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LES ORIGINES DU FRANÇAIS

Au Ier siècle de notre ère, après 800 ans de guerre, l’empire romain s’étendait de l’Égypte à l’Angleterre, de
l’Asie mineure à l’Espagne et de la Germanie à l’Afrique du nord.

Le latin de César et de Cicéron était la langue officielle et tous les moyens logistiques et humains étaient utilisés
pour le porter jusqu’au fin fond de l’empire. Après une longue période de bilinguisme, les nations vaincues
adoptèrent la langue latine.

Mais ce latin parlé par les fonctionnaires, les soldats, les colons romains au contact des autochtones assimilés,
se différencia peu à peu du latin classique du premier siècle. Progressivement ce latin populaire dont les
colorations régionales étaient très importantes fut employé pour la rédaction des actes publics et d'une foule de
documents religieux ou civils. Il allait triompher définitivement du latin classique qui restait réservé à
l'aristocratie et aux écoles.

Au cours des siècles le mixage des langues continua d’évoluer et pendant que le latin écrit restait intact, les
langues parlées, qui allaient devenir le français, l'italien, l'espagnol, le catalan, etc., se formaient lentement.
C'est en ce sens qu'on parle des langues romanes.

En Gaule on les trouvait sous forme de deux dialectes:

-la langue d'oïl : dialectes parlés au nord de la Loire

-la langue d'oc : dialectes parlés au sud de la Loire

Puis ces langues romanes se sont distinguées de plus en plus pour devenir réellement distinctes tout en
conservant de nombreux éléments communs.

La langue française n'existait pas encore. Elle ne fut attestée qu'au IXe siècle et portait alors le nom de «langue
rustique» (ou langue vulgaire, de vulgus : qui signifiait «peuple»). C'est ainsi qu'elle était appelée lors du
Concile de Tours en 813.

On peut affirmer que les Serments de Strasbourg (842) relatant L'histoire de Louis le Germanique et Charles Le
chauve s'alliant contre Lothaire (leur frère) constituent l'acte de naissance du français (ou francien) parce que
tous les documents écrits antérieurement étaient rédigés uniquement en latin. Les Serments, eux, furent écrits
ainsi car tous les soldats pouvaient comprendre cette langue.

Le document peut donc être considéré comme du «français», bien que l'on trouvera ce nom appliqué à la langue
seulement vers le XIIe siècle.

Pour des raisons politiques au 10e siècle, Hugues Capet, roi de France impose son dialecte le français comme
langue nationale mais la langue administrative et religieuse reste toujours le latin.

Ce n'est qu'en 1539 que François 1er imposera le français comme langue juridique et administrative. Le latin
restera pour langue religieuse

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Au 17e siècle, en l’année 1634 le Cardinal de Richelieu fondera l'Académie Française qui donnera naissance
au premier dictionnaire de la langue française ainsi qu’à des livres de grammaire.

Voyons maintenant plus en détail ce que ci-haut mentionné sur les origines du français.

Avant d’aborder la littérature française comme telle, il m’apparaît important de considérer l’origine et
l’évolution de la langue française.

La langue française est une langue en perpétuelle évolution. D’où vient-elle ? Où a-t-elle puisé ses racines ?
Quelle a été sa progression ? Qui veille sur elle ? Voici un petit résumé de son histoire, de ses emprunts divers à
travers les siècles et de sa protection.

Petit historique de la langue française

Le gaulois : En 52 av. J.-C., les tribus gauloises


parlaient des langues proches les unes des autres et
donc compréhensibles entre elles. Ces langues
gauloises n’étaient que très rarement écrites. Leur
apport à notre français actuel se réduirait à une
centaine de mots, tels que "char"/"charrue", "mouton",
ou "crème".

Puis survient l’invasion des romains dirigée par Jules


César et les romains s'installent en Gaule et provoquent
l'évolution en profondeur de la population gauloise :
les traits romains et indigènes se mêlent, donnant naissance à une culture "gallo-romaine". La langue des
Romains, le latin, était orale et écrite. Elle a peu à peu remplacé les langues gauloises, de façon naturelle et sans
heurt. La base du français provient du latin ou est de racine gréco-latine.

Le français a progressivement remplacé le latin à la suite de l'établissement des Francs dans le nord de la Gaule.
Au départ, il s'agissait d'un dialecte parmi d'autres, appelé le "franceis", puis le "françoys" et enfin le "françois".
Paris et sa région sont le berceau historique de ce "franceis" qui, très vite, s’est enrichi par l’apport d'autres
langues régionales : le normand, le picard, le bourguignon, etc. Au fur et à mesure que Paris a pris de
l’importance sur le plan politique, des gens de toute la France y ont en effet afflué, important avec eux la
variante linguistique de leur région.

En 1539, François Ier impose le français comme langue du droit et de l’administration en France.

En 1794, on ne parlait exclusivement la langue française que dans environ 15 départements sur 83 (ils parlaient
uniquement le dialecte local ou celui-ci et le français) alors que celle-ci était utilisée et unifiée même au Canada
et sur les bords du Mississipi, alors possessions françaises.

En Europe, le français devient une langue diplomatique de premier plan et est apprise et utilisée par les élites.
La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant, tant par le massacre d’élites francophiles en Europe de l’Est
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que par la montée en puissance de l'anglais comme langue véhiculaire internationale.

L'évolution de la langue française

La langue française est suivie et contrôlée par l’Académie française, la Délégation générale à la langue
française et aux langues de France (DGLF), le Service de la langue française (Belgique), l'Office québécois de
la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.
Le 7 janvier 1972, le gouvernement français a promulgué le décret n° 72-9 relatif à l’enrichissement de la
langue française, prévoyant la création de commissions ministérielles de terminologie pour l’enrichissement du
vocabulaire français.

La révision constitutionnelle du 25 juin 1992 a inséré à l'article 2 de la Constitution la phrase : "La langue de la
République est le français." Le 4 août 1994 a été promulguée la loi dite "Toubon" qui tend à imposer l'utilisation
du français dans nombre de domaines (affichage, travail, enseignement...) particulièrement dans les services
publics. Exemples de termes français remplaçant l’anglais : "baladeur" utilisé pour remplacer "walkman",
"courriel" créé pour remplacer "e-mail", "pourriel" pour remplacer "spam".

L'une des caractéristiques de la grammaire française par rapport à d'autres langues vivantes est la richesse de ses
temps et de ses modes, richesse qui tend à se réduire à l’oral. Par exemple, certains temps, tel le passé simple,
ne se trouvent plus qu’à l'écrit et plus dans la langue parlée. Une partie non négligeable de la grammaire
française (pluriels, personnes dans la conjugaison), n’est notable qu’à l’écrit (exemple : ils mangent, il mange).

Les emprunts récents à d’autres langues sont assez nombreux : d’abord à l’anglais (nord, sud), puis à l’italien,
aux autres langues romanes, aux langues germaniques tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard
vient du hollandais ou du flamand Bolwerk). L’arabe a fourni, et fournit encore quelques mots : alcool, algèbre,
toubib, bled, etc. On estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots) la part des mots d’origine étrangère dans la
langue française courante soit environ les 35 000 mots d’un dictionnaire d’usage.

Ces mots viennent pour 1 054 d’entre eux de l’anglais (hors domaines scientifique, technique, économique et
informatique), 707 de l’italien, 550 de l’ancien allemand, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de
l’arabe, 164 de l’allemand, 160 de l’ancien celtique, 159 de l’espagnol, 153 du néerlandais, 112 de l'ancien
persan et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales comme le
chinois ou le japonais et certaines langues mon-khmères, 56 de diverses langues afro-asiatiques, 55 de langues
slaves ou baltes et 144 d’autres langues diverses : malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises.

Les grandes dates

La langue française met plusieurs siècles pour se former. Les langues celtiques, gauloises, romaines et
germaniques donnent finalement des dialectes répartis en deux groupes :

la langue d'oc au sud de la Loire (limousin, auvergnat, provençal);

la langue d'oïl au nord (wallon, picard, champenois, bourguignon...)

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***oc et oïl sont les manières de dire « oui »

842 Les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte français écrit.

1080 La Chanson de Roland.

Ordonnance de Villers-Cotterêts (François 1er prescrit l'emploi du français au lieu du latin dans les
1539
ordonnances et jugements).

1549 Du Bellay: Défense et illustration de la langue française

1624 Autorisation de soutenir des thèses universitaires en français.

1635 Création de l'Académie française.

1694 Premier Dictionnaire de l'Académie.

Traité de Rastadt: le français est la langue des diplomates. Il le restera jusqu'au Traité de Versailles en
1714
1919.

An II, 2 Thermidor, Loi de la Convention Nationale : le français est obligatoire dans la rédaction de tout
1791
acte public.

1832 La connaissance de l'orthographe est obligatoire pour accéder aux emplois publics.

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Une langue romane

D'où venait ce parler local de l'Île-de-France ? Avec les autres dialectes de la langue d'oïl et de la langue d'oc, au
même titre que l'italien, l'espagnol, le portugais et le roumain, le français trouve son origine dans le latin. Au
lendemain de la conquête de la Gaule par Jules César (52 av. J.C.), le latin se substitue peu à peu à la langue
gauloise. A l'occasion des invasions germaniques, un nouveau mélange linguistique s'effectue. La langue qu'on
se met à parler alors diverge du latin et garde trace des influences germaniques : c'est le roman ou ancien
français. Mais le latin reste la langue des actes juridiques, de l'Université et de l'Église.

Une langue officielle

C'est au 16e siècle que le français s'officialise. En 1539, François 1er promulgue l'ordonnance de Villers-
Cotterêts qui substitue le français au latin dans tous les jugements et actes notariés. Étape décisive pour la
langue écrite alors que moins d'un quart de la population maîtrise le français à la fin du 18e siècle. Entre-temps,
la langue s'est codifiée sous la conduite de Malherbe et de Vaugelas (17e siècle) et l'Académie française l'a dotée
d'une orthographe officielle (1694).

Déjà parlé en Angleterre au Moyen Âge, le français s'impose peu à peu comme la langue de la diplomatie et de
l'aristocratie européenne. Les ambitions colonisatrices de la France vont le diffuser, dès le 17e siècle, du Canada
au Laos.

En France, il faut attendre l'instauration de l'enseignement primaire obligatoire en 1880, pour voir le français
supplanter la trentaine de parlers locaux ayant toujours cours dans le pays. Le coup fatal leur sera porté avec le
développement des mass médias (radio, presse, télévision) qui joueront un rôle capital dans l'uniformisation de
la langue.

Une langue métisse

Toute langue a, au cours de son histoire, emprunté des mots à sa voisine. C'est un des modes d'enrichissement
mutuel même si certains voient aujourd'hui, dans la suprématie de l'anglais, une menace pour la langue
française.

Les linguistes s'accordent sur ce point. Le français est une langue métisse. Sur quelque 20.000 mots usuels,
quarante seulement sont gaulois, 10% sont germaniques, 60 à 70% latins ou grecs, le reste provient de diverses
langues, notamment l'anglais

C'est au 16e siècle que le lexique français tel que nous le connaissons actuellement prend forme au contact de
cultures européennes. Au cours de la Renaissance, époque à laquelle nos ancêtres marquent un grand
engouement pour tout ce qui vient d'Italie et de sa civilisation raffinée, la langue française acquiert une
incroyable quantité de vocabulaire italien dans le domaine de la table (vermicelle), des vêtements (escarpin), de
l'architecture (bicoque), des arts plastiques (esquisse) et de la musique (maestro). Au 18e siècle, l'admiration
pour le régime politique anglais va provoquer une véritable anglophilie. L'anglais nous fournit des mots dans le
domaine de la politique (meeting), du sport (corner), des sciences et des techniques (engineering). Le

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mouvement s'amplifie encore aux 19e et 20e siècles par l'expansion d'un progrès technique et scientifique dont
l'origine est Outre-manche et Outre-Atlantique. Parallèlement, les savants ont besoin de nouveaux mots pour
désigner les phénomènes découverts. Quand ils ne les empruntent pas, ils créent de toutes pièces en se servant
du latin (acupuncture) et du grec (thermique).

Entre-temps, l'on avait déjà emprunté beaucoup à l'allemand (bivouac) et au néerlandais (amarrer) dans le
domaine de la guerre et de la marine, aux dialectes régionaux (provençal : auberge) ou encore à l'arabe
(hasard). L'espagnol a donné de nombreux termes, entre autres pour les produits provenant d'Amérique (tabac).

Échanges linguistiques

Le souci d'originalité des jeunes fait parfois emprunter à d'autres langues des mots ou des expressions à la mode
dans le domaine du spectacle, de la musique, des vêtements.

Les emprunts se font plutôt dans le domaine des mots (verbes, noms, adjectifs) que des phrases. Souvent, le mot
étranger conserve sa forme écrite mais se prononce à la française avec l'accent tonique sur la dernière syllabe
(macaroni, villa). Parfois, il change totalement d'orthographe (paquebot, de packetboat; bifteck, de beef-steak).
Certains termes d'origine étrangère sont suffisamment bien intégrés au français pour donner des dérivés français
(sprint, sprinter, sprinteur; crawl, crawleuse). On emprunte aussi par traduction littérale (gratte-
ciel de skyscraper). Parfois même un mot français acquiert un sens nouveau sous l'influence de son équivalent
étranger.

Une menace ?

S'il est vrai que tout emprunt contribue à un enrichissement de la langue par l'introduction de nouveaux
concepts, il peut également être perçu comme une menace en raison du recours quasi exclusif à une langue.
Ainsi en est-il de l'anglais. L'intrusion massive de mots à consonance anglo-saxonne dénaturerait notre langue,
nuirait à son intégrité. Plus grave : l'utilisation de plus en plus fréquente de l'anglais dans les échanges
commerciaux, les publications scientifiques ou les colloques constituerait un danger pour l'identité culturelle
française.

Le français dans le monde

Si le français est, avec l'anglais, la seule langue parlée sur les cinq continents, il n'occupe que la onzième
position des langues les plus parlées dans le monde après le chinois, l'anglais, le hindi, l'espagnol, le russe,
l'arabe, le bengali, le portugais, le malais et le japonais.

Le français est la langue vivante la plus enseignée après l'anglais.

En Europe on compte 61 059 000 francophones. En Afrique, 22 486 000 habitants parlent le français, langue
officielle de vingt-deux États africains. 8 054 000 Américains, de même que 300 000 habitants de l'Océanie
parlent français.

On ne parle pas tout à fait le même français au Québec, en Côte d'Ivoire, en Algérie, en Suisse ou en France...
Le lexique et les intonations sont souvent différents mais les gens arrivent à se comprendre.

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