sim- tant ou à un « pro • . la marche « fonctionnelle . d' un hémiplé-
ple enquête, qui peut être étendue à tout l'individu: le moyen gique, pour peu esthétique qu'elle paraisse à un bien portant,
fessier tient-il l'équilibre monopodal ? le patient mange-t-il tout peut être d' un niveau fonctionnel meilleur que ce qu 'elle était
seul? le patient est-il autonome? Toutes ces questions, facile- un mois auparavant.
ment informatisables, se traduisent par des réponses binaires de
style oui/non. Au mieux, on peut ajouter des nuances pour affi-
ner l'appréciation des capacités. Par exemple: peut-il faire telle POUR CONCLURE
ou telle chose: normalement, avec difficulté, pas du tout? Il
Quand on parle de fonctionnel, il faut se garder d'une attitude
s'agit donc de batteries de tests, que l'on peut classer en tests
globale. D'une part, il faut connaître le but: la ou les fonctions
de mobilité fonctionnelle (secteurs), tests de stabilité (en chaîne concernées. D'autre part, voir comment on l'atteint : si l'un des
ouverte ou fermée, statiques ou dynamiques), tests de contrain- trois critères fonctionnels vient à manquer, il n'est plus possible
tes (port de charge). On peut ainsi avoir une vue assez détaillée d'attribuer le qualificatif de fonctionnel ou, tout au moins, cela
des fonctions accomplies, mais non de la façon dont elles sont en diminue la portée.
assurées. Il s' agit d' un registre quantitatif, quel que soit son
degré de précision (Mesure, 2000).
MOUVEMENT ET GESTE
signe, cela devient un « geste ' . U ne abducti on du bras peut ment des mouvements, et seulement cela . C'est une erreur de
être un geste pour di re au revoir. La di stin cti on est importante stratégie: on rate le but. La rééducation du mouvement est une
en rééduca tion, ca r, en cas de diffi cultés, les patients sont sou- phase analytique indispensable, mais s'y arrêter est une faute.
vent obnubilés par le mal, et leur seule volonté les place parfois
La réédu cation des gestes est une exigence fonctionnell e com-
en situation d' incapacité (raidi ssement, appréhension). Or, il
plémentaire. Sont à prendre en compte ce qui nuance les ges-
arrive que le même mouvement, lorsqu ' il est programmé ins-
tes: l'âge, la culture, le sexe, l'expressivité. Il s'agit toujours de
tinctivem ent au cours d' un geste, retrouve une performance
démédicaliser le patient, le rendre acteur de sa rééducation,
meilleure. Le thérapeute doit donc se réserver cette double
comme on aime à le dire.
entrée, pour obtenir le meilleur effet.
Les mouvements traduisant une communication sont soit • Amélioration des capacités
génétiquement codés au départ (danse des abeilles, mouve-
ments des oreilles ou de la queue d' un chien, élévation des sour- • Elle passe par l' intégration d'un acte. Le cerveau pense en
finalité et non en muscles.
cils chez l' homme étonné"), soit progressivement élaborés par
la vie sociale, telles les mimiques du visage ou de certaines par- • L' apprentissage est le fruit d'une amélioration constante: il
. ties du corps (comme chez le singe). L' être humain est le seul s'agit de refaire des exercices et non de les répéter. Les étapes
à atteindre un niveau de communication très élaboré: le geste. successives forment un apprentissage de type vicariant.
C'est la base de la communication non verbale, et elle intéresse Il s' agit de faire découvrir le mode d'emploi de sa mécanique
non seulement le visage, mais les mains et même la posture tout et non d' inculquer. L' aspect (ré)éducatif de la kinésithérapie
entière. amène souvent des praticiens à enseigner aux patients les mou-
vements corrects, par opposition à ceux qui sont jugés incor-
• Incidence kinésithérapique rects. Or, il ne s'agit ni de faire un recensement des attitudes ou
Dans l'échelle animale, on observe une évolution, depuis les gestes inappropriés (ce qui serait impossible), ni d'imposer un
mouvements élémentaires (ouverture et fermeture d' une huître), mouvement jugé bon, souvent hors contexte. Le ressenti des ten-
vers de plus élaborés (activités diverses des mammifères), voire tatives, des échecs, des comparaisons, doit responsabiliser le
hautement performants (course du guépard, saut du kangourou). patient. Comme dans l' industrie: « le non-respect du mode
L'être humain y ajoute une innombrable quantité de gestes. d'emploi entraÎne la suppression de la garantie > .
Qu'en fait-on en rééducation? On rééduque consciencieuse-
36. Quelles que soient l'ethnie et la culture, une surprise déclenche tou-
jours une élévation des sourcils, même très brièvement ; il faut une l'abord rééducatif fait intervenir une double trilogie: les mobi-
caméra à défilement rapide pour repérer ce geste, dont la durée est de lités, stabilités et contraintes doivent orienter vers un abord
l'ordre de 1/6 de seconde (Eibl-Eibesfeldt, 1976). fonctionnel regroupant efficacité, économie et esthétique.
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/
des tissus vivants
Os
~ -- --
Yi
• To ute cav ité osseuse est constituée par la juxtaposition de
plusieurs pièces osseuses (au moins deux) . Ain si l' acétabulum .'.
"..-, ..
-....
est constitué par la joncti on de l' ilium, de l' ischion et du pubi s; ,
l'orbite est form ée de davantage d'os encore (fi g. 3-5 cl.
• Le sexe
INFLUENCES
Il ne joue pas directement sur l'os, mais indirectement, par le
l'os subit des influences en rapport avec les facteurs suivants. biais de l'i mprégnation hormonale, laquelle connaît de grosses
modifications chez la femme à l'occasion de la ménopause, qui
• Sa forme sont à l'origi ne de décalcifications .
COMPOSANTS
• Type 1
Ce sont des fibres de force et de vitesse, de contraction faible
(Brooke et Kaiser, 1970). On les appelle également fibres sa,
pour slow-oxydative (Peter et coll., 1972).
• Type lib
a Ce sont des fibres de force et de vitesse, de contraction forte,
dites fibres blanches (Brooke et Kaiser, 1970). On les appelle
2 .up aussi fibres FC - pour fast-glycolitic (Peter et coll., 1972). Leur
• Type lia
Ces fibres sont d'un type intermédiaire entre les deux précé-
C-_ __ 3
dents, dites fibres rouges (Brooke et Kaiser, 1970). On les
appelle aussi fibres FOC - pour fast-oxydative-glycolitic (Peter
-\--- -4 et coll., 1972). Leur résistance à la fatigue est moyenne. Le méta-
bolisme dominant est mixte: glycolytique anaérobie et oxydatif.
5 ORGANISATION MYOLOGIQUE
• Les annexes musculaires sont représentées par les aponévro- contraction. La courbe tension-longueur exprime ces deux
ses d' insertion (plages élargissant l'implantation du muscle) et caractères (fig. 3-9). Si la force connaît son maximum de puis-
les bourses synoviales (rôle de gli ssement). sance en course moyenne pour décroître dans les extrêmes,
la tension passive, elle, croît régulièrem ent au fur et à mesure
de l'étirement musculaire. La superposition des deux courbes
CARACTÉRISTIQUES PHYSIOLOGIQUES
en donne une troisième, globale, qui exprime la réalité com-
Le muscle strié se distingue par son tonus, sa contractilité et plète. Cette courbe est d'a utant plus ascendante que l'on a
sa vigilance. affaire à des muscles raides, comme les ischio-jambiers,
compte tenu de la forte proportion de tissu fibreux dans leur
• Tonus musculaire structure, autrement dit, chaque muscle a sa propre courbe
Le tonus musculaire est un état de tétanos partiel du muscle tension- longueur.
dû à la décharge asynchrone d' influx au niveau des nerfs
moteurs innervant ce muscle. Le tonus est d'origine réflexe et • Viscoélasticité
correspond donc à un état permanent de contraction (Wright, Elle se traduit par un léger retard à l'étirement ; elle est due
1973). aux fibres conjonctives et à la circulation intramusculaire
(Conteduca et coll., 2003).
• Contractilité
La contractilité est la caractéristique essentielle et « noble . • Absence de fluage
du muscle: sous l'influence d' un stimulus nerveux, le muscle a
Compte tenu de la qualité contractile du muscle, ce dernier
la capacité de se raccourcir. Cette contraction peut être isomé-
ajuste toujours sa course en fonction du travail demandé: sta-
triqu e, sans travail mécanique extérieur (Duchateau et Hainaut,
tique, concentrique ou excentrique (Pousson, 1999). Dès lors,
1984). Cependant, les myofibrilles se raccourcissent quand
la notion de fluage est absente, tout au moins pour ce qui est
même et étirent les éléments élastiques en série, situés dans les
de la partie contractile du muscle. Il n'en est pas de même
tendons. Cette contraction peut être isotonique, avec un travail
pour la partie élastique qui, elle, peut subir une déformation
méca nique extérieur. Le muscle se contracte en se raccour-
en fonction du temps. C'est ainsi que devant des rétractions
cissant, déplaçant le point d'application de sa force (travail
importantes i l faut se garder de posturer excessivement car on
concentrique) ou en s'allongeant (travail excentrique) (Styf et
risque de distendre définitivement l'appareil muscu laire et
coll., 1995 ; Coubel, 1999).
donc d'aboutir à une perte d'efficacité (Coubel et Van Hoecke,
1982).
• Vigilance musculaire
La vigilance musculaire est fonction de la richesse en récep-
teurs et en fuseaux neuromusculaires. Cette qualité propriocep-
• Force
ti ve prédispose le muscle à réagir automatiquement face aux La contraction produit une force permettant d'agir sur les seg-
dangers menaça nt l' intégrité d' une articulation ou d' un os. Tou- ments osseux d' insertion (cf. p. 63). L'éva luation de la force est
tefois, le temps nécessai re à la réaction musculaire est de l' ordre
du 1/ 100 de seconde. Dans les circonstances où la vitesse du
mécanisme vulnérant est supérieure, il ne peut plus être ques-
tion d'un feed-ba ck, trop lent; la solution réside donc dans
l'anticipati on (feed-forward).
.i
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES -
.~~-_./
,/
/" 1 ......
• Extensibilité . ~
~~., l
l
,
,
Le muscle est extensible de façon variable en fonction de sa /.' 1 1 \
'-' l ,
teneur en fibres de coll agène. Ainsi les ischio-jambiers, à fort
pourcentage de ti ssu tendineux, comme l'i ndiquent leurs noms
"
,'
/," ,1
(semitendineux, semimembraneux), sont peu extensibles, alors
que des mu scles comme le sartorius, faibles en structures .,h
con jonctives, sont facilement éti rables. l'
"1
l
• Élasticité ci cm ce
Le m uscle est élastiqu e: il reprend sa lo ngueur après étire-
ment ". Cett e notion est à différencier du raccourcissement par
Fig. 3-9 - Courbe tension-longueur : la courbe active (pointillé) a son maximum
en CQurse moyenne (cm) du muscle (ci/ce : course interne/externe). La courbe
6. Toutefoio:;, la re lat ion tension-lo ngueur passive n'esl pas l inéaire. le
passive (trait plein) croit j partir de la course moyenne. La courbe totale (traits-
mu sc. le n'obéit pa s â la loi de Hooke. points) additionne les deux.
•
Puissance • Travail musculaire
En physique, cette notion correspon,d au pr~duit de !a force
déployée par le déplacement engendre, ce qUi re~,.e nt a la for-
mule: W = F x 1. En biologie, cette notion est critiquable, car
inadaptée. Cela reviendrait à dire qu'un muscle qui fait un effort
de 50 daN sur 5 cm a un travail identique à un muscle qui pro-
duirait un effort de 100 daN sur 2,5 cm, ce qui est faux, et cela
F deviendrait absurde dans le cas d'une contraction statique, puis-
b que le travail deviendrait nul, du fait d'un déplacement nul. la
formule de puissance musculaire est, de ce fait, entachée de la
~ 3-10 - La courbe forr:e-vitesse est hyperbolique (a). La courbe (orce- même erreur. On préfère calculer autrement la force d'un mus-
puissanœ (b) est parabolique. cle, tout arbitraire que ce soit.
Une bonne approche de la capacité d'un muscle à fournir un
trava il est la notion de PCA (physio/ogieal cross-section area),
en cm', dont la formu le est:
m
dXi
difficile car elle dépend de variables et de protocoles expéri- dans laquelle m représente la masse du muscle, d sa densité (en
mentaux très différents. On ne peut en donner qu'une estima- moyenne 1,056 g.cm- J ) et lia longueur de ses fibres. Pour les
tion. Pour Reckhinhausen et Steindler (1955), la force est muscles pennés, la masse doit être multipliée par le cosinus de
proportionnelle à la section du muscle et ils lui attribuent une l'angle de pennation. À titre d'exemple, on montre ainsi que la
valeur de 3,65 daN par cm' de coupe. Fick reprend la même PCA du soléaire représente 41 % des muscles croisant la che-
approche, en situant la valeur à 10 daN par cm'. l 'écart entre vi lle (Winter, 1994).
ces chiffres réside dans les conditions expérimentales différen-
tes et dans les extrapolations, qui sont faites à partir des cada-
vres'. les auteurs actuels hésitent à donner des va leurs: ils
prélerent donner des pourcentages entre tel et tel groupe mus-
culaire, et parlent d'action du couple par rapport à une articu- TENDON
lation.
la force varie en fonction de certai ns paramètres:
• En fonction de l'angle articulaire et de l'angle du tendon sur CARACTÉRISTIQUES ANATOMIQUES
son insertion, ce qui fait interveni r le cosinus de l'angle a
(ci fig. 1-4). Si l'angle est de 90· le cosinus est égal à 1 et • St ructure
l'action musculaire est maximale. Au contraire plus le tendon Partie intermédiaire du complexe ostéomusculaire, le ten-
tend à devenir parallèle au segment osseux mobi le, c'est-à-dire don se situe entre la partie contracti le et la pièce osseuse sur
plus l'angle a est petit, et plus le cosinus se rapproche de 0 et laquelle elle agit. Il résulte d' une réorga nisation parti culière
l'action mobilisatrice disparaît.
des fibres du plan conjonctif auxquelles s'a marrent les fibres
• En fonction de l'angle d'attaque des fibres muscu lai res sur contractiles. Comme ces mêmes fibres du pl an conjonctif, il
le tendon. Ainsi les fibres situées dans l'axe du tendon ont une est d' un blan c nacré et doté d'une grande résistance à la ten-
effkacité maximale, quand celles situées perpendiculairement sion. Il perm et à la force produite par la contraction de tout
à cet axe ont une efficacité nulle. Entre ces deux extrêmes, on un volume musculaire de se concentrer en un seul point:
trouve la variable de la majorité des cas (Bouisset et Maton, celui de son insertion . La fixation d' un tendon ne se fa it pas
1995). à la manière d'un e vis fixée dans une chev il le, dans un mur.
• En fonction de la vi tesse du mouvement. Cela se traduit par Pu isque l'os est un tissu conjonctif, il est de même orig ine
uœ courbe hyperbolique (fig. 3-10 a) exprimant le fait que la embryologique qu e les plans conjo nctifs et que le tendon. On
Itesse a laquelle un muscle se raccourcit dépend de la force observe ainsi une transformation progressive des cellules ten-
001 lUI est opposée (De Koning et coll., 1982) lorsque la dineuses qui, à mesure que l'on se rapproche de l'os, devien-
• ~ de raccourcissement augmente, la force exercée par le nent téno-péri ostées, puis périostées et enfin osseuses
cJW:le décroît. (fig. 3-11 ). Seyrès (1991) rappell e les quatre zones de transi-
tions. Son trajet, présente parfoi s un aspect plus ou mo in s sp i-
• E- '....nction de la puissance développée: courbe force-puis-
".-....., 'go 3-10 b , (Coubel et lensel-Corbeil, 1998). ralé de ses fibres; leur alignement joue un rôle amort isseur
au cours des mises en tension (e.g. le tendon calcanéen, qui
réalise une, fice ll e » quasi parfaite).
· ' #"d J ,j,. dj~tion, donc généralement fait sur des per-
.'Y. • 4! '. P'"lI développée, ca r âgées.
CARACTrR ISTIQUES PHYSIQUES OES TISSU S VIVANTS
• 65
pt
11
+,
"
l '-
l ,
l '- \
1 58' "
a ,
1
b
o. À no ter que grâce à ces différentes réfl ex ions, un muscl e garde une
• Annexes tendineuses
lo ngueur plus ou mo ins constante proc he cie la co urse moyenne. Ainsi ,
la longueur du ga sl rocnémien (muscl e bi art Îculairc) augmente de 4 % Un tendon possède un certain nombre d'annexes comprises
cn flexion dor'ia lc de chevil le el d iminue de 8,5 % en fl exion pl antaire;
c lic dinllllll(, cn Outre de 3 % lorsque Ic genou est en fl ex ion, et aug· dans le term e général d'appareil de glissement, très important
men te' cie 6 ,1) !J,'II Jorc,qu ' !l l'si c n extension (A lexa nder, '1 975). sur le plan mécanique (Huijing, 1999) (fig. 3-14).
Para tendons
Ce sont de petites expansions d'amarrage situées générale-
ment prés de l' insertion du tendon. les fléchisseurs des doigts
en offrent un exemple.
3 Mésotendons
Ce sont également de petits éléments de jonction entre un
tendon et l'os, mais ils diffèrent des précédents par leur rôle de
nutrition, car ils véhiculent de petits vaisseaux.
Sésamoïdes
Ils constituent à la fois un accroissement du bras de levier
permettant au tendon à la fois d'avoir un meilleur couple par
rapport à un centre articulaire, et d'intégrer un revêtement de
glissemenl cartilagineux plus résistant qu'une simple bourse
synoviale, sujette à irritation'.
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
• Inextensibilité
~ 3-14 - Tendon (1) avec ses artérioles (mésotendon), sa gaine synoviale (2), le tendon est considéré comme peu ou pas extensible. Son
~ coo/iS5e fibreuse de maintien (3). allongement physiologique est de l'ordre de 4 % de sa longueur
initiale. De 4 % à 8 %, il subit une déformation plastique (élon-
gation) et se rompt au-delà de 8 % à 10 %'0 (Seyrés, 1991 ; Pio-
letti et Rakotomanana, 2000).
Gaines synoviales
les deux feuillets de ces gaines sont rendus mobiles entre eux par • Résistance
la présence d'un film lubrificateur intermédiaire, qui assure le coulis-
le collagène tendineux confère au tendon une forte résis-
!ftIIftII du lendon avec un minimum de résistance. Elles sont situées
tance" : 400 à 1 800 fois supérieure à la force que peut déve-
aux passages critiques: zones de réflexion ou de resserrement.
lopper la partie contractile (Seyrès, 1991). l'utilisation
le tendon étant destiné à transmettre longitudinalement la
habituelle sollicite les tendons de façon nettement inférie ure à
force développée par la partie contractile, il risque de perdre
leurs capacités mécaniques" . lorsqu'on parle de la résistance
une partie de cette force mobilisatrice, sur son trajet, par frotte-
des tendons, on pense souvent au problème posé en chirurgie
ment sur les structures avoisinantes. Pour optimiser cette trans-
réparatrice. Il faut faire référence aux quatre phases (pocholle,
mission il est fréquemment séparé des structures environnantes,
1997) qui permettent à la suture de terminer sa cicatrisation:
osseuses, myo-tendineuses ou ligamentaires, par une gaine
synoviale, et ce surtout en situation distale (régions du poignet • 1'" semaine: la résistance est celle de la seule sulure, les
et de la cheville, par exemple). fibroblastes se développant sans s'être encore transformés en
lorsqu'il est naturellement exposé à des contraintes transver- myofibroblastes (Allard et Blanchi , 2000). la tendance actuelle,
sales qui sont préjudiciables à son intégrité anatomique comme notamment au niveau des tendons fléchisseurs des doigts, est à
à sa fonction de transmetteur, il est doté d'un sésamoïde. Cette la mobilisation postopératoire immédiate (Thomas et co ll.,
structure ossifiée reste insensible aux contraintes perpendiculai- 2000).
res et permet la transmission optimale de la force mobilisatrice • De la 2" à 3e semaine: la formation de collagè ne de type III
au-delà de la zone de compression. . permet des sollicitations précoces mais minimes, destinées à
Bourses synoviales accélérer l'orientation des fibres dans le sens habituel de tra c-
tion. la résistance est donc moye nne.
Ce sont des espaces de glissement fermés, formant une cavilé
rirtuelle et disposés entre un tendon et une zone d'a ppui, que
œ'iOfl n autre tendon ou un bord osseux. Cela garantit un glis- 9. !,ins,i, sans êt re un sésamoïde, la patella en offre les ca ractéri stiques
~ de bonne qualité. Cet appareil est parfois étendu au mus- mecanlques.
, O. l a cou rbe co ntrainte-déformation présente troi s zones ca ractéri sti4
, ... - ,'l'SI le cas de la bourse synoviale sous-deltoïdienne.
ques: de a % à 2 % d'a llongement : déformation viscoélastique; de
2 % à 5 % d'a llongement: déformati on éla st ique. À part ir de 5 'X, la
P'JrlkJns de synoviale articulaire déformation devient plastique (déformation permanente et début de dcs4
~4..yAS c.rtr-- '!Jructure forme une invagination en continuité tru ction).
,~ ,""h'" e artIculai re, dans laque lle le tendon glisse tout 11 . Elle est si tuée aux alentours de 100 N.cm l , avec un début de rurturc
pour 5 % d'a llongement (Dumoul;n et co ll ., 199 11.
~'''~ rt.ns l'f-S(>ace capsulaire. De ce fait , il reste isolé 12. Les acci dents, notamment sportifs, mettent en cause une conjonc4
, 4 .....;.(U'dl r,. tion d'éléments dans des condit ions sortant de l'ordinairc.
C ARACT(RISTIQUES PHYSIQUES DES TISSUS VIVANTS • 67
• Module de Young
Il est de 2 000 à 4000 daN/ mm' (Voigt et coll., 1995).
• Viscoélasticité a b
C'est une particularité du tendon qui lui permet d'absorber
les oscillations en cas d'allongement et de ra ccourcissement (à
la manière d' un amortisseur). Celte viscoélaslicité se fait par un
échange d'eau à l' intérieur du tendon (Wright, 1973).
d
ARTICULATION
Une articulation est une entité anatomique comprenant au Fig. 3-15 - Articulations fibreuses : syndesmose (a ), suture (b), schyndilèse (c),
gomphose (d).
moins deux os, plus ou moins mobiles l' un par rapport à l'autre,
et une interface permeltant le glissement (sauf exception) sous
forme de tissu fibreux, fibrocartilage, cartilage hyalin, voire plan
de gl issement.
TYPES ARTICULAIRES
• Articulations fibreuses
Leur mobilité est faible ou absente. Elles comprennent :
o Syndesmoses : surfaces reliées par un ligament interosseux
(comme pour la tibio-fibulaire inférieure) (fig. 3-15 a).
a
o Sutures : surfaces à tissu fibreux intercalé puis plus ou moins
ossifié (comme à la voûte crânienne). La schyndilèse est un cas
parti culier correspondant à la jonction vomer-sphénoïde, où les
os sont directement au contact (fig. 3-15 b, cl.
o Gomphoses : type réservé à l' implantation des dents (non
• Articulations à cartilage
Leur mobilité est modérée. Elles comprennent :
o Synchondroses : surfaces uni es par un ca rtil age (comme à la b
base du crâne) (fi g. 3- 16 a, évo luant vers l'oss ifica ti on).
o Symphyses : surfaces uni es par un fibroca rtil age (comme
entre les co rps vertébraux ou le pubi s) (fi g. 3- 16 b).
• Articulations à synoviale Fig. 3-16 - Articulations à cartilage: synchondrose (a), symphyse (bl.
Leur mobilité est grande. C'est le type le plus répandu dans
le corps hu main. Elles comprennent :
o Trochoïdes : cy lindre plein to urnant da ns un cylindre creux
(un degré de liberl '<) (fig. 3- 17 a).
o Ginglymcs : pouli e pl eine tournant dan s une pou li e creuse,
avec un gorge ct deux JOLies (un degré de liberté) (fig. 3- 17 bl.
• Il
e f
• La syssarcose
1 faut rajouter le type syssarco se (étymolo giqueme nt: à cha ir
rutposée" à part, qui correspo nd à l'articulation scapulo-tho-
,~-
U.PJ.C"ÉRISTIQU ES
J Selon la dassif ication Fig. 3-18 - Une articulation à synoviale est peu sensible à la fatigue (a), mais
ne supporte pas d'être déviée de son axe programm é sous peine
M .,.. " ....~ ~synoviale ont comme avantage d'être peu de luxation (a').
_~ ~ " i.rt~,
Une symphyse permet au cont,.,;re des mouvements en IOU5 sens (bJ, mais elle
mai. comme inconvénient d'être conditio n- est fatigable (b').
CARACTtRISTIQUES PHYSIQUES DES TISSUS VIVANTS • 69
A A
Fig. 3-19 - Morphologie articulaire. les bâtons Aet
- 8 sont enduits de matériau friable à feur jonction ;
deux cordes sont placées, avec des bras de levier
"..i.. courts pour A et longs pour 8 (a). l es cordes
mobilisent le montage en va-et-vient (b). À terme,
les surfaces Iriables sont usées de laçon concavitaire
e e du côté des petits bras de levier, et convexitaire du
côté des longs (c). Si l'on inverse les bras de levier
j et que l'on recommence le va-et-vient (d), la
concavité apparaÎt encore du côté des petits bras de
~ a \ ( d e
levier, et la convexité du côté des longs (e).
nées par la morphologie osseuse (fig. 3- 18 a). Les arti culations • Épaisseur
à cartilage ont les caractéri stiques inverses : sujettes à la fatigue,
mais pouvant bouger dans tous les sens (fi g. 3- 18 b). Elle est va ri able, entre 2 et 4 mm " , le maximum d'épaisseur
correspondant aux zones d' appui maximum . Ainsi le cartilage
• Selon le rapport des bras de levier musculaires est plus épais sur le sommet de la tête fémorale que sur ses bords
(Adam et coll., 1998).
Ce rapport détermin e la form e des surfaces arti culaires - la
concav ité se forgea nt au niveau des bras les plus courts, et la
convexi té du côté des bras les plus longs " (fig. 3- 19).
• Porosité
Le cartilage est poreux, c'est-à-dire qu' il laisse passer, de
façon sélecti ve, les petites molécules du liquide synovial, ce qui
C ARTILAGE est utile pour sa nutrition.
• Structure
CARACTÉRISTIQUES ANATOMIQUES Elle montre des couches superposées de cell ules de plus en
plus hori zonta les au fur et à mesure que l'on se rapproche de
Il ex iste di fférents types de cartil age: le cartilage hyalin (des
la surface (W ang et coll., 2001 ). Sa composition montre une
surfaces arti culai res), les fibrocartilages (ménisques D U disques
transition en fondu enchaîné entre les cellules osseuses, celles
interca lés entre deux éléments osseux). et les cartilages élasti-
de l'os sous-chondral et, en surface, les cellules dites hyalines
ques (pav illon de l'oreille, ou parti e de la clo ison nasa le). Notre
(fig. 3-20). Le relief est macroscopiquement lisse, mais, micros-
intérêt se portera sur le ca rt ilage hya lin et les fibroca rt ilages
copiquement, il présente de petites irrégul arités ondulées (1 à
(Treppo et coll., 2000; Hunziker et co ll., 2002).
5 Il de profondeur) qui auraient un rôle dans le jeu de la lubri-
fication .
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
• Nutrition • Dureté
Elle est variable selon la topographie, la concentration du
Le ca rti lage ne possède pas de vascularisation propre. Il est
liquide synovial, et selon la profondeur à laquelle on l'observe.
nourri par imbibi tion à partir du liquide synovial. Le mouvement
Le cartilage est plus souple en surface, et plus dur au fur et à
arti culaire perm et de réparti r ce liquide sur l'ensemble de l'éten-
mesure qu'on se rapproche de l'os sous-chondral. La relative
due ca rtil agineuse. Les altern ances de compression-décompres-
soup lesse du ca rtil age lui permet un meilleur amortissement des
sion perm ettent cie nourrir le ca rtila ge et d'évacuer les déchets,
con trai ntes que l'os. Cependant, quand on parl e de contraintes,
à la manière d'une éponge.
il faut préciser qu' il s' agi t de contrai ntes lentes. En effet les
contrain tes rapi des, comme da ns les chocs, ont vi te fa it de
dépasser le seu il de tolérance et risquent d'about ir à des lésions
(Ca rter, 1984).
13. [xpénmenlaltOn de Roud (19 13). 14. Le ca rtil age le plus épais du corps est au ni vea u palellai re (5 mm).
• ..... fO \\t "T LES
• Vieillissement
la fréquence des phénomènes d'usure, c'est-.à-dire d'arth-
rose, notamment au niveau des surfaces articulaires portantes,
donne de l' importance à cette notion. Toute surface matérielle
subissant des pressions, statiques ou dynamiques, évolue vers
une altération progressive. C'est ainsi que certains estiment que
l'ostéophytose représenterait une adaptation de l'organisme
pour tenter d'augmenter la surface de contact, et diminuer ainsi
1«. J.20 - Structure du artilage hyalin, la contrainte unitaire (Rotter et coll., 2002) (fig. 3-21). Deux cas
.n~ ses cellules devmJnt parallèles sont à évoquer:
m " superlicie.
• les altérations dues à l'âge se traduisent par une hydratation
moins bonne, engendrant une moindre résistance. la consé-
quence est le remodelage de la surface avec prolifération ostéo-
phytique à la périphérie.
• Les altérations plus importantes donnent à l'arthrose son
aspect le plus invalidant. Il s'agit d'un développement multifac-
toriel, où le vieillissement du cartilage s'accompagne d'une
condensation de l'os sous-chondral, traduisant un durcissement
qui nuit secondairement à l'amortissement du cartilage (Reis et
coll., 1999). les causes favorisantes peuvent être les surcharges,
les incongruences et instabilités, les ischémies, notamment post-
traumatiques, et certaines maladies osseuses (Pagel) ou articu-
laires (goutte) (Laoussadi, 1997).
LIQUIDE SYNOVIAL
STRUCTURE
1 fluage
15. le vol ume de liquide synovial de l'arti cul ation du genou est de 1 ml
(Ropes et Bauer, 1953).
16. ~~ c~mplexe protéi ne-acide hya luron ique es t déterminant dans la
lubrifIcatIon articulaire.
17. 11 ne semble pas efficace pour les su rfaces en matériau inerte (pro-
thèses) (Murakami et coll., 1998).
C;\RACT(RI~T1QUES PHYSIQUES DES TISSUS VIVANTS
• 71
loJ~
trerait les petites molécules et les restituerait parti ellement
(fig. 3-22). Deux théori es dominent, avec des variantes pour
chacune. Il est au demeurant probable que les méca nismes
invoqués par l' une et par l'a utre coex istent en réalité, en parts b
va ri ab les selon les modes de fonctionnement, voire selon les
arti cul ations. Il s'agit de la théorie limite, et de la théorie hydro-
dynamique. Fig. 3-22 - Lubrification articulaire : théorie hydrodynamique (a) et théorie
limite (b).
Théorie limite, ou en film mince"
Le film synovial est représenté par un simple tapis de molé-
cules, un peu comme un tapis roulant, constitué de cylindres
mob iles sur lesq uels on fait roul er les bagages (fig. 3-22 a). Cela • Thixotropie
semblerait davantage concern er le fonctionnement articulaire
en décharge (landon et coll., 1994). Le liquide synovial est thixotropique, c'est-à-dire que sa vis-
cosité varie avec la vitesse, la durée, le taux de cisaillement",
Théorie hydrodynamique, ou en film épais2° la température, le pH" (Hlavacek, 2001 , 2002).
Elle considère qu'au repos, les surfaces sont au contact et que
le mouvement intercale un film de liquide. Son épaisseur • Nutrition et protection du cartilage
dépend de la viscosité du lubrifiant, de la vitesse, des dimen- Le liquide synovial nourrit le cartilage par imbibition, lui gar-
sions de la surface de contact (rayon de courbure des surfaces). dant son humidité. Il le protège contre l'abrasion et réduit le
Ainsi, une voiture à l'arrêt sur une flaque d'eau a ses pneus au coefficient de friction dans l'articulation (il est de l'ordre de
contact du sol; lorsqu'elle roul e dessus il ya un risque d'aqua- 0,002 à 0,004") (Bayourthe et coll., 1972 ; Hlavacek, 1999).
pl aning, et cela d'autant plus qu'il s'agit d' une flaque grasse,
que la voiture rou le vite et que ses pneus sont larges. Cette théo-
ri e semblerait davantage s'appliquer au fonctionnement articu- CAPSULE. SYNOVIALE
laire en charge (fig. 3-22 b). Les flaqu es seraient constituées par
des molécules formant un gel, prisonnier des mi crodéformations
du ca rtil age en charge" (Kobayashi et coll., 2001). CAPSULE
Tr
fi&. 1-23 - L'innervation est identique pour les zones de capsules et les muscles CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
qui les croiserrI. Exemple du coude. En avanl : le nerf musculo-cutané (capsule
gnsie, muscle brachial [B[J ; en de/KHS el en arrière: le nerf radial (capsule Elles sont proches de celles du tendon (Costic et coll., 2003).
poIIIIiIlér, brachicrradial (BR[, long el court extenseurs du carpe [LERC ~ On donne ici les points les plus importants.
ŒRCL illConé [AI, triceps [TrIJ ; en dedans : le nerf ulnaire (capsule striee,
flédIisseur ulnaire du carpe [FUC}), autres épicondyliens médiaux (EJ. • Inextensibilité
Le ligament est peu extensible'"' À titre d'exemp le, les liga-
ments coraco-c lavicu laires ont une raideur linéaire de 70 à 80
N
pour 1 mm d'élonga tion, une charge à la rupture d'enviro
n
300 N pour une élongati on d'enviro n 5 à 6 mm, pour une lon-
le biceps), l'antéromédiale par le nerf médian (comme le FSD,
gueur de 9,6 mm (trapézoïde) et 11 ,2 mm (conoïde) (Costic
le rond pronateur), la postérieure par le nerf radial (comme le et
triceps et l'anconé), la médiale par le nerf ulnaire (comme le coll., 2003).
fléchisseur ulnaire du carpe) (fig. 3-23). Les capsules et le man-
chon synovial qui les tapissent sont particulièrement sensibles • Module de Young
à l'immobilisation (fibrose, perte d'élasticité due aux modifica - Celui des ligaments est voisin de celui des tendons : 760 à
tions histologiques et biochimi ques du collagène, baisse de la 2 850 daN/mm-' pour les ligaments ischio- et ilio-fémo
ral
teneur en eau) (Pocholle et Codine, 1996). Une capsule peut (Hewitt et coll., 2001) .
présenter des caractéristiques propres: zones de déhiscence
(faiblesse), de renforts en fin d'étirement (freins), des replis • Relation avec les musc/es stabilisateurs
d'aisance en rapport avec un secteur de mouvement.
Il s'agit d' une intimité entre un muscl e et un liga ment, selon
trois cas de figure:
SYNOVIALE
• Le ligamen t représente la continu ité des fibres tendineuses,
La synoviale est une membrane graisseuse'" qui sécrète le au point qu'i l est parfois difficile d'isoler la limite avec les fibres
liquide synovial. C'est un organe de glissement. À ce titre, la musculaires" .
synoviale forme un manchon isolant et accompagnant les éven-
tuelles structures intra-capsulaires qui, de ce fait, restent néan-
28. Il faut rappeler que les neurones, contraÎrement aux au tres
moins extra-articulaires (exemple du tendon du long biceps ce llules,
ne se reproduis ent pas, ce qui est la condition indispens able à la stabilité
br.Khial et des ligaments croisés du genou). Une particula rité des ci rcuits neuronau x et à l' apprentissage.
concerne la présence de replis (plicas), franges synoviales, ou 29. la démonst ration en est la violente douleur d' un e e ntorse, par rap-
iadusions méniscoïdes bordant certa ins interlignes non con cor- port à ce lle d' une fracture (sauf lorsque le ligament est tota lement
rompu
et que le message douleur est ainsi amputé).
da.'1IS et les moulan t Ces replis subissent le jeu du plissement- 30. Sur les croquis anatomiques, on représente un ligament
sous la
déplMem ent de la capsule au cours des mouvements", ou sim- forme d' une petite bande tendue entre ses deux insertion s.
En réa lité,
plemE:nlle contrecoup de celui-c i ; il s'ensuit un balayage favo- sa tension n'existe qu'au terme du mouvem ent qu'il freine, sinon
il est
r~ a la mobilité et à la répartition du liquide synovial moi ns tendu, voi re comp lètem en t détendu, mais ce fait nuirait
. à la clarté
des croquis.
3 1. Deux exemples. À la fesse, la ligne de force des tendons
ischio-
jambiers se prolonge crân ialement par le puissant ligament sacro·tub
li.
",0--
ri
..
• .., .... de< synoviales fibreuses larticulation temporo-mandibu-
"'f~ n type particulier.
~A ~. r...ertams y VOient une formation méniscoïde amél
iorant
raI. À l'épaul e, le lendon du petil pectoral est prolongé par le
coraco· huméral , et parfois même il n'y a pas d'a rrêt entre les
ligamenl
é·
deux ct
le muscle vient se terminer sur les tubercu les majeur et mineur
oC ro/~",~ d'innIes y VOient une formation propice aux de
patholo- l'extrémit é supérieure de l'huméru s. Il s'agit d'une variante anatomiq
• ~ V~k (~ les deux options existent, avec une frontière dans laquelle le petit pectoral fait réflexion sur un processus
ue
~ ~""'... / .
coracoïde
encroûté de ca rtil age.
CARACT(RISTIQUES PHYSIQUES DES TISSUS VIVANTS • 73
• Le muscle vient s'insérer directement sur le ligament, ce qui, dit avec l' individu et se régénère en cas de lésion (cicatrisation) ;
d' une part, donne un meilleur étalement à ses fibres et augmente c'est aussi une frontière poreuse, qui laisse passer dans les deux
sa surface d'ancrage, et d'a utre part constitue un renfort impor- sens: excrétion du sébum et de la transpiration, pénétration de
tant pour le ligament, qui voit son action protégée par un élé- certains produits et respiration .
ment plus important (cas du muscle coccygien et du ligament
sacro-épineux ou du grand fessier et du ligament sacro-tubéral). • Situation
• Le ligament représente la fibrose de fibres primitivement mus- La peau est répartie en deux zones (fig. 3-24).
cula ires ; c'est par exemple le cas du ligament ilio-Iombaire,
apparaissant au cours de l'enfance, issu des fibres les plus basses Peau dynamique
du muscle carré des lombes" (Hewitt et coll., 2001).
Elle est située dans le plan des mouvements et en subit les
variations de tension. Ainsi la peau antérieure du coude est éti-
• Sur le plan neurovasculaire rée en extension et très relâchée en flexion, et vice-versa pour
Les ligaments sont richement innervés (cf. supra) et vascula- la peau postérieure.
risés. On peut noter l'importance des troubles trophiques
consécutifs à une entorse simple (tuméfaction, hématome, etc.). Peau statique
Elle est située dans le plan perpendiculaire à celui des mou-
vements et, donc, ne subit aucune modification de sa tension
P EAU au cours de ces mouvements. Ainsi, la peau latérale ou médiale
du coude ne change pas de tension au cours des mouvements
de flexion-extension.
CARACTÉRISTIQUES ANATOMIQUES
La peau est l' interface entre le milieu intérieur et l'extérieur.
C'est une barrière qui s'étend sur 1,5 à 2 m', pesant 3 à 3,5 kg,
d'une épaisseur variant de 1 mm pour les parties les plus fines
(paupières) à 3 mm pour les plus épaisses (p lante des pieds). Elle
est constituée de l'épiderme, lui-même composé de plusieurs
couches, et du derme, composé du derme papillaire et du derme
réticulaire (le plus épais). L' hypoderme représente la couche
graisseuse sous-cutanée, riche en vaisseaux. À la peau, on rat-
tache les phanères (ongles, poils, cheveux).
Fig. 3-24 - La peau située aux parties antérieure et fXJ5térieure du coude est de
CARACTÉRISTIQUES PHYSIOLOGIQUES type dynamique (flèches), celle située sur les côtés est de type statique
(hachures).
À titre de rappel, il faut noter plusieurs rôles: imperméabilité
(couche cornée), protection physique du milieu intérieur face
au milieu extéri eur, protection immunitaire, renouvellement des
cellules (17 fois par an), protection solaire (mélanine), synthèse
• Structure
des vitamines 0 (couche granuleuse), régulation thermique (vas- Toutes les zones de peau n'offrent pas la même orientation.
cu lari sation et transpiration), réservoir d'eau (1/5 de la totalité Il faut observer les lignes de tension de la peau décrites par
du corps), sensibilité (tact, chaleur, pression, douleur), respira- Inman (fig. 3-25). Elles sont induites à la fois par la croissance
tion (la respiration transcutanée est faible, mais non négligeable) et par la fonction. Ainsi , on trouve des lignes de peau transver-
(Sc hmidt, 1995). sales au niveau des plis de flexion, et des lignes longitudinales
au niveau des segments corporels. En ce qui concerne le tronc,
les lignes sont transversales, ressemblant quelque peu à la dis-
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES
position métamérique. L' incidence est surtout chirurgicale, pour
le choix du sens des incisions, afin d'avoir les meilleures chan-
• Rôle protecteur ces de cicatrisation harmonieuse et esthétique: dans le sens des
La peau représente la frontière entre le mili eu extérieur et le lignes, elles peuvent aller jusqu'à passer inaperçues; perpendi-
milieu intéri eur. Cette protection est d'ordre méca nique, ther- culairement à elles, elles peuvent aboutir à des cicatrices ché-
mique, chimique. De plu s, c'est une fronti ère vivante, qui gra n- loïdes disgracieuses et gênantes .
• Extensibilité
C'est le corollaire de sa lax ité: sa souplesse permet de dis-
tendre la peau sans grand effort. Lorsque, avec l'âge, sa tonicité
décroît, elle peut se distendre sous l'effet de son propre poids
par le phénomène de fluage. L'extensibilité permet des récupé-
rations après rétraction traumatique; elle peut cependan t di spa-
raître dans des maladies comme la sclérod ermi e (Courto is,
1986).
• Élasticité
La peau est élastique (fibres d'élastin e du derme), c'est-à-di re
qu'elle reprend sa tension initiale après contrainte (étirement).
Cependant, si la peau d' un sujet jeune reprend complètement
sa place, ce n'est plus le cas du sujet âgé, qui voit cette élastic ité
diminuer. Ainsi, lorsque l'on regarde la face antérieure du cou
d' un vieillard: la peau pend, et cela d'autant plus que la masse
graisseuse a diminué.
• Vascularisation
L' irrigation de la peau est riche, elle correspond à sa nutriti on,
~ 3-25 - Lignes de tension de la peau Id'après Inman). ainsi qu'à celle des phanères. Elle est à l'origine des phénomè-
nes cicatriciels rapides qui permettent de retirer les fils d'une
incision huit jours après la section. Par opposition, on comprim e
la peau après brûlure, pour diminuer la vascu larisation et la pro-
lifération cutanée. En revanche, la raréfaction vascu lai re, notam-
ment par compression, est très dangereuse et peut conduire à
l'escarre au-delà de deux heures d'appui non modifié. C'est ce
qui incite à modifier régulièrement les appuis des alités (matelas
a alternating), tout en les répartissant au mieux sur des matelas
épousant tous les contours avec douceur (matelas à eau). Dans
la lutte contre les escarres, se pose le problème des contours
des appuis: pour éviter la compression sur une zone à risque,
on est tenté de supprimer l'appui. Or, cela le reporte, de façon
accru e, sur la zone voisi ne"- La solution est soit d'augmenter
l'appui de la zone limitrophe", soit d'arrondir les bords de la
zone évidée (fig. 3-26).
• Cicatrisation
La peau cicatrise différemment au niveau du derme et de
l'épiderme; le processus s'opère en deux phases : inflammatoire
b pui s d'épithélialisation (détersion de la plaie, puis bourgeonne-
ment, contracti on des berges et reformation de l' épiderme). Cela
assoc ie des phénomènes vascu laires et cellulaires, se fai sant de
la profondeur vers la superficie. Une fermeture cutanée se fait
en 8 jours, mais la cicatrisation compl ète s'échelonne sur un
remaniement de 6 mois - plus dans les cas de ci catrices hyper-
trophiques. Le processus ne s'ac hève jamais pour les c ica tri ces
chéloïdes (c icatrices immatures) (fi g. 3-27).
fi ,..24 - L l--,tIJF-mfflt cfun support nécessite d'arrondir les angles afin 33. L'év idemmen t d'un plâtre en reg~Hd de l'o lécrâ ne peut favor iser une
esca rre circula ire pério léc râni enne.
'" .~ .4 f1W,1I'ilt~AI des contrdmtes : contrasntes avec bords nets (a) et 34 . Par exemple en bourrant un pl âtre de colon sur les zones voisi nes
~ ..,/!J5 ~"'hW-S b
à cell e présen tant un risque.
CARACTtRISTIQUES PHYSIQUES DES TISSUS VIVANTS
• 75
traction maintient les comm issures de l'ouverture, il est possible Œdème Compression
d'écarter fortement sans rupture, c'est ce que réalise un ch irur- des capillaires
gien en plaçant des éca rteurs da ns l'i nci sion qu'il vient de créer.
d'une valeur de rupture (d'a utant plus que le tissu sous-cutané, Fig. 3-28 - Cercle vicieux engendré par l'ischémie (auto-aggravation).
la graisse, puis les muscles, forment un matelassage-tampon effi-
cace). Elle dépend de la surface (fig. 3-28) .
• Résistance au cisaillement
La peau ne se défend que faiblement contre les cisai llements.
Des lésions de ce type surviennent facilement dans certa ins cas
(fi g. 3-29) :
• En raison d'une résistance amoindr ie (pea u fine et fragile des
viei llard s).
• Parce que l' intensité (fig. 3-30) dépasse ses capac ités exten-
sibles, comme dans les accidents où ce mécanisme se double
souvent d' un frottement abrasif produisant une brûlure.
• Parce que le cisai llement est le fruit d'une compression obli-
que, d'intensité plus faible mais de plus longue durée, comme
c'est le cas chez un alité en position sem i-ass ise dans un lit
a ~---'::~
d'hôpital" (fig. 3-3 1). Si l'on ajoute à cela l'élévation thermiqu e
et l' hum idité ambiante, on arri ve vite à une fragilisation et des
ruptures de peau, souvent associées à des débuts d'escarres. Fig. 3-29 - Contraintes en rapport avec la surface de contact: la peau supporte
mal leur focalisation la) et bien leur répartition lb).
'"
NI '"
o 2 années
L'abord des tissus biologiques met l' accent s.ur leurs caractéris·
tiques anatomophysiologiques. Leur mécanique est vIte com ·
plexe, mais leurs données essentielles sont homogènes: les
secteurs mobiles le sont à tous les niveaux. les secteurs stables
~alement. La recherche fonctionnelle doit alors perme~re de
d~ager des gestes adaptés à chaque tissu, à chaque régIon, à
chaque insuffisance.
fis. 3-31 - D.J"8'" des cisaillements, notamment chez le vieillard alité, avec la
c:IaIttx cil lit et parfois l'humidité: poids du tronc (PI, appui sur le dossier (AI,
gflSSt!J'flMt sur le support (GI, composante de pression de G (pl, composante de
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ORGANISATION CORPORELLE fonction de protection et de commun ication ressort bien dans
le phonème du « tout nu • qui, dans le cadre social, est lourd
de connotations diverses et hors de notre propos, sous peine
L'~TRE HUMAIN d'engager un débat culturel sur les origines et les rôles du vêtement.
L'évolution montre des êtres vivants sans squelette (l'hydre
ou le ver), des êtres à squelette externe (le crabe), mixte (la tor- MEMBRE SUPÉRIEUR
tue), enfi n à squelette interne (les mammifères, dont l'homme)
(Dufour, 2003). L'homme se distingue par quelques caractères On a souvent distingué le membre supérieur comme carac-
(Paturet, 1951) : téristique de l'être humain, bipède ayant li béré un train porteur
pour en faire un membre à vocation relationnelle et instrumen-
• Une organisation centralisée autour d'un axe « tronc . aux
tale.
quatre coins duquel on trouve deux paires de membres: une
côté caudal, vouée à la locomotion, et une côté crânial, vouée
au captage spatia l (Hainaut 1979). Le tronc est à la fois le grand
• Fonction relationnelle
caisson renfermant les organes volumineux (viscères), c'est-à- Dans le cadre relationnel, le membre supérieur joue un rôle
dire, d'une mani ère générale, tous ceux qui ne sont pas liés soit de sémaphore' grâce aux qualités expressives de sa gestique',
au fonctionnement relationnel, comme les muscles, soit à la soit directes comme dans les contacts (tapotements, poignée de
sphère céphalique, et la liaison entre les cei ntures et le centre mai n, coup de coude, main caressante, etc.), soit indirectes
géométrique de l' individu (Winter et coll., 1998). comme dans la production de signes (généralement avec la
• Le tronc est surplombé par la tête, qui est en position haute. main).
C'est le « grand ordinateur central », qui supporte un ensemble
de télérécepteurs, des organes vestibu laires (équilibre), ainsi que • Fonction instrumentale
la bouche et les centres nerveux supérieurs (Cromwell et coll.,
La vocation instrumental e est due à son aptitude à fabriquer
2001b).
et à utiliser des outils, ce qui en multiplie considérablement les
• Une absence de queue, que plus rien ne justifie ; elle n'est, capacités. Cela sous-entend une structure locomotrice finalisée
chez l'homme, ni le contrepoids de la masse corporell e, ni le
en ce sens, avec trois sous-ensembles régionaux :
balan cier propre à certains déplacements, ni l'appui ou parfois
la préhension, ni l'ut ilitaire plumeau de certains animaux, ni un • À la racine: une base dont la nécessité d'orientation spatiale
élément d'expression, même plus la protection sexuell e des maximale oblige à un complexe articulaire hautement perfor-
femel les puisque le sexe féminin a migré vers l'a vant, laissa nt mant, en l'occurrence à double étage: scapulai re et huméra l.
ce rôle protecteur aux muscles adducteurs. • À la partie moyenne: le coude, articulation ambivalente
• Deux paires de membres, dont chacune présente: une racine ayant perdu les parti cularités simiesques de stabilité ou d'appui,
(dispositif de base lui donnant sa ca ractéristique essentielle), une et qui n'est plus que le débordement de l'épaule ou de la main
partie moyenne (gestion de la distance entre les deux extrémi- selon les modes fon ctionnels en jeu .
tés), une partie distale (ensembl e associan t des qualités d'adap-
tation fines et des capaci tés il assumer la finalité du membre).
t . Du grcc sém" (le signe) el phare (porler) : qui porle un signa l.
• La nudité dc l'enscmble : le titre de « singe nu » décern é par 2. Du lati n gestum : manifestati on, expression. Les gestes et la gesllque
Morris (1991 ) à l'homme, même s' il est di scuté, traduit la rel a- se rapportent donc à des mouvements ayant une signification, à la dlf·
tive vu lnérabilité de l'homme face il son environnement. (ércnce du mouvement « si mpl e » (movere), qui ne traduit que 1 '~lSp<.'C1
l 'ab,ence de loison, écaille ou autre syslème aya nt à la fois mécanique d'un déplacement.
•
• ci. r .. ,trffiljté distale: un organe polymorphe et sensible, La mécanique doit à la fois assurer la stabilité en rapport a.v.ec;
oIplbIe de tout ce qui régit la vie sensorielle de préhension et le soutènement axial de la charge sus-jacente, et la moblhte
œntact : la main (lgnazi et coll., 1979). nécessaire au déplacement corporel. l'armature osseuse posté-
rieure (rachis) est complétée en avant par la cage thoraCIque.
Celle-ci combine protection, mobilité respir~toire et syst~me
E BRE INFÉRIEUR • restituteur • d'énergie permettant une actlvlte ventdatolre eco-
Ces! un rnenbn! porteur. Par rapport au fonctionnement nomique.
quadrupède, la portance a vu sa demande s'accroître en inten-
·té répartie sur deux membres au lieu de quatre) et le membre HTE
-- 'eur se spécialiser en ce rôle (abandon des rôles annexes
de foulage du sol, de grattage du corps, de griffure voire de ser- La tête est un petit volume, mobile, présentant deux compo-
rage ou de préhension). La portance s'est traduite par un rôle santes: le crâne et la face'. le premier est un caisson non mobile
locomoteur de type bipédique. De plus, le fonctionnement plan- protégeant la commande centrale du système nerveux, ainsi
tigrade a provoqué l'alignement fémoro-crural et la moindre qu'une zone d'appui (port de charges). La seconde est un
importance des orteils. le régime de fonctionnement en alter- ensemble de cavités logeant les organes sensoriels - avec, en
nana des deux seuls membres porteurs a considérablement plus, le seul os mobile de la tête' : la mâchoire, acteur de la
augmenté la demande mécanique face aux contraintes impo- nutrition (mastication et déglutition) et la phonation.
sées: dIacun doit assurer la réception de l'édifice corporel, le
contrôle de l'appui chargé et la propulsion (Deloison, 2(04). Ce POUR CONCLURE
cahier des charges s'est traduit par une organisation tripartite: À travers les schémas d'organisation, il convient de noter deux
• À la racine: un bloc beaucoup plus massif où la stabilité choses :
l'emporte sur la mobilité. • Il Y a une certaine similitude entre toutes ces structures qui
font toujours appel à de l'os, du cartilage, des éléments capsulo-
• À la partie moyenne: une zone à nouveau ambivalente, mais ligamentaires et des muscles.
dont les exigences sont très sévères, compte tenu des enjeux en • La singularité de chacune est suffisante pour interdire des
présence: l'équilibre du corps au-dessus, la stabilité sur le ter- conclusions fonctionnelles floues: • il n'y a qu'à assouplir, mus-
rain en dessous. cler et faire du fonctionnel ». Il faut dégager le raisonnement
et les conclusions qui s'imposent, à chaque fois.
• À l'extrémité: un organe à la fois souple (donc adaptable)
pour satisfaire les particularités du terrain, et résistant, pour
absorlJer et transmettre des contraintes répétées (lto, 1996). la
locomotion bipède révèle, encore plus que la main, la spécifi- HOMO ERECTUS
cité humaine (Ficat, 1990).
CARAaÉRISTIQUES ESSENTIEllES
• La verticalisation du rachis
Elle découle de celle de l' individu. Le singe, qui a encore des
membres antérieurs longs, permettant l'appui au sol, a un rachis
globalement oblique, duquel la cambrure lombaire est absente
(fig. 4-2 a). Chez l'homme, l'axe vertical s' inscrit dans une triple
courbure mobile et il s' associe au maintien antigravitaire dyna-
mique (Berger et coll., 1992) (fig. 4-2 b). Sur le plan strictement
statique, certains rares animaux, comme les suricates" (fig. 4-3),
ont une érection rachidienne remarquable, mais ils ne la
conjuguent pas avec la locomotion (Hartikainen et coll., 1995).
• Le contrôle oculo-vestibulaire a b
Toute la vie terrestre est soumise aux effets de la pesanteur. Fig. 4-2 - Rapporl5 de membres du singe (a) et de l'homme (b).
En ce qui concerne le bipède humain, le rapprochement d'avec
la verticale économise les forces de maintien antigravitaire. Elle
induit la réaction adaptée de l'organisme pour réagir économi-
quement et nuance les variations strictement mécaniques de la
projection de la ligne gravitaire dans le polygone de sustentation
(Laude, 1990). La pression des organes de contrôle est telle
qu'une modification à ce niveau (via le port de lunettes à pris-
mes' , par exemple) perturbe momentanément les adaptations.
De même, l'agitation des canaux semi-circulaires (mouvements
tournants) rend la stabi lisation impossible. Lorsqu'on regarde le
dessin ci-contre, on perçoit l'anomalie de l'inclinaison des sujets
(fig. 4-4). En fait, il s'agit d'un dessin issu d'une photo prise après
le tremblement de terre de San Francisco de 1906, le photogra-
phe ayant incliné son appareil en le plaçant parallèlement au sol.
• L'axe tragien
Chez l'homme, la référence verticale est tellement omnipré- Fig. 4-3 - Suricate en position . sentinelle •.
sente dans l'idée qu'on se fait de la bipédie, que l'on pense sou-
vent que le fil à plomb représente l'alignement statique idéal du
maintien du corps. Il n'en est rien. L'axialité de la statique cor-
porelle, désignée sous le terme d'axe tragien, a été mesurée par
Péninou (1982). Des sujets ont été mesurés en station debout
dite de repos, c'est-à-dire non corrigée par le garde-à-vous ou
une position rigide (fig. 4-5). Il en ressort que la station debout
statistiquement normale n'est pas une verticale allant du tragus
aux malléoles (ce qui représente une position corrigée non natu-
relle), mais une ligne brisée. Celle-c i place la tête légèrement
en avant, l' acromion un peu en arrière, le grand trochanter à
nouveau un peu en avant, l'épicondyle fémoral légèrement en
arrière et la malléol e latérale en position neutre (point de départ
de la verti cale de référence pour l'étude). Le tableau 4-1 indique
les résultats obtenu s par Péninou, c'est-à-dire, pour chacun des
éléments précédemment cités, la distance séparant sa projection
vertica le de la référence mall éolaire.
3 -t--fjlt'J
···,
··
·
!,
,
5 :·
·,
'i
fi&. 4-5 - L'axe trilgien représente une ligne brisée et non un alignement strict; tragus (1), acromion (2), grand trochanter (3), épicondyle latéral du fémur (4), malléole
WéraJe (5).
• La préhension du pouce
le singe possède un pouce court, ne permettant pas une réelle
opposition . Celle-ci est sommaire, et constitue plutôt une sorte
de pince, qui certes lui permet de saisir les objets, mais avec
une finesse bien moindre que celle permise à l' homme (fig. 4-8).
• La rectitude du genou a
Elle est produite par la verti cali sa tion des segments fémoral
et jambi er, là où l' animal possède une forte angulation, propi ce
à la détente et au sa ut (fi g. 4-9). Le genou s' inscrit dans une ges-
tio n du verro uill age (statique)-déverrouillage (dynamique) .
• La perpendicularité jambe-pied
C'est le coro ll aire de ce qui précède: la verti ca li sation jam-
Fig. 4-9 - Angulation
bi ère est accompagnée d'une horizontali sati on du pi ed. Cepen- rémora-jambière du
singe (a) et alignement
du membre inÎérteur de
9. CC' q UI p('rmcl une économi e posturale en pos it ion dc bollt, par sus-
peno;ion dl/X IIg<lrl)('nt 'i ant éri eu rs.
l'hommerbl.
•
dant, con trairement à l'ours, l'homme a un pied long et fin,
possédant une voûte plantaire étalée à sa partie antérieure. Cela
lui confère un pouvoir de plasticité dans ses formes, ce qui enri-
chit l'adaptabilité du pied au sol (équilibre statique), y compris
à l'occasion des réceptions et propulsions (équilibre dynam ique) .
• Le parallélisme de l'hallux
,, avec les autres rayons
\
, La perte de toute préhension à ce nivea u s'est accompagnée
1 \ d'un placement plus parallèle et sa ns pronation de la part du
a ~\
• b premier rayon du pied (fig. 4-10). En reva nche, sa situatio n
médiale, sa taille et son extrémité avancée lui permettent de
fig. 4-10 - Opposilion de l'hallux chez le chimpanzé (a) contrôler la phase de décollement du pied du sol, lors de la
et parallélisme chez l'homme (b). marche, et l'équilibre antéro-médi al en stat ion débout.
lE VËTEMENT
Conjointement aux ca ractéri stiques qui viennent d'être évo-
quées, l'être humain a perdu le revêtement pileux de ses ancê-
tres et de la lignée des grands singes. Cette nudité, qui fa it parler
de « singe nu • à propos de l'homme (M orri s, 1991), a provoqué
une vu lnérabilité du corps face au monde environnant. Le vê te-
ment représente l'adaptation aux contraintes extéri eures, en
même temps que l' individu y trouve une occasion de se distin-
guer de façon décorative.
Mentionner ces aspects, dans un ouvrage traitant de mécani-
que fonctionnelle, c'est observer que le port des vêtements a
souvent amené, ou traduit, une adaptation posturale, ou com-
portementale, en rapport avec les éléments extéri eurs (Bed het,
1999). Les vêtements revêtent plusieurs rôles.
• Protection mécanique
Les armures du Moyen Âge en offrent un bel exemple. Des
adaptations plus loca li sées et plus légères sont cou rantes
(e.g. tablier de protection, gilet pa re-balles). Leur poids et leur
enveloppement peuvent, selon l' importance, limiter les mouve-
ments et alourdir le maintien.
• Rang social active, sur un cheva l n'aya nt aucun rapport avec celle, passive,
que l'on subit en voiture.
Cela peut aller du simple choix d'une coupe ou de cou leurs,
jusqu'à des vêtements royaux dont le poids interdi sait presque O bservons un être humain qui s'assoit : il le fait avec plus ou
moins de délica tesse - il se laisse choir ou s'assoit du bout des
tout mouvement. D'ailleurs, plus le rang dignitai re est élevé,
fesses, mais ri en de commun avec la circonspection avec
plus il s'accommode ma l, sur le plan protocolaire, de mouve-
laquelle un chat renifle l'endro it où il va s'asseoir, tourne sur
ments inconsidérés (fig. 4-11).
lu i-même, se pose, se ca le, range ses pattes, et, réfl exion faite,
estime que « c'est bien ' . Pour l'homme, il s'ensuit de fréquents
• Sport changements de position, dus à la recherche d'une « bonne .
Des vêtemen ts de sport sont spéc ifiques d'une activité et une positi on.
seu le. Leur port est donc un ava ntage dans la di scipline concer- Qu'est-ce qu'une bonne position ? On peut affirmer
née et un handi cap total dans les autres . Les mauva ises adapta- qu'aucune position, fût-elle bonne, ne peut être maintenue
tions peuvent se tradui re, outre les baisses de performances, par longtemps (Pa illex et Plaix, 1996) - que l'on soit debout,
des souffra nces diverses (poids excessif, rigid ité trop importante, accroupi , assis, ou même couché. Cela dit, certaines positions
manque de tenue, etc.) . D es exemp les perm ettent d'observer les sont plus adaptées que d' autres . Encore faut-il repérer les impé-
différences entre la tenue de football améri cain et cell e d' un ratifs et envisager les réalisations les plus fréquentes (Ba et coll.,
cycl iste, d' un judoka ou d'un nageur, etc. 2001 ).
En marge de la position assise, le passage de celle-ci à la sta-
• Décoration tion debout, et l' inverse, do ivent fai re prendre en compte les
paramètres que sont le type de mouvement réali sé, et la vitesse
Ce sont des vêtements que l'on peut classer, très ca ri ca tura- avec laquell e il l'est (Carr et coll., 2002).
lement, en deux catégories à caractéristiques comportementales
opposées : vêtements" rigides» et vêtements" mous ».
IMPÉRATIFS
• Les vêtements rigides sont à la mode dans les époques ou
civilisatio ns à comportement " ri gide ». Ce sont par exempl e les Face à la transmission de tout ou parti e du po ids sus-jacent,
vêtements mil itaires de parade (comme les ga rdes républica ins l'essentiel du problème réside dans le respect du maintien des
actuels), ou ceux de l'époque o ù les hommes de la haute société courbures physiologiques, c'est-à-dire dans ce que l'on nomme
portaient des cols durs et des hauts-de-forme, et les femmes des rectitude, ou axialité (la verti ca lité n'étant qu' un cas parti culi er).
corsets et des chemi siers à col mo ntant. Cette situation perm et de gérer au mieux la répartition des
contraintes, et évite l'apparition d:U n moment fl échissant en rap-
• Les vêtements mous tradu isent généralement des attitudes
port avec une in fl ex ion active dans un ou plusieurs plans, ou
compo rtementales analogues, en oppos iti on avec les précéden-
avec une distensio n excessive (Stranden, 2000).
tes. O n trou ve cela dans les modes" jeunes », en rupture avec
Des études montrent que les impératifs, notamment en ce qu i
toute tenue guindée jugée into lérable.
concern e les enfants (tant sur le plan de l'acqu isition des bonnes
L'expression, o u l'aspect extravert i que cela peut supposer, postures, que du fait de leur cro issance), sont l'util isation d'un
s'accompagne d'un refl et postural en rapport, parfo is limité à la siège réglable en hauteur, à inclination variable, adaptable à/
durée du port du vêtement. A in si, on peut voir un individu , de par l' individu (Ma ndai, 1990 ; Peyranne et d' Ivern ois, 1998).
type habitu s asthéniq ue, se teni r inhabi tuell ement droit lo rsqu ' il
porte une tenue va lori sa nte, et inversement. To ut cela représente
R ÉALISATIONS
un aspect accessoi re, mais no n négl igea bl e, qui doi t entrer en
ligne de compte à l'occas ion des rééduca tions. Il ex iste schématiquement trois cas de figure: les positions
ass ises hautes, avec ou sa ns appu i comp lémentaire, et les posi-
• Sous-vêtements tio ns assises à terre.
Avec un appui antérieur du tronc et des cuisses, ayant un peu la forme des socles util isés
C'est le cas de beaucoup de positions où le plan de trava il par les chausseurs dans les magasins de chaussures, rapprochant
l'appui ventral d'une position couchée (fig. 4-1 8). Cela libérait
offre un appui parti el (cf. fig. 4-1 2 cl. Celui-ci est généra lement
les membres supérieurs d'une éventuelle nécessité d'appu i, et
représenté par l'appu i des poignets, comme sur une moto, ou
perm ettait de rester ainsi des heures, avec une fati gue moindre.
celu i des ava nt-bras, posés par exemple sur un burea u
Les couteliers de Thiers utili sa ient éga lement cette position -
(fi g. 4- 16), posi tion pour laquelle la hauteur et l'i nclinaison, tant
avec, en plus, un appui frontal pour ne pas fatiguer les muscles
celles du siège que du burea u, sont détermin antes. L'a ppui est
de la nuque (et il s plaçaient leur chien en travers de leur région
encore poss ible sur les cui sses, ou sur les coudes avec contre-
lombaire pour les protéger de l'humidité) .
appui des mains sous le menton. Il existe des solutions originales
où l'appui est stern al, réa lisé par un véritable « dossier anté- • Pour le remoulage des lames, l'inclinaison antérieure et la néces-
rieur », comme le proposent certains sièges ergonomiques. Il sité de force sont telles que l'appui antérieur était devenu une posi-
existe auss i des tro uva illes ind ividuelles, le bon sens étant l'ergo- tion ventrale, inclinée, afin de surplomber la meule (fi g. 4-19).
nomie du pauvre; no us pouvons présenter tro is exemples dans • Dans nombre de contrées, les gens âgés s'assoient à califour-
lesquels la pos ition assise avec appui antéri eur a été totalement chon sur une chai se. Il a d'ailleurs existé des fauteuils spéciaux
aménagée: la notion d'appui antéri eur a pri s le pas sur celle de pour fum eurs de pipe: l' assise en était inclinée vers l'avant, par-
position assise, et l' individu s'est « ventralisé " comme dans la tie plus étroite que l' arrière, et le dossier antérieur était en réa lité
pos itio n de conduite d' une moto de vitesse (fi g. 4-1 7) . un repose-avant-bras, à la manière de la partie haute d' un prie-
• Pour le lavage des pi erres précieuses, à même un courant dieu (fi g. 4-2 0).
d'eau, des arti sa ns trava illaient autrefo is avec un poste de travail Les positions assises sont souvent conditionnées par le choix
rudimenta ire consistant en un socle placé à la face antéri eure du siège, qu'elles ont également adapté. De ce rapport sélec-
Fig. 4-18 - Appui ventral marqué, pour une activité statique en position basse.
Fig. 4-16 - Position assise avec appui antérieur: fa cyphose s'atténue avec
l'inclinaison du plan de travail, son élévation et l'obliquité du siège
(d'après Mandai, 1990).
Fig. 4- 17 - Position assise sur une moto de vitesse (la flèche indique l'appui
antérieur du lrcnlc l. Fig. 4·19 - L'appui totalement ventral rapproche de la position couchée.
• 8~'l5 FOM)MIENTAlES
,,
,,
1 que légèrement inclinée vers l'ava nt, car elle ne peut s'accou-
1
der, son bassin est en légère antéversion, pieds sous le siège,
1 ,\ ra chis rectilign e. l a qualité du maintien est fonction du bon rap-
version du bassin défavorahle; il serait plutôt recommandé d'avoir nière plus tolérable. Cest le cas du mai ntien à cheva l (fig. 4-25
les pieds posés sur le; tê tes métata rsiennes et de fréq uemment et cf. fig. 4-30), ou sur une moto. Le sujet ne démissionne pas de
baisser et relever les talons pour activer la ci rculation de retour. son maintien au profi t d'un dossier, mais l'assume pleinement.
• L'adjonction d' un support deva nt le plan de trava il. Il ex iste S'i l ya problème, c'est son maintien qu i est en ca use, pas le siège .
de tels supports, vendus da ns le commerce spéc iali sé et qui tra-
duisent une curieuse analyse positionnelle. Un exemple repris • Positions assises à terre
sur une pub licité (fig. 4-24) montre que l'o n mélange parfois
Cest le lot d'une bonne parti e de l'humanité, soit dans les civi-
l' intérêt hypot hétique d' un support d'avant-bras avec des élé-
lisations non industrialisées (comme en Afrique), soit dans celles
ments totalemen t étrangers (pl acement de l'écran, mobilier,
qui ont conservé, cultu rellement, l'assise au sol ou près du sol
p lante vert e, etc.). O n se demande d'a illeurs pourquoi la per-
(comme au Japon). Hors d'un siège, ou de son équivalent (tronc
sonne qui a recours à un tel support n'a pas plutôt pensé à
d'arbre, rocher, etc.), l'homme se rapproche de la terre et s'y
repousser le clavier sur lequel elle tape: da ns les années 50, il
repose sous des formes diverses (nattes, coussins).
existai t un clown (Grock) qui rapprochait ainsi son pi ano de son
tabouret, et non l' inverse, pour faire rire le publi c. Assis en tailleur
Le maintien actif Cette position " , proche du lotus des Orientaux, tend à cypho-
Il est différent du maintien verti ca l strict, en ce sens que le ser la co lonne vertébrale, par bascule pelvienne. Pour enrayer
maintien est axial, et rarement verti ca l. De plus, la position avec
maintien actif est liée à une activité dynamique qu i assure une 13. C'est aussi la posi tion du c scri be accroupi ». La sculpture, au musée
certa ine vari ation des participations musculaires, et par là même du Louvre, est curieuse ca r le rachis est vert ical, ce qui n'a utorise ni
un déplacement régulier du siège de la fatigue, rendant cette der- l'éc riture, ni même la lecture.
a b ( d
rig. 4 -24 - Assis bureau . (.I} .- une publicité errollée fait croÎre que 1'.1djonction d'une tablette d'appui rb) modifie la statique vertébrale (on peut noter que bmucoup
d'éléments rapporUis n'ont rien j voir cwcc li/ ti/blettel. Le bon choix cst cf'éviter le repose-pieds (aclapté.ll'assis • fcluteuil J et non cl l'assis. dactylo J) et de prelerfY
h' <'Ié!.W ,J con/rt'-appui tIbIal rd, ph'otant, réglable, sur roulettes (cl).
• ~ ID 0 'i.E!\' TAlES
Accroupi
C'est une posture largement utili sée dans le m ~ nde arabe et
en Inde. Le sujet repose au sol soit pa~ ses seu~s ,pieds, le corps
étant en équilibre au-dessus, soit le seant po:e a terre. Elle est
également très cyphosante et s'adresse plutot aux pers~ nn es
minces et laxes. Les enfants utilisent beaucoup ces positions
dans les jeux à terre. Elle a été utilisée comme position de momi-
fication chez les Incas (fig. 4-26).
A genoux à la japonaise
Cette position est assez typiquement extrême-ori entale" . Elle
facilite une bonne tenue du rachis, et est extrêm ement stable
f"~ '1-25 - L'assis actif met en jeu le maintien de l'individu et non celui du (fig. 4-27). Elle suppose cependant un entraînement et, proba-
siège Id fig. 4-30). blement de ce fait, une accoutumance de placement des vais-
seaux poplités. En effet, la compression poplitée engendrée est
préjudiciable chez les sujets non entraînés ou présentant des
troubles circulatoires".
• Positions particulières
L'appui fortement projeté en avant
C'est un substitut à la position assise inclinée vers l'avant
fis, '1-26 - La position accroupie,
genoux reIe.... et fesses aux talons, (cf. fig. 4-1 7, 4-18 et 4-19). Cela peut conduire à utiliser une
itaJI aussi celle des momies incas. suspension stern o-axi llaire permettant au sujet de surplomber
plus ou mo ins complètement un plan sur lequel il ne peut
s'appuyer.
La position de défécation
Dans les pays industria lisés, la position assise sur une cuvette
de W-C (dite de toilettes) est courante. La position la plus phy-
siologique est celle accroupie (W-C dits « à la tu rqu e »), qui per-
met une meilleure compression viscérale : sous l'effet de la
fl ex ion des hanches et du tronc, elle dirige la poussée diaphrag-
matique vers le bas, tout en ouvrant la zone périnéale du fait
de la fl exion et de la rotation médiale des hanches. Lorsque la
position se vertica li se, la pression intra-abdominal e se perd au
niveau des parois, amoindrissant l'exonération des matières.
Cela est aggravé avec un « surélévateur » de cuvette, pour les
sujets porteurs de prothèse de hanche, généralement âgés (do nc
Il en existe schématiquement trois: la ceinture de mai nti en, Fig. 4-30 - Les situations difficiles, où l'assis est aléatoire, peuvent nécessiter
la ce inture thermogène et la ceinture ort hèse muscu lai re. une ceinture, tant pour le m<1;ntien que contre les vibrations.
Fauteuil à roulettes
C'est une version ancienne, qui consistait à placer des rou-
lettes sous un fauteuil, afi n qu' une tierce personne puisse le
pousser. Ce type de fauteuil, peu coûteux, est ;n;ore utilisé lors-
Fig. 4-32 - le fauteuil roulant classique que le malade, généralement une personne agee, ne peut plus
est un compromis entre la robustesse et la utiliser ses membres supérieurs.
légèreté. Ses aménagements varient selon
sa vocation (sportive ou d'assistance totale). Fauteuil roulant type
C'est le plus couramment utili sé (fig. 4-32 ). Il est souvent plia-
ble, afin de pouvoir être transporté lors des transferts en voiture.
Il doit allier légèreté et robustesse, critères antinomiques qui font
la ceinture de maintien
pencher en faveur de tel ou tel modèle en fonction du poids du
Elle doit être baleinée, c'est-à-dire moulée et résistante, bien sujet, de son niveau d'atteinte (dossier plus ou moins haut) et
adaptée morphologiquement. Elle est plus ou moins imposante de l'utilisati on prévue.
selon qu'elle se rapproche du lombostat, dans les cas pathologi-
ques, ou de la ceinture sportive (motocross). Dans ce style, Fauteuil roulant de sport
l'ancienne ceinture de flanelle, enroulée de plusieurs tours autour Il est réservé aux paraplégiques sportifs, passés maîtres dans
de la taille, et largement utilisée par les paysans, avait tout à la le maniement de leur fauteuil , et qui exigent des performances
fois un rôle de maintien, d'absorbeur de transpiration et de pro- de maniabilité en rapport avec la pratique d' un sport des mem-
tection thermique contre les courants d'a ir. Dans les travaux de bres supérieurs (basket, escrime, tir à l'arc, etc.) . Le fauteu il doit
force, on trouve des ceintures de ce type (fig. 4-31). Le port d' une être extrêmement léger, très stable (roues divergentes en direc-
telle ceinture doit être exclusivement réservé aux moments appro- tion du sol), les accoudoirs surbaissés, le dossier court, voire
priés (le conducteur de motocross doit la retirer en même temps dégagé sur les côtés afin d'autoriser le passage des scapulas lors
que son casque), faute de quoi la muscu lature n'a plus son rôle des mouvements d'épaules.
a remplir et êvoluera vers la baisse de tonus et de vigilance.
lA teinture thermogène
Fauteuil roulant à commande électrique
Ce type de fauteuil est destiné à pouvoir, éventuellement, cir-
Son but n'a rien à voir avec le maintien, seule la chaleur
culer en milieu extérieu r (trottoir, traverser une ru e) . Il concerne
locale est recherchée, sa texture retenant celle produite par le
des handicapés graves (tétraplégiques), il est lourd, car porteur
corps- Certaines femmes âgées tricotaient ainsi des ceintures de
la.ne contre les douleurs rhumatismales. d' un moteur, et est conçu comme un véhicu le tout-terrain (gros
pneus permettant de monter des trottoirs).
u uinture orthèse musculaire Dans tou s ces cas de fi gure, la position est grossièrement
Ces! celle utilisée pour pallier la carence des abdomina ux, identique, c'est-à-dire un maintien orth ogona l passif, donc
(>Of I!".œmpIe chez certains paraplégiques. Son rôle est d'offrir con ten u par un siège adapté (ca le-pieds, ass ise ant iescarres,
c;ry-lo<o"!>ff~ antagoniste au diaphragme. À l'inverse des précé- accoudoirs, dossier).
'H'b-<., "r.. es! de port permanent.
'k: ' f"S légeres et élastiques, vendues cou ram ment en • Cas de l'assis dynamique
• ..r.r.... .--, " '- offrent aucun maintien sérieux, elles favorisent On ne peut comparer un roi siégeant sur son lrône, immobil e,
• ;/Hr. .....dr..mlnale et ne peuvent avoir qu'un rôle psycho- et un kinésithérapeute travaill ant, occasionnell ement, ass is. Ce
derni er, horm is un tra vaillrès locali sé sur une partie de segment
GRANDES FONCTIONS
• 93
POSITION COUCH~E
La position couchée (ou semi-couchée) correspond à l'arrêt Fig. 4-33 - Le kinésithérapeute assis . contre. un tabouret est en situation
des activités locomotrices. Cela se rencontre dans deux cas de dynamique, sou, faible inclinaison du ,iège. Cela permet la gestion ' pilaale
figure différents : des membres supérieurs et une position dominante sur un plan de travail bas.
• Métabolisme général
MARCHE
la diminution des apports nutritifs et le ralentissement des
échanges entraînent une involution du métabolisme, déjà amo r-
cée par l'avancée en âge du patient La marche est le mode de déplaceme nt naturel de l' huma in
(Vaughan, 2003 ; Wang et coll., 2003). Alors qu' un poisson nage,
• Système digestif un oiseau vole, un kangourou saute, un homme marche: c'est
même, pour Cillot (1995), la caractéristique essentielle de l' Homo
le manque d' activité entraîne vite une perte d'appétit, ce qui
erectus (cf. infra: La circ ulation de retour) (Wate lain et coll., 2000).
se traduit par un amoindrissement de la masse alimentaire et de
L'apprentissage de cet équilibre est plus long que pour n'importe
son apport énergétique. Cela est souvent aggravé par un moin- quel autre animal: le petit humain part d'une situation grabata ire,
dre choix de nourriture, entraînant un dégoût alimentai re, par passe à celle d'un rampé laborieux, puis a pprivoise la station assise
des difficultés techniques à se nourrir ou se faire nourrir, par un avec bien des difficultés, commence à se mouvoir en glissant, puis
moi ns bon système dentaire. Cela peut aller jusqu' à la nourriture à quatre pattes, s'arc-boute sur des a ppuis manuels pour s'arracher
PM perfusion. Le ralentissement du transit intestinal consécutif au sol, passer ensuite d' un appui à l'autre et vacille r un certain
:?dt; ~ une tendance à la constipation . Cela est, à son tour, te mps avant de se lancer (Stolze et coll., 1998). Tout cela demande
~ é par la position allo ngée e n rectitude avec un bassin sous e ntre un an et un a n et de mi . Encore n'a-t-i l pas atteint alors sa
.~. En effet, la position fonctionnelle est la position station é rigée définitive: l'attitude infantile, avec le ventre e n ava nt
4oU.J".A:JP<-E' ci. la position de défécation, p. 90). La pe rsonne a li- et les lombes creusées, do it atte ndre la fi n de la pre miè re e nfance
Ho ..., ~ contradiction avec ces do nnées physiologiques et se pour se rapprocher de l'axia lité vertica le.
"'.,., de ce fait, en état d'i mproducti vité méca nique. Les La marc he a fa it l'obj et de no mbre uses a na lyses, surto ut
u'~;--rU::\ VAlI auta nt psycho logiques q ue métabo liques. de puis l'a ppariti o n des e nregistreme nts c inétiques, qu' il s soient
cinématogra phiques ou optoé lectroni ques (Perruc hon, 1994 ),
couplés avec une étude des forces e n p résence grâ ce au x pl ates-
fo rmes de ma rc he . L'électro myograph ie ambu latoire a a uss i fa it
GRANDES fONCTIONS • 95
progresser les connaissances. Il est utile de distinguer l'approche 1993). Cela détermine deux phases : une d'appui (60 %) (Hunt et
objective de l'approche subjective. coll ., 2001) et une oscillante, de non-appui (40 %) (Mills et Barrett,
2001). Chacune de ces phases est elle-même sous-divisée'0 (Perry,
ApPROCHE OBJECTIVE 1992). Les points forts de cette analyse sont donnés ici (Pelissier et
Brun, 1994).
La marche a été définie par Plas et coll. (1983) comme un
mode de locomoti on bipède avec activité alternée des membres Les différents pourcentages du cycle
inférieurs et maintien de l'équilibre dynamique. Elle a été envi-
Ils montrent le roul ement du pied au sol, puis la phase de
sagée de deux façons différentes.
passage du pas hors appui. Il faut préciser qu' il s'agit de la mar-
che anonyme et moyenne d' un individu (cf. infra: L'approche
• Les deux demi-pas
subjective). En effet, le port de hauts talons, la montée ou la
La décomposition en demi-pas antérieur et demi-pas postérieur descente d' un esca lier, la marche dans l'obscurité, et bien
a été proposée par Ducrocquet et Ducrocquet (1965) (fig. 4-34). d'autres variables encore modifient ce schéma type (Riener et
Un pas étant la distance séparant deux placements identiques du coll., 2002) (fig. 4-35).
même pied au sol, cela s'exprime par une moitié de pas durant
laquelle le membre inférieur se porte en avant, puis, avec l'avancée
du corps, par une seconde moitié dans laquelle le membre est alors 20. La phase d'appui est notamment divisée en une phase taligrade (0 %
à 15 %1, une phase plantigrade (15 % à 40 %1 et une phase digitigrade
postérieur. Cette division met l'accent sur le déplacement du mem- (40 % à 60 %1.
bre, mais différencie mal les phases portante et non portante cons-
tituant le pas; elle est plus clinique que propice à l'ana lyse fine des
différentes séquences (Grossiord et Piéra, 1981).
Pas
• Le cycle de marche :C
1
~:
1
de la pose d'un talon au sol jusqu'à la pose du même talon au sol), lE 112 pas post.
;,.jE
1/2 pas ant.
~:
qui est lui-même composé de deux pas (passage de la pose d'un
talon au sol, à la pose du talon controlatéral au sol) (Oberg et coll., Fig. 4-34 - La marche est décomposée en pas et demi-pas.
,,
1
• 1
• 1
,• 1 1
t 1
'i~ ;..I..;J
~
/
,"
,,' , 1
, 1
Fig. -'· li - Les 0 des de marche permettcnt une <1nJ/yse déraillée de chaque phase et des actions s'y rapporlant.
•
DeO à 15 ~
Dans le plan sagittal
l l' talon attaque" le sol (Gefen et coll., 2001 ). À ce stade, la l e déplacement va rie en fon ction de la distance G-soi : celle-
nœ verticale hanche-sol est minimale, ce qui se tradUit par ci est min imale à 0 % et maximale entre 15 % et 40 %.
pœition basse de la tête lors de la progression sinusoïdale de Dans le lan frontal
Cl' point de repère lors de la marche. la hanche est en légère
la translation latérale est en rapport avec l'éca rtement des
, ,-ion el rotation latérale (giration pelvienne), le genou est en jonctions coxo-fémorales, ce qui impliquerait un mouvement
Iegère flexion, la cheville reste grossièrement perpendiculaire au important s'il n'était pas réduit par le va lgus des genoux, qUi
segment jambier. diminue la largeur du débattement (fi g. 4-37)" . l a marche
humaine se distingue ainsi de la déambul ation simiesque
De 15 '" HO '"
le pied entre en plein contact avec le sol. C'est le moment (fig. 4-38). Jadis, lorsque les amputés fémoraux portaient une
le plus complet de la phase d'appui. la hauteur du membre est jambe de bois, la section laissait intacts les abducteurs de han-
maximale: la hanche se rapproche de la rectitude et le genou che, contrairement aux adducteurs. " en résultait un déséquili -
garde une légère flexion afin de limiter le déplacement ascen- bre musculaire en faveur des premiers, autrement dit un
sionnel du centre de gravité. la cheville est en position neutre.
De40 ~ à50'"
23. Viel (2000) propose la ca rica ture des o iseaux échassiers, porteurs
d' un valgus, qui marc hent sa ns oscillati on, celle des mo inea ux, sans
l e talon décolle du sol, l'appui passant sur l'avant-pied, vers valgus, qui n'ont d'autre ressource que de sautiller, et enfi n celle des
/es têtes métatarsiennes. Hanche et genou sont en légère flexion, ca nards, qui n'ont pas de va lgus ma is ma rche nt qua nd mê me, a u pri x
la cheville est en position neutre. d'un dandinement ca ri catural.
De 0 % à 15 %
Plan frontal
Cest le plan dans lequel le mouvement est le mieux perçu. Pour
œsraisons d'équilibre, il existe un léger mouvement d'abaissement
00 ~ non portant, associé à une très légère translation du côté
'Klan!. du moi ns en marche lente. lorsqu'on demande de l'exé-
~, cela embarrasse la personne et fait rire les spectateurs. Ces
~..ns /lOI une raison. la démarche mascu line est relativement
'r,.~, et l'individu bascule globalement son tronc du côté a
~r'oid. (Jb<.ervez une procession masculine: les têtes oscillent de
7' ~UÙiE: L1 de ga uche à droite (fig. 4-40 a). la démarc he
~ig . .4.~O - La démarche masculine a tendance à être monolithique, une
pMI v_blement différente: une fe mme garde la tête dans
mcl/~alson glo/:a/~ ~/u corps accompagnant les varia tions du centre de gravité (a}.
"'" ,.". V'''4MWAl et loc<llise la bascule a u nivea u du seul bassin La demarche femlllllle a tendancc ci garder "axialité de la ligne de marche et ,1
,. - - 1r"'''''''''' ressorti r les ha nches, alte rnati vemen; ne translater que le bassin, faisant ainsi sajflir les flanches alternativement (hl.
I j G~~, ~~ • "
POUR CONCLURE
VARIABIlITÉ DE LA MARCHE
Deux types de variations sont à signaler: celles ressortissant
de la physiologie et celles relevant de la pathologie.
• Variations physiologiques
L'adage dit que l' homme marche d'abord à quatre pattes
(jeune enfa nt), puis à deux (adulte), puis à trois (vieillard et sa
canne). C'est dire que la marche suit l'évolution ontogénétique"
de l'homme et son expressivité.
L'enfant
L'enfant apprend les déplacements à partir d'un glissement
au sol, pu is d'un appui à quatre pattes. Les premiers pas n'ont
pas la régularité de ceux de l'adulte: l'enfant progresse par à-
~ 4-44 - La poussée d'un objet lourd s'effectue en deux temps, se répétant coups, au prix de reprises d'appui séquentielles ; une fois lancé,
.Jtmwtivement: la prise d'appui avec rétroversion pelvienne (a), puis la phase il ne contrôle que peu sa direction et son arrêt. Sa marche reste
de poussée avec antéversion (b), et ainsi de suite. marquée par la triple flexion des membres, et l'a ppui au sol est
vif, sans déroulement harmonieux. Les membres supérieurs sont
plus ou moins en « chandelier " prêts à se raccrocher au pas-
sage des obstacles, voire à s'en aider (fig. 4-45). Les chutes sont
fréquentes au début: à vitesse rapide, elles se font vers l'ava nt,
amorties par le contact des mains; à vitesse plus lente, elles sont
amorties par une flexion brutale des hanches, qui entraîne une
chute sur le derrière. L'acquisition de la marche de type
« adulte » se fait vers 6 ou 7 ans (PIas et coll., 1983).
Le vieillard
Le vieillard déambule (Sadeghi et co ll., 2004), c'est-à-dire
qu' il utilise l'appui complémentaire d' une ca nne, parfois de
deux (Blanke et Hageman, 1989). Il en existe divers modèles
(Berthe et Dotte, 1987). La ca nne a plusieurs rôl es (Opi la et coll. ,
1987 ; Bhambhani et coll., 1990) :
o Un rôle d'appui complémentaire. Selon qu'elle est placée
controlatéralement ou homolatéralement au handicap, elle sup-
porte une part plus ou moi ns importante du poids du corps. Elle
modifie le rythme de la marche, selon qu'elle est déplacée
fi.&. 4-43 - L'apprentissage de la marche est long; conjointement au membre malade ou avant lui .
f enbnt utilise longtemps l'équilibrage de ses o Un rôl e de stabilité, chez les gens en difficulté, notamment les
17>'rnbre. supérieurs. gens âgés. Il s'agit parfois d'une sécu rité subjective, qui rassure
son porteur, ou d'un réel comp lément qui neutrali se les osc ill a-
tions et rattrape les pertes d'équilibre. La stabi lité est variable
• Variations pathologiques
La marche peut être modifiée par toute atteinte des membres COURSE, SAUT ET RÉCEPTION
inféri eurs (o rth opédique, neurologique, rhum ato logique, trau-
matique), ma is aussi par les répercuss ions d'a tteintes du tronc
et des membres supérieurs (Perrin et Lesti enne, 1994). On peut Ce sont des activités annexées à la marc he ; ell es y ajoutent
disti nguer les troubles de la commande et ceux de l'exéc utio n. la vitesse, ou la progression par bond.
28. Q ui es t en fait frança ise, cl brevetée depu is 19 15 (QllJtremere et J O. Steppage: passage du pas nécessitant une é lévation anorm alement
coll. , 2003). fort e du genou pour compenser un pied tombant, qui accrocherai t le sol.
29. Chacu n peut remarquer la pénibilit é qu' il y il à ralenti r son ryth me, 31. Fauchage : passage du pas grâce à une abdu cti on de hanche, ~fin
pour accompagner un vieillard, ou à l'accélérer, pour suivre une per· de compenser la posit ion du pi ed, fi gé po inte en bas et en dedans, aln 1
sonne prc.:,sc'c. que la spasticité du genou en ex tension.
, . gétique relatif des deux modes de propulsion (Brisswalter et
Mottet, 1996) et de la vitesse (Diedrich et Warren, 1995 ; Beau-
pied et coll., 2003). Concernant la vitesse de la course et la
dépense énergétique, le problème est complexe du fait de
l'i mportance de la technique de course; autrement dit, la cor-
rélation n'est pas parfaitement linéaire entre vitesse et coût éner-
gétique (Kyrolainen et coll., 2001 ; Bus, 2003). Compte tenu de
la puissance des impacts du pied sur le sol, celui-ci est parti-
cu lièrement soll icité dans la course; les contraintes peuvent
donc être fortes et la configuration des chaussures est essentielle
(Milgrom et coll., 1996, 1998 ; O 'Connor et Hamill, 2004).
Nilsson et Thorstensson (1989) ont montré que la contrainte
))J verticale du pied sur le sol augmente lors du passage de la
marche à la course, et en fonction de la vitesse. Elle représente
ai nsi de 1 à 1,5 fois le poids du corps à la marche, et entre
fig. 4-4:' - U course est un déséquilibre accéléré. 2 à 2,9 fois plus pour la course. La course met l'a rrière-pied à
forte contribution au moment de l' impact sur le sol, tandis que
l'avant-pied est moins concerné.
• Principe
• Le saut se traduit par une prise d'appui, généralement dyna-
mique, en situation ramassée, à partir de laquelle l'énergie de
la détente produit le saut, c'est-à-dire une élévation du centre
de gravité's.
• La réception est le phénomène inverse. Elle s' opère sur une
surface minime: la masse corporelle et son accélération sont
fig. 4-48 - Dans le saut en hauteur, il s'agit d'élever le centre de gravité du
alors amorties sur d'autant plus de segments corporels (y com-
rorps a>'fC le minimum d'énergie. Le saut en ciseau (a) est dépassé pilr la
lfdrniqJe du Fosbury (b) qui permet d'ajuster la position du centre de gravité
pris les supérieurs) que l'énergie à absorber est plus importante
pointillé) el la hauteur à franchir (trait plein). (Milgrom et coll., 1998) (cf. fig. 8-91).
• Types
On distingue:
COURSE
• Le but du saut: en hauteur ou en longueur.
~Ie se caractérise par une impulsion initiale et par une accélé-
• La teehnique utilisée: par exemple le saut en ciseau, le roule-
ration entretenue. Dans la course, et par opposition à la marche,
ment ve~tral et le fosbury (fig. 4-48). L'objectif est d'obtenir le plus
on remarque ries phases pendant lesquelles il n'y a aucun contact
-= Ir soI" : la course est une succession de phases d'appuis uni-
grand deplacement (en hauteur ou longueur) avec un minimum
d'énergie - d'où l'avantage de la prise d'élan et celui des techni-
podaux et cie vols (fig. 4-47). Les phases d'appui durent de 20 % à
ques plaçant les segments corporels en situation basse (fosbury).
40 :- du temps total. La vitesse est fonction de la position de la
prüjeCbOO du centre de gravité du corps par rapport à l'aplomb du
caps", cie la taille ries enjambées et de la rapidité de leur succes- CIRCULATION DE RETOUR
SIOIl,. et cie l'équilibrage cinétique de la ceinture scapulaire (Belli et
~:' 2?W1". Il n'y a pas de stabilisation, le sujet entretenant son
dÉsé<pilibre dans un but propulsif (Viel, 2000). Cillot (1995) dit que la notion d' Homo ereetus est trompeuse:
Li IIJtesse atteinte lors du passage de la marche à la course l' homme n'est pas fait pour la station debout, mais pour marcher,
~ une constante de chaque individu, dépendant du coût éner- bouger. En effet, la pression veineuse en position couchée est de
l'ordre de 10 cm d'eau, elle passe à 100 cm d'ea u en station
debout, mais redescend à 30 cm après le septième pas. Cela veut
n v. f;, .. Pt;' bJen vu par les rédacteurs du règlement concernant la d:re que si la circulation sa nguine, qui est un circuit fermé, dépend
- -,. do- U..mpélrtlOO.
.. '! k r:-""" p.tf rapport au polygone d~ sustentation, qui n'existe pas en d une part des forces ca rdlo-artérielles situées en amont ell e
(f~nœ Plus le CG se proJette en avant du sujet, pJus ceJui- dépend également, d'autre part, de forces propres au systèm~ vei-
.U../:.~~ •
~ . ..., rA ""méd'.lIr("'S entre la marche et la course; les sports de
"", ' .-:1 do- b..,,,, """"'PJes IRenstrom et lohnson, 1989) ou 35. U n~ v~ ri a~ t~ du saut est la marche à cloche-pied qui serI souvent
tJ.-'rf/ '" .,~ M fooS. frJU I~ d'un 100 m (Harland et Steele, ' 997). de test a t équilibre (Austin et coll., 2002 ).
GRANOES FONCTIONS • 103
,------3
~--2
ant .up
Lmed Lpost
o
2
~ 01-52 - La veine poplitée (7), placée entre le nerf tibial (2)
tt ~ rondyle latéral fémoral, est le siège d'une chasse sanguine
f)1Irmée fors des mouvemenl5
de ffexion.extension du genou dans la marche.
(1991 ) et Cillot (199 5). Ce que l'on peut qualifier d' . effet
Lejars » existe, cet auteur ayant eu le mérite de mettre l'accent,
pour la première fois, sur l' importance du plaquage veineux
plantaire lors de la marche (cf. fig. 4-51). En revanche, avec les
moyens techniques du XIX' siècle, il avait attribué ce rôle aux
veines superficie lles, qui sont, en fait, de moindre importance
qu'ailleurs et ne peuvent assurer cette chasse. Celle-ci est le fait
du réseau profond (cf. chap. : Le pied).
• La respiration
Ell e intervient de façon faible et variable (Franceschi, 1980;
Dufour, 1998). Ell e est plus influente en position couchée et à
la raci ne du membre inféri eur : l'apnée bloque le flu x sa nguin, liquide - - - -...
. NIVEAUX OPÉRATIONNELS
la fonction de préhension suppose trois types d'outils
concernant:
• l 'orientation spatiale, située à la racine du membre.
• le réglage de longueur. entre la racine et la prise.
• la saisie de l'objet, à l'extrémité.
ARSENAL STRATÉGIQUE
• Un système de détection de l'objet (fig. 4-58).
• Un système d'élaboration du choix le mieux adapté.
• Un système effecteur de réalisation neuromusculaire.
• Un système de contrôle en feed-back, avec mémorisation
éventuelle.
PATHOlOGIES DE LA PRÉHENSION
~ 4-57 - La préhension de l'enfant Elles peuvent consister en :
demande un apprentissage.
• Une atteinte de la commande ou du contrôle par défaillance
centrale ou périphérique (perte de la détection visuelle ou pal-
l'inspiration diminue la vitesse du flux et l'expiration l'aug- patoire, défaillance motrice cérébrale, paralysie périphérique,
mente. En revanche, en station debout, c'est l'inverse: l'expira- perte du tact ou de la proprioception).
tion diminue la vitesse du flux et l'inspiration l'augmente • Une atteinte de la réalisation, par pathologie ostéo-arthro-
légèrement musculaire d'un secteur anatomique: racine, extrémité ou zone
intermédiaire (lésion osseuse, instabilité articulaire, raideur,
• La pesanteur insuffisance musculaire).
Elle joue, par définition, un rôle défavorable au niveau des
membres inférieurs. D'où l'i ntérêt de compenser ce désavantage ÉLÉMENTS IMPORTANTS
par ractivation des chasses veineuses (activités de plaquage fas-
• Rôle des sensibilités tactile et proprioceptive.
cio-aponévrotique) et par l'activité musculaire.
• Importance de l'équilibre entre main intrinsèque et main
extrinsèque (cf. chap. 12 : la main).
PRétENSION • Rôle de la stabilité du poignet. C'est la condition sine qua
non de la fonctionnalité de la préhension.
• Rôle de la colonne d'opposition du pouce (da ns la plupart
L; préhension n'est pas le propre de l'homme. Tout animal
des prises).
4 __ solution mécanique qui lui est adaptée. Bonnel explique
"""" fonction est commune à tout le règne animal (et même • Importance des capacités d'ouverture (préalabl e à la prise et
~)ft ~ t'gétah. l 'éléphant utilise remarquablement bien sa lâché de la prise) et de fermeture (prise) des doigts.
"'~, _ ch"", sa gueule, le singe ses pieds voire sa queue, • Différents types de prises : unguéale, pulpaire, su bterm ino-
' ''''' VAl ~ et ses serres, la pieuvre ses tentacu les, le crabe latérale, digito-palmaire, à pleine main, interdigitale, sphérique
""" t1'"f\ ....méli-on sa langue, etc. (d. fig. 11-1 ). Il est donc (cf. chap. 12 : la main).
, cl., d ,~ qUf' l'organe de la préhension est la main ; l 'évolution des techniques permet, maintenant, de parler de pré-
. ..." .... .. ~ n ..cl d'observer que celle-ci est particuliè- hension artificielle grâ ce à la création de prothèses myoélectri-
GRANDES FONCTIONS • 107
«---~
s'agisse d'un simple gantelet de préhension, commandé par des
lanières mises en tension à partir d' un mouvement proximal, ou
d'une miniaturisation électronique sophistiquée, commandant une
articulation motorisée, le résultat ne sera toujours qu'un système
plus ou moins complexe de pince élémentaire, et surtout sans élé-
ment de contrôle sensible (si non la vue) (Lamandé, 2000). C'est 2
dire la portée des mutilations punitives par amputation d'une, ou
des deux mains, telles qu'elles ont pu être pratiquées sous des régi-
mes oppressifs, dans l'intention d'asservir par la terreur (Zamandi,
2000).
3
CHAINES FONCTIONNELLES
39. Les proth èses à ca rac tè re esthé tiqu e so nt un autre problème, plus
Ces deux zones s' inscrivent dans le port du grand ordinateur
(aLile à régler. qui vise la réhab ilitation socia le, mais ne répond pas à central que représente la tête, y compri s de ses circuits priori-
l' utilisation fonctionn elle. taires: les télérécepteurs et les organes vestibulaires. Cette
40. On trOu ve de rr ·marquablcs exemp les de toul es ces notions dans le région, la plus haute de l' édifice humain, joue un rôle de séma-
cinéma co mique muet. Les acteurs étaient des mimes ayant une notion
Irès nclte du place me nt du corps dans l'espace autour d'un sol mou- phore ca pable d'exprimer des gestes à la base de la commun i-
v~l n t : Chapli n (La ruée \I('r5 l'or) o u Keat on ( L~l croisière du Navigator). ca tion socia le, ce qui est étranger à la gent anima le. Port de tête
, • 8" _ fO OM'ENTAlES
iqoes \tête et face) sont deux pôles indispensables à tra- En action synergique
en rééducation. les chaînes antérieure et postérieure composent leur action
l anisation ostéomusculaire de la tête et du cou ne reflète pour amorcer deux tendances antagonistes, diffé,,: ntes des
pas la puissance, coûteuse, mais au contraire la précision et précédentes, s' inscrivant dans un regIstre de grandlssement-
t economie conditionnées par une activité incessante, de type rapetissement (ou tassement). Il s'agit d'aptitudes fondamentales
~ique (Cromwell et coll., 2001 a). (cf. fig. 2-8 et 2-9).
• Ensemble fonctionnel
Il met en jeu une racine, prépondérante dans la force (grosse
articulation, gros muscles), une extrémité, prépondérante dans
la finesse (nombreuses petites articul ations et nombreux petits
muscles), ainsi qu'une zone intermédiaire.
• Le paradoxe de Lombard
Il est d'applica tion très étendue (cf. Chaînes musculaires
parallèles) . Au niveau brachial, il met en jeu les chaînes paral-
lèles du biceps" et du lo ng triceps". Cette relation va lori se le
fonctionnement en secteur de fo rce (course moyenne) de ces
deux mu scles, dans les mouvements de triple extension et triple
flex ion de l'épaule et du coude.
Fig. 4-59 - Exemple de chaîne Icontro-)Iatérale, sous l'influence d'une
• Le coude de force et le coude de finesse déstabilisation extérieure (a), ou d'un mouvement volontaire (b).
Il s sont sous la dépendance de chaîn es fonctionnelles
(cf. supra et chap. 10 : Le coude) regroupant les chaînes mus-
culaires suiva ntes:
• Po ur la fo rce: fl échisseurs-supinateurs et extenseurs-prona- ,,
teurs. Ce sont, princi palement, le biceps brachial et le triceps. \
\
1
• Po ur la fin esse : fl échisseurs-pronateurs et extenseurs-supina- 1
teurs. Ce sont, princ ipalement, le rond pronateur, prolo ngé par 1
1
--_...<~
1
les muscles thénari ens43 (la poussée pulpaire du pouce acheva nt
la pronation), et les épi condyliens latéraux (dont l'a nconé), pro- ~
• La chaîne de captage
Ell e intègre la préhension (cf. supra) et le rapprochement de
la bouche. Le captage par la main s'opère dans les trois plans de
l'espace, le po ignet se comportant comme une sphéroïde (du fait
de la prono-supination). Ce derni er po int est à soul igner, car il Fig. 4-60 - Des mouvements comme les coups droits et revers, au tennis,
différencie la rotation de l'avant-bras de celle de la jambe. exploitent le système . lemniscatique • correspondant à des diagonales
L'avant-bras n'a pas à soutenir la charge du po ids du corps, il ou spirales ayant, en l'occurrence, l'épaule comme pivot.
peut se perm ettre une ampli tude plus grande avec une transmi s-
sio n compressive moi ns pui ssante. Les torsions osseuses sont
mo indres qu'au membre infé ri eur et les chaîn es rotatoi res fo nt
interven ir des muscles plu s spéci fiqu es, à déroul ement important.
• Les chaînes en lemniscate
Cette vision des choses reproduit le schéma en chaînes cro i-
• La chaîne de propulsion (et réception) sées, proche des diagonales de Kabat. Cela représente un
ensembl e de mouvements, dans un sens ou dans l'autre, ai nsi
Ell e évoque l'élo ignement de l'extrémi té d istale, soit da ns le
qu 'on les trouve en enchaîn ant des coups dro its et des revers,
cadre de la préparation au captage, soit da ns celu i du lancer . Le
au tennis (fig. 4-60), ou, inversement, des smashes.
faible volume des structures ostéomuscul aires permet une ci néti-
que plus large et plus véloce, avec des lancers (javelot, disque,
poids, etc) et non pas seulement des « frappes" (e.g. tennis au MEMBRE INFÉRIEUR
membre supéri eur). La réception procède de la même mécani- Comme au membre su périeur, on trouve des chaîn es paral-
que, dans le sens inverse, avec freinage. lèles et séries, directes ou cro isées.
t'5t la chaîne musculaire la plus connue du membre infé- On peut énumérer quelques ressemblances :
rwur. relie qui met en jeu le quadriceps, les releveurs du pied • Segments ayant une disposition générale semblable.
et ..,œnseors des orteils (5tensdotter et coll., 2003). • Os en nombre grossièrement équivalent.
• Chaîne série d'extension postérieure • Muscles en nombre grossièrement équiva lent.
Elle existe en situation de chaîne fermée ; elle est formée par • Articulations ayant des types répartis de façon proche aux
la S)-nergie entre ischio-jambiers et gastrocnémien, aidée par le trois niveaux (racine, extrémité, niveau intermédiaire).
éaire sous-jacent. la résultante de ces deux unités est dirigée • Ligaments de conceptions assez proches dans leur ensemb le
en arrière et réalise une extension du genou" non contraignante (en zigzag antérieur à la raci ne, collatéraux ensuite et rétinacu-
pour l'articulation fémoro-patellaire (Pincivero et coll., 2000). laire au niveau tout à fait distal).
• Chaînes d'inversion-éversion
Elles trouvent leur aboutissement au niveau du pied. Elles font
inlervenir une direction oblique et se retrouvent dans les diago-
nales de facilitation de Kabat. Deux membres à activité en
alternance symétrique
a. les poids relatifs des 05 de chacun des autopodes (extrémités) ont été calculés :
CoMPARAISON M~CANIQUE DES MEMBRES carpe ,21 % contre tarse 67 %, métacarpe 41 % contre métatarse 24 %, phalanges de
la main 38 % contre 9 % au pied.
~. Bien que la totale indépendance des deux membres superieurs suppose un appren-
tissage entretenu (dactylographie. piano. violon. batteur de jazz. etc).
Le tram avant et le train arrière des mammifères sont souvent
proches sur le plan fonctionnel, si l'on isole les gros écarts
cr.cnme chez le kangourou. Même chez le singe, les fonctions
...-DmOtt1Ce et préhensive sont très partagées. Chez l' homme,
- -nembre thoracique et le membre pelvien conservent un sou-
. - , tr.'lbryologlque et des ressemblances, mais les différences
,..., • d' Mre relevées.
les grandes fonctions sont, par définition. couramment mises
en jeu dans la vie quotidienne, avec des nuances d'âge et de
contexte. Cela laisse une large part d'adaptatlon comportemen-
tale et culturelle que la rééducation doit prendre en compte,
Indépend.amment des analyses mécaniques, cinésiologiques, ou
ergonomiques.
GRANDES FONCTIONS
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mation during erect and «bent-hip, bent-knee» walking by
---------- ---------~ -
Le membre inférieur
BASE DE R~FLEXION
SITUATION
CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES
VOCATION FONCTIONNELLE
··•
· FRÉQUENCES PATHOLOGIQUES
--,-
~-'
• En rhumatologie
~tant portante, la hanche est très exposée à l'usure'. La
coxarlhrose est fréquente.
• En traumatologie
Compte tenu de la situation protégée, seuls les gros trauma-
tismes sont en cause, parfois associés à des lésions coxales. Le
long col du fémur expose à des fraclures du col . Les luxations
fi&. 5-3 -La hanche est située en profondeur, ce qui donne un meilleur bras de hanche nécessitent des traumatismes importants (souvent
dt kvier à cerrains muscles, mais enfouir l'articularion hors d'aneinre palparoire. avec fracture de la partie postérieure de l'acétabulum).
• En orthopédie infantile
Les dysplasies sont fréquentes (coxa valga, coxa vara, acéta-
bulum couvrant mal la tête fémorale ... ) et justifient un contrôle
radiologique après la naissance.
• En neurologie
Il ya peu d'atteintes. La faible représentation corticale expose
peu aux troubles d'origine centrale. La neurologie périphérique
est peu représentée (nerfs bien protégés).
RAPPELS ANATOMIQUES
• Côté coxal
Obliquité de l'acétabulum
L'acétabulum a la fo rme d'une cavité grossièrement hémis-
phérique (180°). Sa triple ori entation le place dans le plan fron-
tal à 35 ° de la verti ca le, dans le plan transversa l à 20° de l'axe
antéro-postéri eur, et dans le plan sagittal à 40° de la vertica le
(fi g. 5-6) (Marti nez, 1983).
Surface semi-Iunaire
La surface semi -Iunaire occupe un croi ssant d'environ
12 cm' . Sa corn e postérieure est plus large et plus saillante (sur-
plombant le sillon de l'obturateur extern e).
Couverture de la tête
La couverture de la tête est en rapport avec la surface d'appui.
L' insuffisa nce fait peser un pronostic d'usure précoce, s' il n'y
est pas porté remède chirurgical ement. Les angles radiologiques
sont les suivants.
A~e VCE 1
L'angle VCE, de face, relie la verti cale (V) passant par le cen- •
tre de la tête (C) à la droite passant par celle-ci et le rebord laté-
ral de l'acétabulum (E, pour extern e). C'est la couverture latéral e 1o
de la tête, et il doit être éga l ou supéri eur à 25° (fi g. 5-7 a).
1
o
An le HTE
L'a ngle HTE, de fa ce, relie l' hori zontale (H) passant par la 1o
parti e la plus médi ale du toit acétabul aire (T) et la ligne joignant
ce derni er à la porti on la plus latérale de l'acétabulum (E, pour 1
o
~
extern e) ; cet angle ne doit pas excéder 10° (fi g. 5-7 a).
An le VCA
L'angle VCA, sur " faux profil de Lequesne' " relie la verti - 1 b
ca le (V) passant par le centre de la tête (C) et la droite joi gnant
cell e-ci au point le plus antéri eur (A) de l' acétabulum . Cet angle
traduit la couverture antéri eure de la tête et doit être éga l ou
supéri eur à 20° (fi g. 5-7 b).
Cartilage
Le ca rtil age mesure 1 mm à 2,5 mm d'épai sseur. Le max i-
mum est antéro-supéri eur (Kurrat et O berl ander, 1978), ce qui
correspond à la parti e la plus contrainte.
La conformation ogivale
La surface semi -Iuna ire n'est pas une portion de sphère creuse
parfa ite. Bien que macroscop iquement concordante, la surface
coxa le est très légèrement ogiva le (Frain, 1981 ; Christel et coll.,
1979a ) (fig. 5-8). Ce fait est important pour la répartiti on des
contraintes sur le carti lage, en foncti on de la charge (cf Con-
traintes).
Fig. 5·6 - Orientation de l'acétabulum dans les plans: fron tal (a) de 35',
transversal (b) de 20', et sagittal (c) de 40'.
Travées osseuses
l es travées osseuses traduisent la transmission des contrain-
tes. l eur étude au moyen de la tomodensitométrie de la structure
trabécu lai re (fig. 5-9) montre une caractéristique de l'espèce
humai ne par rapport aux singes (Dargaud et Galichon, 1997 ;
Galichon et Thackeray, 1999). Chez l'homme, un faisceau pos-
térieur et un antérieur se croisent au-dessus de l'acétabulum et
fi&. 5-8 - Mo<phoIogie forment le chiasma trabéculaire supra-acétabulaire·. C'est une
légè-ement ogivale de
r~/um (caricaturée caractéristique de la mécanique portante et bipédique, qui
id par le trait et des apparaît chez l'enfant avec la marche. les singes, utilisant pré-
~), face à une tête férentiellement leurs quatre membres pou r se déplacer, offrent
iémor.lle sphérique (trait un système trabéculaire parallèle et non croi sé.
pointillé). Cela permet à la
soo.p/es5e du cartilage de • Côté fémoral
mieux répartir les
aJt1tnjntes d'appui. La tête
Sa petite taille' , moindre que celle de la tête humérale au
membre supérieur, explique sa congru ence. En revanche sa sur-
face est plus grande, environ 8 cm' ; elle couvre les 2/3 d'une
sphère (contre 1/3 à la tête humérale), soit 240°. l 'existence de
la fovéa explique la présence du ligament de la tête, qui subit des
modifications de tension au cours de l'adduction (cf. Mobilité).
Le cartilage
Il est d'épaisseur variable, de 0,5 mm à plus de 3,5 mm.
l 'épaisseur maxi male se situe à la partie antéro-supérieu re, ce
qui correspond à la partie la plus contrainte (Kurrat et Oberlan-
der, 1978).
Le col
Il est long. en raison du bras de levier nécessa ire à l'appui
monopoda l. Il est intracapsulai re' (fig. 5- 10).
L'angulation du col
Le col est ob lique en haut, en dedans et en avant.
• Dans le plan transversal. il est antéversé9 de 12" à 15° chez
l'adulte (fig. 5-11). L'a ngle diminue dans les premières années
de la vie: de 40· à la naissance, il n'est plus que de 15· à l'ado-
lescence (Caton et coll. , 1997) (fig. 5-12).
• Dans le plan frontal, il montre un angle ouvert en bas et en
dedans, appelé cervico-diaphysaire, d'une valeur moyenne de
130· (cf. fi g. 5-7 a). De faibles variations sont possibles, au-delà Fig. 5-10 - Le colfémoral,
desquelles on parle de coxa valga (angle trop ouvert), ou de long (1). assure un bras de
coxa vara (angle trop fermé). Cet angl e évolue: il est de 150· lev;er musculaire (2) en même
lemps qu'il esl en grande part;e
chez le nourrisson, de 145· à 3 ans, et de 120· chez le vieillard.
;nlra-art;cula;re. La capsule (J)
Les travées osseuses esl formée de plus;eurs types
de fibres, dont des fibres
La réaction du so l chemine par la corti ca le fémorale qui circulaires qui rétrécissent sa
rayonne vers le col sous forme de gerbes composées de quatre part;e moyenne.
faisceaux (deux principaux et deux accessoires) (fig. 5-13).
Les deux principaux sont représentés par :
• Un faisceau arciforme, d'origine latérale sur le fémur, le plus
puissant, se dirigeant en éventail vers la partie inférieure de la
tête.
• Un éventail de sustentation, d'origine médiale sur le fémur,
se dirigeant en éventail vers la partie supérieure de la tête.
Les deux accesso ires sont représentés par:
• Un faiscea u trochantérien, d'origine médiale sur le fémur, se
dirigeant en éventail vers le grand trochanter.
• Un petit faisceau tangentiel à la corticale du grand trochanter.
• Capsule
• Elle est épaisse et résistante.
• Elle est ti ssée de différentes fibres: axiales (de l'os coxa l au Fig. 5-11 - Anlévers;on du col fémoral : env;ron 15' chez l'adulle.
fémur, assurant la jonction), circulaires et rétréci es à la partie
cervica le (réa li sa nt une retenue de la tête), et arci formes (stabi -
li sa nt obliquement les fibres axiales) (cf. fi g. 5-10).
• Elle englobe l' inserti o n du tendon réfl échi du muscle droit
fémoral.
degrés
• Elle s' insère à distance sur le col fémoral (les fractures cervi-
cales sont articu lai res).
• Sa partie inférieure est renforcée par des frei ns.
• So n innervation se fait par trois nerfs : fémoral en avant. scia-
tique en arrière et obturateur en bas et en dedans.
• Pour une hanche normale, la pression intracapsulaire est nor-
malement in fé ri eure à la pression atmosphériqu e. Cela crée une
petite succ ion fournissa nt un élément additionnel de stab ilité.
Cette press io n intraca psulaire est minimale de 30· à 80· de
fl exion, ce qui suppose un volume cavitaire augmenté dans ce
'ecteur de mouvements. C'est d'a ill eurs la pos ition de confort
infradou loureux (Wingstrand et coll. , 1990). a S la lS 20 années
9. O n parl e' d '.l llléversion, o u d'an télorsion du co l, ou encore d'clnglc Fig. 5-12 - L'antéversion VMic durant l'enfance, de 40· cl la naisSt.lnce rl lSo\'f'ni
d" dé( II n.lÎson. l'âge d'une quinzaine d'années.
l_ • li ""'1BRf l ,tRlfUR
• Synoviale
Outre le fait qu'elle tapisse la capsule et ses freins, il faut men-
tionner son repli '·, qui engaine le ligament de la tête (fig. 5-14).
• Labrum
Ce fibrocartilage a deux rôles:
• 1/ améliore encore la congruence, du fait qu'il prolonge un
peu le limbus acétabulaire".
• C'est une zone semi-rigide, intermédiaire entre un secteu r
rigide (os) et un autre souple (capsu le) (Seides et coll ., 2001).
• Ligaments
Les trois principaux, issus de chaq ue os primitif de l'os coxal,
sont enroulés vers l'ava nt (fig. 5-15), partie découverte de l'arti-
culation (protection antérieure). Les ligaments ilio-fémoral
(deux faisceaux) et pubo-fémoral, situés en avant, délimitent un
zigzag (. N couché de Welcker .). Le premier est le plus puis-
sant: près de 1 cm d'épaisseur. Le seu l ligament postérieur,
ischio-fémoral, se dirige principalement en dehors, en haut et
~ 5-13 - Les tra ...... osseuses fémorales répondent à celles de l'os coxal. en avant, ce qu i lui donne un rôle presque équivalent aux anté-
a, y trouve plusieu15 faisceaux: un arciforme (1), un tangentiel au grand rieurs dans la limitation de l'extension (fig. 5-15) (Hewitt et coll.,
troclldnte< (2), un trochantérien (3), un éventail de sustentation (4), entre ces 2002).
derniers : un point faible cervical (croix). La transmission des contraintes d'appui
"""'" <il rachis sont transmises par les sacro-iliaques (5), la ligne arquée (6), les Le ligament de la tête est une stru cture synovialisée intracap-
traI'ées fémooIJes el celles se dirigeant veI5 le pubis (coaptation de l'interfigne). sulaire. 1/ est creux et donne passage à l'artère de même nom.
Venant de la partie basse de l'acétabulum, il limite surtout
l'adduction " (fig. 5-16).
Musc/es courts
Les muscles courts sont les trois fessiers et le tenseur du fascia
lata (TFL) qui y est rattaché. La notion de deltoïde fessier de
Farabeuf intègre le TFL, le fascia lata et le grand fessier superfi-
ciel. --- "
• Musc/es profonds
O n peut aussi les décomposer en deux groupes " .
b
Les pelvi-trochantériens
Pet its mu scles profonds à voca ti on prin cipalement cybern é-
t ique", il s sont responsabl es de l'ajustemen t pos itionnel du bas-
sin sur les têtes fémora les (Samuel, 1989). Parmi eux, les
obturateurs on t un rô le parti culier :
• Pour B. Dol to (1976), ils auraient un rô le de sustentation du
bassin : notion de hamac gémello-obturateur.
c
• Pour Lamandé et Prat-Prada l (1998), ils o nt un rô le de tirant
architectural.
• Pou r Q uesnel et co ll . (1999), il s sont des haubans contreba-
lança nt les tensio ns mécan iques du co l fémora l.
Fig. 5-16 - le ligament de la tête est étiré en adduction (a), détendu en position
neutre (b) et complètement détendu en abduction (c).
13. Les mu scl es c râniaux vo isins (abdominaux, carré des lo mbes, grand
dorsa l) intéressent l'équilibre pelvien en raiso n des réperc ussions de la
modi fica ti on de SI J'ique du tronc qu' ils entraînent.
14. 1a cybern étique est la science des sys tèmes à au torégu lati on . L'auto·
gUIdage s'oppose au téléguidage. qui nécessite une intervention exlé·
rtC'Llre .
• I I \1E\\8RE 1 FtRIEUR
~ --
-----~-
su p
Lmed
L'ilio-psoas
Le puissant tendon de l'ilio-psoas, qui forme une sangle anté-
rieure très efficace, passe exactement devant la tête et est séparé
d'elle par une bourse synoviale" (cf. fig. 5-20). L' iliaque est pro-
pre à la hanche'·, le psoas n'a aucune insertion pelvienne, si
l'on excepte le petit psoas " .
,up
Lpost
ant
Lmed
fis. 5-23 - Coupe sagittale du réseau veineux de la cuisse, pris au sein de la
""" des adducteut>. Ces muscles participent à la chasse veineuse 100 de leur
veine férnor.lle superficielle (1), veine fémorale profonde (1),
CJJnIriICtjon :
-... periorantes (J), veine glutéale inférieure (4), réseau veineux
~ (5), vaste médial (6), pectiné (7), long adelucteur (8), court
adducteur (9), gr.Jnd adducteur (ta), ischio-jambiet> (1/).
b (
MOBILlT~S
Ell es sont simpl es: bien loca lisées au nivea u de la cavité acé-
tabul aire. Le type sphéroïde confère trois degrés de liberté, que
ce so it activement ou passivement (Castaing, 1960).
SAGITIALES
Cc sont les plus visibl es et les plus amples, plu s ori entées vers
le dép lacement antérieur que postérieur du membre.
Fig. 5-29 - La flexion-extension s'effectue
autour d'un axe très proche du bord
20 . Cette artè re ('51 surtou t effi cace de la premi ère enfance à la fi n de
1,1 (roi<;<;ancc.
supérieur du grand trochanter.
Amplitude
Elle est d'environ 100· à 110· . Au-delà, cela suppose la par-
ticipation lombo-pelvienne (Péninou et coll., 1984). Contraire-
ment à l'extension, cette amplitude diminue peu avec l'âge''-
Moteurs
C'est, principalement, l'i1io-psoas (Simon et coll ., 2001), et
plus spécifiquement l'iliaque, le psoas étant plus lié au rachi s
(Penning, 2000, 2002 ). l ui sont adjoints le petit fes~ier, la parti.e
antéri eure du moyen fessier, le TFt et le sarton us. Le drOIt
fémoral est classiquement concerné, bien qu' il ait un très faible
bras de levier et qu' il ait plutôt un rôle de muscle sangle. l 'obtu-
rateur externe, connu comme antéverseur du bassin, est donc
un fléchisseu r accessoire (Robinson et coll., 2003) . les adduc-
teurs ont une action fléchissante lorsque la cuisse est en secteur
d'extension (fig. 5-31 ), ils fon ctionnent à la man ière d'un ressort
~ 5-30 - La /Iex~ion correspond à un pivotement autour d'un axe de rappel, qui ramène le segment en position neutre (cf. Exten-
....que. sion).
Facteurs limitants
C'est, chez les sujets laxes, la rencontre de la masse abdomi-
nale"- lorsque celle-ci est trop imposante, la flexion nécessite
une composante d'abduction, comme on le voit chez une
femme en fin de grossesse. Chez les personnes raides, c'est la
tension des éléments postéri eurs (Kippers et Parker, 1987)" . En
position d' extension du genou, c'est la tension des muscles poly-
articulaires ischio-jambiers, voire la mise en tension du nerf
sciatique, lorsque celui-ci est irrité'" (fi g. 5-32) (Fleming et coll.,
2003).
Remarques
le secteur de fl exion représente l'essentiel de la mobilité de
la hanche, et le plus courant (notamment en position assise).
Cela rend difficil e la lutte contre le flexum propre à toutes les
pathologies de la hanche. Un léger fl exum passe faci lement ina-
perçu et ne gêne que peu la fonction. l es va leurs du secteur
utile dans le cadre de diverses activ ités courantes sont données
dans le tableau 5- 1.
Course 100·
S'accroupir 110·
• Extension
Définition
C'est un mouvement dans lequel la cuisse se déplace en
arrière du plan frontal de référence. Lorsque le point fixe est
inversé, il s'agit d' une rétroversion du bassin.
Plan et axe
Il s sont identiques à ceux de la flexion.
Mouvement
b
Fémur mobile
La tête pivote de la même manière que pour la flexion.
05 coxal mobile
C'est le mouvement de rétroversion du bassin. Il ouvre
l'a ngle pelvi-fémoral vers l'ava nt. Comme pour la flexion il faut
distinguer ce fait, isolé, du mouvement effectué par le fémur et
qui entraîne une antéversion du bassin. Fig. 5-32 - a. Les ischio-jambiers limitent la lIexion coxo-fémorale si le genou
est en extension, du fait de leur étirement Id}. b. Le nerf sciatique limite
Amplitude
également la flexion s'il est irrité et que le genou est tendu la fortiori si la chevil/e
L'amplitude articulaire oscille entre O· et 20· selon les sujets est relevée}.
(Péninou et coll., 1984). C'est un mouvement de faible ampli -
tude, surtout chez les gens raides. Contrairement à la flexion,
elle varie avec l'âge, passant de 40° jusqu'à 2 ans, à 10°-20°
chez l'adulte jeune et à moins de 5° ou 10° chez le viei llard
(Noujarret, 1979 ; Roach et Mil es, 1991; Kerrigan et coll .,
2001).
Facteurs limitants
C'est la tension des éléments antérieurs qui arrête le mouve-
ment : capsule et tous les liga ments" , ainsi que l'ilio-psoas (Tatu
et coll ., 2001). Lorsque le genou est en flexion, le mouvement
est arrêté bien ava nt sa limite articulaire en raison de la tension
du droit fémoral (fig. 5-35).
Remarques
Fig. 5-34 - La position du Le secteur utile est faible: 5° à 10° (fig. 5-33). La synchroni -
tronc penchée en avant est
sation avec l'antéversion du bassin est très rapide (Smidt et c?". ,
retenue quasi passivement
par la tension des ischio- 1999).
jambiers, peu extensibles.
FRONTALES
• Abduction
Définition
C'est un mouvement dans lequel la cuisse s'éca rte de l'axe
du corps. Lorsque le poi nt fixe est inversé, il s' agit d'une éléva-
tion du bassin du côté opposé.
Plan
Le mouvement s'effectue dans le plan frontal passa nt pa r le
centre de la tête fémorale.
/
"--""....
• l ,-"'- Axe
Il est à l' intersection des plans sagitta l et transversal passa nt
par le centre de la tête.
~ 5-35 - L'extension de hanche est limitée par la tension du droit fémoral,
~ le genou est fléchi simultanément. Mouvement
Fémur mobile
La tête pivote dans l'acétabulum, sa ns autre composa nte (la
fovéa glisse vers le bas et le dedans). C'est un mouvement
d'écartement de la cu isse, nettement visible, mais rarement en
Moteurs
amplitude. Il tend à entraîner une élévation homolatérale du
C'est principalement le grand fessier ". On ajoute les ischio- bassi n.
jambiers (semitendineux, semimembraneux, long biceps), bien 05 coxal mobile
que ces muscles soient dava ntage actifs en tant que fl échisseurs
C'est un mouvement assez fa ible, que l'on fait pour élever la
du genou. Au nivea u de la hanche, ils se comportent davantage
hanche du côté opposé.
comme des antifléchisseurs auxquels on se suspend lorsqu'on
incline le tronc vers l'avant, à partir d'une position debout. Leur Amplitude
faible extensibilité leur permet de jouer un rôle économique car Elle est d'environ 45 ° (35° à 50°, selon l'âge) (fig. 5-3 6).
presque passif (fig. 5-34). Certains pelvi-trochantériens partici-
pent au mouvement : l'obtura teur interne et ses jumeaux, le Moteurs
cané fémoral. Le piriforme, éta nt placé sur l'axe, n'a aucun rôle Le muscle essentiel est le moyen fessier . Cependa nt, le petit
en Cl! sens (Samuel, 1989). fessier a une position très proche et participe efficacement au
Les adducteurs ont un rôle d'extenseurs lorsque la cuisse est mouvement (Beck et coll. , 2000). On adj oint le deltoïde fess ier
en _ion. On remarque ainsi que ces muscles ont un rôle régu- (fascia lata tracté par le TFl et le grand fessier superfi ciel), le
sartoriu s, et, plus modestement, le piriforme.
~, ramenant toujours en position sagitta le intermédiaire
d '-:;. >-31 , Facteurs limitants
Physiologiquement, c'est le rapprochement du co l fémo ral de
Cl! muscle s'est considérableme nt déve loppé dans l'ensemb le labrum-li mbus acétabul aire. Les pathologies font
~.c,H"~ "- :.rIa Of" par rapport aux quadrupèdes. Chez ces derni ers, ce intervenir la limitation par ré tracti on des mu scles adducteurs.
.,. ~ rv-...,.,-,..,..mbtf'o1i qUi dominent par leur masse (un chien qui
(lJ )
,......... r?ij extc--nslon de hanche grâce à ses 1». L'hyper.
Url(-
? Ii ~ ~ ... .-..-! ~,., kau histoflquement nommée " fesse de mon. 27 . M ême le postérieur, cc qui est inhabitu el : en général, un élément
-~ . postérieu r est tendu en flex ion ct détendu cn extension.
H ANCHE • 131
Plan et axe
Ce sont les mêmes que pour l'abduction . \
\
Mouvement
\
,,
Fémur mobile
La tête pivote dans l'acétabulum . Ce mouvement tend à
entraîner un abaissement homolatéral du bassin.
05 coxal mobile Fig. 5-36 - l 'amplitude d'abduction est d'environ 45' ; au-delà, l'ascension de
C'est un mouvement discret d'aba issement de l'hémibassin l'hémibassin homolatéral majore le mouvement apparent. l 'amplitude
opposé. Ce type de mobilité est visib le dans la marche lente. d'adduction est d'environ 30',
Dans ce cas, l'équilibrage des bras du levier inter-appui (centre
de gravité / muscles stabili sateurs latéraux) nécessite une légère
translat ion latérale du bassin vers le côté non portant.
Amplitude
Elle est d'environ 30°, c'est-à-di re les 2/3 de l'abduction. Si
l' adduct ion est combinée à une flexion, l'a mplitude atteint 40° ;
si elle l' est à une extension, elle diminue à 20° (fig. 5-36).
Mot eurs
C'est le puissant groupe musculaire des adducteurs, repré-
senté par le pectiné, les long, court et grand adducteurs, le gra-
cile. On peut y ajouter le carré fémora l, qui n' intervienl ic i que
faib lement.
Facteurs limitants
En positio n de référence, on observe:
• La rencontre avec le membre inféri eur controlatéral.
• L'éliminatio n de cc t obstacle par fl ex ion du membre contro-
latéral perm et d'a ugmenter l'a mp li tude, laquell e est alors limitée
par les abducteurs, la parti e supéri eure de la capsul e et le liga-
ment ischia-fémora l, qui s' étend à la facc supéri eure de la ca p-
sule.
Fig. 5·37 - Le moyen fessier est un important abducteur de h.lnche (.1 1. En
• La tensio n du ligament de la tête . Ce derni er, inséré en bas, flexion à angle droit, ce sont les pelvi·troch.1nléricns, ici le piriforme (b l, qui
e't étiré par l'as( ens ion de la fovéa au co urs de l'adducti on. provoquent l'alx/llcrion horizontale.
• LE \ lIlRE 1"tRIEUR
TRANSVERSALES
• Rotation latérale
Définition
C'est un mouvement dans lequel la fa ce antérieure de la
cuisse se porte en dehors". Si le point fixe est inversé, il s'agit
d'une giration pelvienne, par recul de l' hémibassin contro-
latéral.
Plan
Fig. 5-38 - La giration pelvienne provoque une C'est le plan transversa l passant par le centre de la tête fémo-
rotation latérale de la hanche antérieure et une rale.
rotation médiale de la postérieure.
Axe
Il est situé à l' intersection des plans frontal et sagittal passa nt
par le centre de la tête.
Mouvement
Fémur mobile
La tête pivote dans l'acétabulum. Elle se découvre davantage
en avant.
05 coxal mobile
C'est un mouvement nommé giration pelvienne. Soit le fémur
a est fixe et l'hémibassin controlatéral recule, soit l'on considère
l'activité de la marche: dans le déplacement vers l'ava nt, le pied
reste parallèle à lui-même et c'est l' hémibassin homo latéral qui
avance et ouvre l'angle de rotation latéra le (fig. 5-38).
Amplitude
Elle varie selon la position sagitta le de la hanche. Les liga-
ments se détendent en flexion, et se tendent en extension - cela
explique une moindre amp litude dans cette position (Kapa ndji,
1980; Samuel et coll., 1985 ). Il existe de fo rtes variations inte-
rindividuelles, mais pas de différence significative homme-
femme, contrai rement à la rotation médiale. L'amplitude de
rotation latérale varie peu avec l'âge (la tendance naturelle étant
plutôt une attitude en ce sens) .
• En rectitude (posi tion de référence) : 40°-45 °. L'amplitude
b
tombe à 28° en extension (fig. 5-39 a).
• En flexion (détente ligamentaire) : 50°-60°, chiffres supéri eurs
à la rectitude (fig. 5-39 b). La mesure clinique do it donc s' effec-
tuer en flexion, puisque c'est la positi on qui perm et de balayer
le mieux le secteur rotatoire propre il l'a rti culati on.
29. En position assise, le pied se porle en dedans dans la rota tion latérale
~... V-y.t.f 1" d."ns r Hf~ prAtt/on.
de la hanche (et l' inverse pour la rotation médiale),
H ANCHE • 133
Moteurs
Ce sont les pelvi-trochantériens (pi riforme, obtu rateurs
interne et externe, jumea ux supérieur et inféri eur, carré fémora l),
le sartorius, la pa rtie postérieure du deltoïde fessier et les fibres
postérieures du petit fessier (elles longent le piriforme]o). Le rôle
des add ucteurs est nuancé (Travell et Si mons, 1993) : seule la
partie la plus postérieure des adducteurs (grand adducteur) a un
rôle rotateur latéral ; la partie moyenne a un rôle indi fférent, la
pa rtie antéri eure a un rôle légèrement rotateur médi al"
(fi g. 5-40). Cette remarque est encore plus vraie lorsque la han- ,,
che est en flexion (notamment en fi n de phase pendul aire, au
cours de la marche), situation pendant laquelle les adducteurs
frei nent la rotati on latérale. L' ilio-psoas, légèrement rotateur
latéral pour certains, légèrement rotateur médi al pour d'autres,
V a v , b
Fig. 5-40 - Les adducteurs se situent dans un plan (rontal. Les fibres les plus
ambi va lent selon la position arti culaire pour d'autres encore, antérieures ont un Faible rôle de rotation médiale et les postérieures sont
mérite la concl usion de Basmadjian : «après é/ectromyogra- rotatrices latérales, avec quelques variables d'intensité selon que la hanche est
phie, le problème du rôle rotateur du psoas ne mérite pas d'être déjà en rotation latérale (a) ou médiale (b). .
posé ». Ce point de vue est partagé par di fférents auteurs (Sohier,
1979; Travell et Simons, 1993) .
Facteurs /imitants
O. coxal mobile
Ce sont les éléments antéri eurs (capsule et liga ments), de
C'est la giration pelvienne en sens opposé: lors du demi-pas
même que les muscles rotateurs médi aux (fibres antéri eures du postéri eur, le pied restant grossièrement parallèle à lui -même,
petit fessier). En fin de mouvement, celui -ci est arrêté par la ren- le pivotement du bassin (il avance du côté controlatéral) provo-
contre du col fémoral sur le labrum et le limbus postérieur de que une rotation médiale du côté concerné (fi g. 5-38).
l' acétabul um.
Amplitude
Remarques
Pour les mêmes rai sons que pour la rotation latérale, l'ampli -
Le secteur utile est d'environ 15°, utili sés lors du pas antéri eur tude est différente selon la position sagittale de la cuisse (Kapan-
au cours de la marche (girati on pelvienne équ iva lente à une dji, 1980 ; Sa muel et coll., 1985) : en rectitude, l'amplitude est
rotation latéra le) (fig. 5-38) . d'environ 20° à 30° (fi g. 5-39 a), en fl exion, elle est d' environ
30° à 45', c'est-à-dire légèrement supérieure à la rectitude
• Rotation médiale (fi g. 5-39 b). Cette amplitude est plus importante chez les fem-
mes que chez les hommes, alors que les rotation s latéral es sont
Défini tion
semblables" .
C'est un mouvement da ns lequel la face antérieure de la
cui sse se porte vers l' axe du corps. Lorsque le point fi xe est Moteurs
inversé, il s'agit d' une giration pelvienne par ava ncée de l'hémi - Ce sont le tenseur du fascia lata (TFL), la parti e antérieure du
bassi n controlatéral. deltoïde fessier. La porti on tout antérieure des adducteurs (pec-
tiné, long adducteur) a un léger rôle rotateur médial (Travell et
Plan et axe Simons, 1993) .
Ce sont les mêmes plan et axe que ceux de la rotation latérale. Lorsque la hanche est en fl ex ion, le moyen fess ier n'est plus
abducteu r mais rotateur médial. Ce fait est important à noter,
Mouvement pui sque cela permet, chez des personnes qui n'ont pas encore
Fému r mobile le droit à l'appui du poids du corps, de déjà prendre le sol
La tête pi vote dans l'acétabulum. Son col s'oriente dava ntage comme point fi xe grâce à la position ass ise, sur un tabouret tour-
dans l'axe acétabulaire". nant : il suffit de leur demander, à partir de ce seul pied au sol,
de faire tourner le tabouret vers le côté opposé au membre
concerné (vers la gauche, s' il s' agit du membre droit).
JO. L'ac tion de ce muscle est souvent donnée comme seulement rota - Pa r ailleurs, les moments exercés par les muscles moteurs des
trice méd ia le. Cela est dû au fa it que son élccfromyographi e a été uni- rotations va ri ent selon le degré de fl ex ion de la hanche. Quand
quement faite su r ses fibres antéri eures, qui sont plus superficielles
(Trave l l et Si mons, 1993 ).
celle-c i augmente, les rotateurs médi aux augmentent leur
J I . Il faut relier la projec ti on cie leurs insert ions à celle de l'axe art icu- moment, tandis que celui des rotateurs latéraux di minue et que
laire pour observer ces di fféren ces.
32. Dolto ( 197 6) préconisait de rechercher une légère rotation média le,
dans l c~ pOSI tion s debout prolongées, afin cie mieux centrer les surfaces 33. Pea rcy et Cheng (2 000) ont constaté que ces amplitudes dim inuent
carti la gl llC'ur,es. en cas de dépl acement bi latéral.
• lE \1f\\8RE ''-FtR'WR
Remarques
Le secteur utile est d'environ 10·, au cours de la marche
(cf. fig. 5-38).
• Mobilités spécifiques
Congruence et concorda nce ne permettent pas de mobilités
spécifiques. Toutefois, on a montré radiologiquement (Hignet,
1993) que des manœuvres manuelles pouvaient décoapter ' la
ha nche. Cela a été confirmé (Bucciali et coll., 2000) en précisant
qu'il faut une force d'environ 20 daN en traction. Cela plaide
en faveur des techniques décompressives utilisées en kinésithé-
rapie, sous relaxation musculaire, dans l'axe du fémur ou dans
celui du col fémoral. Cela doit aussi encourager à la sollicitation
des muscles ayant une composante sustentatrice, comme les
obturateurs externes (notion de « hamac obturateur .).
• Mobilités fonctionnelles
L'emboîtement de la tête fémorale, favorable à la stabilité, ne
'OS- 5-41 - La circumduction décrit un cercle irrégulier, plus étendu en avan~ facilite pas la mobilité comme pourraient le faire croire les acro-
al peu moins en dehors, encore moins en dedans et fort peu en amère. baties de sujets prédisposés et entraînés. Quatre points sont à
noter.
• La circumduction, moins grande qu'à l'épaule, est gênée par
la présence du membre controlatéral qu' il faut esquiver pour
obtenir un cône de révolution irrégulier (fig. 5-41). Elle est
notamment utilisée dans les enjambements (exemple : monter à
bicyclette").
• Pour obtenir des amplitudes apparentes plus importantes, il
est possible d'associer des mouvements entre eux: le grand
écart latéral nécessite d' adjoindre une flexion (a ntéversion du
bassin) et une rotation latérale à l'a bduction, afin d'esquiver le
contact du grand trochanter (fig. 5-42).
• La mobilité coxo-fémorale retentit vite sur le ra chis lombal
(risque d'erreur d'appréciation, si l'on n'exerce pas une contre-
prise efficace dans les mobilisations). La notion de complexe
lombo-pelvi-fémoral correspond à l'utilisation fonctionnelle de
la hanche.
~ 5-42 - Le grand éGlrtlatéral associe une abduction bilatérale, avec rotation • Les abduction et adduction hori zontales (c'est-à-dire en
~ et ~ du bassin. flexion de hanche) forment l'équivalent du paradoxe de Cod-
man à l'épaule (cf. p. 320). Les personnes présentant une posi-
tion vicieuse en rotation latéral e de hanc he ne peuvent réaliser
d'adduction horizontale ..
certains muscles deviennent rotateurs médiaux" (Delp et col l.,
1999,_ De ce fait, il existe une relative égalité entre les moments
des muscles rotateurs médiaux et latéraux, dans cette position. POUR CONCLURE
La mobilité n'est pas la caractéristique la plus importante de la
Facteurs limitants hanche, ses déficits sont assez facilement camouflés. Il n'empê-
Ce sont essentiellement les muscles rotateurs latéraux. Les che que l'hygiène et les fonctions élémentaires exigent un mini-
mum .
éI.lnt majorita irement antéri eurs, ils ne limitent pas le
'J_#~
Statiquement
Stat iquement, en station verti ca le, les cal cul s n'ont pas permi s
de défini r de norme concernant les vari ations de placement des
segments osseux par rapport à la ligne grav itaire.
Position érigée naturelle
La posit ion érigée nat urell e suspend la hanche à la tension
passive de ses éléments antéri eurs: la position est ainsi mainte-
36. Chri stel c t co ll. ( 1979b) mentionnent que les zo nes artic ulai res en
.1 ppu i fa ible Ou nu l sont le siège d'un effet de « succion ... (fosse acéta-
bu laire c t cornes df' 1.1 surface semÎ-lunaire). Cel effet serai , majoré lors-
que ,'usu re déforme 1' 05 sous-chan cirai e l que la tête s'ova lise.
37. Dans cc même SOUC I, lors de la pose de prothèses de hanche, ccr- Fig. 5-43 - La réflexion Jntérieure du psoas assure un pl.lquage protégeant 1.1
1;);nS (hlrurglens klÎsscnt des l am b e~Hl x de ca psule, espérant ainsi con· tête du fémur et exerçant aussi une poussée dans le sens cie la rétropuls/on
::,crvcr un InJXimUfll de propr ioccp tc urs ;, rt ic u klircs. pelvienne.
• lr ' lE' IIl r " rtRIEUR
Dynamiquement
Dynamiquement, le problème concern~ l'équilibre pelvien
antéro-postérieur. Différents muscles interVIennent, en fon~tlon
de leur bras de levier (fig. 5-44) et de leur vocatIon plus statIque
ou dynamique.
Pelvi-trochantériens
Les pelvi-trochantériens jouent un rôle de régulateurs auto-
matisés. Ils se partagent des rôles antéverseurs (obturateur
externe), rétroverseurs (obturateur interne et ses jumeaux), ou
ambivalent (piriforme, dont la ligne d'action passe par le centre
articulaire coxo-fémoral: il semble avoir un rôle de c ressort de
rappel » ramenant le bassin en rétroversion lorsqu' il est anté-
versé, et réciproquement) (fig. 5-45).
Ischio-'ambiers et grand fessier
Les ischio-jambiers et le grand fessier forment un puissant
ensemble postérieur, d'autant plus sollicité que le tronc est
incliné vers l'avant.
Abdominaux
Les abdominaux interviennent de façon indirecte. Lorsque le
fi&. ~ - L'équilibre antéro-poslérieur du bassin dépend du moment des rachis et la cage thoracique sont stabilisés, ils interviennent dans
muscles lI!!rdos entre le pelvis et le membre inférieur: grand fessier (1), la bascule postérieure du bassin. C'est ainsi que l'exercice de
oIJturzur interne et jumeaux (2), piriforme (3), moyen fessier (4), c serrer les fesses et rentrer le ventre » a longtemps été considéré
~ (51, gracile (6), petit fessier (7), droit fémoral (8), TH (9). comme le couple spécifique de l'équilibre pelvien sagittal. Or,
il s'agit de muscles de puissance, peu automatisés, et donc non
susceptibles d'assurer un maintien durable'o.
Adducteurs
Les adducteurs jouent un rôle régulateur dans le plan sagittal,
en assurant un retour de la flexion ou de l'extension vers la posi-
sup
tion neutre (cf. fig. 5-31).
Lan!
• Stabilité dans le plan transversal
Le contrôle rotatoire du bassin met en jeu des forces muscu -
laires relativement faibles. L'équilibre statique est en rappo rt
avec les défauts de placement rotatoire du membre inféri eur ou
les anomalies de conformation osseuse. L'aspect dy namique est
en rapport avec ce que l'on appelle la giration pelvienne . La
stabilité rotatoire de la hanche est sous contrôle régulateur des
muscles adducteurs (Arnold et Delp, 2001 ) et des pelvi-troc han-
tériens, notamment au cours de la marche .
40. Leur sollicitation est néa nmoins intéressante clans le cadre d' une
prise de conscience cie la bascule pelvienne. Toul l'entraînement
consiste alors à remplacer, peu à peu, leur rôle par ce lui des pcl vi-lro-
cha ntéri ens (c'est-à -dire conserver le placement pelvien, avec un rcl<î-
chement des abdominaux et des fessiers).
H ANCHE • 137
Le hamac gémello-obturateur
Décrit par Dolto (1976), le hamac gémello-obturateur est une
notion controversée. Elle peut être conservée pour les obtura-
teurs externes et la résultante ascensionnelle de leurs lignes
d'action (fig. 5-47).
Le tirant médial
C'est une conception (Lamandé et Prat-Pradal, 1998) qui
montre l'action de traction vers le deda ns des muscles obtura-
teurs et jumeaux . C'est une comparaison avec les tirants qui,
en architecture, empêchent les murs d' un bâtiment de s'écarter
sous l'effet du poids de la toiture (fig. 5-48). Ici, le bassin tend
à écarter les têtes fémora les, les pelvi-trochantériens s'opposent
à cette poussée (Deniskina et Levik, 2001). Fig. 5-47 - Le hamac gémello-obluraleur assure une légère suslentalion du
pelvis.
VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES
• Douleurs d'àppui
Elles résultent de changements positionnels :
La souffrance d' une articulation portante, quelle qu'en soit la
o La position de repos : flexion à 45 °, abduction à 15°, rotation
cause, amène toujours le malade à limiter la durée d'appui,
latérale à 30°.
donc à ra ccourcir le pas du côté pathologique, et à limiter la
o La position de couverture maximale de la tête fémorale: quantité d'appui en s'aidant d' une élévation rapide des mem-
flexion à 45 °, abducti on à 15°, rotation médiale à 10°. bres supérieurs (ou d' un seul, lorsqu ' il s'aide d' une canne) afin
o La pos ition de stabilité maximale (coïncidence des axes) : d'a mortir au mieux la charge.
flexion à 90°, abduction à 15°, rotation latérale à 10°. C'est la
positi on quadrupédique. • Luxations congénitales
o La posi ti on d'instabilité maximale: flexion à 90°, add ucti on Lorsque les rapports osseux tête-acétabulum ne sont plus nor-
à 25 °, rotation latéra le à 15° (position ass ise, jambes croisées). maux, il s'ensuit un déséquilibre tant statique que dynamique. À
C'est la position des luxations de hanche. chaque pas, la tête fémorale remonte au-dessus de la cavi té coxa le,
ce qui donne une démarche plongeante homolatéralemenr".
VARIATIONS PATHOLOGIQUES
42. On trouvait ce phénomène dans les résections chi rurgicales . tête
Ell es résultent des perturbation s ostéomusculaires. Ces trou-
ct col », après ablation d'une prothèse totale de hanche ; dans ce ca
bl es sont tous générateurs de boiteries. l' épiphyse supérieu re du fémur se logeait dans l'épaisseur fessi ère pour
former une néo-articulation en glissem ent. Malgré la boiterie. c'était p.ol r-
ticulièrcmcnt bien tol éré sur le plan de la fonction. Historiquement, chez
4 1. Pour ((' (('rme : (1 . B;lSCS fo nd amCnI J Il's. les peupl es qui langeai ent les bébés membres inféri eurs en rec titud e
, • LE" El FtRIEUR
b ___
~--------------- v~-----------------'
c
Insuffisances vraies
JI s'agit d'une diminution du moment d'action du muscle, par
perte de force musculaire, généralement concomitante à une
amyotrophie (i mmobi lisation, paralysie). Les éléments anatomiques
1
1
n'étant pas concernés, la solution consiste en un renforcement
muscu laire. Le trouble se traduit par deux types de boiteries lors de
a
l l'appui monopodal sur le membre en insuffisance (fig. 5-49) :
• Soit le sujet voit son bassin basculer du côté opposé au moyen
fessier atteint : c'est ce que l'on nomme boiterie de Trede-
lenburg ou boiterie de hanche.
• Soit le sujet anti cipe le déséquilibre et penche l'épa ule du
~- - o4jlpR monopoddl : avec moyen fessier normal (a), avec moyen côté atteint, de fa çon à surplomber la hanche et à se suspendre
...or.>......et entrai,..nt un abaissement controlatérallTredelenburgl Ibl,
~ f'~ ~ IMUfiISdm et entrainant un abaissement de l'épaule
r. ~_ DAirf.ooe de Boulogne) (c).
42 (su ite). (c'est-à-dire sa ns respecter la position en flexion-abdu ction
propre aux nouveau-nés), la malformation osseuse bilatérale consécu-
tive entraîna it une démarche caractéri stiqu e. En France, c' était le cas en
Bretagne: ju squ 'au siècl e dernier, il était fréqu ent de voir des femmes
marcher en plongeant un coup à droite, un coup à gauche, au rythme
des pas (luxation bilatérale).
HANCHE • 139
aux muscl es control atérau x du tronc (carré des lombes, par de mouvements pelviens plus faciles à augmenter chez elle
exemple). C'est ce que l' on nomme boiterie de Duchenne de Oudge et coll., 1996).
Boulogne ou boiterie d'épaule. Le f1exum de hanche est parfois lié à une atteinte dite . en Z _,
Il est possible de voir un même malade opter tantôt pour une qui associe f1exum des genoux et des hanches, cyphose thoraco-
de ces boiteries, tantôt pour l' autre, en fonction de sa fatigue. lombale et extension cervica le (fig. 5-53). Cette attitude caracté-
ristique était celle des malades atteints de pelvi-spondylite, avant
Insuffisances relatives que les traitements actuels ne permettent de juguler en partie les
Il s'agit d'une diminution du moment d'action du muscle, par troubles" .
insuffisance orthopédique de son bras de levier (muscle par
Dans le plan frontal
ailleurs normal) (cf. fig. 5-61 a). Le renforcement musculaire est
donc sans objet, la solution est chirurgicale. Il s'agit, souvent, C'est le cas de l'abductum ou de l'adductum'' (fig. 5-54).
d' un col fémoral en coxa valga, et la technique choisie consiste L'abductum étant un écartement, le sujet se rééquilibre en pen-
en une ostéotomie de varisation (fig. 5-50), qui redonne une chant son bassin du côté pathologique, ce qui a un double effet:
valeur normale au bras de levier musculaire. Toutefois, ce n'est donner une . fausse jambe longue _ du côté atteint (provoquant
pas forcément l'angle cervico-diaphysaire qui est en cause. On une position de cheville en équin compensateur du côté opposé),
peut avoir cet angle qui varie, indépendamment du bras de et, d'autre part, de fatiguer le genou du côté atteint, en le forçant
levier du moyen fessier (fig. 5-51). Inversement, on pourrait ima- en varus. Inversement l'adductum suscite une bascule du bassin
giner une variation de l'angle cervico-diaphysaire qui ne modi- côté sain, provoquant par là une. fausse jambe courte. du côté
fierait pas le bras de levier en question - cette situation ne atteint (avec équin compensateur de ce côté).
s'observe cependant pas dans la réa lité.
Dans le plan transversal
• Positions vicieuses La déviation, généralement en rotation latérale, se traduit par
une rotation permanente de tout le membre, plus rarement par
Elles sont le fruit de rétractions musculo-aponévrotiques et!
un placement oblique du bassin .
ou d'enraidissements articulaires. On peut évoquer quelques cas
de figures.
POUR CONCLURE
Dans le plan sagittal
La stabilité est le mot-clé de la hanche. Une hanche stable et
C'est le cas du flexum (fig. 5-52) : lors du demi-pas antérieur non mobile est plus fonctionnelle qu'une hanche mobile, mais
de la marche, le sujet rétroverse son bassin. Lors du demi-pas instable.
postérieur, il l'antéverse, avec deux options possibles: soit il
cambre fortement pour garder le tronc vertical, soit, si la cam-
brure est mal supportée, il plonge le tronc vers l'avant, ce qui 43. Historiquement, dans l'ignorance de leur aspect pathologique, ces
donne ce que l'on nomme une . démarche salutante • . Un déformations étaient interprétées comme des signes de fourberie, voire
de sorcellerie (les contes pour enfants mentionnent souvent des sorcières
même sujet peut passer de l'une à l'autre, en fonction de sa fati-
ayant cette si lhouette).
gue. Lorsque le flexum est faible, ces mouvements de compen- 44. C'est-à-dire une position de hanche fixée en abduction ou en adduc-
sation sont difficiles à détecter, surtout chez une femme, du fait tion.
fig. 5-50 - Caxa va lga (a) corrigée par une ostéotomie de va risation (bl,
qui améliore le bras de levÎer du moyen fessier.
a b
T
a b c d e
~ >51 - LocaliSdtion des points 1(insertion de la fibre moyenne du moyen fessier), T (grand trochanter) et C (centre de la tête) sur une
luncIre nonnale (a). Le bru de levier du moyen fessier ne change pas, alors que l'angle cervico-diaphy..ire change : normal (b), coxa valga
iI'ieC fI!TIU varum (c), coxa vara a..." genu valgum (d). On voit aussi que, en théorie pure, le grand trochanter étant à une distance constante
<il crntre de la têIe (cercle), le bras de levier du moyen fessier (en T) pouffait diminuer (en T'ou TU) de façon importante, tant pour une
~ que pour une diminution de l'angle CefVico-diaphy..ire (e).
i a b c
cervica le.
CONTRAINTES
ZONES DE CONTRAINTES
fis. 5-56 - Une sphère pleine dan, une sphère creus:' prov",!u,e un appui Fig. 5-57 - Au niveau articulaire, l'appui est
poWre /a). Dans une ogive, elle provoque des appuIS pé"phe"ques lb). Lorsque essentiellement situé à la partie supérieure.
rogive SI! déforme, SI! rapprochant d'une sphère, il y a équiportance le, dl.
J • 1
~'
1 "
Cl <1
CJ
- -
>1<1.5
0 < 0,5
> 1,5 < 2
CJ > 0,5 < 1,5
> 2 < 2,5 > 1,5 < 2,5
..... 2,5 > 2,5 < 3,5
Fig. 5-59 - La résultante d'appui forme un angle de
16 · avec la verticale ct agit en ffexion sur le cof
'4;....~ Vs ZDnF"JOO Je cdnJfage est le plus épais sont globalement
fémoral. La contrainte en flexion du col est annulée
Q-,~ ".....,.,...""S. dÂM COXAl fiJI et fémoral (b). Epaisseur en mm.
par l'action du moyen fessier.
H ANCHE • 143
~ ., ,,'
Rydell (1966), pa rce qu'elle se rapproche davantage cie la réa-
lité, dans différentes situations, enfin une troi sième, celle de Paul
(1967), en situation fonctionnelle.
• Qualité de la microcirculation veineuse (six à huit fois plus taires (canne de marche, appui contre un mur lors d'attentes
importante que celle des artères), des capillaires dormants, des immobiles, etc.) (Hulet et coll., 2000).
cercles vasculaires péri épiphysaires (pression intraosseuse
garante de la résistance trabécu laire de l' os spongieux). • Adaptations préventives sur le plan
• Qualité du cartilage (swel/ing pressure intracartilagineuse) et orthopédique
de ses protéoglycanes. Cela inclut les corrections de l'angle cervico-diaphysaire, les
• Qualité du liquide synovial pour la nutrition du ca rtilage et tectoplasties (réfection du toit de l' acétabulum s'il y a une insuf-
la répartition des press ions. fisance à ce niveau), les ténotomies, le recentrage de la tête
fémorale.
• Cas particulier de la PTH (prothèse totale
de hanche)
Les biomatériaux ont une durée de vie en rapport avec la qua-
lité propre à leur alliage. Il faut si mplement souligner qu ' une
PTH subit des contraintes de type . polaire . et non plus équi-
portantes, qu' elle n'est pas lubrifiée, a une élasticité négligeable
et que sa mi se en place s' accompagne du sacrifice quasi com-
plet des éléments ligamentai res (Gauthier, 1983). Par rapport à
une hanche norma le, elle fait apparaître des forces de frotte-
ments nettement plus importantes, ce qui suppose un matériau
à coefficient de frottement le plus bas possible et une tête fémo-
rale du plus petit diamètre possibl e (l' idéal serait une articulation
ponctiforme).
T
ADAPTATIONS
F,
F, -~-
-of-
neutre
f ig. 5-63 - Les variations varus (VAR) / valgus (VAL) laissent une zone de
sécurité (hachurée) où une variation angulaire (a) de part et d'autre du point
Fig, j .6l Une hanche en (ma valga (cl ) diminue le bras de levier (L) du moyen mort (neutre) entf.1Îne une très fclible majoration des contraintes (FI ). Au-.del,j
1('551('( paf rapport ,j celui d'une hanche norma le rb) ; une hanche en coxa vara une variation angulaire de même valeur (a) entraÎne des contraintes très
Il' nMjOr(' IcJ. supérieures (F2), et urtout en COX.l vara.
\
,
POUR CONCLURE
os contraintes de la hanche sont Importante. du fait de la dif- La hanche ost une articulation supportant tout ou partie du
~ des bras de lev~ en jeu. La rééducation doit s'assortir poids du corps. et d'utilisation constante en station debout et
d'un enseignement de l'hygiène de vie nécossaire à l'économie. . . . /es déplacements. Sa rHducatlon doit viser l'indolence et
.. ........ La prévention ost un tltrnent important de tout trai-
œ-rt précoce; celui<i s'accompagne d'un entretien musculo-
artIcu..lre il vie et de la surveillance dos articulations sus- et
~ ainsi que du cOtt controlatéral.
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BASE DE R~FLEXIDN
• La poche capsulaire commune pour deux articulations
(fémoro-patellai re et fémoro-tibiale).
Le genou est une articulat ion à fonctionnement particulier :
• La non-congruence ainsi que la non-concordance des surfa-
ca rdan placé entre deux longs bras de levier, il est très visible ces articulaires, ce qui semble paradoxal pour une jonction aussi
et sa flexion est une adaptati on constante dans la vie quoti- sollicitée en charge.
dienne.
• Le genou est asservi aux éléments sus- et sous-jace nts,
di lemme que Dolto (1976) comparait à c un valet soumis à deux
SITUAT ION maîtres '. En effet, il ne peut se décharger, même partiellement
de ces deux impératifs: tenir, face à la stabilité au sol, et tenir,
C'est l'articulation de situation intermé diaire dans le membre
face à l'équilib re en charge du reste du corps (fig. 6-1 ). Autre-
inférieur -le genou s'étendant du 1/4 inféri eur de la cuisse (cul- ment dit, quand il y a conflit, il y a fort à parier que le genou
de-sac sous-quadric ipi talJ à la tubéros ité tibia le. L' articulat ion en soit la victime.
tibio-fib u laire supérieure', bien que faisant partie de la région
• Le genou gère à lui tout seul la rotation du segment distal du
morphologiq ue du genou, est mécan iq uement liée à la cheville.
membre, alors que le coude la partage au niveau de deux arti-
culations distinctes. Cela confère au premier une puissance
CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES accrue mais, en contrepartie, une fragilité plus grande vu l' inter-
férence de ces deux degrés de mobi lité associés au sein d' un
Le genou se singularise par:
même ensemb le. Cette puissance rotatoire est exigée par le fait
• La portanc e : la transmission de la charge gravitaire du que le genou fait moins tourner le pied par rapport au corps,
corps', éta nt en rapport avec l'appui sur le so l par l' intermédiaire que l'inverse (cf. infra).
du pied. • L'alignement fémoro-tibial sagittal différencie le genou humain
• Cette portance s'exprim e en mode statique et en mode dyna- de celui des autres mammifères (Tardieu, 1983). Chez les qua-
mique. Dans le premier cas, il est bipodal mais rarement symé- drupèdes, ou même bipèdes occasionnels, il n'y a pas d'a ligne-
trique, dans le second cas, il est monopodal et symétrique ment mais, au contraire, une angu lation qui répond à cell es de
altern é. La conséquence est que, en cas d'atteinte, il faut porter
son attent ion sur le genou controlatéral autant que sur les arti-
culations sus- et sous-jacentes.
• La situation exposée du genou le rend très vulnérable su r le
plan des traumatismes directs (depuis les genoux « couronn és .
de l'enfant turbulent, jusqu 'a ux fra ctures de la patella).
• Le fait d'être à l'a rti culation des deux longs bras de levier
fémoral et crura l crée un ri sque dans les traumatismes indirects.
et le liga-
1. Deux élémenl'.> la rattachent au genou : le tendon du bi ceps Fig. &- 1 - le dilemme du genou : jongler
ment co llatéral fibu lai rc. f1Vec la stabilité poda/e sous-jacente el
de
2. Cc qui n'est pas le cas du (OU de, alors qu'on sc contente, parfois, l'équilibre corporel sus-jacent.
mentionn er la tompa raison de situation interméd iaire.
•
la hanche et de la cheville, permettant ainsi souvent une
meilleure aptitude à la réception et à la détente (fi g. 6-2). L'a li-
gnement des segments, chez l'humain, expl ique que cette arti-
culation, distendue en arri ère, ait une tendance naturelle au
f1exum réactionn el à la moindre souffrance, ou tout simplement
à l'utilisation moindre, comme chez la personne âgée .
• Le genu valgum est une caractéri stique morphologique, mais
aussi mécanique (cf. inFra).
~ .2 -L'.Jignement vertical
.... ~, faψ la pesanteur,
VOCATION FONCTIONNELLE
• Plan sagittal
est _ ~1AKJn de la bipédie.
Le genou assure le rapprochement du centre de gravité du
corps vers le sol grâce à la flexion (soit partiellement : s'asseoir,
soit totalement : s'accroupir) (fi g. 6-3).
• Plan transversal
Il assure la rotation du tronc dans l'espace. Le pied étant au
sol, le genou, légèrement fl échi, perm et d'ori enter le tro nc à
droite ou à gauche (fig. 6-4). Exemple: en se lavant les mains,
lorsqu'on prend un savon à gauche, une servi ette à droite, etc. :
on pivote sur les genoux légèrement fléchis. Un mouvement très
difficile pour les personnes souffrant d'un ou des genoux est, à
~ (,,3 -Abaissement du
cause de cela, de monter ou descendre d' une voiture.
~ de tpvité du corps
pœ à la flexion des
grnoux. • Plan fron tal
Le genu valgum permet une économie notable face à la
charge sus-jacente. Les déplacements frontaux du centre de gra-
vité sont ainsi minorés lors de l'a lternance de l' appui monopo-
da!' (fig. 6-5).
FRÉQUENCES PATHOLOGIQUES
• En rhumatologie
Étant une articulation portante, le genou est exposé à l'usure
sous forme de gonarthrose. Un cas parti cu lier est représenté par
les tendinites ou les épiphysi tes' de croissa nce par hyperso ll ic i-
tation, notamment dans le sport.
• En tra umatologie
~ (,.4 - En appui au sol, la
~ ""genoux participe
Sa situation très exposée le rend vu lnérable face aux trau ma-
du tronc el
JI; s-*Jllett
f~ delazonede
à~ tismes directs (fracture de la patella), sa situat ion de dépendance
vis-à-vis des importa nts bras de levier sus- et sous-jacents le rend
~ vul nérable face aux traumat ismes indirects.
ch~z l' hu mai,n, ~u 'a utrefo i s, lorsqu'un amputé portait une II: jambe de
bO IS JI , c'est-a -~h ~e sans va lgus, il étai t obl igé, à chaque appu i sur le
membre proth ese, de balancer son corps fortement sur ce côté afi n de
tenir son équ ilibre déa mbulatoire.
4. La plus connue est celle de la tu bérosité tibiale ou ma ladie d'Osgood-
Schlalter.
GENOU • 151
• En neurologie ,.
:l,
Les attein tes cen tra les affectent peu le genou (peu représenté
,'l",
'H'..
au ni vea u cort ica l), les attei ntes périphériques sont peu fréquen-
tes mais gênantes :.i l s'agit de l'attei nte du nerf fémoral' (soit
simp les dérobements occasionnels du genou, soit paralysie fran- ,01
che avec absence de verrou illage actif, mais, dans ce derni er il'
cas, le retentissement est mo indre s' il ex iste un léger genu recur-
vatum).
l+~
i
RAPPELS ANATOMIQUES i,
1,
SUR LE PLAN MORPHOLOGIQUE
• La superficialité de la région
L'os est sous-cutané de toute part, sa uf en arri ère où la résis-
tance méca nique à l'hyperextension exige un renfort fibreux très Fig. 6-5 - Au cours de la marche, le
consista nt. genu valgum économise les
Cette situati on superfi ciell e a po ur effet, d'une part, de faire translations latérales du centre de
du genou une région parti culièrement exposée aux traumati s- gravité du corps.
mes, et, d'a utre part, de rédu ire les bras de lev ier musculaires :
on ne retrou ve pas l'équiva lent de ce qui se passe à la hanche
pour le moyen fessier (fi g. 6-6).
• Le valgus physiologique
C'est le coro ll aire de ce qui précède: le faible bras de levier
du hauba nage latéral ex ige une réd uctio n concomita nte de celui
de l'axe grav itai re, donc un rapprochement de l'articulatio n de
l'axe du corps (fig. 6-5).
L'éca rtemen t des hanches est incompressible, du fa it du bas-
sin, et l'éca rtement des pieds exposerait à une translation latérale
de la projection gravita ire, génératrice de boiteri e (cf. note 3). La
so lutio n réside do nc en une angul at ion des genoux vers le
dedans afin de respec ter les impérati fs sus- et sous-jacents.
• La situation de charnière
Elle est couplée à un appareil de gli ssement an térieu r de type
• sésamoïdien » lors du mouvement prépondérant du genou : la
flexion ". En effet, sur le plan fonctionnel, on peut considérer la
patella comme un sésamoïde (fig. 6-7). Elle en possède les deux
ca ractéristiques fonctionne ll es: augmentation d'un bras de
levier et structure antifrollemenl.
Fig. b-b - Bras de levier
nettement plus longs au niveau
5. Appelée en core crural gie (crural: ancien nom du nerf fémoral). de la hanche (al que du genou
6. Le rôle sésa moïdicn de la patella, au sein cie l'apparei l ex tenseur, lb), notamment pour la
explique l'importance qu'on lu i attache dans toule rééduca tion du b
pes.mteur.
geno u.
l'étendue du secteur débattu amène un enroulement des élé-
ments antérieurs, principalement de la terminaison du quadri-
ceps. Cet enroulement s'effectue sous tension, puisque la flexion
correspond presque toujours à un travail excentrique de ce mus-
cle ou à un contrôle de sa part. Ces deux données ne font pas
bon ménage: enroulement veut dire à la fois pression d'appui
et glissement en frottement: un tendon y trouverait vite sa perte,
même avec une bourse synoviale.
la solution est donc d'insérer un bouclier, flottant en regard
de l'articulation, à la fois résistant aux pressions et favorable aux
glissements par la présence de cartilage. De plus, ce bouclier
patellaire a un autre avantage: il protège, à ses dépens bien sûr,
~.; -Réflexion mobile de l'appareil extenseur le genou contre les chocs antérieurs, d'où la fréquence de ses
cil genou sur la poulie fémorale. fractures.
- -- -~~--~-~-
G ENOU • 153
• L'angle d'ouverture de la surface patellaire (Buard et Fig. 6-10 - tlargissement des épiphyses : meilleure stabilité et meilleure
coll., 1981) est d'environ 145° (138° à 150°)'0 répartition des contraintes, tant sagittales (a) que Irontales (b).
Les condyles
Très grossièrement symétriques, ce sont deux portions de tore
qui assurent les roul ements-gli ssements sur le tibia .
Outre le fait que le méd ial est plus étroit, plus long et plus
oblique d'ava nt en arri ère (fig. 6-13 b), leurs caractéristiques
essentielles résident dans leur rayon de courbure (Castai ng et
Burdin, 1960; Kapandji , 1980). Celui-ci décroît d'ava nt en
arrière (fig. 6- 14). avec un différentiel plus marqué pour le
condyle latéral, plus mob il e" . Cela détermine ainsi une portion
de sp ire concave vers le haut et l'arrière, appelée volute " de
Fig. 6-11 - Tendance
Fick . \ subluxante latérale de la patel/a
Par ail leurs, le condyle médial est un peu plus bas que le
latéral , ramenant l'interligne du genou à une ligne pratiquement ~\
en rectitude (a) ; disparition de
cette tendance avec la rotation
horizonta le lorsque l'appui est bipodal , ma lgré l' inclinaison b 1 médiale automatique en
diaphysaire du fémur (fig. 6-15). En monopodal, cependant, son a \ flexion (b).
inclinai son en deho rs et en bas est légèrement plus marquée du
fait de l' inclinaison sur le membre inféri eur portant.
8.1 7 10 pour les femmes, 174 0 pour les hommes, les premières onl un
val gus plus mJrq ué.
9. Vo ir aussi page 166.
10 . CCI angle est vis ible sur cliché rad iogra phique pri s à 30° de fl exion
du rachis (tangent iellement à la surface) Q U, encore mieux, sur scanner.
I l . En moyenne cie 50 mm à 17 mm (Paturet, " 95 1), so it 38 à 17 mm
pour le médial et 60 j 12 mm pOlir le latéral (Kapa ndji, 1980).
12 . Ma quel ( 1977) p<lrlc « c! 'évoluIC . ,
,
onl
-- - ---~~--L
---l~_ - Lrned
2ft'
, _ - - -- 150 a
b Fosse intercondylaire
La fosse intercondylaire est un évidement de l'extrémité infé-
rieure du fémur qui loge les ligaments croisés du genou .
Comme à chaque fois que l'on se trouve en face d'un rapport
contenant-contenu, il ex iste une corrélation entre la largeur de
\ celle-ci et celle des croisés, ce qui peut favoriser les lésions
lorsque le rapport est en défaveur des ligaments (Lund-Hanssen
~ .13 - Carespondance des reliefs patellaire et fémoral, avec une retenue
un peu plus impottante en dehors qu'en dedans (a). L'asymétrie des condyles
et coll., 1994). De même, le fond de la fosse est proche de la
position du ligament croisé antérieur (LCA), dans le secteur pro-
iirrro7wt est nette lb). che de la rectitude, surtout s'i l y a recurvatum (cf fig. 6-31), et
cela peut être à l'origine d'un « effet chevalet » au niveau d' une
plastie (cf fig. 6-3 1).
• Côté tibial
Le tibia est en rapport avec l'une des deux surfaces fémora-
les: celle des condyles. Le contact est donc plus simple, en
appa rence. Il faut noter des particularités.
f.q,. (....-' ;-"",t;A"] dF- {ourbure des condyles .- d'avant en arrière, il augmente L'asymétrie des surfaces des condyles
M "/.'!n.IJ1t u,-". h~ en · accent circonflexe . , Le condyle médial (a)
=,. .r.a r.l "".. os "",r'fUl' que le latéral Ibl, plus mobile. Elles sont toutes deux concaves frontalement, mais la latérale
est légèrement convexe ou plane sagitta lement, alors que la
-- --- -- - ---
GENOU • 155
médiale est légèrement concave dans ce même sens (fig. 6-17)1J, onl
comme le montre bien l' IRM (Le Blay et Va z, 1999). La consé- Lioi
quence est que la fl ex ion du genou entraîn e un déplacement
asymétrique par rapport à ces condyles et donc un mouvement
dit de rotation automatique en dedans (Castaing et Burdin,
1960 ; Kapandji, 1980).
La pente tibiale
C'est le terme qui désigne habituellement le plan dans lequel
se situe le plateau tibial. En fait, il faut distinguer la pente avec
ou sans ménisques Uenny et coll., 1997) (fig. 6- 18) et, de plus,
celle du compartiment latéral est sensiblement différente de 1
cell e du compartiment méd ial. 1 1
1 t
• La pente osseuse est la seule qui soit visible radiologiquement
(Genin et co ll., 1993 ; Julli ard et co ll., 1993). Selon les auteurs,
VI ...
elle est située entre 5° et 10° vers l' arrière et le bas (6° pour Fig. 6-16 - Condyles tibiaux et ménisques: axialilé différente el forme du
médial en C el du latéra l en 0.
Jen ny et co ll. , 1997), par rapport au plan hori zontal" .
• Côté méniscal
sup Ces deux fibrocartilages sont en forme de « tranche de man-
L post darine., triangulaires à la coupe; ils remplissent plUSIeurs
rôles :
• Leur structure souple favorise un amortissement dans la trans-
mission des contraintes.
• Ils augmentent la surface de contact (donc amél iorent la
répartition des contraintes).
• Ils améliorent la concordance (donc améliorent la stabilité).
• La pente transversale de leur face supérieure permet de réa-
liser une fragmentation des contraintes en les décomposant et
en réorientant une partie d'entre elles (cf. fig. 6-94).
• Ils forment une unité fonctionnelle, précontrainte par la ten-
sion de leurs insertions (Beaupré et coll., 1981).
o Le fort arsenal de contention les stabilise (cf. infra), tout en
laissant leur plasticité jouer au cours des mouvements du genou.
Ces structures sont à la fois des surfaces articulaires et des
moyens d'union .
fi&. (,,19 - Recul patellaire, avec plaquage du axps adipeux (matelassage) dans • Leur plasticité leur fait subir des mouvements cycliques lors
IJ 11&100 du genou.
des mouvements du genou, comparés par Beaupré à des « mou-
vements respiratoires " qui participent à la lubrification par la
mobilisation du film de liquide synovial, le côté latéral étant
deux fois plus mobile que le médial (Kapandji, 1980 ; Le Blay
et Vaz, 1999).
• Côté patel/aire
• On leur distingue deux parties (fig. 6-20) : une axiale, mince,
• If s'agit du galet patellaire, sésamoïde prisonnier du large parfois déchirée dans des traumatismes, et une périphérique for-
appareil tendineux quadricipital (cf fig. 6-7). et qui coulisse mant un mur solide, adhérent à la capsule, et que le chirurgien
dans le rail troch léen.
évite d'enlever dans la mesure du possible (en raison de la
• Sa morphologie est concordante avec la surface fémorale décomposition des forces d'appui au contact du ménisque).
cf. fig. 6-13), et tout défaut de correspondance entraîne vite des
o Gray (1999) a indiqué que 66 % de la partie périphérique des
altérations du jeu fémoro-patellaire. Comme pour la trochlée, la
ménisques et des cornes est innervée par des récepteurs noci-
joue latérale est plus large, elle est aussi légèrement plus
ceptifs et des barorécepteurs.
concave que la médiale.
Au total, et malgré la présence des ménisques, il faut retenir
• l 'épaisseur de son cartilage est de 5 mm au niveau de sa
que le genou n'offre ni congruence, ni même une concordance
aéle, éest le plus épais des cartilages du corps humai n (Dahhan
et coll., 1981 ). parfaite. C'est dire l'importance des systèmes de contention cap-
sula-ligamentaire et musculaire.
• la surUce articulaire est d'environ 12 cm' , répartis en deux
joues, dont la médiale possède une petite facette (odd facet) qui
répond au condyle médial du fémur au-delà de 90° de flexion.
• la dislance tibio-patellaire est constante, du fait de l'inexten-
sb 'du tendon patellaire, par contre ce dernier autorise un o b
recul de la patella" lors des mouvements de flexion du genou >
- 6-19., avec aplatissement du corps adipeux du genou ".
• Err 'E:Ctitude, la patella se situe juste au-dessus de la surface
~ -' 'e du fémur. Elle est objectivée radiologiquement, une
;rJWV.... mp haute engendre un risque de malmenage articu- 3
~'-:
• Capsule
"l'Il
Cavité unique
La ca psul e du genou, excl usio n faite de la tibi o-fibu laire supé-
ri eure", est unique pour deux art icul ations: fémoro-patellai re,
~~}ll
{//4fJ
18. On invoque le placement fro nta l de la patella (plus fac ile clinique- 1
ment), Ou l' alignement fronlal de la partie postérieure des condyles
Fig. 6-22 - L'axe mécanique de la cuisse (dans le prolongement de celui de Id
fém orau x (a pprécié avec plu s de préc ision sur une IRM).
jambe) forme un angle de J ' avec la verticale et de 6· avec l'axe diaphys,,,œ
19. Celle articul;lIion fail part ie de la régio n morp hologique, ma is est
(on<. ti onnellement rattachée j la cheville. du (émur. L'interligne du genou est oblique de 2" par rapport à l'horizontale.
l . \ 1,.tRIEUR
Cul-de-sac sous-quadricipital
C'est le plus important du corps. Il remonte au 1/ 4 inférieur
de la face antérieure de la cuisse. Il est mis sous tension par .les
~ .23 - ûpsule : ligament fibres du muscle articulaire du genou. Sa liberté est la condition
CO'Dt'1clIJ'P ~ nÏYedu sine qua non de la flexion fémoro-tibiale (fig. 6-24).
tntirrisIcaI (/). nie......
~ et supirieur (2), Coques condyliennes
~ sur le bord supérieur
la partie postérieure du genou est considérablement renfor-
dl ..lion condy/d/ff! du
itnulJI.
cée par deux portions de capsule très épaisses (plaquées sur les
deux condyles fémoraux), ce qui interdit l'hyperextension de
l'articulation (fig. 6-25). En cela, la capsule est aidée par l'i nser-
tion du muscle gastrocnémien qui se fait en partie sur elle et
contribue ainsi à renforcer les coques.
Innervation
la capsule du genou est innervée, schématiquement, par les
mêmes nerfs que ceux qui innervent les muscles croisant le sec-
teur capsulaire correspondant (Esnault et Viel, 1974) (fig. 6-26).
• En avant: on trouve le nerf fémoral comme pour le quadri -
ceps.
• En arrière: on trouve le nerf tibial, en deda ns, et le nerf fibu -
laire commun, en dehors, qui sont les branches terminales du
~ .24 - Sous le tendon
nerf sciatique (ainsi qu'u n filet isolé venant de ce derni er). En
~J {/J, le cul-de-sac
~ipitaJ l1!esltirépar
effet, les muscles postérieurs sont innervés par le nerf sciatique".
le na:JSde drÛaJJ;,,,e du • En dedans : ce secteur est innervé par le nerf saphène (issu
gmou IJ . En rectitude, les du fémoral ) purement sensitif, ai nsi que par un fi let du nerf obtu-
a:;wes condyliennes sont
rateur (branche profonde) ; la partie médiale juxta-pa tell aire est
""'*-e 4.
innervée par le nerf fémoral, comme le vaste médial (Viel,
1974).
• Synoviale
!h:w-...C>-tibi.lle. Elle est tendue frontalement et lâc e sagi'
~ ce qui correspond au plan de mobilité du ge
20. Une forte fl exion plaquerait la partie an téri eure contre le plan osseux
:;- t" ',,,.f- l'insertion intracapsulaire du tendon du muscle et s'avère impossible, et inversement pour l'ex tension.
. d-, r.i~i- iJlhal. le libre glissement de ce plan capsulaire 21. Cela est manifeste en cas de division haute du scia tiqu e, puisque le
nerf tibial innerve les deux muscles médiaux ct le nerf fibulaire co mmun
.....:~,.-,.s..t.,{.. dU j~ artIculai re Ifi g. 6-23 ). le latéral.
GENOU • 159
onl
Lmod
.
Fig. 6-27 - Replis synoviauK du genou: ligaments croisés (1 ), bourses
synoviales (2), plicas antérieurs de la synoviale (3), capsule (4), La (5),
sarto,;us (6), gracile (7), semitendineuK(8), semimembraneuK (9), bourse
synoviale du semimembraneux (10), gastrocnémien médial (11), artère
poplitée (12), veine petite saphène (1 J), nerf tibial (14), veine pop(itée (15),
plantaire ( 16), gastrocnémicn latéral ( 17), labella (18), nerf fibulaire
commun (19), LCF (20), biceps lémora( (2 1), tendon du poplité (22).
ont
Llot Fig. 6-32 - Ligaments croisés et collatéraux sont croisés entre eux : LCF (1) et
LCA (2), LCT (J) et LCP (4).
Fig. 6-30 - Position des ligaments croisés, LCP (1 ) et LCA (2), dans le plan
transversal, en position neutre (a) et en rotation médiale (h). Dans cette position, a b c
le serrage des ligaments croisés limite le mouvement. La zone hachurée
représente l'insertion mobîle (tibia), et la croix le centre de rotation. Fig. 6-33 - Système croisé (a) : il assure un guidage des surfaces, maintenant
l'articulation en bon rapport de surfaces. Le roulement de la flexion fémorale (b)
est neutralisé par un glissement en sens inverse (c).
, up ,
L ont : R
: 1
hl
, 1 b Le ligament collatéral tibial (LCT)
1 Il est média l et épiphyso-diaphysaire, donc long (10 à 12 cm),
il est très plat et large, comprend deux plans renforçant son rôle
de garant du genu valgum. On comprend ainsi qu' il a des fibres
fémoro-tibiales, superfi cielles, et d' autres fémoro-méni sca les et
tibio-méni sca les, profo ndes (inci dence sur la stabilité de ce
co mpart iment) (fi g. 6-3 4). Il est plaqué contre la capsule et est
obl ique en bas, en avant et légèrement en dehors.
• Avec le tibia : ce sont les puissants freins des cornes qui les
a b
relient au plateau tibial.
• Avec la capsule: adhérence de toute la face périphérique des
ménisques.
• Avec la patella : les deux ligaments ménisco-patellaires.
• Avec le fémur : du côté latéral essentiellement, le ligament
ménisco-fémoral".
• Avec le système collatéral : du côté méd ial, adhérence du
ligament collatéral tibial. .
• Avec les musc/es postérieurs: en dedans une expansion du
semimembraneux, en dehors une expa nsion du muscle poplité,
contribuant à former les deux points d'angles postérieurs" avec
les structures fibreuses voisines: point d'angle postéro-médial
et point d'angle postéro- Iatéral (Dubos et Messina, 1996).
~ ..34 - Le La la} est puissant et constitué de deux plans (b). Plan
supenîcieI liimoro-ti/Jjal} (I), plan profond (tibio-méniscal) Il}, plan profond • Autres éléments fibreux
i!moro-ménisca/J IJI, ménisque médial 14}, tendon réfléchi du
~neux (51, plan profond Itibio-tibial) 16}. Ce sont les autres structures ligamenta ires, qui complètent le
surtout fibreux du genou. On donne ici les principales.
a b
,up
Lpost
sup
L med
du genou, contribuant à former le point d'angle postéro-médial
(fi g. 6-40).
Corps adipeux
C'est une fo rm ation à part. Formant un matelas cellulo-grais-
seux sous le tendon patella ire, il remonte, en s'a menuisa nt, à la
2
parti e haute de l'espace intercondylaire. Cette derni ère porti on,
effilée, nommée ligament adipeux, est le vestige d'un septum
qui sépare le genou en deux compartim ents distincts chez le
fœtus.
Rétinaculums patellaires'·
a Ils brident la patella sur les côtés à la manière des brides d'un
Fig. 6-37 - ligaments collatéraux, LCF (1) et LCT (2) : leur obliquité lait qu'ils cheva l sur le mors (fi g. 6-4 1). On d istingue les rétinaculums pro-
sont tendus en rotation latérale malgré la détente de la flexion (a : rectitude, prement di ts, de leur assemblage avec les fibres tendi neuses
b : flexion + rotation latérale). issues des muscl es médiaux et latéraux avec lesquels ils fo rment
les ailerons". Il faut noter que seul le médial est important, lim i-
ta nt ainsi la tenda nce subluxa nte de la patell a vers le dehors.
,up Celu.i du côté latéra l est fa ible et inconsta nt (Ishibashi et coll. ,
Liat 2002 ).
Fig. 6-38 - Attaches
méniscales : freinpostérieur • Tendons stabilisateurs (dits cc ligaments
du ménisque médial (1), actifs ,,)
tendon du
semimembraneux (2), Ils sont représentés par les tendons envi ron nant immédi ate-
LCT (3 ), ligament ménisco- ment l'articulation. O n les répert orie en fon ction de leur place-
patellaire médial (4), ment.
ligament ménisco-fémoral
(postérieur) (5), ligament En dedans
jugal (intcrménisca/J (6), Le semimembraneux et sa triple terminaison - directe, réflé-
ligament ménisco-p.ltcllaire chie et réc urrente -, laquelle vient enchâsser la partie postéro-
latéral (1), capsule (81, Irein
antérieur dll ménisque
la/éral (9), tendon du 30. Autrefois appelés ai lerons anatomiques.
biceps ( 1m, tcndon du 31. Que ,'on nommait anciennement « ai lerons chirurgicaux ., p..lr
poplitét t tl. opposition aux . ailerons ana tomiques • .
1 • \ '\BRE IV!RlfUR
En dedans et en avant
La patte d'oie et, là encore, une triple terminaison, qui
sup
contrôle à la fois le valgus et la rotation latérale (fig. 6-40 et
m~ 6-43).
En dehors
Le plus intime est le poplité, dont le tendon est intracapsu-
laire. Il fait partie du point d'angle postéro-Iatéral (Oubos et
Messina, 1996; Ullrich et coll., 2002) (cf. fig. 6-39), avec le
biceps et le tractus ilio-tibial (issu du deltoïde fessier de Fara-
fi&. 640 - Point d'angle beuf), dont les connexions fibreuses avec le septum intermus-
pœIIiro-médial tpAPMI : cu laire latéral constituent les fibres ou ligament de Kaplan
_us
semsJl!ndineux 1Il,
m
(2), gracile
LCT I ~ semimembraneux
(Mansat, 1999). Celles-ci glissent en avant (de 0° à 30° de
nexion) ou en arrière (au-delà de 30°) de l' axe de nexion".
En arrière
Les puissantes origines tendineuses du gastrocnémien, acco-
lées à la partie haute des coques condyliennes.
Aspect d'ensemble
ant
Comme on le voit, au genou, l'ensemble tendineux, plaqué
L med contre le squelette, contribue à former un assemblage de struc-
tures passives et actives, contrairement à d'a utres régions où la
dissociation est plus neUe.
Musc/es de puissance
Le genou étant dominé par la lutte contre la pesanteur lors
de sa flexion, c'est au quadriceps que revient la lourde charge
de contrôler non seu lement concentriquement l'extension, mais
surtout excentriquement le degré de flexion. Deux remarques
sont à faire (Travell et Simons, 1993) :
• Il faut une diminution d'au moins 50 % de la force du qua-
driceps pour qu'il y ait un retentissement fonctionnel (Stevens
et coll., 2001).
• L'amyotrophie réflexe et l'inhibition de la contraction du qua-
dri ceps sont en rapport direct avec l'épanchement synovial de
l' articulation du genou.
Dans ce rôle prépondérant, mais très contraignant pour la
patell a, l'apparei l extenseur antérieur est aidé par un appareil 'up
extenseur postérieur, qui n' intervient qu 'en chaîne fermée, Lmed
entre 0° et 60° (cas le plus fonctionn el) et dont le rôle incombe
à l'associati on isc hio-jambiers / ga strocnémien + soléaire
(cf. fi g. 6-49). Celle association est pui ssante et économisatrice,
nous le verrons plu s loin.
Fig. 6-43 - Muscles polyarticulaires du genou venant de la cuisse : biceps
fémoral (1 ), tractus ilio-tibi,,1 (deltoïde fessier) (2), quadriceps (J).
• Notions complémentaires semimembraneux (4), sartorius (5), gracile (6), semitendineux (7).
Plaquage
Les di fférents tendons sont au contact de l'os ou proches de
lui . Les bras de lev ier sont donc minimes et globalement éga ux
(cf. fig. 6-6). Toute la stab il ité et l' économie du genou supposent
• \ \ E l>.FtRIEUR
11
GENOU • 167
OF
VI A.
VL 8/ld" VML
~ '*n' ! 15/1S'
~
:
\ 1211S" ;..-+j---.I
~
\--; , 1
\
de 45', ce qui fait dire à Bonnel (1987) que cette disposition de la tubérosité tibiale ou de la rotation jambière. Cet angle,
angulaire leur confère une propension à stabiliser les pièces appelé souvent angle Q (165' en position genou en rectitude) est
osseuses selon les trois composantes spatiales, notamment les à l'origine de la poussée latérale que subit la patella lors de la
rotations (Viel, 1974). mise en tension du quadriceps, lorsque le genou est en rectitude
ou qu'il en est proche (cf. fig. 6-41) (Biedert et Warnke, 2001).
le droit fémoral
Il fait référence au paradoxe de Lombard avec les ischio-jam-
Muscle biers", ce qui va dans le sens du couplage entre ces deux
ensembles musculaires (fig. 6-47), les maintenant en course
VL 50· moyenne (secteur de force).
VM 45· le vaste médial
TFL 40· Il présente un caractère particulier: il n'est pas symétrique au
vaste latéral, ayant son corps charnu plus bas et s'insérant plus
Sarto ri us 47" bas sur la patella (fig. 6-48). De plus, il est subdivisé en deux
40· chefs, chacun innervé par un filet nerveux propre : ce sont le
Gracile
vaste médial longitudinal (VML) et le vaste médial oblique
SM 44· (VMO) (Tordeurs et coll., 1980). Ce dernier a ses fibres nettement
50· plus couchées sur l'horizontale, ce qui les prédispose à une
Gastrocnémien médial
action spécifique de rappel patellaire lors de la mise en tension
Gastrocnémien lat éral 48· simultanée de tout le quadriceps (Matheson et coll ., 2001 ).
.
\
\ TQ
constitutionnelle. Muscles de l'extension de la hanche chez les
quadrupèdes (lesquels ont des muscles fessiers peu développés),
ils restent en position courte chez l'humain (position du chien
qui c fait le beau '), lequel développe de ce fait une mu scu lature
propre pour l'extension de hanche: celle des grands fessi ers.
Les ischio-jambiers offrent une forte proportion de fibres
conjonctives, notamment - comme leur nom l'i ndique - ' les
semitendineux et semimembraneux (MacWilliams et coll.,
1999) (fig. 6-50).
Cet appareil postérieur est complété par des muscles posté-
rieurs ne croisant pas le genou, comme le soléaire et les rétro-
malléolaires médiaux, qui oht une action sur le redressement
jambier lorsque, pied au sol, la cheville est fléchie (Hopkins et
~ lM6 - Angk Q : formé, en rectitude, coll., 2000).
JW fobliquité des tendons
quadriclfNf;lI!TQI et patellaire !TPI. 1/ fait lquilibre rotatoire
.""..itre une résulf;lnte (RI de déviation
t./ink de la pareil•. Le genou se situe au centre d'un équilibre du membre infé-
t. Q-angk des Anglo-Saxons est nommé rieur, faisant intervenir les rotations, au niveau articulaire, et les
mrsi en raiJon de l'initiale du quadriceps TP torsions, au niveau osseux. Au genou, on considère, clinique-
/Uvingstone, 1998; Heidetscheit et coll., ment, que le plan patellaire physiologique se situe dans le plan
1999 ; Mlzumo et coll., 200/1. frontal ". À partir de là, on considère l'a ntéversion du col fémo-
ral ou l'orientation du pied vers le dehors.
Toute analyse du placement rotatoire ne peut se faire qu'a u
regard de l'ensemble du membre (Arnold et Delp, 2001).
Chaînes musculaires
Ce qui vient d'être Qit souligne la combinaison opportuniste
des muscles transitant par le genou. Il s se divisent eVou s'asso-
cient, en fonction des besoins, selon leur si tuation mono- o u
polyarticulaire (vers le haut ou vers le bas), selon leu rs compo-
santes sagittale et transversa le, et la combinaiso n de glissement
qui leur est adjointe. Ils fonctionnent en chaîne séri e ou en
chaîne parallèle.
Le tableau 6-4 récapitule les ca ractéri stiques de ces muscles,
en chaîne ouverte.
Au total, on peut noter que les combinaisons multiples sont
le fait de muscles se partageant des composantes antagonistes au
sein d'un même groupe, ai nsi les rotations sont le fait de mono-
et de polyarticu laires, de muscles postérieurs et antéri eurs.
Rôle vasculaire
On sa it que la mécanique de la circu lation vei neuse est for-
tement tributaire de l'activité musculaire, tant en raison de la
chasse veineuse expri mée sur les veines intramusc ulaires, par
contr~ctio n , que sur les veines intermu scul ai res, par plaquage
aponevrotlque.
. Au ni veau du genou, un mu scle domine les autres par sa
richesse veineuse, c'est le gastrocnémien média l. Il draine
jusqu'à sept fois plus de sa ng que son homo logue latéra l. Deux
RM
Rl postérieur
Rl postérieur
RM postérieur
RM postérieur
Quadriceps VMl mono- extension RM antérieur
Quadriceps VMO mono- extension RM +++ antérieur
PARTIES MOLLES
• La graisse
Le plan osseux, superficiel , laisse peu de place à la gra isse.
On peut cependant mentionner, d' une part, la tendance cel-
lul itique de la fa ce média le chez certaines femmes, d' autre
part, le coussinet g!ai sseux infrapatel laire ou corps adipeux,
sous le tendo n pat ell aire, et, enfin , le rembourrage graisseux
de la fosse poplitée, tout autour du paquet va sc ulo-nerveux de
ce tt e zo ne.
• Le fascia superficiel
Il n'offre pas de remarque particu lière, sinon sa fusion avec
le plan aponévrotique antérieur (au quart inférieur de la cuisse),
qui forme une genoui llère fibreuse importante. Le fascia super-
ficiel de la partie haute du segment jambier est maintenu sous
tension par des expansions fibreuses des muscles de la patte
d'oie en dedans et du tractus ilio-tibial en dehors. C'est en quel-
que sorte un système . fixe-chaussette " qui fait suite au sys-
tème • porte-jarretelles . de la hanche (fig. 6-51).
• Veines saphènes
a
Il faut situer la veine grande saphène à la partie postéro-
médiale du genou et la crosse de la petite saphène dans la fosse
poplitée. Au 1/3 supérieur de la jambe, cette dernière veine
passe dans le dédoublement aponévrotique (cf. supra) qui fonc-
tionne aussi en plaquage au cours des mouvements. Il faut ajou-
ter les anastomoses avec la grande saphène, notamment par la
---+-+1 It--.!.+ 4
terminale extra-fascia le, dite de Ciacomini (version la plus fré- 6 - - +.1I.Jt/Il\\
quente).
ant a
L med
• Mobilité sagittale
C'est la mobilité la plus visible au genou. On peut la consi-
dérer comme unidirectionnelle, puisqu'elle fait apparaître un
seul secteur de mobilité: celui de la flexion.
Son rôle est de gérer l'éloignement, ou le rapprochement, du
corps avec le sol'o, que ce soit de façon complète (comme dans
l'accroupissement), partielle (comme dans le fait de s'asseoir), a
ou modulée.
La conséquence est simple: la rééducation d'un genou est
essentiellement cell e de sa flexion. Le retour en extension étant
indispensable pour des raisons de repos et d'économie.
Flexion
Définition
C'est le mouvement dans lequel le talon se rapproche de la
fesse, ou inversement.
Plan
• Anatomiquement, le mouvement se déroul e, par définition,
dans un pl an sagittal.
• Fonctionnellement, c'est un peu différenl, puisque l' on sait
qu e les condy les, tant fémorau x qu e tibiau x, ne sont pa s par-
fa itement sy métriques. Le mou vement est donc modul é,
d' une part , pa r l' import ance ou non de l'angul ati on en va l-
gus, el, d' autre part, par la co mbin aiso n d' une rot ation Fig. 6-56 - Lieu géométrique des CtR : non symétrique entre les deux condyles
(aJ. Ici la spire médiale (remontant moins haut que la latérale). La spire des CtR
rémora-tibiaux, postérieure, s'adosse il celle des ClR fémoro-patelfaires (situés
39 . Celle portio n antéri eure regroupe les Cl R au cours de la fl exion : en avant) (b, b'J.
parti e antéri eure cn position proche de l'ex tension, pa rti e postérieure
en posit ion de fl exion plu s prononcée.
40. Ou l'éloignement-rapprochement du pi ed avec le sol pendant la
pha s(' p<'l1dul<l lrC' de la m arche.
,- " k.- automatique, do nt nous reparlerons (cf. p. 174 et
M
-'1 p,,,,o<,....,,.. il semblerait que le lieu des ClR différerait très légé- 43. C'est ain si que l'on dit que les liga ments croisés dessinent la co ur-
bure des surfaces arti cul aires.
::-. b-- rAu. des centres de courbure, différence que l'on peut 44 . Ce mou vement est comparab le à la fuite d'une savonnett e sur un
~.r""~~ UntmI' négligeable. bord de laquelle on appuie .
.&1 · ,... r. .I."I1. 2003a l ont déterm iné de légères différences entre
45. Cela fai t parti e des conseils d' hygiène de vie classiques: « pour
lr14'~ fHrtlÉ!e et en fin d'extension, les femmes ont un
ramasser un objet au so l, il ne faut pas fl échir le rachis ma is s'accroupir ,. .
~ A :nyJf1Âm que les hommes avec une contracti on des
~'~M~rpfJ~
L'accroupissement nécessi te trop de flexion , contraignante, il va udrait
mi eux faire une génufl exion, beaucoup plus économique (cf. fig. 6-3 ),
GENOU • 175
part selon la technique de mesure (le centre de rotation . (l'autre roue parcourant un chemin plus grand du fait de
étant de localisation variable et délicate), d'autre part selon son grand diamètre) (fig. 6-62).
l' activité musculaire (lshii et coll., 1999), enfin selon que le - Une inégalité de recul des condyles fémoraux, due à la sta-
genou est en charge ou non : l'amplitude est plus faible en bilité du compartiment médial (surfaces convexe sur concave,
ainsi que ligament collatéral tibial plus tendu) et à la liberté
charge (Sanfridsson et coll. , 2001 ). La rotation automatique
du compartiment latéral (surfaces convexe sur convexe, ainsi
est autori sée par la capacité de la patella à pivoter très légè-
que ligament collatéral se détendant plus vite) (fig. 6-63).
rement sur elle-même, au cours du mouvement, du fait de
- Une suprématie des muscles fléchisseurs et rotateurs
la ptésence soupl e du tendon patellaire et de la non- médiaux sur les rotateurs latéraux.
congru ence fémoro-patellaire (Iwaki et coll., 2000). Cette
• Tibia mobile. Lorsque le point fixe est inversé, le roulement-
rotati o n est due à troi s phénomènes:
glissement fait place à un glissement (translation) circonférentiel
- U ne fa usse rotation due simplement à l'asymétri e des cour- du tibia sur le fémur (surface conca ve mobi le sur une surface
bures condy laires du fé mur. Il se produit l'équivalent de ce convexe). Ce fait est très important à retenir puisqu' il impose, de
qu i se passerai t si l'on po ussai t vers l'ava nt un essieu do nt façon absolue, des forces parallèles et de même sens, en pros-
les deux roues au raient des d iamèt res di fférents: cela pro- cri vant un couple de forces qui pourrait passer pour offrir un
duirait une rotat ion du côté de la roue de plus petit diamètre meilleur contre-appui (fig. 6-64).
1 •
a b
Amplitude
L'amplitude moyenne se situe autour de 140· de flexio n. Cela
peut aller un peu au-delà chez les sujets laxes et à fai bles volu-
mes musculaires. On mesure l'extrême par la distance talon-
fesse (ou, plus exactement: ca lcanéus-ischion) (Nakagawa et
coll ., 2000).
Moteurs
Les moteurs essentiels sont les ischio-jambiers : semimembra-
neux, semitendineux et les deux chefs du biceps fémoral'". Ces
muscles sont plus des fl échi sseurs du genou que des extenseurs
de hanche", mais la posi ti on de cette dern ière influence leur
comportement (Portero, 1985) : l'extension coxo-fémorale place
les ischio-jambiers en insuffisa nce act ive (fait majoré par leu r
forte teneu r en tissu fi breux).
O n peut ajouter le gastrocnémien et, plus accessoirement, le
(
reste de la patte d'oie (graci le et sartorius), ainsi que le TFL (lorsque
sup
~lat
post
ses contrain tes (Perry et coll., 2003). Il s'agit donc d'un travail
en économie patellaire (Kawakami et coll., 1998). a b
Facteurs limitants EMG
• Mobilités transversales
C'est le plan des rotations. Elles ne sont possibles qu'en
flexion. La position de référence, ou position neutre, est
convent io nnellement celle dans laquelle l'axe du deuxième
rayon du pied est sagittal.
Définition
C'est le mouvement dans lequel la tubérosité tibiale se porte
en dedans, pour la rotat ion médiale (RM) - et en dehors pour la
rotation latéra le (RU.
Plan
Le plan concerné est le transversal , passant par l' interligne
articulaire.
Axe
C'est le prolongement de l'axe jambier passant par le centre
de l'a rti cu lati on du genou, il est schématiquement plus proche
du tubercu le intercondylaire médial que du latéral, c'est-à-dire
plus près du compart iment stable que du mobile (fig. 6-68 a). Il
se déplace en fonction du degré de fl ex ion : proche de l'i nser-
tion tibiale du LCA à 0' , se portant vers celle du LCP jusqu'à
45 ' et se déplaçant à nouveau vers l'ava nt au-delà de ce chiffre
(fig. 6-68 b) (Hollister et coll. , 1993 ; Matsumoto et coll. , 2000 ; Fig. 6·67 - L'angle entre les tendons patelfaire et quadricipital varie moins que
Nordin et Frankel, 2001 ). celui de la flexion du genou ; îI n'est jamais nul. même en rectitude du
genou fa). De 0° à 130° de flexion, l'angle quadricipito-patellaire (point rouge-
Mouvement point noir) passe de 15° .1 95°, L'clngle entre le tendon pareI/aire et le rayon du
C'est un mouvement asymétrique des condyles. Si l'on mouvement (a) reste constant durant les varicltions d'amplitude du fait du recul
consi dère le tibia comme point fixe, o n observe que: du ClR Ibl.
l • \\8 E l:-":ftRIEUR
a Amplitudes
Les rotations sont mesurées par rapport à la référence sagittale
ant de l'axe du pied (fi g. 6-70), ce qu i ne correspond pas à la pos i-
Liat tion spontanée (Pearcy et Cheng, 2000). Celle-ci se situe, en
moyenne de 2° à 3° en rotation latérale" (Samuel et coll. , 1983),
avec une large répartiti on de part et d'autre. Il faut noter que
certains prônent une position de référence différente, la dédui-
sant de la bissectrice de l'angle global de rotation, chacune
devenant alors égale à environ 40°. Ce raisonnement est juste
sur le plan fonctionnel, puisqu' il correspond au silence EM G
b des muscles rotateurs, mais il ne répond pas à la référence
goniométrique officielle et serait trop variable d'un sujet à l' autre
(Karrholm et coll., 2000).
rIZ. ~ - Axe de ro/illion du genou ; il n'esl pas au cenlre du genou, mais
dépotté _le dedans (débanemenl plus grand en laléral) (a). En réalilé, les OR Les rotations couvrent un secteur total d'environ 60° à 90°.
de rotation se déplacent vels l'arrière, puis reviennent vers ravant ; ils restent Elles sont so it réparti es à 50 % dans chaque sens, soit avec une
déc,1és _ le médial (hachures; insertions des l CA, l CP) (b). prédominance de rotation latérale (notamment chez les suj ets
de sexe féminin) : environ 3/5 en secteur latéral contre 2/5 en
secteur médial (soit 40° à 50° de rotation latérale et 20° à 40°
1 1 de médiale). Les amplitudes max imales sont obtenues lorsque
~
1
le genou est entre 60° et 90° de flexion (Sa muel et coll., 1983 )
~
1
et diminuent au-delà (M aquet et col l., 1975 ; Viel, 199 1b). En
1 appui monopodal (acti f et en chaîne fermée), les amp litudes sont
1
plus fortes à 30° de fl exion (Scheidecker et Ga llou, 1982 ), pro-
t
bablement en raison d'un bri dage des ischia-jambiers au-delà
(Nester, 2000).
Ces chiffres subi ssent des variatio ns importa ntes: ils ne sont
pas forcément égaux entre les deux genoux (Viel, 199 1a) et sont
fonction, non seulement de la lax ité des su jets, mais auss i de
l'équilibre rotato ire du membre inféri eur, et l'on peut voi r, dans
ce derni er cas, les proportions se mod ifier entre les deux sec-
teurs (Pillu, 2002) .
Moteurs
, up
• Du côté de la RM, les moteurs sont plus nombreux. Ce sont
L med la palle d'oie (sartori us, gracile et semitendineux), le semimem-
braneux, le poplité et le vaste médial du quad ri ceps. On peut
noter que le tendon réfléchi du semimembraneux devient
« direct » en fl ex ion et tire ai nsi fra nchement en rotation média le
(fig. 6-71).
• Du côté de la RL, on trouve le biceps fémoral et le TFL (tractus
ilia-tibial), accesso iremen t les fibres du vaste latéral du quadri -
ceps (fig. 6-7 1).
Facte urs limitants
Il s sont représentés par les li mi tes de déplacement des
condyles fémoraux sur leurs homologues tibiau x, notamment :
r,,;.. ~ .. f.!r.AJflfAJ du genou. Le mouvement ressemble au fonctionnement des
~"..." ~fflKUfç. "une se déplace dans un sens et l'autre en sens • Par l' arrêt du jeu méniscal .
, '" (., tYJ#.. mrJlfJ\femetJt est inégalement réparti : le compartiment
,"'- "'oJ..- MI pM ""ble ; le latéral, convexe, est plus mobile (b).
51. Chez les hommes : t ,84°, chez les (emmes 2,78°.
GENOU • 181
Au niveau fémoro-patellaire
On peut mentionner les mobi lités passives, ainsi que cela a
été évoqué, dans les différentes directions (axia le, transversale,
oblique). Fig. 6-71 - Principaux muscles rotateurs du genou: ils agissent à la manière des
rênes sur le mors d'un cheval: ..rtorius (1), gracile (2), semitendineux (3),
Au niveau fémoro-tibial semimembraneux (4), biceps fémoral (5), traClus ilio-tibial (6).
Dans certaines limites, les jeux de bâ illement-glissement sont
possib les à une articulation non congruente et non concordante
comme le genou . Deux possibi lités ex istent quand le genou est
• Au cou rs de l'extension, le mouvement est inverse. Les ménis-
déverrouillé (c'est-à-dire en légère flex ion) . D'une part, on peut ques avancent sous l'effe! passif de l'avancée des condyles
provoquer de très infimes mouvements de bâillements latéraux, fémoraux et de la traction des ligaments méni sco-fémoraux
qui sont pat ho logiques en dehors de ce cas et prennent le nom conjointe à l'avancée patellaire.
de « latéra lités » . De même, il existe d'infimes glissements
• Au cours des rotations, les ménisq ues se déforment en sens
antéro-postérieurs, de 3 mm (Castaing et Burdin, 1960) à 5 mm
inverse, chacun dans le même sens que le condyle fémoral
à 20° de fl exion. Ils deviennent pathologiques s' ils sont marqués
homologue. Le ménisque latéral est deux fois plus mobile que
et prennent alors le nom de « tiroirs _ (cf. Mobilités pathologi-
le médial (Le Blay et Vaz, 1999) soit 12 mm con tre 6 mm
ques).
(Kapandji, 1980), ce dernier est, entre autres, stabilisé par
Au niveau méniscal l' action des fibres méniscales du ligament collatéral tibial.
La pl asti cité de ces fibrocartilages leur permet d'assurer une Ces micromobilités, utiles à la cinétique qualitativement har-
interface adaptée au jeu osseux. Ils sont déformabl es : monieuse, sont notamment importantes à rechercher sur les
genoux fortement enra idis, avant de chercher à gagner en ampli-
• Au cours de la nex ion : les condyles fémorau x poussent pas- tude, c'est-à-dire sur le plan quantitatif. Il faut ajouter que tout
sivement les ménisques vers l'arrière (cf. fi g. 6-60), simultané- degré gagné doit être simu ltanément stab ilisé (Coolen, 1995),
ment la patella recule et relâche les élément s antépu lseurs. Les ce qui sou ligne l'aspect complémentaire de tous les actes réé-
méni sques sonl auss i tractés activement dans le même sens par ducatifs.
le pop lité et le semimembraneux qui leur envoient des fibres
cou rt es. • Mobilités fonctionnelles
On bouge rarem ent dans un seu l plan, l'association des mou-
52. L'C'ur Ir,lV.lil s'pffcc. tuc Jlors sur le mode statique, en co urse vements est une règle fonctionn elle. Le problème du genou,
moyenn e'. c'est qu' il doit, avec de faibles bras de levi er de part et d'autre
la gestion des mouvements de flexion-rotations simul- • Hypomobilités ou raideurs
bases du comportement quotidien (Quinn et Mote, 1990 ; Elles peuvent être la conséquence d' une souffrance articu-
, nal et coll., 2(02). laire, d' une immobilisation, ou de toute atteonte, y comprIS chi-
De plus. ces mobilités s'effectuent générale~ent en chaîne rurgicale, de l'a rticulation. Elles sont généralemen~ en rapport
fftnWe. qui nécessite le double maontlen du pied au sol et de avec une rétraction des coques condyliennes, une retract lon des
1" équilibre de la charge corporelle" (Dolto, 1976). ischio-jambiers eVou du gastrocnémien.
l,ocidence vasculaire, notamment veineuse, des mouve- les raideurs graves sont celles qui empêchent la rectitude et
ments du genou, est importante. Pour Gillot, la zone poplitée du fait du flexum diminuent les surfaces d'appui du genou'·.
est intéressante pour trois raisons: Elles se traduisent alors par une augmentation des contraintes
• la dwn~ supra-condylienne de Gillot (cf. fig. 6-53) et favorisent l' arthrose. En revanche, les raideurs qui limitent la
accepte les mouvements de flexion-extension en mobilité, mais flexion ne sont gênantes que si elles sont trop importantes et
supporte mal l'écrasement prolongé (hyperflexion maintenue). amputent le secteur utile du genou (110°).
• la zone du confluent des veines jumelles (gastrocnémiennes)
est une zone de turbulence et d'aspiration (effet Venturi") du • Perturbations de la cinétique
flux veineux (cf. fig. 6-54), notamment sous l'influence du chef Indépendamment des modifications d'amplitude, il peut exis-
médial du gastrocnémien. ter une altération du chemin cinétique.
• le plaquage de la veine poplitée contre le condyle latéral du
fémur par le nerf tibial, en fin d'extension. lorsqu'il est rythmé L'articulation fémoro-patellaire
par la marche, il constitue une puissante chasse veineuse Pour l'articulation fémoro-patellaire, particulièrement non
Id fig. 6-52). stable et présentant une patella débordant de la surface fémorale
En définitive, une rééducation bien comprise se doit de sol- en extension, cela concerne l'engagement patellaire. Il est véri-
liciter impérativement le genou en chaîne fermée, en flexion- fié par radiographies à 30° et 60° de flexion, afin de calculer la
rotations (Viel, 1991 b). distance TI-GT" (fig. 6-72) et de s'assurer que le glissement
patellaire ne dévie pas latéralement.
,
\
• L' aileron patellaire médial (force de rappel vers le médial). Il
,,
1 ,,
1 est constitué par la partie médiale du plan aponévrotique anté-
,,
Fig. 6·72 - Distance TT·GT, rieur (genouillère fonctionnelle) incluant la partie médiale du
\
... calculée radiologiquement tendon quadricipital, les expansions du sartorius et les forma -
(pointillé: fémur, trait plein: tibia). tions fibreuses sous-jacentes déjà citées.
• Le rôle du vaste médial oblique (VMO) (cf fig. 6-48). La
flexion, généralement contrôlée par un travail excentrique du
quadriceps, est sous la dépendance de l'harmonisation de l'acti-
STABILITÉ vité des différents chefs de ce muscle, notamment du VMO, qui
forme un ressort de rappel de la patella face à sa tendance
subluxante en dehors (Tordeurs et coll., 1980; Matheson et
SELON LES PLANS coll., 2001). La difficulté thérapeutique vient du fait qu'il
n'existe pas d'exerci ce particulier permettant de développer spé-
• Plan frontal cifiquement ce chef (Péninou et coll., 1990). Il faut s'en remettre
Stabilité fémoro-patellaire soit à la sollicitation manuelle directe, soit au travail de l'ensem-
ble du quadriceps, soit aux exercices fonctionnels. Cependant,
Le type ginglyme prédispose à la mobilité sagittale et à la sta- certains auteurs (Goui lly et jayon, 2001) continuent de prescrire
bilité transversal e (c'est-à-dire dans le plan frontal du corps). le travail en chaîne fermée à 30° de flexion comme étant plus
Cependant, à la différence de l'a rticulation huméro-ulnaire, propice à renforcer le VMO'·.
cette ginglyme est non seulement non congruente, mais encore • Le rôle des muscles rotateurs médiaux (patte d' oie et semi-
parti culièrement flottante. Cela a l'ava ntage de permettre au membraneux), en raison de leurs expansions et de leur contrôle
genou d'effectuer des mouvements de rotation au cours de sa de la rotation latérale.
fl ex ion, sans porter préjudice à l' intégrité fémoro-patellaire. En
• La notion d'engagement patellaire, qui assure le bon centrage
contrepartie, cela expose la patella à des déviations latérales de l'os au cours du mouvement de flexion du genou. Ce méca-
parfois mal contrôlées. L'angle fémoro-tibial, dit de valgus phy- nisme est sous la dépendance de la morphologie osseuse, déjà
siologique, accentue cette tendance. Les parades se situent à mentionnée, et des différentes composantes musculo-tendineu-
trois niveaux: osseux, ligamentaire et musculaire. ses agissant sur la patella (fig. 6-73 ) :
- Genou en rectitude. La patella est au-dessus et légèrement
Sur le plan osseux
en dehors de la trochlée. Ses premiers degrés de flexion
Chaque os offre des dispositions particu lières destinées à frei- doivent permettre au galet patellaire de se placer dans l'axe
ner la tendance subluxante latéra le de la patella. Toute dysmor- du rail trochléen pour y glisser.
phi e de ces éléments déséquilibre le système. - Genou à 15' de flexion . Engagement de la patella, elle
• Côté patella : la crête verti cale de la face postérieure doit être glisse vers le bas et le dedans de la surface patellaire.
oC Genou à 30' de flexion. La patella se médialise, sans tou-
suffisa nte, c'est-à-dire formant un angle en corrélation avec
celui de la gorge trochléai re. tefois que sa crête dépasse l'axe de la gorge trochléaire.
- Genou à 40' de flexion. La pate lia achève son glissement
• Côté fémur: l'ouverture de la gorge de la trochlée (GT) doit
en deda ns.
avoir une va leur normale (± 143°) (cf fig. 6- 13). D'autre part, la - Genou à 60' de fl ex ion. Le placement patellaire est achevé.
berge latéra le de la surface patellaire (trochlée) est plus sai llante
Sur le plan de la cinétique de flexion
et haute, offra nt ai nsi un barrage à la déviation éventuell e (Buard
et co ll., 1981 ) (cf fig. 6-12). La rOlation automatique médiale est un phénomène qui min i-
mise la tendance subluxante latéral e de la patella, puisque
• Côté tibia: la posilion de la tubérosité tibia le (TI) ne doit pas ramenant la tubérosité tibiale vers le dedans : ouverture de
êlre lrop latérale. Au-delà d'une certain e norme (d istance TI- l'a ngle Q avec ali gnement de l'appareil extenseur (cf fig. 6- 11).
GT, cf fig. 6-72 l3ernageaud et co ll., 1978), le ri sque de glisse- Au total, la patell a est maintenue de toute part par son inclu-
ment latéral est accentué (cf fig. 6- 11 , 6-46 et 6-79 et note 57). sion cie type sésa moïdien : tenue en haut et sur les cô tés par la
Sur le plan ligamentaire
Des Slructures comp lèten t les insuffisances osseuses. Ce sont 58. Outre les soll ici tati ons manuelles, on peul envisager une électro-
principal 'ment : thérapie exci ta-motrice spécifique.
t . , WlJ<l l~ft'IEU'
goo
a b c d
traction musculaire, sur les côtés et en bas par la résistance élas- Ils améliorent légèrement la concordance articulaire, bien que
tique des rétinaculums et du tendon patellaire (Viel, 1993). leur rôle essentiel concerne les contraintes (cf. Contraintes).
Elle est absolument indispensable, en raison de la portance On observe le même double problème et la même double
solution:
du corps qui est désaxée en appui monopodal. Elle est à prédo-
minance passive, donc écondiTiique, lors de l'alignement • En réaction contre la tendance valgisante, on trouve le com-
fémorl>-jambier, et à prédo,,(;nance active lors de la flexion. plexe de la patte d'oie auquel se joint le semimembraneux . Ce
Fonctionnellement, ces deux modes sont étroitement combinés dernier présente une ca ractéristique révélatrice du rôle de sta-
!FISCher et coll., 1978), car le rôle des ligaments n'est pas que bilisation : une terminaison étoilée en trois tendons, prenant un
mécanique, ce sont des • initiateurs de l'adaptation muscu- appui osseux bien amarré en situation postéro-médiale et con-
laire. (Conte et coll., 1985), laquelle stabi lise le genou dans tribuant à former le point d'angle postéro-médial" (cf. fig. 6-40).
routes les conditions.
• En réaction contre le bras de levier gravitaire, on trouve un
On présente ici le rôle des différentes structures. hauban original: le tractus ilio-tibial, issu du deltoïde fessier de
Farabeuf (gra nd fessier superficiel, fascia et deltoïde fessier). Sa
'ous avons mentionné l'i ntérêt d'une articu lation de type structure mixte, mi-fasciale mi-tendineuse, lui permet de jouer
bicondybire, traduisant l'élargissement frontal de l'appui un rôle économique par association de caractéristiques passives
0S5eUX, particulièrement en situation monopodale (fig. 6-74). (fascia les) et actives (tendineuses) (Mansat, 1999). Le biceps
fémoral et le poplité (tendon intracapsulaire) s'associent pour
Sur le an articulaire et li amentaire '
renforcer la partie postéro- Iatéral e et contribuent à former le
On peut noter deux problèmes et une remarque. point d'angle postéro-Iatéral"" (cf. fig. 6-39). Toutefois le pop lité
• Li lutte contre une éventuelle exagération du valgus physio- n'a pas de rôle prépondérant dans le plan frontal (B rochard,
~ sollicite principalement le ligament collatéral tibial 1985; Couilly et coll ., 1987, 1988).
CT, résistant, avec ses deux plans (cf. fig. 6-34) . En dedans com me en dehors, les muscles sta bilisateu rs
• Li .gne gfavitaire passant en dedans du genou nécessi te un envoient des expansions à l'appa reil extenseu r, améliorant ai nsi
........ équilibrateur en dehors. Celu i-ci est représenté pas- la cohésion circonférentielle de l'ensemble.
- ,- ........ par le ligament collatéral fibulaire (LCF), le tractus
ilIiIHJJial et le ligilrnent de Kaplan (Mansat, 1999) (fig. 6-75) . 59. Ancien point d'angle posléro-interne (PAPI), nommé au ssi noyau
• ).s, V..<A ~ cas I~ ménisques jouent un rôle de ca les sta- librolendineux postéro-médial (Bonnel, 1987).
60. ~ncien point d'angle post éro-exlernc (PAPE), ou complexe arqu é
~ ' __ 75 a la manière de coins engagés de part et
postero-externe de Hughston (Mansat. 1999). nommé aussi noyau fibro-
-..~ ... ,......~ r <.,ligne articulaire ICastaing et Burdin, 1960). tendineux postéro-Iatéral (Bonnel, 1987),
GENOU • 185
a (
• Plan sagittal tibia (Bonnin, 1990). Ce cas est fréquemment rencontré dans les
rééducations après ligamentoplastie du LCA, sachant que le
La stab ilité ne concern e que l'étage fémoro-tibial en flexion, quadriceps a une action de translation antérieure du tibia (Hoo-
car l'ensembl e des structures passives du genou est sous tension,
per et coll., 2002). On préconise, à ce sujet, de neutraliser cette
en extension, et interdit tout jeu sagittal (close packed position) action pathogène par une co-contraction des ischia-jambiers, et
(Plas, 1983). d'éviter de placer une résistance distale. On préconise en revan -
che de placer une résistance en regard de la tubérosité tibiale,
Glissements
avec cependant des réserves (Ponzo et co ll., 1992; Rudy et
Du fémur vers l'a vant coll., 2000).
Cela correspond aux coups de boutoir portés par le • bélier .
lors de la flexion
fémoral con tre le • bouclier . patellaire à l'occasion des fentes
avant ou de tous les freinages de ce type (fi g. 6-76 a). Cette La fl exion induit une rotation automatique qui a pour effet de
poussée est contrôlée passivement par le LCP, aidé par le LCF, plaquer les ligaments croisés en les enroulant. Pour Segal et
et activement par le quadriceps et son tendon patellaire, ainsi Jacob (1983) cela provoque un serrage qui majore la stabi lité
que le pop lité (Chauvin et co ll., 1987; Travell et Simons, 1993). fémoro-tibiale, limitant le ri sque de cisa illement.
Cela revient à empêcher un tiroir postérieur du tibia (Bach et
Alignement vertical
coll., 1992).
En charge, l'alignement apporte une stabilité gravitaire de
Du fémur vers l'arrière type passif : le poids maintient les surfaces en contact et, si l'a li-
C'est le cas inverse, on le trouve dans les accroupissements gnement vertica l est assuré, aucu ne difficulté n'est à craindre (la
(fig. 6-76 b). Les condy les fémoraux ont tendance à glisser vers ligne gravitaire passa nt légèrement en avant du genou). La sta-
l'a rri ère. Celle t~ndancc est proportionnelle à la pente tibia le, à bilité est maxima le en extension du fait des puissantes coques
l'a ngulation de flexion du genou et au poids du suj et Qu i li ard et condyliennes et du plaquage des muscles postérieurs, qui assu-
coll. , 1992 ; Hollman et coll. , 2003b). Ce ri sque de glissement rent le maintien passif du genou en charge: le verrouillage.
so lli cite pass ivement le LCA, aidé par le LCT, et les ischia- jam- La rectitude passive est aidée par un très léger récurvatum.
biers, pui,;quc cela revient à empêc her un tiroir antérieur du La passivité n'est cependant pas respectée par certain s sujet :
•
'l51X<1t--- 2
a b c
fi&. &-75 - Répartition des contraintes d'appui. El/es sont large":'!nt réparties e~ bipodal (a), mais pas en monopodal (b). L'équilibre est retrouvé grâce au hauban
Wléral el facilité par l'adjonction des ménisques (c, d) : tractus t1lo-lIb,,1 (1), memsques (2).
Elles verrou illent la région poplitée et sont fo rm ées pa r les • 7/3 moyen : la pu issa nte bandelette du tractu s ilio-ti bia l et les
puissantes coques cond yliennes, les tendons ischio-jambiers (et fib res de Kaplan;
expansions) et les chefs du gastrocnémien. L'ensemb le repré- • 7/3 postérieur : coque condylienne latéra le, corn e postéri eure
sente des form ations raides, selon la position des articulations du méni sque latéral, liga ments coll atéral fibulaire et poplité
sus- et sous-jacentes. Leur mise en tensio n pass ive est économi- arqué, tendons du pop lité et du biceps.
que.
VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES
• Formations médiales
Les formali ons postéro-médiales port ent le nom de point • Plan frontal
d'angle postéro-médial cie Trill at (Dubos et M essina, 1996), Elles sont considérées comme physiologiques dans la mesure
elles ont une résistance de l'orclre cie 60 daN pour un allonge- où elles se ca ntonnent à une fourchette stati stique correspon-
0
menl éla stiqu e de 11 %. Elles s' intègrent à plusieurs éléments, dant à la norm e: le val gus physiologique est de l'ordre de 170
d'avan t en arri ère (Mansat, 1999) : à 175 (Kapandji , 1980) (cf. fig. 6-22 ).
0
• W:E ",tRIEUR
L'insuffisance uantitative
• Excès de stabilité
L'excès de stabilité est souvent la conséquence d'une chirur- C'est ce qu i résulte d'une perte de force (consécutive ou non
gie ligamentaire dans laquelle le chirurgien a, volontairement à une intervention). La solution est le renforcement musculaire.
ou non, créé un genou dit c serré », c'est-à-dire bridé par une Il est préférable de choisir des techniques de renforcement éco-
trop forte tension ligamentaire. nomisant l'articu lation lésée: travail statique intermittent, travail
On peut parler de raideur dans la mesure où mobilité et sta- isocinétique, travai l en chaîne fermée sous réserve de l'absence
bilité sont plus ou moins antinomiques et, en l'occurrence, un de contre-indication (cf. infra).
excès de stabilité s'accompagne d'une diminution de la mobi-
lité. Toutefois les deux notions ne sont pas liées : on peut très
bien observer une instabilité dans les quelques degrés de mobi- • Troubles de la stabilité plan par plan
lité que permet un genou raide. Inversement, la physiologie
exige un genou mobile et stable. Il convient donc de différencier Dans le plan frontal
les deux.
o Mouvements de latéralité. Ils sont anormaux. Le baÎllement
• Manques de stabilité ou instabilités médial ou latéral traduit une lésion plus ou moins grave du liga-
ment collatéral correspondant.
Ces deux termes se différencient par le fait que le premier
o Excès de valgus·' (fig. 6-77) provenant d' un déséquilibre des
traduit une faiblesse, non encore productive d'instabilité, alors
que le second est carrément pathologique. Le risque de chroni- forces dans ce plan (fig. 6-78).
cité, et d'aggravation, est un risque qui entraîne parfois le o Désaxation en varus, vite génératrice d'aggravation
recours à la chirurgie. Les techniques sont nombreuses (cf. fig. 6-98).
fW'rtwoët, 1989) et d'indications variables selon l'âge, le
contexte socioprofessionnel ou sportif, le sexe. o Distance TI-GT trop grande par rotation latérale trop fo rte·'.
Le terme d'instabilité est insuffisant, car il faut préciser s'i l o Distance TI-GT trop grande par malposition osseuse·'
s'agit d'une instabilité passive ou active. (fig. 6-79).
L'instabilité passive o Dysplasies osseuses (patella alta, patella plana, gorge tro-
Elle concerne l'inefficacité (détente) ou l'absence (rupture) ch léai re insuffisamment creusée, berge latérale trochléaire insuf-
des structures capsulo-ligamentai res. Séule la chirurgie peut fisamment saillante, etc.).
moariïer ces choses et les techniques de ligamentoplastie sont o Insuffisance muscu lai re des rotateurs médiaux".
nombreuses, surtout pour le LCA (Chambat, 1985 ; Kerkour,
2003,. Le renforcement musculaire peut les camoufler, voire les
u..mpenser si elles ne sont pas trop importantes ou chez un 61. l 'excès de va lgus peut être assez fa ci lement supporté, selon sa
~iure d'un certain âge (Hooper et coll., 2002). valeu r et la tendan ce ou non de la patella à se sublu xer. Quand ce n'est
pas le cas, la solu tion est chirurgica le et co nsiste en une ostéotomic de
L1nstabiUté active va ri sation, généralement faite au ni veau tibial.
62. La solution est d'abord kinésithérapiquc, en tentant de développer
". u>ocerne l'insuffisance musculaire. La kinésithérapie les muscl es antagoni stes, avec éduca ti on postu rale.
j( d ~ ""KI::! les choses. Elle regroupe deux phénomènes: les 63. La seule solution est chirurgica le et co nsiste à détacher la tubé-
_- .... '<H qualitatives et quantitatives.
rosité (avec son tcndon patellaire) et à la revisser un pcu plus en
dedans.
l 'WH1'SMK.e qualita1iye 64. Rappel : les muscles, surtout au membrc inférieur, onl surtout une
acti~ité freinatrice (les rotateurs médiaux empêchent la rotation latér;dc
: -~.! rr~,rxnf':r deux choses. et vICe-versa).
GENOU • 189
• tf' ile\Unl. C'est l'inverse du cas précédent: la rectitude ne fémoro-patellaires (risque de chondromalacie, de syndrome
peut êIre obtenue. Ce n'est pas non plus une instabilité en soi, fémoro-patellaire) (Maquet et coll., 1975).
re fait entraîne une activité de contrôle incessante du qua-
Dans le plan transversal
driceps, et par suite une fatigue de ce muscle, susceptible de se
traduire par une instabilité à type de dérobement bref et désé- les lésions ne sont pas pures. Elles associent les rotations à
curisant pour le sujet. De plus, le flexum est pourvoyeur d'usure d'autres mouvements, rendant ainsi le tableau clinique plus ou
en raison de la diminution de surface de contact qu'il engendre moins complexe: atteinte d' une structure, de deux, trois (triade),
Id: Contraintes), ainsi qu'une augmentation des contraintes quatre, voire cinq structures (pentade), Les lésions fréquentes se
font en :
• Rotation latérale sur flexion-valgus, C'est un mouvement dans
lequel le membre inférieur en appui se trouve en fl ex ion de
\ genou tout en subissant un déséquilibre homolatéral avec tor-
\
sion du côté opposé (fig. 6-82 a),
• Rotation médiale sur flexion-varus. C'est un mouvement dans
lequel le membre inférieur en appui se trouve en flexion de
genou tout en subissant un déséquilibre controlatéral avec tor-
sion du même côté (fig. 6-82 b).
la mise en cause du point d'angle postéro-Iatéral montre,
comme on pouvait s'y attendre, qu' une association de lésions
est plus déstabilisante qu'une lésion isolée, comme il est indiqué
dans le tableau 6-5.
a b (
Fiz. f>.ï9 - Obliquité du tendon patellaire : elle est majorée par la rotation
/atir3Ie (a) et la malposition latérale de la TT (b), Dans ce cas, la transposition
miO..Je réduit la tendance subluxante de la patella (c).
POUR CONCLURE
L'instabilité e~ un risque traumatique à court terme et, à long
terme. condUit à un malmenage articulaire, générateur de des-
tructions et d'usures.
Il faut retenir qu'un genou doit être rééduqué en flexi on et en
rotatio.n, c~ sc:>nt les conditions de son cahier des charges, le
contraire equlvaut à se considérer en contexte d'arthrodèse.
Toutes les structures anatomiques, nombreuses au niveau du
geno~, concourent à créer une stabilité de type acti vo-passive,
ne.
4.aIt AA.naculums patellaires : le bon centrage de la patella peut ce qUi condamne toute rééducation se cantonnant à un travail
isolé. Les ~ctio.ns musculaires forment de véritables couples de
:Jk~ r.., 1Kt1On d'un réfinaculum latéral trop court ou la retension d'un
".f' IXf", forces à directions opposées et parfaitemen t équilibrées (Bon-
n~l, 1987). Enfin, le travail en chaîne fermée, avec les réserves
faites, est plus fonctionnel et plus ri che en possibilités techni -
ques (Dotte, 1976),
GENOU • 191
CONTRAINTES
CONTRAINTES FÉMORO-PATELLAIRES
• Contraintes sagittales
Plusieurs choses sont à considérer : le rapport avec la ligne
gravitaire, la surface en jeu et le degré de flexion .
La ligne gravitaire
Elle joue de façon différente selon son rapport avec le genou:
• En situation debout la ligne gravita ire est parallèle à la posi-
Fig. 6-81 - Co-contraction des ischio- tion de référence, alignée, du genou (fig. 6-83 a).
jambief5 (F). flle neutralise partiellement Dans ce cas l'effort est initialement nul ou faible et donc ne
l'action en liroir antérieur du peut qu'augmenter lors d'une mobilisation de l'articulation,
quadriceps (F) ; cependant, elle majore la parallèlement à une augmentation des contraintes.
résultante cooptatrice (R).
• En position assise, ou horizontale, elle lui est perpendiculaire
(fig. 6-83 b).
Dans ce cas, l'effort musculaire est maximal en position ali-
gnée et ne peut que décroître avec le mouvement ; par contre
les contraintes évoluent différemment.
L'amortissement patellaire
l a rés istance hyd rauli que fournie par le liq uide synovial
forme un matelas liquide sur lequel repose la patell a. Son obj ec-
71. M iller et co ll. (1997) indiquent que les co ntraintes dans l'a rti culation
fémoro-palellai re sont de 75 % de la tensio n dans le tendo n quadrici -
Q
pita l, à 20 de fl exi on du genou ; de 100 '\10 à 60° cl de nouvea u 7S %)
~..... .....c;..f Swt,.r; tJ,.. contact fémoro-pareJ/aire ; elle croît progressivement à 90° de fl ex ion. l a composante latérale de cette force est faible com.
..~ 4- ~, #'. ,., ,.".. tJI..r roi' qu'en fin de course. parée à la composa nte sagitlale et devient négligeabl e à partir de 600
de fl ex ion du genou.
GENOU • 193
• Contraintes frontales
Fig. 6-85 - Variation, de la zone de contact de
La répartition la patella lors de la flexion : à 20', à 45', à
Cela concern e la répartiti on des contraintes précédentes sur 90-, à 135-.
les deux joues de la trochlée fémorale (fi g. 6-87 a) . La répartiti on
135'
de l'effort se fait, norm alement (avec une patella bien centrée),
à peu près à parts éga les sur les deux joues de la trochlée fémo-
ra le. La légère prédominance de l'appui sur la latérale (obliquité
légèrement plus marqu ée pour la joue latérale) est compensée
par la plus grande surface de celle-ci, fait important quand il
existe une majoratio n due à une rotation latéral e de la jambe.
Une tendance sublu xa nte latéral e engendre une surpressio n, à
.,
l'ori gine d'un syndrome fémoro-patell aire (fi g. 6-87 b').
Il1
ri
1
L'augmentation du valgus aggrave l'appui latéral de la patella,
~ , /
la dim inution du va lgus la soul age.
l11 1
1
• Contraintes transversales 1
1
1
1
No us avons vu que la rotation latérale fermait l'angle Q, i t
entre l'axe du quadriceps et celui du tendon patellaire, de même
qu'un éventuel placement trop latéral de la tubérosité tibiale. Fig_ 6-86 - En position as,ise : l'effort musculaire décroÎ/ de l'horizon/ale à la
verticale.
Ces va ri ations majorent les contraintes du compartiment latéral,
du mo ins dans le secteur proche de l'extensio n, pour lequel la
rotation médiale automatique n'est pas venue rétablir l'a ligne-
ment. ant
• Évaluation Lmed
8,, b
,
,,,
,
,,
,,,
le tractus ilio-tibial.
,
1
73. Le centre de gra vit é esi alors très distal, ce qui allonge le bra s de
levier c l augment e le moment résistant. le quadriceps, lui , ne vari e pas
son bras de lev ier cl doit s'opposer avec une force d'autant plus grande.
74 . Les tabl es indi tj ucnt que le ccntre de masse de l'ensemble jambe-
pied est situé il un rapport 0,606 de l'épi co ndyle latéral du fémur et
Fig. 6-92 - Plan Irontal : la résultante (R) est centrée, elle additionne la charge
0,394 de la MP du Il (d An nexe 2). l e po ids de la jambe + pi ed, sa ns
gravitaire (P) el l'équilibration muscul.,;re (F), dont les bras de leviers sont
ch.lrgc ad(lit ionnclle, est de 0,06 1 fois le poids du corps (Dcmpsler, cit é
p ~H WinlC'r, 1994 ). relativement ég.1U>..
• Mf ' l8I<f ,. FtRIEUR
•
1983 ; Lafortune et coll ., 1994 ; Colby et co ll ., 1999)" .
• Les varia/ions en genu valgum et varum modifient la bonne
répartition des appuis, et, de ce fait, la valeur de la force résul -
tante (cf. fig. 6-98).
La concordance
a c Ils l'améliorent nettement (sans pour autant parl er de
congruence). Les surfaces convexes du fémur sont mieux épou-
"'" ~93 - Une transmission entre deux surfaces planes répartit bien les
CDII/J'ilinles la). U présence d'une surface convexe les concentre sées que par le seul plateau tibial, plus plat.
~t en un point lb). La présence de ménisques rétablit une
ripMtit.ioo harmonieuse (tout en diminuant la transmission verticale) (c).
La surface
Ils répartissent les contraintes sur une plus large zone
(fig. 6-93 ). La surface portante sans ménisque est réduite de pra-
tiquement 40 %. Maquet et coll . (1969, 1975) l'ont mesurée:
12 cm' contre 20,13 cm' avec les fibrocartilages (Viel, 199 1a).
Grâce aux ménisques, la répartiti o n de la charge est donc
meilleure puisque sur une surface plus large'·.
L'amortissement
Les ménisques soulagent le ca rtil age en perm ettant d'amortir
les appuis rapides, notamment les réceptions. Leur stru cture
fibroca rtil agineuse form e un tampon parti ellement compress ible
(sous peine de fissure), plus que ne le serait le seul ca rtil age.
Leur viscoélasticité est ainsi un fac teur d'économie pour le sup-
port ostéochondral.
La fragmentation
Les ménisques fragmentent les forces d'appui . En effet, i ls
reçoivent la press ion transmise pa r les travées osseuses du
fémur, perpendiculairement à la surface cho ndrale. Au contact
du ménisque, la force F se décompose en une force horizontale
Fv Fh et une force verti ca le Fv (fig. 6-94). Cette derni ère est seul e
"" '-"4 - Fragmentation de la compression par les ménisques. La transmission transmise au tibial, ell e est toujou rs inféri eure à la fo rce F ini -
d'~ force f à la surface du ménisque se décompose en une force horizontale tiale. La fo rce Fh tend à écarter le méni sque latéralement, lequel
Fh éqJflibrée par l'appareil de contention périphérique) et une (orce verticale est mai ntenu par son fort appa rei l de contention péri phéri que
"' '/TIOIndre que 1. (orce F). (cf. Rappels). On comprend donc qu'à l' heure actuelle, la chi-
rurgie méni sca le ait une tenda nce conservatrice, afi n de ne pas
hypothéquer l'avenir articul ai re par appari tion d'une arthrose
ant
précoce.
L iat
• Variations physiologiques
Ce sont des va riations courantes, qui modifient l'importance
et l'applicat ion des contraintes. Elles se tradui sent toujours par
une augmentation des contraintes, avec l'arthrose comme
conséquence. Il fa ut rappeler que, po ur certains, l'arthrose serait
une tentati ve d'adaptati on de l'os face à l' usure : augmentant sa
surface de contact grâce à l'ostéophytose, il tendrait à soul ager
les contraintes en diminuant la charge unitaire. Parmi les varia -
ti ons, on peut relever les cas suivants.
La charge
Au niveau d' une arti culation po rtante, c'est la variation la
plu s évidente. La surcharge pondérale et le port répété de char-
ges lourdes viennent aggraver de façon cru ciale des invo lutions
Fig. 6·97 - Utilisation d'un membre comme balancier pour diminuer la flexion
ostéoa rti cul aires, parfois déjà amorcées par l'âge ou la méno-
du genou dans le ramassage d'un objet léger.
pause.
Quand on parle d'appli ca tion de charges, il faut toujours bien
préciser qu' il s'agit de charges appliquées à vitesse lente, ca r
ce ll es appliquées à vitesse rapide, c'est-à-dire faisa nt appel à
l'énergie ci nétique, et non plus à la charge statique, peuvent • Soit la charge augmente, comme dans la surcharge pondérale
dépasser de loin le chiffrage annoncé et avoir des effets ou le port de charge'". La limitation de la charge peut faire pré-
d'embl ée destructeurs (enfo ncement d' un platea u tibi al, par férer un appui fessier haut, plutôt qu' une station debout prolon-
exemp le). gée (fi g. 6-96). Les « miséri cordes» des monastères, à une
La résultante con tra ignante est foncti on du moment de la époque, représentaient cette solution.
charge gravita ire et de celui du ha ubanage qui s'y oppose. Deux • Soit c'est le bras de levier de cette charge qu i augmente,
cas de figure son t alors possibl es : comme c'est le cas dans le genu varum " (cf. fig. 6-98).
77. Pau l (1999) indique que la mon tée des esca liers représen te une
contrainte d'appui sur le genou de 4,4 fois le poids du sujet, tandis que
la descente représent e une cont rainte de 5,9 fois le poids du sujet. Pou r 78. La solut ion consiste à surve iller la pri se de poids chez les arth rosi·
le genou, celle val eur est la plus élevée rapportée pa r la li ttérature, avec ques, à prosc rire ou à lim iter le port de charge, ou, en tout cas, à la
en plu s le côté répétitif de I·escalier. Perry et coll. (2003 1 ont montré répartir di ffé remment quand c'est possi bl e.
I ta u g mer~talion considérable des contra ction s musculaires autour du 79. C'est ce qu i fa it que le genu va ru m est beaucoup plus dévastateur
ge nou pe nd imt la marche sur la pointe des pieds. Ce la justifie l'emploi que le genu vil lgum, m ieux supporté puisqu' il fa it diminuer la résultante
d' un ascenseur dava ntage pour descendre un escalier, que pour le mon· (cela di t, le danger existe quand même, du fait du pincement arti culaire
1er. Un mon tagnard sai t que la descente d' une montagne est plus éprou· et de la mauvaise répa rtit ion de la résu ltante qui cha rge davantage le
van te que ta montée. compartiment médial).
la _ ution élémentaire, quand on veut travailler en écono- • tconomie des genoux
articulaire, consiste à ne pas charger l'appareil extenseur En résumé de ce qui a été dit, on peut proposer quelques
illfltèrieur de tout le travail, mais au contraire à le soulager uti- notions simples:
lement par la mise en jeu, en chaîne fermée, de l'appareil exten-
o ~viter les positions hyperfléchies.
seur postérieur formé par les ischio-jambiers et le gastrocnémien
1ct: fig. 6-49). o Utiliser plutôt la génuflexion (cf. fig. 6-3) que l'accroupisse-
Enfin, lorsque la pathologie est là, il faut savoir utiliser une ment (flexion moindre), ou le balancement sur la hanche pour
canne sans attendre, voire opter pour une chirurgie correctrice alterner avec la génuflexion (fig. 6-97).
précoce. o Alterner les phases de repos avec les phases de contrainte
Dans l'augmentation des charges, il faut mentionner le rôle (assis-debout-assis-etc.).
de la mécanothérapie de musculation. Hay et Andrews (cités o Préférer la marche au piétinement et la position assise à la
par Poumarat et coll., 1988), ont montré qu'un travail à la presse station debout immobile.
augmentait de 30 à 40 % la composante de cisaillement du
o Régler correctement la hauteur d'une selle de vélo afi n de ne
genou par rapport au même exercice réalisé avec une barre. Ces
pas pédaler anormalement fléchi.
auteurs précisent que, dans les squats complets, les valeurs peu-
vent dépasser 5 000 N et qu'il ne faut pas que les exercices de o Se suspendre à l'appareil musculaire postérieur : en légère
développement musculaire se fassent au détriment de l' intégrité flexion, les rotations sont libres et les contraintes quadricipitales
de l'appareil locomoteur (Escamilla, 2001). soulagées par la chaîne postérieure.
o Amortir les chocs (sauts) avec les articulations sus- et sous-
Le mode statico-cinétique jacentes.
l'étude privilégie toujours le cas de figure statique, plus facile o Utiliser des appuis complémentaires (e.g. mur, en stat ique,
à approcher. Cependant, il faut compter avec l'énergie cinéti- canne en marche sur terrain difficile).
que, et ce d'autant plus que le genou est par excellence, avec
le pied, une articulation vouée à la réception et au rebond (Ger-
die et coll., 2000).
• Variations pathologiques
Aucun chiffrage n'est possible, on peut seulement imaginer D'une manière générale, au-delà d' une certai ne fourc hette de
ce que peuvent représenter le saut en skis, par rapport à du ski part et d'autre des variations courantes, les anoma lies condui-
de fond, ou la course par rapport à la marche'" (lafortune et sent vite à une augmentation des contraintes et aux dégradations
coll., 1992). qui en résultent (fig. 6-98 a).
daNlcm'
b
a
Va t. - .
• À l' inverse, l'évo lut ion vers le varu s est très mal tolérée et Mécanismes traumatisants
rapidement pou rvoyeuse de prot hèse lorsqu' une ostéoto mie Ce sont principalement les composantes mal amorties de cer-
préventive n'a pas réglé le prob lème (Aubri ot et coll., 198 1). En ta ins mouvements rapides (marche talonnante sur un sol dur,
effet, dans ce cas, le bras de levier de la ligne gravi ta ire aug- sauts mal amorti s surtout en l'absence de ménisques, etc.). Les
men te, parfo is beaucoup, et la résultante est majorée dans des surfaces sont alors le siège d' impactions microtraumatiques
proportions considérables. (Suard et coll., 198 1) qui favori seraient les chondromalacies. Ce
phénomène est accentué da ns les trochlées à gorge trop creusée
Dans le plan sagi t ta l
notamment par augmentati on de la pente de la joue latérale (sur-
Ce la concern e surto ut les variations de flex ion, comme ce pression à chaque fl exion) (M aquet. 1977). De même, une
peut être le cas chez les personnes travaillant accroupies ou des- patella alta"', do nc située trop au-dessus de la trochlée
cendant habituellement des escaliers.
Dans le plan t ransversal
Ce pl an ajoule les composa ntes rotatoires clU X va ri ations pré- 82. L'abaissement chirurgical se heurte à un problème: celui d'augmen-
cédentes. Les contra intes va rient peu. La surface de contact ter la tensio n de l' appareil extenseur et donc d'augmenter les contrain-
ava nce ou rcc. ulc da va ntagc sur le co mpartim ent latéral. tes. Ne sont donc corri gés que les troubl es importa nts.
• \ \'\BRE I ~ Ft RI EUR
• Traumatismes indirects
De la situation ambiguë entre hanche et pied, on comprend
la fréquence des traumatismes indirects. Cela concerne surtout
les ligaments. Lorsqu' il y a distorsion entre l'appui poda l et la
charge sus-j acente, c'est le « cardan » du genou qui saute. Les
mécanismes les plus fréquents sont les lésions en flexi on-rota-
tion latérale-va lgus et flex ion-rotation média le-varus
(cf. fig. 6-82 ) (Dotte, 1976).
• Usure arthrosique
De la situation d'articu lation portante, on déduit fa c ilement
l' usure de type arthrosique. Cela concerne surto ut le cartilage.
Les éléments favorisants sont les excès de contraintes par sur-
charge, mauvaise répartition, bras de levi er défavorabl e, surme-
nage, altération postménopausique, etc.
rI&- &-99 - Par rapport à la norme (a), la patella alta (b) est corrigée par un
Sur le plan des troubl es de fo ncti onnement, on trouve des
.œt55ement (c) qui redonne une meilleure surface de contact lémoro-patellaire,
"",is étire l'appareil extenseur (d). altérations ponctuelles: épiphysites de croissance, tendinites,
séquelles diverses, etc.
• Désaxations
De la situation d'empi lement orth opédique, on comprend les
désaxations de type genu varum, genu va lgum, anomalies de
tension des rétina culums patellaires, déséquilibres musculaires.
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BASE DE R~FLEXION
SITUATION
rJ
~----
.X-:. ~~;r
La cheville est l'articu lation intermédiaire entre le segment , "
jambier et le pied. On nomme ainsi la région du cou-de-pied
qui englobe la talo-crurale et la tibio-fibula ire inférieu re. La
,,
,1 '.
""
~~. ..,."
VOCATION FONCTIONNELLE
• En traumatologie
Les accidents de cheville sont fréquents: soit les petits trau-
matismes comme l'entorse de cheville (la plus fréquente des
entorses'), soit de plus graves comme les fractures malléol~i~es
ou bimalléolaires, luxations du talus, voire fracas du pilon tibial
ou du talus.
• En rhumatologie
~ ;-3 - Complexe
,1
1 Ce sont souvent les séquelles arthrosiques de la traumatologie
ou, plus rarement, l'arthrose en rapport avec l'usure due à la
charge du corps.
fonctJonne/ Ifarrière- 1
p<ed ....: trois degrés
œlibené: flexion- 1 • En neurologie
( Les troubles se répartissent en :
eŒnsion (I),
\
.... -
.bducboo- "- • Atteintes périphériques, représentées surtout par le pied tom-
.üJctjon (2), rotations
.mies (pruno-
supinaôon) (3).
-- bant (paralysie des releveurs, entraînant un steppage du pas) .
• Atteintes centrales, soit en période flasque, soit en période
spastique (provoquant un varus équin qui entraîne un fauchage
du pas).
• En orthopédie
sup fi On rencontre surtout les troubles d'orthopédie infantile inté-
Lmed ressant aussi le pied, comme le pied bot varus équin (PBVE).
RApPELS ANATOMIQUES
-- =- ---- IIL-r'!-
SUR LE PLAN MORPHOLOGIQUE
a
La cheville correspond à la région rétrécie du «cou-de-
pied' > . L'os est sous-cutané sur les côtés et les tendons le sont
~ ï4 - Modèle mécanique talo-crural : pince (écanement- en avant et en arrière. Elle a été, à tort, comparée à une mortaise,
rJflP'OChementJ (a), mortaise (modèle erroné) (b). alors que c'est une pince (Pol Le Cœur, 1938) (fig. 7-4).
• La tibio-fibulaire inférieure
C'est une syndesmose, donc sans ca rtil age hyalin, formée par
les deux os avec interposition de tissu fibreux interosseux et un
repli capsulaire de l'arti culation talo-crurale (fig. 7- 11). Elle est
en rapport fonctionnel avec la tibio-fibulaire supérieure
(cf. fig. 7-56). La conformation de celle-ci (Lazennec et Besné-
hard, 1993) a une incidence sur la portance de l'os fibulaire et
sur ses capacités en mobilité.
• La tala-crurale
C'est une ginglyme associant les surfaces articulaires de tro is
os. Sa particularité est d'être à géométrie vari ab le (largeur plus
grande en flexion dorsa le) . Les surfaces sont concord antes, mai s
a non congruentes' (Huch, 2001).
sup
SUR LE PLAN CAPSULO-liGAMENTAIRE
Lmed
• Capsule et synoviale
La capsule talo-crurale est lâche sagittalement, avec deux
culs-de-sac, antérieur et postéri eur, qu i sont tendus par des
trousseaux fibreux issus des muscles releveurs, en ava nt, et rétro-
malléolaires médiaux en arrière (fig. 7- 12). Ell e fo rme éga lement
un récessus s' invaginant dans la pince tibio-fibulaire. La syno-
via le tapi sse la face profonde de la capsul e.
• Ligaments à distance
Il s'agit principalement de la membrane interosseuse et des
rétinaculums.
3
La membrane interosseuse (MIO)
Elle so lidarise tibia et fibula. Ses fibres sont obliques en bas Fig. 7-14 - l es ligaments
et en dehors, comme les li gaments tibio-fibulaires inférieurs. collatéraux de la cheville
sont mono- ou
biarticulaires : faisceau
5. Cc qUI permet de forger l' hypothèse que certaines personnes ont talo-fibulaire du lCF (tl,
ainsi, pcut·êtrc, une propension plus grande aux entorses de chev ille, à
faisceau calcanéo-fibu/clire
la xité ct à (0 01 ('>; 10 psychomoteur éga ux par ail leu rs (c'est·à-dirc uni-
quement du fait du déca lage de l' innervation).
du lCF (2), faisceau talo-
6. Dan.;; leu; tr.1unl.1li smes en va lgus de la chevi lle, le liga ment résiste tibial du La (JJ. ,<1Ïscedu
souvent pl arr,ll iw la pointe malléolaire. c" lcanéo-tibial du lCT t4
.1 • LE '1[ 16l<I' l 'Ft RIEUR
,up
L ant ant
Liat
,up
2
antJ
a a'
a b
Fig. 7·19 - t valu/ion de l'appareil tricipito-calcanéo-plantairc
chez l'amph ibien (a) et l'homme (b).
En avant
Ce sont le tibial antérieur et le troisième libulaire'. Le premier
des deux se distingue par la tail le et sa puissance : c'est le muscle
qui contrôle l'i nclinaison du squelette jambier vers l'ava nt, face
au poids du corps, dans les mouvements de rapprochement du a'
sol (s'asseoir, s'accroupir) (Aboustait et Péninou, 1998) - c'est-à- F
dire celui qui aba isse le ca lca néus (Pierron, 1992). Cette force est
bien supéri eure à celle utilisée dans la marche (pierron, 1982).
En arrière
Le tendon ca lca néen du triceps sural, un des plus gros du
corps humain (15 cm de long, sur 15 mm de large et 8 mm
d'épa isseur), travaille en chaîne-séri e avec les muscles plantai-
res (notamment le court fléchisseur des orteil s), réa lisa nt ce que
b'
l' on nomme l'appareil tri ci pito-calcanéo-plantaire, ex istant
sous cette form e chez l'amphibien (fig. 7- 19). La const itution du
tri ceps appelle quelques remarqu es concern ant le rôle statiqu e
et en endurance de ce mu scle (Wank et co ll. , 1998). Fig. 7·20 - L'action du
triceps sural ne peut
s'effectuer en levier
7. Par opposition aux muscl es intrinsèques, dont l'ensemble des inser- interrésistant (a el J '), mais
tion s c l les trajets t;Qnl contenus da ns le pied . en levier inter-appui (b el
B. Ce muscl e es t inconstan t, cc qui ne veut pas dire rare. Au contraire, A b'). F : force, R : résist.nce.
une gra nde majori té d' ind ividus " a, enviro n 90 % (Po irier, 190 1 ;
A : appui.
Coqucrcl, 19<)2 ) cl 95 f~'(J (Pierra n, 1992).
•
_,,, • LE Mf\IBRE ",tRIEUR
En dehors
les muscles court et long fibulaires sont les protecteurs du
ligament collatéral fibulaire. " existe parfois un «quatrième
fibulaire >, présent dans 13 % (Hecker, 1923) à 21,7 % (Sobel
et coll., 1990) des cas '0.
En dedans
le tibial postérieur, rétromalléolaire, possède une action
sous-jacente, au pied, d'inverseur pur (cf. chap. 8: l e pied).
lorsqu'on intègre l'a rrière-pied, ce muscle pousse la malléole
médiale en avant, réalisant un mouvement complexe compor-
tant une rotation latérale du segment jambier, lorsque le genou
est fléchi (fig. 7-21), et participant à la rotation latéra le de han-
che, lorsque le genou est tendu (Samuel , 1982 ; Kawamoto et
coll., 2002).
les muscles rétromalléolaires ont un rô le antigravitaire. Ce
fÎ8. 7-21 - Action du tibial postérieur, en chaine fermée : rotation latérale de
la jmrbe (au genou, si celui-ci est fléchi, ou à la hanche, s'il est en rectitude). fait est à souligner car, habituellement, les muscles ont un rô le
essentiellement coaptateur. Ici, du fait de la réfl ex ion des ten-
dons vers le bas et l'avant, il apparaît une résu ltante d'appui
malléolaire orientée en avant et en haut, qui se décompose à
son tour en une composante verticale (sustentatrice) et une com-
l'aplomb de la roue, un minime déséquilibre supplémentaire lui posante horizontale (fig. 7-22).
permet alors de soulever les pieds de la brouette, en faisant néan- le talus ne comporta nt aucune insertion musculaire, tous les
moins très attention car le déséquilibre le basculera immédiate- tendons forment un c système marionnette » périarticulaire, très
ment au-delà de la roue. Malgré cela, nombre d'auteurs adapté à la gestion spatiale de l'a rrière-pied (fig. 7-23).
continuent de considérer, à tort, l'action du triceps sur la cheville
comme celle d'un levier inter-résistant (cf. fig. 1-18 cl. • Muscles des orteils
• l'ensemble du muscle est multipenné, ce qui en fait un élé- Ce sont les muscles extri nsèques du pied, destiné~ aux ortei ls
ment de puissance considérable. et qui régissent indirectement l'arrière-pied. On peut citer:
• l'ensemble est extrêmement riche en tissu non contractile, • Les extenseurs des orteils et de l'hallux (ou releveurs du pied),
conjonctif représenté par les lames tendineuses, les aponévroses situés en ava nt.
intramusculaires, les cloisons conjonctives séparant les diffé-
• Les fléchisseurs des orteils et de l'hallux, situés en deda ns. le
rents faisceaux. Cela confère au muscle une forte résistance pas-
long fléchisseur de l'hallux est part iculier: c'est le muscle le plus
SÎlre face aux sollicitations répétées (Sinkjaer et coll ., 1992).
latéral à la jambe, qui devient le plus médial au pied. Son trajet,
Cette raideur élastique protégerait le triceps des étirements
fortement oblique, lui donne un rôle capital dans la stabilité de
lIlIempeStifs (Vandervoort et Hayes, 1989 ; Adèle, 1992).
la pince tibio-fibulaire (cf. Stabilité active). De plus, il est ca lé
• le gastrocnémien possède des fibres musculaires se jetant derrière le talus (réflexi on), ca lé sous le sustentacu lum, ca lé
a-.« une angulation de 30' (à la partie supéri eure) à 20' (à la entre les deux chefs du court fléchisseur de l'hallux et ca lé entre
parue inférieure) sur la lame tendi neuse de termi naison (Binzoni les deux sésamoïdes. De ce fait, on le surnomme « muscle de
et coll., 2(01 ).
la danseuse » (cf. chap. 8 : l e pied). " faut noter que le long
• U ""uation biarticulaire du gastrocnémien relie les activités fléchisseur des ortei ls a une acti on couplée à celui de l'hallux
œ ... chevIlle à celles du genou, et en fait un muscle de renfort (la nguette tendineuse d'union), au ca rré plantaire et aux lombri-
. . ~re 'Orchard et coll ., 2002). ca ux.
if "A ''', m,.,no'ln,culaire, assurerait la puissance de base 10. Sa présence semblerait coïnci der avec une trochlée fibulaire proé.
minente, son rôle renforcerait l'équilibre latéral de la c heville, mais son
. i+ "'" .. ;y.strocnémien, si nécessaire). Son efficacité hypertrophi e favori serait les Iéna-sy novites.
CH EVILLE • 215
MOBILlT~S
sup
Lant
La talo-crurale n'est mobile que sagittalement. En revanche,
elle s'associe au complexe d'arrière-pied sur le plan fonctionn el.
MOBILITÉS ANALYTIQUES
Plan
Le mouvement se déroule, théoriquement, dans le plan sagit-
tal passant par le centre de l'articulation. En réalité, il est incliné
en haut et en dehors, ainsi qu'oblique en avant et en dehors
(fig. 7-24) . On peut comparer cette disposition aux roues avant
Fig. 7-22 - Décomposition de l'action des muscles rétromal/éolaires (ici le court d'une voiture, dont on mesure l'angle de carrossage (fig. 7-25).
Fibulaire) : la résultante R se divise en une force verticale Fv, de sustentation, et
une horizontale Fh, de propulsion. Axe
L'axe théorique serait l'i ntersection des plans frontal et trans-
versal passant par le centre de l'articulation. Cliniquement, on
se réfère à la ligne bimalléolaire, oblique en dehors, en bas et
en arrière, bien qu'en réalité cet axe soit moins oblique vers
l'arrière que cette ligne (fig. 7-24). Il se situe schématiquement
(Tanguy et coll., 1985) :
• En dedans : à 5 mm sous la malléole médiale et à 1 mm en
arrière (fig. 7-26 a) .
• En dehors : à 3 mm sous la malléole latérale et à 8 mm en
ava nt (fig. 7-26 b).
_2
En réa lité, comme pour beaucoup d'articulations, la position
de cet axe varie au cours du mouvement sagittal de la cheville".
Les centres instantanés de rotation (Cl R) sont en situation plus
postérieure en fl exion plantaire, plus antérieure en flexion dor-
sale, et plus haute en position intermédiaire (fig. 7-27). Dans
cette dernière situation, les centres varient légèrement, lai ssant
s'opérer de petits glissements antéro-postérieurs, semble-t-il
favorables à la lubrificat ion articulaire par brassage du liquide
synovia l (Sale et coll., 1982).
Mouvement
Il est habituel de considérer le pied mobile, par rapport à la
jambe fixe. La pointe du pied se relève en haut et en dehors
(fig. 7-28). Il est cependant utile d'envisager deux cas, pour des
Fig. 7-23 - Système . marionnette JI . Les corps charnus extrinsèques sont à la raisons thérapeutiques.
jambe ( 1) ; l'environnement périarticulaire des tendons (2) contrôle l'arrière- Pied mobile
pied (Ji.
Le dôme tala ire bascule sagitta lement dans la pince malléo-
laire, surface convexe mobile sur surface concave fixe (cf. Bases
fondamentales). Cela impose un couple de fo rce (fig. 7-29 al
,
l
1
o
a b
Amplitude
La moyenne se situe autour de 20· (Castaing et Delplace,
1960 ; Kapandji, 1980). La valeur dépend de la qualité de la
méthode de mesure (Dufour, 1982), elle peut ainsi varier de 20°
à 32° sur un même pied, mais seule la valeur de 20° est correcte,
les autres sont entachées d'erreur du fait de l' interposition
d'autres interlignes et de la décoaptation postérieure (fig. 7-32 ).
Les variables sont importantes, comme, par exemple, dans les
populations pratiquant habiruellement la position assise sur les
talons, ou bien selon l'âge et le sexe (Vandervoort et coll., 1992)
(cf. fig. 7-39).
Moteurs
Ce sont les muscles releveurs du pied, c'est-à-dire deux mus-
cles propres du pied: le tibial antérieur et le troisième fibulaire,
ainsi que deux muscles des orteils: le long extenseur de l'hallux
et le long extenseur des orteils.
""os- i -31 - La flexion de cheville par mobilisation de la jambe sur le pied, fixe, Facteurs limitants
est simple el ne nécessite aucun couple de (orce : le malade la réalise (acilement Ils sont représentés par la mise en tension des éléments pos-
seul. térieurs. C'est principalement le tendon calcanéen du triceps
sural, dont la rétraction, extrêmement puissante", engendre une
attitude en équin (composante de varus du pied décrite par
Duchenne 14, cité par Travell et Simons 119931. Il peut y avoir
une tension des ligaments postérieurs, voire un obstacle anté-
rieur réalisant une butée Iimitante (contact du col du talus avec
la margelle tibiale antérieure ou une excroissance osseuse à ce
niveau, pincement douloureux de la capsule antérieure).
Remarques
le secteur utile est d'environ 10°. En effet, la marche ne sol-
licite que peu la flexion de cheville, il faut descendre un escali er
2 pour nécessiter une amplitude marquée.
13. Une fois install ée, elle peul nécessiter un allongement tendineux
chirurgical.
14. Duchenne de Bou logne (1 967).
CHEVILLE • 219
Moteurs Écartement
Ce sont les muscles postérieurs. Le plus puissa nt est le triceps Il est provoqué par le placement de la parti e large de la tro-
sural et, à un moindre degré, les muscles rétromall éolai res chlée du talus dans la pince malléolaire. Si cela est rendu impos-
médiaux ai nsi que, du côté latéral, le long fib ulai re (le court sible, par exemple par une synostose des deux os de la jambe,
n' est pas concerné, ca r passa nt sur l'axe de rotation). ou une arthrodèse tibi o-fibu laire, la fl exion dorsa le de la chevi lle
est lim itée. L'amplitude est d'environ 1 à 2 mm (fi g. 7-3 4 a).
Facteurs limitants
Élévation
Ce sont globa lement les éléments antéri eurs : tendons, ca p-
sule. Elle résulte de la configuration des surfaces tibio-fibul aires : la
parti e inféri eure de la face latérale du talu s est plus saillante et
Remarques
Le secteur utile est d'environ 15°, légèrement plus que pour
la flexio n dorsa le (Leardi ni et coll., 2001).
MOBILITÉS SPÉCIFIQUES
,
1
1/
,up post "
Lm
ed L med
1
1
',11
I~
l
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, 30· 1
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'
1
~~
i1
1 à 2 mm a
1 à 2 mm
b (
• LE ME"BRE l'Ft RIEUR
Rotation médiale
Les deux surfaces en cause sont légèrement convexes d'avant
en arrière (fig. 7-34 cl. La malléole roule par rapport au talus,
com me une roue crantée, tout en suivant la convexité antéro-
postérieure de sa surface. Le débattement est d'environ 15° à
30°. L'axe de cette rotation ne correspond pas tout à fait à celui
de la diaphyse fibulaire, mais est légèrement en dedans d'elle
(Siegler et coll., 1984). Pol Le Cœur (1938) dit que la fibula
~ ;-35 -le lFH est le
tourne, non pas sur son axe, mais autour de son axe. Il compare
rnusck spécifique du
5I!m8" "",lléoIaire. 1/ ce mouvement à la rotation de la courbure pronatrice du radius
pooède les trois au cours de la pronation.
~ du serrage:
ropprochemenr (F,), Glissement antérieur par rapport au talus
~r (F,J e/ En fait c'est le talus qui bascule en haut et en arrière. Il porte
_ lalétale (F,), donr ainsi la partie antérieure de sa face latérale au contact de la mal-
r.xe vertical met en jeu léole.
r~.
Le retour de ces mouvements est provoqué par la contraction
des muscles rétromalléolaires, qui abaissent et rapprochent les
malléoles. Parmi eux, le muscle-clé est le long fléchisseur de
l'hallux (LFH) en raison de son origine fibulaire et de son obli-
quité. Il assure les trois composantes du serrage: abaissement
de la fibula, rapprochement du tibia, rotation latérale de la fibul a
(fig. 7-35). Le tibial postérieur est également concerné, c'est un
élément important dans la notion de « cadre tibio-fibulaire »
(Libotte et coll., 1982).
POUR CONCLURE
Il faut retenir qu'il s'agit :
• D'une pince bimalléolaire et non d'une mortaise .
• D'un fonctionnement à écartement passif et serrage actif .
• Au niveau talo-crural
Selon le degré de lax ité phys iologique, il peut ex ister des
mouvements minimes 1S•
Glissements antéro-postérieurs
Passivement
~ ;-16 - PIEd orthogonal à la jambe : de légers glissemenrs anréro-posrérieurs
>OR poHibIes au niveau Iillo-crural. Ce sont des mouvements obtenus en fi xa nt le pied perpendi -
culairement au segment jambier (une fl ex ion plantaire aurait
pour effet de limiter ce mouvement en raison de la troisi ème
malléole de Destot) (fig. 7-36) et en exerça nt un petit va-et-v ient
avec le segment jambier.
Activement
Celle acti on est globalement cell e des muscles rétromalléo-
laires (notamment le tibi al postéri eu r), décrit e depui s longtemps
Décoaptation
On peut pratiquer de légères décoaptations arti cul ai res pas-
sives. Elles sont limitées et dispa raissent lors de la contraction
harmonieuse des muscles péri arti culaires, coa ptateurs.
MOBILITÉS FONGIONNEllES
Les escaliers
Il faut remarquer que, alors qu'on attaque le sol par le talon
lors de la marche, la montée de marches d'esca lier met davan-
tage en jeu la pointe du pied (condition pour se propul ser sur
la marche supéri eure). La descente, au contraire, nécessite une
fl ex ion dorsa le d'a utant plus fo rte que la marche est haute (d'où
les marches larges et basses des anciens instituts pour invalides).
L'accroupissement
Il so llici te la fl exion dorsa le max imale, ainsi qu'une acti vité
intense du tibial an téri eur (Aboustai t et Péninou, 1998). En effet,
le ri sque de chute postéri eure, lorsque les lalons restent au so l,
MOBILITÉS PATHOLOGIQUES
nécessite une incl inaison jam bière vers l'ava nt qui donne au
tibia l antéri eur un rôle de premier plan, exp liquan t sa ns doule Ce sont les diminutions et les augmentations anorm ales de
sa ma sse musculaire, sans rapport avec le simple fait de soulever mobil ité, ainsi que les boiteri es engendrées pa r une modifica tion
la pointe du pied (Marsh et coll., 1981). En cas d' impossibilité de la ba lance musculaire.
de réunir ces deux facteurs, l'accroupissement ne peut se faire
que sur la poin te des pi eds (a ppu i sur les têtes métatarsiennes), • Les diminutions, ou raideurs
c'est-à-dire en laissa nt la chev ille en positi on neutre (fig. 7-3 9).
Ell es accompagnent la plupart des suites posttraumatiques,
Le sautillement et la course souvent da ns un contexte de troubles troph iques se tradu isant
Ils so lli ci tent la chevil le en tant qu 'élément de la trip le par un gonflement et une induration de l'ensemble du cou-de-
fl ex ion-extension du membre inféri eur, dan s le sens du rebond pi ed (M ichelson et coll., 2002 ). Elles se situent toujours en sec-
verti cal (Self ct Paine, 2001 ). teur de fl exion plantaire, provoquant donc un défi ci t en fl ex ion
dorsa le. Défi cit fréquent da ns les pathologies de la cheville, il
est fa cilement support é s' il est faib le. Il diminue le pas poslé-
ri eur, dans la marche, il peut être masqué par une rOlation laté-
rale du membre et ne se dépi ste que lors de la montée d'un plan
• LE ,.'\8 E "FtRIEUR
1 Les hypermobilités
les augmentations de mobilité se situent généralement dans
contexte d' hyperlaxité, souvent après des épisodes d'entor-
Y-S11aw!S_ Elles se traduisent généralement par des instabilités.
li.:- m<"""-ement le plus net est celui du ballottement du ta lus
16. C'esl-à-dire les fléchisseurs dorsaux : TA, LEH cl LED, innervés par
a pince malléolaire (Beumer et coll., 2003 ). Il est objecti- le nerf fibulaire profond .
d ~t, ou radiologiquement, grâce à un cliché de 17. Steppage; élévation exagérée du genou pour palli er un pied tom-
.,. 'Ia,,,, ou valgus forcés, qui traduit une rupture du liga- bant, lors du passage du pas (anglais: to step = enjamber, marcher à
y. ...·h.: (-'PP'JSé IRosenbaum et coll., 1997) (fig. 7-40). grands pas).
18 . Fauchage: le pi ed varu s équin gêne le passage du pas et oblige à
ft ~ d'.rt'pI'ude extrême, on peut voir des conflits enlre,
lancer le membre inféri eur latéralement (mouvement tournant effec tué
.. br"d anthieu r du pilon tibial et le col du talus avec une fau x lors du fa uchage) pour que la pointe n'accroche pas le sol.
CHEVillE • 223
'up
Lmed
STABILITÉ
:....-:
t
l
1 :
,
1 •
1 •
l '
W
La stabi lité de l'a rticul atio n tibio-fibulaire inféri eure (TF1) est
liée à cell e de la talo-crurale (TC).
STABILITÉ PASSIVE
• Conformation articulaire
Dans le p lan fronta l, les malléo les encadrent le ta lus de façon
à neutra liser tout autre mouvemen t que ceux dans le plan sagit-
ta l, c'es t-à-di re empêchant essentiellement les dép lacements
fro ntaux en varus-va lgus. La légère incli naison de l' interli gne a
ta lo-crura l vers le dehors tend à caler la malléo le médiale contre
la surface en virgu le du ta lus (cf. fig. 7-5), la malléo le latéra le Fig. 7-42 - La stabilité passive tala-crurale est meilleure en position neutre (a),
jouant le rôle de serrage acti f (cf. Stabilité active). du (ait de la grande largeur du talus dans la pince malléolaire (L), qu'en flexion
Dans le plan sagi ttal, la ma lléole postérieure (troisième mal- plantaire (b), où la largeur est moindre (/).
léole de Destot) s'oppose à un éventuel glissement antérieur du
segment jambier.
STABILITÉ ACTIVE
Plan sagittal
La réflexion sous les malléoles (spéc ialement le tibial posté-
rieur, en dedans, et les court et long fibu laires, en dehors), lors
fi&.. ; -44 - Lionard de Vioci il été le premier à imaginer l'action de haubanage de l'action en chaîne fermée, donne à ces muscles une résul-
7S aJ1Ci6 œ '" cheville. tante dirigée obliquemen t en avant et en haut (Gefen, 2001).
Celle-ci se décompose à son tou r en force élévatri ce et force
propulsive (fig. 7-45 et cf. fig. 7-22). La première assu re une sus-
tentation (cf. Contraintes), la deuxième pousse le squelette jam-
bier vers l'ava nt, alors qu'il est simultanément retenu par le
contact de la troi sième ma lléole de Destot contre le dôme du
Plan transversal
La chevi lle peut être soumi se à des forces rotatrices dange-
reuses, puisque ce mouvement n'existe pas à ce niveau. C'est
donc l' action dissociée des muscles malléolaires qui agit asy-
métriquement pour exercer un contrôle antirotatoire (fig. 7-48)
dont les répercussions s'étendent à tout le pied (cf. fig. 8-69 cl.
Application pratique
Cette stabilité transversale doit être entraînée en rééducation
par des poussées déstabilisantes asymétriques, proprioceptives,
Fig. 7-45 - La résultante (R) du court fibulaire est oblique en avant (propulsive)
exercées sur un pied en charge (fig. 7-47 b), etc. et en haut (élévatrice).
Plan frontal
La stabilité de la chevi lle, dans la pince malléolaire, peut être
remise en cause par une mauvaise réponse proprioceptive des sup
muscles rétromalléolaires. La subtalaire, plus stable, est moins Lpost
concernée. Ces muscles agissent à la manière d'une balance à
plateaux (cf. fig. 8-67). Si la force latérale est trop forte et/ou
rapide, son effet sur l' appui du tarse postérieur entraîne une bas-
cu le en adduction, et inversement pour une force médiale. Cette
bascule provoque la rupture du ligament collatéral opposé, ou
parfois la fracture de la malléole du côté concerné. Le trauma-
tisme en adduction, le plus fréquent, provoque une entorse laté-
rale (cf. fig. 7-40), celui en abduct ion entraîne souvent une
fracture de la malléole médiale par arrachement ligamentai re,
avec parfois, la fracture secondaire de la malléole latéra le, qui
est poussée en dehors par la bascule du tarse.
POSITION FONCTIONNELLE
• Référence
C'est la position offrant les meilleures garanties de stabilité
en usage courant. Cela correspond à la position anatomique:
Fiz. ï -48 - Les muscles rétTCJmalJéolaires assurent le contrôle antirotatoire de la segment jambier orthogonal par rapport au pied et équilibre
pinœ "",IJéolaire. frontal neutre.
20. Le sujet est en monopodal. Son avant·pied est posé à plat au sol et
le talon repose sur un tout petit plateau instable unidirectionnel. l 'équi-
libre doit être conservé malgré les petites poussées latérales, c'est-à-dire
que les côtés du plateau ne doivent pas tou cher le sol.
.up
Lpost
POUR CONCLURE
CONTRAINTES
ZONES DE CONTRAINTES
• Trochlée du talus
a Elle reçoit l'essentiel de la charge jambière et la tran smet de
façon étalée: une partie vers l'avant-pied, une parti e vers
l' arrière-pied, ainsi que sur ses faces latérales. Les travées osseu-
ses traduisent cette répartition (fig. 7-52 ).
• Surfaces malléolaires
La malléole médiale
Elle transmet quelques contraintes d'appui sur la surface en
b virgu le du talus (cf. fig. 7-5) . La quasi-verti ca lité de l' interli gne
ne permet pas une tran smiss ion plus imp0rlante.
La malléole latérale
ra;. ;'2 - u ch..rge lfansrmse par la jambe (F) se lransmet pour moifié vers Elle tran smet une petite part de la portan ce corpore ll e passa nt
• 411"0 f~ ~ f'AK mr..JftJé j l'arrière (Fp) (a). La résultante (R), musculo-
par la fibu la sur la face latérale du corps du talu s (fi g. 7-53) .
q;~,,"~n.; f~ffld les mi.-mes transmissions (b). La croix correspond à un
+kt;. t,,, Cette part est d'a utant plus importante que la fibu la est de type
statique, c'est-à-dire possédant un interli gne tibi o·fibula ire supé·
CHEVILLC • 229
ri eur proche de l' hori zontale (3 8 % des cas selon Lazennec et ' up
Besnéhard, 1993), et que le ta lus est plus déjeté en dehors à sa L med
part ie latéra le. Inversement, la fibu la dont l' interli gne est plus
proche de la vertica le, dite de type dynamique (62 % des cas),
est p lus mobile et transmet moi ns de contra intes (M ichelson et
H elgemo, 1995).
CONTRAINTES STATIQUES
• Appui
La chevi lle recevant l'appu i du po ids corporel, c'est la pres-
sion qui est concernée. Elle est reçue sur le corps du ta lus, ce
a
qui explique sa fo rte densi té osseuse (Gu nther et Blickhan,
2002).
• Contraction musculaire
La force compressive développée par les muscles est source
de coaptation articulaire, donc de pression. Toutefois, au nivea u
de la cheville, ce fait est m inoré par la composante sustentatrice
des muscles rétroma ll éo laires (cf. fig. 7-22) .
CONTRAINTES DYNAMIQUES
• lE \U::\\8RE l'FtR:lfUR:
• La réception
Deux cas de figure sont possibles.
• Soit la réception est minime lors de l'attaque du pas avec le
talon, dite phase de choc talonnier (fig. 7-55 a) ; elle se décom-
pose alors en une composante verticale dite y (tendance à
l'écrasement), une composante horizontale dite x (tendance au
glissement antérieur) et une composante latérale dite z (ten-
dance au glissement latéral). La plus importante est la tendance
à la pression verticale, surtout au moment de la réception du
talon au sol23 (de même qu'à l'impulsion, cf. infra ). .
• Soit la réception est importante (à l'occas ion d'un saut) et elle
s'effectue sur la pointe du pied (fig. 7-55 b). C'est une phase de
contraction excentrique des muscles extenseurs (Perry et coll. ,
2003). Les contraintes s'exercent sur la partie postéro-supéri eure
b
de la trochlée talaire (Santello et M cDonagh, 1998).
Le raté, dans les deux cas, aboutit à un choc articulaire plus
ou moins traumatisant (choc du talon, ou amorti insuffisant) (Self
fi&. 7·55 - La réception au sol est soit taligrade, avec une force minime, comme et coll., 2000; Zhang et coll., 2000).
œns t.. marche (a), soit digitigrade, avec une (orce importante, comme dans les
riap60ns (b). • La propulsion
La marche courante ne nécessite aucune impulsion". Le
démarrage ne nécessite que la relaxation du soléaire, qui pro-
voque le déséquilibre antérieur de la ligne gravitaire et l' incli-
naison antérieure du squelette jambier. La progression ne fait
sup qu'entretenir ce déséquilibre. L'arrêt nécessite le rattrapage de
,, L ant l'équilibre pour interrompre la marche (Hunt et coll. , 2001).
l
Une propulsion est nécessai re lors d'un démarrage rapide,
d'une accélération, d'une progression en côte. C'est alors le pas-
sage vif. et plus ou moins intense, d'une position neutre de la
cheville à une flexion plantaire prononcée. Elle provoque une
sommation violente et intense des muscles extenseurs de che-
ville, ce qui accroît la composante coapta trice de ces muscles
et les contraintes qu'elles engendrent. Ce n'est pas le cas au
cours de la marche normale (Christi na et coll., 2001) .
• La répétition
a b
C'est le fait des activités habituelles du membre inféri eur, à com-
fis. 1·56 - L'obliquité de l'interligne tibio-fibulaire supérieur varie entre une mencer par la marche. Les contraintes, même faibles, sont répétées
incJInai50n plus proche de la verticale (a) et une seconde, plus proche de ainsi des milliers de fois par jour, ce qui donne une certa ine impor-
~ (b" ce qui influence la mobilité et la transmission des contraintes. tance au moindre défaut risquant de passer inaperçu au départ
(Valderrabano et coll., 2003 a, b, cl.
ÉVALUATION
• La répartition
En situation monopoda le, elle est de 5/6 sur le tibia et 1/6 su r
la fibula (cf. fig. 7-53). L'appu i latéra l est plus faible que le
médial et va ri e en fon cti on de la portance de la fibula. Celle-ci
est fonction de l'obliquité des facettes tibi o-fibulai res supéri eure
et inférieure (fi g. 7-56).
• La localisation
Les contraintes se répartissent sur le dôme du talus (zone de
plus grande épaisseur de cartilage). La zone est plus antérieure
en flexion dorsale, plus postérieure en flexion plantaire, plus
latérale en éversion, plus médiale en inversion (fig. 7-57).
• La valeur
La ligne gravitaire passe en avant de la cheville, se projetant au
niveau du tarse antérieur (fig. 7-58), avec un bras de levier a. Le
tendon calcanéen exerce une force F de bras de levier b, équili-
brant la force gravitaire P. L'équilibre des moments est tel que
P x a = F x b. Or les bras de levier a et b sont à peu près équivalents
(Leardini et O'Connor, 2002), ce qui amène: F = P. Autrement dit,
la résultante de ces forces, R, les additionne toutes deux et R = 2 P.
Compte tenu d'un bras de levier d'environ 4 cm, pour un
sujet de 70 kg, les contraintes sont de l'ordre de 15 daN/cm' ,
ce qui est relativement faible. Cela contribue à expliquer la
rareté des arthroses primitives de cette articulation. Fig. 7-57 - Évolution des surfaces de contact : en éversion (a), en position
En apparence, il existe un paradoxe lorsque l'on considère les neutre (b), en inversion (c), en flexion dorsale (d), en flexion neutre (e), en
trois grosses articulations du membre inférieur: hanche, genou, flexion plantaire m.
cheville. En effet, lorsque l'on parle de « contraintes» à ces
niveaux, on pense à la charge corporelle d'un individu qu'on pla-
cerait sur un pèse-personne, autrement dit: plus on se situe bas,
plus le poids en charge est important. Or, même si l'on fait la part
de la caricature utilisée par Pauwells, on peut constater que plus
on est bas, plus les contraintes sont réduites: 4 P à la hanche, 3 P
au genou, 2 P à la cheville. Tout simplement parce qu'on confond
le poids du corps avec la résultante des forces en présence au
niveau de l' interligne, qui font intervenir le bras de levier gravita ire,
plus faible à la partie inférieure du corps, et les forces musculaires
qui en résultent" (Calhoun et coll., 1994 ; Mela et coll., 2001 ).
ADAPTATIONS
• Action décompressive
Elle est le fait de la réfl ex ion des muscles rétromall éolaires,
no tamment les tibi al postéri eur et court fibula ire (cf. fig. 7-22 ),
fa isa nt d'eux des muscles sustentateurs du squelette jambi er.
Leur entraînement dans ce tt e fo ncti on doit être systématiqu e Fig. 7-58 - l es moments des forces Pet F sont équilibrés, avee des bras de levier
dans tou te rééduca ti on, no tamment en contexte arthrosique. à peu près égaux (a et b), ce qui donne une résultante R =2 P.
_6_ Une orthèse (souvent appetée a"elle mollet-plante) po;rmet de dimi- nantes sont: ,
• Les variables positionne Iles du pied et les autom,atlSm~s
nuer les contraintes sur la cheville dans les trOIs plans de 1espace (Karls-
qu'elles suscitent. justifiant un entraînement proprioceptif
son et Andreasson, 1992),
extrêmement performant,
• Le traitement fonctionnel (soit de première intention, soit en
suites opératoires), qui doit intégrer l'ensemble de l'amère-
pied, ch
• La fonction prioritaire est la stabilité au cours de la mar e en
terrain varié,
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BASE DE R~FLEXION
LIMITES
CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES
~
titue un élément aggravant dans les contraintes du pied
(fig. 8-5 a).
~ C:F',~
o La maturation nerveuse incomplète, parfois, peut expl iquer
1 des incapacités à contrôler certains mouvements ou leur équi-
1
b 1 libre proprioceptif (fig. 8-5 b).
o La circulation artérielle de type terminale rend les troubles
graves, puisqu'il n'y a plus de système collatéral de dérivation,
~
pour contrebalancer une éventuelle obstruction (fig. 8-5 cl.
o La circulation veineuse supporte la charge d'une colonne
- - ~ - ---~- --- -- - -
,
PIED • 239
Fig. 8-5 - Le pied reçoit le maximum de charge corporelle, voire additionnelle (a). 1/ est parfois
victime d'une maturation nerveuse incomplète (b). " s'inscrit dans un système circulatoire de
type terminal (c). 1/ supporte toute la colonne liquidienne de la circulation de retour (d).
• Traumatologie
Elle regroupe les petits accidents de type entorses, fractures
de phalanges, mais aussi les gros dégâts de type écrasement du
pied, multifractures, amputations traumatiques.
• Rhumatologie
~...9 - L. squelette podal Ce sont soit les atteintes dégénératives en rapport avec l'usure
f»SS" d'un empilement ou les suites posttraumatiques, soit les atteintes rhumatismales
postôrieur I l ) à une oblique (2,
(polyarthrite rhumatoïde, goutte) ou métaboliques (d iabète).
] '. puis à un aplatissement
ftérieur (4).
• Orthopédie
On y trouve les troubles morphostatiques (affaissement de
voûte plantaire, pied creux, etc.), les déformations de type hal-
lux valgus, varus, rigidus, pied adductus, abductus, etc.
• Orthopédie infantile
Elle est connue par l'ensemble des pieds bols, notamment le
pied bot varus équin (PBVE), le plus fréquent d'entre eux.
• Neurologie
En pathologie de type centrale, on trouve l'attitude en pied
varus équin (spasticité de la chaîne tricipito-calcanéo-plantaire).
En neurologie périphérique, on trouve essentiellement la para-
lysie dite des releveurs du pied (atteinte du nerf fibulaire com-
mun ou du fibulaire profond).
fis. ..10 - L'aplomb du calC4néus au sol se fait sur son processus posttirer
midiaJ, oblique avec le postérer/atéral de 25 par rapport au sol.
0
• Tarse postérieur
Composé du talus et du calcanéus, il forme un ensemble
volumineux, alors qu'il n'y a que deux os, et se caractéri se par:
• Un empilement postérieur quasi vertical (fig. 8-9) supportant
la transmission de la masse du corps. a
• La position haute du talus (non visible en voûte plantaire),
notamment la trochlée formée par son corps et prise dans la Fig. 8-12 - Le sinus du tarse est une zone évidée entre les deux compartiments
de la subtalaire (a), et permet des mouvements tridimensionnels comme ceux
pince malléolaire.
d'un surfeur (b).
• La ligne brisée formée par l' interligne subtalaire (cf. fig. 8-26).
• La plus grande taille du processus postéro-médial du ca lca-
néus, qui représente son principal appui au sol. L'angle entre le
sol et la tangente aux deux processus est de l'ordre de 25°
(fig. 8-10).
• Le rostre du calca néus, qui prend appui sur le cuboïde
(fig. 8-11).
• Le sinus tarsi, tunnel osseux simplement occupé par les deux ,up
faisceaux du ligament talo-calcanéen interosseux (fig. 8-12 a) . Il L'at
forme un espace-pivot entre les deux surfaces subtalaires, à la
manière de celui qui est entre les deux pieds d'un surfeur et
permet l'orientation dans les trois plans de l'espace (fig. 8-12 b).
• Le canal tarsien, qui forme un tunnel ostéofibreux permettant
le passage des tendons fléchisseurs et du paquet vasculo-ner-
veux les accompagnant (fig. 8-13) qui, de postérieurs, devien-
nent inférieurs.
• Tarse antérieur
il est composé du cuboïde, du naviculaire et des trois cunéi-
formes, qui démarrent les cinq ra yons du pied. Le tarse antérieur
est plus haut en dedans qu'en dehors, il est situé dans un plan
oblique en bas et en dehors (fig. 8-14). Il représente une barre Fig. 8·13 - Cana/ larsien : libial poslérieur (1), LFO (2), PVN planlai", médial el
I",éral (J ), RMF (4), [FH (5), abducleur du 1(6), carré planlaire (7).
de torsion transversale, ent re l'arrière-pied et l'ava nt-pied
(fig. 8-14 ).
• Métatarse
Les métatarsiens sont étalés côte à cô te et inclinés vers
J' avant. Il s décri vent un arc de cercle transversal, Je deuxième
métatarsien occupant une position haute de clé de voû te sur
une coupe transversale (fi g. 8-1 5), c'est-à-dire formant axia le-
ment la crête faîti ère de la 'Vo ûte et l'axe anatomique longitudi-
nal du pied . Leurs tê tes sont alignées au sol.
• LE \ \E \ 18RE I ~ FtRIEU R
2 3 4
,up
L tat
sup med
~ ant
a
Fig. 8-14 - Barre de torsion du tarse antérieur (cunéiformes: 1, 2, 3, cuboide: 4) en vues anatomique (a) et fonctionnelle (b).
les ligaments plantaires jouent le rôle d'un ressort.
• Phalanges
Elles forment ce que Rabischong et coll. appellent le triangle
de mobilité du pied (par opposition au triangle de stabilité
regroupant l'arri ère-pied et la zone métatarsi enne) c'est-à-dire
'up
le point d'appui antéri eur articulant le pied avec le so l (Bonnel
Lmed et Claustre, 1989) (fig. 8-16).
- - -- - - - --- --
PIED • 243
./1
Fig. 8·17 - Différentes conceptions du pied: en ,
1
I-.'--.\--- 3
(
b
• lE \ \E \ UlRE I ~Ft RIEUR
1
15' ,
~--"':':~---..:'
1
'~
~.
,
". ".
' ..
b 140··----1~nwf.
'-. " .
5 _ _..... ~
6
c
,
1
, 1
~ l
1
1
b (
fig. 8-19 - Conception des r palettes » de de Doncker. a. Les palettes latérales
du vélo d'enfant assurent la stabilité ( 1), fa roue centrale étant stable (2); b.
les trois palettes du pied (1 et 2) ; c. les ailes du canard assurent mobilité ct
stabilité ( l), le tronc représente la partie fixe (2).
PIED • 245
Un interligne subtalaire
Cet interligne en ligne brisée (fig. 8-26 et cf. fig. 8-75) forme
un intermédiaire entre l'empilement des os proximaux (cuisse
et jambe) et l'alignement des os distaux (tarse antérieur et avant-
pied). Cet interligne est le fait de deux surfaces distinctes, dont
l'une (antérieure) partage ses moyens d' union avec la transverse
fi8. 11-24 - Valgus alanéen : du tarse médiale. De plus, cette surface antérieure est divisée
mgie tricipito-alanéen 1175') en deux dans 40 % des cas (Samuel et coll., 1986), dans ces cas
et mgIe d'aplomb au sol (85"). c'est la facette postérieure qui est la plus grande, la facette anté-
rieure manque parfois.
Surfaces antérieure et postérieure forment une double tro-
choïde inversée (Bonnel et Claustre, 1989), permettant des mou-
vements d'ajustement de l'arrière-pied par rapport au sol , mais
,up med
L ant L ant
-
----- -----------
---
----r7~ -
_-1 5' - -
- }.--
__ -"f;;,. ---
a ------i O
b
-'-
fig. 8-25 - Obliquité des métatarsiens par rapport au sol (a), et divergence entre eux (/)),
PIED • 247
.up
L post
.up
L ant
~
cid
.up
.up Fig. 8-26 - L'interligne subtalaire est une ligne brisie, sous
Liat toutes les vues: latérale (a), médiale (b), postérieure (c),
Lmed
antérieure (d).
"'"1
-an!
2 4
Profond, lié à la charpente osseuse, ce plan est le premier
système de maintien du pied, il est passif.
• Capsules et synoviales
Nombreuses, vu les interli gnes, elles présentent de surcroît
quelques particularités.
Subtalaire
, Elle présente deux capsules pour une arti culati on] : une pos-
terieure, cl aSSique, et une antéri eure qui part age sa cavité arti-
~;&.. ~ '''s dfflculalfes du pied : subtalaire postérieure ( 1), complexe
".1_4 .,. ~ f..; tu/x;Jldlfe dntéf/eure avec la TT médiale (l), TT latérale (3),
~ M'tu "1J(,. '4" /cos trois compartiments de la TM (5). La coupe, 3. Ai lleurs, c' est p l ~tôt l '~ nverse : ainsi, le genou présen te une seul e ca p.
....... #1, (J>HJ f'SI s,ru;:.,. obliquement en dehors et en bas. sul,e pour deux art iculations et le coude une ca psule pou r troi s 'Hlicu .
latl ons,
PIEO • 249
culaire avec la transverse du tarse médiale (fig. 8-30). Les LCD et, latéralement, par le faisceau médial du ligament bifur-
variantes existent, notamment des communications avec la ta lo- qué (fig. 8-32).
crurale' (Ca rret et coll., 1983), ce qui sou ligne la dépendance
fonctionne lle de ces articulations. • Le double plan très résistant du ligament calcanéo-cuboïdien
plantaire et du ligament plantaire long.
Transverse du tarse • L'aponévrose plantaire. Sa portion moyenne est liée au mus-
Ici éga lement deux capsules (dont la média le est commu ne cle court fl échisseur des orteils. Elle présente des cloisons
aveC la subta laire antérieure, cf. supra), renforcées à leur partie l'amarrant en profondeur au squelette de l'a rrière-pied et à celui
joi ntive et plu s lâches en périphérie (fig. 8-3 1). de l'avant-pied, fo rm ant des loges plantai res sous tension
(Gefen, 2003). Elle est très résistante, mise en tension par toute
Intertarsienne antérieure tentative d'affaissement de la voûte et par l'extension des ortei ls
Elle présente une seu le capsule s' incluant entre les os anté- (Bontemps et coll., 1980; Grosse et coll., 1995). Ell e est renfor-
rieurs. cée, pour ce rôle, par les tendons fl échisseurs des ortei ls
(fig. 8-33).
Tarso -métatarsienne
Elle présente tro is capsules (une pour chacune des trois pa let-
tes), la médiane étant plus serrée et les deux extrêmes plus
lâches.
8 9 sup
Capsules de l'avant-pied (MP et IP)
L med
Elles forme nt un système classique: une capsule propre pour
chaque articu lation.
Système de la subtalaire
Il comprend en particu lier le ligament talo-calcanéen inte-
rosseux, en deux plans (antéri eur et postérieur), qui form e un 17 16 15 14
pivot central dans l'évidement du si nus ta rsi. Ce ligament est
méca niq uement très puissa nt, peu riche en récepteurs propri o-
ceptifs (Voutey, 1983). Fig. 8-31 - Vue de la transverse du tarse (TT) : abducteur du V (1), CF (2), lF (3),
capsule TT latérale (4), troisième fibulaire (5), CW (6), lW (7), ligament
Le système dorsal de la transverse du tarse bifurqué (8), lEH (9), TA (la), capsule TT médiale (11), TP (12), abducteur du
Alors qu'i l est négligeable ailleu rs, le système dorsa l de la 1(13), lFH (14), lFO (15), CFO (16), carré plantaire (17).
tra nsverse du tarse comprend le ligament bifurqué, à cheva l sur
les deux parties de l'interligne.
Le système interosseux
Il relie les faces mitoyennes des cunéiformes et du cuboïde. 2
Il est particuli èrement serré et résistant. On pourrait comparer
ces ligaments au " pied . d'une huître assurant la cohésion des
valves lorsqu'elles sont fermées.
Le système plantaire
Le système plantaire comprend de très fortes structures, qui
forment l'entrait passif du pied. Ce sont:
• Le fibrocartilage glénoïdien de la trans verse du tarse, ou liga-
ment ca lcanéo-naviculaire plantaire. Très épa is (8 mm) et puis-
sa nt, il forme un hamac fibreux (Vi el, 1993) - il est appelé spring
ligament dans la littéra ture anglo-saxonne. Il est renforcé,
médialement , rarle li gament deltoïdien Ip lan superficiel du a
Fig. 8-32 - Vue supérieure (a) : ligament deltoïdien (1), ligament bifurqué (] I,
4. Voire avec la gil ine des tendons fibulaires (Carret et coll ., 1983). ligament calcanéo-nclvicu/clire plant.1ire (3) et son rôle amortisseur (b).
• LE \\f\\8RE 1,'FtRIEUR
• Organisation
Musc/es intrinsèques
Mis à part le court extenseur des orteils (et son chef particulier
pour l'hallux), ils sont tous plantaires. Ce sont tous des musc/es
courts, répartis en trois loges: médiale, moyenne et latérale
(Wapner et coll., 1994).
b
Musc/es extrinsèques
Issus de la jambe, ce sont des musc/es longs. Les trois groupes
de la cheville (antérieurs, rétromalléolaires médiaux et latéraux)
ont leurs tendons répartis, au pied, en tendons dorsaux et plan-
taires. Le rôle de l'extension des orteils, et plus spécialement
celle de l'hallux, vient d'être évoqué; cette mise en jeu peut
être aussi bien active que passive. Ajoutons à cela que la flexion
active des orteils (mis en • griffe .) creuse également la voûte
(Grosse et coll., 1995).
c
POUR CONCLURE
Le pied est parcouru par des muscles et tendons axiaux, obli-
ques et qui verrouillent et modulent les éléments constituant
le polygone de sustentation monopodal (fig. 8-34).
Musc/es extrinsèques
Ils ont un rôle plus dynamique que statique (O'Connor et
Hamill, 2004), mais participent à l'équilibration par rapport à
l'aplomb du segment jambier sus-jacent (fig. 8-37).
Tout d'abord trois muscles ayant un pôle d'insertion à la par-
tie moyenne du bord médial du pied, lui donnant un ancrage 1f-- - r - 3
de mobilité permettant les mouvements du pied dans les trois
plans de l'espace (Viel, 1993) (fig. 8-38).
Le tibial antérieur Fig. 8·35 - App"reil sésamoïdien
de l'hallux : abducteur du 1(1).
C'est un muscle dont le corps charnu, prismatique triangu- court fléchisseur du 1 (2),
laire, frappe par sa puissance à côté des autres muscles anté- adduaeur oblique (J), transverse
rieurs. Cette disproportion avec le rôle de « releveur du pied " du 1 (4).
que l'on donne aux muscles de cette loge a été étudiée et expli-
quée. Ce muscle est surtout utile pour abaisser le calcanéus
(Pierron, 1992) et pour imposer l'inclinaison antérieure de la
jambe lors de l'accroupissement (Aboustait et Péninou, 1998)
(cf. chap. 7 : La cheville) (fig. 8-39). Hreljac et coll. (200 1) ont
montré qu'un excès de tension dans ce muscle induit le passage
de la marche à la course, à vitesse quasi identique pour tous les
sujets (entre 1,9 et 2,2 m.ç')
Le tibial postérieur
Il a un rôle plus étendu, puisque ayant une termina ison écla-
tée entre tous les os du tarse (sa uf le talus, en position supé-
rieure) et sur tous les métatarsiens (sauf les deux extrêmes)' . Il
coapte tous les interlignes centraux et plantaires (Rattanaprasert
et coll., 1999; Yeap et coll., 2001).
Le long fibulaire
Il est l'équivalent latéral du tibial postérieur, il croise la voûte
plantaire selon l'autre diagonale. Avec le tibial postérieu r, il
forme un « étrier » qui soutient transversalement la voûte'
(fig. 8-40) (Robidas, 1990). Il joue un rôle majeur dans la stabi-
lité frontale de l'arche médiale (Bierman et coll., 200 1).
Ensuite, d'autres muscles présentent des caractères divers.
Le court fibulaire
Il tracte M5 vers l'a rrière et le haut, le plaquant contre le
cuboïde et celui-ci contre le calcanéus, faisant de lui un ver-
rouilleur latéra l faisant faiblement pendant aux tendons des
muscles tibiaux, en dedans (Viel et Desmarets, 1985).
Fig. 8-36 - App"reiltricipito.calcanéo-plantaire.
Les longs extenseurs de l'hallux (LEH) et des orteils (LEO)
Ce sonl deux muscles semi-penniformes dont le rôle de rele-
veur est associé à celui d'extenseur des orteils. La Iraction éver-
san ie du LEO est accentuée par l'action du court extenseur des
ortei ls. Par la dorsiflexion des orteils, notammenl de l' hallux,
ces mu sc les onl un rôl e dans le creusement de la voûle plan-
'up
a' Lmed
Fig. 8-40 - Creusement transversal de la voûte fa, a') par action conjuguée du long libulaire (1) et
du tibial postérieur (2). La résultante fR) est dirigée vers le haut. Action comparée au soutien cI'un
étrier (b), ou d'un appui style . courte échelle J (c).
P,m • 253
tai re, ce qui est d'i mportance plus grande que le simple relève-
ment phalangien (cf fi g. 8-3 4).
Le troisième fibulaire 2
C'est un muscle inconstant mais généralement présent' (Poi-
rier, 1901 ; Charpy et Nicolas, 1912 ; Coquerel, 1992 ; Pierron,
1992), parfois même plus développé que le LEO (Coquerel,
1992). Ce muscle a été nommé « muscle du pied plat » par Nie-
derecker (1959), du fait de son action pronatrice. De fait, une
cambrure faible du pied correspond à un troisième fibulaire très
développé (Sokolowska-Pituchowa et coll. , 1975).
Le quatrième fibulaire
C'est un muscle inconstant et plus rare. Sa présence varie
entre 16 % (Hecker, 1923) et 21.7 % (Sobel et coll., 1990). Sa
terminaison, variable, se fait parfois sur la trochlée fibulaire et
expliquerait un relief plus saillant. Il est utilisé dans les prises
de greffons tendineux ; son action renforce l' équilibre latéral de
la cheville, mais son hypertrophie pourrait gêner les autres ten-
dons latéraux (Willis, 1935).
Le long fléchisseur des orteils
Il voit son action axiale renforcée par celle du carré plantaire,
qui corrige l'obliquité de sa traction (fig. 8-41) en la ramenant
dans l' axe du pied' .
Le Ion fléchisseur de l'hallux
Dit « muscle de la danseuse » (Moulin et coll., 1998). il a un Fig. 8-41 - Action oblique de la traction du LFO (1 ) et sa correction par celle
trajet des plus remarquables' . Venant obliquement de la fibula, du CFO (2).
il l'abaisse et la plaque contre le tibia (serrage de la pince
malléolaire). Puis il passe entre les deux processus postérieurs
du talus, lui assurant un maintien postéro-antérieur. Rétro-
malléolaire médial , il sustente la malléole tibiale tout en la chefs, le calcanéus jouerait le rôle de patella, et l'aponévrose
poussant vers l' avant (cf chap. 7 : La cheville). Ensuite, il passe plantaire celui de tendon patellaire (cf. fig. 8-36).
sous le sustentaculum tali, lui permettant d'assurer ce rôle de
soutien du talus (cf fig. 8-67). Enfin, il passe entre les deux chefs
du court fl échisseur de l' hallux et ' entre les deux sésamoïdes, PARTIES MOLLES
stabilisant axialement la colonne de l' hallux, pour se terminer
à la phalange distale, lui conférant un rôle primordial dans la • La graisse
stabilité vers l'avant et le dedans. C'est un antiextenseur, empê- Elle est présente au niveau des plans de glissement planta ires.
chanl le relèvemenl de l' hallux, notammknt lors de l' impulsion Elle l'est aussi au niveau sous-cutané de façon alvéolée (Mi ller-
du pied ou des déséquilibres antérieurs 'o (cf fig. 8-8 et 8-37 a). Young et coll ., 2002). Elle forme ainsi un matelassage rem-
le triceps sural bourré, épais et résistant, particulièrement efficace face aux
Le Iri ceps sural est un muscle particulier en ceci qu ' il ne se contraintes d'appui ", permettant un excellent amortissement et
pro lo nge pas au p ied. Ses fibres aponévrotiques semblent se une répartition dépassant largement les appuis osseux"
continuer avec l'aponévrose plantaire. Cependant, son tendon (fig. 8-42). De ce fait, malgré les appuis, il n'existe jamais
est di x fo is plus extensible que celle-ci (9 % contre 0,8 %), ce d'escarre plantaire, contrairement aux autres parties proches
qui équ ilibre le fait que ce muscle soit d' une raideur parti culiè- (face postérieure du talon, ma lléoles, bord latéral du pied).
rement grande (cf. chap. 7 : La cheville). On pourrait comparer
l'apparei l tricipito-calcanéo-plantaire à un quadriceps: gastro- • Les bourses et gaines synoviales
cnémiens, soléa ire et muscle pl antaire form eraient les quatre Elles sont nombreuses aux niveaux tendineux, tant en dorsa l
qu'en plantaire. ' Une mention particulière concerne le niveau
7. Environ 90 % pour Cha rpy et Nicolas, et 95 % pour Coquerel e l pour plantaire avec des bourses intercalées entre les trois poi nts
Pi erron.
8. Il est le p lus médial à la chevi ll e pu isque p laqué et mai ntenu par le
rélinaculum des muscles fl échisseurs sur le bord méd ia l, li bre, du 5US- 11 . On retrouve ce type de stru cture sur le so mmet du crâne.
tcn tacu lum lali 12. Son épaisseur va rie selon la m asse du suj et : en maigri ssa nt, un ujet
9. Il est le pl us latéral à la jambe ct le plus m éd ial au pied . obèse ne diminue pas un iformém ent ses contraintes d 'appui : ell es sont
10 . C'CS! un des muscles majeurs cie la propu lsion lors de la marche identiques au ta lon, m ais dimi nuent sous les têtes métatarsiennes Il, III
(Perry, 19921. el IV, el sous la pu lpe de l' hall ux (Boite el coll. , 2000).
• lE '1E'1BRE I~FtRIEUR
d'appui principaux et les parties molles: sous la tubérosité du SUR LE PLAN VASCULAIRE
calcanéus et sous les têtes métatarsiennes de l'hallux et du V.
• Sur le plan artériel
leur présence évite les cisaillements en torsion à ces niveaux
lors des pivotements du pied. Le réseau est partagé entre l'a rtère dorsale du pied et, surtout,
les deux artères plantaires médiale et latérale. Elles échangent
• Les rétinaculums des anastomoses. La particularité de ces artères est qu'elles sont
en situation terminale et ne peuvent être suppléées en cas de
Ils ont un rôle de plaquage extrêmement important, augmenté pathologie (d'où le risque de gangrène en ca s d' interruption)
à la partie antérieure d'un rôle de poulie de réflexion pour les (Strokon et coll., 2003).
tendons releveurs. Ils permettent aux tendons de conserver leur
longueur utile quelles que soient la position articulaire et la ten- • Sur le plan veineux
sion du muscle. ~
Le réseau est double: profond et superficiel.
• L'aponévrose plantaire Il faut noter quelques particularités au niveau du pied:
o Le résea u veineux superficiel est essentiellement dorsal
Elle remplace le fascia superficiel, à la face plantaire. Un fas-
(arcade).
cia est un élément plus ou moins glissant selon les secteurs, une
aponévrose est fortement liée aux structures sous-jacentes, aug- o Le réseau plantaire est surtout profond (le volume veineux
mentant la résistance et interdisant les glissements préjudicia- superficiel représente environ 5 % du sang de cette région, c'est-
bles (Viel, 1993). Elle est épaisse, tramée axialement et à-dire 50 % de moins que dans le reste du corps, où la propor-
tion est d'environ 10 %).
jYfcourue en distal par des fibres transversales qui augmentent
sa rigidité (Bonnel et Claustre, 1989). Elle participe à la chaîne o Ce que l'on nomme « effet Lejars ." est, en conséquence,
caIanéo-métatarso-phalangienne (Debuck, 1990) qui joue un à attribuer au réseau profond et non au superficiel (Lassau,
rôle tant dans le soutènement de la voûte que dans la propulsion 1991 ; Cillot, 1995 ; Strokon et co ll ., 2003 ). Le moteur de la
SU' ravant-pied (cf. fig. 8-33 a, b). Sa raideur est la plus forte du circulation de retour est la marc he - Cillot (1995 ) précise: à
~ llurmin, soit 0,8 % d'extensibilité (Viel, 1993). partir du septième pas, c'es t-à-dire non valable dans le piéti-
nement. La marche assoc ie la fl exion dorsale de la chevi ll e,
• La peau lors de l' attaque du talon, l'appui plantai re pendant le dérou-
< ,.. <:st dé consistance variable, selon trois zones princi pales:
, 3. En effet; il a été montré que la semelle veineu se de Lejars n'existait
• ~~ 6"... elle est fine et mobile. pas: son reseau est grêle. En revanche, l'effet circulatoire ex iste bi en
(d~montré par lej a r~ au XIX1! siècl e), il est confirmé par les élud es dop-
4(i .. 'f- en regard des points d'appui : elle est très épa isse
plerographlques mais est à mettre au crédit du réseau profond cl non
~~ ,,... ~ente, renfermant des amas graisseux alvéolés du superfi c iel.
PI ED
• 255
MOBILITÉS
M OBILITÉS LOCALES
• Arrière-pied
Définition
L'a rri ère- pi ed fo ncti onne comme une sphéroïde, ca pable
d'orienter le pied de faço n tridi mensionnelle" (cf. fi g. 8-38).
fig. 8.45 - Zones de sensibilité pl.lOtaire, du
maximum au minimum: les plus sensibles (grosses
14. la d imension sagittale comprend la Inobililé de la cheville. qui croix), moins sensibles (petites croix), encore moms
donne l'essentiel de l' ampl itude dans cc plan . sensibles (cercles), très peu sensibles (traits ).
l 'art lation de la cheville a été traitée à part pour des raisons avant, par la partie médiale du col du talus, et en arrière par le
œ -, mais il faut intégrer sa fonction à celle du pied_ processus postéro-Iatéral du calcanéus. .
Il a été calculé comme se situant sagittalement à 41 0 de l' horo-
Plan zonta le et transversalement à 23 0 de l'axe mécanique du pied
(Procter et Paul, 1982). Il coupe l'axe jambier au milieu du seg-
la mobilité du pied s'effectuant dans les trois plans de
ment intermalléolaire, il est proche de l'axe talo-crural et, par
t espace, les jeux articulaires sont parti_culièrem~n: i~triqués les
commodité, on peut dire qu'il fait partie des axes qui concernent
uns avec les autres_ Il en résulte une ImpossIbilIte a envIsager
l'arrière-pied et se croisent, grossièrement, tous au nIveau du
les mouvements isolément, autrement qu'intellectuellement. De
sinus tarsi, sorte de pivot central (fig. 8-48).
plus, la position perpendiculaire du pied par rapport à la jambe
complique la dénomination des plans". Mouvements et amplitudes
il a été proposé une classification en dix mouvements qui,
En projetant les mouvements autour de cet axe su~ les pl~ns
sans étre parfaite, a du moins le mérite d'être assez claire: six
anatomiques (orthogonaux), on parle de troIs oroentatlons theo-
mouvements théoriques se font dans un plan, deux autres
riquement dissociables, auxquelles Farabeuf a attribué des sur-
s'effectuent dans deux plans et les deux derniers sont tridimen-
noms empruntés à la terminologie maritime (fig. 8-49).
sionnels ; ils sont répertoriés dans le tableau 8-1.
Flexion/extension
Surnommée mouvement de tangage, c'est un débattement
sagittal assez faible associant recul et abaissement de la partie
antérieure du calcanéus (flexion plantaire), ou l'inverse.
Abduction/adduction
Surnommée mouvement de virage, c'est un déplacement
angulaire du pied vers le dehors ou le dedans (le segment jam-
bier étant empêché de tourner en rotations axia les).
Pronation/supination
Surnommée mouvement de roulis, c'est une bascule sur les
côtés dans laquelle on voit l'arrière-pied se coucher d'un côté
ou de l' autre. Son amplitude est modérée lorsque le pied est en
a. Il vaut mieux ~ne' d'employer les termes de varus et valgus pour charge (Dufour, 1983) et correspond aux variations nécessitées
dénommer des mouvements. la dénomination par un mot latin définit
par l'équilibre du corps. Ce mouvement est prédominant au
piutôt. dassiquement. une position et non un mouvement - avec. qui
plus est.. une connotation pathologique (e.g. hallux valgus, hallux rigidus, niveau subtalaire (Dumontier et coll., 1983). Reischl et co ll.
métatarsus varus). Il est donc recommandé de parler de varisation (ou (1999) ont montré l'i mportance de la pronation sur les rotations
mouvement "arisant) ou de valgisation (ou mouvement valgisant).
b. Certains rares auteurs n'acceptent pas les termes de pronation ou su pi- du genou et de la hanche pendant la marche.
n.mon. qu'ifs réservent à la seule main, et préfèrent parler de rotations.
Description de "inversion
Nous gardons les termes de pronation et supination car, outre leur
emploi habituel. celui de • rotation» peut entraîner des confusions avec À titre d'exemple, nous décrivons ici le mouvement d' inver-
r abduction et adductio .
sion (étant entendu que pour l'éversion, il suffit d'inverser les
termes). Les amplitudrG sont mentionnées par plusieurs auteurs
Fonctionnellement, nous pouvons considérer un plan uni- (Kapandji, 1980 ; Leardi ni et coll., 2001). Leur évaluation clini-
que, triplement oblique: en avant, en dehors et en haut pour que ne donne jamais lieu à une mesure, mais à une évaluation
le mouvement d'éversion et en direction inverse pour le mou-
.ement d'inversion (fig. 8-46). Toutes les variantes ou combi-
naisons intermédiaires sont possibles et reflètent les jeux
d'mérenciés des différentes articulations concernées (Nordin et
Frankel, 2(01 )- ,up
Axe
J est perpendiculaire au plan précédent, c'est-à-dire qu' il est
A
lat ant
a b c
\ .
17 . O n peu t ai n ~ j estimer par exemp le, chez un malade, que l'in version
est à 100 % de ses ca pac ités, mais qu e J'éversion ne l'est qu 'à 80 %
(soit 20 IY., de raideur estimée). Les chiffres donnés sont des chiffres ronds
et simples.
Fig. 8-49 - La mobilité ,ubtalaire a été comparée
au mouvement d'un bateau: tangage (a), rouli, lb),
virage (c).
a b
Moteurs
Pour l'inversion
Trois types de muscles sont à mentionner (fig. 8-54) :
• Le muscle effectuant purement l'inversion est le tibial posté-
ri eur. En effet, il n'a aucune insertion sur les orteils, c'est un
muscle exclusivement d'a rrière et médio-pied.
• Le long fl échisseur des orteils et celui de l'hallux entraînent
le même mouvement. Mais celui-ci n'est pas pur, puisque asso-
cié à la flexion des orteils.
• Le triceps sural, fort fléchisseur plantaire, a une petite com- 5
posante varisante, ai nsi qu'en témoigne sa rétraction qui aboutit 6
à un pied varus équin.
7
Pour l'éversion
Deux muscles sont à mentionner (fig. 8-54) :
• Le troisième fi bulaire, muscle effectuant purement l'éversion. 4--I~:S;:J
Fig. 8·54 - Muscles
• Le long extenseur des orteils est favorisé dans son rôle d'éver- inverseurs: triceps et
3
seur par le court extenseur des orteils qui, bien que n'ayant pas plantaire (1 ), LFH (2),
de rôl e à la cheville, tracte le pied en dehors et en haut. LFO (3), TP (4). Muscles
Autres muscles participants éverseurs : LEH (5), LW (6),
troisième fibulaire (7). (En
Un certain nombre de muscles ont des composantes d'action pointillés: axe sépiJrant les
n' intervenant que partiellement. Ainsi le tibial antérieur" et le inverseurs des éverseurs.)
long extenseur de l'hallux possèdent deux actions de l' inversion
(adduction et supination), mais la troisième composante est
inverse: fl ex ion dorsale et non plantaire. On peut en dire autant
du long fibu lai re, qui possède deux des composantes de l'éver-
sion, mais est légèrement fléchisseur plantaire et non dorsal. Le
court fibulaire n'a que deux actions sur les troi s : abducteur et
prona teur (mouvement de varisation). Le court extenseur des
ortei ls parti cipe aussi à l'éversion, bien que n'aya nt aucune
action au ni veau talo-crural.
couché dorsal, surtout chez les sujets grabataires, qui met les
pieds en situation à risque ".
POUR CONCLURE
L'inversion possède peu de freins, l'éversion en possède de
beaucoup plus importants. A part les affaissements de style pied
plat valgus, l'éversion est facilement limitée.
Remarques
Les déplacements des os sont complexes et font appel à la
notion de centres instantanés de rotation (ClR). Leur étude mon-
tre les déplacements relatifs (Tanneau et Gonon, 1983), et l' inté-
rêt des manipulations fines des interlignes.
Le secteur utile n'est pas chiffrable. Il faut noter que les fonc-
tions du pied exigent des capacités de • souplesse » liées aux
libertés articulaires. Cela dit, un arrière-pied raide entraîne plus
une gêne par rapport aux défaillances de stabilité qu'elle
1 engendre, que par le strict manque d'amplitude. Celui-là ne
1
Fig. 8-55 - M"'Pho1ogie du pied de danseuse.
prend vraiment de l'importance que lorsqu' il existe un gros défi-
cit voisin, par exemple une arthrodèse de la cheville (Kitaoka et
col l., 1995) .
lise les 3/5 des capacités articul aires lors du déroul ement du pas
(Péninou et coll., 1985 ; Refshauge et coll. , 1998 ; Hamel et
coll., 200 1) (fi g. 8-58).
Niveau interphalangien (lP)
La mobilité est souvent variabl e en raison de la petitesse des
structures et de leurs fréquentes déformations, voire de l'anky-
lose de certaines IP.
POUR CONCLURE
10'
13'
MOBILITÉS FONCTIONNELLES
M1 M2 M3 M4 MS
Trois remarques peuvent être faites.
Fig. 8-56 - Mobilité des rayons du pied (reproduiJ avec l'aimable autorisation
de C. Faure). • Les combinaisons multiples résu ltent du jeu intriqué des dif-
férents interli gnes. La mobilité fonctionnelle est nécessairement
une mobilité d'ensemble. Toute altération d'une mobil ité reten-
tit su r les autres. Ainsi, la triple arthrodèse d'arrière-pied (addi-
Fig. 8-57 - Action dyna mique des rayons du pied sur 1.1 disposition des têtes b
métatarsiennes: écartement, resserrement, pronation, supination.
Fig. 8-59 - En décharge, le pied est sous la dépendance des tensions des
tendons périarticulaires, qui gèrent un équilibre en légère inversion.
tionnant subtalaire, talo-naviculaire et calcanéo-cuboïdienne) variation physiologique, fréq uente et sous-estimée, concerne les
est parfois remplacée par une arthrodèse simple de la talo-navi- troubles de mobilité éventuellement engendrés par un mauvais
culaire (transverse du tarse médiale), qui conduit à une ankylose chaussage (par exemple le port de hauts talons laissa nt le pied
des autres interlignes, donc à un résultat identique pour une en permanence en flexion plantaire), ce qui peut être à l'origine
technique moins lourde. d' un comportement pathologique.
Ces mobilités sont mesurées en degrés pour la talo-crurale et
les métatarso-phalangiennes, mais en pourcentage pour les
autres articulations. le chiffrage en degrés est artificiel, mais
• Variations pathologiques
donne une approximation; les valeurs sont données dans le Ce sont toujours les deux mêmes types de problèmes, soit
tableau 8-3. trop mobile, soit pas assez, ainsi que quelques remarques.
• L'activité en chaîne fermée, en charge, est typiquement fonc- Toute perturbation de la marche normale se traduit par une boi-
tionnelle. Citons les jeux articulaires associés à l'accroupisse- terie.
ment, la génuflexion, les mobilités amorties lors de petits
rebonds (Kovacs et coll., 1999). Ce type d'activité, effectué en Les hypermobilités
se tenant à un point fixe complémentaire, est à différencier de Elles sont vi te synonymes d' instabilité (cf. Stabilité). Elles pré-
celui pratiqué sans appui complémentai re.
disposent aux entorses et limitent préventivement les aptitudes
• Les glissements tendineux dans les gaines synoviales sont physiques, notamment au ni veau de l'arrière-pied, avec un
importants dans la liberté des mouvements (Bonnel et Claustre, contrôle musculaire accru, donc coûteux (Konradsen et Voigt,
1989) ; les valeurs en sont données dans le tableau 8-4.
2002).
TABLEAU 8-3
POUR CONCLURE
Les mobilités fonctionnelles du pied sont complexe., non seu-
lement du fait de leur nombre, mais du fait de leurs intrications.
Inversion Tibial postérieur 21 mm De façon partielle, on peut toujours les isoler artlfl c lellemen~
Long fléchisseur 15mm mais jamais fonctionnel lement.
des orteils
Long fléchisseur 6mm
de l'hallux
Long fibulaire 24mm
Tibial antérieur 5mm STATIQUE
Long extenseur 9mm
des orteils
Long extenseur 2mm STABILITÉ EN DÉCHARGE
de l'hallux
Par définition, cette situation ne requiert aucun impératif, sauf
Flexion plantaire Ti bia l postérieur 8mm
Long f léchisseur 11 mm toutefois l'aspect de préparation à l'arrivée du pied au sol. Si le
des orteils préréglage est correct (feed-forward), l'abord du sol se fait de
Long fléchisseur 17 mm façon équilibrée et contrôlable. Dans le cas inverse, le choc de
de l'hallux la réception est trop bref pour faire l'objet d' une rétroaction
Long fibulaire 12 mm (feed-back) garantie, et le risque traumatique, par mauvaise
Tibial antérieur 7mm
Long extenseur 24mm réception, augmente. En l'absence de situation de vigilance pré-
des orteils paratoire, le pied est en situation de • programme minimum >,
Long extenseur 27 mm c'est-à-dire en équilibrage des seules parties molles. Cela se tra-
de l'hallux duit par une position en légère inversion" (pointe du pied abais-
Triceps sural 37 mm
sée avec un léger varus) (fig. 8-59).
La différence entre cette position et celle de préparation au
contact du sol doit induire deux réflexions:
sation peut nuire à la qualité de l'appui ou du déroulement du • Tant que le pied n'a pas éprouvé le contact du sol, il ne peut
totalement en appréhender les impératifs. C'est le cas lorsque
pas.
l'on marche à tâtons dans le noir: le pied cherche le contact,
La raideur globale, caractéristique des personnes âgées,
le trouve, le teste, et, seulement après, il s'y établit. Un décalage
entraîne une marche à petits pas, proche du glissement des
peut entraîner un faux pas, voire une chute, par exemple lorsque
pieds sur le sol. Dans les raideurs il faut noter celle de la MP l'on anticipe le franchissement d'une marche alors qu'i l n'yen
de l'hallux (voire un hallux rigidus) qui empêche le roulement a pas - ou l'i nverse.
du pied sur cette zone ava nt de quitter le sol. Il s'ensuit soit une
• On peut aussi déduire qu'une quelconque altération de la
esquive du demi-pas postérieur, soit une élévation plus forte du
position d'équilibre en décharge (une rétraction, par exemple)
genou à ce même moment, soit une rotation latérale du membre risque d'hypothéquer la qualité et la rapidité de la réponse ulté-
inféri eur afin de quitter le sol sur le bord médial de l'avant-pied rieure (Sammarco, 1989).
et non sur l'hallux (Lafortune et coll., 1994).
2 1. A lors que le blessé il généra lement ten dance à n'appu yer que 22. Inversion due à une viscoélasticité plus importante des inverseurs et
l'av<lnt· pl cd , cc qui majore la douleur. du soléaire.
• LE \\[\18RE l~ftR:IEUR
GD
AV
En appui pied à plat
La ligne gravitaire se projette sur le tarse antérieur (à l'aplomb
de l'interligne naviculo-cunéen ), ce qui induit un léger déséqui-
libre antérieur sollicitant le soléaire, qui oscille en permanence
entre le travail excentrique et concentrique avec une faible
variation de course (cf. chap. 7 : La cheville). Le rôle des struc-
,
tures de l'entrait passif, surtout le système ligamentaire profond
et celUI de la barre de torsion tarsienn e sont majeurs (cf. Défor-
mabilité, p. 274) (fig. 8-62 et cf. fig. 8-14). La cohésion du pied
~t renforcée'.si nécess?ire, par les muscles intrinsèques qui sta-
~ 8-60 - La projection de la ligne
bilisent la vou te, face a une surcharge, et par les extrinsèques,
gravitaire est très légèrement en arrière et
• âoite du centre du polygone de qUi renforcent les premiers et contrôlent l'équilib re jambier.
5USIentation. AR Il est à noter que la légère surélévation d~ talon est fréquente,
du fait du chaussage, et qu' il faut dépasser 3 cm de hauteur de
talon pour risquer une instabilité en varus (Servia n t, 1989).
En appui sur la pointe du pied (têtes métatarsiennes)
Le pied se trouve en situation d'empilement osseux verti ca l
ce qui nécessite un verrouillage tendineux périarticulair~
(fig. 8-63) (Sharkey et co ll., 1995). La charge est ma ximale sur
les MP, notamment sur celle de l' hallux (Kelly et co ll ., 1997).
On peut faire des remarqu es concern ant la réflexion des ten-
dons rétromalléolaires :
• En activité statique, cette réflexion induit un appui con tre le
pOint de reflex ion, mais ne provoqu e aucun frottement du fait
de l'absence de déplacement. '
Il
a b
!t
1
r-,," U- -ujetJ {ront.>ldelasubtalaire
k-.r.JCllr~ comme deux roues
cr......... ~ _dont le placement dépend
...,. t ~ IY. œ. muscles
.:J. -" b et du passage de la
,.l'!'49.# d'un dAt 00 de l'auue de
a
PIED • 267
c
Fig. 8-69 - Obliquité de l'axe subtalaire et rapport arrière-pied / avant-pied (a). La rotation jambière provoque une bascule de l'arrière-
pied (b), ce qui est objectivable sur un sujet (c).
POUR CONCLURE
La stabilité osseuse étant quasiment absente, le jeu stabilisateur
est le fait de l'entrait passif, qui contrôle la voûte plantaire, et
de l'entrait actif des multiples tendons qui assurent l'équilibre
(répartis dans les cinq loges du pied : plantaires médiale,
moyenne et latérale, dorsale, interosseuses). Pour toutes les
structures (téguments, aponévroses, muscles et tendons, liga-
ments et capsules), le maitre-mot est « proprloceptlon ». Les
capteurs sensitifs du pied sont sans cesse le siège d'informations
auxquelles l'adaptation tonique est la réponse permanente
(fig. 8-76).
Fig. 8-73 - Action combinée du long fibulaire et du tibial postérieur, dans le Fig. 8-75 - la subtalaire, avec son interligne en ligne brisée, est mobile en
soulien et le serrage de la voûte plantaire. décharge /1) et forme un système autostable sous l'effet de la charge (2).
a ~8
Fig. 8-78 - En appui monopodal, les contraintes
se répartissent sur les orteils en quatre parts égales, mais
ceNe distribution subit les aléas du placement, plus
ou moins en pronation ou supination (a). Les pressions
enregistrées au sol : 60 % pour l'arrière-pied, B % pour
le médio-pied et 32 % pour l'avant·pied (b).
\'----~\
POUR CONCLURE
C'est un mécanisme complexe d'interactions ostéo-ligamento-
muscula ires (fig. 8-81) qui permet au pied de composer une
réaction adéquate et de préserver ainsi sa statique normale
que lle que soit la charge appliquée:
Fig. 8-79 - Déséquilibre d'appui sur le pied calcanéen, avec dissociation
• Appréciation des contraintes au sol arrière-pied / avant-pied.
28. Il exis te des sytèmes d'ident ifi cation du pas, qui, une fois l'enregis-
trement (Ji t, sont capables de reconnaître l'indi vidu concern é parmi des Fig. 8-80 - Déséquilibre d'appui sur le pied ta'ien, avec dissociation J"ièœ-
centai nes d'au tres. pied 1avant·pied (a), tendant au pied plat-valgus (b).
n 1 LE '1N8RE ,,,tR'EUR
:
b ,l '1
lit. lE
: 1
1
1
1
1
1
Fog. S-lIl -}ev complexe des structures du pied en décharge (a) et en charge (b).
Élasticité
L'os et le cartilage
Ces structures de charpente sont soumi ses à un moment fl é-
chissant qui répartit les contraintes en compression en dorsa l et
celles en tra cti on en plantaire (fi g. 8-85). l 'arthrose éventuelle
apparaît toujours sur la partie dorsa le des interli gnes, j amais en
plantaire. Sur l'os, le phénomène de poutre composite intervient
pour s'opposer à la tracti on à la parti e plantaire des diaphyses
(Hansen et coll., 2001 ).
les ligaments. fascias et aponévroses
Ces stru ctures forment l'entrait passif du pied, qui est soll icité
~ 3-82 - L'enregistrement des contraintes au sal se fait dans les trois plans de
f e!pK.e: x laxiales), y (verticales), z (latérales). en tracti on. l e rôle des ligaments profonds est primordi al : la sec-
tion des muscl es plantaires et de l'aponévrose planta ire n'affecte
pas la ferm e poda le, seule la section des ligaments profonds pro-
voque l'effondrement Uones et Wood, cités par Serviant, 1989).
Les muscles plantaires
ment pour la phase de délestage (Peyranne et co ll ., 1986; Yoga-
...œnet coll., 1997). l es muscles réagissent par leur viscosité et par leur réacti on
con tractile .
..... répartition des contraintes au nivea u des di fférentes pa rti es
Il. ~ iart apparaître des valeurs faib les pou r la bande latérale • l es intrinsèques. En mesurant sur un sujet ass is (afin d'év iter
" '17 '., des valeu rs quasiment éga les entre la tête de M l la pa rt ici pation équi libratri ce des muscl es ex trinsèques). Basma-
1 ~ I l ~ et M2 128,90 %), M 3 (28,69 %) et M4 -M5 djian (1979) a établi que les muscl es intrin sèques n'étaient
J - ~; '%. - '1,'>6 %, soit 27,03 %) (Wea ring et co ll. , 2001) nécessa ires pour soutenir le pied qu 'à partir d'une charge de
200 daN - en deçà, les stru ctures pass ives seu les suffi sent
,,;',~A Pr"" les orteils, l'appui essentiel concern e l' hallu x
(fig. 8-8&). Ces stru ctu res form ent l'entrait actif du pied. Ce rô le
PIED • 273
Déform abilité
L'effet de pression engendre plusieurs phénom ènes méca ni-
ques.
Dissociation arrière- ied/avan t- ied
200 Kg La dissociation arrière-pied/avant-pied (cf. supra) souligne le
rôle du tarse antérieur, décrit par de Doncker (1981 ) et repris
par Samuel et Denis (1982). Il se comporte comme une barre
de torsion, dite de Hei ndrix, oblique de 45 ° en dehors et en bas
(Bonnel et Claustre, 1989), qui est déformable (cf. fig. 8-14). Ce
mécanisme est composé de :
• Un bras de levier postérieur, représenté par le calcanéus.
• Un bras de levier antérieur, représenté par le deuxième rayon
du pied (le plus statique) , voire le premier, selon les auteurs qui
ont repris cette conception . .
• Une barre de torsion allant du cuboïde au deuxième cunéi-
forme, voire le premier selon les auteurs. Celle-ci est surmontée
d'un coussinet, représenté par le ta lus.
• Un système de retenue inférieure, efficace (cf. supra: L'élas-
ticité), composé des ligaments plantaires de ces interlignes (la
raideur élastique du collagène résiste à des tractions supérieures
rlg. 8-36 - Les muscles plantaires n'entrent en adivité que pour une charge de à 1 000 daN/cm ').
200 daN. En deçà, le système passif suffit. Ce phénomène est facilement contrôlé en situation bipodale,
un peu plus délicat en monopodale et n'est pas valable en situa-
tion « pointe de pied >. L'entrec roiseme nt des muscles à la par-
tie moyenne du pied est un élément régulateur importa nt: long
fibulaire et tibial postérieur, d'une part, long fléchisseur des
orteils et adducteur oblique de l' hallux, d'autre part
(cf. fig. 8-34).
A latissement
Les fermes du pied subissent une tendance à l'aplatissement
se traduisant par un infime allongement axial" (cf. fig. 8-81).
Fig. 8·89 - La cohésion des têtes métatarsiennes est contrôlée par l'addudeur
transverse du l, qui forme un matelas d'appui pour la tête de MJ.
• Les solutions
Elles sont nombreuses, ce qui limite d'a utant la part de cha-
rune. Elles font intervenir l'équilibre tendineux garant du place-
ment du pied, ainsi que l'entrait plantaire pour son maintien .
Ce sont :
• LB segments sus-jacents. Ils vont des chevi Iles au tronc et
i_~ membres supérieurs, ce qui ajoute un nombre considérable
Ik Svslt:mes fléchissants, participant à l'amortissement. Ces élé-
~ conslltuent une masse déformable qui absorbe une bonne
~'" rie l'énergie cinétique de la réception (fig. 8-91 ).
~ig. 8.-90 - Le, décalage de l'appui au sol du ccl/cé1néus par rapport à l'axe
fru... ~p.,.Iys!<:. on observe un steppage. le pied tombant néces-
., 7:e ~,#J'Ai compensatflce du ge nou. Jambier rend a rabattre t'avant-pied, cc qui est contrecarré par {es muscles
releveurs.
--
PIED • 277
Fig. 8-91 - lors d'une chute (a), la réception (ait intervenir le plus srand nombre de
segments possible pour absorber l'énergie cinétique (b).
a b
PIVOTEMENT
f.4. "-"1 - u.- ~.APfTJf:nt E'SIlIolontier5 taligrade lorsque la charge est minime 32. Le rôle du soléaire et du LFH , entre 40 % et 60 % du cycle transmet
l'impulsion motrice du déséquilibre ant éri eur au sou l èv~me nt cie
~p. 'A'''' (HiI' ""/"Jf! dr; chaussures) ; il est digitigrade lorsqu'elle est importante. l'arrière-pied.
PIED • 279
• Autres activités
• La pratique des escaliers sollicite le pied, surtout à la des-
cente, et notamment la fl ex ion dorsale de la cheville et l'exten-
sion des orteils, plus spécialement de l' hallux (Reiner et coll.,
2002).
• La marche en montagne met le pied fortement à contribution
et nécessite des chaussures adaptées. Les variations sont nom-
breuses : propu Ision à la montée, réception et placements vari a-
bles à la descente, terrain inéga l et instable.
• L'accroupissement sur la pointe des pieds ou la génuflexion
(pour le pied postéri eur) sollicitent tout spécialement la méta-
tarso-phalangienne de l'hallux.
• La course sollicite fortement l'avant-pied et nécessite une pro-
pulsion active perm anente. L'importance des contraintes néces-
site des adaptations de chaussage et l'étude des données à partir
d'enregistrements électroniques (Esnault, 1985; Wank et coll.,
1998).
• Le saut sollicite, aussi, fortement l'ava nt-pied.
Fig. 8-94 - Asymétrie de charge lors d'une propulsion (a) et d'un freinage (b).
a b
Fig. 8-95 - Le style de marche varie entre la démarche pesante (a) et 1.1 /égère (b), ce qui modifie considérablement
les données physiques.
• LE ,\'tf.'18RE ISFtRIEUR
.... .
:.....
:
...i
.i
2 3 4
6
Fig. 8·96 - Le déroulement du pas. a. Les roulements du pied au sol, lors de la marche, font intervenir:
le talon (1), le bord latéral du pied (2), la tête des métatarsiens (3) et l'extrémité des orteils (4). b. Le
déroulement de l'appui plantaire au sol suit un léger déplacement vers le dedans (1 ), puis vers le bord
latéral et le long de celui-ci (2), puis vers les têtes métatarsiennes (3) avec un appui marqué en regard
de celle du troisième (4). Puis le déroulement suit l'hallux (5), pour quitter le sol vers le dedans (6).
c. Enregistrement de la forte proportion d'appui entre M3 et MI lors du quitter du sol.
--1-----2
POUR CONCLURE
D'une part, les mé<anismes en jeu sont nombreux et complexes, Fig. 8·97 - Zones mécaniques du pied :
les phénomènes d'amortissement, pivotement et propulsion se amortissement (1 ), propulsion (2),
partagent les zones du pied réparties entre le talon, le bord pivotement (3).
....h ..1 et les têtes métatarsiennes (fig. 8-97) (Viel, 1985).
D'....ue part, le dynamique est toujours coûteux: on peut mar-
à'b' 'l'lee. un minimum d'effort (marche dite souple et légère),
1":'".d-1. fjI(, ne peut JamaIs annuler ce minimum . Lorsque ce mini-
:zr ~t encore trop coûteux, comme chez les personnes très
,~ ~ ou Il es ~gées, on voit les gens se déplacer lentement
.,cl ~ ~. farSant une sorte de ft: statique itinérant ».
PIED • 281
C'est un aspect important, tant il est lié aux activités quoti- Chaussures de plage
diennes dans les pays industrialisés. On doit distinguer les types Tongues ou espadrilles, elles sont légères et faciles à mettre
de chaussures en fonction de leur vocation utilitaire. Une ou enlever (même parfois involontairement !). Elles protègent
absence de distinctio n (port permanent des mêmes chaussures) légèrement du sol, mais elles permettent mal la marche, le saut,
entraîn e de mauvaises adaptation s, voire des pathologies du et la plupart des activités.
manqu e d'hygiène lorsqu ' il s'agit to ujours de la même paire
Chaussures de natation
(Vi el et Esnault-Po li akoff, 1983). Les principales fon ctions diffé-
rentes sont les sui va ntes . Ce sont soit de simples enveloppes caoutchoutées pou r éviter
un contact éventuellement désagréable ou dangereux avec le
Les chaussures dites de ville fond, soit un équipement adapté à la nage, tel que les pa lmes
Ce sont les plu s courantes. Leur qualité première est de pro- (qui interdi sent d'avancer sur le sol en marche avant).
téger le pi ed des so ls imparfa its, sa les, mouillés. Un léger relè-
Chaussures de protection
vement du talon est accepta bl e, voi re un talon féminin plus haut
(le cas de la chaussure à hauts ta lons est signa lé à part). Souvent lourdes, elles sont généralement destinées à év iter
les écrasements des pi eds.
Les chaussures de sport e t activités physiques
Chaussures de tennis Chaussures de fonction
Elles sont destinées à amortir fo rtement, da ns tous les sens de Ce sont, par exemple, les chaussures à semelle de plomb des
sollicitation. sca phandriers, ou celles qu i étaient autrefois destinées à débo-
• LE \\E.\i8RE l'''iFlRIEUR
Fig. 8.98 _ Différents styles de chaussures: brodequin ardéchois pour déboguer les châtaignes (a),
chaussure féminine à talon (b), chaussure féminine sans talon (c), patin vénitien (d), patin vénitien dit
• pied de vache. de 57 cm de haut (e).
guer les châtaignes. Leur mention est plus anecdotique qu'autre La chaussure à talon haut
chose (fig. 8-98 a). Certaines chaussures ont principalement pour fonction de
mettre le corps en valeur (fig. 8-99). Ce rôle diffère un peu du
Les bottes imperméables
précédent en ce sens qu'elles n'ont pas d'intérêt pour elles-
Elles sont essentiellement destinées à évoluer en milieu mêmes (contrairement aux chaussures décoratives, et fétichisme
humide. Elles sont plus ou moins montantes selon qu' il s'agit de mis à part), mais par rapport à la personne qui les porte. Le cas
bottines destinées à la marche par temps pluvieux, de bottes de
le plus évident est celui des chaussures féminines à (très) hauts
jardinier ou de cuissardes de pêcheur. Le manque de confort
talons (Wang et coll., 2001) (fig. 8-lDO). Les hommes petits ne
intérieur et la condensation rendent leur port permanent difficile.
peuvent guère porter de hauts talons en raison de la connotation
Les bottes chaudes qui s'en dégage, et de la modification du style de marche. La
hauteur maximale compatible avec le confort semble être de
Ce sont les • après-ski " qui privilégient la lutte contre le froid.
l'ordre de 5 cm (Fine, 1987). On critique à tort ces chaussures
Le pied bénéficie d'un confort moelleux, mais il est généralement
féminines: les hommes, qui se défendent d'avoir le regard
plus ou moins figé et ne s'adapte qu'imparfaitement à la marche.
concupiscent, et les femmes, dont l'œil est lourd de non-obj ec-
Les chaussons tivité. En fait, il s'agit simplement de respecter la fonction des
Ils sont synonymes de décontraction en secteur de confort hauts talons: ils sont destinés à faire admirer les jambes, voire
sol, température, absence d'activité physique). En ce sens, ils à suggérer d'autres éléments plus hauts si tu és, ce qui se fait très
equierent confort et facilité d'emploi. Les babouches et . sorties bien debout, dans une récept ion, ou assis su r un ca napé. Leur
de bain • sont des variantes (sauf dans le cadre culturel des mauvaise utilisation, c'est-à-d ire leu r port en marche normale,
""bouches utilisées en vie quotidienne). pose vite un problème de mauvaise répartition des contraintes,
d' instabilité notoirement dangereuse, de mauvaise ci rcu lation
La chaussure ustensile de mode de retour par flexion plantaire permanente, et d'absence totale
lB dJ;wssures purement décoratives sont, par définition, desti- de protection extérieu re.
,~ if W," admorées pour elles-mêmes. Leur adaptation fonction-
Cas spéciaux
, "" ~ a l'arriere-plan, la fantaisie oblige à les classer plus dans
~ _'!t~ '-lue dans les chaussures (fig. 8-98 b, c) et l'évolution Ce sont les sabots, le port d'échasses, qui sont des exemples
~_ -o'~ ÎrJOJ' un grand éventail de modèles (fig. 8-98 d, el . anciens de chaussures de travail.
PIED • 283
Absence de chaussures
On ne peut terminer cette énumération des divers types de
chaussures sans faire état des situations où l'on n'en porte pas,
et où l'on va pieds nus .
À ce sujet, il faut distinguer:
• Le cas occasionnel et volontaire (celui des pieds nus sur une
plage, ce qui perturbe la statique et la dynamique en début
d'été, mais plus à la fin ).
• Le cas occasionnel et involontaire (comme le fait d'être obligé
de se précipiter, alors qu'on n'a pas eu le temps de se chausser,
ce qui met doublement la personne en difficulté).
• Le cas permanent, notamment chez les peuples vivant en
milieu naturel (et, dans ce cas, le pied est particu lièrement mus-
clé et protégé par une peau dure, résistanteJ3 ). •
POUR CONCLURE
Les chaussures sont liées à des activités spécifiques; c'est autant
leur qualité que leur utilisation adéquate qui les rend utiles etl
ou nécessaires et non dangereuses. Leur conception répond à
une analyse correcte des activités corroborées à la morphologie
de l'individu (Plasse, 1980).
Un pied doit être rééduqué d'abord nu, puis chaussé (et ce, avec
les chaussures habituelles de la personne, et pas seulement avec
les tennis souvent portées dans les centres de rééducation).
POUR CONCLURE
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Le membre supérieur
BASE DE RÉFLEXION
SITUATION
CARACTÉRISTIQUES
Fig. 9-' - Les cinq
• C'est une articulation suspendue. Il y a trois millions articulations du complexe
de l'épaule: sterno-
d'années, l'australopithèque a redressé son regard, voyant ainsi
c1aviculaire (1), acromio-
de plus loin, et a libéré ses membres antérieurs de la locomo- clavieulaire (2), scapul<>-
tion, faisant d'eux les organes spécifiques de la préhension humérale (3),
humaine. L'épaule s'est trouvée appendue au thorax, notre subdeltoïdienne (4),
ancêtre a ainsi inauguré le mode bipédique. scapulo-serrato-
• C'est un groupe de cinq articulations (fig. 9-1) : la scapulo- thoracique (5).
humérale, la scapulo-thoracique, la sterno-claviculaire, l'acro-
mio-claviculaire, qui sont d'a uthentiques articulations. De Sèze
a ajouté une arti culation au sens fonctionnel: la subdeltoï-
dienne ou fausse articulation de de Sèze'.
• La notion de complexe thoraco-scapulo-brachial (TSB)
découle de ce qui précède (fig. 9-2). Elle met l'accent sur la
liaison mécanique entre les mouvements du bras et ceux éma-
nant de la scapu la et du tronc.
• Anatomiquement et fonctionnellement tous ces éléments (os
et plans de gli ssement) sont intimement liés.
• C'est une région exposée et relativement superficielle (à T
l'opposé de la hanche), donc souvent concernée par les chocs.
VOCATION FONCTIONNELLE
2 3
• La préhension étant la finalité principale du membre supé-
rieur, l'épaule la démarre en assurant l'orientation spatiale du
bras (fig. 9-3).
• La grande mobilité de ce complexe est la condition même
de sa vocation spatia le, plus importante que son homologue au
membre inférieur (Van der Helm et Pronk, 1995 ; Van der Helm,
1996). Elle est à la base des lancers d'objet (fig. 9-4).
• Le support de l'épaulette forme une zone d'appui, ou de sup-
f~. ~3 -
La répartition des slratégies du .membre supérieur: épaule:
port, qu i peut supp léer une partie des efforts articu laires en évi-
_lion (7), coude: réglage de longueur (2), main: prehension (3).
tant le port pénible d'u ne charge (fig. 9-5).
• En traumatologie
La grande mobilité a comme corollaire une moindre stabilité
(luxations les plus fréq uentes du corps humain). La position
exposée de l'épaule et le volume plus faible de sa muscu lature
(par rapport à la hanche) la rendent vulnérab le da ns les chutes
sur le moignon de l'épaule (fractures du col huméra l, notam-
ment chez les person nes âgées, surtout les femmes) .
• En rhumatologie
Ce sont, d'une part, les suites de traumatismes (périarthrites
séquellaires). En effet, si la réparation osseuse est acquise en
quelques semai nes, l'atteinte tendineuse périarticulaire est plus
insidieuse et se traduit par un vieillissement précoce, générateur
de souffrances et de dysfonctionnements. Ce sont, d'autre part,
les malmenages (conflits ostéotendineux) et les surmenages
(activités trop poussées en intensité ou en durée), qui amènent
un cortège d'inflammations et de dégénérescences des éléments
périarticulaires, à commencer par la coiffe des muscles pro-
fig. 9-4 - Fonction de lancer du membre supérieur (à noter la fonction fonds. L'âge, à lui seul, est générateur de dégénérescences (70 %
éqJilibratrice du membre controlatérafJ. des gens de plus de 50 ans sont porteurs de ruptures partielles
et asymptomatiques des muscles de la coiffe') .
• En neurologie
À part les atteintes centrales (par exemple la périarthrite de
l'hémiplégique), les atteintes neurologiques de l'épaule sont sur-
tout périphériques: paralysies plexiques, lourdes de conséquen-
ces', et, moins grave mais invalidante, la paralysie du nerf
axillaire (perte de l'abduction).
• En orthopédie
Les dysplasies d'épaule, quelles qu 'elles soient, ont toujours
pour conséquence une moins bonne stabilité passive et favori -
sent les luxations et les dysharm oni es de mouvements.
sc 'J.. >- Le port de charge sur
'" ,,~~ de l'épaule soulage
(#- pr-r ~ VAA de bras 2. Certain es acti vités démasquent ces probl èmes, notamment l' utilisJ-
lion de ca nnes et de fauteuils roulants (O pil a et co ll., , 987; Khcl ia ct
co ll. . 2001 ; Koonlz el co ll. , 2002).
3. Notamment dans les accidents de deux-roues, par étirement du
pl exus brachial.
ËPAUlE • 293
( ) ( )
• lf '''''8RE SUI'tRJEUR
/'''
.... ,il"
,,
\
.., 1
1 1
1 1 1
1 1 1
1
'\
, ,
\
,
t
1 , 1
Fig. 9·10 -Rô/edebielleNe
sup
, / \' " de réglage de la clavicule
" ' ..... _ , /" V (asservissement des
postA lat déplacements scapulairesl.
f"~ 9-7 - Le débatrement sapul.lire autour du pivot sternal.
• Sternum
la partie latérale du manubrium forme un pivot pour les
déplacements du complexe de l'épaule (fig. 9-7).
• Clavicule
Elle présente plusieurs caractéristiques.
• C'est un relais musculaire pour les muscles cervico-pectoro-
brachiaux (fig. 9-8a).
• C'est un arc-boutant' entre le moignon de l'épaule et le ster-
num. De plus, cet arc sinueux confère à l'os une meilleure résis-
tance aux chocs latéraux (fréquence des chocs et des chutes sur
a b
le moignon de l'épaule) (fig. 9-9 a et b).
• Sa longueur, invariable, conditionne les déplacements
scapulaires; la clavicule forme ainsi une biellette d'asservisse- Fig. 9·13 - La scapula est relativement libre par rapport au tronc (a),
ment des déplacements articulaires (fig. 9-10). contrairement à J'os coxal au niveau pelvien (b).
• Scapula
Cet os plat épouse la forme bombée du thorax.
• la scapula est libre par rapport au tronc, son seul contact est
avec la clavicule (à l' inverse de son homologue inférieur: l'os Fig. 9-14 - À la différence
coxal) (fig. 9-13). C'est donc une pièce osseuse à mobilité très des membres inférieurs, les
supérieurs ont une activité
importante. De plus, cette mobilité des épaules est dissociée
différenciée : ici, le
entre les deux côtés (contrairement aux deux os coxaux)
membre droit prépare un
(fig. 9-14). geste de lancement, le
• Elle fonctionne comme un sésamoïde pris dans la nappe mus- gauche sert à équilibrer la
culaire des chaînes thoraco-scapulo-brachiales (cf. fig. 9-8b et cinétique corporelle.
9-38)
• Elle comporte deux piliers, c'est-à-dire des zones de densifi-
cation osseuse: le pilier proprement dit (le long du bord axil-
laire) et l'implantation de l'ép ine sur le corps (cf. fig. 9-12 ).
• Elle comporte deux processus équidistants du centre de la
glène: l'acromion et le coracoïde, qui contribuent à former un
néo-acétabulum (cf. Stabilité) (fig. 9- 15). l 'acromion a un dou-
ble rapport avec le tubercule majeur de l' humérus: il le sur-
plombe d'environ 9,5 mm (lannotti et coll., 1992 ; Afonso et
coll., 2000) et est légèrement en retrait par rapport à lui
(fig. 9-16), ce qui explique la réflexion du deltoïde au contact
du tubercul e majeur entre O· et 60·, et la présence d'une bourse ,
synoviale de gli ssement (cf. fig. 9-27). le coracoïde est placé en 1
1
1
, 1 Fig. 9·15 - Les processus
acromial et coracoïdien
4. U n arc- boutant (bouter signifie . repou sser ») est, en architecture, une ,/
stru cture qui s'oppose à la poussée d'un mur sous l'effet de la charge sont équidistants du centre
qu' il supporte. Ai nsi, les cathédrales sont entourées cI' arcs-boUlants qui de la glène et ch.lpeautent
empêchent les murs de s'écarter sous le poids de la to iture. la tête humérale.
5. Struc ture formant un trépied dynami que responsabl e du bon rapport
huméro-sca pld.me au cours des mouvements de "épa ule (cf. Stabil ité).
1 LE \t!MSRE SUI'tRIEUR
• Humérus
Sa partie supérieure se distingue par:
• l 'orientation médiale de la tête, contrairement au singe qui ,
lui, a une tête plus postérieure (fig. 9-22 ).
• Une augmentation du bras de levier deltoïdi en au cours de
l'évolution des espèces (fig. 9-23).
• Une tête assez volumineuse (5 à 6 cm de diamètre, soit plus
grosse que la tête fémoral e), d'une proporti on un peu supéri eure
..'...\
.\
\. \
.~
.
\ r '\
Fig. 9-19 - La fermeture de
l'angle scapulo-huméral,
chez l'homme, met en
tension les éléments
supérieurs et soulage les
inférieurs.
a c
Fig. 9-20 - Angles de la glène scapulaire dans les plans transversa l (a) et frontal
(b), et sa surface (c).
,,
···
•
•
·
1
,,
•
1
1
·,I=t--,
,/
a b c
Fig. 9·21 - Différentes inclinaisons de la scapula : vue supérieure (a), latérale (b), postérieure (c).
, up ' up , up
L med L med L med
9. Cette mesu re scan nerographique récente (H erni gou el co ll. , 1995) est
plus importante que les anciennes mesures sur os sec. L'éca rt de 1S·
entre les chiffres de la surface articula ire Cl du co l est dû au déport pos-
térieur de la tête humérale par rapport à la diaphyse (fig. 9-25 a).
ËPAUlE • 299
Fig. 9·27 - Le débordement du tubercule majeur par rapport à l'acromion provoque une réflexion
du deltoïde de O· à 60· (d'où un plaquage par bourse synoviale interposée).
,up
5
2 'up Lmed
Lmed
• Le néo·acétabulum scapulo-huméral b
Berthe (1978) parle de néo-acétabulum. Il est formé de deux
parties: une inférieure, composée de la capsul e épa issie de ses
ligaments ct des autres tendons de la co iffe (fig. 9-30), et une
Fig. 9·30 - Le néo·acétclbu/um composite est rigide à sa panie
10. Inc.onstant('. supérieure (a) et souple à sa partie inférieure (h). (Voir légendes fig. 9-101,
• lE \ŒMBRE SUPlRIEUR
.,
~ tnpk Id ../eur (le supra-épineux et sa bourse synoviale subacromiale), ce qui
la SUIOŒ glffioïdale. À donne une voûte composite (Monet et Augereau, 1988). La sur-
que. rontrairement à
face de ce néo-acétabulum triple celle de l'articulation, la por-
®
,. ~. où 1. partie
. :." tant à 18 cm' (contre les 6 cm' de la glène seule) (fig. 9-31) .
"""'" est périphérique <:.::'.
~ 5efTJi.lunaire), à la :" .J " L'avantage de cette conformation, par rapport à son homologue
sc4"Jfo.humérale. /a partie ~.::::,,: à la hanche, est qu'il s'agit d' un acétabulum semi-déformable,
osseu!e Ig!ène) est centrale. favorisant la mobilité : plus rigide en haut, formant une butée
élastique (Bonnel, 1992) plus soup le en bas (Wellinger, 1971).
Cette entité semi-déformable associe le joint souple du labrum
(fig. 9-32). L'ensemble assure ainsi une jonction de transition
entre la relative fixité du côté thoracique et la mobilité de
l'humérus. Le Cœur (1988) a rapproché les mesures angulaires
de ce néo-acétabulum de celles de la coxo-fémorale: alors que
fig. 9-32 - Entre une partie dure. rigide. et une partie souple, la jonction risque
• Le labrum
d'être malmenée, engendrant des troubles de son intégrité. La solution est Cf. Rappels capsulo-ligamentaires.
tvu;ours d'intercaler une portion semi-rigide (a), comme dans le cas d'une fiche
Ol..ri.;n._
-~~U"1"'"
• Capsule
Elle est très lâche, se laissant distendre de 2 à 3 cm avant
'up ,up
rupture (Wellinger, 1971 ; Lucas, 1973 ; Bouric, 1979). Elle pos-
\
Lmed L ant sède des fibres scapulo-humérales parallèles, assurant un ser-
\
\
rage articulaire lors des mouvements de rotation (cf. fig. 9-88),
~
d'autres circulaires (Cole et coll., 2001 ; Codine et coll., 2003a),
ainsi que des fre ins inférieurs (récessu s renforcés). Elle s'insère
également sur le labrum, ou très près de lui dans 96 % des cas
(Neumann et coll., 1991 ). Elle est innervée par les nerfs supra-
scapulaire et axillaire et est bien vascularisée (Andary et Peter-
sen. 2002).
• Synoviale
Elle possède deux caractéristiqu es: elle isole le tendon du
long biceps (gaine synoviale). et elle communique parfois avec
b la bourse synoviale du subscapu laire. ce qui témoigne de l' inti-
mité fonctionnelle de ces structures" .
~ ,. JJ - Le néo-acél4bulum augmente les valeurs angulaires de la glène•
.6 '"PfXochant de celles de la hanche: 140' dans le plan frontal (a) comme
d.in> Je p/4n Sd8fl1J1 lb).
• Fibrocartilages de l'épaule
Les plus importants sont les suivants.
• Le labrum forme une jonction semi-rigide (cf. fig. 9-32) entre
la mobilité de la tête et la ri gidité eje la glène (Halder et co ll.,
200 1). Outre l'a mélioration de la concordance - sans que l'on
puisse parler pour autant de congru ence (l iah i et coll., 2002 ; Fig. 9-35 - le zigzag antérieur des ligaments coraco-huméral (1) et gléna·
huméral (2) bloque la porte de 'ortie à la tête humérale, à la manière du
Rao et coll. , 2003) -, il assure un rôle amortisseur (André et
barricadage d'une porte.
Danowski , 1984) . À sa périph éri e, il ad hère à la capsule et à
ses ligaments, et, à ses pôles supérieur et inférieur, il reçoit les ,u p
expansions des long biceps, en haut, et long triceps (pa r capsule L med
interposée), en bas (fig. 9-36). De ce fait, il est plaqué comme
une couron ne sur la tête huméral e par ces deux longues por-
tions, tout en étant solidaire de la scapula, par son inserti on sur
le limbus glénoïdal. Il contribue ainsi à la coaptat ion arti cu laire.
• Le disque articu lai re sterno-claviculaire confère à cette arti-
culation un éca rtement qui ajoute un degré de liberté supplé-
mentaire (rotation axia le) aux deux degrés d' une articulation en
selle. Il est so lidaire de la clavicule (et se déplace avec ell e dans
les lu xa tion s).
13. C'est un ligament ex trin sèque à J'articulation, il forme le pivot des Fig. 9·36 - l e labrum, ,olidaire de
mouvement s (Lucas, 1973 ; Berth e, 1978). fa scapufa, est plaqué sur fa tête
14 . Cc so nt les lIgaments coraco-claviculairc médial, conoïde el trapé- humérale par le long bicep' (1) et
zoïde. indirectement le long triceps (2',
15. Ancie n (orilmcn de We itbrecht.
16. AnCIC'n C'SIX1CC' sous-coracoïdicn de Ro uvière.
• Lf Mf ...Rf SUI'tRIEUR
On peut classer les muscles de deux façons: selon leur loca- 19, Chez un certain nombre d 'animaux, comme le chien, où il n'existe
qu' un vestige de clavic ul e sous forme d' une intersecti on fibreu se, seul
lisation, et selon leur profondeur. existe un muscle brac hio·cépha lique, regro upant les trapèze, de lto ide
et sterno-cléido-mastoïdien (Champeti er, 1979). Cela se résume même
• Selon la localisation à une large bande musculai re chez le cheval, qui ne possède pas de
clavicule non plus.
Th oraco-scapulaires 20. Ces muscles so nt appelés • fi xa te urs de l'o moplate . (Grégoire,
1983). Cette désignation est impropre, le term e « fixateurs » suggérant
Ce sont des muscles postérieurs (trapèze, rhomboïde, éléva-
une action exclusivement statique. Nous lui préférons ce lui de
leur de la SGlpula, grand dorsal dans son trajet pelvi-scapulaire) « stabili sateurs ., tradui sa nt plus justem ent un maint ien évolu ant avec
ou po<téro-Iatéral, pour le dentelé antérieur, voire antérieurs, les nuances du placement sca pula ire.
prut le petit pectoral (Gnos et Jesel, 1983) et l'omo-hyoïdien 2 1. En l'a bsence de lo ngue po rt ion d u biceps brac hia l, la tête hum éra le
'ig. 9-381. Ils fonctionnent en chaine avec les muscles scapulo- s'ascensionne de 2 à 6 mm de 45 · à 90· et 120· d'abducti on dans le
plan de la sca pula (Warne r et McMaho n, 1995 ). À O·, la tête hu méra le
est à sa place no rma le.
22. Certains parl ent auss i de « co iffe des rota teurs latéraux Il, ce qui est
J; l.f:'S Irgamen~ transverses supéri eur et inférieur de la sca pula ne
encore plus inexac t pu isque cela exc lut, en pl us, le subscapulai re, qu i
f//,.H...-tH!t pas l'artîculalion, ma is le passage vasc ul o-nerveux supra-
est rotateur médi a l. O r su pra·épineux ct su bscapu laire so nl des muscles-
, -4(J ",... seulement nerveux pour le supérieur).
c lés dans la coi ffe de l'épau le.
p; p4t""'-N~ de ce glissement entraî ne un sy nd ro me dit • de
23. l orsqu' ils ne so nl p lus opérat ionnels et qu' il ya nécess ité d ' une pose
-.~-".~. En us d'atteinte sévère, cela peul nécessi ter la résec-
de prothèse tota le d'épaule, cela justifie le choix d'une . prothèse
'f 1)".... d .. f1' arromloplastie (abrasion de l'acromion à la part ie
. tI "'-~II".JfI
inversée I, qui ne nécessite pl us d'abai ssement médial de la tête pui sque
celle-ci se trouve alors du côté sca pul aire (c f. fig. 9-93 ).
~PAU LE
• 303
1
1
1
1
1
1
1 1
1 1
1 1
1
1
1
3
1
i b
Fig. 9-38 - Muscles thoraco-scapulaires : rhomboïde (1), dentelé antérieur (2), grand dorsal (3), trapèze moyen et inlérieur (4), élévateur
de la scapula (5), omo-hyoïdien (6).
,up
L ant
6
3
8 Fig. 9-40 - Les tendons de la caille
forment une sorte de • coiffe de
Bécassine . autour de la tête humérale
(a).Ils assurent son centrage el son
11 plaquage (b) (mêmes légendes que
9-39).
2
Fig. 9·39 - Les deux couches concentriques de la
sC~lpulo·huméra/e. En proFondeur, les tendons de la
caille: petit rond (1), inlra-épineux (2), supra-
épineux (3), SUbSCclpulaire (4). En hachuré, les muscles
superficiels: deltoïde postérieur (5 ), cas particulier du
long bierps (6J, deltoide antérieur (7J. grand
pectoral (8), grand dorsal (9J, grand rond (10), long ,up
triceps (11 J. [Il gros pointillé.' la projection de 1.1 tête b L ant
humérale.
mique. Leurs tendons, très liés à la capsule articulaire les ont
fait comparer à un « filet de rétention . de la tête (fig. 9-41),
que Gagey et coll. (1993) nomment « verrou fibreux " en rai-
son de la forte proportion de tissu fibreux qu'ils intègrent, par-
ticipant au néo-acétabulum scapulo-huméral.
La coiffe anatomique est formée de quatre muscles.
Le supra-épineux
Le supra-épineux est le partenaire du deltoïde dans l'abduction
et son complément stabilisateur: sa traction tire la face supérieure
du tubercule majeur vers le dedans, ajoutant un abaissement
médial de la tête au mouvement d'élévation latérale de l'humérus
(fig. 9-42 et cf. fig. 9-65). Une compréhension sommaire de cette
notion qui tendrait à dissocier les deux composantes du mouve-
ment (abduction et abaissement médial de la tête), risquerait
d'induire des gestes thérapeutiques inadaptés, voire dangereux.
Pour éviter ce risque, Revel a proposé le terme de recentrage de
la tête, plus évocateur, mais qui laisse encore planer le même
doute, car qui dit « recentrage. suppose qu'il y ait eu précédem-
f"tg. 941 - La coiffe forme un filet de rétention de la tête humérale, assurant la ment un « décentrage . à corriger, ce qui n'est pas toujours le
continence. cas, et le risque est toujours présent. Le terme de centrage per-
manent nous semble plus exact et sans ambiguïté.
-
a b c d Historiquement, on a d'abord pensé que le supra-épineux
avait un rôle de « starter " démarrant l'abduction, que le del-
toïde continuait ensuite. Revel (1999) a montré qu'il n'en
était rien et que les deux muscles étaient opérationnels simul-
tanément du début à la fin de l'abduction. Le Cœur (1998) a
mis l'accent sur le rôle de ménisque que jouait le tendon de
, ............. '
GD
donc un muscle d' importance. - - - - - - '- - - - - - -,- - - - - -. - - - - - - - - - - - - - - - - . d
- Globalement, il assure la sustentation'· de l' humérus. : r.;=-.-:-:-::::-:::::::; ~p
- Il possède un chef moyen, latéral, étendu, extrêmement
puissant, anatomiquement programmé pour exercer un rôle
" ,
:-- - ~ ". - -:- - -- - - - - - - --- - - _.:
.
méca nique de premier ordre lors de l' effort élévateur ://'
., ,
, .
(Gagey et Hue, 2000). Il est dans l'axe du mouvement
d'abduction, multipenné (formant un palan), c'est-à-dire
oL _ _---JL_....L'~·"L_ ___'_ _ _ _ _ _ _ __'_~ Q
29. Le chef antéro·méd ial est adducteur, avec le grand pec toral qui lui
est voisi n, le chef antéro-Iatéra l est abducteur, avec le chef moye n qui
le longe.
,up
L med
,up
L iat
,
/
MOBILITÉS
REMARQUES PRÉLIMINAIRES
Fig. 9-52 - Zones avasculaires fonctionnelles
• Localisation des mouvements lZAF) lors du mouvement d'adduction, par
La mobilité du comp lexe de l'épau le fait appel à l'ensem- plaquage .upéro-Iatéral.
bl e de ses co mposa ntes arti cu laires, dont l'action est systé-
matiquement complémentaire . Aussi les mouvements isolés
so nt-il s théo riqu es, puisque les mou vements réels ne sont
jamais purs. Le co mpl exe thoraco-sca pulo-brachial (TSB) est
33 . Il existe d'autres prob lèmes moins impo rtants, car relevant du for.
'up ma li sme. Ainsi, lorsqu'on écarte le bras du corps, on parl e d'abducti on
L m~d (éloignement de l'axe du corps) et certain s estiment qu 'au-delà de 90·
on devrait parler d'addu ction, du fait qu e l'on s'en rapproc he. Il s'agi t
là d'une casui stiqu e compliquée, co ntraire aux habitudes et po rtant à
confusion (car c'est bi en la même co urse arti culaire qui au gmente el
non son opposée), enfin ell e est inutil e, car la sca pulo-hum érale a un e
WAf~H'lJH'rt.s 5,erno-claviculaires : élévation fE) et aba issement (Ab), amplitude allant peu au -delà de 90· . Le probl ème est un peu le même
...~ -, Am. 1'1 rétropulslon fRet,}, rotations (Ro). Le pivot correspond au pour les rotation s, qu e ce rtain s in ve rsera ient au- delà de 90· (M erle
,..... (JAN,..r !d.,lW:I.JfdJfe d'Aubi gné, 1982), ne les déterminant plus pour la va leur de 90· (C ünal
et co ll., 1996).
partir d'une flexion, on parle d'abduction horizontale" (il
s'agit d' une rotation conjointe à l'abduction).
ARTICULATION STERNO-CLAVICULAIRE
Llat ~- -f ---
'U
~ ~-- - ..a _ _ _
. pt,
.........;::~••, ... ____ .\ 1
1
l'épaule.
• La bascule antérieure est l'inclinaison du bord supérieur vers
l'avant. Elle est le fait des muscles coracoïdiens (principalement
......... *" 1
le petit pectoral). Le mouvement inverse est nommé bascule
/ 1
1 1 postérieure pour certains, et retour de bascule antérieure pour
! 1 d'autres. L'amplitude totale est de l'ordre de 15' à 20' (17' pour
. \\
1 \
ARTICULATION SCAPULO-HUMÉRALE
h'
, , 1 ,
comme position « zéro " le silence EMG des muscles rotateurs
est obtenu pour une position à 40' à 45' en rotation médiale
, 1 (plan fonctionnel de la flexion-extension ).
Il
• Mobilités analytiques
Elles s'inscrivent dans les trois plans anatomiques de réfé-
rence.
Flexion
Définition
C'est le mouvement dans lequel le bras se porte en ava nt du
~ ,..;i - Les mouvements
d1- ne
fI'Jf"nf!!IJe fOlJtIOOS }
plan frontal.
;:iI""'.... ~~ J'eifeauer autour
if ..,-1" Il;œ /(s j{)()l une
3~. Elles tradui sent un gli ssemen t circonfé rentie l sur la co nvexi té thora-
~",., C <'O)fJlérffirlelle
ciqu e .
..- . tr,t.v", "",,"quan! la 40 . Cette r~ma rq ue n'est pas propre à l'épaule, ma Îs ell e s'y note avec
r.J: ~ ll.lw:u{.,J(" iJ une nettete plu s fl agrant e.
~ ~ Y"'J f":dIf·rrutl-j 41 . l e terme d'é lévation laté rale est rése rvé à l'a bdu clion globale du
compl exe de l'épau le.
~PAULE • 311
Plan sup
Le mouvement se déroule, par définition, dans un plan sagit- lat A ant
tal (fonctionnellement, il est perpendiculaire au plan de la sca-
pula, oblique de 45 · en dedans et en avant).
Axe
L'axe théorique est situé à l'intersection des plans fro ntal et
transversa l passant par le centre de la tête humérale. En réa lité,
cet axe est plutôt perpendiculaire au plan de la glène (d'où le
plan fonctionnel oblique). 1
1
Fig. 9-59 - Les
Mouvement ,1 mouvements sagittaux de la
scapulo-humérale
Il est habi tuel de considérer l'humérus mobil e, par rapport à 1
1 correspondent à un
la scapul a fixe. Il est cependant utile d'envisager les deux cas:
,1 pivotement de la tête sur la
• Huméru s mobile: la tête pivote autour de l'axe" (fig. 9-59). l
' ..' '
glène.
Extension
Définition
Le bras se déplace vers l'arrière du plan frontal. a b c
Plan et axe
Plan et axe son t identiques à ceux de la flexion.
Mouvement
On distingue deux situations, similaires à celles décrites pour
la flexion:
• Humérus mobi le: la tête pivote sur le centre de la glène.
• Scapula mobile: le mouvement est limité si l'on se trouve en
position anatomique. En effet, la bascule postérieure de la sca-
pula est arrêtée par le thorax . Il faut donc incliner le tronc vers
l' arrière avec la scapula, en laissa nt le bras pendre verti cale-
ment. fi g. 9-61 - Le ligament coraco-huméral suspend la tête (b). Son faisceau antéro-
inférieur freine l'extension (a), le faisceau postéro·supérieur freine la flexion (eJ.
Amplitude
Ell e est d' environ 30' (attentio n à la parti cipation parasite de
la bascule antéri eure de la scapula).
Axe
l'axe théorique est représenté par l' intersection des plans
sagittal et transversal passant par le centre de la tête humérale
(fig. 9-63). Pour lucas (1973), il se situe en regard du col, un
peu en dessous et en dedans du tubercule maj eur. En réa lité, il
s'agit d'un ensemble de centres instantanés de rotation (Cl R)
répartis en deux zones: l'une un peu au-dessus du centre de la
tête et l'autre un peu en dessous (fig. 9-64). Cela correspond à
une modification du placement céphalique au cours de
Fig. 9-62 - Le secteur utile l'abduction: dans la moitié supérieure de O' à 50', et dans la
de la flexion scapulo-
moitié inféri eure de 50' à 90' (Carret et coll., 1974 ; Viel, 1979 ;
humérale permetle
mouvement main·fronl. Gonon et coll., 1985 ; Bonnel, 1992). la délimitation explique-
rait, peut-être, la démarcation du tubercule glénoïdien. Dans les
situations pathologiques, les ClR ont tendance à se disperser,
sup sauf s'il y a un apprentissage rééducatif (leroux, 1999).
a d
Moteurs
Da
Le moteur est le deltoïde moyen' " (fi g. 9-66), avec associati on
des fibres proches des faiscea ux antéri eur et postéri eur. Le supra·
épineux parti ci pe, avec une composa nte stabili satri ce marqu ée
(cen trage permanent). Revel (Revel et coll., 1984 ; Revel, 1999)
a montré la pa rticipat ion des muscles abaisseurs, actifs dès O·,
même lorsque le deltoïde se contracte isométriquement. En
contractio n concentrique, le subscapu laire intervient dès 35 · et
les grands pectora l, dorsal et rond interviennent dès 50· (ces acti-
vités croissent jusqu' à 90· ; cf. fig. 9-46). Si l' humérus est en rota-
tion latérale, le long bi ceps se trouve placé dans le plan du
mouvement et part icipe à l'abduction (Ka rdu na et coll., 1996).
Facteurs limita nts
Ce sont les éléments inféri eurs: ca psule inféri eure et ses
freins, ainsi que les mu scles adducteurs. Outre ce rôle, le liga-
ment gléno-huméral inféri eur (Gagey, 199 1), qu e sa mise en ten- Fig. 9-66 - Les différentes forces concourant au bon centrage de la tête. Da :
composante axiale (ascensionnelle du deltoïde), Ra : résultante de plaquage du
deltoide sur le tubercule majeur, SEa : composante axiale du supra-épineu\,
46 . la puissance' du fai scea u moye n est duc au bras de levier huméral
RI: résultante de Da + Sea, R2 : résultante de RI + Ra, Add : action des
el à Iii stru cture mu ltipcnnée de ses fi bres, assimi lant le travail muscu-
laire ~1 ce lui d'un palan . adducteurs équilibrant la force Rl .
1-1 • LE "E'18RE SUptRlEUR
Mouvement
C'est le roulement-glissement inverse du précédent. Il ne
pose pas le problème du risque de conflit supérieur de l'abduc-
tion, mais, lorsque le mouvement est assoc ié à une flexion, il
provoque une tension de la partie supéro-Iatéra le de l'épau le
avec deux risques:
• la sollicitation des tendons supérieurs de la coiffe en pré-
sence d'une suture encore {raîche-47 ;
f"~ 9-67 - Aaion du faisceau inférieur du ligament gléno-huméral : mis en
tension au cours de l'abduction, il glisse sur la rotondité de la tête pour diminuer • le plaquage de cette partie supérieure sur le plan osseux sous-
Sil rension et explique la rotation latérale de l'humérus. jacent, qui aggrave la zone avasculaire fonctionnelle, et dont le
maintien favorise une ischémie défavorable à la trophicité, par-
fois déjà fragile, de la coiffe (cf. fig. 9-52).
Amplitude
la position anatomique ne permet pas d'adduction pure.
• Si l'on porte le moignon de l'épaule en élévation, réalisant
une sonnette latérale, le bras reste vertical. Ce mouvement ferme
l'angle scapulo-huméral d'environ 10' _
• S'il Ya association d'extension ou de flexion, l'amp litude est
d'envi ron 30' .
Moteurs
À partir d'une abduction, c'est la pesanteur qui assure
l'adduction. lorsque cette action se heurte à une résistance (ser-
rage d'un objet entre le bras et la taille), ce sont les muscles
adducteurs du bras qui entrent en jeu : grand rond, grand dorsal
Fig. 9-68 - L'abduaion horizontale provoquée par le deltoïde postérieur: le et faisceau inférieur du grand pectoral. le coraco-brachial aide
tnOf.Nemet1t de faire un revers. modérément (Coury et coll., 1998).
Facteurs limitants
En position anatomique, c'est la rencontre avec le tronc . lors-
sion fait riper crânia lement au contact de la rotondité de la tête que le bras se rapproche de la poitrine, en flexion, il met en
induit, fonctionnellement, une rotati?n latérale (fi g. 9-67): tension les éléments supéro-postéro-Iatéraux ; en extension, il
tend les éléments supéro-antéro-Iatéraux .
Remarques
_ En mduction horizontale (cf. note 64) le muscle moteur spé- Rotation latérale
cif.que est le deltoïde postérieur (geste d'ouvrir ses bras en croix) Définition
iig. 9-68)_
C'est le mouvement dans lequel la face antérieure du bras se
Adduction porte vers le dehors· s .
Dftinition Plan
C'est un mouvement dans lequel le bras se rapproche de l' axe C'est le plan tran sversal , passa nt par le centre de la tête humé-
du CO<pS_ Le mouvement débute généralement en position rale.
d'a!Jdua1Ol1 préalable. Dans le cas contraire, le thorax gêne le
-"-"',emenl et il Y a trois solutions:
47. L~ rsqu ' il y a eu suture du supra·épi neux, le bras est pl acé su r un
• Yr , awxier une fl ex ion (cas fonctionnell ement le plus COUSS in ?'abdu cti on. L'adduction n'es t autorisée que progressivement
,..,.." - en fo nctI on de la cicat risa ti on tendi neuse. '
..
• '/,r , ....,.~I4C une extension (geste de se tou cher la fesse ~ 8. Pour ?es raisons de cl art é, ann d'éviter la co nfusion avec la supina-
~, on au nl v,:,au de l'ava nt -bras, on pla ce généralemen t le coude fléc hi
~f///k ..."J'I~ dlséJ;
a angle drOit, en position de départ (avant-bra s dans le plan sagitta l).
ËPAUlE • 315
Axe Moteurs
Il est situé à l' intersection des plans sagittal et frontal passant Ce sont des muscl es puissants : sub-scapulaire, grand pecto-
par le centre de la tête. ral, grand dorsal et grand rond. Accessoirement, le deltoïde
antéri eur et le long biceps participent légèrement.
Mouvement
C'est un mouvement de roul ement-glissement de la tête Facteurs limitants
contre la glène. Le roulement se fait vers l'arrière et le glissement Ils sont représentés par les éléments postérieurs, peu puis-
vers l'avant. Toutefois, cette dissociation est moins nette que sants, mais fortement étirés en amplitude maximale (main dans
pour l'abduction. En technologie passive, il suffit d' avoir une le dos).
prise englobant bien le moignon de l'épaule pour contrôler la Remarques
stabilité de la tête au cours du mouvement, ce qui n'est pas suf- Ce mouvement s'accompagne généralement d'un enroule-
fisant pour l'abduction. ment de l'épaule vers l'avant (surtout en secteur extrême, par
Amplitude exemple en plaçant la main dans le dos).
En position anatomique (dite RI ), les rotations couvrent un
• Mobilités spécifiques
secteur total d'environ 135-, réparti en 45· pour la rotation laté-
rale et 90· pour la médiale. Si l'on considère non pas la sagit- Elles sont représentées par les jeux annexes de la tête humé-
talité de l'avant-bras comme référence classique, mais la rale, autorisés par l'absence de congruence et de concordance,
position de silence EMG (en secteur de rotation médiale), les ainsi que par la laxité ligamentaire importante. Elles ont été
décrites par Mennell (1934), et plusieurs auteurs ont mentionné
amplitudes rotatoires sont alor, réparties de façon égale entre
leur intérêt dans la récupération des mobilités analytiques (Hsu
les deux rotations (cf. fig. 9-53 ).
et coll., 2002b) .
Moteurs
Glissements antéro-postérieurs
Ce sont l' infra-épineux, le petit rond et le deltoïde postérieur
(Kuech le et coll., 2000). Ce sont de petits glissements, liés aux mouvements de rota-
tion, en position anatomique (en fixant la scapula et en créant
Facteurs limitants de petites tractions-poussées sur l'extrémité supérieure de
Ils sont représentés par les éléments antérieurs, capsule et l' humérus). On les sollicite pour mettre en tension les parties
ligaments, et surtout par les gros tendons rotateurs médiaux (sub- antérieure ou postérieure de la capsule, notamment en cas de
scapulaire et les « trois grands .). rétraction de celle-ci. Ces mouvements peuvent être anormale-
ment importants et traduire une instabilité antéro-postérieure de
Remarques
la tête.
La différence entre les positions RI, R2 et R3 se traduit par
une variation d' amplitude, puisqu'en élévation (R2 et R3 ), les Glissements verticaux
ligaments, situés principalement en avant, sont détendus, Ces petits mouvements existent également à l' état physiolo-
l'amplitude augmentant alors de valeur. Au-delà de 90- l'ampli- gique, comme composantes des mouvements d' abduction-
tude diminue à nouveau (Oiry et Péninou, 1986). adduction (abaissement de la tête accompagnant l'abduction)
(cf. fig. 9-65). La rééducation dite en abaissement de la tête per-
Rotation médiale met d'autant plus de dégager l'espace acromion-tête que la dis-
Définition tance initiale était réduite (Barbier et Caillat-Miousse, 2000;
Péninou et Dufour, 2002 ). Cet entraînement semble fac i lité par
C'est le mouvement dans lequel la fa ce antéri eure du bras se
la rééducation " en sonnette médiale so
porte vers le dedans. Comme pour la rotation latéral e, on
La prise en compte de ces mouvements au cours d' une réé-
considère généra lement le coude fl échi à angle dro it et l'on dit
ducation est un point capital, qui nécessite un entraînement long
que c'est le mouvement dans lequel la main se porte vers la face
et répété (Afonso et coll., 2000). Cependant, si les techniques
antéri eure de l'abdomen. d' abaissement et leurs protocoles sont assez bien formulés
Plan et axe (Leroux et coll., 1998; Afonso et coll., 2000), la notion de
« prise de conscience " souvent invoquée, reste floue et, à notre
Plan et axe sont les mêmes que pour la rotation latérale.
Mouvement
49. Un exercice type consiste à asseo ir le patient sur un tabouret à côté
C'est l' inverse du mouvement de ro tati o n latérale: roulement d'un e labl e, coude au corps mais reposa nt sur ce lle-ci . On demande au
vers l'ava nt et glissement vers l'a rri ère. La suppléa nce est un pati ent d'abaisser son moignon d'épaule, ce qui a pour effet de provo-
enroul emen t du moignon de l'épaul e. qu er un e so nn ette médial e, d'a morcer un e abduction et d'abai sse r la
tête (Pierran et coll., 1987). En progression. l'appui du coude sur la table
Ampl itudes doit être de plus en plu s léger.
50. Il peul exister, path olog iquement, une insuffisa nce de sustentation
Par rapport ;, la référencc sagittale, la ro tat ion méd ia le couvre mu sculaire de la tête hu mérale, ce qui se traduit par une rupture du
un secteur d'environ 90· (même remarque que pour la rotat ion cintre scapulo·huméraJ et une subluxation inféri eu re de la tête (Chen
latéra le au su jet de la référence). et col l.. 1999) (cf. fig. 9-45).
li • LE ,IE".RE SUptRIEUR
a b
connaissance, personne ne met l'accent sur la notion de geste", est provoquée par une traction perpendiculaire au plan de la
el non de mouvement, comme outil de rééducation. Ainsi, le glène (scapula fixée).
geste d'imiter quelqu' un qui essaie d'attraper un objet en glis-
sant son bras sous une barre placée à hauteur de son épaule, • Mobilités fonctionnelles
éIooque spontanément un pattern" d'abaissement-propulsion, à La réalité fonctionnelle associe les différentes arti cul ation s.
la manière d' un chat s' aplatissant tout en passant sous une bar- Bonnel (1992) ajoute que l'épaule peut être globa lement consi-
rière (Alexander et Harrison, 2003) (fig. 9-69). dérée, non comme un ensemble arti culaire, mais comme un
véritable . muscle , !
Décoaptation
la décDmpression peut engendrer un écartement des surfaces Circumduction
~..wIa"es possible grâ ce à la laxité capsulo-ligamentaire). Ell e C'est une associa ti on de mouvements analytiques, détermi -
nant un cône de révoluti on irrégulier (fig. 9-70 a) :
;. v...",. r:f partIe 1: Bases fondamenta les) est lié à l'expression et • La circumducti on d'épaul e est bea ucoup plus importante que
'pl>~'" ~ la réus.site, court-drcuita nt l'apprentissage cortica li sé, son équi val ent à la hanche.
~.h'1 ., ;:.. K , d'un mouvement donné Ooi du tout ou ri en).
,1 "'r./'~";/tU! programmée.
w
(PAU LE • 317
Complémentarité du complexe
Cela concerne l'association des mouvements. Cette donnée
complique l'étude de l'épaule en faisan t intervenir plusieurs
paramètres, ce qui faisait dire à Dolto (1976) que « le compound
scapulo-huméral est bien un casse-tête chinois ». Une fixation
artifi cielle, par broche, a montré (Viel, 1979) que les articu la-
tions du complexe thoraco-scapulo-brachial (T58) s'associent
pour augmenter le cône de révolution spatiale de l'épaule
(fig. 9-72 ). Lorsque la scapulo-humérale est seule en jeu, la révo-
lulion du bras ne dépasse pas le plan de la gl ène. Lorsque l' acro-
mi o-claviculaire ajoute sa mobilité, la révo lution dépasse
t2] Scapulo-
légèrement le pl an de l'acromi on et s'étend plus loin en avant humérale
et en arrière. Enfin , lorsque la stern o-cl aviculaire participe, le _ Acromio-
cône de révolutio n est max imal, dépassant la tête vers le haut. clavieulaire
,
\
,,,V.....'I,''
\ ,
V'
,,'
, c1 cl
Fig. 9-73 - Le déplacement spatial: déplacement rotatoire essentiellement latéral (a), amplification du débanement parasaginal à la manière
d'une bielle (b), révolution conique 5ur trépied mobile, chez l'homme (c).
proximal, assure une préorientation du déplacement huméral faux, ou, du moins, isolé par la pratique d'une mobilisation pas-
.d Placement scapulaire dynamique). sive analytique. Tous ces éléments jouent simultanément dès le
L'incidence pratique en est que la rééducation de l'une quel- début du mouvement (Leroux, 1999) et harm oni eusement entre
conque de ces articulations doit impérativement concerner aussi eux, mais ils ne le font pas dans les mêmes proportions
les autres, à la phase fonctionnelle. On peut noter que même la (fig. 9-74) (Poppen et col l., 1976). On peut repérer, schémat i-
manipulation de la base cervicale semble améliorer la liberté quement, quatre secteurs cro issants (tableau 9-1) (Talkhani et
de " épaule ILe Roux et Desmarets, 1989), ce qui montre à quel Kelly, 1997).
pD\nlla base rachidienne est un élément important du complexe
Remarque
TSB.
Au démarrage de l'a bduction , certains sujets (notamment
Rythme scapu/o-huméral les sujets musclés) débutent par un déplacement de la sca-
ÎJ:1! no"on concerne l'abduction. Elle est importante à rete- pul a en sonnette médiale. Ce mouvement rev ient à ouvrir
, , VAS' maîtriser le fonctionnement dyna mique de l'épaule. O n l'angle scapu lo-hu méra l, ce qui n'est don c pas illogique. Tout
:>d-!t.IK que la scapulo-humérale effectue le mouvement se passe comme si ces sujets se dispensai ent, dans un premier
, </flf:!J<JO Jusqu'à 90-, qu'ensuite cela concerne la scapu lo- temps, de bander leurs mu sc les abdu cteurs, se conte ntant
• /~ , , * I!f oJ""fin le rachis termine le mouvement. Cela est d'une sorte d'une phase d' armé préparatoire, ouvrant
ËPAUlE • 319
(
Fig. 9·74 - Le rythme scapulo-huméral associe la scapulo-humérale,
la scapulo-thoracique et éventuellement le rachis, dans des
proportions variables: jusqu 'à 30' (a), 90' (b), J50' (c), J80' (d).
l' angle5J , avant de lancer la synergie " so nnette latéra le- préparato ire (Doody et coll., 1970; 8agg et Forrest, 1986; Paul
abd ucti o n ». Cet armé a pour conséq uence d'améliorer le et coll., 1995). Une vision purement anatomique ne fait pas
moment du deltoïde dès le démarrage de la sonnette latéra le appa raître ce rô le, et il n'est pas étonnant que celu i-ci ait été
qui suit. considéré comme secondaire (Merl e d'Aubi gné, 1982). La ten-
dance physiologique de la scapula et de l'humérus à se situer
Placement scapulaire dynamique da ns un même plan, pour assu mer les contraintes le plus éco-
Le placement spatia l de la scapu la est le primum movens" nomiquement et le plus efficacement possible, est nom mée,
de tout mouvement fonct ionnel de l' humérus. Il ne peut y avoir selon les auteurs: position privilégiée, ou close packed position
de bonne adéq uat ion de placement entre les deux os que si leur de M ac Conaill (Paul et coll., 1995).
mobilité est en corrélation : si l' un des deux se déplace isolé- Ma lgré la réa lité de la si mple observation, l'obsession du gai n
ment, il ne peut plus y avoir de rapport harmonieux entre eux. en amplitude, dans les raideurs, fait parfois conserver la fixatio n
L' initi ative de ce rapport correct revient à l' élan th oraco-sca- scapulaire de la phase analytique durant la phase de réentraÎ-
pulaire, l' huméru s n'aya nt plus qu 'à prolonger cette in itiat ive nement fo nctionnel, ce qui est un non-sens (pierron et coll.,
méca nique par son propre déplacement dans le même sens. La 1987). Trois images peuvent ill ustrer ce fa it :
rééd uca tion doit prendre en compte cette stra tégie anticipatrice • Dolto disait: « On ne fait pas claquer un fouet en saisissant
(Péninou et co ll., 1989; Péninou et Dufour, 2002). Une charge son extrémité et en l'agitant, mais en saisissant le manche et en
supplémentai re, ou une vitesse accrue, majore ce mouvement y don nant l'impulsion de départ nécessaire » . Cette métaphore
tradui t la nécess ité d'une stratégie antici patrice, consistant à
53. Notamment sous [' influence du deltoïd e moyen qui, face au poids donner l'impu lsion scapu laire avant d'a morcer le déplacement
du membre superÎ eur, lire sur son in sertion scapulai re (l a sonnette huméral.
médiale qui en résulte assure un meilleur vis-à-vis glène- tête).
54. Primum movens: élément init ial du démarrage, conditionnant la
• Un serveur de café. tenant une bouteille sur un plateau. peut
sui te . aller et venir entre les tab les à condit ion de programmer ses vira-
• LE \ \EM8RE SUP'tRIEUR
Paradoxe de Lombard
Ce paradoxe, décrit par Lombard (cf chapitres hanche et
genou), précise que deux muscles antagonistes et biarticulaires,
'-- )j) fonctionnent simultanément en course moyenne, chacun ayant
~PAULE • 321
Voies de passage
On nomme ainsi, à la suite de Sohier (1983), les associations
fonctionnelles préférentielles des mouvements de l'épaule. Ce
sont des associations qui visent à contrecarrer les éventuels
conflits (Pierron et coll., 1987). Les plus connues sont:
4
• La voie postéro-Iatérale, associant abduction et rotation laté-
rale.
• La voie antérieure, associant flexion et rotation médiale (sans
adduction).
Fig. 9-77 - Paradoxe de Codman. Départ bra, le long du corps (1), pouce ver>
Ces associations avaient été mises en évidence, de façon pro-
l'avant, pui, élévation antérieure (flexion) (2), puis écartement ver> le plan
che, par Kabat, qui parlait de diagonales. D'autres parlent de
frontal, en abduction (3), enfin retour bras au corps : le membre a subi une
lemniscates'·, trajectoires visibles dans le geste réalisé pour frap- rotation latérale simultanée (4).
per quelque chose avec une masse ou une raquette de tennis
(fig. 9-79) - à comparer avec celui de frapper un pieu à l'aide
d' un outil dans un mouvement-plan (ce qui est le cas d'une
machine-outil), engendrant une succession de mouvements
coûteuse sur le plan énergétique: accélération, choc, accéléra-
tion en sens inverse, freinage, nouvelle accélération, etc.
Les différentes dénominations ne changent rien à la réalité
tridimensionnelle du mouvement humain, elles ne font que met-
tre l'accent sur tel ou tel aspect valorisant le jeu mécanique,
trop souvent limité au gain analytique et à des exercices globaux
non systématisés (6arker et coll., 1996).
Rotations automatiques
Au niveau scapulo-huméral, lors des mouvements fonction-
nels, l' humérus pivote sur son axe longitudinal (Viel, 1979),
associant l'abduction et la rotation latérale à la flexion. Fig. 9·78 - Paradoxe de Lombard : les biarticulaires antagonistes restent en
course moyenne au cours d'un mouvement couplé.
Mouvements lancés
De par sa situation, à la base du cÔne de révolution du mem-
bre supérieur, et l'étendue de celui-ci, l'épaule est à l'origine
des mouvements balistiques les plus uti lisés du corps.
Mouvements de lancer
5i le lancer de javelot (cf. fig. 9-4) est une discipline olympi-
que, le simple geste de lancer une ball e, un chapeau, ou tout
autre objet courant est une pratique usuelle. Le lancer fait inter-
venir la totalité du comp lexe thoraco-scapulo-brachial (T56), et
ce d'a utant plus que l'a mplitude et la puissance, ou la vi tesse
angulaire, sont grandes. Le mouvement se décompose en quatre
phases (fig. 9-80) :
• Phase d'armé. Le mouvement est différent selo n que le lancer
s'opère à bout cie bras (lancer une boule cie pétanque), par-des-
sus l'épau le (lancer un javelot), ou latéralement, d'un côté ou
de l'a utre (cou p dro it ou revers, au tennis) (Chow et coll. , 1999).
Dans le lancemen t d'une fl échette, il associe une inclinaison-
rotation du tronc, une rétropulsion de l'épa ule avec extension,
abduction et rotation latérale de la sca pulo- huméra le. Fig. 9-79 - Mouvements
fonctionnels en diagonales,
A-B et C·D (a), ou en
56. Une lemniscate es t le lieu des points dont le produit des distances lemniscate (pointillés'.
à deux points fixes es t constant. Cela donne une figure géométrique res- avec leur exécution Ibl.
semblant au signe de l'infmi (00 ),
• LE \tE\tBRE SUP(RIEUR
57. Dans I:s mouve ments de frappe sur ci ble fi xe (coup de poing), la
p~a:e_ de. l ac hage ~st remplacée par l'impact (il n'y a pa s de pha se de
decelerallon ou freinage). Celui qui frappe agit comme s'il vo ulait aller
plus loin que la cible.
ËPAUlE • 323
Fig. 9·63 - Les conflits périarticulaires sont: supérieur (a), antéro-supérieur (b), antéro-médiat (c).
teurs d'épicondy lites latérales ou média les (Coury et coll., convient alors de solliciter les abaisseurs capables d'aider le
1998)". supra-épineux: les « trois grands . (pectoral, dorsal, rond), sans
• Dans le plan transversal, les rotations en force nécessitent la pour autant fermer l'angle scapulo-huméral (Péninou et Dufour,
partic ipatio n de la scapulo-thoracique, puis le jeu du tronc. 2002).
Conflits
• Mobilités pathologiques
Ce sont des situations de proximité conflictuelle entre certains
Ce sont les anoma lies de mobilité, tant sur le plan quantitatif éléments anatomiques, en fin de mouvement. Ils sont doulou-
que qualitatif. reux, déstabilisant donc la fin du geste, et entrent dans la déno-
Diminutions, ou raideurs mination anglo-saxonne d'impingement syndrom. Ils résultent
d'une utilisation intense, maximale et répétée de l' articulation,
Elles accompagnent la pl upart des pathologies (capsulites engendrant ainsi des butées supraphysiologiques" (Oizumi et
rétract iles, raideu rs post-i mmob ilisation). Elles siègent surtout au coll., 2003). Les principaux (fig. 9-83 ) sont supérieurs (entre
niveau scapulo-huméral et sollicitent les compensations des tubercu le majeur et acromion), antéro-supérieurs (entre tuber-
autres articu lat ions du complexe articulaire, notament la scapulo- cu le mineur et acromion), antéro-médiaux (entre tubercule
thoracique. mineur et coracoïde, avec flexion, adduction, rotation médiale).
Augmen t ations de mobilité Les solutions sont:
Ell es se situent souvent dans un contexte d'hyperlaxité, ou • Soit kinésilhérapique : lorsque le problème est pris à temps,
après un épisode lu xant. Elles se traduisent généralement par il s'agit de mettre en place une meilleure programmation du
des instabilités et sont favorisées par les mouvements en secteu r geste avec protection articulaire par les muscles environnants.
extrême (geste d'armé au hand-ball), les associations tridimen- • Sail chirurgicale, lorsque les éléments en cause font apparaî-
sionnell es et les insuffisances musculaires (soit posttra umati- tre une irréductibilité du phénomène irritatif. Un conflit supé-
ques, soit paralytiques) . rieur entre le long biceps et le liga ment coraco-acromial peut
amener la résection de ce ligament avec acromioplastie (abra-
Difficultés de centrage de la tête sion de la parti e antéri eure de l'acromi on, qui est proche du
Elles se tradui sent par une élévation anormal e du moignon tendon).
de l' épaule (compensation avec la scapulo-thoracique). Il
Perturbations du rythme scapulo-huméral
Les difficultés de mob ilité scapulo-humérale sont compensées
SB. C'est cc que reco uvre l'expression « ne pa s être J sa main . pour
effectuer une tâche, qui signi fi e ne pas pouvo ir associer effi cacement par une participation accru e de la scapul o-t horacique, notam-
épaule, coude ct avan t-b ras. La solut ion cst de mai ntenir la mai n en
situation ad.lptéc. slJble et sta tiq ue, ct de déplace r tout le corps pa r
rclpport .1 l'objel cible. pour mettre en œuvre les muscles pu issants de 59 . Ces conflits sont rencontrés dans les gestes d 'amplitude maxi ma le .
lil rclUnl' du membrc. géné ra lement dans des gestes spo rtifs.
• LE \\E\18RE SUPlRIEUR
• Stabilité passive
- l a stabi lité passive est médiocre :
• Il ex iste une absence de congruence e t mê me de c oncor-
da nce, puisque l' articulation inte rpose un disque articu laire qui
ajoute un je u rotatoire aux de ux degrés initiau x.
• l e processus posté ro-infé rieur de l'extré mité média le, ou
heurloir de Farabeuf, limite l' avancée de cette e xtré mi té de la
clavicule (fig. 9-85). l e recul est e mpêché pa r la prése nce de la
prem iè re côte, située juste e n arri è re d 'elle.
• l es ligaments ste rno-cla vic ulaire s, qui e ntoure nt e t su rplo m-
bent l'articulation, sont faib le s. l e plus pui ssa nt est le costo-ela-
Fig. 9-84 - La résultante de l'action viculaire, situé un pe u à distance.
des rhomboïde et dentelé antérieur
provoque un plaquage du bord
spinal de la scapula.
• Stabilité active
la sta bilité ac ti ve est bonne, témoi n la ra re té des luxa tions à
ce ni vea u, pa r ra ppo rt à sa voisine a c ra mio-cl av ic ula ire. l es
ant muscles concernés sont le subelavier (re nfo rt du liga me nt costo-
Fig. 9-85 - Le processus
L iat postéro-inférieur de claviculaire) et les insertio ns muscu la ires qui che vauc he nl
l'extrémité médiale de la l' inte rl igne (gra nd pecto ra l, ste rn o-cl é ido-mas toïdien, ste rn o-
clavicule empêche le hyoïdi e n).
déplacement antérieur de
ce fle-ci, par butée contre le
manubrium. ARTICULATION ACROMIO-ClAVICULAIRE
De dime nsion rédui te, sa sta bi lité est fréque mme nt ma lme née
lors des chocs sur le moignon de l'épa ul e. l es sublu xa tio ns e t
~PAU lE • 325
ant
Liat
a b
Fig. 9-86 - Variations de l'angle scapulo-c1aviculaire. Son ouverture est limitée par le ligament conoïde et le repli falciforme du fascia cervical
profond (a). Sa fermeture est limitée par le ligament trapézoïde (b).
luxations y sont fréquentes et la réduction orthopédique est d'un sont des formations larges, n'ayant qu'un faible pouvoir de
maintien difficile". maintien local. Il n'existe pas de muscle court renforçant les
ligaments.
• Stabilité passive
La stabi lité passive est moyenne. Les surfaces sont planes, ARTICULATION SCAPULO-HUMÉRALE
sans congruence ni même concordance puisqu'un ménisque,
généralement partiel, existe parfois à ce niveau. • Conditions de stabilité
• L'a baissement est efficacement empêché par le biseau de Compte tenu du grand débattement articulaire, il convient de
l' interligne, oblique en bas et en dedans (cf. fig. 9-11 a). distinguer les conditions statiques et dynamiques.
• L'élévation est empêchée par lés formations ligamentaires
Sur le plan statique
inférieures, puissantes et extrinsèques à l'articulation. Ce sont
les ligaments coraco-claviculaire médial, conoïde et trapézoïde La conformation anatomique qui permet la grande mobilité
(cf. fig. 9-34). Ils empêchent l'éca rtement important des surfaces exp lique la fragilité du maintien. Les luxations y sont fréquentes.
et l'élévat ion excessive de la clavicule, mais sont trop éloignés On distingue les aspects passifs et actifs.
pour contreca rrer les pertes de contact de faible importance Sur le plan passif
(subluxations).
L'articulation est comparée à une balle dans une soucoupe,
• La stabi lité sagitta le est le fait des épa ississements ca psulaires, ce qui illustre le problème de cette sphéroïde non congruente
faibles. et non concordante (fig. 9-87).
• L'ouverture de l'a ngle scapulo-claviculaire est empêchée par • Le néo-acétabulum formé par la voûte coraco-acromiale est
le ligament conoïde et la cloison falciforme cléido-scapulaire un élément majeur du maintien.
(fig. 9-86 a).
• Le vide intra-articulaire (press ion de Weber) assure le contact
• La fermeture de l'angle scapulo-clavicu laire est le fai t du liga- des ca rtilages, indi spensab le pour contrebalancer économique-
ment trapézoïde (fi g. 9-86 b). ment le poids du membre (Conzen et Eckstein, 2000).
• La capsule n'offre un serrage effica ce qu 'en situation extrême
• Stabilité active d'abduction-rotation latérale (mouvement d'armé) : ses fibres,
La stabilité acti ve est modeste . Les mu scles concern és sont parallèles en pos ition anatomique, se vrillent au cours de ce
ceux qui chevauchent l' interligne (deltoïde et trapèze), mai s ce mouvement, assurant ainsi la stabilité nécessa ire (Oebski et
coll ., 1999) (fig. 9-88).
61 . Lee; lu xa tion s cl sublu xation s lai ssent souven t persister une mobilité • Le labrum contribue à la stabilité de la tête. Son ablation
di te en ( touche de pi ano _. En effet, la réduction reste rarement main- réduit de 20 % la résistance aux forces de transla tions an téro-
tenue du fait c!p 1.1 fa rblesse péricapsulai re. postéri eures et supéro- inféri eures (Codine et coll., 2003a !.
• LE ' 1E\tBRE SUPiRIEUR
'*
~. ~- - Les rappotts
lalifp humérale sur
la g:Iène: une balle sur
ligamentaires varie avec les positions.
Sur le plan actif
..... soucoupe. La stabilité est assumée par l'englobement des tendons de la
coiffe (cf. fig. 9-40 et 9-41). Ils plaquent la tête contre la glène,
quelle que soit la position, lui assurant une stabilité sans cesse
adaptée. La stabilité active semb le être en rapport avec la qualité
proprioceptive des structures: des mécanorécepteurs recrutés
tardivement et des troubles de sensibilité profonde favorisent la
sup perturbation cinétique (Wa rner et coll., 1996 ; Forwel et Carna-
Lmed han, 1996).
On peut noter les points suivants.
• La stabilité verticale est assurée par le supra-épineux, jouant
un rôle suspenseur.
• La stabilité rotatoire est assurée par le couple subscapulaire
et infra-épineux/petit rond (fig. 9-89).
• La stabilité antérieure (zone des luxations) est assurée par le
seul vrai ligament antérieur: le tendon du subscapulaire. Il est
intime avec l'articu lation (fig. 9-89 et cf. fig. 9-41).
• La stabilité en coaptation est assurée par:
- La coiffe, dans son ensemble (Banas et coll., 1995).
- Le long biceps, plus faiblement. Son trajet intracapsulaire
le prédispose à un rôle stabilisateur. En position anatomi-
que, il plaque la tête vers le bas, le dedans et l'arrière, ce
Fig. 9-38 - Les fibres longitudinales de la capsule scapulo-humérale assurent un qui offre une composante d' abaissement contrebalançant
serrage stabilisateur en abduction-rotation latérale (position dangereuse).
le rôle ascensionnel de la courte portion (fig. 9-90). À 90·
d'abduction, il a un effet coaptateur max imal (Bonnel,
1992). Au-delà, il a une composante subluxante inférieure,
limitée par le ligament gléno-huméral inférieur. Dans les
efforts de flexion intense du coude, Duchenne de Boulogne
(cité par Martinez, 1971 ) note que la tête humérale tend à
ant
glisser sur la glène vers l'avant et que le trajet du long
biceps explique sa parti cipation stabilisatri ce.
- Le long triceps ajoute son rôle, quand l'abduction approche
de 90·. Avec le long biceps, il stab ilise le labrum et renforce
le plaquage de la tête contre la glène lors de la mi se en jeu
de l'a rti culation du coude (fig. 9-91 ).
~ 'j-8'J - Les ro/;Iteurs
trédidux et latéraux - Le deltoïde contribue à la coaptation en abduction et au
s'~ pour 5I3biliser centrage de la tête, grâce à la stri cti on contra ctile de son
!"léte MJtho- volume autour de l'articu lation, lors de sa contraction. Sa
~ement. structure et sa bourse synoviale le font considérer comme
une articulation prolongeant cell e de l' épaule et engainant
la racine du bras.
• Variations physiologiques
Dans le plan frontal Fig. 9-90 - Le long biceps
tempère la traction
La stabilité-est garantie par le bon contrôle du roulement-glis- élévatrice du court biceps.
sement·' de la tête (glissement vers le bas de la surface de la
tête, simultané au roulement vers le haut provoqué par l' éléva-
tion latérale du bras) (cf. fig. 9-65 ). Ce mécanisme est dû à deux
phénomènes, l' un actif, l'autre passif.
• Un phénomène passif : c'est le rôle du ligament gléno-humé-
rai inférieur (Gagey, 1991), qui, situé en berceau sous l'articu-
lation, se déplisse puis est mis en tension dans l'abduction. Le
glissement antéro-supérieur de ses fibres sur la rotondité de la
tête lors de ce mouvement détend ses fibres, grâce à la rotation
latérale que cela induit, permettant ainsi plus d'amplitude
(Gagey, 1991 ; Codine et coll., 2003 a) (cf. fig. 9-67). Ce fais-
ceau, contrairement aux faisceaux supérieur et moyen, n'est
recouvert par aucun muscle: cela fait de lui le seul élément
résistant s' opposant aux luxations antéro-inférieures, ce qui l' a
fait décrire comme un véritable hamac (Capito, 1996).
• Un phénomène actif : c'est, en premier lieu, le rôle du supra-
épineux. Il peut être suppléé fonctionnellement par tous les ten-
dons à composante d' abaissement de l'humérus (cf. fig. 9-66),
c'est-à-dire les adducteurs. Dans les prothèses totales d'épau le Fig. 9·91 - Le long tricep'
(PTE) de type classique, le rôle de ces muscles reste essentiel: assure la relation épaule-
lorsqu ' ils ne peuvent plus le remplir, cela guide le chirurgien coude dans le mouvement
vers le choi x d'une prothèse dite inversée (fig. 9-93 ) (glène côté du coup de hache.
huméral et tête côté scapulaire).
• Il faut noter le rô le autorégulateur du deltoïde, par la direc-
tion de ses fibres entre O' et 60' d'abdu ction, et par l' appui de
son volume contractil e au-delà (cf. fi g. 9-48). Cela se traduit
par une résultante dirigée en dedans et légèrement en bas, qui
peut être décomposée en une action de coaptati on et une autre
d'abaissement de la parti e épiphysaire (cf. fi g. 9-4 9). Ce der-
ni er aspect intervient dans le dosage de l'act ion élévatri ce
• Variations pathologiques
Pour Bonnel et coll. (1993), l'essentiel des pathologies dégéné-
ratives de l'épaule est le r~ultat, plus ou moins évolué, de dy~
fonctionnements des couples d'actions musculaires dans les troIs
plans de l'espace. Cependant, .on ne sait pas toujours si ce désé-
quilibre est primitif ou secondaire, cause ou consequence (Leroux,
1999 ; Dubert, 2002). La reprogrammation sensitivomotrice de
ces désynchronisations occupe une place prépondérante en r.éé-
Fig. 9-93 _ La proIhèse inversée d'épaule supprime le roulement-glissement de ducation, une autre étant dévolue au renforcement du deltolde,
WIêfe de l'humérus, au profil d'une translation circonférentielle sur la nouvelle préconisé par Gagey et Hue (2 000) en raison de la rapidité de sa
c tête scapulaire ., perte fonctionnelle au cours des pathologies, et de son rôle de cen-
treur déjà évoqué. Les malmenages, surmenages et traumatismes
sont autant de facteurs aggravants. Trois types de pathologies doi-
vent retenir l'attention: les instabilités, les dégénérescences et les
diaphysaire et doit faire l'objet d'une pédagogie thérapeutique
prothèses inversées (cf. infra).
adaptée (cf. fig. 9-69).
Instabilités
Dans le plan sagittal Les instabilités vraies
la stabilité résulte d' une position centrée de la tête, autrement Elles sont le fruit d ' un déficit des éléments stabi li sateurs. Les
dit de l'absence de jeu antéro-postérieur à ce niveau solutions diffèrent selon le type d' instabilité, passives ou actives.
(cf. fig. 9-59). o Instabilités passives. Ce sont les hyperlaxités ligamentaires,
• En haut: les faisceaux du ligament coraco-huméral jouent un constitutionnelles ou acqui ses (luxations répétées), les arrache-
rôle de frein stabilisateur. Le supérieur freine la flexion, et l' infé- ments du labrum, ou les dysplasies osseuses. Si elles sont peu
rieur l' extension (cf. fig. 9-61). importantes, ell es peuvent être compensées par entraînement
d'une protection musculaire de qualité, ai nsi que par une bonne
• Au milieu: les muscles infra-épineux et petit rond, en arrière,
ergonomie des mouvements d'épaule. Si elles sont importa ntes,
et le subscapulaire, en avant, réalisent une stabilisation antéro-
elles nécessitent la chirurgie" .
postérieure par tension antagoniste (cf. fig. 9-89).
o Instabilités actives. Elles sont consécutives à des ruptures de
• En bas : le large faisceau inférieur du ligament gléno-huméral coiffe, ou à des insuffisances musculaires acquises (générale-
s' étend en arri ère et en avant, jouant ainsi un rôle dans la sta- ment par non-entraînement, ce qui alimente le cercl e vicieux:
bilité verticale et antéro-postérieure (Aioun, 199 1). insuffisance musculaire ~ non-entraînement ~ aggravation cie
l' insuffisance). La solution peut être rééducative, en ce qui
Dans le plan transversal
concerne la notion de réentraÎnement (traitement fonct ionnel ou
C'est le plan des rotations, référencé en trois positions: R1 , post-chirurgi ca l), ou chirurgica le, en ce qui concern e la suture.
lU et RJ.
les instabilités fonctionnelles
o la position RI , coùde au corps, nécessite de petits roule- Elles résultent d' une mauvaise programmati on cinétiqu e cie
ments-glissements antéro-postérieurs qui sont sous la dépen- l'épaule, liée, semble-t-il, à des déficits sensori -moteurs (Warner
dance de la tension équ ilibrée des tendons de la coiffe. Il s et coll ., 1996; Codine et co ll ., 2003 b), eVou d 'une insuffi sa nce
empêchent le bâillement anorma l qui résulterait d' un roul ement
t5OIé. L' équilibre se joue principalement entre le subscapu lai re
dont le tendon est puissant (regroupant les lames penniformes 67. Les deux principales interventions son t :
Le bridage antérieur (intervention de Bankart), qui a pour effet de res·
00 muscle" et double efficacement le ligament gléno-huméral treindre la rotation latéra le et d'assurer un secteu r antérieur protégé par
'"Y,.en"" -, et les muscles infra-épineux et petit rond. la plus grande tension ca psulaire - une variante utilise le tra ctu s ilio·
tibial (lannotti et coll., 2002).
o la pOSItion R2, c'est-à-di re bras en flexion, est celle du sec-
La butée osseuse coracoïdienne, qui prolonge la voûte coraco-acro·
-' fie, wce des muscles antérieurs. Leur prédominance rota- miale vers l'avant et le bas (intervention de l atarjet; ou de Palle). Cela
a pour effet de donner une meilleure réten tion de la tête humérale par
FJ. v·..
/='- '7-/ i
"A~ Irgcsmental rc contrôle la
4 "ft ..r.abdurIJOn.
rotation latérale, coude au
la voû te. Selon que les fibres du subscapu lai re ont été sec ti onnées, ou
simplement séparées dans le se ns de leur longueur; la rotation latérale
est momentanément interdite ou non.
( PAULE • 329
musculaire, parfois nom mée coiffe incontinente . La solution est néo-acétabu lum, intégrant la voûte coraco-acromiale. La zone
kin ésithérapique (Poc ho ll e et coll., 2003) : la plus contrainte est la zone supéri eure, qui est la partie dure
• Sur le plan qualitati f, il s'agit de rétabl ir un équilibre tonique et résistante de ce néo-acétabulum.
et de donner une vigilance proprioceptive de qualité à la pro- • Coiffe-ménisque. Entre la tête et le néo-acétabulum, les ten-
tecti on musculaire de la coi ffe. Cela suppose des exercices de dons de la coiffe fo rment une couche tendineuse réa lisant un
déstabilisati on progressifs, en chaîne ouverte (programmés, pu is matelas interposé entre les structures dures et intégrant des
aléato ires), pui s en chaîne ferm ée (sur plan fixe, pu is sur pl an bourses synoviales pour faciliter le gli ssement et amortir les
mobile) - ce dans les différents secteurs d'amplitude et avec des pressions. Le tendon le plus armé, face aux contrai ntes, en
intensités croissa ntes. Cela constitu e un programme de réédu- majorité supéri eures, est celu i du supra-épineux - que Le Cœur
ca ti on ri che et évoluti f. (1988) a comparé à un ménisque actif. Cette coiffe-ménisque
• Sur le pl an quantitatif, il s'agit de rendre un minimum de forme une zone de transition semi-rigide (cf. fi g. 9-32 ).
force à la muscul ature de la coiffe, et complémentairement à la
muscul ature large qui l'enveloppe. Tout déséquil ibrage de la CONTRAINTES STATIQUES
bala nce musculaire porte atteinte au pronostic de récupération
optimale (Pocho lle, 1997). • Suspension
Dégénérescences • En l'absence de charge (situation la plus banale), la suspen-
Ce sont les conséquences de conflits non ou mal traités. Elles sion du membre est assurée passivement par l'action du vide
entraînent une épaul e douloureuse, avec perturbation s mécani- intra-articulaire, qu i est de l'ordre de 15 à 20 daN"' (le poids
ques. Le ti ssu de la coiffe tendineuse, mal réparé ou surmené, du membre supéri eur est d'environ 3 à 5 daN'·). Cette marge
devient le siège d' une dégénérescence fibreuse, cotée en fonc- de manœuvre permet le port de charges légères sans di fficulté.
ti on de sa gravité (Lewertovski , 1999). Au-delà d' une certaine • Lorsque la charge augmente, la tendance est à diminuer le
va leur, l'étanchéité de la coiffe n'est plus assurée et les solutions bras de levi er de la charge par rapport à l'axe corporel (rappro-
thérapeutiques devi ennent hasardeuses. chement). Cela a pour effet de placer la scapu la en légère son-
Prothèses in versées nette latérale, surélevant légèrement le moignon de l'épaule,
afin d'amarrer la tête huméral e sur le rebord inféri eur de la
Dans le cas d'une prothèse totale inversée, le déplacement
glène, c'est-à-dire en appui sur le pilier de la scapu la (fi g. 9-94).
huméral en abducti on provient d'un simple glissement de la surface
concave sur la surface convexe, excluant tout couple de force" . • U n cas particulier est celui des suspensions du corps par les
bras. Il fa ut distinguer deux cas:
POUR CONCLURE
CONTRAINTES
ZONES DE CONTRAINTES
• Tête humérale. La zone la plus contrai nte est généralement
la partie moyenne, ce qui correspond à une position antéro- Fig. 9-9-1 - l e port de
latérale du placemen t brachia l. chMge (1 bout de bras
entraîne une inclin<lison du
• Néo-acétabulum . D u côté sca pul aire, ce ne sont pas seule-
tronc (raccourcissement du
ment la glène et son labrum qui sont co ncern és, mais tout le
bras de levier résistant) et
une sonnette latérale
(appui sur le bord inférieur
68. Dan s ce G IS de figure. une technique cie mobi lisation passive util i-
sa nt un coup le (dite cn abêlissement de la tête) serait da ngereuse, ca r de /. glène el /e pilier de /.
contredlsJnt 1.1 nOl/velle méc<l nique. sc.pu/al.
• LE \\f\'UmE SUf'tRIEUR
• Contraction musculaire
La force compressive développée par les muscles est la plus
grande source de contraintes ; ell e peut se chiffrer en centai nes
b
de déca newtons (daN). Le Coeur (1988) a calcul é ces forces en
les éva luant à 5 daN par cm' de section musculaire". Il donne
un chiffrage globa l de 400 daN, et un détail des principaux
Si l'appui partiel est fréquent, notamment sur une canne, l'appui
"'" 1}..96 - groupes se répartissa nt ainsi :
liUI et so/lIcitmt (al, voire acrobatique (b).
• Suspenseurs : court bi ceps (8 daN) et long biceps (12 daN) ;
coraco-brachial (12 daN) ; long triceps (70 daN) ; deltoïde
(antérieur: 11 daN, moyen: 30 daN, postérieur: 20 daN).
• Abducteurs: il s'agit du couple deltoïde moyen (3 0 claN) et
su pra-épineux (20 daN).
7 1. Selon les auteurs et les protocoles, les forces norm ali sées su r muscle
isolé de mammifère ont une va leur de 2 à 3 daN par cm! (C o u be l et
l ensel·Corbeil . 1998).
~PAUlE • 331
• Éléments « tampons »
La coiffe et les structures de glissement annexées réalisent une
augmentati on de surface qui répartit mieux les contraintes. Cel-
les-ci s'exercent sous forme de pressions associées à des frotte-
ments, lesquels sont transformés en glissements grâce aux
structures antifrottements que sont les bourses synoviales. Il ne
s'agit donc pas d'un simple contact entre deux cartilages, mais
de contraintes transitant par des éléments tampons mobiles et, ~~~----~-- __~__~~~~ o
30' 60' 90' 120' 150'
de ce fait, sujets à inflammations et à usure (dégénérescence).
Outre l'intensité des contraintes, ce sont la durée, la répétition
Fig. 9-97 - tvolution des contraintes (Co) de la scapulo-humérale en fonction
et la position articulaire qui constituent les facteurs aggravants. de l'amplitude ('), en cisaillement (trait plein), en compression (pointillés) el leur
courbe globale (tirets·points). Les flèches indiquent les valeurs maximales.
• Position d'économie
C'est la position de fonction. Grâce à son placement intermé-
diaire et à la mobilité scapulo-thoracique, elle ménage l'étire-
ment de structures, place les muscles en course moyenne, donc
en secteur de force économique. Grâce au bon centrage qu'elle
offre, elle minimise les décompositions parasites à type de
cisaillement. Cette position est donc une situation de contraintes
moindres, dont elle économise les composantes dynamiques en
s'intégrant dans l'étendue de la chaîne articulée du mouvement.
• Au cours de l'abduction
En passant de la position coude au corps à l'abduction maxi-
male, les contraintes scapulo-humérales évoluent, ce qui permet
de distinguer quatre secteurs (Viel, .1979) (fig. 9-97) : Fig. 9-98 - L'économie
o Au démarrage de l'abduction: les contraintes sont faibles. nécessite l'emploi des deux
épaules plutôt que d'une
o Aux environs de 60' : le ci saillement est dominant. seule.
o Aux environs de 90' : la compression est dominante.
o Au-delà de 90 ' : les contraintes diminuent.
bras plutôt qu'u n seul) (fig. 9-98). (appui sur la cui sse).
• lE ' 1E'\8"E SUptRIEUR
(
a b
~ 9-99 _ Aménagement par transformation des contraintes: utilisation de l'acromion (a), utilisa/ion d'un levier (b), u/ilisa/ion d'une machine (c).
• Utilisation d'une machine - par exemple pousser une antéro-supéro-Iatéral sont victimes d'un déséquilibre dynami-
brouette plutôt que de porter des charges, ou même recourir à que dans lequel les muscles faib les sont obligés de se su rpasser
des appareils de levage. pour vaincre une résistance trop forte et engagent le déplace-
ment de fa çon non physiologique (défaut d'abaissement et
d'ouverture latérale). Cela ferme le cercle vicieux en surmenant
PATHOLOGIES et en malmenant les structures, bloquant les adaptations salva-
Elles sont liées à des défauts qualitatifs et à des phénomènes trices.
quantitatifs.
• Mauvaise ergonomie des gestes
• Mauvais rapport des surfaces de contact Un comportement gestuel ne tenant pas compte du rythme
Les contraintes s'exerçant dans les secteurs d'amplitude scapu lo-huméral conduit inexorab lement à des dyschronomé-
extrême surchargent certains compartiments articulaires et ten - tries, des déséquilibres toniques et des malmenages musculai-
dent à décentrer et déséquilibrer l'articulation. Il s'ensuit une res. Ils sont générateurs de détérioration des éléments tampons
sursollicitation musculaire de protection, engendrant à son tour et des structures de glissement, et conduisent ensuite à une alté-
malmenages et surmenages, générateurs de pathologies inflam- rati on inflammatoire puis dégénérative de la coiffe. Cette mau-
matoires et dégénératives (Mayer et coll., 1994). vaise ergonomie est souvent liée à un placement scapu laire
initial mal ajusté (cf. § précédent).
• Mauvais placement scapulaire dynamique Le défaut le plus cou rant consiste à bloquer la scapu lo-humé-
raie, en tétanisant la muscu lature environnante, tout en cher-
Le placement scapulaire, oblique de près de 45 ' dans les trois
cha nt à gérer un mouvement donné. Cela inhibe tout schéma
plans de l'espace, est une situation typiquement intermédiaire,
moteur cohérent, et le pat ient lutte avec sa musculatu re sca pulo-
il partir de laquelle la scapula peut se propulser dans les diffé-
thorac ique pour dégager un peu de mobilité. Le résu ltat est une
rentes directioC15, selon les besoins.
mauvaise efficacité gestuelle, un coût énergétique important,
l..n défaut de placement initial crée un handicap pour les
une absence de fluidité du geste (Mayer et coll. , 1994).
f""'OU',ements. La tendance la plus fréquente est celle de l'enrou-
Iftnmt des épaules, avec plus ou moins d'élévation . Cela se tra- • Durée ou répétition
~ par des tensions musculaires douloureuses avec une
-~·AlJt"Al des enrouleurs (petit et grand pectoraux), et une ten- L'épau le, spécialement celle du côté dominant, est largement
.....or. rY",I<"Alreuse des élévateurs (trapèze supéri eur et élévateur sollicitée dans la vie quotidienne. Selon les caractéristiques des
,.,.. -< v..-.puI3,. Il s'ensuit un placement huméral en rotation gestes de loisi rs, pro(essionnels ou sportifs, l'épaule peut deveni r
-H: .. ,. ~nt 1(:5 rotateurs latéraux en difficulté pour assumer le siège d' un surmenage conduisant à des pathologi es de rhu-
CI' u.or.-·;;-= SI.abllisateur lSeidler et coll., 2002 ). Dans ces matologie dégénérative, avec parfois des ruptures asymptoma-
o r/.. r: "".JS "" rn<.JlJVements dans le cône de révolu tion tiques pendant un certain temps (Elleuch et co ll. , 2002 ). Il est
ÉPAULE • 333
POUR CONCLURE
Les contraintes sont essentiellement d'origine musculaire et
aggravées par les dysfonctionnements de placement et de
rythme du complexe de l'épaule. Les conflits et malmenages
trouvent leur so lution dans une meilleure gestion du complexe
et les surmenages dans une économie des gestes.
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Avertissement: la prono-supination est traitée au chapitre 11
Poignet
BASE DE R~FLEXION
SITUATION
CARACTÉRISTIQUES
a b
b
Fig. 10-4 - Chez l'animal, le captage est souvent assuré par la région cervicale
(a); certaines tortues, d'ailleurs venimeuses, ont une liberté cervicale leur
fic. 1..3 -
Le réglage de la longueur du membre supérieur est le lait d'une permettant de mordre loin en arrière. Le coude humain permet la pénétr<ltion
~ He' 'a et non d'un système d'allongement lb), de l'espace de captage du membre supérieur (b).
COUDE • 339
l'épaule, pour élaborer des gestes de force, soit avec la mai n',
,
, --,
pour développer des gestes de finesse.
r r---
1 \
1 \ \
RAPPELS ANATOMIQUES
Fig. 10-5 - Valgu, en extension par inclinaison de l'axe huméral la), par
SUR LE PLAN MORPHOLOGIQUE
angulation épiphyso-diaphysaire de l'ulna lb), par association des deux
L'os est sous-cutané en trois endroits, avec la présence de phénomènes le).
paquets vasculo-nerveux dans les zones protégées. Le coude n'a
pas de secteur d'extension' . Il possède une légère angu lation
fro ntale, en position de rectitude: le valgus du coude. Il est dû à :
• L'obliquité de l'axe articulaire (fig. 10-5 a), qui provoque un
va lgus en rectitud e et aurait tendance à porter l'ava nt-bras en
dedans lors de la flexion (Ericson et coll., 2003) .
• L'angulation épiphyso-diaphysaire de l'ulna (fig. 10-5 b), qui
I~
provoque un va lgus en rectitude et aurait tenda nce à porter
l'ava nt-bras en dehors lors de la flex ion . Ce phénomène et le
précédent s'associent en rectitude et se neutralisent en flexion l ,
l ,
(fig. 10-5 c) - ce qui explique que le va lgus phys iologique
n'existe qu'en rectitude. :~-", ,-f' '\
• La gorge de la trochlée: peu marqu ée chez l' humain, elle a 1
une inclinaison variabl e. Son rôl e est mineur, et explique pro-
bablement la posi ti on de l'avant-bras, légèrement en dehors ou
a b
en dedan s se lon les sujets, lors de la flexion s (Kapandji, 1980).
• Humérus
• L'extrémité infér ieure a une forme d'étri er frontal, tri angulaire
à base in fér ieure, déhiscent en son centre et limité par tro is côtés
dont l' in férieur est enroul é d' une surface arti culaire.
• Cette extrém ité est déjetée en avant, de 30" à 40", ce qui amé-
liore les possibi lités du secteur de flexion (fig. 10-6 a, b).
a b ( d
• Ulna
o L'incisure trochléaire regarde en avant et en haut d'environ
45', elle offre un arc de 180' (fig. 10-7 et 10-12).
o Ses deux joues (contre trois chez le singe brachiateur) sont
asymétriques : la partie inféro-Iatérale est amputée par la surface
de contact pour le radius, rendant la joue latérale moins large
Fig. 10-9 • La coupe
que la médiale.
sagin.le par la gorge de la
• Le processus coronoïde est raccourci, favorisant ainsi un gain trochlée montre un arc
de flexion (fig. 10-6 c, dl . cartilagineux d'environ
JJO' (a). Une vue latérale
o L'olécrâne offre un bras de levier pour le tendon tricipital
de l'humérus montre un arc
(p lus faible que chez le singe knuckle-walkingl, de façon un peu cartilagineux du capituJum
330·
équivalente à la patella pour le quadriceps' (fig. 10-7). d'environ '80' (b).
o L'i ncisure radiale offre un contact concordant (fig. 10-11 ) a b
avec le radius (ce qui n'est pas le cas à l'épiphyse inférieure)
(Hamasaki, 1983 ; Dufour et coll., 2003).
• R~dius
o Il est solidaire de l' ulna pour la flexion-extension, et indépen-
3
dant pour la prono-supination.
o La section transversa le de la tête est très légèrement ovalisée'
(Captier et coll., 2002), ce qui semblerait favoriser le passage Fig. 10·10 - L'épicondyle
de la tubérosité radiale et la mise en tension de la membrane latéral reçoit l'amarrage du
2 LCR (1) et des muscles
interosseuse en position intermédiaire (fig. 10-11) (Van Riet et
extenseurs-supinateurs (2).
coll., 2003 ; Mahaisavariya et col l., 2004). la plasticité du liga-
L'épicondyle médial reçoit
ment annulaire absorbe la très légère variation de diamètre au l'amarrage du LCU (J) et
cours de la prono-supination . Le pourtour de la tête est très légè- des muscles fléchisseurs-
rement bombé, ce qui permet la discrète inclinaison liée à la pronateurs (4).
pronation (cf. fig. 11-21 ).
o la fovéa de sa tête, concave', représente un arc de 30' à 40'
(fig. 10-12) (Veeger et coll., 1997)
Le coude est formé d' une seule cavité pour trois articulations
a
~,,
\
b
': \.\. . \.
~:
~
t
~
d
\
'
.
:
~
~
'
m
• D
(fig. 10-13). Cela explique l' interdépendance des mouvements
concernant ces trois interlignes et les retentissements mécani-
ques en cas de pathologie.
o Articulation huméro-ulnaire. C'est l'articulation maîtresse du ,, ,t, \
.
...\.. .......... .. .
'
coude. Son type arti culaire est une ginglyme, congruente et \
, ,' ,,
concordante.
o Articulation huméro-radiale. C'est une sphéroïde, bien \".J
'yr . . \ 'Ir, 1
Fig. 10·11 - Bien que de surface
'., ~\\
qu'elle n' exploite que deux des trois degrés de liberté théori-
concordante avec l'ulna, grâce à
ques. La présence de l' ulna neutralise la possibilité d'abduction- la plasticité du ligament annulaire, "
adduction. Ainsi, dans l'opération de Krukenberg, après ampu- la tête radiale est très légèrement ~ 65· \ \
tation de la main, les deux os de l'avant-bras sont désolidarisés ovalisée, avec un diamètre plus ,,
afin de permettre au radius d'avoir une liberté latéra le (troisième petit dans une direction (d) que , ,
l '
degré de liberté), autorisa nt ensuite une prothèse de mai n avec dans l'autre (0 ). En supination (a), 1
7. Lo rsque la patella est fixée par des broches. cela se nomme une
.. olécrânisJtion de la palclla.
8. 57 % des têtes sont oVJles (dia mèt res de 20 et 22 mm ), les autres o nl
un diamètre de 21 mm.
9. Ellc est proionde d'cm Iron 1,4 mm.
• LE "'~\18RE SUPlRIEUR
• Capsule
Elle est lâche sagittalement, avec des culs-de-sac antérieur et
postérieur'· (fig. 10-14), et tendue sur les ~ôtés ~absence d'?bduc-
. up tion-adduction). L'insertion sur le col rad ,al presente un recessus
Fig. 1()·12 - L'incisure
ulnaire offre un arc de L.nt périphérique autorisant les mouvements de rotation axiale
/80', et la fovéa radiale un (prono-supination) (fig. 10-15). Cette capsule unique est innervée
arc de JO J 40'. par les quatre nerfs qui transitent à ce niveau (fig. 10-16) : le mus-
culo-cutané en avant (comme pour les muscles antérieurs), le
radial en arrière (comme pour les extenseurs), le médian en avant
et en dedans (comme pour les épicondyliens médiaux antérieurs)
. up et l'ulnaire en dedans (comme pour le muscle médial: le fléchis-
Lmed seur ulnaire du carpe) (Esnault et Viel, 1974).
• Synoviale
Elle présente les mêmes replis que la capsule. Au niveau
huméro-radial, elle forme un repli méniscoïde circonscrivant
une partie de la fovéa, formant une structure tampon intercalée
à la périphérie de l'interligne (fig. 10-17) (Duparc et coll., 2002).
·up
Lmed
t t
,'
.' 1
"
a b (
Fig. 10·15 - Repli annulaire autour du radius (1). Comportement de la capsule en position neutre (a), en pronation (b) et en supination (c).
a b
, up
L med
.up
L ant
a b
).1.1 • l E Mf\1BRE SUPlRIEUR
MOBILITÉS
MOBILITÉS ANALYTIQUES Fig. 10-22 - Le brachio-radia/, de force F, a une décomposition tangentielle (Ft),
mobilisatrice, plus efficace en chaine fermée (a) qu'en chaine ouverte (b), où
• Flexion l'essentiel de la force réside dans la composante radiale (Fa), cooptatrice.
Définition
C'est le mouvement dans lequel la face antérieure de l'avant-
bras se rapproche de celle du bras.
Plan
Le mouvement se déroule, théoriquement, dans le plan sagit-
tal passant par le centre du coude. En réa lité, ce plan est légè-
rement oblique du fait du va lgus en secteur proche de la
rectitude du coude (Nordin et Frankel, 2001).
Axe
L'axe théorique est l' intersection des plans frontal et transver- Fig. 10·23 -L'enroulement
de la gorge de la trochlée
sal passant par le centre du coude. Cet axe, en réalité légèrement
lait apparaître une légère
oblique en dedans et en bas, n' est· pas rigoureusement fixe en rotation de l'u/na,
raison de la variabi lité du plan (Morrey et Chao, 1976 ; Duck RL
conjointe aux mouvements
et co ll., 2003b). analytiques du coude :
rotation latérale (RL) lors de
Mouvement la flexion, rotation médiale
Il est habituel de considérer l'avant-bras mobile et le bras fixe, (RM) lors de l'extension.
bi en que le mouvement inverse soit utilisé dans les prises trac-
tantes du membre supérieur (alpin iste). Le mouvement est une
translati on circonférentielle de l' incisure trochléa ire et de la
fovéa autour des surfaces convexes de l' huméru s (Thomsen et
co ll., 200 1). Le plan n'est pas pur, car il ex iste une légère rota- Amplitude
tion en raison de la torsio n de la gorge de la trochlée: une rota-
tion latérale automatique d'environ 5" à 10' est liée au La moyenne se situe autour de 150' à 160' (Günal et coll.,
1996; Chantelot et coll., 1998).
mouvement de flexion (fig. 10-23 ) (Youm et co ll ., 1979). D 'autre
part, le rad ius est également le siège d' une fa ible rotation ax iale Moteurs
latéral e, qui débute dès le commencement du mouvement pour
Le muscle fl échisseur permanent est le brachial. Il est aidé
se stabi 1 iser après 40' de flexion (Lazennec et col l., 1991 ). Enfin,
par le biceps brachial dans les situations de force ou de vitesse.
la fl ex ion s'accompagne d' une légère ascension de la tête
Le brachio-radial participe à la fl exion, mais il est plus efficace
radial e, ce qui expli que le contact huméro- radial en fl ex ion et
lorsque le mouvement se fait du bras vers l'avant-bra s (sens
non en extension.
proximo-dista l) qu'en sens inverse (fig. 10-2 2). Le rond prona-
teur a un faible bras de levier ; à ce titre, il intervient dans les
13. C'est le nlllScle de la suspension du gymnaste ou du grimper de mouvements de finesse (cf. M obilités fonctionnelles: Coude de
l'alpini ste, fi nesse) (Raikova, 1996 ; Van Heest et coll., t 999).
• lf \lE ..RE SUptRIEUR
17. Un très infime jeu est également possible dans le plan transversal,
ce qui induit les très petits glissements antéro-postérieurs de la tête
radiale par rapport à l' humérus.
18. pans c~ ~as, on peut mobili ser la tête radiale en petits gli ssements
C:\ anter,?-poster,leurs sous le ca pitulum . Cela suppose un faible jeu
110· ,"') : 1 h~me~~-u lnal re (cf. note précédente). La très légère composante rota-
-=---j
---::~;--
---- ----"
tOlr~ llee au mouvement de fl exion-ex tension suppose ce jeu cie la tête
rad, ale par rapport au ca pitulum (Roidi s et co ll., 2003),
19. De plus la pression manuelle nécessa ire, qui devrait être consé-
..... 45" quente, co mprimerait la bran che superficielle (sensiti ve) du nerf radia l,
". ce ~ui la re~~rait intolérabl e. ~ noter éga lemen t que s' il existait un jeu
~ .. '" 1,. _l'U( utile du coude permet a n~er~~ po.:;terleur, c,~l a, rendrait d.angereuse l'action du biceps brachial
"> ;//".- :.r,., --~ il LJ bouche. ....... qUi, s Inseran t su r 1eplph yse rad iale supérieure, déstabili serait l'art icu-
la tion par sa contraction,
COUDE
• 347
Coude de finesse • Dans le plan frontal, lorsque le coude est en flexion: il com-
bine la pronation avec l'abduction scapulo-humérale
Il résulte de l'association coude-main, répartie en deux mou- (cf. fig. 9-82 ).
vements opposés.
• Dans le plan transversal, lorsque le coude est en rectitude:
il combine la prono-supination avec les rotations d'épaule.
20. Arcade de Lotem.
21. Arcade de Frohse.
22. Toutefois, l'alpiniste se tracte en force en fl exion-pronation, faute
d'autre possibilité.
a b
Fig. 10·15 - Les momements de force sont, par exemple, celui de pousser une charge (a), ou de tirer sur une corde (bJ.
m • lr """SIt[ SlJf>tR"UR
~ 111-26 - Les mouvements de finesse son~ par exemple, celui de tendre la main à pal1ir du coude (a), ou de po11er la main
• la poche intérieure de sa veste (b).
• Position de fonction
Il ne s'agit pas d' une mobil ité, mais d' une position de départ
favorabl e aux mobi lités. Le coude est fléchi à angle droit, en
prono-supination indifférente. À pa rtir de là, les mobil ités sont
plus fac iles à reconquérir et, en cas de raideur grave, c'est la
position qui sauvegarde la plus grande part ie des fo nctions du
coude (position d'immobil isation) (Stroyan et Wi lk, 1993).
b
MOBILITÉS PATHOLOGIQUES
POUR CONCLURE
La mobil ité du coude est essentiellement associative : liée à spontanément la prono-supination radio-ulnaire ou les rotations
l'épaule ou à la main . Son exploitation est donc surtout d'ordre d' épau le, et n'ont aucune raison de charger la jonction huméro-
fonctionnel. ulnaire (Morrey et coll ., 1991).
Au niveau huméro-radial
STABILITÉ Le contact n'étant pas constant, cet interligne n'est pas stable
su r le plan osseux:
• Sagittalement, la tête radiale est relativement libre, il n'y a
STABILITÉ PASSIVE pas de stabilité osseuse.
Fi !().30 _ Le con/;ld huméro-radial imparfait (a) permet de faibles bâillements huméro-ulnaires (b), lorsque l'olécrâne est dégagé de la fosse
.!cw,ienne_ La résection de la tête radiale peut entrainer un étirement du nerf ulnaire, à long terme (c).
Au niveau huméro-ulnaire
La stabilité antéro-postérieure est suffisante sur le plan osseux,
de plus c'est le plan de mobilité du coude, les ligaments sont
donc faib les. Frontalement, l'absence d'abduction-adduction
peut représenter un danger pour 16 stabilité, les ligaments forts
sont donc collatéraux (Olsen et coll., 1996b; Hannouche et
Begue, 1999; Imatani et coll., 1999), avec une résistance toute
Fog. !().31 - Les ligaments particulière pour le collatéral ulnaire du fait du risque d' exagé-
LCR et LeU maintiennent ration pathologique du valgus. Il est renforcé par un ligament
l'u/na transversalement, annexe (ligament de Cooper) et par le fléchisseur superficiel des
mais le risque doigts (Rongières et coll., 2001).
d'augmentation du valgus
est empêché par la béquille Au niveau huméro-radial
radiale (a), qui assure un
contact Il y a peu de renforts dans les plans sagittal et transversal; les
œmp/émen/;lire (h). faisceaux moyen et antérieur du ligament collatéral radial ren-
a b
forcent le ligament annulaire. Dans le plan frontal , il n' y a aucun
renfort, puisque le ligament collatéral radial s' insère sur l'ulna
et non sur le radius.
Au niveau huméro-radial
Ce compartiment articulaire est particu lièrement peu stable.
24. L'erreur de perception manuelle est favori sée par deux éléments:
Cest à deux petits muscles courts que revient le rôle d'assurer
d' une part, ces tentati ves de glissement de la tête engendrent toujours
une rotati on axia le de l' huméru s impossible à limiter, à moins d' utiliser une protection active: l'anconé et le supinateur (fig. 10-3 5),
des broches Iransosseuses, et, d'autre part, en posi tion déverrouill ée du fournissant une coaptation huméro-radia le et radi o-u lnaire
coude, il peut eXister d'i nfimes bâi llements rotatoires huméro-u lnaires,
conjointe. La protection comp lémentai re des muscles laléraux
chiffrés à 3,2 ' par Ka5len ct col l. (2004) (pl aquage d'une joue et décom-
pression de l'autre), permellant d'enregistrer un infime déplacement (brachio-radial, LERC et épicondyliens latéraux) permet une
radi o-huméral (et non radio-ulnaire). bonne stabilité acti ve (Gribble et coll., 2003).
]il • LE \ t["BRf SUptOIWO
CONTRAINTES
Au niveau radio-ulnaire supérieur
La cohésion des deux os de l'avant-bras est, musculaire-
CONTRAINTES STATIQUES
ment, due à leurs insertions communes (FSD et rond prona-
teur en avant, long abducteur et court extenseur du pouce en • Traction
arrière).
Elle correspond à la suspension, situation la plus banal e, en
rapport avec l'activité essentielle du membre supérieur
PosmON FONCTIONNELLE
(fig. 10-36 a). Il s' agit généralemeflt d' un port de charge. La
C'est la position occupant le secteur moyen des amplitudes contraction musculaire doit alors équilibrer celle-ci. On do it
du coude: demi-flexion et prono-supination intermédiaire. C'est = =
avoir f P (p poids de la charge portée, si l'on néglige le poids
la position choisie pour les immobilisations du coude, elle per- du segment), d'où R = O. Dans le cas, moins fréquent, de la sus-
met l'essentiel des mouvements fonctionnels. pension du corps par les bras, voire par un seul , le problème
= =
est le même: F P (P poids du corps suspendu).
VARIATIONS
• Compression
• Physiologiques
Comme pour l'épaule, la press ion transmi se par appui des
• L'instabilité en rectitude résulte généralement d' un récurva- mains, même d' une seul e, est négligeable en situation courante
tum mal contrôlé.
(appui contre un mur, ou sur une ta ble) (fig. 10-36 b). L'a ppu i
• Le jeu de l'a vant-bras dans le plan frontal résulte d' une lax ité peut devenir plus contraignant par son intensité ou sa durée,
ligamentaire. Il se traduit par un bâillement latéral ou médial du comme dans le cas de la marche avec ca nne(s). Les pressions
coude, notamment par l'exagération dynamique du va lgus (Mor- sont surtout le fa it de la contracti on musculaire. La force com-
r"" et col l., 1981).
pressive développée par les muscles est presque toujou rs la
• Pathologiques
26. Comme la résection de la tête rad iale, entraînant, à long terme, un
• L'augmentation de la stabilité accompagne généralement une
risque de distension média le, no tamment un étirement du nerf ulnai re
raidnn- articulaire". (fig. JO-3D cl.
• Les dimm utions de stabilité ou instabilités sont passives et/ou 27. Ell e résul te d' une traction brusque sur la main, par exemple pour
tirer un enfa nt et lu i fa ire monter une marche. Le ca rpe, arti c ulé avec
'<E-'.~ Les plus fréquentes sont dans le plan frontal, pui sque
le radius e l non l' ulna, tran smet la traction di sta le au radius dont la tête
s'engage alors dans le ligament annu laire, encore soupl e. La c linique sc
trad uit par une impossibil ité de fl échir le coude et de prôner. La réduc-
1:; (~ ,. ~ ft....,r""'JtS pas automatique: on peut avoir un coude pOSI- l ion est simple: bref mécani sme en sens inverse. II y a peu cie ri sque si
tr.l"':4;n; r-s# ffi i\Pxion-extension el présentant, sim ultanément, l'enfant est sa isi bi latéral ement, s' il parti ci pe à l'ac tion (contrac tion, el
.1'-# ".Ir, /. ."...nt", #-
si la prise s'étend à l'ava nt -bras.
COUOE
• 353
a b
• Flexion Fig. 10·38 - Les efforts en flexion du coude sollicitent /a poutre composite de
Ell e concerne la partie distale du coude, c'est-à-dire le seg- l'avant-bras.- les muscles, en avant absorbant les contraints en traction, et les
05, en arrière absorbant les contraintes en compression.
ment antébrachia l, et se traduit par le phénomène de poutre
composite (fig. 10-38).
• Torsion
Elle concerne la partie proximale du coude: le segment bra- inférieure de l' humérus" (fig. 10-39) (Bennett, 1993 ; Costantino
chi al (au-dessus de la prono-supination). Ce type de contrainte et coll ., 2003) .
est toujours dangereux. Quand il concerne le coude:
• Soit l'articulation pivote en pronation ou supinat ion, voire CONTRAINTES DYNAMIQUES
prolonge son effo rt au niveau scapulo-h uméral (Donkers et co ll. ,
1993 ). En dynamique, le chi ffrage dépend de la violence du geste.
" faut distinguer:
• Soit l'articulatinn reste (ixe, protégée par la musculature, et
c'es t la palette humérale qui est so ll icitée en torsion. Ce méca-
ni sme est à surve ill er pour deux rai sons: dans les positions flé-
chi es du coude, il fo urnit un bras de lev ier important à la torsion ,
et il est spéc ialement dangereux dans les fra ctures de l'extrémité 28. D'où la dangerosité d'un jeu comme le bras de fer.
• lf Ml\18Rf SUP'tRIEUR
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"
PRÉHENSION ET SYMBOLE
8. Cela aide le locuteur à asseoir ses intentions sur une cohérence per~
sonnelle tota le. Ces gestes ne sont pas exclusivement destinés à l'inter-
locuteur, qui peut être ph ys iquement absent (exemple d'une
commu nication téléphon ique). Cette pression expressive est tellement
forte qu'il est quas iment impossible de tenir un discours en faisant
volontairement des gestes d'expression inadaptés (le lecteur peut
s'entraîner).
p
Fig. 11 -7 - Les trois divisions de la main, carpienne, métacarpienne
et ph<l/angienne, se retrouvent à tous les niveaux: morphologique,
astéologique, arthrologique, myologique, vasculo~nerveux.
Fig. 11~n 1.1 main est poIl morphe. représentiJn t une vaste boite .i outils
(CI. [(' \ teJ.
,
• LE ,~··.;~RE SUPiRIEUR
F1!:- 11·10 - La communiation non verbale dispense d'explications verbales (a), mais elle est sujeNe aux modes : le geste de pied de
nez lb) reflète une époque révolue, et variable selon les contrées: l'embarras mimé par le glissement d'un doigt dans le col de la chemise
est d'origine italienne (c).
9. Ces gestes sont quasi universels, ils sont étudi és par les ethno logues
qui ont pu établir qu'ils étaien t compri s aussi bien par un Européen, un
Fig. 11 ·11 - En plongée sous·marine, le geste Inuit, un Africain. On peut noter la même pression li ant le geste et le
permet de dire, par exemple, que tout va verbe qu e dans le cadre de la com muni cation coverbale . On observe
bien (a). Pour les sourds·muets les gestes en effet ici un phénomène analogue à ce lui constaté pour cette dernière,
qui est que, même dans des circonstances où l'i nterl ocuteur peut voir
permettent de coder des notions cancretes ou
mais non entendre, le langage à voix basse accompagne souvent invo·
abslrai,es, par exemple celle d'épaisseur (b). lontairement le geste mimé.
POIG ET • 361
Il. la ligne bistyloïdienne est un point de repère modifié dans les frac- • Ulna
de l'extrémité inférieure du radius. Sur l'horizontale, elle est fron-
b..-eS Sa tête est grêle. Son pourtour est en rapport antéro-Iatéral
toIement oblique de 25' ouverts en dedans et. sagittalemen~ oblique de
avec l'incisure ulnaire du radius. Inférieurement, elle présente
10· ouverts en avant.
une surface plane en rapport avec le disque articulaire du poi-
gnet (Garcia-Elias, 1998).
Le lunatum
fi&. 11·13 - Les btas de
te.im des muscles longs Le lunatum est considéré comme un mentsque oSSeux. En
de prono-supina6on sont le effet, il bouge comme un battant de cloche lors des mouvements
bit des courbures du sagittaux. Il est plus lié au compartiment médial du poignet, avec
adius : biceps Il) el rond le triquetrum (Ritt et coll., 1998), qu'au scaphoïde, en latéral.
pronateur 121.
Le triquetrum
Le triquetrum, le plus médial, n'est pas en contact avec l' ulna
mais avec le disque articulaire, et seu lement en fin de mouvement
d'adduction du poignet. Il supporte le pisiforme, os qui se présente
,up comme un sésamoïde inclus dans la chaîne muscu laire « fl échis-
L ant seur ulnaire du carpe-abducteur du V . (Moojen et coll., 2001 ).
12. Cette surface est nettement séparée en deux par une crête sagi tt ale.
ce qui évoque le ca ractère part iculier de celle arti culation.
POIGNET
• 3&3
Capitatum
Le capitatum, central et volumineux, pénètre inférieu rement
la 1" rangée sous fo rm e d' une tête, sphéroïde. C'est un point
central d'amarrage ligamentaire.
Hamatum
L' hamatum forme, avec le triquetrum, un interligne oblique
en ava nt, en bas et en dedans (fig, 11-18). Il est caractéri sé par sup
son uncus (Patterson et coll., 1995a).
L ant
Fig. 11-15 - Les trois nÎveaux articulaires du poignet : RUI (cercle), radio-
SUR LE PLAN ARTICULAIRE carpienne (reclangle), médio-carpienne (sinusoïdale).
• Radio-ulnaire inférieure
C'est une trochoïde ni congruente, ni concorda nte", contrai-
rement à son homologue supéri eu re, ce qui autorise des glisse-
ments (fig. 11-1 6).
a
• Radio-carpienne
Elle met en présence la glène antébrachiale (radius et disque
articu laire), dont l'a rc est d'environ 75 · fro ntalement et 70· sagit-
talement, avec le condyle ca rpi en, dont l'a rc est supérieur :
environ 110· frontalement et 115· sagitta lement (Marti nez, b
1974). C'est une ellipsoïde atypique", non concordante et par-
ticu lièrement laxe. C'est la seule articu lation du corps à géomé-
trie vari able, tant du côté antébrachi al (varia ti ons du fa it de la
prono-supination) que carpien (mobilités interosseuses de la
1" rangée). Fig. 11-16 - La RUS esl arthrologiquemenl congruenle el assure la rolalion
axiale (a). La RUI, nÎ congruente, ni concordante, autorise des glissements
sagillaux (b).
• Médio-carpienne
Il s'agit d'un interligne concave en haut, à sa partie latérale,
con vexe en haut, à sa partie moyenne, et ob lique (en S italique)
en bas et en dedans, à sa partie médiale. L'ensemble forme un
emboîtement réciproque'·, dont la forme générale peut vague-
ment rappeler l'interligne subtalaire (fig. 11-1 7), ce qui évoque
Ligaments radio-carpiens
,up
Au niveau radio-carpien, les ligaments forment deux
Lpost
systèmes :
• Un système collatéral avec deux ligaments, un radi al et un
ulnaire, ayant chacun deux faisceaux (a ntérieur et postérieur).
• Un système sagittal, plus ou moins symétrique, mais les liga-
ments antérieurs sont beaucoup plus forts que les postérieurs
(Viegas et coll., 1999) et sont disposés en radio-carpien antérieur
(RCA) et ulno-carpien antérieur'° (UCA). Chacun est en éventail,
et le faisceau moyen du RCA, qui se termine sur le triquetrum,
est particu lièrement fort : son rôle, dû à son trajet, le fait nommer
ligament supinateur (cf. Mobilité). Son homologue postérieur se
~ 11 -1;--" La méditH:atpienne présente trois parties (vue médiale) : une termine éga lement sur le triquetrum et, pour la raison équiva-
lMéraJe inclinée en arrière, une médiale inclinée en avant, et une intermédiaire, lente, est nommé ligament pronateur (schuind et coll., 1991 ;
sphéroide. Cela explique que la rotation des rangées mure un vissage (serrage) Acosta et coll., 1993). L'ensemble des deux faisceaux est sur-
ou un dévissage (desserrage). nommé par les chirurgiens de la main ligament frondiforme de
Kuhlman (fig. 11-19).
Ligaments média-carpiens
une mobilité restreinte et complexe, plus faci le à pratiquer en Au niveau médio-carpien, outre les ligaments d'os à os,
décÔmpression (manipulation des os) qu'en coaptation (avec la essentiellement antérieurs (garantissant la concavité du canal
force musculaire). O n peut la schématiser comme une portion carpien), il faut signaler deux choses:
de pas de vis (Landsmeer, 1962; Martinez, 1974) : le plan de
l'interligne latéral est incliné vers l'arrière, celui de l'interl igne • Il n'y a pas de liaison ligamentaire entre lunatum et capitatum
médial est incliné vers l'avant, le capitatum étant l'axe (ce qui explique la grande mobilité sagittale du lunatum), et,
(fig. 11-18)_ Cela explique les mobil ités spécifiques liées aux pour éviter cependant les déplacements trop amples, cette
mouvements analytiques" (Viegas et coll., 1993). liaison est remplacée par des fibres scapho-triquetrales anté-
rieures et postérieures (Sennwald et coll., 1994).
• Le disque articulaire
Il est à la fois surface articu laire et ligament d' union entre les
deux os de l'avant-bras (Acosta et coll., 1993).
• Ligaments à distance
Il ya le rétinaculum des muscles fléchisseurs (RMF). qu i fe rm e
le ca nal carpien (tun nel ostéofibreux). U ne expansion média le
et superficielle du RM F déli mite le cana l ulnaire, pour le paquet
vascu lo-nerveux ulnaire" (Mashoof et coll., 200 1 ; Theuman n
et coll., 2003).
Ce sont les muscles dont les tendons ont une action au niveau C'est le plan transversa l (plan des rotations). En réal ité,
comme l'axe est oblique, le plan du mouvement l'est aussi
des doigts et qui transitent pa r le poignet, y assura nt un rôle
(fig. 11-21 ).
annexe : fléchi sseurs superficie l et profond des doigts, long flé-
chisseur du pouce, extenseur des doigts et ceux de l'i ndex et du Axes
5' do igt. On distingue deux références d'axe.
• L'axe dit de charnière. Il relie le centre des deux têtes raoia le
et ul naire. Il est indépenda nt du contexte et s'opère avec l'ul na
MOBILITÉS fixe. Une modification de courbure des deux os, ou de l' un
d'eux, peut rompre cet axe et rendre le mouvement impossible,
totalement ou partiellement.
Ell e fait intervenir plusieurs interlignes, difficilement dissoc ia-
bles fonctionn ellement. • Les axes fonctionnels. Ce sont les variantes qui permettent de
centrer le mouvement autour de l' un des cinq doigts de la main
Ils intègrent un faible déplacement de l' ulna. Les cas extrêmes
ARTICULATION RADIO-ULNAIRE INFÉRIEURE (RUI) sont: un axe centré sur le se
doigt. et un centré sur le pouce ;
entre les deux il ex iste une infinité de possibilités. La moyenne
Ell e est liée à la radio-ulnaire supéri eure (RUS). De type arti-
se situe dans l'axe du troisième doigt, ce qui amène l'axe de'
culaire trochoïde, ell e n'est ni congruente, ni concordante, ce
l'avant-bras dans celui du bras (fig. 11 -22).
qui ex plique l'ex istence de mobilités spécifiques (Pi tagoras et
21. De cc fail jamais co nce rné clans les syn dromes du ca nal carpi en.
22. Il s exc luent les musc les in trin sèques de la main, qui naissent en par·
lie au niveau du carpc, mais n'y ont aucune ac ti vité dynamique. Ils
contribuent toutcfois à sa co hésion. 24. Étymologiquement, le latin pronatus veut dire te qui pend en avant »,
23 . Ne pa s co nfondre avec la notion de muscles intrinsèques et ex trin - ce qu i correspond à l'attitu de naturell e de la main détendue dans cette
sèques. position.
• LE \.\(',,18R( SUfltRlfUR
Fig. 11-21 _ L'axe et le plan de prono-supination sont inclinés, ce qui provoque une légère bascule du radius, autori~ par raspect
légèrement convexe verticalement du pourtour de la tête radiale (a). Le non-alignement des Pivots haut et bas empecheralt le
mouvement comme pour le couvercle d'un coffre (b).
Mouvement
Au niveau RUI, le mouvement strict de type charnière se tra-
duit par la translation circonférentielle de l'incisure ulnaire du
radius sur le pourtour de la tête ulnaire. Le mouvement du radius
1: est transmis intégralement de l'avant-bras au carpe grâce au liga-
ment pronateur. Les deux possibilités fonctionnelles évoquées
plus haut se traduisent de la façon suivante: _
• Axe centré sur le 5' doigt (geste de tourner son auricu laire
dans le creux de l'oreille) : cela correspond au mouvement ce
type charnière décrit ci-dessus.
• Axe centré sur le pouce (geste d'écraser quelque chose avec
la pulpe du pouce). Le styloïde radial est considéré comme axe,
le radius pivote sur lui-même et l'ulna effectue une translation
circonférentielle à sa suite. Ce mouvement de l' ulna fait appa-
raître un double déplacement: un vers l'arrière (environ 1 cm),
dû à une extension du coude, et un vers le dehors de l' ordre de
7", dû à une rotation latérale de la scapulo-humérale ainsi qu 'à
un léger mouvement huméro-ulnaire" (Casta ing, 1960 ; Dbjay,
cité par Tubiana, 1980) (fig. 11-23).
• Axe centré sur le troisième doigt (geste de visser avec un tour-
~ 11 -n -La nevis, dans l'axe de l'ava nt-bras, poignet en inclinaison ulnaire).
protNIIJœ ramene raxe L'axe est en position intermédiaire (tête radiale à la facette luna-
de ,. mam dans celui ri en ne du radius) et le mouvement éga lement.
d../ns.
Amplitude
À partir de la prono-supination neutre (et non à partir de la
position anatomique, qui est en supination comp lète), l'ampli-
tude est d'environ 80' (fig. 11-24). Ell e est un peu inférieure en
extension du coude, du fait du blocage de l'extrémité supérieu re
du bec olécrâni en dans la fossette olécrânienne.
Fig. 11 -23 - La pronation avec mobilité de l'ulna (a) s'accompagne d'une extension (f ) du coude (b) et d'une rotation latérale (RL)
de l'humérus (c). La position relative des segments reste la même que l'ulna soit fixe (d) ou mobile (e).
Moteurs
Ce sont les muscles rond et carré pronateurs, tous deux sous
dépendance du nerf médian". Le premier est un système enrou-
Fig. 11-24 - Amplitudes
leur, le second est à action directe (fig. 11-25a). Le brachio- de supination (5) et de
radial a une action de pronation entre la supination extrême et pronation (P). Celle de la
la position intermédiaire. Le long fléchisseur du pouce reçoit pronation est restreinte
parfois des fibres du rond pronateur, ce qui concrétise une par la rencontre des
synergie fonctionnelle associant la flexion de P2 du pouce à la masses charnues des
pronation (fig. 11-26). muscles antérieurs.
Radius (R), ulna (U) ..
Facteurs limitants
R u
Ce sont les antagonistes, mais aussi la compression d"s mas-
ses charnues de la loge antérieure de l'ava nt-bras (cf. fig. 11 -24) .
Re marques
Quatre choses sont il mentionner.
• Le secteur utile est d'environ 30· à 40·. Un défi cit est fa cile-
ment comblé par l'abduction sca pulo-humérale.
• Il faut noter la prédisposition ostéologique de certains sujets 'h PS P
à la pronati on, d'a utres à la supination. Cela est dû à la torsion
osseuse constitutionnelle des os de l'ava nt-bra s, qui place les - -
--- -;+.1
1
surfaces articu laires dans une position de référence en anticipa- _--- Al- 1
tion d'un mouvement ou de l'a utre. Kapandji (1980a) appelle , 1
_- - , R 1 u
cela « l'avance, ou le retard il la pronation » (fig. 11 -27). ,f. , '
~~~b
• La face inférieure de la tête ulnaire effectue un balayage rota-
toi re sur le di sque arti cu laire. Ce mouvement, s'il est répété,
peut être il l'ori gi ne d'un syndrome irrilalif dit « de l'essui e-
P \/, PS
glace "
Fig. 11 -25 - En coupe transversale .' la pronc1fion (a) fait appel au déroulement
du rond prona teur (pointillés), et au système direct du carré pronateur (traits
26. Un seul nerf (médian) expose au ri sque de paralysie si multanée des pleins), tous deux plus actifs en course moyenne. La supination (b) fait <lppe/.1
deu x must I('s, mai S on prône beaucoup avee l'épaule (association fone- un double système dérouleur agissant en couple : biceps (pointillés) et
tionn('IIC' ). supinateur (trait plein). Pronation (P), supination (5), radius (R), u/na (UI.
• LE tf'l8J<f SUptR/EUR
Supination
Définition
C'est le mouvement dans lequel, coude fl échi à angle droit,
la main se place paume vers le haut" .
R
Plan et axe
Plan et axe sont identiques au mouvement de pronation.
\
Mouvement
Le mouvement est l' inverse du précédent : schématiquement
le radius exécute une translation circonférentielle vers le dehors.
Le mouvement est transmi s intégralement de l'avant-bras au
fig. 11-26 - Résultante (R)
de la synergie du long carpe par le ligament supinateur. La même remarque est à faire
flédrisseur du t (F) a""" le concernant le changement de po int fi xe (cf. Pronati on).
rond pronateur (P).
Amplitude
À partir de la position neutre, l'amplitude est d'envi ron 85"
(cf. fig. 11-24).
M oteurs
Ce sont les muscl es supinateur et biceps brachial". Ils agis-
sent en couple de force provoquant un • déroulement » du
radius (fi g. 11 -2Sb). Le brachio-radial a une acti on de supinatio n
entre la pronati on extrême et la position intermédiai re (Marti-
nez, 197 1).
Facteurs limitants
5Up
Ce sont les antagonistes pronateurs. La membrane interos-
Lpost seuse est tout le temps tendue.
Remarques
Ce sont les mêmes que pour la pronation. Le secteur utile est
d'environ 4S", il est peu compensé pa r l'adduction d'épaul e, qui
est gênée par le thorax .
• Mobilités spécifiques
Compte tenu de la non-congruence et de la non-concordance
des su rfaces, la RUI peut être mobi lisée en glissements sagittaux
sans difficul té (Haugstvedt et coll., 2001). Verti ca lement, le
Fig. 11-2 ï - La notion rad ius subit d' infi mes mouvements verticaux, engendrant le
d'avance ou de retard à la contact occasionnel de la fovéa radia le contre le capitu lum
pronation est en rapport
~ec la variable de torsion
entre les épiphyses du 27. Le, supina~eu~ est biarticulaire par son pLan superficiel, mai s le bras
radIUS. de leVier est SI faible que sa composa nte d'exten sion huméro-ulnaire est
quas i nulle.
/
28. Supinare, en latin, signifie " couché sur le dos • . effectivement si
l'on pose la main sur un support, elle est alors couc hée sur sa face d'or-
sa le.
29. ~~ biceps n'est pas supinateur lorsque le coude est cn rectitude (Ba s-
madJlan, 1979). D'autre pa~t, il es! à noter que deu x nerfs sonl respon-
sab les du mouvement (radiai el mu sculo-cutané), ce qui es t heureux,
~a r la, compensation avec l'épaule est moins faci le que pour la prona -
lion . A noter que le biceps s'insère au sommet de l'angle entre le co l el
le corps de '·05, 166" à 168 " ((aplier cl co ll. . 2002).
POIGNET • 369
• Mobilités pathologiques
sup
Cela concern e les restrictions de mobilité, en rapport avec
des raideurs, une modifi ca tion d'un rayon de courbure des os L ant
de l'avant-bras, voire une synostose. En cas de fracture du 1/3
Fig. 11-28 - La répartition
moyen du radius, le fragment supérieur a tendance à se placer
du mouvement sur deux
en supination, puisque c'est à son niveau que s'insèrent les deux interlignes allonge le rayon
muscles supi~ateurs, et le fragment inférieur a tendance à se pla- de courbure et diminue la
cer en pronation sous l'i nfluence des deux muscles pronateurs réflexion des tendons
(Tang et co ll., 1997). antagonistes.
Amplitude
La moyenne se situe autour de 75' de flexion répartis à raison
de 2/3 dans la 1" rangée et 1/3 dans la 2' (Günal et coll., 1996)
(fig. 11-32 b).
Moteurs
sup Ce sont~ d'une part, les muscles propres du poignet - fléchis-
L.nt seur radial du carpe, fléchisseur ulnaire du carpe et long
palmaire -, et, d'autre part, les muscles fléchisseurs des doigts :
fléchisseurs superficiel et profond des doigts, ainsi que le long
fléchisseur du pouce.
Facteurs limitants
C'est d'abord la tension des muscles extenseurs des doigts,
lorsque ceux-ci sont fléchis (effet ténodèse contrecarré), puis la
tension des extenseurs du poignet. En fin de mouvement, il faut
b ajouter la tension des éléments capsulo-ligamentaires posté-
rieurs, puis, éventuellement, la butée de la grosse corne du luna-
fi&. 11-30 - 14 flexion s'accompagne'd'un serrage des OS carpiens (a), ainsi que tum sur le tubercule lunarien du radius.
cfun Iége< """"""",t de pronation pour /a 1" rangée et de supination pour /a
l' la1. L'extension s'accompagne des tendances inverses (b, b'). Remarques
Trois remarques sont à faire.
.
• Le secteur utile est d'environ 20', ce qui facilite la prépara-
tion et le lâchage des prises.
• L'association à une inclinaison ulnaire fait que, si le médius
~
est dans le prolongement de l'axe de l' avant-bras en position de
référence, ce n'est jamais le ca s en fin de mouvement de flexion
sup
(Wolfe et coll., 2000).
1
L ant
1 • L'effet ténodèse associe la fl ex ion du poignet à l'extension
~
des doigts, ce qui nuance l'action des muscl es intervenant dan s
la flexion, selon que l'on raisonne anatomiquement (action iso-
lée d' un muscle) ou fon ctionnellement (action conjointe des
autres muscles).
~ ~ ",00 scapJd~:rovoque
du fait d'un rayon de cou rbure pl us prononcé pour le scaphoïde, qui
tend à pivoter davantage, fac ilitant l'an tépulsion du pouce. Scaph oïde
et lunatum fo nctionnent comme deux cy lind res, de tailles différentes,
lI·ll de courbure plu, court du sa ba,cule poussés côte à côte: il s'ensuit un décalage de distance dans leur tra-
'~iIU (fAirS de la fleXion, ce qui facilite l'opposition (comparaison avec jectoire. Cela expli que la présence sta bili sante d'un ligament scapho-
" .,..." dF- dH;, h"'Tl/cr/mdres de diamètres dillérents). lunatum in terosseux (Tang el co ll., 2002a) et celle d'u n ligament radio-
scapho- Iunatu m de même uti li té (l oewen et coll., 1998 ; Moojen et
co ll., 2002b). Ces ligaments interosseux subissent une torsion, au cours
de la flex ion, ce qui accentue le serrage el la stabilité.
PO IGNET • 371
Extension" Plan
Définition En théorie, c'est le plan fronta l. En réa lité, ce plan n'est pas
C'est le mouvement dans lequel la face dorsale de la main se pur, il y a une combinaison tridimensionnelle des mouvements
des os du carpe.
rapproch e de la face analogue de l'avant-bras.
Axe
Plan et axe
On distingue, pour simplifier, un axe antéro-postérieur (inter-
Plan et axe sont les mêmes que pour la flexion. section des plans sagittal et transversal) passant par le centre de
Mouvement la tête du capitatum (fig. 11-33 a).
De même que pour la flexion, on assiste à un double mou-
vement du carpe :
• L' ensemble du carpe bascule en arrière (Ferris et coll., 2000).
• Les deux rangées bougent l' une par rapport à l'autre en se
complétant dans le mouvement: la première part en supination, .up
la seconde en pronation (cf. fig. 11-30b' ) (Kobayashi et coll., L ont
1997a).
• Les berges du canal carpien ont tenda nce à s'écarter : le tun-
nel s'aplatit, risquant de comprimer les éléments contenus (Gar-
cia-Elias et coll., 1992) (cf. fig. 11-30 b) .
Amplitude
La moyenne est aux alentours de 75', répartis à raison de 1/
1
3 dans la 1" rangée (le bord postérieur du radius, plus bas que 1
l'antérieur, empêche le mouvement d'aller plus loin) et 2/3 dans 1
1
la 2' (fig. 11,32 a).
Moteurs
, '~' ~_J
25- 1
1
1
.,
Plan et axe
Plan et axe sont identiques à l'abduction.
Mouvement
le mouvement n'est pas plan, il associe les mobilités com-
plexes, et différenciées, des deux rangées (fig. 11 -34b) :
• la 1" rangée part en supination-extension .
• la 2' rangée part en pronation-flexion.
Amplitude
Elle est plus importante que celle de l'abduction, environ 35 '
à 45 '. Cette amplitude est répartie à 60 % dans la radio-ca r-
pienne et à 40 % dans la médio-carpienne (i nve rse de l'abduc-
~ 11-34 - L'adduction la} s'accompagne d'un double mouvement (b) de
tion).
~ion de la 1" rangée, et de l'inverse pour la l' (b)_ Moteurs
1 Ce sont les fléchisseur et extenseur ulnaires du carpe, aidés
par les tendons les plus médiaux des muscles des doigts.
Facteurs limitants
Mouvement C'est la tension des muscles abducteurs, puis celle du liga-
le mouvement n'est pas plan, il associe les mobilités com- ment collatéral radial, enfi n le contact du triquetrum avec le dis-
plexes, et différenciées, des deux rangées (fig. 11 -33 b) : que articulaire du poignet.
• la 1~ rangée part en pronation-flexion. Remarques
• la 2' rangée part en supination-extension (Moritomo et coll., • l 'adduction s'accompagne d'un dévissage des deux rangées:
2(00). la première part en extension-supination (cf. fig. 11-18). la
Am itude
2' rangée annule cette déviation en partant en flexion-pro na-
tion. l 'amplitude est faib le et n'est décelable que radiologique-
Elle est faible, aux environs de 15', répartis à 40 % dans la
ment (Patterso n et coll ., 1998; Upal, 2003).
radio-carpienne et à 60 % dans la médio-carpienne.
• l 'adduction est fonctio nne llement liée à la fl exion du poi-
Moteurs
gnet. •
Ce sont le fléchisseur et le long extenseur radiau x du carpe,
aidés par les muscles latéraux du pouce (long et court exten- • Mobilités spécifiques
seurs, long abducteur).
l eur importance est grande sur le plan fonctionnel: toute
Facteurs limitants
recherche de gain d'amplitude du poignet nécessite une mani-
C'est la tension des muscles adducteurs, puis celle du liga- pulation fine des os qui le composent. Il s'agit des bâillements-
ment collatéral ulnaire, enfin le contact du tubercule du sca- glissements tridimensionnels entre chacun des os. Il s s'opèrent
phoïde contre le styloïde radial. à partir du repérage sur les côtés et en face postérieure.
Remar ues
• Dans ce mouvement, la 1" rangée part en flexion-pronation, • Mobilités fonctionnelles
ce qui a pour effet de retarder le contact du tubercule scaphoï- Plan fonctionnel unique
0..,., sur le styloïde radial. Or, la conformation de l'interligne
médio-carpien (cf. fig. 11-18) provoque un vissage des deux l a décomposition en flexion-extension et abduction-adduc-
~. la 2' rangée annule cette déviation en partant en tion répond au découpage anatomique des plans de l'espace.
exlensioo-supination_ l'amplitude est faible et n'est décelable l a réalité fonctionnelle fait apparaître un plan préférentiel uni-
que radiologiquement (Sun et coll., 2000). que, oblique en avant et en dedans, provoquant l'associ ation
signalée: fl exion-adduction (souvent assoc iée égal ement à une
• L'abduction est fonctionnellement liée à l'extension du poi-
pronation") ou extension-abductio n (souvent assoc iée égaIe-
~
ment à une supination), avec des va riantes spati ales proches
ftdduction (inclinaison uïn ire'") (fig. 11-35). C'est le geste de pre ndre avec la main des ca rtes à
Def"1nftion jouer placées dans son autre main, et de les di stribue r. l e secteur
uti le est d'environ 45 " en flexion et 30' en extension, e n rapport
C MI Il; mouvement dans lequel l'axe longitudinal de la main avec l' effet lénodèse .
... '..ç>y'......ne de l'axe du corps (fig. 11-34a).
37. O n ~eut se rappeler que le rond pronateur échange parfois des fibres
!o(. ~ "_PoC,.,.,,,. (.JLIf" pc.JUr la dénomination de l'abduction. muscu lai res avec le long fléc hisseur du pouce.
PO IGNET • 373
• Mobilités pathologiques
Ce sont les diminutions et les augmentations anorma les de
mobilité.
POUR CONCLURE
La mobilité du poignet fait apparaître un axe de prédilection
allant de la flexion-adduction à l'extension-abduction. Les défi-
a
cits sont facilement compensés par le coude et l'épaule.
39. Sa rupture nécessite une ligamentopla stie (tran splant tendineux, iso-
métriqu e, tendu entre la tête ulnaire et la partie haute de la diaph"se
38. À condition que la position enraidie le soit en secteur fonc tionnel. radia le).
-~ • LE 'IE""~E SUPlR"UR
.
r.;.'J..r -lM I~ Interosseux entre scaphoïde, lunatum et radius
subluxant la base de Ml.
43. L./ E ~C est plaqué juste en arrière du styloïde ulnaire, so lidement
en ~a lne, ~e q~i en fail un rempart médiill essentiel du ca rpe. Il n'a
quo u,ne Ircs faible composante d'ex tension, mai s est en permanen ce
if. ~ l"'i rA lUI cour~ des mlcromobilirés associées aux mOuvements du attire vers le dedans du fait de l' inc linaison de la main vers le médilll
;/, . ' ".-'Jyrll'~.rJufltJ'lJm 1J, scapho-Iunatum (2). (Wayne et coll., 1980).
POIGNET • 375
STABILITÉ FONCTIONNELLE
• En statique
Elle correspond à la position de fonction, réunissant les
meilleures garanties de stabilité et d'activités fonctionnelles. Elle
privilégie le secteur moyen de toutes les amplitudes articulaires
et la position d'équilibre des tendons périarticulaires : les poi- Fig. 11-38 - Les poignées d'outils
gnées d'outils tfennent compte de cette disposition (fig. 11 -38). tiennent compte de l'obliquité de la
11 n' y a pas de chiffrage précis, mais des tendances à respecter : gouttière palmaire assurant les
placement en prono-supination intermédiaire", légère exten- prises à pleine paume.
sion" et légère inclinaison ulnaire'·.
• En dynamique dN
Deux éléments sont à noter.
• L'existence d'un axe et d'un plan de prédilection (flexion 50
avec inclinaison ulnaire et extension avec inclinaison radiale)
limite les variations déstabilisantes. 40
• Variations physiologiques
Fig. 11-40 - Les chocs axiaux peuvent
Elles varient en fonction du secteur articulaire du poignet.
provoquer des ruptures ligamentaires (a),
Plus celui-ci est en position moyenne, plus il e9t stable ; plus il génératrices d'instabilité, les os ayant alors
s'en éloigne, plus il est in stabl e. tendance à se placer en quinconce, comme
dans un accident de chemin de fer lb).
• Variations pathologiques
Instabilités
Les instabilités vraies
Elles sont préjudi ciables à la fonction du poignet. On distin-
gue les instabilités acti ves et passives.
• Les instabilités passives . Généralement consécutives à des
en torses (fig. 11-40) ou à des fractures", elles peuvent être mas-
quées pa r une bonne su ppléa nce musculaire, voire momenta-
nément neutrali sées pa r le port d'une orth èse (<< po ignet de
44 . Ellc assu re la p lus grande su rface de contac t en tre les facettes arti-
culaires, et p lJCC Ics mi:lins en vi s-à-vis l' une de l' aulre.
45. Ell e facilite la fl exi on des doigts (cf. Effet ténodèse, fig. 12-4 1).
46. Ell e permet un placement du cond yle ca rpien en harm onie avec la
glène antébra chialc, se si tuant dans la bissectrice de l'angle entre les
abdu ction cl adduc ti on ma ximales.
47. Notamment c1prt·s fracture du sca ph oïde (Watson et coll. , 1997). a b
•
• LE 1(r\i8RE SUptRlfUR
Raideurs et ankyloses
Elles sont de faible répercussion. En effet, l'accent a été mi s
sur la stabilité nécessaire du poignet ; or, une raideur se rap-
proche d'un « excès de stabilité ., ce qui explique qu' une
arthrodèse" de cette articulation soit bien supportée
fonctionnellement : cela annihile l'effet ténodèse, donc péjore
légèrement les prises en flexion prononcée des doigts, mais cela
Fig. 11-41 - La fracture de ne gêne que faiblement la fonction - seules les positions extrê-
Pooteau-Coiles pro1lO<jue mes sont impossibles (Davenport et coll ., 1999). Les autres sont
une désaxa/ion du poignet. facilement compensées par la flexion-extension du coude et
l'abduction-adduction d'épaule.
POUR CONCLURE
Désaxations
EN COMPRESSION
Le poignet peut être le siège de désaxations, dont les consé-
quences sont une instabilité articu laire et l'augmentation des • En statique
COfItnintes qui en résultent. On peut distinguer :
Cela concerne d' une part les contrai ntes coaplatrices d'ori-
• l.e5 désaxations traumatiques, dont l'exemple type est la frac-
gine musculaire, qui fournissent l'essentiel des contrai ntes, de
lUre de Pouteau-Colles, qui modifie l'axia lité de la main par rap- loin les plus importantes.
pero à l'avanrras (fig. 11-41). Ce sont d'a utre part les contraintes externes, par appui, varia-
bles en placement (à main plane, sur le poing fermé, sur le talon
~ .. #!' atte1nte porte Je nom de fradure de Gérard Marchand. Devant de la main, en pronat ion ou en supination, etc.) (fig. 11-42 ). Cel-
(~1f"t'"'it6r de déffClt, le choi x existe entre le port d'un « poignet de force» les-ci sont tolérables dans trois cas (Patterson et coll ., 1995b) :
• ru".~JO df.s efforts, et la chirurgie réparatri ce.
1 Ç+- n.f.M-~ I, les muscles fléchisseurs sonl plus puissants,
4~ !Yi DriH de levier plus court que les ex tenseurs (moins puis- 50. Il arri ve, que . I~ sca pho'~'de s' incru ste dans la glène radi ,dc, pr
~ ~~" .... hr.. de levier plu, favorable). Au total, l'équilibre des quant un des.equdlbre tendIneux qu i aggra ve le probl ème.
~..r.r ~ik~i ~ dt-J'I"lC conservé. l 'apparition d'un déséquilibre est ~ 1 . Ell e se fa it en position de fonction, c'est-à- dire cn légère exlen
~"'/,,"k eventuellemenl en légère adducti on, ct en pron o-supinati on neulr
POIGNCT • 377
La so udain eté
Elle est da ngereuse, ca r elle court-circuite l'adaptation de la
balance musculaire. Il s'ensuit des ondes de choc non contrô-
lées, et un ri sque tant pour les parti es molles" que pour l'os
(détéri oration des cartilages, avec l'évolution néfaste qui s'ensuit
s' il y a répétition).
La répétition
Même avec des intensités faibles, la répétition provoque un
phénomène cumulatif qui peut alors dépasser le seuil de tolé-
Fig. 11·42 - Les contraintes rance des différentes structures, y compris osseuses. On parl e
compressives sonl alors de microtraumatismes et de fractures de fatigue. La répé-
transmises de la main au tition, en outre, altère la vigilance des systèmes proprioceptifs
radius, puis à fa membrane et peut s'accompagner d'une moindre adaptation qui aggrave
interosseuse, puis à Fu/na les conséquences.
et à l'humérus. Une L'association de ces trois facteurs, en proportion s vari ables,
transmission d'appoint est réa lise un tableau clinique chez certain s travailleurs manuels ou
offerte par la béquille sportifs amateurs. À titre d'exemple, ci tons le maniement de
radiale sous le capitulum
haches, pioches ou, pire, d'un marteau-piqueur pneumatique,
huméral (cf. chap. 1D: le
pendant des heures, avec des défauts ergonomiques. De même,
coude el fig. 1D-36b).
le maintien d'une raqu ette de tennis au manche mal ajusté à la
personne, tenu avec une cri spation trop forte et mal placée, avec
répétition fréquente chez un sujet d'un certain âge.
EN TRACTION
• Position .a rti cul aire favora ble, c'est-à-dire en position
moyenne. Ell e offre plusieurs ava ntages : • Le maintien suspendu
- M ax imum de contact des surfaces arti culaires (mo ins de • Il est tolérable s' il est très parti el. C'est le cas d'un individu
contraintes par unité de surface). debout et se tenant à une barre haute, dans les transports en
- ~quilibre musculo-tendineux entre antagonistes . commun . La traction augmente de fa çon faibl e et occasionnelle
- Poutre composite péri arti cul aire s'opposa nt à l'apparition lors des pertes d'équilibre.
de contraintes dangereuses .
• Il est difficilement tolérable s' il assure la suspension du poids
- Verrouillage du segment arti culaire (Kobayashi et coll.,
du corps. Il est rare et réservé à des situations à caractère sportif.
1997c) par co-contracti on des groupes musculaires oppo-
C'est le cas du gymnaste qui se suspend à une barre fi xe, ou
sés ri gidifiants. .
d' un enfant s'accrochant à une branche d'arbre. La situation est
• Intensité modérée (par exempl e un sujet debout s'appuya nt éprouvante lorsque le mainti en en traction se fait par une seul e
à main pl ane sur une table). , main.
• Durée limitée dans le temps, ce qui ga rantit un repos rapide
des structures. • Le port d'objet
• Il est tolérable si la charge portée est relativement légère (sac,
• En dynamique va lise). Le cas est extrêmement fréquent. Les muscles se
Ce la concerne les cou ps portés avec la mai n ou le poing contractent, fournissant une force (F) au prorata de l'i ntensité du
fermé. O n peut distinguer trois fac teu rs déterminant la tolérance poids (p) en jeu. D'où F = P et la résultante R est nulle
à ces chocs: l' intensité, la soudai neté et la répét ition (Tang et (fi g. 11-43).
coll., 2002a, 2002b). • Il est difficilement tolérable si la charge est importante. La
tracti on ri sque alors d'être mal équilibrée par la muscu lature et
L'intensité
l'on est condui t, so it à porter avec les deux mains (tenue d'une
La vio lence du choc peut dépasser l'absorp tion pa r les parties va li se lourde à deux mains), so it à chercher un moyen de subs-
mo ll es et contra cti les et ainsi mettre en péril la st ru cture osseuse titution (chari ot, caddy, va lise à rou lettes), soit encore à se faire
(Horii et co ll. , 1991). C'est ains i que la chute sur le ta lon de la aider par une tierce personne (ma nuten tion à deux). Da ns les
main (clone mettant en jeu le poids du corps et l'énergie cinéti- cas interm édiaires, l'adaptat ion consiste à changer l'effort de
que de la chute) provoque une fracture ca ra ctéris tique (fra cture ma i n souvent.
de Pouteau-Co lles), nota mment en cas de ma sse osseuse insuf-
fi sa nte (personnes âgées) (cf. fi g. 11 -4 1).
52. U n traum ati sme en co mpression peut réa liser le syndrome d'Essex-
Loprest i, avec rupture de la M IO, fracture de la tête radia le et dislocation
RUt.
::11 • lE 'if""'" SlIptR"UR
EN FLEXION
La flexion est un mécanisme coûteux, donc dangereux, pour
l'appareil musculo-squelettique. Il est représenté, au ~oignet,
par le port de charge à bout de bras, coude tendu ou fle.ch L Le
poignet est généralement en pOSition articulaire intermediaire,
ce qui est le plus favorable. Deux cas de figure sont posSibles.
• La charge est légère. L'effort est alors bien toléré et peut durer
un certain temps sans dommage. Il peut s'agir de tenir un sac
léger, un petit plateau par l'un de ses bords (fig. 11-44). Le port
en extension prononcée est réservé aux charges légères (garçon
~. 11-43 -Lesconlr3intes de café qui porte un plateau par le dessous) ; il réa lise un stade
en tr.>ction sont équililxées proche de la compression, car l'appui est transmis presque
fW la coaptanon di rectement dans l'axe de l'avant-bras.
musculaire.
• La charge est forte. L'effort est alors mal toléré et ne peut
durer, il nécessite d'urgence un changement de stratégie. Il peut
s'agir de tenir une valise pleine, de tenir un grand plateau par
l'un de ses bords, a fortiori s'il est chargé.
EN TORSION
À LA FATIGUE
d'effort (manches plus grands pour ouvrir des boîtes de programmation gestuelle peut être en cause (défaut d'amortis-
conserve, pour manipuler les objets quotidiens) par une gestion sement), mais une telle situation peut revêtir un caractère pure-
économique face aux répétitions, durée et énergie cinétique. ment accidentel, qui la rend difficilement prévisible. Le fait que
• Transformation ou transfert des contraintes. Il est possible de le poids du corps soit en jeu et que la réception se fasse sans
remplacer un effort en flexion du poignet par un autre en trac- amortissement majore les contraintes de façon considérable.
tion (port à bout de bras au lieu d'avoir le poignet dans un plan Avec des positions articulaires peu favorables, cela peut provo-
horizontal), ou de remplacer un effort du poignet par un effort quer des fractures comme celle de Pouteau-Colles, celle de
du coude (port sur l'avant-bras). Goyrand (dite aussi Pouteau-Colles inversée) ou celle de Gérard
Marchand (association d'un arrachement du styloïde ulnaire,
PATHOLOGIES DES CONTRAINTES désolidarisant l' ulna du disque articu laire).
Elles sont liées à des défa uts qualitatifs et à des phénomènes Durée ou répétition
quantitatifs. Les efforts qui durent longtemps sont générateurs de fatigue
Mauvais centrage des surfaces de contact et d' usure. La répétitioo de gestes professionnels ou sportifs
devient source de contraintes, surtout si la notion de micro-
Il résulte d' un mauvais placement articulaire, notamment en
traumatismes peut y être rattachée (tenue de marteau-piqueur,
position extrême" . Le cas est fréq uent, mais un tel positionne-
hache, hachoir, tronçonneuse). Ainsi, le mouvement de rota-
ment est vite abandonné en raison de la sensation d'i nconfort
qu' il provoque. En revanche, un mauvais centrage résultant d'une tion du poignet sollicite intensément le tendon de l'extenseu r
désaxation ostéoarticulaire, ou de dystonies musculaires (atteintes ulnaire du carpe (plaquage dans le si llon postérieur de la tête
neurologiques), n'est guère modifiable et, mal supporté, il per- ulnaire et étirement) et sa gaine (Wayne et coll., 1981), ce qui
turbe la mécanique, augmente les contraintes et conduit à la peut engendrer des souffra nces chroniques, notamment chez
réduction des gestes contraignants, voi re à leur abstention. les sportifs utilisant fortemen t leurs poignets (Ghazi et Rayan,
1983).
Mauvaise ergonomie des gestes
Elle se traduit généra lement par un effort disproportionné des
tendons pour assurer l'équilibre articul ai re. Ces efforts entraî-
nent un surmenage générateur de tendinites et de téno-synovi- POUR CONCLURE
tes, qui accentue la fat igue engendrée par certaines tâches, et Les contraintes s'exerçant au niveau de la main retentissent faci -
donc éprouve plus intensément l'endurance. Si les mauvaises lement au niveau du poignet, et sont d'autant plus néfastes que
conditions ne sont pas modifiées, la majoration des contraintes celui-<:i n'a pas été forcément préparé à tenir en durée ou en
conduit à des dégénérescences tendineuses et à des usures pu is intensité. Microtraumatismes et effort brefs mais intenses, sur-
tout en malposition, sont fréquents.
des destructions osseuses.
• LE \[\\80E SUptOIEUO
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;
•
1 \
INTRODUCTION PROPRE A LA MAIN
SITUATION
CARACTÉRISTIQUES ANATOMIQ.uES
CARACTÉRISTIQUES MORPHOFONCTIONNELLES
La diversification de la sensibilité
On peut relever six types de sensibilités rencontrés au niveau
de la main : le tact et la rugosité (effleurage avec la pulpe de la
phalange dista le), la chaleur (avec le dos de la mai n), les fo rmes
géométriqu es (grâce à la mobi lité des doigts). la souplesse d' un
matériau (grâce à la pression pu lpai re), l'épaisseur d' un objet
(grâce à l'opposition pouce-index), et, même, le goû t (grâce à
l' index porté à la bouche ITubiana, 19801).
• Sensorielle
Trois aspects sont à sou ligner.
r", 124 _ 5JJxJ,vISIOO
I:d!'~ -,;4 tI /.r4Je dt: L'intégration
...... PtrMiJJ" de
La connexion main -cerv
• téléphone rouge » ha utem':':~e~"':;:;;:;"'';';''';;':
M AIN
• 385
fig. 12-5 - Appuis sur le talon de la main (a), à main plane (b), sur les têtes
métacarpiennes (c), à p/~ine main sur une canne (d).
( d
5/9
~ 12
~, k- , ~
, ,,
,
~
1
~'I
( 215 "'"
Fig. 12·7 - Discrimination tactile de la main (en mm, au comp.1S de Weber).
b
Fig. 12·() _ Coups porlés avec le bord ulnaire (a), fa f.lce média le du
poing (IJ ), les lê/es métatarsiennes (c).
• II ~\E'18Rf SUPlRIEUR
b
/O,scmY
M
1 cm)
L-_'y l/
,-
Fig. 12-9 - Représentation
corticale de la main : 50 % de la
surface corporelle.
placement des interosseux). la succession de types évoluant • le trapézoïde a une surface en angle dièdre à arête
depuis la nageoire du poisson jusqu'à la main humaine, en pas- inférieure: le deuxième métacarpien le prend « en fourc he ».
sant par la patte de l'animal et la main de singe (fig. 12-12) sem- • l e capitatum a un contact prédominant avec M3, mais il pos-
ble plus un sous-programme du programme « homme J, qu' une sède des facettes latérales pour M2, du côté latéral, et pour M4,
mutation propre à un organe sujet à des changements environ- du côté médial.
nementaux (Rabischong, 1980). • l 'hamatum a une double surface pour M4 et pour MS.
la main humaine est nettement divisée en trois zones
(d Base de réflexion commune au poignet et à la main). • Métacarpe
la morphologie de la main a souvent retenu l'attention et a
Ces os se différencient de leurs homologues du pied par une
fait l'objet de moulages et d'études. Entre la chirologie' et la
extrémité distale plus voluminet1se que la proximale (inverse du
chiromancie', la frontière a longtemps été floue à travers les pied). la tête, plus étendue et plus large en palmaire qu'en dor-
âges. En pratique, on peut distinguer: sal, est bordée par deux tubercules latéraux qui sont plus pro-
• les mains longilignes, se caractérisant par leur finesse et leur ches de la face dorsale (incidence pour les ligaments
longueur. Elles évoquent un type féminin. collatéraux). Elle développe un arc de 180' environ.
• les mains carrées, d'égale proportion entre longueur et lar-
geur de la paume. • Phalanges
• les mains brévilignes, trapues, de type plus masculin . l eur base (ellipsoïde pour Pl , ginglyme pour les autres) déve-
loppe un arc de 40' environ, majoré par la présence du fibro-
cartilage glénoïdien, inséré au bord antérieur. leur tête
SUR LE PLAN OSSEUX (ginglyme) a un arc d'environ 130' . l eurs conformations géné-
rales sont voisines: chacune possède des insertions propres
• Carpe pour l'extension et la flexion (avec quelques particularités pour
la face inférieure des os de la 2' rangée présente différentes le pouce) - voir le tab leau 12-1.
formes osseuses.
• Le trapèze a une surface en selle, concave de dedans en TABLEAU 12-1
dehors - ou, plus exactement, sel!' n un axe oblique en dehors
NIvMu flexion Extension
a en avant Elle est convexe dan le sens perpendiculaire. la
'iP'P;: ainsi délimitée n'est pas ins rite dans un plan, ell e décrit Pl Interosseux ED '
_ courbe a concavi té médiale (fig. 12-13) (incidence sur la
P2 FSD b
Interosseux (avec la principale
'lj.i!'""" automatique de cet interligne, cf. Mobilité) (de la Caf- insertion de l'ED)
• "te, 1'170 ,.
P3 FPD ' Interosseux (expansions sur l'ED)
SU R LE PLAN ARTICULAI RE
• Carpo-métacarpiennes
Jonction avec les doigts longs
C'est un ensemble de su rfaces planes réalisa nt un emboÎte- b (
ment réciproque, assez peu mob ile, surtout pour les doigts Il
et III, permettant des mobilités dites en « touche de pia no » entre
les méta carpi ens. L' éca rtemen t n'est pas possible du fa it du liga-
ment métaca rpi en transverse profond qui reli e la plaque pal-
mai re de ces arti cul ations (Bade et coll., 1994). Les interli gnes
sont liés les uns aux autres (parfo is isolés en deux lorsqu'i l ya
deux synovia les: une pour Il et III, une pou r IV et V).
6. Dans l' industne. nombre de petites c harnières, sur des matières plas·
La capsule est relalivement serrée, surtout pour les do igts Il
tiq ues, sonl constitu ées par une simpl e rain ure perm ettant la pliure. et III (fig. 12-17). La synoviale esl parfois divisée en deux pa rties,
7. Muscles cou rt abductem CI co urt fl échisseur du pouce sur le sésa- une pour les doigts Il et III, une pour les doigts IV et V. Les liga-
moïde I<ltéral, adduc teu r et I l'' IOP sur le sésa moïde médial. ments épai ssissent chaque portion d'i nlerli gne.
• LE \1t\iBRf SUPlRlfUR
M 3 P,
,,
1t 1
lf.+I
1 1
/1+ =-=-="- -- ----i -;- -
1
post post
Lint Lmed
a b
Fig. 12.15 _ Articulali"" mélacarpo-phalangienne la) el comportements des ligaments collaléraux en eXlension el en flexion lb) :
tubercule de la lête (/), fibrrH:artilage el sa plicalure en fin de flexion (2), capsule (3), ligaments collaléraux (4).
sup
L med
fit!, 12-1' - L'obf,qUllé des Interlignes inlerphalangiens, en ba, el en Fig. 12-17 - Capsules c<l'po·métacarpiennes : une pou, le pouce (1 ) et une
~r.....,. nciJrtune supmatlOn apparente, facilitant l'opposition avec pour les autres doigts (2).
,. ;/A./"
!
M AIN • 391
• Métacarpo-phalangienne (MP)
8
La capsule est très lâche, autorisant les composantes rotatoi-
res. Sa face pa lmaire est renforcée par la présence d' un fibro-
cartilage pu issa nt, dit glénoïdien ou plaque pa lmai re' , inséré sur
Pl (Gratzer et coll., 2002 ). La capsu le est considérab lement ren-
forcée par le noyau fibreu x de Zancolli (1979), qui associe les
différents éléments périphériques à la capsule: fibrocarti lage,
ligaments collatéraux, tendons interosseux, bandelettes sagitta-
les de l'extenseur des doigts, ligament métacarpien transverse
profond, cou lisse des fléchisseurs (A 1) (fig. 12-18).
Les ligaments collatérau x ont deux particu larités: d' une part
leu r insertion crânia le est plus dorsa le que pa lma ire (cf. Stabilité
métacarpo-phalangienne), d' autre part les ligaments latéraux 11
sont plus forts que les médiaux (ils ont à lutter contre la pression
Fig. 12-18 - Nœud fibreux de la métacarpo-phalangienne: lombrical (1 ),
du pouce). Leur tension est maximale en flexion, ce qui empê-
tendon superficiel de l'interosseux (la) (2), tendon profond de l'interosseux (J).
che alors les mouvements d'écartement et stabilise les prises ligament collatéral (4), tendon extenseur des doigts (fO) (5), bandelelle saginale
(Cheze et coll... 2001 ) (cf. fig. 12-15 ). de l'fO (6), dossière des la (7), expansions des la (8), ligament métacarpien
transverse profond (9), coulisse des fléchisseurs (A 1)( 10), FSD (1 1), FPD (12),
• Interphalangiennes (IPP-IPD) fibrocartilage glénoïdien (13).
• LE 'll',SRE suPiRIEUR
C
A
C
o c d
b
f . 12·21 - Intrinsèques de la main: muscles thénariens (Court abdudeur, Opposanl, Court fléchisseur, Adducteur), muscles hypothénariens (Court
;:'maire, Abdudeur, Court fléchisseur, OpposanV. Constitution des dossières des interosseux (a). Action des Interosseux : palmaires (b), dorsaux (c),
tous ensemble (d).
Les lombricaux
Les lombricaux sont de moi ndre importance sur le plan méca-
nique, mais prédominent en revanche su r le plan proprioceptif
(grande richesse en fuseaux neuromusculai res) - qui est le
domaine privilégié de ces musc~es, sa ns insertion osseuse et
fI!;. 12·22 - Rôle des lombricaux, équilibrant les tensions antagonistes de l'fD insérés sur deux muscles antagonistes (fig. 12-22) (Schreuders et
etw FPD. Stam., 1996 ; Lauer et coll., 1999; Eladoumikdachi et coll.,
2002a).
• Intrinsèques • Extrinsèques
Les interosseux La présence des muscles extrin sèques est, à la main, le fait
de tendons, et non de corps charnus. Ils sont exposés aux rup-
les interosseux ont une insertion directe sur Pl et agissent tures et sections traumatiqu es.
,;,! 'edement sur P2 et P3 par l' intermédiaire de leur dossière
!'1 <:f de leurs expansions sur les languettes latérales de l'exten- Système flèchisseur
, * -' ~ dOIgts IP2 et P3 ). Les interosseux, soit dorsaux (100) Le système fléchi sseu r est composé d' un ensem bl e double
y ,.. "1d, r~ 10P" ont des actions agonistes (flexion des MP (tendons perforant et perforé) qui contribu e au plaquage passif
.., ,..~~", des IPP-IPo) et antagonistes (éca rtement.rappro- fourni par les coulisses. La perforation (boutonni ère) du fléchi s-
,j,.~dI)Igts 'fig. 12·21 ). Le 1 ~ 10P estréd uit ; il s' insère seur superficiel des doigts (FSo) assure le plaquage actif du flé-
MAIN • 393
Système extenseur
6
Le système extenseur est le fa it d' un seul muscle, si l'on
excepte les extenseurs propres au pouce et ceux, surajoutés, de
l'i ndex et de l'a uri culai re. Il se termin e sur Pl , P2 et P3 avec
quelques parti cul arités (von Schroeder et Botte, 1995) :
• Des languettes intertendineuses reli ent les tendons entre eux
(fig. 12-26 b, c) au nivea u métacarpien (Binder et coll., 2002).
• Des bandelettes sagittales amarrent le tendon extenseur au
pl an palmaire profond, b ilatéralement, en regard des MP (base
de Pl et derm e profo nd) (cf. fig. 12-18).
• Des languettes latérales d ivergent à partir de Pl pour se réun ir
à la termi naison sur P3 (vo n Schroeder et Botte, 1993). Elles Fig. 12-23 - Muscles thénariens : addudeur du 1 fi), I ~ IOP (2), long fléchisseur
reço ivent la fin des expansi ons des interosseux et des lombri- du 1(3), cauri fléchisseur du 1f4), cauri abducteur du 1 (5), opposant du 1(6).
caux, form ant ce que l'on nomme le losange de Stack
(cf. fi g. 12-54 b, cl .
• Éléments en présence
Les éléments sont nombreux et leur implication dans les des-
tructi ons en path ologie rhumati smale j ustifi e leur rappel.
Les gaines
Ce so~t des organes de glissement (fig. 12-27). Elle se divisent
en ga ines palmaires et dorsales.
• Gai nes palmaires: elles comportent la ga ine du long fl échis-
seur du pouce et celle des fl échisseurs (qui se prolonge au
5' doigt), qu i remontent toutes deux à la base de l'ava nt-bras, Fig. 12·24 - Muscles hypothénariens.
ainsi que trois gaines digitales - pour les doigts Il, III et IV. Il Action dans la main de force entre les
existe d'autres gaines, inconstantes, notamment pour le tendon doigts médiaux et le contre-appui
rhéranien.
du FPD de l' index.
10. S.a r ' tra cllon pa th ologique réa lise une griffe prédominant sur les der-
niers doigb ct portant le nom de ma ladie de Dupu ytren .
11 . COn'i tllu,lnt le ligélmcnt métacarpien transve rse superfi c iel.
• LE \\[\\8f:E SUf'tRIEUR
Stabilité tégumentaire
Les téguments sont amarrés au plan profond, osse~x, par des
4 trousseaux fibreux nommés ligaments de Cleland (ou bandel et-
tes tendineuses du doigt), situés en arrière du paquet vasculo·
Fig. 12·27 - Gaines nerveux palmaire, et ligaments de Grayson (M ilford, 1980),
synoviales des situés en avant. Placés de part et d'autre du doigt, ils correspon-
flédusseurs : gaine du dent à la zone de pea u statique du doigt (fig. 12-31).
LFP 1" pme inconstmle
dl tendon du 1/ du FSD (2), Stabilité articulaire
rw J, ga,ne des Chaque articulation possède au moins un fibrocartilage et deux
rilfchlSSeVfJ (4), ga'nes ligaments collatéraux, et parfois d'autres renforts, comme le noyau
,J,guJes ,5,. U crOIX 'up
fibreux de Zancolli (1979) pour les MP (cf. fig. 12-22). Cela fait
Chfr'<{XJtJd j '" zone Lmed
d'. 1Y<tJon des muscles
:.rr....au/ 12. A1 et A2 au ni vea u de la MP (les plus imporlJntes, ca r ell es pl<l ce nt
le tendon dans l'axe du doigt), C l au ni veau de P·1, A3 <lU ni veau di stal
de Pl , C2 au niveau de la bJse de P2, A4 au ni vea u de P2, C3 au ni veJu
de l'IPD . La cou li sse A 1 est rétrJ ctable au cours de 1<1 fl exion.
M AIN
• 395
10
a
6 5 - 10
f ig. 12-28 - Coulisses fibreuses des fléchisseurs du doigt annulaires (A) et
cruciformes (C). en vues palmaire (a) et latérale (b).
f ig. 12-29 - Dossière des interosseux en vue médiale (a) et dorsale (b). Sur la
11
vue dorsale, la dossière a été réduite de façon à voir la terminaison de
l'interosseux sur la phalange (normalement recouverte par la dossière) :
extenseur des doigts (1 ), FPD (2), FSD (3), lombrical (4), interosseux (5),
fig. 12-30 - Parallélisme entre l'expansion de l'interosseux (et du lombrical) (a) ligament métacarpien transverse profond (6), terminaison de 1'10 sur PI (1),
et le ligament rétinaculaire oblique (b). Mêmes légendes que 12-29 ; ligament expansion sur les languenes de l'ED (8), dossière (9), bandelette sagittale de
rétinaculaire transverse (11), ligament rétinaculaire oblique (12). l'ED (I D)
F~ 12_31 _5/;Jbilitédestégumenl5grâce
aux structures fibreuses transversales : 10
extenseur des doigt> (1), dossière des
interosseux (2), l'VN dorsal (3), ligament
deCleland (4), l'VN palmaire (5), coulisse 9 --+./
fibreuse des fléchisseurs (6), FPD (7),
F5D (8), ligament n!tinaculaire
oblique (9), expansion des interosseux
+ Iombricaux (10), langueltes latérales de
l'extenseur des doigt> (11), fin de la post
languelte médiane de l'extenseur des
doigt> (12). k:: sup
lat
Rembourrage
C'est l'ensemble du tissu cellul o-graisseux qui , en palmaire,
offre un matelassage confortable aux prises (fi g. 12-35).
• Peau
La pea u et le revêtement ce llulo-grai sseux sous-cutané ont un
aspect d iffére.nt selon leur loca lisation.
Au métacarpe
Du côté dorsa l, la peau est fine et mobile. Elle permet ai nsi
facilement la flex ion du poignet et des doigts. D u côté palmaire,
elle est adhérente, soit aux muscles thénariens et hypothéna-
riens, soit au fasc ia palmai re moyen, ce qui permet une bonne
Fig. 12-35 - Rôle de
adhérence dans les pri ses. rembourrage des capitons
cellulo-graisseux palmaires
Aux doigts et amélioration de la
Il fa ut éga lement distinguer les côtés pa lmai re et dorsa l. qualité des prises.
• Du côté palmaire : la pea u est plissée transversalement en
rega rd des interli gnes (plis de fl exion" ); le tissu cellu lo·grais-
seux est très développé entre ces pli s, et constitue des matelas
denses et résista nts, destinés à améli orer la qual ité des contacts
lors des pri ses (fig. 12-37 a et 12-38) Oohansson et Westl ing.
1984 ; Nowak et Hermsdorfer, 2003 ).
• Du côté dorsal : la peau est fine et divisée en deux secteurs, forme des plis transversaux qui constituent une réserve de peau
celui des corps des phalanges et celui des interlignes, où elle pour la flexion (fig. 12-37 b) .
14. L' intégrati on psychomotr ice sui t ceUe di sposition et, lorsque l'on • Phan ères
s'amu se, les yeux fermés, à cro iser deux doigts (plu s faci lement sur Les plus importants sont les ongles. Situé à l' extrémité distale
index·médi us) tout en manipulant un peti t obj et entre leur pulpe, on
de la face dorsale de la phalange dista le, l' ongle est une for·
perço it deux objets. L'espace in terd igital es t une entité foncti onnelle
pour les prises fi nes et imprécises (cf Pri ses foncti onnelles, p. 414), mation épidermique ayant subi un processus de kératinisation,
, 5. Outrc les r1 is interphalangiens, il existe quatre pli s palmaires: le pli lui donnant une structure fine et rigide, implantée par une
d'opposition du pouce (nommé . ligne de vie . par les chiromanciens), matri ce en regard de l'os. L'ongle a quatre rôles fonctionnels
le pli longi tudi nal médian qu i complète le précédent (nommé « ligne
importants:
de chance .l, le pli pal ma ire proxi mal, correspondant .1 la fl ex ion des
M P du Il CI du III (nommé « ligne de tête .), et le pli palmaire distal, • Rôle de protection grâce à sa position distale et dorsale sur
correspondant à 1.1 îl ex ion des M P du IV et du V (nommé « ligne de les doigts.
cœur .1. Il ex iste deux petits pli s annexes, l' un appara issa nt à la flexion
conjointe des MP du III ct du IV (« monts de Salurne et d'Apo llon .), • Rôle de stabilisation de la pu lpe, grâce au plaquage dorsal
l'au lr,,, longc>ant l'éminence hypothénar (nommé « ligne de sa nté .l. ri gide qu ' il offre.
,
• II ME\'\8RE SUPiRJEUR
fig. 12.36 - Territoi,., sensitifs de la main : musculo-cutané (1), cutané médial Fig. 12·37 - Emplacement des plis de flexion en face palmaire (a) et des
de ravant-bras (2), radial (3), médian (4), ulnaire (5). replis d'aisance en face dorsale (b).
: ~ fI l;' :
, : ' .' ".
1
':
• l
'". ,
,
Fig.. 12-38 - Les~bourrages palmaires laissent des empreintes caractéristiques selon que la prise est
plane (a), ou cylin~que (b et c).
1
MAI N • 399
MOBILITÉ ANALYTIQUE DES DOIGTS LONGS Fig. 12-39 - Rôle des ongles dan, les prises fines.
• Mouvements
Plusieu rs phénomènes sont à mentionner.
Effet ténodèse
Cest la partie passive de la flexion, provoquée par la mise
en tension des fl échisseurs due à une extension du poignet
(fig. 12-4 1). Ce méca ni sme économi que connaît des fo rm es
encore pl us (emarquab les chez les animaux viva nt suspendus
(par exemple les chauves-souris dormant en position tête en bas,
accrochées par les pattes).
.-
--
l ,
,
,
'Ç
b
Flexion de précision
C'est le fait du FPD, immédi atement en activi té, qui fo urn it
une force compressive de la pulpe des phalanges distales sur le
support ou la prise concernée. Cela s'opère avec une force
minime. La précision vient de la parti cipation des interosseux,
qui ajoutent un contrôle rotatoire, et surtout des lombricaux
(organes proprioceptifs de dosage entre système fl échisseur et
1
système extenseur), qui ajoutent un équilibrage de tension entre
antagonistes (à noter la différence de geste pour sa isir un œuf
frais par rapport à une pierre en fo rme d'œuf).
o ____ _
Flexion en force
L'action du FPD est constante et inévitable, mais cell e du
FSD s'ajoute alors pour donner un regain de pu issa nce. Le cro-
chetage des doigts est fac ilité par la bonne amplitude de flexion
fig. 124 2 - Augmentation du bras de levier des interosseux par l'étendue de des IPP et par l'action du FSD sur cet interl igne (Dennerl ein et
la dossière (a) el surtout par son glissement dis/al (b). coll., 1998). De plus, ce muscle ajoute un plaquage actif du
tendon du FPD au nivea u de la perforati on par ce lui-c i
(cf. fig. 12-2S).
Rythme de flexion
La fl exion d'un doigt, sauf si elle est contrari ée, se déroul e
toujours suiyant la même chronologie : d' abord les IPP, pui s les
IPD et enfin les MP (Holguin et coll., 1999). L'expl icatio n est la
suivante (fig. 12-43/1) :
2 1) Le FPD, fléc hisseur perm anent, s' insère sur P3 mais son
action est contrecarrée par la tension du liga ment rétinaculaire
(faiscea u obliq ue) qui est dorsa l à ce nivea u. La traction sur
celui-ci provoque donc une actiOf1, non pas sur l' IPD, mais sur
son insertion proximale qu i est pal maire au niveau de Pl . Il
s'ensuit une fl exion de P2 sur Pl (IPP) (fig. 12-43 /2 ).
2) À ce moment-là, la détente de ce ligament autori se la
flexion de l' IPD (fi g. 12-43/3,4).
4 3) Enfin, la fl ex ion prononcée des IPP-IPD étire les interosseux
et lombricaux, dont la mise en tension provoq ue la flex ion des
Mp 18, complétée pa r l'augmentation du bras de levier de la dos-
sière (fig. 12-43/S,6 ).
Au tota l, la flexion associe l'activité de muscles propres à cha-
que segment osseux: les interosseux pour Pl , le FSD pour P2 ,
le FPD pour P3.
6
• Amplitudes
Le mouvement est réparti au niveau des trois articulations du
doigt.
Au niveau MP
L' amp litude est croi ssante, de l'index à l' au riculaire
(fig. 12-44). Elle débute à angle droi t et augmente schématique-
rJl;. 1z.; 1 -1'>1hme de flexion du doigt: position de départ en rectitude (1), ment de S" en S" en allant vers l'auri cu laire. De plus, le plan
".,,., ~ ,,,pp par actIon du FPD sur P2 et tension du ligament rétinaculaire n'est pas ri goureusement sagitta l, mais diri gé vers la base de
Z ~ 1 d<'<eme du lIgament ,érinaculai,e pa, la flexion de l'IPP m lIexion
?" :{) {:Nd M:hrA'l du FSD (4 1, étirement des interosseux et lombricaux par la
., r,. ô"s ,PP·lro ;:., flexIon des MP par action des interosseux et 18. ~ ors(!ue les intrinsèques son t paralysés (att ein te du nerf ulnaire), ce
~;r/t'.4-,.;/ f.; dern ier role n'est pas remp li ell es M P restent en extension, ce qui réali se
la « griffe ulnaire ».
MA'N • 401
Au niveau IPP
--
L' obliquité de l' interli gne provoque une incl inaison en supi-
nation (cf. fig. 12-16). L'amplitude est un peu supéri eure à
l'angle droit, soit environ 100·. ". '-
Au niveau IPD
O n observe le même phénomène, concernant l' interli gne,
que pou r l'IPP. L' ampl itude est un peu inféri eure à l'angle droit,
environ 85 · (Degeorges et Oberlin, 2003 ).
Fig. 12-44 - Amplitude de
• Déplacements aponévrotiques et cutanés flexion des MP, croissante
de l'index au 5" doigt.
Principe
Deux dépl acements sont assoc iés au mouvement de fl ex ion
des doigts: un glissement di stal, et un autre, pal maire.
Le glissement distal (ou caudal)
Il est le fa it des structures situées dans l'axe. Cela concerne
auss i bien les tendons extenseurs que la pea u dorsa le. En effet,
dans la fl ex io n, ce qui est pa lmaire est raccourci, plissé, et ce
qui est dorsa l est étiré (le phénomène inverse existe en exten-
sion). L'a llo ngemen t de la peau a fait l'objet d' une étude" per-
mettant de défi nir les besoi ns de celle-ci dans la récupération
de la flexion des doigts (fi g. 12-46).
Le glissement palmaire
Il est le fait des structures situées latéralement à l'axe. Cela
concern e surtout les languettes latérales de l'extenseur des Fig. 12-45 - Convergence
doi gts. Ces structu res, mobi les et latérales, ont tendance à des doigts lors de la flexion
prendre la cord e au cou rs du mo uvement de flex ion des MP.
(fig. 12-47). Cela souligne l' impo rtance de la manipu lation
masso-kinés ithérapique des ti ssus da ns la récupération des
jeux tend ineux.
Chiffrage et conséquences M
• Pl : Pl P, :
Au niveau de l'IPP :( ).( ):<E(:-----~)>Ï':EE--------+
Il n'y a à ce nivea u qu' un glissement ax ial caudal de l' exten-
seur des doigts (ED), de l'ordre de 3 mm. Il engendre une trac-
tion sur le tendon extenseur qu i a pour effet de détendre la
l:;::t;:=::tI :::::t:-M-
'E
a
languelte d' inserti on sur P2. Ce phénomène est utili sé dans les
sutu res chirurgicales du tendon de l'ED sur P2 : on immobilise
m r.-_ b
Fig. 12·46 - Glissement c~1udaJ des structures dorsales, lors de la flexion des
19. En extension, la longueur de peau en regard des segments osseux
doigts. En rectitude, la longueur de la peau est égale à celle des diaphyses lM,
tot ali se cc llc des quatre diaphyses (métacarpien + 3 phalanges), En
PI' P2, P) (~l); en flexion s'y ajoutent celles des trois têtes (m, PI' p) en jeu dans
flexion , Il faut reprendre celle val eur et y ajou ter les diamètres des têtes
du méta <.arpi en, de Pl ct de P2 (G irbon c l O ddou, 2000). le mouvement (b).
• LE '\L\\BRE suJ1.RIEUR
• Mouvements
Le mécanisme est plus complexe que celui de la flexion. Il
est analysé à partir d' une position de flexion (Valentin, 1980 ;
Garcia-Elias et coll., 1991 a, 1991 b).
Au niveau MP
Elle est due à un mécanisme complexe, faisant appel à quatre
phénomènes.
Système indirect
C'est le premier concerné. En ptisition de fl exion du doigt, la
languette d'insertion de l'ED sur Pl est détendue, donc ineffi-
cace. L'action d'extension est alors due à l'action combinée de
l' EO et du FSO sur P2 . L'action conjoi nte de ces musc/es com-
porte une coaptation de la MP ainsi qu' une force résultante diri-
gée en arrière et en haut poussant la tête de Pl vers l'a rri ère
(fig. 12-50 a). Cette action provoque donc une extension de la
MP. Au cours de ce mouvement, la résultante tend à devenir
Fig. 12-48 - Phénomène du doigt libre, ou quadrige de Verdan (a), avec détente parallèle à Pl , donc à perdre en efficac ité, ce qui conduit à la
ru FPD ru doigt cnncerné, par l'extension des autres doigts, et relâchement de séquence suivante: la mise en œuvre du système direct.
l'ID par flexion de l'IPP (b).
S stème direct
Il intervient en second lieu . La traction progressive de l'ED
retend la languette d' insertion de celui -ci sur Pl ; il s'ensu it une
action directe de l' EO sur Pl , complétant l'extension de la MP
(fig. 12-50 b).
Freinage
~ 12-4~ -1WIe
des
ittIfrfJf"..d5I!fX " est le fait de l'acti on des interosseux. En son absence,
.....6'....... SdlJ!ttales, l'extension reste isolée à la MP.
- :r.lJl!Jrfde
Vh. Ir". rJp LJ
20. Ou phénomène du 41 doigt libre Il , ou de 1<1 Il phal ange flottan te Il .
21. Car les tendons du FPD sont tirés distalement (ce qui le rend ineffi -
cace sur le doigt fléchi).
22. Car la languette d'insertion sur P2 entraîne l'ED distalement, ce qui
détend les languettes latérales allant sur 1'3.
-
MAI N
• 403
a b
R
Fig. 12·5 0 - Extension de la MP sous l'action combinée de l'EO (E) et du FSO (F) sur l'IPP, par la
résultante R des forces axiales, alors que les forces tangentielles s'annulent (a). En fin d'extension
la résultante R devient moins efficace, car se rapprochant du centre articulaire de la MP, alors que
la languette d'insertion de /'fO, à nouveau tendue, permet de continuer l'extension (b).
E
rI
\ \
\
;z.""" \ \
\
\
b Fig. ' 2·5 1 - Au cours de l'extension de l'/PP (a, b, cl, liED conserve son bras de
a levier (E}, alors que celui des fléchisseu rs (FJ diminue.
,
• LE \'\E\\8RE SUPlRIEUR
Fig. 12-55 - Extension des MP: 20 à 40' (b), pouvant aller jusqu'à 90'
chez cerlains (a).
b b
;~ L-" ~ - ...H 10 fléchissent la MP (a), inhibant l'ED. Au sein du losange de Stack (b), ils tractent les languettes I.1térales, entraînant l'extension
.,.~
M AIN • 405
• Au niveau IPD. L'extensi on est possibl e, de l'ordre de 0' à S' Rôle du ligament rétinaculaire
en actif, et 30' en passif - ce qui est préc ieux dans les prises
Le faisceau oblique couple l'!PP et !'!PD (l'extension de la
fines, en permettant à la pulpe, souple, d'engager une surface première entraînant l'extension de la seconde).
de contact plus favorabl e (cf. fig. 12-81 ).
1
~i~
. ,,
,,_ ..,
\
\
\
\ \
\ \
\
\
.• \
\
abduction cie J'index (a). L'r1dcluction
s'aSSocie (11.1 supination (rutafion latérale) (b).
( 'abduction s'associe cl/a pronation (ro/ation
O1ooi"'el (Cl. a b (
,
• LE ''l'''''OE SUPl!OIEUR
• Amplitudes
L'écartement des doigts, et inversement leur rapprochement,
ne sont possibles qu'au niveau des métacarpo-phalangiennes et
en rectitude de celles-ci (grâce à la détente des ligaments col-
latéraux) (cf. fig. 12-18 b). L'abduction (ou inclinaison radiale)
et l'adduction (ou inclinaison ulnaire) sont de l'ordre de 20' à
30' chacu ne.
• Moteurs
Les interosseux dorsaux écartent, les palmaires rapprochent
(cf. fig. 12-21 b). En ce qui concerne le pouce et le S' doigt, ce
sont le court abducteur du 1 et l'abducteur du V qui jouent le
rôle d'u n interosseux dorsal, participant à la formation de leur
dossière.
Fig. 12-58 - LOfS de la flexion de la MP al« inclinaison (adduction ou
.bductionl, la tension du ligament collatéral controlatéral provoque une bascule
ROTATION DES DOIGTS
lrotation .,J/om,,6que). Le ligamen~ plus palmaire que cicxsal, conserve la
distmœ palmaire (d), laissant basculer la phalange latéralement en cicxsale-
la distJnœ cicxsak (0) peut augmenter san, tendre le ligament.
• Mouvement
Il s'agit d'une composante rotatoire, non indépendante, liée
au mouvement de flexion avec écartement des doigts, ce qui est
indispensable pour les prises de type sphérique. Les rotations ne
peuvent s'effectuer qu'au niveau des articulations métacarpo-
phalangiennes (ellipsoïdes).
• Amplitude
• Passivement, on peut provoquer des rotations, médiales ou
latérales, en extension ou en flexion, avec une amplitude totale
d'environ 20' à 30' dans chaque sens (Kapandji, 1980). En ce
qui concerne l'index, l'amplitude rotatoire médiale est plus forte
que la latérale (45 ' contre 15 '), ce t1ui correspond à l' appui plus
aisé du pouce sur le bord latéral de l' index et non sur son bord
médial", ce que l'on retrouve dans les prises subtermino-Iaté-
raies (fig. 12-61).
• Activement, les rotations sont impossibles en extension: elles
Fig. 12-59 - tcartement
des doigtsl avec association sont liées aux prises sphériques, donc conditionnées par la
de la composante rotatoire, flexion avec écartement (Breger-Lee et coll., 1993).
cite .i /'interosseux
concerné. • Moteurs
La composante rotatoire est assurée par les muscles interos-
seux (palmaires et dorsaux). La rotation latérale est produite par
les, tendons latéraux à l'axe du doigt, et la médiale par les
medlaux (avec renfort des lombri caux).
• Types d 'activité
Il existe deux types d'acti vité, nuancés par l'éca rtement -
rapprochement:
• L'extension : c'est le mode de préparati on à la préhensio n,
et celui du lâcher de la pri se.
F~ JlM - Pf/se
• La flexion : c'est le mode de la préhension.
~"'~ """gr' et
" ~ #lrlf '~dJlNe sont
.nv./~ p..,r ~ ,{Jfl'ff.JlSSF1JX
24. L'appu i sur le bord médial n'est pa s vraiment fonctionnel.
...
M AIN • 407
• Modes différenciés
1/ (index)
• C'est un doigt indépendant .
• Le FSD a un chef séparé pour le Il (nerf séparé).
• Le 1" lombrical est le plus riche en fuseaux neuromuscu laires
(50 FNM/3 g).
• Le 1" 100 est le plus puissant des interosseux.
• Le tendon de l'ED reçoit celui de l'extenseur du II.
111 (médius)
• Indépendance limitée.
• Aid e l'index à contrer la poussée ulnaire du pouce, lors d' une
prise subtermino- Iatéra le.
IV (annulaire)
• Il n'a pas d'extension isolée. En effet, les languettes interten-
dineuses de l' ED sont centripètes sur le tendon du IV. La
contraction entraîne donc toujours les tendons voisins.
a
V (auriculaire)
Ce do.igt a un importa nt apparei l muscula ire indépendant, et Fig. 12-61 - Pour l'index, la rotation médiale (pronation) (a) est plus importante
pourtant: que la rotation latérale (supination) (b).
RÉFÉRENCES Flexion-extension
Parler des mouvements du pouce engendre souvent des dif- La flexion est un mouvement effectué vers le dedans et un
fi cultés de compréhension du fait que ce doigt n'est pas dans le peu vers l'avant. Il se nomme ainsi car il respecte la compré-
plan des autres et qu ' i 1 se comport e différemment, du fait de sa
vocati on d'oppositi on. Il s'ensui t des propos itions de référen- 25. L'avantage majeur de cette référence est que la flexion de la TM cor-
ti els di fférents, ma is qui exprim ent to utes la même réa lité. Il respond à la flex ion de la MP et de l'IP, et que l'abduction-adduction renète
importe de faire un choix, qui prenne en compte les usages les les actio ns respectives du lo ng abducteur du pouce et de l'adducteur.
26 . Le système dit polaire (de Duparc et de la (allinière) prend pour
plus courants, tout en tenda nt, dans la mesure du poss ibl e, à référence un mouvement « d'écartement et une rotation spa tiale .
une plus grande simpli cité. Nou s évoquons les tro is références (rig. 12-64). Le système dit rectangul ai re se réfère à des « abduction -
les pl us connues. adduction et projection-rétrojection , .
\
• LE \\f\\8RE SUPlRIEUR
,, '" Abduction-adduction27
, ' l 'abduction est un mouvement effectué vers l'ava nt du plan
,
,, fronta l du corps et un peu vers le dedans (en avant du
,, 2' métacarpien). Il porte le pouce en antéposition, c'est-à-dire
,,, écarté sagitta lement en avant du plan de la main. l'adduction
,, amène en rétroposition, c'est-à-dire en sens inverse.
Pronation-supination
la rotation axiale du pouce est indispensable pour la prise
des objets. Dans l'opposition, elle s'opère vers le dedans (pro-
nation) et vers le dehors (supination) dans le retour à la position
de référence.
Fig. 12-62 - Position neutre du pouce, oblique d'environ 40' dans chacun des MOUVEMENTS DE CHAQUE ARTICULATION
trois plans de l'espace.
Chaque articulation est le siège de mouvements propres,
d'importances différentes et complémentaires.
E.-..-.-
Fog. 12-63 - La flexion déplace
dans l'axe pulpaire, l'extension J .....,"'. '1 mation incurvée de la selle (<< cheva l scoliotique » ;
en sem inverse. L'abdudion ~_- cf. fig. 12-13), et de la grande laxittet de la tension du ligament
et l'adduction déplacent postéro-médial oblique en fin de mouvement. Ce degré est dit
perpendiculairement au plan de pronation ou rotation médiale automatique, lors de ' la
ptécédent (éc.Jrtemen~
"'fJIJ'OChementJ. Pronation
,, flexion" - et supination lors de l'extension.
et supination déplacent
, Les amplitudes sont (fig. 12-65) les suivantes.
•
\
en rotations. • L'abduction est d'environ 30' ; l'adduction d'environ 20' .
• Métacarpo-phalangienne (MP) 30' . Il exi ste des exagérations atteignant 80' à 90' (subluxa-
tian).
Cest la seconde en importance: c' est elle qui distribue les
prises et en assure le verrouillage par fermeture de l'espace • Les inclinaisons sont modérées, de l'ordre de 20' côté radial
pouce-doigts, avant même que l'interphalangienne n' inter- et 10' côté ulnaire.
vienne. Cest une ellipsoïde: elle assure les déplacements de Pl • La rotation est de l'ordre de 20'.
en flexion-extension, avec plus ou moins d' inclinaison radiale
ou ulnaire (selon l' inclinaison de Pl sur la rotondité de la tête • Interphalangienne (lP)
métacarpienne). La conséquence de cette inclinaison est que,
en flexion et inclinaison radiale, il existe en concomitance une Cest la moins importante de la colonne du pouce, elle assure
rotation en pronation, qui favorise le placement du pouce en la préhension en ramenant l'extrémité du pouce con tre la pu lpe
regard des autres doigts. Cette pronation est dite « conjointe . de l' un des doigts. Il faut noter que l'axe articulaire de cette gin-
(fig. 12-(6). L'ensemble est sous la dépendance de l'opposant glyme (u n seu l degré de liberté) n'est pas perpendiculaire au
du 1 et de l'appareil sésamoïdien (action avec une composante plan axial du pouce, mais est légèrement oblique en bas et en
médiale ou latérale). dedans, ce qui induit un mouvement oblique réalisant une
• La flexion est d' environ 80' . L'extension est cou ramment fausse rotation, dite pronation apparente, qui achève la prona-
nulle (O'), certains sujets ont une hyperextens ion de 20' à tion globale du pouce (fig. 12-(7).
, 1
1 1 MOUVEMENTS GLOBAUX DÉCOMPOSÉS
\ 1
Si l'on considère la complémentarité des trois interlignes du
pou on obtient trois mouvements globaux (avec leur mouve-
ment in rse).
c'
r
position la plus en pronation (rotation médiale), associée à la
flexion et adduction (l'inverse pour la supination). Au niveau
des trois articulations, elle associe (fig. 12-68 c) :
o TM: pronation automatique (± 90' ).
o MP: pronation conjointe de 20'.
o IP : pronation apparente de S' .
3 1. Da ns te cas, Icl législation de la Sécurité sociale reconnaît un han· 32. Malgré son nom, c'est un muscle important du poignet ; il esl le seul
dica p de BD '~ f) . qui soit franchement latéral ; il est l'an tagoniste fronta l de l' EUe.
..12 • LE , 1(\180( SUptRIEUR
• Long fléchisseur du' (LFPi: il fléchit P2 du pouce, ce qui MOBILlT~S NON ANALYTIQUES
intervient dans nombre de prises fonctionnelles.
• Court extenseur du , : il étend Pl du pouce.
MOBILITÉS SPÉCIFIQUES
• Long extenseur du' : il étend P2 du pouce, c'est « le » muscle
de la contre-opposition (cf. supra) (Kaufman et coll., 1999). Elles caractérisent tous les interlignes de la main, dans des
proportions variables. Cela est dû, d' une manière générale, à la
• Muscles intrinsèques non-congruence de ces articulations - et se trouve nuancé par
• Court abducteur du , : il écarte, puis oppose dans la grande les conditions de stabilité (cell es-ci mêlent étroitement les élé-
course, et abducte dans tous les secteurs au-delà de 45 '. Il se ments passifs et actifs). Comme au carpe, cela souligne l' impor-
comporte comme un tout premier interosseux dorsal (fléchisseur tance thérapeutique des manipulations articulaires, respectant
et écarteur). la physiologie, avant de chercher des gains d'amplitudes glo-
• Opposant du' : il fait tourner Ml en pronation dans la grande baux qui risquent de distendre involontairement certaines struc-
et la petite course au-delà de 45'. Il est légèrement abducteur tures. Elles se traduisent par des capacités de décompression,
au-delà de 90'. de bâillement-glissement, ainsi que de rotation pour les MP.
• 1~ interosseux dorsal: c'est un muscle du pouce à part o Au niveau MP. L'articulation, quoique renforcée par le noyau
entière (Boutan, 2000). Son action synchrone avec l'opposant a
fibreux de Zancolli (1979), permet aisément les décoaptations,
un rôle important dans la stabilisation de l'articulation trapézo-
métacarpienne. Ils contrôlent la rotation du 1~ métacarpien et glissements, bâillements.
assurent le maintien postéro-Iatéral de l'articulation. o Au niveau ,PP. Les mobilités spécifiques sont réduites à quel-
o Court fléchisseur du' : il a un rôle à peu près identique à ques décompressions. La stabilité fr~ntal e de la ginglyme interdit
l'opposant, mais fléchit Pl . les mouvements sur les côtés, sauf quelques bâillements passifs,
o Adducteur du' : il rapproche le pouce de l'axe de M2 dans
surtout chez les laxes. Elle empêche toute extension grâce au
tous les secteurs, surtout dans la petite course (il ne se contracte fibrocartilage palmaire renforcé par les coulisses des fl échisseurs
pas si un écartement est maintenu au cours du mouvement). Il (A3 et Cl ) et notamm ent par le chiasma du FSD (cf. fig. 12-1 9
assure le serrage dans beaucoup de prises (fig. 12-71 ). et 12-81 ), ce qui est nécessa ire aux appui s en rappo rt avec les
o 1~ interosseux palmaire. Il est adjoint à l'adducteur et pos- prises à plat.
sède la même action. o Au niveau 'PD, les mobilités spéc ifiques sont réduites, hormi s
quelques minimes bâill ements passifs.
MOBILITÉS FONCTIONNELLES
Deux choses sont à mentionner : d' une part l' im portance des
glissements tendineux, d'au tre part les combi na isons en rapport
avec les différentes formes de préhension.
OC)
: "
• Glissements tendineux
Q,' ~'0
Ir,
Au cours des mouvements de la main, les tendons subissent
des modifi ca ti on s de leur trajet et des phénomènes de glisse-
~---~ ,
ment, en relation avec le raccourcissement des corps charnu s.
Cela souligne l' import ance d' une rééduca tion précoce en
G-~ 0000 ,
matière de réparation tendineuse - où le dilemme est d'opter
sail pour un traitement précoce, qu i nuirait à la c ica trisat ion,
soit pour une intervent ion plu s tardi ve, qui res pecterait la cica-
- . ·1·-; RIA<: dP ladducteu>"u 1er du J~ IOP. trisatio n ma is indu irai t des ad hérences.
/
....
M AIN • 413
Mobilité transversale
Au cou rs des inclinai sons, radiales ou ulnaires, les tendons
fléchisseurs viennent se ca ler sur la berge correspondante du
cana l carpien (d'où la présence des gaines en regard de ces
berges) (fig. 12-72 a), ce qui modifie leur éta lement: augmen-
tation de la déviation des tpndons du côté de l' inclinaison et
réalignement de ceux du côté opposé (fig. 12-72 b). Au niveau
métacarpien, les tendons des muscles longs s'éta lent en éven- \
tail pour atteindre le doigt concerné. Le phénomène est équi-
valent au niveau de la coulisse fibreuse Al - son ab lation
majore la déviation des tendons et donc les frottements
(fig. 12-72 cl. Le phénomène est moins net pour les tendons Fig. 12-73 - AccourCÎssement tendineux .' déplacement des repères (cercle,
extenseurs du fait de leu r étalement initial (pas de cana l en triangle) au cours de la Ilexion des doigts.
dorsal ), mais il est plus visib le (car ces tendons sont sous-cuta-
nés). Les lésions, généra lement dégénératives, des systèmes
passifs de maintien des tendons sont responsabl es de déraille-
ments, qui engendrent des déformations, qui accentuent le ~ .:
déraill ement, et ainsi de suite. AaouItr:l ........
du ml " ' .. tNch'."",' '.
Mobilité axiale
NIvuu ! fIID .. .... ." ...,tJIIII)
Ce phénomène de gli ssement, nommé accourcissement, est
plus net po ur les fl échisseurs - en raison de leur axialité, alors IPD 5 -
que pour le système extenseur il est tempéré par le déplacement IPP 17 16
palmai re des languett es latérales (cf. Extension des do igts,
MP 23 26
p. 402) (fi g. 12-73 ). Cela va ri e selon le do igt et surtout selon le
tendon concern é (le FPD s' insère plu s loin) (An et coll ., 1983). Poignet 38 46
Le chiffrage a été calc ul é par Bunnell (1964). Les résultats Total 83 88
concern ant le médi us (do igt le plus long, donc avec des va leurs
plus fo rt es que ses vo isins) so nt donnés dans le tabl ea u 12-3.
• Prises fonctionnelles
Elles refl ètent les principaux types d'acti vité en préhension de
la main (Zal5iorsky et coll., 2002a, 2002b). On en dénombre sept
~1~ • lr ,,[\1. r SUptRIEUR
les. dont cinq nécessitent la participation du pouce. La Prise palmaire à pleine main
nation des doigts est essentielle pour atteindre la précision • Elle s'opère avec tous les doigts y compris le pouce. Seul
et 1eltîcacité (Latash et coll., 2002a, 2002b; Li et coll., 2002). l'index est peu ou pas utile (fig. 12-74 el.
• C'est la plus puissante (main de force).
Prise d'opposition terminale
• Elle est destinée à la saisie des objets cylindriques dont la taille
• Elle est ~Ie ou d'extrémité pulpaire (fig. 12-74 a). est en rapport avec la main (notamment les manches d'outils, ou
• Cest la plus fine et la plus précise. Elle concerne le plus sou- des volumes tels qu' une bouteille)". À noter que l'objet est placé
''eIlt les prises pouce-index ou pouce-majeur. dans l'axe de la gouHière palmaire, c'est-à-d ire obliquement, et
• Elle est destinée à la prise des objets fins (allumettes, aiguille, non transversalement, à la mai n. C'est la raison qui a poussé à
fabriquer des outils avec une poignée oblique et non perpendi-
saisir un poil, etc.).
culaire (cf. fig. 11-38). La force est maxima le lorsque le pouce
• Elle fait intervenir trois éléments. Pour l' index : le FPD peut se refermer sur l' index (on tient plus fermement un manche
Iflexion de P3) ; pour le pouce : le LFP (flexion de P2) ; pour les de marteau qu'une bouteille, mais mieux une bouteille qu'un
deux doigts : l'ongle. cylindre de plus fort diamètre) (Kinoshita et coll., 1997).
Prise d'opposition subterminale • Elle fait intervenir deux éléments. Pour les doigts : l'ensemble
FPD, FSD et interosseux. Pour le pouce: tous les thénariens pour
• Elle est pulpaire (fig. 12-74 b).
le verrouillage de la MP et le LFP pour la flexion de l' interpha-
• Cest la plus courante; elle est semi-fine. langienne.
• Elle est destinée à la saisie d'objets légers (crayon, lunettes,
Prise à poing fermé
etc)
• Elle met en rapport les cinq doigts (fig. 12-741).
• Elle fait intervenir deux éléments. Pour l' index : soit une
extension passive de P3 (l' hyperextension favorise le contact de • Elle est puissante, sans précision .
toute la pulpe avec l'objet saisi), soit une flexion de l' IPD • Elle est destinée à la tenue en force d'objets de petit volume
(l'ensemble pouce-index forme alors un anneau). L'action du ou diamètre.
FSD maintient P2 en flexion . Pour le pouce: action des court
• Elle fait intervenir tous les fléchisseurs.
fléchisseur, court abducteur et adducteur du pouce, ainsi que
du 1" 10P pour la flexion de Pl . Action du LFP pour la flexion Prise interdigitale latéro-Iatérale
de P2 (Rearick et Santello, 2002).
• Elle met surtout en rapport l' index et le médius (fig. 12-74 g).
Prise d'opposition subtermino-Iatérale • Elle est faible et sans préciSion"..
• Elle oppose le pouce à la face latérale de l' index • Elle est destinée à la simple tenue d'objets fins et légers
(fig. 12-74 cl. (baguette, cigarette, etc.).
• C'est la moins fine, mais elle est puissante et solide. • Elle fait intervenir deux éléments. Pour l'i ndex: le 2' 10P.
• Elle est destinée à la tenue d'objets assez fins et légers (ti cket, Pour le médius : le 2' 100.
journal, portefeuille, etc.).
Prises particulières
• Elle fait intervenir deux éléments. Pour l'index: le 1~ 100
• Elles utilisent la main latéra le (fig. 12-74 hl, avec ou sans la
{qui écarte l'index vers le pouce) et l'appui médial des autres
main médiale (fig. 12-74 i)
doigts en soutien. Pour le pouce: adducteur et 1~ 10P pour le
serrage contre l'index, court fléchisseur et LFP pour la flexion • Elles sont précises du fait de la participation de la mai n laté-
des phalanges (le métacarpien est stabi lisé par le long abduc- ral e, la médiale pou vant y ajouter de la force (tenue d ' un man-
leur,. che) (Westl ing et Johansson, 1984; Bassey et H arri es, 1993 ).
• Elles sont destinées à la simple tenue d'objets légers, mais
Prise d'opposition digito-palmaire
peuvent assumer des pri ses pu issantes.
• Elle s'opère sans le pouce (fig. 12-74 dl.
Prise sphérique
• Elle est grossière mais puissante.
• Elle réalise la convergence des cinq doigts vers la paume
• EI.e est destinée aux prises unidirectionnelles : tra ction avec
(cf. fig. 12-60) (Kinoshita et col l. , 1996).
~ poaJanges (le mouvement de retour n'est pas une prise, mais
'
_-1<: pr~ a_ec la base thénarienne). Les MP restent en exten-
:.r C":,, le type d: action .sur un levier Pla perpendiculaire-
• C'est la plus englobante.
..,-;
~ .<
4
pr se en crochet!- 1
1alU! ck-s doigts (levier de vitesse de v iture, ou poignée
a e
• Position de fonction
C'est la position d' immobi lisation en cas de nécessité
(cf. fig. 12-3). Elle place la main en situation d'attente de prise,
c'est-à-dire en position intermédiaire dans toutes les amplitudes
(Walsh, 1997)" :
Fig. 12-75 - Coup de vent ulnaire (luxation des tendons extenseurs). • Poignet: en légère extension, éventuellement avec une légère
inclinaison ulnaire, et en prono-supination neutre.
• Doigts: en flexion moyenne et en léger écartement.
• Pouce: en semi-opposition.
POSITIONS PATHOLOGIQUES
"~~
- Les doigts noueux : il s' agit de nodules épaississant la péri -
phéri e des arti culations interphalan giennes par prolifération
arthrosiqu e (fig. 12- 80 dl.
- Les doigts à ressort ou gâchette : les nodul es siègent sur les
tendons des muscles fl échi sseurs et passent en force alter-
nati vement à chaque extrémité des gai nes et coulisses.
4 6
STABILITÉ
~ 11 • lE MNB" SU""R"UR
• Stabilité métacarpo-phalangienne
Éléments en jeu
b Les différents degrés de liberté de cette zone nécessitent un
fort amarrage à la fois mobile et stable. Les surfaces articulaires
sont concordantes mais non congruentes, les capsules sont
lâches, ce qui facilite la mobilité. En contrepartie, les éléments
fib reux capsulo-ligamentaires, y compris le fibrocartilage pal-
maire, ainsi que ceux de l'environnement tendineux, y sont
nombreux et puissants, formant le noyau fibreux de Zancoll i
(1979). La peau pa lmaire, avec son épaisse couche de matelas-
sage graisseux, participe à l'environnement stabilisant. Il faudrait
ajouter les qualités sécrétoires cutanées, stimulées dans les acti-
vités ma nuelles, qui contribuent à la stabilité du maintien des
c
pri ses et donc, indirectement, au soulagement des structures.
Variations
Elles dépendent des secteurs de mobilité.
l'extension
L'extension est une position où les prises ne sont pas en jeu.
Les articulations sont très libres, grâce à la détente du système
d
ligamentaire. Cela permet la préparation des prises.
~
La flexion
La flexion, en revanche, est liée à la prise, ce qui suppose
une capacité de fixation puissante. Les capsules sont tendues,
ce qui interdit les décompressions (Vigouroux et coll., 2002).
~S~ • Le système passif : les capsules sont tendues en secteur dor-
sal, du fait de la flexion, et tendues en secteur palmaire, du fait
rrg. 12-80 - Déformation en dos de chameau (a), doigt en luseau (b), de la poussée crânia le du fibrocartilage sur la capsul e
en lorgnette Ic), doigts noueux (d). (cf. fig. 12-15 a). Il s'y ajoute la tension des ligamen ts
collatéraux: leur insertion métacarpienne est plus dorsale
(27 mm de longueur en extension et 34 mm en flexion) et le
diamètre transversal de la tête plus grand du côté palmaire
(cf. fig. 12-15 b).
• Soit la main est en préparation d'une prise, et il lui suffit
alors de pouvoir la préparer par une présentation de contre- • Le système actif vient renforcer le système passif. Il comprend
opposition. L'équilibre tendineux préside à la fonction , ce qui les expansions des tendons des muscles longs, ainsi que ceux
BI relativement simple, sauf s'il existe un déséquilibre net : de l'appareil intrinsèque - principalement les interosseux, se ter-
spastlclté empêchant l'ouverture (comme chez l' hémiplégique minant en majeure partie aux bases des premières phalanges.
.. œtte phase), ou flaccidité correspondant à une paralysie Les interosseux ont un rôle ca pital: ils maintiennent la nex ion,
'~e. mais aussi stabilisent l'écartement et modulent leur contrôle
rotatoire en fon cti on de la pri se (Boutan, 2000) .
• Sr,,' l'actIVité de la main est d'ordre expressif. les rayons des
,y~" <:YKutant un ballet gestuel plus ou moins évolué. La • Le pouce et le 5' doigt bénéfi cient clu même système, majoré
~,,'6> d'.H"té des capacités expressives, le complément par la présence cie muscl es intrinsèques propres, puissants "'.
~.. _~ '~. zrJOK il forte imprégnation expressive, ai nsi que la
"",rk -rAl! {~~ les altérations de la main passent fa cilement 36. La relation entre la force ct l'habileté est un bon indicateur de ILl
..-~,. ~ ttt"'\ (fi domaine. pcrforman qc globale de la main (Va lcro-Cucv;,s cl co ll. , 2001).
jIl""
MAIN • 419
• Stabilité interphalangienne
Elle siège à deux ni vea ux: proxi mal (lPP) et dista l (lPD) . Les
articu lations gi nglymes, avec leu r fi brocarti lage pa lma ire et leurs
ligaments collatéra ux tendus en toute occasion, offrent un main-
ti en axia l passif de bonne qualité malgré leur petite taille. L'IPP
offre une stabilité sagittale accru e en interdi sa nt l'hyperexten-
sion face aux appu is pulpa ires (présence du chiasma tendineux
du FS D qui renforce la capsule) et du fa iscea u transverse du liga-
ment rétinacu laire (fi g. 12-8 1). L' IPD, malgré l'hyperextension
poss ible, est robuste du fait des expansions capsulaires des ten-
dons extenseurs et fl échisseurs, du couplage rétinacul ai re qui la
lie à l' IPP.
L'enveloppement fi breux, qui protège les tendons (coulisses
A et C) et amarre solidement les téguments (bandelettes tendi- fig. 12-81 - Stabilité de
l'IPP lors des appuis
neuses du doigt, ligament de Grayson), parti ci pe à la stabilité
pulpaires.
des phalanges P2 et P3.
En ce qui concern e la stabilité de la colonne du do igt, celle-
ci est d'a utant plus importa nte que, si sa longueur représente un
avantage pour l'enveloppement des pri ses, son bras de levier
excentré représente aussi un danger face à d'éventuels chocs
déviants (Radw in et co ll., 1992) . On peut constater l'extraordi -
naire rési stance de l'ensemble, face aux multipl es acc idents,
dont la majorité ne laissent que peu ou pas de séquelles.
• Déséquilibres des balances musculaires (cf. fig. 12-10 a,
• Cas du pouce 12- 11 b, 12-76 et 12-77).
La pos ition pa rti culi ère de la co lonne du pouce montre qu 'a u Tous ces aspects se recoupent et donnent un tableau de mains
niveau trapézo-métaca rpi en, le seul élément important capable diffo rm es, souvent caricaturé dans les représentations des per-
de fo urnir une stabi lisa tion efficace est le tendon du long abduc- sonnes âgées ou des personnages malfai sants des contes pour
teur du 1. Cependant, cette actio n n'est opérante qu'en abduc- enfants. La prise en charge précoce de ces atteintes, la prophy-
tion. En adduction, la base métaca rpi enne est en situation lax ie et une meilleure gestion thérapeutique multidisci plinaire
sublu xa nte et le long abducteur majore ce ri sque. (médicamenteuse, kin ésithérapique, ergothérapique et orthé-
tique, voire chirurgica le) améliorent l' avenir des patients con-
cernés.
PATHOLOGIES DE LA STABILITÉ
la main est un organe polyarticulé, actionné par de multiples • Pour l'éminence thénar et le pouce
tendons, selon des axes et des surfaces difficiles à chiffrer, et con-
naissant une multitude de variables positionnelles (li ZM et coll., le court fléchisseur exerce une force de 13 daN, l'opposa nt
1998, 2001b). Autant dire que le chiffrage des contraintes est de 19,2 daN, le court fléchisseur de 11,8 daN, et l'adduct eur de
37,3 daN (Fahrer, 1980). Tubiana et Thomine (1990) évaluen t
qu' une force de serrage de 1 daN au nivea u de la pulpe du
38. Attention à l'ajustage du gant: trop petit, il gêne l'aisance, trop
~. il est dangereux (risque d'être happé par une roue ou le pas
d'une pouce produit une pression de 3 daN au niveau interpha langien,
vis sans fin d'une machine, entraînant l'amputation de l'avant-bras). de 5,4 daN au niveau métacar po-phala ngien et de 20 daN au
a b c d
e
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Rachis et tête
BASE DE RÉFLEXION
SITUATION '
CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES
VOCATION FONCTIONNElLE
• Statique
La plus import ante de ses vocations est la stabilité. Le terme
même de " colon ne» évoque une pièce d'architecture capable
de sou tenir une charge (fig. 13-2). Une personn e prise dans un
Fig. 13·2 - l e terme
de 1: colonne » évoque
1. C'est <1i nsi que toules les vertèbres so nl dorsales. alors que douze seu- d'emblée la notion
lement sont thora ciques. de statique.
• R...cHIS ET mE
fig. 1J.4 - Le squelette rachidien a connu des (o~unes diverses, selon le type la variété des pathologies est grande, celles-ci se répartissant
d'."imal (crocodile, poisson, reptile, to~ue, gallinacé, lapin, homme). entre les plaintes minimales, nombreuses, et les atteintes graves
avec répercussions à distance.
• Traumatologie
corset est, certes, handicapée dans ses mouvements, mais peut Par son étendue, le rachis est exposé aux traumatismes, clas-
se lever, marcher, vaquer à des occupations. Une personne avec sables en trois catégories: les traumatismes mineurs (entorses,
une rolon ne mobile et sans stabilité ne peut que rester couchée. chocs sans lésion architecturale déce labl e), les trauma ti smes
graves sans signes neurologiques (fractures et tassements met-
• Dynamique tant en jeu la stabilité de l'éd ifi ce), les traumatismes graves avec
La mobilité est une ressource utile à la dissociation de mobi- retentissements neurologiques (paraplégi es posttraumatiques).
·édesœmtures, en rapport avec les membres, et à l'orientation
œ . • Rhumatologie
l e rachis étant l'axe portant de la moitié du corps, les phé-
1 Aspect statico-dynamique nomènes d'usure (a rthrose) sont nombreux, aggra vés par le sur·
il ·~""""·l ~e en te stabilité et mobilité est un dilemme, et la menage arti culaire, la fatigue et l'usure des structures el
- -y;- ~
u.:s deux aspects est, en appa rence, impossi bl e: dysfonctionnements divers, des maladies rhum at isma les comme
s
/,.. " 6 1 e ' , l'on pouva it concevoir une tige de la pelvispondylite rhumati sma le (PSR).
/-
RACHIS
• 431
hil, l
1
:
Fig. 11-5 - Le rachis du reptile est locomo/cur (a), la sustentation par plusieurs trains porteurs ne donne que peu de rôle statique au rachis (h), à la différence du
quadrupède (d, chrl qui "alx/omen doit orrrir une sous-ventrière de maintien ainsi qu'un arrimage aux extrémités, comme pour un ponl suspendu (d). Chez le
sifJ~e, 1.1 vcrlicafis.ltlon est incomplète el le train avant cst encore obligé de palier le déséquilibre du centre de gravité, le m,lin/jen bipède est occasionnel (e). Chez
l'homme, 1'.1pp.1rI1IOn deç courbures cst progressive (f) : monocourbure ii fa naissance, bicourbure lorsque l'enfclnt tient s., tête, apparition de la cambrure lombale
al c( la m./(( /7(', puir; J'ajustement de la matunté adufle.
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L(~,"
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. --_....."""- --
b
la station debout est ancienne, comme le montre cette gravure de Dürer «1), a/ors que la station debout décrit, en réalité,
RACHIS • 433
C7
T8 (entre 7 et 9)
T12
L3
S2
• Indice rachidien
L' indice rachidien de De/mas apprécie l' importance des cour-
bures au moyen du rapport de la hauteur du rac his par sa lon-
c-L ,
~ __ ~ ______ ~~ ___ d
• Variables morphologiques
Les variables morphologiques concernent, plus qu'ailleurs, les
surcharges pondérales (fig. 13-9). Elles sont de type androïde (mar-
quées à la partie supérieure) ou gynoïde (marquées à la partie
inférieure). Ces modifications, souvent en rapport avec l'âge,
influencent les données concernant la mobilité, la stabilité, les
contraintes (Nachemson et coll., 1979 ; Ferguson et Steffen, 2003).
qui occupe environ les 2/5 de la taille ?u sujet de.bout. " est
utile de mentionner les éléments rapportes tels le crane, le bas-
sin, la ceinture scapulaire.
Vertèbres
Morphologie
leur morphologie associe trois colonnes osseuses (louis,
1982) entourant le foramen vertébral (cana l médullaire). Ces
trois colonnes sont formées de l' empi lement des corps et des
processus articulaires postérieurs (PAP); elles sont reliées par
trois ponts : les deux pédicules et l'arc des lames. l 'homo logie
fil. 13-10 - Le rachis se divise vertébrale (fig. 13-10) est celle d' un anneau composé d' un
.;; """ colonnes osseuses formant corps, antérieur, et d' un arc neural, postérieur. le corps a la
en solide trépied encad",nt
forme d'un cylindre légèrement rétréci à sa partie moyenne en
le îoramen mtr!bral.
forme de diabolo (meilleure résistance à la compression) .
Volume
le volume des vertèbres augmente au fur et à mesure que
l'on descend dans le rachis.
Processus
leurs processus transversaux et postérieur servent d'amarrage
musculaire (haubanage); les verticaux supportent des surfaces
articulaires (Van Schaik et coll., 1985) (fig. 13-11 ).
Foramens
la morphologie du foramen vertébral peut interférer avec
d'éventuelles compressions médullaires ou de la queue de che-
val (canal dit « étroit .') (fig. 13- 12 a), celle des foramens inter-
vertébraux avec des syndromes radiculalgiques (fig. 13-12 b).
Ossification
leur ossification (fermeture de"l'a rc postérieur) peut être
incomplète (spina bifida, spina bifida occulta).
05 compact et 05 spongieux
• L'os compact est périphérique, plus dense autour du foramen
vertébral (fig. 13-1 3) .
Fiz,. 1J....11 - Les processus épineux et transverses offrent des bras de levier aux • L'os spongieux est surtout situé à la parti e centrale du corps.
halJans musculaires. Celle-ci peut être enfoncée par le nucléus, qui laisse alors son
empreinte (radiologique) connue sous le nom de herni e de Sch-
morl. Cette partie, relativement homogène chez le jeune,
devient plus hétérogène et lacunai re avec l'âge, d'où sa fragilité
accrue.
Travées osseuses
l es travées osseuses, ou lignes de force résultantes de la struc-
ture osseuse, sont composées de trabéculations vert ica les, d' une
densification au niveau des plateaux vertébraux, pédicules et
PAP, et d'un système en double éventa il faisant apparaître une
zone dense en regard de l'a rc neural et un point faible à la part ie
antérieure du corps (zones des tassemen ts, avec tendance à la
a b cu néiform isat ionJ (fig. 13-14 et cf. fig. 13- 12 aJ.
~ J ..... 11 - LI'? PhrMf'1TJen ' raI fa) s'accompagne d'un chevalet osseux
5. Cette dénomination est courante ca r déflnÎ e par référence à une
f/"'Af.n.wrf urv- SI/lCtlon . e. Une hernie discale peut valeur normal e. Elle est parfois critiquée dans la mesure où un canal
" .... riIC.l", spmak c,ur sort par le n intervertébral sous- n'est pas étroit en soi : il l'est éventuellement par rapport j son co ntenu .
Il s' agit donc plus exactement d' un rapport contenant-contenu .
RACHIS • 435
Crâne
Il intéresse le rachi s par la jonction du cardan cranio-cervical,
sous-jacent au foramen magnum, et par la tripl e zone d'i nsertion
musculaire - pour les muscl es profonds, intermédiaires et super-
fic iels de la nuque.
b 1
Fig. 13-16 - Le bassin est une assise dynamique pour le rachis (a) : il tangue
(anté-rétroversion) (b), il roule (bascules latérales) (c), et il vire (giration
pelvienne) (d).
Articulations postérieures
Les PAP sont des surfaces planes, sauf au niveau lombal où
ce sont des trochoïdes. La particularité de ces interlignes est de
ne jamais être parfaitement concordants, intégrant parfois des
inclusions méniscoïdes (fig. 13-~8). Celles-ci confortent le
contact, mais peuvent, à l'occasion de certains mouvements
brusques, se trouver mortifiées par les bords cartilagineux et
rI&- 13-17 - L'arthroo est
l'unité mobile du rachis donner lieu à des souffrances localisées. Avec les articula tion s
(ou unité fonctionnelle corporéales, elle forme une pince ouvrante (cf. fig. 13-17).
rrlidienne). Sur le pivot
des PM (croix), il forme Articulations costales
la • pince ouvrante :J . Elles n'existent qu'au niveau thoracique et se décomposent
en articulations costo-corporéales et costo-transversaires. L'axe
les réunissant est plus frontalisé à la partie supérieure du thorax
(18 0 sur le plan frontal, ce qui donne une respiration pectorale)
et plus sagittalisé à la partie inférieure (50 0 sur le plan frontal ,
ce qui donne une respiration des flancs) (fig. 13-18) .
-.- ;r, , . . , piI( '4fYA1 dU plan frontal, d'e Iron 50· à la pirtie inférieure • L'étendue et la forme des courbures. Elles définissent la va leur
~, '/4/ P l'ji. la" #1 Id pattle supérieur . des cou rbures, qui permet d' appréc ier la participation de cha-
RACHIS • 437
que arthron (une cou rbure peut ne pas s'étendre sur toute la
longueur du segment concern é) (fig. 13-21).
• L'axe tragien, qui atteste de la posture propre à un sujet et
diffère de la vertica le théorique (cf. fig. 13-6).
• Capsules
Charnière cranio-cervi ca le exceptée, chaque arthron se
caractérise par deux capsules postérieures (et synoviales), assez .up
lâches, présentant chacune deux récessus : un antéro-supérieur Lant
(plus résistant) et un postéro-i nférieur (moins résistant), permet-
tant les bâillements-glissements facettaires (fig. 13-19).
• Disque Fig. 13·19 - Articulation des processus articulaires postérieurs: capsule (1),
1\ est précontraint. Sa structure, en lamelles concentriques récessus antéro-supérieur (2), récessus postéro-inférieur (3), inclusion
(a nnulus fibrosus) placées autour d' un noyau plus dense' méniscoide (4), cartilage (5), loramen intervertébral (6).
(nucleus pulposus), possède une forte imbibition aqueuse8 , et
varie avec la durée de l'action compressive entre les vertèbres.
L'obliquité inversée des fibres lamellaires freine les mouvements
rotatoires et augmente la résistance aux contraintes.
• Cartilages costaux
Ils concernent les dix premières côtes, les sept premières
aya nt un cartilage propre. La longueur de ces cartilages est crois-
sante, et l' obliquité plus importante, à mesure que l'on descend
le long du .rachis. Fixés dans l'extrémité antérieure de la côte,
il s sont arti culés avec le sternum via un interligne en forme de
dièdre, empêchant leur rotation axiale. La plasti ci té chondrale,
plus grande que celle de la côte, augmente la capacité de défor-
mation torsionnelle au cours de l' inspiration, pour la restituer à
l'expi ration (cf. fi g. 14-25).
• Système ligamentaire
Il se présente sous la forme d'un double système: un système Fig. 13·20 - l e pantographe retrace les courbures rachidiennes.
longitudina l, commun et continu (LLA, LLP', ligament supra-
épineux) et un système discontinu (ligaments interépineux,
intertransversaires, jaunes) . Ces ligaments présentent des ca rac-
téristiques notables su r les plans anatomique, neurologique et
mécanique.
Caractéristiques anatomiques
~gaments intertransversaires
On les trou ve su rtout à la zone thoracique, où leur présence
semb le compenser l'absence de muscles intertransversaires.
LLA
1\ forme une large bande fibreuse mou lant la partie antérieure
et médiane des corp s vertébraux. 1\ est composé de fibres lon-
gues et de courtes (d'une vertèbre à l'au tre).
7. JI est très proche du cartilage arti culaire: son principa l const ituant,
le pro téoglycane. est vo isin de l' aggrécane du carti lage arti c ulaire (Gou-
pill e ct Frcemont, 1997).
8. Le nucleu s est fort ement hydraté (80 % à 90 %), l' annulus un peu
moin s (60 f10 à 70 '!lo) (Goupille ct Freemont, 1997). Fig. 13-2 1 - La mesure d'une courbure vertébrale n'a de v.lleur que si l'on tient
9. lLA, LLP : ligamen ts longitudinaux antéri eur et postérieur. compte du nombre d'arthrons concernés.
• RAcHIS ET rm
ur • Organisation
/1 serpente à la face postérieure des corps et des disques, avec
Organisation locale
des expansions jusqu'au foramen intervertébral. /1 est également
composé de fibres longues, verticales, et de courtes, obliques. Muscles en rapport avec le rachis (insertions)
Sa largeur décroît en dessous de L2 (extrémité caudale de la Ce sont les érecteurs du rachis, le carré des lombes, le psoas,
moelleHfig. 13-22). les obliques et transverse de l'abdomen, le grand dorsal, le tra-
pèze.
tnterépineux et supra-épineux
Ce sont des structures de collagène en zigzag 10 doublées de Muscles en rapport avec le placement pelvien
fibres élastiques". Le premier est discontinu, en éventail à som- Ce sont les pelvi-trochantériens, les fessiers, les iliaques.
met antérieur au niveau thoracique", le second est continu. Leur
mise en tension limite la flexion. /ls sont inconstants au niveau Organisation systémique
cervical et remplacés par le ligament nucal (Awazu Pereira Da Système axial
Silva, 1990). Le supra-épineux est inexistant en L5-S1. /1 intègre les fibres verticales de tous les muscles du tronc.
ljgaments jaunes On trouve aussi bien de gros mI/scies (droits de l'abdomen,
/ls sont pairs, mais au niveau cervical ils sont unis d'un côté psoas) (Aaron et Cillot, 1982), que des portions de muscles lar-
à l'autre et variables en consistance, voire absents (Vanneuville ges (fibres verticales des obliques), et des associations de fais-
et coll., 1980). Leur forte proportion de fibres élastiques les a ceaux musculaires (érecteurs du rachis, longs de la tête et du
fait considérer comme des syndesmoses élastiques articulant cou).
chaque étage vertébral (Morris, 1973). Chez le sujet âgé et en Système oblique
extension du rachis, les ligaments jaunes bombent et rétrécis-
Il comprend:
sent légèrement le canal rachidien, ce que Bourges (Vanneuville
et coll., 1980) note comme jouant un rôle dans les traumatismes o Les fibres obliques des musc/es larges: obliques abdomi naux,
médullaires. grands dorsaux, trapèzes, dentelés antérieurs, ca rrés des lombes.
o Les musc/es directement obliques: dentelés postérieurs,
Caractéristiques neurologiques
rhomboïdes (Bertelli et coll., 1990).
Les formations antérieures sont innervées par le système sym-
o Les petits faisceaux obliques des érecteurs: obliques de la
pathique" , les postérieures par les racines spinales de l'étage
Clergeau, 2(02). tête, splénius de la tête et du cou, multifides (Bojadsen et co ll.,
2000).
Caractéristiques mécaniques Système transversal
La résistance des ligaments varie en fonction de leur situation Il comprend les fibres les plus obliques sur l' hori zonta le, que
~Ie autour du fora men vertébral (cf. fig. 13-671.
ce soit des muscles larges (transverse), des parties de muscles
larges (obliques, trapèzes, grands dorsaux), ou des petits fais-
JO pr.u Br.AJrges N anneuville et coll., 1980), ces sinuosités confèrent cea ux (rotateurs du transversaire épineux) .
.. (~~~s. peu extensibles, l'équivalence d'une élasticité. "1"--:::C:m:rmli<,
1 J (~pr_ m .. en évIdence par Bourges (Vanneuvitte el co ll., 198" ,
"...., ,f; t,;. classique (formation quasi exclusive de colla-
dM,(flpflf':>f'l
--
1 • ~ -j; '" "'" l,mit,.,. l'éca rteme nt des processus épineux. Ce sont de grandes nappes musculaires ap laties, pol yarti cu-
J r; "'.1 .. ".,c).".~ Hl us de souffrance, des diffusions de douleurs lai res, avec des fibres réparties dans plusieurs direction s. Ils intè-
~ ~~-#' ~"' V~ ~
grent de larges zones aponévrotiqu es.
/
RACHIS • 439
Muscles étroits
À l' inverse, ils sont formés de multiples petits fa isceaux
étroits, regroupés au sein de petits groupes mono-, bi-, tri-, qua-
dri- ou polyarticulaires (Vital et coll. , 1998).
Grand losange
Le grand losange aponévrotique est situé au ~iveau lombal
(fig. 13-24). Il appartient au grand dorsal, qUI ~n regle la tension
pour assurer le fort plaquage de la partie po~ten~ure de la tatlle.
Ce renfort postérieur est puissan:ment hmlte lateralement par la
charnière aponévrotique lombaire (l,a,son fibreuse entre le plan
aponévrotique profond du transverse et celui, superficiel, du
grand dorsal) (cf. fig. 14-41). L 'e~semble engaine le rachis lom-
ba l et ses muscles érecteurs, repartissant leur tension sur le
rachis en les y plaquant" .
• Éléments tégumentaires
La peau et le tissu sous-cutané cellulo-graisseux sont d' impor-
tance variable selon les sujets (sexe, âge, morphotype) et selon
les régions. Les conséquences mécaniques sont, d' une part, que
le matelassage, plus épais et adhérent dans les secteurs de mOin-
dre mobilité articulaire", participe aux caractéristiques de mobi-
lité du segment et, d'autre part, que son importance forme un
enveloppement protecteur sur le plan de la stabilité".
• Éléments nerveux
Fiz. 13-24 - Les petit et grand losanges aponévrotiques des muscles postérieurs Moelle
superfICielS (rôle de plaquage). C'est l'axe nerveux, enveloppé de la dure-mère et ses diffé-
rents feuillets et espaces, qui s'étend jusqu'à la zone Ll-L2 . Sa
présence explique la gravité potentielle des fractures et luxations
du rachis".
La dure-mère est fixée :
Caisson abdominal
• En haut: au crâne, tout spécialem:nt à sa base et au foramen
Pour les muscles abdominaux, deux conceptions complé-
magnum .
mentaires sont à retenir:
• Au milieu: à la partie antérieure du canal médullaire (au LLP)
• Celle de Rabischong et Avril (1965), qui parlaient de poutre
et à la périphérie des fora mens intervertébraux.
ripir prévertébrale, c'est-à-dire de contrefort antérieur agissant
en poussée postérieure, par viscères interposés, sur le rachis • À sa partie toute terminale, elle circonscrit le filum terminal
Iombal. et se confond avec le ligament coccygien.
• La conception de Dolto (1977), qui parlait, improprement, Racines spinales
des trois diaphragmes de l'abdomen".
Elles sortent de la moelle et émergent du ra chis sous forme
des nerfs spinaux par les fora mens intervertébraux, décalés par
ÉLÉMENTS ANNEXES
• Éléments aponévrotiques 19. On trouve cette configurati on chez ce type d'animaux, en rapport
avec l'équilibrage d u poids de la tête grâce au b ras de lev ier des pro-
Petit losange cessus épineux cerv ico-thoraciques.
20 . Ce ligament, très déve lo ppé chez certai ns mamm ifères, d imi nue au
Le petit losange aponévrotique est situé au niveau de la char- cours de l'évolutio n, jusq u' à l' ho mme o ù, curieusement, ce li gament
aiere cervico-thoracique (fig. 13-24). Il est mis sous tension par reprend de l' impo rtance.
'" T.ipeze, et forme une zone dense de renfort passif prenant 2 1. Il ex iste une sim ili tude de qu ali tés mécani qu es enlre les différents
~ sur les épineux sai llants de cene charnière (C7-Tl) . Ce ti ssus d' un e région donnée. Lo rsq u' une zone est peu mobi le sur le pl an
arti cul aire, ell e est serv ie par des m uscles fo rtem ent apo név rotiques à
~ est doublé d' un épais tissu cellulo-graisseux, surnommé
ce ni vea u el recouverte par du tissu cutané et sous-c utan é épai s et adhé-
rent. Il faut y réfl échir ava nt de p ra ti qu er des gestes dits « de déco ll ement
oup ment lt de ces zones.
~ '" ~.r~ et le plancher pelvien sont de vrais diaphragmes, 22. Les suj ets t le cou est gras et rebo nd i (triple menton), sont moi ns
., ; -4 pr.tl)o. .J>dr....Tunale forme une ceinture et non un di ap hragme.
exposés aux trau ismes de type « coup du lapin lt (whipfashl .
-·~r~,. ~ lIrJtS; fr.Jfme les six parois du ca isson abdomin al. Cela 23. Ri sq ues de co mpressions médullaires (pa r cheva let osseux dan s les
~ ";r~~ ,...~...... 'kJI'r.JUt SlJUllgtlef la cohérence de ces trois ensembles gros tassements vertébraux ou les luxations) et de compress io ns radi c u-
lai res (dans les herni es di sca les) (cf. fig . 13-12).
/
RACHIS
• 441
• Éléments vasculaires
Réseau artériel
Pour le résea u artériel, on distingue deux systèmes:
• Un système axial, assurant la propagation sanguine entre tous
les étages. En extrarachidien, il est représenté par l'aorte et, au-
dessus de l'arc aortique, par les artères vertébrales"
(fig. 13-27 a) et les carotides. En intrarachidien, il est représenté
par le prolongement des artères radiculaires. L'artère de ce type
la plus importante est celle du renflement lombal (Adam-
kiewicz), qui fait l'objet d' un examen artériographique dans les
suspicions de compression médullaire.
• Un système transversal, assurant la vascularisation étagée. Il
est anastomotique, extra- et intrarachidien, relié au système
axial. Il donne les artères nourricières des os (fig. 13-27).
Réseau veineux
Pour le réseau veineux, on distingue deux ensembles Fig. 13-25 - II existe un décalage (croissant à mesure que l'on descend dans le
(fig. 13-27 b) : rachis) entre le niveau médullaire (M) et le niveau rachidien (R) d'émergence
des nerfs spinaux.
• UR ensemble axial et transversal, équivalent du réseau arté-
riel.
• Un ensemble de plexus: un extra rachidien (antérieur et
postérieur) et un intrarachidien, formant un anneau veineux
péridure-mérien et se prolongeant dans les fora mens interverté-
braux. La partie extrarachidienne se déverse dans les veines
lo mbal es (puis la veine cave inférieure), dans le système azygos
(niveau thoracique) et dans les veines cervica les.
MOBILITÉS
MOBILITÉS ANALYTIQUES
Ce sont les mobilités dans les troi s plans de l'espace, di sso-
ciées en trois secteurs: cervical, thoracique et lombal"- Ailleurs
que dans un contexte fo ndamenta l (cf tabl eau 13-2, p. 446),
parler d'a mplitudes goniométriqu es en pratique courante est
peu util e et imprécis:
• Flexion-extension
Présentation
Pour les zones cervica le et lombale, dans les pays latins, la
flexion est le mouvement qui déplace l'extrémité supérieu re du
~ 13-27 - Les axes segment vers l'avant. Dans les pays anglo-saxons, il ya un ri sque
vascuuires du rachis de confusion du fait que les segments sont parfois considérés en
...rres el veines} sont tant que portions de courbe; ai nsi la flexion cervica le, qui
~nauxel
~UX./l5
redresse la courbure de ce secteur, est-elle appelée extension,
tfifètmt entre le niveau et inversement (M angione et Sénégas, 1997).
œr;iaJ1 (d l, dvec les Le mouvement est sagitta l et s'étend sur une large zone, sans
_ mtélxales (11. axe proprement dit, inégalement réparti entre les différents
et le niveau thoraco- arthrons. En revanche, certains auteu rs ont calculé, radiologi-
/ombdl (b), dvec
quement, les centres instantanés de rotat ion (ClR) de chaque
r~ (l) el Id veine
cave inférieure (J). interligne. Grossièrement, les ClR siègent au niveau des disques
intervertébraux (fig. 13-28 a). Plus ils s'en éloignent, plus cela
traduit un dysfonctionnement mécanique de l'étage, même s'il
n'y a encore aucune plainte formulée par le sujet. Cet éloigne-
ment représente des composantes anormales de « dérapage »
discal, c'est-à-dire une instabi lité à type de glissement. En effet,
,--- un mouvement de translation d' une vertèbre sur une autre équi-
,,
/' vaut à un centre de mobilité repousSoé à l'infini.
1
\
Mouvements et amplitudes
\
~ J 3-2a - Les OR de flexion-exlension (d) siègenl au niveau discal (trail plein) 26. À ce propos, il fa ut de suite mettre en ga rde contre l'aspect vulnérant
.,.-... iar_ dam les pathologies (Irail pointillé). La mobililé (b) provoque de ce mouvement. On le pratique justement chez des gens dont la
::.r" "'''''''fL r~ des $ljrfaces des PAP el un bâilfement. patho logie contre- indique ce geste. De plu s, ce mouvement mesure p lus
1 .. es ischio-jambiers que la fl ex ion du rachi s thoraco- Iom-
ba l (Kippers el rker, 1987: Ga jdosi k el co ll. , ( 994 ).
27. Il faut en teni mpte en raison cie l'augmenta ti on co nséc uti ve des
contrai ntes.
28. C'est-à-di re sa ns la charni ère c ranio-cervicale, formant le rachis cer-
vica l supérieur.
RACHIS
• 443
Rachis lombal
Le mouvement prédomine sur les deux dern iers arthrons
(cf. Charni ère lombo-sacrale, p. 525), soit 50 % du débattement
sagittal (Konig et Vitzthum, 2001). Le débattement sagittal a une
ampl itude d'environ 70-80°.
Au niveau nerveux
Souvent oubliée, cette composante du mouvement représente
la capacité, plus ou moins bonne, du système nerveux à s'adap-
ter aux mouvements du compartiment intrarachidien" ou extra-
rachidien'o (fi g. 13-29).
Moteurs
En stati on debout, la fl ex ion est sous contrôle du travail
excentrique des extenseurs. Sinon, elle est produite par l' activité
concentrique de tous les muscles situés en avant du plan frontal
de référence. L'extension est le fait des érecteurs du rachis et
des muscles postéri eurs.
Facteurs limitants
Fig. 13·29 - L'étirement du système nerveux peut révéler des signes dure-
Ce sont les éléments postéri eurs (muscles et aponévroses) pour mériens, par flexion crâniale ( t); radiculaires, par plaquage de la racine contre
la fl exion, et les antérieurs pour l'extension . Une limitation une protrusion discale (2) ; tronculaires, par étirement du nerf (3).
majeure est la tracti on des fibres convexitaires de l'anneau fibreux,
étirées par l'appui du noya u pulpeux, qui migre vers l'arri ère en
flexion, et vers l'avant en extension . Le disque intervertébra l (DIV)
est un amortisseur limitant passif majeur de la fl exion-extension,
surtout au rachis thoraco-Iombal. Muscl es et aponévroses inter-
viennent différemment selon le segment : alors qu' un flamba ge de
couroure augmente peu à peu la convexité thoracique, la conca-
vité lombale a plutôt tendance à se figer en rectitude.
r_r
, ,-
• Inclinaisons ou flexions latérales ,,
1
Présentation 1
\ ,
Ce sont des mouvements effectu és dans le plan frontal: le rachis '--'
fait apparaître une courbure latérale désignée par sa concavité. Ils a
appellent les mêmes remarqu es que la fl exion-extension : le mou-
vement s'étend, pour eux aussi, sur une large zone, sans axe pro-
prement dit, inéga lement réparti entre les différents arthrons.
L' homo logie s'étend au ca lcul des ClR (fi g. 13-30 a), qui, là
encore, siègent au niveau des disques intervertébraux, avec un
même risque de dérapage disca l, pathologique.
Mouvements et amplitudes
Le dép lacement équivaut à un mouvemen t de piston inversé
au niveau des PAP : hyperappui du côté concave et ouverture
du côté convexe (fig. 13-30 b). Le d isq ue subit éga lement une
asymétrie de pression enl re ses parties droite et gauche. Les
29. Ain si, le signe de La sègue met en év idence, non un étirement du Fig. 13-30 - Les ClR d'inclinaison latérale (a) siègent au niveau discal (trait
nerf, mais une souffrance de la rac ine par plaquage contre la pro trusion plein), plus d'un côté ou de l'autre. Ils s'en écartent dans les pathologies (trait
hern ia ire, du fai t de la rétroversion du bassin (fl exion de hanc he avec
pointillé). la mobilité lb) provoque un hyperappui des PAP du côté de
extension du genou). l es signes dure-mériens sont mi s en évidence par
un ét irement crânia l (flexion de la tête e l du cou).
/,inclin,1ison et une ouverture de l'autre côté.
JO. En revanche, lorsque la rétroversion du ba ss in est arrêtée en limite
de l'apparition de la douleur, l'assoc iation d'u ne fl exion dorsa le du pied
la déclenche (s igne de Pierre Marie ct Foy). tradui sa nt la sou ffrance du
nerf (cc qui différenc ie cette situa ti on d' une douleur de tension des
isch io-j<lmbiers).
,
.... 1
Moteurs
Ce sont tous les muscles concavitaires. En st~tion debout, c';st
l'activité excentrique des muscles convexltalfes qUi controle
l'inclinaison latérale.
Facteurs limitants
C'est la tension antagoniste périphérique de l'ensemble des
aponévroses et muscles larges, puis des plus profo~?s et, enfin,
des éléments capsulo-ligamentaires lo~aux. Selon 1:tendue des
mouvements, les structures concernees sont plutot poly- ou
monoarticulaires Oiang et coll., 1994).
• Rotations
Présentation
Ce sont des mouvements pivotants, dirigés vers la droite ou
la gauche. Le mouvement se déroule ~ans .'e plan transv.ersal,
b sans axe proprement dit, inégalement reparti entre les dlfferents
arthrons; le comportement des ClR est analogue à celui décrit
~ lJ.l1 - Compte tenu de l'aspect cunéiforme des disques dans la courou,; pour les mouvements précédents: ils siègent au niveau des dis-
brÔiJk ' .J), une inclinai50fJ latérale fait fuir leur partie haute dans la convexIte, ques intervertébraux (fig. 13-32).
~ ainsi une rotation conjointe, controlatérale à l'inclînaison .(h).
Mouvements et amplitudes
Au niveau (orporéol
Les courbures vertébrales tendent à associer inclinaison latérale
et rotation, le mouvement n'est donc pas pur: les disques sont
comprimés du côté concavitaire. Les disques n'ont pas leurs pla-
teaux parallèles (ils sont légèrement cunéiformes, puisqu' ils s' ins-
crivent dans des courbures), il s'ensuit que la partie la plus haute
tend à fuir la compression en se tournant du côté opposé (Kapan-
dji, 1980). La valeur angulaire est calculée sur un cliché radiolo-
gique de face grâce à la vision du déplacem(j/1t d' un pédicule, qui,
de latéral, se déplace du côté opposé à la rotation (cf. fig. 13-42).
Au niveau des PAP
Le déplacement équivaut à un hyperappui des PAP d' un côté
~ lJ.J1 - Les OR des rotations siègent au niveau discal (trait plein), plus d'un et une ouverture décoaptatrice de l'autre, s'accompagnant d' un
cm; ou de l'autre. I/s s'en écartent dans les pathologies (trait pointillé). glissement en patinage d' un PAP sur l'autre (inclinaison). Les
amplitudes varient selon les étages:
• Rachis cervical inférieur: comme pour les inclinaisons laté-
inclinaisons ne sont pas des mouvements purs: du fait des cour- rales, il est plus mobile à la partie moyenne (C3 à C5 ).
bures sagitLlles du rachis, l'inclinaison s'opère avec un pivot sur • Rachis thoracique: il totalise 30° à 40° par côté, en dimi-
les PAP concavitaires, et un glissement-patinage avec décoap- nuant de haut en bas (de 9° à 2° par arthron).
tmon sur les PAP convexitaires (cf. Rotations). Le disque suit le • Rachis /omba/: les amplitudes sont faibl es (5° à 10° par côté).
::liOU\-ernent ltassement concavitaire et soulagement convexi-
Vanneuville et coll. (1980) ont montré que la mobilité siège plus
Ull"e -ig. 13-31). Les ligaments convexitaires, plus postérieurs,
à la partie basse qu'à la partie haute, alors qu'on avait longtemps
SIX]( ,,-.js en tension et tendent à se rapprocher de l'axe médian
considéré que les rotations étaient plus fortes à la charni ère tho-
7 AX leur tension . Ils concourent ainsi à accentuer l'effet raco-Iombale (c'est-à-dire l' inverse).
"rJ~ "-e.
• _"mE
40'
35'
3f.'
35' 35'
C
25·
40'
IL
F
IL (~IL(O)
Rot. (G) - , Rot. (0)
[ J
FIE Rot.
RACHIS • 447
plesse .). Les raides peuvent avoir un rachis tout aussi fonction-
nel, si ce n'est plus, compte tenu de l'intérêt de la stabilité.
• Ces mouvements sont souvent tridimensionnels. Ces associa-
tions sont propres à agi r dans le sens de l'effi caci té (fi nalité), de
l'économ ie (mei lleure répartition du mouvement sur un grand
nombre d'interli gnes au sei n de la chaîne articulée), et de l'esthé-
tique (ou flu idité) du mouvement (a isance dans l'équilibre gestuel).
• Les axes de mobilité sont en diagonale, contra irement à l'axe
statique du corps (cf. fi g. 1-50).
• L'inclinaison latérale associe une rotation différente selon le
nivea u haut ou bas du rachis" (Le Roux et Desmarets, 1994).
• L'association concerne l'ensemble de la chaîne articulée
rachidi enne. La non-parti ci pation d'un segment surcharge ses
vo isi ns. Il est à noter que la mobi lité démarre à l'une ou l' autre
des extrémi tés : par exemple, sur le plan rotatoire (fi g. 13-36 et
cf. fi g. 1-3 1),
• 1/ existe un partage des rôles, notamment entre force (rôle
pelvi en) et finesse (rô le rachidien).
• Les relations privilégiées entre les extrémités rachid iennes
(tête et pelvis) indu isent des comportements ra chidiens détermi-
nés, soit en mobili té (grandi ssement-tassement, ou ouverture-
fermeture), SOi l en mode verrou illé (monolithique). Lorsque ces
relations sont perturbées, il y a dysfonctionnement, ce qui est
la base des rachialgies .
Fig. 13-36 - La chaine rotatoire peut débuter caudalement et se terminer par le
• Mobilité thoracique mouvement des yeux (à comparer avec la fig. J-J JJ.
Le thorax ajoute la mobili té des côtes à celle des vertèbres,
ce qu i est parfo is sous-éva lué : rhum atologie et pneumo logie culaire, suffisamment homogène pour stabiliser le thorax et son
s' ignorent parfois mutuellement, or il s'agit d'un rapport conte- contenu, et suffi sa mment souple pour s'adapter aux variations
nant-contenu, nécess itant une pri se en compte couplée. Trois de forme en rapport avec la respiration et les positions du corps.
niveaux sont à considérer.
• \CHIS fT Tm
• Variations physiologiques
STABllIT~S
Au niveau rachidien
Elles traduisent les variations quantitatives entre sujets laxes
La stabilité du rachis correspond à son apti tude à conserver
et raides'9. Mais il existe des raideurs ou laxités par zone. " est
ses courbures, soit de référence, soit adaptées à telle o u telle
utile de dépister ces variations car, si une zone raide n'entraîne
posture, avec un minimum d'énergie.
pas de souffrance pour elle-même, elle peut en revanche en
entraîner une pour les zones voisines, sursollicitêes (Russell et
coll., 1993). EN DÉCHARGE
• Position couchée
Les positions avec maintien passif ne va lent que ce que vaut
le maintien. La position couchée, notamment sur le dos ou sur
le côté, impose l'a lignement du rachis sur le support. Cela pose
troi s problèmes (fi g. 13-37) :
• Celui de la souplesse du m atériau de contact (matelas,
oreillers, traversins), qui do it pouvoir se déformer sous le poids
du sujet et ga rantir le confort.
• Celui de la rigidité du support (sommi er), qui do it garantir le
respect des courbures contre l'avachissement en rapport avec
les appui s plus marqu és.
• Celui des reliefs du sujet, qui peuvent modifier l' alignement c
(en dorsa l, ventral, latéral ). Fig. 13-37 - la qualité de la position couchée dépend de la souplesse du
support (a), de sa tenue (b), et des reliefs du sujet (c).
EN CHARGE
• Face à la pesanteur
Constat
On parle de pOSition couchée et de station debout
(cf. chap. 4 : Grandes fon ction s). En effet. cette dernière impose
une activité musculaire minimale, antigravitaire, pour assurer la
rectitude! ce qui définit une station par rapport à une position".
Évolution
La bipédie humaine est l'aboutissement d' une longue évolu-
ti o n. Le ra chis des singes est plus proche de celui des quadru-
pèdes, sauf en station assise. Notre équilibre bipède est,
techn iquement parl ant, des plus précaires, la stati on sur deux
po ints d'appui releva nt de la prouesse (Duva l-Beaupère et
Robain, 1989). Tout cycliste approchant de l'arrêt peut en
témo igner. L' axe verti ca l répond à la lutte antigravitaire, par Fig. 13·38 - la stabilité dépend des bras de levier en jeu (a). l e moindre coût
économi e du bras de levier (fi g. 13-3 8) : dans tous les pays peu correspond à un aplomb vertical (b).
industri alisés, le port des charges s'effectue souvent sur la tête
(fig. 13-39). L'axe rachidien n'est pas synonyme d'absence de
courbures, et il faut envisager l'équilibre dans les tro is pl ans de
l'espace.
Moyens en œuvre
La stabi li té face à la lutte ant igravitaire fait intervenir deux
éléments:
• Les haubans musculaires sans lesquels le rachi s s'effondre
(fi g. 13-40 a) : l'endormissement s'accompagne de l' abol ition
de cette lutte, au profit du passage de la station éri gée à une
pos ition tassée.
• Les remparts convexitaires, qui provoquent un redressement
de la convex ité des courbures (fi g. 13-40 b).
4 1. Cela dit, la confusion est fréquente dans le langage courant. mais à Fig. 13·39 - l e port de charges sur le crâne
sens unique: on ne parle jamais de station co uchée, alors que l'on parl e s'accompagne d'un port de tête remarquable
de posllton debou t. et vertical.
\
• R.rn fT TtTE
Stabilité dynamique
Le maintien sur une base mobile est aisé, car adaptant en per-
manence la base de sustentation; celui su r une base fixe est
difficile, car il empéche toute adaptation (fig. 13-41).
• Plan frontal
Ce plan ne présente aucune courbure. Quand il existe des
déviations latérales, elles sont pathologiques et portent le nom
de scoliose" (De Mauroy, 1985). Les va riables insignifiantes')
ne doivent pas être interprétées comme pathologiques. L'exa-
men clinique dans le plan frontal fait référence aux extrémités
et aux éléments rapportés:
• Le bassin représente l'assise ra chidienne. Son horizontalité
peut être imparfaite, par asymétrie ou différence de longueur
des membres inférieurs (comparaison avec la position assise). Il
est utile de vérifier si l'aplomb issu de Cl est équilibré (c'est-à-
dire se projette sur la base du sacrum, ou dans le pli interfessier)
b ou non .
• La tête est aussi en ca use, avec l' horizontalité du rega rd et
fi&. 1340 - La stabilité aaive est sous la dépendance des haubans
les canaux semi-circulaires.
mtJ50Jlaires (a) et des , rempar1S convexitaires • (b). le psoas a un rôle plus
nu;mc,; ; en avant de lui : le petit psoas. • Le thorax, avec les éventuelles déformations (interventions sur
les poumons, avec l'attitude caractéristique des pati ents thora-
qués, qui projettent le côté lésé latéra lement).
• La ceinture scapulaire et ses éventuelles asymétries postu-
rales.
• Plan transversal
Les courbures du rachis sont sagittales. L'apparition d' une
rotation est une anomalie qui s' inscrit dans les déformations du
ra chis (la scoliose se définit par la tomposante rotatoire s' ajou-
tant à celle dans le plan frontal: cette déformation revêt un
caractère tridimensionnel). Les clichés radiologiques permettent
l'appréciation de la projection des pédicules su r le corps verté-
bral (fig. 13-42). L'examen clinique ne donne qu' une indication,
lorsqu' il apparaît une rotation sur plusieurs étages" .
La rotation est vite contraignante pour les arthrons: elle
s'accompagne d'un cisai llement plus ou moins marqué selon les
étages. La parade est différenciée selon les étages (cf. fig. 13-34) :
• Au niveau cervical haut, la rotation est localisée entre Cl et
C2 (cf. chap. 15 : Les charn ières du rachis).
fi&. 1341 - Une stabilit,; dynamique (a) permet de limiter l'effort qu'imposerait
une <ùbilitt! statique lb). • Au niveau cervical bas, les rotation s sont moindres, tout en
restant supéri eures au reste du rachis. Les uncus, placés latéra -
o 25 50 75 100 % lement, frei nent le cisaillement discal de la rotation.
~
• Au niveau thoracique, la présence des côtes limite les rotation s.
• Au niveau lombal, le disque est plus large et, surtout, les PAP
sont trochoïdes et disposés perpendiculairement au sens cles
rotations" , les limitant de façon effi cace.
• Plan sagittal
Sur le plan de l'observation
Courbures vertébrales
C'est le plan dans lequel s'i nscrivent les trois courbures mobi-
les du rachis (la courbure sacrale est fixe). Elles se nomment
concavité, cambrure ou ensellure - et en sens inverse: conve-
xité ou voussure. Dans la pratique courante, on parle de lordose
physiologique et de cyphose physiologique. Ces termes, deve-
nus usuels, devraient normalement désigner des accentuations
de courbure pathologiques". On peut noter que:
• En l'absence de situations inclinées, les courbures s'orientent
naturellement vers la verti calité qui offre une réaction satisfai-
sante à la force gravita ire" (fig. 13-43). Les courbures rachidien-
nes sont maintenues dans certaines valeurs physiologiques, au-
delà desquelles l'affaissement des courbures se manifeste'·
(camptocormie).
• Dans les situations inclinées, il y a nécessité d'offrir une
réponse axiale aux sollicitations. Toute brisure de la ligne de
réaction squelettique rompt l'équilibre économique et oblige à Fig. 13~43 -
La verticale oriente la réaction antigravltaire du système
maintenir une angulation néfaste. Lorsque le rachis est incurvé, musculo-squelettique.
cette angulation est autant de fois répétée qu'il ya de vertèbres,
c'est donc un combat perdu d'avance (fig. 13-44). La prise de
conscience de cette axia lité n'est pas évidente: pour nombre pula ires). Toute majoration de l'enroulement tend à accentuer la
de personnes, " droit » est synonyme de « vertica l ». Ces termes fermeture antérieure du thorax et donc à entraîner une cyphose
ne sont pas synonymes (cf L' Homo erectus, p. 80), et dissiper thoracique. Il est indispensable de l'apprécier, ce qui est une
cette confusion représente une difficulté pédagogique. Celle-là chose, et d'en déterminer la cause, ce qui est autre chose.
apparaît, par exemple, si l'on demande à un sujet de se tenir
debout, les membres inférieurs légèrement fléchis et écartés (de Sur le plan rééducatif
façon à libérer la mobilité pelvienne), et de maintenir l'axialité Courbures vertébrales
vertébrale tout en décrivant un petit cercle avec la pointe de
Dans les rééducations du rachis, il est important d'avoir en
son coccyx. Cela doit se traduire, à l'autre extrémité, par un cer-
tête les remarques qui précèdent, sous peine de voir s'effondrer
cie symétrique" (fig. 13-45). La stabilité de l'axe rachidien res-
des efforts basés sur les bonnes résolutions, la musculation, etc.
semble à celle d'un ressort à boudin, dont les spires ne peuvent
Quatre remarques soulignent les difficultés possibles.
remplir leur rôle si celui-ci est coudé (fig. 13-46).
• Lorsqu' un patient, au long des années, a modelé son image
Bascule pelvienne corporelle dans une attitude vicieuse, elle lui est familière; il la
L'assise du rachis sur le bassin implique une responsabilité juge donc , normale " et c'est lorsqu'on le redresse qu' il se sent
de celui-ci dans le démarrage de la courbure lombale. Le pla- « pas droit ». La bonne volonté ne suffit pas: toutes les tensions
cement pelvien légèrement antéversé induit la cambrure lom- capsulo-ligamentaires et musculaires se sont adaptées à ce
baie (cf fig. 4-43). Il est utile d'en apprécier l'i mportance, ainsi modus vivendi, se sont structurées, les ajustements propriocep-
que les facteurs pouvant la faire varier. tifs également. Il y a donc un patient travail de « brouillage des
ca rtes " puis de recomposition des données. Ce travail doit être
Placement scapulaire
très structurant, car il est dangereux de rompre un équilibre,
La tendance natu relle des scapu las est l'enroulement (empêché même mauvais, établi au fil des années, sans pouvoir le rem-
par la présence des clavicules et la tonicité des muscles périsca- placer par autre chose. Cela demande du ressenti et du temps.
C'est le rôl e d' une massothérapie manipulative et propriocep-
46. l es termes d'hyperlorclose ou cI 'hypercyphose étant réservés à des
tive, nécessitant une attention intense de la part des deux pro-
accen tu ations mon st ru euses. tagonistes, patient et praticien .
47. Le meilleur moyen d'apprendre à lutler contre la gra vité est de • Cela est encore plus trompeur lorsqu' un individu se croit, à
"aggraver (au sens propre ct figuré à la fois: le terme latin gravis signifie
• le poids .), c'est-à-dire en pOrlant une petite charge su r la tête.
tort, très droit: cari ca ture de la posture militaire. Certains
48. Cc phénomène advien t inévitablement avec le temps: les personnes patients se veulent , plus droits que droits » et, pour cela, cas-
âgées rapetissent (les . petit s vieux .) à la (ois du fait de l'i nvo lution des sent leurs cou rbures: extens ion cervi cale (le regard plus haut
stru ctures biologiqu es el de l'augmentation de leu rs courbures, princi- que l' horizon), épau les déjetées en arrière, bassi n en antéversion
pa lemen t Iii voussu re Ihora ciquc, la plu s longue.
afin de bomber le torse (en fait: plutôt l'abdomen), membres
49 . On obtient, généralement, une ondulation incontrôlée du rac hi s, ou
un mouvemcnt d'unc ex trémité c t pa s de l'autre. l 'ent raînement est inférieurs inclinés en bas et en arri ère, voire coude légèrement
n<-c.pc,c"ll re . fl échi s et en supi nation (fig. 13-47). Ces patients rega rdent le fil
\
• , ET ltTE
* ,
•
\
\
a'
. .. . .
r.,. Jl44 - Le d~ réilgissent bien à une pression axiale sans composan te de flexi l '
0 une 'fle~~n (b .a une pressIon assoC/ee il une fleXion
«l '). Un ressort se
~ ~It S.l v.ATp"fS:SKJn axÎaJe rb), m.:lis les spires volent en éclats
lorsqu'on
RACHIS • 453
• rrmr
Bascule pelvienne
..--t~
La position de repos normale est, une légère a~téversion. Le
l tation de la bascule antérieure est assez fréquente ;
"""''OnS envisager quelques cas de figure. test de Huc vérifie cela, avec une reserve : il ne s applique pas
aux grandes variations (Péninou et coll., 1987).
• l~ IWxtiO"S antérieures, notamment des pectoraux et sur-
tout III pelit pectoral. Placement scapulaire
• L~ affections pultrooluires, comme la bronchite chronique, Le haut de la scapula est incliné vers l'avant. Cette inclinaison
qui amènent le thorax à se fermer avec un enroulement des a été mesurée (Péninou et Dufour, 1985) : elle est d'environ 48°,
ce qui est important. L'écart type de cette mesure est de 7°, ce qui
épaules.
est considérable sans différence significative entre les deux sexes).
• La fotte poitrinr de certaines femmes. Cela peut jouer de
deux façons :
_ Soit de façon objective, par le poids mammaire qui entraîne
• Sur le plan des caissons
l'abaissement antérieur des épaules, en même temps qu' il Le caisson thoracique
rétropulse le thorax, pour des raisons d'équilibre gravitaire, C'est un volume pneumatique, à géométrie et à pression
_ Soit de façon subjective (et cette situation se rencontre variables. Outre son étude mécanique, il faut faire référence au
même en l'absence de forte poitrine), par le simple fait psy-
vécu de son contenu et de son contenant.
chologique qu'une femme veuille, consciemment ou non,
effacer le volume de ses seins (d fig. 14-19 b). Ce peut être le contenu
le cas d' une fillette dont la puberté est légèrement plus pré- Il est le siège du c respir ., de même étymologie que
coce que ses camarades et qui en est gênée, ou s'est fait c l'esprit • . Le lien entre l'air respiré et l'esprit, le caractère,
moquer d'elle. l'âme (lien très manifeste dans la réanimation de quelqu' un, par
exemple) est un élément comportemental inconsciemment tou-
Sur le plan des références jours présent. Les expressions qui en témoignent sont nombreu-
Courbures vertébrales ses: un individu qui n'assume pas les choses est un « dégonflé »
la statique corporelle (cf. L'axe tragien, p. 82 et 432) permet et, inversement, celui qui ose, sans défaillance, est « gonflé > .
d'observer que les courbures vertébrales s' inscrivent dans un Rendre l'âme, ou le dernier soupir, sont synonymes de mourir.
axe, mais que les différents points de repère s'inscrivent dans Il faut prendre en compte que le port du thorax reflète la fierté
une ligne brisée, ou axe tragien. la confusion entre axialité et (torse bombé sur lequel on accroche une décoration
verticale (d fig. 13-n est à l'origine d'une pédagogie erronée, Icf. fig. 13-47J) ou, inversement, un sentiment de repli.
tant dans l'éducation de la statique de l'enfant (c Tiens-toi
le contenant
droit. interprété comme c Sois vertical .), que dans certains
préceptes ergonomiques simplistes (s'accroupir pour garder le Il fait référence, essentiellement, à la f.ce antérieure: le volume
dos vertical). musculaire, chez l'homme, et celui des seins, chez la femme.
L' homme cultive, souvent inconsciemment, le culte des pecto-
raux, symboles de force virile (Tarzan). La fem me, elle, cultive le
culte de la belle poitrine (belle au sens d'assez volumineuse'·,
cf. fig. 14-19). Cela la conduit à adopter des poses flatteuses
--~---~-- ---- ------- (comme on voit sur les photos dites de charme), à acheter des sou-
__L.t __
·
•
••
1
tiens-gorge avantageux, voi re des postiches, ou à avoir recours à
des prothèses mammaires. Deux aspects sont à mentionner:
•• • L'importance du regard des autres (va lorisa nt ou non).
/, • L'hypertrophie mammaire, surtout si elle est associée à un
( vécu négatif. L'enjeu est que l'alourdissement mammaire
.. entraîne un équilibrage vertébral par translation postérieure des
\
·.
\
\
vertèbres, se traduisant par une augmentation de la cyphose tho-
raci que. Avec l'âge, la ptose mammaire s'aggrave, le flambage
de la cou rbure rach idienne aussi, et l'effet conjugué des deux
)
1 peut être néfaste.
,
1
fi&. 1,...-i4 V" tri.II Wffl du rachiS peut soii témoigner d'une attitude de
'Y. -"'.r !f'~,;I'd!t r~lJlherSion et l'érection du rachis (a'), ou inversement, 5? Les mo~es influencent cette attitude. Il existe une vari ati on cycl ique
ou l'on VOit des périodes de va lori sa tion des reliefs féminins (mode
". 4Mh ~ v.-Ar:'ItWJ1fJ, fTldJOfdnt le fléchissement des courbures et la
1900, pin-up d'après la Seconde G uerre mo ndia le, générati o n de la sili-
1'/ 1 ... ~'i il Y..1If uadwre une lutle réussÎe contre la gravité (b'), ou cone), entrecoupées par des périodes in ve rses, d'efface ment des reliefs
4't" ..,. 1W. V. ,.r.l4,wJlfl b (ga rçonne des années 1925, période hippi e),
RACHIS • 455
• Chez l'homme, l'aspect viri l peut expliquer deux anitudes oppo- se traduisent par des crises de foie, constipations, diarrhées, coli-
sées. La plus simple est le retentissement postérieur du torse bombé tes, ulcères d'estomac, etc.
en avant: il s'ensuit un redressement de la convexité thoracique
Centre de ravité
(cf. fig. 14-18). Il existe aussi l'i nverse: celui qui joue les durs, avec
l'ai r blasé du • puissant malgré lui " tend à bomber le dos, valo- Il est situé dans le bas-ventre, qui ainsi détient et oriente la
risant ainsi indirectement son volume thoracique (cf. fi g. 14-17). force physique de l' individu (Grandjean et coll., 1985).
• Chez la femme, une volonté d'attirer l'attention sur sa poitrine Centre de la force
se traduit soit par sa mise en avant, qui s'accompagne d'une trans- Le ventre représente le centre de la force, au sens du vécu
lation antérieu re du rachis et d'un rentré de ventre (visible sur les comportemental : l'i ndividu qui se sent fort" porte son ventre
photos de pin-up datant des an nées 50), soit par une attitude faus- en avant en un signe conquérant ou d'autosatisfaction (inverse-
sement pudique qui feint de cacher les sei ns, ce qui amène la ment, le faible rentre son ventre, en se repliant légèrement, voire
femme à arrondir le dos et à un peu enrouler les épaules en marchant à reculons).
(cf. fig. 14-19).
cc Garde-man er »
Que ce soit pour l' homme ou pour la femme, il ne faut ni
Le ventre représente la zone de la digestion, avec son impli-
plaisanter, ni négliger ces aspects. Leur méconnaissance peut
cation narcissique. C'est une région riche en échanges, notam-
entraîner des échecs partiels de la rééducation . La juste valori-
ment du fait de la présence du système porte du foie. La
sation de ces comportements, au contraire, potentialise les
connotation sociale rend la rondeur du ventre à la fois sympa-
efforts de reconditionnement de la posture du patient par lui-
thique (cara ctéristique du «bon vivant ' ), et suspecte (aspect
même. Il faut savoi r les utiliser, sans se dépa rtir du regard tech-
inesthétique négatif).
nique du thérapeute.
Proximité de la zone sexuelle
Le caisson abdominal
Elle confère au ventre un vécu intime, ce qui fait qu'on ne
C'est un volume hydropneumatique, éga lement à géométrie touche pas innocemment le ventre de quelqu'un.
et à pression variables. Le contenu est viscéral, le contenant est
Zone de fécondité
musculo-aponévrotique (cf. Le rachis lombal, p. 487 et 498).
L'abord du ventre est comp lexe : des aspects non mécaniques Le ventre présente alors une rondeur prometteuse de vie, et
retentissent sur son comportement, notamment l'investissement inspire donc le respect. Une femme en est généralement fière
psychologique de cette zone. Ne pas en tenir compte amène et le porte d'une façon qui va de la secrète satisfaction à la pré-
des erreurs pédagogiques et des échecs thérapeutiques. Le ven- sentation ostentatoire.
tre peut être cons idéré de plusieurs façons. La taille
- --
Dolto appelait ce resserrement morphologique le • cou du
À ce titre, c'est une zone qui attire l'attention sur le centre de bassin ' . C'est, à ce titre, une zone décorée (chaînettes, ceintu-
res, etc.). Ce rétrécissement est particulièrement valorisé chez
l'être. Le nombril est le " centre du centre " reliquat du cordon
ombilical, d'où émerge la vie. Les dessins d'enfants mettent par- la femme, mais il l'est également l' homme (chez qui il contraste
avec la ca rrure des épaules, la mettant ainsi en valeur). Chez la
fois l'accent su r ce rond surmonté d'une tête et piqué de quatre
membres. femme, il met en relief ce qui est au-dessus (la poitrine) et ce
qui est en dessous (les hanches et la « croupe . ). Il entre dans
Le centre de l'âme les sacro-saintes mensurations féminines: le rêve du 90-60-90.
Les anciens la plaça ient à ce niveau. Cette référen ce a disparu À la Belle Époque (années 1900), la « taille de guêpe. était qua-
aujourd' hui , et l'on place plutôt le centre noble de l' individ u si ment une obligation sociale et les corsets étaient portés depuis
dans la tête (les augures antiques lisaient dans les entrai lles des le plus jeune âge par les jeunes filles de bonne famille" . Pour
animaux, aujourd' hui on lit plutôt dans l'électroencépha- l'anecdote, une célèbre danseuse, dont le nom de scène était
logramme). Dans la civilisation extrême-orientale, le culte du Mademoiselle Polaire (fig. 13-51), avait une largeur de taille de
ventre est celui de la conscience de l'être: la tradition japonaise 12 cm et était connue pour porter ses colliers (courts) en guise
prescrivait le seppuku 51 comme mode honorable de quitter ce de ceinture.
monde lorsque l' honneur l'exigeait. Il existe cependant une sur-
vivance de ce vécu dans deux expressions françaises: • Variations de la stabilité
lorsqu ' une chose atteint profondément quelqu' un, on dit que Sur le plan physiologique
cela le prend « aux tripes >. De même, lorsque l'on éprouve un
sentiment irrépress ible, on dit que « c'est viscéral >. Ces deux Les variati.ons sont en rapport avec les situations spatiales.
exempl es soulignent la pui ssa nce inconsciente véhiculée par le
contenu abdom inal. Cela s'observe, en path ologie, dans les dys- 52. À la différence du fanfaron qui joue les forts en bombant le torse,
fonct ionn ements neurovégétatifs cie type psychosomatiques, qui ce que "on retrou ve dans les images populaires de Tarzan.
53. Ce phénom ène a toujours plu s ou moin s exi sté et les pâmoisons des
dames de la Cour, rendant nécessaire la respiration de • se ls _, étai ent
51 . Suicide par ouverture du vent re, pour libérer l' âme, plus connu sous provoqu ées par la stricti on des corsets qui bloquait complètement le jeu
le terme de har~1-kiri li , viscéro -di aphragm atique.
\
• .cHIS fT mE
CONSEILS ~ MAMANS
t.. ....... ~..!': t:.-=: -:...~ "" *"-
.... K O "" • • • • Uflll IC.AL.
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so ient les causes. Elles peuvent être la conséquence de postures soit, d'arrière en avant (fig. 13-57) :
- Des frei ns musculo-ligamentaires associant les ligaments
comportementales modifiant l'équilibre optimal du sujet (ferme-
supra- et interépineux, et les muscles érecteurs du rachis.
ture thora cique provoquant l'antépulsion du cou et le glissement - Un élément directionnel formé des deux PAP.
en avant du rachi s sus-jacentl . - Un élément amortisseur représenté par le disque interverté-
bral.
- Un système « pare-chocs », sous la forme des éléments mus-
54. Sa ns oublier la non-adéquation du mobilier scolaire à la croissa nce cula ires antérieurs (psoas ou chaîne antérieure, avec les caissons
des enfants et la m.luvaise adaptat ion du poste de trava il (Peyrann e et thoracique et abdominal interposés) .
d'lvernoi s, 1Q98 ).
•
des matériaux (Dennis et Barrell, 2002). Plusieurs éléments
"""Tl<Ja' NnS
sont en jeu.
• Contraintes en jeu • L'os, qui est précontraint. Sa dureté, exprimée en unité Vic-
compression kers, est différente selon les zones: l'a rc neural est plus dur,
~ des stnKtures face à la corn sion de près de 40 %, que le reste de l'os. La dureté du corps croît
l 'appui agit verticalement, de haut en bas, et se décompose de l' avant vers l' arrière: le minimum est représenté par le
M detL~ forces: une force normale (perpendiculaire au plateau compartiment spongieux du corps, le maximum est alleint au
ertêbral) et une tangentielle (parallèle à lui). La transmission, niveau du mur postérieur du corps, des pédicules, des PAP,
peJlftldkuwre ~u plateau vertébral. tend à l'écrasement des lames et de leur jonction avec l'épineux (cf fig. 13-13 ).
~r compression. Elle est absorbée par les structures pour les Le module de Young de l'os spongieux vertébral est de 80 NI
contraintes courantes, lentes et peu répétitives. Cet équilibre mm', quel que soit l'âge du sujet" (Va nneuville et co ll.,
peut être rompu lors des applications violentes (chute sur les 1980). Il révèle une grande aptitude à se déformer en début
iessesl. pour des valeurs dépassant la résistance osseuse ou de contrainte, puis une certaine rigidité au-delà, où il se dété-
discale, et dans les cas où la répétition engendre une fatigue riore progressivement. Son retour de contrainte est caractérisé
par une absence d' hystérésis. L'os compact est plus rigid e,
mais fragile isolément. Certains auteurs pensent que le rôl e
porteur de l'os est plutôt à attribuer à l'os spongieux, d'autres
plutôt à l'os compact. En fait, il apparaît que l'ensemble
os compact-os spongieux est plus résistant que cha cun des
deux constituants pris séparément (Va nneuville et coll. , 19BO),
D'a utre part, l'a rchitecture osseuse est formée de travées
osseuses, qui traduisent les lignes de forces (cf fig. 13-14). La
forme en diabolo du corps (fig. 13-58) améliore sa résist ance
à la compression. Une partie des contraintes est transmise par
les PAP (cf inFra). La résistance osseuse augmente, globale-
ment, du haut vers le bas (fig. 13-59), avec une exception
remarquable pour T12 (cf chap. 15: Les charnières du
rachis).
• Le disque, précontraint à 70 N, résiste bien aux efforts lents.
2 3 4 D' une part, les forces compressives tendent à diminuer la hau-
teur du disque et à en augmenter les diamètres transversaux
~ 11-5ï - Le système en ligne de l'arthron, d'avant en arrière: un système
(fig. 13-60). D'autre part, les solli citations perpendiculaires au
~ lcai550n hydropneumatique selon le ca,) et mu,cles antérieurs (1).
.., MIJème amorti,seur (l), un 'ystème directionnel ou guide (3), un 'ystème de plateau vertébral, ou axiales (cf fig. 13-46), sont bien suppor-
"""""" ou m,;nage (4). tées (à la manière d'un ressort à boudin), alors que les ob liques
le sont moins bien (tendance à l'éclatement des spires du res-
sort). Le disque réagit quatre foi s mieux aux contraintes en com-
u+
pression qu'à celles en traction" (fig, 13-61). Le nucl eus est de
- '--/_--.lI
plus en plus important au fur et à mesu re que l'on descend dans
le rachis. Plus la pression est importante, plus la rési stance du
disque à l'écrasement augmente éga lement. Sa hauteur diminue
1 1 de 4 % pour 600 N de mi se en charge, et de 12,5 % pour
3200 N (Vanneuville et coll. , 1980), Le disque a un comporte-
ment parfaitement élastique et accepte des pressions de 5250 N
sans se détériorer. Il reprend sa hauteur initiale après un temps
d:inertie inférieur à 5 ou 10 minutes. Au total, le di sque joue un
role d'amortisseur biologique (modulant sa teneur en ea u). Les
/
- / 1
diamètres transversaux tendent à s'accroître (cf fig, 13-60). ce
q~i nécessite une ceinture périphérique, représentée par les tra-
vees Circu laires de l'os et les fibres périph ériqu es de l'annulus ,
~ Tl 1
l
Tll 1
T12 1
Ll
J Fig. 13·60 - La charge sur le disque tend au tassement vertical et à
1 l'augmentation des diamètres transversaux.
1
1
LS
, 1
-
100 daN
daN
/
Fi g. 11-61 - Le disque réa(J /I bien .1 la compression (a), mais quatre fois moins fig. 13-62 - La diminution de hauteur engendrée par la charge vertébrale ne
<Î IJ Iract ion (b). ' modifie par les courbures, grâce à l'action des muscles.
Comportement global du rachis
L'observation montre que lorsque l'on charge le rachis verti-
calemen!" , les disques absorbent une partie de la contrainte en
perdant un peu de leur hauteur. Le rachis diminue donc très
légèrement de hauteur, sans pour autant augmenter ses courbu-
res. Tout se passe comme si l'on tassait de petits cylindres sépa-
rés par des rondelles de mousse dans un tube rigide et sinueux
(fig. 13-62). Ce constat explique le rôle de la musculature
convexitaire et celle de haubanage, qui contrôlent ainsi les cour-
bures (cf. fig. 13-40).
Fi!;. 13-63 - u théorie classique
dame au rorps vertébral un role Répartition de la corn ression sur les éléments rachidiens
"iIPP"i, et iIJJC PM' un rôle La théorie classique dit que la jonction corporéo-discale
diroctioonel. transmet la pression et que les PAP ont un rôle directionnel
(fig. 13-63). La réalité est plus nuancée (Louis, 1982 ; Sohier,
1986.). D'une part, les PAP semblent avoir moins un rôle
directionnel qu'un rôle de facteur limitant le mouvement aléa-
toire du disque (Viel et Desmarets, 1994). D ' autre part, les
pressions se transmettent sur trois colonnes osseuses: les
corps et les PAP, ce qui forme un tripode (fig. 13-64). La
répartition des pressions est variable selon l'étage (Vanneu-
ville et coll., 1980): au niveau L3-L4, elle est de 50 % au
niveau corporéo-discal et de 50 % pour les PAP (25 % cha-
cun). Globalement, le corps supporte toujours plus que les
PAP (cf. infra: l'évaluation des contraintes). Lorsque l'on
Fig. 13-64 - u théorie du cherche à calculer la position de la résultante, on note qu'elle
tripode donne à chacun de est au centre de ce tripode, plus exactement au niveau de la
ses COf!5titu,mls (ccxps et PAPi face dorsale des corps vertébraux, et ce à tous les étages
un tôle d'appui. (Vanneuville et coll. , 1980) (fig. 13-65). Ce fait, facilement
compréhensible quand on raisonne sur un arthron, étonne
cependant quand on considère l' ensemble rachidien: la
notion de verticalité, liée à la eesanteur, nous est familière,
et ne laisse pas imaginer cette ligne ondulante, qui caractérise
la position de la résultante.
Cisaillement
Il résulte de la composante de cisaillement tangentiel à laquelle
est soumis l'arthron (fig. 13-66 a). L'action de la pesanteur P, tou -
jours verticale, est équilibrée par la force F des muscles érecteurs,
plus ou moins obliques. La résultante R est donc oblique, et ce
d'autant plus que le segment vertébral considéré est rarement
horizontal. Elle se décompose en une force compressive Fco, évo-
quée ci-dessus, et une force de cisaillement Fei (fig. 13-66 b). Le
cisaillement est variable selon les étages : peu important au
niveau des vertèbres de sommet de courbure, incliné vers l'avant
aux niveaux cervico-thoracique et lombo-sacral, incliné vers
l'arrière au niveau thoraco-Iombal (cf. fi g. 13-52).
Traction
~ 1l-4>5 - Les !'dru d'appui L'os se révèle ca pable de réagir fa ce aux contraintes de trac-
uffRéal et "appui facet/ilire (PAP) tion, mais moins bien qu 'à celles de compress ion . La tracti on
..y~ une résultante localisée au semble plutôt assurée par les stru ctures liga mentaires" et mus-
r;:n,rk.eurdurorps vertébral, et
/ .. 4',"",""" qUI lUi est !'drallèle.
J..; t'hl. ~ rtsultantes s'inscrivent 57. Bo urges, Va nneuvill e et coll. (19801 o nt radi ograph ié des suj ets po r-
".V"..... s.ncJeuse, suivant les
"!..t'.:~ :w-
tant c hac un une pa ire de va li ses de 10 kg chacun e, puis 20 kg, puis
30 kg.
v-'/~~ r...-ri.dennes N . vertlCiJ /e,
58. O n peul noter que les pl us résistan tes sont sit uees dan s le plan fro n-
~ ..~.... ~ ,;,.,. dppUIS I
tal.
RACHIS • 4& 1
Résistance au Capacité
Nom du ligament
(niveau 13-l4) niveau de rupture d'allongement
(N) 61(% )
LLA (longitudinal 500 45 %
antérieur)
LLP (longitudinal 370 35 %
postérieur)
LIT (i ntertransversal) (a)
L1E/LSE (inter- et 300 50 % Fig. 13-66 - Résultante (R) d'appui entre le poids du C(}{p5 en charge (P) et la
supra-épineux) (orce des muscles érecteurs du rachis (F), au niveau du disque, ainsi que sa
décomposition en (orce tangentielle de eisaillement (Fei) et de (orce nonnale
U Gaune) de compression (Fco).
a. Vanneuville et coll. (1980) ne fournissent pas de chiffre pour le niveau
L3·l4. 115 en donnent en revanche pou r le niveau thoraci que, indiquant
que ce ligament est particulièrement résistant.
Flexion
La tendance à la flexion résulte d'un changement d'équilibre
entre des systèmes antagonistes: muscles gauches par rapport
aux droits, muscles postérieurs par rapport à l'action gravita ire
antérieure. Du fait de ce déséquilibre, ces contraintes ne peu-
vent être supportées longtemps. Leur valeur contraignante est
extrêmement variable, en raison des nombreux paramètres inter-
venant (projection par rapport au sacrum, bras de levier en jeu,
rayon de courbure de la flexion, forces en présence, points
d'application, durée de la contrainte") (Nelson et coll., 1995).
Fig. 13·67 - les ligaments (rontaux sont résistants et peu extensibles, les
Torsion sagittaux sont moins (-) résistants et plus (+) extensibles, les ligaments jaunes
Cette contrainte est normalement absente. Elle existe de sont intermédiaÎres (peu résistants et extensibles). R en N/mrrr et 6L en %.
manière temporaire au cours des mouvements et ne peut être
bien support ée que si les forces en jeu sont faibles (Shirazi-Adl,
Globalement
1994). Dans le cas contraire, le cisaillement rotatoire produit au
ni veau des di sques, et la fatigue musculaire, engendrent rapide- La tendance compressive n'apporte aucun changement de
ment une gêne, des contractures de défense, et, éventuellement, courbure, ni de tassement important (en fin de journée : faible
une ca rence du système stabili sateur (fibres obliques des dis- tassement après la durée du maintien vertical diurne ; on voit le
ques, des liga ments, des muscl es profonds et superfi ciels) (Ng contraire chez les cosmonautes, vivant en état d'apesanteur).
et co ll., 2002 ). Cette non-variabilité est le fait de la qualité du haubanage mus-
culaire, qui contrecarre les effets néfastes de la pesanteur, puis-
que les tendances à la fl exion sont transformées en compression
suppl émentaire. Toutefois, à long term e, on voit l'accentuation
des courbures. Cela est tout autant dû à la vigilance et à la capa-
cité moindres des organes de mainti en, qu' à l' involution des
59. Ccst, entre autres, le phénomène renco ntré dans les scolioses. structures osseuses et discales.
• ETrtTt
Courbures
la loi d' Euler (cf. fig. 3-3) dit que le rachis, avec ses trois cour-
bures mobiles, est plus résistant que le serait un rachis figé en
rectitude (ce qu'illustre la fable du Chêne et du roseau). D'autre
part, la flexibilité permet de mieux amortir les chocs qu ' un
maintien axial rigide (fig. 13-68).
Système disco-ligamentaire
Il assure l'amortissement, la répartition et le haubanage passif
indispensable à l'économie antigravitaire. Il faut rappeler que, lors
de la charge, le rachis subit un léger tassement mais pas de modi-
,, -:-~, . _ .,
'. "" .... ~ , - fication de ses courbures, tout au moins tant que les structures sont
en état physiologique (cf. fig. 13-62) (Bathier et Roddier, 1980).
a
Système muscu/o-aponévrotique
Face aux contraintes, le rachis dispose de haubans actifs, de
remparts convexitaires, parfois d'un engainage muscu laire. le
tout est complété par un plaquage aponévrotique d' autant plus
fort que l'on descend dans le rachis .
r;,&r-...... rj,-. dureté rv,clœrsJ de ces parties qui sert de référence 6 1. La pression intra-abdom inale est mesurée grâce à un ba llonnet pla cé
"'#'"~ rn,.,tbldL1X d'ostéosynthèse. dans l'estomac.
RACH IS • 463
Fig. 13·69 - Le système . balance . appliqué au rachis (a) révèle des valeurs incompatibles avec la stabilité
et la résistance des structures (b). La réalité met en jeu le caisson abdominal et la solidarité des structures (e),
ce qui modifie complètement les données, et rend les résultats de l'analyse acceptables.
• Variations physiologiques
Les contraintes rac hidiennes va rient selon les activités. Les
principa les variati ons so nt li ées au x changements de position
(couché, assis ou debout) et aux éventuels ports de charge.
Elles o nt été éva luées par N ac hemson et Elfstrom (1970)
(fig. 13-7 1), Bartelink (1957) (fi g. 13-72), An derson et Orten-
gren (1974). Leu rs résultats so nt présentés succ inctement dans
le tableau 13-4.
Position couchée
La position couchée en traî ne de fa ibl es con trai ntes, ce qui
n'est pas une surprise: le plan est pe rpend ic ul aire à l'ac ti on
de la pesa nteur. La seu le nécess ité est le respect des courbu-
re s (diffi culté de certaines person nes à trouver une li teri e
adaptée). En clecubitus latéral , la press ion int ra di sca le aug- Fig. 13-70 - La répartition des contraintes montre une prépondérance de la
mente cie 10 % à 15 % (Nachemso n et Elfstrol1l , 1970; A ll i- compression antérieure des corps (blanc) par rapport à la postérieure des PAP
son et coll ., 19911 ). (grisé), (D'après Nachemson .)
• '0iIS fT rtrr
Valeur absolue
Force (daN) Valeur absolue Valeur relative pour chaque PAP
(daN) (en %) (daN)
Position assise
La position assise est à envisager en raison de sa fréquence
dans la vie de l'homme moderne, plus grande que dans celle
de l'homme antique. Elle est contraignante à double titre:
• Elle bloque le bassin, qui ne peut plus intervenir ni comme
contrepoids, ni comme base de mobi lité adaptative .
• Elle provoque l'enroulement du complexe lombo-pelvi-
fémoral et place le rachis lombal en flexion, c'est-à-dire en situa-
tion de faiblesse face aux contraintes" .
Station debout
La station debout est moins contraignante que la position
assise, ce qui, dans une salle de cours, étonne toujours un peu
« les personnes assises à qui l'on parle » . En effet, c'est la posi-
tion dans laquelle les composantes de cisaill ement des di squ es
sont les plus faibles (fig. 13-71 ).
Inclinaisons du tronc
MP.
Les inclinaisons du tronc sont variables.
l'inclinaison dos rond
140
Elle ne pose pas de problème lors de l'inclinaison proprement 130
dite (action de la pesanteur), mais lors du relèvement" 120
(fig. 13-73). C'est dans cette circonstance que se déclenchent 110
100
les lombalgies aiguës, lumbagos, lombosciatiques, hernies dis- 90
cales, etc., ainsi que les hernies inguinales ou de la ligne blan- 80
che, voire les problèmes périnéaux (fuite d'urine, flatulence). En 70
60
effet, c'est souvent en situation de rel âchement abdominal que 50
les muscles érecteu rs du rachis agissent, sur un disque bâillant 40
à sa partie postérieure (da ns laquelle le noyau est engagé). Il 30
20
s'ensuit une su rpression abdom inale, à l'origine de hernies, ainsi
10
que dans le disque (fig. 13-74 et 13-75), avec un phénomène
discal d'éjection du nucleus, de type « noyau de cerise entre le 10 20 30 40 50... cm
pouce et l'index ' . Ce type d'inclinaison attei nt son maxi mum :t'"
de nocivité lorsq ue s'adjo int un mouvement de rotation qui fig. 13-72 - Relation entre la pression inua-abdominale et l'inclinaison
c isaille complémentairement les fibres du disque. antérieure: sans charge (trait plein), avec une charge de 20 daN (pointillé), de
70 daN (traits-points), de 90 daN (trait double). (D'après Bartelink.) La pression
l'inclinaison dos en rectitude l>4 est chiffrée en mm de Hg (l'inclinaison appréciée par la distance doigts-sol en
Elle est relati vement coûteuse puisqu'elle nécessite la co-con- cm (ID, 20, 30, 40, puis 50 cm et en position debout dressé). Les courbes
traction des muscles antérieurs et postérieurs du tronc, formant correspondent aux valeurs inspiratoires, les valeurs expiratoires sont moindres.
une espèce de « réflexe en étau » protégeant l'axe vertébral. Elle
appelle deux remarques .
• D'une part, c'est le moyen normal de conserver son tonus
abdominal. En effet, ces muscles (à caractère plus statique que
dynamique) ne sont sollicités que par les bouffées toniques sus-
citées par ce type de mouvement, lequel est normalement réa-
li sé plusieurs fois par jour. En l'absence de telles sollicitations,
ces muscles sont maintenus dans une passivité « ventripotente »
inév itab le - et ce ne sont pas quelques séri es d'abdominaux en
dynamique, faites, au mieux, à l'âge où l'on en a le moins
besoin, qui vont changer grand-chose· s.
• D'autre part, le mouvement doit moins être une avancée des
épau les qu'un recul des fesses (Coqui llou et Viel, 1984; Viel ,
1989) (fig. 13-76). La première attitude, fondée sur un déplace- a b ( d
ment des épaules, nécessiterait en effet une activité trop forte
des muscles postérieurs. Malheureusement, c'est souvent ainsi Fig. 13·73 - Le redressement est possible à partir d'une position tronc fléchi
en avant (a). Le mouvement consiste à d'abord abaisser le bassin en le
rétroversant (b), puis à faire un couple de (oree entre la rétroversion et le
63. Il faut noter que la nocivité est le fa it non du dos rond (on peut redressement du buste (e). enfin à procéder au grandissement (d).
dormir en « chien de fusil . ), mais de l'association « dos rond + e{{ort ».
L'effort minimal est le simple redressement du tronc et des membres
supéri eurs. Un relèvement est toutefoi s possible si la charge est faible,
et à condition d'opérer une rapide flexion des genou x abaissant les fes- que les patients comprennent ce mouvement, ce qui leur
ses el permettant al ors une érection ra chidienne dans des conditions déclenche des spasmes musculaires compréhensibles. Dans la
acceptables (d la (açon de manier un bilboquet).
seconde, c' est le bassin qui effectue la poussée postérieure, les
64 . l e dilemme des pati ents est: « comment s' incliner tout en gardant
le dos verti cal ? » Cette absurdité naît de la confusion, déjà signalée, épa ul es faisant contrepoids et la ligne gravitaire passant dans le
entre verti ca le et rec titude (ef. L' Homo ereetus, p. 80). Il est absurde de polygone de sustentation: l'effort est alors minime.
voulo ir fa ire con server un dos vert ical à quelqu 'un qui doit exécuter
une tâche nécessi tant l' incl inaison, sou s prétexte de préventi on des lom- Le port de charges
ba lgies. Q uand un lombalgique, en phase aiguë, veut ramasser ne serait-
ce qu' un mouchoir, il suffit de le regarder pour observer l' irréali sme
C'est toujours un élément aggravant, quelle que soit la posi-
gestuel : il s' accroupi t, co lon ne verti cale, bras et doigts désespérément tion (Davis et coll., 1998).
tendus pour atteindre la téralement l'obj et convo ité. O n devine que, dès
qu ' il n'au ra plus mal, il s' empressera d'oubli er ce mouvement non fonc- Variations diverses
tion nel, mal gré la recomma nda tion de plier les genoux et non le dos.
Les variations telles que la vitesse, la répétition des mouve-
65. Une comparai son peut être proposée, à l' inten tion du patient, entre
le ton us musculaire et une batt eri e de vo iture : qua nd on ro ule elle se ments, le froid, le stress, péjorent les capacités de répon se de
charge, quand on s'arrête elle se décharge. l'appareil musculo-squelettique.
• \CHIS ET T!TE
• Variations pathologiques
Elles sont variées et ont comme point commun de toujours
aggraver les contraintes (INSERM, 1995), ce qui ferme le cercle
vicieux: pathologie ~ aggravation des contraintes ~ aggrava-
tion de la pathologie. On peut citer, par exemple:
• L'affaissemenl discal, qui, en diminuant la hauteur interverté-
brale, surcharge l'appui sur les PAP (fig. 13-77). Il est le fait du
vieillissement ou, plus rapidement, des suites d' une lésion disca le.
• Les dysfonctionnements divers, en rapport avec les efforts
physiques, le malmenage et le surmenage, ils su(Sollicitent tou-
jours les structures et aggravent l'usure.
o L-------~----~------~----~
5 10 15 secondes • Les remaniements du rachis, notamment posttraumatiques,
qui perturbent les capacités d'adaptation physiologiques.
fig. 13-7; - Nachemson a mesuré, en 13-L4, la différence de PlO enlre le
soolë.enenl d'une charge de 20 kg pdr un sujet dos rond el jambes lendues (a) • Les troubles orthopédiques gravai, tels que :
et dos rectiligne avec ulilisalion des genoux (b). - Les spondylolisthésis, avec une tendance au glissement
antérieur qui cisaille le disque.
- Les cyphoses, avec un hyperappui antéri eur.
- Les lordoses, avec une hyperpression des PAP.
fig. B-76 - L'inclinaison du - Les scolioses, avec une augmentation générale des
tn:nc en rectitude par avancée contraintes.
cil buste est coûteuse,
muscuLlÎrement parlant, voire POUR CONCLURE
JnfJ055ibk (a). Le recul du La zone de contrainte serpente le long du rachis, ce qui réa li se
"-"' rend l'effort
économique, même avec une
cfwse ligère lb}. La b
une répartition négociée à chaque arthron. De plus, le rachis
n'est pas seul : il repose sur les cai sson s thoracique et abdomi-
nal, qui prennent en charge une bonne partie des contraintes.
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RACHIS CERVICAL INFÉRIEUR 1
BASE DE RÉFLEXION
• Situation
Le rachi s cervica l bas correspond au cou, de C2 à C7.
• Caractéristiques essentielles
o Le cou assure la jonction entre la tête et le th orax (fig. 14-1 ).
Fig. 14.' - La jonction tête-thorax, assurée
o Il forme une concavité postéri eure. par le cou, comprend une région haute,
o C'est une zone de resserrement. courte (1 ), et une basse, plus étendue (2).
o C'est une zone vitale'. Elle contient un pl us grand nombre de
types de structures que n' importe quelle autre région du corps
- y compris des structures nobles : moelle allongée, gros troncs
nerveux, artères carotides et vertébrales, veines jugu lai res, tra-
chée, œsophage, nombreux muscl es et fascias (Viel et Clari sj,
1984).
• Vocation fonctionnelle
o Le cou assure le port de tête (stab il ité), vo ire celui de charges
additi onnell es.
o Il est asservi au pilotage directionnel des orga nes des sens et fig. 14-2 - Le port de tête fait l'objet de décorations
de la mim ique (mobilité). (anneaux d'une . femme girafe .),
Rempart convexitaire
Avec la colonne lombale, c'est une portion qui possède un
rempart' musculaire antérieur ayant pour vocation de s'opposer
à l'accentuation de courbure: le muscle long du cou.
MOBIlITÉS nière sous-occipitale. Ils varient selon les auteurs, mais on peut
observer une certaine similitude (Christensen et Ni lsson, 1998 ;
• Mobilités analytiques Mannion et coll., 2000; Oescarreaux et coll., 2003).
Les facettes articul ai res sont assez ob liques, les capsu les sont Ces chiffres varient en fonction de l'âge: près de 40 % d'écart
lâches, ce qui laisse une bonne li berté rotatoire. Comme on peut entre 23 ans et 87 ans (Poisnel et coll., 1981 ; Sforza et coll.,
le voir da ns le tableau 14-1, les mobilités sont inégalement 2002) . L'écart type est par ailleurs d'autant plus grand que l'on
réparties, elles sont plus ma rquées en CS-C6 pour les mouve- avance en âge (Castro et coll., 2000). La diminution d'amplitude
ments sagittaux et les incl ina isons et en C2-C4 pou r les rotations avec l'âge est plus précoce au rachis cervica l inférieur (Poisnel,
(Holmes et coll., 1994). Les ch iffres ci-dessous excluent la cha r- 1981).
Niveau
(2-(3 Il '
IS'
IS'
20'
16'
80' (tlex/ext : 40'/40' ) 20'
80' 20'
120' 25'
• Mobilités spécifiques
L'existence d' une chaîne polyarticulée rend les mouvements
intimes des vertèbres plus perceptibles. Chaque surface des PAP
glisse l' une sur l'autre, se découvrant jusqu'à 50 % (fig. 14-5) et
bâille. Ces micromobilités peuvent être sollicitées manuelle-
., 1-1-, - tes mobilités ment, en douceur, passivement, et plus ou moins activement.
an1GIIes entraînent une Il faut inclure l'action des mobilités cervicales sur l'a rtère ver-
""""""'" de '" SUtfaœ de tébrale (fig. 14-6). Ses courbures, au niveau du rachis cervical
CDffCOCt des PAf' pouvant aller
·HO~
supérieur, la rendent apte à suivre les mouvements, mais quand
ceux-ci atteignent des valeurs extrêmes, ou que plusieurs mou-
vements s'associent, il ya une mise en tension qui peut engen-
drer des insuffisances vertébro-basilaires ou des lésions, rares
mais graves (compression, spasme, blocage circu latoire) (Piga-
niol, 1990 ; Le Roux et Le Nechet, 1994 ; Thiel et coll., 1994).
Le maximum de sollicitation est exercé au niveau du segment
V3 de cette artère (c'est-à-dire au niveau Cl-C2) et lors de mou-
vements de rotation et d'i nclinaison homolatérale', provoquant
des étirements de l'ordre de 7 mm.
• Mobilités fonctionnelles
Mis à part les sagittaux, les mouvements ne sont pas purs.
Les rotations
Elles s'accompagnent du phénomène équiva lent, pour les
mêmes raisons.
~ I~ - tes mobilités cerviGl/es mobilisent l'artère vertébrale - notamment
r~idtion d'une extension, d'une inclinaison d'un côté el d'une rotation Les combinaisons
homol.tétale (test de Klein pour l'artère controlatérale, qui est étirée et plaquée).
Ce sont les jeux conditionnés par les déplacements de la tête.
Ils se traduisent par de multiples combinaisons (différentes des
tendances évoquées ci-dessus), qui jouent sur les grandes capa-
cités dynamiques de ce segment (Fei pel et coll., 1999). Ces asso-
ciations doivent également impliquer des zones voisines, faute
de quoi il ya risque de surmenage articulaire. Il est donc impor-
t~nt d' intégrer ces zones, à commencer par la mécanique pel-
VIenne, qUI oriente la base du ra chis et prend normalement en
charge les composantes les plus pénibles.
• Variations
Variations physiologiques
Elles sont conditionnées par l'ori enta ti on de la tête, en rapport
avec les organes des sens et ceux de la mimique (Ferrario et
coll., 2002). Certai ns animaux ont des disponibilités particuliè-
mouvements (ces gestes associent la charnière sous-occipitale) : de regarder devant soi , alors qu' un obstacle gêne la vision dans
l'axe (fig. 14-9 g).
o Flexion-extension haute. Ces mouvements expriment
l'acquiescement (, Oui ou i ») . o Flexions latérales hautes. Elles expriment l'approximation, de
la même manière que les va-et-vient en prono-supination.
o Flexion-extension basse. Alors que le même mouvement,
loca li sé en haut, témoigne de l'acquiescement, le balancement o Flexions latérales hautes et basses associées. Dans le même
antéro-postéri eur bas évoque une attitude dubitative sens, elles portent simplement l'oreille à l'épaule ; en sens
(fi g. 14-9 a), tradui sa nt la consternation (, Quelle histoire! Je contraires, elles traduisent le geste de e tendre l'oreille ,
n'en reviens pas ... » )6, (fig. 14-9 dl.
o Flexion basse avec extension haute. Ce geste translate le
visage vers l'ava nt. La mimique exprime le désir d' , aller 8. Ces gestes sont à utili ser en kinési thérapi e. Chez un pati ent, parfo is
vers... , (fi g. 14-9 b). Cela peut traduire un étonnement, appe- bloqué par l'appréhe nsion de la doul eur, la déprogra mmation d u geste,
le recours à ces raccourcis peut être spectaculaire. Ainsi, un pati ent à
q u i l'on demandait d 'exprimer la consternati on avec son cou, dépité de
6. Il suffit de voir le ha ndicap majeur subi par les personnes ayan t le ne pas trou ver, a balan cé deux ou tro is fo is so n cou sagittalement en
cou . bloqué :. (que ce soit par une minerve, un to rt icolis, ou toute autre d isa nt : « Je ne vo is pas _, ce qui était la solut ion, mais elle n'était pas
rai son ) pour sc rendre compte des répercussions de l 'abo li tio n de celte cortica li sée.
c haîne ani c uJ éc. 9. Cette pin ce dev ient ca pital e chez les personnes paralysées d' un bras
7. Ain si, certains c hJ rs de com bat modern es en fonl la démo nstra tion : ou amput ées. Une raideur cervi ca le dev ient do nc lourde de répercus·
une (oi s la mire du CJnon programmée sur un objectif déterminé, le sio ns chez ce type de pa ti ent.
c har peut accé lérer, sc cJbrer sur l 'arri ère, s' enfon c(>r sur l' avan t, p ivo ter 10. l a m auva ise hab itude de certaines personn es est de casser le cou ,
si m u ltan émen t en tou<; sens, avance r, reculer, tourner ... le canon reste tassé en ava nt, avec une extensio n de la tête seul e, ce qui est encore
poi nté <; ur l'ob ject if, Jvec une fix ité très irnpress ionnJnt e. moi ns suppo rtabl e.
-~ .
• Rotations: si les hautes peuvent être dissociées des basses, Charge sus-jacente
l' inverse n'est pas vrai. Le mouvement est donc global et traduit Elle tend naturellement à majorer la courbure, c'est-à-dire à
le besoin de regarder latéralement, voire derrière soi. l'augmenter en tassant le segment polyarticul é. De ce fait, le
Variations pathologiques cou a tendance à plier vers l'arrière (fig. 14-10 a). Il existe donc
des muscles antéri eu rs spécialement destinés à s'opposer à cette
Ce sont les hypomobilités ou raideurs. Elles sont très gênan-
tes. Un patient supporte beaucoup mieux une ceinture de main- augmentation. Ce sont le muscle long du cou et, à distance,
tien lombaire qu' un collier de maintien cervica l. Inversement, l'appareil musculaire supra- et infrahyoïdien.
les hypermobilités existent mais conduisent parfois à des insta- Ligne gravitaire de la tête
bilités. Elles ne sont donc pas à rechercher.
Elle passe légèrement en avant, ce qui a tendance à faire fl é-
POUR CONCLURE chir la tête et le cou vers l'avanl (attitude d' une personne
LA grande mobilité du cou demande à être éduquée de façon s'endormant en position assise) (fig. 14-10 b). Cela solli cite les
onctionnelle, c'est-à-dire beaucoup plus en qualité qu'en muscles postérieurs (muscles profonds essentiellement) (Voo et
quantité (proprioception), alors que c'est cette dernière qui est col l., 1998).
sotNent la plus recherchée.
Au total, les deux mécani smes s'a nnul ent plus ou moins, et
l'équi libre du massif crânial est réa lisé avec un ajustement fin
S AZUTÉ et économique, du moins en position verti cale" . L'a jout d' une
charge sur la tête va lorise ce mainti en, et l'on connaît le bea u
~ ""dr.A' rontrebalancer la forte aptitude du cou à la mobilité. port de tête des peuples portant ainsi les charges (cf. fi g. 13-39).
--~--
L'équilibre est défini par rapport à la symétrie du mât rachi-
dien. Tout écart ne peut être supporté que momentanément, la
stabilité étant coûteuse en situation non symétrique.
-,
Sur le plan ostéoarticulaire
C5
Les deux colonnes des processus articulaires postérieurs sont P
assez écartées. C'est la seule réponse du squelette, elle est donc
assez faible.
~ ~
Sur le plan musculaire ~
a b
Les haubans " sont nombreux et entrecroises entre eux
(fig. 14-11 ), ce qui majore la stabilité en tissage autour du cou. fig. 14·10 - La lordose physiologique tend à s'accentuer avec le poic!5 de la
Les principaux muscles sont les intertransversaires, scalènes, tête (a). La situation légèrement antérieure de la ligne g,avilaire de la tête tend
splénius, élévateurs des scapulas, trapèzes, et stern a-clé ido- à provoquer la flexion du cou (b). Ces deux mécanismes se combinent et
mastoïdiens. s'équilibrent .
fi ).;. 1 ~ - 1 1 - Aspect mtrcuo;ç(i des chaînes muscul,lires dans le plan frontal (a) el dans Fig. 14-12 - Léonard de Vinci avait déjà imaginé le s\'stème de h.
le plan sagittal rbl. stabilisant le rachis cervical.
• :HIS ET rtrE
Variations pathologiques
On trouve les deux tendances opposées que sont les excès et
les insuffisances de stabilité.
Les excès de stabilité
Ils sont liés à la raideur articulai re, localisée ou étendue à
toute la région ". L'excès de stabilité, s' il sécurise loca lement, a
deux conséquences néfastes :
• Un surmenage des étages limitrophes, par phénomène com-
pensatoire .
• Une moindre aisance du comportement général du cou.
Les manques de stabilité ou instabilités
Ils sont dus à une hyperlaxité. Elle est mieux supportée si elle
Fig. 14-13 - Le pott de léIe d'Hitchcock est est constitutionnelle et concern e une personne entraînée (par
révélateur de son tempéramen~ il traduit exemple une danseuse). Elle représente un risque si elle est
aussi une forte stabilité régionale.
consécutive à un traumatisme, ou à des hyperso ll icitations fré-
quentes (manipulations répétées). L'exigence est un réentraÎne-
ment rapide de la proprioception loca le et de la musculature
profonde par des sollicitations toniques.
• Variations de la stabilité
POUR CONCLURE
Variations physiologiques
Le cou est voué à la mobilité, mais, comme à chaque fois que
V~riations positionnelles celle-ci repose sur une armature osseuse frêle, aucun degré de
En rectitude, le cou est stabilisé par le haubanage des muscles gain de mobilité ne doit être recherché sans stabilisation simul-
périrachidiens, ainsi que l'avait déjà montré Léonard de Vinci tanée par la musculature automatisée, profonde.
(fig. 14-12). Le rachis cervical est sous la dépendance de la posi-
tion des anaux semi-circulaires dans l'espace (système vesti-
bulaire qui commande le placement équilibré permettant l'arrêt CONTRAINTES
du signal), et sous celle du système oculaire (qui tend toujours
• Les éléments en jeu
à l'horizontalité du regard). De plus, la proprioception cervicale
joue un grand rôle dans la statique générale (Vaillant, 1996). Le La compression en rapport avec le port de la tête est l'élément
cou est donc une région dont la stabilisation dynamique est extéri eur dominant. En ce qui concerne l'appareil cervical, il
A:Jnctionnellement capitale. n'existe pas de c caisson " comme pour le reste du rachis, et la
Expressivité du maintien cervical notion de c système balance . est, ici, assez proche de la réalité.
C'est un facteur utile à travailler sur le plan thérapeutique La ligne gravita ire de la tête passe juste en avant du rachis
Id fig. 14-9). Entre le maintien rigide et altier (fig. 14-13), et cervica l", ce qui se traduit par un faible bras de levier par rap-
l'abandon de tout maintien, il existe une infinité de situations, port au rachis, donc facile à équilibrer avec une force minime
prop.-es au contexte environnemental et psychoaffectif du (fig. 14-14). Le bras de levier augmente à la partie cervicale infé-
patient rieure, le poids en charge aussi, et l'on trouve, du côté équili-
Prédisposition morphologique brateur, un processus épineux nettement plus grand sur C7.
JWdeur et laxité ont des répercussions sur la stabil ité. La pre-
nete concerne les personnes brévilignes avec un cou trapu, • Variations physiologiques
co.srt et large, parfois avec un c double menton . (ou triple). Ces Lors de la flexion cervica le basse, les contraintes augmentent,
ndil.idus on~ pour ainsi dire, une minerve naturelle en forme en raison de deux phénomènes.
dl; bouée autour du cou, ils ont des mobilités restreintes et sont
:>'!< .... jEts aux déstabilisations traumatiques. La laxité concerne Le découvrement des facettes articulaires
, ~ les femmes jeunes, au cou long et graci le. Elles sont plus
."pr.JSées aux conséquences des chocs, même légers.
Il minimise la su rface de répartition de la charge. Ses effets
ont été chiffrés (Onan et coll., 1998); les valeurs, en fonction
,"'" de charge sur la tête
des vertèbres considérées, sont données dans le tableau 14-2.
(~,.. JJ<l 100,devenue rarissime dans les pays industrialisés,
- -.€JF" fr&~uente ailleurs . L'excellent port de tête des pero
ï".r: ..., V,.... '" a,nsi des cha rges en témoigne (cf. fig. 13-39). 15. Ce peut être en rapport avec une fu sion vertébrale, ou une arthro-
dèse à un ni vea u.
4:h/. ",. ''''''' fonction entrai ne un amoindrissement de la
, 6. Le centre de masse de la tête est si tué en regard de la se lle turcique
, tùl>iliutrice du wu. du sp hénoïde, au milieu de la base du crâne.
R~GIONS DU RACHIS • 477
1
i
L'augmentation du bras de levier gravitaire
i
1
Certaines positions, liées à un exercice professionnel particu-
lier (dentiste déviant sa tête en fonction du travail , garagiste tra- J6~~-----~
~
vaillant sous un véhicule), sont particulièrement contraignantes,
car sollicitant de façon statique et prolongée une musculature
périphérique à vocation plus dynamique (Harrison et coll.,
2001 ). Il s'ensuit des changements répétés de posture, visant à
atténuer la gêne suscitée, mais qui ne font que disséminer le
problème à toute la région, avec apparition de contractures mus-
culaires retentissant su r le niveau cervico-thoracique, voire
Fig. 14-14 - La ligne gravita ire de la tête passe légèrement en avant du rachis
interscapu laire 17 (Pintar et coll., 1995; Jager et coll., 1997).
cervical supérieur (bras de levier faible). À la partie inférieure, le rachis s'écarte,
augmentant le bras de levier 8ravita;re, ce qui est compensé par un bras de
• Variations pathologiques levier musculaire plus important (processus épineux plus long).
Les variations de contraintes évoluent toujours vers l'augmen-
tation . C'est le fait d'une rupture dans l'équilibre musculaire
(contractures, rétractions), de surmenages et malmenages arti- Inclinaison latérale
culaires, de sursollicitations musculaires, de chocs répétés (chu-
On utilise l' appui sur une main, sur le gonion mandibulaire
tes sur la tête, le cou, la ceinture scapulaire, dans les sports
ou au voisinage de la tempe (cf. fig. 15-20 b). Il existe également
violents ou les accidents de vie quotidienne), enfin de l'âge
des repose-tête latéraux, notamment sur des sièges de salon, de
(amoindrissement des qualités de maintien, usure, désorganisa-
train ou d'avion.
tion des schémas moteurs) (Yoganandan et coll., 1996).
Inclinaison postérieure
• Solutions fo nctionnelles C'est l' utilisation d'un repose-tête, style automobile, qui est
L'équilibre vertical impose peu d'effort et supporte même, le réflexe habituel; à défaut. l'appui postérieur des mains est,
sans probl ème, des ports de charges importantes (Heglund et encore une fois, utilisé (cf. fig. 15-20 cl .
coll. , 1995). Lorsque le port de charge n'est pas vertical , il doit Ces solutions supposent toutefois le respect de l'axialité,
toujours rester axial - comme par exemple les sherpas, qui pour c'est-à-dire de la courbure cervicale physiologique, ou avec une
porter des fardeaux ont recours à un système de bandeau frontal très faible variation . Toute cassure ou torsion du rachis s'avère
(Bast ien et coll. , 2001 ) (cf. fig. 13-45 a). non tolérable car faisant subir intégralement les contraintes à
chaque arthron, au lieu de les répartir sur l'ensemble.
En revanche, la fati gue des muscl es postéri eurs apparaît vite
avec les inclinaisons, fréquentes dans la vie quotidienne. La POUR CONCLURE
soluti on est l' utili sati on de supports.
Les contraintes sont facilement supportées en position neutre
Inclinaison antérieure et verticale. Les variations se traduisent par une augmentation
mal supportée et exigent une aide externe.
Elle demande l'aide d' une ou des deux mains, support~ nt le
menton et soulageanl ainsi la musculature (cf. fi g. 15-2 0 a). Un
Irava il pro longé vers l'avanl, sur certains appareil s, peut néces-
siter un repose- fro nt o u un repose-mento n. Le cou est une région noble (organes vitaux), très sollicitée méca-
niquement et à forte implication psychocomportementale. Sa
rééducation doit uti liser cette richesse par des exercices ciblés sur
17. La / one intcrscapu lai re reçoi t des influ x sympa thiqu es à poi nt de chacun de ces aspects et privilégier le contrôle sensori-moteur,
départ cervIcal , no tamment au niveau de CS. que ce soit dans j'éducation cinétique ou le maintien postural.
• rTTtTr
• Situation En orthopédie
·tué entre le cou et les lombes, le rachis thoracique intègre En orthopédie, surtout infantile: ce sont les déviations à type
la cage thoracique et son contenu. de cyphose, de scoliose'o, parfois les redressements de courbure
(dos plat), les épiphysites de croissance (Scheuermann).
• Caractéristiques essentielles
En traumatologie
o C'est la portion la plus longue du rachis (12 vertèbres).
Ce sont à la fois les petits incidents (entorses) et les gros acc i-
o Chaque arthron est peu mobile, du fait de la présence des dents (fractures et tassements, notamment à la partie basse).
côtes, mais cela est compensé par le nombre plus grand des
vertèbres thoraciques. En neurologie
o Elle est liée au uisson thoracique (fig. 14-15). Ce sont généralement les conséquences des traumatismes
o Elle est morphologiquement convexe en arrière. (paraplégies).
o C'est la première courbure du rachis".
RAPPELS ANATOMIQUES
• Vocation fonctionnelle
o La mécanique costo-vertébrale participe à la respiration ". • Sur le plan morphofonctionnel
o Le thorax constitue une zone large et stable pour l'insertion Quelques idées clés sont à rappeler.
pour les muscles du tronc.
La voussure physiologique
o Sa courbure est en rapport avec les concavités sus- et sous-
jacentes, qu i sont seconda ires. Elle tend à la cyphose thoracique, par simple phénomène
d'exagération de courbure. Cela peut traduire un abandon de la
mobilité au profit d'une fixité protectrice par un enrou lement de
18. Elle apparaît chez le fœtus, du fait du développement plus rapide type habitus asthénique (fig. 14-16) : l'i ndividu se rapproche de
du système nerveux médullaire, qui est postérieur aux corps vertébraux
et s'allonge plus vite que l'os, provoquant ainsi une convexité osseuse la position foetale, « tend le dos. et protège la zone antérieure",
postérieure.
19. Son enraidissement apporte toujours une minoration de la (onction
respiratOIre, par exemple dans les pelvis pondylites rhumatismales (PSR). La notion de caisson
-
se figeant dans l'attente d' un mieux-être hypothétique.
La respiration
Elle est spécifique à cette partie du corps. Il faut noter que la
notion de « respir » contient l' idée d' esprit (du latin spiritus, « le
souffle .). L' inspiration est autant un term e physique que mental
(avoir ou non de l' inspiration). L'âme (anima, ce que l'on « ré-
anime » chez quelqu' un d'i nanimé) est aussi concernée par
cette zone: rendre le dernier soupir est l'expression même de
cette donnée.
Les côtes
Elles méritent une mention à part car, contrairement aux ver-
tèbres et au sternum, elles sont très déformables. Leur triple
courbure leur permet d'absorber les contraintes inspiratoires,
puis de resti tuer l'énergi e lors de l'expiration, ce qui illustre la
noti on de « matéri au à mémoire » .
La jonction costa-vertébrale
-
L' axe du co l de la côte (gross ièrement semblable à l'axe entre
les deux articulati ons : costo-corporéa le et costo-transversa ire)
est frontali sé à la pa rti e supéri eure (18° par rappo rt au plan fron-
ta il. interm édiaire à la parti e moyenne (40°) et plus sagittali sé
en bas (5 0°) (Laredo et coll. , 1985) (cf fi g. 13-19). Par ailleurs,
les arti culations costo-tra nsversa ires supérieu res sont de type a b
Fig. 14· 18 - Une bande dessinée des années 1940 montre "attitude fière
23. C'est un excellent ex erc ice de péd agogie thérapeutique (quand on associée au torse bombé (a) ; une affiche carÎcJturant Maurice Chevalier montre
s'cn tlelll ., cct .15peC! cie IJ questio n et non à l'aspec t spectacl e . ),
1( de même (b).
• .cHIS fT ltrr
w cN>ÏÔ" lCÔleS 1 à 6) el regardent vers le bas ; les inférieures • Sur le plan musculaire
des surfaces planes (côtes 6 à 12) el regardent vers le haut Les muscl es sont étendus, en rapport avec la surface de la
ftoI· 1928 ; Meyer. 1972) (fig. 14-21). cage thorac ique. Ils appellent quelques remarques.
Sur le plan capsulo-ligamentaire • Ils participent au contenant de la cage thoracique. Ils sont
La région thoracique est globalement semblable, sur ce plan, répartis en érecteurs du rachis, en général, et en muscles des
au reste du rachis. Elle s'en démarque, toutefois, par sa ri chesse parois du caisson thoraci que - sous form e de larges nappes mus-
r amentaire, due aux jonctions costo-corporéales et costo- cu laires, ou de multiples peti ts faisceaux accrochés au mât ver-
transversaires. tébral.
• Ils agissent en fon ction de leur situation, périphériqu e ou non
(plus d'aj ustement statique et automati sé pour les profonds, plus
de force dynamique et vo lontaire pour les superfi ciels).
• Les intercostaux forment, avec les côtes, un ensemble com-
parable à un parapluie - dont les muscles fi gureraient la toile,
tendue entre les baleines, ri gides, que sont les côtes (fi g. 14-22 ).
• Le diaphragme. C'est un ca s ori ginal : cl oison mobile entre
.
les caissons thoraciqu e et abdominal, il a une action sur chacun .
Outre sa mécanique de type « piston " sa ca ractéristique essen-
tielle réside dans son innervation haute (C4, par les nerfs ph ré-
niques).
siblement éga les partout, les rotations sont plus fortes en haut
(NB: inclinaison et rotati on sont chiffrées unilatéralement).
Mobilités costa-vertébrales
Chaque côte est mobile, par rapport au rachis, à deux niveaux
(costo-corporéal et costo-tran sversa ire), qui déterminent un axe
de mobilité. Celui-ci est plus frontal à la partie supérieure et
un peu plus sagittal à la partie inférieure (cf. fig. 13-19). Le
mouvement costal est donc davantage postéro-antérieur à la
partie haute, et plutôt dirigé sur les côtés à la partie basse.
L'ampliation est quantifiable par la prise des circonférences tho-
raciques aux niveaux ax illaire et xiphoïdien".
Mobilités costa-sternales
Structures mobiles
La poutre composite ostéomusculaire thoracique forme un
Fig. 14-22 - Trois structures sont mobiles, sous l' action du diaphragme et
ensemble sous tension à la manière d'un parapluie avec sa toile et ses baleines. des inspirateurs accessoires:
• Les côtes, avec leur triple courbure", forment un matériau à
mémoire remarquable, restituant l'énergie accumulée un temps
sur deux (fig. 14-24).
• Les cartilages, encore plus déformables que les côtes, sont blo-
qués dans les incisures du sternum; ils amplifient le jeu costal.
• Le sternum n'est pas mobile en lui-même, mais il suit les mou-
vements respiratoires des côtes, se trouvant ainsi soulevé lors de
l' inspiration (fig. 14-25). La fixité de cette union antérieure est
importante, elle permet à la déformation des côtes et surtout à
la torsion des cartilages costaux d'être stoppées au niveau ster-
nal, et donc de restituer cette énergie, à la manière de l'élastique
des petits avions, dont on tourne l' hélice, sans la relâcher
jusqu'au moment de l'envol (fig. 14-26).
Déformabilité de la ca e thoraci ue
La moitié inférieure de la cage thoracique est beaucoup plus
déformable du fait des côtes plus longues et moins incurvées,
des cartilages plus longs, des fausses côtes, puis des côtes flot-
tantes'·, et de l'ouverture, en avant, de l'angle infrasterna l
Fi g. 14-23 - La coupe en TB montre le contenant (en rouge) et le contenu (en (fig. 14-27) (Poi ri er et Charpy, 1899).
gris) thoraciques: grand pectoral (1 ), dentelé antérieur (2), trapèze (3), érecteurs
du rachis (4), intercostaux (5). • M obilités spécifiques
Elles ex istent en différents points à chaque secteur (i nterver-
tébra l, costo-vertébral, chondro-sternal, intercostal). Ce jeu est
à rech ercher de façon douce, non agressive, afin de pallier la
tendance à l'enroulement et à la rai deur apparaissant au cours
de la vie. L'entretien de ces micromobilités est ga rant de la
Plan nerveux va leur proprioceptive des systèmes ligamentaires et muscula i-
Le plan nerveux est représenté par la moelle. Dans son sac res, ainsi que de la qualité de l'ampliation. Il doit être associé
dure-méri en, elle subit des mouvements en fonction des cou r- aux manœuvres de massothérapie du thorax et peut être proposé
bures vertébrales. en auto-prise en charge sous forme d'exercices simples".
MOBILITÉS 24. On parle parfois du niveau mamelonna ire, ce qui est peu judicieux
chez la femme.
• Mobilités analytiques 25. Courbures d'enroulement (selon les faces), de cisaillemen t (se lon les
bords), de torsion (selon l'axc).
Mobilités vertébrales 26 . On peut remarqu er la morphologie de cette zone chez la femme en
fin de grossesse: tout e la parti e antérieure est déjetée en ava nt.
Comme on le voit clan s le tableau 14-3, les amp litudes sagi t- 27. Par exemple l'a uto-ma ssage loca lisé (couché sur le dos, en interca-
ta les sont légèrement plus fortes en bas, les front ales sont sen- lant une ball e de tennis sur la zone visée).
• (TTru
a. les chiffres cités par Martinez (1982) sont extraits de White (1969) pour 'a fl exion-extension et " inclinaison, et de Gregersen et lucas (1967) pour
la rotation. •
ne.- ""-~ -lr. rtSplftlrJOn lai fait mtervenir le moteur musculaire (roue excentrique). L'expiration non forcée (b) cst un retour passif (ressort). La faible coursc du
, :zl ~ ~1IJUe est compensée par la surface de sa section.
R(CIONS ou RACHIS
• 483
,,
,, ,,
,, ,,
,, ,,
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, Fig. 14-25 - En fin d'expiration
, '.
',-----.. non forcée (a), Je sternum est
en position basse ; en
, inspiration (b), il s'élève grâce
, à l'élévation des côtes, et les
. .•
a b ,
~.
•y
~
cartilages costaw( subissent
" -' une torsion.
....!......
• Mobilités fonctionnelles
Respiration
C'est la plus spontanée des mobilités. Réduite mais perma-
nente, elle ne devient quantitativement importante que lors des
mouvements d'inspiration forcée et de retour expi rato ire forcé.
l'Îns iration
Elle prend en compte le fait que la cage thoracique a une
tendance naturelle à s'ouvrir, majorée par l'action des muscles Fig. 14-26 - La torsion des cartilages costaux accumule l'énergie inspiratoire
inspirateurs. pour la restituer à l'expiration, à la manière de l'élastique d'un avion jouet.
Mobilité globale
l'Upinltion
Dans la respiration courante, le mécanisme est passif, donc Le rachis thoracique participe aux mouvements combinés des
...CifiW"Ï1'.... Le premier mécanisme est celui du parenchyme ceintures. La mi-distance entre celles-ci se situe très grossière-
,
pulmonaire, dont la tendance naturel 1e est la retra,cllon,. "__ Le ment au niveau de T7-T8. Au cours de la marche, c'est le niveau
second est lié aux arcs costaux>", qui ont emmagasine de 1ener- des changements de rotation entre le mouvement de giration
g;e lors de l' inspiration, grâce à leur déformation, et la restituent pelvienne, en rapport avec le déplacement des membres infé-
ensuite. Lors d' une expiration forcée, des muscles complemen- rieurs, et celui de la ceinture scapu laire, en rapport avec le
taires entrent en jeu: les abdominaux (qui refoulent le balancement des bras (fig. 14-29). La rotation en Tl est environ
é.aphragme en position haute), les muscles abaisseurs des côtes de 5° d' un côté, cependant qu'elle est de 8° du côté opposé, au
(dentelé postéro-inférieur, carré des lombes). niveau de L5 (Viel, 1989).
• Variations
)9- On le voit dans les pneumothorax (traumatiques ou thérapeutiques),
où le poumon se rétrécit au niveau de son hile. Variations physiologiques
JO_la portion cartilagineuse est encore plus déformable que la côte.
De plus, l'extrémité antérieure des cartilages est taillée en double Elles sont principalement en rapport avec la morphologie et
biseau, répondant à l'angle dièdre des incisures costales du sternum, ce la respiration ample. La vie quotidienne n'exige que peu de ven-
"",i interdit totalement la rotation axiale à ce niveau. Il s'ensuit une élé- tilation (jeu diaphragmatique seul). La mobilité des côtes néces-
,,~tion du sternum avec l'inspiration, ainsi qu'une torsion accrue de f'arc site une sursollicitation, à favoriser surtout durant la croissance
cartilagineux. l 'ensemble facilite le retour passif.
de l'enfant (notamm ent, chez la jeune fille, lorsqu' elle com-
mence de porter des soutiens-gorge"). Cette mobilité doit
ensuite être entretenue par un minimum d' étirements. Il est à
a noter que le maximum de ventilation est obtenu par la mobilité
du thorax inférieur (Crépon et coll., 1997), partie la plus souple,
la plus mobile et la plus large.
Variations pathologiques
Elles s'expriment surtout par des restrictions, autrement dit
des raideurs. Elles sont inexorablement consécutives à l'âge,
mais aggravées par les insuffisances respiratoires et par des
déviations orthopédiques du rachis. Cela souligne l' importance
de joindre l'exercice respiratoire à éelui de réanimation du jeu
thoracique, au cours d' un travail manuel nommé « modelage » .
;r
Les atteintes du contenant et celles du contenu sont diverses.
Pour le premier, ce sont les troubles orthopédiques, qui tôt ou
~:~ ,,
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tard réduisent l'ampliation: cyphoses, scolioses, thorax en
carène. Pour le second, ce sont les pathologies pulmonai res
(notamment celles liées au tabac), qui entraînent toutes une dimi-
nution progressive des mobilités du parenchyme, puis de son
enveloppe musculo-squelettique. Il peut y avoi r une
( c: C:' hypersollicitation costa le (appelée tirage) chez les insuffisants res-
piratoires, qui compensent l'amoindrissement du jeu diaphrag-
fi;. 14-28 - l 'obliquité de l'axe de mobilité costo-vertébrale la), et la forte matique par l'action des muscles inspirateurs accessoires.
obIitprté de5 fibres latérales du diaphragme lb), font que les côtes s'écartent en L' aspect comportemental, enfin, peut jouer un rôle impor-
mime temps qu'elles s'élèvent le : partie haute, c' : partie moyenne, tant: certaines personnes ont tendance à garder le thora x fi gé,
c'" , partie basse).
31. l e port de soutien-gorge est à surveiller chez la pelile fille: elle peul
souhaiter ce vêtement par m imétisme maternel, mais, du fai t du peu de
volume de sa poitrine, être amenée à trop le serrer. Les sous-vêtements
modernes, éla stiques, ont cet inconvénient majeur de coller à la peau
et de ~oumett;.e u,n ;eun e tho rax à un e press io n légère mai s permanente,
ce qUI est preJudiCiabl e. 11 faut donc s'assurer d ' un e bo nn e adéqu ation
entre les nécess ités et leurs effets seco ndaires éve nt uels. Chez la femme,
un ma~quag~ de la peau ~ n fin de j ourn ée est signe d' un trop fort serrage.
De meme, Il faut surve iller le porI d'a rmatures qui plaquent trop les
ti ssus et veill er au phénomène des fOrles po itri nes, qui peuve nt modifier
f,," ' 1'J -Lt rkwf,.tlOO de"
la ,statique thoracique et nuire à l'équilibre tant rachidien que pu lmo-
~mt.t'- ~..~-- ~WI d'une zone naire. l es aménagement s de la lingeri e perm eltent des sol utions (notam-
. - ",. - '''fJi'fd dP T700 de TB. ment le fai t de va ri er les systèmes de bretelles et d'accrochage).
R tCIONS DU RACHIS • 485
soit dans une volonté d' afficher une certaine all ure (torse un seul ni veau ou à deux]]), de leur importance (tassement
bombé, ou, inversement, torse rentré), soit par une pauvreté ges- minime, ou effondrement d' une vertèbre), de l'association
tuelle qui les fait agir de façon monolithique au niveau du tronc. d'autres désordres (pneumothorax, attei ntes musculaires, etc.).
Il est intéressant de réaliser que, tel un ressort que l'on com- • Les déviations orthopédiques désorgani sent l'édifice th oraci-
prime, la mobilité thoracique gagne à être travaillée à partir de sol- que, réputé stable. Elles créent un cercle vicieux dans lequel les
licitations en expi ration, celle-ci appelant l'inspiration déviations rompent l'équilibre de stabilité, ce qui conduit à des
réactionnelle, facile à va loriser ensuite grâce à des positions et des déformations, qui aggravent la déstabilisation, et ainsi de suite.
prises adéquates.
• Les hypersollicitations articu laires fatiguent les structures de
POUR CONCLURE contrôle, qui sont alors de moins en moins opérationnelles, tant
par excès de jeu articulaire que par désorganisation
Le rachis thoracique est réputé peu mobile. L'entretien fonc-
proprioceptive.
tionnel de toutes les mobilités (qualitatif) et les étirements en
amplitude (quantitatif) sont des éléments majeurs de la réédu-
cation de cette zone et doivent intégrer la respiration. POUR CONCLURE
• Le sternum
Le sternum est un point fort dans la stabi lité costale, en unis-
sa nt la convergence des cartilages costaux. Il se présente comme
un " bouclier » , soulevé lors de l'inspiration. Ce rôl e est utilisé
dans les appuis antérieurs, notamment pour certa ins outils" .
• Variations de la stabilité
Variations physiologiques
La variation constante est celle de la respiration. Les positions
de travail jouent éga lement un rôle dans la mesure où l'axialité
du segment thoracique se prête davantage à une bonne stabi lité,
monolilhique, alors qu' une position différente (en flexion, rota-
tion ou inclinaison) ne peut qu 'avoir recours à un maintien mus-
culaire plus coûteux.
Variations pathologiques
Il s'agit des instabi lités. Elles sont de différents ordres:
• L'a bsence de lutte antigravitaire se traduit par un glissement
inverse des compartiments thoracique el lombal, augmenlant les
courbures (fig. 14-30).
• Les traumatismes affectent la stabilité en fonction de leur
loca li sat ion (coq" vert ébral, ex trémité d' un processus, cô te - à Fig. 1~·3 0 - La pesanteur tend à
fa ire glisser le thorax vers l'arrière et
l'abdomen vers l'avant, comme
32. Il ex iste des perce uses profess ionnell es utilisant l'appui sur le sternum . deux triangles superposés.
• ,OtIS ET mE
• Variations pathologiques
C NITS
Elles sont liées à toutes les situations s'écartant des normes
• Éléments en jeu physiologiques.
Sur le plan local Les variations de courbure
le degré de dureté Vickers des vertèbres thoraciques est infé- Ce sont notamment le redressement et, surtout, l'a ugmenta-
rieur il celui des autres vertèbres, ce qui laisse à penser que les tion de courbure. Celle-ci est inexorable avec l'âge (camptocor-
côtes jouent un rôle de répartiteur de contraintes. mie). Il faut mentionner aussi les efforts faits dans des positions
non favorables (fig. 14-31), qui soumettent le rachis à des
SUT le plan régional
contraintes anormales.
l'axe vertébral se déporte vers l'arrière, faisant apparaître un
bras de levier plus grand pour la ligne gravita ire, et ce d'autant Les désaxations orthopédiques
plus que la situation inclinée est fréquente. On repr~nte ainsi Elle portent variablement à conséquence selon le type de
parfois la balance vertébrale en comparant le rachiS a une grue déformation. Dans les scolioses, les désaxations rompent l'équi-
Id fig. 14-39). Cette image, si elle est acceptable dans le cadre libre rachidien et créent des zones de faiblesse face aux
d'une présentation vulgarisée des phénomènes, à destination du contraintes: par blocage en fermeture du côté concavitaire, par
grand public, ne correspond néanmoins pas à la réalité mécani- distension du côté convexitaire, et par perte de l'élasticité cos-
que. En effeL elle occulte la présence du caisson thoracique et tale de façon générale.
le fait que les efforts sont souvent effectués en position penchée
(plus ou moins en apnée). Les dystonies
Elles associent contractures et hypoextensibilité, voire fibrose
• Variations physiologiques de certaines fibres musculaires, provoquant une désadaptation
Ce sont les modifications de rapports osseux au cours des musculaire.
mouvements ou positions. Au niveau thoracique moyen, on
Les retentissements de la sphére respiratoire
observe les répartitions suivantes.
Ils correspondent aux attitudes liées aux pathologies : thorax
En rectitude rachidienne en carène de l'emphysémateux, thora x ramassé de l'asthmati-
la répartition se fait, schématiquement à 80 % (essentielle- que, thorax figé du bronchiteu x ch roniqu e, thorax en expansion
ment en pression) sur le corps, et 10 % sur chaque PAP" (avec du côté de la lésion chez le thoraqué, etc. Toutes ces attitudes
une composante de glissement postérieur). figent le comportement vertébro-costal, le privent du rôl e amor-
tisseur et d'a llégement du caisson thoracique, neutralisent les
En cas de flexion adaptations musculaires, et majorent les contraintes au niveau
la transmission corporéale fait apparaître une composante de rachidien.
glissement antérieur, ce qui sollicite une participation équilibra-
POUR CONCLURE
trice du caisson thoracique. la transmission au niveau des PAP
tend à se réduire à une compression pure (cf. fig. 13-54). La fixité thoracique n'est pas synonyme d'invulnérabilité: les
côtes sont fragiles et les capacités vertébrales limitées. Le cais-
son pneumatique thoracique est fortement impliqué dans
l4. Chiffres de Vanneuville et coll. (1980) au niveau de T6-T7. l'absorption des contraintes. Sa mise en jeu est conditionnée par
le respect de la qualité du maintien et des synchronisations avec
les régions voisines.
______________.1-.- e H",e,."
La colonne thoracique est réputée peu mobile, prisonnière du
carcan costal. Elle doit rester en harmonie de mobilité avec la
fonction respiratoire, et il est nécessaire de la travailler par le
contenant et le contenu simultanément. 1\ faut, de ce fait, se
garder de n'aborder que la partie postérieure, sous prétexte
que c'est la localisation de la colonne. La partie antérieure, rela-
tivement simple, n'est pas d'un abord facile du fait d'une ana-
tomie de surface assez dépouillée chez l'homme, et en partie
occupée par les seins chez la femme .
JI. . . . ·n -[;1f.u4J/enuneposltion
..y'.""+-!.i f"NJf'AJ neutIeesl vire
!-~h p ~PWtI" de rétablir
#'. ~'i"A,...,-;rtP
R~GIONS ou RACHIS • 487
RACHIS LOMBAL
BASE DE RÉFLEXION
• Situation et limites
Le rachis lombal est le plus inférieur du rachis mobile. Il cor-
respond à la région que le gra nd public appelle « les reins ' .
• Caractéristiques essentielles
• C'est une région assez courte.
• C'est une jonction mobile entre deux parties moi ns mobi les
(thorax et bloc pelvien).
• Il est libre, mais encaissé entre les dernières côtes, en haut,
et les ai les iliaques des os coxaux, en bas.
• C'est une zone massive (grosses vertèbres, masses muscula i-
res compactes) (Runge, 1987).
• Il est en rapport avec le ventre, ou, plus exactement, avec les
deux parti es du ventre. En effet, le ra chis lombal occupe une
position assez centrale au niveau de la taille. Il existe un ventre
antéro-Iatéral gauche et un ventre antéro-Iatéral droit. Le rachi s
est donc bien encad ré (fig. 14-32).
• Il représente un investissement psychologique qui lui est pro-
pre, avec deux ca ra ctéristiques apparemment opposées: Fig. t 4-32 - Le rachis lombal (en U ) est encadré par des masses musculaires
et par les viscères antér()..latéraux droits et antéro-Iatéraux gauches (a). À noter
- La taille, évocatri ce de finesse" , de flexibilité'·. Ce (res)ser- que la partie antérieure du rachis est au milieu de la région lombo-abdominale.
rement est aussi indicateur de maintien: c'étai t le rôle des Muscle droit (1), oblique intérieur (2), oblique extérieur (3), transverse (4), carré
corsets, autrefois (cf. fig. 13-53). C'est le rô le de la poutre des lombes (5), grand dorsal (6), érecteurs du rachis (7), psoas (8). Caricature
composite rachidienne aidée du plaquage aponévrotique, montrant un rachis lombal stabilisé par une poche bilobée (b).
nulle part aussi puissant qu'à ce niveau.
- La force : cet aspect découle de ce qui vient d'être dit. Le
langage populaire traduit cela : « casser les pieds (ou les
orei lles) » à quelqu'un n'est pas très méchant, mais lui « cas-
ser les rein s » est plus que méchant: c'est la volonté de le
réduire à l' impuissance. Les psychanalystes rapproc hent ce la soulager en cas de douleurs (Thoumie, 1997; Thoumie et
sentiment d' impuissance de l'impossibi lité, en cas de dou- col l., 1998).
leurs lombales, de pouvoir assumer les mouvements du coït.
• Fréquence des pathologies
• Vocation fonctionnelle Le spectre des pathologies est étendu, tant par le nombre que
Bien que la vi sion popu laire privilégie souvent la mobi lité par la diversité, elles degrés de gravité possibles (entre les plain-
(<< danse du ventre '), la dominante est avant tout la stabi lité"- tes minimales el les alteinles graves avec retentissements neu-
Les ceintures cie mai ntien ont en tout temps été utilisées pour rologiques).
seconder celle région fa ce aux vi ciss itudes des effort s, voire pour
Rhumatologie
Le professeur de Sèze disait: • Tout le monde a eu, a, ou aura
35. Le mot latin ta/ea désigne une bouture, la petit e parti e d' une plante,
que l'on l<l ille. mal aux reins un jour •. C'esl dire la fréquence considérable des
36. D 'où la da ngereuse volonté te d'assoupli ssement » de cett e zo ne, en lomba lgies, engendrées par le surmenage el surtou t le malme-
essayant, par exempl e, de forcer jusqu' à toucher le so l avec les mains. nage de celte zone (d'où les efforts de prophylaxi e). Certaines
37. La mobilité es t surtout exploitée pM les caxa-fémorales, qu i mettent
en jeu le massif pelvien, la co lo nne lomba le ne fai sant qu'amortir cette maladies rhumalismal es s'y développent plus particulièrement,
mobili té il la bd~l' du ra( his. comme la pelvi spondylite rhumatismal e (PSR).
• .cNS fT TtTE
Orthopédie
,
")'"
Les troubles les plus fréquents sont les exagérations de la
concavité physiologique (lordose). Les redressements de cour-
,'-t'
",. " a bure sont plus rares; la coexistence d'une cassure basse et d'une
,, cyphose thoraco-Iombale est assez courante".
,,
,, Traumatologie
,, Les tassements vertébraux sont plus fréquents au niveau tho-
" ,,
, .. raco-Iombal (cf. La charnière thoraco-Iombale, p. 520).
RAPPELS ANATOMIQUES
Rapport lombo-abdominal
Il est incontournable. Il associe la mécanique d'un segment
fi&. 14-33 - Le cliché radiologique du rachis lamOOI permet de nOier l'angle de
bdose la), l'angle Iombo-5acral (130' à 140"J, l'inclinaison du plateau sacral polyarticulé à celle d'un caisson hydropneumatique. La mécon-
4O"J, la /lèche Iombale ln, qui est environ le 1/5 de l'arc entre LI et L5, et naissance de cette réalité amène des partis pris regrettables sur
rondiœ de l'aplomb de LI Ise projetan~ normalemen~ sur le plateau sacra/). les conduites à tenir". S'intéressant à l'un ou l'autre de ces deux
aspects, on oublie que ce sont les deux facettes d'une même
« médaille. reposant sur un socle m~bile : le bassin. C'est à ce
niveau que l'analyse doit débuter (Schultz et coll., 1982). La
vocation statique du bassin, comme réceptacle du ventre
(fig. 14-34), est souvent la seule prise en compte: c'est oublier
sa vocation dynamique (cf. fig. 13-16).
Résonance viscérale
La résonance viscérale de cette région est à mentionner. Pour
les Anciens (et la tradition japonaise). elle renfermait l'âme du
ventre ; les augures de jadis lisaient les présages dans les
entrailles". Inversement, les pathologies rénales, digestives ou
~ 14-34 - Un bassin à ovariennes ont des répercussions à type de lombalgies.
..,....", de vase, dans l'art
BntJSh Museum).
39. les anomalies transitionnelles de la jonction lombo-sacrale et les
spondylolisthésis renvoient à cette charnière (cf. la charn ière lombo-
sacrale, p. 525).
40. Le terme de « cambrure » est d'ordre morphologique. Celui de « lor-
dose » est, théoriquement, réservé à la pathologie (l'hyperlordose étant
une monstruosité). les habitudes consacrent cependant le terme de
heurologie c lordose physiologique . pour désigner la ca mbrure lombale, mais il
faut éviter les excès et réserver le terme d'hyperlordose aux cas mo ns-
~ r~~ions neurologiques à type de radicu lalgies sont tru eux.
'W ~ 1:'>. Ce ~t, par exemple, les sciatiques", les fémoral- 41 . Pour certains la lordose est due à un ventre trop en ava nt, car démus-
elé; pour d'autres le relâchement des abdomin aux est dû à une lordose
trop marquée.
42. l e monde moderne, lui, va lori se le cérébral, la tête: même chez les
!/.. V'''~~ ~ " névralgie » dans le cas d'une pathologie Japonais, le suicide d'une balle dans la tête est devenu plu s courant que
r; .,.,..tw: , .. '~ le seppuku (har.-kiri).
RtCIONS ou RACHIS
• 489
Représentation m entale
La représentation mentale de la cambrure est en rapport avec
la notion de « taille >, qui valorise les reliefs sus- et sous-jacents,
la poitrine et les hanches, ce qui forme le triptyque incontour-
nable des mensurations féminines. L'expression « taille de
guêpe'] • est, à ce titre, révélatrice (fig. 14-35). La cambrure est
ainsi perçue comme un caractère sexuel secondaire: toute exa-
gération dévirilise un homme, et, au contraire, rend une femme
plus attrayante, ce que ne manquent pas de souligner les images
de postures féminines" (fig. 14-36). À l' inverse, l' absence de
cambrure rapproche davantage d'une allure simiesque ou lour-
daude, plus marquée dans les caricatures masculines
(fig. 14-37).
Ceinture
C'est une image voisine de la taille. Ce resserrement, que
Dolto appelait « le cou du bassin " est une zone enjolivée par Fig. 14-35 - La • taille de guêpe, et ses répercussions sur les viscères.
des ceintures, chaînes, avec beaucoup de variété tant chez
l'homme que chez la femme. C'est une zone qui reflète un peu
la puissance de l'individu: « se mettre la ceinture . est une pri-
vation qui coûte, la « ceinture dorée . est synonyme de richesse
et « ceinturer» quelqu ' un le réduit à l' impuissance.
Milieu du corps
Il s'agit presque d'un paradoxe (fig. 14-38). Prenons un gros
segment telle que la cuisse: sa section montre celle du plus gros
os du corps, le fémur. Au niveau lombo-abdominal, une coupe
qui passerait électivement par le disque L2-L3 ne couperait que
des liiscères, des nappes musculaires et pas d'os! Cela montre
que le rachis n'est pas une simple grue, et que l'abdomen est
une zone mécaniquement primordiale (fig. 14-39).
Flèche lombale
a
C'est la distance entre le point le plus concave de la courbure
~ 1.t-39 - Le rachis lombal ne peul pas êlre comparé il une grue (a), car il et la corde qui la sous-tend (elle est généralement égale au 1/5
pmage ses contraintes avec l'abdomen (b), qui forme un caisson peu de la corde) (cf. fig. 14-33).
CXJrIf"'5Sibie.
Indice de renversement
Il est représenté par la verticale abaissée de l'angle postéro-
supéri eu r de LI. Cette ligne passe normalement par le plateau
sacral (corps de 51). On parle d'indice de renversement
lorsqu'elle passe en arrière.
2
Angle lombo -sacral
Il est formé par l'intersection de l' axe de L5 avec celui de 51
(en prolongeant la face antérieure des corps vertébraux), d' une
valeur moyenne de 130° à 140°.
• Tissus de recouvrement
8
L'épais matelassage cellulo-graisseux de cette région, et la
ant
peau épaisse et adhérente qui la recouvre, ont deux incidences
Liat
pratiques.
Il 10 9
Sur le plan palpatoire Fig. 14-41 - Charnière aponévrotique lombaire. Vertèbre lombale /1), carré des
Cette épaisseur, d'environ 4 cm, est variable selon les sujets, lombes (2), (a,cia transversalis (3), transverse (4), oblique intérieur (5), oblique
ce qui remet en cause certai nes convictions palpatoires quant extérieur (6), grand dorsal (7), charnière aponévrotique (8), DPI (9), aponévrose
du grand dorsal (ID), érecteurs du rachis (II).
aux éléments profonds (Rausch, 1990).
TABLEAU 14·4
Ll-U
,.. ..
Flexion-extension
.J 3"
Inclinaison
1
l'
Rotation
,. ..~ C#- V..,"t1nf"7 et de Kapandl' pou r la fl exion-extensl'on sont ex traIts de Tan z (1953 ).
R (CIONS ou RACHIS • 493
,
56. En prcnant la mesure au bord antérieur des corps, le glissement est ,,
inféri eur à 0,6 mm en L3-L4, el cie l'ordre de 1,5 mm en lS-S1. /
57. C'est cc qui permet de camoufler assez ai sément une raideur de
hanche ou un léger flcxum. Cela explique, également, que la flexion de
hanche (position ass ise) soit interdite chez les opérés lombaires durant
a b
un ccrt.lin temps (il s doivent manger debout),
SB . Pour transférer 1(' ce ntre ci e gravité à l'aplomb de l'appui du pied.
59. L'exllgéralio n es t aisée: imitation de quelqu' un qui fail de grands Fig. 14·42 - Enlre /a 5/ation debout (a) el/a position assise (b), 40' de
pas pou r t'v ilcr dc mettre les pieds dan s des flaqu es d 'cau ou qui marche f'ampliwde du mouvement sont attribuables au rachis lombal.
.1 grand') pa') pour ') l' prp')')cr fFc ipel el co ll., 2001).
• ET TrTE
POUR CONCLURE
Le mouvement n'est pas l'élément dominant au niveau lombal.
Un déficit est donc bien supporté. La rééducation doit chercher
i~pérativement. à rendre une mobilité beaucoup plus qualita-
tiVe que quantitative et doit rechercher un jeu fonctionnel
,ncluant les coxo-fémorales.
STABIUTÉ
Le rempart convexitaire
62. Plus spécia lement la parti e ant éri eure, qui est proche du plan frontal Quoique l'on puisse émettre des réserves quant au choix du
(Viel, 1989). terme ' rempart » pour le désigner (cf. note 4, p. 470), le phé-
63. Les mu scles sont . plaqu és, sur les vertèbres : no us sommes dan s nomène existe; il concerne, par exemple, le long du cou au
une configurati on de poutre composi te quasi parfaite.
64. Au sens utilisé dans la marine, l'aviation et l'équitation : gestio n des
niveau cervical. Ici, c'est le psoas qui remplit ce rôle : sa mor-
modifica ti o ns d'équilibre. phologie est assez variable, et son corps charnu tend à prendre
65. Un exercice curieusement d ifficile à réa liser consiste à se tenir la corde de toute courbure - se sagittalisant dans les lordoses et
debout, membres inféri eurs légèrement éca rtés et fl échis, et à provo· se frontalisant dans les scolioses (Aaron et Cillot, 1962). L'exis-
quer un mouvement circulai re de fa ible amplitude avec le coccyx, le
tence du petit psoas (présent dans 50 % des cas) est propre à la
rachis deva nt globa lement rester ax ial. L'ex trémité de la tête do it alors
décri re un mouvement circulaire symétri que. La plupart des patients région haute; il empêche la chute postérieure de L1 et tend à
ne peuven t s'empêcher de vrill er, fl échir, onduler, ou décrire un mou· diminuer la distance L1-pubis, ce qui aboutit à une délordose
vement en cy lindre, inca pabl es de mai ntenir la stabilit é axiale. C'est et à une rétroversion (fig. 14-46).
un probl ème d'aj ustement postura l et non de fo rce. Pourtant il ne s'agit
là que d'uti liser des réflexes courants : qua nd o n porte un enfa nt sur
la ha nche, on la so rt latéra lement en se penchan t en bloc du côté
oppos(', pour porter une charge sur le bas du dos, on so rt les fesses
en se penchant en bloc vers l'ava nt, et pour la porter devan t soi, c'est
spontanément qu 'on avance le pubis en bascula nt le tronc en arri ère 66. Les anatom istes se sont plus intéressés au rôle dynam ique du psoas
(Coqui l lou el Viel, 1984) (cf. fig. 13-45). l'our le même résu ltai. la len- rachidien, qu i fa it parfois concl ure que son rôle est négligeable (Van-
dance cst généralernent d'.lbanclonner le b.l ss in à l'a ntéve rsion et de neuville el co ll., 1980).
l.lmbrer fortement les reins. L'équilibre gravita ire est pa rei llement 67. Ce terme, très fort, a été préféré à ce lui de c mémori sée " pour ce
obtenu, m.lis au prix d'une cassure lombale qui est préj udiciable et qu' il met l'accent sur l'aspect in itia tique et va lorisé de ce travail, basé
ne 1)C'ut ('Ire n1Jlnt('nuC' longtemps. su r des schèmes fo ndamentaux.
• R fT TtrE
La masse abdominale
Par viscères interposés, les abdominaux forment la • poutre
rigide prévertébrale • de Rabischong et Avril (1965>: exerçant
une poussée à la face antérieure du rac h~ s lo~bal (fig. 14·47).
Dolto parlait, improprement, des • trOis diaphragmes ~ de
l'abdomen pour évoquer les parois compressives du ca isson
abdominal". Ce maintien périphérique peut être artificiellement
renforcé par le port de ceintures (fig. 14·48).
Le socle pelvien
C'est un socle mobile (cf. fig. 13· 16). Dolto le comparait à un
manche de fou et, et disait : • Ce n'est pas en agitant l'extrémité
d'un fouet qu'on le fait claquer, mais en donnant l'impulsion à
partir du manche •. Le comportemen.t l omb~-abdom ~n al est le
premier élément mis en jeu par les ImpulsIons pelViennes, et
~ 1~; - L'aponévrose du grand dorsal a une résultante IR) de plaquage c'est à partir d'elles qu' il faut travailler la statique lombale.
stabilisant passivement le rachis Iombal el ses érecteur>. .
Le problème du relèvement
Les lumbagos se produisent, non lorsque l'on se penche en
avant, mais lorsque l'on se redresse. Aussi la prescription habi·
tuelle est·elle de proscrire tout arrondissement du dos, et d'à la
place fl échir systématiquement les genoux. Ces deux recom-
mandations sont inappropri ées :
• Ce n'est pas le fait d'arrondir le rachis qui pose problème,
mais le fait d'y associer un effort (dormir en chien de fusil n'est
pas nuisible). Le maintien de l'axialité (et non de la verticalité)
est la réponse adaptée à un effort". Cela suppose une bonne
motilité pelvienne .
• D' autre part, fléchir les genoux est vite contraignant pour
eux: l'accroupissement n'est pas forcément souha itable, et la
génuflexion est souvent préférable. ~ plus, et selon le contexte,
il y a maintes faço ns d'amener la main au sol.
Remar ue
R
La position penchée en avant peut être mainten ue sans pro·
blème lorsque le sujet se suspend à ses ischio·jambiers et laisse
l'aponévrose lomba le plaquer son ra chi s libremen t penché en
avant (comme font, par exemple, les Asiatiques travaillant dans
les rizières Ifig. 14-45 et 14-49[). Le rel èvement est possible en
opérant, non un red ressement progressif du dos, mais une rapid e
flexion des genoux destinée à replacer les membres inférieurs
sous le tronc et à propu lser ensuite celui-ci vers le haut
(cf. fig. 13·73), ce qui revient à se relever d'une position accrou·
Fig, 14--16 - Les ceintures sont parfois utilisées dans les tra vaux de force. Autrefois, la Fig. 14-49 - La flexion prononcée des Asiatiques, dans les rizières,
ceinture de t'l,welle de!' ouvriers agricoles servait aussi à absorber (.1 transpira/ion el met en jeu le plaquage de l'aponévrose du grand dorsal.
prOléger du t'rD/ci.
• fTTru
_ Cela exclut toutefois un effort avec charge. Avec une Face supérieure
la solution consiste à partager les déplacements sur tou- Elle est à vocation dynamique, constituée par le double dôme
': articulations, et les contraintes sur tous les muscles qui mobile du diaphragme.
_ croi..<ent (le rachis est plus contraint statiquement et les mem-
bte$ inférieurs plus dynamiquement). Face inférieure
Elle est à vocation statique, répartie sur deux plans: le pre-
• Caisson abdominal mier représenté par le large support du grand bassin et sa limite
péritonéale, le second constitué par le diaphragme pelvien du
JI est à ~trie et pression variables. L' intérêt de la géo-
petit bassin (plancher périnéa l).
métrie variable est que l'abdomen vient se mouler sur le rachis
el en épouser les contours, quelles que soient ses variations spa-
tiales (Gardner-Morse et Stokes, 1998). L'intérêt de la pression
• Variations
variable est que l'abdomen (masse viscérale hydrogazeuse peu Variations physiologiques
compressible) peut offrir au rachis un appui stabilisant, qui doit Les tendances à l'augmentation ou à la diminution de stabilité
être éduqué chez le patient'° (Nachemson et coll ., 1986). sont en rapport avec plusieurs facteurs.
Ce caisson possède six faces.
L'âge
Face antérieure et faces latérales L'âge influence plutôt favorablement les choses: s'il n'y a pas
Situées en continuité, elles évoquent à elles seules la notion de détérioration particulière ou de dysmorphi e, l'avancée en âge
de ventre. Elles sont constituées d'un entrecroisement large et s'accompagne toujours d' une raideur, qui est providentielle si
complexe, à forte dominante aponévrotique, c'est-à-dire utili- elle se fait en bonne position . On voit des lombalgiques ch ro-
sant un maximum de forces passives pour une faible participa- niques évoluer vers une stabilisation bénéfique et term iner leur
tion de maintien tonique (Neidhardt, 1994). Ces parois sont à vie sans problème.
vocation plus statique que dynamique. C'est l' intérêt de la gaine La morphologie
des droits, infra-ombilicale, qui sangle transversalement cette Les sujets longilignes, frêles et laxes sont plus facilement
région, à la manière dont une femme porte, parfois, une écharpe enclins aux déstabilisations, surtout s' il existe un contexte ortho-
en sous-ventrière en fin de grossesse (André-Vert, 2003) pédique péjorant. Inversement, les personnes à légère surcharge
(fig_ 14-50). Les zones de jonction constituent des points faibles: pondérale, s'il n'ex iste aucu ne altéra ti on orthopédique, sont
ligne blanche, régions ombilicale et inguinale, ligne semi- plus naturellement stables.
lunaire, et plus accessoirement: triangle lombal U.-L. Petit) et
quadrilatère lombal (Grynfeltt). Le ort de talons
On accuse souvent le port de talo""s hauts d'être pourvoyeur
Face postérieure de lombalgies, par exagération de la cambrure. C'est à la fo is
Elle aussi à vocation plus statique que dynamique, elle est faux et vrai . On a analysé le port de ta lons positifs (soulevant
occupée par l'axe vertébral et ses renforts proches (ligaments, les talons) et négatifs (soulevant la pointe des pieds) et leur reten-
muscles au contact, engainage aponévrotique). tissement sur la cambrure (Valembois et Viel , 1984). Les résul-
tats sont surprena nts, dans la mesure où l'on voit de tout. Avec
des talons positifs, on trouve des femmes qui ne corrigent pas
70. Dolto (1977) disait: • 1/ faut cybernétiser le ballon de rugby abdo- et abandonnent leur cambrure à l'exagération, et d'a utres qui
tnllJiIl •.
surcorrigent et ont tendance à délordoser; on trouve les deux
mêmes tendances avec des talons négatifs. Il en ressort, d'une
part, que les hauts talons" sont plus destinés aux salons et aux
ca napés qu'à la marche à pied, et d'autre part que c'est l'u tili-
satrice qui est en cause, plus que les ta lons" .
Variations pathologiques
Trois aspects sont à mentionner.
les hyperstabilités ou raideurs
Elles sont bien supportées puisqu'elles accentuent la voca ti on
essentielle de la zone lombo-abclominale. Elles report ent la
7,1 ',Ce s~mt des accessoi res plutô t féminins. Un homme pelit est vi te en
dlfflcuhe posturale s' il en porte.
72,. Il suffit de vo ir un e fillette em pru nter les chJussurcs à ta lons de Sil
mere, pour se re~d~e compt;. que l'absence de maîtrise expliqu e les
~ ~ t:f~f4,yAl fonrtJoonelle du rôle mécanique de la portion comportements d~v , ants. À 1 Inve rse, l'habitud e ct le savoir-faire per-
,-~ dl- .." ~ft'-
dM dm1t5 mettent de neutraliser les tendances péjorantes, tOltl lement ou partiell e-
ment.
RtCIONS DU RACHIS • 499
mobilité sur les segments voisins (plus spécia lement les coxo-
fémoral es) .
les instabilités
Elles peuvent avoir de graves conséquences, puisque cette
zone perd sa dominante essentielle. Elles sont le fait d' un excès
de recherche de mobilité, de su ites manipulatives excessives
(déprogrammation sensori-motrice), de modificat ions de cour-
bure mal contrôl ées, d'insuffisances muscu laires (ta nt qualitati-
ves que quantitatives), ou de suites orthopédiques (ab lation de
tout ou partie d'un arc postérieur vertébral).
Les faiblesses musculaires
Les faibl esses musculaires du caisson abdomi nal , notamment
celles des points les plus faibles (risques herni aires), minimisent
les capac ités du ra ch is lombal (Baum et Esselfeld, 1999). La
Fig. 14-51 - Le centre de gravité du segment en charge
kinésithérapie des abdominaux doit privilégier les sollicitations
se situe un peu en avant de TT 2.
du tonus, puis le travail de renforcement en course interne et
en statique.
POUR CONCLURE
Le rachis lombal doit être fonct ionnellement stable. Toutes les
structures régionales vont dans ce sens, not amme nt le caisson
abdominal et son corset muscu lai re. Seule une mauvaise utilisa -
tio n peut venir contrarier cette te nda nce et créer des conflits.
CONTRAINTES
• Éléments en jeu
Tout se joue entre les sollicitations et l'adaptation des répon-
ses fournies par les structures.
Fig. 14-52 - En l'absence de caisson abdominal (a), le moment gravitaire est
Sollicitations vite trop important pa' rapport à celui de la musculature. Avec le caisson (b),
le pivot est à la fois avancé et étendu sur une large zone.
les contraintes
Ce sont essentiellemen t des pressions excentrées (efforts en
situation inclinée), et parfois des torsions (Chol ewick i et coll. , Les valeurs des contraintes
1991). La pression axia le centrée ne pose pas de problème, du Elles ont été mesurées soit par l'intermédiaire de la pression
moins sur un rachis sai n : celui-ci fonctionne comme un ressort intra-abdomina le (Bartelink, 1957), soit par la pression intradis-
à boudin précontraint comprimé axia lement, le centre de gravité cale (PID) (Nachemson et Morris, 1964; Nachemson, 1966;
du segment en charge se situe légèrement au-dessus et en avant Nachemson et Elfstrom, 1970). Les valeurs (en daN) sont don-
de T1 2 (fig. 14-51 ). Il en va autrement si le ressort est coudé: il nées dans le tab leau 14-5.
ne peut plus remplir son rôle et les spires volent en éclats
(cf fig. 13-46). D 'où l' intérêt d'éduquer les patients à mobiliser TABLEAU 14·5
avec le bassin et à maintenir le rachis stable' '.
Pr.llon Inba.tllœle (VIIIeur ...D....... ...,
la localisation des contraintes
Incliné Incliné
Pour le rachis, elle concerne la joncti on di sco-corporéale Niveau tncliné 90· avec 90° sans
Debout' 45·
(surtout en partie postérieure) et les PAP, ce qui correspond à la discal caisson caisson
périphérie du foramen vertébral (Haffray et Lairloup, 1982). 565
L1-L2 75 390 475
Pour l'abdomen, les contrai ntes sont réparti es sur l'ensemb le de
la masse viscéra le. De même que les mouvements, elles sont L2-l3 79 430 530 625
utiles au brassage et au trans it des mati ères. Tout cela fait qu' il l3-L4 70 445 545 656
est impossible de calculer à partir d'un po int, pui sq ue la répa r-
l4-l5 65 440 540 670
tition est particulièrement étendue (fig. 14-52).
L5-S1 67 460 550 703
71. Toul ('Il améli ora nt l'ergonomie de leurs gestes, de façon que les a. Expérimentati on faite sur un sujet de 70 daN, souleva nt une charge
lo nt ra in te" "O ien t 1(' pl u" pmc; iblc centrées. de 45 daN.
à leur partie antérieure (20 N/mm') qu'à la partie postérieure
/ernent cela signifie que:
(15 N/mm').
o l _ contraintes sont plus faibles en position debout (1/3)
o La compression est bien supportée, parce que le disque est
qo.. en position assise (cf. fig. 13-71). Cela explique qu'en situa-
lion .'''Ie les contraintes soient mieux supportées, et que la prédisposé à les assumer.
iIe, ion de hanche, qui délordose la colonne lombale au sein du o Le cisaillement est dangereux, car il sape l'amarrage des
~exe lombo-pelvi-fémoral, soit proscrite en phase postopé- fibres discales sur les plateaux vertébraux. Cet effet est majoré
ratoire après chirurgie discale ou tassement vertébral (Le long et pour les vertèbres les plus inclinées (L1 et L2, vers l'arrière, L4
coll.. 1989). et L5, vers l'avant).
o Le caisson abdominal absorbe près de 30 % des contraintes; o La rotation est mal supportée par les disques; ell e est
on constate que la pression supportée s'accroît avec l'inclinai- contraignante, et l'angle critique de torsion est d'environ 2° par
son du tronc et est modulée par l'action du diaphragme (respi- étage, ce qui est vite alteint (Marti nez, 1982). Cela est dû au fait
ration) (Ortengren et coll., 1981) (cf. fig. 13-72). que, lors de la rotation d' un arthron, les CIR étant postérieurs
Toutefois, plus récemment, Wilke et coll. (1999) ont établi un au corps vertébral, il existe une composante de cisaillement des
chiffrage différent au niveau L4-L5, sur un homme de 45 ans, fibres de l'annulus. C'est, semble-t-il, le principal mécanisme à
pesant 70 daN. Leurs valeurs (pression intradiscale [plol) sont l'origine de la dégénérescence du disque (Farlan et coll., 1970).
données dans le tableau 14-6.
Adaptations des réponses
Il s'agit surtout de l' utilisation du caisson abdominal comme
coussin hydropneumatique, dans le délestage des pressions
rachidiennes, ce qui suppose une mise en tension de toutes les
parois musculaires. De plus, la participation du caisson permet
de déplacer le point pivot de la balance gravitaire vers l'avant,
ce qui en minore le bras de levier, tout en l'étalant sur une zone
plus large. Cela est aussi vrai dans les positions inclinées
(cf. fig. 14-52).
Cela veut dire qu' un effort concernant le rachis ne peut être
entrepris qu'à partir d'un ventre aux parois sous tension". Une
insuffisance ou une faiblesse à ce niveau expose à des ruptures
de la part des zones soumises à la pression - en avant: hernies
abdominales (inguinales, ligne blanche et autres points faibles) ;
en haut: hernies hiatales ; en bas: goussées déstabilisantes sur
Lever une charge de 200 N : le périnée ; en arrière: hernies discales au niveau vertébral.
genoux tendus 2,3
Genoux fléchis • Variations physiologiques
Genoux fléchis, charge plaquée 1,1 Les positions
au tronc Elles varient dans les trois plans de l'espace.
a... Le chiffrage de Wilke et coll. (en MPa, c'est-à-dire ramené à une Dans le plan sagittat
..leur par unité de surface) diffère de celui de Nachemson et coll. (en
c'est-à-di re en valeur absolue, indépendante de la surface) notam-
cta,p..j, On trouve dans ce pl an les va riations les plus courantes, liées
ment en ceci que ces derniers obtiennent des valeurs de pression en au travail en position basse ou au rama ssage des objets (Wislei-
pœmon assise supérieures à celles enregistrées en station debout. La der et coll., 2001).
cifiérence pour.rait s'expliquer par le faible nombre de sujets (un seul
~ Wilke, trOIS pour Nachem.S?n), et par les variables ou imprécisions o En station axiale, érigée. C'est la position la moins contrai-
e>penmentales (comme la position du bassin). gnante (fig. 14-54 a et cf. fig. 13-71 ).
o En station debout avec rétroversion du bassin . Ce cas de
Ces auteurs mentionnent que: figure n'est pas physiologique" . Trois remarques sont à faire.
D'u ne part, le port de hauts talons n' influence pas le rachi s de
o I.e travail musculaire augmente la PlO.
o Les changements de position mobilisent le disque et sont
,oraDks a sa nutrition. 74. C'est là qu 'est la base du réentraÎnement du tonus abdominal et
non dans les exercices de musculation dynamique (?éninou et c~ II "
o l},<an! '" nuit, la PlO augmente de 0,10 à 0,2 4 MPa. 1984). À noter que les haltérophiles portent des ce intures qui augmen -
tent la pression intra-abdominale (Miyamoto et coll., 1999) (cf. fig.
'-6 types de contrainte 4-3 1).
U . wntninle d' appui est décomposée, à chaque étage, en 75. C'est pourtant ce qui est parfois recommandé à des lombalgiqucs
.. ,u" ·.l~"1llJelie Ide cisaillemen t), parallèle aux disques, pour so ulager la partie postérieure de leur di sque. Ce tte attitud e, héritée
de I ~ gymnastique en cyphose, confond la pha se de mi se au rcpos du
.. '.I:'~ /'-" r.."male 'de compression), perpend icu laire aux dis-
rachiS a,vee celle de retour à la posit ion neutre, ph ys iologiqu e, la se ul e
~ f-<. -! :.l~ lrJfJ1baires sont plus résistants à la compression compatible avec la vic quotidienne.
R t CIONS DU RACHIS • 501
D.n~..!!..e!~!!Jront.1
Le mouvement est modéré. En fait, il n'est jamais pur : d'une
part, il associe toujours une composante rotatoire et, d 'a utre
part, cette rotation est généralement majorée par la recherche
d'amplitude sur le côté.
Dans le lan transversal
On trouve les prises d'objet en secteur latéral, ce qui impose une
rotation. Les contraintes engendrées (torsions) sont d'autant plus
mal supportées qu'elles associent souvent la fl exion et le sou lève-
ment d'un objet. Cest un des mécanismes des accidents discauxllO •
Les variations dans les plans frontal ou transversal sont tou-
jours mal supportées, ca r déséquilibrées par définition. Elles doi-
vent immédiatement so llici ter le placement pelvien adapté afin
d'être réparti es, voire neutralisées.
Les vibrations
Elles ont peu de répercussions sur les contraintes en position
assise (EI-Khatib et Guillon, 2001). En revanche, dans des situa-
tions plus physiques, elles perturbent la proprioception et accen-
tuent la fatigue ressentie. C'est le cas sur les chantiers: il est
donc utile de les réduire par le port occasionnel d'une cein ture
(qu' il convient de retirer en même temps que le casque)
(fig. 14-58).
• Variations pathologiques
Le non -respect de l'axialité du rachis
Outre l'effort en flexion, déjà néfaste (fig. 14-59), si l'incli-
naison se fait avec adjonction d'une rotation, ces deux méca-
nismes simultanés distendent au maximum les fibres des
disques, en dégagea nt les nucléus postéro-Iatéralement. Même
sans effort ajouté (le poids sus-jacent est suffisant), cela expose
aux déchirures et donc aux lumbagos, ou herni es discales
(Lorenz et co ll. , 2002). Cette situation concerne plus souvent
une personne assise à un bureau, sans siège pivotant, prenant
un dossier dans un tiroir situé latéralement et en bas (Lelong
et col l., 1989), qu'une personne faisant un effort important, et
qui en conséquence prend souvent d'emblée les bonnes pré- Fig. 14-58 - Les vibrations sont courantes dclns certaines professions, et peuvent
cau ti ons. nécessiter le port d'une ceinture.
La non-synchronisation musculaire
La non-synchronisation musculaire (défaut proprioceptiO
rompt l'équilibre physiologique: le rachis se retrouve seu l face
à l'effort, qui devient alors vulnérant.
La surcharge pondérale
Quand elle est importante (obésité), elle modifie les forces en
présence, tant par l'adjonction de poids que par la détérioration
des qualités structu rales, notamment musculaires.
Fig. 14-59 - L'effort en flexion
La détérioration disco -facettaire lombale, membres inférieurs
tendus, est la cause la plus
Le vieillissement discal, parfois précoce après malmenages et fréquente de lombalgies "iguës.
surmenages, se traduit par un tassement, et démarre à la partie
postérieure, rétronucléaire. Outre l'a moindrissement des quali-
tés d'absorption des contraintes, cela risque de créer des fissu-
rations propi ces aux passages herniaires du nucléus. Les facettes
des PAP peuvent être le siège d' hyperpressions douloureuses,
génératri ces d'arthrose. L'ensemble détruit les capaci tés de
résistance aux contraintes du tripode vertébral. Le rachis lombal est connu pour être victime des efforts incon-
sidérés, et être le siège des rachialgies les plus banales (accidents
de travail), mais qui sont aussi les plus facilement chroniques.
POUR CONCLURE Les implications particulières et inconscientes de la sphère
Les contraintes lomba le s sont bien supportées, car réparties sur abdomino-Iombale nécessitent une prise en charge d'excellente
le caisson abdominal, et grâce à la bonne ut ilisation segmen· qualité pédagogique, basée sur des notions mécaniques simples
taire, J'économie, la valorisation de la mobilité pelvienne. et la et concrètes. Elles sont centrées sur la nécessaire stabilité de
renégociation des appuis au niveau du tripode osseux (évitant cette zone et doit abolir les velléités d'assouplissement ou les
les surappuis). dictats protocolaires.
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CHARNIÈRE CRANIO-CERVICALE
BASE DE RÉFLEXION
• Caractéristiques essentielles
C'est la jonction entre le crâne et le ra chis (fig. 15-1). Elle
su pporte verti calement la tête (bipédie), à la différence de l'obli-
quité chez l'a nimal (suspension en flexion ) (fig. 15-2). C'est une
jonction sans disque (cas unique dans le rachis) interm éd iaire
entre un bloc ri gide (crâne) et un segment polyarticulé (rachis),
composée de deux interli gnes (occiput-atlas et atlas-axi s).
RAPPELS ANATOMIQUES
7
a
Fig. 15·6 -le p.mage du système nerveux central (SNe) ne permet pas un emboitement
crânio-vertébra/ (a). La tête doit donc être maintenue à ditance (b). Un odontoïde dans l'axe
de passage du SNe gênerait celui-ci (c), ce qui nêcessite son dêcalage (d).
,
-------t CO-Cl
,,
,cO Of)
Fig. 15-8 - L'odon/?ïde est coincé entre l'arc antérieur de l'arias et le ligament
transverse (hachure) (a). Son grand axe esl incliné de 24 ' (h) el sa surface
antérieure est légèrement convexe verticalement, cc qui permet un jeu en
fiIt.. ~; U 4<d# d"'8ona/e des mterlignes eO·Cl et flexion (c) el extension (d).
( ./] Wr')If~, MI un facteur de s13bililé osseuse 'rès
/"..a '-~Jf: l,r-s {Y..JInflllés et les uaits-points ne sont
CHARNl t RES DU RACHIS • 509
ant 'up
L méd } - lat
ant
o Son apex ne pénètre pas dans le fora men magnum . et ligaments alaires (chacun d'eux possède deux faiscea ux tor-
sadés et freine chaque sens de rotation). (fig. 15-11 ).
Surfaces articulaires atloïdiennes o Un système cruciforme rétro-odontoïdien' .
o La j onction occipito-at/oïdienne (CO-C l ) met en rapport les o Un plan ligamentaire doublant le précédent (CO-C2 ).
surfaces convexes de l'occ ip ital et les concaves de l'a tl as. La
o Le ligament nuca/, tout en arrière, formant un septum d' inser-
joncti on n'est ni congruente, ni concordant e: à la parti e posté-
tion pour les muscles (Mitchell et coll., 1998).
ri eure, le ra yon de courbure est plus court pour CO et plus long
pour Cl (Maestro et Berthe, 1985 ) (fi g. 15-9).
o La jon ction at/oïdo-axoïdienne (C1-C2 1 met en rapport des 1. Deux pour CO-C l , deux pour ( 1·(2, et une atloïdo-odontoïdienne.
L'a rti cul ation postéri eure de l'odont oïde est dite syndesmo-odontoï-
surfaces pl ancs, coté Cl , et légèrement convexes sagittalement,
dienn e : Rouvière lui mentionne une ca psul e et un e synoviale, Pat uret
côté C2. L'épa isseur dc ca rt ilage étan t plus marqu ée à la parti e seul ement un e synov iale.
moyenn e, il en rés ulte un rapport biconvexe qu i au tori se une 2. Composé du ligament tranSverse el du faisceau longitudinal qui lui
légère fleXio n-extensio n (fig. 15-10), En rcvanche, dans le plan est perpen diculaire.
-II •
~i
lt.Icituœ MI cen/TP : l'odontoïde. b. Même
•..., ~ tgrand rectangle: occipital;
;ftit anP : oOOnIoidel. c. Rotation de la lête
~:
• ~ lia croix au centre de l'odontoïde
Y--------+J
,,; rotre5pOI>d pas au véritable centre de
~ qui est plus postérieur, évitant le
CNiJJemMt de l'axe """""'x). d. ROI4tion
\
\. ...
1
__ / 1
cr la Il'fe à droite. a b c d
• Sur le plan musculaire droite et gauche (Orsini, 1981 ; Schloten et Veldhuisen, 1985)
(cf. fig. 15-9).
les muscles sont divisés en deux groupes: les muscles
communs à tout le cou, et les petits muscles sous-occipitaux, Inclinaisons latérales
fortement cybernétisés, ajustant le placement crânial en perma- Pour les inclinaisons latérales, l'axe antéro-postérieur est
nence (Portéro, 1998). situé en regard de l'odontoïde (Vanneuville et coll ., 1980).
~
-- -----,------1
. ~
-
---f)-==
r
a b
Fig. 15-13 - Dans les rotations, les masses latérales de l'atlas viennent se placer dans la portion basse de la surface convexe de l'axis (a); il s'ensuit
un léger abaissement (h), comme si l'on faisait pivoter un cylindre rétréci en son milieu sur un autre cylindre.
les mobilités spécifiques sont minimes ; elles pourraient Toute option de voca tion mo bil isatr ice doit tro uver une solu-
. les quelques degrés d'écart entre les chiffres des dif- tion de sta bilité adaptée. C'est le cas ici .
auteurs·,
• Stabilité passive
• Mobilités fonctionnelles
Elles associent le rachis cervical inférieur, soit dans le même Au niveau CO-C1
"""" soit en sens inverse. Ce couplage est facile à entraîner les données sont favorables : e mpile me nt bie n centré de la
gr.îœ à quelques exercices de mime thérapeutique tête sous l'occipital, e mboîte me nt re latif des structures avec un
ci fig. 14--9). le système cardan du rachis cervical supérieur, type bicondylaire donnant une bonne assise occip ito-atloï-
peu enclin à la fatigue, en fait l'exécutant privilégié de l'orien- dienne (cf. fig. 15-5).
tation des ~ des sens, et de ceux de l'expression, vocale
bouche) et non vocale (ensemble du visage). Ainsi, les mouve- Au niveau C1-C2
ments des yeux entraînent le couplage hautement cybernétisé
des mouvements cranio-cervicaux, et ce de façon incessante. Il Les données sont plus nua ncées.
en est de même des petits mouvements instinctifs d'acquiesce- Dans le plan frontal
ment (e oui oui '), de négation (e non non .), ou d'approxima-
tion (petites inclinaisons latérales, équivalentes de la prono- la conformation de l' interli gne c ro isé e n do uble d iagonale
supination) dans une conversation. le port d'une minerve blo- apporte une bonne stabilité, protégea nt ai nsi l'odo ntoïde
que ces automatismes et rend très pénibles les activités les plus (cf. fig. 15-5).
simples (Hollands et coll., 2001 ).
Il est à noter qu'en descendant dans le rachis, l'articulation à 6. Ces éca rts sont aussi expli cables pa r des diffé re nces e ntre les proto-
synoviale bougeant en amplitude, la plus proche, est la coxa- coles, le matériel utilisé et la tai lle des échantillons.
iénMwaIe, qui est spécialisée dans la puissance. Ce fait est 7. Cela justifie l'abord pelvien chez les cervica lgiques et la nécessi té
important : le jeu crania-pelvien est un élément déterminant du que le patient so it dévêtu à ce nivea u (en slip et non en pa ntalon ou en
placement vertébral intercalé (fig. 15-15). la jonction avec la jupe).
8. Ainsi, un coiffeur qui s'incl ine pour coiffer un client doit basculer so n
tête el celle avec les membres inférieurs sont complémentaires'. bassin (antéversion), assurer un maintien proche de la posi tion neutre
Cela signifie qu' une rééducation de cette région doit, à la sur- du rachi s, et abaisser le rega rd par le jeu cra nio-cervical. Il fait généra-
prise du patient, intégrer le bassinS. lement l'inverse: il avance le pubis, arrondit le dos et déjette son cou
fortement en avant. l es conséquences sont des douleurs cervicales, tho-
raciques et lomba l~ la perte du tonus abdominal, et une moins bonne
POUR CONCLURE propension à mobiliser ses membres inférieurs (pour le retour vei neux,
la mobilité en (0-(1 el en (l-a est au service des automatis- dans une profession à piétinement).
mes à point de départ facial (sens et expression). la commande
est fortement cybernétisée, liée à des activités incessantes sous
faible amplitude.
a b
~,
, \
1
1
CHARNIIRES ou RACHIS • 513
En variations positionnelles
En position oblique, le bras de levier augmente moins que
pour le reste du rachis cervical, et le recours à la stabilisation
act ive, en renfort, reste modéré. En extension, le bras de levier
gravita ire diminue et peut même passer en arrière (fig. 15- 17) .
• Stabilité active
En situation statique
La participation des petits muscles sous-occipitaux, faibles,
reste suffisante, quel que soit le plan concerné'. En revanche,
l'ajout d' une force déséquilibrante 'O nécessite un verrouillage
de toute la muscu lature cervicale, en renfort. Cela doit faire
l'objet d'un entraînement spécifique (fig. 15-18). Comme pour
le reste de la région cervi ca le, les chaînes musculaires courtes
sont directes et croisées, couvrant ainsi les risqu es dans tous les
secteurs.
En situation dynamique
Les mêmes élémen ts intervienn ent, avec sommati on de la
chaîne musculaire la plus longue possible, c'est-à-dire en som-
mant la force dans les régions éloignées, plus pui ssa ntes. La
charnière cranio-cervica le n'a en cha rge que le déclenchement Fig. 15-17 - En position neutre (trait plein) le centre de gravité de la tête (G) est
du processus". L'expérience met en évidence l' importance légèrement antérieur. En extension de CO-CI (points-traits), il recule un peu.
directionnelle du regard " et l'équilibrage par les organes ves- Avec l'extension de CI-Cl (pointiflé), il recule encore plus.
tibulaires.
CONTRAINTES
• Contraintes en jeu
Contraintes statiques
Compression .
La compression est la contrainte la plus courante. Le pOids
de la tête et son très faible bras de leVier rendent la Sltu:tlon
confortable, même en longue durée. Une charge surajoute.: (ce
qui est pratiqué dans certains pays) ne pose aucun proble~e
majeur (cf. fig. 13-39). De même, quelqu' un se tenant SU!
la tete
fait davantage souffrir son rachis cervical que la charnl ere cra-
nio-cervicale.
Flexion et rotation
Les contraintes en flexion et en rotation écartent de la position
b
de sécurité en axialité et sont donc défavorables : découverture
a des surfaces articulaires, bras de leviers accrus. Même minimes
à ce niveau, ces modifications sont génératrices de majoration
Fig. J;-18 _ La ligne gravitaire, très proche de la charnière, cranio-cervicale (a), des contraintes. Si la durée est brève, elles sont supportables,
ionne un système d'équilibre économique (b), el l'acl/Vlte des petits muscles dans le cas contraire elles commandent un changement de stra-
5l1U5-OCdpiraux est suffisante. tégie positionnelle, afin de retrouver un alignement économique.
Contraintes dynamiques
Compression
• Pathologies Elle résulte d' un à-coup vertical, ou d' un choc sur la tête .
L'absence de structures d'absorption (mis à part le faible rôle
L'instabilité passive des cheveux et de la calvaria du crâne) conduit au traumatism e,
Elle est plus rare que pour le reste du cou (notamment du fait rapidement grave si le coup est viol ent eVou intense. Les élé-
de l'absence de disque). Elle peut être d'origine constitution- ments ligamentaires sont les premiers à souffrir, c' est ensuite
nelle, dégénérative, ou, plus généra lement, d'ordre traumati- directement l'os (risque de fracture de l'odonto"ide).
que. Le phénomène le plus courant est celui du whiplash, ou Flexion et rotat~n
• coup du lapin " " Il semble qu'il affecte principalement la Elles aggravent les choses, tant en induisant un placement
charnière cranio-cervicale, notamment le segment crâne-atlas éloigné vis-à-vis de la position privil égiée de stabilité, que par
fO)·Cl ), en lésant les ligaments de cette zone charnière, et non court-circuitage de la proprioception muscul aire (en rapport
ceux de la jonction Cl-(2 (Patjin et coll., 2001). La fracture de avec la vitesse). Or les muscles sont les seuls éléments qui pour-
l'odontoïde est surtout grave en raison des risques neurologiques raient protéger les structures. Les positions penchées prolongées,
encourus. en statique, et le whiplash ou « coup du lapin », en dynamique,
en sont des exemples. Dans les situati ons à ri sque, l' individu est
L'instabilité active amené à entretenir un état de tension muscul aire vite éprou va nt
Elle est en rapport avec une défaillance de programmation (conduite d' une moto rapide sur une longue distance).
proprioceptive. Elle est souvent consécutive à une immobilisa-
tion. Cela appelle des solutions sur ce plan (sollicitations brèves • Transmission des contraintes
Et rapides, aléatoi res). Classiquement (Schneider et coll ., 1965) on considérait que
les contraintes étaient transmi ses de l' occ ipital aux masses laté-
rales de l'atlas et, de là, se réparti ssa ient entre le corps de l'ax is
POUR CONCLURE et ses processus arti culaires. O r les travées osseuses de l'odon-
lÀ stabilité craniCKervicale est bonne dans les conditions usuel- to"ide, et sa vasculari sa ti on, ind iquent qu ' il s'agit là, non d' un
. 6_ Elle est vite mise en défaut par les fortes intensités déstabi- simple pivot, mais bien d' un os porteur. La pa rt de cont raintes
.IISJr.teS, notamment dans les chocs. qu' il reçoit passe par l'arc antéri eur de l' atl as, plaqué contre lui
(M aestro, 1986) (fi g. 15-1 9). Cest la con ception actuell e.
RAPPELS ANATOMIQUES
~ 15-20 - Les appui. ccmpJémentaire5 réparti55efJt différemment et largement les contrainte>, ver> l'avant (a), le côté (b), l'arrière (c).
-0
8o
8o
li
, i,
5
Fig. 15-25 - Les muscles antérieurs, comme le
SCOM (1), tirent la partie cervicale en bas et en
avant. Les muscles s'insérant sur la première côte
(comme le scalène antérieur) (2) tendent à faire
reculer Tl (comme un bélier), L'ensemble crée un
cisaillement (trait hachuré) (3).
Fig. 15-26 - Muscles croisant Cl-Tl. a. De la partie thoracique haute vers le haut de la région
cervicale : semi-épineux (1), splénius de la tête (2) el du cou (3), long du cou (4), SCOM (5).
b. Spécifiques à ceUe charnière: petit rhomboïde (6), dentelé postéro-supérieur (7). De la partie
basse : longissimus (8), ilio-costal (9).
a b
Fi~ . 1'). 2:" - Le losange ,1ponévrotique du trapèze <lssure un plaquilge de la charnière C7· TI (a), j la manière des renforts de tissu (flèche) au sommet
des piquets cie lente de c.lmping rb),
•
POUR CONCLURE
Le mouvement est peu représenté à cet étage: il entre dans le
cadre des mobilités de transition entre un segment mobile et
un segment rigide.
STABILITÉS
• Stabilité positionnelle
En situation verticale
La stabilisation passive est acquise à peu de fra is, mais elle est
précaire (fig. 15-28 a). La stabilisation active est favorisée par la
longueur du processus épineux (fig. 15-29) et les entrecroisements
musculaires (fig. 15-30), de la mise sous tension des différents fas-
cias et du plaquage : ponévrotique du trapèze (cf. fig. 15-27).
En situation fléchie
Le bras de levier gravitaire augmente (pas celui des muscles),
les PAP n'offrent plus d'accrochage postérieur (fig. 15-28 b), la
tension postérieure augmente et ne peut être maintenue long-
temps sous peine de fatigue.
b
En situation axiale oblique
Le mai ntien rachidien monobloc supporte l'inclinaison tant
~ 1'>-23 - u déclivité plus forte au niveau corporéal qu'au niveau des PAP (a)
~ le déséquilibrage lb).
qu'elle reste modérée (Kreshak et coll., 2002 ). Si la position est
trop inclinée, qu'elle s' accompagne d ' une charge additionnelle,
ou encore si elle maintenue trop longtemps, ell e nécessite un
contre-appui antérieur de suppléance: c'est le cas de l'appui
d'une main sous le menton (cf. fig. 15-20).
e
~
o
• Stabilité dynamique
Le segment cranio-cervical présente une mobilité déstabi li-
, o
sante pour la charnière C7-Tl , amarrée à la fi xité th orac ique.
fic. l''~ o
Cela est aggravé par l' inerti e des mouvements rapides et la
t -..,...., pl", io masse de la tête. L'ensemble est comparable à une masse
,..-" ,;. C ".,
,~-----
1
1
d'a rme, dont le maillon le plu s solli cité eSI ce lui qui assure la
transition avec le manche (fi g. 15-3 1). La Solul ion réside da ns
1
1 l'équilibrage des chaînes muscu laires Iransilan l par celle char-
1
nière, qui doivent assu rer un placement autour de la posit ion
t d'équilibre neut re, c'est-à-dire en évi tanl la ru ptu re en tre les
courbures.
CHA' NitRES DU RACHIS • 519
• Pathologies
Fixation segmentaire
La fixation segmentaire (hyperstabilité) ne pose aucun pro-
blème si la posture segmentaire est correcte. Dans le cas
contraire, elle expose à la souffrance chronique des éléments
stabi lisateurs (contractures musculaires). C'est le cas des jonc-
tions cervico-thoraciques en position de • cassure» par anté-
pulsion de la tête (chez les myopes) (fig. 15-32), ou par suite
d'une cyphose thoraciq ue (le placement crâni al reste condi-
tionné par le regard et les canaux semi-circu laires), ou encore
par rétraction musculaire antéri eure, ou par insuffisance muscu-
laire postérieure.
Instabilités
Les instabilités sont rares, mais elles ont des répercussions
fâcheuses en hypersollicitant la musculature de maintien .
CONTRAINTES
• Contraintes statiques
Elles sont en rapport avec le port de tête et le degré d'i ncli-
naison du cou. La charge tend à faire basculer C7 en avant de
Tl. Elles s'app liquen t sur un plan oblique, et se décomposent
en pression axiale sur Tl et en force de cisaillement antérieur.
La première ne pose aucun problème particulier, mais la
seconde est dangereuse pour le disque, car peu retenue par les
PAP". D 'où l' importance de l'appareil ligamentaire (LLA, LLP)
et des muscles chevauchant cette charnière sur chacune de ses
faces. Les mauvaises positions de travail sont génératrices de
contractures tenaces et sans sol ution, tant que l'ergonomie posi-
ti onnell e n'a pas été revue (fig. 15-33).
• Contraintes dynamiques
Les mouvements du cou, avec le poids de la tête à son extré-
mité, créent une accélération demandant un freinage au niveau a b
de la charnière C7-T l . Tant que la mobilité et l'accélération res-
tent modestes, la stabi lité de l'étage n'est pas prise en défaut. Fig. 15-31 - Freinage cervico-thoracique de l'énergie cinétique cranjo-
En cas de dépassement (mouvement en • coup de fouet ' ), les cervicale (a), avec risque de malmenage de la zone charnière (b).
contraintes rompent l'équilibre et provoquent des lésions (cf. fig.
15-31 ).
18. Par OpposlIlon à l' JuIre charni ère en déclive ;lIltéricurc : la cha rnière
lombo-c,dcr'llc'
CHAR NitRE THORACO-LOMBALE
BASE DE RÉFLEXION
• Caractéristiques essentielles
C'est un segment s'échelonnant entre T11 et Ll , englobant
les côtes flottantes. La jonction T12-L 1 se situe en déclive pos-
térieure (plan oblique en arrière et en bas) (fig. 15-34).
• Vocation fonctionnelle
C'est une zone de transition entre deux segments difficile-
ment dissociables sur le plan dynamique. Elle se place en
« rotule fonctionnelle ' au milieu du tronc (fig. 15-35).
~ li-12 - Cassure cal3Ctéristique de certains sujets au niveau cervÎccr
*-:ique. • Fréquence des pathologies
La plus faible résistance de T12 expose aux fractures-tasse-
ments. La fréquence des « dos plais " au-dessus de la cambrure
lombale, expose cette cha rni ère à la cyphose basse.
RAPPELS ANATOMIQUES
En avant
Ce sont les fibres hautes du psoas, qui descendent, et les
piliers du diaphragme, qui montent (Simon et coll ., 2001 )
(fig. 15-36). À distance, par abdomen interposé, c'est l'entrecroi-
sement des abdominau x.
En arrière
Ce sont les fibres des transversa ires épineux, en profo ndeur
dans un sens, et ce lles du dentelé postéro- inféri eur et du grand
• Autres éléments
Cest la zone d'interaction des deux caissons (thoracique et
abdominal ). Leur plasticité épouse le rachis, leur rigidification 2
offre un contrefort résistant pour celui-ci (fig. 15-39).
MOBILITÉS
Fig. 15·35 - La charnière Ihoraco- Fig. 15-37 - Entrecroisement muscufaire postérieurà la charnière (traits-points' :
tombale jOlie un rôle de rotule entre le grand dors.,1( 1), carré des lombes 12), dentelé postéro-inlérieur (3), différents
thorax el la région fomb()-clbdominale. faisceaux du transversaire épineux (4), élévateur des côtes (5).
su • """ ET TtTE
Tll -T12 7' (de 3' à S' ) S' (de S' à 20') 6'
T12-1.1 11 ' (de S' à 15' ) 10' (de S' à 25' ) l'
POUR CONCLURE
~ fl'Y1>ilités spécifiques sont minimes (Maigne et coll., La mobilité de la charnière tho raco-Iombale est peu impo rtante.
l' -:4 ~ mobilités fonctionnelles font pa rti ci per les deux seg- Elle rep résente surtout une zo ne neutre correspondant â
.'~ ~ de façon indissocia ble" (Lewit, 1997). l'inversion des mobilités entre les segments th o ra ci que et la m-
bal, surtout dans les rotatio ns .
STABILITÉS
• Stabilité positionnelle
En situation verticale
La position décl ive de T1 2 fa it qu'elle a tendance à gli sser
vers l'arri ère ; en outre, elle ne peut être stabilisée sur le plan
osseux, pu isqu ' il n'ex iste aucune retenue des PAP" .
• Stabilité dynamique
A utour de la situati on ax iale physio logique, cette zone reste
stabl e si la chaîne de mobilité est largement réparti e (Resnick et
coll., 1997) . Dans le cas contraire, elle subit une fl ex ion, vite
traumati sa nte (Thomas et coll., 1998) (cf. Contraintes).
• Pathologies
La raideur
Fig. 15-40 - Les caissons, à pression et géométrie variables, et leurs parois,
La raideur, provoquant une hyperstabilité, est fréquente après
permettent un bon amarrage de Tt 2 sur LI .
fracture-tassement de T1 2. Il s'ensuit un report de mobilité sur
le segment lombal (ri sque de surmenage) (Basti an et co ll ., 2001 ).
L'instabilité
Plus fréquente, elle met en ca use la sommati on des ca issons
(synchro nisme, défaillance de mainti en) et celle de l'équil ibre
musculaire périph ériqu e (Lee et coll., 1998).
POUR CONCLURE
La stabilité est conditionnée par l'équilibre des caissons thora-
cique et abdominal et la synergie de leurs éléments de main-
tien .
CONTRAINTES
• Contraintes positionnelles
La ligne gra vitaire est proche du segment osseux (fig. 15-4 1),
ce qui est favorabl e pour une charni ère peu résistante: les
moments s'équ ili brent et le jeu des tensions musculaires peut
être minime (fi g. 15-42). La pressio n sus-jacente se décompose
en une composa nte ax iale de compression, sur L1, et une com-
posante tangenti elle de cisaillement postérieur (Ed monston et
co ll., 199 7) (fi g. 15-43). Cett e derni ère est absorbée par le di s-
que intervert ébral et par l'a ppareil liga mentaire et musc ulaire
22 . D 'où l' impo rt .lncc essentielle de l'apparei l liga menta ire el de la sta -
bilité acti ve loc.llc. Fig. 15· ~ 1 - Au niveau de celle charnière, le rachis se rapproche de la ligne
2 3. À <.. omrn(' I1((" par la plus proche du rachis: l'ent recroi sement des
gravitaire, ce qui minimise les bras de levier en jeu.
pilit'rs du cliaphr,lgnw- pc;o,l S.
~ .
Feo
Fig. 15-44 - Les deux grands dorsaux prennent fa charnière thoraco·
lombale en écharpe postérieure, lui assurant un soutien.
• Contraintes dynamiques
~ 1>-13 -1.4 résultante R des forces en jeu
P fi FI faft apparaitre une composante de Elles sont généralement le fait de compressions par un choc
ci5.li11ement po<térieure (Fei) ou force indirect de tassement'·, c' est-à-dire provoquant une fl exion
~/e fi une de compression (Fco).
(chute sur les fesses) . La soudaineté court-circuite les éléments
de défense et le ri sque de fractu re est d' autant plus grand que
T12 a une résistance plus faible. Les contraintes en cisai ll ement
sont en général bien absorbées par l'élasticité ligamentai re et
riano et Schultz, 1997), notamment par la sangle postérieure musculaire; les cas de spondyloli sthésis sont rares.
ru grand dorsal (fig. 15-44). Un renforcement des muscles de la
charnière, en position courte, est donc toujours utile. Il faut
nocer que la station assise, fréquente dans nos civi 1isations, met POUR CONCLURE
charnière thoracc>-Iombale en tension" (et ce d'autant plus Les contrai ntes de la vie quotidienne sont globalement bien
<il existe un secteur raide sus-jacent, comme dans les « dos vécues par la charnière thoraco-Iombale, à deux conditions : ne
~. ; elle est souvent génératrice de plaintes" (Frei et coll ., pas trop s'éloigner de la position moyenne, et ne pas rester
2fJJ2 immobile longtemps. Cela témoigne de l' importance du mobi-
lier et du changement de position, particulièrement dans le
cadre du travail.
'''ewai.puld'
La charnière thoraco-Iombale est une zone de transition parti-
culièrement peu résistante. À ce titre, elle est sujette aux trau·
matismes et au surmenage muscu lo·ligamentaire, d'où la
fréquence des plaintes.
CHARNltRES ou RACHIS • 525
CHARNI~RE lOMBO-SACRAlE
BASE DE RÉFLEXION
• Caractéristiques essentielles
C'est la jonction entre la dernière partie mobile du rachis et
le bloc pelvien. D'un point de vue anatomique, el le siège en
L5-S1 ; d'un point de vue fo nctionnel, elle intègre éga lement
l' interligne L4-L5.
• Vocation fonctionnelle
C'est une zone carrefour entre l' axialité rachidienne et la
bipolarité des membres inféri eu rs (Badelon, 1992) (fig. 15-45 a) .
Elle se situe dans un plan oblique en avant et en bas, ce qui lui
donne une propension au glissement antérieu r (fig. 15-45 b).
RAPPELS ANATOMIQUES
MOBIlITÉS
• Flexion-extension
Les mouvements sagittaux représentent 50 % de la mobilité
de tout le rachis lombal (Neiger et coll., 1987). C'est une mobi-
lité ayant, en station débout, la pesanteur ·pour moteur, éven-
tuellement aidée par la contraction des abdominaux (Lin et coll .,
1993; 1994). Les freins sont le gros appareil fibreux postérieur
3 ----7'4-- et, plus légèrement, le ligament i1io-lombaire (Le Roux et Des-
marets, 1992).
fi&. 15-48 - Le ligament ilio-
/otTtu"" en L5 empêche le
g/is6ement antérieur de cette 31. Phénomène apparaissant ve rs l'âge de 7 a ns.
vet1èbre. Insertion coxale (11, ~2 . ~n cas de mégatransverse, on se rapproche d' une situation de sacra-
ime1ion L5 (l), expansion à la lisation.
apsuIe sacro-i/iaque (J). 33. C'~t-à-dire avec une base dont la proéminence sur les côtés est
excessive (sacrum hyperbasal ) ou au contraire anormalement réduite
(hypobasal).
CHARNl tRES ou RACHIS • 527
37· go
35°-40° 10°
4·
STABILITÉS Les anomalies stru cturelles sont bien tol érées, jusqu'à un cer-
tain point. Si leur importance est grande, ou si l' usage phys io-
• Stabilité fonctionnelle logique n'est pas respecté", elles réagissent moins bien et
conduisent rapidement à la pathologie (Willems et coll., 1997).
C'est la dominante de celte zone. En position vertica le, la situa-
tion obl ique de la charnière est naturellement équilibrée par
l'architecture des structures O'anjabi et coll., 1994). En situation
34. On peul dire qu ' il en va ici comme dans la mécanique industrielle:
oblique vers l'avilnt, le bras de levier gravitaire augmente, mais en cas' de non-respec t du mode d'emploi, la ga rantie n'est plu~ a~p li .
la situation reste stabl e si l'ax ialité est préservée. Tout écart risque cab le. C'est le rôle spécifique du kinésithérapeute de promouvoir péda-
de rompre cet équilibre et d'engendrer des contraintes non con- gogiquement (el non intellectuellement) la prise de conscience de ce
trôlab les à plus ou moins brève échéa nce (Cheng et col l., 1998). • mode d'emploi lt .
• ~fTr!lf
• Pathologies CONTRAINTES
Contraintes dynamiques ment reporte un excès de pression sur les PAP (cf. fig. 13-77),
La compression pérennisant ainsi la chronicité des souffrances sous une autre
forme.
Elle est le fait d' un choc en tassement, mécanisme indirect
11 est à noter que, lorsque l'étage L5-S1 est déficient (raideur,
produisant une flexion rachidienne (chute sur les fesses, raté
ankylose, sacralisation, arthrodèse), tout repose alors sur l'étage
d' une marche). Survenant à l'occasion d' un accident, la com-
sus-jacent (L4-L5), qui est alors sursollicité tout en étant moins
pression se produit nécessairement sur un rachis non préparé;
adapté (moins stabilisé que L5). Cela doit imposer une ergono-
elle est donc doublement dangereuse. Les chocs violents se
mie et une hygiène accrues.
répercutent sur cet étage aussi bien que sur les sus-jacents. La
conséquence est une non-absorption des contraintes et
POUR CONCLURE
d'emblée des lésions des structures passives (selon l'intensité du
mécanisme). Les contraintes sont bien tolérées, si la stabilité locale est cor-
recte et que le fonction nement l'est également. Inversement,
Les microtraumatismes les accidents disco-radiculaires sont la rançon du dysfonctionne-
ment, surtout sur des structures hypersollicitées.
Plus insidieux, ils peuvent développer une fatigue des struc-
tures et une désynchronisation proprioceptive nécessitant un
réentraÎnement et l'élaboration d'une stratégie de protection.
les contraintes tridimensionnelles La charnière lombo-sacrale est la charnière la plus fréquemment
concernée dans les pathologies discales. Il est essentiel de res-
Elles sont mal supportées et demandent une anticipation du pecter sa stabilité en bonne position. La mobilité doit venir ini-
placement pelvien, en libre pivot sur les têtes fémorales (cela tialement du plateau pelvien au sein du complexe lombo-pelvi-
fait penser au problème du placement scapulaire préalable pour fémoral (d'où l'importance du travail proprioceptif à ce niveau).
l'articulation scapulo-humérale), afin de retrouver les conditions
de l' axialité.
Mécanisme
BASE DE RÉflEXION
Les symptômes (cf. infra) reflètent le mécanisme de déséqui-
libre au niveau discal: fuite postérieure du noyau, fragilisant les • Situation
fibres, peu à peu rupture dégénérative de certaines, évolution
vers les rechutes, voire l' aggravation (crise aiguë, blocage, radi- La sacro-iliaque se situe au milieu du complexe lombo-pelvi-
culalgie, hernie) (Mellin, 1987). Il s'agit d'aspects différents d' un fémoral (LPF) (fig. 15-53).
même problème: le non-respect du fonctionnement local, ce
qui appelle un traitement rééducatif équivalent (traitement étio-
• Caractéristiques essentielles
logique"), non proportionnel à la symptomatologie douloureuse Le sacrum est un os ambigu, à la fois rachidien (vertèbres sou-
(traitement symptomatique) 38 . dées) et pelvien (fig. 15-54) (Marty et coll ., 1997a, 1997b). Son
type articulaire original en fait une zone très peu mobile. La
Symptômes sacro-i 1iaque est en rapport avec le centre de gravité (en face
Ce sont les conséquences des dysfonctionnements. Les plus de 52 ) et avec un carrefour neurovasculaire pour les membres
courants sont les lombalgies, aiguës ou non, occasionnelles ou inféri eurs (plexus lombal et sacral, artère iliaque commune)
chroniques, les lumbagos, lombo-sciatalgies, sciatiques, scia- (Ebraheim et coll., 1997; Atlihan et coll., 2000).
tiques paral ysantes, les hernies discales et les fémoralgies
(cruralgies)" . • Vocation fonctionnelle
Les sacro-iliaques représentent deux des trois joints d'absorp-
Structures
tion de mobilité de l'anneau pelvien (fig. 15-55). Son obliquité
Le disque est le premi er touché, et dégénère d'autant plus vite lui permet de fragmenter la charge sus-jacente, verticale, en
que l'acc ident est sévère ou répété. Ultéri eurement, son tasse- grande partie en transmission horizontale.
37. C'est l'occasion de ra ppeler l' interpréta tion que Dolto faisa it du mot
• Fréquence des pathologies
• ki nésithérapie . , disant qu' il s' agissa it moi ns d' un traitement par le Très robustes, il semblerait que les sacro-iliaques soient plus
mouvement, qu' un traitement du mouvement. souvent incriminées que réellement concernées par les patho-
38. D'olJ l'i mportan ce de " enseigneme nt de la ma nute ntion des pa ti ents
(arrêts de travail pour lomba lgies fréquents en mi lieu hospi ta lier). La
logies. On trouve les difficultés liées à la fin de grossesse, les
ca use habituelle es t le mauvai s so ulèvement du patient : de peur qu' il
ne tombe, le soigna nt fait un effort tri d imenSionnel en mauva ise posi-
ti on, générateur de rontraintes non équilibrées. 40. Le terme de 1( jonction » employé ici souligne l'a natomie très parti -
39. Voire des dérormations à distance, comme l'ha ll ux valgus, montrant culière de cett e articulati on, dont la caractéri stiqu e mécanique est moi ns
que tout examen du rachis doit co mprendre les pieds cl les membres le mouvement (propre d' une articulation class ique) que l'absorpt ion des
inféri eurs (lncel ct coll., 2002 ). contraintes.
fractures de la ceinture pelvienne, les chocs asymétriques vio-
lents (accidents de parachutisme, par exemple).
,, RAPPELS ANATOMIQUES
,
\
\ • Sur le plan ostéoarticulaire
\
\ \ Les surfaces auricu lai res ont un relief tourmenté, irrégu-
\ ' 1
J' /
lier", ce qui n'est pas évocateur de glissement (fig. 15-56)
'I 1 (Runge, 1987; Pai llex, 1996). Le type articulaire est o ri gina l :
1 ,-
, \,.- . . . 1 1 des arti culation s à synoviale, la sacro-iliaque possède la cap-
,,' '1 1
1 sule et la synoviale, mais des symp hyses ell e possède une
1 partie fibreuse pénétrant l'a rt iculati on (Atlihan et co ll., 2000).
" ,,'
11 1
. . . ).1 1
1
On la classe comme c mi-synoviale, mi-symphyse " , avec des
\, \ 1,, variables".
"
1
1 ,
1 " • Sur le plan ligamentaire
1
1
) Elle possède de très forts ligaments postérieurs répartis en
\ ' trois plans (ligaments interosseux, sacro-iliaques postérieurs
" .... '1 et ilia-articulaires) (fig. 15-57), avec de puissants ligaments à
, --\
1 distance (sac ro-tubéral et sacra-épi neux) et ilia-lombaires
\ (expansions sur la ca psule) (fig . 15-58) (Rucco et col l. , 1996 ;
\
1 Pooi-Goudzwaa rd et co ll ., 2001). Ces formations sont renfor-
1 cées par les muscles profo nds qui s' insèrent su r ell es (grand
1
fessier profond et coccygien). Cette densité fibreuse de
~ 15-53 - Le complexe lombo-pelvi-fémoral intercale l'obliquité pelvienne maintien confirme l'extraordinaire stabi lité de l'ensemble
t!f'IIe le rachis et le ou les membres inférieurs. (fig. 15-59). Les ligaments antérieurs sont mécaniquement
négligeables .
a
41.. PI~s irrégu lier que ne le laisseraient supposer les anciennes déno-
mln~tlOns de « rail plein " et « rail creux de Farabeuf Il .
42. A .I ~ fois de ,z..,0ne (elle est pl~s synov ia~e en avant et plus symphysairc
en a.rn ere), et cl age (plu s synov iale chez 1enfant, plus symph ysai re c hez
le vieillard).
43. En revanche, il faut. ~oter que les émergences cuta nées postérieures
L dA7;J .~ du sacrum rient asa dou1J/e appartenance, en regard de la ~ ~ete iliaque, que l'on es t ten té de rapprocher d' une
~ #'l, ,~ b souffrance sacro-Illaque, sont les branches très obliques des nerfs Tl ~
Ll, 1.2. '
CHARNltRES DU RACHIS
• 531
MOBILITÉS
Elles sont excessivement réduites (ord inairement non percep-
tibles) et tridimensionnelles (Brunner et coll., 1991). On peut
schématiser ses mouvements" en déplacements angulaires et
linéaires, symétriques ou non (fig. 15-61) (Lavignolle et coll.,
1983 ; Sturesson et coll., 2000) .
• Nutation et contre-nutation
~. 15-60 - Les éléments de
f1iI5S'fJ" .asculo-nerveux Elles prennent en compte un sacrum mobile entre deux piè-
sart itryJottants à f. pdrtie ces coxales fixes (Sohier, 1991 ). Le sacrum opère une bascule
..,;,;.,.n de Id saCf(}- de son promontoire vers l'ava nt (nutation ") ou l'arrière (con-
~: ru f1), veine cave
tre-nutation) (fig. 15-62) (Delamer et Peter, 1994). Les axes de
dirieure (21, .rtère .orte (J).
mobilité ont été placés au centre de la tubérosité iliaque (Fara-
beuf), à l' intersection des deux segments de la surface auri-
culaire (Bonnaire), un peu en bas et en avant d'elle (Weisel),
et multipliés par les ostéopathes (en haut, en bas, au milieu
et en avant ou en arrière, obliques croisés en diagonale, et
vertical) (fig. 15-63). Des analyses récentes (Viel, 1989) ont
montré qu'i ls étaient tous faux: les centres instantanés de
rotation (CIR - notion biomécanique moderne, dont la réalité
est aujourd'hui établie). sont situés un peu au-dessus et en
arrière de la symphyse pubienne, ce qui était un résultat inat-
tendu. La valeur angulaire du déplacement va de 0° à 12° 4.
(fig. 15-64), elle est corrélée à un seul élément: le diamètre
c pelvien pubo-promontoire". Le glissement linéa ire des surfa-
ces a été mesuré : il se situe entre 4 et 8 mm (Smidt et col l. ,
1997) .
• Antériorisation et postériorisation
En supposant le sacrum fixe, un os coxal peut opérer une bas-
cule vers l'avant (antériorisation") ou l'arrière (postériorisation)
(fig. 15-65) .
• Mobilité fonctionnelle
Ces mouvements se combinent. Une occasion d'observer le
fic.. 15-61 - Les déplacements, minimes, peuvent s'effectuer en mouvements jeu de ces articulations est donnée par l'accouchement. Au
linéaires, ve1icaux ou horizontaux (a), en mouvements angulaires (b), de façon cours de l'engagement de l'enfant, la femme augmente les dia-
svmétrique ou non (c) (l'axe est une caricature). Ils font partie d'une mobilité mètres de son détroit supérieur grâce à une contre-n utation et
" """,.Otll,e/Ie Id, d'). une ouverture des ai les ili aques en haut et en dehors. Inverse-
ment, au moment de l'expulsion, elle augmente les diamètres
du détroit inférieur grâce à une nutation avec écartement des
branches ischio-pubiennes (fermeture des ailes iliaques) (fig. 15-
61 d et d', ainsi que 15-66).
POUR CONCLURE
La mobilité est infime, réduite à des mouvements tridimension-
nels mo~ulant ~es détroits du bassin chez l'adulte jeune, et à
des moblhtés d absorption de l'anneau pelvien.
STABILITÉ
• Stabilité statique
Sur le plan osseux
On note un encastrement du sacrum entre les deux os
coxaux, ainsi qu' une irrégularité des interlignes.
• Stabilité dynamique
La sacro-iliaque travaille en cisaillement dans les trois plans
de l'espace (fig. 15-69). Cela permet de mieux absorber les sol-
b
licitations (fig. 15-70) et de mieux résister aux contraintes, en
réa lisant un joint d'absorption de mobilité à la manière de ceux
Fig. 15-63 - Les axes classiques (cercles blancs) : celui de Farabeu{ (F), de situés à l'entrée et à la sortie du tablier d' un pont (fig. 15-71),
Bonnaire (B), de Weisel (W). Ceux des ostéopathes (cercles noirs) : transverses ce qui n'a rien de commun avec la mobilité d' un pont-levis ou
supérieur (TS), moyen (TM!, inférieur (TI), obliques (Ob), vertical (V). En réalité, d'un pont tournant. Ce fonctionnement est nuancé par le type
les centres instantanés de rotation (OR) sont ailleurs; au-dessus et en arrière de anatomo-morphologique (fig. 15-72), l'âge et le sexe.
la symphyse pubienne.
., .
Tout ce qui vient d'être dit montre à quel point cette jonction
est formidablement stable.
CONTRAINTES
Fig. 15·66 - À l'accouchement, le passage de la tête de l'enfant dans le détroit supérieur s'accompagne d'une
augmentation des diamètres de celui·ci grâce à une contre-nutation du sacrum et un écartement des ailes
cox. iliaques (a). Quand la tête de l'enfant passe le détroit inférieur, les mouvements sont inverses (b).
t
laires), c'est 80 % de la charge qui est transmise hori zonta le-
ment, et seulement 20 % verticalement (Grieve, 1983), à la
manière dont on place un coi n dans une (ente d'une grosse
bûche de bois pour la (endre.
b
La physiologie de la sacro-iliaque est donc de fragmenter la
Fig. 15-70 - Les ligaments LST et LSE jouent le rôle d'une retenue élastique et pesanteur en la tran smettant, en grande partie, transversale-
résistante face au décalage des (orees en présence (a). Des forces colinéaires
ment, à la ligne arquée de l'os coxal, jusqu'à l'acétabulum et à
engendreraient un choc nécessitant des amortisseurs extraordinairement
puissants (b).
fig. 1,-"" 1 AlI,\ dcu\ c\tréml tés d'un pont. il existe des joints d'absorption de mobilité, afin d'éviter les fra clures de fa chaussée du fait
de(j I/hrallom ('/ rI('~ miuofJafancements du tablier du pont.
fi!t. 1i--3 - Une charge placée à plat transmet
l ' .. œsoo poids selon la verticale (a). Placée
dons un ..-.gle œ 120: elle en tran,met 50 %
.e><Â'l'iElJt el 50 '" su, les côtés (b). Dans un
• œ 15", elle n'en transmet que 20 %
~ et 80 % su, les côtés : c'est le rôle
œ ,. gcro.ilidque Ici.
\
\
la tête fémorale (une petite parti e continue en directi on de la
symphyse pubienne, pour y avoir un rôle coaptateur avec cell e
du côté opposé) (Hodge et Bessette, 1999).
POUR CONCLURE
Le sacrum se comporte comme un coin : plus il subit de pression
de la part du rachis, plus il tend à écarter les ailes iliaques, ce
qui tend le puissant système ligamentaire. Cette stabilité
permet au sacrum de recevoir la charge importante de tout
l'édifice sus-jacent. Il la transmet inégalement à l'un et l'autre
côtés, avec un maximum de transmission horizontale vers
l'acétabulum.
DONNÉES COMPLÉMENTAIRES
• Jonction sacro-coccygienne
et statique périnéale
Variations
;.. -.( - L lIif'T SrJCfal et le coccyx sont disposés en avancée dans te détroit
La joncti on sacro-coccygienne est particulière en ce sens
~I"!I " ~ tJrxlfJe un ama"age centré aux parois du périnée
r~,-, fM.iYil fetJt de l'anus) (a), à la manière d'un berceau à bec de qu'elle est parfois soudée, parfois subd ivisée à cieu x niveau x:
entre le sacrum et la premi ère pièce coccygienne, cI ' une part , el
entre les deux premières pi èces coccygiennes cI 'a utre part, avec
des variables qui ne doivent pas être interprétées comme palho-
logiques (non-symétri e) (Martin, 197 1 ; M aigne et Guedj, 1993).
CHARNlt RES DU RACHIS
• 537
Équipement fibreux
Celte joncti on est entourée d' un fo rt arsenal fibreux: liga-
ments sacro-coccygiens, sacro-tubéral, sacro-épineux et ano-
coccygien, avec les renfo rts musculaires liés à ces ligaments _
ce qui en fait une zone totalement stable, malgré sa petite taille.
Sa mobilité est négligea bl e" (sauf à l'occasion de l'accouche-
ment par imprégnation horm onale) (Death et coll., 1982).
Situation et caractéristiques
La situation quasi centrale du coccyx, qui fait une avancée
au centre du détroit inféri eur, en fait un po int clé de la statique
du plancher pelvien, à la manière des anciens bercea ux dits . à
bec de cygne'o» (fi g. 15-74). Le bec coccygien est la pièce
ri gide autour de laquell e s'organise la tension des muscl es et
fascias du diaphragme pelvien". Celui-ci a un rôle statique plus
propre à la femme", du fait des éventuelles grossesses. Il est
fo rtement distendu au cours de l'accouchement et c'est le pre-
mier élément à laisser récupérer, puis à rééduquer, ava nt de
penser à la musculature abdominale" .
Zone urogénitale
La zone urogénitale dépend de la statique du petit bassin et
de ses troubl es éventuels (ptoses et prolapsus). Elle subit aussi
les aléas de la sphère digesti ve basse, se tradui sa nt par des
pesa nteurs, des stases veineuses. En cours de grossesse, les trou -
bles vasculaires sont le fait de la compression par l' utéru s gra-
vide. Les suites de couches peuvent donner li eu à des troubl es
transito ires (i ncontinence due à un étirement de la zone de l' urè-
tre), récupérant spontanément (sauf gravité).
• Symphyse p ubienne
• C'est l' un des trois joints d'absorption des contraintes de
l'a nnea u pelvien (les deux autres étant les joncti ons sacro-ilia- "
___ ~~l~
ques, cf. supra). Ell e subit un léger éca rtement au cours de la
grossesse (G illea rd et coll. , 2002).
• C'est une joncti on extrêmement stable", avec un gros fib ro-
ca rtil age et cles liens liga mentaires essentiellement antéri eurs et
1..1 portion pelvienne est habituellement morcelée en différents Ces données complémentaires, propres à la sphère pelvienne,
SEa6Jts, abordés isolément les uns des autres: coxo-fémorales, doivent attirer l'attention sur la compl exité d'une prise en
...::ro-iliaques, région sacro-coccygienne, région périnéa le ou uro- charge rééducative intégrant cette région . Une erreur d 'app ré~
ciation des ca uses et/ou des répercussions possibles nuit à la
~, région symphysaire, région inguinale et région fessière.
qualité du traitement. La technologie appropriée est, à l'image
f eot aUSSI morcelée dans la mentalité popu laire: bas-ventre, de la région, diffici le à cerner, et délicate à mettre en œuvre.
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SITUATION
VOCATION FONCTIONNELLE
FRÉQUENCE DES PATHOLOGIES
• Le neurocrâne
Il a une voca ti on de contenant, c'est-à-dire une boîte de pro- • En traumatologie
tecti o n (boîte crâni enne) pour un contenu : les centres supé- La principale ca use d'atteintes traumatiques de la tête sont
ri eurs du système nerveux (cortex et cervelet). les accidents de la voie publique (AVP), qu' il s'agisse de piétons,
de motocycl istes ou d'automobi listes - avec pour résultat des
• Le viscérocrâne tra umatismes crâniens (répercussions neu rovasculaires), des
Sa vocation est trip le: fractures du crâne, des plaies de la face. Les conséquences peu-
vent être lourdes, sur le plan neuropsychique et sur le plan social
• Contenir des cavités : so it pou r des parties nobles (orbites
(esthétique).
pour les yeux, fosses nasales pour l'appareil respiratoi re externe,
cavité oral e ou buccale), soit pour les sinus, qui forment des
• En neurologie
zones cI 'a llègement du squelette.
On trouve les deux groupes habituels de la neu rologie.
• Orrrir des armatures architecturales pour l'ossature, dont les
l
a rcs so nt ré uni s pa r de l'os papyracé .
En neurologie centrale
• Cérer l'appareil masticateur (ou manduca teu r) . • Ce sont les conséquences des trauma ti smes crâniens. On peut
tout voir, depuis le plus bénin jusqu'au coma profond avec per-
1. De « papy ruc; », en rai son de 1.1 faiblesse de so n épa isseur. turbations psychiques irréversib les, en passant par les troubles
2. ManducJtcur (de Olilndibulc ), synonyme de mastica teur. localisés (vue, audition, équilibre, etc.).
~ . fT rtTE
Parties fines
f, neurologie périphérique
les parties fines réalisent un e liaison entre les puissantes zones
les né> r.lgies faciales (trijumeau) et les paralysies
d'armature, elles forment des surfaces d'enve loppe. Ce sont:
quelle qu'en soit l'origine).
• Soit les parois osseuses entourant des sinus osseux (e.g. les
• En néonatalogie parois osseuses des labyrinthes ethmoïdaux).
On trouve les conséquences de malformations génétiques • Soit les os ou parties d'os squameux (pariétaux, écailles du
plus ou moins importantes, avec parfois des troubles neuropsy- frontal, du temporal, de l'occipital).
choIogiques. les plus connues sont les défauts de fermeture de
la ,'OÙte du palais (bec-de-lièvre), les malpositions dentaires, les • Ossification
anomalies de développement (e.g. hydrocéphalie).
Bien que le crâne ait une unité fonctionnelle, il existe une
différence embryologique concernant les os le constituant
RAPPELs ANATOMIQUES (fig. 16-4).
Os de la voûte
SUR LE PLAN MORPHOLOGIQUE Ils ont une ossification de type membra ne ux, ils conduisent
à des sutures (articulations fibreuses). Ces sutures s'ossifient plus
La tête humaine est une extrémité ostéomusculaire, très gros- ou moins au cours de la vie.
sièrement sphérique. la morphologie en est variable, laissant
reconnaître certains • types . , notamment le dolichocéphale
Icrâne allongé) et le brachycéphale (crâ ne court). le dévelop-
pement du cerveau humain s'est accompagné d'un accroisse-
ment du volume de la boîte crânienne (BOO cm' chez le
chimpanzé, contre 1 500 cm' chez l'homme) (fig. 16-2) et d'une
régression du massif facial. les aspects de ces deux régions, crâ-
niale et faciale, sont différents.
• Partie crâniale
La partie crâniale, plus ronde, se distingue par une calotte
~-
- .,
-fi;'
osseuse, doublée d'une couche musculo-aponévrotique éten-
a b (
due, puis d' un épais matelas cellulo-graisseux sous-cutané, lui-
même recouvert par la peau (cuir chevelu) et la masse des che- Fig. 16-2 - tvolution du neurocrâne au détriment du massif facial : bovidé (a).
,eux (sauf calvitie). 'inge (b), homme (c).
• Partie faciale
La partie faciale, plus aplatie frontalement, se distingue par
la présence des orifices pour les yeux, le nez, la bouche et les
conduits auditifs, le tout entouré par une musculature ouvrant,
iesmant ou modulant ces orifices.
S UR LE PLAN OSSEUX
• Composition
2
LB os de la tête se présentent sous deux aspects, selon qu' ils
SfXt# épais ou minces. 3
Parties puissantes
Le. p.1tIJeS puissantes, charpentées, représentent des zones de
4
u. '~rYl:S. Ce sont la base d u crâne: axe (ronto-occipital avec
-- ,,"'-'Jf'd"'- latérales lailes sphénoïda les et pyra mides pétre u-
.,... • "" """ des épaississements de surface, la ma ndibule,
- 'J~ des ""fices Ifi g. 16-3). Plus généra le me nt ces zo nes
~!;.'if'" pa' \.,ur épaisseur : la voûte est plus épaisse en arriè re Fig. 16·3 - Coupe frontale de la têle : cavité cérélJra/e (1), cavité orbitaire (2),
Lo haY: BI globa lement très épaisse: e lle atte int 2 cavité nasale (3), cavité orale (4), sinus ethmoïclaux (5), sinus maxillaire (6),
~ J ...... ,""> &, la pyra mide pétreuse (Patu ret, 1951). ma,5éler (7), mylo-hyoidien (B).
Tt" (CRANE fT FACE)
• 545
• Zone temporo-mandibulaire
Sur. le plan de la mécanique fonctionnelle, la zone temporo-
mandibulaire est particulièrement importante. Ses caractéristi-
ques sont les suivantes.
Au niveau du temporal
Située entre l'arca de zygomatique, en avant, et le pore acous-
tique externe, en arrière, elle présente deux parties. Ce sont
d'avant en arrière, le tubercule articulaire du temporal, qui es;
convexe sagittalement et concave transversalement (seule sa
moitié postérieure est recouverte de cartilage'), puis la moitié
antérieure et articulaire de la fosse mandibulaire, concave en
tous sens, qui est séparée de la moitié postérieure par la fissure
tympano-squameuse (fig. 16-5 a).
Fig. 16-4 - Constitution de la boîte crânienne.' partie squameuse (a), partie Au niveau de la mandibule
basilaire (b). La partie supérieure de la branche présente deux saillies sépa-
rées par une incisure - soit, d'avant en arrière: le processus
coronoïde, l' incisure mandibulaire et le condyle mandibulaire.
Ce dernier comporte un col surmonté d' une tête oblongue, de
Os de la base
forme ovoïde à grand axe oblique en dedans et légèrement en
Ils ont une ossification de type cartilagineux, ils conduisent arrière. Seule sa moitié antérieure est encroûtée de cartilage
à des synchondroses (a rticulations à cartilage), exactement (fig. 16-5 b). De part et d'autre de la tête se trouve un tubercule,
comme dans le cas des cartilages métaphysaires des os longs' . donnant insertion aux ligaments collatéraux.
Leur fusion s'opère entre 3 et 8 ans4 •
4. Trois ans pour les grandes ailes du sphénoïde avec le corps, 7 à 8 ans
pour les synchondroses entre le frontal, l'ethmoïde, le sphénoïde, et
celle entre le sphénoïde et l'occipital (Ferré et Salagnac, 1996).
3. Dits de conjugaison. 5. Il s'agit d'un cartilage articulaire non hyalin, proche d'un fibrocarti lage.
2 3
post
Lmed
4
8
16
15
b
14 9
,up
L med
ant
L med
11 10
A B
rig. 16-5 - A Côté temporal (en vue inférieure). ,1 : condyle (a' ; partie articulaire), b.' fosse mandibulaire (b': partie articulaire), Ligament collatéral latéral (1 ),
massé/cr (2), tempor, ll (j), ligament collatéral médial (.n, pyramide pétreuse (5), ostium interne du canal carotidien (6), ostium externe du canal carotidien (7),
tympanique (8}, ;/ssurc t) mpano-squameuse (9 ), fosse jugulaire (10), digastrique ( 11 ), longissimus de la tête ( In foramen stylo-mastoïdien ( 13), splénius de la
tête fi 41, SeM fi 51. pore ')COu'itlque exteme (16J. B. Côté mandibulaire : ligaments collatéraux de l'A TM en vue supérieur (a), coupe frontale (b), vue latérale tcl.
di~qu(' articula ln' (1-'
• :><15 fT rtrE
6 7
5 LE PlAN ARTICULAIRE
l les os de l'ensemble du crâne sont séparés par des arti-
cullati'....i. On peut mettre à part deux cas particuliers : d'une
port ,., contact vomer-sphénoïde, qui est un contact direct d'os
;0 lrail plein dans rail creux), et constitue ainsi la seule schyn-
5
L _----- B
tIiIèw du CO<pS humain (fig, 16-6), et d'autre part l' implantation 4
des dents. qui forme des gomphoses (fig. 16-7). On comprend
3 - -.J-J'1-f,Pt) ~~~ _____________ 10
.isément que ces articulations ne sont pas mobiles. les autres
sont schématiquement réparties en trois types.
~~------------ 11
• Sutures
les sutures sont des articulations fibreuses, plus ou moins
:r---------- 12
bôen délimitées ou ossifiées, au niveau de la calvaria (comme
~iIr----- 13
Lt suture sagittale) (fig. 16-8). Elles sont très sinueuses, réa lisant
un enchevê\1el1lent coercitif.
~,.....~\_--- 14
• Synchondroses de la base
les synchondroses de la base sont plus rectilignes et sont les m'~_d~--- 15
jonctions généralement ossifiées de la base du crâne (comme la
jonction sphéno-temporale) (fig. 16-9).
16
• Articulation temporo-mandibulaire
l 'articulation temporo-mandibulaire (ATM) a pour dénomi-
9
nation exacte • articulation temporo-mandibulo-dentaire •.
l'une des fi nalités de cette articulation est en effet l' usage des
dents. la qualité de l'articulé dentaire influence le comporte- Fig. 16-6 - Palatin en coupe (rontale. Vomer (1), cornet inférieur (2), cornet
ment de l'ATM. C'est la seule articulation de la tête à mobilité moyen (3). cornet supérieur (4), canal palato-glosse (S), canal vomer-vaginal (6),
visible et importante (les osselets de la caisse du tympan pré- canal voméro-rostral (7), sinus sphénoïdal (8), lame perpendiculaire du
sentant les seules autres articulations mobiles de la région). Son palatin (9), fosse nasale (ID), processus ptérygoïde (1 t), processus orbitaire (l2),
processus sphénoïdal (13). crête ethmoïdale (l4), crête conchale (lS), processus
type articulaire est, anatomiquement parlant, une bicondylaire'
pyramidal (l6), lame horizontale du palatin ( 11),
fig. 16-10). Chaque condyle mandibulaire est un ovoïde dont
le grand axe forme un angle de 1600 avec son homologue con-
trolatéral (ltoh et coll., 1996 ; )avaux et coll., 1999).
6
,up
11
L ant
9 8 7
sup
L post
,up
L ant
Fig. 1(lo9 - ArlJcufations de fa base du crâne: fronto-ethmoïd.1/e (1J, Fig. 16·11 - Coupe sagittale de l'ATM : losse mandibulaire (1), condyle
ethmo-sphônoùh /e (21, sphéno-occipitale (3). temporal (2), partie antérieure (articulaire) de la fosse (3), partie postérieure
(artiwlaire) du condyle (4), disque articulaire (5), Irein du disque (6 ), pore
acoustique exteme (7), artère tempora le superficielle (8), artère maxillaire (9),
ptérygoidien latéral (10).
2
~ disque articulaire
.JOrIIl<' un ménisque mobile, qui coiffe le condyle mandibu-
.. la façon d'un • béret basque . Uavaux et coll., 1999), Il
prend son aspect définitif avec l'apparition de la denture adulte
Couh 1981). Il est encroûté de cartilage sur ses deux faces et
separe la cavité en deux parties, supérieure et i~férieure (Ch~n
el roU~ 1996; aeije et coll., 1999). Il est fixe par un freIn
iibreux il sa partie postérieure, et tenu en avant par des fIbres
du muscle ptérygoïdien latéral. Ce muscle le tire vers l'avant au
cours de l'ouverture de la bouche (OB) (Bade, 1999).
La capsule et sa synoviale
la capsule est lâche et s' insère au pourtour des surfaces car- --+-+-1
ev .~~+:----- 4
5
tilagineuses et sur le disque. la synoviale n'est pas.gralsseu~,
comme pour une articulation à synoviale claSSIque, maIs
a.-. Ce fait étaie l'opinion de ceux qui ne considèrent pas
cette articulation comme faisant partie du groupe . à synoviale .
sup
classique.
L ant
Les moyens d'union
Ils sont représentés par une paire de ligaments collatéraux,
un médial et un latéral, de chaque côté. Un élément actif, ori- Fig. 16-12 - Nerf mandibulaire (V3) : nerf massélérique (1 ), nerfs lemporaux
ginal, est constitué par un faisceau issu du muscle ptérygoïdien profonds (2), nerf plérygoïdien laléral (3), nerf plérygoïdien médial (4), nerf
laIiraI (Hiraba et coll., 2(00). buccal (5).
• Musdes masticateurs
Ce sont des muscles puissants, encore que bien moins que 21
chez l'animal. Il est utile de les classer selon leur fonction : ils
peINent être élévateurs ou abaisseurs, propulseurs ou rétropul-
seurs de la mandibule. les principaux sont le masséter, le tem-
22
poral, et les ptérygoïdiens médial et latéral (fig. 16-12 ). Il faut
leur adjoindre les différents muscles de la langue, qui participent
à la mastication. Ils sont tous innervés par le tfijumeau (nerf
mandibulaire, V3 ).
23
• Musdes de la face 24
Ce sont de petits muscles, peu puissants mais nombreux. Ils 25
.an! répartis autour des orifices du visage, dont ils ont pour fonc-
26
tion d'assurer la fermeture, l'ouverture ou leur déformation
;~ 1&-13t. Ils sont tous considérés comme des muscles de
-...nution pour la mastication, en cas d'atteinte motrice des
rusdes masticateurs. En effet, ils sont tous innervés par un autre
nm
~.,.; - le facial (VII).
o.:..~ muscles sont à évoquer en particu lie r: le muscle épi-
(:~ • el ses deux chefs séparés par la galéa aponévrotique, Fig. 16· 13 - Vue anlérieure des musc/es de la face: superficiels (a), profonds (b).
Mentonnier (1 J, abaisseur de la lèvre inférieure (2), abaisseur de l'angle de la
~ , qui appartient plutôt a u segment cervica l ma is
bouche (3). platysma (4), risorius (5), orbiculaire de la bouche (6), grand
6--.Ar~ iW prAJrtour inférieur de la bouche et est innervé éga-
zygomatique (7), abaisseur du septum nasal (8), petit zygomatique (9), élévateur
~ ,... le Of:ff facial.
de la lèvre supérieure ( 10), nasa-labial (11 ), auriculaire antérieur ( 12), rempora-
( p-. _"1IC _ 'ont l'objet d'un tra vail basé sur les ex pressions
pariétal (13), nasal (14), orbiculaire de l'œil ( 15), chef fronlal de l'épic,,;nien (16),
t...-: :;r o4~'" ~w)n â l'activité masticatri ce. Une caricature procérus ( /7). abaisseur du sourcil ( 18), corrug<lteur ( 19), remporal (20),
~ "0/"'- " "" '<:présêntée par les masques du théâtre nô élévateur de l'angle de la bouche (21 ), masséter ( 2), bucCÎnateur (23), SeM (2 -1),
f~1 4 slerno-hyoidien (25), trapèze supérieur (26).
TETE (CRÂNE ET FACE) • 549
• Aspect vestimentaire
La tête présente une particularité sur le plan vestimentaire, qui
est le port occasionnel d'un vêtement spécial: le couvre-chef. Il
répond à des préoccupations d'ordre esthétique, fonctions de la
mode, ou à une nécessité de protection (d'autant plus importante
chez les chauves), tout comme le port des vêtements (fig. 16-17).
4
TISSUS FIBREUX
La peau est, elle aussi , répartie en deux zones (fig. 16-16). fig. 16-15 - Fascia, profond, de la tête : faux du cerveau (1), ,inu, saginal
supérieur (2), Petite circonférence de la tente du cervelet (3), sinus droit (4),
tente du cervelet (5), sinus transverse (6), grande circonférence de la tente du
• Crâne cervelet (1), sinus pétreux supérieur (8), sÎnus pétreux inférieur (9).
La peau du crâne proprement dit constitue le cuir chevelu. Elle
est épaisse, adhérente et doublée d'un tissu cel lulo-graisseux
alvéolé, fortement résistant mécaniquement. Il ressemble aux
feuillets plastiques, alvéolés de bulles d'air, qui sont utilisés pour
la protection des objets fragiles dans les emballages. Le tout est
normalement recouvert par les cheveux qui, eux aussi, constituent
un matelas de protection mécanique et thermique plus ou moins
épais. Cette parti e cutanée est richement vascularisée, comme en
témoignent les sa ignements abondants des plaies du cuir chevelu'. /-
• Visage
La pea u du visage est plus fin e, modelée au cours de la vie
par l'acti vité des mu scles de la mimique' . Elle est en contact
direct avec le monde extéri eur, ce qui explique son vieillisse-
MOBILlT~S
10. On ne peut éluder le fait que certains parl ent d'un e mobilité du
liquide cérébro·spin al (Le S), perceptible sous {orme de pulsations. Ferré
et Salagnac ( 1996) ont montré qu'il n'en était ri cn : le mouvement liqu i-
dien visible lors d'un volet chirurgical est en rapport avec le batt ement
artéri el, et avec la respiration , qui retentit sur la vo lum étrie des ve in es
jugulaires. La pulsatilité perceptibl e sur le scalp ne peut être qu e cc ll c
des petits vaisseau x extracrânien s (très ri ches), voire cell e des cap ill aires
des propres doigts de l'opérat eur. D e plus, le l eS, in compress ibl e, a
une très faible pression (400 glm l ), cell e-l à éta nt co ntrôlée par des orgol -
nes de régulation, agissa nt via des modul ati ons de la sécréti on-résorp-
tion : d'une part les pl ex us choroïdes, qu i le séc rètent , d'a utre part les
ci ternes subarac hnoïdienncs, la ci tern e cérébell o- médull aire ct les gra -
nu lations arac hn oïd ienn es, qu i foncti onnent comme des soupapes de
séc urité. D es anatomi stes, physiologistes et ingénieurs ont démontré
clai rement la fausseté de ces théories (r en é CI coll. , 1990).
TETE (CRÂN E ET fACE) • 55 1
sont à l'origi ne des sutures: ils permettent le repli lors de l'accou- Propulsion-rétropulsion
chement. Leur placement définitif s'opère ensuite naturellement, Définition
sans qu' il soit besoin d' intervention extérieure, comme pour tout
développement physiologique, et cela même après des accouche- Ce sont des mouvements dans lesquels la mandibule glisse
ments difficiles. Les cas pathologiques sont ceux qu i relèvent de vers l' avant puis vers l'arrière.
sévères anomalies, généralement conjoi ntes à des malformations Plan
nerveuses graves, ce qui est hors de notre propos. Dès que l'ossi-
Ce type de dépl acement se fait dans un plan horizontal, sa ns
ficati on est fai te, l'engrènement des os ajouté aux adhérences inter-
axe pu isqu' il s'agit d' un glissement.
nes de la dure-mère" et au plaquage aponévrotique de la ga léa,
font qu' il fa udra it appliquer une traction de plus de 200 daN pour ~litude
fa ire bouger une suture, sauf celles qui sont purement et simple- La propulsion normale est de l'ordre de 6 à 8 mm (mesurée
ment ossifiées (telle que, notamment, la sphéno-occipitalel. entre les incisives supéri eures et inférieures); la rétropulsion
présente la même amplitude, en sens inverse.
ARTICULATION TEMPORO-MANDIBULAIRE Mouvement
Les mouvements de l'arti culation temporo-mandi bula ire C'est un mouvement linéaire : le condyle mandibulaire quitte
(ATM) répondent à tro is foncti ons: mastication, phonation et la fosse de même nom pour chevaucher le tubercule articulaire
déglutition. Leur rééd uca tion fait appel à la kinésithérapie, à du temporal (fi g. 16-1 8 b). Il se produit une translation vers
l'orthophonie et à l'orthodontie. l'avant, accompagnée d' une légère descente des condyles man-
dibulaires, du fa it du relief des tubercules articulaires (abaisse-
• Mobilités analytiques ment + propulsion). La rétropul sio n est le mouvement inverse,
Abaissement-élévation de retour (élévati on + rétropul sio nl.
Définition Moteurs et freins
La mandibul e étant la parti e mobile de l'a rti culati on, abais- Comme dit précédemment, les muscl es sont à analyser ensem-
sement et élévation sont, comme leur nom l' indique, des mou- ble (fig. 16-19) (tableau 16-1 ). Le frein à la propulsion est la ten-
vements dans lesquels la pointe du menton s'abaisse ou s'élève. sion des freins des disques arti culaires; celui à la rétropulsion est
Plan, axe la butée postéri eure du condyle mandibulai re contre la paroi pos-
Le mouvement est sagittal, il s'opère autour d' un axe tran s- téri eure de la fosse de même nom (Schmolke et Hugger, 1999).
versa l passa nt pa r le centre des têtes condylaires de la mandi-
bul e (Catic et Naeije, 1999). • Mobilité spécifique
La légère obliquité de l' axe d' un condyle mandibulaire, pa r O n peut appliquer ce terme aux mouvements de diduction,
rapport à la ligne bi condylaire, fac ilite le passage en douceur physiologiques, possibles passivement comme acti vement, mais
des mouvements angulaire et linéa ire, ce qui est connu en rarement isolés fo nctionnellement. La diduction est un mouve-
mécaniq ue industriell e sous le nom a'engrenage hélicoïdal. Le ment de latéra lisation de la poi nte du menton vers la droite ou
ri sque de déviation résultant de cette di sposi ti on obl ique est la gauche. Spn ampl itude moyenne est de l'ordre de 9 à 12 mm.
neutrali sé par l'obliquité inverse des axes des deux condyles Il se tradui t par l'ava ncée unil atérale d' un condyle mandibu-
mandibulaires, ce qui réa lise un type d'engrenage sophi stiqué laire, l'a utre restant dans la fosse mandibulaire (fig. 16-20) . Ce
nommé engrenage à chevrons. mouvement représente un test cl inique important pour analyser
M o uve ment la qualité de la propul sion unilatérale (H iraba et coll., 2000).
Cest un mouvement angulaire (c'est celui qui est visible
lorsqu 'on actionne un squelette monté, mouvement qui diffère donc
de l'ouverture de la bouche normale de l'être humainl (Beck et coll.,
2000). Son ampl itude n'est pas chiffrée isolément (fig. 16-18 a).
Moteurs et freins
Les muscl es aya nt plusieurs composantes, ils sont à analyser ------~
ensemb le (tablea u 16- 1). Le frein à l'abaissement est le contact
mandi bulaire avec les organes antérieurs du cou (muscl es, tra-
chée, etc.), ce lui à l'éléva ti on est le contact des dents (ou de
l'objet interca lé entre elles).
~
I~ ~Î'
1
1
_Î /
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l
1 ~"
,
R p
~~~H---12
~,....>"--- 13
14
Fig. 16-19 b - Muscles de la langue (coupe fronlale) : glande salivaire (1),
septum lingual (1), ca,vilé orale (3), longiludinal supérieur (4), Iransverse de la
langue (5), palalo-glosse (6), longiludinal inférieur (7), hyo-glosse (8), stylo-
glosse (9), génio·glosse (ID), conslricleur supérieur du pharynx (1/ ), génio.
A hyoïdien (11), mylo-hyoïdien (13), digaslrique (anlérieur) (14).
• Mobilité fonctionnelle
C'est l'ouverture de la bouche (OB), physiologique. Elle
requiert une harmonie de fonctionnement des mouvements ana-
-----------
lytiques, associés entre eux en fonction du degré d'ouverture
(Ranta la et coll., 2003 ).
Mouvement
Il consiste en un abaissement mandibulaire, dans un premier
temps (jusqu 'à 20 mm d'écartement des dents), auquel s' associe
da ns un second temps une propulsion (fig. 16-21 ). Le passage
entre ces deux étapes est perceptible, il suffit de placer la pul pe
des doigts en avant du tragus des oreilles (Laeder et coll., 2003).
Amplitude
Elle est mesurée en centimètres ou en milli mètres. On esti me
qu' une OB normale se situe en moyen ne de 40 à 60 mm, c'est-
à-dire permet d'intercaler trois travers de doigts du sujet entre
l'arête de ses dents supérieures et inférieures. Fig. 16-21 - L'ouverture de bouche esl un mouvemenl
combiné : d'abord angulaire, d'abai,semenl fpoinli/léi,
La fonction de l'ouverture de la bouche est liée à l'act ivité
puis linéaire, de propulsion (traits-points).
de la langue et du larynx. L'ensemble contribue à la mastication,
la phonation et la déglutit ion (Naei je et Hofman, 2003).
=
13. Aronde hirondell e (oi sea u). • •
14. Cell e qu i est obtenue artificiell ement pour c éc later -, un cran~, a
des fin s pédagogiques, est ex trêmem,ent dif(~c.ile à obten.r : ma lgr~ la
lenteur du gonflement des haricots qUI sont util, sés pour cetl~ opération,
cell e.ci abo utit parfo is à des fracas aléatoires. Or les pressIons engen-
drées par cette technique sont très . impo rt~ nl es: sa ns commun e mes ~re
avec cc ll es que le crâ ne peul subIr phYS Iologiquement, encore mOins
12. L'arli c ul alio n Icmporo-mclndibul airc est en rapport avec la sp hère
manu ell ement (Ferré et co ll., 1990; Ferré e l Sa lagnac, 1996).
OR l , dont <:> lle peul recevO ir des gerrn es infectieux.
• ET TfTr
--
stabilité.
~ 1~22 - ta disposition en • queue
ri;"""" des sutures est garante du
• Stabili té active
la position d'ouverture maxima le nécessite une forte activi té
musculaire et. par là, assure une stabilité satisfaisante. le danger
réside surtout durant les positions interméd iaires, notam ment au
fi&. 16-23 - Les structures fibreuses amarrent et séparent les structures, limitant cours du changement de placement mandibul aire, lorsque la
les ri<qJes cinétiques, à la manière du cloisonnement des coques de tankers :
propulsion s'ajoute à l'aba issement.
le roulis est ainsi moins dangereux.
CONTRAINTES
Au NIVEAU CRÂNIAl
• Sources de contraintes
La charpente osseuse de la tête est le siège de contraintes
diverses.
La contraction musculaire
Les contraintes d'origi ne musculaire sont extern es, s' appli-
quant seulement à l'exocrâ ne (Ferré et Barbin, 1990; Bernh ardt
et co ll ., 1999), ai nsi qu 'en témoignent les crêtes, comme les arcs
temporaux " (fig. 16-25).
Fig. 16-25 - Crâne de gorille mâle présentant la crête saginale, têmoin de la
Le système neurovasculaire forte tradjon des muscles.
Le développement des centres nerveux est à l'ori gine d' une
expansion crâniale dès la vie intra-utérine'· (contraintes inter-
nes), qui stimule l'acti vité des ca rtil ages: c'est ainsi que l' hyper-
tension intracrânienne se traduit par un développement anormal
du crâ ne (hydrocéphalie). Les éléments fibreux annexés au sys-
tème nerveux exercen t auss i une traction (a insi la crête cri sta
ga lli pour la fa ux du cerveau). Les éléments vasculaires y impri - Les chocs
ment leur marqu e (fig. 16-26) : ce sont les sinus veineu x, et la Ils représentent la source la plus dangereuse de contrainte,
gravure de l'a rbre artériel (sous l'effet du battement permanent, car non limitée en intensité, et d'application soudaine (énergie
à la mani ère des gouttes d'ea u qui usent la pierre en tombant cinétique); le risqu e est d'autant plus important que la zone
tout le temps au même endroit). concernée n'est souvent pas protégée (Kumar et coll., 2003).
C'est l'origine des fractures du crâne et du massif facial. On les
La mastication rencontre notamment dans les accidents de la voie publique, ou
C'est une des fo nctions recherchées par la transmission des dans certai ns sports comme la boxe" (Howard et coll., 1998).
contraintes du massif fa cial (fi g. 16-2 7). Le but est d'avoir un
effet de puissance au niveau de l' articulé dentaire, orienté vers • Transmission des contraintes
la section, en ava nt, et vers le broiement sur les côtés. Les contraintes statiques sont transmi ses par les parties forte-
ment architecturées de l'os (fig. 16-28), et propagées ainsi d'un
Le port de charges os à l'autre. Les caractéri stiques des os et celles des interlignes
Le port de charges sur la tête est un moyen con nu depuis la permettent de neutraliser les tendances dangereuses pour l' inté-
pl us haute antiquité, et encore utilisé dans les contrées non grité du crâne (cf. infra) et d'utiliser celles qui ont une finalité
indu stria li sées. La contrai nte se transmet dep:uis .le vertex, ou le foncti onnelle, comme celles destinées à la mastica tion.
front, à la base crâni ale, et retentit ensu ite directement sur le La charge en rapport avec le seul poids de la tête détermine
rach is cervical, puis su r tout l'ensem bl e vertébral, dont l'axia lité le centre de grav ité, situé en regard de la selle turcique du sphé-
vert icale (cf. fig. 13-4 5 a) ou ob lique (cf. fig. 13-39) fait que noïde, donc au-dessus et légèrement en avant des masses laté-
l' effort est bien toléré, même s' il est parfois spectaculaire" . rales de l'atlas (fig. 16-29).
2 3
~ '.26 - Patiét;al (face interne): suture sagittale (1), sillons des artères Fig. 16·28 - Coupe d'une partie squameuse: périerâne (l), diploé (2), lame .
~(2).
externe (3), lame interne (4), veines du diploé (5), fossene granulalfe (6), dISpersIOn
des forces d'appui (7).
--::1--- 6
a
7
~ t"17 - u
coupe {rontale de la tête met en évidence la transmission des
~ en direction des dents: Ulvité cérébrale (1), cavité orbitaire (2),
a.rIi ~ /3/, cavité orale (4), sinus ethmoïdaux (5), sinus maxillaire (6),
~ ITI, my/<H>yoidien (8).
Fig, 16-29 - Le centre de gravité de fa tête siège au-dessus de la selle turcique (sphénoïde).
HTE (CRANE ET FACE) • 557
Ce type de conformation en , sandwich " ou lamellé-collé La jonction entre la calvaria (voûte) et la base (qui se com-
(Ferré et Barbin, 1990), évoque, dans l'industrie, la fabrication porte comme un châssis sagittal, fronto-sphénoïdo-occipital)
représente une cohésion d'ensemble, où l'on peut remarquer
de plaques de composite alvéolé, dont la structure en nid
quelques zones plus épaisses. Ces zones d'épaississement sont
d'abeille est enserrée entre deux couches de toile de carbone
appelées différemment selon les auteurs: arcs" , poutres, piliers,
entrecroisées sur au moins deux épaisseurs, ce qui confère à
nervures de renfort, jambes de force, ou crêtes d'insertion
l'ensemble, mince et léger, une rigidité remarquable, ce qui est
(Ferré et Barbin, 1990; Ferré et coll., 1990). Ces zones ont un
le cas de la calotte crânienne. À la face endocrânienne, certai-
rôle commun de renfort architecturé, mais celui-là se traduit dif-
nes parties forment des nervures de renforcement, orientées
féremment selon la localisation, voûte endocrânienne, exocrâ-
dans le sens des contraintes (Suzuki et coll., 2003).
nienne, ou basicrâne.
L'épaisseur des os Au niveau exocrânien
Les os du crâne et de la face sont plus épais au niveau des On trouve des arcs ou crêtes osseuses qui résultent de
zones de contraintes. Faible au niveau des écai lles, l'épaisseur l'influence des tractions musculo-aponévrotiques. Ces arcs n'ont
atteint 1 cm au niveau de la protubérance occipita le interne et
même 2 à 3 cm au niveau de la pyramide pétreuse. Avec l'âge,
19. Arcs-bout.nts de Félize!.
l'épaisseur osseuse augmente.
sphénoïda le. Cette fosse repose sur deux types de caissons : les
cavités orbitaires et les fosses nasales (elles-mêmes en rapport
avec les sinus ethmo'idaux et maxillaires), dont les bordures con-
courent à la rigidité de l'assise crâniale, tout en lui conservant
2--,__-.1. sa légèreté.
• Fosse crânienne moyenne. Elle est structurée d' un temporal
à l'autre par une traverse allant depuis les tubercules articulaires
de cet os et la partie inférieure des grandes ailes, jusqu'au plan-
cher du corps du sphénoïde (fig. 16-34). Sur celui-ci repose le
sinus sphénoïdal, que Ferré et coll. (1990) définissent comme
~. '.31 -RenIOtts de l, ""ûle un goussero, c'est-à-dire comme un carrefour mécanique rece-
~Ienne : crête frontale interne (11, vant et renvoyant les contraintes (disposition utilisée en méca-
~I supérieur 12/.
nique). Du corps du sphéno'ide partent deux jambes inférieures,
en rapport avec les contraintes musculaires des muscles ptérygo-
'idiens, et deux jambes supérieures: les petites ailes, qui ren-
voient les contraintes vers la calvaria (Ferré et coll., 1990).
• Fosse crânienne postérieure. Elle est axée, sagittalement, sur
la jambe de force clivo-foraminienne, entre le dos de la selle
turcique et le foramen magnum. Elle présente les deux poutres
obliques des pyramides pétreuses et le renfort annulaire du
pourtour du foramen magnum. Elle se prolonge par l'éminence
cruciforme de l'occipital.
• En situation externe: la jonction de l'arcade zygomatique
4
forme une jambe de force externe entre les pourtours orbitaires
fi&. 1(,.33 -)ambes de fotœ de l, base du latéraux et le temporal " (fig. 16-35).
an : les poutres (rontale (1). sphéncr
~ '11. pétreuse (31, occipitale (4/, Au total, les épaississements internes constituent des jambes
occipitak postérieure (5/. de force transmettant les pressions au puissant socle de la base
du crâne ; les épaississements externes répondent aux tractions
musculaires.
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•
Annexe 1. Tableau des symboles et définitions des quantités biomécaniques (Organisation
Mondiale de la Santé, 1975)
Unité
Dé nomination Sym· et symbole
Définition
physique bole correspon-
dant
déplacement mètre changement de position d'un point, indépendamment du chemin pris.
t.r
linéa ire m
rythme de changement de la position d'un point (dérivée du déplacement
vitesse v m.s·1
par rapport au temps).
rythme de changement de la vitesse (dérivée seconde du déplacement par
accélération 'Y m.s·2
rapport au temps).
accélération due à l'attraction terrestre d' un solide tombant dans le vide.
accélération due à
g m.s·2 g varie selon l'altitude du lieu (au niveau de la mer : 9,806 65 m.s·'). Dans
la gravité
cet ouvrage, on utilise couramment l'approximation de g = 10.
déplacement angu- radian changement dans l'orientation d'un segment donné par l'angle plan entre
0El
laire rad les positions initiales et finales.
vitesse angulaire ùl rads ' rythme de changement de l'orientation d'un segment.
accélération angu- rythme de changement de la vitesse angulaire.
a rads'
lai re
période T s la durée nécessaire pour que le cycle d'un événement périodique soit complet.
nombre de répétitions d'un événement périodique pendant un laps de
hertz temps défi ni.
fréquence N
Hz Un hertz est la fréquence d'un événement périodique qui survient pendant
un laps de temps d'une seconde: 1 Hz = 1 S"
densité p kg. m" concentration de matière, mesurée comme une masse par unité de volume.
moment d' inertie 1 kg.m' résistance d'un corps à l' accélération angulaire autour d'an axe.
action mécanique d'un corps par rapport à un autre produisant une accé-
newton lération par rapport à un référentiel inerte. Un newton est la force qui
force F communique une accélération de 1m.s·' à un corps d' une masse de 1 kg
N
(1 N = 1 kg.ms')
pression intensité d'une force app liquée sur, ou distribuée au-dessus, d'une surface
p et mesurée comme un force par unité de surface. Le pasca l est la pression
co ntrainte normale pascal
cr Pa ou la contrainte d'une force de 1 N sur une surface de 1 m' (1 Pa = 1 N.m·')
co ntrainte
T on emploie souvent des multiples: daN.mm·'
de cisa ill ement
•
Annexes 2. Table anthropométrique (d'après Dempster, in Winter, 1994).
Poids du
Limites supérieure Centre de Gravité/
~t segment! Densité
et inférieure Longueur du segment
Poids du sujet
/ Proximal / Distal
Main Ligne bi-styloïdienne / 0,006 0,506 0,494 1,16
Ligne bi-épicondylienne /
Avant-bras 0,016 0,430 0,570 1, 13
Ligne bi-styloïdienne
Ligne bi-épicondylienne /
Avant-bras + main 0,022 0,682 0,3 18 1,14
IPP de l'index
Espace acromio-huméral /
Bras 0,028 0,436 0,564 1,07
ligne bi-épicondylienne
Espace acromio-huméral /
Bras + Avant-bras 0,050 0,530 0,470 1,11
Styloïde de l' ulna
_ _ _ _ _ _ _ _ . .__~~~__. .____~~____.-r
0.lœH~
• •
~
~
..â r- - - - -
- - - --
- - -
------
--
-l
rf
O,720H
- - - _.
O,53OH
!
~
0 1
O,285H
l O,151H
A - coxo-fémorale 118 B
- fémoro-palellaire 125, 156
Abaissemenl de la lêle 315 Balance de Pauwels 137, 143
- fémoro-libiale 149
Accourcissemenl des lendons des doigls Ballottemenl du talus 222, 227
413 - fibreuses 67
Bandelettes sagittales de l'exlenseur des
Acélabulum 11 9 - huméro-radiale (articulalions doigls 391, 393, 396,402,416
Amortissement du pied 238, 276 du coude) 341 , 346, 350 Bandeleues lendineuses du doigt 394, 396,
Amortissement palellaire 192 - huméro-ulnaire (articulations 419
Anconé 345 du coude) 341 , 346, 350 Barre de lorsion du pied 241, 248, 264, 274,
Angle - intercorporéales 435 276
- cranio-facial 543 - interphalangienne des doigts 389 Bassin 447, 493, 538
- de lordose 490 - inlerphalangienne des orteils 248 - (mouvemenls) 98, 99
- HTE 119 - lombo-sacrale 525 Boilerie de Duchenne de Boulogne 139
- lombo-sacraI490 - médio-carpienne 362 Boilerie de Tredelenburg 138
- Q 167, 168 - métacarpo-phalangiennes 389 Bourse subdehoïdienne 298
- sphénoïdal 543 - métalarso-phalangiennes 248 Bourses synoviales 66
- YCA 119 Boulonnière du FSD 392, 394
- processus articulaires poslérieurs 436
- YCE 119
- radio-carpienne 363
Angles du pied 243
- radio-ulnaire inférieure 362, 365, 368, 373
Anléversion du bassi n 128, 493
- radio-ulnaire supérieure 342,346, c
Aponévrose plantaire 249
350, 352 Caisson abdominal 43, 455, 466
Appareil exlenseur
- antérieur du geno u 1 10, 166, 178 - sacro-iliaque 529 Caisson thoracique 43, 454, 523
- poslérieur du genou 1 10. 167. 178 - scapulo-humérale 310, 325 Camplocormie 451
Apparei l sésamoïdien de l' hallox 248, 25 1 - scapulo-lhoracique 309, 324 Cardan d' arrière-pied 207
Appareil sésamoïdien du pouce 392 - slerno-c1aviculaire 309,324 Cartilage hyalin 69
Apparei l lricipilo-calcanéo-planlaire 213. - sublalaire 246 Ceinture
250, 253 - syssarcose 68. 309 - de maintien 92
Arc-boUlant c1aviculaire 295 - lalo-crurale 207 - orthèse 92
Arche lransversale du pied 260 - thermogène 92
- lemporo-mandibulo-denlaire 546
Arches du pied 242 Cenlrage de la lêle humérale 304. 305, 313,
- libio-libulaire inférieure 207, 210, 219.
Artère du rennemenllombal 441 326
222
Artère, vertébrales 472, 510 Cenlre de rolalion 30
- libio-libulaire supérieure 230
Arthrodèse de la hanche 118 Centres instantanés de rotation 30, 32
AUlograndissemenl axial aClif 82.453 Chaînes fonclionnelles muscu laires 20, 107
Arthrodè.c du poignel 376
Ava ncée méniscale 178 Chaîne articulée 19,447
Artic ul a ti on{s)
Axe capilulo-lrochléaire 340 Charnière aponévrotique lombaire 440. 491
- il ca rtil age 67
- ~I liy nov iulc 67
Axe de Henké 256 Charnière supra-condylienne
- aCrDmi o-clav icu lairc 309, 324 Axe sublalaire 256 de Gillol 171. 182
- crânio-ccv k:a lc 507 Axe lragien 81. 432. 454 Chasse veineuse 103. 125, 182,254
- cO'l to- tran wc r<.,a irc<., 479 Axe, de mobililé 34.447 Chaussure 276. 281
- co ... to-corporéal!: ... "'79 Axe, du pied 243 Chemin d'ouverture 553
teadiD<u.< du fléchisseur Empreinte planraire 264
-:;.,1 dos doigts 391. 412. 419 Engagement patellaire 182, 183, 188 Immobilisme déguisé 448
::MnC _cbéIoides 74 Enti.é pelvienne 447, 493. 538 Impingement syndrom 312. 323
C"",,""':OOo d-épaule 316 Entrni. 25, 264. 273.276 Indice de renverse men. de LI 490
~ de la hanche 134 Entrai. du pied 243, 249. 272, 276 Indice rachidien 433
NiIk,.-ru 46 Épicondylite du coude 354 Inversion 256, 259. 260
pocied position de l'épaule 319. 327 Équilibre pelvien 136
C...... 61 É.oile de Maigne 445 K
C~de l'épaule 302. 305 Euler (loi de) 58, 462
C~ Fonctionnelle de l'épaule 305 Éversion 256, 259, 260 Kaba.321
COIIIpk.<e acétabulaire du pied 247 Krukenherg (opération de) 341. 351 , 386
COIIJIlIe.« IomIx>-pelvi-Fémornl 117. 134, F
33.~ l
CompIeJ<e thoraco-scapulo-brachiaJ 291. Fauchage 101. 208. 222
Languettes intenendineuses de r extenseur
3U1.317 Fau.euil roulant 92
des doig.s 393. 395
Compressioo 44 Faux mouvements 33. 107
Langueues in.enendineuses du fléchisseur
Coollits de l'épaule 312. 323 Feed-back 63, 227, 263
superficiel des doig.s 393
Coostipatioo 91, 94 Feed-forward 63, 263
Langueues latérales de rex.enseur des
Corps adipeux du genou 169 Ferme du pied 25. 243, 264, 274
doigts 393
Coude de finesse 109.347, 349. 369 Fibre moyenne 9. 47 Lejars (effet) 105.254
Coude de Fom: 109,347.347,369 Fibrocartilage glénoïdien 249
Lemnisca.e 109
Coulisses des fléchisseurs des doigts 391, Aéche lombale 490 Leviers 15
JM.395.419 Aèches venébrnles 433 Ligamenl(s)
Coup de vent ulnaire 416 Aexion mécanique 46 - annulaire 342
Coup du lapin 514 Auage 46 - bifurqué 364
Combe tension-longueur 63 Aexum du genou 150, 179. 182. 188, 190, - calcanéo-cuboïdien planraire 249
C}hemétique 108. 123, 135,448,538 192,200 - calcanéo-naviculaire plantaire 249
Cycle de man:he 95 Fon.anelles 550 - collaI. fibulaire de la cheville 211
Force 9 - collaI. libulaire du genou 161
o Force musculaire 22, 63 - collaI. radial du coude 342
Défécat.ioo 90 Frnc.ure de Pouteau-Colles 376. 377, 379 - collaI. radial du poigne. 364
Delpeeh (loi de) 58 Frouemen. 65 - collaI. .ibial de la chevi lle 211
Deholde Fessier de Faraheuf 122,137, 133 - (coefficient de) 51 - collaI. tibial du genou 161
Démarcbe salutante 139 - collaI. ulnaire du coude 342
DI!\'errouillage du genou 186 G - collaI. ulnaire du poigne. 364
OiogonaJes 34_ 321 - caraco-huméral 30 1, 3 1 1. 3 12, 328
Gaines dorsales de la main 394
DiopIJragme pelvien 537 - croisés du genou 160
Gaines palmaires de la main 393 r
Di:aslasis radio-ulnaire 376 - de Cleland 394. 396
Di:aslasis tibio-libulaire 223. 227 Gaines synoviales 66, 394
- de Grayson 394. 419
DHtaoœ TI-GT 183 Galéa 549, 553,
- de Kaplan 164. 184
Doi!I en boutonnière 416 Genu valgum 96. 150 - de la hanche 122
Doi!I en col de cygne 416 Geste de main intrinsèque 399 - de la .ê.e fé morale 122. 13 1
Doip eu maillet 417 Girnlion pelvienne 97. 99. 132. 133. 136.493 - deltoïdien 21 1
Doi!IIibre 1phénomène du) 402 Glissement 29 - frondiFonne 364
Doooier :mIirieur 87 Gorge de la .rochlée humérale 340 - gléno-huméral inFérieur 30 1. 327. 328
Dloucn des interosseux des doigts 394. Grnba.aire (é.a.) 93 - in.er -épine ux 438
JIi5 - jaune 438
00u.-eR 440 Grande course de Duparc 411 - long i.udina l an.érieur 437
Griffe ulnaire 387, 405. 416 - longitudina l pos.érieur 438
E - mé.acarpien 'ransve rse proFond 391. 395
H - nucal 470
- plan.ai re long 249
Hamac gé me llo-ob.ura.e ur 123. 134. 137 - prona.eur 364. 366
Hauban 53, 123. 137.224.264.46 1 - ré.in.c lIl ai re 394. 395.403.405
Hilton (loi de) 71 - rét inacu lllllls 365
Homo erec.us 80, 94. 102 - réni,.clI lums de la c he, ill c 213
Hy"é ré.i; 23 - rén il acu lll lll~ de.., 111. Iléchi ..,,,,cur,, de ,",
tNDEX • 567
Sésamoïdes 66 v
Sonneue (mouvement) 309 Valgus du coude 339
Spondylolisthésis 46, 528 Valgus du genou 157, 164, 150,198
Stabilisateur.; de la scapula 324 Varus du genou 199
R Stand de verticalisation 83 Vasle médial oblique 183
~de la tête 304. 312 Steppage 101 , 208, 222 Venturi (effel) 104, 182
","-.PIÎOII du pied 238, 276. 322 Sustentation de la tête humérale 304 Vérin 127
Syndrome de l'élévateur de la scapula SIS Verrouillage 41
R,,'1IImoiniscal I74
R........-atum du geoou 189 Verrouillage du genou 185
~ des trois E 54 T Verrouillage lombaire 495
RdaIions privilégiées 36, 447 Vêle ment 84
Tabatière anatomique 374
Rda.uIion mécanique 23 Vi rage du pied 256
Taligrade 278
Rdro\=ion du bassin 129, 493 Voies de passage 321
Tangage du pied 2S6
Risscr (test de) 59 Volute de Fick 153, 174
Tendofléchisseur.; de la main 391
ROIaIÎOO automatique de l'ulna 34S Voûle coraco-acromia le 300, 302, 306, 329
Test de Weber 384
ROI3Iion automatique du geoou 155, 174, 183 VoGle planlaire 243,251 , 264,268,273
Tests fonctionnels 54
Roue ischiatique 88 Tirant 42, 123, 138
Roulement du pied 95 Tiroir antérieur 185, 189
w
Roulement-glissement de la tête humérale
Tiroir postérieur 185, 189 Whiplash 514
312. 327. 328
Tonus musculaire 22, 63
Roulis du pied 2S6
R>deU (chiffrage de) 143
Tor.;ion 45 z
Tor.;ion tibiale 208
R)Ume de flexion du doigt 400 Zones avasculaires fonclionnelles 307
Traclion 45
Rytbme scapulo-huméral 318, 323 Zones des lendons fléchisseurs de la main
Translation 29
391
Travail musculaire 64
5 Triangle de mobilité du pied 242
SADAM 553 Tripode vertébral 4CiO
Semelle Tunnel ostéofibreux 59, 65
- veineuse plantaire 104 Types articulaires 67
ri
InstiM Régional de Formation aux
Métiers de laRééducation et de la Réadaptation
des Pays de la Loire
54 ~ de la Baugerie 44230 St Sébastien S/Loire
Tél. : 02 51 7909 79· Siret : 788 071678 00015
ELSEVIER MASSON
62. rue Camille-Desmoulins
92442 Issy-les-Moulineaux Cedex
Michel Dufour, kinésithérapeute, cadre de santé (CDS), est titulaire d'un DU d'anatomie et
d'organogénèse et d'un DU de biomécanique. Il est enseignant dans les IFMK de l'EFOM,
Assas et ENKRE, à Paris, de Berck et en PCEM (Paris XIII).
Michel PiUu, kinésithérapeute, cadre de santé (CDS), est docteur ès sciences en biomécanique
(PhD University of Stathclyde, Écosse). Il est enseignant dans les IFMK d 'Assas, ENKRE et à
l'IFPP Danhier, à Paris.
ISBN 978-2-294-08877-3