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Cette étude a été réalisée au sein du Laboratoire régional des d’étudier la faisabilité des différents sys-
ponts et chaussées (LRPC) de Strasbourg, faisant MOTS-CLÉS
partie du tèmes selon plusieurs critères : préci-
photogrammétrie,
Centre d’études techniques de l’équipement (CETE) de l’Est. sion, facilité de mise en œuvre, rapidité,
tachéométrie,
Les services de Voies Navigables de France (VNF) ont exprimé efficacité et automatisation du traite-
centrale inertielle, ment de données.
le besoin de disposer d’un outil à grand rendement afin de
GPS, cartographie
diagnostiquer, par l’image, l’état de la maçonnerie des
mobile, tunnel
tunnels fluviaux. Afin de répondre aux besoins des services Données utilisées
de VNF, le groupe ouvrages d’art et l’équipe de recherche associée (ERA) du
Les données CETEproviennent de
utilisées
de l’Est ont proposé (convention du 7 octobre 2009) d’adapter et de développer,
différents instruments :
dans une démarche innovante, un outil d’inspection basé sur les- Images acquises depuis
connaissances et le système
mis
techniques du système d’imagerie routière développé au sein de ces équipes. en place par le LRPC de
Strasbourg. Le système d’acquisition
La faisabilité d’un tel système pour les canaux est étudiée. Cette phase fait
embarqué sur la barge est composé
suite à une série d’essais préalables menés conjointement par lede LRPC
deux decaméras Marlin (prises de
Strasbourg et le groupe PAGE de l’INSA de Strasbourg dans un tunnel-canal
vues latérales), dede deux caméras Pike
475 m situé à Niderviller en Moselle. Dans un premier temps, il s’agit(prisesde
de vues de la voûte), d’un dis-
mettre en place un système d’acquisition automatique permettant positif
de d’éclairement et d’un ordina-
constituer une cartographie détaillée et géoréférencée de l’ouvrage. teur gérant le déclenchement et l’en-
Ensuite,
registrement des prises de vues
un système de traitement semi-automatique des images destiné à repérer et
(figures 1 et 2). La disposition des
localiser les défauts dans le tunnel sera développé. caméras Pike est modulable afin de
disposer d’images de l’ensemble de la
L
es tunnels navigables sont des essais sont comparées, et les erreurs voûte.
ouvrages peu structurés, d’une lon-(notamment la dérive de la centrale iner- - Résultats de levés topométriques et
gueur variable (47 à 5 681 m), où latielle) estimées. Il est donc nécessaire lasergrammétriques réalisés par le q
trajectoire d’une plate-forme mobile
est difficilement planifiable. De plus, la
plate-forme reposant sur l’eau, ses
mouvements sont très instables. Les
contraintes telles que la longueur, l’obs-
curité et l’impossibilité d’utiliser le GPS
sont également à prendre en considé-
ration. Le système d’inspection, embar-
qué sur un véhicule, doit pouvoir être
repéré dans le tunnel : la connaissance
des positions longitudinale et transver-
sale est nécessaire.
e
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développé en interne. Il s’appuie sur
deux images prises au même instant
par deux caméras homologues d’un
même couple stéréoscopique. Le cali-
brage de chaque couple stéréosco-
pique (Marlin et Pike) a permis de déter-
miner les paramètres d’orientation des
deux caméras l’une par rapport à
l’autre. A partir de points d’appui
visibles sur un couple d’images, les
positions des centres de perspective
ont été déterminées.
Positionnement
avec le système GPS/Centrale
inertielle/DVL
Figure 5. Calcul des positions des caméras par suivi tachéométrique
Lors de l’expérimentation menée le
Positionnement par 1er décembre 2011, le dispositif sur le
le modèle ne peut être prise. Afin de
photogrammétrie bateau comprenait le système de prises
quantifier cette courbure, une zone de
de vues, un récepteur GNSS relié à une
L’objectif est de déterminer la position 100 m a été orientée. Les écarts sur les
base au sol, une centrale inertielle et un
et l’orientation des centres de perspec-points d’appui ont révélé que la plani-
capteur DVL. Les décalages spatiaux
tive des caméras à l’aide du logiciel métrie est davantage affectée (écart
entre les différents éléments ont été
PhotoModeler Scanner (PMS). Le géo- maximal de 30 cm) que l’altimétrie
déterminés par levé quasi statique. Le
référencement a tout d’abord été effec-(écart maximal de 2 cm).
but de cette expérimentation est d’éva-
tué en s’appuyant sur des photos prises
Afin de corriger cette courbure, il est luer la précision de positionnement que
à des instants différents depuis une
donc nécessaire d’insérer des points l’on peut atteindre avec un tel système.
caméra latérale en raison de la pré-
d’appui et surtout de les fixer en utili-
sence de points d’appui sur les pié- Le GPS ne fonctionnant qu’à l’entrée et
sant le mode “Imported Object”.
droits. Un recouvrement de 75 % a été à la sortie de tunnel, il s’agit notamment
Néanmoins, les valeurs de tolérance
choisi afin de diminuer le nombre de d’estimer la dérive de la centrale iner-
sur ces points doivent rester adaptées
photos tout en conservant une préci- tielle. C’est pourquoi le suivi tachéomé-
afin de limiter les contraintes géomé-
sion suffisante. Sous PMS, le module trique d’un prisme placé sur la barge a
triques sur le modèle qui provoquent
“SmartMatch” permet une orientation été réalisé. Dans un premier temps, la
une instabilité de l’altitude des camé-
relative automatique des photos. trajectoire de la CI a été calculée à partir
ras. Les nombreux tests réalisés sur la
Néanmoins, ces premiers essais de des positions du prisme au cours du
bande de photos latérales ont permis
géoréférencement ont montré une trajet. Elle peut ensuite être comparée à
de définir une méthode d’orientation et
déformation et plus particulièrement celle calculée par la société Cadden,
de géoréférencement des centres de
une courbure du modèle, malgré un obtenue à partir des mesures de la CI.
perspective des caméras. Dès le départ,
plus fort résidu de 2,1 pixels (environ Dans un second temps, en fusionnant
le modèle a été défini dans le système
6 mm) (figure 6). Ce problème est récur- toutes ces données, une méthode de
de coordonnées Lambert I ou Lambert
rent concernant les ouvrages linéaires calcul des positions des centres de
93. Il s’est ensuite construit progressi-
où la fin du modèle est déviée par rap- perspective est étudiée.
vement par l’orientation relative de
port au début. Ces petites erreurs sur
nouvelles photos et géoréférencé grâce
quelques photos deviennent impor-
à la présence de points d’appui. Résultats atteints
tantes sur l’ensemble du modèle en rai-
L’intégration de photos de la voûte a
son d’un recouvrement qui s’applique
permis de compléter le modèle et de Photogrammétrie
d’une photo à l’autre. En raison d’une
géoréférencer les caméras Pike.
distance trop faible entre la caméra et le La capacité mémoire de PMS étant
piédroit, aucune photo avec un recou- Un traitement stéréoscopique a égale- limitée, la décomposition en de nom-
vrement global permettant de rectifier ment été effectué en utilisant le logicielbreux sous-modèles a dû être effec-
tuée. Par exemple, le tunnel a été
décomposé en 9 modèles associant
une caméra Marlin à une caméra Pike.
Cela pose donc problème pour la conti-
nuité du modèle global. Les points
Figure 6. Problème de déformation du modèle : vue de dessus d’une partie du tunnel
homologues sont détectés automati-
après l’orientation relative et la mise à l’échelle quement par le descripteur SIFT q
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TOPOGRAPHIE
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en valeur absolue, un contrôle devra
s’effectuer à partir de références indé-
pendantes telles que les points de réfé-
rence situés sur le piédroit. Cela néces-
site donc de connaître les six éléments
d’orientation externe de la caméra, afin
qu’un point situé sur au moins deux
photos puisse être connu en XYX dans
le système de coordonnées terrain. A
l’avenir, il sera donc nécessaire de com-
pléter les positions XYZ obtenues lors
de cette étude par les trois angles
d’orientation ω, φ et κ (seul PMS a per-
mis cette détermination).
Contact
Antoine GUITTET
guittet@atgt.fr
Figure 9. Recalage de la trajectoire de la caméra (obtenue par mesures ABSTRACT inertielles) sur
le point imd.560 de la trajectoire obtenue par PhotoModeler Scanner
Key words: photogrammetry,
tacheometry, INS, GPS, mobile mapping,
écarts importants avec les autres logues facilite cette tâche. Les points
tunnel
méthodes à l’approche du tunnel. d’appui doivent être en nombre suffi-
sant (tous les 10 m environ) afin d’éviterFrench Waterways Services expressed
Conclusion et perspectives une dérive du modèle. La tachéométriethe need for a high-performance tool to
est une méthode sûre mais pénalisée analyse by the picture, the state of the
Ce projet a permis d’évaluer la préci- par les décalages d’horloge que les masonry of the canal-tunnels. The Civil
sion que l’on peut atteindre pour le appareils peuvent avoir avec le systèmeengineering works Group and the
repérage d’un système d’inspection de prises de vues et par une portée limi- Associate Research Team of the Eastern
dans un tunnel-canal. Les différents trai-
tée qui rend son application difficile Centre of Technical Studies on
tements effectués et résultats obtenus pour les tunnels longs, courbés et sans Equipment have therefore proposed to
nous montrent que la synchronisation banquette (la mise en place de consoles adapt their knowledge for road imaging
temporelle entre les différents instru- dans le tunnel peut être une solution). to canal-tunnel. The study is in the
ments doit être optimale dans le cadre phase of implementation of an
Le système CI/GNSS/DVL a donc été automatic acquisition system in order to
d’un système de cartographie mobile.
testé. Cette expérimentation nous provide a detailed and georeferenced
Les erreurs de positionnement sont
montre la nécessité d’associer ce sys- mapping of the tunnel. The
principalement dues à ces décalages
tème aux autres méthodes. Un recalage experimental tunnel, 475 m long, is
d’horloge. Sachant que le bateau
de la trajectoire a en effet permis d’ob-located between Niderviller and Arzviller
avance à 1 m/s, un décalage d’une mil-
tenir une bonne précision de position-in France (57). The project objective is to
liseconde entraîne une erreur de posi-
nement. develop a method for positioning the
tionnement d’un millimètre. Il sera donc
intéressant à l’avenir de synchroniser A l’issue de cette étude, nous pouvons barge in the tunnel and more precisely
tous les instruments sur une base de en conclure qu’aucune méthode en the cameras centers (trajectography).
temps commune, sachant qu’il est diffi-fonctionnement autonome ne permet- For this project, several methods are
cile d’obtenir un décalage d’horloge tra d’obtenir le repérage du système tested: tacheometry, photogrammetry,
inférieur à 0,5 s pour des appareils se d’inspection de manière précise et effi- GPS / inertial unit. Trajectories obtained
basant chacun sur leur propre horloge. cace. La fusion de ces méthodes s’im- by the different methods in these tests
pose alors en exploitant les avantages are compared, and the errors (including
La constitution du modèle photogram- the inertial drift) are estimated. It is
de chacune.
métrique est une méthode qui permet therefore necessary to study the
de s’affranchir de ces décalages. A ce stade du projet, les méthodes ont feasibility of the different systems
Néanmoins, elle demande beaucoup été comparées les unes aux autres. according to several criteria: accuracy,
de temps dans le levé des points d’ap- Chaque méthode générant des erreurs, ease and speed of implementation,
pui ainsi que dans le traitement et la précision du positionnement de la efficiency and automation of data
l’orientation des photos, même si la caméra n’a été déterminée qu’en valeurprocessing.
détection automatique de points homo-relative. Afin d’évaluer cette précision