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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 10-015-A-20

10-015-A-20

Corticothérapie et fonction surrénalienne


J Bertherat

Résumé. – Les glucocorticoïdes de synthèse inhibent l’axe corticotrope par rétrocontrôle négatif sur le
système hypothalamohypophysaire. Ceci conduit à une baisse des taux plasmatiques
d’« adrenocorticotrophic hormone » pouvant conduire à une insuffisance surrénalienne secondaire, difficile à
prédire à l’arrêt d’une corticothérapie. Environ la moitié des patients traités par corticothérapie prolongée
présentent une inhibition de l’axe corticotrope à l’arrêt du traitement. La posologie et la durée du traitement
jouent un rôle dans la survenue du déficit corticotrope, mais des facteurs individuels actuellement mal connus
jouent aussi un rôle déterminant. Il est nécessaire, lors de la décroissance d’un traitement prolongé par
corticoïdes, d’introduire une substitution par hydrocortisone lorsque la posologie atteinte est équivalente à 5
à 7 mg/j de prednisone. Le retour à une fonction surrénalienne normale est ensuite contrôlé par un test de
stimulation par le Synacthènet immédiat avant d’interrompre la substitution.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : glucocorticoïdes, corticothérapie, cortisol, ACTH, insuffisance surrénalienne,


test au Synacthènet.

Introduction Tableau I. – Bioactivité des glucocorticoïdes de synthèse par rapport


à celle du cortisol (d’après Kowacs et Orth [14]).
Les glucocorticoïdes de synthèse exercent, à des doses
pharmacologiques, une action anti-inflammatoire et Action Suppression axe Rétention
Glucocorticoïde
immunosuppressive utilisée dans le traitement d’un grand nombre anti-inflammatoire corticotrope hydrosodée
de pathologies. Une dose supraphysiologique est alors nécessaire et Cortisol 1 1 1
l’efficacité de ce traitement a souvent un coût non négligeable lié à Prednisone 3 4 0,75
ses nombreux effets indésirables. Les glucocorticoïdes exercent des Méthylprednisone 6,2 4 0,50
effets multiples sur les métabolismes glucidique, protidique et Dexaméthasone 26 17 0
lipidique, ainsi que sur l’équilibre hydroélectrolytique. De plus, Triamcinolone 5 4 0
Fludrocortisone 12 12 125
l’utilisation en thérapeutique des glucocorticoïdes exerce une action
inhibitrice sur le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-
surrénalien, ou axe corticotrope, qu’il faut savoir prendre en compte actuellement impossible de dissocier les effets indésirables,
lors de leur prescription. La posologie et la durée du traitement métaboliques ou endocriniens, des effets thérapeutiques anti-
jouent un rôle certain dans le retentissement hypotha- inflammatoires ou immunosuppresseurs qui tous passent par le
lamohypophysaire d’une corticothérapie, mais des facteurs récepteur du cortisol.
individuels actuellement mal identifiés sont aussi déterminants. Il
est difficile de fixer une posologie seuil ou une durée de traitement
minimale pour l’apparition d’effets indésirables de ces traitements. MOLÉCULES DE SYNTHÈSE
Les molécules de synthèse utilisées en thérapeutique ont donc été
Action des glucocorticoïdes modifiées afin d’augmenter l’affinité pour le récepteur du cortisol et
de réduire très nettement l’affinité pour le récepteur
minéralocorticoïde. Par rapport au cortisol, l’action de ces drogues
EFFETS ANTI-INFLAMMATOIRES
ET IMMUNOSUPPRESSEURS sur l’équilibre hydroélectrolytique est donc nettement réduite
(tableau I).
Les effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs, l’action
métabolique et l’inhibition de l’axe corticotrope des stéroïdes
surrénaliens sont médiés par le récepteur du cortisol. Les effets sur
le métabolisme hydrosodé sont médiés par le récepteur Axe corticotrope
minéralocorticoïde. Il est donc possible de différencier les effets des
stéroïdes passant par l’activation du récepteur du cortisol de ceux
CORTISOL
médiés par le récepteur minéralocorticoïde. En revanche, il est
La sécrétion de cortisol par la corticosurrénale est contrôlée par une
hormone hypophysaire, l’adrenocorticotrophic hormone (ACTH).
Jérôme Bertherat : Praticien hospitalier universitaire, service des maladies endocriniennes et métaboliques,
L’ACTH est un peptide de 39 aminoacides sécrété par la cellule
hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-St-Jacques, 75014 Paris, France. corticotrope qui stimule aussi la sécrétion des androgènes

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bertherat J. Corticothérapie et fonction surrénalienne. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Endocrinologie-Nutrition,
10-015-A-20, 2002, 6 p.
10-015-A-20 Corticothérapie et fonction surrénalienne Endocrinologie-Nutrition

surrénaliens (principalement la déhydroépiandrostérone). En


administration aiguë, l’ACTH joue aussi un rôle dans le contrôle Hypothalamus
positif de l’aldostérone. L’activité biologique de l’ACTH est CRH —
contenue dans ses 18 premiers acides aminés. Le récepteur de AVP
l’ACTH est exprimé dans le cortex surrénalien et fait partie de la
famille des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés
aux protéines G. Le second messager, l’acide adénosine
monophosphorique cyclique, est stimulé par l’activation de ce +
récepteur.

ACTH
L’ACTH régule en aigu la sécrétion et la synthèse des stéroïdes Hypophyse
surrénaliens ; en chronique, l’ACTH a aussi une action de POMC —
stimulation sur la trophicité des couches fasciculée et réticulée du
cortex surrénalien. L’hypersécrétion chronique d’ACTH entraîne une
ACTH
hyperplasie surrénalienne et une hypersécrétion de cortisol (par
exemple dans la maladie de Cushing). À l’inverse, le déficit en
ACTH s’accompagne d’une atrophie surrénalienne, conduisant à +
l’insuffisance en glucocorticoïde. L’action de l’ACTH est donc
indispensable pour la synthèse des glucocorticoïdes et le maintien Cortisol
de la trophicité du cortex surrénalien. Surrénale
Androgènes (DHA)
CORTICOTROPIN-RELEASING HORMONE
ET ARGININE-VASOPRESSINE Aldostérone (en aigu)
L’ACTH est régulée par de multiples hormones ; le contrôle central
de la synthèse et de la sécrétion d’ACTH s’exerce principalement 1 Axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien ou axe corticotrope normal.
par les peptides hypothalamiques, corticotropin-releasing hormone ACTH : adrenocorticotropin hormone ; AVP : arginine-vasopressine ; CRH :
(CRH) et arginine-vasopressine (AVP) (fig 1). La CRH, comme l’AVP, corticotropin-releasing hormone ; DHA : déhydroépiandrostérone ; POMC : pro-opio-
stimulent la sécrétion d’ACTH. La CRH exerce probablement le rôle mélanocortine.
essentiel dans ce contrôle. Le cortisol inhibe à la fois la CRH et l’AVP, CINÉTIQUE
constituant ainsi une boucle de rétrocontrôle négative de l’axe L’effet inhibiteur des glucocorticoïdes sur la sécrétion d’ACTH est
corticotrope. Le déficit en cortisol conduit à la stimulation de l’AVP, rapide. Ainsi, l’administration intraveineuse d’hydrocortisone
ce qui participe à la rétention hydrique et à l’hyponatrémie entraîne, chez les patients ayant une maladie d’Addison, une baisse
observées dans les déficits isolés en glucocorticoïdes (dans le cadre de l’ACTH plasmatique en moins de 15 minutes. La baisse de la
de l’insuffisance surrénalienne secondaire). Plusieurs cytokines sécrétion d’ACTH a pour conséquence une baisse de la sécrétion
(comme le leukemia inhibitory factor) stimulent l’ACTH dans le cadre des stéroïdes surrénaliens qu’elle contrôle, en particulier celle du
d’une interaction étroite entre l’axe corticotrope et le système cortisol. Cet effet est utilisé lors des tests de freinage à la
immunitaire [10] . Enfin, le cortisol exerce aussi une action de dexaméthasone pour explorer les syndromes de Cushing. Lorsque
rétrocontrôle négatif sur l’ACTH et inhibe donc l’axe corticotrope, l’administration de glucocorticoïdes exogènes est de courte durée
tant au niveau hypophysaire qu’hypothalamique. (en règle inférieure à 5 jours), la récupération de l’axe corticotrope
est très rapide, voire immédiate. En revanche, lorsque
RYTHME NYCTHÉMÉRAL l’administration est prolongée, une inhibition durable de l’axe
L’axe corticotrope présente un rythme nycthéméral, contrôlé corticotrope peut survenir. Cette dernière peut alors entraîner une
essentiellement au niveau central, c’est-à-dire principalement par la atrophie surrénalienne secondaire à la baisse de l’ACTH et
CRH. La sécrétion de cortisol est maximale le matin vers 8 h et responsable d’une insuffisance surrénalienne secondaire (ou
minimale entre 24 h et 4 h du matin. L’effet freinateur des insuffisance surrénalienne haute, ou déficit corticotrope).
glucocorticoïdes exogènes sur l’axe corticotrope est maximal
lorsqu’ils agissent le matin, alors que l’axe est à son maximum VARIABILITÉ INDIVIDUELLE
d’activité. L’administration de glucocorticoïdes par voie orale en Il existe une grande variabilité interindividuelle de la persistance de
début ou milieu de nuit a donc l’effet inhibiteur le plus fort. Les cette inhibition de l’axe corticotrope à l’arrêt d’une corticothérapie.
stress de toute origine (traumatisme sévère, hypoglycémie, fièvre...) La sensibilité individuelle aux glucocorticoïdes pourrait peut-être
stimulent aussi l’axe corticotrope. expliquer une partie de cette variabilité, mais celle-ci reste mal
comprise [5, 12]. Pour cette raison, il est impossible de prédire avec
certitude l’évolution de la fonction surrénalienne d’un sujet à l’arrêt
Glucocorticoïdes et inhibition de l’axe du traitement. La posologie et la durée du traitement jouent aussi
corticotrope un rôle important dans cette inhibition. Une durée de traitement de
5 jours, à la posologie quotidienne de 40 mg/m 2 d’équivalent
prednisone, est suffisante pour bloquer chez certains patients l’axe
RÉTROCONTRÔLE NÉGATIF corticotrope de façon durable. Un traitement prolongé dans le temps
L’inhibition de l’axe corticotrope induite par les glucocorticoïdes est par des doses plus faibles (10 mg/j d’équivalent prednisone) peut
liée à leur action de rétrocontrôle négatif tant hypophysaire aussi entraîner une insuffisance surrénalienne. Différentes études ont
qu’hypothalamique (fig 1). Les glucocorticoïdes inhibent la synthèse essayé d’établir la prévalence de l’insuffisance corticotrope après
de CRH hypothalamique, en particulier par une réduction de son corticothérapie et ses facteurs prédictifs. Des études portant sur des
acide ribonucléique messager. Ils inhibent aussi la libération de CRH durées variables de traitement, de 5 jours à 15 ans, et des posologies
hypothalamique dans le système porte hypothalamohypophysaire. quotidiennes de 5 à 30 mg d’équivalent prednisone, retrouvent dans
Au niveau hypophysaire, les glucocorticoïdes inhibent la synthèse l’ensemble une insuffisance surrénalienne dans la moitié des cas
et la sécrétion d’ACTH par la cellule corticotrope. L’expression du [11, 15, 20]
. Dans ces études, la corrélation entre la durée ou la posologie
gène du précurseur peptidique de l’ACTH (la pro-opio- du traitement et la survenue d’une insuffisance surrénalienne est
mélanocortine) est inhibée par le cortisol. partielle.

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VARIARION DE L’EFFET INHIBITEUR SUR L’AXE


CORTICOTROPE
Évaluation clinique et biologique de la
L’affinité du glucocorticoïde synthétique pour le récepteur
fonction surrénalienne à l’arrêt d’une
glucocorticoïde est corrélée avec l’effet inhibiteur sur l’axe corticothérapie
corticotrope [14]. Cette corrélation positive établie entre une mesure
effectué in vitro et une inhibition observée in vivo est cependant
modifiée par la biodisponibilité du glucocorticoïde. Ainsi, l’affinité POSOLOGIE À RISQUE
de la dexaméthasone pour le récepteur glucocorticoïde est sept fois Lors de l’arrêt d’une corticothérapie, il est nécessaire d’envisager la
plus forte que celle du cortisol, mais son effet inhibiteur in vivo sur possibilité d’une insuffisance surrénalienne, en particulier après une
l’axe corticotrope est 15 à 30 fois plus fort que celui du cortisol. La corticothérapie supérieure à 20 mg/j d’équivalent prednisone
biodisponibilité du glucocorticoïde est donc un élément important. pendant au moins 3 semaines. Un patient ayant développé un
La plupart des stéroïdes sont absorbés rapidement après syndrome de Cushing clinique sous corticothérapie doit
administration orale. L’absorption peut cependant varier suivant les particulièrement être considéré comme à risque de développer un
patients. L’étude systématique des profils phamacocinétiques de déficit corticotrope à son arrêt.
méthylprednisone ou de prednisone après administration Lors d’une corticothérapie prolongée, le traitement est en général
intraveineuse ou orale objective une cinétique inhabituelle dans 20 % réduit progressivement lorsque la pathologie est contrôlée ou
des cas. Dans le même sens, une corrélation inverse entre l’âge et la lorsque le traitement n’apporte plus de bénéfice. La possibilité d’une
clairance de la prednisone a été établie. En conséquence, à posologie insuffisance surrénalienne doit être envisagée lorsque la posologie
identique, l’effet suppresseur des glucocorticoïdes sur l’axe du glucocorticoïde est inférieure à 5 mg/j d’équivalent prednisone
corticotrope serait plus net chez les sujets âgés. Certains (soit 20 mg de cortisol). Il est rare, en dehors de situation de stress,
médicaments peuvent modifier le métabolisme des glucocorticoïdes. que des signes de sous-dosage en glucocorticoïde puissent
Les inducteurs enzymatiques (barbituriques, rifampicine, apparaître pour une posologie supérieure. Il faut noter qu’à côté des
phénytoïne, O, p’DDD...) augmentent le catabolisme du cortisol. Les signes d’une éventuelle insuffisance surrénalienne, peuvent
œstrogènes, notamment dans le cadre de la contraception orale, apparaître des symptômes en rapport avec une aggravation de la
augmentent la protéine porteuse (transcortine). maladie initiale lors de la réduction de la corticothérapie. Certains
patients semblent aussi présenter une véritable dépendance aux
effets psychostimulants des glucocorticoïdes qui rend le sevrage
VOIE D’ADMINISTRATION
parfois difficile et peut poser un problème de diagnostic différentiel
Une injection intra-articulaire unique d’un glucocorticoïde retard délicat.
présente une diffusion systémique suffisante pour pouvoir entraîner
une suppression durable de l’axe corticotrope. De façon similaire,
les applications cutanées de glucocorticoïdes peuvent avoir des effets MANIFESTATIONS CLINIQUES DU DÉFICIT
généraux. Il est souvent moins connu que les corticoïdes inhalés CORTICOTROPE
peuvent inhiber l’axe corticotrope [4, 16]. Cette inhibition est en général
partielle et peu fréquente, mais peut survenir pour une posologie Les manifestations cliniques du déficit corticotrope à l’arrêt d’une
quotidienne de glucocorticoïde supérieure à 800 µg. corticothérapie prolongée sont polymorphes, non spécifiques et
souvent trompeuses. L’asthénie est une manifestation fréquente et
s’intrique souvent avec la maladie de fond imposant la
HORAIRE D’ADMINISTRATION corticothérapie. Des douleurs musculaires ou articulaires, une
anorexie, des symptômes dépressifs peuvent aussi s’observer.
L’horaire d’administration du glucocorticoïde peut influencer la
Parfois, l’insuffisance surrénalienne peut être évoquée devant des
survenue d’une insuffisance surrénalienne. L’administration d’une
signes plus marqués pouvant correspondre à un épisode de
dose unique le matin est moins suppressive sur la fonction
décompensation aiguë, en particulier après sevrage complet sans
corticotrope que la même dose administrée le soir. Pour cette
précaution chez un patient soumis à un stress. Une asthénie intense
raison, un traitement à doses alternées administré un jour sur deux
avec hypotension artérielle, une anorexie, parfois des troubles de
serait moins suppresseur. Dans la même optique, la substitution
conscience, une fièvre, une tendance hypoglycémique peuvent alors
réalisée en une prise unique le matin lors de l’arrêt d’une
s’observer. Les troubles ioniques observés dans cette situation se
corticothérapie chez un sujet en cours de récupération d’une
limitent à l’hyponatrémie, alors que la kaliémie est en règle normale.
fonction subnormale permettrait une meilleure récupération de la
Il s’agit d’une hyponatrémie de dilution par sécrétion inappropriée
fonction corticotrope.
d’AVP se corrigeant très bien avec le traitement substitutif en
glucocorticoïde [6, 13]. La zone glomérulée étant préservée dans les
DÉLAI DE RÉCUPÉRATION déficits corticotropes, il n’y a en effet pas de déficit significatif et
chronique en minéralocorticoïdes.
La profondeur de la suppression de l’axe corticotrope peut être
évaluée par le délai de récupération de la fonction surrénalienne
après sevrage en glucocorticoïde. Si la proportion de patients
présentant une insuffisance surrénalienne plus ou moins profonde EXPLORATION HORMONALE
est importante à l’arrêt du traitement (environ 50 %), elle est bien L’exploration hormonale de l’axe corticotrope à l’arrêt d’une
moindre à distance. La plupart des patients récupèrent une corticothérapie prolongée peut reposer sur des dosages de base,
fonction normale en moins de 2 semaines, voire souvent dans les mais surtout sur des tests dynamiques. Il est important de réaliser
4 jours suivant le sevrage de la corticothérapie. La récupération ces explorations dans les conditions adéquates pour éviter toute
est plus rapide après un traitement de courte durée et plus longue interférence avec l’apport de corticoïdes exogènes. En pratique, ces
lorsque la posologie quotidienne dépasse 7,5 mg d’équivalent explorations sont à réaliser lorsque le sevrage en glucocorticoïde est
prednisone. Le pourcentage de patients restant en insuffisance décidé et que le patient est alors substitué par hydrocortisone. La
surrénalienne plus de 1 an après arrêt de la corticothérapie est demi-vie de l’hydrocortisone est brève. Le traitement substitutif par
faible (< 5 %), mais aucun paramètre ne permet de prédire le 15 à 20 mg/j d’hydrocortisone en une prise le matin n’interfère alors
retour à une fonction surrénalienne normale au moment du pas avec le dosage du cortisol plasmatique le matin avant prise du
sevrage. traitement substitutif.

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10-015-A-20 Corticothérapie et fonction surrénalienne Endocrinologie-Nutrition

¶ Dosage de cortisolurie est inférieure à 100 ng/mL et si le pic de réponse au Synacthènet


immédiat est à la limite de la normale, il faut savoir évoquer la
Il n’a pratiquement pas d’intérêt dans cette indication. Réalisé sous possibilité d’un déficit partiel ou récent et poursuivre les
traitement substitutif, il est erroné par élimination urinaire de ce explorations. Certains auteurs ont pour cette raison proposé de
dernier. Réalisé lors d’un sevrage en hydrocortisone, qui par réaliser un test au Synacthènet à faibles doses (1 à 5 µg). Le recours
prudence devrait être fait sous surveillance médicale et donc en à une dose plus faible limiterait l’effet de surdosage
hospitalisation, il a une très mauvaise sensibilité et spécificité. En supraphysiologique du test classique réalisé avec une injection de
effet, il existe un recouvrement important entre les sujets normaux 250 µg et aurait une meilleure sensibilité. La limite en pratique à la
et les patients atteints d’insuffisance surrénalienne pour les valeurs diffusion de ce test à faibles doses est de deux ordres :
basses de la normale.
– pratique (réaliser une dilution au 1/250 du Synacthènet immédiat
¶ Dosage de cortisolémie sans perte de principe actif) ;
– prendre le risque d’une perte de spécificité importante dans la
Le dosage de cortisolémie de base à 8 h le matin peut apporter des
pratique quotidienne.
informations utiles mais n’est pas toujours suffisant pour affirmer
ou infirmer l’insuffisance surrénalienne. Le dosage de la cortisolémie En dehors de la situation particulière du déficit corticotrope partiel,
mesurant le cortisol total, il faut savoir se méfier des pathologies le test au Synacthènet immédiat à 250 µg a une sensibilité tout à fait
modifiant sa protéine porteuse ou transcortine. En effet, seul le suffisante pour explorer la grande majorité des patients lors du
cortisol libre, fraction minoritaire de la cortisolémie, est sevrage d’une corticothérapie.
biologiquement actif. Une élévation des œstrogènes (lors de la ¶ En cas de doute
grossesse ou sous contraception par œstroprogestatifs)
s’accompagne d’une augmentation de la transcortine et donc de la Dans les situations où l’interprétation des explorations laisse un
cortisolémie. Dans ce cas, le dosage de la cortisolémie peut doute sur un possible déficit corticotrope, deux tests de stimulation
surestimer la fonction glucocorticoïde et conduire à méconnaître une globale de l’axe corticotrope peuvent être réalisés : l’hypoglycémie
insuffisance surrénalienne. La mesure du cortisol salivaire, qui n’est insulinique et le test à la Métopironet [8]. Ces explorations sont
constitué que de la fraction libre du cortisol, permet alors d’éviter habituellement considérées comme les épreuves de référence pour
cet écueil. Même en respectant ces précautions, le dosage de la les déficits corticotropes. Leurs effets indésirables et la surveillance
cortisolémie de base le matin à 8 h est cependant rarement suffisant médicale qu’elles imposent limitent leur utilisation à des situations
pour évaluer correctement la fonction corticotrope. À 8 h, la particulières. L’hypoglycémie insulinique consiste à administrer par
cortisolémie est à son niveau maximal et la fourchette normale est voie intraveineuse 0,1 UI/kg d’insuline ordinaire. Une
comprise entre 100 et 200 ng/mL. Un taux supérieur à 210 ng/mL hypoglycémie significative (< 0,4 g/L) s’accompagne chez le sujet
écarte la possibilité d’une insuffisance surrénalienne. Un taux normal d’une élévation de la cortisolémie au-dessus de 200 ng/mL.
effondré, inférieur à 40 ng/mL, signe à l’inverse une insuffisance Le test à la Métopironet « court » utilisé pour explorer une suspicion
corticotrope chez un sujet sevré en glucocorticoïdes. Un taux de déficit corticotrope consiste à administrer 30 mg/kg de
compris entre 40 et 100 ng/mL est très en faveur de ce diagnostic, Métopironet à minuit. Cette drogue inhibe l’activité de la 11b-
mais n’a pas une spécificité suffisante pour l’affirmer. Par ailleurs, hydroxylase qui transforme le composé S (11-désoxycortisol) en
un sujet présentant un déficit corticotrope peut présenter une cortisol. La baisse du cortisol réduit le rétrocontrôle négatif sur
cortisolémie à 8 h du matin dans les limites de la normale. l’hypothalamohypophyse et stimule la sécrétion d’ACTH, stimulant
alors la synthèse des stéroïdes situés en amont de la 11b-
¶ Test de stimulation au Synacthènet immédiat hydroxylase. Lors du test court, le composé S prélevé à 8 h du matin
s’élève au-dessus de 70 ng/mL.
De réalisation simple, il est certainement l’exploration de première
intention lors du sevrage d’une corticothérapie. Il consiste à ¶ Test à la CRH
administrer une ampoule (250 µg) de tétracosactide (ACTH1-24) par Enfin, le test à la CRH peut être proposé pour explorer un déficit
voie intramusculaire (ou intraveineuse en cas de contre-indication). corticotrope. L’administration de 100 µg par voie intraveineuse de
La cortisolémie est prélevée avant l’injection et 1 heure après. Chez CRH humaine de synthèse entraîne chez le sujet normal une
le sujet présentant une fonction surrénalienne normale, la augmentation rapide d’au moins 50 % des taux plasmatiques
cortisolémie est supérieure à 210 ng/mL après injection de d’ACTH et de 30 % des taux de cortisol. Le test de stimulation à la
tétracosactide. La réponse doit s’interpréter en valeur absolue et non CRH présente moins d’effets indésirables que les précédents mais il
pas en pourcentage d’augmentation. Cette stimulation est largement s’agit d’un faible stimulus de l’axe corticotrope et son interprétation
supraphysiologique et la posologie de 250 µg d’ACTH1-24 entraîne est parfois délicate. Pour ces raisons, et aussi pour son coût élevé, il
une stimulation maximale de la capacité de sécrétion de cortisol. a peu de place dans l’exploration de la fonction surrénalienne après
Une réponse normale du cortisol au Synacthènet immédiat requiert sevrage d’une corticothérapie.
une trophicité correcte du cortex surrénalien. Un sujet présentant un
Le dosage d’ACTH n’a pas d’indication pour évaluer la fonction
déficit corticotrope a une baisse des taux circulants d’ACTH. Cette
corticotrope lors du sevrage d’une corticothérapie. Il existe un grand
baisse entraîne en 2 à 3 semaines une atrophie surrénalienne. De
recouvrement entre les sujets présentant une insuffisance
plus, l’action de l’ACTH est requise pour l’expression de son propre
surrénalienne secondaire et ceux présentant une intégrité de l’axe
récepteur. On peut donc penser qu’une baisse d’ACTH chronique
corticotrope. Le dosage d’ACTH manque donc à la fois de sensibilité et
entraîne une diminution de l’expression du récepteur de l’ACTH
de spécificité pour le diagnostic de déficit corticotrope. Il peut cependant
par lequel agit le Synacthènet. Une surrénale atrophique n’est alors
être utile au diagnostic étiologique d’une insuffisance surrénalienne
pas capable de répondre suffisamment au Synacthènet immédiat,
en précisant une origine secondaire (ACTH non élevée) ou primaire
justifiant l’intérêt de ce test lors du sevrage d’une corticothérapie. Si
(ACTH élevée). Cependant, dans la situation du sevrage d’une
ce test est certainement à réaliser en première intention pour
corticothérapie, le diagnostic étiologique ne pose que rarement un
l’exploration de la fonction surrénalienne lors du sevrage d’une
problème.
corticothérapie prolongée, il a cependant des limites [2, 7, 17, 18, 21]. En
effet, la sensibilité du test au Synacthènet immédiat n’est pas de
100 % dans les déficits corticotropes. En particulier, chez les patients Conduite à tenir pratique lors
présentant un déficit partiel, une réponse normale peut être du sevrage d’une corticothérapie (fig 2)
observée. Environ 5 à 10 % des déficits corticotropes risquent d’être
méconnus si certaines précautions ne sont pas prises dans Tout patient ayant été traité pendant au moins 3 semaines par une
l’interprétation du test. Ainsi, il est aussi important de bien analyser dose supérieure ou égale à 20 mg d’équivalent prednisone ou tout
la cortisolémie à 8 h, prélevée sur la base du test. Si cette dernière patient ayant présenté sous traitement un syndrome de Cushing

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Endocrinologie-Nutrition Corticothérapie et fonction surrénalienne 10-015-A-20

Sevrage d'une corticothérapie prolongée: 2 Conduite à tenir lors du sevrage d’une corticothérapie
réduction progressive du glucocorticoïde prolongée.
jusqu'à 5mg/j d'équivalent prednisone

Introduction d'une substitution


par hydrocortisone: 20 mg/j (de 15 à 30)

Test au Synacthène® immédiat

Cortisolémie: Cortisolémie:
base > 100 ng/mL base < 100 ng/mL
Pic après Synacthène® > 210 ng/mL Pic après Synacthène® < 210 ng/mL

Cortisolémie:
base > 100 ng/mL
Pic après Synacthène® < 210 ng/mL
ou
base < 100 ng/mL
pic après Synacthène® > 210 ng/mL
Eucortisolisme : Déficit corticotrope :
arrêt de la substitution poursuivre substitution
et réévaluation entre
3 et 6 mois

Déficit corticotrope
partiel ? Discuter :
Synacthène® à faible dose
Hypoglycémie insulinique
Métopirone®

iatrogène doit être considéré comme potentiellement en insuffisance hydrocortisone à 20 mg/j, une évaluation hormonale de la fonction
corticotrope lors de la décroissance du traitement glucocorticoïde. Il corticotrope peut être proposée dans le but d’interrompre la
est aussi important de rappeler qu’un certain degré d’inhibition de substitution. Le test au Synacthènet immédiat est alors l’examen de
l’axe corticotrope a pu être observé avec des traitement de 5 jours choix. Il est préférable de ne pas réaliser immédiatement le test au
ou des posologies de 10 à 20 mg/j d’équivalent prednisone. Synacthènet dès le sevrage de la corticothérapie car l’inertie de l’axe
Tant que la posologie de glucocorticoïde est supérieure à une dose corticotrope conduit alors dans plus de la moitié des cas à une
substitutive (de 5 à 7 mg d’équivalent prednisone), il ne doit pas y réponse insuffisante et donc à la nécessité d’une substitution. Une
avoir d’insuffisance surrénalienne clinique et le traitement doit être cortisolémie de base à 8 h supérieure à 100 ng/mL et un pic de
adapté uniquement en fonction de la pathologie de fond ayant cortisolémie après Synacthènet supérieur à 210 ng/mL permettent de
imposé la corticothérapie. En cas de stress majeur, cependant, ou si conclure à une fonction surrénalienne normale et d’arrêter
des signes cliniques d’insuffisance surrénalienne apparaissent, le l’hydrocortisone. Si la cortisolémie de base est inférieure à 100 ng/mL,
traitement peut transitoirement être majoré, ou une substitution par et après Synacthènet inférieure à 210 ng/mL, le patient est en
hydrocortisone ajoutée, pour avoir une posologie de glucocorticoïde insuffisance surrénalienne et le traitement substitutif doit être
en moyenne équivalente à 40 à 60 mg d’hydrocortisone (10 à 15 mg maintenu. Le test au Synacthènet peut être de nouveau réalisé après
de prednisone, à adapter en fonction du poids et des données 3 à 6 mois. Dans les cas discordants où la cortisolémie de base est
cliniques). Si la pathologie de fond permet de réduire
supérieure à 100 ng/mL mais le pic après Synacthènet inférieur à
progressivement le traitement glucocorticoïde jusqu’à l’équivalent
210 ng/mL, ou à l’inverses si la cortisolémie de base à 8 h est
de 5 mg/j de prednisone et que l’arrêt complet de la corticothérapie
inférieure à 100 ng mais le pic après Synacthènet supérieur à
est envisagé, un traitement substitutif par hydrocortisone est alors
210 ng/mL, un test à la Métopironet ou une hypoglycémie
introduit. La posologie est alors de 10 mg d’hydrocortisone matin et
midi. Si le patient ne présente pas de manifestations pouvant insulinique peuvent être proposés en l’absence de contre-indication.
évoquer une insuffisance surrénalienne, la dose de 20 mg Après 6 à 12 mois, la plupart des sujets récupèrent une fonction
d’hydrocortisone est ensuite administrée en une prise le matin pour surrénalienne normale. Un petit nombre de patients ayant reçu une
favoriser la stimulation de l’axe corticotrope. Le patient doit à ce corticothérapie prolongée à fortes doses peut cependant rester en
stade être considéré comme étant en insuffisance surrénalienne. Il insuffisance surrénalienne de façon durable, voire définitive. Ce cas
est nécessaire, en cas de stress, d’augmenter transitoirement la de figure est imprévisible. Le déficit corticotrope entraîne un déficit
posologie du traitement substitutif (par exemple 20 mg le matin, en cortisol mais aussi en androgènes surrénaliens. La place du
10 mg le midi et le soir, à adapter en fonction de l’évolution clinique) traitement substitutif par déhydroépiandrostérone pour compenser
ou de réaliser une injection intramusculaire d’hydrocortisone si ce déficit androgénique n’est pas encore définie et ce traitement n’est
surviennent des troubles digestifs avec vomissements. Une carte pas commercialisé en France [1, 9]. Certaines études seraient en faveur
d’insuffisance surrénalienne doit être remise au patient. Si d’un bénéfice de ce traitement chez la femme. Il est important de
l’évolution est favorable après 2 à 8 semaines de substitution par veiller à ne pas entretenir le déficit corticotrope par un surdosage

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10-015-A-20 Corticothérapie et fonction surrénalienne Endocrinologie-Nutrition

en hydrocortisone prescrite à visée substitutive. De plus, un posologie de cette substitution. L’éducation du patient est, dans ce
surdosage pourrait à long terme entretenir les effets néfastes de la traitement évolutif au fil du temps et de la récupération éventuelle
corticothérapie, en particulier sur l’os [3, 19, 22]. À l’inverse, il est de la fonction surrénalienne, un aspect de la prise en charge à ne
nécessaire d’augmenter chez les patients en situation de stress la pas négliger.

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