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2 / ELECT IK
COUR DE CASSATION
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
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Faits et procédure
Enoncé du moyen
2o/ que suivant l’article L. 11 I 1odu code électoral, sont inscrits sur la liste
électorale tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la commune ou
y habitent depuis six mois au moins ; qu’en jugeant, pour refuser à M. Flosse
son inscription sur les listes électorales de la commune de Papeete, que le
logement qui lui était sous-loué par le parti politique qu’il présidait, inclus
dans les locaux loués par ce parti, ne saurait être qualifié de local
d’habitation en l’absence d’aménagement permettant une habitabilité pleine
des lieux (absence de cuisine), le tribunal, qui s’est prononcé par ces motifs
inopérants tenant à des caractéristiques du logement loué sans rechercher
si M. Flosse et sa compagne n’avaient pas néanmoins, à la date de
référence, fixé leur domicile réel dans ce logement dont ils réglaient les
quittances EDF et où ils laissaient leurs effets personnels, n’a pas donné
une base légale à sa décision au regard dudit article. »
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Réponse de la Cour
4. Après avoir exactement rappelé que l’article 102 du code civil définit le
domicile comme le lieu où la personne a son principal établissement, le
jugement retient que pour justifier sa demande, M. Flosse produit un contrat
de sous-location, daté du 19 août 2019, par lequel l’association Tahoeraa
Huiraatira, représentée par son premier vice-président, lui a donné à bail un
local d’une superficie de 15 mètres carrés, ainsi que des factures d’électricité
à son nom et un procès-verbal d’huissier de justice constatant la présence
d’affaires personnelles.
5. Le jugement relève ensuite que les locaux loués font partie intégrante du
local occupé par l’association Tahoeraa Huiraatira, parti politique dont
M. Flosse est le président, et que la destination des lieux loués à cette
association est l’exercice de l’activité professionnelle du preneur.
7. Il retient que le fait que M. Flosse ait déposé des effets personnels ou
encore qu’il règle des factures d’électricité ne saurait à lui seul faire du local
concerné un domicile personnel.
Enoncé du moyen
« 1o/ qu’en se prononçant ainsi par des motifs inopérants tirés de l’absence
des caractéristiques supposées d’un local d’habitation, en l’occurrence,
l’absence d’une cuisine, sans vérifier si M. Flosse et sa compagne
n’habitaient pas néanmoins dans ce logement pour une durée de six mois
au moins, le tribunal n’a pas donné à sa décision de base légale au regard
de l’article L. 11 I 1o du code électoral.
Réponse de la Cour
12. Ayant relevé que ce délai n’était pas acquis à la date de la demande
d’inscription de M. Flosse sur les listes électorales de Papeete, de sorte que
ce dernier ne justifiait pas habiter dans cette commune depuis au moins six
mois, le tribunal, sans méconnaître les dispositions de l’article L. 11, I, 1o du
code électoral, a, par ces seuls motifs, légalement justifié sa décision.
REJETTE le pourvoi ;
M. Gaston Flosse fait grief au jugement attaqué d’avoir rejeté son recours
formé en vue de son inscription sur les listes électorales de Papeete ;
ET ALORS QUE suivant l’article L.11 I 1odu code électoral; sont inscrits sur
la liste électorale tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la
commune ou y habitent depuis six mois au moins ; qu’en jugeant, pour
refuser à M. Flosse son inscription sur les listes électorales de la commune
de Papeete, que le logement qui lui était sous-loué par le parti politique qu’il
présidait, inclus dans les locaux loués par ce parti, ne saurait être qualifié de
local d’habitation en l’absence d’aménagement permettant une habitabilité
pleine des lieux (absence de cuisine), le tribunal, qui s’est prononcé par ces
motifs inopérants tenant à des caractéristiques du logement loué sans
rechercher si M. Flosse et sa compagne n’avaient pas néanmoins, à la date
de référence, fixé leur domicile réel dans ce logement dont ils réglaient les
quittances EDF et où ils laissaient leurs effets personnels, n’a pas donné
une base légale à sa décision au regard dudit article.
M. Gaston Flosse fait grief au jugement attaqué d’avoir rejeté son recours
formé en vue de son inscription sur les listes électorales de Papeete ;
AUX MOTIFS QUE le local visé par Monsieur Gaston Flosse comme
consistant son logement ne pouvant être considéré comme un local
d'habitation pour les motifs évoqués ci-dessus, ce local ne saurait être
considéré comme la résidence de Monsieur Gaston Flosse.
Au demeurant, la durée de six mois n'est pas acquise. En effet, si
antérieurement à la loi no2016-1048 du 1er août 2016, l'article L11 précisait
que "Sont également inscrits, dans les mêmes conditions, les citoyens qui,
ne remplissant pas les conditions d'âge et de résidence ci-dessus indiquées
lors de la formation des listes, les rempliront avant la clôture définitive", il
convient d'observer que cette disposition n'a pas été reprise par la nouvelle
loi.
Dès lors, depuis l'entrée en vigueur de la loi du 1er août 2016, à savoir le
1er janvier 2019, cette disposition n'ayant pas été reprise, le délai de six
mois doit être acquis lors de la demande d'inscription sur les listes.
En l'occurrence, il est constant que ce délai n'était pas acquis au 5 décembre
2019, date de la demande d'inscription sur les listes électorales de Papeete.
Ainsi, Monsieur Gaston Flosse ne justifie pas habiter dans la Commune de
Papeete depuis au moins six mois.