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« La meilleure référence sur l’attention

en langue française » Serge Nicolas

pyschologiques
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de l’attention
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Psychologie de l’attention
François Maquestiaux est professeur de psychologie cognitive à l’Université Bourgogne Franche-Comté,
à Besançon, et membre de l’Institut Universitaire de France. Préfaces de Patrick Lemaire et Serge Nicolas
Postface de Michel Isingrini

Sous la direction de JACQUELINE RICHELLE 2e ÉDITION PATRICK LEMAIRE / ANDRÉ DIDIERJEAN 3e ÉDITION MICHEL BORN / FABIENNE GLOWACZ 4e ÉDITION

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Psychologie
de l’attention

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9 1

1 I John B. WATSON (1878-1958). Psychologue américain, il fut professeur à l’Université de 7 I Carl Gustav JUNG (1875-1961). Médecin et psychologue suisse, il a été l’élève de Freud.
Chicago et au laboratoire psychologique de l’Université Johns Hopkins. Il a eu un impact En désaccord avec celui-ci, il va créer sa propre théorie. Il a créé sa propre théorie et est
majeur sur le développement de la théorie behavioriste. ainsi devenu le fondateur de la psychologie analytique.
2 I Albert BANDURA (1925- ). Psychologue canadien, il enseigne à l’Université de Stanford 8 I Anna FREUD (1895-1982). Fille de Sigmund Freud, elle se consacra dès 1926 à la psycha-
depuis 1953. Ses recherches portent sur les différents aspects de la théorie sociale nalyse des enfants. Elle a été toute sa vie en opposition avec Mélanie Klein.
cognitive. 9 I Ivan Petrovich PAVLOV (1849-1936). Chimiste russe, il travailla à l’Académie mili-
3 I Françoise DOLTO (1908-1988). Médecin et psychanalyste française, elle est une dis- taire de Saint-Petersbourg. Il a mis en lumière l’existence du réflexe conditionné appelé
ciple de Freud. Son œuvre est consacrée à ce qu’elle nomme elle-même « la cause aujourd’hui « réflexe pavlovien ».
des enfants ». 10 I Jacques LACAN (1901-1981). Médecin et psychanalyste français, il a défendu les théo-
4 I Abraham MASLOW (1908-1970). Psychologue américain, il a enseigné dans plusieurs ries freudiennes. Il a expliqué la structure de l’inconscient et a défini la structure du
universités. Il fut la figure de proue de la psychologie humaniste. Il est l’inventeur de la sujet.
célèbre pyramide qui porte son nom. 11 I Mélanie KLEIN (1882-1960). Psychanalyste autrichienne, elle est autodidacte. Elle a
5 I Hermann RORSCHACH (1884-1922). Médecin, psychiatre et psychanalyste suisse, élaboré la technique du jeu comme moyen d’accès à l’inconscient. Elle a été toute sa vie
il exerça dans plusieurs asiles. Son œuvre principale est consacrée à la psychologie en opposition avec Anna Freud.
religieuse. 12 I Burrhus Frederic SKINNER (1904-1990). Psychologue américain, il a enseigné dans
6 I Sigmund FREUD (1856-1939). Médecin et psychanalyste autrichien, il est considéré plusieurs universités. Il affirme que les comportements humains sont déterminés par
comme le père de la psychanalyse moderne. l’effet qu’ils produisent dans l’environnement.

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FRANÇOIS MAQUESTIAUX 2e ÉDITION

Psychologie
de l’attention
PRÉFACES DE PATRICK LEMAIRE
ET SERGE NICOLAS

POSTFACE DE MICHEL ISINGRINI

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© De Boeck Supérieur s.a., 2017 2e édition


Rue du Bosquet, 7 – B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits réservés pour tous pays.


Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment
par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans
une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de
quelque manière que ce soit.

Dépôt légal  :
Bibliothèque nationale,
Paris : octobre 2017
Bibliothèque royale de Belgique,  ISSN 2030-4196
Bruxelles : 2017/13647/170 ISBN 978-2-8073-0736-0

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Sommaire

Remerciements................................................................................... 7
Préface à la première édition.............................................................. 9
Préface à la deuxième édition............................................................. 11
Introduction....................................................................................... 15

PARTIE 1

L’attention et ses rouages


C hapi tr e 1 Attention divisée......................................................... 23
C hapi tr e 2 Attention sélective....................................................... 45
C hapi tr e 3 Capture de l’attention................................................. 71
C hapi tr e 4 Attention centrale....................................................... 99
C hapi tr e 5 Automaticité............................................................... 127

PARTIE 2

L’attention à la rencontre
d’autres concepts psychologiques
C hapi tr e 6 Mémoire de travail...................................................... 161
C hapi tr e 7 Conscience.................................................................. 185
C hapi tr e 8 Self-control.................................................................. 207
C hapi tr e  9 Mouvement................................................................. 233
C hapi tr e  1 0 Stress.......................................................................... 261

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6  ■  Psychologie de l’attention

Conclusion......................................................................................... 279
Postface............................................................................................. 289
Glossaire............................................................................................ 291
Bibliographie...................................................................................... 297
Webographie..................................................................................... 315
Index des auteurs............................................................................... 319
Liste des tableaux et figures................................................................ 323
Table des matières............................................................................. 329

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Remerciements

Lors de la rédaction des deux éditions de cet ouvrage, j’ai sollicité l’aide de collègues et
de spécialistes pour des relectures, des avis et des conseils bibliographiques. Je remer-
cie donc chaleureusement Robin Baurès, Cédric Bouquet, Valérie Camos, Guillaume
Chauvel, André Didierjean, Stéphane Ibrahime, Sid Kouider, Marie Mazerolle et Kévin
O’Regan.
Les discussions, échanges et débats stimulants et enrichissants avec mes collabora-
teurs et amis de longue date ont nécessairement nourri le contenu de ce livre. Un très
grand merci à Guillaume Chauvel, André Didierjean, Alan Hartley, Nicholas Gaspelin
et Eric Ruthruff.
Je tiens à remercier Michel Isingrini, Patrick Lemaire et Serge Nicolas de m’avoir fait
l’immense honneur d’écrire la préface ou la postface de cet ouvrage. Sachez que vos
accomplissements et engagements scientifiques sont des modèles pour moi.
Cette seconde édition de Psychologie de l’attention n’aurait certainement pas vu le jour,
en temps et en heure, sans le soutien et la qualité du suivi éditorial de Bruno Leclercq
et d’Anouk Verlaine. Un grand merci à vous d’avoir toujours répondu avec précision
et clarté à mes questions sur le texte.
Enfin, merci, merci, merci à Bérengère, Emile et Philémon, mes coéquipiers de vie.

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P artie 1

L’attention
et ses rouages

S o m m aire
C hapi tre 1
Attention divisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

C hapi tre 2
Attention sélective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

C hapi tre 3
Capture de l’attention . . . . . . . . . . . . . . . . 71

C hapi tre 4
Attention centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

C hapi tre 5
Automaticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

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C h apitre 1

1 Attention divisée
S o m m aire
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2. Les propositions théoriques


de l’attention divisée . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Dans ce chapitre, vous allez


Découvrir les principales propositions
théoriques de l’attention divisée.
Comprendre comment ces propositions
théoriques ont été développées dans
la seconde moitié du vingtième siècle.
Voir les arguments empiriques sur lesquels
s’adossent les propositions théoriques.
Saisir le cadre conceptuel des recherches
sur l’attention divisée.

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24  ■  L’attention et ses rouages

La formule « attention divisée » désigne l’ensemble des recherches examinant les


processus mentaux en jeu lorsque la situation implique de traiter plusieurs stimuli1.
Cette formule, proposée au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, est large-
ment utilisée. Toutefois, elle manque de neutralité puisqu’elle suggère d’emblée l’idée
selon laquelle il existe une ressource mentale « divisible » entre différentes tâches. Si
cette idée a fait l’objet d’une proposition théorique influente, il est important de garder
à l’esprit que la formule « attention divisée » fait également référence à d’autres pro-
positions théoriques différentes, mais tout aussi valables et pertinentes.

Dans ce chapitre, nous décrirons les grandes propositions


théoriques avancées dans le domaine de l’attention divisée.

1. Introduction

Dans la vie de tous les jours, l’être humain est souvent amené à faire attention à
plusieurs stimuli survenant quasi simultanément ou à faire plusieurs tâches en même
temps. Au volant, le conducteur contrôle son véhicule en effectuant différentes actions
avec les mains et les pieds (afin de corriger la direction, réguler la vitesse…) tout en
faisant beaucoup d’autres choses, comme analyser les événements survenant sur la
route, penser à la planification des vacances à venir, écouter une émission à la radio,
discuter avec un passager ou encore régler un problème professionnel au téléphone2.
À l’université, des étudiants accomplissent parfois la prouesse de suivre un cours tout
en lisant le journal ou tout en envoyant des SMS3.
Des exemples de ce type, et bien d’autres encore, ont incité les psychologues à poser
deux postulats. Le premier postulat est qu’une ressource mentale, appelée attention4,
est généralement utilisée en quantité variable lors de la réalisation de la plupart des
activités psychiques. Le second postulat est que la ressource en attention est dispo-
nible à tout instant pour chacune des choses auxquelles les individus pensent ou pour
chacune des tâches qu’ils accomplissent. Sur la base de ces postulats, les psychologues
ont cherché à répondre à des questions relatives à la façon dont l’attention autorise
ou non à traiter en même temps plusieurs stimuli ou à faire plusieurs tâches en même
temps. Ainsi, l’attention est-elle véritablement divisible entre les traitements ou entre
les tâches ? Quelles sont les limites à la division de l’attention ? L’attention repose-t-

1.  Dans ce livre, le terme de stimulus désigne toute information parvenant à l’un des organes des sens
et donc a toute information pouvant faire potentiellement l’objet d’un traitement cognitif.
2.  Ce comportement est répréhensible.
3.  Ces comportements sont aussi répréhensibles.
4.  Autrefois, les psychologues parlaient d’énergie mentale plutôt que d’attention. Aujourd’hui, on
parle d’effort, de capacité, de ressources attentionnelles ou d’attention, sans faire réellement de dis-
tinction. Dans cet ouvrage, nous nous limiterons autant que possible à une seule formulation, celle
d’attention, choisie en raison de sa simplicité.

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Attention divisée  ■  25

elle sur une seule et unique ressource ou sur un faisceau de ressources ? Existe-t-il
des opérations mentales qui recrutent la totalité de l’attention disponible ? Lorsque
plusieurs tâches sont effectuées en même temps, le traitement de certaines d’entre elles
influence-t-il le traitement d’autres tâches, notamment lorsque les contenus traités se
ressemblent ?
La question de la division de l’attention a commencé à être étudiée de manière scien-
tifique vers la fin du dix-neuvième siècle. À cette époque, plusieurs philosophes
– notamment Spencer, Ribot et Wundt5 – débattaient sur la question de la coexistence
possible ou non de deux actes psychiques, c’est-à-dire sur la possibilité de penser à
deux choses différentes au même moment. Pour tenter de répondre à cette question, le
philosophe français Paulhan (1887) eut l’ingénieuse idée de concevoir des expériences
rigoureuses consistant à évaluer le comportement d’un individu (en l’occurrence lui-
même) dans différentes situations. Grosso modo, il s’agissait de faire deux tâches en
même temps. Dans une des situations, par exemple, Paulhan récitait un poème tout
en lisant un autre poème. Cette méthode d’investigation de l’attention, basée sur la
mesure du comportement humain en situation de double tâche, a fait des émules : elle
a été reprise, modifiée, améliorée, raffinée, sophistiquée… dans une myriade de travaux
scientifiques publiés au cours du vingtième siècle et au début du vingt et unième siècle.
En plus de cent ans, les procédures de double tâche ont connu une évolution sans
précédent et cette évolution a permis de mieux comprendre la nature des mécanismes
de l’attention en jeu lorsque plusieurs tâches sont effectuées à la fois (ces mécanismes
seront décrits en détail dans le chapitre sur l’attention centrale ; voir aussi la façon
dont les activités de maintien et de traitement sont coordonnées en mémoire de travail
dans le chapitre sur la mémoire de travail).
La question centrale de ce chapitre est la suivante : existe-t-il des propositions théoriques
de l’attention divisée plus légitimes que d’autres ?

2. Les propositions théoriques


de l’attention divisée
Dans cette partie, nous avons choisi d’aborder en détail quatre propositions
théoriques de l’attention divisée. Ces propositions sont incontournables puisqu’elles
fournissent un cadre conceptuel qui a considérablement influencé et qui continue
d’influencer la façon dont les psychologues expliquent la capacité des individus à faire
plusieurs choses en même temps. Une proposition fondatrice de cette capacité, que
l’on doit à Kahneman (1973), est celle de la capacité attentionnelle partagée (capacity
model of attention). Une proposition dérivée envisage l’existence non pas d’une unique
ressource en attention, mais de multiples ressources en attention (Navon & Gopher,
1979 ; Wickens, 1984). Une troisième proposition accorde une place centrale au

5.  Pour davantage d’informations sur les pères fondateurs de la psychologie scientifique et son déve-
loppement, se référer à l’ouvrage Histoire de la psychologie de Nicolas (2001).

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26  ■  L’attention et ses rouages

contenu des informations en faisant l’hypothèse que plus les contenus traités par dif-
férentes tâches sont différents, plus la division de l’attention est facile, et inversement
(Allport, 1987 ; Hirst & Kalmar, 1987 ; Navon & Miller, 1987). Enfin, une quatrième
proposition stipule que des limitations structurales – appelées filtres attentionnels ou
plus communément goulets d’étranglement (bottleneck) – autorisent ou non la division
de l’attention entre plusieurs tâches, selon leurs positions au sein des étapes du traite-
ment de l’information (Broadbent, 1958 ; Deutsch & Deutsch, 1963 ; Pashler, 1994).

2.1. Une ressource unique en attention

2.1.1. La capacité attentionnelle partagée


Dans l’ouvrage Attention and Effort, Kahneman (1973) décrit une proposition
théorique qui explique simplement comment une ressource unique en attention est
divisée entre plusieurs tâches. L’intérêt de cette proposition est qu’elle explique bien le
comportement humain dans une grande variété de situations. La figure 1.1 en fournit
une illustration. Les rectangles représentent l’ensemble des tâches qu’il est possible
de faire dans un contexte donné. Au plan psychologique, ces tâches correspondent à
des structures mentales qui, une fois activées par le contexte, ont besoin d’attention
pour engendrer une réponse. L’allocation de l’attention vers ces structures est sous le
contrôle de l’intention de l’individu. Ainsi, c’est l’intention de l’individu, à un moment
donné, qui dicte vers quelles structures mentales l’attention disponible sera dirigée. La
proposition de Kahneman comporte plusieurs caractéristiques, énumérées ci-dessous.
Une première caractéristique est que l’individu possède une ressource en attention
dont la quantité est limitée. Cette ressource peut être partagée entre les traitements
de plusieurs tâches. Ce partage de l’attention s’effectuerait avec une grande flexibilité
(Moray, 1967). Lorsque différentes tâches ont des besoins en attention qui n’excèdent
pas la quantité disponible d’attention, alors les traitements sous-jacents à ces tâches
opèrent avec efficacité, aussi bien en condition de double tâche qu’en condition de
simple tâche. En revanche, lorsque différentes tâches ont des besoins en attention dont
la somme excède la quantité disponible d’attention, alors les traitements de certaines
de ces tâches, voire de l’ensemble de ces tâches, opèrent simultanément de façon sous-
optimale. Cela peut se manifester par des chutes de performance (allongement du
temps de réaction ou du temps de réalisation, augmentation du nombre d’erreurs) sur
certaines des tâches, voire sur l’ensemble des tâches.
Une deuxième caractéristique est que la demande en attention d’une tâche diffère
selon sa nature. Ainsi, une tâche relativement facile mobilisera peu d’attention alors
qu’une tâche plus difficile mobilisera davantage d’attention. Le corollaire est qu’une
tâche mobilisera nettement plus d’attention lorsqu’elle est nouvelle ou rarement réali-
sée que lorsqu’elle familière ou fréquemment réalisée (l’évolution du coût en attention
d’une tâche au cours de la pratique sera présentée dans le chapitre sur l’automaticité).
La troisième caractéristique est que les intentions des individus façonnent la façon
dont l’attention est divisée entre différentes tâches. Ainsi, les intentions – ou buts
poursuivis – exercent un contrôle de la quantité d’attention dirigée vers les tâches à

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Attention divisée  ■  27

Éveil
Ressource Capacité Figure 1.1
en attention disponible Proposition de la capacité
attentionnelle partagée.
Allocation Adaptation librement
selon les intentions inspirée du schéma
proposé par Kahneman
(1973).
Tâches
possibles

Réponses

réaliser. Par exemple, plus l’individu attribue une priorité élevée à une tâche, plus une
quantité importante d’attention sera allouée à cette tâche. Le contrôle cognitif émanant
de la volonté de l’individu reflète la mise en jeu de traitements descendants (ou top
down). Ces traitements, ainsi que les traitements ascendants (ou bottom-up) qui sont
déclenchés et dirigés par les stimuli, seront présentés plus en détail dans le chapitre
sur l’attention sélective et dans le chapitre sur la capture de l’attention.
Une quatrième caractéristique est que le besoin en attention d’une tâche (en quantité
plus ou moins grande) n’implique pas nécessairement que l’ensemble des traitements
mentaux sous-jacents ont besoin d’attention. Par exemple, Kahneman (1973) conçoit
que les stades périphériques du traitement de l’information, notamment ceux en
charge du traitement des caractéristiques physiques du stimulus, puissent être activés
par l’apparition du stimulus sans pour autant consommer d’attention.
La cinquième caractéristique est que la quantité d’attention disponible dépendrait du
niveau d’éveil physiologique (arousal). Cette caractéristique singulière, qui apparaît
dans l’ovale de la figure 1.1, a deux implications notables. La première est que la diminu-
tion de l’éveil, par exemple imputable à de la fatigue ou à la prise de somnifères, réduit
la quantité d’attention disponible à un moment donné. La seconde implication est que
les demandes de la situation modulent le niveau d’éveil. Ainsi, la quantité d’attention
disponible sera plus importante dans une situation impliquant un niveau d’éveil élevé
(par exemple lorsqu’un individu conduit en ville) que dans une situation impliquant un
niveau d’éveil bas (lorsqu’un individu conduit sur une route de campagne)6.

6. Est-ce que l’augmentation de l’éveil implique systématiquement une amélioration de la perfor-


mance ? D’après Yerkes et Dodson (1908), il existerait une relation en U inversé entre l’éveil et la
performance. Ainsi, si l’augmentation de l’éveil s’accompagne en général d’une amélioration de la per-
formance, il existerait un seuil de l’éveil au-delà duquel toute « sur-activation » nuit à la performance.

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28  ■  L’attention et ses rouages

2.1.2. Arguments empiriques


La popularité de la proposition d’une capacité attentionnelle partagée tient au fait
qu’elle fournit une explication simple à une grande variété de comportements, dès
lors qu’il s’agit de faire attention à plusieurs choses ou de réaliser plusieurs tâches en
même temps.
Par exemple, le conducteur d’une voiture a probablement déjà fait l’expérience qu’il
est assez facile de conduire tout en discutant au téléphone de la pluie et du beau temps
avec un passager. Le conducteur a aussi pu se rendre compte qu’il était plus difficile,
voire impossible, de conduire à vive allure sur une autoroute par une pluie diluvienne
tout en résolvant un problème professionnel au téléphone. D’après la proposition d’une
capacité attentionnelle partagée, on peut considérer que les demandes en attention
des deux tâches n’excèdent pas la quantité d’attention disponible dans la première
situation, permettant ainsi au conducteur de réaliser avec efficacité ces deux tâches
complexes en même temps. En revanche, les demandes des tâches excèdent la quantité
d’attention disponible dans la seconde situation, empêchant le conducteur de réaliser
chacune des tâches avec efficacité. L’intention du conducteur, qui sera (normalement)
de faire davantage attention à la conduite qu’à la résolution du problème profession-
nel, guidera l’allocation de l’attention de façon prioritaire vers la tâche de conduite,
au détriment de la tâche professionnelle. Notons qu’il existe de nombreux arguments
empiriques démontrant que, lors de la réalisation simultanée d’une tâche de conduite
et d’une tâche cognitive, plus le degré de difficulté de la tâche cognitive augmente,
plus il devient difficile d’effectuer avec efficacité les deux tâches simultanément. Par
exemple, Strayer, Drews et Johnston (2003) ont montré qu’une conversation télépho-
nique avec un kit mains libres altère la performance de conduite sur simulateur.
C’est probablement à Frédéric Paulhan que l’on doit, en 1887, les premiers arguments
empiriques en faveur d’une division de l’attention. Vers la fin du dix-neuvième siècle,
il mit en place une série d’expériences de double tâche afin de tester la « simultanéité
réelle des faits de conscience » (Paulhan, 1887, p. 684). En termes plus contemporains,
il a testé l’hypothèse selon laquelle l’être humain peut diviser son attention sur plu-
sieurs choses en même temps : « J’ai donc essayé de réaliser en moi la simultanéité des
systèmes psychiques en action, et j’ai fait un certain nombre d’expériences – cinquante
environ – dont je vais exposer les résultats » (Paulhan, 1887, p. 685). Les expériences
de double tâche mises au point sont complexes : par exemple, il a écrit des vers d’un
court poème tout en récitant un autre poème, il a aussi effectué un calcul arithmétique
tout en récitant un poème… Extraits choisis :
J’écris les quatre premiers vers d’Athalie, en récitant 11 vers de Musset (de
12 pieds). Le tout me prend 40 secondes. La récitation seule m’en prend 22, le fait
d’écrire 31 environ, ce qui donne un total de 53. Il y a donc une petite différence
en faveur des opérations simultanées. Enfin je récite à la fois mentalement des vers
de Leconte de Lisle, et à voix basse le début d’Athalie – 8 vers de chaque pièce.
L’opération double me prend 38 secondes, les deux opérations séparément m’en
prennent 33. Il y a donc un retard pour l’opération double » (Paulhan, 1887, p. 687).
Je multiplie 421 312 212 par 2, l’opération me prend 6 secondes, la récitation de
4 vers de 12 pieds me prend également 6 secondes. Les deux opérations faites à la

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Attention divisée  ■  29

fois ne prennent aussi que 6 secondes. Il n’y a donc aucune perte de temps pour
une des deux opérations à la combiner avec l’autre. Les résultats de toute une série
d’expériences semblables ont été parfaitement concordants (Paulhan, 1887, p. 687).

Les résultats présentés dans ces extraits, notamment ceux du deuxième, valident l’hy-
pothèse d’une division de l’attention : Paulhan multiplie tout en récitant (condition de
double tâche) en deux fois moins de temps que la somme des temps de réalisation de
ces deux tâches séparément (condition de simple tâche)… Aussi savoureuses soient-
elles, les expériences de Paulhan (1887) présentent plusieurs biais méthodologiques
qui limitent la portée des conclusions que l’on peut en tirer. Le premier biais est que
Paulhan est à la fois juge et partie, ce qui laisse une part non négligeable à la subjecti-
vité dans la conduite de cette étude. Le deuxième biais est l’utilisation d’un seul par-
ticipant (Paulhan en personne !), ce qui ne permet pas de savoir si les résultats sont
spécifiques à Paulhan ou s’ils sont plus généraux, c’est-à-dire s’ils s’observeraient sur
un échantillon plus important d’individus. Le troisième biais concerne le peu de fiabi-
lité des mesures. Imaginez un peu les erreurs de mesure qui surviennent quand, à la
fois, on surveille le temps sur une horloge, la qualité de la production de deux tâches
complexes tout en les effectuant ! Dans ces conditions, il est difficile d’effectuer une
analyse sérieuse des mécanismes de l’attention à l’œuvre. On peut relever des bais
méthodologiques similaires dans les études consistant à lire de courtes histoires tout
en écrivant des mots sous la dictée (Downey & Anderson, 1915 ; Solomons & Stein,
1896).
Avec des mesures plus objectives du comportement (par exemple la mesure du temps
avec un chronomètre par un expérimentateur plutôt que par le participant lui-même)
de plusieurs individus effectuant une tâche ou plusieurs tâches, dans des conditions
expérimentales rigoureuses et reproductibles, différentes études ont obtenu des
résultats en accord avec l’hypothèse d’une division de l’attention (Allport, Antonis,
& Reynolds, 1972 ; Shaffer, 1975 ; Spelke, Hirst, & Neisser, 1976). Par exemple,
Spelke et al. (1976) ont évalué la capacité de deux étudiants à apprendre à lire des his-
toires (dont la longueur varie de 700 à 5 000 mots) tout en écrivant des mots dictés
par l’expérimentateur (une vingtaine de mots par liste). Les deux étudiants ont par-
ticipé à 85 sessions expérimentales d’une heure chacune. Le premier résultat est que
les participants, même s’ils éprouvent de grandes difficultés à faire en même temps les
deux tâches complexes, s’améliorent progressivement d’une session expérimentale à
l’autre… à tel point qu’ils parviennent à un niveau de performance en double tâche
« parfait ». Concrètement, avec la pratique, les étudiants ont réussi à lire un texte et
à écrire sous la dictée aussi rapidement en condition de double tâche qu’en condition
de simple tâche. Ce résultat a été interprété comme la preuve d’une division possible
de l’attention entre des tâches complexes. Le second résultat est qu’avec la pratique,
les participants ont développé la capacité à comprendre le sens des histoires, à décou-
vrir les relations entre les mots dictés et à les catégoriser selon leur signification,
aussi efficacement en condition de double tâche qu’en condition de simple tâche.
D’après Spelke et al., le fait que les deux étudiants sont devenus capables d’extraire
simultanément la signification véhiculée par deux sources d’informations distinctes
(des mots écrits et des mots lus) fournit une preuve supplémentaire en faveur de la
division de l’attention.

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 29 05/09/2017 10:41:06


30  ■  L’attention et ses rouages

En somme, les résultats de Spelke et al. (1976) suggèrent que l’attention puisse être
allouée simultanément à deux tâches complexes. En ce sens, ils sont compatibles avec la
proposition d’une capacité attentionnelle partagée (Kahneman, 1973). Mais Spelke et al.
admettent la possibilité d’une autre interprétation. D’après ces auteurs, leur procédure
expérimentale, en utilisant deux tâches complexes (lire des histoires et écrire des mots
dictés), ne serait pas suffisamment sensible pour détecter une alternance rapide de
l’attention d’une tâche à l’autre. Il n’y aurait donc pas de division de l’attention au sens
strict. Dans une étude révélant que des dactylographes experts parviennent à taper un
texte et à réciter des comptines en même temps et sans interférence observable, Shaffer
(1975) fait écho à une telle hypothèse de l’alternance attentionnelle. Néanmoins, cette
hypothèse est infalsifiable dans un tel contexte puisque le déroulement de tâches com-
plexes est essentiellement sous le contrôle du participant. Si la durée de réalisation des
tâches et le nombre d’erreurs sont connus de l’expérimentateur, il lui est impossible d’en
déduire la nature des opérations mentales mises en jeu par exemple à la 18e seconde
d’une tâche qui a duré 60 secondes… Dans le chapitre sur l’attention centrale et le cha-
pitre sur l’automaticité, nous décrirons comment l’utilisation de procédures expérimen-
tales grandement épurées (notamment en utilisant des tâches de temps de réaction) a
permis de tester l’hypothèse de l’alternance de l’attention.

2.2. Plusieurs ressources en attention

2.2.1. De multiples ressources en attention


Wickens, dans le chapitre « Processing Resources in Attention » publié dans l’in-
contournable ouvrage Varieties of Attention (Parasuraman & Davies, 1984), décrit une
proposition selon laquelle il existe non pas une ressource, mais plusieurs ressources
en attention (pour une proposition similaire, voir aussi Navon & Gopher, 1979). L’idée
centrale de cette proposition est la suivante : moins les tâches se ressemblent, moins
elles « puisent » dans les mêmes « réservoirs » en attention, et moins le traitement
d’une tâche sera affecté par l’augmentation accrue en attention du traitement d’une
autre tâche (par exemple quand le niveau de difficulté augmente ou que la durée du
besoin en attention est allongée). Un présupposé clé de cette proposition est que toute
tâche mobilise plusieurs ressources en attention.
Pour illustrer cette proposition, prenons le premier cas de la figure 1.2 (partie supé-
rieure). Quand deux tâches mobilisent les mêmes ressources en attention, si le niveau
de difficulté de l’une d’entre elles (la tâche 2) augmente considérablement, moins de
ressources en attention seront alors disponibles pour l’autre tâche (la tâche 1) et donc
sa performance chutera7. Maintenant, prenons le second cas de la figure 1.2 (partie
inférieure), plutôt extrême puisque les tâches 1 et 2 mobilisent des ressources en
attention totalement différentes : la ressource A pour la tâche 1 et la ressource B
pour la tâche 2. Dans ce cas, si le niveau de difficulté de la tâche 2 augmente considé-

7.  Notons que ce cas de figure ne permet pas d’écarter la proposition selon laquelle il existe une seule
ressource en attention.

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 30 05/09/2017 10:41:06


Attention divisée  ■  31

Figure 1.2
Deux cas extrêmes illustrant l’influence d’une consommation accrue des ressources en attention
par une tâche sur la performance de l’autre tâche, selon que les deux tâches mobilisent ou non
les mêmes ressources en attention. Adapté d’après Wickens (1984).

rablement, la quantité de ressource A restera la même et donc la performance de la


tâche 1 demeurera inchangée.
Wickens (1984) a défini les ressources en attention selon une représentation en trois
dimensions : la dimension « stade de traitement », la dimension « nature du code
du traitement », et la dimension « canal sensoriel d’entrée et de sortie motrice ».
Il ­décompose la dimension « stade de traitement » en trois stades : un stade précen-
tral d’encodage des propriétés du stimulus, un stade central de traitement du code
associant le stimulus à la réponse, et un stade postcentral d’initiation de la réponse.
La dimension « nature du code du traitement » comporte deux codes : un code verbal
et un code spatial (pour une dissociation similaire entre informations de nature verbale
et informations de nature visuospatiale, voir le chapitre sur la mémoire de travail). La
dimension « canal sensoriel d’entrée et de sortie motrice » a deux sous-dimensions : le
« canal d’entrée » comprenant le canal visuel et le canal auditif, le « canal de sortie »
comprenant le canal manuel et le canal vocal. Ces trois dimensions sont représentées
figure 1.3. Avec une telle décomposition des ressources en attention, il en existerait
au moins 24 : 12 ressources en attention (ou réservoirs) disponibles pour le canal
manuel (panel de gauche) et autant pour le canal vocal (panel de droite). Selon la nature
des tâches, le nombre de tâches, etc., il est possible de spécifier davantage chacune
des dimensions proposées par Wickens. L’ajout du canal olfactif à la sous-dimension
« canal d’entrée » résulte alors en 36 ressources en attention. Si on surajoute le canal

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 31 05/09/2017 10:41:06


32  ■  L’attention et ses rouages

Canal de sortie : Manuel Canal de sortie : Vocal

Stade Stade

Encodage Traitement Initiation Encodage Traitement Initiation


du stimulus central de la réponse du stimulus central de la réponse
Canal d’entrée

Canal d’entrée
Visuel Visuel

Auditif Auditif

Spatial Spatial
Verbal Verbal

Co
Co

d
d

e
e

Figure 1.3
Proposition de multiples ressources en attention (ou « réservoirs ») selon trois grandes dimensions :
stade de traitement, code de l’information et canal sensoriel (d’entrée et de sortie). Selon les tâches,
il est possible de décomposer chacune des dimensions en plusieurs sous-composantes.
Schéma (très) librement inspiré de Wickens (1984).

tactile à la sous-dimension « canal de sortie », il y aurait alors 54 ressources distinctes…


Clairement, la proposition de Wickens admet l’existence d’une multitude de ressources
en attention.

2.2.2. Arguments empiriques


La proposition de multiples ressources a une influence importante dans le domaine
de l’attention divisée, même si les arguments empiriques sont finalement assez peu
nombreux. L’étude de Treisman et Davies (1973) a donné lieu à des résultats en
accord avec cette proposition. Dans cette étude, l’expérience consiste à demander
à des participants de faire attention à deux flux distincts d’informations présentés
simultanément à leurs oreilles. Au sein de chaque flux d’informations, les participants
doivent identifier une cible. Selon le flux, la cible est une syllabe incrustée dans un mot
(comme « END » dans « trENDy ») ou un nom d’animal (comme « baboon »). Surtout,
les deux flux d’informations sont présentés soit dans la même modalité sensorielle
(par exemple : un flux dans l’oreille droite et un flux dans l’oreille gauche, ou un flux
au niveau de l’œil droit et un flux au niveau de l’œil gauche) soit dans des modalités
sensorielles distinctes (par exemple : un flux dans l’œil gauche et un flux dans l’oreille
droite, etc.). De façon peu surprenante, les résultats montrent que les participants ont
des difficultés lorsqu’ils recherchent des cibles présentées dans deux flux plutôt que
dans un seul flux d’informations. Plus surprenant, les difficultés sont accrues lorsque
les deux flux sont présentés dans la même modalité d’entrée sensorielle plutôt que
dans des modalités distinctes. Les difficultés accrues pourraient tenir au fait que deux
flux présentés dans la même modalité sensorielle puisent dans le même « réservoir »
en attention alors que deux flux présentés dans des modalités distinctes ne puisent pas
dans le même réservoir, en accord avec la proposition de Wickens (1984).

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 32 05/09/2017 10:41:06


Attention divisée  ■  33

Dans le cadre d’expérimentations, il est assez facile d’illustrer ce à quoi on peut s’at-
tendre si la proposition de multiples ressources en attention est valide. Prenons le cas de
deux tâches de temps de réaction effectuées en même temps : une tâche visuomanuelle
consistant à répondre avec l’index ou le majeur de la main droite à l’apparition d’un
signal visuel (par exemple la lettre A ou la lettre B) et une tâche auditive-vocale consis-
tant à dire « haut » ou « bas » à l’apparition d’un signal sonore (par exemple un son aigu
ou un son grave). Ces deux tâches utilisent des modalités distinctes d’entrée sensorielle
(le canal visuel vs le canal auditif), des codes distincts de réponses (un code spatial vs un
code verbal) et des modalités distinctes de sortie motrice (une réponse manuelle vs une
réponse vocale). D’après la proposition de Wickens (1984), on peut supposer que ces
deux tâches puisent dans des réservoirs en attention distincts pour traiter les entrées
sensorielles, les codes centraux, et pour traiter les sorties motrices. Maintenant, si l’on
transforme la tâche auditive-vocale en une tâche visuovocale – par exemple, il pourrait
s’agir de présenter la lettre (A ou B) soit en rouge soit en bleu et de demander au parti-
cipant de dire la couleur de la lettre (« rouge » ou « bleu »), alors la tâche visuovocale et
la tâche visuomanuelle vont probablement puiser dans le même réservoir en attention
pour traiter les entrées sensorielles visuelles, ce qui devrait poser davantage de diffi-
cultés lors de la réalisation conjointe de ces deux tâches. On peut tenir exactement le
même raisonnement en transformant cette fois-ci la tâche auditive-vocale en une tâche
auditive-manuelle consistant par exemple à répondre avec l’index ou le majeur de la
main gauche à l’apparition du signal sonore aigu ou grave (tandis qu’on utilise la main
droite pour la tâche visuomanuelle). Dans cet exemple, la tâche auditive-manuelle et la
tâche visuomanuelle vont emprunter le même canal de sortie motrice. La possibilité que
ces deux tâches puisent dans le même réservoir en attention va probablement poser
des difficultés lors de leur réalisation conjointe. Ces difficultés se manifesteront par des
allongements des temps de réaction aux deux tâches réalisées conjointement.

2.3. La diaphonie

2.3.1. Le contenu des informations influence la division de l’attention


Vous avez peut-être déjà fait l’expérience, alors que vous écoutez une émission
diffusée sur une fréquence particulière de votre poste radio, d’entendre de la musique
diffusée sur une fréquence très proche… Dans le domaine des télécommunications, un
tel effet est appelé diaphonie (crosstalk). La diaphonie, c’est quand il y a des transferts
d’un signal vers un autre à un moment donné, comme si les traces d’un signal sont
présentes dans un signal différent, mais proche.
Par analogie avec le phénomène de diaphonie observé en télécommunication, les psy-
chologues ont proposé que la facilité de la division de l’attention dépend de la similarité
entre les codes – ou les contenus des informations – qui sont traités par les diffé-
rentes tâches. Ainsi, Navon et Miller (1987) considèrent qu’une part de l’interférence
survenant entre des tâches est imputable à des effets de diaphonie : plus les contenus
sont similaires, plus les tâches se parasitent mutuellement et plus il devient difficile de
diviser l’attention entre les tâches (voir aussi Allport, 1987 ; Hirst & Kalmar, 1987).

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 33 05/09/2017 10:41:07


34  ■  L’attention et ses rouages

Cette proposition envisage le traitement d’un stimulus en termes de représentations


qui transitent d’un stade de traitement à un autre, en subissant des modifications,
jusqu’à l’émission ou non d’une réponse observable. La nature de ces représenta-
tions – ou codes – est déterminée par la composition spécifique de la tâche. Ainsi,
les codes impliqués dans la génération d’une réponse avec la main droite sont vrai-
semblablement plus proches de ceux impliqués dans la génération d’une réponse de
la main gauche que de ceux impliqués dans la génération d’une réponse vocale. En
résumé, lorsque le système cognitif traite des codes qui se ressemblent entre diffé-
rentes tâches, des interactions peuvent survenir entre les contenus des codes de ces
tâches. Ces interactions modifieraient alors la qualité des codes traités par chaque
tâche, résultant en des altérations de performance se manifestant sous la forme
d’interférences.

2.3.2. Arguments empiriques


Comme le soulignent Hazeltine, Ruthruff et Remington (2006), les principaux
arguments empiriques en faveur du crosstalk sont déduits de l’interférence survenant
entre deux tâches pour lesquelles il y a des ressemblances saillantes entre les carac-
téristiques des stimuli (par exemple, une ressemblance d’ordre sémantique comme
dans l’étude de Hirst & Kalmar, 1987) ou entre les caractéristiques des réponses (par
exemple, les deux réponses sont produites dans le même canal de sortie, comme dans
l’étude de Pashler, 1990).
D’après Hazeltine et al. (2006), les résultats de Levy et Pashler (2001) fournissent
un des rares arguments en faveur de la proposition du crosstalk au niveau central du
traitement de l’information. Dans l’étude de Levy et Pashler, les participants effec-
tuent deux tâches en même temps : dans une première expérience, la tâche 1 néces-
site une réponse manuelle à un stimulus visuel et la tâche 2 nécessite une réponse
vocale à un stimulus auditif ; dans une deuxième expérience, les mêmes stimuli et
les mêmes réponses sont utilisés sauf que les réponses sont inversées : la tâche 1
nécessite une réponse vocale et la tâche 2 nécessite une réponse manuelle. Quelle que
soit l’expérience, la seule différence se situe au niveau des paires de codes centraux
associant le stimulus à la réponse : le code central de la tâche 1 associe un stimulus
visuel à une réponse manuelle dans la première expérience, mais une réponse vocale
dans la deuxième expérience ; le code central de la tâche 2 associe un stimulus auditif
à une réponse vocale dans la première expérience, mais une réponse manuelle dans
la deuxième expérience. Les résultats de cette expérience sont présentés dans la
figure 1.4.
Ils montrent que les tâches interfèrent : les temps de réaction s’allongent en condition
de double tâche, comparativement à une condition de simple tâche (l’origine d’une part
importante de cet allongement est imputable à la présence d’un goulet d’étranglement
central, comme nous le verrons en détail dans le chapitre sur l’attention centrale).
Surtout, les résultats de cette expérience montrent que l’ampleur de l’interférence est
plus importante lorsque les modalités de réponse sont inversées (tâche 1 visuovocale
et tâche 2 auditive-manuelle dans deuxième expérience) que lorsqu’elles ne le sont pas
(tâche 1 visuomanuelle et tâche 2 auditive-vocale dans la première expérience), c’est-à-dire

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Attention divisée  ■  35

1 000
Condition de simple tâche
900
Condition de double tâche
800
Temps de réaction (ms)

700
600
500
400
300
200
100
0
Tâche Tâche Tâche Tâche
visuo-manuelle auditive-vocale visuo-vocale auditive-manuelle

Expérience 1 Expérience 2

Figure 1.4
Représentation d’une partie des résultats obtenus dans les expériences 1 et 2 de Levy et Pashler
(2001).

lorsqu’il y a un changement au niveau du contenu de l’information véhiculée au niveau


central. En somme, même lorsque deux tâches empruntent des canaux nettement
distincts d’entrée et de sortie motrice, l’interférence entre les codes centraux est plus
ou moins prononcée selon la nature de ces codes, donc de la nature de l’information
véhiculée par les tâches.

2.4. Les limitations structurales de l’attention

2.4.1. Les filtres ou goulets d’étranglement de l’attention


Plusieurs auteurs ont proposé que la division de l’attention soit contrainte en
raison de la présence de structures cognitives qui limitent considérablement le débit
d’informations pouvant être traitées à un instant donné (Broadbent, 1958 ; Deutsch
& Deutsch, 1963 ; Pashler, 1984). Les psychologues désignent par filtre (filter) ou gou-
lets d’étranglement (bottleneck) toute structure cognitive limitant la quantité d’informa-
tions qu’il est possible de traiter.
Les goulets d’étranglement fonctionneraient un peu comme des barrages qui limitent
le débit d’un fleuve en un lieu précis. Entre la source et le barrage, le débit d’eau
écoulée est gigantesque. En revanche, au niveau du barrage, le débit d’eau est consi-
dérablement réduit  : une infime quantité d’eau passe au travers du barrage en un
instant donné.

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36  ■  L’attention et ses rouages

Il en irait ainsi du fonctionnement attentionnel humain. À chaque instant, les multiples


informations parvenant aux organes des sens (ou canaux sensoriels) sont traitées en
parallèle puis, lorsqu’elles atteignent un goulet d’étranglement, seule une partie d’entre
elles bénéficie de traitements cognitifs approfondis. La majorité des informations
ne passant pas dans le goulet est alors mise en attente dans un système de stockage
temporaire. En l’absence de passage dans le goulet, ces informations mises en attente
seront perdues. Le goulet d’étranglement a donc pour fonction d’opérer un tri, une
sélection parmi les informations qui lui parviennent : il permettra ainsi aux informa-
tions pertinentes (celles qui sont utiles à l’atteinte du but en cours) de bénéficier de trai-
tements plus approfondis. Cette fonction fondamentale de l’attention sera amplement
détaillée dans le chapitre sur l’attention sélective.
Selon les auteurs, la position du goulet d’étranglement varie au sein des stades de trai-
tements de l’information compris entre un stimulus et la réponse. La figure  1.5, que
l’on doit à Kahneman (1973), illustre deux propositions classiques en psychologie : celle
de Broadbent en 1958 (panel A) et celle de Deutsch et Deutsch en 1963 (panel B). Ces
auteurs s’accordent sur le fait que les propriétés physiques de plusieurs stimuli (comme
la hauteur du son, la couleur d’une image, l’orientation d’une forme…) seraient extraites
en parallèle sous forme de codes et maintenues en mémoire sensorielle. Cependant, les
conceptions divergent sur la façon dont les traitements plus profonds opèrent.
Selon Broadbent (1957, 1958), l’analyse des caractéristiques abstraites du stimulus,
comme sa sémantique (par exemple, la signification d’un objet, le sens d’un mot, le
genre d’une voix), a un besoin considérable en attention. Pour répondre à ce besoin,
il y aurait comme un goulet d’étranglement (Broadbent parle de filtre) au niveau du

Panel A

S1
Extraction Extraction
S2 Sélection de Initiation de
des propriétés des propriétés
S.. la réponse la réponse
physiques sémantiques
Sn

Panel B
S1
Extraction Extraction
S2 Sélection de Initiation de
des propriétés des propriétés
S.. la réponse la réponse
physiques sémantiques
Sn

Temps

Figure 1.5
Le panel A représente le modèle de Broadbent (1957, 1958) selon lequel le stade de traitement consistant
à extraire la signification d’un stimulus opère pour un seul stimulus à la fois. Le goulet d’étranglement est donc
localisé en aval du stade d’extraction des propriétés physiques des stimuli et en amont du stade de sélection
de la réponse. Le panel B représente le modèle de Deutsch et Deutsch (1963) selon lequel la signification
de plusieurs stimuli est extraite de façon simultanée. Le goulet d’étranglement est donc localisé en aval
du stade d’extraction des propriétés sémantiques.

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Table des matières

Sommaire.......................................................................................... 5
Remerciements................................................................................... 7
Préface à la première édition.............................................................. 9
Préface à la deuxième édition............................................................. 11
Introduction....................................................................................... 15
1. Qu’est-ce que l’attention ?.......................................................... 17
2. Comment l’attention est-elle étudiée en psychologie cognitive ?.... 18
3. Aborder l’attention sous l’angle de la psychologie cognitive :
un choix délibéré......................................................................... 18
4. Organisation de l’ouvrage............................................................ 19
5. Par où commencer...................................................................... 19
6. Questions centrales..................................................................... 20

PARTIE 1

L’attention et ses rouages


C hapi tr e 1   Attention divisée.......................................................... 23
1. Introduction................................................................................ 24
2. Les propositions théoriques de l’attention divisée......................... 25
2.1. Une ressource unique en attention.............................................. 26
2.1.1. La capacité attentionnelle partagée...................................... 26
2.1.2. Arguments empiriques........................................................ 28
2.2. Plusieurs ressources en attention.................................................. 30
2.2.1. De multiples ressources en attention..................................... 30
2.2.2. Arguments empiriques........................................................ 32

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330  ■  Psychologie de l’attention

2.3. La diaphonie............................................................................... 33
2.3.1. Le contenu des informations influence la division de l’attention... 33
2.3.2. Arguments empiriques........................................................ 34
2.4. Les limitations structurales de l’attention..................................... 35
2.4.1. Les filtres ou goulets d’étranglement de l’attention................. 35
2.4.2. Arguments empiriques........................................................ 37
3. Conclusion.................................................................................. 39
Changement de perspective
Interférence entre langage et conduite :
un argument en faveur du crosstalk............................................ 41

C hap it r e 2   Attention sélective......................................................... 45


1. Introduction................................................................................ 46
2. Les effets « classiques » de l’attention sélective............................ 48
2.1. L’effet Cocktail-Party................................................................... 49
2.2. L’effet Stroop.............................................................................. 50
2.3. Deux pistes explicatives............................................................... 51
2.4. Les effets de la pratique, du genre, et de l’avancée en âge........... 52
2.5. Séparation spatiale des stimuli à attendre et à ignorer................. 53
3. Les propositions théoriques......................................................... 54
3.1. Filtre attentionnel précoce........................................................... 54
3.1.1. Le filtre sélectif.................................................................. 54
3.1.2. Sélection sur la base des propriétés physiques......................... 55
3.1.3. La mémoire immédiate ou mémoire sensorielle....................... 55
3.2. Filtre attentionnel tardif.............................................................. 56
3.3. Filtre attentionnel atténué.......................................................... 56
4. Évaluation des propositions théoriques......................................... 57
4.1. Travaux anciens : vers un rejet du filtre précoce de l’attention...... 57
4.1.1. Le prénom du participant.................................................... 57
4.1.2. Permutation des messages................................................... 58
4.1.3. Chocs électriques............................................................... 59
4.2. Travaux récents : vers une résurrection du filtre précoce
de l’attention.............................................................................. 61
5. Conclusion.................................................................................. 66
Changement de perspective
Vers un changement de pratique dans la mesure
de l’interférence Stroop ?............................................................ 67

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Table des matières  ■  331

C hapi tr e 3 Capture de l’attention.................................................... 71


1. Introduction................................................................................ 72
2. Capture attentionnelle explicite................................................... 73
2.1. La cécité au changement............................................................. 73
2.2. La cécité au changement en situation réelle................................. 76
2.3. La cécité d’inattention................................................................. 77
2.4. Des mécanismes attentionnels différents...................................... 78
3. Capture attentionnelle involontaire.............................................. 78
3.1. Recherche visuelle....................................................................... 79
3.2. Capture de l’attention................................................................. 81
3.2.1. Recherche visuelle avec ajout d’un singleton........................... 81
3.2.2. Recherche visuelle au sein d’items dont la majorité
est préalablement masquée................................................. 82
3.3. Les propositions théoriques......................................................... 85
3.3.1. Capture attentionnelle subordonnée à des influences
ascendantes...................................................................... 85
3.3.2. Capture attentionnelle subordonnée à des influences
descendantes.................................................................... 86
3.4. Évaluation des propositions théoriques de la capture
attentionnelle involontaire.......................................................... 87
3.4.1. Arguments empiriques validant le rôle des influences
ascendantes...................................................................... 87
3.4.2. Arguments empiriques validant le rôle des influences
descendantes.................................................................... 89
4. Conclusion.................................................................................. 92
Changement de perspective
Découverte d’un mécanisme cognitif de suppression
d’un signal perceptif................................................................... 93

C hapi tr e 4 Attention centrale.......................................................... 99


1. Introduction................................................................................ 100
2. Les évolutions marquantes des protocoles de double tâche.......... 100
2.1. Toute première fois..................................................................... 101
2.2. Vers davantage d’objectivité........................................................ 102
2.3. Apports méthodologiques des études
sur la « phase réfractaire ».......................................................... 102
3. Le protocole de la période réfractaire psychologique.................... 104
4. L’effet de la période réfractaire psychologique............................. 106
4.1. Définition................................................................................... 106
4.2. Omniprésence............................................................................. 107

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 331 05/09/2017 10:41:24


332  ■  Psychologie de l’attention

4.3. Robustesse.................................................................................. 108


4.4. Phénomène véritable ?................................................................ 109

5. Les propositions théoriques......................................................... 110


5.1. Modèle du goulet d’étranglement central.................................... 110
5.1.1. Description du modèle........................................................ 110
5.1.2. Prédictions........................................................................ 112
5.1.3. Arguments empiriques........................................................ 113
5.2. Modèle du contrôle exécutif adaptatif......................................... 116
5.2.1. Description du modèle........................................................ 116
5.2.2. Prédiction......................................................................... 117
5.2.3. Arguments empiriques........................................................ 117
5.3. Propositions théoriques alternatives............................................. 119
6. Conclusion.................................................................................. 120
Changement de perspective
Pourquoi est-il difficile d’estimer simultanément deux durées
de déplacement ?....................................................................... 122

C hap it r e 5 Automaticité.................................................................. 127


1. Introduction................................................................................ 128
2. Les caractéristiques de l’automaticité........................................... 129
2.1. Dichotomie entre traitements automatiques et traitements
non automatiques....................................................................... 130
2.1.1. Traitements automatiques................................................... 130
2.1.2. Traitements non automatiques............................................. 131
2.2. Les arguments empiriques « classiques »...................................... 132
2.2.1. Recherche visuelle à écrans multiples..................................... 132
2.2.2. Recherche visuelle à écran unique......................................... 135
2.3. Récapitulatif et scepticisme.......................................................... 136
3. Vers une théorie de l’automaticité............................................... 137
3.1. Description du modèle................................................................ 139
3.1.1. La théorie de l’automatisation en termes de traces épisodiques... 139
3.1.2. Automatisation : de l’utilisation d’un algorithme
à la récupération directe..................................................... 139
3.1.3. Les principales hypothèses du modèle de Logan (1988)............. 140
3.1.4. Similitude et dissimilitudes entre les modèles.......................... 140
3.2. Prédiction du modèle.................................................................. 141
3.3. Le modèle à l’épreuve des faits.................................................... 142
4. Évaluation du besoin en attention d’une tâche pratiquée............. 145
4.1. Approche expérimentale............................................................. 145
4.2. Arguments empiriques attestant d’un besoin attentionnel
persistant.................................................................................... 146

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 332 05/09/2017 10:41:24


Table des matières  ■  333

4.3. Des signes en faveur de la possibilité de traiter une tâche


sans attention............................................................................. 148
4.4. Des conditions très spéciales favorisent le traitement
sans attention............................................................................. 149
4.5. Le traitement sans attention : un phénomène véritable,
mais très rare.............................................................................. 150
5. Conclusion.................................................................................. 151
Changement de perspective
L’attention centrale, un régulateur des conflits
en mémoire de travail................................................................. 154

PARTIE 2

L’attention à la rencontre
d’autres concepts psychologiques

C hapi tr e 6 Mémoire de travail......................................................... 161


1. Introduction................................................................................ 162
2. Capacité de la mémoire de travail................................................ 163
2.1. Une capacité limitée.................................................................... 163
2.2. Mesure de la capacité : les tâches d’empan.................................. 164
2.3. Exemples de tâches d’empan....................................................... 164
2.3.1. Tâches d’empan utilisées en psychologie cognitive................... 165
2.3.2. Test séquence lettres-chiffres utilisé en neuropsychologie......... 165
2.4. Corrélations avec les fonctions cognitives de haut niveau............. 166
2.5. La mémoire de travail sert au contrôle cognitif............................ 166
2.5.1. Le contrôle cognitif dans la tâche de Stroop........................... 167
2.5.2. Le contrôle cognitif dans la tâche d’écoute dichotique............. 168
3. Modèle classique de Baddeley..................................................... 169
3.1. Description.................................................................................. 169
3.1.1. Boucle phonologique.......................................................... 170
3.1.2. Calepin visuospatial............................................................ 170
3.1.3. Contrôleur central.............................................................. 170
3.2. Plusieurs faisceaux de ressources.................................................. 171
4. Développements théoriques......................................................... 172
4.1. Focus de l’attention..................................................................... 172
4.2. Goulet d’étranglement central..................................................... 175

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334  ■  Psychologie de l’attention

5. Le contrôle cognitif mobilise-t-il plusieurs faisceaux


de ressources ?........................................................................... 176
6. Conclusion.................................................................................. 180
Changement de perspective
L’entraînement cognitif : une perte de temps ?............................ 182

C hap it r e 7 Conscience..................................................................... 185


1. Introduction................................................................................ 186
2. Sans attention, pas de conscience................................................ 187
2.1. Le phénomène de clignement attentionnel.................................. 187
2.1.1. Le protocole RSVP.............................................................. 187
2.1.2. Description du clignement attentionnel................................. 189
2.2. Perception subliminale pendant le clignement attentionnel.......... 190
2.3. Perception de l’essentiel d’une scène........................................... 192
3. La richesse de l’expérience consciente serait trompeuse................ 193
3.1. « Flash » d’informations.............................................................. 194
3.1.1. Conscience phénoménale vs conscience d’accès....................... 194
3.1.2. Conscience partielle............................................................ 194
3.1.3. Deux conceptions opposées de la conscience........................... 195
3.2. Quid de la conscience de l’activité psychique ?............................. 196
3.2.1. Accès conscient aux stades centraux...................................... 196
3.2.2. Conscience imprécise du moment de la prise de décision........... 200
4. Conclusion.................................................................................. 202
Changement de perspective
Pratique de la pleine conscience et effets sur la cognition............ 204

C hap it r e 8 Self-control.................................................................... 207


1. Introduction................................................................................ 208
2. Les études classiques du self-control............................................ 209
2.1. Le test du Marshmallow en vidéo.............................................. 209
2.2. Les travaux de Walter Mischel dans les années 1970..................... 210
2.3. Les différences individuelles dans le self-control........................... 214
2.4. L’amélioration du contrôle du comportement
rend-elle plus intelligent ?........................................................... 215
3. Les propositions théoriques......................................................... 216
3.1. Interactions entre un système chaud et un système froid.............. 216
3.2. La métaphore du muscle............................................................. 218
4. Évaluation des propositions théoriques......................................... 219

288624OXC_PSYATT_CS6_PC.indb 334 05/09/2017 10:41:24


Table des matières  ■  335

4.1. Arguments empiriques en faveur de la métaphore du muscle....... 219


4.1.1. La sollicitation répétée du self-control altère le self-control....... 219
4.1.2. Le self-control consomme du glucose..................................... 222
4.2. Effort de self-control et effort d’attention : des ressources
différentes ?............................................................................... 224
4.3. Quid des processus rationnels dans le self-control ?...................... 225
5. Conclusion.................................................................................. 227
Changement de perspective
L’impact du glucose sur le self-control : une affaire de croyance ?.... 229

C hapi tr e  9 Mouvement................................................................... 233


1. Introduction................................................................................ 234
2. Représentations du mouvement................................................... 235
2.1. Patient H.M................................................................................. 235
2.2. Connaissances procédurales......................................................... 238
2.3. Programmes moteurs.................................................................. 240
2.3.1. Boucle fermée, boucle ouverte............................................. 241
2.3.2. Théorie du schéma............................................................. 241
3. Apprentissage moteur................................................................. 243
3.1. Définition et modèle classique..................................................... 243
3.2. Focus attentionnel....................................................................... 244
3.2.1. Effets du focus sur l’apprentissage moteur.............................. 244
3.2.2. Codage commun ou traitement conscient ?............................ 246
3.3. Interférence contextuelle............................................................. 250
3.3.1. Difficultés désirables........................................................... 250
3.3.2. Engagement attentionnel.................................................... 251
3.3.3. Importance de l’oubli.......................................................... 253
4. Conclusion.................................................................................. 253
Changement de perspective
Le phénomène d’ombrage verbal dans le mouvement.................. 257

C hapi tr e  1 0 Stress........................................................................... 261


1. Introduction................................................................................ 262
2. Effets sur la résolution de problèmes........................................... 264
2.1. Mémoire de travail...................................................................... 264
2.2. Différences individuelles.............................................................. 265
2.3. Comment réduire le stress avant un examen................................ 267

3. Effets sur le mouvement.............................................................. 268


3.1. Hypothèse du réinvestissement.................................................... 268

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336  ■  Psychologie de l’attention

3.2. Apprentissage avec erreurs peu fréquentes.................................. 270


3.3. Erreur métacognitive................................................................... 273

4. Conclusion.................................................................................. 273
Changement de perspective
Stress social : l’exemple des stéréotypes....................................... 275

Conclusion......................................................................................... 279
Postface............................................................................................. 289
Glossaire............................................................................................ 291
Bibliographie...................................................................................... 297
Webographie..................................................................................... 315
Index des auteurs............................................................................... 319
Liste des tableaux et figures................................................................ 323

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Psychologie de l’attention
François Maquestiaux est professeur de psychologie cognitive à l’Université Bourgogne Franche-Comté,
à Besançon, et membre de l’Institut Universitaire de France. Préfaces de Patrick Lemaire et Serge Nicolas
Postface de Michel Isingrini

Sous la direction de JACQUELINE RICHELLE 2e ÉDITION PATRICK LEMAIRE / ANDRÉ DIDIERJEAN 3e ÉDITION MICHEL BORN / FABIENNE GLOWACZ 4e ÉDITION

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