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Des cartes
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Me
comprendre
œuvre
le chapitre
le monde 4 en
séances
Séance 1 Introduction
Problématique Après 1945, la lecture du monde est une vision bipolaire. Elle se modifie radicalement avec l’effondrement
du bloc communiste et l’accélération du processus de mondialisation. De nos jours, de nouveaux défis
apparaissent dans un monde polycentrique et complexe.
Questions clés • À quoi servent les cartes ? Donnent-elles une vision objective et pertinente des espaces qu’elles
représentent ?
• En quoi restent-elles incontournables pour appréhender la complexité du monde ?
• Quelles sont les différentes clés de lecture du monde actuel ?
Objectifs • Introduire l’idée de complexité du monde par une rapide perspective historique.
• Comprendre l’utilité des cartes comme outils d’analyse spatiale et montrer leur caractère subjectif et
partiel (« regard critique »).
• Introduire et caractériser les différents types de lecture du monde.
Documents • Carte p. 22 : Les exportations de jouets par la Chine • Photographie p. 18-19 : salle de contrôle de la CMA-
complémentaires CGM 3 À quoi servent les cartes ? • Carte p. 23 : Une richesse inégale 3 critiques/choix cartographique
Problématique La massification des échanges s’est accompagnée de l’émergence de nouvelles puissances économiques.
L’inégal développement n’est plus une simple opposition Nord-Sud, il est devenu plus complexe.
Objectifs • Identifier les principales inégalités de développement et connaître les outils pour les mesurer.
• Comprendre les grandes mutations géoéconomiques du monde actuel.
• Aborder la mondialisation à travers les notions de réseaux et de flux.
Problématique Avec la fin de la guerre froide, de nouveaux rapports de force et conflits traduisent une nouvelle
organisation du monde. Dans la mondialisation, le rôle des États est remis en cause face aux
organisations internationales et à des acteurs transnationaux.
Objectifs • Montrer que les relations entre États demeurent un élément clé de l’organisation du monde.
• Initier une réflexion sur la notion centrale de puissance.
• Identifier les différents acteurs mondiaux : États, organisations internationales et régionales, réseaux.
Documents • Carte 2 p. 32 : L’ONU, une présence sur presque tous les fronts de conflits
complémentaires • Carte 3 p. 32 : Les principales organisations politico-militaires
Problématique La diffusion mondiale des biens pose la question de l’uniformisation de la planète et du maintien de la
diversité culturelle. L’évolution des processus de production et la massification des échanges génèrent de
nouveaux défis environnementaux à l’échelle mondiale.
Documents centraux • Cartes 2 p. 36 et Carte 1 p. 34 : Une mosaïque de religions/La planète conquise par le football
3 Pour une lecture croisée
• Carte1 p. 38 : Les populations privées d’accès à l’eau potable dans le monde
1 Présentation de la carte : La carte est de type anamor- de moins de 400 $ à plus de 50 000 $. Le croisement des deux
phose (forme géométrique rectangulaire proportionnelle au informations permet de voir que des pays sont particulièrement
phénomène représenté), réalisée et publiée dans le rapport inégalitaires (Nigeria, Brésil).
géopolitique annuel RAMSES ; elle utilise des statistiques de • Les couleurs : Leur dégradé permet d’établir très vite une
2013 venant du FMI, une organisation financière internatio- typologie des pays selon leur PIB/hab. ; les valeurs assez faibles
nale. Le thème est la richesse décrite à travers le total des (le jaune plus ou moins foncé) dominent nettement dans les
richesses produites par État (PIB). La richesse par habitant pays du Sud ; pour le continent africain, on voit que les deux
est la seconde information fournie (couleur à l’intérieur des extrémités du Sud et du Nord sont plus riches que le cœur de
rectangles). l’Afrique subsaharienne.
2 Les informations de la légende : Le PIB brut par État 3 Le poids économique : L’Amérique du Nord et l’Europe
montre la richesse produite en une année à l’intérieur d’un restent les pôles incontournables de l’économie mondiale :
pays, il permet donc de comparer et d’établir une hiérarchie EU (1er rang), Allemagne (4e), France (5e), Royaume-Uni (6e),
entre les différentes puissances économiques mondiales. On Italie (9e), Canada (10e). Le planisphère révèle la très nette mon-
peut percevoir des mutations : la 2e place de la Chine et les in- tée en puissance de l’Asie orientale : par son immense masse
dicateurs assez forts des autres BRICS illustrent l’idée d’un démographique et sa forte croissance cette région concentre
« basculement du monde ». un tiers de la richesse mondiale. L’Amérique latine et surtout
Le PIB/habitant indique le revenu disponible par personne ; il l’Afrique ont un poids beaucoup plus réduit.
donne une première idée du développement du pays et de la • Les PIB les plus élevés : À l’échelle de chacun de ces conti-
redistribution des richesses. La légende montre qu’il existe un nents, des pays apparaissent comme des puissances motrices
rapport de plus de 1 à 10 entre les PMA (< 3 000 $/hab.) et les avec un PIB relativement élevé. C’est le cas des États-Unis qui
plus riches (> 30 000 $/hab.) ; pour les extrêmes, ce rapport va dominent l’espace nord-américain par le biais de l’ALENA et
• Si l’on examine les situations extrêmes, les écarts de l’IDH sont cation et du revenu qui sont plus marquées dans la société
très élevés entre des pays à faible développement (IDH < 0,5) et américaine que dans les sociétés européennes.
des pays à développement très élevé (IDH > 0,8). • Il reste à éliminer la faim et la misère dans une grande partie
• Les États-Unis sont un pays riche, mais leur IDHI les classe de du monde. La problématique du développement est donc en-
façon bien moins flatteuse que le PIB ou l’IDH. L’IDHI prend en core d’actualité.
compte les inégalités dans la distribution de la santé, de l’édu-
1 Les trois grandes aires d’échanges reliées par le réseau 3 Les pays du G8 se situent exclusivement dans l’hémisphère
FEDEX correspondent aux trois principaux pôles de l’économie Nord (on les a longtemps associés à la notion de Triade). Le
mondiale : Amérique du Nord, UE et Asie orientale. Ils se carac- G20 ajoute les pays « émergents » du Sud aux pays du G8. Ces
térisent par l’intensité des flux qui les relient les uns aux autres pays sont devenus incontournables dans la gouvernance éco-
(intensification des échanges mondiaux, des interdépendances nomique mondiale car ils se caractérisent par une très forte
et importance de leurs échanges régionaux : la majorité du fret croissance (supérieure à 5 % pour la Turquie ou l’Indonésie et
se fait entre pays voisins, selon une logique de proximité). supérieure à 10 % pour la Chine entre 2000 et 2009) alors que la
croissance est devenue faible dans les pays développés. Les
2 Le fret aérien de FEDEX avec l’Asie orientale est très
49 PMA (fortement concentrés en Afrique subsaharienne)
important car la région est devenue le pôle moteur de l’écono-
restent encore à l’écart de ce processus de croissance et d’in-
mie mondiale (elle produit un tiers de la richesse planétaire). Sa
tégration à la mondialisation.
très forte croissance économique et son poids démographique
sans équivalent en font une région pivot des réseaux internatio- 4 L’évolution du monde qu’illustre la carte 3 est l’idée
naux d’échanges. À l’inverse, le continent africain, l’Asie cen- d’un « basculement du monde » au profit des pays émergents du
trale et occidentale, et même l’Asie méridionale sont en marge Sud : le monde devient plus polycentrique. Alors que la carte 2
du réseau de FEDEX. montre l’hégémonie des puissances traditionnelles de la Triade.
• La situation économique des pays du Sud est devenue très en Chine une minorité de très riches et une classe moyenne
hétérogène : certains pays émergent, développent leur indus- émergente de dizaines de millions de personnes côtoient la
trie et deviennent des pôles de l’économie mondiale ; d’autres pauvreté du plus grand nombre.
doivent leur développement à leur richesse en matières pre- • La lecture Nord-Sud demeure une approche valide car les iné-
mières énergétiques (hydrocarbures) ; certains demeurent galités de développement persistent entre les pays du Nord et
pauvres, à l’écart des grands flux de la mondialisation. ceux du Sud même si la situation des pays du Sud est devenue
• Il ne faut pas confondre croissance économique et dévelop- beaucoup plus hétérogène. La situation des pays les moins
pement. L’émergence de certains pays du Sud s’accompagne avancés (PMA) symbolise l’ampleur de ce fossé.
d’une aggravation des inégalités sociales : au Brésil, en Inde ou
1 Présentation de la carte : Ce planisphère est une carte 2 Les informations de la légende : Les rubriques 1 à 3 pré-
récente (2012) à projection polaire s’appuyant sur des atlas sentent la hiérarchie des différentes puissances (fondée sur le
universitaires de référence (auteurs spécialistes des relations critère de la force militaire) à l’échelle mondiale. La rubrique 4
internationales et des questions géopolitiques). Il cherche à établit une typologie des conflits et tensions (conflits inter
montrer la « nouvelle donne géopolitique mondiale », c’est-à- étatiques, infra-étatiques, et pirateries). Les rubriques 5 et 6
dire la réalité actuelle des rapports de force et des rivalités mettent en évidence deux enjeux majeurs des rapports de force
entre les différentes puissances. internationaux : la possession du feu nucléaire et la maîtrise
• La possession et la maîtrise d’un très vaste territoire (donnant • Le Qatar est un exemple de la redistribution de la puissance à
la « profondeur stratégique ») ne sont plus considérées comme l’échelle mondiale : ce micro-État du golfe Arabo-persique
une condition nécessaire de la puissance d’un État. De même (11 000 km2, 2 millions d’habitants) exerce une influence crois-
l’importance de la population. P. Boniface, relativise aussi la sante à l’échelle mondiale par ses nombreux investissements. Il
puissance militaire, remettant en cause des éléments de Hard veut acquérir une notoriété mondiale par sa présence dans des
power. activités reconnues à l’échelle du monde comme le football
• Désormais, la puissance semble avant tout reposer sur l’at- (achat de clubs européens, organisation de la Coupe du monde
tractivité économique du territoire. P. Boniface privilégie le Soft de football en 2022). Mais ce sont les puissances émergentes
power, notamment la capacité d’un territoire à drainer des IDE des BRICS qui sont le principal élément de redistribution de la
et des flux touristiques, pour juger de la puissance d’un État. puissance à l’échelle mondiale en contestant la domination des
puissances industrielles.
1 Les opérations de l’ONU de maintien de la paix ont lieu de la démocratie et la recherche du développement (bien plus
en Asie (Cachemire et Afghanistan), au Moyen-Orient (consé- que sur des considérations stratégiques). L’Afrique du Sud peut
quences du conflit israélo-palestinien) mais surtout en Afrique, être considérée comme le leader de cette organisation.
qui concentre la majeure partie des casques bleus. Il y a aussi
3 Le rôle de l’ONU et des États : malgré l’affirmation de
des troupes dans les Balkans (suite à la guerre du Kosovo de
nouveaux acteurs (pirates, réseaux terroristes et criminels)
1999) et à Haïti (suite au coup d’État de 2004). La localisation de
qui parfois déstabilisent des régions entières (Sahel, corne de
ces interventions met en lumière une géographie des conflits
l’Afrique, Nord du Mexique…), les États restent des acteurs dé-
où l’Afrique apparaît comme le continent qui cumule le plus de
cisifs : ils affirment leur souveraineté et garantissent le respect
conflits.
de leurs frontières, passent des alliances militaires (carte 3),
2 Les grandes organisations de sécurité : voir la présenta- rivalisent pour le contrôle de ressources… La faiblesse de
tion de la carte 3 plus haut. Entre les deux systèmes d’alliances certains États est source d’instabilités (Somalie par exemple).
que sont l’OTAN et l’OCS, subsiste une zone soumise à des ten- L’ONU, sans être un véritable « gendarme du monde », reste un
sions, en particulier en Ukraine, déchirée sur ses choix d’ave- acteur incontournable dans le maintien de la paix ou la ges-
nir. Le troisième système d’alliances correspond au continent tion de zones conflictuelles : des milliers de casques bleus sont
africain dont la quasi-totalité des États adhèrent à l’Union afri- présents sur plusieurs continents (missions humanitaires ou de
caine. Cette organisation se concentre avant tout sur le respect maintien de la paix).
• Les États continuent de jouer un rôle prépondérant dans le compagnés de chefs d’entreprise et signant des contrats). Ce
domaine économique, ils peuvent notamment utiliser leur in- sont les États qui fixent les règles du jeu économique dans les
fluence pour favoriser leurs entreprises nationales et créer un grandes organisations internationales comme l’OMC.
contexte favorable à l’essor des affaires (investir dans des in- • La frontière continue à jouer un rôle de démarcation entre les
frastructures de R & D). États : elle incarne la limite du périmètre à l’intérieur duquel il
• La diplomatie commerciale est désormais généralisée exerce sa pleine souveraineté.
(voyages à l’étranger de chefs d’État ou de gouvernement ac-
du monde (p. 34-36)
1 Présentation de la carte : C’est un planisphère centré sur coupe du monde de football depuis l’origine (tous les 4 ans
l’Europe, qui s’appuie sur un atlas universitaire et des statis- depuis 1930).
tiques assez récentes (2010).
3 Le foyer émetteur du football est l’Angleterre où les
2 Les informations de la légende : Deux rubriques per- règles de ce jeu ont été codifiées et où le premier champion-
mettent d’évaluer la diffusion mondiale de cette pratique : le nat professionnel a été organisé au début du xxe siècle. À plus
nombre de pratiquants (information absolue), le taux de péné- petite échelle, l’ensemble de l’Europe constitue le foyer majeur
tration du football, c’est-à-dire le pourcentage de footballeurs de ce sport, avec les championnats professionnels les plus at-
rapporté à la population totale (qui nuance l’information nu- tractifs et les plus médiatisés (Champions League).
mérique dépendante des masses démographiques des pays). • Les régions qui comptent un grand nombre de footballeurs :
Une troisième rubrique recense les pays ayant remporté une Le taux de pénétration du football est ancien et fort en Amé-
• L’uniformisation culturelle du monde s’exprime dans des do- sés (centres commerciaux, stations touristiques internatio-
maines assez variés : cinéma, musique (le clip de la chanson nales).
« Gangnam style » a dépassé les 2 milliards de vue sur le site de • Il est difficile de parler d’un modèle culturel unique car les
partage You tube), produits alimentaires (le Coca-Cola est un pôles d’influence sont de plus en plus variés (voir le succès du
produit emblématique de la mondialisation). Certaines valeurs cinéma indien ou nigérian par exemple, le cas cité ici de la mu-
ou principes connaissent une diffusion planétaire, comme les sique coréenne), mais aussi car les populations s’approprient
droits de l’homme et la démocratie. ses produits culturels et les transforment (voir les nombreuses
• Les principaux vecteurs de l’uniformisation sont les moyens déclinaisons « nationales » des hamburgers ou de la pizza à tra-
de communication moderne, la télévision et surtout Internet, vers le monde…). Les documents n’envisagent pas les réac-
mais aussi l’urbanisation, les lieux de consommation standardi- tions identitaires hostiles à un modèle culturel unique.
1 Les principales religions du monde sont le christianisme 4 Les produits culturels présentés : un livre et deux films,
(Europe, Amérique et Afrique subsaharienne), l’islam (Moyen- succès planétaires dans leur catégorie. Titanic est une pro-
Orient, Afrique du Nord et Asie du Sud-Est), l’hindouisme (Inde) duction hollywoodienne (2e film ayant généré le plus de béné-
et le bouddhisme (différentes formes en Asie). Le christianisme fices dans l’histoire du cinéma), Harry Potter un ouvrage écrit
est présent en Europe, foyer initial avec le Proche-Orient, et par l’auteure à succès JK Rowling, et Devdas une production
dans les continents qui furent colonisés par les Européens. de Bollywood (industrie cinématographique indienne) : ces
produits ont été commercialisés sur tous les continents et té-
2 Les pays où l’islam est la religion dominante : Le
moignent donc de l’uniformisation culturelle menée par des
Moyen-Orient constitue le foyer d’origine de l’islam, qui est la
pays au Soft power affirmé mais aussi par une puissance cultu-
religion dominante voire la religion d’État dans la plupart des
relle émergente.
pays de la région. À noter un clivage, parfois conflictuel (Irak,
Syrie, Liban), entre Chiites et Sunnites. L’islam est aussi très 5 La diffusion mondiale des religions et des produits
présent en Afrique du Nord, au Sahel et en Asie du Sud (Pakis- culturels : Les religions comme le christianisme ou l’islam sont
tan, Bangladesh) et du Sud-Est (Indonésie et Malaisie). présentes sur l’ensemble de la planète à un degré plus ou moins
important ; on peut même constater des dynamiques récentes
3 L’Asie présente la plus grande diversité religieuse : hin-
de diffusion (Églises evangéliques en Afrique ou en Amérique
douisme (Inde et Pakistan), bouddhisme (très présent en Asie
latine). Les produits culturels, grâce aux réseaux modernes de
du Sud-Est), christianisme (Philippines), islam (l’Indonésie, pays
communication (satellite, Internet) connaissent une diffusion
musulman le plus peuplé au monde, Malaisie), shintoïsme (Ja-
mondiale parfois extrêmement rapide. Mais s’il y a des formes
pon), taoïsme (Chine)… Il peut exister une cohabitation voire
d’uniformisation culturelle, il y a aussi des limites et des résis-
des formes de syncrétisme entre ces religions à l’intérieur d’un
tances (parfois violentes) à ce processus.
pays (Japon, Viêt Nam).
• Les identités culturelles peuvent résister au processus d’uni- • Le « métissage cultuel » (ou hybridation) est la juxtaposition ou
formisation culturelle par réaction identitaire : l’uniformisation, le mélange d’éléments culturels d’origines diverses. Avec la
assimilée à une occidentalisation voire à une américanisation, mondialisation, des formes de culture s’interpénètrent et se dif-
est rejetée. Plus largement, des éléments de la culture mondia- fusent dans le reste du monde contribuant ainsi à la diversité
lisée peuvent coexister avec des éléments plus traditionnels : (par exemple pour la nourriture).
des centres commerciaux de type occidental avec des popu-
lations habillées de façon traditionnelle (voir p. 53 la photo du
magasin Ikea en Arabie saoudite).
Analyser la carte
1 Présentation de la carte : Le document est un cartogramme, pays n’ayant pas accès à l’eau. Cette représentation est peu
c’est-à-dire que la représentation du sujet (ici, le non-accès des usitée et a l’avantage d’une lecture instantanée très parlante,
populations à l’eau potable) remplace la représentation clas- comme une anamorphose.
sique des territoires mondiaux. L’espace de la carte est donc
3 Les continents ayant le moins accès à l’eau : Le conti-
déformé et certains pays (à faible statistique) n’apparaissent
nent africain apparaît comme la région qui concentre le plus
pas. Les données datent de 2008 et proviennent d’organismes
de difficultés pour l’accès à cette ressource. En Éthiopie, à Ma-
internationaux rattachés à l’ONU, la FAO et l’UNICEF.
dagascar et au Mozambique, plus de la moitié de la population
2 Les éléments de la légende : Des figurés ponctuels n’a pas accès à l’eau courante. Au Nigeria, pays le plus peu-
(cercles) indiquent par leur taille le nombre de personnes pri- plé du continent (170 millions), 64 millions de personnes sont
vées d’accès à l’eau potable. Des plages colorées à l’intérieur dans le même cas. Le problème provient essentiellement d’un
des cercles nous renseignent sur la part de la population du manque d’infrastructures d’assainissement et des conditions
• Le développement durable ne se limite pas à la prise en compte • Le développement durable est un défi majeur car les atteintes
de l’environnement, il implique aussi une dimension sociale, à l’environnement – air, sols, eau… – la question de l’accès des
l’équité (l’ensemble de la population a-t-elle accès à tels amé- populations aux ressources, celle du maintien de la biodiversité
nagements ou à telles ressources ?) et bien sûr économique ou du réchauffement climatique ont des conséquences impor-
(les aménagements ou activités créent-ils de la croissance et tantes pour les sociétés.
de l’emploi ?). Dit autrement, le développement durable repose
sur trois piliers.
• Le recul des forêts : Ce sont les pays du Sud qui sont princi- met toutefois bien en évidence l’importance de ces rejets en
palement touchés par la déforestation (surtout l’Amérique latine Chine (7,7 milliards) et en Inde (1,6 milliards), respectivement au
et l’Asie orientale). À l’inverse, les pays du Nord (Amérique du 1er et au 3e rang mondial pour les émissions de CO2. À l’inverse,
Nord, Europe occidentale) sont peu affectés par ce problème. l’Amérique latine et l’Afrique sont les régions du monde qui
• L’évolution des espaces forestiers : En Afrique, la crois- émettent le moins de CO2.
sance des populations a généré des effets dévastateurs (bande • Comparaison des cartes : En comparant ces deux planis-
sahélienne) de même que l’exploitation par des firmes transna- phères, on peut en déduire que ce sont les pays les plus déve-
tionales asiatiques en Afrique centrale (dans le bassin du loppés qui polluent le plus. Ceci s’explique par l’importance de
Congo). En Amérique latine, le Brésil apparaît comme le pays le l’industrie, par des modes de vie très consommateurs en éner-
plus touché ; l’Amazonie y subit les avancées au sud et à l’ouest gie (chauffages urbains, modes de transport).
d’un front pionnier agricole (élevage et soja). De même, on • Les enjeux majeurs pour la planète : Ces deux planis-
constate des pertes très importantes de surfaces forestières en phères correspondent à des enjeux globaux pour la planète : la
Asie. L’Amérique du Sud et l’Asie Pacifique comptabilisent à déforestation et les émissions de CO2 aggravent toutes les deux
elles seules plus de 50 % du total mondial de la déforestation. les risques de réchauffement climatique. Aux échelles locale et
• Les pays émetteurs de CO2 : Les pays du Nord restent les régionale, elles génèrent également d’autres problèmes : pro-
principaux émetteurs de CO2 de la planète. L’Amérique du Nord blèmes sanitaires (liés à la concentration de CO2 dans l’air) ou
(6,4 milliards de tonnes émises en 2009), l’UE (4,3 milliards) pol- aggravation des risques naturels comme l’érosion des sols et
luent beaucoup plus que la plupart des pays du Sud. La carte les inondations (dus à la déforestation).
• Les émissions de GES (gaz à effet de serre) sont accusées leur croissance et à leur développement. La position des États-
d’être responsables du réchauffement climatique, mais il Unis témoigne de la difficulté de mettre en place une gouver-
n’existe pas réellement de moyens scientifiques de connaître nance mondiale pour faire face à des problèmes mondiaux.
l’ampleur du réchauffement et son impact réel futur sur les so- • Il existe potentiellement des risques de tensions et de conflits
ciétés et les territoires. liés au réchauffement climatique : celui-ci pourrait éventuelle-
• Des mesures efficaces et concertées tardent à se mettre en ment générer des rivalités très fortes pour la maîtrise de res-
place car il existe un désaccord très fort entre les puissances sources devenues plus rares. Les conflits pour l’eau risquent
traditionnelles (hormis les États-Unis qui n’ont pas ratifié les ac- d’être plus nombreux dans les régions où le climat devient plus
cords de Kyoto) et les pays émergents (comme la Chine ou le sec.
Brésil), qui estiment que ces mesures constitueraient un frein à
Document 2. La carte géopolitique du monde dans les années 1990-2000 témoigne d’un changement considérable
de vision au lendemain de la faillite du modèle communiste, après la chute du Mur de Berlin et l’implosion de
l’URSS. La projection de la carte place les États-Unis au centre de ce nouveau monde, devenu temporairement
unipolaire, idéologiquement et économiquement. Les couleurs de même ton utilisées dans la légende pour
désigner les pays membres de l’OTAN et du Partenariat pour la Paix ou « proches des États-Unis » renforcent
l’impression d’influence de l’hyperpuissance américaine sur toute la planète. L’accent est mis sur l’aspect militaire
(alliances, bases militaires déployées dans le monde entier).
Document 3. La répartition de la population dans le monde en 2050 montre qu’une très grande partie de
l’humanité vivra à cette date en Asie, en Afrique, en Amérique latine, soit dans des pays en développement. La
plupart des 15 plus grandes villes en 2025 se situeront aussi dans les pays du Sud. Le choix de la projection centrée
sur l’Asie-Pacifique illustre le poids croissant de l’Asie de l’Est et du Sud. Cette prépondérance démographique de
l’Asie, en particulier de la Chine et du sous-continent indien, est un élément géopolitique majeur et constitue un
atout économique considérable.
Document 4. La carte met en évidence les puissances économiques actuelles (projections pour 2015) à partir du
PIB, montrant bien que l’économie mondiale dépend d’un nombre croissant de régions ou d’États par rapport à
l’année 1980. Le leadership s’est considérablement élargi, en particulier en direction des pays en développement.
La mondialisation de l’économie profite ainsi surtout à des pays du Sud au taux de croissance spectaculaire,
qualifiés de pays émergents (BRICS). On peut y ajouter la Russie, seul représentant du Nord de ce groupe de
pays qui contestent la hiérarchie économique actuelle. D’autres États, riches en hydrocarbures, ou encore des
pays-ateliers tirent aussi parti de la mondialisation de l’économie. Nombre de ces nouvelles puissances veulent
participer à la gouvernance mondiale, comme dans le cadre du G20. À noter, la persistance de la pauvreté dans
les 49 PMA.
1. Décrivez l’organisation du monde après 1947 [1]. 4. Quelles étaient les principales puissances écono-
Après 1947, dans le contexte de la guerre froide, l’organisation miques en 1980 [4] ? Quelles seront les nouvelles puis-
du monde est bipolaire. Deux camps s’opposent : le bloc occi- sances économiques en 2015 ?
dental autour du pôle américain (qui intègre le Canada, l’Europe En 1980, les PIB les plus importants correspondaient à l’Amé-
de l’Ouest, le Japon et une partie de l’Océanie), et le bloc de rique du Nord, à l’Europe de l’Ouest, au Japon (la Triade). Les
l’Est autour de l’Union soviétique (démocraties populaires, et États-Unis étaient la première puissance économique mon-
Chine depuis 1949). Un troisième monde, issu le plus souvent diale. Les prévisions économiques pour 2015 annoncent des
des décolonisations, cherche à échapper à cette logique d’in- puissances économiques à la fois plus riches et beaucoup plus
fluence : le Tiers-Monde. nombreuses : les pays de la Triade sont désormais bousculés
par les pays du Sud, en particulier par la Chine et l’Inde, mais
2. Quelle est l’organisation du monde après la dispari-
aussi par d’autres pays d’Amérique latine, du Moyen-Orient :
tion de l’URSS et du bloc de l’Est [2] ?
les pays émergents. Tous ces pays ont d’ailleurs rejoint le
L’effondrement du modèle communiste au début des années
groupe des pays les plus riches de la planète, le G8 s’étant élar-
1990 bouleverse la carte géopolitique mondiale. Les États-Unis
gi pour devenir le G20 depuis 2008 (au niveau des chefs d’État et
sont désormais le seul modèle de référence et leurs valeurs, en
de gouvernement).
particulier le libéralisme économique, se diffusent partout dans
le monde. Ils nouent des alliances ou partenariats avec de nom- 5. Dans quelle mesure peut-on parler d’un « bascule-
breuses régions du monde (extension de l’OTAN en Europe de ment du monde » [1 à 4] ?
l’Est, mise en place du Partenariat pour la Paix avec les États de La comparaison des cartes à plusieurs dates montre un boule-
l’ex-URSS) et élargissent un peu plus leur sphère d’influence versement de la vision du monde. Les pôles économiques ne
géopolitique, ce qu’illustrent l’éparpillement des bases mili- sont plus la seule Triade, le centre de gravité géopolitique n’est
taires américaines ou les interventions militaires du « gendarme plus l’Occident dominé par les États-Unis. Le leadership mon-
du monde ». dial s’est complexifié depuis la fin du xxe siècle avec la mondia-
lisation de l’économie et l’effondrement du modèle communiste.
3. Où seront localisées les plus fortes concentrations de
Ce sont désormais différents pôles et aires de puissance sur
population en 2050 ? Où seront situées les plus grandes
tous les continents qui participent à l’économie mondiale, Asie
villes en 2025 [3] ?
en tête. Tous ces espaces, qu’il s’agisse de simples États ou
En 2050, les foyers de population les plus importants se trouve-
d’ensembles régionaux (UE, ALENA, MERCOSUR, etc.) jouent
ront en Asie du Sud, de l’Est et du Sud-Est (représentant la moi-
un rôle croissant dans la gouvernance mondiale et reven-
tié de l’humanité sur les 9 milliards d’habitants prévus), mais
diquent plus de poids au sein des institutions internationales
aussi en Afrique subsaharienne et en Amérique latine, donc des
(ONU, etc.).
pays du Sud.
En 2025, on devrait retrouver les plus grandes mégapoles mon- 6. Quelle partie des Suds reste à l’écart de ces dyna-
diales dans les pays en développement, à l’exception de Tokyo miques [4] ?
ou de New York. L’Asie se démarque, avec 9 des 15 plus grandes Les PMA demeurent pauvres et marginalisés : la plupart sont
villes mondiales d’après les projections de l’ONU. situés en Afrique subsaharienne, mais aussi en Asie du Sud et
dans la péninsule indochinoise.
◗◗Synthèse
Le monde s’est considérablement complexifié depuis la fin du xxe siècle. Les bouleversements
géopolitiques dus à l’effondrement du modèle communiste, la poursuite et l’accélération de la
mondialisation de l’économie et des échanges (permise par la généralisation de l’économie de
marché sur la planète, l’intensification du libre-échange à l’échelle mondiale comme à l’échelle
régionale), l’accélération des moyens de transport et de télécommunications, enfin l’inégale
croissance démographique contribuent à bouleverser le monde qui s’oriente vers une construction
multipolaire.
Document 2. Le second élément notable concerne le Sud avec l’émergence d’un certain nombre de pays. La
grille d’analyse est à la fois économique, comme l’atteste l’emploi de l’acronyme BRICS (utilisé en 2001 par un
économiste de la banque d’investissement Goldman Sachs), et géopolitique puisque les pays du Sud représentés
sont tous membres du G20. Les figurés instaurent une double hiérarchie : les BRICS puissances émergentes (carré)
se distinguent des pays émergents (rond) et à l’intérieur des BRICS figure une hiérarchie à trois niveaux (la Chine/
le Brésil et l’Inde/l’Afrique du Sud). Les pays émergents d’Asie du Sud-Est ne sont pas nommés mais doivent être
devinés derrière la mention régionale « Asie du Sud-Est » (Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Philippines…).
Document 3. Le troisième schéma met en évidence les inégalités économiques et les instabilités géopolitiques
qui affectent le monde actuel. Le premier aspect est limité à la mention de la principale zone de PMA que représente
l’Afrique subsaharienne. Les troubles géopolitiques privilégient aussi une zone qui est l’arc moyen-oriental, mer
Rouge, pays sahélo-sahariens. Un seul conflit est signalé par un figuré ponctuel : celui opposant Israël et le peuple
palestinien (conflit permanent depuis le plan de partage de l’ONU de 1947 impliquant les pays arabes voisins
hostiles à l’existence d’un État juif en Palestine).
Document 4. Le schéma synthétise les trois clés de lecture illustrées en p. 46. Il ne les superpose pas mais
les fond dans deux rubriques, une centrée sur la hiérarchisation des puissances, l’autre sur les inégalités et les
tensions, c’est-à-dire les rapports de forces économiques (Nords/Suds, PMA) et géopolitiques (arc des crises
représenté par une limite en tiretés roses).
1 Quelles sont les puissances traditionnelles du Nord ? La Russie est considérée comme un pays du Nord à cause
[schéma 1] Quelle est la situation de la Russie ? de son héritage de la puissance soviétique. Cependant, les
Les puissances traditionnelles du Nord correspondent à la difficultés de la mise à niveau de son appareil de produc-
Triade capitaliste : Amérique du Nord (États-Unis et Canada), tion, la prééminence des matières premières énergétiques
Europe occidentale (Union européenne et pays voisins comme dans ses exportations ne permettent pas de considérer ce
la Suisse, la Norvège…) et le Japon, qui a affirmé sa puissance pays au même rang que les puissances traditionnelles du
économique après la Seconde Guerre mondiale. Nord.
SUJET Les contrastes de développement dans le monde
Analysez les deux documents et montrez quelles inégalités de développement
du monde actuel ils illustrent.
Portez un regard critique sur les documents : expliquez l’intérêt du texte
pour distinguer croissance et développement.
• Le planisphère, centré sur l’Europe, qui présente les valeurs de l’Indice de développement humain en 2012 (mis au point
par le PNUD, agence de l’ONU) et le texte (paru en 2012 dans la revue mensuelle Alternatives économiques) permettent de
nous interroger sur les contrastes de développement du monde actuel et sur la relation entre croissance et développement.
La croissance économique suffit-elle à engendrer le développement humain ?
• Le planisphère montre que le contraste Nord-Sud persiste en s’appuyant sur l’IDH, synthèse de trois critères : espérance de
vie à la naissance, niveau d’éducation, niveau de vie. La plupart des pays du Nord (notamment les grands pôles de la Triade :
Amérique du Nord, Europe, Japon) jouissent d’un IDH supérieur à 0,8 contrairement à ceux du Sud. Une analyse plus fine
invite cependant à parler de Nords – les pays de l’ancien bloc communiste ont souvent un IDH compris entre 0,5 et 0,8 – et
de Suds – le décollage économique de pays émergents et la puissance financière des pétromonarchies du Golfe se traduisent
aussi en termes d’IDH, alors qu’il y a une très forte concentration de PMA en Afrique subsaharienne. À l’échelle continentale,
les écarts sont forts en Amérique latine ; entre la Malaisie et la Birmanie ou le Bangladesh en Asie du Sud.
Le texte permet d’étudier concrètement les inégalités de développement à l’échelle d’un pays. En tant que membre
des BRICS, l’Inde connaît une croissance économique très marquée et une rapide progression au sein de la hiérarchie
économique mondiale (10e rang mondial). Des FTN indiennes concurrencent les firmes du Nord dans l’industrie et les services
informatiques. Mais ce décollage économique s’accompagne d’une forte pauvreté persistante. Selon des critères comme la
malnutrition et l’éducation, l’Inde apparaît en retard sur d’autres BRICS tels la Chine ou le Brésil. Des éléments culturels
l’expliquent, par exemple l’ampleur de l’analphabétisme des femmes.
• Le planisphère ne permet pas d’analyser les inégalités de développement internes aux États, même s’ils enregistrent une
forte croissance économique. Le texte enrichit la réflexion en montrant, avec l’exemple indien, qu’il ne faut pas confondre
croissance économique et développement : l’Inde reste un pays de la pauvreté de masse et cela se traduit aussi bien d’un
point de vue sanitaire (malnutrition) qu’éducatif (analphabétisme). Le texte montre que l’inégal développement des sociétés
est complexe, déterminé par les blocages sociaux et les choix politiques.
• Les inégalités de développement restent très marquées au sein de l’espace mondial. L’hétérogénéité des situations dépasse
une simple coupure Nord-Sud (même si les documents ne permettent pas de descendre aux échelles infranationales). Surtout,
l’exemple indien prouve que la croissance économique n’induit pas forcément le développement humain.
SUJET L’évolution de l’organisation géoéconomique du monde
Analysez les deux documents et montrez comment a évolué l’organisation
du monde entre les années 1990 et aujourd’hui.
Portez un regard critique sur le document 2 : analysez l’importance
des « pôles secondaires émergents ».
• Deux cartes de même projection, l’une extraite d’un manuel scolaire, l’autre de l’Atlas du Monde diplomatique, représentent
le monde à deux dates : 1993 et 2012. Leur analyse et leur confrontation posent la question de l’évolution de l’organisation
du monde depuis les années 1990. En quoi le monde est-il devenu plus complexe ?
• En 1993, au Nord, un « centre » organisé autour de trois pôles constituant « la Triade » concentre la puissance économique.
S’y rassemblent les fonctions d’innovation (laboratoires de recherche, technopôles) et de commandement (sièges sociaux
des FTN et places boursières) au sein des principales métropoles. On distingue ainsi trois mégalopoles qui dominent le
réseau métropolitain mondial. À l’inverse, le Sud se présente comme une immense périphérie homogène (une seule couleur)
d’où seuls émergent quelques pôles métropolitains (représentés par des figurés ponctuels de petite taille) : São Paulo,
Johannesburg, Bombay, Pékin. La coupure Nord-Sud est d’autant mise en valeur qu’un épais figuré linéaire la matérialise et
que la projection choisie aligne l’Australie sur les autres Nords.
En 2012, la représentation du monde se révèle beaucoup plus complexe. Les pôles de la Triade mais aussi la Russie, Taiwan
et l’Australie sont concurrencés par les géants démographiques que sont la Chine et l’Inde, considérés comme les deux
grands « pôles émergents ». Une quinzaine d’autres pays du Sud participent au fonctionnement de l’économie mondiale.
Les délocalisations sont présentées comme facteurs de ce basculement en deux phases : la première, à la fin du xxe siècle,
correspond à des mouvements partant des pays industriels du Nord vers les pays émergents du Sud (Chine, Inde, Maghreb…) ;
la seconde a débuté au début du xxie siècle et correspond, cette fois, à des transferts industriels des pays émergents vers les
pays ateliers (de l’Inde vers le Bangladesh par exemple). On est passé d’une Asie dominée par le Japon à une aire asiatique
où la Chine joue un rôle majeur (aire asiatique multipolaire).
• La mise en relation des documents permet de comprendre que le monde est devenu beaucoup plus complexe et
multipolaire du fait des dynamiques spatiales inhérentes à la mondialisation. Mais le document 2 présente de réelles limites
pour analyser l’importance des pôles secondaires émergents : seuls deux BRICS (Chine et Inde) apparaissent comme « grands
pôles émergents » alors que le Brésil, grâce au secteur agroalimentaire, a un PIB supérieur à celui de l’Inde. Les « pôles
émergents secondaires » recensés n’ont pas une puissance comparable. De même, les délocalisations à partir de la Chine vers
la Malaisie ou les Philippines sont discutables.
• Ces cartes montrent une organisation du monde de plus en plus complexe ; on est passé, en deux décennies, d’un monde
dominé par la Triade à un monde plus polycentrique, d’un Sud à des Suds. L’insertion différenciée dans la mondialisation est
la clé de ce basculement du monde où la place de l’Asie est devenue centrale.
SUJET Une uniformisation économique et culturelle du monde ?
Analysez le document 1 et montrez les lectures géoéconomique et géoculturelle
qu’il présente.
Portez un regard critique sur la photographie : montrez son intérêt pour comprendre
les limites de l’uniformisation du monde.
• Deux documents récents – un planisphère présentant la répartition des points de vente de la FTN suédoise d’habillement
H&M et une photographie prise devant un magasin d’une autre grande enseigne suédoise d’ameublement (Ikea) en Arabie
saoudite – invitent à réfléchir sur l’importance des processus d’uniformisation culturelle et économique à l’échelle mondiale.
Assiste-t-on réellement à une convergence des modes de vie et de consommation sur l’ensemble de la planète ?
• Le planisphère montre la stratégie mise en place par H&M dans la répartition de ses magasins de vêtements. La firme s’est
fortement implantée dans l’espace communautaire européen (logique de proximité, libre-échange) mais aussi sur le marché
nord-américain, plus modestement au Japon et en Corée, c’est-à-dire dans les trois grands pôles développés du Nord. La
carte fait également apparaître une volonté de s’implanter dans certains pays émergents du Sud (forte croissance du pouvoir
d’achat des populations) : H&M a ainsi beaucoup investi en Chine et au Proche-Orient. À l’inverse, la marque est absente dans
une grande partie des Suds : Amérique du Sud, Asie du Sud, Afrique subsaharienne. Cette stratégie de diffusion la plus large
possible des produits de la marque (bien qu’encore sélective : absence du Brésil, de l’Inde…) traduit le processus en cours
d’uniformisation économique et culturelle du monde.
Cette standardisation des modes de consommation dans le monde est confirmée par la photographie d’une famille saoudienne
en train de charger ses achats sur le parking du magasin Ikea. Ce document témoigne d’une certaine frénésie d’achat dans
ces pays émergents et du développement du mode de distribution des grandes surfaces… et de l’automobile ; ainsi les modes
de consommation occidentaux se diffusent dans ces pays arabo-musulmans par le bais des FTN.
• Il montre aussi les limites de l’uniformisation : les Saoudiens présents sur la photographie portent une tenue traditionnelle
et on remarque l’absence de présence féminine (mais on ne voit pas l’intérieur de la voiture). Ces particularismes culturels
contrastent ainsi nettement avec l’arrière-plan dominé par les enseignes lumineuses de la marque occidentale. La diffusion
des produits occidentaux ne gomme pas l’existence des spécificités culturelles dans ces pays du Sud. Il n’est pas possible de
voir si les produits dans les Caddies sont spécifiques au pays ou identiques à ceux vendus dans les pays du Nord.
• Les documents nous ont permis de comprendre que si les stratégies d’implantation mondiale des FTN entraînent une
diffusion des pratiques et des modes de vie occidentaux à travers le monde, les identités culturelles restent toutefois bien
affirmées. Les FTN doivent donc adapter leurs stratégies à ces spécificités persistantes.
Terminales ES-L
Anne-Marie Doceul
Benoît Drouet
Patricia Lehut
Benoît Lisbonis
Michaël Pardon
Jeanne Probst
ch ie rs d u li v re du professeur
Les fi
lt a b le s e t té lé c hargeables
sont consu , avec les autres
p a r c h a p it re
sur le Lib’,
ériques
ressources num
ts
Le manuel Les complémen
Le Bac en séries ES-L L’épreuve du baccalauréat, p. 5
• Les méthodes :
– La composition, p. 7
– Les schémas dans les compositions, p. 9
– Le croquis, p. 11
– L’étude critique de documents, p. 13
– L’épreuve orale de contrôle, p. 15
• Les outils :
– La fiche de révision au Bac, p. 16
– Les types de cartes, p. 17
– Les types de projections, p. 18
– Le langage cartographique, p. 19
Rappel de l’épreuve
Bulletin officiel n° 7 du 6 octobre 2011
❛❛ ● Nature de l’épreuve
Épreuve écrite : • Série ES, durée 4 heures, coefficient 5
• Série L, durée 4 heures, coefficient 4
L’épreuve écrite d’histoire-géographie porte sur le programme de la classe de terminale des
séries ES et L, défini par l’arrêté du Bulletin officiel n° 42 du 14 novembre 2013. Les modalités
de l’épreuve sont communes à ces deux séries. (http://www.education.gouv.fr/pid25535/
bulletin_officiel.html?cid_bo=74738)
● Objectifs de l’épreuve
L’épreuve a pour objectif d’évaluer l’aptitude du candidat à :
◗ mobiliser, au service d’une réflexion historique et géographique, des connaissances fonda-
mentales pour la compréhension du monde et la formation civique et culturelle du citoyen ;
◗ rédiger des réponses construites et argumentées, montrant une maîtrise correcte de la
langue ;
◗ exploiter, organiser et confronter des informations ;
◗ analyser des documents de sources et de natures diverses et à en faire une étude critique ;
◗ comprendre, interpréter et pratiquer différents langages graphiques.
● Structure de l’épreuve
L’épreuve est composée de deux parties.
Sa durée totale est de quatre heures dont l’utilisation est laissée à la liberté du candidat,
même s’il lui est conseillé de consacrer environ deux heures et demie à la première partie.
◗ Dans la première partie, le candidat rédige une composition en réponse à un sujet d’histoire
ou de géographie.
◗ La deuxième partie se compose d’un exercice portant sur la discipline qui ne fait pas l’objet
de la composition :
– en histoire : une étude critique d’un ou de deux document(s) ;
– en géographie, soit une étude critique d’un ou de deux document(s), soit une production
graphique (réalisation d’un croquis ou d’un schéma d’organisation spatiale d’un territoire).
● Évaluation et notation
L’évaluation de la copie du candidat est globale et doit utiliser tout l’éventail des notes de 0
à 20.
À titre indicatif, la première partie peut compter pour 12 points et la deuxième partie pour
8 points.
❜❜
5 GÉO Tles ES-L
Des approches spécifiques totalement
conformes aux orientations du BAC ES-L
Des spécificités
Un horaire d’enseignement et un programme différenciés suivant les sections
pour les séries S et
❛❛ • Esont
n Terminale S, le volume horaire dédié à l’histoire-géographie et le programme
spécifiques
ES-L qui impliquent
une approche
❜❜ des questions
différenciée
Des compositions :
❛❛ • Pour traiter le sujet de composition en séries ES et L, le candidat « rédige un texte
comportant une introduction (dégageant les enjeux du sujet et comportant une
• avec une structure
de plan plus
élaborée qu’en
problématique), plusieurs parties structurées et une conclusion ».
❜❜ S, autour d’une
problématique
centrale
• au volume attendu
plus fourni qu’en S
❛❛ En S, la deuxième partie de l’épreuve est une « analyse de document(s) ».
En séries ES et L, il s’agit d’une « étude critique d’un ou deux document(s) ».
❜❜
❛❛ Legéographie
candidat doit « mettre en œuvre les démarches de l’étude de document(s) en
[…] en dégageant le sens général du ou des document(s) […] en faisant
Des études critiques
de documents aux
apparaître les enjeux spatiaux […], en montrant l’intérêt et les limites éventuels du intitulés spécifiques :
• Étude critique du/
ou des document(s) pour la compréhension de cette question géographique et en
des documents
prenant la distance critique nécessaire. […]
❜❜ • Regard critique
à porter sur un
point précisé dans
l’intitulé du sujet
• La composition........................................... p. 7
Mise en • Les schémas qui accompagnent
œuvre la composition............................................. p. 9
• Rappel du texte de
l’épreuve
• Rappel de l’horaire et
estimation du temps
de préparation
La mise en œuvre
des 3 capacités
de l’exercice
1re capacité
Analyser le sujet
2e capacité
Maîtriser les
connaissances
3e capacité
Produire une
réponse organisée
et pertinente
Comment
Comment
introduire un
introduire un
schéma dans
schéma dans la
la
composition?
composition
Comment
structurer et
présenter la copie
❜❜
explicite ou non.
Ministère de l’Éducation nationale, note de service n° 2013-177 du 13-11-2013
Guidage pour
réaliser les deux
étapes de la
préparation du
schéma graphique
Guidage pour
réaliser les trois
étapes de la
réalisation du
schéma graphique
❛❛ • La deuxième partie [de l’épreuve] se compose d’un exercice portant sur la discipline qui ne fait
pas l’objet de la composition :
[…] en géographie, soit une étude critique d’un ou de deux document(s), soit une production
graphique (réalisation d’un croquis ou d’un schéma d’organisation spatiale d’un territoire).
Pour la réalisation d’un croquis, un fond de carte est fourni au candidat.
❜❜
Bulletin officiel spécial de l’Éducation nationale n°7 du 6 octobre 2011
• Rappel du texte de
l’épreuve
• Rappel de l’horaire et
estimation du temps
de préparation
Guidage pour
réaliser les deux
étapes au brouillon
Guidage pour
l’étape de
réalisation
LESComment
CRITÈRESintroduire un
DE RÉUSSITE
schéma dans
D’UN BONlaCROQUIS
composition?
❛❛ • La deuxième partie [de l’épreuve] se compose d’un exercice portant sur la discipline qui ne fait pas
l’objet de la composition :
[…] en géographie, soit une étude critique d’un ou de deux document(s), soit une production graphique
(réalisation d’un croquis ou d’un schéma d’organisation spatiale d’un territoire).
[…].
• Cette étude doit permettre au candidat de rendre compte du contenu du ou des documents(s)
proposé(s) et d’en dégager ce qu’il(s) apporte(nt) à la compréhension des situations, des phénomènes ou
des processus géographiques évoqués.
• Le candidat doit mettre en œuvre les démarches de l’étude de document(s) en géographie :
– en dégageant le sens général du ou des documents(s) en relation avec l’objet géographique auquel
il(s) se rapporte(nt) ;
– en faisant apparaître les enjeux spatiaux qu’il(s) exprime(nt) et la manière dont il(s) en rende(nt) compte ;
– en montrant l’intérêt et les limites éventuelles du ou des document(s) pour la compréhension de cette
question géographique et en prenant la distance critique nécessaire ;
– en montrant, le cas échéant, l’intérêt de la confrontation des documents.
❜❜
Bulletin officiel spécial de l’Éducation nationale n°7 du 6 octobre 2011
La mise en œuvre
des 3 capacités
de l’exercice
1re capacité
Comprendre le
contenu et les
enjeux spatiaux
2e capacité
Mettre en relation
les documents
3e capacité
Dégager les apports
et les limites des
documents
Guidage pour
le travail sur les
documents
Comment structurer
la réponse
Conseil
Ne pas perdre de vue
Étape 2 ✔ Étudier le document qui accompagne
le sujet
(éventuellement) le sujet
Tirez parti du
document seulement a. Quels aspects du sujet le document aborde-t-il ?
pour traiter le sujet. b. Quelles informations du document l’exposé pourra-t-il illustrer ?
• Placées après le cours de chaque chapitre, ces pages Fiches de révision sont organisées en trois
parties.
• Plus largement, savoir identifier les types de figurés et les confronter aux informations
représentées permet d’exercer le regard critique requis pour l’étude critique de documents,
ou de montrer les limites d’un document cartographique dans l’analyse de documents.
Les figurés
ponctuels
peuvent
délivrer deux
informations,
l’une par la taille, Des
l’autre par la commentaires
couleur utilisée. servent à
mettre en
évidence ce
L’anamorphose, que chaque
en faisant type de figurés
varier la taille traduit sur la
et la couleur du carte.
figuré, permet
de délivrer deux
informations.
Le plus souvent,
une carte associe
plusieurs types
de figurés, ici des
figurés ponctuels
et linéaires.
• Pour commenter correctement un planisphère, il est nécessaire d’identifier les principaux pays,
les lieux importants de la mondialisation. S’entraîner sur des projections différentes est donc utile.
C’est la
projection la
plus utilisée, en
particulier pour
les planisphères
de repérage.
Elle ne permet
cependant pas de
tracer de façon
continue les flux
maritimes.
Cette projection
marginalise
l’Europe
et l’Océan
atlantique. Dans un
Elle n’est pas sujet bac, la
fréquemment projection d’un
utilisée. planisphère
peut faire
l’objet d’un
Seule cette
commentaire :
projection permet
– montrer
de mettre en
qu’elle sert à
valeur les enjeux
mettre en valeur
de l’Arctique :
une information
pays riverains,
(avantages),
route maritime
– ou au
plus courte
contraire en
entre les pays
faire la critique
industrialisés.
(inconvénients).
• Cette maîtrise est également nécessaire pour identifier une carte, analyser tout document
cartographique, en montrer l’intérêt, les limites, exercer son regard critique.
OU
… à des règles
d’harmonie : comme la
variation de couleurs
du clair au foncé,
l’opposition de couleurs
chaudes et froides.
Les hachures
permettent d’ajouter
une seconde
information sur un
figuré de surface.
Dans une production
graphique, il ne faut pas
généraliser leur usage
par souci de clarté.
CANADA
ROYAUME-UNI RUSSIE
ALLEMAGNE
Océan
ÉTATS-UNIS FRANCE Pacifique
JAPON
ITALIE TURQUIE
CHINE CORÉE DU SUD
MEXIQUE Océan
ARABIE
Atlantique SAOUDITE
INDE
INDONÉSIE
BRÉSIL Océan
Océan
Indien
Pacifique
AUSTRALIE
ARGENTINE AFRIQUE Évolution de la croissance moyenne du PIB
DU SUD des États du G20 (2000-2009)
(en %)
ITALIE Membres du G8 L’ancien Tiers-Monde
aujourd’hui éclaté
Membres du G20
0 4 000 km Pays les moins avancés
BRICS (PMA)
à l’équateur Source : Banque mondiale - 2011. 1 3 5 10
• La mondialisation est avant tout un processus géoéconomique se traduisant par une Présenter le
généralisation des flux entre les différentes parties du monde. Le planisphère montre
l’émergence de nouveaux pôles économiques à partir de statistiques de richesses document et
produites en 2011 (PIB) provenant d’une organisation internationale, la Banque mondiale. annoncer la
Constatant ces différences de croissance économique, peut-on pour autant parler d’un problématique.
basculement économique du monde ?
●●Analyser le sujet
◗◗Quel sens précis donner au mot « complexe » ?
◗◗À quel thème du manuel le sujet se rapporte-t-il ?
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
Me
en
œuvre
le chapitre
fonctionnement 11 en
séances
Questions clés • En quoi l’automobile est-elle un produit révélateur de la mondialisation et de ses dynamiques ?
• Quels sont les acteurs et les flux du marché de l’automobile ?
Pièges à éviter • Ne pas développer l’analyse d’un produit brut, non élaboré, ou caractérisé par trop peu d’étapes dans les
chaînes de production et de distribution.
Problématique La mondialisation apparaît comme une mise en relation généralisée des différentes parties du monde
sous l’impulsion des grands pays industriels et d’organisations internationales. Les firmes transnationales
(FTN) en sont les principaux acteurs.
Pièges à éviter • Ne pas faire une approche trop économique ni minimiser la dimension spatiale du processus analysé.
Problématique Le processus se traduit par la multiplication de flux de différentes natures favorisés par une nouvelle
révolution des moyens de transport et de communication.
Objectifs • Montrer la diversité et la massivité croissante des flux. • Montrer que la connexion par les flux est
inégale. • Insister sur l’importance et la volatilité des flux financiers. • Réaliser un schéma cartographiant
l’explosion des flux mondiaux p. 85.
Pièges à éviter • Ne pas accorder trop d’importance à l’analyse historique des processus de la mondialisation.
• Ne pas chercher à mener une étude exhaustive des divers flux.
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 68-69 : Les flux du commerce mondial de marchandises ; La planète financière ;
Les principales places aéroportuaires et les flux aériens
Documents • Doc. 5 p. 73 : L’explosion du commerce mondial depuis 1980 • Doc. 6 p. 73 : L’explosion d’Internet
complémentaires • Doc. 7 p. 73 : Les enjeux de l’intégration au réseau numérique mondial • Doc. 8 p. 73 : Flux, crise financière
et nouveaux rapports de force mondiaux • Doc. 9 p. 73 : « Abolir le fardeau – Oui à l’emploi, non à la dette »
Problématique Les mobilités humaines internationales, devenues plus complexes, ont beaucoup augmenté et s’intègrent
dans la mondialisation actuelle et ses dynamiques
Questions clé s • Quels sont les différentes formes des mobilités humaines ? • Quels enjeux économiques et politiques
révèlent-elles ? • En quoi les flux touristiques internationaux illustrent-ils les contrastes et l’instabilité de la
mondialisation ?
Objectifs • Montrer la diversité et la massivité croissante des mobilités internationales, avec leurs permanences et
leurs évolutions. • Montrer que ces mobilités sont en forte relation avec la mondialisation économique.
• Mettre en évidence les dimensions économiques et politiques des flux migratoires.
Notions • Migrants • Remises • Brain drain • Migrations forcées • Tourisme de masse • Aménités
Documents centraux • Carte Enjeux 3 p. 69 : Les principales places aéroportuaires et les flux aériens
• Doc. 10 p. 75 : La « planète » du tourisme international (2011)
Documents • Doc. 11 p. 75 : Le projet de réforme de l’immigration légale aux États-Unis • Doc. 12 p. 75 : Des transferts
complémentaires d’argent pour le développement • Carte Atlas 3 p. 315 : L’Afrique des migrations forcées • Doc. 1 p. 89 :
Les grands flux de migration des populations
Problématique La mondialisation donne lieu à débat, impliquant d’autres acteurs qui cherchent à la combattre
ou à l’infléchir. Ainsi se pose la question de sa gouvernance, du rôle des États et des citoyens.
Questions clés • Quels sont les formes et les acteurs de la contestation de la mondialisation ?
• Quels rôles pour les États dans la mondialisation ?
• Quelle gouvernance mondiale face à la mondialisation ?
Objectifs • Montrer la complexité et la disparité des rôles des États, selon les cas et à différentes échelles.
• Identifier les objectifs et les formes d’actions des ONG.
• Comprendre les grands enjeux et les différents cadres possibles de la gouvernance mondiale.
Pièges à éviter • Ne pas conduire une réflexion d’ordre purement politique sur la transformation du rôle des États dans la
mondialisation sans souligner les dimensions géographiques de cette évolution.
• Ne pas engager directement un débat idéologique « pour » ou « contre » la mondialisation.
Document central Carte 13 p. 77 : L’implication des États dans la gouvernance mondiale en 2013
Documents • Doc. 13 p. 77 : La gouvernance mondiale en marche • Doc. 16 p. 77 : La tentation protectionniste
complémentaires • Doc. 15 p. 77 : Manifestation des ouvriers du textile à Dacca début 2013 • Doc. 3 p. 81 : Géographie de
l’altermondialisme • Doc. 2 p. 91 : La mondialisation : une règle du jeu inégal
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ « Crise et basculements du monde », Historiens-Géographes, n° 416,
MAGNARD oct. 2011 D « Les nouveaux défis de l’entrée dans le 21e siècle » (p. 141-160).
✔✔ L. CARROUÉ, D. COLLET, La mondialisation contemporaine.
✔✔ Vidéo : Le premier Forum social mondial Rapports de force et enjeux, Bréal, 2013
à Porto Alegre en 2001 DD voir notamment les chapitres 1 et 2.
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ B. JULLIEN, Y. LUNG, Industrie automobile : la croisée des chemins,
MAGNARD La Documentation française, 2011
DD chap. 1 : « Les mutations de la géographie automobile mondiale » p. 13-44.
✔✔ Vidéo : La Nano, rêve de la ✔✔ « La nouvelle géographie de l’automobile mondiale », Les Échos,
classe moyenne indienne (2009) 26/12/2012
Regarder et exploiter la vidéo DD dossier sur les évolutions récentes des grands constructeurs.
en téléchargeant sa fiche
d’activité
Sites Internet
✔✔ Schéma pour réviser :
Un produit mondialisé, ✔✔ La Documentation française : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/
l’automobile. dossiers/d000516-l-industrie-automobile-en-mutation
DDun dossier en ligne sur les bouleversements de l’industrie automobile depuis la crise
de 2008, avec une chronologie depuis le début du xxe s.
✔✔ Comité des Constructeurs Français d’Automobiles : http://www.ccfa.fr
DDrapport 2012 : statistiques et analyses de l’industrie automobile à l’échelle mondiale,
européenne et française
✔✔ Organisation Internationale des Constructeurs d’Automobiles
(en anglais) : http://www.oica.net/
DDstatistiques des productions et ventes par pays et par types de véhicules,
nombreuses analyses et données ; voir rubrique « Media Center ».
1 Quels éléments montrent que l’automobile est un pro- Sud, grâce au Brésil, est également un marché en progression
duit mondialisé [1, 2, 4, 5] ? entre 2000 et 2010, contrairement à l’Amérique du Nord, à l’Eu-
L’automobile est un produit mondialisé aussi bien par son usage, rope et au Japon.
qui touche de plus en plus de pays, que par sa production mas-
3 Pourquoi peut-on dire que la mondialisation automo-
sive (multipliée par 7 depuis 1960) et progressivement mondiali-
bile n’est pas achevée [2, 3, 4] ?
sée comme le prouve l’émergence de la Chine même si le conti-
L’Afrique semble encore très en marge de la mondialisation
nent africain est encore marginal en termes de production.
automobile ainsi que l’Asie pour l’équipement moyen des per-
2 Dans quelles parties du monde la diffusion de l’auto- sonnes ; il y a aussi de grandes disparités entre les métropoles
mobile est-elle dynamique [1, 2, 4, 5] ? et le reste des territoires de ces continents. Le rattrapage de
La montée de l’Asie au cours des années 2000 est très spec- l’Asie est cependant spectaculaire (la plus forte croissance de
taculaire (notamment la Chine). Malgré la crise, l’Amérique du marchés entre 2000 et 2010).
1 Quels sont les acteurs de la mondialisation de l’auto- élevés, mais aussi des infrastructures économiques nouvelles
mobile [6,7, 8] ? performantes (Tanger-Med). C’est l’essor d’une classe moyenne
Les acteurs sont d’abord les grandes FTN de l’automobile, et aisée dans les grand pays émergents qui explique leur mon-
comme Toyota ou Renault, qui partent à la conquête de nou- tée en puissance ; les constructeurs adaptent leur offre à ces
veaux marchés dans le monde entier. Ils cherchent à produire nouvelles clientèles.
sur tous les continents avec des coûts de production faibles.
3 Quelles stratégies les constructeurs mettent-ils en
Les États sont également acteurs par les politiques attractives
œuvre pour élargir les marchés automobiles [6, 7, 8] ?
qu’ils pratiquent pour attirer la localisation d’une nouvelle usine
Les grands constructeurs développent une stratégie de pré-
de production, comme les autorités marocaines qui favorisent
sence sur tous les marchés par les exportations, la production,
la création du pôle automobile de Tanger où Renault a inauguré
la conception délocalisée pour s’adapter aux réalités des mar-
une nouvelle usine en 2012.
chés car il n’existe pas un marché global de l’automobile. La
2 Quelles évolutions économiques et sociales favorisent production de véhicules « low cost » permet d’élargir la clien-
la diffusion de l’automobile [7, 8] ? tèle par son bas prix ; si elles visent les pays en développement,
Les délocalisations de production sont suscitées par des avan- elle séduit aussi une clientèle des pays développés au pouvoir
tages comparatifs pour les firmes, ici au Maroc les salaires peu d’achat stagnant.
1 et 2 Quels sont les principaux flux d’échanges de est donc fragile et la défaillance d’un partenaire, notamment
produits automobiles dans le monde ? Quels sont les majeur comme ici le Japon, peut avoir des conséquences en
grandes caractéristiques des principaux pôles du com- chaîne car les constructeurs ont des stocks de pièces réduits,
merce automobile [9] ? puisqu’ils pratiquent désormais tous les flux tendus.
L’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie sont les principaux pôles
4 En quoi les investissements sont-ils caractéristiques
entre lesquels s’organisent les grands flux. Le pôle américain
de la mondialisation de l’automobile en cours [11] ?
est globalement importateur, contrairement aux deux autres.
Les trois quarts des investissements sont réalisés dans les
Ces pôles sont constitués de pays développés qui font des
pays en développement et notamment dans les pays émergents
échanges croisés entre eux (imports échanges intrazones).
(Chine, Inde, Brésil) auxquels on peut ajouter la Russie (formant
3 En quoi le secteur de l’automobile est-il révélateur des les BRIC) où se trouvent les marchés au plus gros potentiel de
interdépendances liées à la mondialisation [10] ? croissance alors que les marchés des pays industrialisés sont
Les échanges portent beaucoup sur des flux de composants matures, voire stagnants, comme en Europe.
intra-firmes ou entre firmes et sous-traitants. L’ensemble
de la mondialisation :
« Made in world » (p. 66-67)
Carte 1. Une nouvelle carte de l’industrie se dessine, p. 66
Cette carte illustre un certain « basculement du monde » ; les puissances industrielles, anciennes ou nouvelles,
forment désormais le G20. Si en vingt ans la croissance industrielle s’est poursuivie dans les pays industrialisés
d’Amérique du Nord, d’Europe occidentale et au Japon à un rythme inégal, l’émergence de l’Asie de l’Est et du Sud
est soulignée par l’augmentation du PIB et les délocalisations, notamment la Chine (PIB industriel multiplié par
8) qui talonne les États-Unis. D’autres puissances industrielles émergent en Amérique latine. La part de l’Afrique
reste faible (1,1 %), seules les deux extrémités du continent sont présentes. Selon leur puissance, les pays dont
la production industrielle a crû sont hiérarchisés en trois situations : puissance (Chine), puissance émergente (les
autres BRICS sauf la Russie) et périphéries intégrées du Maghreb, d’Asie orientale et d’Amérique latine.
Carte 2. Les firmes s’internationalisent : les investissements directs à l’étranger (IDE), p. 67
Les 80 000 FTN, dix fois plus nombreuses qu’il y a trente ans, et leurs filiales (plus de 800 000) sont, avec les États,
les acteurs majeurs de la mondialisation. Les flux d’IDE qu’elles engendrent sont révélateurs des dynamiques de
la mondialisation, en particulier les délocalisations industrielles.
Les IDE peuvent s’analyser en flux donnant lieu à des palmarès annuels et en cumul de ces flux annuels que sont
les stocks. La géographie de ces derniers montre la très forte concentration tripolaire : Amérique du Nord, Europe
occidentale, Asie orientale.
Si les États-Unis restent en position de leader, la montée en puissance de la Chine se confirme, ainsi que celle
d’autres pays émergents (BRICS). De fait, la part des pays du Sud dans les IDE a plus que doublé en trente ans
passant de 20 % en 1980 à 50 % en 2010, et certains sont devenus des investisseurs majeurs. À l’inverse, une grande
partie du monde (Asie occidentale, Afrique subsaharienne, certains pays d’Asie du Sud et de l’Est et d’Amérique
latine) est évitée par les flux d’investissement qui demeurent donc très discriminants et polarisés.
1 Pourquoi peut-on parler d’une nouvelle carte indus- 2 Quels sont les principaux facteurs de cette évolution
trielle ? Quels sont les principaux bénéficiaires (carte 1) ? (cartes 1 et 2) ?
En vingt ans, la production industrielle a augmenté mais de Les délocalisations, multipliées avec l’essor des stratégies mon-
façon inégale. Les grands pays industrialisés ont vu leur PIB diales des FTN, expliquent en bonne partie cette nouvelle carte
croître modérément (plus en Amérique du Nord qu’en Europe industrielle du monde. Les IDE se sont accumulés dans les nou-
et au Japon) alors que les pays émergents du Sud ont connu veaux pays industriels (bas salaires, législation favorable), en
une très forte croissance industrielle, notamment la Chine, nou- particulier en Asie orientale, mais aussi dans les grands pays
vel atelier du monde (PIB industriel multiplié par 8), l’Inde (x 4) industriels (États-Unis, Royaume-Uni en particulier) qui ont su
et d’autres pays ateliers d’Asie du Sud-Est qui ont vu leur PIB rester attractifs par leur savoir-faire, leur marché ou leur poli-
tripler ou quadrupler. tique économique. Il faut ajouter que dans les nouveaux pays
L’émergence industrielle de plusieurs pays est observable. Elle industriels, il existe aussi un marché intérieur en essor avec le
est moindre en Amérique latine (Mexique, Brésil, Argentine), en développement des classes moyennes.
Afrique (Afrique du Sud) ou encore la Turquie. La baisse de 15 % Ainsi, seulement 35 % des pays concentrent la quasi-totalité
est révélatrice des difficultés de la recomposition de l’industrie des IDE. Les pays les plus pauvres et/ou présentant des risques
russe après l’effondrement de l’URSS. n’attirent pas, ou peu, les capitaux, en particulier en Afrique
subsaharienne. Si la situation évolue depuis peu, elle est trop
récente pour apparaître sur une carte de stocks.
1 Quelle est la nature des différents flux représentés 3 Dans la géographie des flux, quelles sont les interdépen-
(cartes 1, 2, 3) ? dances principales que l’on peut relever (cartes 1, 2, 3) ?
La carte 1 représente les flux majeurs d’exportations de mar- Ces flux révèlent les fortes interdépendances des trois pôles
chandises, la carte 2 les flux des capitaux boursiers, la carte 3 majeurs de la mondialisation : l’Europe occidentale, l’Amérique
les flux aériens intercontinentaux de passagers. du Nord et l’Asie orientale. Cette polarisation est surtout mar-
quée par les flux de capitaux mais aussi par les flux aériens,
2 Pourquoi peut-on parler d’un « monde de flux » (cartes
qui indiquent le rôle des métropoles fonctionnant en réseau,
1, 2, 3) ?
dominé par les villes mondiales : New York, Tokyo, Londres, Pa-
Même si ces flux sont très inégalement répartis, ils irriguent en
ris et Shanghai. D’autres territoires sont associés, notamment
permanence la planète, qu’ils soient terrestres, maritimes, aériens
par l’activité de leurs métropoles : Australie, pays émergents
voire « dématérialisés » (flux boursiers).
d’Asie du Sud, d’Amérique latine ou d’Afrique, pays pétroliers
du Moyen-Orient. Les paradis fiscaux du Nord et du Sud té-
moignent de l’existence de réseaux plus opaques qui font éga-
lement partie du processus de mondialisation.
Document 2. Cette chronologie de DHL montre la complémentarité, plus que la concurrence, entre frets aérien
et maritime. L’essor du transport maritime a accompagné et en partie suscité celui du transport aérien. Cela a
d’abord concerné les documents liés au trafic maritime puis les colis, notamment légers et de haute valeur ajoutée.
Le déploiement géographique de la firme durant 40 ans correspond aux espaces majeurs de la mondialisation :
développement initial aux États-Unis, recentrage en Allemagne et implantation précoce en Chine. Les données
chiffrées de 2013 montrent clairement la mondialisation des activités de DHL, qui est passé depuis le début des
années 2000 sous le contrôle de la Deutsche Post, la poste allemande privatisée en 1996.
Document 3. Ce texte montre la montée en puissance de l’Asie-Pacifique dans les activités de DHL, notamment la
Chine avec les villes du delta du Yangzi, particulièrement Shanghai, récemment promue au rang de ville mondiale,
en relation forte avec les autres hubs de l’Asie-Pacifique, du Nord (Beijing et Incheon) au Sud jusqu’à Singapour en
passant par Hong Kong et Bangkok. Cet espace littoral dynamique et émergent est devenu le premier marché de la
firme et devrait conforter cette position.
Document 4. La carte montre la sélectivité des lieux du réseau DHL Express. La concentration des activités de
DHL dans les trois pôles majeurs du marché : en particulier en Europe et Asie-Pacifique où elle contrôle 40 % du
marché ; moins en Amérique, continent d’origine, plus concurrentiel pour DHL. Le siège se trouve à Bonn, ville
modeste mais historique pour la Deutsche Post car c’est l’ancienne capitale de la RFA. Le réseau des métropoles
aéroportuaires de DHL est hiérarchisé : trois hubs intercontinentaux, une quinzaine de hubs régionaux (dont la
moitié dans la mégalopole européenne), une trentaine d’aéroports importants et 450 aéroports secondaires, non
représentés sur la carte.
Document 5. Les trois graphiques circulaires complètent la carte du réseau de DHL en situant son importance
par rapport à ces concurrents. C’est un oligopole avec trois sociétés dominantes, présentes dans le monde entier
(DHL, UPS et FEDEX américaines). Logiquement, DHL est numéro 1 en Europe alors que FEDEX et UPS dominent
en Amérique du Nord, leur marché d’origine. La force de DHL par rapport à ses concurrents est son poids sur le
marché asiatique, le marché régional à plus forte croissance.
1 En quoi l’histoire de DHL illustre-t-elle l’explosion des par la Deutsche Post), une main-d’œuvre qualifiée, une orga-
échanges mondiaux [2] ? nisation logistique optimale mondiale et continentale articulée
L’histoire de DHL est récente et accompagne la dernière phase autour d’un hub : Cincinnati en Amérique du Nord, Leipzig en
de la mondialisation à la fin du xxe s., avec l’explosion des flux Europe, Hong Kong en Asie. Le but est de réduire toujours plus
et la recherche du « zéro délai » et du transport intégré « door to les temps d’acheminement.
door ». Son réseau ne cesse de s’étendre à l’échelle du monde,
3 Comment DHL est-il à la fois acteur et bénéficiaire de
intégrant un nombre grandissant d’espaces. Les liaisons aé-
la montée en puissance économique de l’Asie Pacifique
riennes directes ont aussi permis de contourner plus facilement
[3, 4, 5] ?
les frontières (contrôles, douanes…).
La croissance forte en Asie orientale, notamment en Chine,
2 Comment DHL s’est-il organisé pour être leader du fret les flux internes des FTN qui délocalisent, la montée en puis-
express [4, 5] ? Avec quels moyens mis en œuvre [1, 2, 3] ? sance de grands hubs aériens mondiaux et régionaux en Asie
Le réseau hiérarchisé des aéroports utilisés par DHL prend ap- Pacifique servent l’essor de DHL qui participe aussi de ce fait
pui sur les grands hubs aériens des métropoles américaines, au développement économique de cet espace par ces inves-
européennes et asiatiques qui représentent les trois grands tissements (augmentation du nombre d’avions cargos, centres
marchés mondiaux correspondant aux économies les plus dé- logistiques), les emplois créés et les services rendus aux en-
veloppées. Le fret aérien demande d’abord des investissements treprises : ainsi, en créant un nouveau hub à Shanghai, DHL va
très importants (avions, véhicules terrestres, aires et bâtiments entraîner l’augmentation des flux devenus plus aisés entre le
de stockage… ce qui est sans doute lié à la prise de contrôle littoral chinois et le reste du monde
◗◗Synthèse
L’organisation mondiale et la logistique multimodale de DHL lui
permettent d’être présent dans le monde à toutes les échelles et de
favoriser une insertion sélective des territoires dans la mondialisation,
par l’intermédiaire de ses grands hubs aéroportuaires et sa structure
en réseau.
Document 2. Les extraits de la charte adoptée par le fonds social mondial lors de sa seconde session en 2002
montrent le refus d’une mondialisation libérale, orchestrée par une poignée d’acteurs économiques capitalistes
agissant pour leur seul intérêt. La charte énonce au contraire des valeurs universelles, de justice sociale, de
solidarité entre les peuples et de respect envers l’environnement comme base possible d’une autre mondialisation
et de valeur commune à une citoyenneté mondiale. Le Forum social mondial est une tribune ouverte à toutes les
initiatives, à toutes les énergies cherchant à bâtir un autre monde, d’où son aspect pluraliste et décentralisé.
Document 4. Le tableau, qui répertorie les plus grandes organisations de l’altermondialisme, témoigne de son
aspect multiforme, car on y retrouve aussi bien des ONG, par définition mouvements transnationaux, mais aussi
des groupes ayant une base et une action nationale, qu’il s’agisse de syndicats, de mouvements paysans, ou
encore de groupes politiques variés. Mais surtout, les motivations de ces différents groupes sont multiples : ils
énoncent des grands principes comme la défense de l’environnement (WWF, Greenpeace…), la lutte contre la
pauvreté, la défense des droits de l’homme (Oxfam), la réglementation de la finance internationale (Attac), l’action
humanitaire, ou ont des motivations plus ciblées (en faveur de réformes agraires : Mouvement des travailleurs
sans terre ; groupes révolutionnaires : Armée zapatiste de libération nationale). L’ensemble est donc une galaxie
très hétérogène.
1. Pourquoi peut-on parler d’une « nébuleuse » altermon- rences économiques, depuis Seattle en 1999. Les altermondia-
dialiste [1, 2, 4] ? listes peuvent aussi se rencontrer, débattre et proposer des al-
L’altermondialisme réunit de multiples groupes à action locale, ternatives, lors de rassemblements comme les forums sociaux
nationale ou internationale, œuvrant dans des domaines très mondiaux.
divers (environnement, inégalités, développement, droits de
3. Quels sont les principaux pôles géographiques de
l’Homme, condition des femmes comme lors de l’inauguration
l’altermondialisme [3] ?
du forum de Tunis). Tous ces mouvements ne se connaissent
L’altermondialisme est aussi international que la mondialisa-
d’ailleurs pas nécessairement, n’ont pas tous conscience
tion qu’elle dénonce. Les manifestations et les contre-sommets
d’une étiquette « altermondialiste » commune. Il en résulte un
sont organisés sur tous les continents en marge des forums
fonctionnement en réseau, sans liens clairs et précis, sans hié-
économiques ou des grandes conférences mondiales. Mais
rarchie, et sans harmonisation.
les associations altermondialistes sont surtout nombreuses et
2. Quels sont ses objectifs [2, 3, 4] ? Quels moyens met- influentes en Amérique du Nord et en Europe, où le tissu as-
elle en œuvre [1, 2, 3] ? sociatif, syndical ou politique est très dense et les populations
Les objectifs des altermondialistes reflètent la multitude de bien informées et sensibilisées.
mouvements qu’ils comportent. Certains luttent contre les iné-
5. Dans quelle mesure la contestation est-elle parvenue
galités à tous les niveaux (rapports Nord/Sud, riches et pauvres
à infléchir le cours de la mondialisation [3, 5] ?
à toutes les échelles) ; d’autres pour la défense de l’environne-
La contestation vise surtout à révéler au grand public un certain
ment ; d’autres prônent plus de fonctionnement démocratique
nombre de méfaits de la mondialisation libérale : pratiques des
dans les instances internationales et de souveraineté des États
FTN, décisions prises par les organismes internationaux. De-
et des peuples. Tous se retrouvent cependant dans le slogan :
puis la crise financière de 2007, plusieurs de ses idées trouvent
« Un autre monde est possible ».
écho auprès des dirigeants du monde pour réintroduire des
Les moyens mis en œuvre sont souvent peu coordonnés, chaque
éléments de régulation dans la mondialisation : lutter contre les
mouvement a ses moyens d’action propres (association, ONG,
paradis fiscaux, taxer les transactions financières. Mais les dé-
syndicat, parti politique…). Ces moyens se réunissent dans la
cisions tardent à venir.
contestation, comme lors de la tenue de sommets ou confé-
◗◗Synthèse
L’altermondialisme, né à la fin du xxe siècle, dénonce les excès de la
mondialisation libérale dans un monde sans frontières, sans règles,
où les acteurs économiques prennent le pas sur l’action politique. Les
altermondialistes revendiquent une mondialisation « autre », fondée
sur des valeurs et principes plus respectueux des hommes, des
cultures et de l’environnement. Ils dénoncent ainsi une globalisation
devenue incontrôlable, dans un contexte de gouvernance oligarchique
croissante, incarnée par les plus puissantes FTN ou par une poignée
d’États, soit directement, soit par l’intermédiaire des organismes
internationaux qu’ils dominent : OMC, FMI, Banque mondiale.
SUJET La mondialisation : processus, acteurs, flux et débats
• La mondialisation peut se définir comme la mise en relation d’espaces à travers le monde par un ensemble de flux de
nature diverse (marchandises, capitaux, informations, hommes). Pilotée par des acteurs multiples, la mondialisation suscite
de nombreux débats. Quels sont les principaux acteurs de ce processus ? Comment se développe-t-il ? Quels débats suscite-
t-il ? On étudiera les acteurs de la mondialisation, puis les principaux flux qui la caractérisent avant de chercher les raisons
de sa remise en cause.
• La mondialisation résulte d’un processus engagé dans la seconde moitié du xxe siècle. De nombreux acteurs transnationaux,
privés ou publics, concourent à une interdépendance des territoires. Dès 1947, la baisse des tarifs douaniers favorise
la libéralisation des échanges. Depuis 1995, l’Organisation mondiale du commerce (159 États en 2013) poursuit cette
démarche. La concurrence entre pays se fait désormais à l’échelle mondiale.
Les États, pour mieux affronter cette concurrence, se regroupent dans des organisations régionales. Tous les continents
abritent des espaces régionaux de libre-échange et/ou de marché commun (UE, Alena et Mercosur en Amérique, Asean en
Asie…) où les flux internes de marchandises croissent fortement. Les FTN, qui réalisent plus du quart du PIB mondial, sont
les acteurs principaux de la mondialisation : leurs stratégies de présence mondiale multiplient les flux internes entre leurs
différentes unités de production. Une révolution du transport maritime international (80 % des échanges de marchandises) a
permis la multiplication de ces flux et la baisse de ses coûts (standardisation, intermodalité).
• Ces évolutions expliquent l’augmentation considérable des flux. Multiplié par 20 depuis 1950, le trafic des produits
manufacturés (automobiles, textiles, informatique…) a largement supplanté celui des produits agricoles et miniers. Les flux
immatériels ont une valeur plusieurs centaines de fois supérieure à celle des échanges de marchandises : les flux de capitaux
(par ordre d’importance : marché de la dette, devises, IDE) et de communication (téléphonie mobile, Internet…) explosent
depuis les années 1990. Présentes à l’échelle planétaire, les FTN exploitent les particularismes des territoires (main-d’œuvre,
fiscalité, stabilité politique…). Ainsi, les lieux de production se délocalisent vers les régions où la main-d’œuvre est docile et
bon marché, dans le cadre de la Division internationale du travail ; les flux de capitaux transitent par les paradis fiscaux pour
optimisation fiscale ; des services sont externalisés comme les « call-centers ». Si les flux de personnes ont triplé durant les trente
dernières années, les migrations internationales (232 millions en 2013) ne représentent que 3 % de la population mondiale.
De nombreux freins subsistent à la mobilité internationale (législations des États développés…). (➜ insérer le schéma p. 85)
• La mondialisation fait l’objet de débats. Apparu à Seattle en 1999, l’altermondialisme s’est structuré autour d’un mouvement
de manifestations dirigé contre le libre-échange prôné par l’OMC, ou contre les plans d’ajustement structurels imposés par
le FMI. Ce mouvement a pour objectif de s’opposer aux manifestations négatives de la mondialisation (dumping social,
atteintes à l’environnement ou aux droits de l’homme) et revendique un « autre monde » solidaire respectant les droits de
l’homme et l’environnement. Les États-Unis et l’Europe sont les principales bases des organisations. L’altermondialisme est
une nébuleuse hétérogène d’associations transfrontalières : syndicats, mouvements paysans, ONG écologique (Greenpeace)
ou groupes de pression plus politiques (ATTAC), de défenseurs de droit de l’homme… Le mouvement se réunit tous les deux
ans au sein du Forum social mondial (le premier en 2001 à Porto Alegre). Ses idées, comme la taxation des transactions
financières ou la lutte contre les stratégies des FTN pour échapper à l’impôt, ont progressé après la crise financière de 2008.
De nouveaux comportements apparaissent : consommer local, relocaliser les entreprises… Une économie sociale et solidaire
émerge, le microcrédit se développe.
La mondialisation, de fait, engendre ou renforce de nombreuses inégalités à toutes les échelles. De nombreux pays demeurent
en marge du processus, d’autres envisagent des mesures de régulation, voire un certain retour au protectionnisme. Les
accords multilatéraux stagnent depuis l’ouverture du cycle de Doha en 2001, les États privilégiant des accords bilatéraux ou
entre unions régionales.
• La mondialisation apparaît comme un processus géoéconomique majeur de la structuration du monde. Les FTN en sont les
acteurs dominants. Dans la vie quotidienne de nombre d’habitants de la planète, la multiplication des produits « made in world »
traduit l’impact majeur de ce phénomène. Les flux de la mondialisation demeurent cependant très sélectifs. Celle-ci ne gomme
pas les inégalités de développement et suscite des mouvements qui militent pour une mondialisation plus humaine.
SUJET En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié en classe,
présentez les processus, les acteurs et les flux de la mondialisation
• La mondialisation peut se définir comme la mise en relation d’espaces à travers le monde par un ensemble de flux de
nature diverse (marchandises, capitaux, informations, humains). C’est le cas de l’automobile, produite et diffusée dans
le monde entier. En quoi l’exemple de l’automobile comme produit mondialisé permet-il de mettre en valeur des acteurs
multiples et de montrer que les flux sont désormais mondiaux, bien que très sélectifs ? Nous montrerons d’abord que la
production automobile est bel et bien mondialisée avant d’en montrer les principaux acteurs pour enfin nous consacrer à
l’étude des flux ainsi générés.
• L’automobile est un produit massifié et diffusé sur toute la planète : plus d’un milliard de véhicules circulent. Elle est
devenue un objet banal dans les pays développés (plus de 800 véhicules pour 1 000 habitants aux États-Unis). Ailleurs,
le taux d’équipement automobile est plus faible, voire très faible en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud (moins de
100 véhicules pour 1 000 hab.), mais il augmente dans les pays émergents où une classe moyenne se développe : la Chine
représente plus d’un quart des ventes de véhicules neufs. La production automobile suit cette évolution : la Chine assure la
moitié de la production mondiale d’automobiles, alors que l’Europe et l’Amérique du Nord, marchés saturés, sont en proie à
des restructurations. (➜ insérer le schéma p. 65)
• Ce sont les FTN qui sont les principaux acteurs de la mondialisation économique. Ces grandes entreprises, la plupart
originaires de la Triade (Toyota, General Motors, Volkswagen en tête en 2013), ont initié une Division internationale du
travail en redéployant leurs activités à l’échelle continentale, générant de nombreux flux internes à l’entreprise. Ainsi, Toyota
reste japonaise pour le siège social, les fonctions de direction, de conception, de financement alors que la production de
pièces, et surtout l’assemblage, sont dispersés dans les pays voisins ayant des atouts en coût de main-d’œuvre et fiscalité. La
firme a aussi installé des usines sur les autres continents pour être présente sur les autres marchés.
Dans cette configuration, les États peuvent encourager les investissements des FTN dans leur pays. Ainsi, le Maroc a mis en
place des zones franches à Melloussa, en périphérie du port de Tanger, aménagé le site pour les entreprises et l’a relié au
nouveau port de conteneurs. Les États peuvent aussi signer des accords de libre-échange entre eux, ce que fait le Maroc
avec l’UE. De même, certains États ont constitué des unions régionales (l’UE étant la plus aboutie). Cela rejoint l’action
d’organisations comme l’OMC ou le FMI qui encouragent la libéralisation des flux à l’échelle mondiale.
Les consommateurs sont aussi acteurs de la mondialisation : la hausse du pouvoir d’achat, l’uniformisation des goûts par
la mondialisation des images favorisent l’augmentation de la demande dans les pays émergents. Cela profite aux biens de
consommation courante, mais aussi à l’automobile, surtout dans des pays où le taux d’équipement est encore faible, comme
dans les pays du Sud en forte croissance économique. La voiture est un bien qui se démocratise : les constructeurs produisent
des gammes spécifiques à prix concurrentiel dans les pays émergents (ex : la Sandero de Renault produite au Brésil).
• Tous ces facteurs multiplient les flux sur la planète : flux de marchandises, de biens manufacturés pour l’essentiel (comme
les automobiles), mais aussi flux financiers, flux d’informations et migrations de populations vers les nouveaux espaces
productifs (littoral chinois). Tous ces flux circulent d’abord entre les trois pôles de la Triade ou bien à l’intérieur de ceux-ci.
Mais l’évolution de la Division internationale du travail et la constitution de nouveaux marchés font intervenir un nombre
grandissant de pays dans la distribution des flux. Les flux de matières premières minières, énergétiques, agricoles se
diversifient aussi (forte demande chinoise, offre brésilienne…).
Des espaces restent cependant en marge de ces flux : ce sont les pays les plus pauvres de la planète (PMA), dont la majorité
se situe en Afrique subsaharienne, souvent en proie à l’instabilité politique. Leur insertion se limite à la fourniture de matières
premières ou à des migrations de travailleurs ou de réfugiés vers la Triade ou les pays émergents.
• Comme l’exemple de l’automobile l’atteste, le fonctionnement de la mondialisation implique donc de multiples acteurs et
un nombre grandissant d’espaces. La répartition géographique de ces acteurs et de ces flux, même si elle privilégie encore la
Triade, se complexifie en accordant une place croissante aux pays émergents. Cette multiplication des flux et l’extension du
modèle occidental de consommation et de production ont des conséquences sociales et environnementales. Ainsi en est-il
de la montée de l’équipement automobile en Chine et en Inde.
SUJET Les flux migratoires dans le monde
Analysez les documents pour montrer la répartition et les dynamiques des flux
migratoires mondiaux.
Portez un regard critique sur la représentation cartographique : possède-t-elle toutes les
qualités d’une bonne carte ?
• La mondialisation se traduit par une mobilité croissante des hommes. Ce planisphère en projection polaire, extrait d’un
atlas géopolitique récent (2013), rend compte de ce phénomène en localisant les flux migratoires internationaux. Il est
complété par une analyse des dynamiques migratoires en Asie émanant de l’OCDE, organisation qui regroupe les pays
développés. Quelles logiques peut-on trouver à ces flux à travers leur répartition et leurs dynamiques ? La représentation
cartographique est-elle adaptée et efficace pour en rendre compte ?
• Ce planisphère montre une répartition très polarisée des migrations à l’échelle mondiale. Les pôles émetteurs sont très
majoritairement localisés au Sud (Amérique latine, Asie du Sud, Afrique) car la recherche d’un travail est en effet le moteur
principal des migrations internationales avec l’espérance d’une vie meilleure. Les grands pôles récepteurs sont des pays
développés à économie de marché (États-Unis, UE, Australie…) et aussi des pays pétroliers du Golfe persique riches et très
peu peuplés (migrations du Proche-Orient et d’Asie du Sud).
Le différentiel de développement suscite également des migrations intracontinentales de voisinage autour des puissances
émergentes : les exemples les plus significatifs sont les migrations des pays frontaliers de la République sud-africaine et du
Brésil ou de l’Argentine.
Le texte permet de comprendre que l’Asie joue un rôle croissant dans les dynamiques migratoires avec près d’un tiers des
migrants mondiaux. Les migrants sont souvent des travailleurs qualifiés à destination des pays développés. Cependant, ces
courants migratoires devraient s’inverser car des pays d’Asie ont désormais une fécondité faible. L’Asie va rapidement passer
du statut de pôle émetteur à celui de pôle récepteur, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés dans les pays où le
niveau d’éducation a beaucoup progressé.
• La représentation cartographique se prête à plusieurs remarques critiques. Le figuré linéaire qui matérialise les flux est de
taille unique et ne donne donc aucune indication sur la quantité de migrants. De ce fait, l’information globale délivrée est
faussée par l’absence de hiérarchisation des flux : le lecteur pourrait déduire que les migrations internationales Nord-Sud
dominent, or elles sont légèrement inférieures aux migrations Sud-Sud. L’absence de représentation des zones réceptrices
et émettrices des flux, de tout figuré de surface et de nomenclature rend moins immédiate l’élaboration d’une typologie des
pays émetteurs et récepteurs. À une échelle plus fine, les quatre flèches vers le Japon laissent à penser que ce pays est très
ouvert aux migrations, ce qui n’est pas le cas.
• Les documents rendent compte de la localisation des flux migratoires dans le monde ainsi que de l’évolution récente des
flux migratoires en provenance d’Asie. Cependant, la carte ne permet pas une analyse détaillée et surtout hiérarchisée d’un
phénomène qui est aussi sensible géopolitiquement, comme l’attestent les politiques très sélectives, voire de fermeture aux
flux migratoires, des pays développés.
SUJET La mondialisation en débat
Analysez les documents et montrez quels débats ils introduisent sur la mondialisation.
Portez un regard critique sur le dessin de presse : la diversité de situation des pays
du Sud est-elle bien représentée ?
• Une photographie d’un panneau publicitaire aux États-Unis et un dessin de presse français, non datés, abordent la question
des débats de la mondialisation en ce qui concerne les délocalisations et la libéralisation des échanges agricoles. Dans les
pays du Nord comme du Sud, celle-ci est contestée dans son fonctionnement et pour ses conséquences économiques et
sociales. Comment les remises en cause de la mondialisation s’expriment-elles ?
• Les flux qui caractérisent la mondialisation sont en grande partie liés aux délocalisations vers les pays du Sud, réalisées
dans un cadre libéral par les FTN des pays du Nord : États-Unis, Europe, Japon. Les délocalisations ont provoqué une
désindustrialisation dans nombre de pays développés à économie de marché, générant la disparition massive d’emplois
dans les industries de main-d’œuvre. Les mêmes FTN, tel le géant de l’électroménager Whirlpool, peuvent être tentées
de relocaliser leur activité en exploitant le nationalisme économique d’une partie de la population. Ainsi, aux États-Unis,
nombre de produits sont estampillés du drapeau national afin de signaler une production locale sauvegardant ou restaurant
les emplois nationaux. Le document n’aborde pas les avantages que les acteurs économiques peuvent y trouver : meilleure
qualité ou finition, réactivité face à la demande…
Le dessin de presse envisage un autre élément contesté de la mondialisation libérale, la libéralisation des échanges agricoles
promue par l’OMC, qui mettrait en concurrence deux systèmes agricoles, l’agribusiness américain et européen et les petits
agriculteurs des pays du Sud. L’aspect inégalitaire est symbolisé par la différence de taille entre le puissant camion du Nord
et la petite charrette du Sud tirée par un âne. Le slogan « … et que le meilleur gagne » souligne avec dérision l’inégalité des
deux systèmes.
• On peut reprocher à ce dessin de ne pas rendre compte de la diversité des situations dans les pays du Sud. Certains
pays en développement sont désormais des puissances émergentes en mesure d’entrer en compétition avec les puissances
traditionnelles du Nord. C’est en particulier le cas du Brésil dont l’agriculture capitaliste est comparable à celle des États-
Unis. Cette « nouvelle ferme du monde » devient un grand exportateur de produits agricoles (viande, soja, orange, café…). À
l’inverse, les produits locaux des paysans africains ne sont pas compétitifs. La mondialisation peut donc être à la fois un atout
de développement pour certains pays du Sud, un danger pour d’autres.
• Le monde actuel est caractérisé par l’essor des flux mondiaux. Les documents proposés traduisent deux formes de remise
en cause de la mondialisation : les enjeux autour des délocalisations et la question de la concurrence dans le cadre de la
libéralisation des échanges. Si les relocalisations peuvent être une stratégie gagnante pour certaines entreprises, elles ne
peuvent être une alternative globale à la mondialisation. En ce qui concerne les échanges, certains évoquent un nécessaire
protectionnisme afin que les agricultures les plus faibles puissent se développer.
SUJET Les acteurs de la mondialisation : les firmes transnationales
Analysez les documents pour montrer la place et le rôle des grandes firmes
dans le fonctionnement de la mondialisation.
Portez un regard critique sur la représentation cartographique proposée
par le document 2.
• Deux documents récents, un planisphère en figurés ponctuels tiré d’une publication américaine et une couverture d’un
hebdomadaire français, présentent les grandes firmes transnationales dans le monde. Couvrant tous les continents, elles
participent, à côté d’autres acteurs (privés ou publics), au processus actuel de mondialisation. Quels sont la place et le rôle
des FTN dans la mondialisation ?
• Le planisphère localise les 500 plus grandes entreprises mondiales par le chiffre d’affaires ; les plus emblématiques sont
représentées sur la une du Nouvel Observateur. Leur répartition géographique montre l’importance du Nord : les États-
Unis (Coca-Cola, Google, Apple…) concentrent le plus grand nombre de FTN avec d’autres pôles majeurs comme l’Europe
(LVMH, Nestlé…), le Japon (JTI) ou la Corée du Sud (Samsung, Hyundai). Si le nombre des FTN des pays du Nord est encore
dominant, celui des pays émergents progresse : l’Inde, le Brésil mais surtout la Chine, dont le nombre est équivalent à celui
du Japon. Ainsi, l’Asie orientale avec le Japon, la Corée du Sud et la Chine devient le pôle majeur à l’échelle mondiale. À
l’inverse, l’Afrique reste très nettement en marge, ce qui ne signifie pas que les FTN n’y sont pas présentes puisque seules les
500 premières sont prises en compte.
Le document 2 met en avant la place prépondérante des FTN dans le processus de mondialisation par une accroche choc et
une couverture symbolisant la planète par des logos. En effet, la stratégie des « multinationales » les déploie sur l’ensemble des
marchés de la planète, dans le cadre de la Division internationale du travail. Les logos sont représentatifs de l’uniformisation
des modes de consommation. En ce sens, les FTN « gouvernent nos vies » (voir le système d’exploitation Windows de
Microsoft pour les ordinateurs). Cependant, elles ne constituent pas les seuls acteurs et par conséquent ne sont pas « les
vrais maîtres du monde ». Elles doivent composer avec les États, les organisations régionales ou internationales, les sociétés.
• La carte de la couverture du magazine n’est pas un document scientifique et n’utilise pas les figurés du langage
cartographique : l’indication des FTN est réalisée sans prendre réellement en compte leur localisation géographique ni leur
pays d’origine ou pays d’implantation (ex : la firme coréenne Samsung figure en Australie, la banque d’affaires américaine
Goldman Sachs au Groenland) ou de manière erronée (BP est présente au Nigeria et pas dans l’ensemble de l’Afrique de
l’Ouest). La taille des logos n’a aucun rapport avec l’importance réelle des sociétés et ils couvrent la totalité du monde alors
que la présence des FTN est inégale selon les continents.
• Les deux documents mettent en évidence, chacun à sa manière, le rôle majeur des FTN dans le fonctionnement de la
mondialisation. Leur répartition traduit bien l’inégale intégration des territoires dans ce processus.
Russie Thaïlande
5 milliards 2,2 milliards
6,8 % Inde 3%
9 milliards
12 %
Source : Université de Windsor,
Canada, Janvier 2011.
17
1. Une organisation mondiale
43 36
11 Centre stratégique
Londres
6 26 25 26
Coordination régionale
Centre financier
BELGIQUE
EUROPE 19
RUSSIE Centre de Recherche
21
ÉTATS-UNIS et Développement
11
Océan Pays ayant des usines
16 ancer d’assemblage
Tropique du C
et/ou de pièces détachées
ASIE TOYOTA Atlantique
CITY AMÉRIQUE Pays ayant des agences
7 THAÏLANDE DU NORD
commerciales
JAPON
MOYEN-
Océan
ORIENT SINGAPOUR Pacifique
Équateur
2. Une activité mondiale
% de la production mondiale
Océan de Toyota en 2010
4 Indien 6
23 10 4
Tropique du Capricorne 2,5
AFRIQUE
1,5
3 AMÉRIQUE 3. Un marché mondial
LATINE
OCÉANIE % des ventes mondiales
de Toyota en 2010
0 2 000 km % des exportations japonaises
Source : www.toyota-global.com. à l’équateur de Toyota en 2010
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
Me
mondialisation
œuvre
le chapitre
9 en
séances
Séances 4 et 5 C
OURS 1 : Pôles et espaces majeurs de la
mondialisation
Problématique La mondialisation met en relation des territoires interdépendants et inégalement actifs. Les espaces
majeurs de la mondialisation correspondent aux métropoles et aux façades maritimes principales,
anciennes et émergentes, qui génèrent des flux massifs.
Pièges à éviter • Ne pas limiter la typologie des territoires dans la mondialisation à une organisation en trois pôles et
sous-estimer la multipolarité du monde.
• Ne pas étendre l’étude aux espaces qui ne sont pas majeurs.
Problématique La mondialisation accentue la marginalisation de territoires et de sociétés à toutes les échelles. Grande
pauvreté et tensions se concentrent et se manifestent violemment dans certains espaces du monde.
Pièges à éviter • Ne pas limiter l’étude à une échelle globale ou à une opposition simpliste Nord/Sud.
• Ne pas omettre les incidences géopolitiques de la marginalisation.
Problématique La mondialisation s’accompagne d’une littoralisation et d’une maritimisation croissantes. Les espaces
maritimes deviennent des enjeux géostratégiques majeurs.
Questions clés • Quels sont les grands enjeux des océans dans la mondialisation et dans la géopolitique mondiale ?
• En quoi la géostratégie des espaces maritimes est-elle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans
la mondialisation ?
Objectifs • Identifier les enjeux économiques et politiques croissants en liaison avec la mondialisation maritime.
• Étudier quelques exemples significatifs de conflits et de coopération maritimes entre les États.
• Construire progressivement la légende du croquis p. 128.
Pièges à éviter • Ne pas chercher l’exhaustivité d’une approche géostratégique en s’écartant de la thématique de la
mondialisation.
• Ne pas détailler les questions juridiques du droit de la mer.
• Ne pas limiter les aspects géopolitiques aux seuls conflits de la mer.
Sites Internet
✔✔ Municipalité de Shanghai : http://www.shanghai.gov.cn/
shanghai/node27118/index.html
✔✔ Consulat général de France : http://www.consulfrance-
shanghai.org/accueil.html
✔✔ Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/
glossaire/shanghai
1 L’émergence de Shanghai commence au début des années 2 Shanghai est un emblème de la modernité et de l’émergence
1990 avec l’aménagement du nouveau centre de Pudong, des économique chinoise avec son quartier d’affaires à l’archi-
grandes opérations d’urbanisme dans le vieux centre et des tecture audacieuse, ses puissants équipements portuaires et
créations d’infrastructures. Dans les années 2000, des villes aéroportuaires. Elle est devenue un grand centre d’accueil de
nouvelles se développent en périphérie. Les acteurs sont manifestations internationales.
chinois publics (municipalité, État) ou privés (de Chine conti- 3 Shanghai est une métropole majeure, aux multiples produc-
nentale, de Hong Kong et Taiwan ou de la diaspora), mais aussi tions, placée au cœur des flux de la mondialisation. Elle exerce
des investisseurs asiatiques ou occidentaux. un pouvoir de commandement croissant avec son CBD récent
de Pudong et un rayonnement désormais planétaire.
1 Shanghai est le premier port mondial pour le trafic total et liant en particulier les villes mondiales de la Triade. C’est le pre-
pour les conteneurs. Il y a trois ports : Waigaoqiao sur l’es- mier port mondial, 6e place financière et 8e place aéroportuaire
tuaire, Luchaogang sur la baie et Yangshan au large qui ouvrent du monde.
sur l’espace maritime mondial, la façade orientale asiatique et 3 L’ensemble des documents montre cette fonction de « plaque
l’intérieur chinois. Le port en eaux profondes aura une capacité tournante » dans les flux mondiaux maritimes, notamment pour
de 25 millions de conteneurs, soit plus que le trafic actuel de les conteneurs (doc. 6 à 8), aériens (doc. 9 et 10), financiers
tous les autres ports du monde, excepté Singapour. (doc. 11). Shanghai apparaît aussi comme un hub majeur de re-
2 Pour les flux maritimes, aéroportuaires et financiers, Shan- distribution des marchandises et des hommes en Asie orientale
ghai apparait au cœur du réseau mondial métropolitain, le re- et en Chine (doc. 7 à 9).
1 La zone pilote prolonge l’intégration de Shanghai à la mon- développement sous le contrôle de l’État. Il s’agit de faire de
dialisation démarrée en 1990 avec la zone de Pudong, agrandie Shanghai un point d’ancrage à la mondialisation comparable à
en 2009. Après l’industrialisation et l’ouverture aux transports sa rivale Hong Kong. Il est prévu d’élargir plus tard cette expé-
maritimes et aériens, ce sont les services financiers et de com- rience au reste du territoire chinois.
mandement qui sont concernés pour que Shanghai devienne 3 Shanghai est une métropole littorale, interface entre l’es-
« la plaque tournante de l’internationalisation du yuan » et ac- pace mondial, sur la route maritime majeure d’Asie orientale,
cueille des sièges régionaux de FTN. Ces quatre zones sont li- le delta du Yangzi, avec ses nombreux ports, et la vallée inté-
mitées : à peine 28 km² sur le littoral de Pudong et en pleine mer rieure et navigable de ce fleuve (« Golden Waterway ») jusqu’à
(Yangshan). la métropole de Chongqing située à 1 500 km vers l’ouest, reliée
2 Cette zone est un laboratoire dans la mesure où le territoire également par voie ferroviaire et routière. Il y a une interaction
chinois a été fermé à l’extérieur durant toute la période com- entre la puissance du port et le poids de son arrière-pays, l’ac-
muniste jusqu’au début des années 1980. Elle est en cours de tivité de l’un bénéficiant à l’autre.
Carte 1. La redistribution des 500 premières FTN et des centres de commandement (2012)
La localisation du siège social d’une entreprise indique généralement le pays où la firme s’est initialement
développée. On observe que la domination américaine est forte (plus du quart des FTN), le poids de la Triade aussi
mais il est en recul par rapport à 2005. Seule la Suisse voit son nombre de FTN croître. Montent les nouveaux
pays du Nord (Corée du Sud, Taiwan), des puissances émergentes (Brésil, Inde) et plus particulièrement la Chine
(elle a plus de FTN que le Japon). Néanmoins, l’opposition Nord-Sud reste d’actualité : l’Afrique n’a pas de FTN,
l’Amérique latine et l’Asie du Sud sont quasi absentes (hors Brésil et Inde). À l’échelle des métropoles qui abritent
les sièges sociaux des FTN, Tokyo et Beijing devancent New York vu leur poids économique ou politique dominant
alors que la force de la métropolisation états-unienne apparaît, puisque 7 métropoles accueillent au moins 5 sièges
sociaux. On retrouve le même polycentrisme dans l’Europe rhénane en opposition au poids de la capitale en
France, Espagne ou Angleterre. Plusieurs métropoles du Sud émergent : Mexico, São Paulo en Amérique latine,
Mumbai en Inde, Shanghai en Chine.
1 Quels sont les pays dominants dans le monde en ce qui sont les Etats-Unis, le Japon et la Chine. Les pays qui font le plus
concerne les FTN ? (carte 1) Quels changements observe- gros effort par rapport la richesse nationale sont des pays du
t-on depuis 2005 ? Quels sont les principaux centres de Nord : Suède, Finlande, Israël, Corée du Sud et Japon (plus de
commandement selon le nombre de sièges sociaux ? 3 % du PIB). Les pays les plus dynamiques sont essentiellement
Trois pôles dominent en termes de chiffre d’affaires des 500 pre- des pays asiatiques ainsi que la Turquie, donc principalement
mières FTN : l’Amérique du Nord, l’UE et les pays asiatiques de la des pays émergents.
façade Pacifique. L’Asie orientale arrive en tête en nombre de
3 Quelles inégalités et quels basculements du monde
FTN (175 sociétés), suivie des États-Unis et du Canada (143) et de
les deux cartes montrent-elles ? (cartes 1 et 2)
l’UE (134). À l’échelle des pays, la domination des États-Unis reste
Les deux cartes se rejoignent car elles affichent des inégalités
forte avec plus de 25 % du total. Les changements sont favorables
persistantes opposant les pays du Sud à ceux des Nords. Ces
à l’Asie où l’on trouve, à l’exception du Japon, les plus fortes pro-
derniers concentrent les FTN et les principaux pôles de la re-
gressions. Les principaux centres de commandement se situent
cherche donc des centres commandement marqueurs des
sur la Mégalopolis atlantique, dans la dorsale européenne et en
aires de puissance actuelles (Amérique du Nord, UE, Asie paci-
Asie de l’Est (Tokyo et Beijing). Le phénomène de métropolisation
fique) alors que des aires entières sont quasi absentes : Afrique,
de l’espace est marqué aux États-Unis et en Europe occidentale
Amérique du sud hors Brésil, Asie occidentale et méridionale
où de nombreuses métropoles abritent des sièges de FTN.
hors Inde. Cette suprématie des pays industrialisés n’empêche
2 Quels sont les principaux pôles de la recherche mon- pas la montée en puissance des nouveaux pays du Nord (les
diale d’après les investissements totaux ? (carte 2). Quels dragons asiatiques) et des puissances émergentes, Brésil, Inde
pays font les plus gros efforts par rapport à la richesse et surtout Chine. Le principal « basculement » du monde s’opère
nationale ? Quels sont les pays les plus dynamiques donc avec la montée en puissance de l’Asie de l’Est et du Sud.
depuis 2009 ? Les principaux pôles de la recherche mondiale
1 Pourquoi peut-on dire que les espaces maritimes re- 2 Quelles sont les principales puissances militaires ma-
présentent un enjeu économique majeur (carte 1) ? Quel ritimes (carte 2) ? Quelles sont les principales zones d’in-
est aujourd’hui le principal pôle de commerce maritime sécurité maritime ?
mondial ? Seize États concentrent 96 % de la flotte militaire mondiale. Les
Les espaces maritimes sont un enjeu économique majeur pour principales puissances militaires sont les États-Unis (43 % de la
deux raisons : ils sont la colonne vertébrale de la mondialisation flotte militaire mondiale), la Russie (13 %) qui reconstitue et réo-
et ils abritent des ressources stratégiques. Ce sont les espaces riente aujourd’hui sa capacité d’intervention, le Royaume-Uni
de circulation entre les grands pôles de la production et du (7,5 %), la Chine (5 %), la France (3 %) et l’Inde (2,5 %). Tous ces
commerce mondial, réalisant 80 % des échanges de marchan- pays disposent par ailleurs de la force de frappe des sous-ma-
dises. Par ailleurs, certains plateaux continentaux sont particu- rins nucléaires. La flotte des États-Unis est cependant la seule
lièrement convoités pour la présence d’hydrocarbures offshore à disposer d’une force de projection à l’échelle mondiale (flottes
(qui représentent un tiers de la production mondiale). Le princi- et bases navales présentes dans tous les océans du globe).
pal pôle du commerce mondial se trouve aujourd’hui en Asie Les principales zones d’insécurité maritimes correspondent aux
orientale. On y trouve les plus grands ports mondiaux pour les zones exposées à la piraterie, qui s’est développée au large
trafics généraux et les conteneurs (ports chinois, japonais, Sin- d’États faibles dans des zones stratégiques (Asie du Sud-Est,
gapour, Busan…). La route maritime du Pacifique Nord est dé- golfes d’Aden et de Guinée), particulièrement à proximité des dé-
sormais l’axe majeur du commerce mondial, l’axe atlantique troits (ex : Bab-el-Mandeb, Malacca). La zone de l’océan Indien
étant en déclin relatif. ouvrant sur le golfe Persique et la mer Rouge, essentielle pour le
commerce mondial des hydrocarbures, fait partie des zones sur-
veillées contre la piraterie dans le cadre d’une intervention inter-
nationale.
Document 2. Le texte est extrait de l’Atlas de New York des éditions Autrement. Il témoigne de la perte de vitesse
de la métropole américaine dans la compétition internationale que se livre le réseau des villes mondiales. En effet,
la métropole semble rattrapée dans la hiérarchie des villes mondiales par des villes européennes (le duo Londres-
Paris), asiatiques (Tokyo, Hong Kong, Séoul, Pékin, Shanghai), mais aussi américaines – issues de la Sun Belt
(Los Angeles), Main Street (Chicago), mais parfois de la Megalopolis même (Washington, Boston). La compétition
s’avère donc rude entre des villes mondiales de plus en plus nombreuses, et la domination de la ville américaine
n’est plus aussi nette qu’au xxe siècle, dans un monde de plus en plus polycentrique.
Dans cette âpre et nouvelle concurrence, la ville semble aussi handicapée par des déséconomies d’échelle :
saturation de ses espaces centraux, pression immobilière considérable, encombrements constants. S’y ajoute la
vétusté de ses infrastructures et, pour des économistes libéraux, les effets d’une « fiscalité locale défavorable à la
croissance », entravant son développement. L’agglomération new-yorkaise connaît effectivement une croissance
démographique assez faible aujourd’hui, comparée à d’autres mégapoles faisant preuve d’une plus grande vitalité,
ce qui la rétrograderait « au 7e rang mondial des agglomérations dès 2025 », d’après l’Atlas de New York.
Document 3. L’article récent du quotidien économique en ligne français La Tribune est en contrepoint du texte
2. Il rappelle la formidable puissance productive de la ville, dont le PUB correspondrait au 13e rang mondial s’il
était le PIB d’un pays. La puissance de New York repose sur la concentration des pouvoirs financiers et banquiers :
les deux plus grandes bourses mondiales (New York Stock Exchange et Nasdaq), au cœur du Financial District, et
le siège social des plus grandes banques américaines. La ville possède aussi une forte capacité de recherche et
d’innovation, symbolisée par la récente Silicon Alley, qui regroupe des entreprises de la nouvelle économie de la
sphère Internet à l’instar de la Silicon Valley en Californie.
Le rayonnement de New York passe aussi par sa formidable attractivité auprès des touristes (plus de 50 millions en
2012), venant profiter de la vie culturelle (musées réputés (MOMA,…), Broadway, événements culturels et sportifs),
enfin du paysage unique de la ville et de son ambiance cosmopolite.
À noter, non signalé dans l’extrait du document, que si la ville n’est pas la capitale fédérale, elle connaît aussi un
rayonnement considérable dans le domaine diplomatique, en étant le siège de plusieurs institutions internationales
comme l’ONU, ou encore parce qu’elle organise nombre de réunions politiques d’envergure mondiale.
New York reflète bien aussi la mondialisation par le niveau de vie de ses habitants, où la forte concentration d’une
minorité de très riches voisine avec une masse importante de pauvres.
Document 5. Le graphique reprend un des palmarès des villes mondiales établi ici par le cabinet privé de conseil
A. T Kearney. Son « Global Cities Index » établit le classement des villes mondiales en 2012 à partir de 5 critères
fondés sur le rayonnement économique, culturel et intellectuel, diplomatique, ou encore la capacité à diffuser
des informations. New York est largement en tête dans le cumul des critères, confirmant son qualificatif de ville
globale, devançant le couple européen Londres, Paris et encore plus nettement quelques métropoles asiatiques et
américaines plus incomplètes dans leur rayonnement.
◗◗Synthèse
La ville de New York demeure la ville monde par excellence par sa
concentration de richesses et de pouvoirs multiples (symbolisée par le
Skyline de son CBD, Manhattan), sans équivalent dans les autres métro-
poles mondiales. Son rayonnement est donc multiforme et planétaire.
Certes, la ville semble désormais moins impressionnante dans sa do-
mination vu l’émergence d’autres métropoles aux États-Unis et dans
le reste du monde. Les attentats du 11 septembre 2011 ont touché son
centre névralgique, mais elle a montré une très forte vitalité, symboli-
sée par la construction du nouveau WTC et par de récentes transfor-
mations (essor des entreprises de nouvelles technologies, baisse de la
délinquance, efforts pour l’environnement). Plus que jamais New York
est aussi la ville-monde avec son cosmopolitisme inégalé.
Document 2. L’extrait de la revue Afrique Expansion magazine montre le poids économique de la floriculture au
Kenya, devenue une des principales sources de devises et d’emplois du pays. L’aéroport international de Nairobi
est donc stratégique pour la culture des fleurs, produits « frais » qui recourent au transport aérien vers l’Union
européenne en premier lieu. La logistique est donc vitale pour cette activité agricole, toute interruption de la chaîne
ayant des conséquences immédiates vu le caractère périssable des fleurs.
Document 3. L’article d’EchoGéo montre le degré d’intégration de ces exploitations agricoles de la région de
Naivasha à une filière complexe et au marché mondial : ainsi, la plupart des fermes appartiennent à des FTN ou
à des producteurs expatriés ; elles recourent à de nombreuses entreprises en amont (fournissant les intrants) et
en aval de leur production, dont les acteurs sont internationaux. De fait, c’est une activité qui demande beaucoup
de capitaux et génère beaucoup d’emplois (environ 500 000) : d’abord dans les exploitations qui exigent une
main-d’œuvre abondante (19 personnes à l’hectare sont ainsi nécessaires à cette culture minutieuse et fragile et
nécessitant de nombreux intrants) ; mais aussi dans toute la filière encadrant cette production, à la fois dans des
activités en amont (construction de serres ou de systèmes d’irrigation, approvisionnement en engrais et pesticides),
ou en aval (commerce, transport et logistique, publicité ou marketing).
Document 4. L’affiche publicitaire met en avant le nouvel événement qu’est la foire internationale du commerce
de fleurs, organisée à Nairobi chaque année depuis 2011, qui attire des spécialistes de la filière horticole de tout
le pays mais aussi du reste du monde (25 pays). Le Kenya s’inscrit ainsi dans le réseau des grandes places de la
floriculture mondiale (l’événement est organisé par une société hollandaise HPP international Group, spécialisée
dans ces événements depuis 1984).
Document 5. Cette floriculture intensive et intégrée du Kenya est dénoncée par plusieurs ONG ou associations
kenyanes pour les conditions de travail des ouvriers agricoles, outre les atteintes environnementales des pratiques
intensives. Des groupes de producteurs ont donc mis sur pied un label commerce équitable pour favoriser une
production responsable et valorisée par l’obtention d’une telle certification.
◗◗Synthèse
Le Kenya est un des pays les moins développés de la planète, qui
fait partie des PMA. Cependant, cet État africain s’est lancé dans
la production et l’exportation de fleurs, qui est devenue une activité
clé avec le tourisme et la culture du thé. C’est une manne financière
considérable, et une activité qui génère beaucoup d’emplois mais qui
place le pays en situation de dépendance vu que cette filière est très
internationalisée aussi bien pour sa production, ses transports, son
commerce et sa consommation.
Cette dépendance est donc représentative de la place qu’occupent de
nombreux territoires dans la mondialisation, soumis à des règles de
fonctionnement et à des acteurs beaucoup plus puissants, et s’avérant
n’être que de simples exécutants dans la mondialisation. Les retombées
économiques pour le pays ne concernent d’ailleurs qu’un petit nombre
d’acteurs kenyans et un territoire très limité géographiquement, entraî-
nant peu de redistribution et de développement réel. Par ailleurs, la pro-
duction de fleurs est aussi menacée localement, car la surexploitation
des eaux du lac Naivasha et sa pollution chimique pourraient mettre un
terme à la floriculture kenyane dans la région.
La donne pourrait cependant évoluer en développant le commerce
équitable dans ce secteur générant un développement plus durable,
favorable à un véritable processus de développement dans le pays.
SUJET Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation
• La mondialisation est un processus qui, par ses multiples flux, concerne la totalité de l’espace mondial, y compris les
océans et les mers. Tous les territoires ne sont pas également intégrés à la mondialisation et n’y jouent pas un rôle identique :
des territoires et des sociétés demeurent même en marge du phénomène, à toutes les échelles. Quels sont les territoires
au cœur de la mondialisation, et quel rôle y jouent-ils ? À l’inverse, quels sont ceux qui restent à l’écart ? Dans un premier
paragraphe, on décrira les pôles et territoires majeurs de la mondialisation puis on montrera ses limites géographiques et
sociales en décrivant les territoires en marge de celle-ci.
• Dans un monde de plus en plus multipolaire, les pôles et territoires intégrés à la mondialisation se multiplient. On y trouve
les pôles déjà anciens de la mondialisation, les puissances industrielles du Nord : États-Unis, Europe occidentale, Japon.
Ils y jouent un rôle essentiel en concentrant les pouvoirs décisionnels, financiers et l’innovation technologique. Mais ils
sont rejoints par des pays émergents, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui ont de nombreux atouts :
ressources importantes, réserve d’espace, main-d’œuvre abondante et bon marché, dispositions fiscales avantageuses (zones
franches), etc. Les pays exportateurs de pétrole (Arabie saoudite, Iran…) jouent également un rôle important, en particulier
au Moyen-Orient où se trouvent près de 60 % des réserves du globe. (➜ insérer le schéma p. 121) La majorité de ces États
se regroupe pour former des aires de puissance, unies par des accords de libre-échange, comme, au Nord, l’Alena ou l’UE et,
au Sud, l’Asean ou le Mercosur.
Les grandes métropoles y jouent un rôle moteur ; elles sont les nœuds essentiels de la production et de la diffusion des
richesses, des hommes, des savoirs. Les plus importantes, les « villes mondiales », sont reliées entre elles par de nombreux
réseaux de (télé)communications : Londres, Paris, Tokyo et New York, qui reste la première ville mondiale. Place financière
mondiale incontournable (bourses et banques), celle-ci a diversifié ses activités (tourisme, pôle technologique de Silicon
Alley) et serait le 13e pays au monde par sa richesse produite. Elle bénéficie de l’apport de populations du monde entier et
s’impose dans le classement des villes mondiales par ses performances dans tous les domaines.
Des métropoles du Sud émergent et se connectent à ce réseau mondial comme São Paulo, Mumbai, Shanghai. Shanghai,
métropole chinoise, premier port mondial, est un centre majeur au cœur des flux du commerce maritime ; c’est une place
financière émergente et un lieu incontournable de la mondialisation (nombreux salons, festivals internationaux…). Son centre
d’affaires, Pudong, abrite en particulier la Shanghai Tower, plus haut gratte-ciel d’Asie orientale et le second du monde.
Les espaces maritimes sont stratégiques dans la mondialisation. Celle-ci se manifeste par des échanges de marchandises,
dont 80 % sont effectués en porte-conteneurs par voie maritime. Dans un contexte de littoralisation des activités et des
populations, les grandes façades maritimes jouent un rôle crucial d’interfaces entre les grands pôles de la mondialisation.
(➜ insérer le schéma 2 p. 127)
• Mais la mondialisation semble laisser de côté des sociétés et des territoires aux différentes échelles. À l’échelle mondiale,
l’intégration est très inégale à l’intérieur du Nord comme du Sud : on parle de « Nords » et de « Suds » tant les situations socio-
économiques y sont dissemblables. À l’échelle nationale, il y a des oppositions entre régions, entre espaces urbains et ruraux.
À l’échelle locale, au niveau des espaces urbains notamment, des oppositions entre quartiers d’une même agglomération
mettent en évidence l’importance de la ségrégation spatiale urbaine.
À l’échelle mondiale, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par l’ONU visent les sociétés les plus
marginalisées du Sud concernées par l’extrême pauvreté, la faim, le manque d’accès à l’eau potable. C’est le cas des 49 Pays
les moins avancés (PMA), la plupart situés en Afrique subsaharienne, qui ne sont pas dépourvus d’atouts et sont même
convoités par les FTN pour leurs ressources, mais subissent de fortes instabilités.
L’insécurité est en effet un facteur important de marginalisation : régions en proie aux conflits frontaliers, peu contrôlées
par un État défaillant (République centrafricaine, Mali…), sujettes à des troubles sociopolitiques, voire à des guerres civiles
(Égypte, Tunisie, Libye, Syrie…). Cela peut être des espaces maritimes en proie à la piraterie et aux trafics divers, notamment
sur des routes stratégiques (zones mal contrôlées au large de la Somalie, dans le détroit de Malacca…).
• La mondialisation est un processus qui concerne de plus en plus de territoires, mais laisse en marge un certain nombre
d’espaces. L’inégale intégration à la mondialisation produit donc de nouvelles différenciations, à toutes les échelles, plus
complexes que l’ancienne lecture Nord-Sud du monde.
SUJET Les espaces maritimes : approche géostratégique
• Les espaces maritimes jouent un rôle majeur dans l’économie mondialisée actuelle, en reliant les grands pôles de production
et de consommation. Espaces de circulation, ils recèlent également de nombreuses ressources. Quelle est l’importance
économique et stratégique des espaces maritimes ? Nous montrerons d’abord que les espaces maritimes sont au cœur de la
mondialisation, puis nous étudierons les enjeux économiques qu’ils représentent, avant d’en traiter les aspects géopolitiques.
• Couvrant 70 % de la planète, les espaces maritimes sont au cœur de la mondialisation. Aujourd’hui, du fait des stratégies
des entreprises dans le cadre de la Division internationale des processus productifs (DIPP), les flux à l’échelle mondiale se
multiplient. Le transport maritime représente 80 % des échanges de marchandises, étant donné ses avantages comparatifs en
termes de volume et de coûts. La flotte mondiale a été multipliée par 4 en 40 ans et les navires se sont spécialisés (pétroliers,
méthaniers, vraquiers, porte-conteneurs). De grandes routes maritimes relient les façades maritimes des grands pôles de
l’économie mondiale, structurées et hiérarchisées autour de ports principaux comme Rotterdam en Europe ou Singapour,
Hong Kong, Shanghai en Asie (➜ insérer le schéma 1 p. 127). Elles desservent de vastes arrière-pays où se trouvent les plus
fortes concentrations de richesse. La prépondérance du trafic maritime accentue la littoralisation croissante des activités
et des hommes. Outre leur fonction d’interface pour les flux de marchandises, les espaces maritimes deviennent des lieux
centraux de la mondialisation. (➜ insérer le schéma 2 p. 127)
• Les espaces maritimes représentent des enjeux géoéconomiques importants. Tout d’abord du fait de leurs ressources :
les pêches maritimes ont été multipliées par cinq depuis 1950, au point de générer des cas de surpêche qui mettent en
péril l’existence de la ressource. Ils recèlent aussi des ressources minières ou en hydrocarbures : les gisements offshore
représentent un tiers de l’exploitation actuelle et un quart des réserves. Les pays riverains des océans et mers cherchent à
s’approprier le plus de richesses possibles. En 1982, la convention de Montego Bay a précisé les règles de délimitation de
ces espaces : la Zone économique exclusive (ZEE), qui s’étend jusqu’à 200 milles des côtes d’un pays, lui permet de contrôler
l’exploitation des ressources énergétiques ou halieutiques, avec une extension possible au plateau continental. Au-delà, ce
sont les eaux internationales. La présence d’îles ou archipels, qui apportent des ZEE considérables par rapport à leur propre
superficie, complique parfois les délimitations. Des désaccords et revendications territoriales existent (Grèce/Turquie, Chine/
Japon…). Face à la pression sur les milieux maritimes, les espaces marins ont été déclarés « biens communs de l’humanité »,
mais la surveillance et la police des océans est très difficile à mettre en œuvre. Mers et océans, exploités et convoités,
deviennent eux-mêmes des sources de tensions internationales.
• Les espaces maritimes représentent donc de plus en plus des enjeux géopolitiques. Les grandes routes maritimes
franchissent des points obligés de passage resserrés, canaux et détroits, qui sont des lieux sensibles (détroits de Malacca,
d’Ormuz ; canal de Suez, de Panama). Aujourd’hui, compte tenu du réchauffement des températures dans le grand Nord, la
route maritime de l’Arctique, qui forme un raccourci pour relier les grands pôles de l’économie mondiale, est convoitée par
de nombreux pays qui procèdent aux premiers convois escortés par des brise-glace. L’Arctique pourrait aussi être exploité
pour ses ressources.
Les actes de piraterie maritime et les trafics se sont multipliés, obligeant les États à des opérations militaires, comme
l’Union européenne au large des côtes somaliennes. Les États veulent affirmer leur domination sur ces espaces maritimes
et renforcent leur marine de guerre, ce qui est source potentielle de tensions : la Chine, par exemple, a des revendications
en mer de Chine méridionale et orientale et applique la stratégie du « collier de perles » vis-à-vis de l’Inde. Les États-Unis
possèdent des flottes qui contrôlent l’espace maritime mondial, partagé en sept grandes zones quadrillées de nombreuses
bases militaires.
• Aujourd’hui, en raison de l’essor des échanges maritimes lié à la mondialisation, et des ressources de la mer, les espaces
maritimes représentent des enjeux mondiaux tant sur le plan politique qu’économique. Leur contrôle est devenu une priorité
pour les puissances maritimes et une nouvelle source de conflits entre États, sans compter que la concentration des activités
sur les littoraux entraîne des déséquilibres inquiétants en termes d’environnement.
SUJET Les espaces maritimes, des espaces géostratégiques majeurs
Analysez les documents afin de montrer que les espaces maritimes présentent
des enjeux de sécurité majeurs.
Portez un regard critique sur la représentation cartographique : montrez ses limites
pour comprendre la répartition des zones de piraterie dans le monde.
• Les mers et océans constituent des espaces incontournables de la mondialisation, la majorité des échanges de marchandises
se faisant par voie maritime. Une carte réalisée à partir de données du ministère des Affaires étrangères et du Bureau maritime
international et un texte émanant d’une organisation internationale (Banque mondiale), très récents, montrent les enjeux
géostratégiques des espaces maritimes confrontés à l’essor de la piraterie. En quoi celle-ci remet-elle en cause la sécurité des
océans et par conséquent celle du commerce mondial ?
• Les zones de piraterie sont localisées dans des lieux stratégiques de la mondialisation. Le détroit de Malacca en Asie (point
de passage incontournable pour les flux de produits manufacturés), le golfe de Guinée (importante région de production de
pétrole contestée par certaines populations du delta du Niger, au Nigeria) et l’entrée dans la mer Rouge (menant au canal
de Suez) sont les plus fortes zones à risques. Une réponse sécuritaire des États n’a été apportée qu’au large des côtes
somaliennes par l’intermédiaire de forces militaires de l’UE (mission Atalante) et de l’OTAN (mission Ocean Shield). Le
nombre des attaques a diminué et la piraterie s’est déplacée vers le golfe de Guinée. Les réseaux de piraterie possèdent en
effet une forte mobilité et s’adaptent au rapport de force mis en place par les acteurs institutionnels.
À l’échelle régionale, à travers l’exemple somalien, on constate que l’impact de l’activité des pirates est mondial. Elle nuit
considérablement au commerce maritime mondial : nombreuses victimes, augmentation des coûts-primes d’assurance,
rallongement des trajets… Elle nuit aussi à l’activité économique du pays et de toute cette région d’Afrique, déjà très pauvre
car constituée surtout de PMA. L’insécurité y génère un repli des autres activités littorales : pêche, tourisme, commerce côtier.
• La carte localise les zones de piraterie au moyen de plages colorées et de plages par points tandis que des figurés ponctuels
(cercles) indiquent l’importance des attaques et leur évolution. La projection, centrée sur le Pacifique, met en valeur la zone
de piraterie la plus étendue au monde. Mais la carte présente des limites pour la compréhension des zones de piraterie dans
le monde : ces informations ne peuvent pas être mises en relation avec les grandes routes maritimes mondiales ni avec les
grands pôles exportateurs de produits manufacturés (Asie du Sud et de l’Est), ou de pétrole (Moyen-Orient, États du golfe de
Guinée), qui ne sont pas représentés. La mention des pays participant à la lutte contre la piraterie aurait aussi pu figurer sur
la carte.
• Avec l’essor des flux d’échanges maritimes, la piraterie s’est installée dans des lieux stratégiques du monde. Les documents
montrent qu’elle représente un enjeu géostratégique majeur des espaces maritimes.
◗◗L’organisation
La légende est organisée en trois parties : la première montre que les espaces maritimes sont insérés dans la
mondialisation, la deuxième que les espaces maritimes concentrent d’importantes ressources ; en conséquence,
la troisième met en lumière les enjeux stratégiques liés au contrôle des océans.
◗◗Le choix des figurés
– Les figurés de surface : ils permettent de différencier zones de pêche et zones de piraterie.
– Les figurés linéaires : différents types de flèches ou de traits servent à matérialiser l’explosion des flux maritimes
(routes maritimes ou points de passage stratégiques).
– Les figurés ponctuels : des cercles d’inégale importance mettent en évidence la hiérarchie des puissances
militaires maritimes.
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0 1 000 km
à l’équateur
Réaliser ● Entraînement
un croquis
◗◗L’organisation
La légende est organisée en deux parties : les sous-titres apportent une réponse directe au sujet. Ils montrent deux
situations opposées dans le rapport à la mondialisation.
◗◗Le choix des figurés
– Pour les figurés de surface, les couleurs choisies traduisent la hiérarchie des situations, des territoires les
plus intégrés à ceux les moins intégrés à la mondialisation. Dans ce groupe, on distingue les PMA à l’aide de
hachures.
– Un figuré linéaire avec des flèches vers l’extérieur permet de faire apparaître les façades maritimes, principales
interfaces de la mondialisation.
Tropique du Cancer
Équateur
Tropique du Capricorne
◗◗L’organisation
La légende est organisée en deux parties de telle sorte que les deux termes du sujet apparaissent de façon
explicite. La première partie classe les pôles mondiaux en trois catégories qui organisent les différents flux traités
en deuxième partie.
◗◗Le choix des figurés
– Pour les figurés ponctuels, qui représentent les pôles de la mondialisation, les couleurs choisies traduisent une
hiérarchie (pays industriels en rouge/pays émergents en orange) et une opposition (pays émetteurs de flux
migratoires en couleur verte).
– Les flux sont représentés par des figurés linéaires sous la forme de flèches de différentes couleurs : les flux
financiers existant essentiellement entre les pays industriels, la même couleur est choisie (rouge) contrairement
aux flux de marchandises. Chaque type de flux obéit à une logique spatiale spécifique.
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Tr
Exemple pour le chapitre 3
SUJET D'ORAL
SUJET Les espaces maritimes : approche géostratégique
Le droit de la mer
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
e
Étape 2 ✔ Construire la légend
Organisez la légende en
deux rubriques afin de
bien distinguer :
• les territoires intégrés,
• les territoires en marge. Territoires intégrés Territoires en marge
Anciens Nouveaux Pays les moins avancés
(BRICS) (PMA)
▲ ▲ Façade maritime majeure Limite Nords/Suds
▲▲
▲▲
✔ Dessiner les
Étape 3
▲
territoires intégrés
▲
▲
▲ ▲
▲
▲
▲
▲
Utilisez des figurés différents
pour représenter :
• les territoires intégrés à
la mondialisation (figurés
ponctuels),
• les interfaces, façades
maritimes (figuré linéaire).
▲▲
▲▲
▲
✔ Dessiner les
Étape 4
▲
▲
▲ ▲
territoires en marge
▲
▲
▲
▲
nomenclature et le titre
▲
▲
▲ ▲
▲ Taiwan
▲
CHINE ▲
▲ Singapour
AFRIQUE AUSTRALIE
DU SUD
Me
entre tensions
œuvre
le chapitre
et intégrations 4 en
séances
régionales
Objectifs • Montrer une certaine permanence des oppositions (culturelles, économiques, politiques).
• Identifier les dynamiques d’uniformisation et de différenciation en cours.
Pièges à éviter • Ne pas limiter l’étude à une simple opposition Amérique du Nord/latine.
• Ne pas viser l’exhaustivité.
• Ne pas développer l’approche historique.
Documents centraux • Carte Enjeux p. 142 : Le continent américain : les contrastes de richesses et de développement
• Carte Enjeux p. 143 : Les Amériques : entre domination des États-Unis et intégrations régionales
Problématique Les processus d’intégration dans le continent américain sont anciens et divers. Au Nord, l’intégration
économique centrée sur les États-Unis est avancée, au Sud différents blocs se sont formés mais
l’intégration régionale y progresse.
Documents centraux • Carte Enjeux p. 143 : Les Amériques : entre domination des États-Unis et intégrations régionales
Documents • Doc. 6 p. 147 : Les échanges commerciaux des trois partenaires de l’Alena (2010)
complémentaires • Doc. 7 p. 147 : Le Brésil, acteur majeur de l’Union des nations sud-américaines (Unasur)
• Doc. 8 p. 147 : Au sein du Mercosur, des échanges asymétriques
• Doc. 9 p. 147 : La diversité des associations régionales en Amérique latine
Problématique Les processus d’intégration en cours ont des effets spatiaux, à différentes échelles, au Nord comme au
Sud. La domination des États-Unis imprime fortement ses marques jusque dans l’espace centraméricain.
Questions clés • Quels sont les impacts spatiaux des dynamiques d’intégration dans le continent américain et leurs
limites ?
• Comment s’imprime dans l’espace continental la domination de la première puissance ?
Objectifs • Montrer les différents effets spatiaux (flux divers, ouvertures ou contrôles des frontières, coopérations
et aménagements) avec leurs limites.
• Montrer l’impact de la domination états-unienne jusqu’à l’isthme américain.
• Réaliser un schéma : Le continent américain : intégrations régionales.
Piège à éviter • Ne pas omettre d’étudier les effets spatiaux à différentes échelles, au Nord et au Sud.
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ F. FAVIER, Les Amériques, Ellipses, 2012
MAGNARD DD Le chapitre 14 traite de façon synthétique des questions de
polarisation et de multipolarisation
✔✔ Vidéo : Ciudad Juarez et El Paso, deux mondes ✔✔ A. MUSSET et alii, Géopolitique des Amériques, Nathan,
(2010) 2008
✔✔ Construire/déconstruire les cartes majeures DD Plusieurs chapitres concernent la question, notamment 3. Frontières
du programme : et espaces transfrontaliers, 10. Relations États-Unis/Amérique latine,
• Le continent américain : les contrastes de 11. Frontière États-Unis/Mexique, 16. Les mouvements d’intégration
richesses et de développement, p. 142 régionale et continentale
• Les Amériques : entre domination des États- ✔✔ L. CARROUÉ, D. COLLET, Canada, États-Unis, Mexique :
Unis et intégrations régionales, p. 143 un ancien nouveau monde, Bréal, 2012
✔✔ Des schémas pour réviser : DD Voir le chapitre 4 : Une géoéconomie continentale
• Le continent américain : entre tensions et ✔✔ C. SELLIN, L’Amérique du Nord. Entre intégration et
intégrations régionales, p. 155 fragmentation, 50 fiches de géopolitique, Ellipses, 2014
✔✔ S’entraîner au schéma pour illustrer la DD Des synthèses sur les questions d’intégration des espaces et leurs
composition au Bac : limites. Voir les parties 1 à 5 (Le sous-continent, les États-Unis,
• Le continent américain : entre tensions et le Canada, le Mexique, le monde caribéen)
intégrations régionales, p. 156 ✔✔ M.-F. PRÉVÔT-SCHAPIRA, S. VELUT, « L’Amérique latine,
les défis de l’émergence », La Documentation
photographique, n° 8089, 2012
DD « Le point sur » est une synthèse utile, voir aussi la partie
« Géopolitique »
Sites Internet ✔✔ G. FABRE, L’Amérique latine au défi de l’émergence,
✔✔ Cartes de la Documentation française, onglet 50 fiches de géopolitique, Ellipses, 2014
Amérique : DD La partie « Géopolitique » aborde les tensions, la partie « Économie »
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/cartes/liste/ concerne les questions d’intégration, une fiche spécifique traite des
amerique-autres-pays relations États-Unis/Amérique latine depuis le xixe siècle
DD185 cartes et documents disponibles sur l’Amérique
✔✔ Revue Cahiers des Amériques latines en ligne :
http://cal.revues.org/1767
DD « La frontière Mexique/États-Unis après 15 ans d’Alena »,
articles en français sur cet espace transfrontalier
✔✔ CERISCOPE, Puisssance, 2011, article en ligne :
Laurent LACROIX, Laetita PERRIER-BRUSLÉ,
« La frontière boliviano-paraguayenne :
des contentieux historiques aux dynamiques
d’intégration énergétiques » : http://ceriscope.
sciences-po.fr/content/part3/la-frontiere-boliviano-
paraguayenne
✔✔ IHEAL :
http://www.iheal.univ-paris3.fr/fr/
biblioth%C3%A8que/catalogue-et-e-
biblioth%C3%A8que
DDune sitologie complète sur l’Amérique latine
1. Quels grands ensembles régionaux peut-on délimiter 2. Quelles relations les États-Unis entretiennent-ils avec
sur le continent américain en fonction de la richesse et les différents sous-ensembles du continent ? (carte 2)
du niveau de développement ? (carte 1) Les relations sont de natures multiples. L’espace de libre-
En termes de richesses et de niveau de développement, le échange nord-américain favorise les échanges de marchan-
continent américain présente une opposition très nette entre le dises et de capitaux entre l’ensemble des pays membres (Cana-
Nord (États-Unis, Canada) et le Sud (pays qui composent l’Amé- da, États-Unis, Mexique) ou associé (Chili). Des accords
rique latine). Parfois matérialisée par un mur longeant la fron- bilatéraux avec de nombreux pays d’Amérique centrale et du
tière entre les États-Unis et le Mexique, cette opposition se Sud (Panama, Colombie, Pérou…) viennent compléter cet es-
traduit en termes d’IDH. Elle oppose les États-Unis et le Canada, pace de relations économiques.
pays développés dont l’IDH est très élevé (> à 0,9) à un en- Des flux Sud-Nord en résultent. Il s’agit tout d’abord de ma-
semble hétérogène de pays en développement dont l’IDH varie tières premières (hydrocarbures) qui proviennent du Venezuela
entre 0,5 et 0,8 à l’exception d’Haïti, seul PMA de la zone. La et, secondairement, du Mexique et d’Équateur. Par ailleurs, les
puissance des États, exprimée par le PIB, met en valeur la puis- migrants constituent un afflux non négligeable puisque les
sance écrasante des États-Unis et l’émergence régionale du États-Unis en accueillent un million chaque année : ils pro-
Brésil en Amérique du Sud et, plus modestement, du Mexique viennent majoritairement du Mexique limitrophe et de l’espace
en Amérique centrale. Caraïbe. Les IDE correspondent à des flux Nord-Sud : les entre-
Document 2. L’extrait de l’Atlas de l’empire américain rappelle comment les États-Unis ont cherché à contrôler
politiquement et militairement l’espace caraïbe depuis la fin du xixe siècle pour appuyer leur influence économique
dans la région (initialement les grandes plantations des « grandes compagnies sucrières et bananières » comme
l’United Fruit Company). L’intérêt américain pour cette zone s’explique par sa proximité avec le territoire états-
unien et le canal de Panama, passage stratégique entre les océans Pacifique et Atlantique. L’interventionnisme
américain suscite des oppositions dont Cuba est le symbole depuis 1959.
Document 3. La carte centrée sur le Bassin caraïbe illustre la thématique de « l’arrière-cour » évoquée dans le
texte 2. Cet espace est largement sous contrôle américain dans les domaines économique, militaire (bases à Cuba
et au Honduras), stratégique. De multiples flux l’attestent : légaux comme les flux de touristes, de capitaux, illégaux
comme les flux de drogue à partir des pays andins et les migrations clandestines. L’influence des États-Unis est
renforcée par l’essor des organisations commerciales régionales de libre-échange (Alena et CAFTA). Deux pays
utilisent même le dollar américain comme monnaie nationale. On ne peut pas dire que les quelques « confettis »
d’empires coloniaux européens s’opposent à cette mainmise américaine.
Document 4. Le graphique en barres verticales montre la dépendance commerciale des États du Bassin caraïbe
vis-à-vis des États-Unis : une très grande part de leurs exportations (entre 35 % et 90 % pour la plupart) se dirigent
vers ce pays, alors que le géant américain apparaît aussi comme leur fournisseur principal (entre 20 % et 60 % des
flux). Le cas du Mexique témoigne de son intégration dans l’Alena.
Document 5. Les flux financiers provenant des États-Unis sont également considérables dans la région, qu’il
s’agisse d’IDE (en très forte croissance, en particulier depuis la mise en place d’accords de libre-échange) ou bien
encore de remises des émigrés de la zone caraïbe partis vivre aux États-Unis. À noter l’importance spécifique de
l’arc insulaire qui abrite plusieurs paradis fiscaux, permettant aux sociétés américaines d’échapper à la fiscalité de
leur pays.
◗◗Synthèse
Interface Nord-Sud, le Bassin caraïbe constitue la première auréole
de la « chasse gardée » des États-Unis qui, depuis plus d’un siècle,
dominent cette région politiquement et militairement dans la
continuité de la doctrine Monroe.
Cette « Méditerranée » est parcourue par de multiples flux légaux
ou illégaux, polarisés par les États-Unis, donnant un rôle clé à
Miami, plaque tournante de la plupart de ces flux. Ils traduisent une
domination économique, commerciale et financière à laquelle aucun
espace n’échappe véritablement, même si cette mainmise génère des
oppositions idéologiques vivaces et un antiaméricanisme de la part de
certaines populations.
Document 2. Le texte traite des conséquences de l’Alena sur l’agriculture mexicaine. Ses effets se sont faits de
plus en plus sentir car la libéralisation des échanges dans les intégrations régionales est toujours progressive (ici,
disparition totale des droits de douane pour le maïs, 14 ans après l’accord). La libre concurrence concernant le
maïs a trois conséquences négatives pour les Mexicains : la forte productivité de l’agriculture des États-Unis rend
le maïs de ce pays plus compétitif que le maïs mexicain, d’où une crise de l’agriculture paysanne (alimentant les
flux d’émigrants) ; le pays est donc sensible à l’évolution des prix de cette matière première désormais importée
(les variations de prix sont devenues importantes car le maïs n’est plus seulement utilisé pour l’alimentation mais
aussi pour fabriquer des agrocarburants – bioéthanol). Enfin, le maïs est une des cultures où l’essor des OGM est
le plus spectaculaire.
Document 3. La carte représente l’espace transfrontalier entre le Mexique et les États-Unis, caractérisé par
l’essor des villes-jumelles de part et d’autre de la frontière, lié au système des maquiladoras qui, depuis les années
1970, a permis aux entreprises américaines (puis de tous pays) d’utiliser la main-d’œuvre mexicaine peu coûteuse.
De ce fait, la taille des villes mexicaines est toujours beaucoup plus importante que celle de leur jumelle états-
unienne. Inversement, l’examen du PIB par habitant des différents États frontaliers montre l’importance de l’écart
de richesse de part et d’autre de la frontière. Outre les flux de capitaux Nord-Sud, les flux de marchandises Sud-
Nord, la carte envisage aussi les flux des chicanos qui donnent aux États du Sud-Ouest des États-Unis cette identité
hispanique qui fait parler de Mexamérique – la part des Hispaniques étant le plus souvent supérieure au quart de la
population. À noter, l’absence de la représentation des flux de drogues et autres trafics responsables de la grande
violence régnant dans les villes frontalières mexicaines.
Document 5. La dynamique spatiale mise en avant dans le document 4 se traduit par l’ampleur des disparités
régionales au Mexique. L’IDH est le plus élevé dans les États ayant bénéficié de l’essor industriel des maquiladoras
ou de l’essor touristique (presqu’île du Yucatan) ou dans les deux principales métropoles du pays, Mexico et
Guadalajara (État du Jalisco). À l’inverse, il est le plus faible dans la moitié sud du pays restée plus rurale, agricole
et à l’écart des flux internationaux (Guerrero, Oaxaca et Chiapas en particulier). L’IDH moyen du pays, proche de 0,8
(niveau à partir duquel le développement est dit « très élevé »), traduit néanmoins l’émergence du pays.
Document 6. L’émigration a été une réponse à la pauvreté des campagnes mexicaines : à l’échelle mondiale, le
Mexique est le troisième pays du monde après la Chine et l’Inde pour l’ampleur des flux d’argent envoyés au pays
par les émigrés (25 milliards de dollars en 2011). La répartition spatiale de cette manne peut se lire en négatif de la
carte précédente, les remises étant les plus importantes dans les États les plus pauvres, au développement humain
le plus modeste. On notera cependant que le phénomène concerne l’ensemble du pays.
1. Quels espaces ont été favorisés par l’adhésion à l’Ale- des flux, c’est-à-dire les États les plus pauvres, enclavés. Les
na [1, 3, 5] ? disparités interrégionales sont donc de plus en plus fortes.
Les espaces favorisés sont ceux qui ont bénéficié des flux d’in-
3 Quelles sont les motivations et les conséquences des
vestissement à l’étranger dans le domaine de l’industrie et de
migrations vers les États-Unis [2, 5, 6] ?
l’agriculture. Cela concerne les États frontaliers dans un pre-
Les migrations vers les États-Unis sont motivées par la pauvreté
mier temps puis, avec la libéralisation totale des échanges, les
régnant dans les campagnes mexicaines peu productives, ag-
régions métropolitaines de Mexico et de Guadalajara dans
gravée par l’intégration à l’Alena et la richesse et les possibili-
l’État du Jalisco. La « riviera maya » du Yucatan autour de Can-
tés d’emploi existant chez le puissant voisin états-unien. Les
cun a vu se développer le tourisme international.
conséquences se lisent à plusieurs échelles : la région trans-
2. Quels secteurs et territoires ont été fragilisés par l’in- frontalière devient un espace avec une forte identité hispa-
tégration [2, 4] ? nique, formant avec les États du Sud-Ouest des États-Unis une
Le secteur agricole a été le plus fragilisé par l’Alena car il a Mexamérique. À l’échelle nationale, le pays bénéficie de la
soumis l’agriculture mexicaine au choc de la concurrence avec manne financière des remises, en particulier les régions les
la première agriculture mondiale qu’est l’agriculture des États- plus déshéritées du pays.
Unis. Les territoires « perdants » sont ceux qui restent à l’écart
◗◗Synthèse
Les conséquences spatiales de l’intégration du Mexique dans l’Alena
sont d’avoir accentué les disparités spatiales régionales qui étaient déjà
élevées dans le pays. Le fossé se creuse entre les espaces connectés à
l’activité et aux flux internationaux et ceux qui sont à l’écart et évités.
L’ampleur des migrations de travail traduit cette réalité, l’émigration étant
la seule solution pour survivre à la pauvreté persistante des espaces
n’ayant pas bénéficié de l’intégration régionale. En cela, l’exemple
mexicain est représentatif de l’évolution spatiale de nombreux pays du
Sud dans le contexte de la mondialisation.
SUJET Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
• L’Amérique s’étire d’un cercle polaire à l’autre, c’est le plus vaste des continents (31 % des terres – près d’un milliard
d’habitants). Peu à peu intégré à l’espace mondial depuis le xvie siècle, il est marqué par une grande diversité culturelle et
socioéconomique. Les États-Unis y exercent une forte influence et sont souvent partie prenante dans les différentes formes
de rivalités et de rapprochements. Quelles sont les dynamiques d’intégrations, malgré les fractures et les tensions, dans ce
grand continent ? Après en avoir présenté la diversité, on montrera les intégrations en marche sur le continent, puis les limites
et les tensions géopolitiques persistantes.
• Il n’existe pas « une Amérique » mais « des Amériques », avec une diversité culturelle et des niveaux de développement
disparates. L’Amérique du Nord est principalement anglo-saxonne et protestante, et l’Amérique latine est essentiellement
catholique, l’espagnol et le portugais y sont les langues dominantes. Mais cette distinction cache une réalité plus complexe. De
multiples communautés culturelles sont présentes sur l’ensemble du continent, par exemple les Amérindiens. En Amérique
du Nord, le Québec et la Louisiane sont francophones. Aux États-Unis, un quart des habitants sont catholiques.
Les niveaux de développement sont très divers et la limite Nord-Sud reste une fracture : au Nord, les États-Unis, puissance
mondiale, et le Canada ; au Sud, l’Amérique latine qui comprend des pays émergents, comme le Brésil, l’Argentine et le
Mexique, et de nombreux pays de développement moyen, seul Haïti étant un PMA. (➜ insérer le schéma 1 p. 157)
• Les dynamiques d’intégrations régionales sont en marche au Nord comme au Sud du continent. (➜ insérer le schéma 2
p. 157) Au Nord, l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain) est la première aire de puissance mondiale (460 millions
d’habitants et plus du quart de la richesse produite dans le monde). Depuis 1994, elle a stimulé l’économie du Canada et
du Mexique tout en renforçant leur dépendance à l’égard des États-Unis, leur premier partenaire commercial avec les trois
quarts de leurs exportations. Des espaces transfrontaliers originaux se sont développés, fortement asymétriques à la frontière
mexicaine (villes jumelles et maquiladoras).
Au Sud, des marchés régionaux se sont organisés. Face à l’Alena, le Mercosur (Marché commun du cône Sud qui vient de
s’élargir au Venezuela) s’affirme de plus en plus comme un pôle économique rééquilibrant le continent. Le Brésil en tire
profit en raison de sa montée en puissance. Des liens anciens existent avec la Communauté andine des nations et, depuis
2011, l’Unasur (Union des nations sud-américaines) est entrée en vigueur avec ses 12 États et 400 millions d’habitants.
L’intégration progresse en Amérique du Sud avec de nombreux projets d’aménagement destinés à améliorer l’interconnexion
des territoires pour les communications et les énergies : axes transcontinentaux ; gazoducs – entre Bolivie, Argentine et Brésil ;
réseaux électriques à partir de la Colombie ; barrages – à la frontière du Paraguay et du Brésil.
• Cette marche à l’intégration rencontre des limites nombreuses. Le projet d’une intégration économique continentale
souhaitée par les États-Unis n’a pas abouti, rencontrant l’opposition de pays d’Amérique latine, notamment le Venezuela, la
Bolivie et Cuba qui ont formé l’Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques). Mais la domination des États-Unis reste très
importante. Elle s’exerce par le commerce, le tourisme, l’influence culturelle, la présence et les investissements des FTN,
mais aussi par leur poids politique et militaire (nombreuses interventions récentes y compris dans le cadre de la lutte contre
la drogue). Leur influence est très marquée en Amérique centrale et dans le Bassin caraïbe, « Méditerranée américaine », mais
Cuba reste un point de résistance à cette emprise depuis plus d’un demi-siècle.
De nombreuses tensions géopolitiques existent entre les pays d’Amérique latine. Des contentieux frontaliers terrestres et
maritimes ont donné lieu à des plaintes à la Cour internationale de justice de la Haye (Pérou-Équateur-Chili, Bolivie-Chili…)
car le contrôle et la gestion des ressources et les questions environnementales sont des enjeux majeurs. Les flux illégaux
renforcent les tensions mais suscitent aussi les coopérations transfrontalières (narcotrafic, migrants clandestins). Au sein
de l’Alena, la frontière avec le Mexique est étroitement surveillée par les États-Unis. La construction du Mercosur piétine :
suspension du Paraguay, intégration laborieuse du Venezuela, tandis que plusieurs pays signent des apports bilatéraux avec
les États-Unis (Chili, Pérou).
• Le continent américain met en place des organisations d’intégration économique. Mais ce processus est freiné par les
antagonismes locaux, les disparités de développement et par l’influence des États-Unis, puissance mondiale, sur tout le
continent. Le Brésil aspire à devenir une puissance qui ne limite pas ses ambitions au continent américain.
SUJET Les États-Unis et le continent américain
Analysez les documents pour montrer les tensions provoquées par l’influence
des États-Unis sur le continent américain.
Portez un regard critique sur la photographie : permet-elle de comprendre
la complexité des relations des États-Unis avec l’Amérique latine ?
• La domination des États-Unis s’exerce sur tout le continent depuis plus d’un siècle. Deux documents – la photographie
d’une fresque murale dans la capitale du Venezuela et un texte issu d’une publication scientifique – abordent la question de
l’influence des États-Unis alors que leur suprématie est contestée dans la région. L’émergence de nouvelles puissances peut-
elle remettre en question la domination des États-Unis ?
• La fresque rappelle que la puissance des États-Unis a longtemps été hégémonique sur le continent américain (la doctrine
Monroe en 1823 destinait l’Amérique à être leur « chasse gardée ») financièrement (poids du dollar dans les économies locales)
et économiquement (les États-Unis partenaire commercial privilégié des États latino-américains). La fresque évoque aussi le
rôle des organismes internationaux comme le FMI, contrôlé par les États-Unis, dont la politique économique libérale s’est
imposée à nombre de pays sud-américains depuis les années 1980. L’impérialisme diplomatique et militaire américain, qui
s’est intensifié pendant la guerre froide et s’est illustré par de multiples interventions armées (Nicaragua…), est dénoncé,
de même que l’ingérence de la CIA (du coup d’État au Chili en 1973 à l’actuelle lutte contre les trafiquants de drogue),
déclenchant des sentiments anti-américains durables dans toute la région.
Le texte montre un continent en mutation du fait de l’affirmation du Brésil comme puissance régionale. Ce pays émergent, 6e
puissance mondiale classée parmi les BRICS, s’affirme au sein du continent sud-américain. Il y renforce l’intégration régionale
incarnée par le Mercosur – que le Venezuela vient d’ailleurs de rejoindre – tout en s’opposant à la volonté états-unienne
d’intégration régionale continentale (Alliance de libre-commerce des Amériques, ALCA). À l’échelle internationale, le Brésil
agit dans le cadre d’une coopération Sud-Sud qui peut déplaire aux États-Unis (dialogue avec l’Iran, ennemi des États-Unis
depuis 1979), tout comme son idée de réforme de l’ONU.
• La photographie ne rend pas compte d’un certain nombre de réalités concernant les relations entre les États-Unis et le
continent américain. La fresque, peinte au Venezuela où le nationalisme se nourrit d’un sentiment anti-américain puissant
développé par le président Hugo Chavez (créateur de l’ALBA, Alliance bolivarienne pour les Amériques), est très manichéenne.
Elle ne mentionne ni l’importance de l’émigration latino-américaine vers les États-Unis, ni les influences culturelles réciproques
qui en découlent. Elle ne rappelle pas non plus que le Venezuela (dont le pétrole est exporté prioritairement vers les États-
Unis) dépend économiquement des États-Unis, comme la plupart des pays du continent.
• Les documents montrent donc des liens en pleine transformation. Pour autant, le leadership des États-Unis sur le continent
américain, bien que contesté idéologiquement et de plus en plus concurrencé, est encore bien réel. L’émergence du Brésil
n’est pas sans fragilités, comme en témoigne l’actuelle crise du Mercosur.
SUJET Les intégrations régionales du continent américain
Analysez les documents afin de montrer les difficultés rencontrées par les projets
d’intégration économique sur le continent américain.
Portez un regard critique sur la représentation cartographique : montre-t-elle
tous les obstacles à l’intégration du continent ?
• Dans un système continental où les États-Unis dominent et attirent, des intégrations régionales se sont développées. Deux
documents récents, une carte reprenant les informations de l’ONU et un texte tiré d’un ouvrage universitaire, permettent
d’aborder les intégrations du continent. Quelles sont les principales intégrations du continent et les difficultés rencontrées ?
• Il existe des obstacles à l’intégration globale du continent, liés en particulier à la forte influence des États Unis, fruit de
l’histoire. Le texte mentionne trois faits : le Venezuela exporte les trois quart de sa production énergétique vers les États-Unis ;
les pays émergents représentent un débouché pour l’industrie et les services états-uniens ; enfin, une collaboration accrue est
souhaitée par les États-Unis dans la lutte contre le trafic des stupéfiants provenant de pays andins. Cette domination provoque
l’opposition idéologique ouverte de certains États (Cuba, Venezuela, Bolivie). De même, le Mercosur veut apparaître comme
un contrepoids économique à l’influence américaine (il représente plus de 80 % du PIB de l’Amérique du Sud). De ce fait, le
projet des États-Unis d’une zone de libre-échange à l’échelle de tout le continent (ZLEA) sauf Cuba, a échoué.
• La carte ne montre pas tous les obstacles à l’intégration du continent. Elle ne présente pas l’ALBA (Alliance bolivarienne
pour les Amériques), qui regroupe les pays les plus hostiles aux États-Unis, ni les difficultés actuelles du Mercosur (suspension
du Paraguay, mauvaises relations entre le Brésil et l’Argentine). Par ailleurs, l’Alliance du Pacifique rivale du Mercosur (Chili,
Colombie, Pérou et Mexique) n’y figure pas, de même que ne sont pas représentées les rivalités territoriales entre les États
d’Amérique du Sud (Pérou/Équateur, Chili/Argentine) qui gênent l’avancée de l’intégration.
• Les difficultés de l’intégration à l’échelle du continent américain sont donc bien réelles. Elles sont liées à la présence d’une
puissance dominante, ainsi qu’aux différentes formes de concurrence ou de rivalités entre les États d’Amérique latine.
SUJET L’intégration régionale de l’Amérique du Nord
Analysez les documents pour montrer comment se manifeste l’intégration
des États-Unis et du Canada dans l’Alena.
Portez un regard critique sur la carte : quelles sont ses limites pour comprendre
les relations transfrontalières entre les deux pays ?
• L’Alena a renforcé les liens entre les économies des États-Unis, du Canada et du Mexique. Les deux documents, tous deux
extraits d’une revue récente de la Documentation française, illustrent cet enjeu de l’intégration régionale entre le Canada et
les États-Unis. Cette intégration n’induit-elle pas une dépendance croissante du Canada envers les États-Unis ? Est-elle sans
obstacles ?
• L’Alena a permis la libre circulation des marchandises et des capitaux entre les deux pays. L’exemple de l’énergie montre
que le Canada peut s’appuyer sur son partenaire américain pour exporter ses ressources pétrolières et gazières. Les projets
d’oléoduc entre les sables bitumeux de l’Alberta et le Nebraska visent à connecter les gisements canadiens aux raffineries
américaines, notamment celles du Texas ou du littoral du golfe du Mexique. Ceci est révélateur du poids des exportations
vers les États-Unis dans l’économie canadienne (41 % du PIB canadien). Les interrelations se sont multipliées : échanges
commerciaux (plus d’1 milliard de dollars d’échanges quotidien) ; installation au Canada de sous-traitants des firmes états-
uniennes de l’industrie automobile ; flux de travailleurs frontaliers.
Cependant cette intégration n’est pas exempte de limites. Tout d’abord, les projets d’oléoducs sont contestés : le projet
d’extension Keystone XL est retardé en raison de manifestations d’associations écologistes états-uniennes. Celui traverse en
effet des espaces naturels sensibles dont on craint la détérioration. Par ailleurs, depuis les attentats de 2001, les processus
de contrôle à la frontière se sont considérablement alourdis : les États-Unis privilégient la sécurité nationale alors que, pour
le Canada, c’est une artère commerciale qui se bloque. Or les échanges commerciaux sont très déséquilibrés : le rapport de
forces est en faveur des États-Unis puisque 70 % des exportations du Canada vont vers le voisin américain.
• La carte donne une vision partielle des relations transfrontalières entre les deux pays. Elle ne mentionne ni l’essor généralisé
des échanges commerciaux, ni les flux de population, ni les IDE qui contribuent fortement à l’intégration des deux économies
dans l’Alena. Elle ne montre pas du tout l’intensité inégale de ces relations le long de la frontière, la Pugetopolis et la région
des Grands Lacs en étant les lieux privilégiés.
• La mise en place de l’Alena a donc permis de renforcer l’intégration régionale entre les États-Unis et le Canada. Cependant,
celle-ci est très dissymétrique : elle se fait surtout au profit des États-Unis et rencontre des limites dans sa mise en œuvre. Le
projet Keystone XL montre la dépendance du Canada, riche surtout de matières premières, et l’inégalité des préoccupations
environnementales des deux pays.
Document 1 (voir le doc 6 p. 147 du manuel) Document 2 (voir le doc 2 p. 152 du manuel)
Les échanges commerciaux Une concurrence agricole inéquitable,
des trois partenaires de l’Alena (2010) moteur des migrations
(en % des exportations et des importations) L’adoption de l’Alena, en 1994, a amené le
Mexique à abolir à la fois les taxes à l’importation,
a. Exportations et importations des États-Unis
qui protégeaient les cultivateurs de maïs, et la loi
interdisant la vente des ejidos1. Les taxes mexicaines
CANADA
sur le maïs étranger ont été progressivement
JAPON 5 14 19 UE réduites jusqu’à leur disparition totale, en 2008.
19 17
6 Ces changements ont provoqué la disparition d’au
7
ÉTATS-UNIS 37 moins 1,5 million d’emplois dans le secteur agricole.
Aujourd’hui, les importations de maïs états-unien
13 représentent un cinquième de la consommation
CHINE 12 Reste du monde
19 32 mexicaine, soit trois fois plus qu’avant l’adoption
MEXIQUE de l’Alena ; et le ministère de l’Agriculture américain
estime que ce chiffre va doubler dans les dix ans à
venir.
b. Exportations et importations du Canada
Le déclin de l’agriculture paysanne, la montée
du chômage qui en découle, la hausse des prix de
ÉTATS-UNIS
l’alimentation et les inquiétudes liées à l’importation
JAPON 50 UE
2 9 de semences de maïs transgéniques ont déclenché
75
3 12 des vagues de protestation au Mexique, souvent
CANADA organisées dans le cadre de la campagne Sin Maíz
3 10
No Hay País (« Sans maïs, pas de pays »)…
11 1 18
CHINE 6 Reste du monde
Pendant ce temps, chassés de la campagne,
cultivateurs et ouvriers agricoles sont de plus en
MEXIQUE
plus nombreux à émigrer vers les États-Unis pour y
trouver du travail.
c. Exportations et importations du Mexique J. Greene, « Une histoire de maïs, de clandestins et d’abattoirs »,
Courrier international, 17 février 2011.
CANADA
JAPON 1 5 UE
2 1. Ejidos : parcelles en propriété collective.
5 7 11
15
MEXIQUE 8
1 78 13
CHINE 54 Reste du monde
ÉTATS-UNIS
Exportations Importations
Source : OMC.
• Le Mexique est un pays émergent, intégré depuis 1994 dans l’Alena (Accord de libre-
échange nord-américain). Ce bloc économique l’associe à deux pays du Nord développés,
les États-Unis et le Canada. Comment se manifeste l’intégration régionale du Mexique dans Annoncer la
l’Alena ? Deux documents invitent à y répondre : un schéma représentant la répartition problématique
des échanges commerciaux entre les trois pays en 2010 (statistiques de l’Organisation et présenter
mondiale du commerce) et un texte datant de 2011, extrait de l’hebdomadaire Courrier les documents.
international, sur la concurrence états-unienne subie par l’agriculture paysanne
mexicaine et ses effets.
• Les échanges du Mexique sont très tournés vers les États-Unis qui polarisent 78 % des
exportations mexicaines et 54 % de ses importations. De fait, dans le domaine agricole, Ne pas oublier
le maïs états-unien, céréale de base dans l’alimentation de la population mexicaine, de s’appuyer sur
représente un cinquième de la consommation du Mexique. À cette forte dépendance les données des
du Mexique vis-à-vis des États-Unis correspond la faiblesse des autres grands ensembles documents en les
du commerce mondial : l’Asie orientale (Chine et Japon) assure 20 % des importations interprétant.
mexicaines, l’Union européenne, 11 %. À l’inverse, les échanges des États-Unis sont très
ouverts sur l’ensemble du monde, le Mexique n’en représentant que 12 à 13 %. Pour le
Canada, cette dépendance vis-à-vis des États-Unis pour les échanges est forte mais un peu
moins marquée que pour le Mexique.
Le texte présente les effets socioéconomiques de l’entrée du Mexique dans l’Alena.
Elle a mis fin à la protection des petits cultivateurs mexicains de maïs car les taxes à
l’importation ont été réduites jusqu’à disparition en 2008, rendant le maïs importé
des États-Unis très concurrentiel. Les importations de maïs, notamment transgénique,
contrôlé par de grandes FTN états-uniennes comme Monsanto, et les prix des produits
alimentaires ont beaucoup augmenté. La ruine des petits paysans s’est accompagnée
d’une montée du chômage et du départ de plus d’un million d’entre eux, facilité par la
possibilité de vendre des parcelles collectives. Cette émigration s’est dirigée en particulier
vers les États-Unis.
• Ce texte reste cependant limité aux effets de l’Alena sur la petite agriculture paysanne. Mentionner
les limites du
Cette dynamique d’intégration a aussi été accompagnée d’un développement économique
et d’une augmentation des investissements, notamment états-uniens, dans le tourisme document en vous
(par exemple à Cancun) et surtout dans l’industrie. Des usines d’assemblage se sont appuyant sur vos
multipliées dans des zones franches, employant une main-d’œuvre mexicaine, en partie connaissances
fournie par l’exode rural qui, dans un premier temps, étaient proches de la frontière personnelles
(les maquiladoras). Une région transfrontalière est apparue sur cette interface Nord-Sud, ciblées sur la
marquée par les dynamiques spatiales particulières des villes jumelles (par exemple San problématique de
Diego-Tijuana), la présence de fortes minorités hispaniques et la diffusion d’une culture l’intégration.
mixte originale dans les États du Sud-Ouest des États-Unis. Les remises des travailleurs
mexicains émigrés sont importantes dans de nombreux États pauvres du Centre et du Sud
du Mexique. Les États-Unis cherchent cependant à contrôler l’immigration clandestine et
la frontière est sous surveillance. Cette intégration a aussi des limites dans le domaine
environnemental, par exemple pour la gestion des eaux comme celles du Colorado, très
défavorable au Mexique.
• Les documents montrent les puissants effets spatiaux de l’intégration du Mexique à Mentionner la
l’Alena, mais le texte n’en évoque que les conséquences négatives sur la petite agriculture réponse que
mexicaine. Elle a aussi provoqué des dynamiques de développement économique, les documents
notamment industriel et touristique, dans l’espace mexicain. Cette intégration régionale apportent au sujet
nord-américaine a donc contribué à l’intégration du Mexique dans l’économie mondiale : et les limites de
le pays fait maintenant partie du G20. leur analyse.
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
Me
dynamiques
œuvre
le chapitre
territoriales 8 en
séances
Problématique Les États-Unis et le Brésil sont les deux grands États qui font la puissance de l’Amérique du Nord et
l’affirmation de l’Amérique du Sud. À l’échelle planétaire, les premiers sont toujours le premier pôle tandis
que le second émerge dans la mondialisation.
Questions clés • Qu’est-ce qui fait de ces grands États américains des grandes puissances économiques ?
• En quoi leur puissance économique est-elle inégale ?
Pièges à éviter • Ne pas étudier séparément le rôle mondial des deux puissances. • limiter à l’échelle mondiale
• Ne pas entretenir la confusion habituelle : américain/états-unien.
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 166 sur Le Brésil • Doc. 3 p. 171 : La puissance des grandes entreprises états-uniennes
Documents • Doc. 1, 2, 4 et 5 p. 171 accompagnant le cours • Carte 5 p. 313 : Brésil : les grands cycles d’exploitation
complémentaires • Schémas p. 183 : Le rôle mondial des États-Unis et du Brésil
CROQUIS : Les séances 3 à 6 intègrent la construction progressive des légendes des deux croquis du chapitre
(2 x 1,5 heure). Ce travail peut être éventuellement effectué dans une séance spécifique. Les croquis du
manuel p. 192-193 (États-Unis) et 194-195 (Brésil) aident à la réalisation précise de la carte après le cours.
Problématique Si les États-Unis voient leur puissance concurrencée ou contrariée par le Brésil et d’autres puissances,
ils restent cependant la seule superpuissance. Le Brésil recherche pour sa part à élargir son influence
continentale et mondiale, en se démarquant du partenaire états-unien.
Questions clés • En quoi les puissances de ces États sont-elles inégales ? • Comment évoluent-elles ?
Pièges à éviter • Ne pas étudier séparément ces deux puissances (aspects politiques, militaires, culturels) • Ne pas limiter
à l’échelle mondiale. • Ne pas caricaturer : « déclin » états-unien, « décollage » brésilien
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 166-167 • Schémas du sujet Bac 21 p. 157 • Schéma 1 p. 191 • Schémas 1 et 2 p. 194
Problématique Si la formation et la mise en valeur des territoires des deux États ont été progressives à partir de la façade
atlantique, aux États-Unis le territoire est aménagé alors que la conquête territoriale reste en cours au
Brésil.
Questions clés • Quels points communs peut-on voir dans les dynamiques territoriales de ces deux pays « neufs » ?
• Quelles différences peut-on y observer (pays « développé »/pays « émergent ») ?
Objectifs • Montrer que les dynamiques territoriales de ces deux pays récents se sont différenciées en fonction
de leurs rythmes de développement et de leur intégration à la mondialisation.
• Sélectionner et classer les figurés montrant les dynamiques territoriales aux États-Unis et au Brésil.
Pièges à éviter • Ne pas étudier séparément les dynamiques des deux États.
• Ne pas limiter la comparaison à l’échelle nationale.
Notions • Interface • Métropolisation • CBD • Région transfrontalière • Front pionnier • Bidonvilles (favelas)
• Déforestation
Problématique Si le poids de la façade atlantique et l’organisation tripartite sont des points communs aux États-Unis et au
Brésil, les caractères géographiques des ensembles régionaux de ces deux puissances sont très différents
Questions clés • Quels sont les grands ensembles régionaux de ces deux États géants ?
• Comment les caractériser ?
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ L. CARROUÉ, D. COLLET, Canada, États-Unis, Mexique : un ancien
MAGNARD nouveau monde, Bréal, 2012
DD voir le chapitre 5
✔✔ Vidéo : Les enjeux de la déforestation en ✔✔ C. GORRHA-GOBIN, G. POIRET, « États-Unis-Canada : regards
Amazonie (2011) croisés », La Documentation Photographique n° 8092, 2013
✔✔ Construire/déconstruire les cartes DDmise au point et documents sur les dynamiques territoriales des États-Unis
majeures du programme : ✔✔ Y. GERVAISE, Géopolitique du Brésil, les chemins de la puissance,
• Le Brésil : puissance régionale, puissance PUF, 2012
mondiale émergente, p. 166 DD les chapitres 6 à 8 concernent l’émergence du Brésil
• Les États-Unis : la première puissance ✔✔ O. DABENE, F. LOUAULT, Atlas du Brésil, promesses et défis d’une
mondiale, p. 167 puissance émergente, Autrement, 2013
• Le Brésil : une maîtrise territoriale encore
inachevée, p. 168
• Les États-Unis, un territoire maîtrisé,
p. 169 Sites Internet
✔✔ Des schémas pour réviser : ✔✔ Bureau du recensement des Etats-Unis : https ://www.census.gov/
• États-Unis – Brésil : rôle mondial, DDl’onglet « Geography » permet d’accéder à une base de données et de cartes
dynamiques territoriales, p. 182 ✔✔ Base de données du gouvernement des États-Unis :
✔✔ S’entraîner au croquis pour le bac : http://www.data.gov/
• Les dynamiques territoriales des États- DDavec une recherche par mot ou selon 12 thèmes
Unis, p. 192 ✔✔ Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques :
• Les dynamiques territoriales du Brésil, http://www.data.gov/
p. 193 voir onglets : population, economy, geosciences
DD
✔✔ S’entraîner au schéma pour enrichir la ✔✔ Géoconfluences : Le Brésil, ferme du monde :
composition au Bac : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/
• États-Unis – Brésil : rôle mondial, p. 184 dossiers-regionaux/le-bresil-ferme-du-monde
• États-Unis – Brésil : dynamiques
territoriales, p. 190 ✔✔ Confins : http://confins.revues.org/
DDrevue de géographie franco-brésilienne en ligne
1. Quelles sont les zones d’influence des deux puis- bique, deux États lusophones. Cependant, le Brésil renforce ses
sances ? (cartes 1 et 2) liens économiques avec les pôles développés de la planète no-
Les États-Unis et le Brésil ne possèdent pas les mêmes capaci- tamment en s’appuyant sur la force de son modèle agricole ex-
tés d’influence sur le monde. portateur.
Les États-Unis, première puissance mondiale, assurent un
leadership qui s’exerce principalement sur les espaces les 2. Pour chacun des deux États, quelles sont les diffé-
plus stratégiques. Les États européens restent des alliés his- rentes formes que revêt la puissance ? (cartes 1 et 2)
toriques depuis la création de l’OTAN, organisation militaire On observe une distorsion entre une puissance complète d’une
encore sous contrôle américain. Cette organisation née dès la part, et une puissance émergente d’autre part.
guerre froide a d’ailleurs intégré les anciennes démocraties Les États-Unis ont la capacité d’influencer le monde, notam-
populaires de l’Europe de l’Est. Les États-Unis assurent aussi ment en intervenant militairement dans des conflits récents
une présence importante au Moyen-Orient pour assurer leur comme l’illustrent leurs interventions en Afghanistan, en Irak et
approvisionnement en pétrole et en Asie, notamment en s’ap- en Libye. Cette puissance s’appuie également sur de nom-
puyant sur le Japon, allié face à la montée en puissance de la breuses alliances militaires. Cependant, les États-Unis s’ap-
Chine. puient de plus en plus sur leur capacité d’influence culturelle et
Le Brésil a une influence surtout régionale : il garde des liens économique par le biais de leurs nombreuses firmes transnatio-
historiques avec l’Europe d’où provient une partie des racines nales et grâce au rayonnement de leurs métropoles mondiales,
brésiliennes et avec l’Afrique, notamment l’Angola et le Mozam- en particulier New York et Los Angeles.
Ressource : Construire/
États-Unis et Brésil, quelles déconstruire une carte
Carte 1 p. 168 : mettre en
dynamiques territoriales ? évidence le poids du centre au Brésil
Carte 2 p. 169 : on peut étudier à part
(p. 168-169) les dynamiques de la métropolisation
1 Où se situent les régions les plus dynamiques aux 2 Comparer l’organisation territoriale des États-Unis
États-Unis et au Brésil ? (cartes 1, 2) avec celle du Brésil (cartes 1, 2).
Aux États-Unis, les régions les plus dynamiques sont situées Les États-Unis disposent d’une organisation territoriale poly-
dans l’espace des nouvelles régions motrices de la Sun Belt : la centrique et maîtrisée. Ouverts sur deux façades maritimes ma-
Floride et le Texas, la Californie et les États voisins comme le jeures qui les lient respectivement à l’Europe et à l’Asie, les
Nevada ou l’Arizona. Ces régions disposent de métropoles at- États-Unis peuvent s’appuyer sur des métropoles et des régions
tractives (nouvelles technologies, tourisme, finance) et sont motrices diverses. La mégalopole du Nord-Est reste le foyer
aussi portées par l’interface avec l’espace latino-américain. fondateur et un lieu de commandement majeur, mais d’autres
Au Brésil, la région la plus dynamique est la région centrale, le centres d’impulsion viennent contrebalancer ce schéma initial
Sudeste, qui concentre les activités métropolitaines majeures (Floride, Texas et Californie).
comme l’illustrent les flux de population du Nordeste vers le Su- Le Brésil s’appuie également sur une façade maritime histori-
deste. Cependant, ce sont les régions du Nord et du Centre- quement à l’origine de la colonisation. Cependant, à la diffé-
Ouest qui sont actuellement les plus attractives car elles rence des États-Unis, il ne dispose que d’une seule véritable
constituent un front pionnier. région motrice, le Sudeste, et la maîtrise de l’ensemble du terri-
toire reste inachevée.
Document 2. Si les États-Unis restent la première puissance exportatrice agricole, loin devant le Brésil
(4e exportateur agricole mondial en 2012) avec près du double en valeur, la progression en valeur de ce dernier est
néanmoins spectaculaire, surtout depuis 2000, avec plus d’un quintuplement contre à peine plus d’un doublement
pour les États-Unis (tableau b). Le tableau illustre le duel qui se joue entre les deux géants sur le marché mondial.
L’élevage est l’activité montante brésilienne (bœuf et volailles) ; les États-Unis sont au 1er rang pour la viande
de porc (et pour le soja qui est lié à l’élevage). Pour les céréales, les États-Unis restent dominants mais le Brésil
développe avec succès des exportations spécifiques et concurrentes (jus d’orange et éthanol – le Brésil est le
premier producteur mondial de canne à sucre et plus de 50 % de la consommation de carburant au Brésil est
fournie par le bioéthanol).
Dans cette compétition mondiale croissante, les États-Unis sont le pays ayant eu le plus de différends commerciaux
avec le Brésil au sein de l’OMC, en particulier pour l’agriculture (coton, jus d’orange, subventions agricoles…).
Document 3. La carte représente la compétition planétaire des deux géants. Le Brésil s’est bien implanté sur le
marché européen, malgré la présence de puissantes agricultures exportatrices (Pays-Bas, Allemagne, France), où
il devance les États-Unis, mais ceux-ci contrôlent le marché de l’Alena (notamment le Mexique) et sont beaucoup
plus présents sur les marchés des grands pays émergents du Sud (Chine, Inde et Afrique du Sud) ou encore au
Japon. La carte montre également que les espaces agricoles sont organisés différemment : les États-Unis avec
un espace intérieur anciennement aménagé, les Grandes Plaines et deux places boursières agricoles majeures
(Chicago et New York). Les grandes villes états-uniennes constituent aussi un puissant marché intérieur. L’espace
agricole brésilien est en construction à partir du cœur littoral du Sud et du Sud-Est vers l’intérieur amazonien en
cours de colonisation agricole.
Document 4. Le tableau montre que la puissance de l’agroalimentaire aux États-Unis repose sur de puissantes
firmes. Parmi les 13 firmes agroalimentaires de ces deux pays, classées parmi les 500 premières FTN, 11 sont états-
uniennes et seulement 2 brésiliennes.
Cette puissance des grandes firmes états-uniennes est aussi marquée dans l’ensemble du complexe agro-industriel
en élargissant à la grande distribution, à la restauration, à l’agrochimie ou aux machines agricoles (Wal-Mart Stores,
Tyson Foods, Kraft Foods, McDonald’s, Monsanto, John Deere…).
Document 2. Le pôle industriel de Manaus au cœur de l’Amazonas connaît une très forte croissance, entraînant
la création de milliers d’emplois dans des secteurs diversifiés (électronique, chimie…). Ce dynamisme s’appuie en
grande partie sur des IDE réalisés par de puissantes FTN étrangères qui ont bénéficié du statut de zone franche
donnée à la ville, ce qui traduit le volontarisme des dirigeants brésiliens pour développer l’Amazonie. Outre
l’isolement, la principale limite de l’essor industriel est le manque de qualification de la main-d’œuvre locale.
Document 3. La capacité du Brésil à exporter ses productions agricoles vers le marché mondial est freinée par
l’insuffisance du réseau de transport pour les amener sur le littoral (très peu de routes goudronnées notamment).
Le principal port utilisé, Paranaguà, saturé, est situé au Sud de l’État du Paraná et distant de plus de 3 000 km du
Rondônia.
Document 4. La carte montre l’exploitation des ressources amazoniennes (minerais, hydroélectricité) et surtout
le lien entre déforestation et mise en valeur de nouvelles surfaces agricoles (destinées à l’élevage et à la culture
du soja). On comprend aussi que le processus de déforestation se fait en grande partie au détriment des terres
indiennes, mettant en péril le mode de vie traditionnel de ces populations qui exige de vastes territoires. La
localisation des principaux flux migratoires et des espaces déforestés montre la logique de front pionnier qui
progresse vers l’Ouest et le Nord.
Document 5. Le texte met en évidence la volonté du gouvernement brésilien d’initier une politique de préservation
et de développement durable à travers le code forestier de 2012. Les dirigeants ont pris des engagements
internationaux importants à la conférence de Copenhague en 2009 : réduire la déforestation de 80 % (à 3 800 km2
par an) et les émissions de gaz à effet de serre entre 37 % et 39 % à l’horizon 2020. Mais ils subissent le lobbying
puissant des grands propriétaires fonciers qui ont pesé sur le vote du code forestier de 2012. Les petits agriculteurs
ne sont plus obligés de reboiser la réserve illégalement détruite (la réserve est le pourcentage de la superficie d’une
propriété rurale qui doit conserver sa flore d’origine) et les zones de préservation permanentes, en particulier le
long des fleuves, ont vu leur surface diminuer.
1 Pourquoi l’Amazonie occupe-t-elle une place fonda- tant en termes de biodiversité et d’équilibre de l’écosystème.
mentale dans le développement du Brésil ? Quelles sont De même, le projet d’un gigantesque barrage à Belo Monte
ses principales productions [1, 2, 4] ? reste dénoncé par ses opposants comme une menace majeure
L’Amazonie apparaît comme la nouvelle frontière agricole du pour l’environnement. Il pourrait aussi provoquer le déplace-
pays, cela se traduit par d’importantes dynamiques de front ment des populations du bassin versant. Les problèmes sociaux
pionnier associées à la culture du soja (en plein essor dans le se multiplient, avec de nombreux conflits d’usage plus ou moins
Mato Grosso) et de l’élevage (surtout dans le Nord). Ses res- violents entre grands propriétaires, petits exploitants, défen-
sources minières (fer) et énergétiques (hydroélectricité) sup- seurs de l’environnement. De plus, se pose également la ques-
portent le développement du pays. De plus, le pôle industriel de tion de la survie des modes de vie des communautés indiennes.
Manaus au cœur de l’Amazonas, connaît ainsi une très forte
3 Quels sont les freins actuels au développement de
croissance grâce à son statut de zone franche, entraînant la
l’Amazonie [2, 3, 6] ?
création de milliers d’emplois dans des secteurs diversifiés.
Il existe trois freins principaux au développement de cette ré-
2 Quels problèmes sociaux et environnementaux sont gion. Deux déficits ont un impact économique direct : l’absence
induits par le développement rapide de l’Amazonie [1, d’un réel réseau de transport qui pénalise les exportations de
5, 6] ? produits agricoles, le manque de main-d’œuvre qualifiée qui af-
De nombreux problèmes environnementaux naissent du déve- fecte la montée en gamme de l’essor industriel. La multiplica-
loppement rapide de l’Amazonie. Le plus spectaculaire reste tion des conflits liés aux projets d’aménagement (comme celui
bien sûr la déforestation puisque un hectare de forêt est brûlé de Belo Monte) est aussi problématique.
toutes les 18 secondes ! L’ampleur de ce phénomène est inquié-
SUJET États-Unis – Brésil : rôle mondial
• États géants de taille comparable (9,6 et 8,5 millions de km²) avec une population nombreuse (317 et 201 millions
d’habitants en 2013), les États-Unis et le Brésil sont aujourd’hui à la fois des puissances au sein de leur continent et dans le
monde. Mais peut-on mettre sur le même plan une superpuissance – même en déclin relatif – et une puissance émergente ?
Après avoir comparé les bases de leur puissance, on présentera les inégalités et les différences de rayonnement de ces deux
pays dans le monde et en Amérique.
• Les États-Unis sont, depuis un siècle, la première puissance économique mondiale ; elle dispose de ressources remarquables
(potentiel énergétique et minier, richesse des sols, diversité des climats…) et d’un espace maîtrisé (1er réseau de communication
intérieur, mise en valeur agricole). La métropolisation du territoire se caractérise par un réseau exceptionnel de grandes
villes ouvertes sur le monde. Un quart des 500 premières firmes sont états-uniennes ; elles possèdent une remarquable
capacité d’investissement et d’innovation. Le dollar domine les échanges mondiaux et New York reste la grande place
financière de la planète, malgré les crises récentes. De fait, d’autres signes montrent un affaiblissement de cette puissance
économique, comme le recul de certaines activités (automobile, sidérurgie…), le déficit du commerce de marchandises (8 %
des exportations mondiales et 12 % des importations en 2012) tandis que celui des services reste excédentaire.
Dans les organisations internationales, les États-Unis ont un poids particulier comme contributeur et acteur : à l’ONU, comme
membre permanent du Conseil de sécurité ; au FMI par les droits de vote qu’ils détiennent. Leur force militaire (terrestre,
navale, aérienne, classique ou nucléaire) reste écrasante et, jusqu’au début du xxie siècle, les interventions militaires ont été
nombreuses sur le continent américain et dans le monde.
Le Brésil est une puissance économique émergente du Sud qui s’est hissée au 6e rang mondial. Si son commerce représente
à peine plus de 1 % du total mondial, il est excédentaire en 2012, ses trois principaux clients étant l’UE, la Chine et les
États-Unis. Son territoire riche en ressources possède un vaste espace-réserve (l’Amazonie). Devenu la « ferme du monde »,
le Brésil concurrence les États-Unis sur le marché mondial, et les négociations agricoles à l’OMC sont âpres. Si les FTN états-
uniennes de l’agroalimentaire sont présentes au Brésil, les firmes brésiliennes comme JBS le sont réciproquement aux États-
Unis. L’industrie brésilienne connaît aussi un développement, y compris dans des secteurs de haute technologie comme
l’aéronautique avec Embraer.
• Si les États-Unis et le Brésil présentent des différences en matière de hard power, s’y ajoutent les éléments de leur
rayonnement dans le monde. Les premiers disposent en effet d’un soft power unique : le « modèle américain ». Associant
société de consommation et démocratie, il est diffusé par les grandes firmes, en particulier celles de l’industrie du cinéma
avec les grandes productions hollywoodiennes, partout dans le monde, y compris au Brésil. Cette présence est aussi fortement
marquée sur Internet où l’anglais est la principale langue de communication. Leur influence est perceptible depuis plus d’un
siècle dans le continent comme le montrent leur poids dans les échanges ainsi que les dynamiques d’intégrations régionales
en cours, l’Alena associant Canada, Mexique et espace caribéen. Les États-Unis sont toujours fortement attractifs, drainant
une main-d’œuvre en partie qualifiée (brain drain). La moitié des immigrants viennent d’Amérique latine, en particulier du
Mexique.
En revanche, même si de grandes manifestations placent le Brésil sur le devant de la scène internationale (Coupe du monde
de football 2014, Jeux Olympiques de Rio 2016), son rôle mondial reste limité. Certes, il se présente souvent comme
porte-parole des grands pays émergents du Sud et a intégré le G20 ainsi que le groupe des BRICS, mais son poids politique
et militaire est réduit. (➜ insérer le schéma p. 185) Le rayonnement du Brésil reste surtout régional, en concurrence avec
le rayonnement bien établi des États-Unis. Le Brésil représente plus de 40 % de la superficie et la moitié de la richesse
économique et de la population de l’Amérique du Sud et il domine le Mercosur ; il a aussi suscité la formation, en 2011, de
l’Unasur groupant 12 pays d’Amérique du Sud derrière lui. Soucieux de jouer un rôle accru en Amérique centrale face aux
États-Unis, le Brésil a joué un rôle majeur en prenant la direction de la force de stabilisation de l’ONU à Haïti et en participant
à sa reconstruction après le séisme de 2010.
• Ces deux puissances ont un rôle mondial et continental très inégal et parfois concurrent, surtout dans leur continent.
L’émergence de la puissance brésilienne aux côtés de la puissance établie des États-Unis fait partie de la nouvelle donne
multipolaire de l’espace mondial actuel.
SUJET Les États-Unis, une puissance mondiale en déclin ?
Analysez les deux documents et montrez dans quelle mesure les États-Unis
sont une puissance mondiale en déclin.
Portez un regard critique sur les documents : expliquez l’intérêt du texte
pour nuancer la vision proposée par le dessin.
• Le dessin de presse de Chappatte et l’analyse d’É. Tétreau extraite de la Revue civique nous permettent d’appréhender
la réalité de la puissance actuelle des États-Unis dans un contexte d’affirmation de la puissance chinoise. En quoi ces
documents illustrent-ils l’infléchissement de la puissance états-unienne ? En quoi faut-il nuancer ce déclin ?
• Les États-Unis sont entrés dans l’ère de la puissance relative. Depuis les années 1980, les choix économiques de la
Chine, sa capacité productive ainsi que le formidable développement des échanges mondiaux lui ont permis de devenir
une puissance économique incontournable. Depuis la crise de 2007, partie des États-Unis, ceux-ci sont de plus en plus
dépendants des réserves de change de la Chine, qui ont dépassé 3 000 milliards de dollars.
Parler de « centre du monde », évoquer la Maison-Blanche et la Cité interdite suggère que le basculement n’est pas exclusivement
d’ordre économique : la puissance chinoise s’affirmerait aussi sur le plan politique et diplomatique, comme l’illustre le
renforcement de la présence chinoise en Afrique ou la rivalité avec le Japon pour la domination de l’Asie de l’Est.
• Le texte permet de nuancer le déclin annoncé des États-Unis. Ceux-ci conservent des atouts majeurs. Eux seuls disposent
d’une puissance militaire planétaire : capables d’intervenir dans les conflits mondiaux, ils disposent de bases en Asie, en
Europe, au Moyen-Orient. Leurs dépenses militaires représentent la moitié des dépenses militaires mondiales, ce qui leur
assure une avance technologique incontestable. Ils conservent d’ailleurs une importante faculté d’innovation comme dans
les industries de la communication, s’appuyant sur l’excellence des universités et de la recherche.
La domination du dollar sur les échanges économiques mondiaux leur assure aussi un certain privilège : les deux tiers des
réserves de change de la Chine sont libellés en dollars. Finalement, la Chine est un créancier dépendant de la bonne santé
du « billet vert ».
En outre, le territoire reste aussi une base importante de la puissance états-unienne : l’exploitation des gaz et pétrole de
schiste, même si elle est controversée, peut permettre aux États-Unis de rester une puissance industrielle en assurant à son
industrie de faibles coûts énergétiques.
• Ces documents proposent deux visions à la fois contradictoires et complémentaires. Ils montrent que le basculement
auquel nous assistons n’est pas radical : la montée en puissance de la Chine présentée par le dessin de presse ne signifie pas
pour autant le déclin inéluctable des États-Unis. Le texte insiste sur la permanence du rayonnement américain mais le terme
d’hyperpuissance semble désormais excessif. Nous entrons dans un monde multipolaire et de plus en plus interdépendant.
SUJET Le Brésil, une puissance mondiale en devenir
Analysez les documents et montrez dans quelle mesure le Brésil est une puissance
mondiale en devenir.
Portez un regard critique sur le document 1 : montrez ses limites pour étudier
le rayonnement du Brésil dans le monde.
• Le graphique en barres du ministère du Commerce brésilien et l’analyse de la revue Questions internationales permettent
de s’interroger sur la place du Brésil dans le monde en 2012. Classé puissance émergente comme la Chine et l’Inde, le Brésil
est une puissance inachevée. En quoi pouvons-nous affirmer que l’émergence brésilienne est en construction ? Quelles sont
les limites de cette puissance ?
• Le Brésil fait partie des BRICS. Il s’impose comme puissance commerciale avec des exportations croissantes qui dépassent
l’horizon du continent américain en se développant vers les 27 pays de l’UE, mais aussi vers la Chine, son premier partenaire
commercial depuis 2012. L’importance des relations économiques Sud-Sud (reste de l’Amérique latine, de l’Asie, de l’Afrique)
n’apparaît pas, car seules les quatre premières destinations sont représentées et le total des exportations n’est pas indiqué.
Le pays a de nombreux défis à relever. Sa dépendance vis-à-vis des technologies américaines et européennes est forte car
sa capacité d’innovation technologique est encore limitée. La faiblesse des exportations industrielles en est une illustration
malgré des réussites comme les agrocarburants (premier producteur mondial d’éthanol) et l’aéronautique. L’exemple de la
production pétrolière « océanique » (offshore) est ambigu car en 2013, l’État brésilien a dû accepter la participation de firmes
pétrochimiques occidentales pour l’exploitation du gisement de pétrole au large de Rio à cause de lacunes technologiques. Par
ailleurs, le développement humain de la population brésilienne n’est pas celui d’un pays développé, ce qui a des implications
en termes de production (qualification de la main-d’œuvre et recherche insuffisantes) et de consommation (limitation du
marché intérieur même si la présidence Lula a permis de réduire la pauvreté).
• Le graphique ne montre pas tous les aspects de la puissance du Brésil. Il ne précise pas la nature de ses exportations :
exportations agricoles (le Brésil est un géant agricole, « ferme du monde » qui concurrence déjà les agricultures états-unienne
et européenne avec de vastes exploitations productivistes, notamment dans le Mato Grosso, et de grandes firmes agro-
industrielles) ; exportations industrielles avec des FTN comme Embraer (3e constructeur aéronautique mondial) ou Petrobras ;
exportations de biens culturels (musique, télévision).
• Le Brésil présente cependant des faiblesses et ne peut accéder au rang de puissance mondiale. Le processus d’émergence
économique est complexe. Si le Brésil se hisse au rang des puissances, les défis posés par le développement y restent encore
nombreux. L’expression de l’ancien président Cardoso est toujours d’actualité : « Le Brésil n’est pas un pays pauvre, c’est un
pays inégalitaire. »
SUJET Les dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil
Analysez les documents pour comparer les dynamiques territoriales des États-Unis
et du Brésil.
Portez un regard critique sur les documents : les cartes apportent-elles des explications
à ces dynamiques ?
• Les États-Unis et le Brésil sont deux États-continents très peuplés, respectivement aux 3 et 5e rangs mondiaux pour la
e
superficie et la population. Ces deux cartes, très récentes, montrent la distribution de la population des deux pays et leur
évolution démographique : celle des États-Unis utilise des figurés ponctuels, des hachures et des plages colorées ; celle du
Brésil est une anamorphose avec des plages colorées. En quoi les dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil ont-elles
des traits communs, mais aussi des spécificités nationales ?
• Les deux pays ont en commun une distribution très inégale de leur population : aux États-Unis, le Sud et l’Ouest sont bien
plus peuplés que le Midwest et surtout le Nord-Est. On y retrouve les deux États les plus peuplés (Californie et Texas) et
sept des dix plus grandes agglomérations urbaines du pays. À noter que le découpage administratif utilisé minore les fortes
densités du Nord-Est du pays en séparant la région des Grands Lacs et la Megalopolis.
Au Brésil, les écarts de peuplement sont forts entre les régions très peuplées de l’Est, sur le littoral atlantique, où vivent plus
de huit Brésiliens sur dix, et l’intérieur du pays presque vide (Amazonie, Centre-Ouest). L’anamorphose ne rend pas compte
de la superficie des régions.
Les deux pays présentent des dynamiques territoriales différentes : aux États-Unis, ce sont les régions du croissant périphérique
de la Sun Belt qui sont les plus attractives, même si ce sont trois États à faible densité de population de l’intérieur des
Rocheuses qui ont une croissance supérieure à 20 % entre 2000 et 2010. Au Brésil, la situation est très différente, car les
écarts de peuplement ont tendance à se réduire. Les régions intérieures du Centre-Ouest et d’Amazonie, qui sont les moins
peuplées, enregistrent la plus forte croissance depuis 2001.
• Les cartes, du fait des découpages choisis, restent schématiques, peu précises à plus grande échelle. Elles ne montrent
ni la littoralisation ni la métropolisation des territoires. La Megalopolis, par exemple, ne se distingue pas et on ne peut pas
observer finement le rôle attractif de la Sun Belt aux États-Unis. Il en va de même pour les dynamiques transfrontalières dans
le cadre de l’Alena, que ce soit avec le Canada (Pugetopolis) ou avec le Mexique (maquiladoras, Mexamérique).
De plus, les cartes ne fournissent aucun élément explicatif sur la nature des activités pouvant dynamiser les régions :
agribusiness, industrie de haute technologie, tourisme pour les États-Unis ; rôle joué par le front pionnier en Amazonie,
transformations agricoles en cours dans la région du Mato Grosso, qui participent à l’émergence du Brésil à l’échelle mondiale.
Elles n’indiquent pas non plus si les dynamiques territoriales relèvent de mouvements migratoires externes (immigration) ou
internes, ni quels en sont les acteurs.
• Les documents, qui montrent la distribution spatiale de la population en grandes masses et son évolution, traduisent les
principales dynamiques territoriales des deux territoires, centrées sur la Sun Belt pour les États-Unis, et sur le Centre-Ouest et
l’Amazonie pour le Brésil. Mais les échelles utilisées ne permettent pas d’analyse fine et les principaux facteurs d’explication
sont absents.
SUJET États-Unis-Brésil : dynamiques territoriales
• Les États-Unis et le Brésil apparaissent comme les deux grands États-continent d’Amérique : les États-Unis, grand pays
développé au Nord et le Brésil, pays émergent au Sud. Ils présentent un territoire de taille comparable (9,6 et 8,5 millions de
km²) et de densité assez faible (33 et 24 hab/km²), mais les dynamiques territoriales sont-elles du même ordre ? Après avoir
comparé leur organisation d’ensemble, on étudiera ensuite les dynamiques qui touchent les deux territoires.
• L’organisation de ces deux États géants est relativement différente. Le territoire de la puissance états-unienne est maîtrisé
et mis en valeur : d’abord avec la conquête de l’Ouest (colonisation agricole, lignes de chemin de fer transcontinentales) qui
s’est achevée à la fin du xixe siècle. Puis s’est établi un réseau de puissantes métropoles, dotées de CBD et reliées par le
1er réseau de communications internes, notamment aériennes (hubs comme Atlanta) ou fluviales (Mississippi), qui structure
le territoire. On distingue trois grands ensembles régionaux. D’abord la région centrale du Nord-Est, cœur de la puissance
décisionnelle et financière où se trouvent les deux ensembles urbains (Megalopolis et Main Street America) animées par
New York, ville mondiale, et Chicago, grande place boursière agricole. Ensuite, la Sun Belt, périphérie attractive, de la Floride
au Nord-Ouest en passant par le Texas et la Californie. L’intérieur constitue un vaste espace peu peuplé, aux ressources
importantes (potentiel agropastoral et touristique, énergétique et minier), qui s’étend du Middle West aux Grandes Plaines et
aux montagnes Rocheuses.
Le Brésil est encore un « pays neuf », la maîtrise du territoire est inachevée et très inégale. On y observe aussi une organisation
tripartite : un espace central réduit au Sud et au Sud-Est, qui produit les trois quart de la richesse du pays et rassemble plus
de la moitié des habitants. Son cœur est constitué des trois métropoles majeures : São Paulo, Rio et Belo Horizonte. La
capitale, Brasilia, a été installée plus à l’intérieur, à l’écart de ce triangle central. Une périphérie mal développée mais assez
peuplée, le Nordeste, est la région la plus pauvre. Enfin, se trouve un vaste espace-réserve peu peuplé à l’Ouest et au Nord,
dont l’immense Amazonie, aux ressources importantes (forêt, minerais et hydroélectricité).
• Les dynamiques territoriales en œuvre sont aussi contrastées et font évoluer les organisations spatiales. Le Nord-Est, cœur
des États-Unis, est toujours un des « centres » du monde en raison de sa puissance décisionnelle, financière et intellectuelle.
Il comprend la Megalopolis, principale concentration d’hommes et d’activités du pays, interface privilégiée avec l’Europe
et le Canada, et la Manufacturing Belt autour des Grands Lacs. L’ensemble fait l’objet de dynamiques de reconversion, en
particulier avec le développement d’industries innovantes, et demeure la première région industrielle des États-Unis. La Sun
Belt est la partie la plus attractive grâce à des dynamiques d’interface. La Floride a pour moteurs du dynamisme le tourisme,
l’agribusiness et les relations avec l’Amérique latine (banque, aéroports) ; le Texas, l’interface avec le Mexique, le pétrole et
les hautes technologies ; la Californie, ouverte sur l’Amérique latine et l’Asie, demeure le modèle de développement autour
des nouvelles technologies (Silicon Valley) ; enfin, la Pugetopolis, siège de Boeing et de Microsoft, a une forte dynamique
transfrontalière. Si l’espace intérieur est peu peuplé, il attire néanmoins des activités liées à l’exploitation des ressources
et fait l’objet de tentatives de protection (parc naturels, techniques agricoles moins agressives…) (➜ insérer le schéma 1
p. 191)
• Au Brésil, l’opposition centre/périphéries reste marquée. Le centre, bien intégré à la mondialisation et au marché continental
(Mercosur), renforce sa puissance économique et fournit la majeure partie des investissements dans le pays. São Paulo est
la principale métropole tertiaire : sa Bourse et les sièges sociaux de grandes firmes et de banques en font une ville mondiale.
L’Ouest et le Nord constituent un front pionnier. La colonisation agricole s’y poursuit (soja et élevage, canne à sucre…), avec
une déforestation que les autorités cherchent à contrôler. La métropole amazonienne de Manaus connaît un développement
industriel important avec sa zone franche. (➜ insérer le schéma 2 p. 191)
• Ces deux États géants ont donc une organisation et des dynamiques assez différentes, correspondant à leur situation
respective : d’une part une grande puissance du Nord établie, mondiale et continentale, qui connaît des dynamiques
d’interfaces, d’autre part une puissance émergente du Sud, en cours d’intégration et au territoire marqué par de forts
contrastes.
◗◗L’organisation
La légende est organisée en deux parties. La première met en valeur l’opposition majeure du territoire brésilien :
un centre qui concentre le dynamisme et le pouvoir métropolitain, et une périphérie rurale délaissée. La seconde
partie de la légende met en évidence les dynamiques spatiales internes (intégration au centre des périphéries
proches et front pionnier) et externes (l’interface avec l’espace mondial).
◗◗Le choix des figurés
– Les figurés de surface permettent de mettre en valeur les différents types d’espaces. Le choix des couleurs
permet de distinguer des régions urbaines puissantes et dynamiques (aplats oranges) et des régions plus
pauvres (jaune, vert et hachures afin d’établir une hiérarchie des dynamiques entre ces différents espaces).
– Deux types de figurés linéaires permettent de représenter les deux plus fortes dynamiques spatiales internes et
externes.
– Les figurés ponctuels servent à montrer la hiérarchie urbaine : un carré violet distingue la métropole qui
concentre les pouvoirs économiques et financiers, un carré rouge la métropole promue capitale pour
rééquilibrer le territoire vers l’intérieur. Les autres métropoles sont représentées par des cercles rouges
proportionnels à leur importance.
Équateur
Tropique du Capricorne
0 500 km
Réaliser ● Entraînement
un croquis
◗◗L’organisation
La légende est organisée en deux parties : la première distingue les trois types de régions qui structurent le
territoire (Nord-Est, Sun Belt et espaces de l’intérieur) ; la seconde met en évidence les dynamiques spatiales
internes (dynamisme inégal des régions et flux migratoires, importance des métropoles dans l’organisation du
territoire et leur hiérarchie) et externes (l’interface avec l’espace mondial).
◗◗Le choix des figurés
– Les figurés de surface permettent de différencier les trois types d’espace ; les hachures apportent une seconde
information qui hiérarchise les espaces à l’intérieur de la Sun Belt.
– Les figurés ponctuels ont pour principale fonction de mettre en évidence la hiérarchie du réseau urbain. Un carré
désigne les quatre centres d’impulsion mondiaux alors que pour les autres métropoles, on utilise de simples
cercles sans hiérarchiser les grandes agglomérations entre elles. On a englobé par un filet rouge les métropoles
qui constituent la mégalopole.
– Un figuré linéaire assorti de flèches de part et d'autre représente les façades maritimes, principales interfaces
avec l’espace mondial, mais aussi les espaces transfrontaliers continentaux.
70°
N
0 500 km
20° N
Tropiq
u e du C
ancer
0 500 km
0 500 km
Exemple pour le chapitre 5
SUJET D'ORAL
SUJET Les dynamiques territoriales du Brésil
Document d’accompagnement (document extrait du manuel p. 168)
Manaus NORD
i Fortaleza NORD-EST 60
N Océan
O CENTRE- 45
Z OUEST
A M A Atlantique
30 30 :
SUD-EST moyenne
17 nationale
GOIÁS Recife
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
e
Étape 2 ✔ Construire la légend
Le centre
Organisez la légende en
trois rubriques afin de bien Les périphéries
distinguer : dynamique
• les deux types d’espaces : en développement
espace central et périphéries
(figurés de surface), Front pionnier
• les dynamiques spatiales ▲
▲ Interface
(figurés linéaires).
Front pionnier
▲
▲ Interface
✔ Dessiner les
Étape 4
dynamiques
✔ Ajouter la
Étape 5
nomenclature et le titre Amazonie Océan
Atlantique
▲ en développement
Front pionnier
▲
▲ Interface
e
Étape 2 ✔ Construire la légend
Organisez la légende en
deux rubriques afin de bien
distinguer :
• les espaces (figurés de surface),
• les flux (figurés linéaires).
Le centre Mobilité interne
La périphérie dynamique (Sun Belt) ▲ ▲ Interface active
▲ ▲
▲ ▲
✔ Dessiner
Étape 4 ▲
les dynamiques
▲
▲
▲
▲ ▲
Canada
✔ Ajouter la Nord-Ouest
Étape 5 ▲ ▲
Pacifique
nomenclature et le titre
▲
Europe
NORD-EST
▲
Me
développement et
œuvre
le chapitre
à la mondialisation 7 en
séances
Questions clés • Quelles sont les raisons de l’intérêt porté à ce vaste désert ?
• Quels sont les enjeux économiques et géopolitiques de l’ensemble saharien au regard des ressources
qu’il recèle ?
• Comment les rapports entre les différents acteurs en présence évoluent-ils ?
Objectifs • Montrer l’importance des ressources (notamment fossiles) et les convoitises que suscite l’espace
saharien.
• Se poser la question du rôle géopolitique et géoéconomique des frontières (discontinuités spatiales,
revendications territoriales, interfaces…).
• Mettre en évidence les différents acteurs à différentes échelles, les tensions et conflits les opposant.
Piège à éviter • Réduire les difficultés de développement à un seul facteur (par exemple les contraintes naturelles).
Au contraire, il est intéressant de montrer les interactions entre ces différents facteurs (par exemple les
problèmes d’insécurité qui impactent le développement touristique).
Problématique Contrairement aux autres continents du Sud comme l’Asie du Sud-Est ou l’Amérique latine, le continent
africain semble toujours à la traîne. Il cumule les indicateurs statistiques défavorables, qu’il s’agisse
de données économiques, de développement humain ou encore de données environnementales.
Miné par de nombreuses instabilités et conflits, il a longtemps constitué une zone d’évitement.
Documents • Doc. 1 p. 200 : Les réfugiés des guerres civiles et des famines
complémentaires • Doc. 1 et 2 p. 217 : accompagnant le cours
• Doc. 5 p. 225 : Orlando, un township de Soweto
Séance 6
COURS 2 : L’Afrique : le décollage
Problématique Si la pauvreté de masse est encore une donnée essentielle de l’Afrique, la situation n’est ni homogène,
ni surtout figée. Ses multiples ressources attirent les convoitises et les investissements, d’incontestables
dynamiques de développement apparaissent : l’Afrique n’est plus à l’écart du monde. Peut-on parler de
décollage ?
Pièges à éviter • Traiter l’Afrique comme un bloc homogène en ignorant les nuances et contrastes entre États.
• Ne pas étudier les dynamiques territoriales à différentes échelles (utiliser par exemple le dossier consacré
à l’Afrique du Sud, p. 224-225 : décollage de ce pôle émergent mais aussi persistance de la pauvreté et des
différentes formes d’inégalités).
Problématique L’Afrique connaît à la fois une forte vitalité démographique et une urbanisation rapide. Subvenir aux
besoins de la population, enclencher un développement tout en sauvegardant l’environnement sont donc
des défis qui restent à relever pour que la croissance économique génère un véritable développement.
Notions • Explosion démographique • Mégapole • Habitat spontané • Intensification agricole • Économie de rente
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ S. BRUNEL, L’Afrique, un continent en réserve de
MAGNARD développement, Bréal, 2004
✔✔ A. DUBRESSON, S. MOREAU, J.-P. RAISON, J.-F. STECK,
✔✔ Vidéos : L’Afrique subsaharienne, une géographie du changement,
• Dakhla, les enjeux du développement du A. Colin, 2011
Sahara pour le Maroc (2010) ✔✔ Perspectives économiques en Afrique, 2013, OCDE.
• Le premier TGV sud-africain (2011) ✔✔ « L’Afrique qui bouge », Alternatives internationales,
✔✔ Construire/déconstruire les cartes majeures hors-série, mai 2013
du programme : ✔✔ « Afrique 3.0 », Courrier international, hors-série, mai 2013
• Cartes Enjeux, p. 212-215
✔✔ Des schémas pour réviser :
• Le continent africain face au développement
Sites Internet
et à la mondialisation, p. 227
✔✔ PNUD :
✔✔ S’entraîner au croquis pour le Bac :
http://www.undp.org/content/undp/fr/home/librarypage/
• L’Afrique : contrastes de développement et
hdr/africa-human-development-report-2012/
inégale intégration dans la mondialisation,
p. 237 ✔✔ Jeune Afrique :
http://www.jeuneafrique.com
✔✔ S’entraîner au schéma pour illustrer la
composition au Bac : ✔✔ Géoconfluences : Afrique subsaharienne, territoires et
• Le Sahara, un espace de ressources et de conflits
conflits, p. 229 http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-
• Le continent africain face au développement scientifiques/dossiers-regionaux/afrique-subsaharienne-
et à la mondialisation, p. 235 territoires-et-conflits
Bibliographie
Les ressources
du manuel ✔✔ J. BISSON, Mythes et réalités d’un désert convoité : le Sahara, L’Harmattan,
numérique 2003
MAGNARD ✔✔ J. BRACHET, A. CHOPLIN, O. PLIEZ, « Le Sahara entre espace de circulation et
frontière migratoire de l’Europe », Hérodote, n° 142, 2011.
✔✔ Vidéo : Dakhla, les enjeux
✔✔ E. GREGOIRE, A. BOURGEOT, « Géopolitique du Sahara », Hérodote, n° 142, 2011
du développement du Sahara
pour le Maroc (2010)
✔✔ S’entraîner au schéma Sites Internet
pour illustrer la composition
✔✔ Géoconfluences :
au Bac :
• http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/un-sahara-des-
Le Sahara, un espace de
sahara-s
ressources et de conflits,
A. CHOPLIN, O. PLIEZ, Un Sahara, des Sahara-s. Lumières sur un espace déclaré
DD
p. 209 « zone grise »
• http://geoconfluences.ens-lyon.fr/geoconfluences/actualites/eclairage/
eclairage-sahara-ressources-classees
Une sélection de ressources classées
DD
1 Quelles sont les caractéristiques climatiques du désert phate et potasse en Tunisie et au Maroc), des sources d’éner-
saharien [4, 6] ? gie (pétrole et gaz naturel) et de grands aquifères, nappes pro-
Le climat saharien est un climat tropical aride toute l’année. Les fondes d’eau tombée au dernier épisode pluvial de l’ère
précipitations annuelles sont inférieures à 200 mm par an voire quaternaire. Le Sahara est aussi une source d’images et de
100. Les températures atteignent des records de chaleur. Ce mythes qui alimentent le tourisme.
désert s’explique par sa position en latitude : l’anticyclone du
3 En quoi cette richesse est-elle fragile [1, 2, 3, 4 5] ?
Sahara fait peser un air subsident sec et chaud sur le tropique
Ces ressources sont des ressources fossiles, de stock, c’est-à-
du Cancer.
dire qu’elles ne sont pas renouvelables. Déjà, la nappe d’eau
2 Quels sont les différents types de ressources offerts fossile a été rabattue de 25 à 50 mètres selon les endroits
par le Sahara [1, 2, 3, 4, 5] ? entre 1950 et 2000. Quant au tourisme, il est très vulnérable aux
Le sous-sol du Sahara est riche en ressources diverses : à la tensions politiques intérieures et internationales.
fois des minerais (uranium au Niger, fer en Mauritanie, phos-
1 Quels sont les types d’échanges et de mobilités dans 2 Pourquoi les contrôles des flux aux frontières sont-ils
le Sahara actuel [7, 8, 9, 12] ? difficiles [8, 12, 13] ?
Le Sahara est traversé par de nombreux flux d’hommes et de Les contrôles aux frontières sont rendus difficiles par la lon-
marchandises. Les mobilités transsahariennes sont de direc- gueur des frontières, le milieu désertique, mais surtout par la
tion Sud-Nord : les migrants partent des villes des États sahé- faiblesse des moyens de contrôle des États.
liens pour arriver en Europe ou, par défaut, dans les villes de
3 Pourquoi les mobilités sahariennes ont-elles tendance
Libye, du Maroc et d’Algérie.
à être freinées aujourd’hui [10, 11] ?
Les flux de marchandises concernent des produits légaux (pro-
La volonté de limiter les mobilités sahariennes est impulsée par
duits manufacturés du Nord vendus dans le Sud) et des produits
l’Union européenne qui, après avoir protégé ses frontières mari-
illégaux (drogue et cigarettes de contrebande vers le marché
times, exige des États africains une surveillance accrue de leurs
européen, armes vers les zones de conflits).
frontières maritimes et terrestres. L’objectif est de limiter l’immi-
gration clandestine et de lutter contre la menace terroriste.
1 Quelles sont les parties du Sahara les plus touchées 3 Quels sont les divers enjeux de ces conflits [14, 15, 17] ?
par les tensions et conflits [14, 20] ? Les divers enjeux de ces conflits sont : militaires (ordre et sécu-
Les espaces les plus secoués par les violences sont les marges rité sur les territoires) ; politiques (rapports entre les identités
septentrionales des États sahéliens. Les espaces frontaliers qui nomades et les États qui les combattent) ; migratoires (flux mi-
permettent repli et refuge et où transitent des armes sont les gratoires transsahariens) ; économiques (partage de la rente
zones les plus dangereuses. fournie par l’exploitation des ressources) ; environnementaux
(conditions de l’exploitation des ressources).
2 Quels sont les acteurs impliqués dans ces conflits [14,
15, 16, 17] ? 4 Quelles conséquences ces tensions ont-elles sur le dé-
Les acteurs des conflits sont : les 10 États sahariens, les popu- veloppement des espaces sahariens [18, 19, 20] ?
lations locales nomades et sédentaires, les trafiquants, les Ces tensions ont des conséquences néfastes, en ralentissant
groupes terroristes, les entreprises étrangères, les Européens les investissements, en tarissant les flux touristiques et en dé-
(employés, touristes), les États voisins et enfin la France (gou- truisant des parties du territoire. S’il n’est pas compensé par
vernement et armée). des aides extérieures, l’appauvrissement qui en découle peut
être à son tour facteur de tensions et de conflits.
1 Quels sont les principaux handicaps du continent afri- 2 Quelles sont les ressources du continent ? (carte 2) Où
cain ? (cartes 1 et 2) sont situées les principales zones de production ?
Le continent africain est marqué par de nombreux conflits. Les ressources du continent sont multiples. Les principales
D’une part, nous assistons à des conflits ethniques qui s’ap- zones de production d’hydrocarbures sont situées en Algérie et
puient souvent sur des oppositions religieuses. D’autre part, les en Libye, ainsi que dans les États limitrophes du golfe de Guinée
conflits s’expliquent par la prédation ou le contrôle de res- notamment grâce à l’exploitation de gisements off-shore (Nige-
sources (piraterie). Certains groupes terroristes peuvent égale- ria et Angola). D’autres gisements sont exploités au Tchad ou au
ment s’appuyer sur le trafic de drogues pour alimenter leur Soudan du Sud. Les ressources en minerais sont principale-
lutte. L’Afrique est en effet une plaque tournante de la drogue ment continentales, ce qui nécessite leur acheminement vers le
(zone de production et de transit). littoral par des infrastructures. Une majorité des ressources est
De nombreux États sont qualifiés de fragiles ce qui explique la ainsi située entre l’Ouganda et l’Afrique du Sud. On remarque
faiblesse du contrôle des territoires, d’autant que l’essentiel que certaines ressources sont situées dans des espaces ins-
des infrastructures de transports relient les ressources exploi- tables comme les mines d’uranium d’Arlit au Niger. Enfin, l’ex-
tées au littoral et ne forment pas un réseau cohérent permettant ploitation de la forêt équatoriale constitue aussi une ressource
de maîtriser le territoire. Cette organisation issue de la coloni- pour les États limitrophes du golfe de Guinée (du Nigeria à l’An-
sation permet d’exporter les ressources, ce qui accrédite gola).
l’image d’un continent toujours dominé par des acteurs exté-
rieurs.
1 Quels sont les grands chantiers de modernisation de 2 Quels sont les principaux moteurs et pôles écono-
l’Afrique ? (carte 1) Quels en sont les grands objectifs ? miques structurants du continent ? (cartes 1 et 2) Quels
Les grands chantiers de modernisation sont de deux types. sont les espaces les plus faiblement développés sur le
D’une part, une grande partie des projets sont des infrastruc- continent africain ? (carte 2)
tures de transports ou de communications. D’autre part, il s’agit Comme l’illustrent les documents 1 et 2, l’Afrique peut s’appuyer
de grands projets hydrauliques comme des barrages hydro sur des pôles économiques structurants : ce sont des hubs aé-
électriques ou des projets de transfert d’eau. roportuaires situés dans les principales métropoles africaines
Les grands équipements de transports visent à désenclaver comme Le Cap ou Nairobi. Les infrastructures existantes ou en
l’Afrique et à faciliter son insertion dans la mondialisation. En projet permettent en effet l’insertion dans l’économie mondiali-
effet, les autoroutes ou les lignes de train à grande vitesse sée. Certains pôles disposent à la fois d’un hub aéroportuaire et
doivent permettre de mieux relier les principales métropoles d’un port multifonctionnel comme c’est le cas pour Dakar, Abi-
africaines mais aussi de développer l’intérieur d’un continent djan ou Casablanca.
encore à maîtriser. Les projets d’extension portuaire, de ports à À l’échelle du continent, certains États peuvent être considérés
conteneurs ou les projets d’oléoducs sont, quant à eux, desti- comme des moteurs impulsant un développement régional :
nés à faciliter l’exportation de ressources ou de marchandises l’Afrique du Sud, pays émergent, est en effet le poumon écono-
vers d’autres espaces mondiaux. Enfin, les grands projets hy- mique de toute l’Afrique australe ; le Nigeria, pays pétrolier, joue
drauliques visent à produire de l’électricité mais aussi à déve- ce rôle pour les États riverains du golfe de Guinée. L’Égypte est
lopper l’agriculture au moyen de ressources détournées de leur aussi un foyer moteur même si cet État est fragilisé depuis les
bassin d’origine. printemps arabes de 2011. Enfin, l’Algérie s’appuie sur l’exploi-
tation des hydrocarbures et le Maroc se développe grâce à une
économie extravertie. Au contraire, la majorité des États
d’Afrique subsaharienne généralement enclavés, victimes de
conflits récurrents et de l’instabilité politique sont exclus de ces
dynamiques de développement.
Document 2. L’article d’un géographe français spécialiste des agricultures africaines montre que pour faire face
à la croissance démographique et urbaine en Afrique subsaharienne et assurer la sécurité alimentaire, l’essor
du vivrier marchand est une solution. Il permet de dépasser l’opposition traditionnelle entre cultures vivrières et
cultures commerciales en apportant des revenus aux paysans et de la nourriture aux populations toujours plus
nombreuses des villes. Cet essor concerne les espaces ruraux proches des villes : l’amélioration des voies de
communication est donc une nécessité pour son développement. Une transformation agro-alimentaire sur place
valorisant des savoir-faire locaux permet d’en faire une nourriture consommable par les urbains.
Document 3. Ce texte d’un autre géographe français spécialiste des questions agricoles et alimentaires met le
doigt sur les principaux facteurs des crises alimentaires en Afrique : l’instabilité politique et les conflits, la mauvaise
organisation et la fragilité des marchés nationaux dans le cadre de la mondialisation et d’une concurrence peu
équitable, dans un contexte de rendements et de productivité agricole modestes. Les possibilités de progrès sont
donc considérables : augmentation des rendements par intensification mais surtout une stabilité politique qui
apporte sécurité et paix avec une politique volontariste d’organisation des marchés et de mise en place d’un certain
protectionnisme.
Document 4. Sur cette carte à l’échelle continentale tirée du même ouvrage que le texte précédent, l’indice
global de la faim (calculé à partir de trois indices : sous-nutrition, malnutrition, mortalité juvénile) apparaît très
élevé car si la notation va théoriquement de 0 à 100, elle est jugée alarmante pour une dizaine de pays (de 20 à 30)
et au-dessus de 30 pour 5 pays (extrêmement alarmante), sans compter des pays en conflit où il y a absence de
données (Mali, Lybie, Somalie..). Corne de l’Afrique, région des Grands lacs, marge sahélienne du Sahara sont les
régions où la situation est la plus critique. Il n’y a qu’aux deux extrémités du continent que la situation alimentaire
est moins alarmante.
Document 5. L’affiche met en valeur une autre possibilité d’intensification, à savoir l’utilisation d’un riz à haut
rendement, ici en Ouganda. Ce riz est un croisement entre riz africain et asiatique (« semence de riz de qualité »).
Nous sommes ici dans une logique de révolution verte à l’africaine avec l’action d’organismes internationaux (le
DFID est le Département pour le développement international du gouvernement britannique qui met en place le
programme RIU – Research into use – en faveur des pays en développement, le CABI est une organisation inter-
gouvernementale sans but lucratif qui a été créée par un traité des Nations unies) et d’organismes nationaux (le
NaCRRI est le National Crops Resources Research Institute d’Ouganda).
◗◗Synthèse
Sur le continent africain, la question alimentaire constitue un réel
enjeu pour les agricultures : c’est là qu’elle est la plus critique puisque
le continent connaît une sous-nutrition et malnutrition importantes,
en partie à l’origine d’une surmortalité dans nombre de pays, surtout
en Afrique subsaharienne. De plus, la forte croissance démographique
et l’urbanisation accroissent les besoins.
Or, les agricultures africaines s’avèrent peu performantes, avec des
rendements assez faibles. L’enjeu est donc d’accroître les productions
mais aussi de raccourcir les circuits commerciaux, d’intégrer les
paysanneries africaines dans des filières agro-alimentaires locales
ou nationales. Cela implique une plus grande stabilité politique, une
absence de corruption et, à l’inverse, une implication financière et
logistique de la part des États.
Une révolution verte à l’africaine est envisageable mais avec le
risque que les paysans n’en soient pas les acteurs centraux et que
l’environnement soit négligé. Il ne faut pas oublier par ailleurs que les
terres africaines suscitent les convoitises de l’agro-business mondial
et aussi de certains États : l’Afrique connaît un large accaparement des
terres par des capitaux étrangers (land grabbing).
Document 2. Ces statistiques émanant de l’OCDE qui regroupe l’ensemble des pays industrialisés, évaluent
l’émergence économique du pays. Si le PIB sud-africain représente 1/5e de celui de l’Afrique, sa croissance annuelle
à la fin des années 2000 est en fait comparable à celle de l’ensemble du continent (4 % dans la décennie 2000) et
ralentie depuis la crise de 2008, avec une récession marquée en 2009. De même, si l’Afrique du Sud est la première
puissance marchande africaine, son commerce est déficitaire. La structure du commerce sud-africain est aussi
caractéristique d’un pays en développement : exportateur de ressources naturelles minières (métaux précieux,
diamants, charbon) et importateur de produits manufacturés.
Document 3. Le texte présente l’émergence de l’économie sud-africaine qui passe par des firmes mondialisées
dont les principales travaillent dans le secteur minier et financier. Les liens avec la place financière de Londres sont
étroits : Anglo American y a son siège, SA Mutual est une filiale sud-africaine d’une firme britannique londonienne.
L’indice de la bourse de Johannesburg (JSE Top 40) est constitué des cotations de 40 sociétés : finances, mines
principalement mais aussi grande distribution et télécommunications avec Vodacom notamment. Le tourisme
international est également un secteur clé de l’émergence du pays. Il poursuit son essor depuis la Coupe du monde
de la FIFA en 2010. En 2012, 9,2 millions de touristes ont visité le pays (+ 10 % par rapport à 2011), faisant de l’Afrique
du Sud la troisième destination africaine après l’Égypte et le Maroc.
Cette émergence s’inscrit aussi dans un territoire régional d’une quinzaine d’États non mentionné dans le texte, la
SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), née en 1992 et dominée par l’économie sud-africaine.
Document 4. Ce texte analyse l’évolution de la société sud-africaine. Avec la fin de l’apartheid, une politique
volontariste de « discrimination positive » a été mise en place en Afrique du Sud après 1994, notamment la loi sur
l’embauche équitable de 1999 et la loi sur le renforcement économique des Noirs de 2003. Cette politique a favorisé
la population noire fortement majoritaire (Noirs 79 %, Blancs 9 %, Métis 9 %, Indiens 3 %) et permis l’émergence
d’une classe moyenne noire bien qu’encore réduite (environ 2 millions de personnes) qui est partie prenante de
la société de consommation (centres commerciaux dédiés, automobile). Elle a cependant fragilisé la population
blanche socioculturellement pauvre : 10 % des Blancs vivent sous le seuil de pauvreté (45 % pour les Noirs) et il
existe aussi des bidonvilles peuplés de Blancs comme Coronation Park dans la banlieue de Johannesburg. Elle
a également encouragé l’émigration de Blancs qualifiés. En raison des abus et des effets pervers, cette politique
donne lieu à des critiques.
Document 6. À l’échelle du pays, les inégalités régionales sont fortes. Gauteng et Western Cape, animés par
les principales métropoles du pays, Johannesburg, Pretoria et Le Cap, sont les provinces les plus riches. Le taux
de pauvreté y est le plus faible, deux fois moins élevé que la moyenne sud-africaine : 52 % selon le recensement
national de 2011, 62 % pour les Noirs, 1 % pour les Blancs mais le revenu moyen des Noirs a récemment davantage
progressé, ce qui permettrait à ce rythme d’atteindre une égalité dans 60 ans.
Les trois provinces du Nord et de l’Est se distinguent par l’importance de la pauvreté, notamment le Limpopo
rassemblant 5,5 millions d’habitants dont 97 % de Noirs. L’économie y est principalement agricole et minière avec
un développement du tourisme international, lié aux paysages et réserves animalières exceptionnelles comme le
parc national Kruger (20 000 km²), le plus vaste des parcs sud-africains. Intégré dans le grand parc transfrontalier
du Limpopo, ce parc est né d’un accord signé en 2000 avec deux parcs du Zimbabwe et du Mozambique.
◗◗Synthèse
L’Afrique du Sud est donc la principale puissance africaine émergente,
notamment grâce à ses ressources exceptionnelles. Cette émergence
s’accompagne de forts contrastes sociospatiaux, en partie hérités de
l’époque de l’apartheid et accentués par l’intégration à l’économie
mondiale.
SUJET Le Sahara : ressources, conflits
• Le Sahara est le plus grand désert chaud du monde, s’étendant sur une large bande allant de l’Atlantique à la mer Rouge.
Cette région, pourtant fortement contraignante, fait l’objet d’enjeux importants et voit se multiplier tensions et conflits.
Quelles sont les ressources et potentialités du Sahara qui génèrent ces concurrences ? Nous mettrons d’abord en avant les
grandes caractéristiques de ce désert, puis son importance géoéconomique et géostratégique. Enfin, nous analyserons les
sources de conflits et de tensions dont il est l’objet.
• Le Sahara est un espace désertique immense s’étendant sur environ 6 000 km d’Ouest en Est et sur près de 2 000 km du
Nord au Sud. Les contraintes naturelles de l’aridité sont très fortes, ce qui génère un nomadisme important, des densités de
population très faibles, localisées dans les marges sahéliennes, le long du Nil (seul grand cours d’eau pérenne) ou dans les
oasis. (➜ insérer le schéma 1 p. 227)
• Cependant, cet espace présente aussi de nombreuses ressources, essentiellement souterraines : hydrocarbures (Algérie,
Libye), minerais (uranium du Niger, fer de Mauritanie, phosphates…), immenses réserves d’eau dans des nappes fossiles,
sans compter le potentiel des énergies solaires. Le désert est aussi une ressource en matière de paysages (ergs), propices
à un tourisme d’aventure, quand il n’est pas contrarié par l’instabilité actuelle. Or ces ressources, longtemps ignorées,
semblent de plus en plus convoitées par des FTN ou des puissances étrangères, qui jouent un rôle géopolitique croissant au
Sahara au même titre que les États qui le contrôlent. (➜ insérer le schéma 2 p. 227)
Cette vaste région est en effet fractionnée en une dizaine d’États, soucieux de contrôler leur territoire saharien pour des
raisons économiques, politiques et stratégiques. À cet effet, ils ont entrepris d’améliorer les infrastructures routières et
ferroviaires transversales, de renforcer les villes-étapes sur ces axes (Tamanrasset, Agadès, Khartoum…), d’agrandir les
aéroports, de prolonger gazoducs et oléoducs pour ouvrir davantage le Sahara sur le monde. Le Sahara est donc un espace
de circulation actif. Des courants d’échanges transsahariens entre le Maghreb et la zone subsaharienne se multiplient :
produits de consommation et carburant d’un côté, bétail et produits agricoles de l’autre. De plus, le Sahara est devenu une
zone de transit pour les migrants d’Afrique subsaharienne cherchant à gagner le Maghreb pour rejoindre l’Europe. Ces flux
sont difficilement contrôlables par les États vu l’importance de leur superficie. (➜ insérer le schéma 3 p. 227)
• Les défis sont donc nombreux pour cette vaste région, en proie à une situation géopolitique tendue. Les tracés frontaliers
hérités de la colonisation, repris tels quels lors de la décolonisation, ont eu pour conséquence la cohabitation de populations
nomades sahariennes et de populations sédentaires du Sud. Celle-ci est source d’affrontements comme au Tchad ou,
récemment, au Soudan. Le conflit a abouti à la sécession et à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Au Mali ou au
Niger, des rébellions de peuples nomades (comme les Touaregs contre l’État central) persistent depuis les indépendances. Le
conflit du Sahara occidental, opposant rebelles sahraouis et troupes marocaines, reste sans issue actuellement.
La perméabilité des frontières, associée à une faible souveraineté d’États pauvres ou corrompus, permet aussi le
développement de nombreux trafics (drogue, contrebande, armes) et l’activisme du terrorisme islamique (AQMI). Tous ces
acteurs circulent librement dans cette immense zone de « non-droit ». Ils s’allient parfois, ce qui diffuse les instabilités dans les
espaces voisins (miliciens de Libye venus au Mali après la chute de Kadhafi en 2011). La convoitise générée par les ressources
du Sahara peut aussi accentuer les tensions entre pays quand il y a concurrence pour des ressources transfrontalières (Tchad/
Lybie). Cela peut aussi être le cas quand les populations autochtones se sentent dépossédées de leurs ressources dont elles
ne tirent aucun profit (Touaregs au Niger par rapport à l’uranium exploité par la firme française Areva) ou encore quand les
puissances étrangères soutiennent des populations qui s’affrontent à l’intérieur d’un État (États-Unis et Chine au Soudan pour
les ressources pétrolières), ce qui peut déclencher et entretenir des conflits dans la région. (➜ insérer le schéma 4 p. 227)
• Le Sahara est un territoire qui a longtemps paru en marge de la mondialisation. Son inscription actuelle dans ce processus
est liée aux besoins croissants de ressources très convoitées. Tensions et instabilités se multiplient entre de nombreux
acteurs nationaux et étrangers, allant parfois jusqu’à l’intervention militaire (France au Mali en 2013). Pour autant, l’insertion
progressive du Sahara dans la mondialisation n’entraîne pas de développement pour les pays concernés, du fait de
l’importance de la corruption et de l’instabilité politique qui y règnent. Les populations autochtones sont, une fois de plus,
les victimes de ces troubles persistants.
SUJET Le Sahara, un désert riche en ressources et soumis à des conflits
Analysez les documents et montrez que le Sahara est un espace entre ressources
et conflits.
Portez un regard critique sur le mode de représentation cartographique du document 1.
• Une carte du magazine économique Challenges et une analyse du géographe Michel Foucher publiées toutes deux en 2013
visent à comprendre les enjeux géoéconomiques et géopolitiques de l’espace saharien. En quoi le Sahara est-il un espace à
la fois riche, convoité et conflictuel ?
• Le Sahara est un immense espace aride, désertique, partagé entre dix États (seuls les quatre du Sud sont représentés).
Ceci n’empêche pas la présence d’hommes et de nombreuses activités liées aux ressources disponibles. Aujourd’hui les
ressources minières sont les plus extraites (uranium au Niger, fer en Mauritanie, or au Mali). Il existe aussi des gisements
de pétrole (Tchad, offshore en Mauritanie). La production d’électricité solaire n’est pas mentionnée (projet Desertec). Ces
ressources ne peuvent être exploitées que dans un contexte de stabilité politique, ce qui n’est pas le cas.
Le Sahara est marqué par de nombreuses fragilités. Les frontières héritées de la colonisation et des indépendances le
découpent entre dix État où coexistent des populations nomades et des populations sédentaires établies aux marges du
désert. M. Foucher fait certainement allusion aux Touaregs du Mali ou du Niger, aux revendications récurrentes, lorsqu’il parle
de « populations minoritaires du Sahara stricto sensu ». Le Sahara est en partie devenu une zone qui échappe au contrôle
des forces militaires limitées de ces États aux vastes territoires dont les capitales sont excentrées. Ainsi, le Nord du Mali est
situé au cœur du réseau islamique AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique), ce qui a suscité l’intervention française en 2013
pour pallier l’impuissance de l’armée malienne. Les documents n’abordent ni l’un ni l’autre d’autres éléments constitutifs
de fragilités et de conflits : la pauvreté des populations, la présence de FTN étrangères, l’essor des trafics illicites (drogues,
armes) et les flux migratoires transsahariens organisés par des réseaux criminels.
• Par ailleurs, le mode de représentation graphique de la carte suscite des réserves. Le figuré représentant les gisements de
pétrole et de gaz est un pictogramme non conforme au langage cartographique. Ce n’est pas le même figuré géométrique
qui est utilisé pour les trois minerais. Surtout, les graphiques circulaires sont à la fois peu lisibles (aucune part ne démarre à
la verticale), peu précis (qui sont les « autres » dont la part est très forte pour le Niger ?) et nuisent à la lecture de la carte par
leur taille excessive.
• Le Sahara est un territoire immense, riche et mal contrôlé par des États faibles. Les convoitises que ses ressources
suscitent font intervenir de nombreux acteurs à différentes échelles, rendant les enjeux de cet espace complexes. Territoire
sous haute tension, zone de conflits, le Sahara est un « point chaud » géopolitique de la planète.
SUJET L’Afrique face aux défis du développement
Analysez les documents et montrez les défis du développement que l’Afrique
doit surmonter.
Portez un regard critique sur le document 2 : quelles sont ses limites pour comprendre
la situation géoéconomique et géopolitique du Togo ?
• L’Afrique apparaît toujours comme le continent de la pauvreté, en marge du développement. Des indices témoignent
cependant de changements : deux documents récents – une carte par anamorphoses extraite du rapport annuel Ramses et un
document promotionnel issu de l’hebdomadaire Jeune Afrique – invitent à s’interroger sur la situation sociale et économique
de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation. Quels défis l’Afrique doit-elle relever pour se développer ?
• La carte par anamorphoses du continent africain montre le poids économique (PIB) des États et leur IDH. Elle révèle le
faible niveau de développement de la plupart d’entre eux, avec un IDH inférieur à la moyenne mondiale. La très grande
pauvreté des populations, les difficultés d’accès aux soins et à l’éducation sont la réalité de ces pays. L’ampleur des disparités
entre les États apparaît également : une grande partie de l’Afrique subsaharienne se caractérise par un IDH faible ou très faible
(< 0,4) comme dans la zone sahélienne ou celle des Grands Lacs. Dans ces régions souvent enclavées, les États défaillants et
la forte insécurité (conflits armés récurrents, comme au Mali et en Centrafrique) entravent tout développement. Même quand
le niveau de richesse est notable, reposant sur l’exploitation de ressources pétrolières ou minières (Nigeria, Angola…), la forte
croissance démographique, l’économie de rente et la corruption empêchent un réel développement. La carte fait apparaître le
poids économique et le niveau de développement plus important (IDH > 0,6) des pays d’Afrique du Nord et d’Afrique australe,
en particulier l’Afrique du Sud, pays classé dans le groupe des BRICS, puissances émergentes.
Le Togo fait partie des pays ayant adopté une politique volontariste pour s’insérer davantage dans la mondialisation :
équipements ferroviaires et routiers, port en eau profonde disposant d’un vaste arrière-pays potentiel, mais aussi présence
de dispositions fiscales avantageuses dans la zone franche. Le document rappelle l’atout de sa situation géographique, les
ressources agricoles et minières de toute la région, pour inciter les entreprises étrangères à s’y implanter et à y investir.
• Mais ce document promotionnel a des limites liées à sa nature : il ne fait état que des potentialités économiques et
technologiques du Togo, sans décrire les réalités économiques et sociales du pays. La carte révèle cette situation socio-
économique : un PIB et un IDH faibles. Ces indicateurs sont caractéristiques des PMA (Pays les moins avancés). Le document
ne renseigne pas non plus sur la stabilité politique du Togo, qui pourrait compromettre les investissements, ni sur les
inégalités socio-spatiales qui affectent le pays.
• Les documents offrent des images contrastées du continent africain : une volonté de s’insérer dans la mondialisation en
profitant d’atouts certains, mais une volonté contrariée par de nombreux handicaps pour beaucoup de pays.
SUJET Les Pays les moins avancés d’Afrique (PMA), confrontés au développement
et à la mondialisation
Analysez les documents pour montrer que les PMA africains doivent faire face
au défi du développement et de la mondialisation.
Portez un regard critique sur le document 1 : quelles sont ses limites pour comprendre
la situation des PMA africains ?
• Les Pays les moins avancés représentent 60 % des États africains (34 sur 49). Une carte utilisant des données de l’ONU, et
un article tiré du mensuel Alternatives internationales (2014), invitent à faire l’analyse de ces pays fragiles, confrontés au
défi du développement et de l’intégration à l’économie mondiale dont ils sont en marge. Comment ces PMA font-ils face à ce
double défi ?
• La carte montre qu’une majorité d’États africains ont un IDH faible, inférieur à la moyenne mondiale, voire à 0,4. Ils sont
classés dans le groupe des PMA (➜ voir étape 1), pays marqués par des conditions sociales et économiques difficiles. Ils
sont surtout localisés en Afrique subsaharienne, en particulier dans la zone sahélienne ou celle des Grands Lacs. Les pays du
Maghreb ou d’Afrique du Sud ont, eux, un IDH plus élevé.
Le texte évoque des dynamiques de développement induites par la mondialisation. L’Union européenne et les États-Unis
ont pris des mesures d’aide au développement en faveur des PMA (notamment l’absence de droits de douane et de quotas
pour leurs produits exportés). Cela a encouragé les investissements de firmes chinoises qui contournent ainsi les barrières
protectrices européennes grâce au « made in Africa », tout en profitant d’une main-d’œuvre et de ressources bon marché
(Ghana, Nigeria et Éthiopie, où l’industrie de la chaussure se développe). L’intégration des PMA au commerce mondial
s’accompagne de création d’emplois, alors que ces pays ne représentent que 1 % de la production industrielle mondiale.
• La carte présente plusieurs limites. Sa lecture est difficile car les États ne sont pas nommés. Elle ne donne d’explications
ni au retard de développement ni aux difficultés d’intégration : faiblesses structurelles (déficits de ports et de voies de
communication, urbanisation incontrôlée), instabilité politique et insécurité (régimes autoritaires, guerres civiles, piraterie,
terrorisme, corruption). La localisation des principales zones de ressources minières et énergétiques ou encore celle des IDE
auraient permis d’identifier les PMA en insertion dans la mondialisation. Enfin, la carte ne permet d’analyser les contrastes
de développement à des échelles plus fines : ni à l’intérieur des États, ni entre villes et campagnes, ni au sein des espaces
urbains.
• Les documents permettent de constater que les PMA africains souffrent d’importants retards de développement. Leur
intégration croissante à la mondialisation – l’émigration, les services (tourisme, centres d’appels…) ne sont pas évoqués –
peut avoir des conséquences positives, même si de nombreux défis doivent être surmontés pour que le développement se
diffuse à tout le continent et à toutes les populations.
SUJET Le continent africain face au développement et à la mondialisation
• L’Afrique apparaît toujours comme le continent de la pauvreté, en marge du développement. De nombreux indices
témoignent cependant d’un continent qui change et valorise ses atouts malgré les importants défis générés par son retard
de développement. L’Afrique est-elle désormais bien partie ? On commencera par décrire la situation du continent avant
d’évoquer ses atouts dans le contexte de la mondialisation et d’aborder les défis qu’il doit encore relever.
• L’Afrique est en retard de développement suivant de nombreux indicateurs. Le continent est affecté par une pauvreté de
masse et abrite la majorité des PMA. Cela se traduit par une forte vulnérabilité aux épidémies (comme le Sida), une pauvreté
monétaire (la moitié de la population de l’Afrique subsaharienne vit avec moins de 1,25 $ par jour), un accès à l’eau potable
aléatoire et plus de 250 millions d’Africains sous-alimentés. Le poids relatif de l’Afrique dans le PIB mondial est très faible :
environ 2 % pour 15 % de la population mondiale. Le continent est à l’écart ou bien subit les effets de la mondialisation :
sa part dans les échanges internationaux est réduite et se limite souvent à la fourniture de matières premières brutes. Ses
mégapoles (Le Caire, Lagos…) ont peu de poids à l’échelle du monde. Son attractivité, mesurée par sa part dans les IDE
entrants (4,5 % en 2010), est restreinte du fait de la pauvreté et des risques politiques élevés (instabilité, corruption…).
L’Afrique est encore un continent de conflits et celui où l’on dénombre le plus de personnes déplacées et refugiées au monde.
(➜ insérer le schéma 1 p. 235)
• Pourtant, l’Afrique dispose de nombreux atouts. Elle détient le tiers des ressources minérales de la planète : hydrocarbures
(Algérie, Angola…), minerais (Afrique du Sud, République démocratique du Congo…) et recèle une forte capacité de
production agricole. Ces ressources font l’objet de convoitises et leur exploitation, voire leur accaparement pour les terres,
relève souvent de FTN étrangères (Chine, Inde…). Ce potentiel de développement se traduit par une croissance économique
élevée (PIB : + 6,6 % en 2012) et une évolution plus lente du niveau de vie moyen (PIB/hab. : + 4 % dans les années 2000).
Des parties de l’Afrique intègrent le processus de mondialisation. C’est le cas des métropoles (Johannesburg, Casablanca…),
où l’on assiste à un développement rapide des moyens de transport et de communication (téléphonie mobile, Internet), et
des zones portuaires (Tanger, Dakar, Le Cap…). La capitale du Kenya, Nairobi, est ainsi devenue une plaque tournante de la
floriculture mondiale grâce à son aéroport et à sa foire internationale. (➜ voir dossier p. 116) Des puissances régionales
émergent, les « Lions africains » : Nigeria, Algérie, Angola mais surtout Afrique du Sud. Celle-ci, membre des BRICS, est en
pleine transformation : essor de sa production minière et industrielle, rôle de ses FTN et place dans le tourisme mondial. Son
insertion dans la mondialisation a permis son émergence et l’apparition d’une classe moyenne noire, même si la pauvreté y
demeure criante. (➜ insérer le schéma 2 p. 235)
• De nombreux défis restent à relever au xxie siècle. L’explosion démographique est un phénomène majeur de l’Afrique
subsaharienne : sa population a doublé depuis 30 ans. Encore engagés dans la transition démographique, nombre d’États
répondent difficilement aux besoins d’une population jeune (41 % de moins de 15 ans en 2010) menacée par un sous-emploi
chronique, les activités informelles ne pouvant constituer une solution durable. L’explosion urbaine (25 villes millionnaires)
se fait sans industrialisation parallèle. Les défis alimentaires (sous-nutrition et malnutrition) persistent avec l’accroissement
démographique et l’urbanisation. Il faut donc intensifier la production vivrière, développer le vivrier marchand, les recherches
génétiques locales. Mais cette « révolution verte » nécessite une amélioration des infrastructures et la prise en compte de la
question environnementale.
Des blocages entravent le développement : historiques (difficulté à accéder à une forme de modernité), géopolitiques (conflits)
ou bien liés à une dépendance technologique, financière et culturelle. Mais la croissance risque de rester liée à l’exportation
de matières premières, et l’industrialisation demeure très limitée avec les premières délocalisations. L’ampleur des inégalités
spatiales à toutes les échelles est préoccupante. Des espaces en marge, enclavés et/ou minés par des conflits avec des États
défaillants, côtoient des espaces mieux intégrés dans la mondialisation : métropoles, zones touristiques et espaces dédiés
aux exploitations minières ou agro-industrielles.
• L’intégration de l’Afrique à la mondialisation a des conséquences positives, même si de nombreux défis doivent être
surmontés pour que le développement se diffuse à tout le continent et à toutes les populations. L’heure n’est plus à l’afro-
pessimisme mais de nombreuses situations sont encore dramatiques (Mali, République centrafricaine, Somalie).
◗◗L’organisation
La légende est organisée en deux parties : les sous-titres se rapportent directement au sujet. La première montre
les contrastes de développement (persistance de la pauvreté et des zones d’insécurité) ; la seconde se focalise sur
l’ouverture croissante de l’Afrique à l’espace mondial (notamment grâce aux métropoles les plus dynamiques, aux
ports) qui se manifeste par des flux financiers et de marchandises.
◗◗Le choix des figurés
– Les figurés de surface distinguent trois niveaux de développement ; les hachures permettent d’ajouter une
seconde information zonale (une vaste zone d’insécurité).
– Trois flèches aux formes et aux couleurs différentes et un figuré linéaire bleu représentent les flux et les façades
maritimes qui mettent en relation le continent africain et l’espace mondial.
– Les figurés ponctuels servent à établir une hiérarchie entre les différentes métropoles (cercles plus ou moins
grands en fonction de leur importance). Johannesburg, ville-mondiale, est distinguée par un figuré carré.
Tropique du Cancer
Équateur
Tropique du Capricorne
0 1 000 km
Exemple pour le chapitre 6
SUJET D'ORAL
SUJET L’Afrique : un continent en marge de la mondialisation ?
La pauvreté en Afrique
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
Me
de la population
œuvre
le chapitre
et de la croissance 8 en
séances
Questions clés • Comment Mumbai devient-elle une métropole internationale, vitrine de la modernité de l’Inde ?
• Comment les inégalités évoluent-elles face à cette spectaculaire émergence ?
• Quels sont les grands défis d’aménagement à relever ?
Objectifs • Montrer sur quels atouts économiques la réussite économique de Mumbai a été construite et quels
aménagements témoignent d’une rapide modernisation.
• Montrer comment les inégalités sociales évoluent avec l’insertion dans la mondialisation et comment
elles s’inscrivent dans l’espace urbain.
• Comprendre quels aménagements sont nécessaires pour faire face à la croissance d’une mégapole.
Piège à éviter • Analyser la métropole sans montrer que le cas de Mumbai est révélateur à la fois du dynamisme
économique de l’Asie du Sud et de l’Est et des profondes inégalités qui affectent cet espace.
Problématique L’Asie du Sud et de l’Est constituent les deux principaux foyers de peuplement mondiaux. Cette
population est un élément de croissance économique mais son poids pose encore de nombreux
problèmes de développement en termes de santé, d’éducation, de logement et parfois même encore
d’accès à l’alimentation, surtout que l’urbanisation est très rapide.
Questions clés • La forte croissance démographique est-elle encore une réalité en Asie du Sud et de l’Est ?
• Peut-on parler d’une explosion urbaine en Asie du Sud et de l’Est ?
• Quels sont les différents enjeux de l’urbanisation très rapide ?
• Quels sont les défis démographiques à relever ?
Objectifs • Analyser les enjeux démographiques (en regard de la croissance et du développement de la région).
• Mesurer l’urbanisation et les enjeux de sa rapide croissance.
Notions • Foyer de peuplement • Vieillissement démographique • Déséquilibre des sexes • Mégapole • Migrants
ruraux
Séances 6 et 7
COURS 2 : le principal pôle de croissance de l’économie
mondiale
Problématique Outre sa masse démographique, l’Asie du Sud et de l’Est est aussi la partie du monde qui connaît la plus
forte croissance économique ; cette croissance, initialement centrée sur l’Asie de l’Est, s’est également
diffusée à la partie méridionale du continent. Elle concentre plus du tiers de la richesse et des exportations
planétaires. Quels sont les modalités et les acteurs de cette réussite économique ?
Piège à éviter • Négliger le lien entre la forte population de cette région et le décollage économique de pays comme
la Chine (réservoir très important de main-d’œuvre pour l’industrie).
Notions • NPI • Pays émergent • Pays-atelier • « Vol d’oies sauvages » • Intégration • IDE
Documents centraux • Carte Enjeux p. 256 : Une aire de forte croissance économique
• Doc. 8 p. 261 : Croissance annuelle du PIB entre 2006 et 2011
Problématique La croissance est inégale, à toutes les échelles et socialement : se pose la question du lien entre croissance
économique et développement des populations. De plus, le vif essor des activités aggrave les tensions
autour des ressources, ainsi que la vulnérabilité aux risques naturels, déjà importante en raison de la
densité de population très élevée de certains espaces. Accéder au développement et le rendre durable
est donc encore un défi.
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ V. THÉBAULT, Géopolitique de l’Asie, Nathan, 2014
MAGNARD DD En particulier le chapitre 4. La puissance du plus grande nombre (p. 74-88), le
chapitre 7. Un modèle nippo-asiatique de développement ? (p. 124-141) et la partie 3.
✔✔ Vidéo : Le modèle asiatique de Les espaces asiatiques dans la mondialisation (p. 282-348)
développement en question (2009) ✔✔ « La Chine et la nouvelle Asie », Questions internationales, n °48,
✔✔ Construire/déconstruire les cartes mars-avril 2011
majeures du programme : DD Voir notamment les articles « Les économies asiatiques face à la crise économique
• Des situations démographiques et financière » (F. Nicolas) et « Les voies étroites de l’Asie du Sud-Est » (F. Raillon).
et économiques très contrastées, ✔✔ « Géopolitique de l’Inde », Diplomatie, avril 2013
p. 254 ✔✔ « Regards géopolitiques sur la Chine », Hérodote, n° 150, 3e trimestre 2013
• Une plus grande croissance des DD Voir notamment l’article de J.-P. Maréchal « La Chine et le changement climatique »
qui met en relation problèmes environnementaux et économiques (dans l’esprit de ce
villes dans les pays majoritairement
chapitre) et celui de S. Colin, « Le défi rural du « rêve chinois » » (très intéressant pour
ruraux, p. 255 étudier le lien entre croissance économique et tensions sociales)
✔✔ Des schémas pour réviser : ✔✔ Images économiques du monde 2012, Armand Colin, 2011
• L’Asie du Sud et de l’Est : les défis DDConsulter notamment l’article de S. Colin sur la Chine.
de la population et de la croissance,
p. 268
S’entraîner au croquis pour le Bac :
Sites Internet
• Mumbai : inégalités et dynamiques
territoriales, p. 272 ✔✔ Géoconfluences, La Chine entre espaces domestiques et espace
mondial
✔✔ S’entraîner au schéma pour illustrer
la composition au Bac : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/
• Mumbai : croissance économique dossiers-regionaux/la-chine-entre-espaces-domestiques-et-espace-
et spatiale, et inégalités, p. 270 mondial
• L’Asie du Sud et de l’Est : les défis ✔✔ Courrier international :
de la population et de la croissance, http://www.courrierinternational.com/article/2013/04/05/chine-le-
p. 274 reve-urbain
DDUn dossier sur les dynamiques urbaines en Chine. Voir les différents articles
mais aussi l’excellente cartographie (par exemple « le coût environnemental
de la croissance »)
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ M.-C. SAGLIO-YATZIMIRSKY, « Mumbai », Images économiques du
MAGNARD monde 2014, A. Colin, 2013
✔✔ F. BOBIN, « Bombay, une ruche menacée d’asphyxie », Atlas des villes,
✔✔ Schéma pour réviser : La Vie – Le Monde, hors-série, 2013, p. 88-89
• Mumbai : modernité, inégalités, p. 251
✔✔ J. GALONNIER, « Économie d’un méga-bidonville », La Vie des idées,
✔✔ S’entraîner au croquis pour le Bac : janvier 2014. Compte-rendu de l’ouvrage de Marie-Caroline Saglio-
• Mumbai : inégalités et dynamiques Yatzimirsky, Dharavi : From Mega-Slum to Urban Paradigm, 2013
territoriales, p. 272 http://www.laviedesidees.fr/Economie-d-un-mega-bidonville.html
✔✔ M.-H. ZÉRAH, « Une Vision Mumbai pour transformer la ville ou la
difficulté à (re)penser la gouvernance métropolitaine », EchoGéo,
Sites Internet septembre 2009 http://echogeo.revues.org/11389
✔✔ R. IMBACH, « Vers une global city region ? Stratégies économiques,
✔✔ Mumbai Metropolitan Region Development
déploiement spatial et politiques d’accompagnement à Mumbai »,
Authority : http://www.mmrda.maharashtra.
Métropoles, septembre 2011 http://metropoles.revues.org/4469
gov.in/
✔✔ P.-N. GIRAUD et P. RESTREPO, La politique de réhabilitation des
✔✔ Cities Alliance : « Transforming Mumbai into
bidonvilles à Mumbai, Cerna, janvier 2011
a world class city », 2008
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/26/78/PDF/CWP_2011-01.pdf
http://www.citiesalliance.org/sites/
citiesalliance.org/files/CA_Docs/resources/ ✔✔ L. KENNEDY et M.-H. ZÉRAH, « Villes indiennes sous tutelle ? Une
MTSU%20Phase%20I%20Report.pdf réflexion sur les échelles de gouvernance à partir des cas de Mumbai et
DD Voir l’étude de Valérie Fernando sur Mumbai, 2009 Hyderabad », Métropoles, septembre 2011
http://metropoles.revues.org/4433
✔✔ Témoignages de populations vivant à
Dharavi avec photographies Magnum : ✔✔ V. JOLLY, « Bombay, metropolis infernale », Le Figaro, 17 janvier 2014,
http://www.theplaceswelive.com/ avec des photos d’Alain Buu
http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/01/17/01008-20140117ARTFIG00377-
✔✔ Site de Christophe Jaffrelot, politologue
bombay-metropolis-infernale.php
spécialisé de l’Inde :
http://ceriscope.sciences-po.fr/content/
christophe-jaffrelot
Doc. 4 Bandra Kurla Complex (BKC), nouveau centre international financier et des affaires
de Mumbai
Le nouveau quartier d’affaires de BKC est la traduction spatiale des activités de commandement économique de
Mumbai et de son internationalisation croissante. Il a aussi pour but de décongestionner le CBD. Environ 400 000
personnes y travaillent.
1 Quels éléments montrent que Mumbai est une vaste 3 Quels aménagements facilitent l’insertion de Mumbai
mégapole [2, 5, 6] ? dans la mondialisation [1, 2, 4, 6] ?
Mumbai fait partie des mégapoles qui dépassent les 10 millions Mumbai est connectée aux réseaux de communication mon-
d’habitants : plus de 12 millions rien que pour la municipalité du diaux par son port, le 1er de l’Union indienne et son aéroport, le
Grand Mumbai et 22 avec les villes satellites. La carte montre une 2e après Delhi. La croissance des trafics a conduit à la construc-
extension de 70 km du nord au sud et de 50 km d’ouest en est. tion d’un nouveau port à conteneurs (JNPT ou Nhava Sheva) de
l’autre côté de la Thane Creek et à lancer les appels d’offres
2 Quelles activités font de Mumbai une métropole ma-
pour le 2e aéroport, dans la ville satellite de Navi Mumbai, en
jeure en Inde et dans le monde [2, 3, 4, 6] ?
février 2014 (ouverture prévue en 2018). De nouveaux quartiers
Mumbai est une capitale économique qui concentre des activi-
d’affaires sont construits à proximité de l’aéroport tandis que de
tés commerciales, bancaires, financières, industrielles (infor-
nouvelles infrastructures de transport sont construites (pont
matique, bijouterie) et cinématographiques (Bollywood).
maritime, métro, monorail) pour faciliter les flux à l’intérieur de
la métropole dense.
1 Comment les très fortes inégalités sociales s’ins- sont informelles, sans titre de propriété. L’accès aux services
crivent-elles dans l’espace et les paysages de la ville [7, 8, urbains de base est très réduit par la pauvreté et le manque
9, 11, 13, photographie p. 238] ? d’équipements. La population est vulnérable à tous les risques
Mumbai est marquée par une forte division sociale de l’espace environnementaux. Les activités sont diverses, souvent infor-
urbain : population aisée sur les franges littorales, population melles.
pauvre reléguée dans les espaces délaissés. Les formes urbaines
3 Quels éléments témoignent de l’enrichissement des
sont opposées : habitat aisé en immeubles récents, baraques au-
classes moyennes et très aisées [9, 10, 12, 13] ?
to-construites sans accès aux services urbains de base.
Dans l’Inde émergente, l’enrichissement des classes moyennes
2 Comment peut-on définir les slums : paysages, modes et aisées se voit dans l’habitat (immeubles de standing) et le
d’habitat, problèmes sociaux et environnementaux, acti- mode de consommation à l’occidentale. Mumbai est la ville in-
vités [7, 11, 13, photographie p. 238] ? dienne où les dépenses des élites sont les plus ostentatoires.
Les slums sont une forme d’habitat précaire. Les constructions
1 De quelles infrastructures la ville doit-elle se doter 3 Pourquoi ces aménagements sont-ils facteurs de ten-
pour répondre aux besoins d’une métropole mondiale sions sociales [14, 15, 16] ?
[14, 18, 19] ? La pression exercée sur le sol, associée à une politique souvent
Les infrastructures prioritaires pour devenir une métropole brutale, n’a fait qu’accentuer le dualisme entre la ville « légale »
compétitive à l’échelle globale sont les infrastructures de trans- où se font les grands projets de modernisation urbaine, et les
port à toutes les échelles : aéroport et port pour insérer la ville marges occupées par les pauvres qui se trouvent être la majo-
dans les flux mondiaux et régionaux, routes et ponts routiers, rité des citadins. Cela engendre de vives tensions, d’autant que
transports en commun pour fluidifier les flux intra-urbains. la réinstallation des populations déplacées se fait dans des
lieux plus éloignés du centre de la métropole donc des emplois.
2 Quelles sont les politiques menées pour moderniser
l’habitat [15, 16, 17] ?
Les politiques menées aujourd’hui sont des politiques de recons-
truction et de construction d’un habitat légal pour les populations
pauvres. Cette politique s’accompagne d’une redistribution spa-
tiale des populations à l’intérieur de la région métropolitaine.
Carte 2. Une plus grande croissance des villes dans les pays majoritairement ruraux
La région compte 35 mégapoles dont 7 de plus de 15 millions d’habitants : elles se situent surtout en Chine et en
Inde. Dans la plupart des pays la transition urbaine est inachevée. La Chine et l’Indonésie ont passé le seuil de 50 %
d’urbains. Le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et la Malaisie ont atteint le taux élevé des pays industrialisés. Vu les
taux encore modérés d’urbanisation, les perspectives de croissance urbaine sont donc fortes pour de nombreux
pays, particulièrement en Asie du Sud.
1 Relevez les grands contrastes suivants de la région 3 Quelles sont les grandes agglomérations en 2011 ? (carte 2)
(carte 1) : La région compte 35 mégapoles de plus de 5 millions d’habitants,
– poids démographique : la Chine et l’Inde sont des géants dé- principalement en Chine et en Inde mais la principale aggloméra-
mographiques (1,3 milliard d’habitants), six autres pays ont tion est celle de Tokyo. Les capitales de plusieurs pays concentrent
entre 248 et 96 millions d’habitants tandis que de minuscules l’urbanisation comme Bangkok, Manille, Jakarta ou Séoul.
pays ont moins de 5 millions d’habitants ; Relevez les principales inégalités dans les perspectives de
– croissance démographique : de forts contrastes allant d’une croissance.
croissance négative pour le Japon à une croissance de 30 à Les perspectives de croissance sont inégales selon le niveau
75 % pour le Pakistan ou les Philippines ; de développement et le taux actuel d’urbanisation. Les plus
– situation économique : le rapport est de plus de 1 à 10 entre faibles sont attendues au Japon et en Corée du Sud, la plus
les pays du Nord (Japon, Corée du Sud, Taiwan) et les PMA de forte en Asie du Sud.
la région (Népal, Bangladesh, Laos, Cambodge, Afghanistan…). Quels sont les grands contrastes d’urbanisation des États ?
Les grands contrastes d’urbanisation des États opposent des
2 Pourquoi peut-on dire que les grands défis de la popu-
pays majoritairement urbains (Japon, Corée du Sud, Malaisie,
lation du Japon, de l’Inde, de la Chine et de l’Afghanistan
Taiwan) à des pays urbanisés à moins de 25 % comme l’Afgha-
semblent très différents ? (carte 1)
nistan ou le Cambodge. La Chine est dans une situation intermé-
Au Japon, il s’agit de faire face au vieillissement d’une popu-
diaire puisque le pays vient de franchir la barre des 50 %.
lation qui ne se renouvelle plus. En Inde, même si le pays est
vaste et émergent économiquement, fournir alimentation, 4 Pourquoi peut-on opposer l’Asie du Sud et l’Asie de
soins et éducation à une population en très forte croissance l’Est ? (carte 2)
est difficile. En Chine, la population est nombreuse et la poli- L’Asie de l’Est a les taux d’urbanisation les plus élevés. Le mou-
tique de l’enfant unique a généré une croissance faible alors vement se renforce, notamment en Chine qui a juste dépassé
que le pays va devoir gérer le vieillissement de sa population ; les 50 % d’urbanisation et va se poursuivre avec la poursuite du
les villes et les provinces littorales concentrent la population. développement. Au contraire, le Japon est déjà très urbanisé et
Enfin, en Afghanistan, la population est très pauvre et croît les taux de croissance des métropoles y sont limités vu la sta-
très rapidement ; la pacification du pays est un préalable au gnation démographique. En Asie du Sud, le développement est
développement. moindre, les populations encore rurales et paysannes et les
perspectives de croissance urbaine très élevées.
1 Quelles sont les puissances économiques de l’Asie du 2 Quels espaces ont le plus bénéficié de la croissance ?
Sud et de l’Est ? (carte 1) (carte 2)
Troisième puissance mondiale, le Japon est une puissance an- Dans le contexte de mondialisation, la croissance ne profite
cienne qui a créé une spirale de croissance régionale (dragons, qu’aux régions ouvertes sur le monde (IDE, délocalisations, ac-
bébés tigres…). Deuxième puissance mondiale, la Chine tivité portuaire…) : le Japon, la Corée du Sud, Singapour, les
connaît une croissance forte plus récente. Membre des BRICS, provinces littorales chinoises et la Malaisie. L’Asie du Sud ap-
l’Inde écrase de son poids l’Asie du Sud. paraît en retrait, même en Inde où émergent les espaces métro-
Quels sont les pays moteurs et ceux qui sont en marge de la polisés et ceux qui ont pratiqué la révolution verte.
dynamique régionale ? Quels espaces subissent le plus les coûts environnementaux
La Chine est le moteur d’une croissance régionale assez géné- liés à cette croissance ? (carte 3)
ralisée. Quelques pays enclavés sont en retrait (Népal, Mongo- Les grandes métropoles, les espaces qui s’industrialisent et
lie), de même que d’autres à la situation géopolitique instable s’urbanisent subissent le plus de dommages environnemen-
(Afghanistan, Pakistan) ou les pays développés qui ont fatale- taux. Les espaces naturels fragiles (climat semi-aride, pentes
ment un taux de croissance plus faible comme le Japon. des montagnes) sont également touchés par les dégâts de la
désertification et de la déforestation.
Document 2. Le texte s’intéresse à la place de l’Indonésie dans le transport maritime des flux de marchandises :
second port mondial de conteneurs après Shanghai, Singapour domine la région. Le transport mondial des
conteneurs s’organise autour de routes mondiales avec peu d’escales qui jouent un rôle de hubs se caractérisant
par l’importance du trafic de transbordements vers des navires plus petits (feeders). L’Indonésie compte donc
concurrencer Singapour voire bénéficier de la saturation de ce dernier. Elle possède des espaces aménageables
en face de la cité-État, sur l’île de Batam intégrée dans l’espace du triangle de croissance transfrontalier SIJORI
(Singapour, province malaise de Johor et îles indonésiennes Riau dont fait partie Batam) qui bénéficie de
nombreux investissements depuis les années 1990. En 2012, Tanjung Priok est le 20e port mondial de conteneurs
avec 6,2 millions de boîtes.
Document 3. Ce texte liste les atouts du pays : situation sur la grande route maritime entre l’océan Pacifique et
l’océan Indien unissant l’Asie au reste du monde, richesses en matières premières, importance démographique
signifiant un marché potentiel qui attire les investisseurs. Il s’agit donc pour les autorités indonésiennes de
valoriser ces atouts par une politique d’équipements susceptible d’attirer encore plus d’IDE. La comparaison avec
les pays voisins montre en effet un moindre développement du pays (PIB/par habitant en ppa deux fois moindre
que la Malaisie, dix fois moindre qu’à Singapour). Il faut noter l’absence de la mention des IDE étrangers qui font de
l’Indonésie un pays-atelier, vu l’abondance de sa main-d’œuvre bon marché (19 milliards de dollars d’IDE entrants
en 2013). La stabilité politique est aussi un atout même s’il existe des troubles sécessionnistes dans certaines îles
et que le pays a été touché par le terrorisme (attentats de Bali en 2002).
Document 4. La photographie confirme le diagnostic de moindre développement avec au premier plan un
habitat précaire de matériaux de récupération alors qu’à l’arrière-plan de hauts immeubles d’habitat collectif
Document 5. L’insertion de l’Indonésie dans la mondialisation se fait par l’exportation des richesses du sous-sol
(ressources énergétiques et minières) et du sol (huile de palme dont l’Indonésie est le premier producteur mondial
avec 49 % de la production mondiale en 2011 et le premier exportateur mondial avec 45 % du total mondial).
Toutefois, la production pétrolière indonésienne décline : moins d’un million de barils par jour alors que le pays
a quitté l’OPEP en 2009 et importe désormais des produits pétroliers. L’essor de la production d’huile de palme
s’accompagne d’une importante déforestation dénoncée à l’échelle mondiale.
La géographie du commerce extérieur de l’Indonésie donne une grande place à l’échelle régionale : le pays est un
poids lourd de l’ASEAN qui regroupe 10 pays d’Asie orientale et s’est rapproché des trois plus grandes économies
asiatiques (Chine, Japon, Corée du Sud) dans le cadre d’un accord ASEAN + 3 signé en 2002. De fait, ces trois pays
absorbent 35 % des exportations indonésiennes.
1 Comment l’émergence économique de l’Indonésie se peut de plus en plus s’appuyer sur le marché intérieur grâce à
manifeste-t-elle [1, 2, 3] ? l’émergence d’une classe moyenne de plus de 70 millions de
L’émergence économique de l’Indonésie se manifeste principa- personnes.
lement par un poids grandissant dans le commerce mondial par
3 À quels défis l’Indonésie est-elle confrontée pour pour-
ses exportations de matières premières et l’importance de ses
suivre son développement [4, 11 et 12 p. 263] ?
ports qui accueillent les plus grands porte-conteneurs mon-
La réduction de la pauvreté est un défi encore crucial pour l’In-
diaux. Les autorités indonésiennes cherchent aussi à attirer les
donésie comme en témoigne la modestie de son IDH (0,63). La
IDE en améliorant le niveau d’équipement du pays doté d’une
faiblesse des salaires et la pénurie de logements décents ca-
importante main-d’œuvre bon marché. Cette émergence se ma-
ractérisent encore le pays. L’autre grand défi est environne-
nifeste par l’édification de centres commerciaux modernes au
mental car le modèle de développement centré sur les exporta-
cœur de centres d’affaires récents dans la capitale Jakarta.
tions de matières premières exerce une forte pression sur
2 Sur quels fondements le dynamisme économique de l’environnement. L’ensemble des îles peu peuplées de l’archipel
l’Indonésie repose-t-il [1, 2, 3, 5, atlas p. 317] ? en particulier, sont touchées par une intense déforestation sous
Le dynamisme du pays se construit sur un modèle exportateur l’action conjuguée de l’industrie papetière et de l’extension de
extraverti d’où l’importance des infrastructures portuaires. L’ex- la culture des palmiers à huile. À l’heure actuelle, ces deux dé-
portation concerne les matières premières agricoles (huile de fis montrent que le pays n’est pas dans une stratégie de déve-
palme en premier lieu), énergétiques et surtout minières ainsi loppement durable respectant l’environnement et assurant une
que les produits assemblés dans des usines ou ateliers utilisant certaine équité sociale.
une main-d’œuvre abondante et bon marché. Ce dynamisme
◗◗Synthèse
L’Indonésie apparaît comme une puissance émergente en Asie du
Sud-Est où la forte croissance économique s’accompagne d’une
modernisation réelle du pays et de l’émergence d’une classe moyenne.
La taille du pays et sa population, sa situation géostratégique au
niveau des détroits entre l’océan Indien et la mer de Chine méridionale
en font désormais le poids lourd de l’Asie du Sud-Est. Pour autant, le
pays doit faire face à d’importants défis sociaux et environnementaux
pour donner à cet élan un caractère durable.
Document 2. L’article du Figaro confirme les risques sanitaires à l’échelle nationale et leur existence officiellement
reconnue puisque le ministère de l’Environnement chinois a rendu publique une liste de sites caractérisés par
une surreprésentation de cancers. Les autorités politiques établissent aussi clairement une causalité entre cette
morbidité et les pics de pollution atmosphérique ou le rejet sans traitement de « produits chimiques toxiques » et
déchets dans des eaux proches d’usines.
Document 3. Ce texte rapporte la volonté affichée par les autorités chinoises de mettre en application le
développement durable en Chine puisque cela rentre dans le cadre de la planification économique (12e plan
quinquennal). Les autorités se donnent pour objectif de développer le poids des énergies renouvelables et de
l’énergie nucléaire dans leur croissance économique afin de limiter celui des énergies fossiles (du charbon en
particulier). Cela a pour objectif de réduire la dépendance de la Chine vis-à-vis de l’extérieur mais aussi de diminuer
les émissions de CO2. Le charbon représente encore plus de 70 % de l’approvisionnement énergétique du pays.
Document 4. Cette carte met en évidence les effets pervers de la très forte croissance économique chinoise sur
l’environnement à l’échelle du pays. On retrouve les pollutions industrielles dans les principales agglomérations,
en particulier sur les grands pôles urbains et industriels du littoral (espace moteur de la croissance) avec un
maximum autour de Shanghai, centre économique de la Chine. Cependant, les régions de l’intérieur ne sont pas
en reste, touchées par la déforestation qui accentue les phénomènes d’érosion et de désertification, occasionnant
localement des tempêtes de sable et des inondations conséquentes le long des grands fleuves.
Document 5. La volonté des autorités chinoises de miser de plus en plus sur les énergies renouvelables apparaît
très clairement dans cette réalisation monumentale qu’est la « Cité solaire » de Dezhou. Celle-ci comporte le siège
social et un centre de recherche de l’entreprise Himin, grand producteur chinois d’installations solaires. La ville veut
Outil : Surligner
1 Comment la très forte dégradation de l’environnement 3 Quels sont les efforts
Mettre au travail
se manifeste-t-elle, après trente ans de croissance très déployés en matière de
sur le dossier en
rapide [2, 3, 4] ? prévention des risques
faisant surligner dans les
La croissance économique accélérée de la Chine provoque des et de développement
documents 1, 2, 3 et 5 les
dégâts majeurs à l’échelle mondiale puisque c’est désormais le durable [1, 2, 3, 5] ?
informations montrant une
plus grand pays pollueur de la planète, responsable de plus de Ces risques sanitaires sont
politique nouvelle en faveur du
25 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, de- dénoncés par une opinion
développement durable, dans
vant les États-Unis, et en partie à l’origine du réchauffement publique chinoise de plus
une page modifiée.
climatique planétaire. Mais les dégâts se constatent aussi à en plus sensibilisée à ces
l’échelle du pays avec la destruction de différents écosystèmes, problèmes et qui fait pres-
liée à une forte déforestation et une dégradation des sols occa- sion sur les autorités pour que soient prises des mesures afin
sionnant une érosion accélérée et des risques d’inondations en de limiter la fréquence et l’impact de ces épisodes de pollution.
aval des grands fleuves. Ceux-ci sont aussi très pollués du fait Dans la plupart des grandes agglomérations du pays, cette pol-
des rejets de déchets dans les eaux et en l’absence de traite- lution est mesurée et il y a davantage de transparence en ma-
ment. L’air est particulièrement pollué dans les villes indus- tière d’information sur le sujet avec la publication officielle
trielles du pays. d’une liste des lieux concernés par la morbidité, à l’appui de
photographies prises par des particuliers montrant l’absence
2 Quels sont les risques sanitaires encourus par la popu-
de traitement des eaux et des sols.
lation chinoise [1, 2] ?
Enfin, les autorités chinoises se fixent aussi des objectifs en
Les répercussions sanitaires sont immenses pour les nombreux
matière de développement durable dans leur plan de dévelop-
citadins puisqu’on relève localement une surreprésentation des
pement de l’économie : « décarboner » l’énergie pour réduire les
cancers et maladies respiratoires, liés à la pollution de l’air ou
émissions de CO2 liées à l’industrialisation, à l’urbanisation
de l’eau par des produits chimiques toxiques qui asphyxient ré-
croissante, au chauffage et remplacer progressivement une
gulièrement plusieurs villes chinoises.
partie des énergies fossiles par des énergies alternatives, prin-
cipalement par des énergies renouvelables, surtout éoliennes
et solaires.
◗◗Synthèse
Deuxième puissance économique mondiale, la Chine est devenue le
premier émetteur mondial de dioxyde de carbone (voir planisphère
page 40) et de dioxyde de soufre, à l’origine du réchauffement
climatique planétaire et de désordres climatiques majeurs.
Si les autorités chinoises ont pris conscience des problèmes sous la
pression de l’opinion publique et d’une médiatisation internationale,
les mesures prises restent dérisoires à l’échelle du pays vu le taux et
le type de croissance extensive du pays. D’ailleurs, dans les grandes
conférences environnementales, les dirigeants chinois refusent de
prendre des engagements précis qui obligeraient à modifier le modèle
de croissance fondée sur une consommation énergétique effrénée.
Par ailleurs, ils sécurisent leurs approvisionnements énergétiques par
des prises de contrôle de richesses minières et d’hydrocarbures en
Amérique latine et en Afrique.
L’inconnue demeure l’attitude de la population qui, avec l’élévation
du niveau de vie, devient plus exigeante en matière de normes
environnementales et sanitaires et oblige le pouvoir à une transparence
inédite.
SUJET Mumbai : croissance économique et spatiale, et inégalités
• Mumbai, vitrine de l’émergence indienne, est aujourd’hui la 5 mégapole mondiale. Elle forme une vaste région urbaine de
e
22 millions d’habitants à l’Ouest du pays, sur le littoral de la mer d’Oman, et s’étend sur 63 km du Nord au Sud. La croissance
économique s’accompagne d’une extension spatiale marquée par de fortes inégalités sociales. Comment Mumbai conjugue-t-
elle modernité et inégalités ? Nous examinerons en quoi Mumbai est devenue une grande métropole mondiale, puis comment
les inégalités s’y traduisent et quels défis d’aménagement urbain se posent. (➜ insérer le schéma p. 271)
• Mumbai est la métropole économique majeure de l’Inde. Elle concentre 2 % de la population du pays mais réalise environ
5 % de son PIB. Premier port indien et grande ville industrielle (siège du groupe Tata : automobile et sidérurgie ; d’Hindalco :
métallurgie), Mumbai est devenue aussi un grand centre de services financiers (deux bourses des valeurs) et une des capitales
mondiales du cinéma et de l’audiovisuel (festival international du film et studios de Bollywood). Emblème de « l’Inde qui
brille », centre mondial de l’industrie diamantaire, elle affiche sa modernité et son luxe avec ses nombreux quartiers d’affaires
ponctués d’orgueilleux gratte-ciel comme Nariman Point, Bandra Kurla Complex ou Oshiwara et ses centres commerciaux.
Ville en perpétuel chantier, elle attire des populations de tout le pays. La région métropolitaine est en fait polynucléaire et se
compose d’un ensemble de villes reliées au centre de Mumbai par des voies ferrées, où circulent des trains surchargés aux
heures de pointe. La première autoroute payante indienne permet de joindre Pune, à une centaine de kilomètres au Sud-Est,
qui fait figure de petite Silicon Valley (technologies de l’information et de la communication, chimie, automobile).
• Mais la croissance s’est accompagnée de l’augmentation de fortes inégalités sociales et spatiales : Mumbai est à l’image de
ce pays « du grand écart ». Plus de 40 % des habitants vivent dans des bidonvilles, les slums, périphériques ou parfois centraux
comme Dharavi. Cette véritable ville dans la ville, qui compte près d’un million d’habitants, avec ses activités artisanales et
commerciales (textile, boutiques…), connaît un engouement touristique depuis la diffusion, dans les pays développés, du film
Slumdog millionnaire. La grande richesse des hommes d’affaires et des stars bollywoodiennes s’expose dans les quartiers
luxueux du Sud et du littoral occidental (Tardeo et Worli). Le Centre et l’Est, constitués majoritairement d’habitats précaires,
sont contrastés : les résidences aisées y côtoient l’extrême pauvreté. Les classes moyennes se développent dans l’ensemble
de l’agglomération, associant société de consommation et mode de vie traditionnel, elles accroissent le parc automobile
et la demande de quartiers résidentiels nouveaux. La concurrence pour l’espace est forte dans la Municipalité qui compte
13 millions d’habitants, provoquant l’augmentation du prix du terrain et de l’immobilier. Le grand parc national au Nord de
la ville est menacé par l’extension urbaine mal contrôlée. (➜ insérer le schéma p. 251)
• Les défis d’aménagement à Mumbai se multiplient donc, à la fois pour renforcer le rôle mondial de la métropole et pour
réduire les contrastes et les dysfonctionnements urbains. Les autorités cherchent à améliorer le réseau routier et de transports
en commun actuellement saturé (ponts, train monorail et métro). La ville nouvelle de Navi Mumbai, à l’Est du centre, est
un gigantesque projet de planification urbaine, doté d’un puissant port de conteneurs au Sud et d’un nouvel aéroport
international à venir. Les programmes de résorption des bidonvilles lancés depuis vingt ans attirent les investissements
mais sont lents à mettre en œuvre, et font naître de nouveaux quartiers de relégation. La question de la délocalisation de
leurs activités artisanales et du relogement des plus pauvres reste aussi posée. Les conditions de vie sont difficiles pour la
majorité des habitants de la mégapole qui doivent faire preuve, quotidiennement, d’imagination et de débrouillardise. Les
transports urbains sont insuffisants, l’approvisionnement en eau potable absorbe la moitié du budget des familles pauvres au
profit de groupes mafieux très présents à Mumbai. La pollution de l’air et la gestion des déchets sont des problèmes majeurs,
caractéristiques des mégapoles du Sud.
• Mumbai est donc la grande métropole économique de l’Inde. Marquée par les inégalités sociales et confrontée à de
nombreux défis de croissance, elle est à l’image de cet immense ensemble émergent qu’est l’Asie du Sud et de l’Est, au sein
duquel allier croissance et réduction des inégalités reste un défi.
SUJET L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance
• L’Asie du Sud et de l’Est a une masse démographique considérable (3,7 milliards d’habitants, la moitié de l’humanité) et
connaît un spectaculaire essor économique. La gestion de cette croissance y constitue un enjeu majeur. Quels défis pour
la région cette masse démographique, alliée à une forte croissance économique, représente-t-elle ? Nous mettrons en avant
les caractéristiques démographiques de la région, puis nous observerons son inégale croissance économique, enfin, nous
analyserons les différents défis qu’elle doit encore relever.
• L’Asie du Sud et de l’Est est un très grand foyer de peuplement de la planète, englobant deux géants démographiques, la
Chine et l’Inde. Les densités de population sont très fortes, en milieu urbain (20 mégapoles de plus de 8 millions d’habitants)
comme en milieu rural (grandes plaines littorales), mais la croissance économique bénéficie surtout aux littoraux et aux
métropoles. Cela génère un fort exode rural. Mumbai, par exemple, est devenue la 5e mégapole du monde (22 millions
d’habitants dans la région métropolitaine et 13 millions dans la seule Municipalité).
Pour des raisons culturelles et de politiques démographiques, l’accroissement naturel est plus fort en Asie du Sud. L’Asie
de l’Est, caractérisée par un faible taux de natalité combiné à une espérance de vie en forte hausse, est marquée par
un vieillissement important qui représente une menace pour la croissance (Japon), ou le sera à moyen terme (d’où
l’assouplissement récent de la politique de l’enfant unique en Chine).
• La croissance économique de l’Asie du Sud et de l’Est est forte. À l’échelle mondiale, elle est le principal pôle de croissance
de l’économie, fournissant le tiers du PIB et des exportations. Mais les types de productions diffèrent selon les pays : le Japon
et les NPIA sont spécialisés dans les industries de pointe, la Chine et l’Asie du Sud-Est sont « l’atelier du monde » (avec des
produits de plus en plus élaborés pour la Chine), l’Inde fournit plutôt des services, et le reste de l’Asie du Sud et du Sud-Est
diversifie ses exportations dans l’agriculture. Cette situation est le fruit d’une Division internationale du travail (DIT) qui s’est
organisée en l’Asie de l’Est par auréoles de croissance successives à partir du Japon dans les années 1950. La croissance
s’est diffusée par la délocalisation de productions japonaises nécessitant un faible coût de main-d’œuvre (Corée du Sud,
Taiwan, Singapour, Hong Kong) ; ces NPI ont ensuite délocalisé eux-mêmes vers l’Asie du Sud-Est (Philippines, Indonésie…).
La Chine s’est insérée dans la mondialisation à partir des années 1980 avec les ZES, et l’Inde au début des années 1990. Les
échanges entre les pays de la région se sont multipliés, facilités par la longue façade maritime pacifique, et intensifiés par une
coopération régionale qui s’élargit (Asean + 6). L’Asie du Sud est un peu en retrait de ce processus, l’intégration entre l’Inde
et ses voisins est faible. Cependant, Mumbai est le symbole d’un pays qui émerge : grand port, pôle financier international
(deux bourses des valeurs), pôle culturel (Bollywood).
• Ce fort dynamisme économique, s’il permet l’émergence d’une minorité très riche et d’une classe moyenne (l’Indonésie est
la nouvelle destination des marques de luxe internationales et de la grande distribution qui cherchent à séduire cette classe
moyenne urbaine) ne fait pas disparaître la grande pauvreté, surtout en Asie du Sud… (l’IDH de l’Indonésie la place au 124e rang
mondial).
La croissance économique accentue les inégalités spatiales à toutes les échelles : littoral-régions plus enclavées, villes-
campagnes, quartiers centraux-bidonvilles. À Mumbai, par exemple, plus de 40 % de la population habite dans les slums,
zones d’habitats précaires.
Le « modèle » asiatique extraverti est remis en cause par des crises économiques récurrentes, ou bien affecté par des
catastrophes naturelles qui touchent surtout les espaces très littoralisés et peuplés, moteurs de la région : tsunamis
(2003, 2011), typhons. La forte croissance économique s’accompagne d’une surexploitation des ressources naturelles.
La dégradation environnementale et sanitaire est forte dans cette région densément peuplée. La Chine détient les records
mondiaux des émissions polluantes et de gaz à effet de serre ; sa population dénonce de plus en plus cette situation.
Enfin, la région est confrontée à des conflits sociaux et à des tensions politiques en raison des inégalités socio-économiques
croissantes, de pouvoirs autoritaires et corrompus, d’absence de démocratie et de tensions géopolitiques (Chine/Japon,
Inde/Pakistan, Corée du Nord/du Sud…) qui empêchent toute intégration régionale plus poussée dans la région.
• Concilier la croissance économique et un développement profitable à l’ensemble de la population reste un défi pour l’Asie
du Sud et de l’Est. Les déséquilibres actuels de la croissance impliquent peut-être une remise en cause d’un modèle asiatique
fragile.
SUJET L’Asie du Sud et de l’Est, croissance et inégalités sociales
Analysez les deux documents pour montrer quels sont les enjeux de la croissance et du
développement en Asie du Sud et de l’Est.
Portez un regard critique sur le document 2 : permet-il de comprendre les réalités de la
situation sociale en Indonésie ?
• L’Asie du Sud et de l’Est connaît une très forte croissance économique et se trouve confrontée aux défis du développement
que celle-ci induit. Quels obstacles la région doit-elle surmonter pour que la croissance économique se traduise en
développement pour les populations ? Cette question est abordée à partir d’une photographie qui montre la dénonciation
des conditions de travail au Bangladesh (2013) et d’un texte, tiré de l’émission télévisée Le Dessous des Cartes (2011), qui
décrit la réussite économique de l’Indonésie et traite des questions de population et de société.
• Les documents illustrent la croissance économique de l’Asie du Sud et de l’Est et son rôle grandissant dans le monde.
Pour les deux pays étudiés, elle est fondée sur les industries de main-d’œuvre, notamment le textile, « moteur » du décollage
économique. Le Bangladesh se classe au deuxième rang après la Chine et cette activité occupe presque la moitié de la
population industrielle. L’Indonésie possède trois caractéristiques des puissances émergentes asiatiques : sa situation sur la
principale route maritime mondiale (un tiers du commerce mondial passe par le détroit de Malacca), le choix d’un modèle de
croissance extravertie privilégiant les exportations (le texte n’aborde pas son rôle de « pays atelier », mais souligne sa richesse
en matières premières), l’importance des flux régionaux (membre fondateur de l’Asean en 1967).
La forte croissance s’accompagne de défis à relever. Seule une petite partie de la population en profite, les inégalités sociales
se creusent. Les ouvriers du Bangladesh travaillent dans des conditions déplorables, sous la coupe de FTN à la recherche des
meilleurs coûts de production dans la nouvelle Division internationale du travail. Si la population, nombreuse (respectivement
248 millions et 156 millions d’habitants pour l’Indonésie et le Bangladesh en 2013), constitue une main-d’œuvre bon marché
et souvent très jeune (ce que montrent les portraits des victimes sur la photographie), avantage comparatif indéniable,
lui apporter éducation, soins, logement, travail reste difficile. S’ajoute, pour l’Indonésie, un défi spécifique de cohésion
territoriale induit par sa structure en archipel, avec des îles éloignées les unes des autres, qui se double de tensions entre
des minorités et le pouvoir central.
• Le texte montre surtout les atouts de l’Indonésie. Il évoque des difficultés sociales (faible part de la population profitant
du développement, fractures ethniques) sans donner de précisions (description du quotidien, inégalités spatiales). On peut
penser que la situation de la majeure partie de sa population est aussi difficile que pour celle du Bangladesh.
• La forte croissance économique de l’Asie du Sud et de l’Est est à la fois positive et source d’inégalités sociales grandissantes.
Cette croissance ne signifie pas le développement humain de l’ensemble de la population. Réduire la pauvreté de masse reste
encore un défi.
SUJET La croissance urbaine de la Chine et ses conséquences
Analysez les deux documents pour montrer la forte croissance de l’urbanisation
en Chine et ses conséquences.
Portez un regard critique sur la carte 1 : quelles sont ses limites pour comprendre
les facteurs de la croissance urbaine en Chine ?
• L’émergence économique de la Chine s’accompagne d’une spectaculaire urbanisation. Deux documents récents invitent à
réfléchir aux liens entre urbanisation, industrialisation et questions environnementales : une carte extraite de l’hebdomadaire
Courrier international (2013) ainsi qu’une photographie de manifestants dans une ville proche de Shanghai. En quoi la
croissance urbaine en Chine engendre-t-elle des inégalités et des tensions ?
• La Chine connaît une croissance urbaine spectaculaire : elle a douze métropoles de plus de cinq millions d’habitants. Les
régions qui ont connu la plus forte urbanisation se situent principalement sur les littoraux. L’expansion des zones urbaines est
donc forte dans les régions les plus intégrées à la mondialisation et les plus industrialisées : c’est le cas des trois mégapoles
côtières Tianjin-Pékin au Nord, Shanghai au centre, le delta de la rivière des Perles avec Hong Kong, Canton, Shenzhen au Sud.
Cette urbanisation massive correspond aussi à un objectif des dirigeants chinois : utiliser la croissance urbaine pour doper
la croissance économique. Les inégalités régionales entre le littoral et le reste de la Chine risquent de se renforcer et l’exode
rural sera difficile à freiner alors que le littoral est déjà saturé.
La photographie permet de mesurer les dégâts environnementaux provoqués par la croissance urbaine, qui se fait au
détriment des terres arables grignotées par les constructions massives d’immeubles. Ici, la présence d’une industrie lourde
en milieu urbain risque de polluer les eaux du fleuve par ses rejets. Souvent, les pollutions les plus sensibles affectent l’air :
les rejets des centrales thermiques au charbon génèrent des situations d’« airpocalypse ». Cependant, la classe moyenne
urbaine commence à prendre conscience des dangers liés à un environnement dégradé. La manifestation est d’autant plus
symbolique que la liberté d’expression est très encadrée.
• La carte ne permet pas de comprendre les facteurs de la croissance urbaine. Elle ne donne pas d’indications sur la
localisation et l’importance des régions industrielles de la Chine. L’émergence de très grandes villes est étroitement liée
à l’industrialisation du pays, y compris pour des capitales provinciales de l’intérieur, comme Chengdu dans le Sichuan. Le
repérage sur la carte des Zones économiques spéciales (ZES) aurait donné des renseignements utiles.
• La très forte croissance économique et urbaine de la Chine n’est pas durable : elle engendre de graves problèmes envi-
ronnementaux qui provoquent de fortes tensions sociales (voir aussi les conflits fonciers liés à l’étalement urbain) dans un
contexte persistant d’absence de libéralisation du régime politique.
Document 1
(voir le doc 3 p. 243 du manuel)
Les contrastes de
développement : bidonville
et centre d’affaires à Manille,
capitale des Philippines
© Corbis
• L’Asie du Sud et de l’Est est un vaste ensemble géographique qui compte un peu plus
de la moitié de la population mondiale. Il est contrasté regroupant à la fois des pays
très développés et des PMA (Pays les moins avancés), ainsi que de nombreux pays dit Présenter les
« émergents ». Deux documents sont proposés à l’analyse : une photographie opposant documents et
bidonville et quartier d’affaires à Manille, capitale des Philippines, et un tableau annoncer la
statistique d’évolution de la croissance du PIB ayant pour source la Banque asiatique de problématique.
développement. Quels défis de la croissance sont observables ? En quoi ces documents
permettent-ils de distinguer croissance et développement ?
• Le croisement des documents montre qu’il faut distinguer croissance et développement : Le regard critique
la photographie indique que les disparités de développement sont fortes à l’échelle d’une
ville comme Manille où le nombre de pauvres a augmenté, alors que le tableau indique doit montrer
pour les Philippines une croissance moyenne de 4,8 %. Les défis de la croissance sont donc l’intérêt des
nombreux dans beaucoup de pays : pauvreté de masse et faiblesse relative des classes documents (la
moyennes, conditions alimentaires et sanitaires incertaines, urbanisation incontrôlée qui réponse qu’ils
s’accélère, habitat, éducation et emploi à fournir à la jeunesse. apportent) et
Cependant, le tableau n’envisage que la croissance économique, pas l’IDH qui prend aussi leurs limites
en compte les conditions de vie et le niveau d’éducation au même titre que la richesse. De (s’appuyer sur les
plus, la croissance est donnée à l’échelle des États dont certains sont très vastes avec de connaissances
fortes disparités régionales (ex. Chine littorale et intérieure). Enfin, des pays en difficulté personnelles).
manquent (ex. Myanmar, Corée du Nord). Il aurait été utile de disposer du PIB/habitant
ou de croiser les données avec la croissance démographique. Celle-ci reste en effet assez
soutenue dans de nombreux pays mais inégale : la masse de la population et sa jeunesse
entretiennent la croissance du nombre d’habitants, comme en Inde – qui devrait devenir
le pays le plus peuplé du monde –, au Pakistan ou encore en Indonésie. À l’inverse, le
Japon connaît un vieillissement très prononcé peu favorable à la croissance et la Chine
assouplit sa politique de l’enfant unique pour faire face à cette menace.
Mentionner la
• Les documents montrent la spectaculaire croissance économique que connaissent réponse que
beaucoup de pays d’Asie du Sud et de l’Est. Les bidonvilles témoignent des obstacles que les documents
ces pays doivent surmonter sur la voie du développement. Il faut prendre en compte la apportent au sujet
diversité très forte des situations nationales pour mesurer si la croissance économique se et la mettre en
traduit en développement humain. perspective.
◗◗L’organisation
La légende est structurée en trois parties. La première organise les différents grands espaces de la ville (extension
de la mégapole). Les deux autres se réfèrent explicitement à la problématique du sujet : modernisation de la
capitale économique de l’Inde (dynamiques économiques) et ségrégation socio-spatiale extrêmement marquée
(inégalités).
◗◗Le choix des figurés
– Les figurés de surface permettent de différencier le noyau initial de la ville par rapport à l’ensemble de l’espace
urbanisé (plages de couleur) et de localiser les principales zones d’habitat précaire. Pour représenter cette
seconde information qui demande l’utilisation d’un figuré de surface, on utilise des hachures.
– Les figurés ponctuels permettent d’identifier les grands aménagements de la mégapole mais aussi les
différentes villes (ronds et cercle rouges) qui font partie de cette aire urbaine.
– Des flèches mettent en évidence les principales directions de l’extension urbaine.
1 357 Orientale
lf e
PAKISTAN
NÉPAL TAIWAN Océan
191
BHOUTAN
23 Prévision de croissance totale de population
27
(en % de la population 2010)
P a c i fi q u e
Mer BANGLADESH
INDE MYANMAR Mer
d’Oman 1 276 PHILIPPINES
157 (BIRMANIE) LAOS
6,5
de 96 –8 0 20 30 75
53 Chine
90 méridionale
Golfe du THAÏLANDE Données manquantes pour TAIWAN
Bengale 66 VIÊT-NAM
14,5
O c é a n CAMBODGE
3. Le RNB moyen par habitant en 2012
BRUNEI
I n d i e n 21 (en ppa, en dollars courants)
M A L A I S I E
SRI LANKA 30
MALDIVES + de 30 000
SINGAPOUR
5,4
9 000 - 16 000
I N D O N É S I E
TIMOR
Sources : Population reference bureau 2013 – ORIENTAL 4 000 - 7 700
World Factbook 2013 pour Taiwan, Myanmar, 0 1 000 km 248,5
Corée du Nord.
1 400 - 4 000
● Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.
Me
régionales,
œuvre
le chapitre
ambitions mondiales 8 en
séances
Problématique La Chine a ravi la place de 2e économie mondiale au Japon en 2010 et peut s’appuyer sur une forte
croissance stimulée par ses exportations industrielles. Dans le même temps, le Japon peine à sortir d’une
longue phase de croissance faible, voire nulle, mais reste un grand pôle financier et d’innovation. La
question des relations entre ces deux pôles économiques se pose désormais en termes de concurrence.
Questions clés • Sur quels atouts très différents les économies chinoise et japonaise sont-elles fondées ?
• Dans quelle mesure ces deux économies sont-elles interdépendantes ?
• Dans quels secteurs sont-elles concurrentes ?
• Le leadership régional en l’Asie a-t-il changé ?
Objectifs • Montrer la singularité de ces deux modèles économiques (temporalités différentes des phases de
développement, atouts et faiblesses).
• Faire comprendre l’imbrication croissante des deux systèmes productifs (interdépendances).
• Montrer comment s’exerce la concurrence entre les deux économies.
Pièges à éviter • Oublier de s’appuyer sur le cours d’histoire (La Chine et le monde depuis 1949) pour faire comprendre
les caractéristiques du modèle économique chinois (ouverture économique, ZES, planification).
• Étudier de façon cloisonnée ces deux puissances économiques : ce chapitre se fonde sur une approche
comparative.
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 283 : Japon-Chine, les enjeux géoéconomiques en Asie du Sud et de l’Est
Problématique Le rapide développement économique de la Chine a favorisé sa montée en puissance globale, qui se
traduit par une influence grandissante à l’échelle de l’Asie. Ainsi, tensions et rivalités s’exacerbent avec le
Japon à l’échelle d’une région où la guerre froide a laissé des traces (présence militaire américaine).
Questions clés • Pourquoi l’histoire récente constitue-t-elle encore un facteur de tensions entre la Chine et le Japon ?
• En quoi les revendications territoriales sont-elles un autre facteur important de tensions entre eux ?
• Comment se traduisent ces rivalités à l’échelle de l’Asie ?
Objectifs • Montrer le poids de l’histoire dans les rapports entre les deux peuples.
• Comprendre l’importance de la question des ZEE.
• Ouvrir la réflexion sur les formes que la rivalité entre les deux pays peut prendre.
Pièges à éviter • Surestimer le risque de conflit entre les deux puissances rivales : les problèmes mémoriels et
territoriaux entre la Chine et le Japon sont aussi mobilisés pour des raisons de politique intérieure.
• Faire de la Chine une puissance récente : l’influence de la Chine en Asie orientale est très ancienne.
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 282 : Japon-Chine : le face-à-face en mer de Chine orientale
Documents • Doc. p. 280-281 : Les rivalités exacerbées par les différends territoriaux
complémentaires • Doc. 6 et 9 p. 289 : accompagnant le cours
Séances 4 et 5
COURS 3 : Japon – Chine, deux puissances aux ambitions
mondiales
Problématique Au niveau international, la Chine est de plus en plus présente sur tous les continents afin de défendre
ses intérêts, ce qui pose désormais la question de sa rivalité avec les États-Unis. En parallèle, le Japon
développe un modèle beaucoup plus original, fortement orienté vers la « puissance douce ». Ces deux
puissances nourrissent donc des ambitions mondiales en s’affirmant différemment.
Questions clés • En quoi les deux puissances asiatiques possèdent-elles des atouts très différents pour assurer
leur rayonnement à l’échelle mondiale ? • La Chine est-elle devenue une puissance mondiale globale,
rivale des États-Unis ? • Le Japon est-il en mesure de rivaliser dans tous les domaines avec la Chine ?
• Sur quels éléments s’appuie la « puissance douce » de ces deux pays ?
Objectifs • Mener une analyse comparative des atouts des deux pays dans la mondialisation. • Afin de mieux cerner
les caractéristiques de l’influence de ces deux pays, engager une réflexion sur la notion de puissance et
ses différents attributs. • Montrer les limites de ces deux puissances.
Notions • Puissance globale (Hard power) • Puissance douce (Soft power) • IDE • Diaspora.
Documents centraux • Cartes Enjeux p. 284 et 285 : L’ambition du Japon, consolider une puissance mondiale ; L’ambition de
la Chine, devenir la première puissance mondiale.
Objectifs Utiliser les schémas de la fiche de révision afin d’établir le bilan de cette approche comparative
des deux puissances.
Mise en œuvre • Schéma graphique p 297 : il permet de spatialiser les relations de concurrence et de rivalités entre
les deux puissances (à réaliser progressivement avec les élèves)
• Schéma fléché p 297 : il permet de mettre en évidence les notions clés du chapitre et montre bien
les deux échelles spatiales de l’étude et facilite l’approche comparative nécessaire.
Bibliographie
Les ressources
du manuel numérique ✔✔ C. MEYER, Chine ou Japon, quel leader pour l’Asie ?,
MAGNARD Presses de Sciences Po, 2010
✔✔ S. BALME, La tentation de la Chine, nouvelles idées reçues
✔✔ Vidéo : La Chine au Sénégal (2008) sur un pays en mutation, Le cavalier bleu, 2013
✔✔ Construire/déconstruire les cartes majeures ✔✔ P. PELLETIER, La fascination du Japon, idées reçues sur
du programme : l’archipel japonais, Le cavalier bleu, 2012
• Japon-Chine, le face-à-face en mer de Chine ✔✔ Regards géopolitiques sur la Chine, Hérodote n° 150,
orientale, p. 282 3e trimestre 2013
• Japon-Chine, les enjeux géoéconomiques en
✔✔ Chine et puissance. De l’empire du milieu au géant
Asie du Sud et de l’Est, p. 283
mondial, Carto n° 19 (en collaboration avec la
• L’ambition du Japon : consolider une puissance
documentation française), octobre 2013
mondiale, p. 284
DD Voir le dossier spécial intégrant une approche géohistorique
• L’ambition de la Chine : devenir la première
et le « petit atlas de la Chine dans la mondialisation »
puissance mondiale, p. 285
✔✔ Des schémas pour réviser :
• Japon – Chine : concurrences régionales,
ambitions mondiales, p. 296
Sites Internet
✔✔ S’entraîner au schéma pour illustrer la
composition au Bac : ✔✔ CERISCOPE, Puissance, 2013, articles en ligne :
• Japon – Chine : concurrences régionales, • Stéphanie BALME, « L’impuissance paradoxale du soft
power de la Chine post-Mao » : http://ceriscope.sciences-po.
ambitions mondiales, p. 298
fr/puissance/content/part4/l-impuissance-du-soft-power-
chinois?page=show
• Emmanuel PUIG, « Un hard power aux caractéristiques
chinoises ? » : http://ceriscope.sciences-po.fr/puissance/
content/part4/un-hard-power-aux-caracteristiques-
chinoises ?
✔✔ Courrier international :
http://www.courrierinternational.com/dossier/2012/09/18/
pour-une-poignee-de-cailloux
DDun dossier sur les tensions Chine-Japon en mer de Chine (incluant
des cartes et de nombreux dessins de presse)
puissances concurrentes
en Asie du Sud et de l’Est (p. 282-283)
1 Quelles sont les principales sources de tensions en mer 3 Quel est l’enjeu pour le Japon d’un rapprochement
de Chine orientale entre le Japon et la Chine ? (carte 1) avec l’Inde ? (carte 2)
La Chine et le Japon s’opposent pour la possession d’îles, voire L’Inde est un géant démographique, la plus grande démocratie
d’îlots qui donnent droits à de vastes ZEE qui apportent des res- du monde et une puissance émergente. Face à sa rivalité avec
sources halieutiques et énergétiques. Le conflit le plus aigu la Chine, le Japon cherche un allié de poids pour limiter l’expan-
concerne les îles Senkaku/Diaoyu, objet de surenchères natio- sion de celle-ci, ce qui intéresse aussi l’Inde.
nalistes. Les deux pays affirment ainsi leur puissance militaire
4 D’après la présence commerciale de la Chine et du
dans la région.
Japon dans les différents États de la région, lequel des
2 Quelles régions semblent vitales pour le Japon et la deux pays apparaît-il comme le partenaire le plus incon-
Chine ? (carte 2) tournable pour ces États ? (carte 2)
Les deux pays sont liés économiquement avec les pays de Aujourd’hui, la Chine est devenue le premier partenaire com-
l’Asean. Le Japon est surtout tourné vers l’Asie du Sud-Est (il mercial des pays d’Asie du Sud-Est alors que le Japon semble
est prépondérant au sultanat de Brunei où il s’approvisionne en perdre du terrain. Elle fait des échanges avec de nombreux
pétrole), tandis que la Chine regarde aussi beaucoup vers les pays et est indispensable pour certains vu son poids prépondé-
pays d’Asie centrale, riches eux aussi en hydrocarbures et en rant.
ressources minières.
1 Quelle est la principale puissance commerciale ? Quel 3 Quelle est la place du Soft power dans les ambitions
est le principal investisseur ? (cartes 1et 2) mondiales des deux puissances ? (cartes 1 et 2)
La Chine est la principale puissance commerciale du monde. Les deux puissances cherchent à diversifier les aspects de leur
Elle cherche à renforcer ses échanges avec toutes les zones du puissance et à mieux faire connaître leur culture pour améliorer
monde. Le Japon est plus tourné vers des partenaires de longue leur image et développer leur influence. Elles implantent des
date, mais il demeure un investisseur de poids alors que les IDE centres culturels (Confucius ou Fondation du Japon) dans de
chinois sont beaucoup plus récents. nombreux pays, là encore avec une présence plus large pour la
Chine. Le Japon joue aussi sur l’aide publique au développe-
2 Pour les échanges commerciaux et les IDE dans le
ment.
monde, quels sont les points communs et les différences
entre les deux pays ? (cartes 1 et 2) 4 Quelle préoccupation majeure partagent-elles dans
Les échanges et investissements des deux pays se font majori- l’océan Indien ? (cartes 1 et 2)
tairement avec les autres pays d’Asie du Sud-Est, avec les pays La Japon et la Chine sont tributaires des échanges par voie ma-
riches (Amérique du Nord, UE, Australie) et les BRICS. Les in- ritime pour leur approvisionnement en matières premières et
vestissements japonais sont plus importants tandis que la Chine pour leurs nombreuses exportations. Ils participent donc acti-
alimente le monde de ses produits fabriqués à bas coût. Le Ja- vement à la sécurisation des routes maritimes incontournables,
pon a développé ses IDE depuis le milieu des années 1980, alors notamment par la lutte contre la piraterie en Asie du Sud-Est
que la Chine les développe depuis peu : ses échanges sont plus (détroit de Malacca).
également répartis et elle investit aussi en Afrique, en Amé-
rique latine pour sécuriser ses approvisionnements et affirmer
sa puissance sur des marchés d’avenir comme l’Éthiopie.
Document 2. Ce texte dévoile deux aspects majeurs de l’APD : son caractère pacifique et les intérêts économiques
qu’elle peut procurer. La volonté d’établir des relations pacifiques avec ses voisins est inscrite dans la Constitution
du Japon et ne peut se comprendre qu’en lien avec les événements de la Seconde Guerre mondiale. Au-delà de
cette vision idéaliste, l’intérêt économique est évident pour un pays qui a construit son développement sur un
modèle extraverti accumulant des excédents commerciaux structurels jusqu’en 2011.
Document 3. Le texte aborde directement les formes de concurrence et de rivalités entre la Chine et le Japon
sur le continent africain. Les deux modes de présence y sont fondamentalement différents. La Chine favorise ses
propres entreprises pour construire des infrastructures et obtient en contrepartie l’accès à des matières premières
minières ou/et énergétiques dont elle est devenue le premier consommateur mondial. À l’inverse, l’APD japonaise
est souvent multilatérale, en lien avec le PNUD, sous la forme d’une assistance technique (participant donc à la
formation de la main-d’œuvre locale), un accompagnement pour aider les entreprises locales. Il s’agit d’améliorer
le cadre de fonctionnement des économies africaines.
Une autre différence tient aux pays bénéficiant de l’aide. Le Japon suit l’attitude de la communauté internationale à
l’égard d’un pays, alors que la Chine ne prend pas en compte la façon dont le pays est gouverné : ainsi soutient-elle
le Soudan, dont le Président est l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale depuis 2009.
Document 4. Le planisphère permet de donner une vision globale de l’APD japonaise en signalant les principaux
pays bénéficiaires de ces aides. Fort logiquement, l’Asie orientale en reçoit une grande partie, ce qui s’explique
par la volonté première du Japon de favoriser l’émergence d’un marché régional prospère. Cependant, trois autres
horizons apparaissent : l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique. Cette extension a des motivations à la fois
économiques (une aide qui profite aux entreprises japonaises) et géopolitiques (approfondir des liens avec des
pays qui peuvent être alliés pour contrecarrer le puissant voisin chinois : ainsi, l’importance de l’aide à l’Inde et aux
pays de la péninsule indochinoise).
◗◗Synthèse
L’APD est donc un élément de Soft power pour le Japon, par
l’établissement de liens diplomatiques et surtout économiques
avec de nombreux pays du Sud au-delà de la sphère régionale
asiatique. Elle peut aussi apparaître comme un moyen pacifique
de contrer la montée en puissance de la Chine en Asie et dans le
monde. En même temps, elle bénéfice aux entreprises japonaises
qui exportent leurs matériels à travers les programmes de
construction d’infrastructures nécessaires au développement
des pays aidés.
Document 2. Ces extraits sont tirés d’un site consacré à la Chine. Ils montrent que les liens entre la communauté
chinoise et la Chine ne sont pas uniquement culturels mais aussi économiques, en particulier en Asie du Sud-Est,
où les Chinois forment une communauté très active qui contrôle l’essentiel du commerce, de l’industrie ou de
l’artisanat, qu’elle soit majoritaire comme à Singapour ou minoritaire comme en Thaïlande (10 % de la population)
ou en Malaisie (25 % de la population). Le cas de Taiwan est bien sur spécifique : les Taiwanais jouent un rôle moteur
en matière d’investissement, de transfert de technologie, soit directement, soit en passant par Hong Kong. Les
Chinois de la diaspora contribuent donc à insérer la Chine dans la mondialisation.
Document 3. Le planisphère sino-centré montre la répartition géographique de la diaspora chinoise : il met en
avant son ancrage régional en Asie de l’Est (Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Singapour,…). Noter que l’auteur
considère comme territoires de la diaspora des espaces que les dirigeants chinois considèrent comme faisant
partie de la Chine (Hong Kong ou à Macao, territoires d’administration spéciale et Taiwan). Il y a une forte présence
chinoise en Amérique du Nord, en Russie. Le Pérou est un cas à part : la main-d’œuvre asiatique chinoise est arrivée
au milieu du xixe siècle, après l’abandon du système esclavagiste, pour ramasser le guano ou travailler dans les
exploitations sucrières. La vague récente d’immigration correspond à l’ouverture du pays dans les années 1980.
La présence en Europe ou en Australie est plus modeste mais concentrée et active en certains lieux (cf. doc. 1 pour
Paris). Les membres de la diaspora chinoise sont donc éparpillés dans le monde dans des logiques de réseaux par
rapport à leur région de départ.
Document 4. La photographie représente l’entrée en bourse de l’entreprise Dangdang. com à New York en 2010,
une entreprise spécialisée dans la vente en ligne de biens culturels, fondée par Yu Yu, revenue en Chine, après
avoir obtenu son diplôme et travaillé aux États-Unis. Ce document témoigne de la mobilité, du dynamisme et
de l’ascension sociale d’une partie de la communauté chinoise, qui réinvestit ensuite dans son pays d’origine.
L’introduction en bourse aux États-Unis est une consécration (elle permet aussi de lever d’importants fonds et
d’intéresser les fonds d’investissements américains qui sont les plus importants du monde et rechigneraient
investir à Hong Kong). En mai 2014 c’est le site chinois Alibaba, le premier site marchand du monde, qui s’introduit
à New York.
◗◗Synthèse
La diaspora chinoise est une des plus importantes sur la planète.
Elle entretient assez souvent des relations avec son pays d’origine
ou de départ. La Chine exploite cette situation d’interface que joue
sa diaspora, qui fonctionne comme un comptoir de la Chine dans le
monde, et s’appuie sur le dynamisme de cette population, souvent
très intégrée professionnellement au pays d’accueil, mais qui
conserve aussi des relations étroites avec son pays d’origine, surtout
quand l’émigration est récente. La diaspora est donc un relais du Soft
power chinois qui se développe de manière plus officielle avec par
exemple les Instituts Confucius.
SUJET Japon – Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales
• Chine et Japon sont deux puissances majeures de l’Asie du Sud et de l’Est. Elles s’opposent dans le domaine géopolitique
et sont à la fois concurrentes et complémentaires d’un point de vue économique. À l’échelle mondiale, la Chine occupe une
place de plus en plus dominante qui occulte en partie celle du Japon. Quelles sont les trajectoires des deux pays d’un point
de vue régional et mondial ? On analysera d’abord l’affirmation de la puissance de ces deux pôles et leurs rivalités à l’échelle
régionale avant d’envisager, dans une seconde partie, leurs ambitions mondiales respectives.
• Le Japon et la Chine sont deux grandes puissances rivales. L’histoire récente a vu s’affronter les deux pays : intervention
japonaise en Chine dans les années 1930 et Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, un désaccord territorial les
oppose en mer de Chine concernant la délimitation des ZEE et la possession des îles Senkaku, qui avive les nationalismes.
Les deux pays ont connu des évolutions économiques divergentes. Le Japon a été le premier pays d’Asie à se développer après
la Seconde Guerre mondiale. Son mode de croissance extraverti, fondé sur la remontée des filières et le « toyotisme », a servi
de modèle régional. Dès les années 1970, on a parlé de « miracle » qui permit au Japon de devenir la deuxième économie du
monde. Pourtant, depuis les années 1990, ce modèle est remis en cause et le pays peine à sortir de la stagnation même s’il
demeure la troisième puissance économique avec des atouts industriels (dans les hautes technologies comme la robotique)
et commerciaux. La Chine, quant à elle, s’est insérée plus récemment dans l’économie mondiale en devenant « l’atelier
du monde ». Des délocalisations dans les ZES ont contribué à son décollage. Elle est un pays émergent (BRICS) dont les
principaux avantages comparatifs sont une main-d’œuvre nombreuse peu coûteuse et des normes techniques, sanitaires et
environnementales peu contraignantes. Les produits chinois montent cependant en gamme grâce aux efforts de recherche et
développement. Le développement profite surtout aux provinces littorales et à une petite partie de la population. L’IDH reste
moyen (0,7) et les inégalités augmentent.
Japon et Chine sont à la fois interdépendants et concurrents. Le commerce se renforce entre eux : le Japon fournit des
biens à haute valeur ajoutée à la classe moyenne chinoise grandissante et produit également de plus en plus en Chine des
marchandises revendues dans l’archipel et dans le monde. Les deux pays bénéficient d’accords de libre-échange avec leurs
voisins grâce à l’Asean + 3. Tous deux importateurs de matières premières énergétiques et minières, par exemple en Afrique,
ils sont aussi concurrents.
• Ces deux puissances ont des caractéristiques et un mode de développement très différents. En fonction de leurs
spécificités, chacune a des ambitions différentes à l’échelle mondiale. Mais toutes les deux cherchent à conforter leur niveau
économique et visent à diversifier les attributs de leur puissance. Le Japon a émergé économiquement en étant un « nain »
politique et militaire. Le pays aspire désormais à être plus présent sur la scène géopolitique (revendication d’un siège de
membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU). Sa présence dans le monde se diversifie : participation à des actions
militaires pour le maintien de la paix ; aide humanitaire ou APD très active en Asie et en Afrique. Son soft power culturel
est incontestable : la culture japonaise est de plus en plus appréciée (mangas, jeux vidéo…) et participe grandement à son
rayonnement dans le monde (« Cool Japan »). Un programme visant à attirer les touristes a également été mis en place.
(➜ insérer le schéma 1 p. 299)
En regard de cette puissance japonaise douce, la Chine ambitionne de devenir une puissance mondiale complète. Deuxième
économie du monde depuis 2010, membre de l’OMC depuis 2001 devenu premier exportateur mondial, elle fait de plus en
plus d’investissements à l’étranger grâce aux excédents accumulés. Son affirmation est également géopolitique : membre
du Conseil de sécurité de l’ONU depuis 1971 et du G20, elle est une puissance nucléaire (1964), militaire et spatiale (envoi
d’un homme dans l’espace en 2003 et d’un engin sur la lune en 2013). Elle contribue au développement en Afrique et en
Amérique latine, tout en servant ses intérêts économiques, en particulier ses besoins considérables de matières premières.
Enfin, sa culture, s’appuyant sur le réseau officiel des Instituts Confucius et ses diasporas, est de plus en plus diffusée (Nouvel
An chinois…). (➜ insérer le schéma 2 p. 299)
• Les deux puissances occupent une place importante dans une économie mondialisée. La montée en puissance de la
Chine est source de concurrences aussi bien au niveau régional que mondial et contraint le Japon à développer de nouvelles
stratégies pour affirmer sa présence dans le monde. La taille du pays et l’importance de la population jouent fatalement en
faveur de la Chine.
SUJET La Chine, une grande puissance mondiale
Analysez les deux documents pour montrer dans quelle mesure la Chine s’affirme
comme une puissance dominante.
Portez un regard critique sur le document 1 : pourquoi présente-t-il une image déformée
de la puissance de la Chine ?
• Depuis 2010, la Chine est la deuxième puissance économique mondiale, s’affirmant à la fois à l’échelle régionale et
mondiale. Une couverture du magazine anglais The Economist paru en 2009, et un texte extrait de la revue de géographie
Hérodote daté de 2013, nous renseignent sur les attributs de la puissance chinoise. La Chine peut-elle être considérée dès
aujourd’hui comme une puissance mondiale ?
• Le dessin montre une Chine hyperpuissante, un « empire du milieu » ordonné, à l’urbanisme et à l’architecture rappelant les
États-Unis. Le reste du monde semble éloigné, insignifiant, réduit à des stéréotypes : les États-Unis, représentés par la Statue
de la Liberté, sont réduits à la crise immobilière de 2008 et dépendent des capitaux chinois ; l’Europe n’existe que par ses
marques de luxe française ou italienne, l’Afrique et l’Amérique latine par leurs matières premières. Le voisinage asiatique est
minimisé : Japon minuscule, Corée du Sud et Inde absentes, Taiwan affublé du drapeau chinois…
Le texte met lui aussi en avant le statut de grande puissance mondiale de la Chine d’un triple point de vue : économique
(croissance record, 2e rang mondial par le PIB), politique (droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU) et militaire (2e budget
militaire).
Cependant, le texte relativise cette puissance à l’échelle régionale. La Chine doit compter avec l’Inde et le Japon, autres
puissances d’une Asie multipolaire. L’Inde apparaît comme l’autre géant démographique inquiet de la montée en puissance
géopolitique de la Chine, car des contentieux frontaliers terrestres subsistent entre eux. La rivalité de puissance avec le Japon
se traduit en tensions maritimes en mer de Chine orientale (îles Senkaku/Diaoyu). À l’échelle mondiale, la puissance militaire
chinoise est inférieure à celle des États-Unis, encore très présents en Asie.
• Le dessin est volontairement caricatural, il minimise le poids des trois grands pôles capitalistes (Triade). Les États-Unis
sont présentés « en liquidation ». Les autres BRICS n’apparaissent pas. La puissance de la Chine y est présentée sans limite
ni revers. Au plan économique, les appétits chinois en matières premières vis-à-vis de l’Afrique et de l’Amérique latine, et
ceux de la classe moyenne pour les produits de luxe sont réels, mais les limites du développement sont occultées : la Chine
reste un pays atelier dans lequel les ouvriers ont des conditions de travail déplorables. Les inégalités sociales sont très fortes
et se creusent : l’IDH reste moyen (0,7), la population vieillit et le développement ne profite qu’aux provinces littorales. Les
multiples atteintes à l’environnement et l’absence de démocratie ne sont pas mentionnées.
• La Chine est donc une puissance géopolitique et économique extravertie, dont le poids mondial est encore amené à
croître. Acteur incontournable, elle est néanmoins contestée à l’échelle régionale et doit encore relever d’importants défis de
développement pour asseoir cette puissance.
SUJET Le Japon, une puissance mondiale originale
Analysez les deux documents et montrez en quoi ils rendent compte du rôle mondial
du Japon.
Portez un regard critique sur le document 1 : quelles sont ses limites pour comprendre
l’importance et la place du Japon dans le monde.
• Le Japon est l’un des pôles de la Triade. Pourtant, en 2010, la Chine lui a ravi la place de deuxième puissance économique
mondiale. Deux documents très récents, un texte issu d’un atlas des éditions Autrement et une affiche pour un salon annuel
de culture populaire japonaise se tenant à Paris, nous montrent différentes facettes de la puissance japonaise. En quoi cette
puissance se distingue-t-elle des autres grandes puissances ?
• Le texte présente la principale originalité du Japon : son absence sur la scène militaire et diplomatique internationale (ONU)
qui résulte de la Seconde Guerre mondiale. Sa puissance est avant tout économique, fruit d’un modèle l’ayant hissé aux
premiers rangs mondiaux après une rapide remontée des filières. La maîtrise technologique s’est affirmée notamment dans
l’électronique où le pays effectue aujourd’hui un passage du « contenant aux contenus » : après avoir été leader en production
de téléviseurs, Walkman, consoles de jeux, le Japon exporte ses jeux vidéo, dessins animés, mangas dont plusieurs héros
figurent sur l’affiche. Les salons à l’étranger élargissent cette influence (14e édition à Paris). Le soft power culturel est un
élément clé de sa puissance, d’où le terme de Cool Japan, qui contraste avec l’émergence de la puissance chinoise. Celle-
ci est à la fois militaire, diplomatique et économique (sa capacité productive est supérieure à celle du Japon avec son
système hybride du socialisme de marché). La concurrence avec le voisin chinois génère des tensions nationalistes, comme
le contentieux pour les îles Senkaku/Diaoyu ou liées au passé encore douloureux de la Seconde Guerre mondiale.
• Le texte tend cependant à ne présenter le Japon que par le biais de son soft power, ce qui est réducteur (la technologie
y est juste évoquée). Le Japon reste bien une puissance économique, la troisième du monde, riche (PIB par habitant élevé).
Le Japon est un pôle majeur du commerce et de la finance mondiaux (bourse de Tokyo, FTN leaders mondiales comme
Toyota), avec d’importants investissements à l’étranger comme en Chine ; il est pionnier en technologies avancées comme la
robotique ou les nanotechnologies. Sa présence internationale sur la scène diplomatique et militaire progresse : participation
aux actions de maintien de la paix, lutte contre la piraterie, Aide publique au développement (APD). De plus, son influence
culturelle n’est pas limitée à une culture populaire et destinée aux adolescents : cinéma, littérature mais aussi gastronomie,
mode (Uniqlo) y participent activement.
• Le Japon demeure donc une grande puissance particulière, qui redéfinit sa place en s’appuyant sur des atouts spécifiques
en élargissant son influence culturelle. Cependant, il doit faire face à l’émergence de nouveaux concurrents, en premier lieu la
Chine, qui affirme sa puissance à la fois sur la scène régionale et mondiale en s’appuyant sur un impressionnant hard power
en termes de territoire, population, économie et puissance militaire.
SUJET Japon – Chine : tensions géopolitiques et géoéconomiques en Mer de Chine
Analysez les documents et montrez que la Mer de Chine est un enjeu de la rivalité
entre la Chine et le Japon.
Portez un regard critique sur le dessin de presse : quelles sont ses limites pour
comprendre la complexité des tensions entre la Chine et le Japon ?
• Le Japon et la Chine, très liés économiquement, entretiennent une rivalité de puissance en Asie orientale. Un dessin de
presse (2012) et un texte issu de la revue Hérodote (2013) évoquent les vives tensions géopolitiques et géoéconomiques
entre les deux pays à propos d’îlots situés en Mer de Chine orientale. Comment cette rivalité se manifeste-t-elle dans cet
environnement proche ?
• L’archipel Senkaku/Diaoyu, situé entre la Chine et le Japon en Mer de Chine orientale, représente un enjeu stratégique
pour les deux pays. Le Japon l’a annexé à la fin du xixe siècle et la Chine le revendique. Chacun se livre à une surenchère
nationaliste pour posséder ces îlots. L’archipel étant minuscule et inhabité, on peut penser que sa possession relève
davantage du symbolique. Toutefois, depuis la Convention de Montego Bay entrée en application en 1994, la délimitation des
ZEE (370 km de large) des pays leur permet de s’accaparer leurs ressources (énergétiques, halieutiques…). Dans cette région,
d’autres désaccords concernant des îles ou des délimitations maritimes multiplient les sources de tensions.
Ces tensions sont à replacer dans un contexte plus large de rivalités et de tensions nationalistes non encore apaisées,
datant de l’invasion japonaise des années 1930 et des atrocités commises durant la Seconde Guerre mondiale. Puissance
économique, la Chine veut aussi s’affirmer comme puissance régionale. Mais le Japon, qui a été le moteur de l’aire de
puissance asiatique, est soutenu et défendu par les États-Unis toujours présents militairement dans la région depuis 1945,
en raison de la guerre froide. La puissance navale japonaise est supérieure à celle de la Chine, d’où un rapport de force qui
se traduit par des intimidations verbales ou militaires. L’enjeu apparaît disproportionné si l’on considère les caractéristiques
des îlots concernés : au-delà de s’emparer du contrôle d’un territoire, il s’agit d’affirmer un leadership régional et de cimenter
les opinions publiques derrière les pouvoirs en place. Les États-Unis, sous le crayon du dessinateur suisse Chappatte,
apparaissent inquiets car s’ils protègent le Japon depuis 1945, ils ont pourtant besoin des Chinois pour, par exemple,
financer leur endettement.
• Le dessin montre bien les tensions liées au problème de délimitation des frontières maritimes entre la Chine et le
Japon autour des îles Senkaku/Diaoyu, sans pour autant donner d’éléments d’explication sur leurs causes et leurs enjeux :
délimitation de la ZEE, enjeux géoéconomiques liés aux ressources réelles de l’espace maritime (pêche, hydrocarbures
offshore…). Par ailleurs, l’arrière-plan historique reste vague.
• Les questions de délimitation des territoires maritimes, concernant quelques kilomètres carrés, peuvent paraître
symboliques et sont pourtant des sources de tensions très fortes. Elles révèlent la complexité des rivalités de puissance
en Asie orientale, en particulier entre le Japon et la Chine, où les relations économiques sont placées sous le signe des
interdépendances et des concurrences.
RUSSIE
JAPON
CORÉE
DU SUD
CHINE
Asean + 3
INDE Océan Aide pour répondre au sujet
Pacifique
Océan
●●Analyser le sujet
Indien
Asean ◗◗Quel sens précis donner à l’expression
« puissances rivales » ?
Asean + 6
●●Définir le fil conducteur du sujet
Asean Choisissez parmi les trois propositions suivantes
le fil conducteur qui convient :
La vision de la Chine
◗◗Les ambitions de la Chine et du Japon
Asean + 3 AUSTRALIE en Asie du Sud et de l’Est
Organisation
de coopération (OCS) ◗◗La compétition économique entre le Japon
de Shanghai
et la Chine
La vision du Japon NOUVELLE- ◗◗Concurrences et tensions entre Chine
ZÉLANDE
Asean + 6 et Japon en Asie du Sud et de l’Est
et dans le monde
●●Élaborer le plan
◗◗Vérifiez si l’intitulé du sujet fournit explicitement ou non un cheminement de la réflexion.
◗◗Pour chacune des deux ou trois grandes idées dégagées, mobilisez vos connaissances du cours
et notez les informations issues du document qui illustrent l’argumentation.