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Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291

Psychologie sociale
Premières étapes de construction et de validation d’une
échelle de spiritualité explicite areligieuse
First step of construction and validation of an areligious explicit
spirituality scale
N. Roussiau a,∗ , N. Bailly b , E. Renard a
a Laboratoire LPPL, université de Nantes, chemin de la Censive-du-Tertre, BP 81227, 44312 Nantes cedex 03, France
b EA 2114 « psychologie des âges de la vie », université François-Rabelais, université de Tours, 3, rue des Tanneurs,
37041 Tours cedex, France
Reçu le 23 juin 2017 ; accepté le 15 novembre 2017

Résumé
Si spiritualité et religion ont souvent été utilisées de façon indifférenciée dans la littérature, l’existence
d’une spiritualité areligieuse dépassant la question de la croyance religieuse se pose. Notre étude a pour
objectif de construire et de valider une échelle de spiritualité areligieuse applicable à la population étudiante.
La structure unidimensionnelle de l’échelle a été mise en évidence dans une étude exploratoire conduite
auprès de 263 étudiants. Cette structure s’est également imposée dans une étude confirmatoire portant sur
259 étudiants. Quant à la cohérence interne elle s’avère satisfaisante. Les analyses multi-groupes montrent
que le modèle est adapté aussi bien pour les hommes que pour les femmes/pour les croyant(e)s que pour les
non-croyant(e)s. Enfin, un fort score à l’échelle de spiritualité areligieuse est associé à une forte satisfaction
de vie. Cette recherche préliminaire met en évidence les bonnes propriétés psychométriques de l’Échelle de
Spiritualité Explicite Areligieuse (ESEA) et semble être un bon outil d’investigation pour tous les chercheurs
et professionnels intéressés par la question de la spiritualité.
© 2017 Société Française de Psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Croyance ; Échelle de mesure ; Spiritualité ; Spiritualité areligieuse ; Validation

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : nicolas.roussiau@univ-nantes.fr (N. Roussiau).

https://doi.org/10.1016/j.prps.2017.11.001
1269-1763/© 2017 Société Française de Psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
278 N. Roussiau et al. / Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291

Abstract
Although spirituality and religion have often been used in an undifferentiated way in the literature, the
existence of an areligious spirituality beyond the question of religious belief. The objective of our study
was to construct and validate a scale of areligious spirituality applicable to the university student. The
unidimensional structure of the scale was revealed in an exploratory study carried out with 263 students.
This structure was also exhibited in a confirmatory study concerning 259 students. The internal coherence
was satisfactory. Multi-group analyses showed that the model works equally well for men and women and
for members and non-members of a religious order. Finally a high score on the scale of areligious spirituality
is associated with a strong satisfaction with life. This preliminary research highlights the good psychometric
properties of the Explicit Scale of Areligious Spirituality (ESAS) and seems to be a good investigative tool
for all researchers and professionals interested in the subject of spirituality.
© 2017 Société Française de Psychologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Belief; Measurement scale; Secular spirituality; Areligious spirituality; Validation

La spiritualité suscite depuis quelques années un regain d’intérêt (Bourdon, 2012 ; Culliford,
2010 ; Elkins, Hedstrom, Hughes, Leaf, & Saunders, 1988 ; Hill & Pargament, 2008 ; Roof, 1999).
Parmi les dimensions qui la constitue, on trouve la recherche du sens de la vie (Selman, Harding,
Gysels, Speck, & Higginson, 2011 ; Steger & Frazier, 2005 ; Wink & Dillon, 2002), la trans-
cendance (Koenig, 2010), la notion de sacré (Pargament, 1999 ; Pargament & Mahoney, 2009 ;
Vaughan, 1991), l’altruisme (Saroglou, 2013), la connexion avec la nature (Gomez & Fisher,
2003) et même l’émerveillement (Keltner & Haidt, 2003 ; Piff, Dietze, Feinberg, Stancato, &
Keltner, 2015 ; Rudd, Vohs, & Aaker, 2012). Traditionnellement la spiritualité est associée à la
religion, tant et si bien que religion, religiosité et spiritualité sont utilisées et mesurées indiffé-
remment par un certain nombre d’auteurs, mais quelques travaux abordent la séparation entre
religion traditionnelle et spiritualité (Long-Marler & Hadaway, 2002 ; Moberg, 2002 ; Spilka,
Hood, Hunsberger, & Gorsuch, 2003 ; Wink & Dillon, 2003 ; Wulff, 1997 ; Zinnbauer & Par-
gament, 2002). Des recherches ont ainsi été réalisées pour montrer que des personnes (athées
ou agnostiques) peuvent développer et vivre avec différentes composantes de la spiritualité sans
être nécessairement religieuses (Day, 1994 ; Roof, 1993, 1999). Par exemple, la notion de sacré
dépasse la question de Dieu et même si la religion a largement utilisé cette dimension, le sacré
touche aussi de nombreux aspects de la vie selon les hommes et les cultures (la nature, l’art
en général etc). En effet avec l’avancée du processus de sécularisation, l’expérience du sacré
se déplace du religieux à d’autres espaces et d’autres objets de la société. Ce vécu intime qui
combine une dimension affective et émotionnelle peut s’activer seul (dans la contemplation de
la nature par exemple) ou en groupe lors d’un concert. . . (Ménard, 2007). De la même façon, la
recherche du sens de la vie est avant tout une démarche personnelle, intime, plus philosophique et
elle se distingue en cela de la démarche religieuse plus ancrée dans des logiques institutionnelles
et dogmatiques (Gorsuch, 1993). La démarche spirituelle peut concerner des croyants peu ou pas
pratiquants, imprégnés d’une certaine culture sans être pour autant fortement impliqués, mais tou-
jours en quêtes de réponses en lien avec des propositions religieuses et non philosophiques. Il n’y
a pas de croyances sociales préétablies qui permettent à la spiritualité de se définir. Elle peut s’en
nourrir mais ce n’est pas une condition sine qua non. À ce titre la question de l’existence d’une
spiritualité dite areligieuse se pose. Si l’on reprend la définition de Durkheim « (. . .) une religion
est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire
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séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale (. . .) »
(Durkheim, 1912/1965, p. 65). La spiritualité est une expérience avant tout subjective, elle est
personnelle et relève de l’intime et si certains chercheurs comme Pargament (1999) conçoivent
la spiritualité comme très proche de la religiosité, d’autres comme Roof (1993) la décrivent
comme indépendante d’une religion institutionnelle. Nous nous inscrivons dans cette seconde
perspective, qui est maintenant la plus largement répandue et la dénomination areligieuse a pour
fonction de dissocier la spiritualité de la religion. Cette spiritualité s’organise autour de questions
liées au besoin de cohérence et d’harmonie intérieure, c’est une démarche existentielle basée sur
l’expérience, la sagesse et l’accomplissement. Humaniste et philosophique cette démarche vise
avant tout à donner du sens à sa vie, avec deux principales particularités le rapport au sacré et
le dépassement de soi. Si la religion ne peut se passer de spiritualité, à l’inverse la spiritualité
ne dépend pas automatiquement des croyances religieuses. Ceci peut s’avérer particulièrement
vrai dans un pays comme la France qui est caractérisée par une longue tradition de séparation
entre l’église et l’état. Ces questions abordées dans un premier temps par les philosophes comme
Bergson (1919) ou plus récemment (Comte-Sponville, 2006) sont clairement au centre de débats
contemporains en psychologie. Dans le champ de la psychologie positive, la question de la spiri-
tualité est traitée dans des travaux qui analysent par exemple les effets du pardon (Muñoz Sastre,
Mullet, & Lecomte, 2014) ou encore de la gratitude (Shankland, 2014) et qui sont des compo-
santes « du rapport à autrui » de la spiritualité. Mais c’est « le sens de l’existence », un des thèmes
essentiels de la spiritualité (Selman et al., 2011) que l’on retrouve en bonne place dans différentes
publications de psychologie positive (Garcia-Alandete, 2015 ; Steger & Frazier, 2005). Dans un
autre domaine de la psychologie, l’environnement, se développe depuis peu des recherches autour
de « la connexion avec la nature » (Capaldi, Dopko, & Zelenski, 2014 ; Pasca, Aragonés, & Coello,
2017), autre une composante importante de la spiritualité (Gomez & Fisher, 2003).
D’autre part, un certain nombre d’étude suggère que la spiritualité a une influence positive
sur le bien-être des individus et plus particulièrement qu’elle aiderait les individus à faire face
aux évènements négatifs qu’ils peuvent rencontrer (Ellison & Fan, 2007 ; Underwood & Teresi,
2002). En effet, les relations entre spiritualité et bien-être ont été montré dans divers contextes de
vie comme ceux des soins palliatifs ou encore lors du vieillissement (Kirby, Coleman, & Daley,
2004). Mais c’est associé à la religion que l’on observe les effets physique et psychologique les
plus surprenants. Par exemple chez les personnes âgées, on constate un effet de la religion sur la
santé et la longévité (Levin, 1996) avec des personnes religieuses qui ont une bonne pression arté-
rielle (Koenig et al., 1998) et moins d’attaques cérébrales (Colontonio et al., 1992). Au niveau de
la santé mentale il a été montré que les personnes âgées les plus religieuses sont moins dépressives
et ont un meilleur bien-être. À signaler qu’une grande partie des recherches sur la spiritualité ont
été réalisées sur des personnes âgées et/ou malades car pour ces populations les questions existen-
tielles peuvent devenir saillantes, mais des travaux commencent à interroger d’autres populations,
plus jeunes, où l’on constate également un lien entre spiritualité et bien-être (Anye, Gallien, Bian,
& Moulton, 2013; Ivtzan et al., 2013; Marques et al., 2013). L’un des objectifs de notre étude sera
de confirmer les liens entre spiritualité et bien-être chez une population étudiante.
Concernant les outils de mesure, la plupart des échelles qui abordent la spiritualité sont
construites pour une population de croyants et les items ne font pas références (ou très rare-
ment) à la spiritualité en dehors du fait religieux (Fetzer Institute, 1999 ; Underwood, 2006 ;
Underwood & Teresi, 2002). En 2012, De Jager Meezenbroeck et al. (2012), ont passé en revue
les qualités psychométriques et la formulation des items de 10 échelles de spiritualité. Les ques-
tionnaires unidimensionnels ou bidimensionnels retenus (Brady, Peterman, Fitchett, Mo, & Cella,
1999 ; Ellison, 1983 ; Reed, 1991 ; Vella-Brodrick & Allen, 1995) présentent une bonne validité
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convergente, mais la structure factorielle y est rarement décrite ou confirmée. En ce qui concerne
les échelles multidimensionnelles, seuls le Spiritual Well-Being Questionnaire (SWBQ ; Gomez
& Fisher, 2003) et le Spiritual Transcendence Scale (STS, Piedmont, 1999) semblent avoir de
bonnes qualités psychométriques. Le SWBQ est composé de quatre facteurs nommés la relation
avec : (1) soi-même, (2) les autres, (3) la nature et (4) Dieu (ou transcendance) ; tandis le STS
est composé de trois facteurs : (1) le contentement par la prière ou la méditation, (2) la croyance
dans le sens universel de la vie et (3) le lien dans le rapport à soit même et aux autres. Que
les échelles soient unidimensionnelles ou multidimensionnelles, De Jager Meezenbroeck et al.
(2012) soulignent le caractère religieux de nombreux items ce qui limite leurs applications sur
des populations non religieuses.
Nous avons pour objectif de mettre en place les premières étapes de validation et de construction
d’une échelle de spiritualité areligieuse qui dépasse la question de la croyance ou non à une
religion. La spiritualité areligieuse serait une composante de la spiritualité en général et sa forme
la plus aboutie se retrouverait préférentiellement dans des pays ou il y a une séparation entre
l’église et l’état.
Nous avons choisi le terme explicite car nous désirions mesurer, avec le moins d’ambiguïté
possible, la spiritualité. Ce choix s’explique par le fait qu’une spiritualité implicite (que l’on
ne nomme jamais) aurait pu engendrer une confusion avec la religion. Cette dissociation reli-
gion/spiritualité est particulièrement vraie pour une population constituée de jeune d’étudiants où
la spiritualité se dégage plus fortement du domaine religieux que pour des populations plus impré-
gnées de religion par leur histoire personnelle et sociale. En nommant explicitement la spiritualité,
de fait, la religion aura moins de chances d’être activée chez les personnes que nous interrogerons.
Dans l’objectif de construire une échelle qui s’applique aussi bien aux personnes croyantes qu’aux
personnes non croyantes, notre échelle sera constituée d’items ne faisant aucunement référence à
la religion.
L’étude 1 a pour objectif la construction de l’échelle et la réalisation d’une analyse factorielle
exploratoire tandis que l’étude 2 confirmera la structure de l’échelle par une analyse factorielle
confirmatoire et s’assurera de sa validité de critère avec une échelle de satisfaction de vie. Des ana-
lyses multi-groupes seront également menées. Enfin, l’étude 3 s’assurera de la stabilité temporelle
de l’échelle.

1. Étude 1 : construction de l’échelle, analyse factorielle exploratoire et cohérence


interne

L’objectif de cette première étude est d’élaborer une échelle de mesure globale de la spiritualité
areligieuse et d’en explorer sa structure factorielle.

1.1. Méthodologie

1.1.1. Participants et procédure


Les participants sont des étudiants de Licence 2 et 3 de sciences humaines et sociales. Ils
sont au nombre de 263 et sont âgés en moyenne de 21 ans (18–60 ans, ET = 4,41). 85,2 % des
participants sont des femmes (n = 224) et 14,8 % des hommes (n = 39). La majorité se définissent
sans croyance religieuse (n = 165 ; 62,7 %). Les autres, soit 98 sujets, se définissent comme
catholique pour 26,6 % (n = 70) ; comme bouddhistes pour 1,9 % (n = 5) ; comme musulmans
pour 1,1 % (n = 3) ; comme protestants pour 0,8 % (n = 2) et pour 6,8 % (n = 18) comme « autres »
(new-âge, néo-chamanisme, croyances personnelles). Tous les sujets retenus étaient volontaires
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pour participer à la recherche et ont répondu individuellement au questionnaire. La passation s’est


effectuée dans une salle à l’université.

1.1.2. Construction de l’échelle


Pour construire cet outil, nous nous sommes appuyés sur des outils déjà validés. Principalement,
nous nous sommes inspirés des travaux effectués par le « National Institute of Aging and the
Fetzer Institute » (Fetzer Institute, 1999), l’échelle DSES (Bailly & Roussiau, 2010 ; Underwood
& Teresi, 2002), le Spiritual Well-Being Questionnaire (SWBQ ; Gomez & Fisher, 2003) et le
Spiritual Transcendence Scale (STS, Piedmont, 1999). Sur la base de ces échelles, un comité
d’expert s’est réuni (deux chercheurs en psychologie dans le domaine de la spiritualité et une
personne bilingue). Nous avons dans un premier temps éliminé tous les items faisant référence
à Dieu ou à toutes autres figures religieuses. Ensuite, nous avons éliminé les items redondants
(pour exemple, beaucoup d’items faisait référence à la recherche du sens de la vie, à l’importance
de la spiritualité dans sa vie ou encore à la recherche d’harmonie. . .). Le comité d’experts a ainsi
abouti à une échelle composée de 28 items qui couvraient de manière équilibrée les sous-thèmes
associés traditionnellement à la spiritualité : 7 concernent la recherche du sens de la vie, 4 la
transcendance, 3 la notion de sacré, 3 l’altruisme, 5 le bien-être, 3 la connexion avec la nature,
1 l’émerveillement et 2 la connexion aux autres. Les réponses se donnaient sur une échelle de
Likert allant de 1 « pas du tout d’accord » à 5 « tout à fait d’accord ». Dans un deuxième temps,
cette version préliminaire a été proposée à un petit groupe de 20 étudiants. Après avoir rempli
l’échelle, ces participants ont été invités à évaluer sur une échelle en 5 points, allant de 1 « pas
du tout clair » à 5 « tout à fait clair » chaque item. Les 28 items présentés dans le Tableau 1 ont
été évalués comme clairs.

1.2. Résultats

1.2.1. Analyse factorielle exploratoire


Avant de procéder à cette analyse, les tests de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et de sphéricité
Bartlett ont d’abord permis de vérifier la capacité des données à être factorisées. Concernant
notre échelle, le KMO est de 0,964 et le test de sphéricité de Bartlett est significatif (5118 ;
p < 0,0001). Ces deux indices indiquent que nous pouvons procéder à l’analyse factorielle afin de
voir si nous avions plusieurs facteurs latents. L’analyse factorielle indique l’unidimensionnalité
de notre échelle avec un facteur expliquant 52 % de la variance. Seize items avec des coefficients
de saturation > 60 sont représentés sur le facteur 1. Afin de déterminer le nombre de facteur, nous
avons utilisé l’analyse parallèle (PA) selon la procédure décrite par O’Connor (2001). Cette analyse
a été préférée à la méthode de Kaiser car le seuil arbitraire de 1 pour la valeur propre est, selon
certains auteurs, problématique pour déterminer le nombre de facteurs (Ledesma & Valero-Mora,
2007). L’analyse parallèle indique la présence d’un seul facteur. L’analyse factorielle (méthode
du maximum de vraisemblance, rotation varimax) indique que 16 items avec des coefficients de
saturation > 60 sont représentés sur le facteur (52 % de la variance, valeur propre = 0,89). Ces
16 items bénéficient d’une bonne cohérence interne avec un alpha de Cronbach de 0,97 (cf.
Tableau 1).

2. Étude 2 : analyse factorielle confirmatoire, analyse multi-groupes

L’objectif de cette seconde étude est de confirmer la structure factorielle de l’échelle de spiri-
tualité areligieuse. Une analyse multi-groupes a également été effectuée afin de vérifier la stabilité
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Tableau 1
Saturation des items de l’échelle de spiritualité areligieuse extrait de l’analyse factorielle exploratoire (n = 263).
A B Items Facteur 1

1 Je cherche à donner du sens à ma vie 0,342


2 1 Ma spiritualité m’apporte du bien-être 0,649
3 Je m’émerveille souvent et rend grâce pour la vie 0,084
4 Je ressens une forme de connexion avec les différentes formes de vie 0,471
5 La mort n’est qu’un passage vers une autre forme d’existence 0,342
6 2 Sans conscience de la spiritualité, ma vie quotidienne n’aurait pas trop de sens 0,798
7 3 Ma spiritualité m’apporte force et réconfort 0,793
8 Je pense que les évènements qui arrivent dans la vie ont un sens 0,233
9 4 Je pense que ma vie fait partie d’une force spirituelle plus large 0,643
10 Je passe du temps à penser aux questions spirituelles 0,489
11 J’ai besoin de me recueillir et de me retrouver moi-même 0,400
12 5 J’ai une conscience importante du sacré 0,645
13 6 Ma spiritualité me permet de vivre en meilleure harmonie avec les autres 0,750
14 7 Ma croyance spirituelle m’aide à être plus fort dans ma vie 0,750
15 8 La spiritualité est importante pour moi 0,809
16 9 Je trouve beaucoup d’énergie quand je suis en contact avec une force spirituelle 0,729
17 10 Ma croyance spirituelle donne du sens à ma vie 0,820
18 11 La dimension spirituelle est une part importante de ma personnalité 0,777
19 J’aime pratiquer la méditation 0,396
20 Il y a une partie spirituelle de moi qui existera toujours 0,325
21 Je ressens la dimension sacrée de certains lieux 0,105
22 12 Ma spiritualité oriente les priorités de ma vie 0,714
23 Je sais ressentir l’amour autour de moi 0,081
24 13 Ma spiritualité me permet de mieux comprendre les autres 0,681
25 14 Je suis à la recherche d’un but spirituel dans ma vie 0,665
26 15 Je recherche l’union avec l’énergie spirituelle 0,765
27 16 Ma croyance spirituelle donne du sens aux joies et aux désagréments de ma vie 0,797
28 Il m’arrive de ressentir au plus profond de moi-même la paix et l’harmonie 0,222
% de variance expliquée 52,12
Alpha de Cronbach 0,97

En gras items retenus.

des paramètres du modèle sur différentes populations : les personnes croyantes et les personnes
non croyantes, les hommes et les femmes. Enfin, la validité de critère de l’échelle de spiritualité
areligieuse a été examinée avec l’échelle de satisfaction de vie.

2.1. Méthodologie

2.1.1. Participants et procédure


Les conditions de passation sont les mêmes que dans la première étude. La population est
constituée de 259 étudiants en licence 1, 2 et 3 avec une moyenne d’âge de 20,55 (17–44 ;
ET = 2,96). Nous avons 86,1 % de femmes (n = 223) et 13,9 % d’hommes (n = 36). La majorité se
définissent sans croyance religieuse (n = 171 ; 66 %). Pour les autres, soit 88 sujets : 23,2 % (n = 60)
se définissent comme catholique ; 6,2 % (n = 16) comme autres (new-âge, néo-chamanisme,
croyances personnelles) ; 2,3 % (n = 6) bouddhistes ; 1,5 % (n = 4) musulmans et 0,4 % (n = 1)
protestants.
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2.1.2. Mesures
L’échelle de spiritualité areligieuse est composée des 16 items issus de l’étude 1. Afin de tester
la validité de critère, une échelle de satisfaction de vie a été introduite. Il s’agit de l’échelle de
Diener, Emmons, Larsen, et Griffin (1985) (Traduction française, Blais, Vallerand, Pelletier, &
Brière, 1989). Elle est constituée de 5 items de type Likert allant de 1 « tout à fait d’accord » à 5
« pas du tout d’accord » (exemple : « je suis satisfait de ma vie »). Le coefficient de cohérence
interne s’avère satisfaisant (alpha = 0,82).

2.1.3. Analyse statistiques


Pour tester la structure factorielle de notre échelle, une analyse factorielle confirmatoire (CFA)
a été réalisée. Cette analyse permet de tester la qualité de l’ajustement du modèle. Différents
indices d’adéquation ont été retenus : Chi2 /df, « root mean square error of approximation »
(RMSEA), « standardized root mean square residual » (SRMR), le « comparative fit index »
(CFI) et le « Tucker–Lewis » (TLI). Un Chi2 /df < 3, un RMSEA < 0,05, un SRMR < 0,05, un
TLI > 0,95 et un CFI > 0,95 indiquent une bonne qualité d’ajustement du modèle global (Hu &
Bentler, 1999). Une fois le modèle établi, nous avons procédé à une analyse multi-groupes afin
de déterminer si la structure de l’échelle était identique quels que soient les sous-groupes retenus
(Bryant & Yarnold, 1995). Deux analyses multi-groupes ont été effectuées : une pour la croyance
religieuse (croyant(e)s – n = 171 ou non-croyant(e)s – n = 88) et une pour le genre (hommes
– n = 36 et femmes – n = 233). La première étape a consisté à estimer simultanément le modèle
dans chacun des deux groupes (Modèle 1 : modèle non contraint). La seconde étape a consisté à
vérifier l’invariance de la mesure (Modèle 2, impliquant que les liens entre la variable latente et
les items sont les mêmes entre les groupes). Les indices retenus sont le ratio ␹2 /df et le RMSEA.
Pour l’analyse multi-groupe, un test de différence de ␹2 a été utilisé pour savoir si en ajoutant
des contraintes au modèle testé, le modèle s’ajuste aussi bien. Enfin, les scores à l’échelle validée
ont été corrélés avec les scores de satisfaction de vie. Toutes les analyses ont été effectuées sous
AMOS-SPSS.

2.2. Résultats

Les résultats de l’analyse factorielle confirmatoire sont les suivants : Chi2 /df = 3,2 ;
RMSEA = 0,082 ; SRMR = 0,033, CFI = 0,927 et TLI = 0,916. Ces indices sont acceptables mais
le Chi2 /df et le RMSEA sont élevés au regard des seuils attendus. Afin d’améliorer le modèle, des
corrélations entre les erreurs de mesures ont été rajoutées sur la base des résultats obtenus aux
indices de modifications. Il s’agit des corrélations entre les erreurs de mesures (1) des items « Sans
conscience de la spiritualité, ma vie quotidienne n’aurait pas trop de sens » et « Ma spiritualité
m’apporte force et réconfort » et (2) des items « Ma croyance spirituelle donne du sens à ma
vie » et « La dimension spirituelle est une part importante de ma personnalité ». En incorporant
ces nouveaux paramètres au modèle, les indices d’ajustement sont les suivants : Chi2 /df = 1,86 ;
RMSEA = 0,058 ; SRMR = 0,023, CFI = 0,981 et TLI = 0,975. Le modèle modifié s’ajuste mieux
aux données. Les paramètres estimés du modèle sont présentés sur la Fig. 1.
Sur la base du modèle modifié, une analyse multi-groupes a été conduite. Les résultats sont pré-
sentés dans le Tableau 2. En ce qui concerne la croyance religieuse, le modèle non contraint (M1)
et le modèle avec contrainte (M2) donne des résultats satisfaisant, respectivement Chi2 /df = 1,67,
RMSEA = 0,05 et Chi2 /df = 1,62, RMSEA = 0,04. Le test de différence du ␹2 n’indique pas de
différence significative entre les deux modèles ce qui signifie que l’ajout d’une contrainte dans
le modèle ne le détériore pas (Chi2 (15) = 13,9 ; p = 40). La structure du construit « spiritualité
284 N. Roussiau et al. / Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291

Fig. 1. Modèle de mesure obtenu sur l’échelle de spiritualité explicite areligieuse (ESEA). Indices d’ajustement :
Chi2 /df = 1,86 ; df = 102, RMSEA = 0,058, SRMR = 0,023, CFI = 0,981, TLI = 0,975.

Tableau 2
Analyse multi-groupe : indice d’ajustement pour l’échelle de spiritualité areligieuse.
Indices d’ajustement Test de différence ␹2

RMSEA p ␹2 df p ␹2 /df ␹2 df p

Test pour l’appartenance religieuse (analyse multi-groupe)


Modèle 1 0,05 0,41 337 202 * 1,67
Modèle 2 0,04 0,54 348 215 * 1,62 13,9 15 0,40
Test pour le genre (analyse multi-groupe)
Modèle 1 0,05 0,22 355 202 * 1,76
Modèle 2 0,05 0,35 363 215 * 1,69 10,79 15 0,51
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areligieuse » est la même que l’on soit croyant ou pas. De la même façon, l’analyse multi-groupes
selon le genre montre des résultats satisfaisants pour le modèle sans contrainte et le modèle
contraint, respectivement, Chi2 /df = 1,76, RMSEA = 0,05 et Chi2 /df = 1,69, RMSEA = 0,05. La
variation du Chi2 n’est pas significative (Chi2 (15) = 10,8 ; p = 0,51). La structure du construit
est identique entre les hommes et les femmes.
Afin de vérifier la validité de critère de l’échelle de spiritualité explicite areligieuse, nous
avons corrélé les scores de l’échelle de spiritualité areligieuse (somme des 16 items) et les scores
obtenus à l’échelle de satisfaction de vie. Même si elle est souvent utilisée sur des populations
âgées, l’échelle de Diener a également été étudiée et validée sur des populations jeunes : collégiens
et étudiants (Pavot & Diener, 1993, p. 166 ; Tara et al., 2013). Le résultat obtenu nous indique
que les deux concepts sont liés : plus les personnes sont engagées dans une démarche spirituelle
meilleure est leur satisfaction de vie (r = 0,17 ; p < 0,01).
Enfin, des tests ont été effectués afin de voir si le genre et la croyance étaient liés aux scores de
spiritualité explicite areligieuse (t de student). On n’observe pas d’effet du genre sur les scores de
spiritualité (pour les hommes : M = 36,38, ET = 16,58 – pour les femmes : M = 32,18, ET = 15,57 ;
[t(259) = 1,52 ; p = 0,14]). En ce qui concerne la croyance, les personnes religieuses ont de plus
fort scores de spiritualité que ceux qui n’ont pas de croyance religieuse (Croyant(e)s : M = 38,36,
ET = 16,42 – Non-croyant(e)s : M = 29,88, ET = 16,42) (t(258) = 4,23 ; p = 0,000).

3. Étude 3 : coefficients de test-retest

L’objectif de cette troisième étude est d’examiner la fiabilité du test-retest de l’échelle de


spiritualité explicite areligieuse. Aussi bien pour la cohérence interne que pour la fiabilité, ce test
semble être un élément central pour évaluer les propriétés de psychométrie d’une échelle (Schmidt
& Ilies, 2003). La fiabilité du test-retest est mesurée en administrant le même questionnaire à un
groupe d’individus deux fois de suite sur un temps donnée. Les résultats du temps 1 et du temps
2 peuvent alors être corrélés pour évaluer la stabilité du questionnaire au fil du temps. La corrélation
Pearson a été utilisée pour évaluer la fiabilité de test-retest. Un r > 0,70 indique une bonne fiabilité.

3.1. Méthodologie

3.1.1. Participants et procédure


Un troisième échantillon de 37 participants (6 hommes, 16,2 % ; 30 femmes, 83,8 %) a été
recrutée de l’université. Les âges varient entre 19 ans et 24 ans (M = 21,1 ans, SD = 1,24). Ils ont
complété le questionnaire à deux occasions, 1 mois s’est écoulé entre les deux passations. La
majorité s’est définie comme sans adhésion religieuse (n = 32 ; 86,5 %). Les 5 autres participants
se sont définis comme le Catholique, Musulman ou Bouddhiste.

3.1.2. Mesure
L’échelle de spiritualité explicite areligieuse est constituée des 16 items issus de l’étude 1.
Le résultat de la fiabilité du test-retest sur un mois est de r = 91, ce qui indique une bonne
stabilité temporelle de l’échelle de spiritualité explicite areligieuse.

4. Discussion générale

L’objectif de cette étude était de construire et d’apporter les premiers éléments de validation
d’une échelle évaluant la spiritualité areligieuse applicable aussi bien à des populations croyantes
286 N. Roussiau et al. / Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291

ou non. Les différentes analyses réalisées confirment les bonnes qualités psychométriques de
l’échelle construite. Les analyses exploratoires et confirmatoires indiquent que l’échelle de spiri-
tualité explicite areligieuse est une échelle unidimensionnelle constituée de 16 items. L’échelle a
une bonne stabilité temporelle ainsi qu’un haut niveau de consistance (coefficients alpha = 0,97).
Le haut degré de consistance interne des items laisse à penser que certains d’entre eux présentent
une forte proximité sémantique mais d’autres études doivent encore être menées pour analyser
finement le contenu sémantique des items. Même si statistiquement, l’échelle a une structure uni-
dimensionnelle, elle est composée de plusieurs items que nous avons essayé de comprendre d’un
point de vue qualitatif. Plusieurs items font référence au bien-être et la force (5 items) que procure
la spiritualité avec les items : 1 « Ma spiritualité m’apporte du bien-être » ; 3 « Ma spiritualité
m’apporte force et réconfort » ; 7 « Ma croyance spirituelle m’aide à être plus fort dans ma vie » ;
8 « La spiritualité est importante pour moi » ; 9 « Je trouve beaucoup d’énergie quand je suis en
contact avec une force spirituelle ». Un autre espace est centré sur la question du sens de sa vie
(6 items) avec les items : 2 « Sans conscience de la spiritualité, ma vie quotidienne n’aurait pas
trop de sens » ; 7 « Ma croyance spirituelle donne du sens à ma vie » ; 11 « La dimension spirituelle
est une part importante de ma personnalité » ; 12 « Ma spiritualité oriente les priorités de ma vie » ;
14 « Je suis à la recherche d’un but spirituel dans ma vie » et 16 « Ma croyance spirituelle donne
du sens aux joies et aux désagréments de ma vie ». Ces deux espaces sémantiques semblent des
éléments clés de la spiritualité puisque qu’ils représentent 11 items sur les 16 items de l’échelle.
Deux items concernent la question de la transcendance : items 4 « Je pense que ma vie fait partie
d’une force spirituelle plus large » et 15 « Je recherche l’union avec l’énergie spirituelle » ; deux
autres la relation avec autrui : 6 « Ma spiritualité me permet de vivre en meilleure harmonie avec
les autres » et 24 « Ma spiritualité me permet de mieux comprendre les autres » et un seul le sacré :
item 5 « J’ai une conscience importante du sacré ». D’autres items sont moins représentés. On
trouve ainsi la recherche du dépassement de soi et le rapport aux autres. L’ensemble de ces thèmes
s’interpénètrent les uns aux autres au niveau sémantique ce qui explique leur association sur une
même dimension. Nous pouvons également faire l’hypothèse que chez des étudiants la question
de la spiritualité areligieuse est un rapport au monde en cours de constitution qui présente pour
cette population une réelle stabilité, mais qui par la suite, en lien avec les parcours de vie pourra
s’affiner et peut-être devenir multidimensionnelle. En effet, il est probable que tous les éléments
qui composent la spiritualité ne soient pas activés de la même manière aux différentes périodes
de l’existence des individus. D’autre part, parmi les items non retenus (12 items), on peut noter
des proximités sémantiques qui semblent s’articuler autour d’une implication très personnelle et
de l’ordre de l’intime : « J’ai besoin de me recueillir et de me retrouver moi-même » ; « J’aime
pratiquer la méditation » ; « Il y a une partie spirituelle de moi qui existera toujours » ; « Il m’arrive
de ressentir au plus profond de moi-même la paix et l’harmonie » ; « Je passe du temps à penser
aux questions spirituelles ». Notre population ne semble pas prédisposer à des questions de cet
ordre. On trouve aussi d’autres items plus excentrés quant à la question spirituelle comme : « La
mort n’est qu’un passage vers une autre forme d’existence » ; « Je m’émerveille souvent et rend
grâce pour la vie » ; « Je ressens la dimension sacrée de certains lieux ».
D’autre part, les analyses multi-groupes effectuées en fonction du genre et de la croyance
religieuse montrent que la structure unidimensionnelle de l’échelle se retrouve quel que soit le
genre des individus et leurs croyances attestant ainsi de l’invariance du modèle de mesure. Un
autre résultat nous indique en revanche que les scores de spiritualité areligieuse chez les personnes
religieuses sont plus forts que pour celles qui ne le sont pas. Ainsi, même si la structure du construit
spiritualité areligieuse est identique au sein des deux groupes, les personnes se définissant comme
religieuses ont une spiritualité plus importante que les non-religieux. La dimension spirituelle
N. Roussiau et al. / Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291 287

inhérente à l’être humain (Maslow, 1964) est plus présente chez les personnes religieuses dans
la mesure où la religion comporte une dimension spirituelle, cette composante existe depuis ses
origines et chaque religion dispose d’orientation spirituelle dans son organisation et ses écrits ;
des représentants de mouvances spirituelles sont très souvent des leaders pour le plus grand
nombre et les guides spirituels issus des religions sont généralement des exemples à suivre. Mais
la spiritualité est une démarche individuelle qui concerne les individus qui cherchent leur propre
voie, c’est pourquoi un certain nombre de personnes se définissent comme spirituelles sans pour
autant être religieuses (Gallup, 2003 ; George, Larson, Koenig, & Mccullough, 2000 ; Shreve-
Neiger & Edelstein, 2004). Ce qui va dans le sens de certains auteurs pour qui la spiritualité
est un concept dépourvu de religiosité, un concept qui est plus vaste que la religion (Koenig,
McCullough, & Larson 2001).
Le résultat issu de la validité de critère renforce les qualités psychométriques de l’échelle de
spiritualité explicite areligieuse. Un lien entre le score de spiritualité et la satisfaction de vie a été
mis en évidence, bien que la corrélation soit faible. Mais il faut signaler que l’étude présente est
réalisée sur une population jeune et en bonne santé à la différence de la DSES validée sur une
population âgée. Concernant la dimension religieuse, la littérature scientifique a déjà montré que
la religion au sens large (sentiment d’appartenance religieuse, pratiques religieuses) est liée à une
meilleure santé physique et mentale (Baetz, Bowen, Jones, & Koru-Sengul, 2006 ; Baetz, Griffin,
Bowen, Koenig, & Marcoux, 2004 ; Braam, Beekman, van Tilburg, Deeg, & van Tilburg, 1997 ;
Braam et al., 2004 ; Moreira-Almeida & Koenig, 2006 ; Rasic et al., 2009) et qu’elle permet de
mieux faire face aux évènements de vie stressants (Koenig et al., 1992 ; McCullough & Larson,
1999 ; Tepper, Rogers, Coleman, & Malony, 2001 ; Williams, Larson, Buckler, Heckman, & Pyle,
1991). Les relations entre spiritualité et santé sont un peu moins consistants. Mais de nombreux
travaux montrent ses effets positifs dans le domaine de la santé physique et mentale (Neimeyer &
Burke, 2017 ; Stefanek, McDonald, & Hess, 2005 ; Thuné-Boyle, Stygall, Keshtgar, & Newman,
2006 ; Zinnbauer & Pargament, 2005), en psychothérapie (Plante, 2007) et en psychiatrie (Cook,
Powel, & Sims, 2009). Certaines études montrent ainsi que la spiritualité est liée à une meilleure
santé et à une moindre dépression (Garrouette et al., 2002 ; Koenig, George, & Titus, 2004 ;
McCourbie & Davies, 2006 ; Mofidi et al., 2006 ; Nelson, Rosenfeld, Breitbart, & Galietta,
2002). Nos résultats montrent que la spiritualité parce qu’elle donne un sens à la vie, qu’elle
favorise les sentiments de cohérence de soi et de meilleure perception de soi engendre une plus
grande de satisfaction de vie. Pour aller plus en avant dans les liens entre spiritualité areligieuse
et qualité de vie d’autres variables telles que les stratégies de coping, le lien social ou encore les
pratiques sociales apporteraient des informations sur une composante de la psychologie humaine
qui reste à mieux cerner. On relève depuis quelques années un renouveau religieux au sens
large qui se traduit pour la dimension la plus personnelle, c’est-à-dire la spiritualité, par un
besoin de cohérence, d’équilibre, de sens, d’harmonie. . . que l’on retrouve dans toute une série de
psychothérapies, issues pour partie des thérapies existentielles. Ces nouvelles formes de rapport
à soi, se nomment théorie de l’acceptation, mindfulness, thérapie en intégration du cycle de
vie. . . Car la question est bien de créer son propre système de sens et de ne plus l’inféoder aux
grands courants religieux. Cette forme de dérégulation institutionnelle fait ressortir le besoin de
spiritualité et traduit clairement la fonction première qu’est la spiritualité dans la question du sens
que l’individu donne à sa vie. Les résultats de cette première étude française sont intéressants car
ils permettent de mettre en évidence les propriétés psychométriques de l’échelle de spiritualité
explicite areligieuse. Mais il reste à confirmer ces propriétés sur une population plus large en termes
d’âges, de genre, d’appartenance et de pratique religieuse. D’autres limites devront être levées,
la précision du nombre d’agnostiques ou d’athées ou encore la pratique religieuse (réguliers,
288 N. Roussiau et al. / Pratiques psychologiques 24 (2018) 277–291

occasionnels). Ceci étant, son application sur des populations religieuses ou non religieuse met en
avant l’autonomie du concept de spiritualité. La question de l’émergence ou de la réappropriation
par les individus de la spiritualité est essentielle dans un monde ou les repères sont de plus en
plus flous et ou la question de la cohérence et du sens que l’individu donne à sa propre existence
est une question de moins en moins pris en charge par les institutions.

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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