Vous êtes sur la page 1sur 383

Chapitre 1 1-1

1. L’ACIER, MATERIAU DE CONSTRUCTION, ET LES


PRODUITS DERIVES POUR LA CONSTRUCTION

1.1 Du minerai de fer à l’acier liquide

1.1.1 Fer-fonte et acier au carbone


Le fer est un constituant important de l’écorce terrestre. Dans le langage courant, on
confond facilement, mais erronément, les notions de fer et d’acier. Le fer s’emploie
rarement à l’état pur mais très souvent sous forme d’alliage avec le carbone et
d’éventuels additifs. On parle ainsi de fonte lorsque la teneur en carbone est au
moins égale à 2 % et d’acier, et plus précisément, d’acier au carbone, lorsque cette
teneur reste inférieure à 2 %. Les propriétés d’un acier dépendent fortement de la
teneur en carbone - généralement entre 0,2 à 0,5 % pour un acier de construction -
mais également de la présence éventuelle d’additifs (silice, cuivre, manganèse,
nickel, vanadium,...). Lorsque ces additifs existent en proportions significatives, les
aciers sont dits alliés. Tous les aciers, alliés ou non alliés, contiennent en outre de
petites quantités d’impuretés, notamment du phosphore et du soufre, qu’il est
impératif de maintenir dans les limites strictes pour éviter divers désagréments
(mauvaise soudabilité, sensibilité excessive à la rupture fragile, ...).

Les aciers alliés présentent généralement de meilleures propriétés de résistance que


les aciers au carbone. Ils permettent notamment d’atteindre de hautes limites
d’élasticité, qu’ils aient ou non subi un traitement thermique.

Les principaux métaux mis en œuvre dans les structures de constructions civiles sont
l’acier et les alliages d’aluminium. L’acier est le plus utilisé : il requiert beaucoup
moins d’énergie pour son élaboration - la réduction du minerai de fer consomme
seulement 1/10 de l’énergie nécessaire à la réduction de la bauxite - et combine des
qualités de bonne résistance (en compression et traction), une grande raideur
(module d’élasticité élevé) et une bonne ductilité (mise à forme par forgeage,
laminage,...). Les alliages d’aluminium ne sont normalement utilisés que lorsque la
résistance à la corrosion et/ou la légèreté sont des conditions déterminantes.

L’élaboration de l’acier requiert un processus assez complexe qui ne fait pas l’objet
de ce cours. On n’en rappellera très sommairement ci-après que les principales
étapes.

Deux procédés de fabrication sont possibles : la filière « fonte » et aciérie à l’oxygène


et la filière « ferraille » et four électrique.

1.1.2 Filière fonte et aciérie à l’oxygène


Les opérations sont les suivantes :

 transformation du minerai pour le rendre assimilable par le haut fourneau :


broyage et criblage du minerai brut, homogénéisation et chargement avec de la
Chapitre 1 1-2

chaux et du coke sur la chaîne d’agglomération où il est partiellement fondu avec,


pour résultat, du minerai aggloméré;

 réduction des oxydes de fer par le coke dans le haut fourneau : le coke
combustible (distillat de la houille dans le four de cokerie) est du carbone presque
pur dont la combustion apporte, d’une part, la chaleur nécessaire à la fusion du
minerai et, d’autre part, l’oxyde de carbone qui, en réduisant les oxydes de fer,
permet au fer pur ainsi libéré de se combiner aux atomes de carbone pour former
la fonte (94 à 96 % de Fe, 3 à 4 % de C et 1 à 2 % de non ferreux, Si, S, P,...) et à
la guangue liquide, plus légère, de se séparer de la fonte en un sous-produit
exploitable : le laitier de haut fourneau;

 récupération de la fonte liquide en bas du haut fourneau et acheminement, en


wagon-poches, vers l’aciérie;

 le carbone présentant une grande affinité pour le fer liquide, la fonte produite dans
le haut-fourneau a une teneur en carbone assez élevée, ce qui la rend fragile.
L’affinage de la fonte, opération destinée à abaisser la teneur en carbone en
dessous de 2% et à éliminer les éléments indésirables se fait à l’aciérie. La fonte
liquide est versée dans le convertisseur (sur une charge de chaux et de ferraille)
dans lequel on insuffle de l’oxygène qui brûle presque complètement les éléments
indésirables (les oxydes formés sont fixés par la chaux et produisent un laitier qui
est évacué). La température passe de 1250° (fonte liquide) à 1600°C (acier
liquide);

 ajustement de la composition chimique de l’acier, visant à améliorer la pureté et la


qualité du métal, par addition strictement contrôlée des éléments d’alliage.

1.1.3 Filière « ferraille » et four électrique


Cette filière consiste à recycler indéfiniment l’acier puisque le produit fini est obtenu à
partir d’une matière première qui est elle-même de l’acier. Elle participe donc à la
protection des ressources naturelles. Les opérations sont les suivantes:

 préparation de la ferraille provenant de démontages ou de démolitions, de chutes


d’acier ou de fontes : tri, calibrage, broyage;

 stockage, dans un four électrique (vaste cuve comportant des électrodes), de


ferrailles de choix et des additions éventuelles de métaux divers;

 production d’arcs électriques puissants entre les électrodes et la charge à fondre;

 ajustement de la composition chimique de l’acier comme pour les aciers élaborés


à l’oxygène.
La filière « ferraille » contribue pour une part sans cesse croissante à l’élaboration de
l’acier ; elle fait en effet l’économie d’équipements lourds et est plus économique en
énergie.
Chapitre 1 1-3

1.2 De l’acier liquide aux demi-produits


A la sortie d’une quelconque des filières ci-dessus, l’acier liquide est recueilli et
transporté au lieu de coulée, où se réalisent la solidification de l’acier et l’ébauche
des formes. Deux procédés de coulée coexistent : la coulée en lingots et la coulée
continue. En raison des gains de matière et de productivité permis par la coulée
continue, celle-ci devient le mode de coulée prédominant.

La coulée en lingots consiste à couler l’acier dans des moules en fonte (lingotières)
où il se solidifie. Après démoulage, les lingots sont rechauffés à 1200°C
(homogénéisation en fours Pitts) puis traités dans un gros laminoir dégrossisseur
pour être transformés en demi-produits grossiers. Ceux-ci sont des ébauches de
produits plats (brames, slabs) ou de produits longs (blooms).

La coulée continue permet l’obtention directe des demi-produits sans l’étape


blooming-slabbing de la coulée en lingots. L’acier liquide est coulé dans une
lingotière en cuivre (de section adaptée au demi-produit à fabriquer) qui est refroidie
violemment à l’eau de manière que le métal forme, en se refroidissant, une sorte de
peau solide qui est tirée vers le bas par un jeu de rouleaux. Le métal achève de se
solidifier et on recueille, à la base de l’installation, une ébauche solide préformée qui
est coupée aux longueurs désirées.

1.3 Des demi-produits aux produits finis


La transformation en produits finis consiste principalement à réchauffer les demi-
produits dans des fours puis à les étirer et écraser le métal (laminage) pour lui
donner les formes et dimensions désirées.

Parmi les produits finis, on distingue :

 les produits plats : tôles fortes (t > 10 mm), tôles moyennes (2 < t < 10 mm) en
feuilles ou bobines, produits plats laminés à froid (t < 3 mm);

 les produits longs : rails, poutrelles, palplanches, fils, barres, ronds à béton.
Le laminage s’effectue normalement à chaud (de 800 à 1200°C) dans des
installations désormais pilotées par ordinateur avec des vitesses de sortie allant de
100 km/h pour les tôles à 350 km/h pour les fils. Il consiste à faire passer le métal
réchauffé un certain nombre de fois (passes de laminage) entre deux cylindres
tournant en sens inverse. Ces cylindres sont soit lisses, soit ils portent des
cannelures selon le type de produit fini souhaité et leur entredistance est adaptée à
chaque passe de laminage. On obtient ainsi progressivement un produit de section
de plus en plus faible mais de plus en plus long.

Pour certains produits plats de faible épaisseur, on effectue d’abord un laminage à


chaud puis on procède à un amincissement complémentaire des sous-produits
intermédiaires obtenus, à l’aide d’un laminage à froid.

Un certain nombre de produits sidérurgiques peuvent aussi subir des transformations


en aval de l’industrie sidérurgique proprement dite. Ces transformations peuvent
Chapitre 1 1-4

consister en opérations de mise à forme (profilés minces formés à froid, tôles


nervurées, profils creux) et, en opérations de revêtement (galvanisation, étamage,
pré-peinture, laquage, galvaniplastie) et en éventuelles opérations de
parachèvement.

Toute la gamme des profils à froid et des tôles nervurées sont obtenues à partir de
tôles minces, fournies très généralement sous la forme de bobines, au terme d’un
processus de formage à froid en continu au travers d’une série de cages à galets
calibrés de telle manière que la tôle soit amenée progressivement, mais sans
dommage, à la forme désirée.

Ce formage à froid est éventuellement terminé par une opération de soudage


automatique pour la fabrication de profils creux. A cet égard, on notera qu’un profil
creux à section carrée ou rectangulaire est généralement obtenu à partir d’une
ébauche à section circulaire mise à forme par profilage à froid, voire à chaud. Les
profils creux de grand diamètre peuvent être obtenus par cintrage oblique de la
bande mère et soudure hélicoïdale. On peut aussi les réaliser par assemblages de
tôles ou de viroles cintrées.

1.4 Destination des produits finis


Dans le Tableau 1-1, on a tenté de donner une idée générale de l’usage fait des
diverses familles de produits finis. Ce tableau ne peut toutefois être exhaustif.

Produits plats Tôles fortes  Navires, oléoducs, construction offshore.


 Ponts, passerelles

Tôles moyennes  Biens de consommation, chaudronnerie,


jantes de roues d’automobile


Tôles laminées à froid Biens de consommation (automobile,
bâtiment, électro-ménager, emballages, ...)

Produits longs  Tous secteurs industriels ; en particulier :


construction métallique, industrie
mécanique.

Tableau 1-1 Types de produits finis en acier

Si l’on se borne aux applications des produits finis en acier dans le domaine des
constructions civiles, on peut dresser l’inventaire suivant des produits proposés par
les sidérurgistes et les transformateurs (Tableau 1-2).

Les produits courants du commerce (poutrelles, aciers marchands, profilés creux,


certains profilés minces formés à froid) sont repris dans des catalogues édités par les
sidérurgistes eux-mêmes, soit par les transformateurs ou encore par les associations
professionnelles. Ces catalogues fournissent aussi les principales propriétés
mécaniques de ces produits.
Chapitre 1 1-5

Certains éléments métalliques particuliers (appuis, joints, ...) sont réalisés non pas à
partir de produits laminés mais en acier forgé ou en acier moulé. Le forgeage est un
façonnage par choc ou par serrage, à la manière du forgeron, tandis que le moulage
consiste à couler le métal en fusion dans un moule de la pièce à réaliser, à l’instar de
ce qui est fait en fonderie.

Profilés Poutrelles en I, H ou U  IPE, IPN, HEA, HEB, HEM,..., UAP, UPN,...

Profilés minces formés Cornières à ailes égales ou inégales


à froid  Profils en U, C, en omega,
en sigma, en zed

Tôles nervurées

Profilés creux  A section carrée, ronde ou rectangulaire

Palplanches

Laminés marchands  Cornières à ailes égales ou inégales


 Petits fers eu U ou en T
 Plats
 Ronds et carrés d’usage général

Armatures pour béton armé Barres  Rondes ou lisses à section circulaire


ou précontraint  Treillis soudés

Fils  Fils lisses ou à adhérence améliorée


 Treillis soudés

Tableau 1-2 Principaux produits finis utilisés en constructions civiles

1.5 Caractéristiques mécaniques des aciers


Les propriétés requises pour un acier dépendent de son domaine d’application. Pour
l’acier de construction métallique, la résistance mécanique, la résistance à la rupture
fragile et la soudabilité sont primordiales. Pour l’acier destiné aux tôles minces, la
ductilité et la qualité de surface du produit fini sont tout aussi importantes.

1.5.1 Comportement en traction


La plupart des propriétés mécaniques d’un acier de construction sont déterminées à
partir d’un essai de traction sur éprouvette normalisée de section A, au cours duquel
on relève la relation obtenue entre l’effort de traction appliqué N et l’allongement L
d’une base de mesure donnée de longueur L. On peut en déduire le diagramme
reliant la contrainte σ = N/A à la déformation ε = L/L. La Figure 1-1 donne un
exemple de tel diagramme pour un acier au carbone de construction.
Chapitre 1 1-6

fu
fy.sup
fy.inf
p

r

Figure 1-1 Diagramme contrainte-déformation d’un acier de construction

Dans une première phase de l’essai, l’éprouvette s’allonge élastiquement d’une


quantité proportionnelle à la sollicitation, jusqu’à une valeur σ égale à la limite
proportionnelle σp. Dans ce domaine, les déformations sont linéaires et réversibles ;
c’est le domaine de la déformation élastique défini par la loi de Hooke :

(1-1)

où E est le module d’élasticité, aussi appelé module de Young. Ce dernier est


sensiblement le même pour tous les aciers et vaut environ 2,1 10 5 MPa. Pour des
contraintes supérieures à σp, le diagramme σ-ε s’incurve légèrement, atteint un pic,
donné par la limite supérieure d’élasticité fy,sup, où l’acier commence soudain à se
plastifier de manière discontinue (Figure 1-1). Dès lors, pour une contrainte fy,inf
légèrement inférieure à fy,sup, appelée limite inférieure d’élasticité, l’éprouvette
continue à se plastifier et à s’allonger sous une sollicitation constante jusqu’à
atteindre une élongation de l’ordre de 1,5 % de la longueur initiale, soit plus de 10
fois l’élongation maximum atteinte avant le début de la plastification.

Si l’éprouvette est encore davantage étirée, le métal se ressaisit - ou se durcit - et un


accroissement de sollicitation est nécessaire pour engendrer une déformation
supplémentaire. Ce phénomène de consolidation, appelé écrouissage, se développe
jusqu’à ce que l’éprouvette atteigne sa charge maximale (contrainte ultime fu),
connue sous le nom de résistance à la traction. Au-delà du domaine élastique, tout
déchargement se fait suivant une droite de déchargement parallèle à la droite de
Hooke et il subsiste une déformation irréversible et permanente appelée déformation
plastique. Le rechargement s’effectue en suivant d’abord, en sens inverse, la droite
de déchargement puis selon la suite du diagramme σ-ε. Au-delà du point où la
courbe de traction atteint son maximum, le métal continue à s’allonger mais sa
résistance diminue. Il se rompt après avoir vu sa section transversale se réduire
localement dans une zone de striction. L’élongation à la rupture εr est en général
supérieure à 20 %.

Il est courant de considérer que le domaine des déformations élastiques réversibles


s’étend jusqu’à la sollicitation associée au palier plastique. Ceci revient donc à
assimiler la limite d’élasticité inférieure fy,inf à la limite proportionnelle σp.
Chapitre 1 1-7

L’essai de traction permet donc de déterminer les principales caractéristiques


suivantes :

 la résistance à la traction ou contrainte ultime fu, qui indique si le matériau est


résistant ou faible;

 la limite d’élasticité fy, qui indique si le matériau est dur ou doux et détermine le
domaine dans lequel les déformations sont réversibles;

 le module d’élasticité E, qui gouverne l’amplitude des déformations dans les


conditions de service, celui-ci correspondant normalement au domaine élastique
d’utilisation de l’acier;

 la capacité de déformation plastique avant rupture ou l’allongement à la rupture εr,


qui témoigne de la ductilité ou de la fragilité de l’acier.
La faculté, pour les aciers de construction, de supporter de larges déformations
plastiques avant rupture, connue sous le nom de ductilité du matériau, est une
propriété fondamentale. Par opposition à un matériau, telle la fonte ou le verre, qui
se rompt sans signe prémonitoire, la rupture d’un acier ductile est précédée de
signes avant-coureurs, sous forme de déformations plastiques permanentes mais
non catastrophiques. La ductilité est indispensable à divers égards pour permettre un
comportement correct de la structure, et plus particulièrement de tous les types
d’assemblages. Le calcul plastique des constructions, développé à partir des années
50, est fondamentalement justifiable par la ductilité de l’acier.

L’accroissement de la limite élastique et dès lors de la contrainte ultime, obtenu par


l’addition d’éléments d’alliage ou par traitement thermique, se traduit généralement
par une diminution relative du domaine purement élastique, d’une part, et de
l’allongement total avant rupture, d’autre part. Un acier fortement allié présente un
diagramme σ-ε où il n’est plus guère possible de repérer de limite d’élasticité (Figure
1-2). On définit alors une limite conventionnelle d’élasticité à 0,2 %, contrainte à
laquelle correspondrait une déformation rémanente de 0,2 % après déchargement.

L’accroissement de la limite élastique peut aussi être obtenu par écrouissage, c’est-
à-dire par un traitement mécanique de mise à forme qui engendre des déformations
plastiques dues au dépassement de la limite élastique de l’acier. L’écrouissage
trouve plusieurs applications en génie civil : profilés formés à froid, câbles étirés pour
ponts suspendus et haubanés, aciers d’armature, aciers de précontrainte, ...
L’accroissement de la limite élastique s’accompagne toutefois d’une certaine
réduction de la ductilité.
Chapitre 1 1-8

acier pour câble

acier pour boulon HR

S460

S355

S235

Figure 1-2 Courbes de traction relevées pour diverses nuances d’aciers de


construction

1.5.2 Comportement en compression


Le comportement en compression d’une éprouvette courte - entendant par là qu’elle
ne peut devenir instable par flambement au cours de la mise en charge - est pour
ainsi dire symétrique du comportement en traction décrit plus haut. Compte tenu de
l’élancement habituel des pièces, la ruine par compression d’un élément structural
survient le plus souvent par instabilité, pour des valeurs de la contrainte de
compression inférieures à la limite d’élasticité.

1.5.3 Energie de rupture des aciers de construction


métallique
L’expérimentation de l’essai de traction décrit ci-avant ne permet pas d’expliquer la
rupture fragile d’un acier, c’est-à-dire une rupture sans déformation permanente
résiduelle. Pour définir les caractéristiques des aciers de construction à cet égard, on
a recours à l’essai de flexion par choc sur barreau entaillé (Figure 1-3).

Cet essai consiste à rompre d’un seul coup de mouton-pendule une éprouvette
normalisée portant une entaille en V en son milieu et reposant sur deux appuis. On
détermine l’énergie absorbée par la rupture en mesurant les variations de hauteur du
Chapitre 1 1-9

pendule avant et après rupture. On déduit la caractéristique de résilience,


représentée par le symbole KCV, selon :

Résilience = Energie absorbée par la rupture (en joules)


Aire de la section entaillée de l’éprouvette (en cm²)

La résilience varie de manière très significative avec la température (Figure 1-4).


C’est pourquoi cette caractéristique est tellement importante dans la construction
soudée, dont les débuts ont été marqués par des accidents retentissants dus à la
rupture fragile des aciers après mise en oeuvre. Aux basses températures (T < T2),
on observe une cassure à grains sans déformation tandis qu’aux hautes
températures (T > T1), on décèle une cassure à nerf avec déformations
permanentes. Dans la zone intermédiaire (T2 < T < T1), dite zone de transition, la
rupture survient selon l’un ou l’autre mode : ductile à la périphérie et fragile en partie
centrale de la section de rupture.

La diminution de l’énergie absorbée lorsque la température s’abaisse résulte


évidemment de la diminution puis de la disparition des déformations permanentes.

Le comportement d’un acier est décrit par sa température de transition de référence


de la résilience, définie comme la température à laquelle l’énergie de rupture atteint
un niveau donné, pris souvent égal à 27 joules pour les éprouvettes normalisées ISO
à entaille en V. La relation complexe entre température de transition et température
minimale de service fait intervenir divers facteurs tels que l’épaisseur de la pièce, le
niveau de sollicitation, la vitesse d’application de la mise en charge, la taille des
défauts initiaux de la structure cristalline,...

Il importe de déterminer le choix d’une nuance d’acier en fonction de la destination


de la construction. Une méthode de calcul à cet égard est proposée dans l’Eurocode
3.
Rapporteur
d’angle

Index Couteau
Pendule

Eprouvette entaillée

Bâti de la
Marteau
machine
Appui

Eprouvette Détail de l’éprouvette sur son appui


Appui

Figure 1-3 Essai de flexion par choc sur une éprouvette entaillée
Chapitre 1 1-10

Energie absorbée
(en Joules)

Cassure à grains Zone de transition Cassure à nerf avec


sans déformation déformations permanentes

27 J.

T2 TK27 T1 Température

Figure 1-4 Courbe de transition de l’énergie de rupture par choc

1.6 Soudabilité des aciers


La construction métallique fait très largement appel au soudage pour la réalisation de
divers types de joints ou d’assemblages. On attend d’un joint soudé qu’il présente
des caractéristiques, notamment de résistance, de ductilité et d’endurance,
comparables à celles du métal de base. Il importe donc de caractériser un acier par
sa soudabilité, c’est-à-dire par la possibilité de le souder sans difficultés majeures
compte tenu que la région thermiquement affectée par le soudage présente des
zones de trempe dures et fragiles dans les zones de transformation métallurgique,
éventuellement un grossissement des grains et des criques dans les zones de
liaison.

On aborde dans d’autres cours les problèmes liés au choix rationnel du procédé de
soudage et du métal d’apport et à la détermination des séquences de soudage
susceptibles de minimiser les contraintes de retrait. Tous ces problèmes peuvent être
sources d’incidents sérieux.

Par ailleurs, les éléments d’addition, qui confèrent à l’acier des propriétés
mécaniques ou chimiques spécifiques, influent sur la soudabilité. En effet, si le
carbone est l’élément le plus influent, les éléments tels que le manganèse, le
chrome, le molybdène, le nickel,... affectent la sensibilité de l’acier à la température
au cours de l’opération de soudage. Il est possible d’évaluer la trempabilité globale
d’un acier de composition chimique donnée en définissant la teneur de carbone
équivalent. Le carbone est choisi arbitrairement comme élément de base et on
affecte à chaque élément d’addition un coefficient de pondération ou coefficient
d’équivalence, traduisant son effet sur la trempabilité de l’acier par comparaison au
carbone. On a ainsi :
Chapitre 1 1-11

(1-2)

Cette relation n’est valable que pour des pourcentages respectant les conditions
suivantes : C < 0,5 % ; Mn < 1,6 % ; Ni < 3,5 % ; Mo < 0,6 % ; Cr < 1 % ; Cu < 1
%. Plus la teneur de carbone équivalent est faible, meilleure sera la trempabilité,
donc la soudabilité.

On complète souvent l’information en effectuant une mesure de dureté dans la zone


de trempe consécutive à l’opération de soudage (Figure 1-5). On exige
habituellement pour les constructions métalliques que cette dureté ne dépasse pas
une valeur limite de l’ordre de 250 à 350 Vickers.

Zone fondue
Métal déposé

Zone de trempe ou de
transformation

150 200 250 300 Dureté Vickers


Zone de métal de base peu perturbée

Figure 1-5 Dureté sous cordon de soudure

1.7 Amélioration des propriétés des aciers


Autrefois, pour améliorer les propriétés de l’acier, on pouvait :

a) élever la teneur en carbone;


b) ajouter du manganèse.
Cela se faisait toutefois au détriment de la soudabilité. Les sidérurgistes ont
récemment développé d’autres techniques :

 ajout d’éléments d’alliage (niobium, vanadium) induisant une précipitation des


carbures, qui produisent un durcissement de l’acier (aciers micro-alliés à
dispersoïdes);

 traitement de durcissement par trempe suivi d’un revenu à environ 625°C (aciers
trempés et revenus) pour obtenir une structure cristalline suffisamment stable au
cours du soudage;

 contrôle des conditions de laminage et de refroidissement (laminage


thermomécanique) de manière à affiner la taille des grains austénitiques.
Cette dernière technique a donné naissance à la génération des aciers HLE (haute
limite d’élasticité) qui se caractérisent par des propriétés mécaniques plus élevées
pour des compositions chimiques moins chargées en éléments d’addition. Par
rapport au traitement thermique de normalisation, elle permet à une tôle de
Chapitre 1 1-12

nuance/qualité équivalente de présenter une meilleure soudabilité et un meilleur état


de surface.

Le principe du laminage thermomécanique est d’imposer les températures


auxquelles on effectue les passes successives de laminage de manière à contrôler
les phénomènes d’écrouissage et de recristallisation. Depuis quelques années, on a
encore perfectionné le système en y intégrant le traitement de trempe et d’auto-
revenu (procédé QST). Au terme de la dernière passe de laminage, on applique un
refroidissement violent en pulvérisant de l’eau sur la périphérie du profil à l’aide de
rampes d’aspersion. Ce refroidissement est arrêté avant que le cœur de la section
n’en soit affecté. Les couches superficielles sont alors soumises à un revenu par le
flux de chaleur allant du cœur vers la surface, au cours de la phase
d’homogénéisation des températures.

Par comparaison au laminage classique, le procédé QST permet d’abaisser


fortement la teneur en éléments d’alliage (d’où abaissement de la teneur de carbone
équivalent et amélioration de la soudabilité) et de réaliser des profils lourds (et non
plus seulement des tôles) en nuance S460 sans perte significative de ténacité
(résilience) et de soudabilité.

1.8 Autres propriétés


Les aciers de construction sont caractérisés par les valeurs suivantes de diverses de
leurs propriétés :

 Module d’élasticité : E = 210000 N/mm2 ;


 Coefficient de contraction transversale : ν = 0,3 ;
 Module de cisaillement : G = E / 2(1 + ν) ;
 Masse volumique : ρ = 7850 kg/m3 ;
 Coefficient de dilatation thermique : α = 12 10-6/°C.

Cette dernière valeur est identique à la propriété correspondante du béton : ceci


explique notamment que l’association de l’acier au béton dans la construction mixte
ne pose pas de problème de compatibilité physique.

1.9 Choix d’un acier


Le choix d’un acier destiné à la construction métallique résulte toujours de
considérations techniques d’une part - le matériau doit satisfaire aux exigences de la
structure projetée - et de préoccupations économiques d’autre part - il s’agit de
rendre minimal le coût de la dite structure. Il se fait justement qu’un acier à haute
limite d’élasticité, dont l’emploi est susceptible de conduire à une réduction du poids
de la structure, est normalement d’un prix unitaire un peu plus élevé que l’acier doux.
Les critères conditionnant le choix d’un acier conduisent à distinguer les nuances
d’acier et les qualités d’acier.
Chapitre 1 1-13

1.9.1 Nuances d’acier


La nuance d’acier est actuellement désignée par le symbole S assorti d’un nombre
caractérisant la valeur nominale de la limite d’élasticité exprimée en MPa. L’affinage
de la fonte sans artifice particulier permet d’obtenir un acier doux S235, dont la
résistance ultime en traction s’échelonne le plus souvent entre 340 et 390 MPa ; de
telles résistances étaient déjà obtenues il y a plus d’un siècle. Diverses techniques
modernes d’affinage permettent d’obtenir des aciers de construction dont la
résistance peut atteindre 750 à 900 MPa, soit 2 à 3 fois celle d’un acier doux.

Outre la nuance S235, on utilise aussi assez fréquemment les nuances S275 et
S355. La nuance S460 obtenue par le procédé QST se limite actuellement aux tôles
et aux profilés de faible hauteur.

Les désignations indiquées ci-dessus sont conformes aux Eurocodes. Dans le


passé, on a connu d’autres désignations qui se référaient à la valeur nominale tantôt
de la limite d’élasticité, tantôt de la résistance ultime à la traction. Il importe donc
d’éviter toute confusion à cet égard.

1.9.2 Qualité d’acier


En raison du développement des techniques de soudage, un nouveau type de ruine
est apparu : la rupture fragile de l’acier définie comme la ruine d’un élément
structural sans déformation plastique. La caractérisation de la fragilité d’un acier,
aussi appelée sensibilité à la rupture fragile, sert à apprécier la soudabilité de cet
acier.

Le principal test, permettant de mesurer la fragilité, est l’essai de résilience au


mouton de Charpy décrit au paragraphe 1.5.3. La valeur de la résilience détermine la
qualité de l’acier. Celle-ci est symbolisée par un symbole placé après le sigle
définissant la nuance d’acier.

Plus d’indications seront données à ce propos dans un chapitre consacré à la fatigue


et à la rupture brutale.

Parmi les critères susceptibles de déterminer le choix d’une qualité d’acier, citons
notamment :

a) l’importance relative des actions variables et leur fréquence d’application probable


pendant la durée de vie présumée de l’ouvrage;
b) l’épaisseur des pièces à assembler;
c) les conditions de soudage, eu égard à la nuance d’acier;
d) l’écrouissage antérieur éventuel des zones d’influence du soudage;
e) les conséquences d’une rupture fragile de l’ouvrage;
f) la température de service qui, en diminuant, réduit appréciablement la résilience.

Pour des ossatures de bâtiments traditionnels, dont les composantes restent de


faible épaisseur, on peut se contenter d’utiliser les qualités inférieures. Pour de fortes
épaisseurs, pour des éléments sollicités dynamiquement (fatigue) ou soumis à de
basses températures, il s’avère nécessaire de recourir à des qualités supérieures.
Chapitre 1 1-14

1.10 Imperfections des produits laminés ou reconstitués par


soudage
Les produits laminés constituent une très large part des éléments constructifs utilisés
en construction métallique. Comme tout produit de fabrication industrielle, ils
présentent des imperfections dont les principales, eu égard à leur influence sur le
calcul et la conception, sont rappelées brièvement ci-après.

1.10.1 Variation de la limite d’élasticité


Pour un acier donné, la valeur de la limite d’élasticité mesurée diminue lorsque
l’épaisseur augmente. Dans une même section, on constate également une variation
de la limite d’élasticité le long des ailes et de l’âme d’un profilé : on observe que la
limite d’élasticité en traction d’un profil coïncide à peu près avec celle d’éprouvettes
de traction prélevées à mi-largeur de chaque demi-aile.

1.10.2 Contraintes résiduelles


Les contraintes résiduelles longitudinales d’origine thermique ou mécanique
constituent aussi une imperfection des profilés laminés. Les contraintes résiduelles
d’origine thermique naissent en raison du refroidissement inégal de toutes les parties
du profil, depuis la température de laminage jusqu’à la température ambiante, et
subsistent dans le profil après refroidissement. Ainsi, dans un profilé laminé en H, les
extrémités des semelles, plus exposées à l’air environnant, se raidissent plus
rapidement que les zones de jonction âme-semelle, où le métal est plus concentré et
le rayonnement plus élevé. Les zones qui refroidissent les premières tendent à
s’opposer, en se refroidissant, à tout raccourcissement complémentaire des zones
adjacentes toujours chaudes. Après refroidissement de tout le profil, les zones
refroidies les premières seront donc le siège de contraintes résiduelles de
compression tandis que celles qui sont les dernières à se refroidir supporteront des
contraintes résiduelles de traction. La distribution précise des contraintes résiduelles
dépend de nombreux facteurs parmi lesquels les dimensions du profil, la vitesse de
refroidissement, la proximité d’autres profils en cours de refroidissement, .... . Les
contraintes résiduelles constituent un écart d’auto-contraintes, c’est-à-dire qu’elles
sont en équilibre sur elles-mêmes, indépendamment de l’intervention d’une
quelconque force extérieure.

La Figure 1-6 montre deux distributions typiques de contraintes


résiduelles longitudinales. L’âme est le siège de contraintes résiduelles de signes
opposés si elle est relativement mince et/ou si le profil est plus élancé tandis que
pour des sections massives et de fortes épaisseurs de parois, l’âme peut être le
siège de contraintes résiduelles de traction uniquement. La distribution des
contraintes résiduelles dans les semelles est également quelque peu différente.
L’intensité maximale des contraintes résiduelles dans les profilés laminés peut
atteindre une valeur de l’ordre de 150 Mpa . On constate que la valeur de la limite
d’élasticité n’a qu’une faible influence sur celle des contraintes résiduelles, de sorte
que l’effet néfaste de celles-ci sera proportionnellement plus élevé pour un acier
doux que pour un acier à haute limite d’élasticité.
Chapitre 1 1-15

Outre les contraintes résiduelles d’origine thermique, dues au laminage, il en est


d’origine mécanique. Ces dernières sont dues à l’éventuel dressage à froid des
profilés, opération consistant à redresser les profilés qui, à la sortie du laminoir, ont
pris une configuration longitudinale courbe due à un refroidissement non-homogène
à cause de la distribution aléatoire des profilés voisins sur le refroidissoir.

Figure 1-6 Distributions des contraintes résiduelles dans une section en I ou en H

Les profils reconstitués par soudage sont aussi le siège de contraintes résiduelles dues
à un refroidissement différentiel après soudage. La distribution de ces contraintes est
influencée par la forme de la section transversale et la technique de soudage utilisée;
elle peut être assez différente de celle observée dans les profils laminés. L'intensité des
contraintes résiduelles de traction peut ici atteindre la limite d'élasticité du matériau.

Dans les sections tubulaires formées à froid, on observe non seulement des contraintes
résiduelles longitudinales mais aussi des contraintes résiduelles transversales,
variables sur l'épaisseur des parois, qui résultent de la mise à forme à froid.

Si ce n'est lorsque l'instabilité gouverne la résistance, les contraintes résiduelles n'ont


généralement pas d'effet défavorable sur la capacité portante. Cela est dû notamment
au fait que pour des raisons d'équilibre, les contraintes résiduelles constituent, dans
une section, un état d'autocontraintes et ont des résultantes force et moment nulles.
Ainsi, leur effet total n'ajoute ou ne soustrait rien à celui des charges extérieures.
Toutefois, l'existence de contraintes résiduelles a pour effet de modifier la forme du
diagramme σ-ε obtenu à partir d'une éprouvette découpée dans la pièce (Figure 1-7).
Alors que dans un essai sur éprouvette, le comportement élastique linéaire subsiste
pour ainsi dire jusqu'à la limite d'élasticité, l'essai de compression sur tronçon court ne
révèle aucune limite supérieure d'élasticité et présente une limite proportionnelle
nettement plus basse que la limite d'élasticité fy. Un tronçon court comprimé se
comporte donc élastiquement jusqu'à une contrainte σp, au-delà de laquelle le
diagramme σ-ε s'incurve à la manière de l'aluminium, du béton ou de nombreux autres
matériaux. La raison de ce comportement réside dans l'existence de contraintes
résiduelles de compression qui réduisent le domaine du comportement élastique sous
charge.

Il y a un autre cas pour lequel le diagramme σ-ε d'un élément structural diffère de celui
d'une éprouvette standardisée : les éléments en tôle mince pliée à froid. La différence
observée est due ici à l'écrouissage que le matériau subit durant le formage, en
particulier dans les zones à forte courbure. En effet, les profils formés à froid sont
obtenus par étirage à froid, laminage à froid ou emboutissage de tôles minces.
L'écrouissage altère non seulement les propriétés du matériau dans le sens
perpendiculaire à l'axe des plis ainsi formés, mais aussi dans le sens longitudinal : en
Chapitre 1 1-16

particulier la limite d'élasticité des zones proches des angles est relevée de manière
appréciable. Ainsi la limite d'élasticité relevée lors d'un essai de tronçon court d'un tube
formé à froid (non sujet à voilement local) peut être de 30 à 60 % plus élevée que la
limite d'élasticité de la bande mère, c'est-à-dire de la tôle dont le profil est issu.

Il est possible d'atténuer les contraintes résiduelles d'origine thermique (laminage,


soudage) ou mécanique (dressage à froid, formage à froid) en opérant un recuit de
détente. Ce traitement thermique est coûteux et pose des difficultés pratiques
appréciables (manutention, stockage, dimensions des fours, ...) : on n'y recourt que
lorsque des circonstances particulières l'exigent.

fy

p

Figure 1-7 Diagramme contrainte-déformation relevé lors d’un essai de compression


sur tronçon court

1.10.3 Imperfections géométriques


L’usure des outils de laminage a pour conséquence que les dimensions réelles d’un
profil diffèrent des dimensions théoriques. Les tolérances de laminage représentent
les écarts admissibles entre les dimensions réelles et les dimensions théoriques
recherchées. Elles s’expriment par des valeurs dimensionnelles ou par des valeurs
relatives (pourcentages) prescrites dans des normes de fabrication. La principale
incidence pratique des dites tolérances est que, lors de la conception de détails
constructifs, il faut prévoir des solutions qui ne sont pas susceptibles d’être
influencées par les imperfections de montage.

De plus, le refroidissement d’un profil après laminage se fait dans un environnement


tel qu’il ne peut éviter des inégalités de flux thermiques. Celles-ci sont principalement
la cause d’un défaut de rectitude de l’axe longitudinal du profil.

1.11 Protection de l’acier contre la corrosion


La durabilité des ouvrages métalliques est fortement influencée par la sensibilité de
l’acier à la corrosion. L’acier se corrode en effet rapidement dans l’air humide. Un
environnement agressif - fumées, eau de mer, vapeurs acides ou alcalines, ... -
accélère le processus. En région industrielle, on peut estimer la perte d’épaisseur par
corrosion à 0,075 mm/année, davantage en présence d’agents particulièrement
défavorables, tel le dioxyde de soufre par exemple. Pour prévenir ou, à tout le moins,
retarder la corrosion, on utilise l’une des techniques suivantes.
Chapitre 1 1-17

Un traitement préalable à toute protection consiste en la préparation des surfaces à


peindre, destinée à enlever des éléments indésirables : rouille, graisses, calamine, ...
A cet effet, on utilise notamment le nettoyage manuel (brossage), le sablage, le
grenaillage, le brûlage au chalumeau oxyacétylénique. On parachève parfois ce
travail de préparation par une phosphatation qui transforme le fer apparent en
phosphate de fer dont la propriété essentielle est de permettre un meilleur
accrochage des revêtements.

1.11.1 Les peintures


Le revêtement protecteur comporte :

a) une ou plusieurs couches de primer (minium de plomb, chromate de zinc, ...) de


40 à 80 microns d’épaisseur;
b) une ou plusieurs couches de finition.

1.11.2 Les matières plastiques


On plastifie les surfaces à protéger par projection d’une couche de matières
plastiques à l’état liquide (ou fondu) ou par immersion dans des poudres en
suspension.

1.11.3 Galvanisation et électrozinguage


La galvanisation consiste à déposer une mince pellicule de zinc sur la surface
apparente de l’acier en immergeant l’acier préalablement décapé dans un bain de
zinc fondu.

L’électrozingage recourt à l’électrolyse pour effectuer le dépôt du zinc protecteur.

1.11.4 Utilisation d’aciers patinable


Ici, on ne protège pas l’acier : on le laisse se corroder. Au bout d’un certain temps,
dès qu’une couche superficielle de rouille s’est formée, la vitesse d’oxydation
diminue jusqu’à devenir négligeable. Cela signifie que la formation de la rouille a
créé un écran protecteur qui empêche l’oxydation de se poursuivre. Un tel
mécanisme d’auto-protection est déclenché par la présence dans l’acier de certains
éléments d’alliage en faibles teneurs : cuivre, phosphore, chrome, nickel. Les aciers
patinables sont donc des aciers faiblement alliés.

L’avantage de tels aciers est qu’ils ne nécessitent aucun entretien. Toutefois, ce


mécanisme ne joue que sous des climats où il y a alternance de périodes sèches et
de périodes humides et si l’atmosphère est suffisamment exempte d’impuretés
salines et acides. Il faut aussi adopter des solutions constructives évitant les coulures
d’oxydes dues aux eaux de pluie.
Chapitre 1 1-18

1.12 Influence de la température sur les caractéristiques de


l’acier
Le comportement d’une structure métallique sous température croissante dépend
essentiellement de l’évolution de la résistance en traction, de la limite d’élasticité et
de l’allongement jusqu’à rupture. Ces trois caractéristiques se modifient avec la
température selon des lois assez complexes dont on donne une représentation
schématique à la Figure 1-8 pour le cas d’un acier doux.

fy, Ar, E

E
fu

fy

Ar

0 100 200 300 400 500 600 Température

Figure 1-8 Influence de la température sur les propriétés mécaniques principales


d’un acier doux

Ces effets de la température sur les propriétés d’un acier seront primordiaux lorsqu’il
s’agira d’évaluer la résistance d’une structure au feu d’incendie.

1.13 Domaines d’application de la construction métallique


Il y a peu de superstructures où la construction métallique ne puisse être envisagée.

Parmi les principaux secteurs d’utilisation de la construction métallique dans les


constructions civiles, citons :

 Les ossatures de bâtiments;


 Les ouvrages de franchissement;
 Les structures de halles industrielles;
 Les pylônes, mâts et antennes;
 Les engins de levage et de manutention;
 Les ouvrages hydrauliques;
 Les échafaudages;
 Les réservoirs et enceintes métalliques;
 Diverses structures particulières : télescopes, structures offshore, silos, ...

Bien que la philosophie des problèmes examinés ci-après et des solutions qui y sont
apportées soit commune à l’ensemble des domaines d’utilisation précités, il faut
Chapitre 1 1-19

garder à l’esprit que les règles de dimensionnement qui seront exposées dans la
suite sont principalement orientées vers les charpentes de bâtiments et de halles
industrielles et accessoirement vers les ponts métalliques.

1.14 Caractéristiques de la construction métallique


Comme pour tout autre matériau de construction, la mise en œuvre de l’acier ne
présente pas que des points positifs.

Parmi les avantages de la construction métallique, on peut relever principalement :

 Un poids peu élevé, intérêt particulièrement apprécié en présence de mauvais sol


de fondation (à cet égard, l’aluminium est encore plus intéressant que l’acier);
 Une bonne résistance aux séismes, en raison de la grande capacité de
déformation de l’acier et de son aptitude à dissiper de l’énergie;
 Une possibilité de standardisation et de préfabrication;
 Un montage rapide, non interrompu par des phases d’attente;
 Des possibilités de modifications en cours d’exécution ou d’exploitation.

Au rang des désagréments, on note plus spécialement :

 L’importance des frais d’entretien et de protection contre la corrosion (sauf pour


les aciers patinables et l’aluminium);
 Le caractère bruyant sous charges mobiles;
 La conductibilité thermique et électrique;
 La détérioration des caractéristiques mécaniques aux températures élevées, ce
qui entraîne des investissements supplémentaires pour assurer la protection
contre l’incendie.
La liste des caractéristiques favorables et défavorables de la construction métallique,
telle qu’elle a été développée plus haut, n’est pas exhaustive. Elle permet cependant
de mettre en évidence le genre de facteurs susceptibles d’influencer, voire de
gouverner la conception d’une structure : celle-ci constitue la première des étapes, et
certes pas la moins importante, de toute étude d’un projet. On ne doit pas craindre
d’affirmer que plus la conception est saine et rationnelle, plus l’étude en sera facilitée
et meilleurs seront la qualité de l’ouvrage, d’une part, et le comportement de celui-ci
en service, d’autre part.

Parmi les facteurs d’importance particulière gouvernant la conception d’une


structure, on notera plus spécialement :

a) les possibilités de manutention et de transport des éléments (puissance des


engins, gabarits, itinéraires, ...);
b) les problèmes de montage, en ce compris l’étude de l’accessibilité du site, de
l’implantation de grues ou engins analogues, des mesures de sécurité, ...;
c) les détails d’exécution : noeuds, assemblages, ...;
d) diverses exigences exprimées par le maître d’oeuvre, dans un cahier des charges
par exemple : délai d’exécution, contraintes sociales, géographiques ou
économiques, ...;
Chapitre 1 1-20

e) la nature et le comportement des infrastructures : force portante du sol de


fondation, présence de zones caverneuses, type de fondation, ...;
f) la nature et le caractère des actions sollicitantes.

La phase de conception s’accompagne d’une phase de dimensionnement, au cours


de laquelle on analyse la structure et ses divers éléments constitutifs de manière que
la résistance aux actions sollicitantes soit assurée avec une sécurité suffisante. Le
dimensionnement requiert la formulation d’hypothèses de base et la mise en œuvre
de méthodes de calcul adéquates. L’examen de ces divers problèmes fait l’objet des
présentes notes.

Il importe de souligner que les phases de conception et de dimensionnement ne


peuvent être chronologiquement consécutives mais doivent être conduites
parallèlement et simultanément, parce que les options qu’elles impliquent
s’influencent réciproquement.
Chapitre 2 2-1

2. FIABILITE DES CONSTRUCTIONS EN ACIER

2.1 Généralités
Pour vérifier la fiabilité d’une structure, on calcule la distribution des sollicitations
(effets des actions) correspondant à certains niveaux de charges appliquées, puis on
vérifie que la résistance de chaque élément de la structure, ou de la structure
entière, est supérieure à ces sollicitations.

Le calcul des sollicitations est effectué selon une démarche précisée au § 2.2. La
vérification de la fiabilité des éléments s’effectue en comparant les effets des actions
de calcul (Ed) à des résistances de calcul (Rd) à l’aide de formules simples, ayant
généralement une signification mécanique claire afin d’éviter des erreurs. Il s’agit de
montrer que :

(2-1)

2.2 Des actions aux sollicitations


On rappelle brièvement ci-après la manière dont on conduit un calcul de structure.
Les principaux modèles de calcul, appelés aussi méthodes d’analyse, sont
normalement utilisés pour déterminer les effets, aussi communément appelés
sollicitations, induits dans la structure à partir des actions appliquées à celle-ci. On
suit alors la démarche suivante :

a) on substitue à la réalité toujours complexe de la structure une modélisation


abordable par le calcul et conforme aux choix adoptés lors de la conception de la
structure;

b) on définit les différentes actions agissant sur la structure ainsi que leur mode de
représentation;

c) on inventorie les phénomènes contre lesquels on veut se prémunir, définissant


ainsi les états limites;

d) on adopte un modèle de calcul représentatif du comportement de la structure, qui


permet de passer des actions aux effets de celles-ci;

e) on contrôle que les effets des actions sont éloignés des états limites considérés à
l’étape c) avec une marge suffisante qui caractérisera le niveau de fiabilité.

Si la vérification montre une marge de sécurité trop grande (trop de matière, solution
non économique) ou trop faible (structure à renforcer, solution peu satisfaisante du
point de vue de la fiabilité), on procède aux aménagements utiles et à une nouvelle
analyse.
Chapitre 2 2-2

Dans certains cas, il est possible d’effectuer un calcul direct de la résistance d’une
structure. La vérification consiste alors à montrer que cette résistance est atteinte
pour un niveau de charge supérieur aux actions appliquées.

Le problème du dimensionnement direct, à savoir la détermination des propriétés de


la structure qui rendent celle-ci apte à résister à des actions données, n’est pour
ainsi dire jamais possible. Le dimensionnement consiste donc le plus souvent à
effectuer la vérification d’une structure donnée a priori (résultat d’un
dimensionnement préliminaire fondé sur des règles simples, sur l’empirisme, sur
l’expérience professionnelle acquise,...) et soumise à des actions données.

2.3 Les Eurocodes de référence en matière de


constructions en acier ou mixtes
Les constructions en acier tombent sous le coup de l’Eurocode 3. Les constructions
mixtes acier-béton sont l'objet de l'Eurocode 4. Chacun de ces Eurocodes comporte
une partie 1, relative aux bâtiments, et une partie 2, relative aux ponts. Pour l'instant,
il est assorti d'un Document d'Application National (DAN), qui rend à l'ensemble un
statut équivalent à celui de la norme nationale correspondante. Les Eurocodes 3 et 4
font principalement référence aux Eurocodes 0 et 1 pour les bases de calcul et les
actions sur les structures, à l'Eurocode 1090, traitant des règles d'exécution et à
diverses Euronormes, qui concernent les produits (aciers, boulons, soudures, ...)
dont il serait inutile de dresser la liste ici.

L’Eurocode 3 et l'Eurocode 4 s’attachent principalement à définir :

 les domaines de validité des règles de calcul;

 les principes et les règles de fiabilité (règles de combinaison des actions et de


pondération des actions);

 la qualité et les caractéristiques des matériaux;

 les modèles d’analyse et les modalités d’application de ces méthodes pour la


détermination des sollicitations dans la structure;

 les états limites de service (la construction doit demeurer propre à son usage
sous des charges fréquentes);

 les états limites ultimes (la construction ne doit pas subir de désordres graves
sous des charges extrêmes, rares, susceptibles d’être atteintes seulement une
fois pendant une durée de référence élevée de ladite construction);

 les règles particulières de vérification de la résistance vis-à-vis des états limites


ultimes des éléments de structure (résistance en section des barres, instabilité
des barres, résistance des assemblages,...);

 les règles de résistance à la fatigue qui constituent un état limite particulier.


Chapitre 2 2-3

L’Eurocode 0 et l'Eurocode 1, qui sont les Eurocodes communs à l’ensemble des


Eurocodes ayant trait aux règles de calculs spécifiques des matériaux, ne concerne
que :

 la définition des bases de principes de calcul sur lesquels reposent tous les
autres Eurocodes;

 la modélisation et la définition des grandeurs caractéristiques des actions à


prendre en compte dans les calculs (charges permanentes, charges
d’exploitation, vent, neige, température,...).

A cet égard, rappelons quelques définitions :

 les actions sont des forces et des couples dus aux charges extérieures imposées
à une construction (charges permanentes, charges d’exploitation, charges
naturelles : vent, neige, séisme, houle,...) ou aux déformations imposées à une
construction (tassement différentiel d’appuis). Par la suite, les actions sont notées
F. Le terme charge peut aussi être utilisé avec la même signification que le terme
action;

 les combinaisons d’actions sont des ensembles, constitués par des actions à
considérer simultanément dans les calculs, qui permettent de vérifier la fiabilité
d’une structure vis-à-vis d’un état limite;

 les effets des actions (notées E) sont des efforts intérieurs (effort normal, effort
tranchant, moment fléchissant, moment de torsion) et des déplacements rapportés
à une section ou à un élément obtenus après une analyse de la structure;

 les états limites sont un ensemble d’états pour lesquels il convient de justifier de la
fiabilité d’une construction. Au-delà des critères caractérisant ces états limites, la
construction ou l’élément de structure considéré est jugé inapte à remplir sa
fonction. On distingue les états limites ultimes (E.L.U.) et les états limites de
service (E.L.S.);

 les situations de projet sont des conditions dans lesquelles se trouve une
construction au cours de son cycle de vie;

 les résistances, notées R, s’appliquent à tout critère lié à un état limite. La


résistance de calcul, notée Rd, inclut l’application de facteurs partiels de sécurité
appropriés.

2.4 Les états limites en construction


Selon que la fiabilité d’une structure est conditionnée par la sécurité des biens et des
personnes ou par la fonction pour laquelle cette structure a été conçue, on parle
d’états limites ultimes et d’états limites de service.
Chapitre 2 2-4

2.4.1 Etats limites ultimes


Parmi les états limites ultimes, citons :

 l’atteinte en un point de la structure, de la limite d’élasticité, d’une condition ou


d’un critère de plasticité;

 l’instabilité de forme de la structure, dans son ensemble, ou d’un élément de celle-


ci;

 la perte d’équilibre statique;

 la formation d’un mécanisme de ruine total ou partiel, par l’apparition de rotules


plastiques transformant la structure en un système instable;

 la rupture brutale (fragile ou ductile) en raison de conditions particulièrement


défavorables de mise en charge, de température ou de résilience de l’acier;

 la fissuration progressive sous charges répétées en un grand nombre de cycles


(fatigue);

 une déformabilité inacceptable (structure trop souple).

2.4.2 Etats limites de service


Les états limites de service ont principalement pour objet :

 les déformations ou flèches inadmissibles, affectant l’esthétique ou l’exploitation


efficace de la construction;

 les vibrations, oscillations ou mouvements, sources d’inconfort;

 le comportement défectueux des appuis et des joints;

 la corrosion;

 les fissurations de toute nature (béton des constructions mixtes, cloisons et murs
de refend,...).

2.5 Concept semi-probabiliste de la fiabilité


Les méthodes probabilistes ont pour but d’évaluer, pour une structure modélisée et
compte tenu des incertitudes identifiées, une probabilité P(El) d’atteindre un état-
limite défini El au cours d’une période de référence. Le nombre P(El) est alors à
considérer comme une probabilité de défaillance relative. En effet, il n’est
pratiquement pas possible, pour l’heure, de déterminer la probabilité de ruine totale
d’une structure modélisée : il est plus aisé de prendre pour El un état limite
conventionnel. Dès lors P(El) ne désigne pas la probabilité d’atteindre un état-limite
de défaillance de la structure réelle mais bien une probabilité de défaillance relative
Chapitre 2 2-5

lorsque l’étude probabiliste porte sur un ensemble de structures ou d’états-limites


semblables. La tendance actuelle, en matière de fiabilité, consiste à recourir à la
doctrine dite semi-probabiliste basée sur le concept d’état-limite et sur le caractère
aléatoire de certains des facteurs précités.

Les règlements modernes de construction se fondent sur les valeurs caractéristiques


des actions (ou de leurs effets) et des résistances. Ainsi, en général, les normes
admettent que la résistance d’une structure n’a qu’une faible probabilité d’être sous-
estimée et la valeur caractéristique est généralement établie en fonction d’une
fraction de l’écart type, soit :

(2-2)

A l’opposé, l’effet de l’action auquel est soumise une structure doit avoir une
probabilité faible d’être dépassée et la valeur caractéristique s’exprime en fonction
d’une fraction de l’écart type comme suit :

(2-3)

Les facteurs kR et kE sont des fonctions des fractiles choisis relativement aux lois de
distribution de (R – E).

Figure 2-1 Distributions des résistances et des effets des actions

Le plus souvent, on adopte un fractile de 5%. La valeur caractéristique de la


résistance est choisie comme étant la valeur pour laquelle elle a une probabilité de
5% d’être inférieure à la valeur caractéristique. A l’opposé, la valeur caractéristique
de l’effet des actions est choisie comme étant la valeur pour laquelle il y a 5% de
chances qu’elle soit dépassée (Figure 2-1).

Si les fonctions de densité de probabilité des deux variables aléatoires R et E


obéissent aux lois de Gauss, on a alors les relations :

(2-4)

et :

(2-5)
Chapitre 2 2-6

L’Eurocode 1 définit ensuite les valeurs de calcul des résistances et des effets des
actions selon leurs valeurs caractéristiques précisées précédemment et selon des
facteurs partiels de sécurité, notés respectivement γM et γF, attachés à ces valeurs
caractéristiques. On pose :

(2-6)

Et

(2-7)

soit alors :

(2-8)

(2-9)

Il est intéressant de situer la valeur du rapport Rd/Ed, qui caractérise en quelque sorte
le facteur partiel de sécurité entre les valeurs de dimensionnement de la résistance
et de l’effet des actions, soit :

(2-10)

2.6 Valeurs caractéristiques et de calcul des actions et des


résistances

2.6.1 Valeurs caractéristiques et de calcul des actions


La valeur caractéristique d’une action est notée Fk. Elle représente la probabilité a
priori d’être atteinte ou dépassée, du côté des valeurs les plus défavorables, au
cours d’une période de référence donnée.

Dans le cadre d’une combinaison d’actions, la valeur représentative d’une action est
multipliée par un facteur partiel de sécurité γF pour donner une valeur de calcul de
l’action.

(2-11)
Chapitre 2 2-7

En fait, γF est lui-même affecté par plusieurs facteurs partiels de sécurité traduisant,
selon les cas, l’influence de facteurs particuliers tels que :

 le coefficient explicite qui tient compte de la probabilité réduite que toutes les
actions, dans une combinaison d’actions, atteignent leurs valeurs caractéristiques
(voir ci-après);

 un coefficient implicite qui tient compte principalement des incertitudes dans le


calcul de leurs effets (simplification des modèles de calcul, hypothèses de calcul
concernant les méthodes d’analyse, tolérances d’exécution, lois de comportement
des assemblages ...) mais est supposé pris directement en compte dans
l’évaluation de l’effet des actions par la prise en considération de certaines valeurs
nominales de défauts géométriques.

2.6.2 Valeurs caractéristiques et de calcul des résistances


La valeur caractéristique de la résistance, ou résistance caractéristique, est en
principe celle qui présente une probabilité acceptée a priori de ne pas être atteinte.
Elle est notée Rk. La détermination des valeurs caractéristiques des résistances fait
l’objet d’une annexe particulière à l’ Eurocode 0 (Annexe Z).

La valeur de calcul de la résistance est généralement déterminée à partir de la valeur


caractéristique de la résistance, elle-même fonction des valeurs caractéristiques des
propriétés des matériaux et des données géométriques. Cette valeur de calcul de la
résistance s’écrit :

(2-12)

Les valeurs nominales de la limite d’élasticité fy et de la résistance ultime à la traction


fu des aciers laminés à chaud sont données au tableau 2-1 pour les nuances d’acier
S235 (Fe 360), S275 (Fe 430) et S355 (Fe 510) conformes à la norme EN 10025
(référence à l’Eurocode 3, partie 1-1, chapitre 3).

Ces valeurs nominales peuvent être adoptées, dans les calculs, en tant que valeurs
caractéristiques.

Pour les profils creux de construction, les normes en vigueur sont les EN 10210 et
EN 10219, et les valeurs de fu et fy sont elles aussi données au tableau 2-1.

Nuance t  40 mm 40 mm  t  80 mm
d’acier fy (N/mm²) fu (N/mm²) fy (N/mm²) fu (N/mm²)

EN 10025 (aciers
de construction
laminés à chaud)

S 235 (Fe 360) 235 360 215 360


S 275 (Fe 430) 275 430 255 410
S 355 (Fe 510) 355 510 335 470
Chapitre 2 2-8

EN 10210 (profils
creux de
construction)

S235 235 360 215 340


S275 275 430 255 410
S355 355 510 335 490

Tableau 2-1 Valeurs nominales de fy et fu pour les aciers laminés à chaud et les
profils creux

Les valeurs du coefficient partiel de sécurité γM est pris égal aux valeurs suivantes :

 Résistance des sections γM0 = 1 à 1,1


 Résistance aux instabilités γM1 = 1,1
 Résistance de la section nette au droit des boulons γM2 = 1,25
Pour la résistance des assemblages, on se reportera au chapitre correspondant.

2.6.3 Les combinaisons d’actions


Les valeurs représentatives des actions correspondent à des niveaux d’intensité
obtenus par rapport à des probabilités fixées a priori. Pour des actions variables
notées Q, elles sont classées conventionnellement en :

 valeurs caractéristiques Qk;


 combinaison de valeurs rares Ψ0 Qk ;
 combinaison de valeurs fréquentes Ψ1 Qk
 combinaison de valeurs quasi-permanentes Ψ2 Qk.

Les combinaisons d’actions réglementaires possibles sont très nombreuses. Il est


admis de n’étudier que celles qui apparaissent comme ayant manifestement les
effets les plus défavorables sur la construction. Les combinaisons d’actions à
prendre en considération dépendent du type d'états limites.

a) Vis-à-vis des états limites ultimes

 Les combinaisons fondamentales : elles sont à considérer dans la plupart des cas,
et comprennent les actions permanentes, une action principale dite de base et s’il
y a lieu, une ou plusieurs autres actions variables dites d’accompagnement;

 Les combinaisons accidentelles : elles résultent des actions accidentelles


(séismes, feux, etc.) et comprennent alors les actions permanentes, une action
accidentelle et les actions variables, mais résultent également de situations
accidentelles auquel cas elles comprennent alors les actions permanentes et
l’action variable susceptible de se produire lors de la situation accidentelle (les
actions accidentelles sont à exclure, dans ce cas, de la combinaison d’actions).
Chapitre 2 2-9

b) Vis-à-vis des états limites de service

 Les combinaisons rares : elles comprennent les actions permanentes, une action
principale dite de base avec sa valeur caractéristique ou de service et, s’il y a lieu,
une ou plusieurs autres actions variables dites d’accompagnement avec leurs
valeurs de combinaison;

 Les combinaisons fréquentes : elles comprennent les actions permanentes et une


action variable avec sa valeur fréquente et, s’il y a lieu, d’autres actions variables
avec leurs valeurs quasi-permanentes. Une valeur fréquente est une valeur dont
soit la durée totale pendant laquelle elle sera dépassée est seulement une petite
partie de la durée de référence, soit la fréquence de dépassement est limitée;

 Les combinaisons quasi-permanentes : elles comprennent les actions


permanentes et une ou plusieurs actions variables, avec leurs valeurs quasi-
permanentes. Une valeur quasi-permanente est une valeur dont la durée totale
pendant laquelle elle sera dépassée constitue une grande partie de la durée de
référence.
c) Vis-à-vis de l’état limite de fatigue

L’état limite de fatigue est un état limite particulier. Pour un détail structural
considéré, la vérification à la fatigue nécessite de connaître le nombre et l’amplitude
des étendues de variation de contrainte produite par l’action qui fluctue dans le
temps. On examinera plus loin la démarche à suivre pour vérifier un détail structural
donné vis-à-vis du risque de rupture consécutif à la propagation d’une fissure de
fatigue.

Les règles concernant les combinaisons d’actions ainsi que leurs coefficients partiels
de sécurité telles que définies dans l’Eurocode 0 sont résumées dans le Tableau 2-2
avec les symboles suivants :

Gk,j valeurs caractéristiques des actions permanentes ;


Qk,1 valeur caractéristique de l’action variable dominante ;
Qk,i valeurs caractéristiques des actions variables d’accompagnement ;
Ad valeur de calcul (ou valeur spécifiée) de l’action accidentelle ;
γG,j facteur de sécurité partiel de l’action permanente Gk,j ;
γGA,j facteurs de sécurité partiels relatifs aux actions permanentes associées
aux situations accidentelles ;
γQ,i facteurs de sécurité partiels relatifs aux actions variables Qk,i.
Les coefficients d’accompagnement recommandés dans l’Eurocode 0 sont rappelés
au Tableau 2-3.

Les valeurs γQ = 1,35 et 1,5 intervenant dans la vérification des états-limites ultimes
correspondent sensiblement à une probabilité de 10 -5 (une chance sur cent mille)
d’atteindre l’état-limite, tandis que la valeur 1, prise en compte pour la vérification des
états-limites de service, est associée à une probabilité repère de 5.10 -2 (une chance
sur vingt).
Chapitre 2 2-10

L’introduction de coefficients de réduction qui interviennent en cas de combinaison


d’actions se justifie en raison de la plus faible probabilité pour toutes ces actions
d’apparaître toutes simultanément et avec leur intensité maximale.

Etats limites ultimes


Fondamentales j γG,j Gk,j + Q,1 Qk,j + i>1 γQ,i Ψ0,i Qk,i γG , inf = 1.0 (effet favorable)
γG , sup = 1.35 (effet défavorable)

j γGA,j Gk,j + Ad + Ψ1,1 Qk,1 + i>1 Ψ2,i γQ,1 = 1.5


Accidentelles Qk,i γQ,i = 1.5
γG A, = 1.0 (sauf avis contraire)

Lorsqu’une seule action permanente peut


avoir simultanément un effet favorable et
un effet défavorable, on doit prendre :

γG A,inf = 1.1 et γG A, sup = 1.35


Etats limites de service
Rares j Gk,j + Qk,j + i>1 Ψ0,i Qk,i Tous les γG et γQ valent 1.0.
Les valeurs numériques des coefficients
d’accompagnement Ψ0, Ψ1 et Ψ2
dépendent non seulement de l’action
considérée mais aussi de ses effets sur la
Fréquentes j Gk,j + Ψ1,1 Qk,1 + i>1 Ψ2,i Qk,i construction et des phénomènes à éviter

Quasi-permanentes j Gk,j + i>1 Ψ2,i Qk,i

Tableau 2-2 Règles de combinaisons d’actions


Chapitre 2 2-11

Tableau 2-3 Valeurs des coefficients d’accompagnement selon l’Eurocode 0


Chapitre 3 3-1

3. CLASSIFICATION DES SECTIONS

3.1 Introduction
Les profilés de construction, qu'ils soient laminés ou soudés, peuvent être considérés
comme constitués d’un ensemble de parois distinctes, dont certaines sont internes
(par exemple les âmes de poutres ouvertes ou les semelles de caissons) et d'autres
sont en console (par exemple les semelles des profils ouverts et les ailes des
cornières) (Figure 3-1). Comme les parois des profilés de construction sont
relativement minces comparées à leur largeur, lorsqu'elles sont sollicitées en
compression (par suite de l'application de charges axiales sur la totalité de la section
et / ou par suite de flexion) elles peuvent voiler localement. La propension à voiler
d'une paroi quelconque de la section transversale peut limiter la capacité de
résistance aux charges axiales ou la résistance à la flexion de la section, en
l'empêchant d'atteindre sa limite de résistance élastique ou plastique. On peut éviter
une ruine prématurée provoquée par les effets du voilement local en limitant le
rapport largeur / épaisseur des parois individuelles au sein de la section transversale.
Ceci constitue la base de l'approche par classification des sections transversales.
En console
Interne
En console Interne

Interne
Âme Âme Interne
Âme

Semelle Semelle Semelle

(a) Profilé en I laminé (b) Profil creux (c) Profil en caisson soudé

Figure 3-1 Parois internes et parois en console

3.2 Classification
L'Eurocode 3 définit quatre classes de section transversale. La classe à laquelle
appartient une section transversale particulière dépend de l'élancement de chaque
élément (défini par un rapport largeur / épaisseur) et de la distribution des contraintes
de compression, uniforme ou linéaire. Les classes sont définies en termes
d'exigences de comportement pour la résistance aux moments fléchissants :

Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique possédant la capacité de rotation exigée pour l'analyse plastique.

Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient
capables de développer un moment plastique, ont une capacité de rotation limitée et
ne conviennent donc pas pour les structures calculées par analyse plastique.
Chapitre 3 3-2

Les sections transversales de Classe 3 sont celles où la contrainte calculée dans


la fibre comprimée extrême peut atteindre la limite élasticité mais où le voilement
local empêche le développement du moment résistant plastique.

Les sections transversales de Classe 4 sont celles où le voilement local limite


fortement le moment résistant (ou la résistance à la compression pour les éléments
sous charges normales). Une prise en compte explicite des effets du voilement local
est nécessaire.

Le Tableau 3-1 résume les classes en fonction du comportement, du moment de


résistance et de la capacité de rotation.
Chapitre 3 3-3

Modèle de Mom.de résistance Capacité de rotation Classe


comportement
Moment M
Moment plastique Mpl
Suffisante
sur section brute
M pl
fy
Voilement 1
local 1
rot
pl 
 1
pl
Moment M
Moment plastique Mpl Limitée
sur section brute
Mpl fy 1
Voilement
local 2


1
pl

Moment M
Moment élastique Néant
Mpl
Mpl
sur section brute
Mel fy
1
Voilement
local
3


 1
pl
Moment M
Moment plastique sur Néant
Mpl
section efficace
Mpl
M el fy
1 4
Voilement
local

pl
 1

M el moment de résistance élastique de la section transversale


Mpl moment de résistance plastique de la section transversale
M moment appliqué
 rotation (courbure) de la section
pl rotation (courbure) de la section exigée pour générer une distribution plastique totale des
contraintes dans la section transversale

Tableau 3-1 Classification des sections transversales en fonction du moment


résistant et de la capacité de rotation
Chapitre 3 3-4

3.3 Comportement des éléments plats comprimés


Une plaque (ou paroi) plane rectangulaire mince soumise à des efforts de
compression exercés sur ses petits côtés a une contrainte de voilement critique
élastique σcr donnée par :

(3-1)

où : kσ représente le coefficient de voilement de la plaque qui prend en


compte les conditions d'appui aux bords, la distribution des contraintes
et le coefficient d'aspect de la plaque (Figure 3-2a)
ν est le coefficient de Poisson
E est le module d’élasticité de l’acier
I est l’inertie de la section pour le sens de flambement considéré

La contrainte de voilement critique élastique σcr est donc inversement proportionnelle


à (b/t)² qui est l’analogue à l’élancement (L/i)² pour le flambement des poteaux.

Les profils de construction ouverts comprennent un certain nombre de parois qui


sont libres le long d'un bord longitudinal et tendent à être très longues par rapport à
leur largeur (Figure 3-2 b). La déformation de voilement pour ces parois est illustrée
à la Figure 3-2 c. La relation entre le coefficient d’aspect et le coefficient de
voilement pour une paroi en console longue et mince de ce type est illustrée à la
Figure 3-2 d, d'où il ressort clairement que le coefficient de voilement tend vers une
valeur limite de 0,425 au fur et à mesure que l’élancement de la paroi augmente.
Chapitre 3 3-5

L
t

(a) (b)
b
Appuis simples sur
les quatre côtés
Coefficient de voilement k
5
b
4
Bord à appui simple
b L Libre
3 Exact
2
k = 0,425+(b/L)

L (c)
1
0.425
Bord libre 0
1 2 3 4 5
(d) Coefficient d'aspect L/b

Figure 3-2 Comportement des plaques comprimées

Pour qu'une section soit classifiée en classe 3 ou mieux, la contrainte de voilement


critique élastique σcr doit être supérieure à la contrainte élastique fy. Selon
l'expression (3-2) (en substituant ν = 0.3 et en réorganisant), cela est le cas si :

(3-2)

Cette expression est générale car l'effet du gradient de contraintes, les conditions
aux limites et l’élancement sont tous compris dans le coefficient de voilement k. Le
Tableau 3-2 donne des valeurs du coefficient de voilement k pour des valeurs
élevées d'élancement de parois internes et en console sous diverses distributions de
contraintes élastiques.
Chapitre 3 3-6

Ψ = σ1 / σ2 +1 1>Ψ>0 0 0 > Ψ > -1 -1

Cas 1
4,0 8,02 / (1,05 + Ψ) 7, 81 7,81 + 6,29 Ψ + 9,78 Ψ² 23,9
Paroi interne

Cas 2
0,43 0,57 – 0,21 Ψ + 0,07 Ψ² 0,57 0,57 – 0,21 Ψ + 0,07 Ψ² 0,85
Paroi en console

Cas 3
0,43 0,578 / (0,34 + Ψ) 1,70 1,7 – 5 Ψ + 17,1 Ψ² 23,8
Paroi en console

Tableau 3-2 Coefficient de voilement kσ en fonction de la distribution des contraintes

Le comportement élastique - plastique d'une paroi parfaitement plate soumise à une


compression uniforme peut être utilement représenté par un diagramme charge
ultime normalisée – élancement réduit où la charge ultime normalisée, , et
l'élancement réduit de paroi, , sont donnés par :

(3-3)

(3-4)

Pour que l'expression puisse être utilisée pour une nuance d'acier quelconque, il
suffit de substituer l’expression (3-1) pour σcr dans (3-4), et de remplacer fy par
235/ε². L’élancement réduit de paroi s’exprime alors sous la forme :

(3-5)
Chapitre 3 3-7

où représente la largeur appropriée pour le type de paroi et le type de section


transversale.

La Figure 3-3 montre la relation qui existe entre et . Pour un élancement réduit
de paroi inférieur à unité, la charge ultime normalisée est égale à l’unité, ce qui
signifie que la paroi peut développer sa charge d'écrasement. Pour des valeurs de
supérieures, diminue au fur et à mesure que l'élancement de paroi augmente,
la contrainte limite soutenue étant limitée à la contrainte de voilement critique
élastique, σcr.

 ult
Np = fy Classe 3
Classe 2
Classe 1
1 Contrainte de voilement d'Euler

0,5 0,6 0,9 1,0  p

Figure 3-3 Représentation adimensionnelle de la contrainte de voilement élastique -


plastique d'une paroi parfaitement plane

En réalité, les parois des profils ne sont pas parfaitement planes, et l'acier n'est pas
élastique - parfaitement plastique puisqu’il subit un écrouissage. Ces facteurs,
combinés avec la capacité des plaques de supporter des charges au-delà du niveau
provoquant le voilement élastique (comportement post-voilement), exigent que l'on
minore les valeurs de afin de retarder l'apparition du voilement local jusqu'à ce
qu’ait été atteinte la nécessaire distribution des contraintes dans la section, qui peut
être une plastification au niveau de la fibre extrême ou une distribution plastique sur
la section entière. L'Eurocode 3 utilise les élancements réduits des parois suivants
comme limites pour les classifications :

 Classe 1 : < 0,5

 Classe 2 : < 0,6

 Classe 3 : a) < 0,9 pour les parois sous gradient de contraintes; et


b) < 0,74 pour les éléments totalement comprimés.
Chapitre 3 3-8

En substituant les valeurs appropriées de k et la valeur appropriée de pour


chaque classe dans l'expression (3-5), on peut calculer les rapports
largeur / épaisseur - b/t (et hauteur / épaisseur - d/t) limites.

Le Tableau 3-3 donne les valeurs limites pour un profil laminé ou reconstitué par
soudage comprimé ou fléchi selon l'axe de forte inertie.

tf c

tw
d

avec
Profil laminé

Elément Classe 1 Classe 2 Classe 3

Semelle c / tf = 9ε c / tf = 10 ε c / tf = 14 ε

Ame comprimée d / tw = 33 ε d / tw = 38 ε d / tw = 42 ε

Ame fléchie d / tw = 72 ε d / tw = 83 ε d / tw = 124 ε

Ces valeurs sont également valables pour un profilé reconstitué par soudage

Tableau 3-3 Rapports d'élancement maximum pour les parois d'un profil en H
comprimé ou fléchi

Les Tableaux 4 à 6 sont des extraits de l'Eurocode 3 donnant des proportions limites
pour les parois comprimées de classe 1 à 3. Lorsque l'une quelconque des parois
comprimées d'une section ne satisfait pas la limite de la classe 3, la totalité de la
section est classifiée en classe 4 (communément appelée "section élancée"), et il
convient de prendre en compte le voilement local dans le calcul en utilisant une
section transversale efficace.
Chapitre 3 3-9

Tableau 3-4 Rapports largeur / épaisseur maximaux pour les parois comprimées
(Partie 1)
Chapitre 3 3-10

Tableau 3-5 Rapports largeur / épaisseur maximaux pour les parois comprimées
(Partie 2)
Chapitre 3 3-11

Tableau 3-6 Rapports largeur / épaisseur maximaux pour les parois comprimées
(Partie 3)
Chapitre 3 3-12

3.4 Approche du dimensionnement par largeur efficace des


sections de classe 4
Les sections transversales comportant des parois de classe 4 peuvent être
remplacées par une section transversale efficace prise égale à la section brute
diminuée des “trous” où le voilement peut se produire. Celles-ci sont alors calculées
de façon similaire aux sections de classe 3 au moyen d'une résistance de section
transversale élastique limitée par l’atteinte de la limite d’élasticité aux fibres
extrêmes. On peut calculer les largeurs efficaces des éléments comprimés au moyen
d'un coefficient de réduction ρ qui dépend de l'élancement réduit de parois (qui
dépend à son tour des conditions limites de la paroi et de la distribution des
contraintes par application du coefficient de voilement k) de la façon suivante :

Pour parois
comprimées
internes
(3-6)
Pour parois
comprimées
en console

On peut alors appliquer le coefficient de réduction ρ à une paroi interne ou en


console comme indiqué dans les Tableaux 7 et 8.

La Figure 3-4 montre des exemples de sections transversales efficaces pour des
parois comprimées ou fléchies. Il convient de remarquer que l'axe neutre de la
section transversale efficace peut se déplacer par rapport à celui de la section
transversale brute. Pour une paroi fléchie, cela est pris en compte lors du calcul des
caractéristiques de section de la section efficace. Pour une paroi soumise à un effort
normal, le déplacement de l'axe neutre produit un moment qu'il convient de prendre
en compte dans le calcul de l'élément.
Chapitre 3 3-13

Axe centroïde de la Axe centoïde de la


section brute section efficace

Axe centroïde de la
section brute
eN

Zones non efficaces

Section transversale brute


(a) Sections Classe 4: sections efficaces -effort normale (compression)

eM
Zone non efficace
Axe centroïde Axe centroïde de
la section efficace

Zone non efficace


eM

Axe centroïde
Axe centroïde de
la section efficace

Section transversale brute


(b) Sections Classe 4 :sections efficaces- moment
fléchissant
Figure 3-4 Sections transversales efficaces de classe 4 comprimées et fléchies
Chapitre 3 3-14

Distribution des contraintes Largeur efficace beff


(compression positive)

beff 1    0:
1
2 beff =  c

bt bc
  0:
1
beff  bc  c / (1   )
2
beff

   2 /1 1 0 -1 1    1

0,57  0,21  0,07


2
Coef. de voilement k 0,43 0,57 0,85

beff
1    0:
1
2
beff =  c
c

beff
  0:
1
beff  bc  c / (1   )
2

bc bt
   2 /1 1 1  0 0 0    1 -1
Coefficient de 0,578
0,43 1,70 1,7  5  17,1 2 23,8
Voilement k    0,34

Tableau 3-7 Largeurs efficaces des parois comprimées en console


Chapitre 3 3-15

Distribution des contraintes Largeur efficace b eff


(compression positive)

 = 1:
1 2
b = b - 3t
b eff =  b
b e1 = 0,5 b eff
b e1 be2
b e2 = 0,5 b eff
b
1 > _ 0 :
1
2 b = b - 3t
b eff =  b
2beff
b e1 =
b e1 be2 5- 
b e2 = beff - b e1
b

bc bt  < 0:
1
b = b - 3t
2
beff =  bc =  b / (1 -  )
b e1 = 0,4b eff
b e2 = 0,6b eff
b e1 be2

b
 =  2 /1 1 1> > 0 0 0 > > -1 -1 -1> > - 2
Coefficient de 8,2
voilement 4,0 7,81 7,81- 6,92 + 9,78 2 23,9 5,98 (1 - )2
k 1,05 + 

16
Alternativement, pour 1
_ _ - 1: k =

[(1 + ) 0,112(1 -  )2 ]0,5 + (1 +  )
2
+

Illustré pour une section creuse RHS (profil creux rectangulaire).


Pour d'autres profils b = d pour les âmes
b = b pour les parois internes de semelles (sauf RHS)

Tableau 3-8 Largeurs efficaces des parois comprimées internes


Chapitre 4 4-1

4. MEMBRURES TENDUES
___________________________________________________________________

4.1 INTRODUCTION
Les éléments tendus se rencontrent fréquemment dans les constructions
métalliques. On les trouve à l’état de membrures et barres intérieures des
charpentes en treillis et des pylônes triangulés, de barres de contreventement et
d’éléments secondaires tels les suspentes, tirants et liernes.

Une membrure tendue transmet un effort direct de traction entre les deux nœuds
d’ossature qu’elle réunit. Elle apparaît comme l’élément structural le plus simple et le
plus performant ; en effet, toutes les fibres longitudinales sont soumises à une même
contrainte qui n’est limitée que par la résistance du matériau. On attend donc que les
éléments tendus soient de section constante et élancés, la forme de la section
n’ayant normalement que peu d’influence sur la résistance de l’élément.

La réalité est quelque peu différente. Un élément tendu est nécessairement mis en
charge par l’intermédiaire d’assemblages disposés à ses extrémités. Ceci entraîne
qu’aux extrémités :

 la résultante des contraintes peut ne pas agir au centre de gravité de la section ;


 en cas d’assemblage boulonné (le plus couramment utilisé), la membrure comporte
des trous destinés à recevoir les boulons.

Il importe donc de se préoccuper de divers effets susceptibles d’affecter la résistance


d’une membrure tendue : excentricités des efforts transmis, concentrations de
contrainte au bord des trous de boulons et réduction de la section résistante aux
extrémités de l’élément.

Il est toujours avantageux de concevoir les assemblages aux extrémités des


membrures tendues de manière à éviter les excentrements des efforts appliqués ou,
à défaut, de les réduire autant que possible. Si l’effort de traction est le résultat
d’actions statiques ou quasi-statiques, les excentrements modérés aux assemblages
et la flexion qu’ils produisent peuvent généralement être négligés. Par contre, sous
des actions cycliques, les excentrements accroissent l’amplitude de variation des
contraintes et affectent donc la résistance en fatigue ; ils ne pourront dès lors être
négligés. De manière similaire, lorsque les contraintes de flexion produites par les
excentrements sont importantes en regard des contraintes de traction uniforme,
l’élément sera vérifié comme un élément tendu et fléchi.

Une membrure tendue sollicitée statiquement est peu sensible aux contraintes
résiduelles présentées dans la (les) section(s) dont elle est constituée. Elle ne
présente en effet aucun danger d’instabilité et la ductilité du métal permet une
uniformisation des contraintes à l’état limite ultime de résistance.
Chapitre 4 4-2

4.2 TYPES DE SECTIONS UTILISEES


Tout type de section peut convenir pour réaliser une membrure tendue. En pratique,
on rencontre le plus fréquemment :

 Les sections simples telles que les cornières, tés et fers en U laminés ;
 Les sections composées de cornières ou de doubles U ;
 Les sections en I ou en H laminées ou de sections ouvertes ou fermées
reconstituées par soudage ;
 Les sections tubulaires à section carrée, rectangulaire ou circulaire ;
 Les sections composées en treillis ou à étrésillons (système pour ainsi dire
tombés en désuétude) ;
 Les sections pleines (ronds, carrés, plats).

Le câble est un élément structural qui ne peut être sollicité qu’en traction parce qu’il a
une raideur flexionnelle faible au point d’être négligée. Le câble ne tombe toutefois
sous le coup des règles données plus loin que s’il n’est pas soumis à des charges
transversales, en ce compris les effets du poids propre ; ceci limite donc le domaine
d’application des règles précitées à certains câbles disposés verticalement.

Les câbles porteurs des ponts suspendus, les haubans des ponts et mâts haubanés,
les suspentes inclinées des ponts « bow-string » sont soumis à des charges axiales
et transversales. Ils ont un comportement fondamentalement non linéaire et leur
sollicitation ne peut être déterminée que par référence à la configuration déformée.
Ce mode de comportement doit retenir une attention particulière ; il sera l’objet du
chapitre ...

4.3 COMPORTEMENT D’UN ELEMENT TENDU


Considérons une membrure d’ossature à section constante, dépourvue de toute
contrainte résiduelle et dont l’axe est rigoureusement rectiligne. Lorsque cet élément
est soumis à un effort strictement centré, sa réponse structurale est similaire à celui
d’une éprouvette normalisée lors d’un essai de traction.

La membrure se comporte élastiquement jusqu’à ce que toutes les fibres atteignent


simultanément la limite d’élasticité ; elle entre ensuite dans le domaine plastique et,
s’il s’agit d’acier doux, s’allonge sous charge constante jusqu’à ce que la déformation
des fibres atteigne le seuil d’écrouissage. En raison de l’écrouissage du matériau,
l’élément peut alors de nouveau supporter un accroissement de charge et ce, jusqu’à
sa ruine par rupture dans une de ses sections transversales, celle où apparaît la
striction.

La distribution des contraintes de traction dans un élément soumis à un effort de


traction pure est uniforme (Figure 4-1 Distribution des contraintes dans une section
ne comportant pas de trous. Ces contraintes s’appliquent sur la totalité de la section
transversale de l’élément, appelée section brute A.
Chapitre 4 4-3

Figure 4-1 Distribution des contraintes dans une section ne comportant pas de trous

Les dispositions constructives d’assemblage, aux extrémités des éléments, peuvent


affecter cette distribution de contraintes. En effet, en cas d’assemblage de type
mécanique (axes, boulons, rivets), la présence des trous nécessaires à la mise en
place des boulons aura deux effets majeurs. Le premier est la réduction de la section
résistante, ce qui implique l’utilisation du concept de section nette Anet qui vise à
prendre en compte les effets de cet affaiblissement local. Le second effet réside
dans l’accroissement des contraintes au voisinage immédiat du bord des trous. Ces
concentrations de contraintes ne sont normalement pas préoccupantes pour les
matériaux ductiles puisqu’il peut y avoir redistribution plastique ; dans certaines
conditions, elles peuvent néanmoins initier une ruine par fatigue (dans le cas d’un
chargement cyclique) ou une rupture brutale. Le facteur de concentration de
contrainte k, rapport entre la contrainte maximale et la contrainte moyenne dans la
section nette, varie de 2 à 3 dans un plat troué ; il dépend du rapport entre le rayon
du trou et la largeur du plat.

Dans les bâtiments, la mise en charge est généralement quasi-statique. Ceci


autorise à ne se préoccuper ni de fatigue, ni de rupture brutale et à accepter
l’adaptation plastique dans les sections transversales affaiblies par la présence des
trous de boulons. En d’autres termes, dans une membrure à section constante
comportant un trou, les fibres longitudinales voisines du trou vont se plastifier les
premières dans la section affaiblie. La plastification se développe ensuite
transversalement dans cette section jusqu’à ce que cette dernière soit complètement
plastifiée et se trouve ainsi soumise à une distribution uniforme des contraintes
(Figure 4-2). A ce moment, la contrainte dans toute la section courante (section
brute) de l’élément est bien sûr inférieure à la limite d’élasticité du matériau.
L’élément veut alors s’allonger sous charge constante mais cet allongement reste
très limité car les déformations plastiques sont localisées dans la seule section
affaiblie localement par le trou. Dès que la déformation d’écrouissage y est atteinte,
le métal se raffermit, ce qui permet à la charge de croître de nouveau et à la
distribution uniforme des contraintes de gagner en intensité, tant dans la section
brute que dans la section nette. La charge finit par atteindre une valeur telle que la
contrainte devient égale soit à la limite d’élasticité dans la section brute, soit à la
limite de rupture en traction dans la section nette.
Chapitre 4 4-4

Figure 4-2 Evolution des contraintes dans la section nette d’un élément troué tendu.

L’occurrence de l’une de ces deux situations détermine conventionnellement l’état


limite ultime de l’élément tendu : la seconde situation correspond à la rupture de
l’élément tandis que la première entraîne un allongement important, incompatible
avec la fonction de cet élément. On notera que la plastification de la section brute est
de nature ductile tandis que la rupture de la section est de loin plus fragile. Il
semblerait donc justifié d’assimiler la charge ultime théorique d’une membrure
tendue idéale soit à la charge de plastification (A fy) de la section d’aire A, soit à la
charge de rupture (Anet fu) de la section nette d’aire Anet, selon celle qui est la plus
faible. En procédant de la sorte, il est implicitement admis que l’état limite ultime de
l’élément soit décrit en termes de déformation ; ce principe, moyennant la prise en
compte de valeurs appropriées des facteurs partiels de sécurité, est la base de
vérification des éléments tendus selon l’Eurocode 3.

On peut s’interroger quant à l’effet, sur la résistance d’une membrure tendue, des
contraintes résiduelles inévitables associées au mode de fabrication. Ces contraintes
sont auto-équilibrées ; elles n’affectent donc pas la résistance ultime de l’élément
tendu puisqu’il n’y a aucun problème d’instabilité. En revanche, elles modifient la
réponse structurale en accroissant la déformabilité extensionnelle de l’élément.

Si le chargement est quasi-statique, les effets des concentrations de contraintes et


des contraintes résiduelles peuvent normalement être ignorés ; il s’agit d’être
beaucoup plus circonspect si la fatigue est un risque potentiel, donc si les charges
sont de nature cyclique.

4.4 DETERMINATION DE L’AIRE DE LA SECTION NETTE


L’aire nette Anet d’une section transversale d’un élément tendu est égale à l’aire brute
A diminuée des aires des trous de boulons. Si ceux-ci sont disposés en rangées
parallèles à l’axe de l’élément et orthogonales entre elles, l’aire totale à déduire est la
somme maximale des aires des sections des trous, prises dans le plan de leur axe,
dans n’importe quelle section transversale perpendiculaire. Dans le cas de trous
disposés en quinconce, l’aire totale à déduire est la plus grande des valeurs
suivantes (Figure 4-3) :

a) Soit l’aire calculée comme dit ci-dessus, c’est-à-dire en ne considérant que les
coupes perpendiculaires à l’axe de la membrure tendue (section 1-1) ;

b) Soit la somme des aires des sections de tous les trous situés sur une coupe
quelconque, pratiquée selon une ligne diagonale ou brisée, diminuée de la somme
Chapitre 4 4-5

des valeurs s2t/4p calculées pour chaque intervalle entre trous le long de la coupe
(section 2-2) avec :

s: espacement des centres des deux trous qui bordent l’intervalle considéré,
mesuré parallèlement à l’axe de l’élément ;
p: espacement des centres de ces deux mêmes trous, mesuré
perpendiculairement à l’axe de l’élément ;
t: épaisseur de l’élément troué.
1,2
Diamètre de trou, d

p B
Sens de la
contrainte

Epaisseur de plaque, t
s s
2 1

Figure 4-3 Membrure tendue avec trous en quinconce

Pour la section 1-1 : Anet = Bt  d0t

s ²t
Pour la section 2-2 : Anet = Bt  2d 0t 
4p

La section nette à considérer est donc la plus faible des aires nettes correspondant aux
différentes lignes de rupture étudiées.

La méthode des s2t/4p décrite ci-dessus, appelée aussi méthode de Cochrane, est
destinée à corriger le fait que les parties de la coupe qui ne sont pas
perpendiculaires à l’axe de la barre ne se trouvent pas en état de traction pure.

Pour une cornière, une section en U ou tout autre élément comportant des trous
dans plus d’un plan, l’espacement p est mesuré le long de la ligne moyenne dans
l’épaisseur du matériau (Figure 4-4).

Figure 4-4 Mesure de p dans le cas d'une cornière


Chapitre 4 4-6

Pour des raisons de facilité d’exécution des assemblages, les trous sont
généralement réalisés avec un diamètre légèrement supérieur au diamètre des
boulons. Ainsi, pour des diamètres de boulons inférieurs à 13 mm, le diamètre des
trous aura 1 mm supplémentaire au diamètre du boulon placé, pour les diamètres de
boulons compris entre 13 et 25 mm, 2 mm supplémentaires et enfin pour les
diamètres de boulons supérieurs à 25 mm, 3 mm supplémentaires. Il existe plusieurs
méthodes pour réaliser les trous de boulons dans une membrure. La première, la
plus courante et la moins chère, consiste à poinçonner la membrure au diamètre
désiré ; ce faisant, le métal au bord du trou est quelque peu endommagé et il serait
raisonnable de considérer que le métal est inopérant sur un diamètre légèrement
supérieur (de 1 à 2 mm par exemple) à celui du trou. Cette méthode est limitée à des
trous dont le diamètre nominal n’excède pas 25 mm. Une deuxième méthode
consiste à poinçonner les trous à un diamètre inférieur à celui désiré puis à les aléser
après que les pièces aient été préassemblées ; cette méthode est relativement chère
mais présente l’avantage d’un alignement précis des trous correspondants. Une
troisième méthode consiste à forer les trous au diamètre désiré ; elle est utilisée pour
les pièces épaisses et se révèle être la plus coûteuse.

Pour le calcul des aires des trous, on recommande, selon leur mode d’exécution,
d’utiliser soit le diamètre du trou percé, soit le diamètre du trou poinçonné augmenté
d’une valeur de l’ordre d’un millimètre (pour tenir compte du matériau endommagé
sur la périphérie du trou), soit le diamètre final si le trou est poinçonné à un diamètre
inférieur au diamètre à réaliser puis alésé au diamètre nominal.

4.5 ASSEMBLAGES EXCENTRES


Si les pièces assemblées ne se trouvent pas dans un même plan, il y a un
excentrement de l’effort de traction. C’est le cas lorsque, par exemple, deux plats
sont assemblés par superposition (Figure 4-5).

Figure 4-5 Excentricité de l’effort au droit des assemblages


Les membrures présumées tendues sont alors soumises en outre à des moments
fléchissants. Pour autant que ces excentrements restent faibles, les effets parasites
de flexion peuvent normalement être négligés lorsque la mise en charge est quasi-
statique.

Une saine conception consiste à adopter des dispositions constructives aptes à


minimiser les excentrements. Eviter ceux-ci n’est toutefois pas toujours possible.
Ainsi, dans l’exemple de la cornière simple assemblée par une seule de ses ailes,
l’effort de traction est transmis au niveau de cette aile avec un excentrement évident
(Figure 4-6).
Chapitre 4 4-7

A ex

Gousset y
L1
b1
A.N.
x
b b2 G

L2

A Coupe A-A

Figure 4-6 Assemblage excentré


Le problème des assemblages excentrés n’est pas simple : il incombe au projeteur
de juger s’il est licite de négliger les excentrements ou si, au contraire l’élément doit
être vérifié en traction combinée à de la flexion. Dans le cas des cornières attachées
par une seule aile (Figure 4-7), une approche simple consiste à mobiliser
forfaitairement une part de la résistance axiale pour résister à la flexion parasite
résultant des excentricités aux éléments d’attache et les effets des entres-axes et
des pinces des boulons sur la résistance de l’élément. Le solde est alors disponible
pour supporter le seul effort axial. En pratique, la vérification se fait alors en traction
seule, moyennant une définition appropriée de l’aire nette de la section.

(a) (b) (c) (d)

Figure 4-7 Assemblages de cornières

Des cornières fixées à une tôle de gousset par une seule de leurs ailes sont
fréquemment utilisées comme diagonales tendues de poutres en treillis ou comme
suspentes. On peut observer qu’en raison de l’excentrement de la charge appliquée,
la mise en traction d’une telle cornière a pour effet de déformer les goussets de
manière à permettre à la ligne d’action de se rapprocher du centre de gravité de la
cornière (Figure 4-8). Ceci permet de justifier que la pénalisation de la section nette
ne soit pas aussi importante qu’on pourrait le craindre.

N
N
NEd e’ NEd

Figure 4-8 Réalignement de la ligne d'action de l'effort de traction


Chapitre 4 4-8

4.5.1 Cornières attachées par boulons sur une seule aile


Pour les cornières assemblées par une seule file de boulons dans une des ailes, le
concept de section nette Anet fait place à celui de section nette réduite Anet,red, donnée
comme suit selon l’Eurocode 3 (Figure 4-9) :

 Attache avec 1 boulon : Anet,red = 2 (e2 - 0,5 do) t


 Attache avec 2 boulons : Anet,red = 2 Anet
 Attache avec 3 boulons : Anet,red = 3 Anet

avec :

Anet : aire nette de la cornière;

do : diamètre du trou ;

e2 : pince transversale ;

2,3 : coefficients minorateurs dépendant de l’entraxe p1 (équivalent au s de la


Figure 4-3) comme indiqué dans le Tableau 4-1. Pour des valeurs
intermédiaires de p1, les valeurs de  peuvent être déterminées par
interpolation linéaire.
Entre axe p1  2,5 do  5 do

2 boulons 2 0.4 0.7

3 boulons 3 0.5 0.7

Tableau 4-1 Coefficients minorateurs de la section nette d’une cornière


e1
d0
e2

(a) 1 boulon

e1 p1 e1 p1 p1

(b) 2 boulons (c) 3 boulons ou plus

Figure 4-9 Cornières assemblées par une seule aile


Pour une cornière à ailes inégales assemblée par son aile la plus petite, la section
nette à prendre en compte est prise égale à l’aire de section nette d’une cornière
équivalente à ailes égales dont la dimension d’aile est égale à celle de l’aile la plus
Chapitre 4 4-9

petite (Figure 4-10). Par contre, lorsque la cornière est assemblée par son aile la plus
grande, il n’y a pas lieu de lui substituer une cornière équivalente plus petite.

l2
l1

l1 l1
l2 > l1

Figure 4-10 Cornière à ailes inégales

4.5.2 Cornières attachées par soudure sur une seule aile


Pour les cornières assemblées par soudage de l’une de leurs ailes, le concept de
section nette Anet fait place au concept de section efficace Aeff, et le principe vu ci-
dessus pour les cornières boulonnées est appliqué :

Cornière à ailes égales ou à ailes inégales mais attachée par la plus grande des
ailes (Figure 4-11) :

Aeff = A

Figure 4-11 Cornière à ailes égales ou à ailes inégales mais attachée par la plus
grande des ailes

 Cornière à ailes inégales, attachée par la plus petite des ailes (Figure 4-12) :

Aeff = Ared

où Ared est l’aire de la section transversale brute d’une cornière équivalente à ailes
égales dont la dimension d’aile est égale à celle de l’aile la plus petite.

Figure 4-12 Cornière à ailes inégales, attachée par la plus petite des ailes

4.6 LE CABLE EN TRACTION UNIFORME


Le câble se distingue à plusieurs égards des autres sections utilisées pour réaliser
une pièce tendue.
Chapitre 4 4-10

Tout d’abord, le câble est constitué de fils à haute résistance (fu = 1600 à 1800 MPa)
réunis en paquets de manière à obtenir la résistance désirée. L’acier constitutif ne
possède pas de palier de plasticité ; sa limite d’élasticité fy0,2 est définie
conventionnellement à 0,2% de déformation rémanente et varie d’ordinaire entre 80
et 90 % de la limite de rupture fu.

Le câble est par ailleurs très flexible : il est donc particulièrement apte à transmettre
des charges axiales de traction.

Le module d’élasticité Ec du câble est pratiquement égal au module d’élasticité de


l’acier (environ 210.103 MPa) s’il s’agit d’un câble à fils parallèles. Il peut être
sensiblement plus faible (150 à 160.103 MPa) pour les torons, les câbles torsadés et
les câbles clos : une partie des fils ou torons constitutifs sont en effet enroulés en
hélice, ce qui contribue à accroître la déformabilité en extension.

Les éléments structuraux tendus réalisés à l’aide de câbles disposés autrement que
verticalement font l’objet de règles qui ne sont pas développées ici.

L’aire de la section métallique du câble n’est qu’une fraction  de l’aire du cercle


ayant le diamètre d du câble :

 d2
Anet =  (4-1)
4

Cette fraction  est de l’ordre de 0,55 pour les câbles à torons multiples, de 0,75 à
0,77 pour les câbles ouverts torsadés et de 0,81 à 0,86 pour les câbles clos. Pour les
câbles à fils/torons parallèles, l’aire Anet est simplement égale à la somme des aires
des fils/torons constitutifs.

Lorsqu’un effort de traction est exercé sur un câble, une série d’efforts parasites se
développe, qui dépendent de la constitution du câble. Ainsi, par exemple, la mise en
traction d’un câble torsadé composé de fils entraîne des efforts de friction et des
pressions de contact entre fils. Il en résulte que l’état de contrainte dans les fils n’est
pas une traction pure. On tient compte de l’incidence de la constitution du câble sur
sa résistance à l’aide d’un coefficient ks dont la valeur est de l’ordre de 0,75 à 0,85
pour un câble à torons multiples et de 0,95 à 1,0 pour un câble à fils parallèles. Des
contraintes parasites naissent également dans les ancrages en créant une
compression transversale appréciable. Cette dernière est prise en compte par un
coefficient ka minorateur de la résistance, variant de 0,8 à 1 selon le système
d’attache. Finalement, la résistance de calcul en traction d’un câble muni de ses
ancrages est donnée par :

Fud = k a k s Anet f u /  M (4-2)

où M est un facteur partiel de sécurité approprié.

La fixation d’un câble à ses extrémités se fait normalement à l’aide de culots


d’ancrage, pièces comportant un évidement rempli d’une résine dans laquelle les fils
ou torons constitutifs du câble viennent s’épanouir et s’ancrer individuellement
(Figure 4-13). Pour des efforts peu importants, les extrémités d’un câble peuvent être
Chapitre 4 4-11

simplement recourbées pour former une boucle et les deux brins sont réunis par des
serre-câbles.

Il est à noter que le câble et ses ancrages posent de sérieux problèmes d’entretien et
de protection vis-à-vis de la corrosion.

Figure 4-13 Attache de câble

4.7 VERIFICATION DE LA RESISTANCE D’UN ELEMENT TENDU


Dans tout élément sollicité de manière quasi-statique en traction centrée ou en
traction excentrée, telle que l’excentrement peut être pris en compte par une
pénalisation de la section nette comme indiqué précédemment, la valeur de calcul
NEd de l’effort de traction dans chaque section transversale soit satisfaire, selon
l’Eurocode 3, l’inégalité appropriée ci-dessous :

 A f 0,9Anet fu 
N Ed  min  y ;
 M 2 
(4-3)
M0

Pour les cornières attachées par boulons sur une seule aile :

Af A f 
N Ed  min  y ; net ,red u  (4-4)
M0 M2 

Pour les cornières attachées par soudure sur une seule aile :

Aeff f y
N Ed  (4-5)
M0

On notera la différence entre les deux facteurs partiels de sécurité : M0 pour la
section brute et 0,9/M2 pour la section nette. Cette calibration résulte d’une
évaluation statistique d’un grand nombre de résultats d’essais. On conçoit
physiquement assez bien que la dispersion soit plus faible sur les valeurs des
charges plastiques en section brute que sur celles des charges de rupture en section
Chapitre 4 4-12

nette : pour ces dernières, l’effort de traction est en effet développé par pression
diamétrale avec d’inévitables excentrements et concentrations de contraintes.

Lorsque l’assemblage boulonné est calculé pour résister au glissement à l’état limite
ultime (boulons précontraints), l’effort de traction est transmis, de manière plus
diffuse, par frottement et non plus par pression diamétrale et le phénomène de
concentration de contraintes aux abords des trous peut être jugé comme
négligeable. La résistance de calcul en section correspond alors à la plastification de
cette section nette, qui vaut alors Anet fy/M0 et qui se substitue au deuxième terme
entre crochets des relations (4-3) ou (4-4).

Lorsqu’un comportement ductile est exigé (pour le calcul sismique par exemple), il
est nécessaire de s’assurer que la condition limite est la plastification de la section
brute et non la ruine au niveau de la section nette. Il importe donc de concevoir
l’ élément et ses assemblages boulonnés de manière telle que :

A fy 0,9Anet f u Anet,red f u
 ou (4-6)
M0 M2 M2
Cette inégalité conduit au critère de comportement ductile suivant :

Anet A fy  M2
0,9 ou net,red  (4-7)
A A fu  M 0

La vérification sous sollicitation variable est examinée dans un chapitre consacré à la


fatigue.

4.8 CRITERE DE RAIDEUR


Bien que l’instabilité ne constitue pas un critère de dimensionnement pour les
membrures tendues, il est utile, voire nécessaire, de limiter leur élancement (rapport
de la longueur sur le rayon de giration minimum), et donc leur flexibilité. Le but ainsi
visé est double : d’une part, empêcher une flexion exagérée des membrures sous
leur poids propre et, d’autre part, éviter leur mise en vibration sous l’action de
sollicitations dynamiques (vent, machines tournantes, entre autres).

Les valeurs maximales des élancements des éléments tendus constituent davantage
des règles de l’art que des exigences strictes. On considère habituellement que si la
pièce n’est pas prétendue, l’élancement limite est de 240 si elle assure un rôle
porteur principal et de 300 pour un élément secondaire et le contreventement. Pour
une pièce exposée aux actions du vent, une valeur plus sévère de 200 paraît
indiquée.

4.9 CONSIDERATIONS ADDITIONNELLES


On trouvera ci-après quelques considérations complémentaires sur certains aspects
de la résistance des membrures tendues.
Chapitre 4 4-13

4.9.1 Membrures constituées de profils I et de profils composites


En raison de la transmission progressive de l’effort depuis les goussets
d’assemblage jusqu’à la membrure (Figure 4-14), les contraintes longitudinales dans
les sections comprises entre les goussets seront plus ou moins concentrées à
proximité immédiate de ceux-ci ; ceci n’est qu’un aspect de phénomène plus général
de traînage de cisaillement. Dans ce cas, la section de la membrure n’est pas
pleinement efficace alors qu’elle doit en plus assurer une fonction secondaire mais
importante : celle de diaphragme transversal entre goussets. Généralement, cette
inefficacité partielle de la section dans la zone d’assemblage est négligée dans le
calcul, en raison des effets bénéfiques d’une redistribution plastique avant rupture.

T/2

T/2

Figure 4-14 Membrures composites à base de profilés en I ou U.

4.9.2 Membrures constituées de barres rondes


A l’instar des câbles, les barres rondes sont fréquemment utilisées lorsque le taux de
travail reste faible ou modéré, c'est-à-dire, par exemple, comme liernes raidissant les
pannes, comme tirants verticaux supportant les lisses ou encore comme suspentes
de balcon ou de bow-strings.

Ces barres pleines à section circulaire sont souvent mises en œuvre en état de
prétension comme diagonales de contreventement dans les façades et les toitures
ou comme haubanage. La traction initiale assure une plus grande raideur effective,
réduit les déplacements et l’amplitude du mouvement vibratoire susceptible
d’entraîner une rupture par fatigue dans l’assemblage. Pour ce faire, les barres sont
filetées à une ou deux de leurs extrémités et solidarisées par des dispositifs tendeurs
sur lesquels on agit lors du réglage définitif de l’ossature. La section nette de la barre
est alors conditionnée par la section résistante As de la partie filetée. A défaut de
connaître précisément cette section résistante, on peut l’évaluer de manière
approchée selon :

As = π (d1 + D) 2 / 16 (4-1)
où d1 est le diamètre à fond de filet et D le diamètre nominal sur flancs du filetage
(Figure 4-15).

Figure 4-15 Barre ronde filetée


Chapitre 4 4-14

Lorsque l’on désire maîtriser aussi efficacement que possible la direction d’un effort,
on peut recourir à des barres isolées articulées à leurs extrémités. Parmi les barres
tendues de ce type, on trouve notamment la barre à œil (Figure 4-16) appelée aussi
barre à chape. Elle est normalement conçue de sorte que son extrémité (contenant
l’œil destiné à recevoir l’axe de fixation) soit un peu plus résistante que le corps de la
barre. Pour cela, on donne à cette extrémité une forme géométrique qui permet de
minimiser la concentration des contraintes autour du trou. Cette forme est régie par
un ensemble de règles qui portent principalement sur les valeurs d’un certain nombre
de ratios caractéristiques.

Oeil
b

P P
D dh
w

a dp

Figure 4-16 Barre à œil

Dans les toitures inclinées à plus de 10, il est souvent nécessaire de soutenir
latéralement les pannes qui relient les portiques et leur transmettent les charges de
la toiture ; en l’absence de tels supports, la flexion transversale (autour de l’axe
faible) des pannes engendrerait des contraintes qui, superposées, à celles de la
flexion principale exigeraient des sections excessives. Pour les calculs, on admet
généralement que les liernes supportent la composante des charges parallèlement à
la surface du toit, la composante perpendiculaire étant reprise par les pannes. Il va
de soi que les liernes les plus sollicitées sont situées au sommet de la toiture
puisqu’elles reprennent les efforts de traction cumulés depuis le bas du versant
(Figure 4-17).
Chapitre 4 4-15

tirant

panne

portique

plaque
barre
circulaire
panne

Note : La toiture et le revêtement extérieur ne sont pas montrés sur le dessin

Figure 4-17 Liernes


Dans les façades de bâtiments, les lisses servent à supporter le revêtement extérieur
et à transmettre les efforts de pression dus au vent. Elles sont habituellement
réalisées à l’aide de profilés en double té ou, le plus souvent, de profilés en U
disposés de manière à fléchir autour de leur axe faible sous l’effet de leur poids
propre et du revêtement extérieur. D’une part, les tirants de suspension permettent
d’assurer un support supplémentaire pour la flexion autour de l’axe faible et d’autre
part, ils contribuent à assurer un support latéral pour le déversement éventuel des
lisses lors de la flexion sous l’effet du vent s’ils sont fixés au voisinage immédiat de la
semelle comprimée des lisses fléchies autour de leur axe fort (Figure 4-18).
Chapitre 4 4-16

tirant

A lisse

a) tirant servant à réduire la portée des lisses


(charges de gravité)

revêtement

tirant

lisse

Coupe A - A
b) tirant agissant comme support latéral
(charges de vent)

Figure 4-18 Supports de lisses

4.9.3 Membrures constituées de tubes


Une utilisation particulièrement intéressante des tubes en acier, alliant à la fois
économie et esthétique, réside dans la construction de structures spatiales
tridimensionnelles de grandes portées, servant de toitures ou de planchers. Divers
types d’assemblages existent : soudage, boulonnage, par goussets, nœuds
moulés,... La Figure 4-19 montre quelques exemples d’assemblages de membrures
à section tubulaire.
Chapitre 4 4-17

goussets soudés

A A

vue A - A
a) Assemblages avec goussets et profilés en T

b) Assemblages avec pièces moulées

Figure 4-19 Nœuds de structures à membrures tubulaires


Dans les structures tubulaires, la réalisation des nœuds intervient pour une part
importante dans le coût de la construction.
Chapitre 5 5-1

5. MEMBRURES COMPRIMEES

5.1 Introduction
Une structure comporte généralement certains types d'éléments dont la fonction
essentielle est de résister à des efforts de compression; citons notamment les piliers,
les poussards, les diagonales ou membrures comprimées en treillis, ... Ces éléments
structuraux sont rarement, voire jamais, soumis aux seuls efforts de compression
axiale. Cependant, lorsque la charge appliquée est telle que la restreinte
rotationnelle aux extrémités est faible ou que la flexion peut être négligée vis-à-vis de
la compression, l'élément peut être dimensionné comme une pièce chargée
centriquement, communément désignée sous le nom de colonne, ou encore de
poteau.

5.2 Généralités
La mise en charge d'un élément comprimé s'effectue généralement, tout comme
pour un élément tendu, par l'intermédiaire des assemblages d'extrémité; la mise en
charge par contact direct constitue en effet l'exception. Ceci amène donc à
s'interroger, ici encore, sur les effets des trous et des excentrements des efforts
appliqués.

Lorsque les trous sont remplis par des organes d'assemblage (rivets, boulons, axes),
ils ont normalement une influence peu significative sur le comportement de la pièce.
En effet, ces organes sont susceptibles, soit de venir en butée sur les bords des
trous, transmettant ainsi des efforts par pression diamétrale, soit, s'il s'agit de
boulons fortement préserrés, de transmettre les efforts par la friction mobilisée au
pourtour des trous. A la différence des membrures tendues, il n'est donc
normalement pas nécessaire, pour le calcul de l'aire résistante, de déduire une
quelconque aire des trous de fixation de l'aire brute de la section. Une telle déduction
n'est requise que dans le cas de trous surdimensionnés, de trous oblongs et de trous
non remplis. Ainsi, la section résistante est en général l'aire A de la section brute; si
besoin est, on y substitue l'aire Aeff de la section efficace en compression uniforme.

Les excentrements de l'effort de compression aux extrémités d'un élément comprimé


induisent des flexions parasites. Ils proviennent principalement des différences
éventuelles entre la position de la ligne d’attache et celle de l'axe longitudinal
passant par le centre de gravité de la section résistante. Lorsque ces excentrements
restent faibles, il est possible dans certains cas (cornières simples ou doubles) d'en
tenir compte par une pénalisation de la section résistante en compression. Dans le
cas contraire, la barre doit être vérifiée à la flexion composée.

Il est essentiel de réduire autant que possible ces excentrements par une saine
conception des assemblages, voire par une disposition judicieuse des éléments
structuraux constituant la membrure comprimée. Par exemple, une section
comprimée constituée de deux cornières opposées par le sommet ou par deux tés
adossés par leur semelle (Figure 5-1) peut être assemblée à ses extrémités de
manière à transmettre l'effort sensiblement au centre de gravité de l'élément
résultant. Ceci postule toutefois que ce dernier se comporte comme une pièce
composée monolithe; à cet effet, les cornières/tés doivent être reliés de place en
Chapitre 5 5-2

place par des barrettes de liaison, évitant ainsi qu'un flambement individuel des
constituants se produise prématurément au flambement de l'élément composé.
z
z
Barrettes de liaison
z
u v

G G
y
G y y y y y

v u
z

z z

Figure 5-1 Pièce comprimée composée de cornières ou de tés

5.3 Eléments comprimés courts


Une membrure comprimée est dite courte lorsque sa résistance est conditionnée par
celle de sa section transversale. Ceci postule donc que le flambement - phénomène
d'instabilité propre aux pièces comprimées axialement - n'est pas à craindre.

Un essai de compression axiale sur un élément court en acier de classe 1, 2 ou 3


ayant un axe longitudinal rectiligne et une section uniforme fournit un diagramme σ-ε,
déduit du diagramme charge-raccourcissement, similaire à celui relevé sur une
éprouvette de traction faite du même matériau. On observe toutefois une limite de
proportionnalité significativement plus faible en compression, conséquence de
l'existence de contraintes résiduelles longitudinales. La distribution de celles-ci est
auto-équilibrée (état d'autocontraintes) et a ainsi une résultante longitudinale nulle;
elle est donc sans effet sur la charge d'écoulement plastique Npl dont il est
généralement admis qu'elle constitue la charge ultime en compression d'une section
de classe 1, 2 ou 3. La résistance à la compression de calcul de l’élément est donc
prise égale à la résistance plastique de calcul de la section:

(5-1)

où A est l'aire résistante de la section transversale brute de l’élément comprimé. Il


n'est donc pas d'usage, pour la pratique du dimensionnement, de prendre en
considération l'écrouissage du matériau.

Pour les sections transversales de classe 4 – sections dites à parois minces – le


voilement élastique local dans une ou plusieurs parois de la section transversale
empêche d’atteindre la charge d’écoulement plastique, et donc la résistance à la
compression de calcul est limitée à la résistance au voilement local :

(5-2)

où Aeff désigne l'aire efficace de la section.


Chapitre 5 5-3

Pour rappel, la classe à laquelle appartient une section transversale dépend de


l’élancement de chaque élément (rapport largeur/épaisseur) et de la distribution des
contraintes de compression, uniforme ou linéaire. Pour chaque paroi, il est donc
nécessaire de calculer son élancement et de le comparer aux valeurs limites
définissant les classes 1, 2 et 3. Lorsque la limite de la classe 3 n'est pas respectée
pour l'une ou l'autre des parois de la section, celle-ci est de classe 4. Il y a donc
voilement élastique local avant d'avoir atteint la charge plastique de la section. Le
phénomène de voilement local ainsi que la classification des sections font l’objet du
chapitre 3.

5.4 Eléments comprimés élancés


Un élément comprimé (colonne, poteau, … ) est dit élancé lorsqu' il ne répond pas
au critère de l’élément court. Sa résistance est alors gouvernée par le phénomène
d'instabilité, appelé flambement, qui régit le comportement de l’élément en
l’empêchant d’atteindre sa charge d’écoulement plastique. Ce dernier est
sensiblement différent selon que l'on considère l’élément idéal ou réel, dit industriel.

5.4.1 Comportement d'un élément idéal à section constante


sous compression centrique constante
Considérons une colonne à axe rectiligne, à section doublement symétrique, dont la
section uniforme a une aire résistante A et qui est soumise à un effort de
compression rigoureusement centré. La théorie de la stabilité élastique nous apprend
que l'état limite ultime d'un tel élément correspond à une instabilité par flexion dans
un plan principal d'inertie pour une charge Ncr, appelée charge critique élastique de
flambement par flexion ou encore charge critique d'Euler, donnée par :

(5-3)

où EI et Lcr désignent respectivement la raideur flexionnelle de la section


transversale d'aire A et la longueur de flambement pour la flexion dans le plan de
flambement considéré. Le flambement survient par flexion autour de l'un des axes
principaux yy et zz de la section transversale de la barre, auquel correspond une
valeur de la charge critique.

La charge critique d’Euler correspond à la résistance au flambement d’un poteau


comprimé axialement et dont le matériau constitutif est supposé être indéfiniment
élastique (Figure 5-2 b).
Chapitre 5 5-4

Figure 5-2 Poteau comprimé à matériau élastique

Supposons que cette barre, de longueur L, soit initialement déformée (semi-


sinusoïde d’amplitude e0 à mi-travée) (Figure 5-2 a) dans le plan de flambement
considéré.

Sous l’action de l’effort axial N naissent, sur toute la longueur de l’élément, des
moments de flexion résultant de l’excentricité de l’effort appliqué (moment valant Ne0
à mi-travée). Ces moments provoquent une déformation complémentaire de la barre,
qui amplifient à leur tour les moments existants, qui augmentent de nouveau la
déformation latérale, qui …

L’amplification progressive des déformations latérales et des moments internes peut


conduire à la perte de stabilité de l’élément comprimé, en cas d’application d’un effort
N trop important (e tend alors vers l’infini). Dans le cas contraire, un équilibre entre
l’effort appliqué et les efforts intérieurs dans la barre (moments et force axiale) peut
être atteint (e se stabilise). La limite de stabilité, située à la frontière de ces deux
états, est appelée la charge critique d’Euler.

Pour la déterminer, appliquons l’équation de l’élastique à la barre déformée (Figure


5-2 a) :

(5-4)

où : x définit la position d’une section le long de la barre;


v0 est la déformée initiale de la barre dans la section située à une
distance x de l’extrémité
= e0 sin(x/L);
v est la déformée latérale supplémentaire de la barre, dans la section
située à une distance x de l’extrémité, résultant de l’application de
l’effort N;
E est le module d’élasticité de l’acier;
I est l’inertie de la section pour le sens de flambement considéré.
Chapitre 5 5-5

Si l’on exprime que la déformée latérale de l’élément est nulle à ses deux extrémités
(v = 0 en x = 0 et x = L), la solution de cette équation différentielle s’écrit :

(5-5)

La représentation graphique de cette solution est reprise à la Figure 5-3.

Figure 5-3 Bifurcation et divergence de l’équilibre

Quelle que soit l’importance de la déformée initiale, la charge d’instabilité est


systématiquement atteinte pour une valeur de l’effort appliqué égal à Ncr. Pour une
valeur de e0 non nulle, on assiste à une augmentation progressive de la déformée
latérale : on parle alors de « divergence » de l’équilibre. Pour le cas limite
correspondant à une barre initialement rectiligne, aucune déformation transversale
n’apparaît tant que la charge critique d’Euler n’est pas atteinte. On dit alors que le
flambement se produit par « bifurcation » de l’équilibre.

Si l’élément est parfaitement rectiligne, mais que la charge est appliquée avec une
excentricité, même faible, le flambement se produit alors par divergence de
l’équilibre, toujours pour un effort de compression égal à la charge critique d’Euler.

Le concept de charge critique d’Euler est appliqué ci-dessus à une barre articulée à
ses deux extrémités. Il peut être étendu à des éléments possédant d’autres
conditions d’appui au travers de la définition d’une longueur de flambement
appropriée, notée Lcr. Pratiquement, la longueur de flambement est la distance
séparant deux points d’inflexion consécutifs de la déformée. Cette dernière est
évaluée en multipliant la longueur physique de l’élément, L, par un coefficient de
flambement K, celui-ci dépend des conditions d'appui aux extrémités de l’élément,
ou, plus précisément, du niveau des restreintes flexionnelles d'extrémité, d'une part,
et de la possibilité de translation latérale relative des extrémités, d'autre part.
Quelques valeurs caractéristiques de K sont fournies Tableau 5-1.
Chapitre 5 5-6

Tableau 5-1 Coefficients de flambement K

La charge critique d’Euler s’exprime alors comme suit :

(5-6)

La contrainte critique d’Euler σcr vaut alors :

(5-7)

En introduisant, pour le mode de flambement approprié, le rayon de giration i pour la


flexion, selon :

(5-8)

et l'élancement λ :

(5-9)

L’expression de la contrainte critique vaut alors :

(5-10)
Chapitre 5 5-7

En traçant la courbe σcr en fonction λ sur un graphique (Figure 5-4), et en faisant


apparaître la ligne horizontale, σ = fy, représentant la plasticité parfaite, il est
intéressant de remarquer les zones idéalisées représentant la ruine par flambement,
la ruine par plastification et la zone de sécurité.

Ruine par plastification

fy
P

Ruine par
flambement

Courbe de
flambement d'Euler

1 

Figure 5-4 Courbe de flambement d’Euler et modes de ruine

Le point d'intersection P des deux courbes représente la valeur théorique maximale


de l'élancement d'un poteau comprimé jusqu'à la limite d'élasticité. Cet élancement
limite, où σcr est égal à la limite d'élasticité de l'acier, est donné par l'expression :

(5-11)

λ1 vaut donc 93,9 pour la nuance d'acier S235, 86,8 pour la nuance d’acier S275 et
76,4 pour la nuance d'acier S355.

La Figure 5-4 peut être redessinée sous une forme adimensionnelle, en divisant la
contrainte critique d'Euler par la limite d'élasticité (σcr / fy) et l'élancement par
l'élancement réduit (λ / λ1) (Figure 5-5). Ceci est utile car le même tracé peut alors
être appliqué à des éléments comprimés possédant différents élancements et
différentes résistances de matériau.
Chapitre 5 5-8

 f y

P
1

1
 1

Figure 5-5 Courbe de flambement adimensionnelle

L’Eurocode 3 définit l’élancement réduit (élancement normalisé) de la façon


suivante :

(5-12)

qui peut s’écrire et s’utiliser sous la forme plus pratique suivante :

(5-13)

où βA = 1 pour les sections transversales de classe 1, 2, 3 et βA = Aeff / A pour les


sections de classe 4.

La courbe de flambement d’Euler a donc pour équation:

La valeur limite de la sollicitation réduite d'une barre comprimée élancée


idéale est donc égale à (Figure 5-5) :

Le point P, point d’intersection entre l'horizontale et l'hyperbole vaut


l'élancement réduit qui correspond à l'élancement maximal pour lequel la
section transversale de la barre comprimée idéale reste utilisée au maximum de sa
capacité de résistance.
Chapitre 5 5-9

5.4.2 Comportement d’un élément industriel sous


compression constante et centrique
Le comportement réel des poteaux en acier est assez différent du comportement
idéalisé décrit ci-dessus. En général, les poteaux subissent une ruine par
flambement inélastique avant d'atteindre la charge de flambement d'Euler en raison
de diverses imperfections de l'élément "réel": défaut de rectitude initial, contraintes
résiduelles, excentricité des efforts normaux appliqués et écrouissage. Toutes ces
imperfections affectent le flambement et, par conséquent, la résistance ultime du
poteau. Les résultats d'essais conduits sur des barres industrielles comprimées
centriquement fournissent des points représentatifs qui peuvent s'écarter très
significativement de la courbe de flambement théorique (Figure 5-6). Cette situation
est due aux effets des imperfections, d'une part et de l'écrouissage, d'autre part.

Elancement moyen Elancement élevé

P
fy

Point
d'inflexion

1 

Figure 5-6 Courbes de flambement et résultats d’essais de poteaux réels

Dans le domaine des faibles élancements, la résistance des éléments est peu
sensible au flambement. Les effets favorables de l'écrouissage - non pris en compte
dans le calcul - compensent largement les effets défavorables des imperfections.
Ceci explique que l'on trouve des points expérimentaux au-dessus de la courbe σ =
fy. Dans le domaine des grands élancements, le flambement se produit pour ainsi
dire élastiquement, donc sans plastification marquée, pour de faibles taux de
contrainte; les points expérimentaux se situent sous l'hyperbole d'Euler mais restent
proches de celle-ci. C'est dans le domaine des élancements intermédiaires auquel
appartiennent la plupart des éléments fortement comprimés rencontrés en pratique,
que l'interaction entre la plastification et l'instabilité est la plus marquée, et en
particulier aux abords de λ1. La courbe limite inférieure, représentée à la Figure 5-6,
est obtenue par une analyse statistique de résultats d'essais et représente la limite
de sécurité pour le chargement.

On observe donc que la capacité portante des poteaux industriels évolue


continûment, lorsque l'élancement croît, entre la charge plastique et la charge
critique d'Euler, tout en restant (parfois très significativement) inférieure à la plus
petite de ces deux charges. Ceci est dû principalement aux effets des imperfections
géométriques, d'une part, et des imperfections structurales, d'autre part.
Chapitre 5 5-10

Un poteau peut être considéré comme élancé si son élancement est supérieur à
celui correspondant au point d'inflexion de la courbe limite inférieure indiqué dans la
Figure 5-6. La charge de ruine ultime pour ces poteaux élancés est proche de la
charge critique d'Euler (Ncr) et elle est donc indépendante de la limite d'élasticité de
l’acier.

Les poteaux moyennement élancés sont ceux dont le comportement s'écarte le plus
de la théorie d'Euler. Lorsque le flambement se produit, certaines fibres ont déjà
atteint la limite d’élasticité et la charge ultime n'est pas simplement fonction de
l'élancement; plus les imperfections sont nombreuses, plus grande est la différence
entre le comportement réel et le comportement théorique.

5.4.2.1 Imperfections géométriques

Parmi les imperfections géométriques, le défaut de rectitude de l'axe du poteau


comprimé joue de très loin le plus grand rôle. Un élément comprimé qui présente un
défaut de rectitude initial vo(x) est soumis, dès le début de sa mise en charge, à de la
flexion composée. Dès l'application d'un effort axial, si faible soit-il, l'amplitude de la
déformée initiale augmente en raison du bras de levier offert à l'effort sollicitant, et
des moments de flexion qui en résultent. On est ainsi amené à substituer au concept
de flambement par bifurcation de l'équilibre celui de flambement par divergence de
l'équilibre. L’élément comprimé reste stable aussi longtemps qu'il existe une
configuration déformée d'amplitude finie permettant d'assurer l'équilibre entre les
efforts intérieurs et les efforts extérieurs.

L'équation fondamentale d'équilibre d'une colonne comprimée à courbure initiale


vo(x) s'écrit :

(5-14)

où v(x) désigne la déformée additionnelle prise suite à l'action de l'effort axial N. Si


l'on considère une colonne bi-articulée (Lcr = L) pour laquelle on admet une déformée
initiale en demi-onde de sinusoïde (cette forme, étant affine au mode fondamental de
flambement du poteau, est la plus défavorable), l'intégration de l'équation
différentielle ci-dessus fournit la déformée additionnelle :

(5-15)

La déformée finale sous la charge N vaut :

(5-16)
Chapitre 5 5-11

Si l'on remarque que n'est autre que Ncr, la charge critique d'Euler, la déformée
est maximale à mi-longueur et la flèche s'obtient selon :

(5-17)

Cette section est la plus sollicitée; la sollicitation y est composée de l'effort de


compression N et du moment fléchissant au second ordre . Le moment

, dit moment primaire parce que évalué par référence à la configuration


initiale de l’élément, est amplifié par le facteur dit facteur d'amplification.

La flexion a pour effet d'accroître la contrainte de compression du côté concave de la


déformée de l’élément. Cette contrainte peut ainsi atteindre d'autant plus rapidement
la limite d'élasticité que l'amplitude de la déformée initiale est importante.

Dès qu'une fibre est plastifiée, elle ne possède plus aucune raideur axiale; elle
devient dès lors inopérante lors de tout accroissement de l'effort de compression.
Tout se passe donc comme si la zone plastifiée de la section ne participait plus à la
raideur flexionnelle de la section. On imagine donc aisément que l'effet d'un défaut
de rectitude initial sur la capacité portante d'un poteau comprimé sera d'autant plus
défavorable que l'amplitude de ce défaut est importante.

5.4.2.2 Imperfections structurales

Les imperfections structurales résident, d'une part, dans la variation de la limite


d'élasticité à l'intérieur d'une même section, voire de section à section et, d'autre part,
dans les contraintes résiduelles dont l'origine est discutée au chapitre 1.

La dispersion des valeurs mesurées de la limite d'élasticité dans une section donnée
résulte du mode d'élaboration du produit, elle est en particulier liée à l'épaisseur des
parois constituant la section : pour un acier de nuance donnée, la limite d'élasticité
diminue avec l'accroissement de l'épaisseur de la paroi et des écarts de l'ordre de 10
% peuvent être observés. Au niveau des calculs, on néglige ces variations mais on
se réfère à une valeur nominale de la limite d'élasticité, qui est aussi une valeur
minimale garantie par le producteur.

La principale source d'imperfections structurales réside dans les contraintes


résiduelles présentes dans toute section. Celles-ci sont essentiellement d'origine
thermique (refroidissement différentiel lors du laminage ou après soudage). Les
contraintes résiduelles maximales présentes dans un profilé laminé de type H sont
de l'ordre de 140 à 160 MPa. Ces valeurs, qui sont pour ainsi dire indépendantes de
la valeur de la limite d'élasticité, sont principalement gouvernées par les dimensions
et la configuration de la section transversale, et, accessoirement, par les conditions
d'ambiance lors du refroidissement (Figure 5-7a).

L'existence de contraintes résiduelles dans une section - dont, faut-il le rappeler, la


distribution est auto-équilibrée - est la cause d'une plastification prématurée dans la
mesure où celle-ci survient avant que la contrainte moyenne induite par l'effort
Chapitre 5 5-12

intérieur de compression n'atteigne la limite d'élasticité. Elle a donc pour effet de


précipiter le développement de la plastification en section produisant une perte de
raideur et qui, par conséquence, accroit le taux de variation de la déformée totale.
On comprend ainsi que la réduction de la capacité portante d'un élément comprimé
sera d'autant plus grande que la valeur maximale des contraintes résiduelles de
compression sera importante (Figure 5-7 b).

 0,3 f y
compression

 0,2 f y
traction

 0,2 f y
compression

Exemple de contraintes résiduelles Exemple de contraintes


provoquées par le laminage à chaud résiduelles provoquées
(a) par le soudage

+ = ou

N= N/A R n < f y fy

Combinaison avec contraintes normales n atteignant f y


(b)

Figure 5-7 Schéma des contraintes résiduelles

La combinaison des types d’imperfections est d’autant plus défavorable qu’elle


additionne les 2 effets expliqués ci-dessus. Ainsi, un défaut de rectitude initial eo,
provoque un moment fléchissant donnant une contrainte de flexion maximale σB
(Figure 5-8 a), qui, lorsqu'elle est ajoutée à la contrainte résiduelle σR donne la
répartition élastique de contraintes indiquée dans la Figure 5-8 b. Si σmax est
supérieure à la contrainte limite d'élasticité, la répartition finale sera partiellement
plastique et des zones de certaines sections de l'élément subiront une plastification
en compression, comme indiqué dans la Figure 5-8 c.
Chapitre 5 5-13

e0

B

(a)
N
N= N/A R B max

+ + =

(b)
P

Zones
plastifiées

P (c)

Figure 5-8 Elément comprimé partiellement plastifié

On peut donc conclure que tant les défauts de rectitude que la présence de
contraintes résiduelles affectent le comportement sous charge des poteaux
comprimés et ce, dans un sens défavorable. Une description correcte du phénomène
de flambement des poteaux réels requiert donc la prise en compte, explicite ou
implicite, des non-linéarités tant matérielles que géométriques. Les courbes
européennes de flambement, qui constituent l'outil de dimensionnement, ont été
établies pour répondre à ces desiderata.

5.4.3 Résistance d’un élément élancé à section constante


sous compression centrique
Selon l'Eurocode 3, la résistance de calcul d'un élément comprimé élancé à section
constante et soumis à une compression constante centrique s'écrit :

(5-18)

avec : pour les sections pleinement efficaces en compression


(classes 1 à 3);
Pour les sections partiellement efficaces en compression
(classe 4).
Chapitre 5 5-14

Le coefficient de réduction χ est destiné à tenir compte du fait que la résistance


ultime de l’élément est inférieure à celle de la section transversale en raison du
phénomène de flambement. Le facteur γM1 est le coefficient partiel de sécurité qui
s'applique à toutes les fonctions de résistance gouvernées par l'instabilité.
Normalement γM1 est pris égal à 1.

La relation ci-dessus régit le flambement par flexion, c'est-à-dire le mode de


flambement plan dans un des plans principaux de la section. Elle s'applique en
particulier aux sections laminées à chaud doublement symétriques, communément
utilisées pour réaliser des barres comprimées (sections ouvertes en I ou en H,
sections creuses circulaires ou rectangulaires1).

Pour les éléments comprimés à section transversale constante, sollicités en


compression axiale uniforme sur leur longueur et articulés à leurs extrémités, la
valeur du coefficient de réduction χ est fonction de l'élancement réduit :

(5-19)

où :

(5-20)

= paramètre d’imperfection généralisée

La valeur du coefficient χ ne peut excéder l'unité sous peine de voir la résistance de


calcul de l’élément dépasser celle de la section.

Les courbes sont connues sous le nom de courbes européennes de


flambement. Ces courbes, qui fournissent des valeurs caractéristiques de résistance,
sont fondées sur les résultats de plus de 1000 essais réalisés sur divers types
d'éléments (I H T   ), avec différentes valeurs d'élancement (de 55 à 160). Une

1
Les éléments comprimés à section ouverte et à parois minces, monosymétriques ou ne présentant
aucun axe de symétrie, peuvent flamber par torsion ou par flexion-torsion. Ce mode de flambement
n'est pas examiné ici; il reçoit toutefois une attention particulière dans le cadre du cours de
Structures à Parois Minces.
Chapitre 5 5-15

approche probabiliste, utilisant la résistance expérimentale, associée à une analyse


théorique, permet de dessiner des courbes décrivant la résistance des poteaux en
fonction de l'élancement de référence. Une imperfection géométrique demi-
sinusoïdale de grandeur égale à 1/1000 de la longueur du poteau, ainsi que l'effet de
contraintes résiduelles concernant chaque type de section transversale, sont pris en
compte.

L'examen critique des résultats obtenus a révélé que les effets des imperfections sur
la résistance ultime des éléments comprimés dépendent de divers facteurs :

 la forme de la section transversale (I, H, sections creuses, caissons soudés, ...);


 le plan de flambement (flexion autour de l'axe fort ou autour de l'axe faible);
 la massivité de la section transversale, mesurée par le rapport hauteur/largeur;
 l'épaisseur des parois;
 le mode d'élaboration de la barre comprimée (laminage à chaud ou à froid,
soudage).

Tous ces facteurs régissent principalement la distribution et l'intensité des contraintes


résiduelles et, plus accessoirement, la forme et l'amplitude des défauts de rectitude.
Leurs effets sont pris en charge à l'aide d'une valeur appropriée du paramètre
d'imperfection α, qui croît avec l'intensité des imperfections.

Il est également apparu qu'il n'est pas possible, sous peine d'être indûment
pénalisant, de couvrir toute la gamme des types de sections à l'aide d'une courbe de
flambement unique. Il a donc été décidé de sélectionner quatre courbes de
flambement (désignées respectivement par a, b, c et d) représentées à la Figure 5-9
et caractérisées par les valeurs du paramètre α reprises au Tableau 5-2.

Courbe a0 a b c d
α 0,13 0,21 0,34 0,49 0,76

Tableau 5-2 Valeurs du paramètre d'imperfection

Figure 5-9 Courbes européennes de flambement


Chapitre 5 5-16

L'identification de la courbe de flambement à utiliser s'opère à partir d'une table de


sélection faisant intervenir les facteurs précités (Tableau 5-3).

Tableau 5-3 Table de sélection des courbes européennes de flambement


Chapitre 5 5-17

On notera que les courbes européennes de flambement n'opèrent aucune réduction


de la résistance en section dans le domaine . Ceci s'explique par le fait
que l'écrouissage du matériau, qui fournit un surcroît de résistance, est négligé dans
les calculs.

La structure de l'expression analytique des courbes de flambement est déduite d'un


modèle physique simple.

Selon celui-ci, la contrainte maximum existant dans la section à mi-hauteur de la


colonne comprimée, sous l'effet de l'effort de compression N et du moment du
Ne o
second ordre M II  , est posée égale à la limite d'élasticité du matériau
N
1
N cr
lorsque l'effort de compression atteint sa valeur ultime NK. On a ainsi :

NK N K eo
  fy
A * A NK
W (1  )
N cr

où W désigne le module de flexion élastique pour le plan de flambement


considéré. Ce faisant, on utilise un critère strictement élastique; toutefois, la
plastification partielle qui peut exister dans la section lorsqu'on atteint la charge
ultime est implicitement prise en compte ultérieurement par une calibration
appropriée (voir ci-après).

Il est facile de voir que la relation ci-dessus peut s'écrire sous la forme d'Ayrton-
Perry :
2
( 1  )( 1  )  
avec l'imperfection généralisée  :
e A
 o A
W
ou, ce qui est équivalent :


( i / v )
où i/v est le diamètre relatif à l'ellipse d'inertie de la section efficace en
compression pour la direction de flambement considérée et  un coefficient
représentant la fraction de la longueur de flambement de la barre adoptée comme
flèche initiale :
eo  L / 

Les courbes européennes de flambement peuvent être représentées de manière très


satisfaisante à condition d'adopter une imperfection généralisée de type :
  (   0,2 )

et de calibrer  de manière à ajuster au mieux les valeurs tirées de la relation


d'Ayrton-Perry déduites aux valeurs expérimentales (essais en simulation
numérique). On prend ainsi implicitement en compte la plastification dans la section.
Chapitre 5 5-18

Aux fins de vérification, l'expression analytique des courbes européennes de


flambement est fournie sous forme de   f (  ) qui n'est autre que (5-19).

5.4.4 Détermination des longueurs de flambement


L’hypothèse d’éléments articulés à leurs extrémités, sans restreinte par des moments
fléchissants, est rare en pratique. Le plus souvent, de telles restreintes existent et les
points d’inflexion de la déformée se situent ailleurs qu’aux extrémités de l’élément,
de sorte que la longueur de celui-ci ne s’identifie plus à la longueur de flambement.
On définit alors celle-ci comme la distance séparant deux points d’inflexion
consécutifs de la déformée de flambement, réels ou imaginaires, dans le plan de
flambement considéré. Il n’en reste pas moins que l’évaluation du degré de restreinte
procuré à une colonne par les membrures qui la contreventent, par la présence de
remplissages, par les fondations ou tout simplement par la complète interaction entre
tous les éléments d’une structure reste une affaire délicate, voire difficile. C’est
pourquoi on en est le plus souvent réduit à utiliser des règles simples résultant de la
conjonction d’un souci de sécurité et d’une certaine expérience.

La longueur de flambement d'une colonne comprimée à section constante et


soumise à compression constante centrique, dont les extrémités sont maintenues
latéralement en position de manière effective (structure à nœuds fixes), peut être
prise égale à la longueur d'épure L de l’élément. La longueur d'épure n'est rien
d'autre que la distance entre deux points consécutifs de l’élément dont le
déplacement latéral dans un plan donné est empêché, ou entre un tel point et
l'extrémité de l'élément.

Ce faisant, le concepteur prend une attitude sécuritaire puisqu'il néglige tout effet de
restreinte flexionnelle existant aux extrémités de la longueur d'épure. De telles
restreintes existent toujours dans une certaine mesure puisqu’elles sont dues à la
présence du reste de la structure. Elles ne savent avoir qu'un effet favorable, c'est-à-
dire fournir un coefficient de longueur de flambement inférieur à l'unité.
Pour les ossatures à mailles rectangulaires et à nœuds rigides, on peut en tenir
compte de manière approchée en déterminant K à partir de l'abaque de la Figure
5-10.
Chapitre 5 5-19

Figure 5-10 Valeurs de K pour les ossatures à nœuds fixes

Lorsque les extrémités d'une colonne ne sont pas maintenues latéralement en


position de manière effective (structure à nœuds déplaçables), le comportement
d'une colonne est plus complexe car la déformée de la colonne offre un bras de
levier à l'effort de compression, ce qui fait naître une flexion additionnelle de second
ordre dite effet P-Δ, Δ représentant le déplacement latéral relatif des extrémités de la
colonne.

On peut alors vérifier la résistance d'une colonne de deux manières :

a) soit en déterminant les efforts réels au second ordre (effort normal et moment de
flexion) et en vérifiant la colonne au flambement avec une longueur de
flambement déterminée comme si la colonne était à nœuds fixes;

b) soit en considérant la seule compression, et négligeant ainsi le moment P-Δ, mais


en déterminant la longueur de flambement de la colonne à nœuds mobiles en
translation, ce qui revient à pénaliser la longueur de flambement.

Dans le premier cas, on fait donc usage de l'abaque de la Figure 5-10, dans le
second cas, on se référera à l'abaque de la Figure 5-11.
Chapitre 5 5-20

Figure 5-11 Valeurs de K pour les ossatures à nœuds déplaçables

On notera que pour une colonne à nœuds fixes, le coefficient de longueur de


flambement est compris entre 0,5 et 1 tandis que pour une colonne à nœuds
mobiles, il se situe entre 2 et l'infini.

Il est clair que les abaques des Figure 5-10 et Figure 5-11 ne peuvent avoir été
établis qu'en faisant un certain nombre d'hypothèses simplificatrices, en principe
sécuritaires. En particulier :

a) le comportement de toutes les barres est indéfiniment élastique;

b) les barres sont supposées prismatiques;

c) toutes les colonnes de l'ossature atteignent leur charge de flambement


simultanément;

d) si le déplacement latéral est empêché, on admet que les rotations aux extrémités
des poutres sont égales mais opposées (courbure simple). Si le déplacement
latéral est permis, les dites rotations sont supposées égales et de même signe
(courbure double);

e) tous les nœuds sont rigides de sorte que la distribution des moments en un nœud
se fait au prorata des raideurs des éléments assemblés;

f) les poutres ne sont pas soumises à des charges axiales significatives;

g) les cadres sont à géométrie et à chargement vertical symétriques, avec les


éléments constitutifs disposés orthogonalement.

Dans ces conditions, il devient possible d'analyser le comportement d'une colonne


donnée en considérant la sous-structure composée de cette colonne et de son
Chapitre 5 5-21

environnement immédiat, c'est-à-dire des seuls éléments - poutres et colonnes - qui


lui sont connectés à ses deux extrémités.

On entre dans les abaques précédents à l'aide de coefficients d'encastrement ks et


ki, respectivement au nœud supérieur et au nœud inférieur de la colonne, déterminés
selon :

(5-21)

ou mieux encore, pour tenir compte de la continuité de la colonne au-delà de ses


extrémités :

(5-22)

où Rc est la raideur de la colonne dont on cherche la longueur de flambement. Rs et


Ri représentent les raideurs des colonnes prolongeant respectivement la colonne
considérée vers le haut (s) et vers le bas (i), tandis que et désignent
respectivement la somme des raideurs des poutres connectées. soit au sommet de
la colonne, soit en base de celle-ci (Figure 5-12).

Figure 5-12 Modèle pour le calcul de ki et ks

Les raideurs des poutres Rp et les raideurs des colonnes Rs, Rc et Ri sont définies
comme suit :

(5-23)
Chapitre 5 5-22

où ξ est un facteur dépendant de la forme de la déformée de cette poutre, ou plus


précisément du rapport des rotations ϕ1 et ϕ2 des extrémités 1 et 2 de la poutre,
comptées positivement dans le sens horlogique. Il vaut :

 simple courbure : ϕ2 / ϕ1 = -1, ξ = 2 (cas des poutres des portiques à nœuds


fixes);

 double courbure : ϕ2 / ϕ1 = 1, ξ = 6 (cas des poutres des portiques à nœuds


mobiles);

 empêchement de rotation à l'extrémité : ϕ1 = 0, ξ = 4;

 rotation libre à l'extrémité : ϕ2 / ϕ1 = -0.5, ξ = 3;

 cas général :

(5-24)

Lorsque la colonne considérée a une extrémité encastrée dans une fondation ou une
dalle de très grande raideur, il suffit d'assimiler cet encastrement à des poutres de
raideur infinie, donc et le coefficient k à cette extrémité vaut k = 0. Au
contraire, si une extrémité est articulée, cette rotule est assimilée à une liaison à des
poutres de raideur nulle, donc et le coefficient d'encastrement à cette
extrémité vaut k = 1.

Lorsque les poutres sont soumises à des efforts axiaux N superposant leurs effets à
ceux de la flexion primaire, il en résulte une flexion secondaire qui a pour effet de
modifier la valeur des angles de rotation aux extrémités des poutres. En d'autres
termes, les efforts normaux affectent la rigidité effective des poutres. Celui-ci peut
être déterminé à partir du concept complexe des fonctions de stabilité. A des fins
pratiques, il est préférable de recourir à une alternative simple, consistant à :

a) négliger le gain de rigidité dû à la traction axiale;

b) prendre en compte la perte de rigidité due à la compression axiale à l'aide


d'approximations sécuritaires en multipliant le facteur ξ introduit plus haut par un
coefficient de pénalisation approprié tiré du Tableau 5-4.
Chapitre 5 5-23

Condition de maintien en rotation à Coefficient de pénalisation de la rigidité


l’extrémité opposée de la poutre de la poutre en présence d’un effort axial
de calcul NEd

Encastrée

Articulée

Simple courbure

Double courbure

Cas général

Tableau 5-4 Coefficient de pénalisation

Plutôt que de recourir aux abaques, on peut calculer en fonction de ks et ki


à partir des formules approchées suivantes :

 colonne à nœuds fixes2 :

(5-25)

 colonne à nœuds mobiles :

(5-26)

On remarquera l'importance du déplacement latéral dans le calcul des longueurs de


flambement. Il est donc crucial de déterminer quand les extrémités d'un poteau
peuvent ou non se déplacer latéralement. Lorsque la stabilité latérale d'une
2
Une formule alternative pour le cas de la colonne à nœuds fixes est la suivante :
Chapitre 5 5-24

charpente est totalement ou en grande partie assurée par un système structural


adéquat de résistance aux charges horizontales (par exemple : murs de refend ou
contreventements en treillis), on pourrait considérer que l'on a affaire à une
charpente contreventée dont le déplacement latéral est nul, à condition toutefois que
les charges horizontales ainsi que les charges du deuxième ordre (charges de
stabilité) soient entièrement reprises par le système de contreventement.

Une distinction aussi nette est boiteuse dans la mesure où des études ont montré
que les bâtiments à murs de refend ou à contreventements subissent parfois des
déplacements latéraux appréciables. Il importe donc de définir un critère permettant
de faire la distinction entre portiques à nœuds latéralement déplaçables et ceux à
nœuds non latéralement déplaçables. Ce problème sera abordé ultérieurement.

Pour les pièces à moment d'inertie variable et les pièces chargées axialement en
divers points de leur axe, on peut adopter une longueur moindre à condition de la
justifier par la théorie de la stabilité élastique.

Si le moment de calcul excède le moment de résistance élastique dans l'une ou


l'autre section d'une ou plusieurs des poutres se connectant aux extrémités de la
colonne considérée, on admettra qu'une rotule plastique existe dans cette(ces)
section(s) et qu'une articulation est présente au niveau de cette(ces) section(s). Par
ailleurs, si une poutre possède des assemblages semi-rigides à ses extrémités, sa
rigidité effective doit être réduite en conséquence.

On peut ramener le calcul au flambement d'une colonne à section non uniforme à


celui d'une colonne de section constante, sous conditions similaires de chargement
et d’appuis d’extrémité par la détermination d'une longueur de flambement
équivalente.

De même, on peut ramener le calcul au flambement d'une colonne soumise à


compression non uniforme à celui d'une colonne, par ailleurs similaire, soumise à
compression uniforme par la détermination d'une longueur de flambement
équivalente.

Ces deux derniers points seront développés au paragraphe 5.8.

En d'autres termes, les effets d'une section/d'une compression non uniforme se


trouvent reportés sur la valeur de la longueur de flambement.

5.5 Vérifications aux E.L.U.


Considérons un poteau de section A et longueur L soumis à un effort axial N de
compression. La procédure de vérification est la suivante :

 compte tenu des conditions d'appui aux extrémités, on détermine la longueur de


flambement dans chacun des deux plans principaux d'inertie, soient et
où K1 et K2 sont les coefficients de longueur de flambement;
Chapitre 5 5-25

 on calcule les élancements réduits et à partir des efforts critiques d’Euler


Ncr,1 et Ncr,2 et de la résistance en section de l’élément qui dépend de la limite
d’élasticité fy du matériau ;

 on détermine, à partir de la table de sélection, les courbes de flambement qui sont


respectivement d'application pour le flambement suivant les deux plans;

 on calcule, à partir de valeurs tabulées, ou mieux, des expressions analytiques


des courbes de flambement, les valeurs des coefficients de réduction χ1 et χ2 ,
associés aux élancements réduits et ;

 on sélectionne la plus petite valeur χmin = minimum (χ1 , χ2) et on vérifie que la
résistance ultime au flambement Nb.Rd satisfait l'inégalité :

(5-27)

où NEd est l'effort de compression sollicitant de calcul et βA un coefficient d'efficacité


de la section à l'effort normal .

On notera que le coefficient de réduction minimum ne correspond pas


nécessairement au moment d'inertie minimum parce que, d'une part, les longueurs
de flambement dans les deux plans peuvent être différentes en raison de conditions
d'appui spécifiques et que, d'autre part, des courbes de flambement différentes
régissent généralement le comportement de la pièce comprimée dans ces deux
plans.

Si, plutôt que d'un problème de vérification, il importe à proprement parler de


dimensionner une colonne destinée à transmettre un effort de compression NEd
déterminé, il faut d'abord choisir un type de profil. L'économie commanderait
d'essayer d'atteindre χ1 = χ2 puisque, dans ce cas, on a la même sécurité au
flambement dans les deux plans principaux d'inertie. On choisit ensuite un profil dont
la section A est comprise entre et , ce qui situe l'élancement λ
sensiblement entre 80 et 200. On se trouve alors ramené au problème de vérification
exposé plus haut. Si le profil choisi ne convient pas, il y a lieu de modifier la section
et/ou l'inertie dans le sens convenable et de recommencer les calculs jusqu'à obtenir
satisfaction. Le dimensionnement d'une barre comprimée procède donc par
tâtonnements et le processus est d'autant plus rapide que l'expérience du calculateur
est grande.

Dans les sections éventuellement déforcées de la barre, il importe évidemment d'y


vérifier en outre la condition de résistance en section :

(5-28)
Chapitre 5 5-26

mais, normalement, cette condition est rarement déterminante en pratique.

5.6 Vérifications aux E.L.S.


Selon l'Eurocode 3, aucune condition explicite n'est requise qui viserait à la
vérification aux états limites de service.

Cela peut paraître paradoxal dans la mesure où les éléments comprimés, et en


particulier les poteaux, prendront, sous charge de service, une déformée
transversale qui ne sera jamais qu'une amplification de la déformée initiale due aux
imperfections géométriques.

Bien que cela ne soit pas expressément requis, il est néanmoins recommandé de
limiter l'élancement λ des éléments comprimés aux valeurs suivantes :

250: pour les contreventements et éléments secondaires;


200 : pour les pièces isolées exposées au vent;
200 : pour les éléments porteurs principaux;
160 : pour les éléments sollicités en fatigue.

5.7 Forme des barres comprimées


Actuellement, les barres comprimées sont réalisées à partir de sections laminées à
chaud ou formées à froid. Dans le choix de la section, il importe de concilier les
exigences concernant la forme optimum des barres, à savoir obtenir un coefficient de
réduction au flambement aussi grand que possible dans les deux plans principaux,
ce qui revient à tenter de minimiser l'élancement dans ces mêmes plans. Assez
souvent, compte tenu des conditions d'appui, on essaie d'avoir les mêmes
caractéristiques selon les deux plans principaux.

La Figure 5-13 montre une série de sections transversales fort utilisées pour réaliser
des barres comprimées. Pour des charpentes légères, on emploie généralement des
profilés laminés uniques ou associés (cornières, fers U) tandis que les charpentes de
moyenne importance font appel à des profils renforcés et à des sections composées,
de manière à obtenir des rayons de giration aussi grands que possible. Quant aux
barres comprimées des charpentes lourdes (halls d'usine, ponts, ...), elles sont
ordinairement composées de plats et de profils soudés les uns aux autres.

Il faut remarquer que les sections ouvertes à parois minces n'ont qu'une très faible
résistance à la torsion et que dès lors, il importe de les vérifier au flambement par
flexion et torsion. Par ailleurs les parois minces peuvent voiler prématurément avant
que la charge ultime de flambement ne soit atteinte. Il faudra donc soit les raidir, soit
ne prendre en compte qu'une certaine largeur effective pour le calcul des
caractéristiques géométriques de la section transversale.
Chapitre 5 5-27

Laminés Profils en tôle pliée

Barres composées

( a ) CHARPENTE LEGERE

Laminés ou composés

Barres creuses
Barres creuses composées soudées
laminées

Barre étrésillonnée ou diaphagmée

Barre en treillis

( b ) CHARPENTE MOYENNE
raidisseurs

( c ) CHARPENTE LOURDE

Figure 5-13 Section transversale des principaux types de membrures comprimées

5.8 Pièces comprimées à section variable


Dans les halles industrielles, nous distinguons principalement deux types de pièces
comprimées à section variable:

 ceux dont la hauteur d’âme varie très significativement, mais de manière continue,
sur la hauteur du poteau tandis que les semelles conservent des propriétés quasi
constantes (Figure 5-14.a);

 ceux qui sont constitués de tronçons dont les propriétés sont sensiblement
constantes par tronçon mais varient significativement de tronçon à tronçon (Figure
5-14.b).
Chapitre 5 5-28

(a) continûment (b) par tronçons

Figure 5-14 Poteaux à moment d'inertie variable

Le premier type de poteau se rencontre fréquemment dans les halles industrielles


réalisées à partir de sections reconstituées par soudage. La base de telles pièces
comprimées est normalement admise articulée de sorte qu’il n’y existe qu’un effort
normal. La tête du poteau est en principe assemblée rigidement à la ferme et est de
ce fait soumise à effort normal et moment de flexion. Si la hauteur d’âme du montant
et donc sa section et son inertie sont adaptées à la variation des efforts à
transmettre, on obtient une forme pratique de poteau qui présente une variation
linéaire de la hauteur d’âme.

Le second type de poteau convient particulièrement lorsque, outre la charge reportée


par la traverse en tête du poteau, il faut transmettre une charge axiale significative à
un certain niveau de la hauteur du poteau. Ce cas se rencontre fréquemment dans
les pièces comprimées supportant une poutre de roulement pour pont-roulant de
forte capacité de levage. Un tel poteau est assez souvent conçu comme encastré à
sa base et libre en tête. Nous pouvons toutefois rencontrer des situations où les deux
extrémités sont assimilées à des articulations. Le poteau est donc soumis à des
efforts essentiellement axiaux dont l’intensité varie brusquement par tronçons.

Nous ne pouvons traiter du flambement de l’ensemble des pièces comprimées à


section variable que l’on peut rencontrer, tant il est possible d’imaginer de
dispositions pratiques différentes. Nous nous bornons donc à examiner les deux
seuls cas évoqués plus haut.

5.8.1 Charge critique de flambement élastique d’un poteau à


moment d’inertie continûment variable et chargé en
bout
Nous considérons un poteau constitué d’une âme et de deux semelles et en
examinons le flambement d’axe fort, c’est-à-dire dans le plan de l’âme. Nous
admettons donc implicitement que le flambement du poteau dans le plan
perpendiculaire à son âme est empêché par des dispositions constructives
appropriées.
Chapitre 5 5-29

P P P
I max I min I min

I max

I max

L1
L
I max

I min L1 I max I min


P P P
x

(a) (b) (c)

Figure 5-15 Poteaux à moment d'inertie continûment variable

En toute généralité, le moment d’inertie de la section transversale du poteau varie


proportionnellement à une certaine puissance de sa distance à un point fixe O
(Figure 5-15.a). Ce moment d’inertie d’une section courante, située à une abscisse x
de ce point fixe, peut s’exprimer selon:

(5-29)

où Imin désigne le moment d’inertie minimal (x=a) et n est un facteur qui dépend de la
manière dont le moment d’inertie d’axe fort I évolue le long du montant. La valeur
n=2 représente avec une exactitude suffisante le cas d’un poteau constitué de
semelles de section constante et réunies par une âme de hauteur linéairement
variable selon l’abscisse x. Pour s’en convaincre, il suffit en effet de remarquer que le
moment d’inertie est dû principalement aux deux semelles dont l’inertie propre est
par ailleurs négligée devant le terme de transport.

Le flambement d’un poteau bi-articulé de longueur L, de moment d’inertie variable


paraboliquement (n=2) sur sa longueur et chargé en bout peut être ramené à celui
d’un poteau prismatique de même longueur ayant un moment d’inertie, dit
équivalent, constant sur cette longueur. Ce moment d’inertie équivalent Iequ vaut :

(5-30)
Chapitre 5 5-30

C est un coefficient, donné en fonction d’un paramètre auxiliaire r :

(5-31)

selon :

(5-32)

Si le poteau comporte en outre un tronçon d’extrémité de longueur L1 à moment


d’inertie constant Imax (Figure 5-15.b), le coefficient C devient :

(5-33)

Dans le cas d’un poteau symétrique possédant un tronçon central à moment d’inertie
constant Imax adjacent à deux tronçons d’extrémité à moment d’inertie variant
paraboliquement de Imax à Imin (Figure 5-15.c), le coefficient C s’écrit :

(5-34)

Ces diverses expressions de C, C1 et C2 sont bien sûr des approximations; elles sont
soumises à la condition que L1 < 05 L. On adopte C (ou C1 , C2)=1 pour L1 > 0,8 L et
on utilise une interpolation linéaire entre les valeurs de C (ou C1 , C2) relatives
respectivement à L1 = 0,5 L et L1 = 0,8 L dans le cas où L1 est compris entre ces
limites.

Les expressions du coefficient C et de ses formes C1 et C2 reposent sur le concept


d’élancement équivalent. Elles sont tirées de l’égalité des charges critiques
élastiques de flambement respectives du poteau réel, d’une part, et du poteau de
substitution à moment d’inertie constant Iequ, d’autre part. En d’autres termes, nous
calculons l’élancement du poteau en considérant le rayon de giration:

(5-35)

où est la section moyenne de la barre ou, mieux, l’aire de la section transversale


correspondant à Iequ .

La détermination de la charge critique de flambement élastique est alors immédiate:

(5-36)
Chapitre 5 5-31

5.8.2 Charge critique de flambement élastique d’un poteau à


moment d’inertie variable par tronçons et chargé en
bout
Il n’est pas possible de traiter ici l’ensemble des cas possibles. Nous nous limiterons
à traiter le cas du poteau comportant seulement deux tronçons, qui est, de loin, le
plus fréquemment rencontré en pratique. Le moment d’inertie est constant sur
chaque tronçon mais varie brusquement lorsqu’on passe d’un tronçon au suivant,
l’axe longitudinal ne subissant toutefois aucune discontinuité à l’interface des
tronçons (Figure 5-16). La recherche de la charge critique de flambement d’un tel
montant s’effectue généralement par la méthode de l’énergie, qui, en l’espèce, est
longue et assez fastidieuse. Elle est grandement facilitée en pratique par l’usage
d’abaques déduits des résultats d’une telle étude. Ils fournissent un facteur ρ tel que
la charge critique de flambement élastique, calculée ici par référence au moment
d’inertie maximal, est donnée selon:

(5-37)

où n = 1 si le poteau est articulé (Figure 5-16.a,b) et n = 2 si le poteau est encastré-


libre (Figure 5-16.c).

P P P
L1
L1

I1 I1 L1 I1
2 L2

I2
L
L

L
L2

L2

I2 I2
L1

I1

P P

(a) Bi-articulé non (b) Bi-articulé (c ) Encastré libre


symétrique symétrique

Figure 5-16 Poteaux à moment d'inertie variable par tronçons


Chapitre 5 5-32

Le facteur sans dimension ρ dépend des rapports et . Il est tel


que:

(5-38)

Il traduit donc l’influence, sur la longueur de flambement d’une pièce de référence à


moment d’inertie constant Imax, de la variation brusque d’inertie de Imax à Imin et des
longueurs sur lesquelles ces moments d’inertie existent respectivement. Comme la
pièce réelle comporte un tronçon d’inertie moindre que Imax , la longueur de
flambement Lcr est donc supérieure à nL, ce qui entraîne ρ < 1.

Les abaques de la Figure 5-17 fournissent les valeurs de ρ pour le cas d’un montant
constitué de deux tronçons - bi-articulé ou encastré-libre - chargé en bout.
Chapitre 5 5-33

 I1
= 1.0
I2
1.0
0.9
0.8 0.8

0.6 0.7
0.6
0.5
0.4
0.4
0.3
0.2
0.2
0.1
0 L 1 / nL
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
(a) Biarticulé non symétrique

2 I1
= 1.0
I2
1.0

0.9
0.8
0.8
0.7
0.6
0.6
0.5
0.4 0.4
0.3
0.2
0.2
0.1

0 L 1 / nL
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
(b) I 2 > I 1 Biarticulé symétrique ou encastré libre

1 I1
= 1.0
I2
1.0

0.9
0.8

0.8
0.6
0.7

0.6
0.4
0.5
0.4
0.2
0.3
0.2
0.1
0 L 1 / nL
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
(c) I1> I 2 Biarticulé symétrique ou encastré libre

Figure 5-17 Abaques de  pour poteaux à moment d'inertie variable par tronçons et
chargés en bout
Chapitre 5 5-34

Pour les divers cas examinés, la charge critique de flambement élastique se


détermine comme suit:

 Cas du poteau bi-articulé non symétrique (Figure 5-16.a)

(5-39)

où I2 = Imax et ρ est donné par l’abaque de la Figure 5-17.a.

 Cas du poteau bi-articulé symétrique (Figure 5-16.b)

Nous devons ici distinguer le cas où le grand moment d’inertie se trouve dans le
tronçon central de celui où il se trouve dans les deux tronçons d’extrémité:

a) I2 ( = Imax) > I1

(5-40)

avec ρ2 donné, pour n =1, par l’abaque de la Figure 5-17.b.

b) I1 ( = Imax) > I2

(5-41)

avec ρ1 donné, pour n = 1, par l’abaque de la Figure 5-17.c.

 Cas du montant encastré-libre (Figure 5-16.c)

Ici encore, nous devons considérer deux cas selon que le grand moment d’inertie est
adjacent à l’encastrement ou à l’extrémité libre. Ce cas est une application directe du
cas précédent à condition d’utiliser l’abscisse L1 / 2L.

a) I2 ( = Imax) > I1

(5-42)

b) I1 ( = Imax) > I2

(5-43)

avec ρ1 et ρ2 donnés respectivement, pour n = 2, par les abaques des Figure


5-17.b et c.
Chapitre 5 5-35

5.8.3 Charge critique de flambement élastique d’un poteau à


moment d’inertie variable par tronçons et soumis à des
forces concentrées appliquées en des points différents
Le poteau à moment d’inertie variable par tronçons est, ainsi que nous l’avons déjà
dit, particulièrement bien adapté pour transmettre un effort axial plus important en
base qu’en tête, l’effort différentiel étant normalement appliqué dans la section où le
moment d’inertie du poteau change brusquement (Figure 5-18).

Pour traiter ce problème, nous transformons l’effet d’une variation d’effort normal
entre les extrémités du poteau en une modification de la longueur de flambement.
Cependant la longueur de flambement se trouve ici affectée à un double titre: en
raison de la variation du moment d’inertie, d’une part, et de la variation de l’intensité
de l’effort normal, d’autre part. Nous obtenons une approche simple pour la solution
de ce problème en remarquant que l’équation différentielle de la déformée d’un
tronçon quelconque i du poteau ne fait intervenir que le quotient Pi /EIi entre l’effort
normal dans le tronçon i et la rigidité flexionnelle EIi de ce tronçon. Il en résulte que
la déformée de flambement et, par conséquent, la charge critique de flambement
élastique ne se trouvent pas modifiées si l’on change les quantités Pi et Ii à condition
toutefois de conserver leur quotient constant. Nous profitons dès lors de cette
remarque pour substituer au poteau à étudier (Figure 5-18.a) un montant prismatique
à moment d’inertie constant égal à I1 et chargé de forces Qi telles que l’effort normal
P’i dans le poteau de substitution (Figure 5-18.b) satisfasse, dans chaque tronçon, la
relation de proportionnalité suivante:

(5-44)

Il est facile d’établir que, dans le cas d’un poteau à deux tronçons seulement, les
valeurs à donner aux efforts Q1 et Q2 pour satisfaire cette condition sont:

(5-45)
Chapitre 5 5-36

P1 P P
1 1

L1
I1 I1
I1
P2 Q2

2 L2
I2 I1 I*
L

P
2
L1

Q2
I1 I1 I1

P P
P 1 1
1
(a) Réel (b) Substitution

Montant bi-articulé symétrique

P Q 2 = P1 Q 1 = P1
1

I1
L1

I1 I1
P2 Q2
L
L2

I2 I*
I1

P P* P
1

(a) Réel (b) 1ère substitution (c) 2ème substitution

Montant encastré-libre et effort normal variable

Figure 5-18 Poteaux à moment d'inertie et effort axial variables

Le problème du flambement élastique d’un poteau prismatique symétrique bi-articulé


à moment d’inertie constant I = I1 - nous noterons que le poteau encastré-libre est la
moitié du poteau étudié-, chargé de plusieurs forces axiales concentrées peut, à son
Chapitre 5 5-37

tour, se ramener à celui d’un poteau de substitution (Figure 5-18.c) à moment


d’inertie variable par tronçons mais chargé en bout. Cette équivalence postule:

(5-46)

d’où :

(5-47)

Nous constatons donc que l’on pourra évaluer la charge critique de flambement
élastique du poteau étudié de la Figure 5-18.b selon :

(5-48)

avec n = 1 pour le poteau bi-articulé symétrique et n = 2 pour le poteau encastré-


libre.

En principe, les abaques des Figure 5-17.b et c s’appliquent donc directement au


problème de la Figure 5-18.a. Nous observons cependant que la procédure peut
conduire à ce que certains tronçons du montant de substitution soient soumis à des
efforts de traction. Il faut, pour ces cas, construire de nouveaux abaques. Ceci a pour
effet de multiplier les cas possibles. Pour faciliter les applications, nous avons
reproduit les abaques utiles, en y indiquant les nouveaux paramètres à utiliser.

 Cas P1 > 0 et Q2 > 0

(5-49)

avec 1 donné par l’abaque de la Figure 5-19.a.

 Cas P1 > 0 et Q2 < 0 avec P1 > Q2

(5-50)

avec ρ2 donné par l’abaque de la Figure 5-19.b.

 Cas P1 < 0 et Q2 > 0 avec P1<Q2

(5-51)

avec ρ3 donné par l’abaque de la Figure 5-19.c.


Chapitre 5 5-38

 Cas P1 > 0 et Q2 < 0 avec P1 < Q2|

(5-52)

avec 4 donné par l’abaque de la Figure 5-19.d.

 Cas P1 = 0 et Q2 = 0

(5-53)

La procédure décrite ci-dessus, fondée sur le principe de pièces comprimées de


substitution, peut être généralisée au cas du poteau à plus de deux tronçons.

Un éventail plus complet d’abaques relatifs à des conditions d’appui autres que
celles examinées ici peut être trouvé dans la littérature3

 Vérification de la résistance d’un poteau à section variable

La vérification d’un poteau à section variable comporte, comme pour un poteau à


propriétés constantes en long :

 la vérification de la résistance en section;

 la vérification de la résistance du montant à la compression ou à la combinaison


de flexion et compression.

La résistance en section ne pose pas de difficulté particulière. La variation de la


section/l’inertie sur la longueur de l’élément structural a pour seul effet d’accroître le
nombre de sections dans lesquelles une vérification est nécessaire.

3
Petersen Ch., Statik und Stabilität der Baukonstruktionen, F. Vieweg und Sohn, Braunschweig/
Wiesbaden, 1982.
Pluger A., Stabilitätsprobleme der Elastostatik (Dritte Auflage), Springer-Verlag, Berlin, 1975.
Chapitre 5 5-39

1.0 1.0
V P1 /(P1 + P2) = 0.9

V (P + P ) / P1 = 0.9
1 2
0.8 0.8
0.8
0.8

2
1

0.6 0.6
0.7
0.7

0.6
0.4 0.4 0.6
0.5
0.5
0.4 0.4
0.2 0.2
0.3 0.3
0.2
0.2 0.1
0.1
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

L 2 / nL L 1 / nL

(a) P1 > 0 Q2 > 0 (b) P1 > 0 Q2 < 0 I P1 I > I Q 2 I

- 20 -5
2.0 = V - P1 /(P1+ P 2) 2.0 = V- (P1 + P2 ) / P1

1.8
- 16 -4
1.8
1.6

1.6
1.4
3

- 12 -3
1.2 1.4

1.0 1.2
-8 0.8
-2
1.0
0.8
0.6
0.6
-4 -1
0.4 0.4

0.2
0.2
0 0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

L 2 / nL L 1 / nL

© P1 < 0 Q2 > 0 I P1 I< I Q 2 I (d) P1 > 0 Q2 < 0 I P 1 I < I Q 2I

Figure 5-19 Abaques de ρ pour poteaux à moment d'inertie et effort axial variables
par tronçons

Quant à la résistance du poteau, elle doit incorporer les instabilités potentielles, à


savoir le flambement, en raison de la compression axiale, et éventuellement le
déversement si l’élément est fléchi en plus d’être comprimé. La variation de la
section/l’inertie soulève principalement le problème de l’interprétation des coefficients
d’élancement gouvernant les phénomènes d’instabilité précités. On verra au chapitre
6 la manière d’évaluer le coefficient d’élancement servant au calcul de la résistance
ultime au déversement. Quant au flambement, nous disposons de l’expression
appropriée de la charge critique de flambement élastique (voir plus haut). La
question se pose de savoir quelle valeur de charge plastique Npl utiliser dans la
relation exprimant le coefficient d’élancement au flambement, à savoir:
Chapitre 5 5-40

(5-54)

Pour un montant à inertie continûment variable du type étudié et chargé en bout,


nous pouvons adopter la charge plastique de la section soumise à la contrainte la
plus élevée. Il s’agit de toute évidence de la section d’extrémité ayant l’inertie et l’aire
minimales. Pour un montant à inertie variable par tronçons et chargé en bout ou par
des forces concentrées appliquées entre les extrémités, nous procédons de façon
similaire : il est clair que, dans ce cas, la section déterminante pour la valeur de Npl
peut être une section intermédiaire.

Moyennant ces ajustements, la vérification de la résistance au flambement ou à la


combinaison de flexion et compression se conduit à l’aide des formules de
dimensionnement et selon les principes généraux déjà exposés.

5.9 Eléments comprimés des poutres à treillis et


contreventements triangulés
Les structures triangulées, telles que poutres à treillis et contreventements
triangulés, soumises à des charges de nature essentiellement statique, peuvent être
analysées en supposant que les extrémités des barres constitutives sont
nominalement articulées.

Dans une poutre en treillis, les axes théoriques admis pour les calculs doivent
correspondre aux axes effectifs. On essayera, dans la mesure du possible, que les
axes des barres aboutissant en un même nœud convergent en un même point. Des
barres excentriques par rapport au plan du treillis ne peuvent en principe être
utilisées que pour des poutres triangulées secondaires. Il y aura lieu de tenir compte
des excentricités éventuelles pour le calcul de stabilité.

Dès lors, le calcul des barres des structures triangulées chargées statiquement
s'effectue conformément aux règles régissant les pièces simplement comprimées ou
les pièces comprimées et fléchies. Normalement, si la conception est saine au point
d'éviter des excentrements significatifs, le calcul au flambement est conduit en
négligeant les moments secondaires et en utilisant des valeurs forfaitaires pour les
longueurs de flambement.

En cas de mises en charge répétées induisant un danger de fatigue, il importe


d'évaluer l'amplitude de variation des contraintes. Il y a alors lieu de serrer la réalité
de plus près et d'évaluer efforts normaux et moments de flexion.

5.9.1 Membrures
Pour le flambement dans le plan du treillis, la longueur de flambement Lfl des
éléments de membrure est prise forfaitairement égale à la longueur d'épure L, c'est-
à-dire la longueur théorique des barres de nœud à nœud. Donc K = 1.

Pour le flambement hors du plan du treillis, la longueur de flambement Lfl des


éléments de membrure est égale à la distance théorique entre nœuds consécutifs
constituant des appuis efficaces vis-à-vis du flambement considéré. Donc K = 1.
Chapitre 5 5-41

Pour une membrure AB (Figure 5-20), contreventée en A et B, et supportant un effort


axial F1 entre A et C et F2 entre C et B (C étant un nœud du treillis plan), la longueur
de flambement est prise égale à :

(5-55)

où F2 < F1.
L L

F1 F2

A C B

Figure 5-20 Membrure avec effort axial variable

Pour les membrures non contreventées à chaque nœud, il y a lieu de tenir compte
du flambement en masse de ces membrures (Figure 5-21). Dans un tel cas, la
longueur de flambement pour le flambement hors plan est supérieure à la distance
entre nœuds. On peut évaluer la valeur de K en se basant sur le modèle d'une barre
comprimée reposant sur une fondation élastique.
A membrure comprimée B
f f

F=1 F=1

a a
B entretoise
y A

EI : constante V
N N
x

LK

Figure 5-21 Flambement d'une membrure non contreventée en chacun de ses


nœuds

En faisant les hypothèses simplificatrices suivantes :

 l'effort de compression N et la rigidité EI de la barre sont constants le long de la


barre;

 les appuis d'extrémité sont des appuis à rotule;


Chapitre 5 5-42

 la barre repose sur un milieu uniformément élastique (et non sur un nombre fini de
supports élastiques),

on peut aisément établir l'équation différentielle du phénomène :

(5-56)

où v(x) est la déformée transversale de la membrure,  la constante de ressort et


donc la force de rappel.

En adoptant, pour la barre comprimée sur fondation élastique, une déformée de


flambement de type :

(5-57)

où Lk est la demi-longueur d'onde de la déformée de flambement, on trouve


l'expression de la charge critique :

(5-58)

La valeur de Lk doit minimiser Ncr. De la condition de minimum dNcr / dLk = 0, on tire:

(5-59)

d'où, après substitution dans l'expression de la charge critique :

(5-60)

En égalant cette expression à celle de la charge critique d'Euler d'une barre bi-
articulée de longueur de flambement Lcr, à savoir , on obtient :

(5-61)

où n'est autre que le déplacement que subirait un appui intermédiaire sous


l'effet d'une force transversale H = 1.
Chapitre 5 5-43

5.9.2 Barres intérieures


Pour le flambement dans le plan du treillis, la longueur de flambement des barres
intérieures (montants et diagonales) peut être inférieure à la longueur d'épure pour
autant que les membrures puissent assurer une certaine restreinte d'extrémité et que
les assemblages d'extrémité assurent un degré de fixation suffisant, par exemple en
ayant recours à au moins deux boulons pour les assemblages boulonnés. Dans ces
conditions, on adopte habituellement K = 0,9 sauf pour les cornières simples.

Pour le flambement hors du plan de treillis, la longueur de flambement des barres


intérieures est prise sécuritairement égale à la longueur d'épure. Donc K = 1.

Pour les poutres triangulées constituées de profils creux, on imagine volontiers que
les assemblages entre sections, réalisés le plus souvent par soudage, puissent
s'apparenter davantage à des encastrements élastiques qu'à des rotules. Il est
possible, dans certains cas, d'attribuer aux barres intérieures du treillis une longueur
de flambement dans le plan du treillis différente de 0,9 L et pouvant être
substantiellement plus faible. On se reportera à la littérature spécialisée à cet égard
(voir notamment le carnet n°2 du CIDECT « Structural Stability of Hollow Sections »,
chapitre 7.)

5.9.3 Problèmes des cornières simples


Pour éviter des excentrements, il est recommandé, dans les structures triangulées
faites de cornières, de réaliser les barres comprimées à l'aide de cornières doubles
disposées dos à dos avec un espace entre elles destiné à recevoir des goussets
permettant une exécution correcte du nœud. Dans ce cas, il est bien sûr nécessaire
de garantir que les deux cornières vont se comporter comme une section monolithe;
on disposera donc, de place en place, des fourrures reliant les cornières entre elles
de telle manière que la charge de flambement d'une cornière simple entre les points
de liaison soit supérieure à la charge de flambement d'ensemble de la barre
composée. Il reste que si les efforts de compression restent faibles, il est tentant de
n'avoir recours qu'à une cornière simple.

Le problème se pose donc de vérifier la résistance d'une barre comprimée ou d'un


tronçon d'une telle barre, faite d'une cornière simple. Lorsqu'on effectue une telle
vérification, il importe de se rappeler que l'axe de faible inertie d'une cornière simple
ne coïncide pas avec l'un des axes rectangulaires de repère habituel.

Les règles de calcul des barres composées de cornières simples sont largement
basées sur des données empiriques en raison des difficultés associées d'une part, à
la quantification des restreintes d'extrémité et, d'autre part, aux excentricités de la
charge générées par les dispositions constructives des assemblages.
Chapitre 5 5-44

L'instabilité d'une cornière peut survenir par flambement, par flexion, par voilement
local ou par flambement d'ensemble par flexion et torsion. Le voilement local des
parois n'est pas à craindre si la minceur des parois constituant la section n'excède
pas :

pour une cornière à ailes égales;

pour une cornière à ailes inégales;

avec et b, b1, b2 la largeur hors-tout des ailes de la cornière. Les


cornières qui ne satisfont pas cette condition sont dites à parois minces et sont l'objet
d'une interaction entre modes d'instabilité, qui est étudiée dans le cours de structures
à parois minces.

Les cornières simples sont le plus souvent fixées par une seule aile. Dès lors, l'effort
axial de compression ne sait être transmis qu'avec un excentrement hors du plan de
treillis. A condition que les membrures assurent aux barres intérieures du treillis un
encastrement approprié (en d’autres termes, si les cornières sont assemblées à des
éléments plus rigides qu’elles) et que les assemblages d'extrémité de ces barres
assurent un degré de fixation suffisant (par exemple : au moins 2 boulons pour un
assemblage boulonné), les excentrements précités peuvent être négligés en cas de
chargement statique et le degré de fixation des extrémités peut être pris en compte
dans le calcul des cornières simples en adoptant un élancement réduit efficace
obtenu de la manière suivante :

 Flambement selon l'axe v-v (inertie minimum) :


 Flambement selon l'axe y-y :  eff  0.50  0.70 y (5-62)
 Flambement selon l'axe z-z :  eff  0.50  0.70 z
L'élancement réduit est calculé avec une longueur de flambement égale à
l'entre-axes théorique des nœuds et est à utiliser avec la courbe européenne de
flambement c.

L'incidence d'excentrements autres que ceux générés par le fait que la cornière
calculée est attachée par une aile sur un gousset centré n'est pas couverte par les
formules données ci-dessus.

Il est possible de constituer des membrures composées à l'aide de quatre cornières


identiques, disposées parallèlement et réunies à intervalles réguliers par des
diagonales lattices ou par des étrésillons. Dans ce cas, le flambement d'ensemble du
poteau composé est influencé par des effets géométriques de second ordre. Ce type
de problème est abordé plus loin.

Si les assemblages d'extrémité d'une cornière simple sont réalisés à l'aide d'un seul
boulon ou si les dispositions constructives rendent la rigidité de ces assemblages
particulièrement faible, il y a lieu de prendre l'excentrement en compte, d'effectuer la
vérification en pièce comprimée et fléchie et d'adopter une longueur de flambement
égale à la longueur d'épure.
Chapitre 5 5-45

Les cornières destinées à la construction de pylônes électriques font partie d'un


domaine d'utilisation très particulier, régi par des règles spécifiques dont le calcul est
basé sur des résultats d'essais destructifs en grandeur nature. A ce sujet, on
consultera utilement les Recommendations for Angles in Lattice Transmission
Towers, préparées par la C.E.C.M.

5.10 Flambement des colonnes composées à treillis et à


étrésillons
Les poteaux des bâtiments industriels servent souvent de support à des poutres de
roulement de ponts roulants. Ils sont alors soumis à des charges axiales importantes
à leur partie inférieure seulement et l'économie conduit parfois à concevoir des
poteaux composés, constitués de membrures, réunies entre elles :

a) soit par des montants et des diagonales, constituant ainsi un poteau triangulé
(poteau à treillis);

b) soit par des étrésillons disposés transversalement aux membrures et reliés à


celles-ci de manière rigide (poteau à étrésillons).

Par ailleurs, dans le passé, on a réalisé nombre de barres de structures triangulées à


l'aide de pièces composées à treillis ou à étrésillons.

La constitution même de ces éléments composés est source de certains effets


secondaires susceptibles d'avoir une action préjudiciable sur la résistance au
flambement des barres et, dès lors, d'invalider les procédures développées plus
haut. Parmi ces effets, on note plus particulièrement une plus grande déformabilité
en cisaillement, d'une part, et le flambement/voilement local prématuré de l'un des
éléments constitutifs, d'autre part. A cet égard, on distingue essentiellement trois
types de barres composées. Le premier type - les poteaux à section à parois pleines
- couvre les profils reconstitués par soudage sans ouvertures ou trous (Figure 5-
22.a). Ces éléments tombent normalement sous le coup des règles de vérification au
flambement décrites plus haut. Le second type (Figure 5-22.b) fait usage de sections
constituées de membrures en sections laminées ou composées réunies entre elles
par des faces triangulées ou encore par des étrésillons. Le troisième type (Figure 5-
22.c) a recours à des sections laminées ou reconstituées par soudage dont les faces
comportent des évidements importants. Ce type de poteau se situe à la frontière des
deux premiers.
Chapitre 5 5-46

( a ) Poteaux reconstitués par soudage

( b ) Poteaux à treillis ou à étrésillons

(c) Poteaux composites (avec évidements)

Figure 5-22 Types de barres composées

Pour la détermination des efforts intérieurs dans les membrures et les assemblages
internes, ainsi que dans tous les composants secondaires (treillis et étrésillons), il
doit être tenu compte de la déformée prise par l'élément composé. En plus des
efforts axiaux, il convient au besoin de tenir également compte des effets du poids
propre et de la prise au vent.

Le calcul d'un élément composé comportera :

 la vérification de la résistance au flambement d'ensemble de l'élément composé


comprimé, qui tiendra compte des effets de la déformabilité en cisaillement;

 la vérification de la résistance à la traction et/ou à la compression des composants


principaux et secondaires, à savoir les tronçons de membrures et les montants
et/ou diagonales, pour un élément composé à treillis, ou les tronçons de
membrures et les étrésillons pour un élément composé à étrésillons;
Chapitre 5 5-47

 la vérification des assemblages d'extrémité des barres intérieures sur les


membrures, pour un élément composé à treillis, ou des étrésillons sur les
membrures pour un élément composé à étrésillons.

5.10.1 Effets de la déformabilité en cisaillement sur la charge


de flambement
Lorsque toute barre comprimée centriquement flambe, elle est soumise à effort
normal et flexion. Cette flexion varie sur la longueur puisque le moment de flexion en
toute section y est égal au produit de l'effort axial et de l'amplitude de la déformée
transversale en cette section. Cette variation du moment de flexion induit un effort
tranchant.

L'influence de la déformabilité à l'effort tranchant sur la capacité portante de la barre


est d'autant plus importante que la déformée additionnelle due à la déformabilité en
cisaillement sont appréciables. Pour les éléments composés du premier type (voir
plus haut), les effets de la déformabilité en cisaillement sont suffisamment faibles
pour pouvoir être négligés sans danger. Il n'en va plus de même pour les éléments
composés des deuxième et troisième types.

Mmax dM
L V=
dx

x x

Figure 5-23 Déformabilité au cisaillement

Considérons une barre comprimée sollicitée par un effort axial N et se trouvant en


cours de flambement (Figure 5-23). On sait que la flexion d'une barre de rigidité
flexionnelle EI est régie par l'équation de l'élastique :

(5-63)

où v désigne la déformée transversale de flexion prise par la barre et M le moment


fléchissant sollicitant. On sait par ailleurs que l'effort tranchant V a pour effet de
générer une déformée additionnelle vs répondant à la relation :
Chapitre 5 5-48

(5-64)

où G est le module de Coulomb et A' la section réduite de la barre, qui est


habituellement rapportée à la section réelle selon :

(5-65)

où n est un coefficient numérique dépendant de la forme de la section transversale


(n = 0.83 pour une section rectangulaire et n  0.5 pour un double té laminé à larges
ailes fléchissant autour de son axe fort). Il en résulte donc une courbure
additionnelle :

(5-66)

La courbure totale vaut donc :

d 2v t d 2v d 2v s M 1 d 2M (5-67)
   
dx 2 dx 2 dx 2 EI nGA dx 2

Si l'on remarque que le moment M dans une section est égal au produit Nvt, la
relation (5-67) devient :

d 2v t N
 vt  0 (5-68)
dx 2 N
EI(1  )
nGA

Cette équation différentielle est tout à fait analogue à celle établie en (5-4) : la seule
différence réside dans le facteur (1-N/nGA) apparaissant au dénominateur du second
terme. En suivant la même procédure que pour le flambement par flexion, il est facile
d'établir :

 2 EI N
 (5-69)
( KL )2 N
1
nGA
Chapitre 5 5-49

La charge critique Ncr tenant compte des déformations d'effort tranchant s'écrit donc :

NE
Ncr 
N
1 E (5-70)
nGA

où NE désigne la charge eulérienne de flambement par flexion, c'est-à-dire sans prise


en compte de l'effort tranchant :

 2EI
NE  (5-71)
(KL)2

Par (5-70), on voit clairement que l'influence de la déformabilité en cisaillement est


de fournir une charge critique élastique inférieure à la charge eulérienne NE. La
réduction n'est toutefois pas très importante : à titre d'exemple, pour n=0,5 (profilé
laminé) et =0,3, on obtient les résultats ci-dessous pour trois valeurs de
l'élancement  :

=Lfl/i 20 80 140

Ncr/NE 0,897 0,994 0,998

Si l'on veut se rappeler que les élancements de 20 et 80 se situent dans le domaine


inélastique pour tous les aciers de construction, on a donc appliqué à tort la relation
(5-67); c'est cependant sécuritaire puisqu'on sait que le flambement inélastique est
moins affecté par l'élancement que le flambement élastique.

On peut donc conclure que l'effet de la déformabilité en cisaillement reste faible pour
les pièces comprimées courtes et pratiquement négligeable pour les pièces
comprimées d'élancements moyens ou grands. La pratique courante de la négliger
pour les sections à parois pleines s'en trouve donc pleinement justifiée.

5.10.2 Eléments comprimés à treillis


On admet que l'élément composé à treillis est constitué de deux membrures
parallèles semblables de section constante, espacées et réunies entre elles par des
treillis identiques uniformes sur toute la longueur de l'élément. Les membrures
peuvent être des barres à section pleine ou être elles-mêmes des éléments
composés à treillis ou à étrésillons dans le plan perpendiculaire.

Les relations développées au § 5.10.1 sont évidemment applicables aux éléments


composés de pans de treillis à condition de désigner par A' la section de l'âme fictive
présentant la même déformabilité au cisaillement que le treillis réel. La valeur de A'
dépend des dimensions générales du treillis et de sa configuration (treillis en N, en K,
...).

La déformabilité au cisaillement d'un tel treillis résulte de la mise en traction ou en


compression des diagonales et des montants, qui assurent les liaisons entre les
membrures lors de la flexion, provoquant ainsi un déplacement transversal s sous le
Chapitre 5 5-50

seul effet de l'effort tranchant. Examinons, à titre d'exemple, le treillis en N de la


Figure 5-24.

Figure 5-24 Eléments comprimés à treillis

Sous l'effet de l'effort tranchant V agissant sur un panneau du treillis, des efforts Fi
naissent dans la diagonale et le montant, valant respectivement :

Fd  V / cos 
(5-72)
Fm  V

où  désigne l'inclinaison des diagonales sur les montants.

En vertu du théorème de la force unité, le déplacement transversal s est calculé


selon :

Fi Fi.1 Li
s (5-73)
i EAi

où Li et Ai représentent respectivement la longueur et l'aire de la section transversale


d'une barre i et Fi.1 est l'effort existant dans cette barre pour un effort unitaire V=1
appliqué à l'endroit et dans la direction du déplacement cherché. La somme s'étend
aux seules barres du panneau constituant l'âme du treillis, eu égard au sens de
flambement considéré.

On obtient ainsi :

Vd Vh
s  o
EAd cos  EA v
2
(5-74)

où ho est la distance entre les centres de gravité respectifs des membrures et d la


longueur de la diagonale.
Chapitre 5 5-51

La rigidité au cisaillement Sv d'un treillis en N est l'effort tranchant requis pour


produire une déformation unitaire de cisaillement (  s / a  1) ; elle est donc donnée
par :

nEAd aho2
Sv 
 Ad ho3  (5-75)
d 1 
3
3 
 Av d 

où n est le nombre de plans de treillis et Ad et Av sont donnés pour un seul plan.

De manière similaire, on peut établir pour un treillis en V:

nEAd aho2
Sv  (5-76)
2d 3

pour un treillis en K :

nEAd aho2
Sv  (5-77)
d3

 Moment d'inertie de flexion

Le moment d'inertie de flexion efficace Ieff d'un élément composé à treillis comprimé
comportant deux membrures est calculé selon :

I eff  0,5ho2 A f
(5-78)

où Af est l'aire de la section transversale d'une des deux membrures. Cette inertie
sert à calculer la charge critique de flambement eulérien :

 2 EI eff
NE 
L2fl (5-79)

 Efforts dans les composants

L'effort axial Nf.Ed dans chaque membrure à mi-longueur de l'élément composé


(x=0.5L) est déterminé par la formule :

M s .ho . Af
N f .Ed  0,5 N Ed 
2 I eff (5-80)

où MS est le moment de flexion incorporant les effets de second ordre :


Chapitre 5 5-52

N Ed eo  M Ed
I
M S ( x 0.5 L ) 
N N (5-81)
1  Ed  Ed
NE Sv

Ainsi qu'on l'a déjà dit, on adopte eo=L/500.

Si l'on admet une imperfection sinusoïdale de type eosinx/L, le moment MS(x) est
lui-même sinusoïdal de sorte que l'effort tranchant VS(x) vaut :

 x
VS ( x )  MS( x 0 .5 L ) cos (5-82)
L L

et atteint sa valeur maximum aux extrémités :


VS( x 0 ,L )  M (5-83)
L S( x 0 .5 L )

Cette dernière valeur sert au calcul des efforts dans les barres intérieures du treillis
aux extrémités du poteau et il est d'usage d'admettre sécuritairement ces mêmes
efforts sur toute la longueur du poteau.

Il est donc clair que le défaut de rectitude d'amplitude eo introduit un surcroît de


compression dans une des membrures et génère des efforts dans les barres
intérieures du treillis. (Ces derniers seraient nuls en l'absence de tout défaut de
rectitude). On mesure donc toute l'importance de la prise en compte des
imperfections. La méconnaissance de ce fait a été à la base de l'accident historique
du pont de Québec en 1907.

 Longueurs de flambement

La longueur de flambement du poteau composé est conditionnée par les conditions


d'extrémité comme pour une pièce à section pleine.

La longueur de flambement d'une membrure dans le plan d'un treillis est


normalement prise égale à la longueur a entre points d'épure du treillis.

Pour un élément composé de quatre membrures en cornières à ailes égales avec


treillis dans les deux directions, la longueur de flambement Lfl suivant l'axe de plus
faible inertie dépend de la topologie des treillis (voir Figure 5-25).

Une barre intérieure de treillis a une longueur de flambement normalement prise


égale à sa longueur d'épure.
Chapitre 5 5-53

Figure 5-25 Longueurs de flambement des membrures en cornières d'un poteau


composé en treillis

On peut s'interroger sur l'utilité de recourir à des éléments en treillis, puisque à même
moment d'inertie qu'une barre à section pleine, ils présentent une charge ultime
inférieure, tout en demandant plus de main-d'œuvre pour leur réalisation. La raison
en est que les éléments composés à treillis sont structuralement très efficients car,
en raison d'une meilleure distribution effective du matériau, une même inertie y est
obtenue avec moins de matière que dans une barre à section pleine.

Il est clair que l'angle d'inclinaison  des diagonales du treillis joue un grand rôle
dans l'importance de la réduction de la capacité portante en raison de l'effet de
l'effort tranchant. La fonction sin  cos2  , qu'il est possible de faire apparaître dans
(5-75) moyennant quelques transformations élémentaires, est maximum pour   35°
mais présente un maximum relativement très plat pour 30° <  < 45°. On comprend
dès lors qu'il soit recommandé de ne constituer que des éléments composés à treillis
dont les diagonales sont inclinées approximativement à 45° sur les membrures, ce
qui permet par ailleurs de faciliter la réalisation des assemblages d'extrémité des
barres intérieures.

5.10.3 Eléments comprimés à étrésillons


On admet que l'élément composé à étrésillons est constitué de deux membrures
parallèles semblables de section constante espacées et réunies entre elles par des
étrésillons, appelés aussi barrettes ou traverses de liaison, disposés à intervalles
réguliers sur toute la longueur de l'élément composé et attachés rigidement aux
membrures. Les membrures peuvent être des barres à section pleine ou être elles-
mêmes des éléments composés à treillis ou à étrésillons dans le plan
perpendiculaire.
Chapitre 5 5-54

 Moment d'inertie de flexion

Le moment d'inertie de flexion efficace d'un élément composé à étrésillons comprimé


comportant deux membrures est calculé selon :

Ieff  0.5 ho2 Af  2 If (5-84)

où Af et If sont l'aire de la section transversale et l'inertie (dans le plan des


étrésillons), d'une des deux membrures, ho la distance entre les centres de gravité
respectifs des membrures et  un coefficient d'efficacité. Celui-ci dépend de
l'élancement   L / i o avec io  0,5I1 / Af (I1 étant la valeur de Ieff pour =1) selon :

=1 si  < 75
 = 2 - /75 si 75 <  < 150
=0 si  > 150.

 Efforts dans les composants

L'effort axial Nf.Ed dans chaque membrure à mi-longueur de l'élément composé


(x=0.5L) est déterminé par la formule :

N f .Ed  0.5( N Ed  M S ho Af / I eff ) (5-85)

où MS=MS(x=0.5L) est encore donné par la relation :

 N Ed eo  M Ed
I
M S ( x 0,5 L ) 
N N (5-86)
1  Ed  Ed
NE Sv

où la rigidité en cisaillement Sv est donnée simplement par :

2 2EIf
Sv  (5-87)
a2

si l'on peut négliger la flexibilité des étrésillons, ce qui est licite si ceux-ci satisfont le
critère :

nIb I
 10 f (5-88)
ho a

avec :

n : nombre de plans d'étrésillons;


Ib : moment d'inertie de flexion d'un étrésillon, dans le plan des étrésillons.
Chapitre 5 5-55

Si le critère (5-88) n'est pas satisfait, il importe de prendre en compte la flexibilité des
étrésillons et de calculer Sv selon :

24EI f 2 2 EI f
Sv  mais 
2I h a2 (5-89)
a 2 (1  f o )
nI b a

Les étrésillons, leurs assemblages avec les membrures et les membrures elles-
mêmes doivent être vérifiées sous les sollicitations existant dans le panneau
d'extrémité (Figure 5-26), l'effort tranchant interne trouvant la même justification que
pour les éléments composés à treillis et étant pris égal à :


VS  M (5-90)
L s( x 0 .5 L )

Pour procéder à ces vérifications, on peut prendre l'effort axial dans chaque
membrure égal à 0,5 NEd.

Figure 5-26 Distribution des efforts dans un élément composé à étrésillons

 Longueurs de flambement

La longueur de flambement de l'élément composé est conditionnée par les conditions


d'extrémité comme pour une pièce à section pleine.

La longueur de flambement d'une membrure dans le plan des étrésillons est


normalement prise égale à la distance a entre les axes des étrésillons.

5.11 Eléments composés à membrures faiblement espacées


On réalise parfois des éléments composés comprimés dont les membrures sont soit
en contact, soit faiblement espacées et liaisonnées à travers des fourrures (Figure
5-27). Il n'est pas nécessaire de les considérer comme des éléments composés à
étrésillons à condition que la fixation des membrures soit assurée par des boulons ou
Chapitre 5 5-56

cordons de soudure dont l'espacement n'excède pas 15 imin, où imin est le rayon de
giration minimal d'une membrure.

Les boulons et cordons de soudure de liaison sont dimensionnés pour transmettre en


toute sécurité le cisaillement longitudinal existant entre les membrures. Celui-ci est
déterminé à partir d'un effort tranchant VS, pris forfaitairement égal à 2,5 % de l'effort
axial dans l'élément composé.

L'effort tranchant longitudinal par liaison est pris égal à 0,25 VS a/imin où a est la
longueur des membrures entre centres d'épure des liaisons.

Figure 5-27 Eléments composés à membrures faiblement espacées

5.12 Eléments composés de cornières avec barrettes


montées en croix
L'élément composé constitué de deux cornières identiques, réunies par des paires
de barrettes montées en croix (

Figure 5-28) peut être vérifié au flambement selon l'axe y-y comme s'il s'agissait d'un
seul élément homogène. Ceci exige toutefois que les longueurs de flambement dans
les deux plans perpendiculaires y-y et z-z soient égales et que l'espacement des
paires de barrettes n'excède pas 70imin , où imin est le rayon de giration minimal d'une
cornière.

Dans le cas de cornières à ailes inégales, on admet iy=io /1,15, où io est le rayon de
giration minimal de l'élément composé.

Figure 5-28 Eléments composés de cornières avec barrettes de liaison montées en


croix
Chapitre 5 5-57

5.13 Flambement par flexion et torsion


Pour une pièce comprimée à section non doublement symétrique, le centre de
gravité ne coïncide pas avec le centre de torsion. Il importe alors d'effectuer aussi
une vérification vis-à-vis du flambement par flexion et torsion. Celle-ci peut devenir
d’autant plus déterminante vis-à-vis du flambement par flexion que les parois
constituant la section transversale ouverte sont de grande minceur.

La détermination de la contrainte critique idéale du flambement élastique par flexion


et torsion d'une pièce idéalement parfaite fait l'objet de la théorie de la stabilité
élastique, développée par ailleurs. L'expression mathématique de cette contrainte
critique est très complexe et dépend notamment du gauchissement libre ou empêché
et des conditions d'appui. Il est généralement difficile d'apprécier exactement ces
diverses conditions aux limites. Encore pourrait-on le faire qu'il faudrait tenir compte
de l'effet des imperfections géométriques et structurales sur la capacité portante.

Plusieurs types de sections non doublement symétriques sont couramment utilisés


en construction métallique : cornières et sections en té ou en U. Pour ces sections, il
a été possible de dresser des abaques fournissant la contrainte critique de
flambement par flexion et torsion dans l'hypothèse sécuritaire, mais très souvent
réaliste, que le gauchissement est libre aux extrémités. Soit cr ,ft cette contrainte
critique. A partir de celle-ci, on définit alors, pour la barre considérée, un élancement
équivalent de flambement par flexion et torsion  equ ,ft qui n'est autre que
l'élancement de cette même barre, pour laquelle la charge critique (eulérienne) de
flambement par flexion seule serait égale à cr ,ft . On a donc :

 equ ,ft   E / cr ,ft (5-91)

Ayant cet élancement, on calcule l'élancement réduit    equ ,ft /  E , avec lequel on
entre dans la courbe européenne de flambement applicable à la section considérée,
pour en tirer la charge normale réduite , d'où la charge ultime.

En procédant comme ci-dessus, on tient compte de l'effet préjudiciable des


imperfections et on suppose implicitement que celui-ci est identique en flambement
par flexion et en flambement par flexion et torsion.

Pour les cornières et fers en té à branches égales, et pour les fers U, la contrainte
critique de flambement par flexion et torsion peut être déduite des abaques dressés
aux Figures 30, 31et 32, qui fournissent k = f(), avec :

 cr ,ft
k (5-92)
E

où  E  2 E / 2 est une contrainte critique de flambement par flexion de référence.


Le paramètre  fait intervenir à la fois l'élancement de la barre et la minceur des
parois constituant la section. Le facteur k, inférieur à l'unité, apparaît donc comme
une mesure de l'affaiblissement de la capacité portante, entraîné par le caractère
Chapitre 5 5-58

spatial du phénomène d'instabilité. Il résulte de la définition de k que equ,ft peut aussi


se mettre sous la forme :


 equ ,ft  (5-93)
k

Le processus de vérification se poursuit alors comme indiqué plus haut.

On attirera plus particulièrement l'attention sur ce qui suit :

a) l'abaque de la Figure 5-29 (cas des cornières à ailes égales) distingue le cas de la
charge centrique, c'est-à-dire appliquée au centre de gravité de la section, de celui
de la charge appliquée au milieu de l'aile, qui est fréquent en pratique, en raison
des types d'assemblages;

b) l'abaque de la Figure 5-30 (cas des fers U à parois d'épaisseur t constante


chargés centriquement) contient diverses courbes, associées à des valeurs
différentes du rapport hauteur/largeur du fer U;

c) l'abaque de la Figure 5-31 (cas des tés à branches égales) comporte trois courbes
relatives respectivement à trois modes fondamentaux de mise en charge;

d) dans chacun des abaques, Lfl désigne la longueur de flambement servant à la


détermination de E, prise sécuritairement égale à la distance entre nœuds;

e) la contrainte critique de flambement servant de référence dans la définition de k


est relative à la flexion autour de l'axe d'inertie faible pour les cornières à ailes
égales et les tés de largeur égale à la hauteur. Pour les fers U, elle est
arbitrairement choisie pour le flambement autour de l'axe de symétrie. Ceci
explique les limites de k à la Figure 5-30, car le flambement par flexion et torsion
ne peut survenir que si cr,ft reste inférieur à la contrainte critique d'Euler. On doit
donc plafonner k à la valeur Ix/Iy, ce qui, tous calculs faits, conduit à :

4( 2 m  1 )
klim  (5-94)
m ( m  2 )( m  6 )
2

h
avec m  ;
b
f) indépendamment de l'élancement de la barre, on notera le rôle prépondérant joué
par la minceur  des parois sur la valeur du facteur k.

On notera que ce qui est exposé plus haut n'apporte qu'une solution partielle aux
problèmes puisque la minceur des parois est prise en compte sans toutefois que
celle-ci soit susceptible de rendre la section partiellement efficace. Les effets du
voilement local des parois sont couverts par le concept de largeur efficace de paroi
et donc de section efficace. Ce point particulier n'est pas discuté davantage ici. Il fera
l'objet d'une attention particulière dans le cours de Structures à Parois Minces.
Chapitre 5 5-59

chargées centriquement
chargées
chargées au milieu de l’aile
centriquement
chargées au milieu de l’aile

k=
cr ,ft   2 e
;
E ,ft
k = cr
E
 22 b e
;
E E
2 b
o
G e
L

iLv
L
b
24 : = e G e
eb o b
 L 24 :
iv b
= b
u
v
b
u
v

Figure 5-29 Abaque pour cornières à ailes égales

k=
cr,ft   2
;
E
k = cr,ft
E
 22 e e
;
E E 2
 b e G e
12(m+2) L e
 b G z
m 2 (m+6) Lb
12(m+2) e
 y
z
m 2 (m+6) b
; =
h e hy
m=
b eb
; =
h h
m=
b b
0.5
h
= 1.00.5
hb K lim = 0.572
= 1.51.0
b K lim = 0.572
1.5

K lim = 0.156
K lim = 0.156

Figure 5-30 Abaque pour fers U


Chapitre 5 5-60

au centre de torsion
chargées au centre de gravité
au milieu de l’aile saillante
b

k = cr   E
2
;
E E
2 e
G
o
b y
e
24 :  =
L L e

iz b b
z

Figure 5-31 Abaque pour fers en té à branches égales


Chapitre 6 6-1

6. MEMBRURES FLECHIES

6.1 Généralités
Tout élément principalement fléchi est appelé poutre.

Dans les ossatures de bâtiment et les charpentes, la poutre est, avec le poteau,
l’élément structural le plus courant. Sa fonction première est de recevoir les charges
transversales, dirigées le plus souvent dans le sens de la gravité, et de les
transmettre aux poteaux qui, à leur tour, les acheminent vers les fondations.

Lorsque l’axe longitudinal de la poutre est disposé perpendiculairement à la ligne


d’action des charges transversales, d’une part, et que le plan de chargement
coïncide avec un plan de symétrie de la section transversale, d’autre part, la poutre
n’est soumise ni à effort axial, ni à torsion. Les seuls efforts intérieurs sont donc un
moment de flexion et un effort tranchant. Chaque section est ainsi soumise à flexion
simple mono-axiale dans son plan de symétrie, qui correspond au plan de
chargement. Si la section est doublement symétrique, le centre de symétrie constitue
à la fois le centre de gravité et le centre de torsion. Lorsque le plan de chargement
passe par le centre de symétrie d’une telle section sans toutefois coïncider avec l’un
des plans principaux, il ne peut y avoir de torsion et la poutre est en état de flexion
simple bi-axiale.

La non-coïncidence du plan de chargement avec un plan de symétrie de la section


entraîne un excentrement des charges transversales par rapport au centre de torsion
de la section. La poutre est alors soumise à flexion simple mono ou bi-axiale
accompagnée de torsion.

Un effort axial additionnel naît notamment lorsque l’axe de la poutre n’est pas
perpendiculaire à la direction des forces transversales. La poutre est alors soumise à
flexion combinée à un effort axial et éventuellement à de la torsion.

Généralement, le projeteur choisit, pour la poutre soumise à flexion mono-axiale


importante, une section telle que la poutre soit fléchie autour de son axe de forte
inertie (axe yy). Il s’efforce en outre, afin d’éviter toute torsion, que le plan de
chargement soit un plan de symétrie de la section ou tente, par des dispositions
constructives appropriées, de réduire, voire annuler, les effets de torsion. En cas de
flexion bi-axiale, il opte normalement pour une section doublement symétrique.

Le vocable poutre est en fait un terme générique qui couvre divers types de
membrures principales ou secondaires : poutres simples ou continues de bâtiments
ou de ponts, longerons, longrines, entretoises, pannes, linteaux, lisses,...

La portée d’une travée de poutre est habituellement mesurée entre axes des appuis
consécutifs déterminant cette travée. Elle n’excédera toutefois pas la portée libre -
mesurée entre nus des appuis - augmentée de la somme des demi-hauteurs du
poteau mesurées respectivement au droit de ces appuis.
Chapitre 6 6-2

La portée d’une poutre en porte-à-faux est mesurée depuis son extrémité libre
jusqu’à l’axe de son appui. Elle n’excédera toutefois pas la portée libre augmentée
de la demi-hauteur de la poutre mesurée au droit de cet appui.

Les portées des éléments structuraux des cadres et ossatures sont mesurées entre
intersections des axes respectifs de ces éléments (Figure 6-1).

Figure 6-1 Portée d’une poutre

Le présent chapitre couvre la seule flexion des poutres : on n’y aborde donc pas en
détail les cas où un moment de torsion ou/et un effort axial existeraient
concomitamment avec la flexion. Il s’adresse principalement aux poutres à section
en doublé té à ailes égales ou inégales, de classe 1, 2 ou 3. Les poutres à section de
classe 4 feront l'objet d'une attention particulière ultérieure.

6.2 Types de poutres


Le concepteur choisit un type de poutre en fonction de plusieurs critères qui se
trouvent parfois être conflictuels. Bien sûr, la poutre doit d’abord présenter une
résistance adaptée à sa sollicitation. En outre, elle ne peut prendre une flèche
excessive, sous peine de violer les conditions de service. Il est souvent nécessaire
de pouvoir assembler une poutre à d’autres éléments structuraux, voire de la
rabouter.

Des considérations d’ordre technique (fabrication, montage) ou esthétique peuvent


déterminer le type de poutre. Ainsi, par exemple, l’usage de poutres alvéolaires
permet la mise en place aisée de réseaux de canalisations, de diverses natures,
dans l’espace délimité par la hauteur des poutres. Pour sa part, l’architecte peut
souhaiter recourir à des poutres de hauteur variable afin d’améliorer la ligne d’un
ouvrage ou de mieux adapter, en chaque section, la résistance à la sollicitation.

Le choix d’un type de poutre relève pour ainsi dire du cas d’espèce. On se borne
donc à établir une liste, par ailleurs non exhaustive, des divers types rencontrés en
indiquant, pour chacun de ceux-ci, la gamme appropriée des portées, d’une part, et
le domaine d’applications le plus marquant, d’autre part (Tableau 6-1).
Chapitre 6 6-3

Plage de
Type de poutre Notes
portée (m)

0. Cornières 3–6 utilisées pour les pannes de toiture, les lisses,


etc., lorsqu'il s'agit de ne soutenir que des
charges légères.

1. Profils laminés à chaud 4–8 utilisés pour les pannes de toiture, les lisses,
etc., lorsqu'il s'agit de ne soutenir que des
charges légères.

2. Profils laminés UB, IPE, 1 – 30 type de profil le plus fréquemment utilisé ;


UPN, HE proportions choisies pour éliminer plusieurs
types de ruine possibles.

3. Poutrelles à âme 4 – 40 préfabriquées au moyen de cornières ou de


ouverte tubes utilisés comme membrures et de barres
rondes pour les diagonales d'âme ; utilisées en
remplacement de profils laminés.

4. Poutres ajourées 6 – 60 utilisées pour les longues travées et / ou les


charges légères, hauteur d'UB augmentée de
50 %, les ouvertures de l'âme peuvent être
utilisées pour les équipements, etc.

5. Profilés composés 5 – 15 utilisés lorsqu'un profil laminé unique n'offrirait


(par ex. IPE) pas une capacité suffisante ; souvent disposés
de sorte à offrir également une meilleure
résistance à la flexion horizontale.

6. Poutres reconstituées 10 – 100 fabriquées assemblant 3 éléments plats par


soudées (PRS) soudage, parfois automatiquement ; hauteur
d'âme jusqu'à 3-4m raidissement parfois
nécessaire.

7. Poutres à caisson 15 – 200 fabriquées à partir d'éléments plats,


habituellement raidis ; utilisées pour les ponts
roulants suspendus en raison de bonnes
caractéristiques de rigidité transversale et de
torsion.

Tableau 6-1 Choix d’un type de poutre

Les sections laminées à chaud (cornière, poutrelle en I ou en H, poutrelle U)


constituent des gammes de produits sidérurgiques standards fabriqués par les forges
et répertoriés dans les catalogues de produits sidérurgiques.
Chapitre 6 6-4

Les sections formées à froid sont obtenues par pliage ou profilage d’une tôle de
faible épaisseur (0,5 à 5 mm) refendue à la largeur appropriée pour l’élément à
réaliser. Il s’agit donc de produits réalisés à la demande et dès lors non standards.

On peut réaliser des poutres à âme évidée par découpe au chalumeau d’ouvertures
de formes diverses dans l’âme. Cette manière de faire, qui entraîne d’importantes
chutes de matière, n’est utilisée que lorsque le nombre d’ouvertures à pratiquer reste
limité. Les évidements pratiqués dans l’âme altèrent évidemment la résistance tant
en flexion qu’en cisaillement. Il importe donc de les localiser au mieux, eu égard à
ces impératifs de résistance, et, au besoin, de renforcer leurs bords de manière
appropriée.

On peut envisager de préfabriquer des poutres alvéolaires, appelées aussi poutres


ajourées, par découpage de l’âme d’une poutrelle laminée à chaud selon une ligne
polygonale (ou circulaire), si possible symétriquement par rapport à la mi-hauteur
d’âme, et reconstitution (par soudage) des deux éléments dent à dent (évidements
hexagonaux) ou après ajout de plats intercalaires (évidements octogonaux) (Figure
6-2). On peut ainsi obtenir, à partir d’une section laminée à chaud donnée, une
section plus haute offrant donc une plus grande inertie et un meilleur module de
flexion. Une poutre alvéolaire résiste à la flexion à la manière d’une poutre
Vierendeel, c’est-à-dire par effet cadre. Les éléments jouant respectivement le rôle
de membrure et de montant sont donc fléchis et cisaillés. La flèche d’une telle poutre
est due, pour une part non négligeable, à la déformabilité à l’effort tranchant. La
vérification détaillée de la résistance et de la déformation des poutres à âme évidée
ou ajourée n’est pas abordée ici : on renvoie donc le lecteur à la littérature
spécialisée [1)Annexe N de l’ENV3, 2) Revue Construction métallique, n°1, 1998,
article de D.Bitar, 3) site internet de steelbiz, basé sur l’article de D. Bitar :
http://www.steelbizfrance.com/article/d35a1.aspx]

Figure 6-2 Poutre ajourée

Il est des cas où les sections laminées ne suffisent plus à assurer la fonction
attendue. Par exemple, si la hauteur disponible pour placer la poutre est limitée, on
Chapitre 6 6-5

peut accroître la résistance et la raideur d’une section laminée en disposant des plats
de renfort sur les semelles. Il s’agit d’un ou de plusieurs plats, de largeur et longueur
décroissante, fixés par cordons d’angle et disposés de manière que le moment
résistant soit, en toute section, au moins égal au moment sollicitant. On veillera à
donner à chacune des extrémités de la longueur théorique d’un plat renfort une sur-
longueur destinée à assurer l’ancrage, par les cordons de soudure, de l’effort que ce
plat est appelé à transmettre.

En l’absence d’impératifs sévères sur l’encombrement en hauteur, il est plus


économique d’utiliser une section laminée de hauteur appropriée qu’une section
laminée de hauteur moindre mais munie de plats de renfort. La gamme des sections
laminées à chaud est toutefois limitée à des hauteurs de l’ordre de 1100 mm, encore
ces sections les plus hautes sont-elles assez lourdes. Aussi, lorsque la portée
devient importante, est-il souvent plus judicieux de recourir aux poutres à âme pleine
reconstituées par soudage (PRS). Alors que le laminage à chaud de sections en I ou
en H est soumis à des exigences technologiques strictes quant au rapport
largeur/épaisseur des parois constitutives, la reconstitution par soudage ignore cet
impératif , c’est pourquoi la poutre reconstituée présente généralement une âme
moyennement à très élancée (40  d/tw  200). Qui plus est, contrairement au
laminage, la reconstitution n’implique pas une section constante sur toute la
longueur. On peut dès lors, sans difficulté aucune, assembler par exemple deux
semelles à une âme de hauteur variable, et varier par tronçons les épaisseurs et/ou
largeurs des semelles et l'épaisseur de l’âme afin d’obtenir une poutre à inertie
variable, bien adaptée à la distribution des moments fléchissants et efforts tranchants
auxquels elle est soumise.

Dans une poutre reconstituée par soudage, le gain de matière peut plus que
compenser le surcoût de fabrication. Ceci explique que des ateliers bien équipés,
notamment en appareils de soudage automatique, puissent produire des poutres
reconstituées concurrençant directement les sections laminées à chaud, (bâtiments
industriels, halles de stockage,...). On peut profiter de ce mode de construction pour
réaliser des poutres hybrides. Celles-ci sont faites de semelles et d’une âme de
nuances d’acier différentes. La nuance des semelles est normalement plus élevée
que celle de l’âme pour permettre d’accroître le moment transmissible en présence
d’un effort tranchant donné : dans le domaine du bâtiment, l’épaisseur minimum à
donner à l’âme rend en effet rapidement celle-ci plus que suffisante pour transmettre
l’effort tranchant.

Les poutres en caisson sont nécessairement reconstituées par soudage à partir d’un
certain nombre de plats oxycoupés ou de larges plats. Leur section fermée contraste
avec la section ouverte des poutres en I. La poutre en caisson a donc une beaucoup
plus grande raideur torsionnelle et, moyennant une géométrie appropriée, une
grande raideur à la flexion horizontale. De telles poutres conviennent donc
particulièrement lorsque les charges agissent avec des excentrements par rapport au
centre de torsion (poutres de pont roulant), lorsque l’instabilité spatiale
(déversement) est déterminante ou encore, en cas de flexion bi-axiale. Elles
s’imposent également pour réaliser des poutres à forte courbure en plan : celle-ci
génère en effet un moment de torsion qui est d'autant plus élevé que le rayon de
courbure est faible et la portée angulaire entre appuis consécutifs grande.
Chapitre 6 6-6

Les poutres en treillis comportent des éléments essentiellement tendus et


comprimés. Des moments secondaires y naissent du fait que les éléments ne sont
pas idéalement articulés à leurs extrémités et en raison du décentrement des lignes
d’épure. Leurs effets sont souvent négligés : ils ne sont normalement pris en compte
qu’en cas de sollicitations répétées, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’amplitude des
variations de contraintes pour effectuer la vérification à la fatigue. La souplesse dont
le projeteur dispose pour varier la hauteur de la poutre et/ou celle de la section des
éléments (membrures et barres intérieures) permet de réaliser des poutres en treillis
se rapprochant de la pièce d’égale résistance.

6.3 Modes de ruine d’une poutre soumise à flexion mono-


axiale d’axe fort
Lorsqu’une poutre est soumise à flexion simple mono-axiale autour de l'axe fort de
sa section transversale, elle présente l’un des comportements suivants :

a) si la poutre est maintenue de manière suffisamment efficace pour empêcher


l’instabilité de la partie comprimée, et si, en outre, les parois de la section ne sont
pas trop larges comparativement à leur épaisseur, la poutre est dite maintenue
latéralement et à section au moins semi-compacte. Une telle poutre peut exploiter
la pleine capacité plastique ou élastique de la section selon que sa section est
respectivement de classe 1 ou 2 (plastique ou compacte) ou de classe 3 (semi-
compacte). Sa ruine survient soit par déformation excessive dans le plan de
flexion, soit par plastification ponctuelle si la section est de classe 3, soit par
plastification d’une ou plusieurs sections transversales selon que la section est
respectivement de classe 2 ou de classe 1;
b) l’absence d’un entretoisement efficace rend la poutre non maintenue latéralement.
La poutre peut alors, au-delà d’une certaine portée limite, périr par instabilité
spatiale, appelée déversement, phénomène qui associe flambement d’axe faible
et torsion. Cette ruine prématurée, empêche la poutre concernée de développer la
pleine capacité résistante de sa section transversale. La charge pour laquelle le
déversement survient dépend de très nombreux facteurs : caractéristiques
mécaniques de la section, propriétés du matériau constitutif, portée de la poutre,
conditions d’appui en flexion/torsion/gauchissement, mode d’action des forces
extérieures, supports latéraux éventuels,... ;
c) une valeur excessive du rapport largeur/épaisseur d’une quelconque paroi
soumise directement ou indirectement à compression entraîne une ruine par
voilement local, soit en compression (semelle comprimée), soit en flexion et/ou
cisaillement (âme). La section est alors dite section élancée (classe 4). Cette ruine
est aussi prématurée parce que le voilement local est synonyme de perte partielle
de résistance de la (des) paroi(s) concernée(s) et empêche de ce fait d’atteindre la
résistance portante de la section entière;
d) lorsqu’une poutre fléchie a une âme particulièrement élancée, sa ruine peut aussi
être conditionnée par le flambement vertical de la semelle comprimée dans l’âme.
Ce mode de ruine risque davantage d’apparaître dans des poutres courbes;
e) l’action d’une force transversale, du type force concentrée, peut entraîner une
ruine locale par plastification ou enfoncement de l’âme, au voisinage immédiat de
ladite charge;
Chapitre 6 6-7

f) dans certaines conditions particulières, rares il est vrai (par exemple : faibles
portées et/ou poutres de très grande hauteur), la plastification en cisaillement peut
se révéler plus déterminante que la résistance au seul moment de flexion.

Si l’on admet qu’une poutre en acier est un élément structural dont le rapport
portée/hauteur est de l’ordre de 10, on conviendra que le mode de ruine (f) ci-dessus
soit assez rare. D’autre part, les ruines prématurées par voilement local c) sont
l’apanage des sections de classe 4, qui ne peuvent même pas développer leur pleine
résistance élastique. Comme la plupart des sections laminées à chaud de nuance
d’acier courante sont de classe 1 ou 2, la résistance à la flexion est conditionnée par
le moment plastique Mpl sous réserve de s’assurer qu’il n’y a pas danger de
déversement prématuré. On peut pallier ce danger en étudiant correctement le
nombre et l’emplacement de supports latéraux. Certaines sections laminées peuvent
appartenir à la classe 3, pour laquelle la résistance à la flexion est limitée par le
moment élastique Mél, sous réserve, à nouveau, d’examiner le danger de
déversement. Les sections des poutres reconstituées par soudage appartiennent le
plus souvent à la classe 4, parfois à la classe 3, rarement à la classe 1 ou 2. Elles
requièrent donc une attention particulière. Leur résistance est étudiée ailleurs.

6.4 Résistance à la flexion mono-axiale d’une poutre


maintenue latéralement
L’instabilité d’une poutre fléchie - à savoir le déversement - est réputée ne pas
pouvoir survenir si l’une au moins des conditions listées ci-dessous est respectée.
Dans la pratique, il est d’ailleurs de la responsabilité du concepteur de s’assurer que
les dispositions constructives sont conformes à cette hypothèse :

a) la section de la poutre est fléchie autour de son axe faible;


b) la poutre est maintenue latéralement de manière continue, par exemple par
solidarisation de la semelle comprimée à une dalle en béton au moyen de
connecteurs distribués de manière appropriée;
c) la poutre est maintenue latéralement de manière discontinue en un nombre discret
de points suffisamment rapprochés pour que l’élancement de flambement d’axe
faible de chacun des tronçons de la poutre délimités par les supports latéraux ne
pose plus problème;
d) la section transversale de la poutre possède une grande raideur torsionnelle et
une bonne raideur au flambement horizontal : ainsi, par exemple, les sections
creuses de forme rectangulaire, fléchies autour de leur axe fort ne peuvent
déverser dans les conditions d’usage normal.

Pour une poutre maintenue latéralement à section de classe 1, 2 ou 3, la résistance


en flexion est gouvernée par la résistance de la section, élastique ou plastique, selon
la classe de celle-ci.

La suite du § 6.4 est consacrée au dimensionnement des poutres à section de classe


1, 2 ou 3, maintenues latéralement et chargées dans un plan de symétrie de la
section transversale.
Chapitre 6 6-8

6.4.1 Résistance en flexion d’une section


Considérons une section soumise à un moment de flexion agissant dans un plan de
symétrie de la section. La courbe caractéristique du comportement traduit la relation
existant entre la courbure  de la section déformée et le moment de flexion M qui
sollicite cette dernière (Figure 6-3). Cette courbe est donc indépendante de la portée
et du type de chargement de la poutre : elle dépend seulement des propriétés
géométriques de la section et de la loi constitutive  -  du matériau.

Figure 6-3 Réponse moment-courbure d’une section fléchie

Faisons l’hypothèse de conservation des sections planes (hypothèse de Bernoulli).


Ceci revient à négliger les déformations dues à l’effort tranchant : celles-ci sont
négligeables pour les poutres à âme pleine dont le rapport portée/hauteur vaut au
moins 10. On peut dès lors relier la déformation unitaire longitudinale x d’une fibre,
située à une distance z de l’axe neutre de flexion, au rayon de courbure R selon :

z
x = (6-1)
R

La variation linéaire de x sur la hauteur de la section fléchie est valable tant dans le
domaine inélastique que dans le domaine élastique. Au contraire, la loi de Navier
fournissant la contrainte normale , selon :

Mz
= (6-2)
I

est une relation strictement élastique. En combinant les équations (6-1) et (6-2) et en
utilisant la loi de Hooke  = E , où E est le module d’élasticité longitudinal, on
obtient :

1 M
= (6-3)
R EI

La relation moment-courbure est donc linéaire dans le domaine élastique, c’est-à-


dire aussi longtemps que la déformation unitaire maximale n’excède pas p = p / E,
p désignant la limite de proportionnalité du matériau.
Chapitre 6 6-9

Si l’on se réfère, comme il est de pratique courante, à une loi-constitutive élastique-


parfaitement plastique, la limite de proportionnalité s’identifie à la limite d’élasticité.
On doit alors substituer él = fy / E à la valeur p ci-dessus. Dès qu’une fibre atteint la
déformation limite élastique él, la contrainte dans cette fibre cesse d’augmenter. Dès
ce moment, la fibre a épuisé sa rigidité axiale et ne peut contribuer à transmettre tout
accroissement ultérieur de moment de flexion. Dans le domaine inélastique, les
déformations unitaires continuent d’augmenter linéairement avec, pour résultat, une
plastification qui progresse depuis la (les) fibre(s) extrême(s) vers le centre de la
section. L’état-limite d’une section de classe 1 ou 2 est atteint lorsque toutes fibres
sont plastifiées. Il y correspond un diagramme bi-rectangulaire de contraintes
d’intensité fy dont le moment résistant caractérise la résistance ultime en flexion Mpl
de la section.

Si la section est symétrique par rapport à l’axe neutre de flexion et si l’on admet une
même loi constitutive de l’acier en traction et en compression, la plastification
progresse symétriquement à partir des deux fibres extrêmes. L’axe de flexion
plastique coïncide donc avec l’axe principal de la section et reste localisé à mi-
hauteur de la section.

Si, au contraire, la section n’est pas symétrique par rapport à l’axe principal de
flexion de la section, la plastification atteint d’abord la fibre extrême la plus éloignée
de cet axe. Elle progresse ensuite partiellement vers l’intérieur de la section avant
que la fibre extrême opposée ne se plastifie à son tour. La plastification ne se
développe donc pas symétriquement dans la zone tendue et dans la zone
comprimée. Dans tout état de flexion élasto-plastique, la distribution des contraintes
doit assurer l’équilibre au moment de flexion sollicitant tout en ayant une résultante
axiale nulle. L’état-limite en flexion correspond encore à un diagramme bi-
rectangulaire de contraintes, mais l’axe neutre de flexion plastique, qui ne coïncide
désormais plus avec l’axe principal de la section, a la propriété de partager la section
transversale en deux parties, respectivement tendue et comprimée, de même aire.

Si l’on considère que l’équilibre entre le moment de flexion sollicitant M et la


distribution des contraintes internes induites s’écrit sous la forme

M    y dA (6-4)
A

le moment plastique Mpl d’une section de classe 1 ou 2 s’écrit dès lors :

M pl  f y  y dA
A
(6-5)
 f yW pl

Le module de flexion plastique Wpl joue en plasticité le rôle joué par le module de
flexion élastique Wél en élasticité. Il s’écrit :

Wpl = 2 Sy pour une section doublement symétrique ;

Wpl = 0,5 A (h1 + h2) pour une section simplement symétrique par rapport au plan de
chargement ;
Chapitre 6 6-10

avec :

Sy : moment statique d’une demi-section par rapport à l’axe neutre de


flexion plastique ;

A: aire de la section transversale ;

h1 (h2) : distance entre le centre de gravité de la zone tendue (comprimée), à


l’état-limite ultime de flexion plastique, et l’axe neutre de flexion
plastique.

Le moment plastique Mpl est un concept idéalisé. Il n’est atteint en toute rigueur que
pour des valeurs des déformations unitaires tendant vers l’infini. Ceci exigerait donc
une ductilité infinie du matériau. En réalité, le métal s’écrouit dès que sa déformation
unitaire correspond à la fin du palier de plasticité. Cet écrouissage est négligé dans
le calcul plastique simple, ce qui constitue une simplification commode. Il n’en reste
pas moins que la formation de rotules plastiques est subordonnée à la capacité de
rotation plastique disponible, celle-ci étant de valeur finie. En première
approximation, on peut admettre que la capacité de rotation plastique disponible
d’une section est mesurée par le rapport :

(  pl 2 -  pl1 )/  pl1 (6-6)

où pl1 et pl2 sont les valeurs des rotations relevées dans un diagramme M-
expérimental, au niveau de la valeur théorique du moment plastique Mpl,
respectivement dans la branche montante et la branche descendante dudit
diagramme. Le fait que ce diagramme culmine à une valeur Mu du moment résistant
supérieure au moment plastique Mpl s’explique par l’écrouissage du matériau. La
branche descendante correspond à la ruine par voilement local de la semelle
comprimée, dans le domaine élasto-plastique, lorsque la déformation unitaire a
atteint une valeur limite (Figure 6-4).

Figure 6-4 : Définition de la capacité de rotation plastique


Chapitre 6 6-11

Bien sûr, la résistance ne s’identifie à la résistance plastique de la section que si


ladite section est au moins de classe 2. Dans le cas d’une section de classe 3, elle
est limitée au moment élastique Mél :

I
M él  f y
v (6-7)
 f y Wél

où Wél est le module de flexion élastique relatif à la fibre extrême qui atteint la
première la contrainte limite fy. Pour une section doublement symétrique, les fibres
extrêmes en compression et en traction sont équidistantes de l’axe neutre de flexion
élastique et dès lors fournissent la même valeur du module d’inertie élastique. Pour
une section simplement symétrique par rapport au plan de chargement, la fibre la
plus éloignée de l’axe neutre élastique - qui coïncide avec un des axes principaux
d’inertie de la section - gouverne la valeur de la résistance élastique. Celle-ci est
alors donnée par :

M él = f y (I / vmax ) = f y W él,min (6-8)

Le catalogue des produits sidérurgiques laminés à chaud fournit notamment les


valeurs des quantités Wél,min, Wél,max et Wpl pour les sections en I ou H ainsi que pour
les demi-poutrelles en I ou en H.

Le rapport entre la valeur du module de flexion plastique Wpl et celle du module de


flexion élastique Wél traduit le gain, en termes de résistance, procuré par la
redistribution plastique des contraintes dans la section. Ce rapport Wpl / Wél est
appelé facteur de forme. Il vaut par exemple 1,10 à 1,24 pour une section en double
té laminée à chaud et 1,5 pour une section rectangulaire pleine.

Assez naturellement, on peut penser à optimiser le ratio résistance/coût. Comme le


coût du matériau est directement proportionnel au poids d’acier, donc à l’aire de la
section, il importe donc de minimiser l’aire et de maximiser la résistance. Ceci
revient, pour une aire donnée, à optimiser le module de flexion plastique (ou
élastique), ce que l’on obtient en rejetant la matière le plus loin possible de l’axe
neutre de flexion. Ce faisant, il faut toutefois éviter d'amincir les parois à l'excès, ce
qui serait source de voilement local élastique.

On peut chercher à établir la performance et le rendement d’une section, pour une


hauteur donnée, en fonction de la répartition de matière adoptée. En comparant une
section rectangulaire et une section en I idéale (c’est-à-dire avec une âme
évanescente, une épaisseur de semelle tendant vers 0 et une largeur tendant vers
l’infini) ayant même aire A et même hauteur h, il vient :

a) pour la section rectangulaire :

A = b h.

W él = I / v = bh2 / 6 = 0,17 Ah
(6-9)
W pl = bh2 / 4 = 0.25 Ah
Chapitre 6 6-12

b) pour la section en I idéale :

As = 0.5 A = 0.5 bh.

W él  I / v = ( As h2 / 2) / (h / 2) = As h = 0,5 Ah (6-10)

W pl = As h = 0.5 Ah

où As correspond à l’aire d’une semelle de la section en I idéale (Figure 6-5).

Figure 6-5 : Section en I idéale et section rectangulaire

On constate que dans le domaine élastique, la section en I idéale est trois fois plus
performante que la section rectangulaire. Ce rapport tombe à 2 dans le domaine
plastique. Cette différence s’explique par le fait qu’en élasticité, non seulement le
bras de levier joue un rôle mais qu’au contraire de la plasticité, seules les fibres
extrêmes peuvent être sollicitées au taux de travail maximum, à savoir la limite
d’élasticité.

Les sections laminées en H ou en I ont une performance intermédiaire, en raison de


l’existence de l’âme. Ainsi on a sensiblement :

Wél = 0.34 Ah

Wpl = 0.40 Ah

Les sections laminées à chaud ne sont donc pas particulièrement performantes. Ceci
est dû au fait que leur âme est souvent nettement surdimensionnée. La performance
des sections reconstituées à âme élancée est bien meilleure.

L’inverse du facteur de forme peut servir de mesure du rendement d’une section. On


constate ainsi que le rendement est proche de 1 pour une section en I idéale tandis
qu'il est de l’ordre de 0.85 pour une section laminée réelle. Il serait de 0.67 pour une
section rectangulaire.

Le Tableau 6-2 donne quelques indications sur l’efficacité en flexion de certaines


formes de section de même aire, selon la manière dont le matériau est distribué dans
la section. La section rectangulaire élastique est prise comme section de référence
pour les rapports donnés entre parenthèses.
Chapitre 6 6-13

Section
Rectangulaire Rectangulaire
Type HE IPE
pleine creuse
Propriétés b = 5,2 cm
HEA 200A IPE 300 200 x 100 x 10 mm
de la section h = 10,4 cm
A (cm2) 53,8 53,8 53,8 51,7

93,7 388,6 557,1 235,5


Wél (cm3)
(1) (4,1) (5.9) (2.5)

140,6 429,5 628,4 309,3


Wpl (cm3)
(1) (3.1) (4.5) (2.2)

Facteur de forme
1.50 1.11 1.13 1.31
Wpl / Wél

Tableau 6-2 Comparaison des modules de flexion et du facteur de forme

6.4.1.1 Influence des ouvertures sur la résistance des poutres

On distingue deux types d’ouvertures : d’une part, les trous destinés à la mise en
place des boulons d’assemblage et, d’autre part, les ouvertures dont les dimensions
sont importantes par rapport à la hauteur d’âme de la poutre.

Il a déjà été dit que les ouvertures de grandes dimensions affectent les résistances
respectives en flexion et en cisaillement. Leur influence dépend de leur forme, de
leur longueur, de leur hauteur (relativement à la hauteur d’âme) et de la grandeur
relative du moment fléchissant et de l’effort tranchant dans la zone comportant
l’ouverture. On renvoie, pour plus de détails, aux références spécialisées.

Les trous pour boulons, pratiqués dans l’âme et les semelles, sont de dimensions
faibles, comparativement aux dimensions de la section. La résistance en flexion est
peu influencée par la présence de ces trous. Les trous de fixation dans la zone
comprimée de la section transversale peuvent être négligés, à l’exception toutefois
des trous oblongs et des trous surdimensionnés : on admet en effet que les efforts
de compression se transmettent par les boulons qui reconstituent la presque totalité
de la matière manquante. Il n’est pas non plus nécessaire de tenir compte des trous
de fixation dans la semelle tendue à condition que celle-ci satisfasse la condition de
ductilité suivante :

fy M2
A f ,net  1,1 A f
fu  M 0
Chapitre 6 6-14

De même, si des trous sont présents dans la semelle et dans la partie tendue de
l’âme, ces trous peuvent être négligés si :

fy  M2
fu  M 0

Si ces conditions ne sont pas remplies, il y aura lieu de vérifier la section nette des
parties tendues, en gardant à l’esprit le caractère fragile de la ruine.

6.4.1.2 Influence des contraintes résiduelles

On peut s’interroger quant à l’influence, sur la résistance, des contraintes résiduelles


présentes dans une section de classe 1 ou de classe 2. Comme les contraintes
résiduelles constituent un état d’autocontrainte - c’est-à-dire qu’elles sont en équilibre
sur elles-mêmes en rotation autour des axes yy et zz et en translation - le fait de
superposer une distribution de contraintes résiduelles à une distribution de
contraintes causées par un moment de flexion ne modifie en rien les résultantes
axiale et moment de la seule distribution des contraintes normales de flexion. La
résistance plastique d’une section n’est donc aucunement affectée par la présence
de contraintes résiduelles. Celle-ci a par contre pour effet de hâter la première
plastification et, dès lors, de modifier l’intensité du moment de flexion sollicitant pour
laquelle la courbe moment-courbure cesse d’être linéaire. En d’autres termes, une
distribution de contraintes résiduelles reste sans effet sur la résistance plastique
d’une section de classe 1 ou 2 mais modifie le chemin suivi pour atteindre ladite
résistance.

En principe, la résistance élastique d’une section de classe 3 est altérée par la


présence de contraintes résiduelles. C’est en effet la première plastification qui
détermine l'atteinte de l’état-limite ultime. La pratique est toutefois de négliger cette
influence parce que la plastification prématurée apparaît lors du premier chargement
et qu’après déchargement, la section retrouve un comportement élastique aussi
longtemps que le nouveau chargement ne dépasse pas le premier en intensité.

6.4.2 Dimensionnement en flexion d’une poutre isostatique


Lorsque la poutre maintenue latéralement est isostatique, l’état-limite ultime est
atteint lorsque la résistance de la section la plus sollicitée est épuisée (Figure 6-6).
En toute section, le moment de flexion sollicitant de calcul MEd sous charges
pondérées ne peut donc pas excéder la résistance en flexion de la section dont la
grandeur dépend du profil, de la résistance du matériau et de la classe de la section.
Dans les cas où l'effort tranchant exercé sur la section transversale peut être
considéré comme assez faible pour que l'on puisse négliger son effet sur le moment
résistant de calcul (l'Eurocode 3 fixe une valeur limite d'effort tranchant de 50 % de la
résistance de calcul plastique au cisaillement), le moment résistant de calcul (Mc,Rd)
peut alors être pris égal aux valeurs suivantes :
Chapitre 6 6-15

 si la section est de classe 1 ou 2, sa résistance en flexion est le moment plastique


Mpl :

W pl f y
M c , Rd  M pl, Rd 
 M0

où fy est la limite d’élasticité caractéristique du matériau et MO un coefficient partiel


de sécurité destiné à se prémunir contre d’éventuelles variations de la valeur
caractéristique.

 si la section est de classe 3, sa résistance en flexion s’identifie au moment


élastique Mél :

Wel f y
M c , Rd  M el , Rd 
 M0

 si la section est de classe 4, sa résistance en flexion s’identifie au moment


élastique de la section efficace Mél,eff (résistance au voilement local des parois) :

Weff f y
M c ,Rd  M el ,eff ,Rd 
 M1
Chapitre 6 6-16

Figure 6-6 Comportement d’une poutre sur appuis simples

Dans une poutre isostatique, l’état-limite ultime est donc gouverné, selon le type de
section, soit par la formation d’une rotule plastique (classe 1 ou 2) soit par l’atteinte
de la limite d’élasticité dans la fibre la plus sollicitée (classe 3), et ce, dans la section
dangereuse. Ce n’est que dans le cas d’une poutre à propriétés constantes sur sa
longueur que la section dangereuse est celle soumise à la plus grande valeur du
moment de flexion. Dans les autres cas, la localisation de cette section doit être
recherchée en confrontant le moment sollicitant et le moment résistant en toute
section.

6.4.3 Dimensionnement en flexion d’une poutre hyperstatique


Lorsque la poutre est hyperstatique, l'atteinte du moment de résistance au point de
moment maximum obtenu par une analyse élastique ne conduit généralement pas à
l'effondrement (Figure 6-7). Au lieu de cela, la section transversale se comporte à ce
point comme une rotule plastique - à condition qu'elle possède la capacité de rotation
requise - et le schéma de répartition élastique originale des moments dans la poutre
se modifie au fur et à mesure que se forment des rotules plastiques successives. La
redistribution des moments permet à la poutre de supporter des charges au-delà de
celle qui a provoqué la première rotule, jusqu'à ce qu'il se forme enfin un nombre
suffisant de rotules pour transformer la structure en mécanisme. Un
dimensionnement plastique prend ce comportement en compte. Dans ce cas, on
Chapitre 6 6-17

exige une section transversale capable de rotation tout en transmettant le moment


de résistance plastique, c'est-à-dire qu'une section de classe 1 est nécessaire.

Charge F Elastique - plastique


F F

Fc

F F
F1ère rotule    
 
L/2 L/2 L/2 L/2
Comportement
selon la théorie
plastique simple Plastique
Fplastification

Comportement réel
F F
F F
A B C
L L
Elastique

Flèche sous charge 

Figure 6-7 Comportement d’une poutre continue sur 3 appuis

6.5 Résistance au cisaillement


La flexion gouverne le dimensionnement de nombreuses poutres en acier, mais la
résistance au cisaillement peut être significative pour les poutres courtes supportant
de lourdes charges concentrées.

La Figure 6-8 montre le schéma de contrainte de cisaillement dans un profil en I en


supposant un comportement élastique. La presque totalité de l'effort tranchant est
transmise par l'âme. Étant donné que la variation de la contrainte de cisaillement
dans l'âme est très faible, il est suffisamment précis pour le dimensionnement de
supposer une contrainte de cisaillement moyenne sur la totalité de la hauteur de
l'âme.
Chapitre 6 6-18

3V
 max 
2ht

 
h

Section transversale Variation de la contrainte


de cisaillement 
b
Vhb

4I

 Vhb  h
tf  max   1 
2I  4b
h

Vhb

tw 2I

Section transversale
Variation de la contrainte
de cisaillement 

Figure 6-8 Répartition de l’effort tranchant dans une section en I

L'acier en cisaillement se plastifie à une contrainte approximativement égale à 1 / 3


fy. Par conséquent, la valeur de calcul de l'effort tranchant (VEd) au niveau de chaque
section transversale est comparée avec la résistance de calcul plastique au
cisaillement, Vpl.Rd ,de l'aire de cisaillement (Av) :

( f y / 3)
V pl.Rd  Av (6-11)
 MO

Le Tableau 6-3 montre les aires de cisaillement pour une gamme de types de profils.

L'Equation 6-11 est valable pour les âmes qui sont suffisamment peu élancées pour
que le voilement par cisaillement ne soit pas possible. La résistance au voilement par
cisaillement doit être vérifiée si l'élancement de l'âme (d/tw) est supérieur à 69ε, soit
63,8 ou 56,1 pour les nuances d'acier S275 et S355 respectivement.
Chapitre 6 6-19

Effort tranchant *
h
Laminés 1,04 h tw
parallèle à l'âme tw

Effort tranchant h
(h - 2tf) tw
Profils en I et H parallèle à l'âme tw

Reconstitués
d
Effort tranchant
*
parallèle aux A- (h - 2tf) tw
semelles
tw

Effort tranchant * h
Profils en U laminés 1,04 h tw
parallèle à l'âme tw

tw
Effort tranchant
Cornières laminées parallèle à l'aile la ht
plus longue
d

Effort tranchant h
**
parallèle à la Ah/(b + h)
hauteur
Profils creux rectangulaires laminés b
d'épaisseur uniforme

Effort tranchant b
**
parallèle à la Ah/(b + h)
largeur h

**
Profils creux circulaires et tubes d'épaisseur uniforme 0,6 A

**
Plats et barres pleines A

*
Formule approchée. Des valeurs plus précises de Av pour les profils laminés peuvent être
déterminées au moyen des expressions suivantes :
- pour les profils en I et H : Av = A - 2btf + (tw + 2r) tf
- pour les profils en U : Av = A - 2btf + (tw + 2r) tf

Il est pratique de noter que 1,04 / 3 = 0,60 pour un profil en I, H ou U :


Vpl.Rd = 0,60 h tw fy / M0

**
A représente l'aire de section transversale totale

Tableau 6-3 Aire de cisaillement Av pour des profils typiques


Chapitre 6 6-20

6.6 Moment de résistance de calcul en présence d’un effort


tranchant élevé
Lorsque l'effort tranchant de calcul (VEd) est supérieur à 50 % de la résistance de
calcul plastique au cisaillement (Vpl,Rd), le moment de résistance de calcul de la
section transversale est minoré pour prendre en compte l'interaction moment - effort
tranchant. On suppose que, sous l'effet d'une combinaison de contraintes normales
et de cisaillement, l'acier se plastifie conformément à la formule d'interaction
suivante :
2 2
   
    1 (6-12)
f   
 y   y 

Une section transversale d’une poutre en flexion transmettant aussi un effort


tranchant significatif se dimensionne en considérant une contrainte normale
résistante réduite pour l’aire de cisaillement. La résistance réduite adoptée par
l’Eurocode 3 dépend du rapport de l’effort tranchant de calcul à la résistance de
calcul plastique au cisaillement selon la relation :
2
 2V 
   Ed  1 (6-13)
 V pl.Rd 

Pour une section de poutre en I ou en H fléchie par rapport à son axe de forte inertie,
le moment de résistance de calcul plastique réduit (Mv.Rd) compte tenu de l’effort
tranchant est :

 A2  f
M v.Rd  Wpl  v  y mais M v.Rd  M c.Rd (6-14)
 4tw   Mo

Pour les autres cas, le moment de résistance de calcul plastique réduit est obtenu en
prenant une limite d’élasticité réduire (1-)fy pour l'aire de cisaillement, mais en étant
limité à Mc.Rd.
Chapitre 6 6-21

Figure 6-9 : Interaction moment-effort tranchant

Comme montré sur la Figure 6-9, lorsque l’effort tranchant est inférieur à , le
moment n’est pas affecté et . De même, tant que le moment est inférieur à
, l’effort tranchant n’est pas affecté. correspond au moment qui
peut être repris uniquement par les semelles. Quand et , les
semelles sont donc plastifiées par des contraintes normales pour la reprise de
, tandis que l’âme, elle, est plastifiée par des contraintes de cisaillement
pour la reprise de (Figure 6-9).

6.7 Résistance d’une poutre soumise à flexion bi-axiale


Les poutres fléchies selon les deux axes de la section transversale ont un axe neutre
plastique incliné par rapport aux axes orthogonaux d'une valeur qui dépend du
rapport des moments appliqués et de la forme précise de la section. La forme de
l'interaction peut s'exprimer par :
 
 M y.Ed   M z.Ed 
    1 (6-15)
 Mc yRd   M czRd . 

Les valeurs de  et  peuvent sécuritairement être prises égales à l’unité. Des


valeurs plus précises peuvent néanmoins être choisies :

- profils I ou H :  = 2 et = 1

- profils creux circulaires :  = 2 et = 2

- profils creux rectangulaires :  = = 1,66


Chapitre 6 6-22

6.8 Résistance à la flexion mono-axiale d’une poutre non


maintenue latéralement

6.8.1 Phénomène de déversement


Lorsqu’une poutre est sollicitée en flexion mono-axiale, on se préoccupe, en premier
lieu, d’assurer à la section une résistance et une raideur appropriées au moment de
flexion maximum. Cela conduit normalement à une section dont la raideur
flexionnelle dans le plan de sollicitation est largement supérieure à celle requise dans
le plan perpendiculaire. On concentre donc la plupart du matériau dans les semelles,
qui, à section donnée, doivent toutefois ne pas être trop élancées sous peine d'un
danger de voilement local. Par ailleurs, l’usage de sections ouvertes facilite
l’assemblage de la poutre aux éléments structuraux adjacents. De toute évidence, la
raideur flexionnelle dans le plan de sollicitation est obtenue aux dépens de la raideur
flexionnelle dans le plan transversal et de la raideur torsionnelle. Dans de telles
conditions, chaque fois qu’un élément structurel élancé est chargé dans son plan
rigide - selon son axe de grande inertie, il a une certaine tendance à présenter une
instabilité dans un plan plus flexible. La ruine peut survenir sous une forme
d’instabilité qui implique à la fois une flèche latérale et une rotation de torsion - le
déversement. Si tel est le cas, la capacité portante de la poutre n’est plus déterminée
par l’atteinte de la résistance élastique ou plastique de sections (voir § 6.4) mais par
ce phénomène d’instabilité, qui est à la poutre fléchie autour de son axe de forte
inertie ce que le flambement est au poteau comprimé. La nature et la diversité des
effets structuraux du déversement compliquent sérieusement l’étude du phénomène.
Cela se traduit par une méthode de vérification quelque peu plus complexe que celle
relative au flambement.

La Figure 6-10 illustre ce phénomène avec une poutre en console élancée subissant
l'effet d'une charge verticale à l'extrémité libre. Si la console était parfaitement
rectiligne, la section transversale initialement libre de toutes contraintes résiduelles et
le matériau parfaitement élastique, l'extrémité de la console ne fléchirait que dans le
plan vertical sans flèche hors du plan, jusqu'à ce que le moment appliqué atteigne
une valeur critique pour laquelle la poutre flamberait soudainement par fléchissement
latéral et torsion. Une approche de dimensionnement des poutres sensibles à la
ruine par déversement doit nécessairement prendre en compte un grand nombre de
facteurs - y compris la forme du profil, le degré de maintien latéral, le type de
chargement, la distribution des contraintes résiduelles et les imperfections initiales -
et elle est donc relativement complexe. Il est instructif d'étudier tout d'abord un
modèle fondamental simple pouvant être ensuite développé de sorte à inclure des
cas plus généraux.
Chapitre 6 6-23

Extrémité
encastrée

Position
sans charge

Position
après déversement
sous charge

Charge fixe
appliquée
verticalement

Figure 6-10 Déversement d’une poutre en console élancée

6.8.2 Déversement élastique d’une poutre sur appuis simples


Pour expliciter davantage le déversement, considérons une poutre à axe longitudinal
rectiligne, parfaitement élastique et à section doublement symétrique (poutrelle en I),
posée sur des appuis d’extrémité tels que (Figure 6-11) :

a) la rotation de flexion dans le plan de forte inertie y est libre ;


b) la rotation de flexion dans le plan de faible inertie z est libre ;
c) la rotation de torsion (autour de l’axe longitudinal de la poutre) x est empêchée ;
d) les sections d’extrémité de la poutre sont libres de gauchir.
De telles conditions d’appuis sont réalisées idéalement par ce qu’on appelle
communément l’appui à fourche. On peut imaginer celui-ci comme une sorte de
diapason dont la tige basse, disposée verticalement, peut tourner librement autour
de son axe, tandis que la fourche supérieure chevauche la section de la poutre,
laissant de la sorte la flexion verticale et le gauchissement parfaitement libres mais
empêchant toute rotation de torsion.

Si cette poutre est soumise à flexion d’axe fort sous l’action de forces de gravité, la
partie supérieure de la poutre est comprimée en toute section. Or qui dit
compression doit penser danger d’instabilité. Imaginons tout d’abord que la section
de la poutrelle se réduise idéalement à deux semelles identiques maintenues à
Chapitre 6 6-24

distance par une âme fictive, dont le seul rôle est de maintenir la distance entre les
semelles. La zone comprimée se réduit alors à la seule semelle comprimée : son
comportement s’apparente à celui d’un poteau et elle présente donc un danger de
flambement. Elle ne peut se dérober dans le plan de sollicitation en raison de la
présence de l’âme et de la semelle tendue. Par contre rien ne s’oppose à ce qu’elle
le fasse dans le sens transversal.

Réduire ainsi le déversement d’une poutre au flambement de sa seule partie


comprimée est toutefois trop simpliste eu égard aux sections de poutre rencontrées
en pratique. En effet, ceci impliquerait que l’âme soit infiniment déformable par
distorsion. Cette hypothèse n’est pas loin d’être vérifiée pour les poutres
reconstituées à âme particulièrement élancée. Elle n’est par contre nullement réaliste
pour les sections laminées à chaud, qui peuvent raisonnablement être considérées
comme ayant une section indéformable. En d’autres termes, la partie comprimée
d’une poutre à section laminée à chaud ne peut se déplacer latéralement qu’à
condition d’entraîner le reste de la section dans un mouvement général de torsion,
nécessaire pour préserver la continuité de la section transversale.

Il apparaît donc qu’en toute généralité, le déversement procède par flambement


latéral accompagné de torsion. Ces considérations élémentaires expliquent que l’état
de sollicitation pour lequel la poutre déverse fait intervenir non seulement la raideur
flexionnelle EIz pour la flexion d’axe faible mais encore les raideurs torsionnelles GIt
et de gauchissement EI, qui, toutes deux, régissent la torsion.

6.8.3 Moment critique élastique d’une poutre à section


constante doublement symétrique sollicitée en flexion
pure
Reprenons la poutre définie au §6.8.2, c'est-à-dire une poutre à axe longitudinal
rectiligne, parfaitement élastique, à section doublement symétrique, non maintenue
sur sa longueur et ses extrémités posées sur des appuis à fourches, et soumettons-
la à ses extrémités, distantes de L, à deux couples égaux mais opposés, appliqués
rigoureusement dans le plan de l’âme (Figure 6-11). La semelle comprimée de la
poutre se trouve alors soumise à un effort constant sur toute la longueur. C’est de
toute évidence la sollicitation la plus défavorable : elle sert, pour cette raison, de
sollicitation de référence.
Chapitre 6 6-25

M M

Elévation Coupe

Plan

z
x
u

Figure 6-11 Déversement d’une poutre en I sur appuis simples sous l’effet d’un
moment uniforme - il est à noter que seule une moitié de la poutre est représentée,
les déformations maximales se situant à mi-travée

Pour cette poutre idéale (axe longitudinal parfaitement rectiligne et symétrie parfaite
autour des deux axes principaux d’inertie de la section) à section constante, faite
d’un matériau à comportement élastique indéfini et strictement sollicitée dans le plan
de forte inertie, il existe une valeur critique des couples appliqués pour laquelle la
poutre se trouve en état d’équilibre indifférent : soit elle se maintient dans un état
déformé de flexion dans le seul plan de sollicitation, soit elle prend une configuration
déformée spatiale associant, comme on l’a vu, flexion latérale et torsion (Figure
6-11).

Le moment critique élastique de déversement, associé à cet état d’équilibre


indifférent, caractérise une instabilité par bifurcation d’équilibre. Il s’agit là d’un
concept commode, mais peu réaliste dans la mesure où il omet les effets des
imperfections - tant géométriques que structurales - de la poutre et de sa section
transversale et postule un matériau indéfiniment élastique. Les effets des
imperfections et de l'inélasticité seront pris en compte ultérieurement, au § 6.8.6.

L’approche classique, utilisée pour l’étude du déversement sous moment constant,


consiste à intégrer la relation différentielle d’équilibre :

d  d  Mo
4 2 2
EI  - GIt 2
- =0 (6-16)
dx dx EI z

où (x) est la torsion autour de l'axe longitudinal x et Mo la valeur absolue du moment


de flexion appliqué aux deux extrémités.
Chapitre 6 6-26

La résolution de cette équation, pour les conditions aux limites  = 0 (rotation de


d 2
torsion nulle) et  0 (gauchissement libre), conduit à la valeur suivante du moment
dx 2
critique élastique de déversement en flexion pure :

 ² EI z I w L2 GI t
M cr =  (6-17)
L2 I z  ² EI z

où : It est l’inertie de torsion


Iw est l’inertie de gauchissement
Iz est l’inertie de la section pour la flexion d’axe faible
L est la longueur de poutre non maintenue
Comme les effets du gauchissement se marquent davantage pour les sections de
grande hauteur reconstituées par soudage, il en résulte que le terme 2EI/L2 GIt est
en général important pour les poutres courtes et hautes, et faible pour les poutres
longues et de faible hauteur.

L’importance relative des différents paramètres reflète le type de section transversale


considéré. La Figure 6-12 illustre ce point en comparant le moment critique élastique
d'un profil en caisson (qui possède une rigidité de flexion et de torsion élevée) avec
des profils ouverts de diverses formes.

1.0

0.1

Rapport de M cr à
M cr pour profil
en caisson

0.01

0.001
0 10 20 30 40 50 60 70

Rapport de longueur sur hauteur

Figure 6-12 Effet de la forme de la section transversale sur le moment critique


élastique théorique

Contrairement à une opinion trop largement répandue, la contribution, au moment


critique de déversement, de la raideur de gauchissement des sections laminées en I
Chapitre 6 6-27

ou en H est significative : la négliger se révèle souvent indûment pénalisant. Pour les


sections constituées de parois dont les axes respectifs convergent en un seul point
(cornière, section en té, section cruciforme), le moment d’inertie sectoriel I est très
faible car il n’est dû qu’à la présence d’éventuels congés de raccordement entre les
parois. Il sera normalement négligé. Pour les sections fermées, la contribution du
gauchissement au couple de résistance interne en torsion reste faible, comparée à la
contribution de la torsion pure : le gauchissement produit en effet un effort tranchant
dans chaque semelle et chaque âme et le couple de résistance interne produit par
les âmes tend à compenser celui produit par les ailes. Il est donc assez licite de
poser I = 0 pour les sections fermées.

A titre indicatif, on reporte à la Figure 6-13 les valeurs de Mcr / Mpl pour deux
sections, respectivement à ailes étroites (IPE) ou à larges ailes (HE), ayant
sensiblement la même résistance plastique en flexion autour de l’axe fort. Il apparaît
clairement que le déversement est d’autant plus préoccupant que la section a une
faible raideur flexionnelle dans le plan de faible inertie et que, quelle que soit la
section, la longueur joue un rôle primordial.

14 Profil en  Profil en H
Mcr 457x152 UB 60 254x254 UC 89
Mp
12 Wpl(cm 3) 1284 1228

y(cm4) 25464 14307


10
z(cm 4) 794 4849
J (cm4) 31,5 97,6
8
 w(cm4) 386700 716400

6
254x254 UC 89 M M

4
L
457x152 UB 60
2

0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
L (m)

Figure 6-13 Evolution du ratio Mcr / Mpl en fonction de la portée pour deux sections
laminées ayant sensiblement même résistance plastique

6.8.4 Moment critique de déversement : extension à d’autres


cas
6.8.4.1 Diagramme de moment non constant

Un moment uniforme appliqué à une poutre non maintenue constitue le cas le plus
sévère en ce qui concerne le déversement. Une analyse d'autres cas de charge
donne des valeurs supérieures de moments critiques élastiques. Par exemple, le
moment critique élastique pour un moment uniforme est le suivant (par réécriture de
l'équation 6-17) :
Chapitre 6 6-28

  2 EI w
M cr  EI z GIt 1  (6-18)
L L2GIt

mais pour une poutre soumise à une charge ponctuelle à mi-portée, le moment
maximum en ce point à l'instabilité est le suivant :

4.24  2 EI
M cr  EI z GIt 1  2 w (6-19)
L L GIt

ce qui est supérieur de 4.24/ au cas de base. On utilise alors ce rapport, exprimé
sous forme de facteur de moment uniforme C1, pour prendre en compte l'influence
de la disposition des charges (forme du diagramme des moments fléchissants),
comme indiqué dans le Tableau 6-4. C1 apparaît comme un simple multiplicateur
dans les expressions donnant Mcr.

Mcr= C 1  1+  EIw
2
EI GJ
L L 2 GJ

Poutre Moment M max C1


et charges f léchissant

M M
M 1,00

M
M 1,879

M -M
M 2,752

F
FL 1,365
4

F
FL
1,132
8
F F
FL
4 1,046
= = = =

F
3FL
0,68
= = 16

Figure 9 Facteurs de moments fléchissants équivalents


Tableau 6-4 Facteurs
,m, pour de moment
les poutres uniforme
à appuis libres équivalent C1

6.8.4.2 Niveau d’application des charges

La stabilité latérale d'une poutre dépend non seulement de la disposition des charges
dans la travée, mais aussi du niveau d'application de la charge par rapport au centre
de gravité. La Figure 6-14 illustre l'effet du positionnement de la charge au-dessus et
au-dessous du centre de gravité pour une simple travée avec une charge ponctuelle
centrale.
Chapitre 6 6-29

Facteur de moment uniforme équivalent m

1,4
F

a= d/2
1,2

1,0 F
a= 0 F
0,8

0,6 F
a= d/2

0,4
1 10 100 1000
L2GI t
EIw
Figure 6-14 Effet du niveau d’application des charges sur la stabilité des poutres

Les charges appliquées sur la semelle supérieure augmentent l'effet déstabilisant en


raison du moment de torsion supplémentaire provoqué par l'action de la charge ne
passant pas par le centre de gravité de la section. L'influence de ce comportement
devient d'autant plus significative que la hauteur du profil augmente et / ou que la
travée diminue, c'est-à-dire au fur et à mesure que L2GIt/EIw diminue. Ici encore, on
prend ceci en compte en introduisant un facteur C2 dans l'équation générale donnant
le moment critique élastique.

6.8.4.3 Conditions d’appui aux extrémités

Tout ce qui précède supposait des conditions aux extrémités empêchant tout
mouvement latéral et torsion mais permettant la rotation en plan. Des conditions aux
extrémités empêchant la rotation en plan améliorent la résistance élastique au
déversement (de la même façon que des encastrements d'extrémités en rotation
améliorent la résistance des poteaux). Une façon pratique d'intégrer l'effet de
différentes conditions d'appui consiste à redéfinir la longueur non maintenue comme
une longueur de déversement ou plus précisément au moyen de deux coefficients de
longueur de déversement, k et kw. Ces deux coefficients reflètent les deux types
possibles de fixité d'extrémité : encastrement à la flexion latérale et encastrement au
gauchissement. Toutefois, il convient de noter qu'il est recommandé de prendre k w
égal à 1,0 sauf si des dispositions particulières sont prises pour l'encastrement
contre le gauchissement. On recommande habituellement des valeurs de k de 0,5
pour les extrémités totalement encastrées, de 0,7 pour une extrémité libre et une
extrémité encastrée, et bien sûr de 1,0 pour deux extrémités libres. Le choix de k est
laissé à la discrétion du concepteur.

6.8.4.4 Poutres comportant un maintien latéral intermédiaire

Lorsque des poutres comportent des maintiens latéraux disposés à intervalles le long
de la travée, les segments de poutre situés entre les maintiens peuvent être traités
séparément, le dimensionnement de la poutre se fondant sur le segment le plus
Chapitre 6 6-30

critique. Il convient que les longueurs des poutres entre les maintiens utilisent un
coefficient de longueur de déversement k de 1,0 et non de 0,7, étant donné que dans
la déformation de déversement, la longueur non maintenue adjacente déverse
également.

6.8.4.5 Poutres continues

Les poutres continues sur un certain nombre de travées peuvent être traitées comme
des travées distinctes en prenant en compte, au moyen du facteur C 1, la forme du
diagramme des moments fléchissants dans chaque travée résultant de la continuité.

6.8.5 Moment critique élastique de déversement : cas général


En toute généralité, la charge critique de déversement dépend de nombreux
facteurs :

a) des propriétés mécaniques de la section transversale de la poutre, à savoir :


raideur flexionnelle d’axe faible EIz, raideur torsionnelle GIt et raideur de
gauchissement EIw;
b) de la portée L entre sections maintenues latéralement de la poutre;
c) des conditions d’appui aux extrémités de la portée L de la poutre, tant en flexion
qu’en torsion, et des conditions de retenue exercées entre tronçons adjacents en
cas de maintien latéral ;
d) de la distribution des moments de flexion le long de la portée L de la poutre;
e) du niveau d’application des charges transversales éventuelles, s’il diffère du
centre de cisaillement;
f) de l’éventuelle dissymétrie de la section par rapport à l’axe de forte inertie.
Pour une poutre à section transversale constante, symétrique par rapport au plan de
faible inertie, le moment critique élastique de déversement est donné par la formule
générale:

(6-20)

où :

C1, C2 et C3 : facteurs dépendant des conditions de charge et d’encastrement;


kz et kw : facteurs de longueur effective de flambement;
zg = za - zs
za : coordonnée du point d’application des charges transversales;
zs : coordonnée du centre de cisaillement;
Chapitre 6 6-31

(6-21)

Il faut noter que les coordonnées z sont mesurées depuis le centre de cisaillement,
positivement vers la semelle comprimée (Figure 6-15). En ce qui concerne zg, la
convention de signe est donc la suivante :

- zg est positif pour les charges gravitaires appliquées au dessus du centre de


cisaillement (cas défavorable);

- dans le cas général, zg est positif pour les efforts agissant vers le centre de
cisaillement depuis leur point d’application.

Figure 6-15 Convention de signe de zj

Les facteurs de longueur effective de flambement, kz et kw, varient de 0,5 pour des
fixations parfaites à 1,0 pour des appuis simples, avec 0,7 environ pour une
extrémité encastrée et l’autre simplement appuyée. Le facteur kz concerne la rotation
de flexion autour de l’axe faible des extrémités : il est analogue au rapport
Lfl / L d’un élément structural comprimé de longueur d’épure L et de longueur de
flambement Lfl. Quant au facteur kw, il concerne le gauchissement des sections
d’extrémités : en l’absence de mesures spéciales permettant l’empêchement de
gauchissement, assez difficiles à réaliser en pratique, il est recommandé de prendre
kw égal à 1. Généralement, les conditions d’appuis sont telles que le mouvement
latéral est empêché contrairement à la rotation dans le plan. De même, la rotation
autour de l’axe longitudinal est empêchée mais pas le gauchissement. Dans ce cas,
les facteurs kz et kw valent donc 1.

On notera en particulier ce qui suit :

a) pour une poutre en double té à section transversale constante, simplement


symétrique (par rapport au plan de sollicitation) et à semelles inégales, le moment
d’inertie de gauchissement s’écrit :

(6-22)

avec :

(6-23)
Chapitre 6 6-32

Ifc :moment d’inertie de flexion de la semelle comprimée suivant l’axe faible de la


section (= tfc bfc3/12 pour une semelle rectangulaire);
Ift :moment d’inertie de flexion de la semelle tendue suivant l’axe de faible inertie
de la section (= tft bft3/12 pour une semelle rectangulaire);
hs :distance entre les centres de cisaillement respectifs des semelles comprimée
et tendue;
b) pour une poutre en double té à section transversale constante et doublement
symétrique, on a zj = 0. Dans les autres cas, les relations suivantes peuvent être
utilisées pour déterminer zj :

c) le facteur C2 ne diffère de zéro que si la poutre est sollicitée par des charges
transversales;

d) admettre que les charges transversales sont appliquées au centre de cisaillement


de la section revient à poser zg = 0;

e) le facteur C1 atteint sa valeur minimale, à savoir 1, dans le cas d’une distribution


uniforme des moments de flexion (flexion pure);

f) le calcul de Mcr se fait avec les caractéristiques de la section brute : pour les
sections de classe 4, il y a toutefois lieu de négliger l’inertie de torsion uniforme et,
dès lors, de poser It = 0.

On peut, en particulier, retrouver la relation du § 6.8.3 à partir de la relation générale,


grâce aux simplifications suivantes:

 section doublement symétrique  zj = 0


 poutre uniquement soumise à deux moments d’extrémité  zg = 0
 diagramme de moment constant  C1 = 1
 appuis à fourches (cf § 6.8.2)  kz = kw = 1
Les valeurs des coefficients C1, C2 et C3 sont données par le Tableau 6-5 et le
Tableau 6-6 du § 6.8.5.5 pour différents cas de charge caractérisés par la forme du
diagramme des moments sur la longueur L qui est la longueur entre 2 maintiens. Ces
valeurs sont également données en fonction de différentes valeurs de kz.

6.8.5.1 Influence de la forme de la section

La structure de l’expression générale du moment critique élastique de déversement


montre clairement que, pour les poutres non entretoisées sur une distance L, on
peut, si nécessaire, envisager de réduire les effets défavorables du déversement en
concevant des poutres plus résistantes, à cet égard, que les poutrelles laminées à
chaud. Le projeteur visera en particulier à augmenter le moment d’inertie en flexion
transversale Iz et/ou le moment d’inertie de gauchissement Iw. Ainsi, les poutres
reconstituées sont avantageuses par rapport aux sections laminées à chaud en I ou
Chapitre 6 6-33

en H de hauteur similaire, parce que soit le matériau additionnel est situé loin de
l’axe de faible inertie de la section, soit la poutre est à section fermée, ce qui a pour
effet de multiplier la raideur torsionnelle d’un ordre de grandeur de 100 par rapport à
une section ouverte de même encombrement. Ceci explique que la résistance des
poutres à section en caisson est rarement gouvernée par le déversement.

On notera que pour une section dissymétrique par rapport à l’axe de forte inertie, on
obtient un meilleur comportement en accroissant l’inertie de flexion latérale de la
semelle comprimée comparativement à celle de la semelle tendue. La raison
physique se comprend aisément : le danger d’instabilité n’affecte que la semelle
comprimée. Les valeurs du facteur C3, qui intervient dans le terme traduisant cette
non symétrie dans l’expression générale du moment critique élastique de
déversement, sont données par le Tableau 6-5 et le Tableau 6-6 pour différentes
valeurs de kz et différentes distributions de moment de flexion induites par les
moments d’extrémités ou les charges transversales.

6.8.5.2 Influence de la portée et des conditions d’appui et de retenue

Dans l’expression générale du moment critique élastique de déversement, la portée


L et les facteurs kz et kw, qui traduisent les conditions d’appuis aux extrémités de
cette portée, doivent être entendus comme relatifs à tout tronçon de poutre limité par
deux points consécutifs tenus latéralement de manière efficace. En l’absence de tout
support latéral efficace entre les appuis pour la flexion dans le plan de forte inertie de
la section, L s’identifie à la distance séparant des points supports à torsion simple
consécutifs. Ces points supports sont normalement constitués par les appuis
précités. La poutre peut être tenue latéralement en un nombre discret de points, soit
de manière pour ainsi dire continue. Tout élément chargé de jouer le rôle de support
latéral discret ou continu est dit élément d’entretoisement pour la poutre à stabiliser.
On réservera toutefois cette définition à un élément structural satisfaisant à la fois les
deux conditions suivantes :

a) il offre une raideur suffisante pour que, après déformation sous sa sollicitation
propre, il soit toujours licite d’admettre que le déplacement latéral du point à tenir
latéralement est empêché;
b) il résiste en toute sécurité à l’effort que lui transmet la membrure stabilisée, en
corollaire aux imperfections inévitables affectant les produits de fabrication
industrielle.
On ne rencontre généralement pas de difficulté majeure à remplir la première de ces
conditions. Quant à la seconde, l’effort dont il s’agit est dirigé perpendiculairement à
la membrure stabilisée et vaut un certain pourcentage (normalement pris égal à 2%)
de l’effort de compression existant dans cette membrure au droit du support latéral.
En principe, l’entretoisement doit empêcher l’apparition de déplacements soit
latéraux, soit de torsion. En pratique, l’examen de la déformée de la section
transversale de la poutre indique que l’entretoisement est le plus efficace lorsqu’il est
disposé pour s’opposer aux composantes les plus importantes de la déformation.
Ainsi, une entretoise attachée à la semelle comprimée de la poutre à stabiliser
constitue une meilleure solution technique qu’une même entretoise fixée à mi-
hauteur d’âme, voire même au niveau de la semelle tendue. Ceci est d’autant plus
vrai que la section a une âme élancée et devient donc plus déformable en distorsion.
Chapitre 6 6-34

La poutre peut aussi être maintenue latéralement de manière pour ainsi dire
continue. Il est clair qu’une dalle de béton associée à une poutre métallique par des
goujons en nombre adéquat et correctement espacés, offre à la fois une grande
raideur au cisaillement dans son plan et à la flexion hors de son plan. Une poutre
mixte faisant appel à une poutrelle laminée à chaud est ainsi réputée ne pas pouvoir
déverser, et ce, que la dalle en béton soit solidarisée à la semelle comprimée ou
tendue de la poutrelle. Cela est toujours vrai pour une poutre mixte où il est fait
usage d’une poutre reconstituée à âme élancée, pour autant que la dalle de béton
soit fixée à la semelle comprimée de la poutre métallique : si la semelle libre est la
semelle comprimée (zones d’appui d’une poutre continue, en cas de chargement de
gravité, ou zones centrales en travée, lorsqu’un soulèvement dû au vent est
possible), le déversement devient un problème plus complexe, qui n’est pas examiné
ici. On se reportera à l'Eurocode 4 à cet effet.

Des supports ponctuels discrets constitués par des poutres transversales, des
pannes, des liernes,... ou divers autres éléments de structure suffisamment raides et,
au besoin, correctement entretoisés à leur tour, peuvent constituer des appuis
latéraux efficaces pour la poutre à stabiliser. Toutefois, on gardera à l’esprit qu’il ne
saurait en être ainsi que si les éléments de stabilisation ne reposent pas simplement
sur la poutre mais sont fixés à celle-ci par des éléments de fixation dimensionnés
pour transmettre, en toute sécurité, les efforts supportés par l’entretoisement. On ne
saurait par ailleurs assez insister sur la nécessité pour ces éléments de stabilisation
de reporter leurs efforts axiaux à des éléments de sous-structures stables par eux-
mêmes (contreventement de toiture ou de façade, fondation, structure indépendante
stable,...).

Il existe de nombreuses circonstances dans lesquelles les conditions d’appui latéral


peuvent être problématiques, citons par exemple :

 le cas de couvertures ou de coffrages perdus, réalisés en tôle mince pliée à froid


et fixés à la poutre à stabiliser à l’aide de soudures par point;
 le cas de pièces discrètes d’entretoisement qui sont fixées à la poutre à stabiliser
sur ou au voisinage de la semelle tendue, et ce d’autant plus que l’âme de la
poutre est élancée et que, par ailleurs, les connexions sont lâches;
 le cas où des éléments de planchers ou de toiture en bois, tôle mince,... reposent
sur la poutre à stabiliser sans y être solidarisés de manière ferme par des organes
de fixation dimensionnés en conséquence.
Dans tous les cas douteux quant à l’efficacité des supports latéraux, il importe de ne
pas compter sur ceux-ci. Le projeteur se doit aussi d’examiner particulièrement les
phases successives de construction, lors desquelles la poutre à stabiliser peut se
trouver soumise à des conditions d’appui évolutives et parfois très différentes. Le
danger majeur de déversement ne survient pas toujours lorsque la poutre est dans
sa configuration finale et est soumise au maximum des charges d’exploitation : il
n’est pas rare qu’il soit plus préoccupant au début de la construction, lorsque la
poutre est à peine chargée de plus que son poids propre.

Dans le cas où la poutre dispose de supports latéraux efficaces intermédiaires aux


appuis verticaux de la poutre, il y a une continuité de la déformée de flexion latérale
de la poutre. Il n’est ni évident, ni aisé de traduire de manière complète et précise les
Chapitre 6 6-35

conditions de retenue exercées sur le tronçon considéré par les tronçons de poutre
adjacents. En pratique, on ignore souvent la continuité latérale. Cela revient à
considérer tous les tronçons comme des travées indépendantes l’une de l’autre et à
retenir comme tronçon critique celui qui offre la plus faible résistance au
déversement. La résistance au déversement de la poutre sera alors prise égale à
celle du tronçon critique. En procédant de la sorte, on obtient assurément une limite
inférieure de la capacité portante de la poutre.

On souhaite mettre en garde contre la tentation d’étudier la résistance au


déversement en tenant compte des retenues exercées entre tronçons contigus mais
en considérant, pour ce faire, les points d’inflexion de la déformée dans le plan de
forte inertie. Il n’y a en effet aucune relation entre les points d’inflexion de la
déformée latérale (plan de faible inertie) et ceux de la déformée verticale (plan de
forte inertie).

Dans la pratique, on rencontre des cas où la poutre est dotée d’une restreinte
torsionnelle élastique répartie uniformément sur sa longueur. Une telle restreinte est
par exemple assurée par des tôles nervurées pliées à froid orientées
perpendiculairement aux poutres, auxquelles elles sont correctement fixées. Ces
tôles serviront soit de couverture, soit, en phase de construction, de coffrages perdus
pour un plancher mixte. Elles constituent alors un voile ayant une bonne raideur au
cisaillement dans son plan mais par contre une faible raideur flexionnelle pour la
flexion transversale. Or cette raideur flexionnelle fournit précisément la restreinte
torsionnelle pour la poutre à stabiliser. Dans de telles conditions, le moment critique
élastique de déversement d’une poutre à section en double té doublement
symétrique dotée d’une restreinte torsionnelle élastique de valeur K répartie
continûment, devient :

(6-24)

On voit que la poutre se comporte comme si sa raideur torsionnelle GIt était portée à
une valeur (GIt + KL2/2), ce qui permet d’évaluer directement l’effet de la restreinte.

6.8.5.3 Influence de la distribution des moments de flexion dans le plan de


sollicitation

Le cas de sollicitation de référence étudié au § 6.8.3 est la flexion pure, à savoir deux
moments de flexion égaux mais opposés appliqués aux extrémités. Ce cas est le
plus défavorable pour le déversement. En effet, entre les appuis verticaux, l’effort de
compression est constant dans une même semelle : le gradient du moment de
flexion est nul et la poutre se déforme avec une courbure simple constante.

Si les deux moments fléchissants sont égaux et de même sens, ils produisent une
courbure double de la poutre et une déformée antisymétrique. L’effort dans une
même semelle passe progressivement de la compression à de la traction et
inversément pour l’autre semelle. Le gradient du moment de flexion est maximal et la
poutre doit, de toute évidence, avoir une meilleure résistance au déversement.
Chapitre 6 6-36

Le gradient du moment de flexion est dénoté Ψ et il satisfait la condition :

M2
-1   (= )  1 (6-25)
M1

avec M1 > M2. Une valeur positive de  caractérise donc une simple courbure
tandis qu’une valeur négative de  correspond à une double courbure.

Le coefficient C1 intervenant dans l’expression générale du moment critique de


déversement - qui caractérise ici la valeur critique du moment de flexion d’extrémité
le plus grand en valeur absolue - traduit l’influence de la distribution des moments de
flexion sur la longueur L. Pour kz = 1, la solution numérique de l’équation différentielle
du déversement, avec M variant linéairement, inspire la relation approchée suivante :

C1 = 1,77 - 1,04  + 0,27 2  2.60 (6-26)

6.8.5.4 Influence du niveau d’application des charges transversales

Le niveau du point d’application des charges transversales a une influence sur la


résistance au déversement. Cet effet se manifeste par la présence de la distance zg
dans l’expression générale du moment critique élastique de déversement.

Si zg < 0, c’est-à-dire si le point d’application des charges transversales se situe en-


dessous du centre de cisaillement de la section, la résistance au déversement est
accrue. Au contraire, une charge agissant au-dessus du centre de cisaillement (zg >
0) a un effet déstabilisateur. On pourrait utilement, à cet égard, faire la similitude
avec l’effet de la position relative des centres de poussée et de carène sur la stabilité
hydrostatique d’une coque de navire.

D’un point de vue théorique, l’influence du niveau d’application des charges


transversales est bien réelle. Sa prise en compte en pratique est toutefois une autre
question. En particulier, les charges appliquées sur la semelle supérieure de la
poutre sont généralement transmises par des éléments de construction dont la
simple présence suffit souvent à procurer une certaine restreinte stabilisante, qui
peut aller souvent jusqu’à compenser l’effet néfaste du point d’application des
charges. Par ailleurs, lorsqu’une poutre est entretoisée en des sections
intermédiaires aux appuis de flexion verticale, les moments fléchissants agissant aux
extrémités d’un tronçon compris entre deux supports latéraux consécutifs sont
normalement plus déterminants pour le déversement que les charges transversales
agissant sur ce tronçon. Sans doute faut-il voir là les raisons pour lesquelles la
plupart des normes ne mentionnaient même pas cet effet du niveau d’application des
charges.

On restera donc attentif à l’éventuelle réduction du moment critique élastique de


déversement due à une mise en charge au niveau de la semelle comprimée,
lorsqu’aucune disposition particulière n’assure de restreinte latérale à ladite semelle.
Par ailleurs, on pourra au besoin tirer profit d’une augmentation de la résistance au
déversement lorsque les charges transversales sont appliquées au niveau de la
semelle tendue : ce cas se rencontre notamment lorsque le galet de roulement d’un
monorail se déplace sur la semelle inférieure.
Chapitre 6 6-37

Les valeurs du facteur C2 qui intervient dans le terme C2 zg de l’expression générale


du moment critique élastique de déversement sont données au Tableau 6-6 dans le
§ 6.8.5.5, pour deux valeurs de kz et différentes distributions de moments de flexion
dues à des charges transversales.

6.8.5.5 Détermination des coefficients C1, C2 et C3

 Poutres bi-appuyées

Le Tableau 6-5 et le Tableau 6-6 donnent les valeurs des coefficients C1, C2 et C3
pour des poutres soumises à moments d’extrémité d’une part et à charges
transversales, d’autre part.

Tableau 6-5 Valeurs des coefficients C1 et C3 en fonction du coeffcient de longueur


effective kz et pour un chargement par moments d’extrémité
Chapitre 6 6-38

Tableau 6-6 Valeurs des coefficients C1 C2 C3 en fonction du coefficient de longueur


effective kz et pour un chargement par charges transversales

Certaines remarques doivent néanmoins être formulées au sujet de ces tableaux :

- les tableaux ont été réalisés sur base de facteurs de longueur effective kz et kw
égaux à 1;

- les valeurs de C1 doivent être divisées par 1,05 dans le cas d’un chargement
par moments d’extrémité et si :

- les tableaux ont été réalisés dans le cas d’un profilé en I mono-symétrique
pour lesquels -0.9 ≤ y ≤ 0.9 et

avec : Ψf = 0 pour les sections bi-symétriques

Ψf > 0 pour les sections mono-symétriques pour lesquelles la


semelle comprimée est la plus grande des 2

Ψf < 0 pour les sections mono-symétriques pour lesquelles la


semelle comprimée est la plus petite des 2

Les profilés en T sont donc exclus.

Pour des combinaisons de charges, les abaques des figures 14 à 21 donnent les
valeurs des coefficients C1 et C2 pour des combinaisons de moments d’extrémité et
de charges transversales. La Figure 6-16 donne 2 combinaisons possibles de
moments d’extrémité et de charges transversales.
Chapitre 6 6-39

Figure 6-16 Combinaisons entre moments d’extrémité et charges transversales

Les charges concentrées sont supposées appliquées à mi-travée. La distribution des


moments est, dès lors, déterminée grâce à 2 paramètres :

- Ψ qui est le rapport entre moments d’extrémité tel que -1 ≤ Ψ ≤ 1 (par


conséquence, dans le cas d’un moment de flexion constant, M est le moment
d’extrémité maximum et Ψ = 1);

- μ qui est le rapport entre le moment dû aux charges transversales et le


moment maximum M :

Pour les 2 combinaisons précédentes, nous avons donc :


 dans le cas de moments d’extrémité M et ΨM combinés à une charge
transversale répartie q :

 dans le cas de moments d’extrémité M et ΨM combinés à une charge


transversale concentrée F :

μ est considéré positif si le moment et les charges transversales, chacun


considéré comme agissant indépendamment, fléchissent la poutre dans la
même direction. μ est négatif dans les autres cas.

Pour des cas particuliers, CTICM a développé un logiciel appelé LTBeam qui permet
de calculer numériquement le moment critique Mcr pour des chargements et
conditions d’appuis variés. Celui-ci est téléchargeable gratuitement sur le site
http://www.cticm.com (ainsi que sur le site http://www.steelbizfrance.com). Il est
néanmoins nécessaire de rappeler que, comme pour tout logiciel, l’usage de
LTBeam est sous l’entière responsabilité de l’usager, en particulier, pour tout ce qui
concerne la validité des modèles numériques et des résultats obtenus.
Chapitre 6 6-40

Figure 6-17 Valeurs de C1 : chargement par moments d’extrémité et charge uniforme,


μ>0

Figure 6-18 Valeurs de C1 : chargement par moments d’extrémité et charge uniforme,


μ<0
Chapitre 6 6-41

Figure 6-19 Valeurs de C2 : chargement par moments d’extrémité et charge uniforme,


μ>0

Figure 6-20 Valeurs de C2 : chargement par moments d’extrémité et charge uniforme,


μ<0
Chapitre 6 6-42

Figure 6-21 Valeurs de C1 : chargement par moments d’extrémité et charge


concentrée, μ > 0

Figure 6-22 Valeurs de C1 : chargement par moments d’extrémité et charge


concentrée, μ < 0
Chapitre 6 6-43

Figure 6-23 Valeurs de C2 : chargement par moments d’extrémité et charge


concentrée, μ > 0

Figure 6-24 Valeurs de C2 : chargement par moments d’extrémité et charge


concentrée, μ < 0

 Poutres en console

La poutre console est d’un grand intérêt pratique. A défaut de pouvoir reproduire les
résultats théoriques pour ce cas, on relèvera en particulier ce qui suit :

a) la poutre console soumise à un moment d’extrémité est moins stable que la poutre
de même longueur posée sur appuis à fourche à ses deux extrémités et soumise
à deux moments égaux mais de sens contraire;
Chapitre 6 6-44

b) concentrer le moment fléchissant vers l’encastrement améliore la stabilité au


déversement : il en est de même si l'on substitue au moment appliqué à l’extrémité
une charge transversale concentrée ou une charge répartie;
c) l’effet du niveau d’application des charges transversales se manifeste davantage
pour la poutre console que pour la poutre simplement appuyée.
Le Tableau 6-7 au Tableau 6-10donnent les valeurs des coefficients C1, C2 et C3 qui,
une fois ré-introduits dans la formule (6-20), permettent d’évaluer le moment critique
Mcr des poutres consoles en I d’une longueur L, non maintenue latéralement et
respectant les conditions suivantes :

- le chargement transversal peut être soit une charge répartie uniformément,


soit une charge concentrée, appliquée à l’extrémité de la poutre console;

- le point d’application des charges se situe soit au centre de cisaillement, soit


sur la semelle supérieure, soit sur la semelle inférieure;

- à l’encastrement, il y a 2 situations possibles concernant le gauchissement de


la poutre : soit des mesures particulières empêchent totalement le
gauchissement, soit rien n’a été prévu et la poutre est totalement libre de
gauchir;

- l’asymétrie des semelles est telle que -0.8 ≤ Ψf ≤ 0.8, où

- les propriétés mécaniques sont telles que 0,1 ≤ ≤ 2.5 où

Les valeurs des coefficients C1, C2 et C3 données dans le Tableau 6-7 au Tableau
6-10 doivent être ré-introduite dans l’équation (6-20) en utilisant, comme facteurs de
longueurs effectives, kz = 2 et kw = 1.

Tableau 6-7 Valeurs de C1 et C2 pour des poutres consoles dont le gauchissement


est empêché à l’encastrement
Chapitre 6 6-45

Tableau 6-8 Valeurs de C1 et C2 pour des poutres consoles dont le gauchissement


est libre à l’encastrement
Chapitre 6 6-46

Tableau 6-9 Valeurs de C3 pour les poutres consoles dont le gauchissement est empêché à l’encastrement
Chapitre 6 6-47

Tableau 6-10 Valeurs de C3 pour les poutres consoles dont le gauchissement est libre à l’encastrement
Chapitre 6 6-48

6.8.5.6 Poutre à section non symétrique par rapport au plan de sollicitation de


flexion

La solution théorique du cas de sollicitation de référence s’applique aussi aux


poutres à section transversale symétrique autour du seul axe de flexion - par
exemple poutre à section en U - à condition que les moments de flexion d’extrémités
agissent au droit du centre de cisaillement. Le cas de sollicitation par des charges
transversales n’est pas couvert par l’expression générale du moment critique. Il n’est
guère intéressant à traiter dans la mesure où de telles poutres ne sont pas bien
adaptées à une telle fonction.

Les poutres dont la section transversale ne présente aucun axe de symétrie ne


déversent pas réellement. Dès le début de la mise en charge, elles se déforment par
torsion et flexion autour des deux axes principaux d’inertie. Elles doivent donc être
étudiées de la même manière que les sections symétriques soumises à flexion bi-
axiale combinée à de la torsion.

6.8.6 Moment de résistance au déversement


Le comportement élasto-plastique de l’acier, les imperfections géométriques et
structurales affectant la poutre ainsi que les excentricités inévitables de la mise en
charge font que le moment critique élastique de déversement constitue une borne
supérieure du moment résistant pour les poutres non maintenues latéralement.

La Figure 6-25 compare un ensemble typique de résultats d'essais de déversement


avec les moments critiques élastiques théoriques donnés par l'Equation (6-20). On a
utilisé une représentation adimensionnelle qui permet de comparer directement les
résultats de différentes séries d'essais (qui concernent différentes sections
transversales et différentes résistances de matériau) au moyen d'un élancement
normalisé appelé élancement réduit  LT.
Chapitre 6 6-49

M
Mpl
1,0

Mcr
0,8 Mpl

0,6

0,4

Trapue Elancement Elancée


0,2 Intermédiare

0
0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 L
iz
(a) Comparaison des résultats d' essais avec M cr
M
M
M pl
1,0
M cr
M pl
0,8

0,6

0,4

0,2 Trapu Elancement Elancé


Intermédiare
0
0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4

LT 
M pl
M cr

Figure 6-25 Comparaison de résultats d’essais et de moments critiques élastiques


théoriques

Pour les poutres peu élancées (  LT < 0.4) la capacité n'est pas affectée par le
déversement et elle est gouvernée par le moment résistant plastique de la section
transversale. Les poutres élancées (  LT > 1.2) ont des capacités proches du
moment critique élastique théorique, Mcr. Toutefois, les poutres d'élancement moyen,
qui concernent de nombreuses poutres réelles, subissent l'effet défavorable
significatif de l'inélasticité et des imperfections géométriques. La théorie élastique
n'offre donc qu'une première solution. Il est nécessaire d'utiliser une expression de
dimensionnement liant la capacité plastique des poutres trapues et le comportement
élastique des poutres élancées. L'Eurocode 3 permet ceci grâce à un coefficient de
réduction pour le déversement,  LT.

L’évaluation du moment de résistance au déversement Mb,Rd repose sur une


approche similaire à celle utilisée pour le flambement des poteaux.
Chapitre 6 6-50

On définit d’abord un élancement réduit de déversement  LT défini par la relation :

w W pl,y f y
 LT = (6-27)
M cr

avec :
 au dénominateur, le moment critique élastique de déversement, déterminé comme
indiqué au § 6.8.5Erreur ! Source du renvoi introuvable.
 au numérateur, le moment de résistance à la flexion de la section de la poutre
(sans toutefois prise en compte d’un coefficient partiel de sécurité), ce qui conduit
donc, selon la classe de la section, aux valeurs suivantes de w :
w = 1 section de classe 1 ou 2 ;
w = Wél,y / Wpl,y section de classe 3 ;
w = Weff,y / Wpl,y section de classe 4.

Pour les sections en I de classe 3 et à semelles inégales, le module élastique Wél,y à


considérer ici est celui correspondant à la semelle comprimée dont on veut vérifier la
stabilité latérale. Il en est de même pour le module Weff,y des sections de classe 4.
En définissant, comme en flambement, l’élancement de référence d’Euler, selon :

1 =  E / f y = 93,9  (6-28)

avec  = 235 / f y (fy en N/mm2), l’expression de l’élancement réduit de


déversement peut aussi s’écrire :

 LT = (  LT / 1 )  w (6-29)

où LT peut être obtenu au moyen des expressions appropriées pour diverses formes
de profils. Par exemple, pour tout profil simple en I ou H à semelles égales soumis à
un moment uniforme et comportant des maintiens d'extrémité simples :

L / iz
LT  0 , 25 (6-30)
 1  L / iz  
2

1    
 20  h / t f  
 

L’élancement réduit  LT définit quant à lui, le coefficient de réduction LT par les
relations suivantes :

1
 LT = 1 (6-31)
 LT +  2LT -  2LT

avec :

 LT = 0,5 [1 +  LT (  LT - 0,2) +  2LT ] (6-32)


Chapitre 6 6-51

Le formalisme est identique à celui utilisé au Chapitre 5 pour les éléments


comprimés en danger d’instabilité par flambement. Quatre courbes d’instabilité au
déversement sont définies dans l’Eurocode 3, auxquelles correspondent différentes
valeurs du coefficient d’imperfection LT (Tableau 6-11). Le choix de la courbe à
effectuer dans un cas précis de vérification est réalisé selon le Tableau 6-12. Ces 4
courbes de déversement (  LT ,  LT ) sont identiques aux courbes de flambement (  ,
 ) a, b, c et d.

Courbe a b c d
LT 0,21 0,34 0,49 0,71

Tableau 6-11 Valeurs du coefficient d’imperfection pour les différentes courbes de


déversement

Type de section Limites* Courbe de déversement


Sections laminées h/b ≤ 2 a
I ou H h/b > 2 b
Sections soudées h/b ≤ 2 c
I ou H h/b > 2 d
Autres sections - d
*h et b représentent respectivement la hauteur et la largeur de la section

Tableau 6-12 Choix de la courbe de déversement appropriée au cas traité

Le moment de résistance au déversement Mb,Rd est obtenu en appliquant le


coefficient de réduction au déversement LT au moment de résistance à la flexion,
soit :

 LT  w W pl,y f y
M b, Rd = (6-33)
 M1

Nous avons vu, dès le § 6.8.4, qu’un diagramme de moment constant le long de
l’élément est la sollicitation la plus défavorable concernant le déversement. Ainsi, aux
poutres sollicitées par un diagramme de moment non constant sera associée une
valeur de LT supérieure, résultant d’un  LT réduit, en raison d’un moment critique
Mcr plus élevé. Cependant, cette particularité a un second effet bénéfique : en effet,
la variabilité du moment de flexion le long de l’élément diminue l’étendue des zones
de plasticité. La Figure 6-26 montre le gain effectif en terme de stabilité de l’élément
lié à ce second effet bénéfique : on observe en effet la présence de plusieurs
courbes selon la forme du diagramme des moments, bien que celle-ci a déjà été
prise en compte dans le calcul de  LT .
Chapitre 6 6-52

Figure 6-26 Facteurs de réduction LT pour différents diagrammes de moment

Sur base de résultats de simulations numériques par éléments finis non-linéaires,


une formule a été développée permettant la prise en compte de cet effet positif via
une valeur modifiée de LT , appelée LT,mod , grâce au facteur f :

(6-34)

où kc est un facteur de correction lié à la distribution non-uniforme du diagramme


des moments (Tableau 6-13 à Tableau 6-15).

Il est important de rappeler que les valeurs de LT et f, intervenant dans le calcul du
facteur de réduction LT,mod (6-34) dépendent toutes les 2 de  LT qui lui-même inclus
déjà l’influence de la forme du diagramme des moments via le coefficient C1.

Tableau 6-13 Valeurs de kc pour une poutre sollicitée par moments d’extrémité
Chapitre 6 6-53

Tableau 6-14 Valeurs de kc pour une poutre sollicitée par une charge répartie,
combinée à des moments d’extrémité
Chapitre 6 6-54

Tableau 6-15 Valeurs de kc pour une poutre sollicitée par une charge concentrée,
combinée à des moments d’extrémité
Chapitre 6 6-55

6.8.7 Méthode simplifiée pour les poutres avec maintiens


latéraux dans les bâtiments
Cette méthode se base sur le concept d’un élément comprimé équivalent, composé
de la semelle comprimée et d’un tiers de la partie comprimée de l’âme de la poutre.

Une poutre de bâtiment, avec maintiens latéraux, ne déversera pas si la condition


suivante est remplie :

Avec :

- , la longueur d’un tronçon de poutre entre deux maintiens


- , le facteur défini au §6.8.6, qui tient compte de la forme du diagramme des
moments sur le tronçon considéré
-
- , le rayon de giration, par rapport à l’axe faible de la section, de l’élément
comprimé équivalent
- = 0.5
- , le moment maximum agissant sur le tronçon étudié
- , le moment résistant de la section de poutre entière

Cette méthode simplifiée permet de déterminer aisément la longueur maximale à


placer entre les appuis latéraux d’une poutre pour empêcher tout déversement de
cette dernière.

Si cette condition n’est pas remplie et que l’élancement de la semelle comprimée


équivalente est trop important, il faut effectuer une vérification au déversement de
cette poutre :

Avec :

- , le coefficient de réduction pour la semelle comprimée équivalente, calculé


en considérant :
o L’élancement réduit
o La courbe de flambement d pour les section soudées (si ) et la
courbe c pour les autres sections
Chapitre 6 6-56

6.9 Etats limites de service


Outre les vérifications de résistance décrites ci-dessus, il est également nécessaire
de vérifier le comportement des poutres aux états limites de service. Les flèches et
les vibrations des poutres doivent être limitées afin d'éviter les effets néfastes sur
l'aspect ou l'utilisation effective de la structure, l'inconfort des occupants ou la
détérioration des finitions et du contenu d'un bâtiment.

Par ailleurs, comme une flèche anormale atteste d’une flexibilité excessive, il n’est
pas rare qu’y soient intimement liés des problèmes de transmission de bruits ou de
vibrations, sources d’inconfort.

Il est aussi primordial de se préoccuper des déformations résultant de l’accumulation


d’eau sur les toitures de faible pente (p  3%).

6.9.1 Flèches
Dans une poutre, la flèche maximum se produit pour ainsi dire toujours au voisinage
de la mi-portée, et ce, quelle que soit la distribution des charges. Il est dès lors
généralement admis de calculer les déplacements à mi-portée et de les comparer
aux valeurs admissibles ou prescrites contractuellement.

Une flèche excessive dans une poutre de plancher ou de toiture peut entraîner divers
désordres : fissuration de cloisons, bris de vitrages, disfonctionnement des châssis
de portes et/ou fenêtres,...

Il existe de nombreux recueils et formulaires fournissant les expressions des flèches


de poutres isostatiques ou hyperstatiques. Il faut bien garder à l’esprit que ces
expressions postulent un comportement élastique de la structure ; en d’autres
termes, elles ne valent que s’il n’y a pas de plastification partielle ou totale d’une ou
plusieurs sections. Cette remarque n’est sans doute pas fondamentale. En effet,
sous charges de service, on imagine volontiers que la structure se comporte dans le
domaine élastique. Ceci n’est toutefois pas une exigence de l’Eurocode 3. Il importe
dès lors de se montrer circonspect et d’aménager, au besoin, le calcul des flèches
pour tenir compte des effets inélastiques. On tiendra aussi compte d’éventuels effets
de second ordre et de la rigidité à la rotation des assemblages semi-rigides.

Il convient que des limites acceptables pour les flèches fassent l'objet d'un accord
entre le client, le concepteur et les autorités compétentes. A titre d'indication, le
Tableau 6-16 donne des valeurs limites recommandées pour les flèches verticales.
Chapitre 6 6-57

Limites

Conditions max 2

Note : 0 = contre-flèche et 1 (flèche dans l’état (due aux charges


= flèche due aux charges final = 1+2-0)* variables plus
permanentes “ fluage ”)

Toitures en général (non L/200 L/250


accessibles sauf pour l’entretien)

Toitures supportant fréquemment L/250 L/300


du personnel autre que pour
l'entretien

Planchers en général L/250 L/300

Planchers et toitures supportant L/250 L/350


une finition en plâtre ou en autres
finitions fragiles ou des cloisons
rigides

Planchers supportant des poteaux L/400 L/500


(à moins que la flèche ait été
incluse dans l'analyse globale pour
l'état limite ultime)

Lorsque max peut nuire à l'aspect L/250 -


du bâtiment

Tableau 6-16 Valeurs limites recommandées par l’Eurocode 3 pour les flèches
verticales

L’effet inesthétique de la flèche d’une poutre peut être compensé en donnant une
contreflèche de fabrication o à la poutre (o < 0). En toute généralité, la flèche
verticale max d’une poutre chargée mesurée par rapport à la droite reliant les appuis,
est donnée par :

 max =  o + 1 +  2 (6-35)

où 1 et 2 représentent les variations de la flèche de la poutre, dues respectivement


aux charges permanentes et aux charges variables (en ce compris toute déformation
différée dues aux charges permanentes). On conçoit aisément que les limitations
portent non seulement sur max mais aussi sur 2.
Chapitre 6 6-58

Ces différentes flèches sont représentées à la Figure 6-27.

Figure 6-27 : Définition des flèches verticales

Pour la plupart des poutres à âme pleine, il est licite de calculer les flèches dues aux
seules déformations de flexion. L’effet additionnel des déformations d’effort tranchant
sera toutefois pris en considération dans les poutres dont l’âme comporte des
ouvertures de grandes dimensions, comparativement à la hauteur d’âme, dans les
poutres ajourées et parfois dans les poutres à âme très élancée.

6.9.2 Pentes
Dans certains cas, la déformation traduite en termes de flèche n’est pas la plus
appropriée. Ainsi, pour les poutres portant des rails de roulement, la déformation
angulaire (pente) aux extrémités de poutres simples adjacentes conditionne le
comportement des joints sur appuis.

6.9.3 Vibrations
L’être humain ressent le mouvement dans une mesure qui dépend de la fréquence
de la vibration et de la sensibilité de l’individu. Il éprouve un sentiment d’inconfort
dans le domaine des fréquences de vibration compris entre 1 à 5 Hz et lorsque les
accélérations verticales se situent entre 0,05 et 0,3 % de l’accélération de la
pesanteur. Les vibrations peuvent être induites par l’usager (danse, marche,
activités sportives,...), par des équipements mécaniques, par le vent,... On veillera
en particulier à éviter la mise en résonance de la structure en présence de machines
vibrantes.

Pour les structures ouvertes au public il est important de s'assurer que l'ampleur des
oscillations et des vibrations n'est pas de nature à entraîner l'inconfort des
occupants. La vérification de l'adéquation d'un dimensionnement peut se faire au
moyen d'une analyse dynamique, mais en de nombreux cas, la limitation des flèches
suffit. Par exemple, il convient que les planchers d'habitations et de bureaux aient
une fréquence inférieure à au moins 3 cycles / seconde. Cette condition est satisfaite
si la flèche totale instantanée est inférieure à 28 mm. Pour les planchers de salles de
sports ou de danse, il convient que la fréquence soit inférieure à au moins 5
cycles / seconde - une limite de flèche de 10 mm satisfait normalement cette
condition.
Chapitre 6 6-59

6.9.4 Accumulation d’eau sur les toitures plates


Lorsque, sous l’action de l’eau qui y stagne, une toiture plate fléchit, une poche d’eau
se crée, engendrant ainsi une augmentation du volume d’eau accumulable sur la
toiture, d’où une flèche additionnelle. Ce comportement non linéaire se caractérise
par :
 soit par une flèche additionnelle qui tend vers zéro, auquel cas un état d’équilibre
est atteint,
 soit par un processus divergent, parce que la flèche n’arrête pas de grandir auquel
cas il n’est pas rare qu’une ruine s’en suive.
Il importe donc de prévenir l’accumulation excessive d’eau sur les toitures plates en
n’autorisant qu’une flèche assez stricte et en disposant des orifices d’évacuation en
nombre suffisant aux vrais points bas de la toiture ; il est recommandé de donner une
pente en toiture d’au moins 3 %.
Chapitre 7 7-1

7. MEMBRURES COMPRIMEES ET FLECHIES

7.1 Introduction
A quelques exceptions près (appui pendulaire, bielle, ...), la plupart des éléments
structuraux sont soumis à l’action combinée d’un moment de flexion et d’une charge
axiale de traction ou de compression (Figure 7-1). Lorsque l’intensité d'une de ces
sollicitations reste négligeable, il est permis de dimensionner l’élément comme une
membrure respectivement fléchie, comprimée centriquement ou sollicitée axialement
en traction. Il reste que, dans de nombreux cas, on ne peut négliger une des
sollicitations devant l’autre.

Un élément structural soumis simultanément à flexion et compression axiale toutes


deux significatives est habituellement désigné sous le nom d’élément comprimé et
fléchi ou poutre-colonne. Il mérite une attention particulière. En effet, chacune des
sollicitations est susceptible d'entraîner un phénomène d'instabilité : leur coexistence
ne peut donc que rendre plus complexe la réponse structurale d'un tel élément.

Figure 7-1 Sollicitations d’un élément comprimé et fléchi

Si l’élément comprimé et fléchi a un élancement faible, (  < 0.2), aucune des


sollicitations ne peut individuellement générer d’instabilité structurale. On conçoit
assez aisément que toute instabilité d’ensemble puisse être exclue. La vérification de
la barre se réduit donc à une vérification des sections identifiées comme
potentiellement critiques. Pour ce faire, on postule que l’effort axial et le(s)
moment(s) fléchissant(s) ont un caractère local, entendant par là qu’ils ne dépendent
que de la position de la section étudiée et non de la réponse de la barre étudiée aux
efforts qui la sollicitent. La résistance d’une section soumise à de la flexion combinée
à un effort normal est étudiée au paragraphe 7.2

Au contraire, pour un élément élancé, l’effort axial de compression peut conduire à


une ruine par instabilité. Ce phénomène d’instabilité sous M+N est étudié au
paragraphe 7.3.

Ce danger est accentué par la déformée de flexion primaire, résultant soit de


moments de continuité, agissant donc aux extrémités de l'élément structural, soit de
charges transversales à l'axe de la barre, soit d'une combinaison de ces
sollicitations. Cette déformée de flexion primaire a pour effet de procurer à l’effort
Chapitre 7 7-2

axial de compression un bras de levier qui superpose ses effets à ceux du défaut de
rectitude initial et conduit ainsi à accroître les moments de flexion primaire. Il en
résulte un effet défavorable sur la valeur de la capacité portante. Pour l'évaluation de
celle-ci, il importe donc de tenir compte de l'accroissement non linéaire du moment
de flexion primaire. Cet accroissement constitue un effet de second ordre puisqu'il ne
peut être mis en évidence qu'en faisant référence à la configuration déformée de la
membrure.

Le comportement d’un élément comprimé et fléchi est d’autant plus difficile à


analyser qu’il faut, d'une part, tenir compte du caractère imparfait de l’élément et,
d'autre part, garder à l’esprit les divers effets et aspects de la flexion primaire. Parmi
ceux-ci, on relève notamment que :

a) le diagramme des moments de flexion primaire est a priori quelconque ;


b) la flexion primaire superpose ses effets à ceux du défaut initial de rectitude ;
c) la flexion primaire précipite l'apparition des effets des contraintes résiduelles, plus
précisément de la plastification, et accentue ainsi le caractère non linéaire de la
réponse structurale de la barre ;
d) sous flexion primaire monoaxiale, l’instabilité peut se développer soit dans le plan
de flexion primaire, soit spatialement par combinaison de flexion gauche et de
torsion ;
e) sous flexion primaire biaxiale, l’instabilité présente un caractère encore plus
complexe.
Il apparaît ainsi qu’une colonne élancée comprimée centriquement ne constitue
jamais que le cas limite d’une poutre-colonne pour laquelle la flexion primaire est
inexistante. D’une manière similaire, une poutre fléchie n'est qu'un cas particulier de
poutre-colonne dépourvue de tout effort axial. Les règles de vérification des éléments
comprimés et fléchis doivent donc pouvoir dégénérer en celles applicable aux deux
cas élémentaires précités.

Les éléments structuraux verticaux des ossatures de bâtiment à nœuds rigides ou


semi-rigides sont des éléments comprimés et fléchis. La flexion est causée par les
moments fléchissants exercés aux nœuds, en raison de l’excentricité des réactions
des poutres ou de la continuité, et/ou par les charges transversales appliquées à ces
éléments de structure. Les éléments horizontaux le sont aussi en principe. Toutefois
leur sollicitation axiale reste le plus souvent suffisamment faible pour pouvoir être
négligée et autoriser ainsi une vérification en poutre seulement fléchie.

Une poutre-colonne peut présenter plusieurs modes de ruine : voilement local des
parois minces, plastification en section, instabilité d’ensemble de la pièce. Ce dernier
mode englobe bien sûr le flambement des éléments comprimés et le déversement
des éléments fléchis.

Lors de la vérification d’un élément comprimé-fléchi, il faut donc, après avoir


déterminé la classe de la section de cet élément, vérifier la stabilité globale de celui-
ci (§7.3.2), mais aussi vérifier la résistance en section des deux sections d’extrémités
(§7.2).

La vérification des poutres-colonnes revêt une importance pratique considérable. La


complexité de la réponse structurale à une telle conjonction de sollicitations explique
qu'à ce jour, aucune solution simple ne soit satisfaisante à tous égards.
Chapitre 7 7-3

7.2 Résistance d’une section comprimée et fléchie


Dans cette partie, la résistance d’une section soumise à de la flexion et à un effort
normal va être étudiée.

Pour rappel, lorsqu’un élément est soumis à de la flexion et de la compression, il faut


vérifier la stabilité de l’élément, mais aussi les résistances des deux sections
d’extrémités. C’est ce dernier point qui est étudié dans ce paragraphe.

De manière générale, une section peut être soumise aux efforts suivants :

- uniquement un effort N. On se réfèrera alors aux chapitres 4 et 5 traitant


respectivement de la traction et de la compression

- uniquement un effort M, ou un effort M accompagné d’un effort V. On se réfèrera


dans ces cas au chapitre 6 traitant des membrures fléchies. Dans ce chapitre a été
vue l’influence que peut avoir un effort tranchant important sur le moment résistant
plastique d’une section de classe 1 ou 2

- une combinaison des efforts M, N et V. C’est ce cas qui va être étudié en détail
dans cette partie

7.2.1 Résistance d’une section sous M+N


7.2.1.1 Sections de classe 1 ou 2

Considérons une section symétrique soumise à flexion plane composée, c'est-à-dire


à un effort normal excentré de e, dans son plan de symétrie (Figure 7-2). Lorsque
l'effort normal augmente, la distribution des contraintes dans la section passe
successivement par un stade élastique, un stade élasto-plastique avec plastification
d'un seul, puis de deux côtés et enfin, atteint un état-limite plastique où toutes les
fibres atteignent la limite d'élasticité (Figure 7-2).

Figure 7-2 Evolution de la distribution des contraintes dans une section soumise à
flexion composée

Pour déterminer l'effort normal associé à l'état limite plastique, il est avantageux de
décomposer le diagramme de la Figure 7-2.d. en deux parties : l'une, de hauteur 2d,
Chapitre 7 7-4

équilibre l'effort normal N tandis que l'autre, de résultante axiale nulle, équilibre le
moment fléchissant M. Cette décomposition montre clairement que le moment
plastique réduit MN, dû à la présence de l’effort normal N, est inférieur au moment
plastique Mpl de la section. On peut en effet écrire :

 
M N  M pl  M pld  Wpl  Wpld f y (1)

où et sont respectivement les modules de flexion plastique de la section


entière, d'aire A, et de la partie de section de hauteur 2d, d'aire Ad. L'effort normal
ultime N associé est visiblement égal à :

N  Ad f y (2)

et est inférieur à l’effort normal plastique Npl de la section :

N pl  Af y (3)

Les quantités , et dépendent des caractéristiques de la section, de sorte


qu'il est possible de relier, dans une relation d'interaction, le couple de valeurs MN et
N, associées à l'état limite ultime.

A titre d'exemple, pour une section rectangulaire de largeur b et de hauteur h, on a:

De sorte que, de manière non-dimensionnelle, (1) et (2) conduisent à :


2
MN  N 
  1 (4)
M pl  N pl 

Dans un diagramme (M/Mpl, N/Npl), où l'on reporte l'effort normal réduit en ordonnée,
cette relation est représentée par une parabole à axe horizontal. Tout couple de
valeur (M, N) tel que le point représentatif reste intérieur à la portion de parabole
précitée est admissible.

L'étude de la section en double té laminé à chaud est plus complexe car il faut
distinguer entre les deux sens de flexion, les sections résistantes associées étant de
configurations très différentes. Les formules d'interaction sont de la forme générale :

MN  N 
f 1
 N pl 
(5)
M pl  

où interviendront les paramètres caractérisant une poutre en double té, à savoir :


largeur de semelle b, hauteur totale du profilé h, épaisseur de semelle tf et épaisseur
d'âme tw.
Chapitre 7 7-5

Si on observe que, pour les poutres à larges ailes (type HE), on a en général h/hw 
1,10 (où hw = h – 2 tf est la hauteur de l’âme), et tw/b  0,04, il devient alors possible
de construire, avec ces hypothèses valables pour les poutres à larges ailes, les
courbes représentant les formules d'interaction et cotées en valeurs du rapport des
aires Af /Aw, (Figure 7-3) où Aw et Af sont respectivement relatives à l’âme et à une
semelle (l'aire totale A vaut donc sensiblement (Aw + 2Af). Les zones hachurées de la
Figure 7-3 correspondent aux sections les plus utilisées en construction.

Figure 7-3 Interaction M-N (cas des profilés laminés en I ou en H)


(m = M/Mpl ; n = N/Npl)

Sur base de ces graphiques, 2 observations peuvent être faites :

a) Les relations pour la flexion autour de l'axe fort sont non linéaires mais il est
raisonnable, par souci de simplification, d'y substituer une ligne brisée composée
d'une droite oblique et d'une verticale d'abscisse m = 1 (Figure 7-4.a.). Cela
signifie donc que l'effet de N sur la valeur du moment plastique est négligeable
tant que NEd/Npl reste inférieur à 0.25, tout en n’excédant pas une valeur limite c.
Les résultats numériques montrent que l'on peut raisonnablement prendre :

0.5hwtw
c (6)
A

de sorte que la courbe d’interaction linéarisée s’écrit :

M N,y
pour : 1 (7)
M pl , y

N
1
M N,y N pl
pour :  (8)
M pl , y 1 c
Chapitre 7 7-6

b) Pour la flexion autour de l'axe faible, on idéalise la courbe d'interaction par une
parabole et une verticale d'abscisse m = 1, se raccordant tangentiellement en un
point d'abscisse 2c (Figure 7-4.b.). La courbe d'interaction idéalisée s'écrit alors :

M N ,z
pour : 1 (9)
M pl , z

2
 N 
M N ,z  N  2c 
 1  
pl
pour : (10)
M pl , z  1  2c 
 
 

Figure 7-4 Lois simplifées d’intéraction moment fléchissant (cas des profilés I ou H)
(a = pour axe fort, b = pour axe faible)

Dans le cas des profils creux rectangulaires d’épaisseur uniforme et des sections
en caissons soudées à ailes égales et à âmes égales, les approximations suivantes
peuvent être utilisées :

1 n 1 n
M N , y  M pl , y  M pl , y M N , z  M pl , z  M pl , z
1 1
1  aw 1 a f
2 2

Où les paramètres aw et a f sont définis dans le tableau ci-dessous :

Sections creuses Sections en caisson soudées

aw A  2bt A  2bt f
 0.5  0.5
A A

af A  2ht A  2htw
 0.5  0.5
A A
Chapitre 7 7-7

Pour le cas des profils creux circulaires, le moment plastique résistant sous un
effort N est donné par :

M N , Rd  1, 04M pl , Rd (1  n2 )  M pl ,Rd

N ed
Avec n  .
N pl

Cette relation ne se trouve pas dans l’Eurocode 3 et provient d’une publication du


CIDECT (Comité International pour le Développement et l’Etude de la Construction
Tubulaire).

Pour la flexion bi-axiale, le critère suivant peut être utilisé


 
 My   Mz 
      1
 M N,y   M N ,z 

 et  peuvent être pris sécuritairement égaux à 1, sinon, de la façon suivante :

Type de section  

Sections en I ou H 2 5n  1

Sections creuses circulaires 2 2

1.66 1.66
Sections creuses rectangulaires 6 6
1  1.13n 2 1  1.13n 2

7.2.1.2 Sections de classe 3 et 4

Pour les sections de classe 3, en l’absence d’effort tranchant, la contrainte normale


maximale doit satisfaire le critère suivant :

fy
 x , Ed 
M0

Où  x , Ed est la valeur de calcul de la contrainte normale due aux moments My et Mz


et à l’effort normal N.

fy
Pour les sections de classe 4, il faut à nouveau vérifier la condition  x , Ed  , où
M0
 x , Ed est la valeur de calcul de la contrainte normale due aux moments de flexion et
à l’effort normal. Cette contrainte  x , Ed est calculée en prenant en compte les
caractéristiques efficaces de la section :
Chapitre 7 7-8

N Ed M y , Ed  N Ed eNy M z , Ed  N Ed eNz
  1
fy fy fy
Aeff Weff , y ,min Weff , z ,min
M0 M0 M0

Avec :

 Aeff : l’aire efficace de la section en la supposant soumise à une compression


uniforme ;
 Weff ,min : module de la section efficace (déterminé pour la fibre subissant la
contrainte élastique maximale) de la section transversale en supposant celle-
ci soumise uniquement au moment selon l’axe approprié ;
 eN : décalage d’axe neutre approprié en supposant la section transversale
soumise à la seule compression.
Chapitre 7 7-9

7.2.2 Résistance d’une section sous M+N+V


7.2.2.1 Section de classe 1 ou 2

Comme vu dans le chapitre 6 traitant des membrures fléchies, si l’effort VEd n’excède
pas 50% de la capacité plastique V pl de la section, alors il n’est pas nécessaire de
réduire les résistances définies pour la combinaison « flexion+effort normal » (sauf
s’il y a voilement par cisaillement de la section).

Si, par contre, VEd est supérieur à 0.5 fois la valeur de Vpl , Rd , il faut alors tenir compte
des deux diminutions de M pl , l’une due à N, l’autre due à V. Il faut alors utiliser pour
l’aire de cisaillement une limite d’élasticité réduite, (1   ) f y , avec

 2V 
   Ed  1
 V pl , Rd 
 

7.2.2.2 Sections de classe 3 et 4

Il faut vérifier qu’en tout point de la section soumise à M+N+V, la contrainte


équivalente de Von Mises ne dépasse pas la limite d’élasticité :

 VM   2  3 2

 est dû à l’effort normal et aux moments de flexion (    N   My   Mz ).

Les points les plus critiques à vérifier dans une section en double-té soumise à
M+N+V sont :

 les fibres extrêmes (contraintes normales de flexion maximales, contraintes


tangentielles nulles) ;
 la jonction âme-semelle (contraintes normales de flexion quasiment
maximales, contraintes tangentielles non négligeables) ;
 le point au milieu de la hauteur de l’âme (contraintes dues à la flexion nulles et
contraintes tangentielles maximales).
Chapitre 7 7-10

7.3 Instabilité des éléments comprimés-fléchis

7.3.1 Fondements théoriques – Introduction des notions de


coefficients d’amplification et d’équivalence
L’analyse de la poutre-colonne requiert au préalable l'introduction de quelques
concepts fondamentaux.

Dans une première étape, on établit l’équation différentielle régissant le


comportement d'un tel élément et on en discute la solution dans deux hypothèses de
sollicitation : d’une part, la compression axiale en présence de moments d’extrémités
et, d’autre part, la compression axiale accompagnée de charges transversales. Il
importe de distinguer clairement le moment de flexion primaire, dit aussi moment de
premier ordre, engendré par l’ensemble des forces extérieures agissant sur le
schéma du corps rendu libre de la poutre prise dans son état non déformé, et le
moment de flexion secondaire, dit effet de second ordre, induit par l'action d'un effort
de compression sur une barre déformée par la flexion primaire. Le moment de flexion
secondaire n'est pas proportionnel à la valeur de la compression axiale : en effet, il
dépend non seulement de l'effort axial mais aussi de la déformée qui est elle-même
fonction de cet effort. Le moment de flexion non linéaire total en toute section est
donné par le cumul, en cette section, du moment de flexion primaire et du moment
de flexion secondaire. On introduit alors assez naturellement la notion de coefficient
d’amplification K, facteur par lequel il faudrait multiplier le moment de flexion primaire
pour obtenir le moment de flexion non linéaire total.

7.3.1.1 Equation différentielle de la poutre-colonne - Coefficient


d'amplification

Considérons le cas général de la poutre-colonne posée sur deux appuis simples


d’extrémité et sollicitée par les moments d’extrémité M1 et M2 et par une charge
transversale répartie p(x) (Figure 7-5).

Figure 7-5 : Sollicitations d’un élément comprimé et fléchi

Ces actions, dont les valeurs sont présumées connues, engendrent une distribution
de moment de flexion primaire Mi(x), à laquelle est associée une déformée v1(x) de
l’élément, laquelle donne naissance à un moment Nv1, dit secondaire parce que dû à
un effet du second ordre. Ce moment Nv1 engendre à son tour une augmentation de
flèche v1, d’où un nouvel accroissement Nv1 du moment secondaire et une
Chapitre 7 7-11

nouvelle augmentation de flèche v2, et ainsi de suite. Il y aura équilibre entre les
actions extérieures et les efforts intérieurs si la série des accroissements successifs
de la flèche est convergente. Le moment non linéaire total à l’abscisse x vaut donc,
en désignant par v(x) la déformée finale d’équilibre :

d 2 v( x)
M ( x)  M i ( x)  Nv( x)   EI (11)
dx 2

où EI est la raideur flexionnelle, supposée constante, de l’élément. La relation peut


aussi s'écrire :

d 2 v( x) N M ( x)
2
 v( x)   i (12)
dx EI EI

Pour les besoins de la vérification, l’expression générale du moment M(x) est plus
utile que celle de la déformée v(x). Dès lors, en différentiant (11) deux fois, on trouve
aisément l’équation différentielle :

d 2 M ( x) d 2 M i ( x)
 k M ( x) 
2
(13)
dx 2 dx 2

N
Avec k2  (14)
EI

La solution de (13) résulte de la superposition de la solution générale de l’équation


homogène et d'une solution particulière de l’équation complète, soit :

M ( x)  A sin(kx)  B cos(kx)  f ( x) (15)

Lorsque M(x) est une fonction continue, sa valeur maximum est trouvée pour la
valeur de x satisfaisant :

dM ( x) df ( x)
 Ak cos(kx)  Bk sin(kx)  0 (16)
dx dx

Dans la plupart des cas courants (charges concentrées ou uniformément réparties,


moments d’extrémité, combinaisons des cas précédents), Mi(x) est au plus une
fonction du second degré. L'examen de (13) et (15) révèle alors que f(x) est une
constante. Dès lors, la solution de (16) est :

A
tan(kx)  (17)
B

d’où, en remplaçant dans (15) :

x) 
M (max A2  B 2  f ( x) (18)

Si, au contraire, f(x) n’est pas une constante, on doit résoudre l’équation (16) et
introduire dans (15) la valeur kx trouvée.
Chapitre 7 7-12

Examinons quelques cas particuliers fondamentaux :

7.3.1.1.1 Poutre-colonne chargée uniquement par des moments d’extrémités M1 et


M2

CAS 1 : p(x) = 0 ; M1  M2 tel que M2  M1 (Figure 7-6).

Figure 7-6 Effet de N, M1 et M2

On a dans ce cas :

L'équation (13) a son second membre nul. Dès lors, celle-ci se réduit à l’équation
homogène et f(x) = 0. Les conditions aux limites M(x) = M1 en x = 0 et M(x) = M2 en x
= L conduisent alors à :

Le moment non linéaire total maximum se produit à l'abscisse :

et vaut :

2
M M 
1  2 1 cos(kL)   1 
M (max  KM 2 
M2  M2  M (19)
x) 2 2
sin (kL)
Chapitre 7 7-13

7.3.1.1.2 Poutre-colonne chargée par une charge uniformément répartie

CAS 2 : p(x) = constante ; M1 = M2 = 0 (Figure 7-7)

Figure 7-7 Effet de N et p

Le moment primaire Mi(x) de la poutre chargée uniformément s’écrit :

et atteint sa valeur maximum Mo = pL2/8 à mi-portée (x = 0,5 L).

Puisque

on a dès lors :

d’où :

Les conditions aux limites M(x) = 0 en x = 0 et x = L entraînent :

Par raison de symétrie, le moment maximum se produit en x = 0,5 L et il vaut :

8   kL  
x )  KM 0  M 0
M (max  sec    1 (20)
(kL) 2   2  
Chapitre 7 7-14

7.3.1.1.3 Poutre-colonne chargée par deux moments d’extrémités égaux ( M 0 )

CAS 3 : p(x) = 0 ; M1 = M2 = M0 = constante.

Figure 7-8. Effet de N et M 0 , moment primaire constant

Il s’agit en fait d’un cas particulier du premier type où le moment primaire sollicitant la
poutre est constant et égal à Mo. Dès lors, l’équation (19) se réduit à :

 kL 
x )  KM 0  M 0 sec 
M (max  (21)
 2 

Pour une membrure à section en I ou en H à inertie constante sur la longueur et


fléchie autour de son axe fort, ce type de flexion primaire constitue la sollicitation la
plus sévère pour la stabilité de l’élément : la compression y est en effet constante le
long de la semelle comprimée. Il serait donc toujours sécuritaire, quelle que soit la
 kL 
sollicitation, de multiplier par sec   le moment primaire maximum. Une telle
 2 
attitude s’avère toutefois anormalement conservative dans la plupart des cas. C’est
pourquoi on préfère évaluer le coefficient d’amplification, mais sur base d’une
approche simplifiée et donc approchée.
Chapitre 7 7-15

7.3.1.1.4 Poutre-colonne chargée par une force répartie quelconque

CAS 4 : p(x) quelconque

Considérons un élément bi-appuyé comprimé, dépourvu de tout défaut initial de


rectitude et soumise en outre à une charge transversale p(x). Celle-ci produit une
déformée primaire à simple courbure dont la valeur à mi-portée est désignée par fo
(Figure 7-9).

Figure 7-9 Déformée d’une barre comprimée et fléchie

Figure 7-10 Moment de flexion primaire et moment de flexion secondaire

On peut, avec une bonne approximation, admettre que le moment de flexion


secondaire, dû à l’action de l’effort normal sur la barre dotée de sa déformée
primaire, varie sinusoïdalement. Cette hypothèse ne conduit pas à une erreur
significative dans les barres articulées à leurs extrémités, pour lesquelles le moment
primaire et la flèche sont maxima à mi-portée.

Reprenons l’équation différentielle établie au paragraphe 7.3.1.1:

 2 v( x) N M i ( x)  2vi ( x)
 * v ( x )    (22)
x 2 EI EI x 2

On peut considérer sans grande erreur que la déformée totale, en tenant compte des
effets du second ordre, a une forme sinusoïdale, de maximum f tot :

x 
v( x)  ftot sin  
 L 
Chapitre 7 7-16

On intègre une première fois l’équation (22):

v( x) N v ( x)
x

x
 
EI 0
v( x)dx  i
x
A

x  L x  
x x

 v( x)dx  f  sin 
0
tot
0
L 
 dx   ftot  cos  1
   L  

v( x) Nftot L    x   vi ( x)


 1  A
x  EI   L  
 cos 
x

Pour déterminer la valeur de cette constante A , il faut tenir compte de la condition


suivante, à mi-portée de la poutre :

v( x  L / 2) vi ( x  L / 2)
 0
x x

Nftot L
La constante A vaut donc A  et l’équation s’écrit :
 EI

v( x) Nftot L   x  vi ( x)


 cos  
x  EI  L  x

En intégrant encore une fois cette équation, on obtient :

Nftot L L x 
v( x)  sin    vi ( x)  B
 EI   L 

La constante B est égale à 0 pour satisfaire la condition v( x  0)  0  v( x  L) .


Finalement, en écrivant l’équation en x  L / 2 , on obtient la relation entre la flèche
maximale à mi-travée au premier ordre f 0 et la flèche maximale à mi-travée en
tenant compte des effets du second ordre, f tot :

Nftot L2
ftot   f0
 2 EI
f0 f0 f
ftot    0
 NL 
2 N 1
1  2  1  N
  EI  cr

N
Avec   .
N cr

Le moment non linéaire total maximum au second ordre s'écrit dès lors :

M max  M 0  N  ftot
Chapitre 7 7-17

 Nf 0 
 M  C M
M max  M 0 1  0   m 0
 1  1
 
 

Avec

Nf0  Nf 0    2 EIf 
Cm  1     1    1  1    2 0  1  1  
M0   M0   L M0 

7.3.1.1.5 Poutre-colonne avec déformée initiale sinusoïdale

 CAS 5 : poutre avec courbure initiale

Figure 7-11. Effet de N et d’une déformée initiale sinusoïdale

Considérons une barre chargée axialement mais dotée d'une courbure initiale de
f
forme sinusoïdale, dont l’amplitude vaut fo à mi-longueur. L'expression ftot  0
1
reste d'application et le moment non linéaire total maximum dans la barre comprimée
à courbure initiale vaut :

Nf 0
x )  Nf tot 
M (max (23)
1

ou encore, en désignant le moment primaire Nfo par Mo :

M0
x )  K1M 0 
M (max (24)
1
Chapitre 7 7-18

7.3.1.1.6 Comparaison CAS 3 et 5

Deux types classiques d’imperfections géométriques sont généralement considérés


dans la littérature : la courbure initiale et les excentricités accidentelles de l'effort
axial de compression.

Pour le premier type, considérons une barre chargée axialement mais dotée d'une
courbure initiale de forme sinusoïdale, dont l’amplitude vaut fo à mi-longueur. C’est le
cas 5, qui vient d’être décrit, et l’on a déjà établit que :

M0
x )  K1M 0 
M (max (25)
1

Par contre, la barre idéalement rectiligne mais chargée axialement avec une
excentricité accidentelle eo identique aux deux extrémités équivaut à une barre
comprimée axialement et soumise en outre à des moments constants, c’est le cas 3
qui a été décrit précédemment, et l’on a déjà établit que :

 kL 
x )  K 2 M 0  M 0 sec 
M (max  (26)
 2 

A moments primaires maxima égaux (eo = fo), on peut comparer directement les
coefficients d’amplification K1 et K2 associés respectivement aux deux types
d’imperfections. La Figure 7-12 montre que les résultats obtenus sont assez voisins
dans le domaine d’utilisation courante du rapport N/Ncr = .

Figure 7-12 Valeurs des coefficients d’amplification K1 et K2 en fonction de 

Nous verrons par la suite que ces coefficients K1 et K2 ne doivent pas être confondus
pour autant, comme cela a longtemps été le cas dans la littérature.
Chapitre 7 7-19

7.3.1.1.7 Remarques

Des relations aussi simples que celles établies au plus haut ne sont possibles que si
la barre a une raideur flexionnelle constante sur toute sa longueur, est comprimée
par un effort axial constant et est posée sur appuis simples. Les résultats obtenus
pour les différents cas traités analytiquement ci-dessus sont synthétisés au Tableau
1.

Les résultats relatifs à quelques autres cas de conditions d’appuis et de chargement


sont fournis à la Figure 7-13.

Dans cette Figure 7-13 se trouvent notamment des poutres hyperstatiques. Dans les
cas qui ont été traités jusqu’ici, la poutre était simplement appuyée, et l’amplification
ne se produisait que pour les moments en travée. Dans le cas d’une poutre
hyperstatique, l’amplification des moments due à l’effort normal N appliqué sur la
poutre porte sur le moment en travée (points B ou C) mais aussi sur le moment sur
appuis (point A).
Chapitre 7 7-20

Tableau 1 : Valeurs de quelques coefficients d’amplification

Diagramme de moment primaire en noir


(maximum = M 0 ) Valeur
CAS Valeur de M max
et moment total incluant les effets du de M 0
second ordre en rouge (max = M max )

1 M2
N
Avec k 
EI

2 pL2 / 8
N
Avec k 
EI

3 e0 * N
N
Avec k 
EI
Cm * M 0
M max 
1
4 M0   2 EIf 0 
N
Avec   et Cm  1    2  1
N cr  L M0 

5 f0 * N N
Avec  
N cr
Chapitre 7 7-21

Figure 7-13 Moment non linéaire total de quelques poutres prismatiques


Chapitre 7 7-22

7.3.1.2 Notion de moment équivalent

Comme il sera vu au paragraphe 7.3.2, la vérification de la stabilité d’un élément


comprimé-fléchi consiste en la vérification de la résistance de la section la plus
sollicitée, et cela sous les efforts calculés au second ordre. Il faut donc connaître la
valeur du moment maximum amplifié au second ordre, M max , quelque soit la section
dans laquelle ce dernier se produit (à condition d’avoir une poutre-colonne de section
uniforme sur toute sa portée).

Comme nous venons de le voir (§7.3.1.1), le calcul de ce M max nécessite le calcul


parfois fastidieux d’un coefficient d’amplification K, qui varie notamment selon le
chargement de la poutre-colonne.

Pour simplifier la méthode de vérification, le concept de moment équivalent est


introduit : quelque soit la forme du diagramme de moment primaire réel, on lui
substitue un diagramme de moment primaire équivalent plus simple (sinusoïdal ou
uniforme), tel que le moment maximum total tenant compte des effets du second
ordre M max soit identique dans les deux situations de chargement.

Pour mieux visualiser ce concept de moment équivalent, nous allons étudier plus en
profondeur le cas 4 décrit auparavant. Pour ce cas, il a été établi au §7.3.1.1.4 que le
moment maximal au second ordre était donné par :

 Nf 0 
 M  C M
M max  M 0 1  0   m 0 (27)
 1  1
 
 

Avec

Nf0  Nf 0    2 EIf 
Cm  1     1    1  1    2 0  1  1   (28)
M0   M0   L M0 

Cm M 0
Si l’expression de M max du cas n°4 ( M max  ) est comparée avec l’expression
1
M0
de M max du cas n°5 ( M max  ), le terme Cm M 0 de l’expression (27) apparait
1
comme étant le moment primaire qui viendrait du défaut initial dans le cas 5 pour
arriver à la même valeur du M max , le moment total au second ordre (Figure 7-14).
Chapitre 7 7-23

Figure 7-14. Equivalence du moment maximal secondaire atteint (équivalence avec


moment primaire sinusoïdal)

L’équivalence, ici présentée entre le cas 4 et le cas 5 (moment primaire sinusoïdal),


peut aussi se faire entre le cas 4 et le cas 3 (moment primaire constant).

Dans ce cas, l’expression (27) est réécrite comme suit :

 Nf 0 
 M  C M 1  kL  C 1
M max  M 0 1  0   m 0  cos   m M 0  CM 0
 1  1  kL 
cos    2  1  kL 
cos  
 
   2   2 

Le coefficient C , le coefficient de moment CONSTANT équivalent et Cm , le


coefficient de moment SINUSOIDAL équivalent, sont donc liés par la relation
suivante :

 kL  C
C  cos   m
 2  1

Cette relation montre le lien existant entre les coefficients d’équivalence Cm et C qui
permettent respectivement de se rapporter au cas d’un moment sinusoïdal au cas
d’un moment constant (Figure 7-15) :
Chapitre 7 7-24

Figure 7-15. Relations entre Cm et C

Pour le cas d’un moment primaire sinusoïdal, comme vu dans le Tableau 1, le


1
coefficient d’amplification K1 vaut , tandis que pour le cas d’un moment primaire
1
1
constant, le coefficient d’amplification K 2 vaut , et l’on a finalement :
 kL 
cos  
 2 

M max  M eq ,1 K1  M eq ,2 K 2
1 1
M max  Cm M 0  CM 0
1  kL 
cos  
 2 

Définition du coefficient d’équivalence

Le coefficient de moment équivalent ( C ou Cm ), également appelé coefficient


d’équivalence, est le facteur par lequel il faut multiplier la valeur maximale du
moment de flexion primaire M 0 dans l’élément pour obtenir la valeur du
moment primaire constant (pour C ) ou sinusoïdal (pour Cm ), dit moment
équivalent, qui, en présence d'un effort normal donné, produirait le même
moment non linéaire total maximum M max que la distribution réelle du moment
de flexion primaire.
Chapitre 7 7-25

On peut encore illustrer ce principe de coefficient équivalent pour le CAS1 par


exemple.

Pour ce cas 1, le moment maximum, déterminé au §7.3.1.1.1 est donné par :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M max 
M2  M2  M
2 2
sin kL

Cette expression peut être réécrite sous la forme :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M max 
1
cos
kL M2  M2  M
2 2
kL 2 sin kL
cos
2

kL 1  cos kL
Compte tenu du fait que cos 2  l’expression ci-dessus devient :
2 2

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M max 
1 M2  M 2  M  M equ
2(1  cos kL)
2
kL kL
cos cos
2 2

Avec le moment CONSTANT équivalent défini comme suit :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M equ  M 2
M2  M 2   CM  CM
2(1  cos kL)
2 0

de sorte que le coefficient de moment CONSTANT équivalent C est donné par :

2
M M 
1  2 1 cos(kL)   1 
C
M equ

M2  M2  (29)
M2 2(1  cos(kL))

en désignant par M2 le plus grand des moments d'extrémité pris en valeur absolue.

De la même manière, le moment maximal obtenu pour le cas 1 peut être réécrit
comme suit :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M max 
1
(1   )
M2  M2  M
1
2
sin 2 kL
Chapitre 7 7-26

1
M max  M equ
1

Avec le moment SINUSOIDAL équivalent valant cette fois :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
M equ  (1   )
M2  M2  M  C M  C M
2 2 m 2 m 0
sin kL

de sorte que le coefficient de moment SINUSOÏDAL équivalent Cm est donné par :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
Cm  (1   )
M2  M2 
2
sin kL

 kL  C
On observe encore une fois que le lien entre C et Cm est C  cos   m .
 2  1

7.3.1.2.1 Cas des barres à nœuds déplaçables

Jusqu’à présent, on a implicitement exclu le cas où la barre comprimée et fléchie


appartiendrait à une ossature à nœuds latéralement déplaçables et subirait de ce fait
une translation différentielle de ses extrémités.

Examinons maintenant le cas concret de la Figure 7-16. Quel que soit le degré de
restreinte exercé sur les extrémités de la barre, la déformée et dès lors le moment
secondaire peuvent assez bien être assimilés à une courbe sinusoïdale.
L’expression (28) reste donc d’application à condition d’y substituer 2 L à L.

Figure 7-16 Barres à nœuds latéralement déplaçables


Chapitre 7 7-27

Il vient alors, pour le coefficient de moment équivalent :

  2 EIf 0 
Cm  1   2
 1  (30)
 4M 0 L 

La flèche fo est celle d'une poutre sur appuis simples de longueur 2L et soumise à
une force concentrée valant 0.5 H et agissant à mi-longueur :

H L3
f0  (31)
2 6 EI

tandis que le moment Mo vaut :

HL
M0  (32)
4

En substituant (31) et (32) dans (30), on obtient l’expression suivante du coefficient


de moment équivalent :

2 
Cm  1    1   1  0.18 (33)
 12 

Les prescriptions réglementaires recommandent généralement une valeur moyenne


constante :

qui peut s’avérer quelque peu insécuritaire puisqu’elle correspond à une valeur de 
= 0,85.
Chapitre 7 7-28

7.3.1.2.2 Détermination pratique du coefficient d’équivalence

7.3.1.2.2.1 Poutres-colonnes à nœuds déplaçables


Cm  0.85

7.3.1.2.2.2 Poutres-colonnes avec chargement transversal


Formule générale (développée au paragraphe 7.3.1.1.4) :

N Ed   2 EIf 0 
Cm  1    1
Ncr  M 0 L2 

M 0 est le moment maximal au premier ordre, et f 0 est la flèche maximale sous le


diagramme de moment au premier ordre.

Exemples de cas particuliers :

 Cas d’une charge concentrée à mi-travée :

N Ed
Cm  1  0,18
Ncr

 Cas d’une charge uniformément répartie :

N Ed
Cm  1  0, 03
N cr

REMARQUE :

Le cas qui a été développé au paragraphe 7.3.1.1.4 était celui d’une poutre-colonne
soumise à une charge répartie quelconque, sans moments d’extrémités. La formule
est ici étendue au cas où des moments d’extrémités peuvent aussi s’appliquer en
surplus de cette charge uniformément répartie quelconque.

N Ed   2 EIf 0 
La formule Cm  1    1 n’est en réalité strictement valable que lorsque
Ncr  M 0 L2 
les déformées, primaire comme secondaire, peuvent être supposées sinusoïdales,
comme cela a été fait dans le développement du paragraphe 7.3.1.1.4. Si les
moments d’extrémités M1 et M2 ont des sens opposés, cette hypothèse de
N   2 EIf 0 
déformées sinusoïdales est mise à mal, mais l’expression Cm  1  Ed   1
Ncr  M 0 L2 
est malgré tout conservée, et elle s’avère sécuritaire.
Chapitre 7 7-29

7.3.1.2.2.3 Poutres-colonnes avec moments d’extrémités uniquement


Comme montré au paragraphe 7.3.1.1.1, pour le cas d’une poutre chargée
uniquement par des moments d’extrémités M 1 et M 2 , le coefficient de moment
sinusoïdal équivalent Cm vaut :

2
M M 
1  2 1 cos kL   1 
Cm  (1   )
M2  M2 
2
sin kL

En écrivant que M1   M 2 avec  compris entre -1 et 1, le coefficient Cm s’écrit :

 N ed 
1  2 cos    
2

 N   N cr 
Cm  1  ed  (34)
 N cr   N ed 
sin   
 N cr 

Cette formule peut être simplifiée par la formule de Villette :

N Ed
Cm  0, 79  0, 21  0,36 (  0,33) (35)
Ncr

La représentation graphique des formules (34) et (35) est donnée à la Figure 7-17:

1,4

1,2 =1

1,0
 = 0,5
0,8
Cm =0
0,6

0,4  = – 0,5
0,2 Equation (34)
Theoretical expression Eq. (56)
Equation1(35)
Method proposal Eq. (64) = –1
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

N Ed / N cr

Figure 7-17 : Coefficient Cm pour un diagramme de moment linéaire


Chapitre 7 7-30

REMARQUE :

On peut remarquer que, dans certains cas, le moment maximum au second ordre
M max ne se produit pas en travée mais sur appui et est alors égal au moment
primaire maximum M 0 . L’abscisse de la poutre où se produit le moment maximum
au second ordre M max dépend :

N Ed
 de  
N cr
 de  , le rapport entre les moments d’extrémités

En effet, dans certains cas, l’effort de compression peut ne pas être suffisamment
grand que pour que le moment maximum au second ordre M max apparaisse dans la
travée de la poutre mais plutôt à l’une de ses extrémités (Figure 7-18, cas pour
lequel   0 ).

Figure 7-18 : Position du moment maximal au second ordre

Cela se produit lorsque NEd est inférieur à la valeur suivante :

 arccos 
2

N lim  N cr   (36)
  

Cette valeur de N lim a été déterminée en écrivant les égalités suivantes :

M max  M 0

Cm M 0
 M0
1

 N ed 
1  2 cos    
2

 N   N cr 
Cm  1  ed   1
 N cr   N ed 
sin   
 N cr 

Notons aussi que plus le  est petit (plus il devient négatif, et plus les moments
d’extrémités ont des effets opposés sur la poutre (Figure 7-19 parcourue de gauche
Chapitre 7 7-31

à droite)), plus il faudra développer un effort normal important pour voir se


développer le M max dans la travée de la poutre.

Figure 7-19 : Barre comprimée et fléchie par des moments d’extrémité :


(a) Sollicitation, (b) Sollicitation équivalente excentrique, (c) Moment primaire,
(d) Moment non linéaire total

Dans le cas où N Ed  Nlim , le moment maximum au second ordre M max se produit


donc à une extrémité de la poutre. Dans ce cas, une autre valeur de Cm se devrait
d’être adoptée, pour respecter la condition M max  M 0 :

N Ed
Cm  1  (37)
N cr

En conclusion, le moment M max réel ne se produit pas forcément en travée, mais le


recourt au concept de moment équivalent suppose que ce moment se produit à mi-
travée (Figure 7-20).

Figure 7-20 Notion de moment équivalent


Chapitre 7 7-32

7.3.1.2.2.4 Tableau récapitulatif des coefficients Cm

Tableau 2. Récapitulatif des coefficients d’équivalence

Diagramme des moments primaires Coefficient d’équivalence


MEd

NEd NEd
N Ed
 MEd Cmi  0, 79  0, 21 i  0,36( i  0,33)
Ncr ,i

M ΨM   2 EI i  N
Cmi  1    1  Ed
NEd NEd  M i , Ed ( x) L2  N cr ,i
 
Mi,Ed (x) est le moment primaire maximum (My,Ed ou Mz,Ed
pour Cmy,0 et Cmz,0 respectivement)
 est la flèche maximale due au diagramme de moment
Cas général primaire (respectivement z et y pour Cmy,0 et Cmz,0)

NEd NEd N Ed
Cmi  1  0,18
N cr ,i

NEd NEd
N Ed
Cmi  1  0, 03
N cr ,i
Chapitre 7 7-33

7.3.1.2.3 Généralisation de la notion de moment équivalent

Lorsqu’on quitte le domaine de comportement strictement élastique, les relations


établies aux paragraphes précédents perdent, en toute rigueur, leur validité.
Néanmoins, à titre d’approximation et par souci de simplicité, on admet
généralement qu’elles restent applicables en arguant qu’à l’état limite ultime, la
plastification n'affecte qu'une partie seulement de la section de la poutre où le
moment non linéaire total est maximum. C'est pourquoi le rapport 1/(1-) reste
calculé en introduisant dans  la valeur de la charge critique élastique Ncr de
flambement par flexion.

Le concept de moment équivalent s’applique donc, par extension, aux cas


matériellement non linéaires et aux pièces industrielles. Il est aussi employé, bien
qu'alors la généralisation soit plus délicate, aux éléments présentant des continuités
avec d’autres éléments structuraux adjacents, de sorte que, cette fois, les moments
d’extrémité M1 et M2 sont le résultat de la continuité de la structure et non plus
d’actions extérieures directement appliquées.

Encore une fois, uniquement le cas des poutres isostatiques a été traité dans cette
partie. Pour le cas des poutres hyperstatiques, comme dit dans le paragraphe
7.3.1.1.7, il faut tenir compte du phénomène d’amplification non seulement pour les
moments en travée mais aussi pour les moments sur appui.

Le moment sinusoïdal équivalent à considérer pour une poutre hyperstatique est :

M sin,equ  max  Cm,travée M travée,0 ; Cm,appui M appui ,0 

Les coefficients d’équivalence Cm,travée et Cm,appui peuvent être trouvés, pour certains
cas de charges et conditions d’appuis, à la Figure 7-13.
Chapitre 7 7-34

7.3.2 Formules de stabilité des éléments comprimés-fléchis


Après s’être intéressés à la résistance d’une section comprimée-fléchie (§7.2), et
après avoir introduit les fondements théoriques nécessaires à la compréhension de
la stabilité des éléments comprimés-fléchis (§7.3.1), nous en arrivons désormais à
développer des formules permettant de vérifier la stabilité globale d’un élément
soumis à flexion et compression.

La vérification de la stabilité d’un élément comprimé-fléchi consiste en la vérification


de la résistance de la section la plus sollicitée de la poutre-colonne. Cette vérification
doit s’effectuer sous les efforts internes, soit principalement sous effort axial et
moment de flexion, calculés au second ordre ; en terme de moment, il convient donc
de déterminer la valeur du moment maximal total incluant les effets du second ordre,
M max .

Comme nous l’avons montré précédemment, pour un diagramme de moment


primaire réel quelconque, dont le moment maximum vaut M 0 , la démarche pour
obtenir le moment total maximum tenant compte des effets du second ordre M max est
la suivante :

 remplacer le diagramme de moment primaire réel par un diagramme de moment


primaire équivalent sinusoïdal, dont le moment maximal vaut M equ  Cm M 0 ;
 calculer le moment total maximal incluant les effets du second ordre M max en
M equ Cm M 0
amplifiant ce moment primaire équivalent sinusoïdal : M max  
1 1

Le calcul de Cm s’effectue comme décrit au paragraphe 7.3.1.2.2.

Dans le cas particulier d’un élément soumis à un diagramme de moment primaire


linéaire (chargement par moments d’extrémités uniquement), la formulation de Cm
n’est pas unique, comme vu au paragraphe 7.3.1.2.2.3, et deux options s’offrent
alors pour la vérification de la stabilité de l’élément comprimé-fléchi :

1) soit le moment maximum M max est calculé de manière correcte, c’est-à-dire en


N
prenant, pour la valeur de Cm , soit l’expression 1  Ed (formule (37)) dans le
N cr
domaine où N Ed  Nlim , soit la formule de Villette (formule (35)) dans le domaine
où N Ed  Nlim . La vérification de la stabilité de l’élément, qui consiste, rappelons-
le, en une vérification de résistance de la section la plus sollicitée, sera donc
mise en œuvre sur base de valeurs différentes de Cm selon la valeur de N Ed
agissant sur l’élément.
2) soit le moment maximum M max est calculé en considérant toujours la formule de
Villette quelque soit la valeur de N Ed . Notons que le résultat est similaire à
l’option précédente dans le cas où N Ed  Nlim . Dans le cas contraire, le M max
déterminé dans l’option 2 est sous-évalué par rapport à sa valeur réelle (puisque
Chapitre 7 7-35

le Cm est sous-évalué, cfr Figure 7-17) et la vérification effectuée est dés lors
insécuritaire.
En réalité, dans le cas où N Ed  Nlim , la ruine est guidée non pas par l’instabilité
de l’ensemble de l’élément mais par la plastification des extrémités de la barre. Il
faut donc vérifier, dans cette option 2, en plus de la stabilité de l’élément à partir
des formules décrites dans ce paragraphe, la résistance des sections
d’extrémités.

La situation décrite ci-dessus pour le cas d’une barre soumise à des moments
d’extrémités peut aussi se rencontrer dans d’autres types de chargements
(diagramme de moment primaire quelconque). En effet, il y a toujours une valeur de
N lim pour laquelle le moment maximal M max au second ordre ne se produira pas en
travée mais sur appui. L’expression de ce N lim sera différente d’un type de
chargement à l’autre, l’expression (36) n’étant valable que pour le cas d’un
chargement par moments d’extrémités.

Par soucis d’uniformité et de simplicité, l’Eurocode 3 recommande dès lors, quelque


soit la valeur de l’effort N Ed , de calculer le Cm en travée et d’utiliser les formules de
vérification de stabilité de l’élément comprimé-fléchi avec cette valeur de Cm en
travée. Ces formules de vérification de stabilité de l’élément, qui vont être exposées
ci-après, couvrent les différents modes de ruine d’un élément comprimé-fléchi, mais
pas la plastification des sections d’extrémités, qui se produira lorsque l’effort N Ed
sera « faible », c’est-à-dire inférieur à un N lim , dépendant du type de chargement de
l’élément.

En conclusion, l’Eurocode recommande la vérification de :


 la stabilité de l’élément, mise en œuvre sur base d’un Cm calculé en travée
ET
 la résistance des sections d’extrémité de l’élément

Nous en venons maintenant au développement même de ces formules de


vérification de stabilité des éléments comprimés-fléchis. L’Eurocode fournit pour cela
des formules qui peuvent sembler, au premier abord, assez complexes. Ces
formules fournies dans l’Eurocode sont les formules les plus complètes (faisant
intervenir tous les paramètres de plasticité, déversement, …) et sont celles décrites
au paragraphe 7.3.2.4 de ce cours.

Pour arriver à ces formules complètes, un cheminement pas-à-pas va être suivi dans
le cadre de ce cours, pour introduire un à un les paramètres de ces équations et en
montrer le sens physique. Nous nous concentrerons donc tout d’abord sur le cas
simple de comportement 2D d’une poutre-colonne ; fléchie uniquement dans son
plan d’axe fort, la poutre-colonne ne peut flamber que dans ce plan et ne peut pas
déverser. De plus, cette poutre-colonne sera supposée rester élastique. C’est sur ce
cas de base que seront introduits les concepts fondamentaux. Cette démarche de
base sera alors généralisée au comportement 3D (sans déversement dans un
premier temps), ainsi que pour les sections pouvant passer dans le domaine élasto-
Chapitre 7 7-36

plastique. Finalement, l’éventuelle sensibilité de l’élément au déversement sera prise


en compte.

7.3.2.1 Critères de non susceptibilité au déversement

Si la section est telle que I t  I y , alors la membrure est dite « non susceptible de
déformation de torsion ». Elle ne risque donc pas de déverser.

Si, par contre, la section est telle que I t  I y , l’effet des restreintes éventuelles est
examiné :

 N  N 
 si 0  0, 2 C1 4 1  Ed 1  Ed  alors la membrure est « non susceptible
 N  N 
 cr , z  cr ,TF 

de déformation de torsion » : elle ne déversera pas ;


 N  N 
 si 0  0, 2 C1 4 1  Ed 1  Ed  alors la membrure est « susceptible de
 N  N 
 cr , z  cr ,TF 

déformation de torsion » et le danger de déversement est à prendre en


considération.

Les coefficients intervenant dans les expressions ci-dessus sont les suivants :

 0 représente l’élancement réduit pour le déversement dans le cas de base


d’un moment de flexion constant le long de la poutre
 C1 est le coefficient défini au chapitre 6 sur la flexion qui intervient dans
l’expression de M cr et qui tient compte de la forme du diagramme des
moments
A   2 EI 
 N cr ,TF   T
GI  
I y  Iz  l2 

Finalement, si la membrure est susceptible de déverser, on se reportera au


paragraphe 7.3.2.4 et dans le cas contraire, ce sont les paragraphes 7.3.2.2 et
7.3.2.3 qui devront être utilisés.
Chapitre 7 7-37

7.3.2.2 Comportement élastique sans déversement

7.3.2.2.1 2D

Le cas étudié est celui d’une barre ayant une déformée initiale sinusoïdale
d’amplitude maximale e0,d . Cette imperfection e0,d est une imperfection dite
«équivalente», car elle tient compte d’une part, des imperfections géométriques de la
barre (défaut de rectitude) et, d’autre part, des imperfections matérielles (contraintes
résiduelles, …). Cette barre est soumise à un effort axial N et, à ses extrémités, à
deux moments concentrés égaux chacun à M equ (Figure 7-21).

Figure 7-21 : Cas de base

Ce moment équivalent constant M equ est égal à CM Ed , M Ed étant le moment


primaire maximal agissant dans la poutre (notons que c’est bien le coefficient C qu’il
faut utiliser pour obtenir l’équivalence avec un moment constant).

On considère dans un premier temps une approche en 2D, ce qui signifie que, d’une
part, la poutre ne peut pas déverser et, d’autre part, la poutre ne peut flamber que
dans un seul plan, celui dans lequel elle est fléchie.

Puisque l’approche est ici élastique, il faut vérifier le critère suivant dans la section
critique (= à mi-portée de la poutre-colonne) :

 N   e ,d   M  f y
0
Chapitre 7 7-38

Le premier terme est la contrainte due à l’effort normal N, le deuxième est une
contrainte de flexion due à la présence de la déformée initiale et le troisième terme
est dû à l’application du moment équivalent.

Cette équation s’écrit :

N e M
 0,d
 1
fy fy fy

En multipliant le premier terme haut et bas par l’aire de la section, et les deux autres
termes haut et bas par le module élastique de la section Wel , on obtient :

N Ed M (e0,d ) M ( M Ed )
  1
N pl M el M el

N Ed K1e0,d N Ed K 2 M Eq
  1
N pl M el M el

N Ed K1e0,d N Ed K 2CM Ed
  1
N pl M el M el

1 1
Pour rappel, K1  et K 2  . En sachant que K1Cm  K2C , on peut
N
1  Ed   N Ed 
N cr cos  
 2 N cr 
écrire :

N Ed K1e0,d N Ed K1Cm M Ed
  1
N pl M el M el

N Ed 1  e0,d N Ed  Cm M Ed 
   1 (38)
N pl 1  N Ed  M el 
N cr

Pour déterminer la valeur de l’excentricité e0,d , mettons-nous dans le cas particulier


tel que M Ed  0 : la poutre est uniquement soumise à un effort normal N Ed .
L’équation (38) doit représenter correctement le flambement. Lorsque le premier
terme de l’équation égale juste le deuxième terme, la « poutre-colonne » (dégénérée
en simple « colonne ») flambe et N Ed   N pl :

1 e0,d  N pl
 1
 N pl M el
1
N cr
Chapitre 7 7-39

  N pl  M el
 (1   ) 1   2  el
M
e0,d  (1   ) 1  
 Ncr   N pl  N pl

En insérant cette expression de e0,d dans l’équation (38), on obtient :



N Ed (1   ) 1   N Ed
2

Cm M Ed
1
N pl  N Ed  N pl  N Ed 
1   1   M el
 N cr   N cr 

N pl
En réarrangeant cette équation, en tenant compte du fait que  2  , l’équation
N cr
devient :

N Ed
1
N Ed N cr Cm M Ed
 1
 N pl 1  N Ed   N Ed 
1
N cr   M el
N cr 

N Ed Cm M Ed
 1 (39)
 N pl  N Ed 
1   M el
 N cr 

N Ed
1
N cr

N Ed
1 
N cr

Cas particuliers :

N Ed
 si M Ed  0 , l’équation (39) devient  1 ce qui est l’équation de la
 N pl
vérification au flambement
M Ed
 si N Ed  0 ,   1 ainsi que Cm et l’équation (39) devient  1 . Cette
M el
équation vérifie que le moment maximal au premier ordre est bien inférieur au
moment résistant élastique de la section
N N M
 si Ncr   ,   1 , Ed  0 et   1. L’équation (39) devient Ed  Ed  1 ,
N cr N pl M el
ce qui revient à vérifier qu’aucune fibre n’atteint f y .
Chapitre 7 7-40

7.3.2.2.2 3D

Dans ce cas-ci, la poutre-colonne peut être soumise à un M y , Ed et à un M z , Ed . De


plus, le flambement peut survenir selon les deux axes, il y a donc deux inégalités à
vérifier pour assurer la stabilité globale de la poutre-colonne (le déversement est
toujours supposé empêché) :

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 y    1 (40)
 y N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 z    1 (41)
 z N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 

Avec :

1  N Ed / N cr , y
y 
1   y N Ed / N cr , y

1  N Ed / N cr , z
z 
1   z N Ed / N cr , z

Les coefficients de moments équivalents Cmy et Cmz sont tels que définis au
paragraphe 7.3.1.2.1.

Lorsque N Ed  0 , les coefficients  y et  z ainsi que les Cm sont égaux à 1, et les


équations (40) et (41) deviennent toutes deux identiques à

M y , Ed M z , Ed
 1
M el , y , Rd M el , z , Rd

Cette équation est le critère de flexion bi-axiale pour une section devant demeurer
dans le domaine élastique.
Chapitre 7 7-41

7.3.2.3 Comportement élasto-plastique, sans déversement

7.3.2.3.1 Sections de classe 1 ou 2

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 y   *   1 (42)
 y N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) C yy M pl , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) C yz M pl , z , Rd 

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 z  *    1 (43)
 z N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) Czy M pl , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) Czz M pl , z , Rd 

Les  z et  y sont identiques à ceux définis précédemment.

Les coefficients  * et  * sont introduits pour tenir compte de l’interaction plastique


M y - M z tandis que les coefficients Cii , Cij sont introduits pour tenir compte de
l’interaction plastique N  M y et N  M z .

7.3.2.3.1.1 Coefficients  * et  *

wz
 *  0, 6
wy

wy
 *  0, 6
wz

Wpl
Avec w   1,5 .
Wel

Si l’on se place dans le cas où N Ed  0 , les équations (42) et (43) deviennent :

M y , Ed M z , Ed
 * 1
M pl , y , Rd M pl , z , Rd

M y , Ed M z , Ed
*  1
M pl , y , Rd M pl , z , Rd

Il est à noter ici que les coefficients  * et  * sont inférieurs à l’unité.


Graphiquement, ces deux équations d’interaction se représentent comme suit :
Chapitre 7 7-42

Figure 7-22. Approximation bilinéaire de la loi d’interaction My-Mz

Ce critère d’interaction My-Mz est une approximation bilinéaire du critère d’interaction


My-Mz non linéaire qui se trouve dans l’Eurocode :
 
 M y , Ed   M z , Ed 
      1
 M pl , y , Rd   M pl , z , Rd 

Pour les valeurs de  et  , se reporter au chapitre 6 traitant des membrures


fléchies.

7.3.2.3.1.2 Coefficients Cii Cij

 1, 6
Cii  1   wi  1  2 
 wi  2  N
Cm,i 2 max  max  Ed  el , j
W

 N pl , Rd Wpl ,i
(44)

 Cm, j 2 max  N Ed
2

Cij  1   w j  1  2  14
w j Wel , j
  0, 6 (45)
 wj5  N pl , Rd wi Wpl ,i
 

max est le maximum des deux élancements  y et z calculés pour le flambement de


la poutre-colonne suivant les deux axes.

Si l’on se place dans le cas où M z , Ed est nul et que la poutre-colonne est peu élancée
( N cr >>, pour ne pas avoir à se soucier des instabilités dues au flambement), les
équations (42) et (43) deviennent :
Chapitre 7 7-43

N Ed M y , Ed
 1 (46)
N pl , Rd C yy M pl , y , Rd

N Ed M y , Ed
* 1 (47)
N pl , Rd Czy M pl , y , Rd

Puisque lorsque l’élancement tend vers 0 (poutre-colonne très trapue et peu


sensibles aux instabilités), C yy  Czy (confer équations (44) et (45) avec max  0 ), et
comme les coefficients  * et  * sont inférieurs à l’unité, la seule équation qui est à
vérifier est l’équation (46). Cette formule d’interaction M-N est non linéaire, puisque
 N 
le coefficient C yy  Czy est dépendant de N Ed  C yy  Czy  1  2  wy  1 Ed  . Ce
 N pl , Rd 

critère d’interaction est représenté en traits pointillés sur la figure Figure 7-23, tandis
que le critère d’interaction M+N réel est représenté en trait continu sur cette même
figure (notons que le critère d’interaction MN réel est non linéaire, alors que le critère
d’interaction MN donné dans l’Eurocode 3 est une approximation linéaire (pour la
flexion d’axe fort) de ce critère réel non linéaire).

NEd

Npl,Rd Critère de résistance MN réel

Eq.
Eq.(14)
(46)

MEd
Mpl,Rd

Figure 7-23. Interaction MN (flexion d’axe fort)

7.3.2.3.2 Sections de classe 3

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 y    1
 y N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 

N Ed  Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
 z    1
 z N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 

Comme on peut le voir dans ces équations, les termes * et * sont égaux à 1, ce
qui induit une loi d’interaction My-Mz linéaire, ce qui est correct pour une classe 3.
Chapitre 7 7-44

De la même manière, les coefficients Cii Cij sont eux aussi égaux à 1, puisque les
lois d’interaction N-My et N-Mz sont aussi linéaires pour les sections de classe 3.

7.3.2.3.3 Sections de classe 4

N Ed  Cmy  M y , Ed  eN , y N Ed  Cmz  M z , Ed  eN , z N Ed  
 y    1
 y N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M eff , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M eff , z , Rd 

N Ed  Cmy  M y , Ed  eN , y N Ed  Cmz  M z , Ed  eN , z N Ed  
 z    1
 z N pl , Rd  (1  N Ed / N cr , y ) M eff , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M eff , z , Rd 

Dans ces expressions, Meff,Rd représente la résistance en flexion de la section droite


efficace, et eN,y le décalage du centre de gravité suivant la direction z-z, décalage du
centre de gravité dû à la réduction de section brute en section efficace.
Chapitre 7 7-45

7.3.2.4 Comportement élasto-plastique, avec déversement

7.3.2.4.1 Sections de classe 1 ou 2

 
 
N Ed k Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
  y  LT  *  1
 y N pl , Rd   N   N Ed 
 LT 1  Ed  C yy ,mod M pl , y , Rd 1   C yz ,mod M pl , z , Rd 
  N cr , y   N cr , z  
 

 
 
N Ed  k Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
  z   * LT   1
 z N pl , Rd  LT  N   N Ed 
 1  Ed  Czy ,mod M pl , y , Rd 1   Czz ,mod M pl , z , Rd 
  N cr , y   N cr , z  
 

  LT est le facteur de réduction dû au déversement. Il faut noter que ce


coefficient n’influence que les termes M y , Rd , relatifs à la flexion d’axe fort.
 k LT est un coefficient qui tient compte de l’influence de l’effort axial N sur le
phénomène de déversement

Cmy 2 aLT
kLT  1
1  N Ed / Ncr , z  1  N Ed / Ncr ,T 
It
aLT  1  0
Iy

A   2 EI 
N cr ,T   t
GI  
I y  Iz  LLT 2 

 Cmy et Cmz
Cmz  Cmz 0
aLT  y
Cmy  Cmy 0  (1  Cmy 0 )
1  aLT  y
M y , Ed A
y  pour les sections de classe 1, 2 et 3
N Ed Wel , y
M y , Ed Aeff
y  pour les sections de classe 4
N Ed Weff , y

Les coefficients Cmy 0 et Cmz 0 sont les coefficients d’équivalence Cm définis dans le
Tableau 2.
Chapitre 7 7-46

 Cii ,mod et Cij ,mod


  Wel , y
C yy ,mod  1   wy  1  2 

1, 6
wy
 2  N
Cmy 2 max  max  Ed  bLT  
N
 pl , Rd  Wpl , y
 Cmz 2 max  N Ed
2
 wz Wel , z
C yz ,mod  1   wz  1  2  14   c 
LT  0, 6
  N pl , Rd 
5
wz wy Wpl , z

 Cmy 2 max  N Ed
2

Czy ,mod  1   wy  1 2  14
wy Wel , y
    d   0, 6
  N pl , Rd 
LT
wy 5 wz Wpl , y
  
 1,6
Czz ,mod  1   wz  1  2 
 wz  2  N
Cmz 2 max  max  eLT  Ed  el , z  W
 N pl , Rd Wpl , z

avec :

2 M y , Ed M z , Ed
bLT  0,5 aLT  0
 LT M pl , y , Rd M pl , z , Rd

2
0 M y , Ed
cLT  10 aLT
5   z Cmy  LT M pl , y , Rd
4

0 M y , Ed M z , Ed
d LT  2aLT
0,1   z Cmy  LT M pl , y , Rd Cmz M pl , z , Rd
4

0 M y , Ed
eLT  1, 7aLT
0,1   z Cmy  LT M pl , y , Rd
4

max est le maximum est deux élancements  y et z calculés pour le


flambement de la poutre-colonne suivant les deux axes.
0 est l’élancement réduit pour le déversement dans le cas particulier d’un
moment de flexion constant le long de la poutre.

7.3.2.4.2 Sections de classe 3

N Ed k Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
  y  LT   1
 y N pl , Rd   LT (1  N Ed / Ncr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 

N Ed k Cmy M y , Ed Cmz M z , Ed 
  z  LT   1
 z N pl , Rd   LT (1  N Ed / N cr , y ) M el , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M el , z , Rd 
Chapitre 7 7-47

7.3.2.4.3 Sections de classe 4

N Ed  k Cmy  M y , Ed  eN , y N Ed  Cmz  M z , Ed  eN , z N Ed  
  y  LT   1
 y N pl , Rd   LT (1  N Ed / N cr , y ) M eff , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M eff , z , Rd 

N Ed  k Cmy  M y , Ed  eN , y N Ed  Cmz  M z , Ed  eN , z N Ed  
  z  LT   1
 z N pl , Rd   LT (1  N Ed / N cr , y ) M eff , y , Rd (1  N Ed / N cr , z ) M eff , z , Rd 
Université de Liège

Département ArGEnCo

CONSTRUCTIONS METALLIQUES ET EN BETON I

Partie CONTRUCTIONS METALLIQUES I


3ème Bachelier Ingénieur Civil, option « Constructions »

Exercices
SEPTEMBRE 2011

Ludivine Comeliau & Jean-Pierre Jaspart


TABLE DES MATIÈRES

I. ÉNONCÉS.................................................................................................... 3
I.1. Membrures tendues ...................................................................................................... 3
I.2. Membrures comprimées ............................................................................................. 10
I.3. Poutres fléchies – Sans déversement.......................................................................... 19
I.4. Poutres fléchies – Avec déversement ......................................................................... 22
I.5. Exercices récapitulatifs .............................................................................................. 26

II. SOLUTIONS.............................................................................................. 36
II.1. Membrures tendues .................................................................................................... 36
II.2. Membrures comprimées ............................................................................................. 40
II.3. Poutres fléchies – Sans déversement.......................................................................... 44
II.4. Poutres fléchies – Avec déversement ......................................................................... 48
II.5. Exercices récapitulatifs .............................................................................................. 50
I. ÉNONCÉS

I.1. MEMBRURES TENDUES

Exercice 1

Déterminer l’épaisseur minimale que doivent avoir les plats afin d’assurer la transmission, en
service, d’un effort de traction N entre les éléments assemblés (Figure 1).

Figure 1

Données :

⋅   200  (charge variable)


⋅ Acier S235
⋅ 6 boulons ordinaires M20 (diamètre nominal   20 ), répartis en trois rangées
de deux boulons
⋅ Le diamètre des trous est de 2 mm supérieur à celui des boulons (  
2 )
⋅ La largeur des plats est de  150

Exercice 2

L’assemblage représenté à la Figure 2 ci-dessous doit transmettre un effort de traction


pondéré  entre les plats A et B. On demande de vérifier la résistance de ces plats.

Données :

⋅   280 
⋅ Acier S235
⋅ 5 boulons ordinaires M20 (diamètre nominal   20 ), disposés comme
renseigné à la Figure 2
⋅ Le diamètre des trous est de 2 mm supérieur à celui des boulons (  
2 )
⋅ L’épaisseur des plats est de   10
⋅ On considère qu’il y a équirépartition de l’effort entre les cinq boulons

C. M. I : EXERCICES 3/55 I.1. Membrures tendues


Figure 2

Exercice 3

Le contreventement d’une structure est réalisé à l’aide de cornières à ailes inégales


L150x100x10. Celles-ci sont fixées aux colonnes par leur aile la plus petite, par
l’intermédiaire de 3 boulons M16 disposés en une seule file (Figure 3).

On demande de vérifier la résistance d’une cornière sollicitée par un effort de traction pondéré
  330 .

Données :

⋅ Acier S235
⋅ Boulons ordinaires M16 (diamètre nominal   16 )
⋅ Le diamètre des trous est de 2 mm supérieur à celui des boulons (  
2 )
⋅ On considère qu’il y a équirépartition de l’effort entre les 3 boulons
⋅ Disposition des boulons (Figure 3) :   35 ,   25 ,   100

Figure 3

C. M. I : EXERCICES 4/55 I.1. Membrures tendues


Exercice 4

On demande de vérifier la résistance en section d’une cornière 130x65x10 (S355) soumise à


un effort de traction pondéré   400 ݇ܰ, sachant que cette cornière est fixée par sa
grande aile au reste de la structure grâce à deux boulons M27 positionnés comme représenté à
la Figure 4.

NEd

60

60 180

Figure 4: Cornière soumise à un effort de traction (dimensions en mm)

Exercice 5

Soit l’assemblage de la Figure 5 ci-dessous, devant transmettre un effort de traction N (charge


variable) entre deux plats. Il est demandé de vérifier la résistance des plats de cet assemblage
et de donner un avis quant au mode de ruine (ductile ou fragile) engendré lorsque la force N
dépasse cette résistance.

Données :

⋅ N = 250 kN (non pondéré)


⋅ Acier S235 (fy = 235 N/mm², fu = 360 N/mm²)
⋅ 4 boulons ordinaires M20

N N

Figure 5

C. M. I : EXERCICES 5/55 I.1. Membrures tendues


Exercice 6

Soit l’assemblage de la Figure 6 ci-dessous, devant transmettre un effort de traction N (charge


variable) entre deux plats. Il est demandé de vérifier la résistance des plats et couvre-joints de
cet assemblage et de donner un avis quant au mode de ruine (ductile ou fragile) engendré
lorsque la force N dépasse cette résistance.

Données :

⋅ N = 250 kN (non pondéré)


⋅ Acier S235 (fy = 235 N/mm², fu = 360 N/mm²)
⋅ 4 boulons ordinaires M20

N N

Figure 6

Exercice 7

Soit un système de contreventement réalisé à l’aide de cornières à ailes inégales L130x65x8


(Figure 7). Ces dernières sont attachées aux colonnes au moyen de goussets de 12 mm
d’épaisseur et de boulons non précontraints M24. Il est demandé de vérifier la résistance
d’une barre sous l’application d’un effort de traction  de 200 kN (pondéré).

Note : Les trous de boulon percés dans les goussets et cornières ont un diamètre ( )
supérieur de 2 mm à celui des boulons ( ).

Données :

⋅ Cornières et gousset en acier S235 :   235 /  ;   360 / 


⋅ Propriétés du profilé L130x65x8 (Figure 7):
  130 ;  65 ;   8 ;  15,09 " ²
⋅ Géométrie de la connexion:
  2,5.  ;   2,5.  ;   
2

C. M. I : EXERCICES 6/55 I.1. Membrures tendues


N
A
Coupe A-A
L130x65x8
A

Gousset, t = 12 mm

Figure 7: Cornières de contreventement

Exercice 8

Une cornière L120x80x8 est assemblée par son aile la plus grande sur un plat de 5 mm
d’épaisseur et de largeur , à l’aide d’une file de 6 boulons M16 disposés comme indiqué à la
Figure 8. Cet assemblage doit transmettre un effort de traction  entre les deux éléments.

Figure 8: Assemblage (dimensions en mm)

On demande :

• De déterminer s’il est possible, en choisissant une largeur de plat appropriée, de


définir un assemblage dont le mode de ruine est ductile.

C. M. I : EXERCICES 7/55 I.1. Membrures tendues


• Si oui, de donner la valeur de à adopter pour que l’assemblage puisse supporter un
effort aussi grand que possible tout en satisfaisant cette exigence de ruine ductile.
Préciser la valeur de cet effort résistant ainsi que le mode de ruine associé.

• Si non, de donner la valeur de à adopter pour que l’assemblage puisse supporter un


effort aussi grand que possible en admettant un mode de ruine fragile. Préciser la
valeur de cet effort résistant ainsi que le mode de ruine associé.
Notes :

⋅ Le plat et la cornière sont tous deux réalisés en acier S235 ;


⋅ Le plat ne peut être moins large que l’aile de la cornière qui y est boulonnée ;
⋅ Le diamètre des trous de boulons est de 2 mm supérieur au diamètre nominal des
boulons ;
⋅ Les boulons sont capables de supporter l’effort maximal transmissible par le plat et la
cornière.

Exercice 9

Une cornière L120x80x8 est assemblée par son aile la plus petite sur un plat de 6 mm
d’épaisseur et de largeur , à l’aide d’une file de 6 boulons M16 disposés comme indiqué à la
Figure 9. Cet assemblage doit transmettre un effort de traction  entre les deux éléments.

Figure 9: Assemblage (dimensions en mm)

On demande :

• De déterminer s’il est possible, en choisissant une largeur de plat appropriée, de


définir un assemblage dont le mode de ruine est ductile.

• Si oui, de donner la valeur de à adopter pour que l’assemblage puisse supporter un


effort aussi grand que possible tout en satisfaisant cette exigence de ruine ductile.
Préciser la valeur de cet effort résistant ainsi que le mode de ruine associé.

C. M. I : EXERCICES 8/55 I.1. Membrures tendues


• Si non, de donner la valeur de à adopter pour que l’assemblage puisse supporter un
effort aussi grand que possible en admettant un mode de ruine fragile. Préciser la
valeur de cet effort résistant ainsi que le mode de ruine associé.
Notes :

⋅ Le plat et la cornière sont tous deux réalisés en acier S235 ;


⋅ Le plat ne peut être moins large que l’aile de la cornière qui y est boulonnée ;
⋅ Le diamètre des trous de boulons est de 2 mm supérieur au diamètre nominal des
boulons ;
⋅ Les boulons sont capables de supporter l’effort maximal transmissible par le plat et la
cornière.

C. M. I : EXERCICES 9/55 I.1. Membrures tendues


I.2. MEMBRURES COMPRIMÉES

Exercice 1

Vérifier la résistance de la colonne suivante sous l’effet d’un effort de compression P centré
en tête (charge permanente).

Données :

⋅ %  600  (charge de service)


⋅ Colonne HE 160 A, bi-articulée, de longueur &  3
⋅ Acier S235

Exercice 2

Dimensionner la colonne suivante pour qu’elle puisse reprendre l’effort de compression


centré pondéré  .

Données :

⋅   900 
⋅ Colonne bi-articulée de longueur &  3
⋅ Acier S235

Exercice 3

Soit la colonne de la Figure 10 ci-dessous, constituée d’un profilé HE 200 A. On demande de


vérifier sa résistance et de comparer les résultats obtenus avec ceux de l’Exercice 2.

Données :

⋅   900 
⋅ Acier S235

C. M. I : EXERCICES 10/55 I.2. Membrures comprimées


Figure 10

Exercice 4

Soit la structure de hall représentée à la Figure 11, dans laquelle les colonnes sont constituées
de profils creux de section carrée (profils doublement symétriques). Cette structure est
contreventée dans la direction longitudinale (des croix de contreventement sont présentes
dans les deux plans de colonnes, bien qu’elles ne soient représentées que dans le premier à la
figure); mais n’est pas contreventée dans la direction transversale.

On demande de déterminer le sens de flambement le plus défavorable pour les différentes


colonnes de ce hall, ainsi que d’estimer les longueurs de flambement correspondantes (donner
un intervalle).

Figure 11

C. M. I : EXERCICES 11/55 I.2. Membrures comprimées


Exercice 5

Soit une poutre en treillis, isostatique et chargée exclusivement en ses nœuds. On demande de
vérifier la résistance de l’élément le plus comprimé de la membrure supérieure, composée de
tubes rectangulaires finis à chaud.

Données :

⋅   500 
⋅ Acier S235
⋅ Longueur de l’élément : &  2,5
⋅ Profilé : tube rectangulaire fini à chaud de dimensions 150 mm x 100 mm x 5 mm
 23,36 "  ; '  707 " ) ; '*  378,6 " )
⋅ Le déplacement hors plan des nœuds du treillis est empêché

Exercice 6

Soit une colonne encastrée en base et haubanée dans son plan principal d’inertie y-y (Figure
12). On demande de déterminer l’effort de compression maximal qu’elle peut supporter, en
considérant que les haubans sont infiniment raides par rapport à la colonne.

Figure 12

Données :

⋅ & 5
⋅ Acier S235
⋅ Profilé : tube carré fini à chaud de dimensions 100 mm x 100 mm x 4 mm
 15,08 "  ; '  '*  226,35 " )

C. M. I : EXERCICES 12/55 I.2. Membrures comprimées


Exercice 7

La colonne AB représentée à la figure ci-dessous est soumise aux conditions d’appui


suivantes :

• Flexion d’axe fort : appuis simples en A et B


• Flexion d’axe faible : encastrement en A, appui horizontal en B. Cet appui (en B) est
réalisé grâce à 2 barres métalliques RB et SB supposées infiniment rigides en traction
et compression, et soumises chacune à un effort de traction P

On demande d’évaluer l’effort de traction P maximal que l’on peut introduire dans chacune de
ces barres sans mettre en péril la stabilité de la colonne.

Données :

⋅ Hauteur : 5 mètres
⋅ Profilé de la colonne : IPE 200
⋅ Acier : S355

Figure 13

Exercice 8

Un étai de 6 mètres de haut est réalisé à l’aide d’une section en H. Il est sollicité par une
charge axiale de 1600 kN en service (charge variable).

Cet étai est admis sécuritairement être simplement articulé à ses extrémités, tant pour la
flexion d’axe fort que d’axe faible. A mi-hauteur, il est muni d’une lisse constituée d’un profil
en H de moindre dimension, qui assure un point fixe pour le déplacement de la colonne dans
la direction y-y (Figure 13).

On demande de trouver le type le plus économique de section HEB de nuance S275


permettant d’assurer l’usage désiré.

C. M. I : EXERCICES 13/55 I.2. Membrures comprimées


Figure 14

Exercice 9

Soit le portique de la Figure 15 suivante. Il est contreventé dans le plan ABCDEF ; et les
conditions d’appuis dans ce plan sont telles qu’indiquées à la figure. Dans le plan transversal,
le portique n’est pas contreventé : les colonnes sont considérées encastrées en base mais le
déplacement en tête n’est pas empêché (« encastrées-libres »).

Les poutres sont soumises à une charge variable uniformément répartie p de 11 kN/m. Des
charges permanentes P de 270 kN sont en outre appliquées en tête des colonnes.

On demande :

• De choisir l’orientation la plus appropriée des colonnes (axe fort pour la flexion dans
le plan du portique ou dans le plan transversal) ?

• De dimensionner les colonnes AB et EF pour qu’elles soient stables à l’ELU.

C. M. I : EXERCICES 14/55 I.2. Membrures comprimées


Figure 15

Données :

⋅ L = 10 m
⋅ Le poids propre des éléments sera négligé
⋅ On utilisera un profilé de type HEA pour les colonnes
⋅ On utilisera un acier S355

Exercice 10

Soit une colonne de 4 mètres de longueur, constituée d’un profilé tubulaire de section
rectangulaire 200x200x10 (mm), fini à chaud, en acier S355.

La colonne en question fait partie d’une plus grande structure. On sait que sa longueur de
flambement d’axe fort vaut 2,5 fois la longueur physique de l’élément, et que la colonne peut
sécuritairement être considérée comme appuyée-encastrée vis-à-vis du flambement d’axe
faible (nœuds fixes en translation).

On demande de déterminer la charge maximum de compression à laquelle peut être soumise


cette colonne à l’état limite ultime.

Les caractéristiques statiques de la section RHS 200x200x10 sont les suivantes :

 56 "  ; '  2729 " ) ; '*  896 " )

C. M. I : EXERCICES 15/55 I.2. Membrures comprimées


Exercice 11

Soit une colonne de 4,5 mètres de haut soumise à un effort de compression  , dont les
conditions d’appuis sont spécifiées à la Figure 16. Il est demandé de vérifier la résistance de
la colonne, sachant que :

⋅ Elle est constituée d’un profilé HEA300 en acier S355


⋅   3000  (pondéré)

Figure 16

Exercice 12

Soit une ferme constituée de barres reliées entre elles par des assemblages rotulés en A, B, C,
D, E et F (Figure 17). Dans son plan, la structure est posée sur des appuis simples en A et E.
La stabilité hors-plan de la structure est assurée par un système de contreventement (lignes en
trait interrompu) qui empêche le déplacement hors-plan des nœuds A, B, C, D, E et F.

Des charges concentrées variables P sont appliquées verticalement aux points B, D et F. Les
barres sont constituées de profilés UAP 100, placés avec l’âme verticale. Pour la barre BD, on
demande de :

• Déterminer le diagramme de l’effort normal à l’ELU et la valeur de cet effort ;

• Vérifier la résistance et la stabilité de la barre comprimée.

C. M. I : EXERCICES 16/55 I.2. Membrures comprimées


P P P

B D F

A E

Figure 17: Ferme en treillis

Note : Le poids propre des éléments est négligé

Données :

⋅ Acier S355 :   355 / 

⋅ %  200  (non pondéré)


⋅ Propriétés du profilé UAP 100 (Figure 18):
Section de Classe 1
 + , + , - + ,
100 50 5,5
. + , / + , +"  ,
8,5 8,5 13,38
' +" ) , 012, +" 3 , 042, +" 3 ,
109,5 41,90 49,59
'* +" ) , 012,* +" 3 , 042,* +" 3 ,
32,83 9,95 18,47
Figure 18: Profilé UAP

Exercice 13

Soit la structure de la Figure 19, soumise aux charges indiquées. On demande :

• D’estimer grossièrement la longueur de flambement des différentes colonnes de la


structure dans le plan considéré (donner un intervalle) ;

• Sur base des résultats précédents, d’évaluer de façon sécuritaire la valeur maximale
que peuvent prendre les charges variables % ;

C. M. I : EXERCICES 17/55 I.2. Membrures comprimées


• Ce que deviendrait la longueur de flambement des colonnes si l’on supprimait l’appui
horizontal du premier niveau (en conservant celui du second niveau).

Figure 19: Structure (dimensions en m) et sollicitations

Notes :

⋅ Tous les éléments sont réalisés en acier S355 ;


⋅ Les colonnes sont faites de profilés HEB140 ;
⋅ Tous les profilés fléchissent autour de leur axe fort dans le plan de la structure ;
⋅ On suppose empêchée toute instabilité en dehors du plan de la structure.

C. M. I : EXERCICES 18/55 I.2. Membrures comprimées


I.3. POUTRES FLÉCHIES – SANS DÉVERSEMENT

Exercice 1

On demande d’évaluer la classe des différentes sections transversales de poutres en H de la


Figure 20, ainsi que le moment maximum qu’elles sont capables de supporter si elles sont
soumises à flexion pure (pour une flexion d’axe fort et pour une flexion d’axe faible). L’acier
utilisé est du S355.

mm b t h a R
Profil 1 IPE 200
Profil 2 HE 160 A
Profil 3 500 20 2500 25 25
Profil 4 800 20 2500 25 25

Figure 20

Exercice 2

Soit la poutre de 15 mètres de long représentée à la Figure 21 suivante. Elle repose sur trois
appuis constitués de poutres de toiture inclinées de 30° par rapport au plan horizontal. On
demande de vérifier la poutre à l’ELU (résistance en section) et à l’ELS (flèche) sous une
charge variable uniformément répartie de 3 kN/m (non pondérée) agissant dans le plan
vertical.

Figure 21

Données :

⋅ Profilé HE 160 AA
⋅ Flèche maximale admissible dans le plan vertical : 1/350 de la portée entre appuis
⋅ On néglige le poids propre de la poutre
⋅ Tout danger d’instabilité de la poutrelle par déversement est supposé écarté

C. M. I : EXERCICES 19/55 I.3. Poutres fléchies – Sans déversement


⋅ Acier S235 ou S355
⋅ Les diagrammes et les maxima de moments et d’efforts tranchants sous charge
pondérée sont les suivants :

Diagramme de 5 en [N.m] : Diagramme de 6 en [N] :

Flexion d’axe fort : Flexion d’axe fort :

Flexion d’axe faible : Flexion d’axe faible :

Exercice 3

Soit une poutre de 5 mètres de long constituée d’un profilé HEA 280 et simplement bi-
appuyée aussi bien selon l’axe fort que selon l’axe faible.

Elle est soumise à une charge concentrée 7. % en son centre induisant une flexion d’axe fort et
à une charge uniformément répartie 7.  induisant une flexion d’axe faible.

On demande de déterminer la valeur maximale du multiplicateur des charges 7 à l’ELU si la


poutre est constituée d’acier de nuance :

a) S235
b) S355

Données :

⋅ %  10 
⋅   1 /
⋅ Le poids propre sera négligé
⋅ Le déversement est supposé empêché

Exercice 4

Soit le portique de la Figure 22, dont les poutres, disposées de manière à fléchir selon leur axe
fort, sont soumises à une charge variable uniformément répartie p.

C. M. I : EXERCICES 20/55 I.3. Poutres fléchies – Sans déversement


On demande de déterminer la charge maximale p que peut supporter la poutre à l’ELU et à
l’ELS si elle est constituée :

a) d’un profilé tubulaire de section rectangulaire 280x140x5 (mm), en acier S355


b) d’un profilé HE260AA, en acier S460 (tout danger de déversement est supposé écarté)

Données :

⋅ L = 10 m
⋅ Le poids propre des éléments sera négligé
⋅ La flèche des poutres ne peut dépasser L/250

Figure 22

Exercice 5

Une poutre ABC de 7 mètres de long, réalisée à partir d’un profilé creux rectangulaire
280x140x5 (mm), en acier S355, est soumise aux charges réparties suivantes :
⋅   5. 7 / sollicitant la poutre en flexion d’axe fort
⋅ 8  2. 7 / sollicitant la poutre en flexion d’axe faible

La poutre est bi-appuyée dans son plan de grande inertie (appuis simples en A et C) ; tandis
que, dans son plan de faible inertie, une entretoise lui fournit un appui supplémentaire en son
centre, en empêchant le déplacement transversal du point B (poutre sur trois appuis pour la
flexion d’axe faible).

On demande de quantifier la perte en termes de capacité portante de la poutre si l’on impose


une vérification élastique de celle-ci (par rapport à une vérification plastique).

Note : On réalisera une analyse élastique de la poutre (détermination des efforts), même en
cas de vérification plastique des sections

C. M. I : EXERCICES 21/55 I.3. Poutres fléchies – Sans déversement


I.4. POUTRES FLÉCHIES – AVEC DÉVERSEMENT

Exercice 1

Soit un profilé IPE 200 soumis à un moment de flexion constant sur toute sa longueur et
reposant en A et en B sur deux appuis à fourches (Figure 23). L’acier utilisé est du S355.

On demande d’évaluer la valeur du moment ultime de déversement de la poutre.

Figure 23

Exercice 2

Soit une poutre de 5 mètres de portée sur deux appuis simples, assimilés à des appuis à
fourche (Figure 24). On demande de déterminer la charge maximale W (charge variable)
qu’elle peut supporter en son milieu, si la poutre est constituée :

a) D’un profilé IPE450


b) D’un profilé HEA300

Figure 24

Données :

⋅ Acier S355
⋅ La charge W est supposée agir au centre de cisaillement du profilé
⋅ Le poids propre de la poutre est négligé
⋅ Flèche maximale admissible : 1/400 de la portée

C. M. I : EXERCICES 22/55 I.4. Poutres fléchies – Avec déversement


Exercice 3

La poutre représentée à la Figure 25 (IPE200, S355) est connectée aux colonnes A et B


(HEB600, S355) par l’intermédiaire d’assemblages par plat d’about. Elle est soumise à une
charge variable uniformément répartie p appliquée sur sa semelle supérieure, ainsi qu’à son
poids propre.

On demande de déterminer la valeur maximale de la charge uniformément répartie p que la


poutre peut supporter à l’ELU et à l’ELS. On donne les coefficients 9  2,6 et 9  1,8.

Figure 25

Indications :

Pour une poutre AB bi-encastrée et sollicitée par une charge uniformément répartie p :
42=
⋅ Moment de flexion aux extrémités A et B : 5:  5;  <

42
⋅ Réaction d’appui verticale en A et en B : >:  >;  
42=
⋅ Moment de flexion positif maximal (au centre) : 5?@A 
)
42C
⋅ Flèche maximale (au centre) : B?@A  < 3D) E

Exercice 4

La poutre représentée à la Figure 26 ci-dessous (IPE200, S355) est soumise à une charge
variable uniformément répartie p agissant sur sa semelle supérieure (le poids propre de la
poutre est négligé). Ses conditions d’appuis sont les suivantes :
⋅ La poutre est soudée directement sur la semelle des colonnes
⋅ On dispose des raidisseurs de part et d’autre de l’âme des deux colonnes, à hauteur des
semelles de la poutre

C. M. I : EXERCICES 23/55 I.4. Poutres fléchies – Avec déversement


⋅ On suppose empêchées la torsion des colonnes autour de leur axe longitudinal ainsi
que leur flexion d’axe faible

On demande d’évaluer la valeur maximale de la charge uniformément répartie p que la poutre


peut supporter à l’ELU. On donne les coefficients 9  2,6 et 9  1,8.

Figure 26

Exercice 5

Soit le portique de la Figure 27 suivante, dont les poutres sont disposées de façon à fléchir
selon leur axe fort, et soumises à une charge variable uniformément répartie p.

On demande de déterminer la charge maximale p que peut supporter la poutre à l’ELU et à


l’ELS si elle est constituée :

a) d’un profilé IPE 300


b) d’un profilé HEA 240

Données :

⋅ Acier S460
⋅ L = 10 m
⋅ Le poids propre des éléments sera négligé
⋅ La flèche des poutres ne peut dépasser L/300
⋅ La charge p est supposée agir au centre de cisaillement de la section
⋅ 9  2,2

C. M. I : EXERCICES 24/55 I.4. Poutres fléchies – Avec déversement


Figure 27

C. M. I : EXERCICES 25/55 I.4. Poutres fléchies – Avec déversement


I.5. EXERCICES RÉCAPITULATIFS

Exercice 1

Soit la structure représentée à la Figure 28, dont on demande de vérifier la stabilité des
éléments. L’ossature est contreventée et les nœuds peuvent être considérés transversalement
non déplaçables. Les conditions d’appuis des colonnes sont identiques dans les deux plans
principaux de flexion.

Figure 28

Données :

⋅ Poutre : profilé IPE 220, acier S355


⋅ Colonnes : profilé HE 120 A, acier 355
⋅ Tous les éléments fléchissent selon leur axe fort dans le plan de la structure
⋅ Charges pondérées : %  100 ,   10 / , 8  6 /
⋅ On néglige le poids propre des éléments
⋅ Poutre AB : 9  1,9 et 9  0,8
⋅ Poutre BD : 9  2,5 et 9  0,95
⋅ Diagramme et maxima de moment (en N.m) dans la poutre :

⋅ Réactions d’appui générées par la poutre soumise à  sur AB et 8 sur BC:
- >F@GH1,:  19,242 
- >?I2I1,;  53,556 
- >JKIL1,M  13,202 

C. M. I : EXERCICES 26/55 I.5. Exercices récapitulatifs


Exercice 2

On s’intéresse au comportement d’un HEA260 (S275) soumis à flexion bi-axiale, comme


indiqué à la Figure 29. Il s’agit d’une panne de toiture, dont l’angle entre l’axe z et la verticale
vaut 20°, que l’on va supposer bi-appuyée, et qui est soumise à deux charges variables
concentrées non pondérées F = 40 kN appliquées au centre de gravité de la section.

F F

2.5 2.5 2.5

Figure 29 (dimensions en metres)

On demande de :

• Déterminer les distributions de moment et d’effort tranchant dans l’élément


• Vérifier la résistance en section à la flexion bi-axiale à l’ELU
• Vérifier la résistance au déversement de l’élément en négligeant la flexion d’axe faible
• Vérifier le critère de déformation à l’ELS

Exercice 3

Soit la structure plane représentée à la Figure 30. Elle est constituée de poutres IPE450 et de
colonnes HEA160, disposées de manière à travailler selon leur axe fort dans le plan
ABCDEF. Les colonnes sont encastrées dans la fondation en base et les poutres sont
connectées aux colonnes par des assemblages rotulés.

La structure est soumise à des charges variables concentrées P et à des charges permanentes
uniformément réparties q. On néglige le poids propre des poutres et des colonnes. L’acier
utilisé est du S355 pour tous les éléments structuraux.

Il est demandé de :

• Dessiner les diagrammes des efforts internes (M, N et V) dans la structure à l’ELU, en
indiquant les valeurs caractéristiques
• Déterminer la classe de section des profilés (IPE450 et HEA160) en fonction de leur
état de sollicitation
• Vérifier la stabilité de la colonne CD au flambement dans le plan ABCDEF
• Vérifier la résistance des sections transversales à mi-travée et au tiers de la poutre BD

C. M. I : EXERCICES 27/55 I.5. Exercices récapitulatifs


• Vérifier la stabilité au déversement de la poutre BD (en supposant que les charges
transversales sont appliquées au centre de gravité du profilé) et préciser quelles
doivent être les conditions d’appuis aux extrémités de la poutre pour que la résistance
au déversement calculée soit conforme à la réalité.

P P q P 2P P q P P

B D F

A C E

Figure 30

Données :

⋅ &  6 et N  4,5
⋅ %  150  (non pondérée) et 8  20 / (non pondérée)

Exercice 4

Soit la structure plane représentée à la Figure 31. Elle est constituée de poutres IPE450A et de
colonnes HE200AA, tous les profilés étant disposées de manière à travailler selon leur axe
faible dans le plan ABCDEF. Les colonnes sont encastrées dans la fondation en base et les
poutres sont connectées aux colonnes par des assemblages rotulés.

La structure est soumise à des charges variables concentrées P de 200 kN (non pondérées) et à
des charges permanentes uniformément réparties q de 20 kN/m (non pondérées). On néglige
le poids propre des poutres et des colonnes. L’acier utilisé est du S355 pour tous les éléments
structuraux.

Il est demandé de :

• Dessiner les diagrammes des efforts internes (M, N et V) dans la structure à l’ELU, en
indiquant les valeurs caractéristiques
• Déterminer la classe de section des profilés (IPE450A et HE200AA) en fonction de
leur état de sollicitation
• Vérifier la résistance et la stabilité de la poutre CD

C. M. I : EXERCICES 28/55 I.5. Exercices récapitulatifs


• Dessiner l’allure de la déformée de flambement des colonnes dans le plan ABCDEF
• Sur base du point précédent, vérifier la stabilité des colonnes AC et CE au flambement
dans le plan ABCDEF
P P
q

E F

P P
q

C D

A B

Figure 31

Exercice 5

Soit la poutre ABC de la Figure 32, réalisée à l’aide d’un profilé métallique IPE160, en acier
S355. Elle est fixée à la fondation par un appui rotulé en A ; et une barre DB (supposée
infiniment rigide sous effort axial) lui procure un support vertical en B. La poutre est disposée
de manière à travailler selon son axe fort pour la flexion dans le plan ABCD. Un système
approprié de contreventement (représenté en pointillés à la figure) empêche le déplacement
hors-plan de la poutre au point B.

Une charge concentrée variable P est appliquée verticalement vers le bas au point C (elle est
supposée agir au centre de cisaillement de la section). Pour ce cas de chargement, il est
demandé de :

• Dessiner les diagrammes des efforts internes (M, N et V) dans la structure à l’ELU, en
indiquant les valeurs caractéristiques
• Déterminer la classe de section du profilé métallique :
⋅ en flexion pure d’axe fort
⋅ en compression pure
⋅ en flexion composée
• Déterminer successivement, pour le tronçon de poutre AB :
⋅ la résistance au flambement seul (en négligeant le moment de flexion)

C. M. I : EXERCICES 29/55 I.5. Exercices récapitulatifs


⋅ la résistance au déversement seul (en négligeant l’effort normal)
Rem : En fait, le tronçon de poutre AB est soumis simultanément à flexion d’axe fort et à compression.
La vérification de la stabilité d’un élément à la fois comprimé et fléchi sort du cadre du cours de
Constructions Métalliques I (cf. cours CMII). Néanmoins, cette vérification requiert la détermination
des valeurs individuelles de résistance de l’élément en compression seule et en flexion seule. Ce sont
ces deux valeurs que l’on demande de calculer ici.

Figure 32

Données :

⋅ &  3 et &  1
⋅ %  12  (non pondérée)

Exercice 6

Soit la structure de la Figure 33, composée des éléments structuraux ABC (profilé IPE O 270,
S355) et DB profilé HEA 160, S355). Ces derniers sont disposés de manière à travailler selon
leur axe fort pour la flexion dans le plan ABCD.

La structure est fixée à la fondation, dans le plan ABCD, par deux appuis mobiles en A et C et
un appui fixe en D. L’appui fixe empêche également le déplacement transversal du point D.
Le déplacement des points A, B et C hors du plan ABCD est empêché, lui, par un système
d’entretoises transversales (représentées en pointillés sur la figure); ces dernières empêchent
également toute rotation de torsion des sections en A, B et C. La bielle DB est supposée bi-
articulée, et ce dans les deux plans principaux. Enfin, le déplacement dans le plan ABCD et
hors du plan ABCD des sections des tronçons AB, BC et DB autres que celles d’extrémités
est par contre librement permis.

C. M. I : EXERCICES 30/55 I.5. Exercices récapitulatifs


La poutre ABC est soumise à une charge variable uniformément répartie q de 16 kN/m (non
pondérée), appliquée verticalement dans le plan ABCD. Par souci de simplicité, elle est
supposée agir au niveau de l’axe de la poutre.

Pour ce cas de chargement, il est demandé de :

• Dessiner les diagrammes des efforts internes (M, N et V) dans la structure à l’ELU, en
indiquant la valeur de ces efforts aux sections caractéristiques (A, B, C et D)
• Déterminer la classe de section des profilés métalliques IPE O 270 et HEA 160 :
⋅ en flexion d’axe fort
⋅ en compression
• Vérifier la résistance et la stabilité du tronçon de poutre AB
• Vérifier la résistance et la stabilité de la bielle DB
ise

ise
ise
to

to
to
t re

t re
tre
en

en
en

A
B C

Figure 33

Exercice 7

La passerelle de la Figure 34 est constituée d’un platelage isostatique de 5 mètres de large


portant dans la direction transversale et simplement appuyé sur deux poutres IPE360
parallèles (ABCD et A’B’C’D’) entre-distantes de 5 mètres, elles-mêmes reposant sur 4
appuis pouvant être assimilés à des appuis à fourche et délimitant une travée centrale de 10
mètres de portée et des travées d’extrémité de 7 mètres de portée. Ces poutres sont disposées
de façon à fléchir autour de leur axe fort dans le plan vertical. Les deux appuis intermédiaires
de chaque poutre sont constitués par des poteaux HEA120 de 5 mètres de haut (BE, B’E’, CF
et C’F’) pouvant être considérés simplement appuyés au niveau de la fondation, aussi bien
pour la flexion dans le plan longitudinal que dans le plan transversal. Afin d’assurer sa
stabilité sous l’action de charges transversales, la structure est contreventée par des croix de

C. M. I : EXERCICES 31/55 I.5. Exercices récapitulatifs


Saint-André disposées entre les poteaux, comme indiqué à la Figure 35. Ces diagonales sont
constituées de cornières L50x50x4 boulonnées à des goussets soudés sur les poteaux.

On considère un chargement constitué uniquement de charges surfaciques gravitaires


uniformément réparties sur l’ensemble du platelage : charges permanentes de 1,5 /  et
charges variables de 2,5 /  (charges non pondérées). On admettra en outre que les
charges sont transmises aux poutres IPE au niveau de leur centre de cisaillement. A l’ELS, la
flèche de celles-ci ne peut excéder 1/400 de la portée. Tous les éléments sont constitués
d’acier S355.

On demande de :
• Vérifier les poutres ABCD et A’B’C’D’ à l’ELU et à l’ELS
• Vérifier les poteaux BE, B’E’, CF et C’F’ à l’ELU

Notes :
⋅ Sous une charge uniformément répartie de 1 / appliquée à la poutre sur 4 appuis
ABCD, les moments en B et C valent 7,55 . (en valeur absolue) ;
⋅ Les coefficients 9 intervenant dans le calcul du moment critique de déversement des
poutres valent respectivement 1,9 pour la travée centrale et 1,2 pour les travées
d’extrémité.

Figure 34 : Structure - Plan longitudinal (dimensions en mètres)

Figure 35 : Structure - Plan transversal (dimensions en mètres)

C. M. I : EXERCICES 32/55 I.5. Exercices récapitulatifs


Exercice 8

Soit la structure tridimensionnelle représentée aux Figure 36 et Figure 37, dont les poutres
principales (dans le plan longitudinal – Figure 36) sont constituées de profilés IPE550 et les
colonnes de profilés HE160A. Tous les éléments sont en acier S355.

Les planchers sont constitués de hourdis portant dans la direction transversale (donc d’un
portique longitudinal à son voisin, soit une portée de 5 mètres). Ils s’appuient simplement sur
les poutres longitudinales (planchers isostatiques).

Toutes les poutres de la structure sont rotulées à leurs deux extrémités et fléchissent autour de
leur axe fort dans le plan vertical. Les colonnes fléchissent autour de leur axe fort dans le plan
longitudinal. Elles sont considérées parfaitement encastrées dans la fondation vis-à-vis de la
flexion dans le plan transversal tandis qu’elles sont supposées articulées en base pour la
flexion dans le plan longitudinal. La stabilité horizontale de l’ossature est assurée par son
appui à une structure rigide dans le plan longitudinal (Figure 36) et par des croix de
contreventement dans le plan transversal (Figure 37).

On considère un chargement constitué uniquement de charges surfaciques gravitaires


uniformément réparties sur l’ensemble des planchers, y compris la toiture : charges
permanentes de 5 /  (incluant le poids propre des hourdis, chape et revêtement de sol) et
charges variables de 3,5 /  (charges d’exploitation). On négligera le poids propre des
profilés. On admettra en outre que les charges sont transmises aux poutres principales au
niveau de leur centre de cisaillement. A l’ELS, la flèche de celles-ci ne peut excéder 1/350 de
la portée.

Portique longitudinal ABCDEFGHIJK (1, 2 ou 3)

Portique Portique Portique


transversal transversal transversal

Figure 36: Structure - Plan longitudinal (dimensions en mètres)

C. M. I : EXERCICES 33/55 I.5. Exercices récapitulatifs


Portique
Portique Portique
longitudinal 2
longitudinal 1 longitudinal 3

Figure 37: Structure - Plan transversal (dimensions en mètres)

On demande:

• De justifier qu’il n’est nécessaire de vérifier qu’une seule des 18 poutres principales
(longitudinales) de la structure et d’identifier celle-ci, en expliquant clairement
pourquoi on peut être sûr que toutes les autres poutres satisferont les ELU et ELS si la
poutre en question les satisfait ;
• Sur base de la réponse précédente, de s’assurer que toutes les poutres principales de
l’ossature sont aptes à reprendre les charges, à l’ELU et à l’ELS ;
• De justifier pourquoi l’on a choisi de disposer les poteaux de manière à ce qu’ils
fléchissent autour de leur axe fort pour la flexion dans le plan longitudinal ;
• De déterminer (et justifier !) les 3 vérifications au flambement qu’il est nécessaire et
suffisant de réaliser afin d’assurer la stabilité de l’ensemble des poteaux de l’ossature
(remarque : une vérification consiste à s’assurer de la stabilité d’un poteau d’un étage
selon un plan ; si un poteau doit être vérifié vis-à-vis du flambement selon ses deux
axes principaux, cela constitue deux vérifications) ;
• En tenant compte de la réponse précédente, de vérifier la stabilité des poteaux à
l’ELU.

Notes :
⋅ Les valeurs fournies des charges appliquées sont les valeurs non pondérées ;
⋅ Pour définir un élément, il convient de donner les lettres des deux nœuds le délimitant,
sans oublier de préciser également le portique longitudinal (1, 2 ou 3) auquel il
appartient ;

C. M. I : EXERCICES 34/55 I.5. Exercices récapitulatifs


⋅ Les assemblages des poutres aux colonnes sont tels qu’ils empêchent la rotation de
torsion des sections d’extrémité des poutres.

C. M. I : EXERCICES 35/55 I.5. Exercices récapitulatifs


II. SOLUTIONS

II.1. MEMBRURES TENDUES

Exercice 1

  300 

Section brute :  O 8,51

Section nette :  O 10,92

 Catalogue :   12

Rem : mode de ruine = rupture en section nette  ruine FRAGILE !

Exercice 2

Equirépartition de l’effort entre les 5 boulons  Effort de traction dans les différentes
sections des plats tel qu’indiqué à la Figure 38 :

Figure 38

PLAT A :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 3 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4) – voir Figure 39

Figure 39

C. M. I : EXERCICES 36/55 II.1. Membrures tendues


Section brute 1-1 : 42,P  352,5  Q   280 

Sections nettes :
⋅ 2-2 : ,P  332  Q   280 
⋅ 3-3 : ,P  275  Q   224 
⋅ 4-4 : ,P  290  Q   280 

PLAT B :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 4 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4, 5-5) – voir Figure 40

Figure 40

Section brute : la section 1-1 est la seule qu’il est nécessaire de vérifier dans le plat B
42,P  242,5  Q   56 

Sections nettes :
⋅ 2-2 : ,P  176  Q   56 
⋅ 3-3 : ,P  275  Q   168 
⋅ 4-4 : ,P  290  Q   168 
⋅ 5-5 : ,P  430  Q   280 

Exercice 3

Section brute: 42,P  568  Q 

Section nette: ,P  350  Q 

Rem : mode de ruine = rupture en section nette  ruine FRAGILE !

C. M. I : EXERCICES 37/55 II.1. Membrures tendues


Exercice 4

Section brute : 42,P  656,75  Q 

Section nette : ,P  442,68  Q 

Exercice 5

  375 

Section brute : 42,P  413,6 

Sections nettes : 3 sections nettes à vérifier (1-1 : 1 trou ; 2-2 : 2 trous ; 3-3 : 3 trous)

⋅ Section 1-1 sollicitée par  : ,P  410,6 


 ,?@A,R  410,6 
⋅ Section 2-2 sollicitée par 3/4 .  : ,P  365,0 
 ,?@A,R  4/3 . ,P  486,6 
⋅ Section 3-3 sollicitée par  : ,P  402,3 
 ,?@A,R  402,3 

Conclusion :

Effort résistant : P  min+413,6 ; 410,6 ; 486,6 ; 402,3,  402,3  Q 375 

Mode de ruine : Rupture en section nette 3-3  ruine fragile

Exercice 6

Idem Exercice 5

Exercice 7

Section brute: 42,P  354,6  Q   200 

Section nette: ,P  187,3  W   200  !!  rupture fragile en section nette !

C. M. I : EXERCICES 38/55 II.1. Membrures tendues


Exercice 8

Cornière :

⋅ Section brute : 42,P  361,0 


⋅ Section nette : ,P  236,1 

 si la ruine de la cornière se produit avant la ruine du plat : rupture fragile.

Plat : pour avoir une ruine ductile, il faut :

⋅ Plastification du plat en section brute avant ruine de la cornière : X 200,9


⋅ Pas de rupture en section nette avant plastification en section brute : O 192,8

 Il est possible d’obtenir une ruine ductile : on choisit  200 (P  235 ).

Exercice 9

Pour avoir un mode de ruine ductile, il faut satisfaire simultanément :

⋅ X 119,2
⋅ O 192,8

 Impossible !

On choisit alors  127 pour avoir un effort résistant aussi grand que possible :
P  168,1 . Le mode de ruine est la rupture de la cornière en section nette (fragile).

C. M. I : EXERCICES 39/55 II.1. Membrures tendues


II.2. MEMBRURES COMPRIMÉES

Exercice 1

  810 

&.2,  &.2,*  3

,P  ,P,*  602  W   Ruine

Exercice 2

Profilé HE 200 A : ,P  962  Q 

Exercice 3

&.2,  6 Q &.2,*  2,1

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+938 ; 1102 ,  938  Q 

Exercice 4

Dans le plan longitudinal (nœuds fixes):

⋅ Colonne encastrée en base : 0,5. & X &.2 X 0,7. &


⋅ Colonne rotulée en base : 0,7. & X &.2 X &

Dans le plan transversal (nœuds mobiles):

⋅ Colonne encastrée en base : & X &.2 X 2. &


⋅ Colonne rotulée en base : &.2 O 2. &

C. M. I : EXERCICES 40/55 II.2. Membrures comprimées


Exercice 5

&.2,  &.2,*  3

,P  475  W   Ruine

Exercice 6

&.2,  3,5 W &.2,*  10

,P  ,P,*  43  Q 

Exercice 7

&.2,  5 Q &.2,*  3,5

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+808,9; 202,9,  202,9   %?@A  117 

Exercice 8

HEB260

&.2,  6 Q &.2,*  3

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+2699,6; 2699,4,  2699,4  Q   2400 

Exercice 9

Colonnes disposées de manière à fléchir selon leur axe faible dans le plan du portique

HEA260

C. M. I : EXERCICES 41/55 II.2. Membrures comprimées


&.2,  20 Q &.2,*  7

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+469,2; 1065,6,  469,2  Q   426,375 

Exercice 10

&.2,  10 Q &.2,*  4

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+499,0 ; 925,3 ,  499,0 

Exercice 11

&.2,  9 Q &.2,*  3,15

,P  minY,P, ; ,P,* Z  min+2577,5 ; 3252,3 ,  2577,5 

W   3000  Flambement d’axe fort

Exercice 12

Effort normal de compression constant sur BD :   200 

&.2,  &.2,*  1,6

,P  ,P,*  177,6  W   Ruine: la barre périt par flambement d’axe faible

Exercice 13

Longueur de flambement des colonnes dans la structure initiale :

⋅ 1er niveau : &.2 [ \0,5 & ; 0,7 &]


⋅ 2ème niveau : &.2 [ \0,5 & ; &]

Charge maximale (valeur non pondérée) : %?@A  683,5 

C. M. I : EXERCICES 42/55 II.2. Membrures comprimées


Longueur de flambement des colonnes après suppression de l’appui horizontal du 1er niveau :
&.2 [ \& ; 1,4 &], où & est la hauteur d’un étage.

C. M. I : EXERCICES 43/55 II.2. Membrures comprimées


II.3. POUTRES FLÉCHIES – SANS DÉVERSEMENT

Exercice 1

a) Profil 1 : IPE 200

Axe fort

Classe 1  5P,  542,  78,3 .

Axe faible

Classe 1  5P,*  542,*  15,8 .

b) Profil 2 : HE 160 A

Axe fort

Classe 1  5P,  542,  87,0 .

Axe faible

Classe 1  5P,*  542,*  41,7 .

c) Profil 3 :

Axe fort

Classe 3  5P,  5é2,  17975 .

Axe faible

Classe 3  5P,*  5é2,*  596,3 .

d) Profil 4

Axe fort

Classe 4  5P,  51..,  19219 . (section efficace : voir Figure 41)

C. M. I : EXERCICES 44/55 II.3. Poutres fléchies – Sans déversement


Figure 41: Profil 4 – section efficace pour la flexion d’AF (dimensions en mm)

Axe faible

Classe 4  5P,*  51..,*  1044 . (section efficace : voir Figure 42)

Figure 42: Profil 4 – section efficace pour la flexion d’af (dimensions en mm)

Exercice 2

a) Acier S235 – ELU

Classe 1

Résistance en section : critère d’interaction plastique


a b
5, 5*, 15,3  8,831 
_ `
_ ` c d
c d  0,53 W 1
5,P 5*,P 44,744 21,47

b) Acier S355 – ELU

Classe 3

C. M. I : EXERCICES 45/55 II.3. Poutres fléchies – Sans déversement


Résistance en section : vérification élastique (Von Mises)

On vérifie les 4 points indiqués à la Figure 43.

Figure 43

Point 1 : efg  √e 
3. i   j+88,2
147,6,
3. +0
0,  235,8 /  <  /kg

Point 2 : efg  j+88,2


31,8,
3. +4,7
5,0,  121,2 /  <  /kg

Point 3 : efg  j+62,0


4,2,
3. +~19,4
0,  74,2 /  <  /kg

Point 4 : efg  j+0


4,2,
3. +~20,8
0,  36,3 /  <  /kg

c) ELS

Flèche dans le plan vertical :


⋅ Au milieu des travées : m  8,7
⋅ À l’extrémité des porte-à-faux : m  <7,7
 |m |?@A  8,7 W 6000/350  17,1

Exercice 3

a) S235

Profilé de classe 1  vérification plastique

7?@A  16,0

b) S355

Profilé de classe 3  verification élastique

7?@A  16,4

C. M. I : EXERCICES 46/55 II.3. Poutres fléchies – Sans déversement


Exercice 4

a) RHS 280x140x5, S355

Classe de section : Classe 1

ELS :  X 6,91 /

ELU : Vérification plastique de la section sur appui central   X 7,10 /

Conclusion : ?@A  6,91 /

b) HE280AA, S460

Classe de section : Classe 4

Section efficace : semelle comprimée réduite  Jé  198,8 (W 260 )

ELS :  X 10,54 /

ELU : Vérification élastique de la section efficace sur appui central   X 11,95 /

Conclusion : ?@A  10,54 /

Exercice 5

Vérification plastique (profilé de classe 1  ok) : 7?@A,42  4,2

Vérification élastique : 7?@A,é2  3,1

 soit une perte de 26 % par rapport à la capacité plastique

C. M. I : EXERCICES 47/55 II.3. Poutres fléchies – Sans déversement


II.4. POUTRES FLÉCHIES – AVEC DÉVERSEMENT

Exercice 1

5GJ  28,16 .  5,P  24,26 .

Exercice 2

a) IPE 450

ELS : 0 X 340,1 

ELU : 5,P  344,8 .  0 X 183,9 

Conclusion : 0 X 205,0 , ELU déterminant

b) HEA 300

ELS : 0 X 184,1 

ELU : 5,P  399,6 .  0 X 213,1 

Conclusion : 0 X 184,1 , ELS déterminant

Exercice 3

a) ELU

8  1,35. 
1,5. 
opq .r=
5,P  30,31 . O 5   ?@A  9,50 /


b) ELS

Pour   ?@A,rs ,   3,9 t &/1282  OK

C. M. I : EXERCICES 48/55 II.4. Poutres fléchies – Avec déversement


Exercice 4

5,P  45,9 . O 5  ,?@A  22,0 /

Exercice 5

a) IPE 300

ELU : 5,P  91,8 . O 5  ,?@A  7,35 /  ?@A  4,9 /

ELS : ?@A  11,2 /

Conclusion : ?@A  4,9 /

b) HEA 240

ELU : 5,P  214,7 . O 5  ,?@A  17,18 /  ?@A  11,4 /

ELS : ?@A  10,4 /

Conclusion : ?@A  10,4 /

C. M. I : EXERCICES 49/55 II.4. Poutres fléchies – Avec déversement


II.5. EXERCICES RÉCAPITULATIFS

Exercice 1

a) Poutre AB

5,P  42,5 . Q 5  28,7 .

b) Poutre BC

5,P  44,3 . Q 5  28,7 .

c) Colonne BE

,P  224,4  Q   153,6 

Exercice 2

a) Efforts internes

Flexion d’axe fort : 5,  141,0 . et 6:u,  56,4 

Flexion d’axe faible : 5*,  51,3,0 . et 6@.,  20,5 

b) Résistance en section

Profilé de classe 1  formule d’interaction plastique :


 
5, 5*, 141,0  51,3 
_ `
_ ` c d
c d  0,74 W 1
5,P 5*,P 252,9 118,3

c) Déversement

9  1,046 (sécuritaire)

5,P  182,2 .

d) ELS

Flèche selon l’axe fort : :u  25,6

C. M. I : EXERCICES 50/55 II.5. Exercices récapitulatifs


Flèche selon l’axe faible : @.  26,6

Flèche maximale résultante :   v:u




@.

 37

Exercice 3

a) Efforts internes

Poutres : 5,G1wLJ1  571,5 . , 5,LI1Jx  558 . ,   0 ,

6,1ALJ  306 , 6,LI1Jx,F  252 , 6,LI1Jx,  27 , 6,G1wLJ1  0 

Colonnes AB et EF : 5  0 . , 6  0 ,   531 

Colonne CD : 5  0 . , 6  0 ,   1062 

b) Classe de section

IPE 450, S355, en flexion pure AF : classe 1

HEA 160, S355, en compression pure : classe 1

c) Flambement CD

&.2,  3,15

,P,  1133,4  Q   1062 

d) Résistance en section

Au centre : 5  571,5  W 5P  5,42,P  604,2 .

Au tiers : 5  558  W 5P  5,42,P  604,2 . (V négligeable)

e) Déversement BD

9  1,046 (sécuritaire)

5,P  240 . W 5  571,5 . !!!

C. M. I : EXERCICES 51/55 II.5. Exercices récapitulatifs


Exercice 4

a) Efforts internes

Poutres : 5,G1wLJ1  84,4 . ,   0 , 6,1ALJ  67,5 

Colonnes EC et FD : 5  0 . , 6  0 ,   367,5 

Colonnes AC et DB : 5  0 . , 6  0 ,   735 

b) Classe de section

IPE 450, S355, en flexion pure af : classe 1

HEA 160, S355, en compression pure : classe 3

c) Poutre CD

Pas de déversement, classe 1  vérification plastique de section sous M + V

Centre : 5,*  84,4 . W 5P,*  98,0 . (6  0 ,

Extrémité : 6P  1196  Q 6  67,5  (5  0,

Ailleurs : 5,* W 5P,* et 6 négligeable

d) Flambement AC

&.2,*  0,7.6  4,2

,P  744,1  Q   735 

e) Flambement CE

&.2,*  6

,P  446,9  Q   367,5 

Exercice 5

a) Efforts internes

Poutre ABC : 5,;  18 . , ,:;  41,6 , ,;M  0 ,


6,:;  <6 , 6,;M  18 

C. M. I : EXERCICES 52/55 II.5. Exercices récapitulatifs


Barre DB : 5  0 . , 6  0 ,   48 

b) Classe de section

IPE 160, S355 : classe 1 dans tous les cas

c) Flambement seul (tronçon AB)

&.2,  &.2,*  3

,P  133,5 

d) Déversement seul (tronçon AB)

Classe 1, V négligeable

9  1,879

5,P  30,0 .

Exercice 6

a) Efforts internes

Poutre AB : 5;,  <192 . , 6:,  <28 , 6;,  <100 ,   0 

Poutre BC : 5;,  <192 . , 6;, 


96 , 6M,  0 ,   147 

Bielle DB: 5  0 . , 6  0 ,   245 

b) Classe de section

IPE O 270, S355 :

⋅ en flexion pure AF : classe 1


⋅ en compression pure : classe 2

HEA 160, S355 :

⋅ en flexion pure AF : classe 1


⋅ en compression pure : classe 1

C. M. I : EXERCICES 53/55 II.5. Exercices récapitulatifs


c) Poutre AB

Classe 1, V négligeable

9  1,879 (sécuritaire)

5,P  159,4 . W 5  192 . !!!

d) Bielle BD

&.2,  &.2,*  5

,P  375,3  Q   245 

Exercice 7

a) Poutres – ELU

AB et CD : 5,P  127,1 . Q 5  109 .

BC : 5,P  128,9 . Q 5  109 .

b) Poutres – ELS

AB et CD :   2,4 W @?  17,5

BC :   10,5 W @?  25

c) Poteaux

,P  153,5  Q   138,3 

Exercice 8

a) Poutres – ELU

Il n’est nécessaire de vérifier que l’une des 4 poutres identiques FG, GH, BC ou CD du
portique 2 :

5,P  380,1 . Q 5  367,5 .

C. M. I : EXERCICES 54/55 II.5. Exercices récapitulatifs


b) Poutres – ELS

Il n’est nécessaire de vérifier que l’une des 4 poutres identiques FG, GH, BC ou CD du
portique 2 :

  9,4 W @?  20

c) Poteaux

GC du portique 2, flambement d’axe faible : ,P,*  631,1  Q   420 

CJ du portique 2, flambement d’axe fort : ,P,  1080,7  Q   840 

CJ du portique 2, flambement d’axe faible : ,P,*  994,8  Q   840 

C. M. I : EXERCICES 55/55 II.5. Exercices récapitulatifs


Université de Liège

Département ArGEnCo

CONSTRUCTIONS METALLIQUES ET EN BETON II

Partie CONTRUCTIONS METALLIQUES II


3ème Bachelier Ingénieur Civil, option « Constructions »

Exercices
SEPTEMBRE 2011

Ludivine Comeliau & Jean-Pierre Jaspart


TABLE DES MATIÈRES

I. ÉNONCÉS.................................................................................................... 3
I.1. Membrures comprimées ............................................................................................... 3
I.2. Poutres fléchies – Déversement ................................................................................. 18
I.3. Membrures comprimées et fléchies ........................................................................... 24
I.4. Assemblages............................................................................................................... 42
I.5. Exercices récapitulatifs .............................................................................................. 54

II. SOLUTIONS.............................................................................................. 60
II.1. Membrures comprimées ............................................................................................. 60
II.2. Poutres fléchies – Déversement ................................................................................. 65
II.3. Membrures comprimées et fléchies ........................................................................... 68
II.4. Assemblages............................................................................................................... 85
II.5. Exercices récapitulatifs .............................................................................................. 96

C. M. II : EXERCICES 2/99
I. ÉNONCÉS

I.1. MEMBRURES COMPRIMÉES

Exercice 1

Soit le portique de la Figure 1, dans lequel montants et traverse sont constitués du même
profilé. On demande de déterminer la longueur de flambement des deux colonnes.

Figure 1

Exercice 2

Soit le portique de la Figure 2, dans lequel montants et traverses sont constitués du même
profilé. On demande de déterminer la longueur de flambement des différentes colonnes.

Figure 2

C. M. II : EXERCICES 3/99 I.1. Membrures comprimées


Exercice 3

Soit le portique contreventé de la Figure 3, constitué des profilés indiqués, en acier S235.
Tous les éléments sont disposés de façon à fléchir selon leur axe fort dans le plan du portique.
On demande de déterminer l’effort de compression maximum auquel peut être soumise la
colonne AB, sachant que le flambement est empêché dans la direction perpendiculaire au
portique.

Figure 3

Exercice 4

La structure plane de la Figure 4, qui comporte deux travées et six niveaux, est constituée de
colonnes HE 160 B et de poutres IPE 300, en acier S235. Ces profils sont disposés de manière
à fléchir autour de leur axe fort dans le plan du portique.

Les trois colonnes sont articulées à leur base, dans la fondation. Un système adéquat de
contreventement empêche le déplacement transversal des premier, deuxième, quatrième et
cinquième niveaux. Le déplacement transversal des autres niveaux n’est pas empêché. Les
dimensions de la structure sont spécifiées à la figure.

La structure est soumise à des charges de gravité concentrées aux points suivants :
⋅ C, G, Q et U : charges P1* de 300 kN (pondérées)
⋅ J et N : charges P2* de 400 kN (pondérées)

C. M. II : EXERCICES 4/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 4

On demande de :

• Dessiner les deux configurations de flambement de la structure susceptibles de fournir

Déterminer le multiplicateur critique  de la structure (multiplicateur des charges


la valeur minimale du multiplicateur des charges

Déterminer le multiplicateur de ruine  de la structure (multiplicateur des charges


pondérées)

pondérées)

Remarques :

⋅ Toutes les charges agissant sur la structure croissent proportionnellement au cours du


chargement
⋅ Le multiplicateur critique (resp. de ruine) de la structure se définit comme le rapport
entre la charge critique eulérienne (resp. la charge de ruine) de la structure et les
charges appliquées. Il correspond donc au plus faible des multiplicateurs critiques
(resp. de ruine) de tous les tronçons de colonne de la structure

C. M. II : EXERCICES 5/99 I.1. Membrures comprimées


⋅ Le multiplicateur critique (resp. de ruine) d’un tronçon de colonne de la structure se
définit comme le rapport entre sa charge critique eulérienne (resp. sa charge de ruine)
et la charge qui lui est appliquée
⋅ Le danger de flambement des colonnes dans le plan perpendiculaire au plan de la
structure n’est pas considéré.

Exercice 5

Soit la structure représentée à la Figure 5, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Les colonnes sont toutes constituées de profilés HEA 180
⋅ Les poutres CF et FI sont constituées de profilés IPE 270

suivantes:   310 ,  210 ,   11 ,  7


⋅ Les poutres BE et EH sont constituées d’un PRS dont les dimensions sont les

⋅ Tous les profilés sont disposés de manière à travailler selon leur axe fort pour la
flexion dans le plan de la structure
⋅ Tous les assemblages poutre-colonne sont supposés rigides
⋅ Les problèmes d’instabilité hors du plan de la structure sont supposés empêchés par un
système adéquat
⋅ Les charges indiquées sur la figure sont les charges pondérées

500 kN
300 kN 300 kN

IPE 270 IPE 270


C F I

4m

B PRS E PRS H

4m

A D G

6m 6m

Figure 5

On demande de :

• Déterminer la classe de section des poutres en PRS sous flexion pure d’axe fort et en

  18 )
déduire le moment résistant correspondant (on considérera un rayon de raccordement

C. M. II : EXERCICES 6/99 I.1. Membrures comprimées



Déterminer le multiplicateur critique  de la structure
Dessiner les deux modes d’instabilité les plus défavorables de la structure

• Déterminer le multiplicateur de ruine  de la structure

Remarques :

⋅ Le multiplicateur critique de la structure est le rapport entre la charge critique de la


structure et les charges appliquées. Il représente le facteur par lequel les charges
doivent être multipliées pour conduire à l’instabilité eulérienne
⋅ De façon analogue, on définit le multiplicateur de ruine comme le rapport entre la
charge de ruine de la structure et les charges appliquées
⋅ Le multiplicateur critique/de ruine de la structure est le plus petit multiplicateur
critique/de ruine des colonnes constituant la structure

Exercice 6

Soit la structure représentée à la Figure 6, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Les colonnes sont toutes constituées de profilés HEB 180
⋅ Les poutres sont constituées des profilés indiqués à la figure
⋅ Tous les profilés sont disposés de manière à travailler selon leur axe fort pour la
flexion dans le plan de la structure
⋅ Tous les assemblages poutre-colonne sont supposés rigides ; les barres de
contreventement sont connectées aux poutres et colonnes par des assemblages rotulés
⋅ Les problèmes d’instabilité hors du plan de la structure sont supposés empêchés par un

L’ossature est soumise à un système de charges verticales concentrées pondérées  et


système adéquat

1,5.  tel que représenté à la figure


On demande de :


Déterminer la valeur maximale de , si l’on veut se prémunir de tout risque de ruine
Dessiner le (ou les) mode(s) d’instabilité possible(s) de la structure

par instabilité de la structure

C. M. II : EXERCICES 7/99 I.1. Membrures comprimées


P 1,5 P 1,5 P P

M N IPE220 O P
P P
1,5 P 1,5 P
3
I J IPE240 K L

P 1,5 P 1,5 P P
4
E F IPE270 G H

A B C D

3 3 8 3 3

Figure 6

Exercice 7

Au cours d’une des phases de construction d’une ossature de bâtiment en acier, la colonne
ABC de la Figure 7 est soumise aux conditions d’appui suivantes :

• Flexion autour de l’axe fort : appuis simples en A, B et C


• Flexion autour de l’axe faible : encastrement en A, appuis horizontal en B, extrémité
libre en C. L’appui en B est réalisé grâce à 2 barres métalliques RB et SB supposées
infiniment rigides en traction et compression, et soumises chacune à un effort de
traction P

On demande d’évaluer l’effort de traction P maximal que l’on peut introduire dans chacune de
ces barres sans mettre en péril la résistance ou la stabilité de la colonne.

Données :

⋅  6
⋅ Profilé de la colonne : IPE 200
⋅ Acier S355

C. M. II : EXERCICES 8/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 7

Exercice 8

Soit la structure de hall de la Figure 8, contreventée dans les deux directions principales. Elle
est composée de 3 portiques identiques (Figure 9) équidistants de 3 mètres. Ceux-ci sont
reliés entre eux à l’aide de poutres IPE 200. L’acier utilisé est du S235 pour tous les éléments.

Figure 8 : Structure de hall

C. M. II : EXERCICES 9/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 9 : Portique ABCD

On demande de déterminer :

• L’effort de compression maximal que peut supporter la colonne CD (ou AB)


• La distance qu’il faudrait adopter entre les portiques pour que la colonne CD possède
une résistance identique quel que soit le sens de flambement

Exercice 9

Soit la structure de hall de la Figure 10, contreventée dans les deux directions principales.
Seule la colonne AB est articulée en base, tandis que les autres sont encastrées dans la
fondation (aussi bien pour la flexion d’axe fort que d’axe faible). Les poutres CD et EF sont
connectées aux colonnes à leurs extrémités (en C, D, E et F) par des assemblages qu’il est
judicieux d’assimiler à des rotules. Les assemblages poutre-colonne au nœud B (Figure 11)
sont tous les quatre supposés parfaitement rigides. L’acier utilisé est du S235 pour tous les
éléments.

a) On demande de déterminer l’effort normal ultime de la colonne AB (en compression)

b) Une condition d’égale résistance de la colonne exigerait que sa capacité portante soit
identique pour les deux plans principaux de flambement. On demande :
• De dire si cette condition d’égale résistance est satisfaite dans le cas présent
• Si non, de déterminer quelles devraient être les longueurs de flambement pour
la flexion autour des deux axes principaux pour que la condition d’égale
résistance soit satisfaite et que la capacité portante de la colonne soit celle
calculée en a)
• De donner la nature des modifications qu’il faudrait apporter à la conception
originelle de la structure (conditions d’appui, contreventements) afin de

C. M. II : EXERCICES 10/99 I.1. Membrures comprimées


satisfaire la condition du point précédent (c.-à-d. pour que longueurs de
flambement soient égales à celles calculées ci-dessus)

Remarque : la rigidité torsionnelle des poutres constituant le hall est supposée négligeable et
prise égale à zéro.

Figure 10 : Structure de hall

Figure 11 : Détail du nœud B

C. M. II : EXERCICES 11/99 I.1. Membrures comprimées


Exercice 10

On considère un bâtiment industriel composé d’un atelier et d’un ensemble de bureaux. Sa


structure est constituée de portiques doubles espacés de 5 mètres et reliés entre eux par des
profilés IPE 160 (Figure 12). Les profilés constituant les portiques sont disposés de façon à
travailler selon leur axe fort pour la flexion dans le plan du portique ; tandis que les poutres
IPE 160 reliant les portiques entre eux sont placées avec l’âme verticale. L’acier utilisé est du
S235 pour tous les éléments.

Durant l’une des phases de construction, le contreventement du portiques d’extrémité


AIBCJEDFGH dans son plan est assuré par la réalisation d’appuis horizontaux en B, I, J, E et
G. Le contreventement du portique perpendiculairement à son plan est obtenu par la mise en
traction de barres métalliques (KI, IL, MJ, JN, OG et GP) supposées infiniment rigides, qui
empêchent le déplacement des points I, J et G perpendiculairement au plan du portique.

On demande de :

• Déterminer la charge axiale de compression maximale qui peut être introduite dans
chacune des colonnes du portique considéré par l’intermédiaire de la mise en traction

D’en déduire la valeur maximale des efforts  ,  et  de mise en traction de ces


des barres de contreventement provisoire

barres

Figure 12

C. M. II : EXERCICES 12/99 I.1. Membrures comprimées


Exercice 11

Le double portique à nœuds rigides de la Figure 13 est contreventé de telle manière que le
déplacement horizontal est empêché aux points B, C et E. Les colonnes sont considérées
comme encastrées dans la fondation en A, F et H respectivement.

Les profilés utilisés pour les poutres et colonnes sont indiqués à la figure. Tous sont en acier
S235 et sont disposés de façon à fléchir autour de leur axe fort dans le plan du portique. Le
flambement des colonnes autour de leur axe faible est empêché par un système approprié de
guidages.

On demande de déterminer les efforts normaux maximaux de compression centrée  ,  et 


que l’on peut appliquer en tête des colonnes avant d’atteindre leur ruine.

Figure 13

Exercice 12

La structure de la Figure 14Figure 13 est contreventée de telle manière que le déplacement


horizontal des points B, D, G, F, L, N, P et Q est empêché.

Les colonnes EG et OQ sont encastrées dans la fondation, tandis que les autres colonnes sont
articulées en base. Tous les assemblages poutre-colonne sont considérés parfaitement rigides,
à l’exception de ceux en H et R, qu’il est judicieux d’assimiler à des articulations parfaites.

Les profilés utilisés sont les suivants :


⋅ Colonnes AB et KL : HE140A

C. M. II : EXERCICES 13/99 I.1. Membrures comprimées


⋅ Colonnes EG et OQ : HE160B
⋅ Colonnes JH et TR : HE300B
⋅ Poutres GH et RQ : IPE300
⋅ Poutres IS, BCD et NML : IPE 200

Tous les profilés sont en acier S235 et disposés de façon à fléchir autour de leur axe fort dans
le plan du portique. Le flambement des colonnes autour de leur axe faible est empêché par un
système approprié de guidages.

On demande de déterminer les efforts normaux maximaux de compression centrée que l’on
peut introduire :
⋅ Dans les colonnes AB et KL ( )
⋅ Dans les colonnes EF et OP ( appliqué en F et P)
⋅ Dans les colonnes JH et TR ( )

Figure 14

Exercice 13

Le bâtiment de la Figure 15 est équipé d’un ensemble de contreventements (non représentés)


qui empêchent le déplacement transversal de chacun des nœuds où s’assemblent rigidement
poutres et colonnes (B, D, F, I, G, J, L et N). En chacun de ces nœuds, une charge de
compression centrée P est appliquée à la colonne. Les pieds de colonne sont supposés
encastrés dans la fondation.

Toute l’ossature est constituée de profils creux de forme carrée 200x200x8 (mm) (profils finis

  60,5  et !  3676 "


à chaud), en acier S355. L’aire et l’inertie de la section valent :

On demande de déterminer la valeur de P pour laquelle on observe une perte de stabilité dans
le tronçon de colonne le plus faible de la structure.

C. M. II : EXERCICES 14/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 15

Exercice 14

La structure partiellement contreventée de la Figure 16 est soumise à des charges de


compression centrée appliquées aux colonnes.

Les poutres IPE 300 et les colonnes HEB 160 qui constituent l’ossature sont fléchies autour
de leur axe fort dans le plan de la structure ; elles sont en outre assemblées rigidement entre
elles. Les colonnes sont supposées encastrées dans la fondation. Seules les liaisons entre les
poutres et le noyau rigide sont supposées être articulées. Tous les éléments sont en acier S355.

On demande de déterminer la valeur maximale de P que l’on peut appliquer à la structure sans
provoquer l’instabilité des colonnes dans le plan de l’ossature (un système adéquat de
contreventements empêche en effet toute instabilité de la structure dans un plan
perpendiculaire à celui de cette dernière).

C. M. II : EXERCICES 15/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 16

Exercice 15

La structure plane de la Figure 17 (2 travées et 2 niveaux) est constituée de colonnes HEB140


et de poutres IPE270, en acier S235. Ces profilés sont disposés de manière à fléchir autour de
leur axe fort dans le plan ABCDEFGHI. Les trois colonnes sont encastrées à leur base (A, D
et G). La poutre du premier étage (B-E-H) est rigidement assemblée aux trois colonnes
(nœuds B, E et H). Par contre, la poutre du deuxième étage (C-F-I) est assemblée rigidement à
la colonne du milieu (nœud F) et est articulée aux deux colonnes d’extrémité (nœuds C et I).
Les barres DJ et JG assurent le contreventement du premier niveau. Toute instabilité hors plan
est supposée empêchée.

Une charge verticale uniformément répartie q est appliquée à la poutre du deuxième étage (C-
F-I). Des charges verticales concentrées sont appliquées en E (charge P) ainsi qu’en B et H
(charges 0,5 P).

On demande :

• En supposant que #$  0, de calculer la valeur de la charge %#$ qui entraîne la ruine

En prenant pour %#$ la valeur déterminée ci-dessus, de dire si l’on peut encore
par instabilité de la structure

appliquer des charges concentrées au niveau du premier étage (#$ & 0) sans

valeur maximale de #$


précipiter la ruine par instabilité de la structure. Si oui, expliquer pourquoi et donner la

• De préciser le mode d’instabilité considéré pour chaque calcul

C. M. II : EXERCICES 16/99 I.1. Membrures comprimées


Figure 17

C. M. II : EXERCICES 17/99 I.1. Membrures comprimées


I.2. POUTRES FLÉCHIES – DÉVERSEMENT

Exercice 1

La poutre représentée à la Figure 18 (IPE200, S355) est connectée aux colonnes A et B


(HEB600, S355) par l’intermédiaire d’assemblages par plat d’about. Elle est soumise à une
charge uniformément répartie p (le poids propre de la poutre est négligé).

On demande de déterminer la valeur maximale de la charge uniformément répartie p que la


poutre peut supporter à l’ELU, dans les trois cas suivants :
⋅ La charge est supposée agir au centre de cisaillement du profilé
⋅ La charge est appliquée par des hourdis appuyés sur la semelle supérieure du profilé
⋅ La charge est appliquée par des hourdis posés sur la semelle inférieure du profilé

Figure 18

Exercice 2

La poutre représentée à la Figure 19 (HEA180, S460) est soumise à une charge uniformément
répartie p appliquée par des hourdis posés sur la semelle inférieure du profilé (le poids propre
de la poutre est négligé). Ses conditions d’appuis sont les suivantes :

⋅ La poutre est soudée directement sur la semelle des colonnes


⋅ On dispose des raidisseurs de part et d’autre de l’âme des deux colonnes, à hauteur des
semelles de la poutre

C. M. II : EXERCICES 18/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


⋅ On suppose empêchées la torsion des colonnes autour de leur axe longitudinal ainsi
que leur flexion d’axe faible

On demande d’évaluer la valeur maximale de la charge uniformément répartie p que la poutre


peut supporter à l’ELU.

Figure 19

Exercice 3

Soit la poutre représentée à la Figure 20, reposant sur quatre appuis qu’il est judicieux
d’assimiler à des appuis à fourche. Elle est soumise, en service, à une charge verticale
concentrée variable P en son milieu. En vue de réduire le risque de déversement de la
poutrelle, des entretoises sont placées perpendiculairement à l’axe longitudinal de la poutre en
E, F et G (Figure 21), y empêchant le déplacement transversal v et la rotation de torsion ψ.

On demande :

• De déterminer la valeur maximale de la charge variable P


• Pour cette charge P maximale, de discuter de l’utilité des entretoises

Figure 20 : Poutre sur quatre appuis

C. M. II : EXERCICES 19/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


Figure 21 : Entretoise

Données :

⋅ Profilé : IPE 240, acier S235


⋅ La charge P est supposée appliquée au centre de gravité de l’élément
⋅ Le poids propre de la poutre sera négligé
⋅ Flèche maximale admissible : L/300
⋅ Diagrammes de moment et d’effort tranchant :

Diagramme de M : Diagramme de V :

Exercice 4

Soit une poutre reposant sur trois appuis simples (appuis à fourche) et soumise à un
chargement tel que représenté à la Figure 22. Elle est constituée d’un IPE 360 en acier S235,
fléchi autour de son axe fort. On demande de vérifier la résistance à l’ELU de la structure.

Figure 22

C. M. II : EXERCICES 20/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


Données :

⋅ Charges pondérées : P1 = 40 kN ; P2 = 30 kN ; q1 = 25 kN/m ; q2 = 10 kN/m


⋅ Les charges sont supposées appliquées au centre de gravité de la section
⋅ On négligera le poids propre de la poutre
⋅ Diagrammes de moment et d’effort tranchant :

Diagramme de M [kN.m] : Diagramme de V [N] :

Exercice 5

Soit la structure représentée à la Figure 23, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Les colonnes sont toutes des HEA 300 et les poutres sont toutes des IPE 240
⋅ Toutes les poutres et les colonnes ont pour plan de grande inertie le plan ABCDEFG
⋅ Les barres verticales ne peuvent enregistrer de déplacement en dehors du plan
ABCDEFG
⋅ Tous les nœuds d’assemblage sont supposés rigides

L’ossature est soumise à un système de charges verticales pondérées tel que représenté à la
figure. Les charges concentrées sur la traverse proviennent des réactions d’appui de poutres
secondaires, qui jouent également le rôle d’entretoises et restreignent aussi bien le
déplacement d’axe faible que la rotation de torsion de la traverse en C et D. On supposera que
les charges transversales agissent au niveau du centre de cisaillement de la traverse.

25 kN 25 kN

10 kN/m

B C D E
A

F G

4 2 2 2

C. M. II : EXERCICES 21/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


Figure 23

On demande de vérifier la résistance à l’ELU de la traverse BE, en négligeant l’effort normal


qu’elle supporte. Le diagramme de moment dans cet élément est le suivant (en [N.m]) :

Exercice 6

La poutre de la Figure 24 (a), de portée 9,8 mètres, est simplement appuyée à son extrémité D
et possède un appui de continuité en A. Elle est mise en charge par deux longrines dans les
sections B et C, distantes respectivement de 4,3 et 6,6 mètres de l’appui de continuité A. On
admet que les dispositions constructives sont telles que la poutre ne peut ni se déplacer
transversalement, ni tourner autour de son axe longitudinal au droit des sections A, B, C et D.

Figure 24

C. M. II : EXERCICES 22/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


Le diagramme de moment est donné à la Figure 24 (b). Les valeurs qui y sont reportées sont
celles résultant de l’action des charges pondérées.

Il est prévu de réaliser cette poutre avec un profilé UB 457x152x60, en acier S275. On
demande de vérifier si cette section est appropriée pour reprendre la sollicitation indiquée, à
l’ELU.

Exercice 7

Soit la structure de hall de la Figure 25, contreventée dans les deux directions principales. On
considère la poutre EBF, constituée d’un profilé IPE120, en acier S235. Cette dernière est
connectée aux colonnes à ses extrémités E et F par des assemblages qu’il est judicieux
d’assimiler à des rotules. Au nœud B (Figure 26), les assemblages poutre-colonne sont
supposés parfaitement rigides pour la flexion des poutres dans le plan vertical.

On demande de déterminer la charge variable uniformément répartie % maximale que peut


supporter la poutre EBF, en plus de son poids propre.

Figure 25 : Structure de hall Figure 26 : Détail du noeud B

Données :


La charge variable uniformément répartie % est supposée agir au niveau du centre de
Flèche maximale admissible : 1/300 de la portée

cisaillement du profilé

C. M. II : EXERCICES 23/99 I.2. Poutres fléchies – Déversement


I.3. MEMBRURES COMPRIMÉES ET FLÉCHIES

Exercice 1

sont engendrées par une réaction d’appui excentrée (#$  200 '(). On demande de :
Soit la colonne AB représentée à la Figure 27. La flexion et la compression qu’elle supporte

• Déterminer la classe de section de l’élément


• Vérifier la résistance à l’ELU de l’élément comprimé et fléchi

Figure 27

Données :

⋅ La colonne est réalisée avec un profilé tubulaire de section carrée 200x200x10 (mm),

  72,57  ; )*+  425,1  ; )-+  508,1  ;


en acier S235, dont les caractéristiques statiques sont les suivantes :

!  4251,1 " ; !.  7071,7 "

⋅ La colonne ne peut subir de déplacement hors du plan ABC

Exercice 2

Soit l’élément AB de la Figure 28, soumis à un effort axial de compression et à un moment de


flexion primaire d’axe fort constant sur toute sa longueur. On demande de vérifier la
résistance et la stabilité de l’élément comprimé et fléchi dans les deux cas suivants :

a) On suppose que toute instabilité dans le plan perpendiculaire au plan de sollicitation


est empêchée par un système adéquat de contreventement

C. M. II : EXERCICES 24/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


b) On suppose que le déversement ainsi que le flambement d’axe faible de l’élément sont
permis

Figure 28

Données :

⋅   12
⋅ Acier S235

Charges pondérées : /#$  100 '(. et (#$  500 '(


⋅ Profilé HE 280 A

⋅ On considère que les conditions réelles d’extrémité de l’élément permettent de
considérer la présence d’appuis à fourche en A et B.

Exercice 3

Soit la colonne représentée à la Figure 29, réalisée avec un profilé tubulaire de section carrée
250x250x10 (mm), en acier S235. La flexion et la compression qu’elle supporte sont
engendrées par les réactions d’appui excentrées des poutres connectées en tête. On demande
de vérifier la colonne à l’ELU.

C. M. II : EXERCICES 25/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Figure 29

Données :

⋅ #$  375 '(



  92,6  ; )*+  697  ; )-+  822  ; !  8707 " ; !.  14197 "
Les caractéristiques statiques de la section du profilé sont les suivantes :

Exercice 4

Soit la colonne HE200A de 10 mètres de haut représentée à la Figure 30, soumise à :

⋅ Une charge transversale Q agissant à mi-hauteur et engendrant une flexion d’axe fort

Un effort de compression (#$  150 '(


(Q est appliquée sur la face extérieure de la semelle)

On demande de déterminer la valeur maximale que peut prendre la charge transversale 1#$ .

Données :

⋅ Acier S235
⋅ On considèrera la présence d’appuis à fourche aux deux extrémités de la colonne

C. M. II : EXERCICES 26/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Figure 30

Exercice 5

Soit la structure représentée à la Figure 31, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Les colonnes sont toutes des HEA 300 et les poutres sont toutes des IPE 240
⋅ Toutes les poutres et les colonnes ont pour plan de grande inertie le plan ABCDEFG
⋅ Les barres verticales ne peuvent enregistrer de déplacement en dehors du plan
ABCDEFG
⋅ Tous les nœuds d’assemblage sont supposés rigides

Figure 31

C. M. II : EXERCICES 27/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


L’ossature est soumise à un système de charges verticales pondérées tel que représenté à la
figure. Les charges concentrées sur la traverse proviennent des réactions d’appui de poutres
secondaires, qui jouent également le rôle d’entretoises et restreignent aussi bien le
déplacement d’axe faible que la rotation de torsion de la traverse en C et D. On supposera que
les charges transversales agissent au niveau du centre de cisaillement de la traverse.

On demande de vérifier la résistance à l’ELU de l’élément BF.

Exercice 6

Soit la structure représentée à la Figure 32, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Les profilés sont disposés manière à fléchir selon leur axe fort dans le plan ABCD
⋅ Les conditions d’appui dans le plan perpendiculaire au plan ABCD sont identiques à
celles représentées à la figure
⋅ Les charges indiquées sont les charges pondérées

Figure 32

On demande de :

• Déterminer les diagrammes d’efforts internes M, N, V dans la structure


• Vérifier la stabilité de l’élément AB sous le chargement appliqué

On négligera le poids propre des profilés dans les calculs.

C. M. II : EXERCICES 28/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 7

Soit la structure représentée à la Figure 33, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ Le tablier ABC est constitué d’un profilé IPE 400, la pile encastrée BD est réalisée
avec un HEA 300 et le pylône BE avec un HEA 180 ; le câble a une section de 20 cm2

Une charge répartie %#$  20 '(/ est appliquée sur le tablier ABC et une charge
⋅ Le plan ABCDE est le plan de grande inertie de tous les profilés

concentrée #$  250 '( est appliquée en B


⋅ Perpendiculairement au plan ABCDE, l’élément BD peut être supposé bi-appuyé

Figure 33

On demande de :

• Déterminer le diagramme de moment dans la structure


• Vérifier la stabilité de l’élément BD sous le chargement appliqué

On négligera le poids propre des profilés dans les calculs.

Exercice 8

Soit la structure représentée à la Figure 34, caractérisée par les données suivantes :

⋅ Acier S235
⋅ La structure est supposée à nœuds fixes et les colonnes articulées en base

C. M. II : EXERCICES 29/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


⋅ La colonne de gauche est un HEA 200 et celle de droite un HEA 240, toutes deux
disposées de manière à travailler selon leur axe fort pour a flexion dans le plan ABCD.
La traverse est une poutre alvéolaire de 400 mm de haut, dont les semelles font 180
mm de large et 13,5 mm d’épaisseur, et dont le plat constituant l’âme a une épaisseur

Une charge répartie %#$  20 '(/ est appliquée sur la traverse


de 8,6 mm et est percé de trous de 200 mm de diamètre

⋅ Perpendiculairement au plan ABCD, les colonnes peuvent être supposées bi-appuyées

Figure 34

On demande de :

• Calculer les inerties maximale et minimale des sections de la traverse. (Pour la suite
des calculs, on supposera la traverse à inertie constante et égale à la valeur moyenne
de ces deux inerties.)
• Déterminer le diagramme de moment dans la structure
• Vérifier la stabilité de la colonne AB sous le chargement appliqué

On négligera le poids propre des profilés dans les calculs.

Exercice 9

Soit la structure de hall de la Figure 35, contreventée dans les deux directions principales et
soumise à une charge de toiture q uniformément répartie.

On considère la colonne AB, disposée de façon à travailler selon son axe fort pour la flexion
dans le plan ABCD. On demande de :

C. M. II : EXERCICES 30/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


• Dessiner les diagrammes d’efforts internes dans la colonne, en indiquant les valeurs
caractéristiques (efforts tels qu’on les déterminerait lors d’un prédimensionnement, en
admettant que chaque poutre supporte le triangle de toiture adjacent, délimité par les
diagonales FC et BG)

• Vérifier la résistance et la stabilité de la colonne

Figure 35

Données :

⋅ %#$  3 '(/ 
⋅ Acier S235

Exercice 10

La colonne de la Figure 36, admise encastrée à sa base, provient d’un hall industriel dans
lequel la présence de deux ponts roulants (à des hauteurs différentes) est nécessaire. Les
chemins de roulement de ces deux ponts sont posés sur des consoles courtes, elles-mêmes
soudées sur une des semelles des colonnes IPE400 du hall. Les contreventements du hall sont
tels que les points B et C de la colonne peuvent être considérés comme fixes dans les deux
plans principaux.

En plus des deux charges de 150 kN dues aux ponts roulants, la colonne reprend une charge
axiale de 1150 kN (charges pondérées). On demande :

• De déterminer la distribution des efforts internes (diagrammes M, N, V)


• De vérifier la résistance et la stabilité de la colonne

C. M. II : EXERCICES 31/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Données :

⋅ Acier S235
⋅ Les appuis B et C peuvent être considérés comme des appuis à fourche

Figure 36

Exercice 11

Un panneau indicateur routier de poids P est suspendu à une potence haute de 10 mètres,
soumise également à une charge de vent p uniformément répartie sur la hauteur de la colonne
(Figure 37). Le pied A de la potence est encastré dans le sol, tandis que la tête B de la colonne
est considérée comme fixe (selon x) vu la présence de la barre BC supposée infiniment rigide.

On demande de vérifier la résistance et la stabilité de la colonne AB.

Données :

Charges pondérées : #$  4 '(, 3#$  1 '(/


⋅ Colonne AB : profilé HE100A en acier S235

C. M. II : EXERCICES 32/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


⋅ On suppose empêchée toute instabilité dans le plan perpendiculaire à celui de la
potence

Figure 37

Exercice 12

La passerelle de la Figure 38 est constituée d’un pylône central RST, d’une poutre AB
indépendante du pylône et de deux barres métalliques RC et RD, supposées infiniment
rigides.

une charge uniformément répartie 3#$  10 '(/ (pondérée – poids propre compris),
La poutre AB consiste uniquement en un profilé HE180A, en acier S235. Elle est soumise à

supposée agir au centre de gravité du profilé. Les appuis A et B empêchent le déplacement de


la passerelle suivant l’axe y et peuvent être assimilés à des appuis à fourche.

Les barres métalliques relient le pylône à la semelle supérieure de la poutre AB. Elles ont
pour but de soulager la poutre mais ne s’opposent nullement à un déplacement transversal de
la travée (selon l’axe y). La tension dans celles-ci est réglée telle sorte que le déplacement
vertical des points C et D est nul. Pour le calcul, on supposera donc la présence d’appuis
simples en C et D. La valeur de l’effort de traction dans les barres est de 89,2 kN.

C. M. II : EXERCICES 33/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Un système approprié de guidage au point E empêche le déplacement transversal de la poutre,
ainsi que sa rotation autour de son axe longitudinal.

Figure 38

On demande de :

• Déterminer les efforts internes dans la poutre AB et tracer les diagrammes M, N, V


• Vérifier la résistance et la stabilité de la travée CD

Exercice 13

On considère une passerelle similaire à celle de l’Exercice 12, mais pour laquelle le système
de guidage au point E a été supprimé ; ce qui signifie que le déplacement transversal et la
rotation de torsion de cette section ne sont plus empêchés (Figure 47). Cela mis à part, la
structure est identique à celle de l’Exercice 12 et est soumise au même chargement.

On demande de déterminer ce qu’il advient de la stabilité de la travée CD suite au retrait du


système de guidage en E.

C. M. II : EXERCICES 34/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Figure 39

Exercice 14

Un hall industriel est constitué d’un certain nombre de portiques plans identiques à celui
représenté à la Figure 40. Ceux-ci sont contreventés de telle façon que les déplacements
transversaux des points B, C, E, F, H et I sont empêchés (dans les deux directions
principales). Les colonnes sont constituées de profilés de type HEA disposés de manière à
travailler selon leur axe fort pour la flexion dans le plan du portique. Les pieds de colonnes
sont admis parfaitement encastrés selon les deux plans principaux. On considérera également
la présence d’appuis à fourche aux nœuds dont les déplacements transversaux sont empêchés
par les contreventements.

maximale en service est de 50 tonnes chacun, ainsi qu’à une charge de vent 3  1,3 '(/
Les portiques sont soumis aux charges transmises par deux ponts roulants dont la capacité

(non pondérée) au niveau des colonnes extérieures (agissant sur la face extérieure du profilé).

On demande de :

• Dimensionner la colonne intérieure DF des portiques sur base de l’étude de deux


situations de chargement extrêmes correspondant :
⋅ à un effort de compression centré maximal dans la colonne
⋅ au diagramme de moment de flexion le plus défavorable dans la colonne

C. M. II : EXERCICES 35/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


• Vérifier si le profilé choisi pour la colonne intérieure est également en mesure de
reprendre les charges les plus défavorables sollicitant les colonnes extérieures (AC et
GI)

• Choisir un autre profilé pour les colonnes extérieures si les vérifications effectuées ci-
dessus ne sont pas satisfaites

Figure 40

Données :

4  10 /5 
⋅ Acier S235

Indication :

Soit une poutre RST encastrée en R et simplement appuyée en S et T, dont les deux travées
ont respectivement une longueur L (RS) et l (ST), soumise à une charge uniformément
répartie p. Le moment au niveau de l’appui S vaut :


3 9 : 2

/6  7 ·
24 9 : 
3 4

C. M. II : EXERCICES 36/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 15

Un bâtiment industriel est composé de portiques non contreventés avec poutre de toiture en
treillis (Figure 41), entredistants de 5 mètres. La base des colonnes est admise encastrée pour
la flexion dans les deux plans principaux, tandis que le treillis repose simplement sur les
colonnes. Un système de contreventement dans le plan perpendiculaire aux portiques
empêche le déplacement en tête des colonnes, perpendiculairement au plan du portique. Les
colonnes sont disposées de manière à fléchir autour de leur axe fort dans le plan du portique.
La rotation de torsion du profilé est empêchée aux extrémités des colonnes.

Figure 41 (cotes en cm)

La structure, étudiée dans le plan d’un portique, doit résister aux charges nominales suivantes
(non pondérées). Ces charges seront considérées appliquées au centre de gravité des profilés.

⋅ poids propre : 0,45 '(/  selon la pente


 Toiture :

⋅ surcharge : 0,75 '(/  selon l’horizontale


Façades : poids propre : 0,35 '(/ 
Colonnes : poids propre présumé: 3 '(


 Vent : le cas le plus défavorable (avec dépression intérieure) a été étudié et a fourni les
résultats suivants :
colonne au vent : colonne sous le vent :

On demande si un profilé anglais à ailes étroites de type UB406x140x39, en acier S275, peut
convenir pour réaliser les colonnes.

C. M. II : EXERCICES 37/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 16

Soit la structure ABCDEF représentée à la Figure 42 (dimensions en mètres), constituée des


éléments suivants :

• Colonne BCD : HE 360 B (voir annexe), acier S355


• Poutre CEF : HE 360 AA (voir annexe), acier S355
• Barre AD apte à supporter des efforts de traction et de compression
• Câble DE résistant en traction MAIS incapable de supporter un quelconque effort de
compression

Tous les profilés sont disposés de façon à travailler selon leur axe fort pour la flexion dans le
plan ABCDEF. L’assemblage poutre-colonne en C est considéré parfaitement rigide pour la
flexion dans le plan vertical, et est assimilé à une rotule dans le plan transversal. Des
entretoises empêchent le déplacement transversal ainsi que la rotation de torsion en C, E et F,
laissant libres les autres degrés de liberté.

Cette structure est soumise à une force concentrée P pondérée de 45 kN, appliquée
verticalement vers le bas en F. Sous l’effet de cette charge, l’effort de traction dans le câble
DE vaut 170,8 kN. On négligera le poids propre des éléments.

Il est demandé de vérifier la résistance et la stabilité de l’élément comprimé-fléchi CE.

Figure 42 : Structure

Exercice 17

Soit la structure ABCDEF représentée à la Figure 44 (dimensions en mètres), constituée des


éléments suivants :
• Poutre CEF : HE 360 AA, acier S355
• Barres AD, AC et DE aptes à supporter des efforts de traction et de compression

C. M. II : EXERCICES 38/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


• Colonne BCD : tube rectangulaire 300*200*14 fini à chaud (voir Figure 43 et tableau
ci-après), acier S355

; < = > < = ? < =  <  = !@ < " = )*+,@ <  = )-+,@ <  =
300 200 14 126,1.10 14830.10" 988,9.10 1229.10

!A < " = )*+,A <  = )-+,A <  = !. < " =


7888.10" 788,8.10 929.10 17320.10"

Figure 43 : Profilé creux rectangulaire

Tous les profilés sont disposés de façon à travailler selon leur axe fort pour la flexion dans le
plan ABCDEF. L’assemblage de pied de poteau en B est considéré constituer un encastrement
parfait pour la flexion selon les deux plans principaux. Des entretoises empêchent le
déplacement transversal de la colonne en C et D, sans entraver les autres degrés de liberté.

Cette structure est soumise à :


⋅ une force concentrée P pondérée de 20 kN, appliquée verticalement vers le bas en F ;
⋅ une force concentrée Q1 pondérée de 670 kN, appliquée verticalement vers le bas en C ;
⋅ une force concentrée Q2 pondérée de 440 kN, appliquée verticalement vers le bas en D.
Sous l’effet de ces charges, l’effort de compression dans la colonne CB vaut 1130 kN ; et le
moment de flexion (dans le plan ABCDEF) varie le long de cet élément de 175 kN.m en C à
350 kN.m en B (même signe en C et B).

Il est demandé de vérifier la résistance et la stabilité de l’élément CB.

Figure 44 : Structure (longueurs en mètres)

C. M. II : EXERCICES 39/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 18

La passerelle de la Figure 45 est constituée d’un platelage isostatique portant dans la direction
transversale et simplement appuyé sur deux poutres IPE300 parallèles (ABCD et A’B’C’D’),
elles-mêmes reposant sur 4 appuis délimitant une travée centrale de 10 mètres de portée et des
travées d’extrémité de 7 mètres de portée. Ces poutres sont disposées de façon à fléchir autour
de leur axe fort dans le plan vertical. Les deux appuis intermédiaires de chaque poutre sont
constitués par des béquilles inclinées (BE, B’E’, CF et C’F’) pouvant être considérées
simplement appuyées au niveau de la fondation. Afin d’assurer sa stabilité sous l’action de
charges transversales, la structure est contreventée par des croix de Saint-André disposées
entre les béquilles, comme indiqué à la Figure 46.

On considère un chargement constitué uniquement de charges surfaciques gravitaires

chacune des poutres constituent une charge uniformément répartie de 25 '(/ à l’ELU
uniformément réparties sur l’ensemble du platelage. Les réactions d’appui du platelage sur

(charge pondérée). On admettra en outre que la rigidité du platelage dans son plan ainsi que sa
connexion aux poutres sont suffisantes pour empêcher tout déplacement des poutres ABCD et
A’B’C’D’ dans la direction transversale. Tous les éléments sont constitués d’acier S355.

Une analyse élastique 2D au premier ordre de la poutre ABCD fournit les efforts internes

⋅ /B,,#$  /C,,#$  7189,5 '(. et /DE+E*BC,,#$  123,0 '(.


suivants dans le tronçon de poutre BC :

⋅ (#$  191,65 '( (compression)


⋅ F#$,DG  125 '(

en B et C devient /B,,#$  /C,,#$  7193,3 '(. tandis que le moment au centre passe à
En intégrant à cette analyse élastique la prise en compte des effets de second ordre, le moment

/DE+E*BC,,#$  129,3 '(. .

On s’intéresse uniquement à la travée BC. On demande :

considérant que la section doit reprendre un effort de compression égal à (#$ tandis
• De déterminer la classe de section du profilé IPE300 comprimé et fléchi, en

que la capacité excédentaire de la section est destinée à supporter un moment de


flexion ;

o de déterminer la valeur du coefficient d’équivalence HD devant multiplier le


• A partir des efforts internes dans la poutre au premier et au second ordre :

moment maximum de premier ordre /,#$,DG afin de définir un moment

o d’expliquer comment vous auriez estimé ce coefficient HD si les efforts


équivalent sinusoïdal ;

internes au second ordre ne vous avaient pas été fournis ;


o de calculer la valeur que vous auriez trouvée et de la comparer à la valeur
réelle obtenue ci-dessus ;
• Sur base des résultats précédents, de vérifier le tronçon de poutre BC à l’ELU.

C. M. II : EXERCICES 40/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


Figure 45: Structure - Plan longitudinal (dimensions en mètres)

Figure 46: Structure - Plan transversal (dimensions en mètres)

C. M. II : EXERCICES 41/99 I.3. Membrures comprimées et fléchies


I.4. ASSEMBLAGES

Exercice 1

Soit les trois configurations d’assemblage boulonné représentées à la Figure 47. Pour chacune
d’elles, on demande de :

• Déterminer l’épaisseur des plats (et des couvre-joints), ainsi que le nombre de boulons
nécessaires pour la transmission, en service, d’un effort de traction N entre les plats
assemblés
• Faire un croquis de l’assemblage

Finalement, on demande de discuter les avantages et les inconvénients que peut présenter
chacune de ces trois configurations par rapport aux deux autres.

Données :

⋅ N = 200 kN (charge variable)


⋅ Acier utilisé pour les plats et couvre-joints : S235
⋅ Boulons non préserrés de 20 mm de diamètre nominal (type 8.6)
⋅ Les trous dans les plats et couvre-joints sont forés à un diamètre de 2 mm supérieur à
celui des boulons
⋅ La largeur des plats et couvre-joints est de 150 mm

Figure 47

C. M. II : EXERCICES 42/99 I.4. Assemblages


Exercice 2

Soit la configuration a) d’assemblage de la Figure 47, étudiée à l’Exercice 1, dans laquelle les
boulons ordinaires de type 8.6 sont remplacés par des boulons H.R. préserrés de type10.9.

différentes du coefficient de frottement I entre les pièces assemblées : I  0,3 et I  0,5.


On demande de déterminer le nombre et l’emplacement des boulons pour deux valeurs

Exercice 3

Soit l’assemblage de la Figure 48. L’effort centré de traction N est transmis entre les plats A
et B par l’intermédiaire de deux platines C et D boulonnées entre elles et soudées aux plats A
et B perpendiculairement au sens de l’effort N.

On demande de :

• Déterminer l’effort maximum transmissible par les plats A et B


• Calculer le nombre de boulons nécessaires à la reprise de cet effort, si l’on suppose les
platines C et D infiniment rigides pour la flexion dans leur plan

platines C et D (platines non infiniment rigides) :   10 ,   20 ,


• Evaluer la valeur de l’effort de levier dans les boulons, pour différentes épaisseurs des

  30 et   40

Données :

⋅ Boulons M20, de type 6.6, non préserrés


⋅ Acier utilisé pour les différents plats : S235

Figure 48

C. M. II : EXERCICES 43/99 I.4. Assemblages


Exercice 4

Soit l’assemblage de la Figure 48. En se plaçant dans les mêmes conditions que celles de
l’exercice 3 (même géométrie et même effort appliqué), on demande d’évaluer le nombre de
boulons nécessaires à la reprise de l’effort N, si les platines sont supposées infiniment rigides
et que l’on emploie cette fois des boulons H.R. préserrés de 20 mm de diamètre nominal et de
type 10.9.

Exercice 5

L’assemblage suivant (Figure 49) doit transmettre un effort tranchant F ainsi qu’un moment
de flexion M de la poutre IPE 200 à la colonne HE 160 B, par l’intermédiaire d’un plat
d’about soudé à la poutre et boulonné à la semelle de la colonne.

On demande de vérifier la résistance des boulons sous l’effet combiné de ces deux efforts.

Données :

⋅ J#$  40 '( et /#$  40 '(.


⋅ Acier S235 pour tous les éléments

Coefficient de frottement entre le plat d’about et la semelle de la colonne : I  0,3


⋅ Boulons H.R. préserrés M16, de type 10.9

Figure 49 (dimensions en mm)

C. M. II : EXERCICES 44/99 I.4. Assemblages


Exercice 6

dimension des boulons) afin qu’il puisse assurer la reprise d’un moment de flexion /#$ , par
Soit l’assemblage de la Figure 50. On demande de le dimensionner (nombre, disposition et

l’utilisation de :

a) Boulons ordinaires non préserrés de type 6.8


b) Boulons H.R. préserrés de type 10.9

Dans les deux cas, faire un croquis de l’assemblage.

Données :

⋅ /#$  50 '(.

Coefficient de frottement : I  0,3


⋅ Acier S235 pour la poutre, la colonne et les plats

Figure 50

Exercice 7

/.,#$ qu’il peut reprendre en plus de l’effort tranchant J#$ auquel il est déjà soumis.
Soit l’assemblage de la Figure 51. On demande de calculer le moment de torsion maximal

Données :

⋅ J#$  100 '(


⋅ Profil de la poutre : IPE 200
⋅ Profil de la colonne : IPE 270
⋅ Épaisseur du plat d’about : 20 mm
⋅ Boulons ordinaires M20 non préserrés, de type 4.6
⋅ Acier S235

C. M. II : EXERCICES 45/99 I.4. Assemblages


Figure 51

Exercice 8

L’assemblage représenté à la Figure 52 doit transmettre un effort de traction (#$  280 '(
entre les plats A et B. On demande de vérifier la résistance de ces plats dans deux cas
distincts :

a) L’effort N est transmis par l’intermédiaire de 5 boulons ordinaires M20 de type 6.8
b) L’effort N est transmis par frottement entre les deux plats suite au préserrage de 5
boulons M20 de type 10.9

Données :

⋅ Plats en acier S235

Coefficient de frottement : I  0,5


⋅ Épaisseur des deux plats : 10 mm

C. M. II : EXERCICES 46/99 I.4. Assemblages


Figure 52

Exercice 9

Soit la console représentée à la Figure 53. On demande de dimensionner les différents

assemblages) pour que celle-ci puisse résister à une charge #$  25 '(.
éléments constituant la console (profilés, plats, nombre et disposition des boulons des

Données :

⋅ Acier S235 pour tous les éléments

Surfaces traitées (coefficient de frottement I  0,5)


⋅ Boulons H.R. 10.9 préserrés, aussi bien pour le joint que pour l’encastrement

⋅ Caractéristiques des profilés en U : voir catalogue de profilés
⋅ On suppose que le déversement est empêché par des dispositifs appropriés

Figure 53

C. M. II : EXERCICES 47/99 I.4. Assemblages


Exercice 10

Soit le nœud de cadre rigide de la Figure 54, soumis à un moment de flexion /#$ 
400 '(. . La poutre IPE400 est solidarisée par soudure à un plat d’about de 20 mm
d’épaisseur. Ce plat d’about permet l’assemblage à une semelle de la colonne IPE400 à l’aide
de 8 boulons H.R. préserrés. En outre, la semelle supérieure de la poutre est, quant à elle,
fixée par des boulons H.R. préserrés à un couvre-joint de 20 mm d’épaisseur soudé sur la tête
de la colonne.

Figure 54

On demande de :

• Vérifier la résistance des boulons H.R. préserrés du plat d’about et les contraintes dans
le couvre-joint ; dans le cas où les contraintes dans le couvre-joint seraient excessives,
citer la mesure à prendre pour que la résistance de l’assemblage soit assurée, sans
modifier la disposition ni les dimensions adoptées

C. M. II : EXERCICES 48/99 I.4. Assemblages


• Déterminer le nombre de boulons nécessaires pour relier la semelle de la poutre au
couvre-joint, donner la disposition de ceux-ci sur le couvre-joint ainsi que la longueur
minimale de ce dernier

Données :

⋅ Boulons M24, 10.9

Surfaces d’assemblage traitées : coefficient de frottement I  0,5


⋅ Charpente : acier S235

Exercice 11

Soit l’assemblage de la Figure 55. On demande de déterminer l’effort maximal T qui peut être
transmis, en traction ou en compression, par les deux profilés UPN100 au gousset
d’assemblage de 10 mm d’épaisseur.

Données :

⋅ Les profilés UPN sont connectés au


gousset par 6 boulons préserrés M12 de
type 10.9
⋅ Le gousset et les deux profilés sont en
acier S235

pièces assemblées vaut I  0,5


⋅ Le coefficient de frottement entre les

Figure 55 (dimensions en mm)

C. M. II : EXERCICES 49/99 I.4. Assemblages


Exercice 12

La poutre AE de la Figure 56 est liaisonnée à une colonne par l’intermédiaire de deux


cornières fixées de part et d’autre de l’âme de la poutre. Ces cornières sont boulonnées par
une aile sur la semelle de la colonne et par l’autre aile sur l’âme de la poutre. Ce type
d’assemblage permet de considérer la poutre comme articulée sur la colonne. L’extrémité E
étant libre, la poutre est soutenue en B par un tirant FB incliné à 45° sur l’axe de la poutre. On
suppose que la liaison entre le câble et la poutre est réalisée au niveau de l’axe longitudinal de
la poutre.

La poutre est constituée de deux tronçons AD et DB, réalisés à l’aide de profilés différents :

également donné à la figure. La structure est soumise à un moment de flexion / en E et à


respectivement un HEA320 et un HEA300. Le détail du joint entre les deux tronçons est

une charge concentrée verticale  en C.

⋅ Le calcul du nombre de boulons K , K et K


On demande de dimensionner le joint en D entre les deux profilés, ce qui comprend :

⋅ La détermination de l’épaisseur  du couvre-joint


⋅ La vérification de la résistance des différents plats à l’effort normal et à la pression
diamétrale
⋅ Le dessin du joint précisant la disposition des boulons, leur diamètre et les dimensions
des plats

Figure 56

C. M. II : EXERCICES 50/99 I.4. Assemblages


Données :

⋅ #$  130 '(, /#$  250 '(.


⋅ Acier S235 pour les plats, cornières et profilés

Coefficient de frottement entre pièces assemblées : I  0,5


⋅ Boulons H.R. préserrés de type 10.9

Exercice 13

Une console servant de support à une poutre de pont roulant est fixée à une colonne à l’aide
d’un assemblage à 10 boulons H.R. préserrés, de diamètre M20 et de type 8.8, tel qu’indiqué
à la Figure 57. Cette console doit pouvoir supporter, en service, une charge permanente de
160 kN ainsi qu’une surcharge de 110 kN ; les coefficients de pondération des charges sont
pris respectivement égaux à 1,4 pour les charges permanentes et à 1,6 pour les charges
variables.

On demande de vérifier cet assemblage à l’ELU, sachant que tout glissement doit être
empêché et que la contrainte de compression transversale ne peut dépasser 265 MPa dans la
partie comprimée de l’assemblage.

Figure 57

Données :

Coefficient de frottement : I  0,4


⋅ Acier S235

⋅ On néglige le poids propre de la console

C. M. II : EXERCICES 51/99 I.4. Assemblages


Exercice 14

On demande de déterminer la charge pondérée maximale #$ que peut supporter la console de
l’Exercice 13 (Figure 57) si l’on admet cette fois que se produise à l’ELU un certain
glissement et décollement entre le plat d’about de la console et la semelle de la colonne
(boulons non préserrés).

Exercice 15

L’assemblage de la Figure 58 est destiné à transmettre un effort tranchant F#$  #$ et un


moment de flexion /#$  #$ . L (avec L  3 ). On demande de déterminer la charge
maximale #$,DG pouvant être reprise par l’assemblage et la poutre, si ces contraintes
représentent les contraintes les plus défavorables le long de la poutre et que tout danger
d’instabilité est écarté.

Figure 58

Données :

⋅ Acier S235

Coefficient de frottement entre pièces assemblées : I  0,5


⋅ Boulons H.R. préserrés M24 de type 10.9

C. M. II : EXERCICES 52/99 I.4. Assemblages


Exercice 16

dessous, sous l’effet uniquement d’un moment /#$ donné.


Expliquez comment vous vérifieriez la résistance de l’assemblage représenté à la Figure 59 ci-

Pour cela, il faudra notamment :


⋅ déterminer le cheminement des efforts ;
⋅ préciser les vérifications à effectuer (composantes d’assemblage sollicitées et donc

⋅ définir l’effort sollicitant chacune de ces composantes en fonction de /#$ ;


modes de ruines possibles) ;

⋅ en déduire la manière de calculer le moment résistant de l’assemblage.

Figure 59: Assemblage

C. M. II : EXERCICES 53/99 I.4. Assemblages


I.5. EXERCICES RÉCAPITULATIFS

Exercice 1

La structure de la Figure 60 est constituée de deux portiques principaux équidistants de 10


mètres et soumis, au niveau de la poutre continue supérieure, à une charge uniformément
répartie variable (appliquée sur la semelle supérieure du profilé). Les colonnes des portiques
sont articulées en base quel que soit le sens de flexion ; elles sont constituées de profilés
HE160A fléchis autour de leur axe fort dans le plan des portiques principaux. Toutes les
poutres de la structure sont réalisées à l’aide de profilés IPE300 fléchis autour de leur axe fort.

Les déplacements transversaux des nœuds E, H, R et U sont empêchés grâce à la présence de


contreventements efficaces. Les assemblages réalisés aux nœuds B, O, K, Y et C, P, M, Z
permettent de supposer l’articulation parfaite de l’ensemble des barres qui y aboutissent.

Figure 60

On demande :

• De déterminer les diagrammes d’efforts internes de l’ensemble des éléments (poutres

De déterminer la charge uniformément répartie 3 provoquant la ruine (ou la


et colonnes) de la structure

De déterminer la charge uniformément répartie 3 provoquant l’instabilité de la


déformation excessive) des poutres continues CFIM et PSVZ

colonne la plus faible

C. M. II : EXERCICES 54/99 I.5. Exercices récapitulatifs


• D’en déduire la charge uniformément répartie maximale 3DG à laquelle peut être
soumise la structure

Données :

⋅  5
⋅ Acier S235
⋅ Flèche maximale admissible des poutres en service : 1/300 de la portée
⋅ On supposera la présence d’appuis à fourche en C, F, I, M, P, S, V et Z
⋅ On négligera le poids propre des éléments

Indications :

Pour une poutre à trois travées égales (de longueur 9 chacune) posée sur quatre appuis simples
et uniformément chargée (charge 3), la valeur du moment de flexion sur les appuis intérieurs
est égale à – 39  /10. Les réactions d’appuis sont respectivement de 439/10 et 1139/10 pour
les appuis extérieurs et intérieurs.

Exercice 2

Un hall industriel est constitué d’un certain nombre de portiques équidistants tels que celui
représenté à la Figure 61. Ce hall peut être considéré comme contreventé quel que soit la
direction d’application des charges horizontales éventuelles. La couverture des faces
verticales du hall est assurée par des tôles minces pliées à froid solidarisées aux colonnes (sur
leur semelle extérieure) et au système de contreventement.

Dans le cas où l’on applique uniquement une charge uniformément répartie 3 (charge
variable) sur la semelle supérieure de la poutre, on demande :

• De calculer :
⋅ La charge axiale de plastification de la section transversale des colonnes
⋅ La charge axiale critique d’Euler des colonnes
⋅ La charge de flambement réelle des colonnes chargées centriquement
⋅ La réaction maximale qui peut être transmise aux colonnes par la poutre

• D’en déduire 3DG et de dimensionner la poutre pour qu’elle puisse supporter cette
charge

Données :

⋅ Acier S235
⋅ Les colonnes sont constituées de profilés HE100A
⋅ La poutre sera faite d’un profilé de type IPE
⋅ La flèche maximale admissible de la poutre est fixée à 1/500 de sa portée
⋅ On considérera que l’appui en pied de colonne réalise un encastrement parfait pour les
deux sens de flexion

C. M. II : EXERCICES 55/99 I.5. Exercices récapitulatifs


⋅ On admettra que la torsion de l’extrémité supérieure des colonnes est empêchée par
les poutres transversales et le barres de contreventement qui y aboutissent
⋅ On supposera que la couverture de façade est suffisamment raide et suffisamment
solidarisée aux colonnes pour empêcher le flambement de ces dernières autour de leur
axe faible
⋅ On négligera le poids propre des éléments

Figure 61

Exercice 3

poutre sur laquelle agit une charge variable uniformément répartie 3 (appliquée sur la semelle
Le portique contreventé de la Figure 62 est constitué de deux colonnes identiques et d’une

(inertie !N ) et la poutre autour de son axe fort (inertie !O ). La colonne AB est articulée à ses
supérieure). Dans le plan du portique, les colonnes sont fléchies autour de leur axe faible

deux extrémités tandis que la colonne CD est encastrée en base et assemblée rigidement à la
poutre BC en tête.

C. M. II : EXERCICES 56/99 I.5. Exercices récapitulatifs


On demande :

• De dimensionner économiquement la colonne AB (profilé de type HEA), si l’on


suppose a priori que le profilé de la poutre BC est une IPE270
• De justifier le choix d’une IPE270 pour réaliser la poutre, si l’on utilise le profilé
déterminé ci-dessus pour la réalisation des colonnes AB et CD, et de juger de la
nécessité de se prémunir contre le déversement de la poutre
• De vérifier si le profilé choisi pour réaliser les colonnes est effectivement en mesure
de supporter les efforts auxquels est soumise la colonne CD

Figure 62

Données :

3#$  25 '(/
Longueur de la poutre :   5 , hauteur des colonnes :   8


⋅ Acier S235
⋅ Flèche maximale admissible pour la poutre sous charges de service : 1/350 de la
portée
⋅ Toute instabilité des colonnes dans le plan perpendiculaire au portique est supposée
empêchée
⋅ On admettra que les conditions d’appui de la poutre en B et C sont telles que la
rotation de torsion de celle-ci ainsi que son déplacement transversal
perpendiculairement au plan du portique sont empêchées (appuis à fourche)
⋅ Diagramme de moment : voir Figure 62

C. M. II : EXERCICES 57/99 I.5. Exercices récapitulatifs


Exercice 4

Soit le portique plan de la Figure 63, soumis, en service, aux charges suivantes (le poids
propre des éléments sera négligé) :

⋅ Charge verticale variable uniformément répartie 3  11 '(/ sur les poutres BD et

Charges verticales permanentes concentrées   300 '( en tête des colonnes (en B,
DF (agissant sur la semelle supérieure du profilé)

Charge horizontale variable uniformément répartie %  1 '(/ sur les colonnes


D et F)

extérieures AB et EF (agissant sur la semelle extérieure du profilé)

Figure 63

Un système de contreventement empêche tout déplacement transversal des extrémités


supérieures des colonnes (B, D et F) dans les deux directions principales. Les colonnes AB et
EF sont considérées encastrées dans la fondation (respectivement en A et E) pour la flexion
dans les deux plans principaux. Les assemblages en C, B et F peuvent être assimilés à des
rotules parfaites pour la flexion dans les deux plans principaux ; tandis que les assemblages
poutre-colonne en D sont considérés parfaitement rigides pour la flexion dans le plan du
portique. Les assemblages aux extrémités des poutres BD et DF sont conçus de manière à
empêcher la rotation de torsion de celles-ci.

Les profilés utilisés pour la réalisation des colonnes et des poutres sont respectivement de
type HEA et IPE ; ces profilés sont tous disposés de manière à fléchir autour de leur axe fort
dans le plan du portique.

On demande :

• De dimensionner les poutres BD et DF


• De dimensionner les colonnes AB, CD et EF, toutes trois constituées du même profilé

C. M. II : EXERCICES 58/99 I.5. Exercices récapitulatifs


• De concevoir, puis de dimensionner, les deux assemblages boulonnés qui, en D,
permettent le transfert du moment de flexion et de l’effort tranchant des poutres BD et
DF à la colonne CD

Données :

  10
⋅ Acier S235

⋅ Flèche maximale admissible pour les poutres : 1/500 de la portée
⋅ Les assemblages doivent être conçus de telle façon que l’extrémité supérieure de la
colonne CD ne dépasse pas le niveau de la semelle supérieure des poutres (voir Figure
64)

Figure 64

C. M. II : EXERCICES 59/99 I.5. Exercices récapitulatifs


II. SOLUTIONS

II.1. MEMBRURES COMPRIMÉES

Exercice 1

Colonne encastrée en base : +  5,816

Colonne rotulée en base : +  11,832

Exercice 2

Colonnes extérieures : +  2,995

Colonnes intérieures : +  2,829

Exercice 3

+  2,276

(,P$  854,5 '(

Exercice 4

2 déformées de flambement de la structure à considérer :


⋅ Mode 1 : nœuds fixes transversalement
⋅ Mode 2 : nœuds transversalement déplaçables

6 colonnes à vérifier :
⋅ AB (ou OP) et HI dans le mode 1
⋅ FG (ou TU), MN, CE (ou QS) et JL dans le mode 2

Multiplicateur critique :   minT,E U  ,VW,DX$*  6,18


Multiplicateur de ruine :   minT,E U  ,VW,DX$*  1,4

C. M. II : EXERCICES 60/99 II.1. Membrures comprimées


Exercice 5

a) Propriétés du PRS

Classe1

/@,P$  /-+,@,P$  196,4 '(.

!@  11724 "

b) Instabilité de la structure

2 déformées de flambement de la structure à considérer :


⋅ Mode 1 : nœuds fixes transversalement
⋅ Mode 2 : nœuds transversalement déplaçables

2 colonnes à vérifier : BC (ou HI) et EF dans le mode 2

Multiplicateur critique :   ,#Y,DX$*  5,17


Multiplicateur de ruine :   ,#Y,DX$*  1,73

Exercice 6

2 déformées de flambement de la structure à considérer :


⋅ Mode 1 : nœuds fixes transversalement
⋅ Mode 2 : nœuds transversalement déplaçables

4 colonnes à vérifier :
⋅ BF (ou CG) dans le mode 1
⋅ AE (ou DH) dans le mode 1 ou le mode 2
⋅ EI (ou HL) et FJ (ou GK) dans le mode 2

Multiplicateur de ruine :   ,BY,DX$*  405,3/ (avec  en '()  DG  405,3 '(

Exercice 7

Flambement d’axe fort : +,@  5,019  (,P$,@  583,1 '(

Flambement d’axe faible : +,A  4,2  (,P$,A  140,2 '(

Conclusion : (#$ Z (,P$  140,2 '(  #$,DG  80,9 '( (charge pondérée)

C. M. II : EXERCICES 61/99 II.1. Membrures comprimées


Exercice 8

a) Effort de compression maximal dans CD

Flambement d’axe fort : +,@  2,063  (,P$,@  866,8 '(

Flambement d’axe faible : +,A  1,877  (,P$,A  767,2 '(

Conclusion : (#$,DG  (,P$  767,2 '(

b) Entre-distance des portiques pour que (,P$,@  (,P$,A

Il faudrait +,A  1,106 , càd [A  0,316  Impossible

Exercice 9

a) Effort normal ultime de la colonne AB

Flambement d’axe fort : +,@  4,496  (,P$,@  866,6 '(

Flambement d’axe faible : +,A  3,626  (,P$,A  668,0 '(

Conclusion : (,P$  668,0 '(

b) Condition d’égale résistance

Pour le portique originel, la condition d’égale résistance n’est pas satisfaite.

Pour qu’elle le soit et que (,P$ reste identique, il faudrait : +,A  3,626 (inchangé) et
+,@  6,654 .

Pour obtenir [@  1,331, il faut :

⋅ Supprimer le contreventement dans la direction E-B-F


⋅ Remplacer l’appui simple en base de colonne (A) par un appui apportant une restreinte
flexionnelle d’axe fort (proche de l’encastrement)
⋅ Remplacer les assemblages rotulés aux extrémités de la poutre en E et F par des
assemblages rigides

C. M. II : EXERCICES 62/99 II.1. Membrures comprimées


Exercice 10

a) Colonne AB

Flambement d’axe fort – tronçon AI : +,@  6,014  (,P$,@  806,1 '(

Flambement d’axe faible – tronçon AI : +,A  8  (,P$,A  229,1 '(

Conclusion : (,P$  229,1 '(  #$, Z 122,3 '(

b) Colonne CD

Flambement d’axe fort – tronçon JE : +,@  2,923  (,P$,@  1149,8 '(

Flambement d’axe fort – tronçon ED : +,@  3,638  (,P$,@  1085,0 '(

Flambement d’axe faible – tronçon JD : +,A  8  (,P$,A  229,1 '(

Conclusion : (,P$  229,1 '(  #$, Z 122,3 '(

c) Colonne HG

Flambement d’axe fort : +,@  3,189  (,P$,@  620,9 '(

Flambement d’axe faible : +,A  3,294  (,P$,A  400,1 '(

Conclusion : (,P$  400,1 '(  #$, Z 250,1 '(

Exercice 11

,#$,DG  1603,0 '(, ,#$,DG  1594,9 '( et ,#$,DG  639,3 '(

Exercice 12

,#$,DG  506,3 '(, ,#$,DG  1062,9 '( et ,#$,DG  2128,8 '(

C. M. II : EXERCICES 63/99 II.1. Membrures comprimées


Exercice 13

#$,DG  1009,3 '( (flambement colonnes FE et IH)

Exercice 14

#$,DG  855,75 '( (flambement colonne soumise à 2P, étage supérieur)

Exercice 15

Si #$  0 : %#$,DG  80,0 '(/ (flambement colonne EF)

Si %#$  %#$,DG : #$,DG  299,3 '( (flambement colonne ED)

C. M. II : EXERCICES 64/99 II.1. Membrures comprimées


II.2. POUTRES FLÉCHIES – DÉVERSEMENT

Exercice 1

'A  1, '  1, H  2,6, H  1,8, '  0,62

Cas 1 : \]  0 , /  73,2 '(. , /,P$  60,5 '(.  3#$,DG  29,0 '(/

Cas 2 : \]  100 , /  36,5 '(. , /,P$  31,0 '(.  3#$,DG  14,9 '(/

Cas 3 : \]  791,5 , /  139,5 '(. , /,P$  78,3 '(.  3#$,DG  37,6 '(/

Exercice 2

'A  0,5, '  0,5, H  2,6, H  1,8, '  0,62

\]  776 , /  2451,1 '(. , /,P$  135,1 '(.  3#$,DG  64,8 '(/

Exercice 3

a) Détermination de DG

ELS :

 Z 16,51 '(

ELU :

2 tronçons à vérifier : EB et BF (ou symétriques)

⋅ EB : /,P$  47,64 '(.   Z 35,3 '(

⋅ BF : /,P$  73,90 '(.   Z 23,5 '(

Conclusion :

DG  16,51 '(

C. M. II : EXERCICES 65/99 II.2. Poutres fléchies – Déversement


b) Utilité des entretoises

Tronçon AB (et symétrique CD) :

/,P$  31,44 '(. & /#$  22,28 '(.  OK sans entretoise en E (et G)

Tronçon BC :

/,P$ ^ /  29,59 '(. ^ /#$  52 '(.  Entretoise nécessaire en F

Exercice 4

a) AB

H  1,3

/,P$  147,3 '(. & /#$  127 '(.

b) BC

H  2,7

/,P$  215,4 '(. & /#$  127 '(.

Exercice 5

a) BC

/,P$  86,15 '(. & /#$  61,19 '(.

b) CD

/,P$  75,81 '(. & /#$  36,2 '(.

c) DE

/,P$  86,15 '(. & /#$  56,39 '(.

C. M. II : EXERCICES 66/99 II.2. Poutres fléchies – Déversement


Exercice 6

a) BC

/,P$  314,1 '(. & /#$  260 '(.

b) CD

/,P$  295,2 '(. & /#$  260 '(.

c) DE

/,P$  316,5 '(. & /#$  208 '(.

Exercice 7

%DG  8,03 '(/ (ELU déterminant)

Flèche sous %  %DG : _  5,1 ^ /300  10

C. M. II : EXERCICES 67/99 II.2. Poutres fléchies – Déversement


II.3. MEMBRURES COMPRIMÉES ET FLÉCHIES

Exercice 1

a) Classe de section

Classe 1

b) Vérification de l’élément à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa
`@ · b 17( '@@ · b
c ,@ c

200 1 0,679 · 33
 : 0,999 · d · e  0,31 ^ 1
0,950 · 1705,4 200
1 7 10193,6 1,038 · 119,4

Résistance des sections d’extrémité

⋅ /#$  33 '(.
Sollicitations de la section d’extrémité la plus sollicitée :

⋅ (#$  200 '(


⋅ F#$  11,8 '(

Influence de F#$ sur /@,P$ : négligeable

Influence de (#$ sur /@,P$ : négligeable

Vérification : /#$  33 '(. ^ /@,P$  119,4 '(.

Exercice 2

a) Pas d’instabilité hors plan

Résistance et stabilité en travée

Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

C. M. II : EXERCICES 68/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


(#$ 1 HD,@ · /@,#$
: I@ · d · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa
`@ · 1 7 (,@ '@@ · bc
bc

500 1 1 · 100
 : 0,867 · d · e  0,856 ^ 1
0,549 · 2285,6 500 0,973 · 261,3
17
1967,5

Résistance des sections d’extrémité

Influence de (#$ sur /@,P$ : à considérer  moment résistant réduit

Vérification : /#$  100 '(. ^ /@,f,P$  233,4 '(.

b) Déversement et flambement d’axe faible permis

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

500 2,080 1 1 · 100


 : 0,867 · d · · e  2,16 & 1 h!
0,549 · 2285,6 0,577 1 7 500 0,911 · 261,3
1967,5

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

500 2,080 1 1 · 100


 : 0,325 · d0,513 · · · e  1,61 & 1 h!
0,229 · 2285,6 0,577 1 7 500 0,468 · 261,3
1967,5

Résistance des sections d’extrémité

Influence de (#$ sur /@,P$ : à considérer  moment résistant réduit

Vérification : /#$  100 '(. ^ /@,f,P$  233,4 '(.

C. M. II : EXERCICES 69/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 3

Résistance et stabilité en travée

Symétrie axe fort / axe faible  Vérification de stabilité identique selon les deux plans :

(#$ 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: I@ · d · : lk · · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
17 17
`@ ·
bc (,@ '@@ · bc (,A '@A · bc

750 1 0,778 · 71,25 1 0,778 · 71,25


 : 0,989 · d · : 0,6 · · e
0,908 · 2176,1 750 1,080 · 193,2 750 1,054 · 193,2
17 17
7218,5 7218,5

 0,853 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité

Section en tête à vérifier :

/@,#$ /A,#$ 71,25 ,st 71,25 ,st


o p
m n :m n q r :q r  0,403 ^ 1
/@,f,P$ /A,f,P$ 164,3 164,3

Exercice 4

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

150 'Og <1#$ = 1 HD,@ <1#$ = · 1#$ · 10000


 : 0,879 · d · · e Z 1
0,434 · 1265 0,613 1 7 150 4 · '@@,DX$ <1#$ = · 100,9 · 10u
765,2

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

C. M. II : EXERCICES 70/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


150 'Og <1#$ = 1 HD,@ <1#$ = · 1#$ · 10000
 : 0,506 · d0,515 · · · e
0,175 · 1265 0,613 1 7 150 4 · 'A@,DX$ <1#$ = · 100,9 · 10u
765,2
Z1

• Conclusion :

1#$,DG v 9350 (

⋅ Vérification de la stabilité d’axe fort : 0,938 Z 1


Pour cette valeur de la charge transversale :

⋅ Vérification de la stabilité d’axe faible : 1 Z 1

Résistance des sections d’extrémité

(#$  150 '( ^ (-+,P$  1265 '(

Exercice 5

a) Efforts internes – élément BF

/#$,@,B  752,75 '(.


/#$,@,Y  :26,37 '(.
⋅ Moment AF : diagramme linéaire, et

Effort tranchant (flexion AF) : constant, F#$  19,78 '(


Effort normal : constant, (#$  57,91 '( (compression)

b) Vérification de l’élément BF à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa
`@ · b 17( '@@ · b
c ,@ c

57,91 1 0,685 · 52,75


 :1·w · x  0,133 ^ 1
0,993 · 2643,7 57,91 1,00 · 325
17
55007

Résistance des sections d’extrémité

/#$  52,75 '(. ^ /@,P$  325 '(.

C. M. II : EXERCICES 71/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 6

a) Efforts internes

/#$,B_zB  142,4 '(. , /#$,B_BC  57,6 '(. ,


/#$,B_B{  200 '(.
⋅ Moment AF :

F#$,zB  17,8 '(, F#$,BC  14,4 '(,


F#$,B{  500 '(
⋅ Effort tranchant (flexion AF) :

⋅ Effort normal : (#$,zB  650 '(, (#$,BC  150 '(

b) Vérification de l’élément BF à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

650 1,064 1 0,907 · 142,4


 : 0,976 · d · · e  0,783 ^ 1
0,801 · 2643,7 0,996 1 7 650 0,978 · 325,0
5913,4

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

650 1,064 1 0,907 · 142,4


 : 0,800 · d0,513 · · · e  0,766 ^ 1
0,465 · 2643,7 0,996 1 7 650 0,824 · 325,0
5913,4

Résistance des sections d’extrémité

/#$  142,4 '(. ^ /@,f,P$  280,5 '(.

C. M. II : EXERCICES 72/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 7

a) Diagramme de moment

/#$,B_zB  7276,1 '(. , /#$,zB/  748,0 '(. , /#$,B_BC  7329,0 '(. ,


/#$,BC/  774,5 '(. , /#$,{B  783,9 '(. , /#$,B_B#  730,1 '(.

b) Vérification de l’élément BD à l’ELU

Efforts internes

/#$,@  83,9 '(. (constant sur BD), F#$  0 '(, (#$  476,0 '(

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

476 1,038 1 1 · 83,9


 : 0,998 · d · · e  0,481 ^ 1
0,929 · 2643,7 0,943 1 7 476 1,016 · 325,0
17205,8

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b '
(,@ A@,DX$ bc·
c

476 1,038 1 1 · 83,9


 : 0,993 · d0,513 · · · e  0,363 ^ 1
0,844 · 2643,7 0,943 1 7 476 0,997 · 325,0
17205,8

Résistance des sections d’extrémité

/#$  83,9 '(. ^ /@,f,P$  305,1 '(.

C. M. II : EXERCICES 73/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 8

a) Inertie des sections de la traverse

!DG  218 764 745 ", !DE|  213 031 412 "  !DX@  21590 "

b) Diagramme de moment

/#$,B_zB  59,3 '(. , /#$,B_B{  759,3 '(. , /#$,{B/  168,2 '(. ,


/#$,{_B{  7104,3 '(. , /#$,{_C{  104,3 '(.

c) Vérification de la colonne AB à l’ELU

Efforts internes

/#$,@,B  59,3 '(. , F#$  14,8 '(, (#$  95,5 '(

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

95,5 1 1 0,946 · 59,3


 : 0,999 · d · · e  0,645 ^ 1
0,921 · 1265 1 1 7 95,5 1 · 100,9
7389,4

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

95,5 1 1 0,946 · 59,3


 : 0,979 · d0,515 · · · e  0,412 ^ 1
0,628 · 1265 1 1 7 95,5 0,972 · 100,9
7389,4

Résistance des sections d’extrémité

/#$  59,3 '(. ^ /@,P$  100,9 '(.

C. M. II : EXERCICES 74/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 9

a) Efforts internes dans la colonne AB

Effort normal : (#$  37,5 '(


Moment AF : /@,#$,z  3,8 '(. , /@,#$,B  7,6 '(.

Effort tranchant – flexion AF : FzY,#$  2,28 '(


Moment af : /A,#$,z  1,65 '(. , /A,#$,B  3,3 '(.


Effort tranchant – flexion af : F,#$  9,89 '(



b) Vérification de la colonne AB à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: I@ · d · · : lk · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
`@ · '
(,@ @@,DX$ bc· 1 7 '
(,A @A,DX$ bc·
bc

37,5 1 1 0,904 · 7,6 1 0,657 · 3,3


 : 0,992 · d · · : 0,688 · · e
0,784 · 499,1 1 1 7 37,5 0,984 · 19,5 37,5 0,754 · 9,7
1 7 397,2
1019,3

 0,688 ^ 1

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: IA · dj k · · · : · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
`A · ' · 1 7 ' ·
bc (,@ A@,DX$ bc (,A AA,DX$ bc

37,5 1 1 0,904 · 7,6 1 0,657 · 3,3


 : 0,948 · d0,523 · · · : · e
0,473 · 499,1 1 1 7 37,5 0,908 · 19,5 1 7 37,5 1,019 · 9,7
1019,3 397,2

 0,589 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$ /A,#$ 7,6  3,3 


 
m n :m n q r : q r  0,493 ^ 1
/@,P$ /A,P$ 19,5 9,7

C. M. II : EXERCICES 75/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 10

a) Tronçon AB

Efforts internes

Effort normal : (#$  1450 '(


Moment AF : /@,#$,z  79,05 '(. , /@,#$,B  18,1 '(.

Effort tranchant – flexion AF : FzY,#$  5,4 '(



Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

1450 1,357 1 0,749 · 18,1


 : 1,000 · d · · e  0,805 ^ 1
0,994 · 1984,8 1 1450
1 7 39134,4 1 · 271,7

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b '
(,@ A@,DX$ bc·
c

1450 1,357 1 0,749 · 18,1


 : 0,595 · d0,6 · · · e  1,196 & 1 h!
0,633 · 1984,8 1 1450
1 7 39134,4 0,6 · 271,7

Résistance des sections d’extrémité

}~c,DG  187,3 (/  ^ 235 (/ 

b) Tronçon BC

Efforts internes

Effort normal : (#$  1300 '(


Moment AF : /@,#$,B  756,9 '(. , /@,#$,C  75 '(.

Effort tranchant – flexion AF : FzY,#$  37,7 '(



C. M. II : EXERCICES 76/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · (,@ '@@,DX$ · bc
bc

1300 1,092 1 0,768 · 75


 : 1,000 · d · · e  0,898 ^ 1
0,994 · 1984,8 1 1300 1 · 271,7
17
39134,4

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b '
(,@ A@,DX$ bc·
c

1300 1,092 1 0,768 · 75


 : 0,661 · d0,6 · · · e  1,193 & 1 h!
0,633 · 1984,8 1 1300 0,6 · 271,7
17
39134,4

Résistance des sections d’extrémité

}~c,DG  218,8 (/  ^ 235 (/ 

Exercice 11

a) Efforts internes dans la colonne AB

Effort normal : (#$  4 '(


Moment AF : /@,#$  70,5   : 7,75  7 17,5 '(. , avec   0 en A et   10

Effort tranchant – flexion AF : FzY,#$,z  7,75 '(, FzY,#$,B  72,25 '(


en B

b) Vérification de la colonne AB à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

C. M. II : EXERCICES 77/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


(#$ 1 HD,@ · /@,#$
: I@ · d · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa
`@ · 1 7 (,@ '@@ · bc
bc

4 1 1,002 · 17,5
 : 0,979 · d · e  0,943 ^ 1
0,243 · 499,1 4
1 7 147,7 0,994 · 19,5

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$  17,5 '(. Z /@,P$  19,5 '(.

Exercice 12

a) Efforts internes dans la poutre ACDB

Effort normal : (#$,zC  (#$,{B  0 '(, (#$,C{  44,6 '(


Moment AF : /@,#$,zC/  /@,#$,{B/  35,60 '(. , /@,#$,C_zC  /@,#$,{_{B 

751,29 '(. , /@,#$,C_C{  /@,#$,{_C{  747,48 '(. , /@,#$,#  13,77 '(.


Effort tranchant – flexion AF : FzY,#$,z  27,75 '(, FzY,#$,C_zC  742,25 '(,


FzY,#$,C_C{  35 '(, FzY,#$,{_C{  735 '(, FzY,#$,{_{B  42,25 '(, FzY,#$,B 

727,75 '(

b) Vérification de la travée CD à l’ELU

Résistance et stabilité en travée

+,@  5,025 , +,A  10,5 , Og  10,5 , 'A  1, '  1, H  4,1, '  0,5

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

44,6 1,159 1 0,996 · 47,48


 : 0,995 · d · · e  0,820 ^ 1
0,773 · 1063,4 1 44,6
1 7 2060,3 0,954 · 76,4

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

C. M. II : EXERCICES 78/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$
: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · (,@ 'A@,DX$ · bc
bc

44,6 1,159 1 0,996 · 47,48


 : 0,770 · d0,515 · · · e  0,684 ^ 1
0,135 · 1063,4 1 44,6 0,780 · 76,4
17
2060,3

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$  47,48 '(. Z /@,P$  76,4 '(.

Exercice 13

+,@  5,025 , +,A  21 , (Og  21 , 'A  1, '  1, H  4,1, '  0,5)

On obtient : (,A  43,5 '( ^ (#$  44,6 '(  Instable !!

Exercice 14

a) Colonne centrale DEF

Profilé HEA300

Compression maximale : (,P$  1814 '( & (#$  1500 '(

Flexion maximale :

• FE simplement fléchi : /,P$  /-+,P$  325,0 '(. & /#$  296,1 '(.

⋅ Stabilité selon l’axe fort : 0,522 ^ 1


• ED comprimé et fléchi :

⋅ Stabilité selon l’axe faible : 0,521 ^ 1


⋅ Sections d’extrémité : /@,f,P$  266,6 '(. & /@,#$  78,9 '(.

b) Colonnes extérieures

Colonne de gauche ABC :

• BC simplement fléchi : /,P$  /-+,P$  325,0 '(. & /#$  283,0 '(.

C. M. II : EXERCICES 79/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


⋅ Stabilité selon l’axe fort : 0,641 ^ 1
• AB comprimé et fléchi :

⋅ Stabilité selon l’axe faible : 0,587 ^ 1


⋅ Sections d’extrémité : /@,f,P$  266,6 '(. & /@,#$  92 '(.

 Profilé HEA300 OK

Colonne de droite GHI :

• HI simplement fléchi : /,P$  /-+,P$  325,0 '(. & /#$  309,1 '(.

⋅ Stabilité selon l’axe fort : 0,577 ^ 1


• GH comprimé et fléchi :

⋅ Stabilité selon l’axe faible : 0,554 ^ 1


⋅ Sections d’extrémité : /@,f,P$  266,6 '(. & /@,#$  65,9 '(.

 Profilé HEA300 OK

Exercice 15

a) Colonne au vent

Résistance et stabilité en travée

Section de classe 2 sous M+N, +,@  12 , +,A  4,2 , Og  6 , 'A  0,7, '  1,
H  3,0, '  0,6, HD@,€  0,971

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

105,15 1,28 1 0,990 · 48,87


 : 0,985 · d · · e  0,473 ^ 1
0,753 · 1365,4 0,868 1 7 105,15 0,947 · 199,0
1800,6

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

C. M. II : EXERCICES 80/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


105,15 1,28 1 0,990 · 48,87
 : 0,833 · d0,526 · · · e  0,469 ^ 1
0,283 · 1365,4 0,868 1 7 105,15 0,785 · 199,0
1800,6

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$  48,87 '(. Z /@,P$  199,0 '(.

b) Colonne sous le vent

Résistance et stabilité en travée

H  1,85, '  0,7, HD@,€  0,988

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`@ · b (,@ '@@,DX$ · bc
c

103,11 1,332 1 0,996 · 43,2


 : 0,985 · d · · e  0,559 ^ 1
0,753 · 1365,4 0,628 1 7 103,11 0,945 · 199,0
1800,6

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$


: IA · dj k · · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa
`A · b (,@ 'A@,DX$ · bc
c

103,11 1,332 1 0,996 · 43,2


 : 0,836 · d0,526 · · · e  0,510 ^ 1
0,283 · 1365,4 0,628 1 7 103,11 0,779 · 199,0
1800,6

Résistance des sections d’extrémité

Sollicitations plus faibles que pour la colonne au vent.

C. M. II : EXERCICES 81/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


Exercice 16

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: I@ · d · · : lk · · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
`@ · ' · 1 7 ' ·
bc (,@ @@,DX$ bc (,A @A,DX$ bc

162,035 1,028 1 0,969 · 180


 : 0,820 · d · · : 0e
0,174 · 3784,3 0,574 1 7 162,035 1,0 · 482,4
771,0

 0,918 ^ 1

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 'Og 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: IA · dj k · · · : · e
(-+,Pa `Og 1 7 (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
`A · b '
(,@ A@,DX$ bc· 1 7 '
(,A AA,DX$ bc·
c

162,035 1,028 1 0,969 · 180


 : 0,907 · d0,6 · · · : 0e
0,261 · 3784,3 0,574 1 7 162,035 0,6 · 482,4
771,0

 0,908 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité

}~c,DG  147,6 (/  ^ _@$  355 (/ 

Exercice 17

Résistance et stabilité en travée

• Vérification de la stabilité selon l’axe fort :

(#$ 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: I@ · d · :l· · e
(-+,Pa ( / ( /
`@ · b 1 7 ( #$ '@@ · @,Pa 1 7 ( #$ '@A · A,Pa
c ,@ bc ,A bc

C. M. II : EXERCICES 82/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


1130 1 0,898 · 350
 : 0,996 · d · : 0e
0,932 · 4476,6 1130 1,048 · 436,295
17
19870,7

 0,997 ^ 1

• Vérification de la stabilité selon l’axe faible :

(#$ 1 HD,@ · /@,#$ 1 HD,A · /A,#$


: IA · dj · · : · e
(-+,Pa (#$ /@,Pa (#$ /A,Pa
17 17
`A ·
bc (,@ 'A@ · bc (,A 'AA · bc

1130 1 0,898 · 350


 : 0,980 · d0,616 · · : 0e
0,850 · 4476,6 1130 1,010 · 436,295
1 7 19870,7

 0,754 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$  350 '(. ^ /@,f,P$  434,8 '(.

Exercice 18

a) Classe de section

Classe 1

b) Coefficient d’équivalence

Connaissant les efforts au second ordre:

(#$ 191,65
HD  [é*+ · m1 7 n  1,020 · q1 7 r  0,968
(,@ 3770,7

Sans connaître les efforts au second ordre : utiliser une formule approchée.

c) Vérification de BC

Résistance et stabilité en travée

C. M. II : EXERCICES 83/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


• Vérification de la stabilité selon l’axe fort (pas de déplacement hors plan):

(#$ 1 HD,@ · /@,#$


: I@ · d · e
(-+,Pa ( /
`@ · 1 7 #$ '@@ · @,Pa
bc (,@ bc

191,65 1 0,968 · 189,5


 : 0,992 · d · e
0,842 · 1909,9 191,65 1,005 · 222,94
17
3770,7

 0,975 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité

/@,#$  189,5 '(. ^ /@,P$  222,94 '(.

C. M. II : EXERCICES 84/99 II.3. Membrures comprimées et fléchies


II.4. ASSEMBLAGES

Exercice 1

a) Configuration a)

Cisaillement des boulons  nombre de boulons nécessaires : K ‚ 3,4 ƒ K4

⋅ Section brute :  ‚ 8,5


Résistance en sections des plats  épaisseur minimale des plats :

⋅ Section nette :  ‚ 10,9


   12

Disposition des boulons : 2 rangées de 2 boulons avec, par exemple, „  30 ,


3  50 , „  40 , …  70

K. †-  310,2 '( & (#$  300 '(


Pression diamétrale (pour la disposition de boulons et l’épaisseur de plats ci-dessus) : OK

b) Configuration b)

2 assemblages identiques à celui de la configuration a). On en déduit :


⋅ Nombre de boulons : 4 (pour chacun des 2 assemblages ! – donc 8 au total), avec la

⋅ Épaisseur des plats et du couvre-joint :   12


même disposition qu’en a)

c) Configuration c)

2 assemblages identiques successifs.

Cisaillement des boulons  nombre de boulons nécessaires : K  2 (pour chacun des 2


assemblages ! – donc 4 au total)

Résistance en sections des plats et couvre-joints  -+.  12 , X‡*ˆXE|.‰  6

Disposition des boulons : 1 rangée de 2 boulons avec „  55

K. †-  331,3 '( & (#$  300 '(


Pression diamétrale (pour la disposition de boulons et l’épaisseur de plats ci-dessus) : OK

C. M. II : EXERCICES 85/99 II.4. Assemblages


Exercice 2

a) Coefficient de frottement I  0,3

Non-glissement des plats  nombre de boulons nécessaires : K ‚ 7,1 ƒ K8


(disposés en 4 rangées de 2 boulons)

⋅ Section brute :  ‚ 8,5


Résistance en sections des plats  épaisseur minimale des plats :

⋅ Section nette :  ‚ 10,8


   12

Pression diamétrale  pince et entraxe minimaux : „ ‚ 24 et 3 ‚ 44

b) Coefficient de frottement I  0,5

Non-glissement des plats  nombre de boulons nécessaires : K  5

⋅ Section brute :  ‚ 8,5


Résistance en sections des plats  épaisseur minimale des plats :

⋅ Section nette :  ‚ 10,2


   12

Pression diamétrale  pince et entraxe minimaux : „ ‚ 24 et 3 ‚ 44

Exercice 3

Effort maximal transmissible par les plats : (#$,DG  366,6 '(

Nombre de boulons nécessaires si les platines sont infiniment rigides : K ‚ 5,2 ƒ K6

Figure 65

Effort de levier si les platines ne sont pas infiniment rigides, pour la disposition de boulons de

⋅   10 : 1  0,37. ( , avec (  (#$ /6  (X+X| <‡* Š=  1,37. (#$ /6


la Figure 65 :

⋅   20 : 1  0,31. (

C. M. II : EXERCICES 86/99 II.4. Assemblages


  30 : 1  0,14. (
  40 : 1  0  pas d’effet levier car platines suffisamment rigides

Exercice 4

K ‚ 2,6  4 boulons (symétrie !)

Exercice 5

A vérifier séparément :
⋅ Reprise de F (frottement entre les plats)
⋅ Reprise de M (boulons tendus + zone de contact comprimée)

Reprise de F :

JP$  162,7 '( & J#$  40 '(

Reprise de M :

/#$ . ‹DG 40.10u . <68,5 : 123 : 6,9=


(,DG  }DG .    · 157 (  59,25 '(
! 21026674
^ (,P$  90,4 '(

Exercice 6

a) Boulons ordinaires 6.8

Cisaillement des boulons  nombre de boulons M16 nécessaires : K ‚ 5,9 ƒ K6

Pression diamétrale  pince et entraxe minimaux : „ ‚ 24 et 3 ‚ 40

⋅ Section brute : (-+,P$  352,5 '( & (#$  232,6 '(


Résistance en sections des plats :

⋅ Section nette : (,P$  348,8 '( & (#$  232,6 '(

C. M. II : EXERCICES 87/99 II.4. Assemblages


b) Boulons préserrés 10.9

Non-glissement  nombre de boulons M16 nécessaires : K ‚ 9,2 ƒ K  10

Pression diamétrale : OK avec les pinces et entraxes minimaux autorisés („  20 ,


3  40 ). Pour la semelle de l’IPE : K. †-  499,4 '( & (#$  261,1 '(

⋅ Section brute : (-+,P$  352,5 '( & (#$  232,6 '(


Résistance en sections des plats :

⋅ Section nette : (P$,|*.  225,6 '( & (#$,|*.  214,0 '(

Exercice 7

de l’effort tranchant J#$ et du moment de torsion /.,#$ :


Effort de cisaillement résultant dans le boulon le plus sollicité, sous l’application simultanée

/.,#$ . ‹DG  /.,#$ . DG 


?DG,#$  Œ?c.,G : T?c.,@ : ?Y U  q r : q : 12500r (
 
Ž Ž

/.,#$ . 100,37  /.,#$ . 40 


 q r :q : 12500r
54543,4 54543,4

(avec /.,#$ exprimé en (. )

?DG,#$ Z †‰  44349 (
On doit avoir :

/.,#$,DG  19,27 '(.


D’où :

Exercice 8

a) Boulons M20 6.8 non préserrés

(#$ Z 332,6 '(


Cisaillement des boulons :

(#$ Z 323,1 '(


Pression diamétrale :

C. M. II : EXERCICES 88/99 II.4. Assemblages


Résistance en sections du plat A :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 3 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4) – voir Figure 66

Figure 66

Section brute 1-1 : (-+,P$  352,5 '( & (#$  280 '(

⋅ 2-2 : (,P$  332 '( & (#$  280 '(


Sections nettes :

⋅ 3-3 : (,P$  275 '( & (#$  224 '(


⋅ 4-4 : (,P$  290 '( & (#$  280 '(

Résistance en sections du plat B :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 4 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4, 5-5) – voir Figure 67

Figure 67

(-+,P$  242,5 '( & (#$  56 '(


Section brute : la section 1-1 est la seule qu’il est nécessaire de vérifier dans le plat B

⋅ 2-2 : (,P$  176 '( & (#$  56 '(


Sections nettes :

⋅ 3-3 : (,P$  275 '( & (#$  168 '(


⋅ 4-4 : (,P$  290 '( & (#$  168 '(
⋅ 5-5 : (,P$  430 '( & (#$  280 '(

C. M. II : EXERCICES 89/99 II.4. Assemblages


b) Boulons M20 10.9 préserrés

Non glissement :

(#$ Z 352 '(

Pression diamétrale :

OK car OK en a)

Résistance en sections du plat A :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 3 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4) – voir Figure 66

Section brute 1-1 : idem a)

⋅ 2-2 : (P$,|*.  300,8 '( & (#$,|*.  257,6 '(


Sections nettes :

⋅ 3-3 : (P$,|*.  249,1 '( & (#$,|*.  179,2 '(


⋅ 4-4 : (P$,|*.  262,7 '( & (#$,|*.  212,8 '(

Résistance en sections du plat B :

A vérifier : 1 section brute (1-1) et 4 sections nettes (2-2, 3-3, 4-4, 5-5) – voir Figure 67

Section brute : idem a)

⋅ 2-2 : (P$,|*.  159,8 '( & (#$,|*.  33,6 '(


Sections nettes :

⋅ 3-3 : (P$,|*.  249,1 '( & (#$,|*.  123,2 '(


⋅ 4-4 : (P$,|*.  262,7 '( & (#$,|*.  100,8 '(
⋅ 5-5 : (P$,|*.  390,1 '( & (#$,|*.  235,2 '(

Exercice 9

Un exemple de dimensionnement pour la console et ses assemblages (joint et encastrement)


est présenté aux figures suivantes (Figure 68 et Figure 69) :

C. M. II : EXERCICES 90/99 II.4. Assemblages


Figure 68: Joint

Figure 69: Encastrement

Exercice 10

a) Boulons du plat d’about et contraintes dans le couvre-joint (section brute)

Boulon le plus tendu : },DG  186,3 (/   J,#$  65,78 '( ^ J,P$  203,2 '(

Couvre-joint (section brute) : }ˆ,DG  246,1 (/  > _@ /bc€  235 (/  !!


 choisir une nuance d’acier plus élevée (S275)

b) Connexion du couvre-joint

Effort à transmettre : J#$  855,2 '(

C. M. II : EXERCICES 91/99 II.4. Assemblages


Nombre de boulons : K ‚ 8,4  K  10 (5 rangées de 2 boulons)

⋅ pour la semelle de la poutre : „ ‚ 22 et 3 ‚ 46


Pression diamétrale :

⋅ pour le couvre-joint : moins restrictif

Disposition des boulons : „  30 , 3  60 , „  40 et …  100


 longueur du couvre-joint : 770 mm

Résistance du couvre-joint en section nette : JP$,|*.  704 '( ^ J#$,|*.  786,8 '( !!
(pour acier S275)  nécessaire de passer à un acier de nuance S355 : JP$,|*.  908 '(

Exercice 11

Non-glissement entre UPN et gousset : ?#$ Z 144,0 '(

UPN – section brute : ?#$ Z 317,2 '(

UPN – section nette : ?#$ Z 235,6 '(

Arrachement de bloc (on vérifie l’âme de l’UPN car gousset plus épais) : ?#$ Z 214,5 '(

Pression diamétrale (on vérifie l’âme de l’UPN car gousset plus épais) : ?#$ Z 263,9 '(

Résistance en section du gousset : ?#$ Z 285,9 '( (vérification élastique sécuritaire)

Conclusion : ?#$,DG  144,0 '(

Exercice 12

a) Couvre-joint

⋅ Epaisseur des couvre-joints :   12


Exemple de dimensionnement :

⋅ Boulons : diamètre M27, nuance 10.9, K  K  6, „  40 , 3  70 ,


„  75 , …  150

⋅ Couvre-joint en section brute : Jˆ,P$  846,0 '( & Jˆ,#$  776,4 '(
Vérifications correspondantes :

⋅ Boulons en cisaillement : J,P$  792 '( & J#$  776,4 '(


⋅ Couvre-joint en section nette : J|*.,P$  676,8 '( & J|*.,#$  672,9 '(
⋅ Pression diamétrale (couvre-joint) : J-$,P$  846,0 '( & J#$  776,4 '(

C. M. II : EXERCICES 92/99 II.4. Assemblages


b) Fourrure

⋅ Boulons : M27 10.9, K  4, „  40 , 3  70 , „  75 , …  150


Exemple de dimensionnement :

⋅ Fourrure en section brute : }DG  122,0 (/  ^ 235 (/ 


Vérifications correspondantes :

⋅ Boulons en cisaillement : J,P$  528 '( & J#$  354,2 '(


⋅ Fourrure en section nette : J|*.,P$  564,0 '( & J|*.,#$  283,4 '(
⋅ Pression diamétrale (fourrure) : J-$,P$  470,0 '( & J#$  354,2 '(

Exercice 13

Non-glissement sous F#$ : FP$  401,4 '( & F#$  400 '(

Pression diamétrale sous F#$ :


⋅ Semelle colonne : FP$  2467,5 '( & F#$  400 '(
⋅ Plat d’about : FP$  2820 '( & F#$  400 '(

Non-décollement dans la zone en traction sous /#$ : J,P$  100,4 '( & J,DG  71,5 '(

Contrainte de compression maximale sous /#$ : }DG,XD-  99,5 (/  ^ 265 (/ 

Exercice 14

Contrainte de compression maximale : }DG,XD- Z 265 (/   #$ Z 1065,6 '(

⋅ Traction due à /#$ : maximale pour la rangée de boulon supérieure


Boulons : interaction traction + cisaillement

⋅ Cisaillement dû à F#$ : hypothèse d’équirépartition entre les boulons


 #$ Z 550,5 '(

⋅ Semelle colonne : #$ Z 2467,5 '(


Pression diamétrale :

⋅ Plat d’about : #$ Z 2820 '(

Conclusion : #$,DG  550,5 '(

C. M. II : EXERCICES 93/99 II.4. Assemblages


Exercice 15

Vérification du profilé : #$ Z 62,98 '(

• Couvre-joints (section A-A) : #$ Z 52,65 '(


Vérification de l’assemblage :

• Plats d’âme (section A-A) : #$ Z 88,13 '(

⋅ Non-glissement : #$ Z 49,08 '(


• Attache des couvre-joints :

⋅ Section nette des couvre-joints : #$ Z 45,98 '(


⋅ Pression diamétrale (semelle IPE330) : #$ Z 48,96 '(

⋅ Non-glissement : #$ Z 172,35 '(


• Attache des plats d’âme :

⋅ Section nette des plats d’âme : #$ Z 63,22 '( en négligeant le fait qu’une
partie de l’effort est transférée AVANT la section nette (sécuritaire)  critère

⋅ Pression diamétrale (âme IPE330) : #$ Z 107,54 '(


non déterminant

⋅ Pression diamétrale (plats d’âme) : #$ Z 109,87 '(

Conclusion: #$,DG  45,98 '( (plastification de la section nette des couvre-joints)

Exercice 16

La résistance de l’assemblage est donnée par la plus faible des résistances des 2 sections
d’assemblage (voir Figure 70) :

/P$  min </P$, , /P$, =

Figure 70

C. M. II : EXERCICES 94/99 II.4. Assemblages


Section 1 : /P$,  JP$, . 

où JP$, est la résistance de l’assemblage cisaillé, considérant les composantes suivantes :

⋅ boulons
⋅ semelle de la poutre
⋅ semelle horizontale de la cornière

Section 2 : /P$,  JP$, . 

où JP$, est la plus faible des résistances entre :

⋅ la zone tendue
⋅ la zone comprimée

C. M. II : EXERCICES 95/99 II.4. Assemblages


II.5. EXERCICES RÉCAPITULATIFS

Exercice 1

Poutres : 3  22,9 '(/ (ELU déterminant)

Colonnes : 3  0 '(/

Conclusion : 3DG  0 '(/

Exercice 2

a) Colonnes

(-+,P$  499,1 '(, (,@  590,8 '(, (,P$  323,3 '(

Réaction d’appui de la poutre sur la colonne excentrée de „  48  colonne comprimée


et fléchie. Réaction excentrée maximale : †#$,DG  180,65 '(  3DG  48,17 '(/

b) Poutre

IPE 500

ELS : _  3,2 ^ /500  10

ELU : /,P$  288,9 '(. & /#$  225,8 '(.

Exercice 3

a) Colonne AB

HEA120

(B,P$  63,3 '( & (#$  63,0 '(

b) Poutre

ELU : /,P$  103,5 '(. & /#$  76,87 '(.

C. M. II : EXERCICES 96/99 II.5. Exercices récapitulatifs


ELS : _  11 ^ /350  14,3

c) Colonne CD

Résistance en travée et stabilité d’axe faible : 0,429 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité : /A,P$  /-+,A,P$  13,8 '(. & /#$  2,51 '(.

Exercice 4

a) Poutres

IPE500

ELU : /,P$  228,0 '(. & /#$  206,25 '(.

ELS : _  5,7 ^ /500  20

b) Colonnes

HEA280

Colonne CD : (,P$  (,P$,A  703,1 '( & (#$  611,25 '(

Colonne AB :

Résistance en travée et stabilité d’axe fort : 0,342 ^ 1


Résistance en travée et stabilité d’axe faible : 0,455 ^ 1

Résistance des sections d’extrémité : /@,f,P$  237,8 '(. & /#$  18,75 '(.

Colonne EF : moins critique que la colonne AB

c) Assemblage

efforts internes /#$  206,25 '(. et F#$  103,1 '( de la poutre à la colonne.
Un exemple d’assemblage satisfaisant est présenté à la Figure 71. Il permet de transférer les

C. M. II : EXERCICES 97/99 II.5. Exercices récapitulatifs


Figure 71

Boulons du plat d’about (M20, 4.6) :

Interaction entre l’effort de traction J..EX| dû à /#$ et l’effort de cisailllement JE‰ dû à


F#$ .

Sous l’effet de /#$ : traction dans les 3 rangées de boulons


⋅ Rangée 1 : }  168,7 (/   J..EX|  41,3 '(

⋅ Rangée 2 : }  115,3 (/   J..EX|  28,2 '(


⋅ Rangée 3 : }  8,4 (/   J..EX|  2,1 '(

Sous l’effet de F#$ : cisaillement dans les 6 boulons


Si équirépartition : JE‰  17,2 '(

• Interaction la plus défavorable :

JE‰  J..EX|  17,2  41,3 


q r :q r q r :q r  0,92 ^ 1
†‰ †. 44,3 47,0

Rem : les boulons les moins tendus pourraient en fait reprendre davantage de cisaillement.

Pression diamétrale sous l’effet de F#$ :

Semelle de la colonne : FP$  6. †-  1099,8 '( & F#$  103,1 '(

Boulons du couvre-joint (M24, 5.6) :

Effort de cisaillement à transmettre : J#$  313,64 '(

C. M. II : EXERCICES 98/99 II.5. Exercices récapitulatifs


Résistance des 4 boulons en cisaillement : JP$  4. †‰  319,5 '( & J#$

Couvre-joint :

• Contrainte de traction maximale sous l’effet de /#$ :

}DG  225,9 (/  < _@ /bc€  235 (/ 

Section nette : (,P$  343 '( & (#$  313,64 '(


Rem : (,P$‰*.EX| |*..*  343 '( & (-+,P$‰*.EX| ..*  329 '(  Ductile

• Pression diamétrale : JP$  4. †-  332,3 '( & J#$  313,64 '(

C. M. II : EXERCICES 99/99 II.5. Exercices récapitulatifs

Vous aimerez peut-être aussi