Les comédies francaises sont-elles une tragédie nationale ?
Une question fort sérieuse
Mais d’idées ma tête est creuse Je me pense incapable d’aller à son encontre Seul devant une feuille l’aiguille cours sur la montre Ducobu, Boule et Bill, Brice de Nice Sont au cinéma ce qu’au rap est Kariss Du travail incomplet De véritables navets Mais où donc sont Boileau, Molière Des artistes qui me sont si chers. Le passage du théâtre au cinéma a-t-il tué l’humour ? Le rire a-t-il tourné court ? Mais soudain lorsque le cinéma français sombre dans le désespoir Et que tout amusement disparait dans un fondu au noir Surgissent alors des étoiles, certes isolées Mais qui une fois rassemblées Apparaissent telle une armée, De succès une marée, De rire non voilés. Oui je l’avoue devant les Tuches j’ai rit, Peut-être que pour vous c’est une preuve de gaminerie Mais pour moi c’est quelque chose de beau Pendant le temps d’un film je sort la tête de l’eau Plus de métro boulot dodo Je suis devant un long métrage que je trouve personnellement rigolo. La farce médiévale n’est pas morte, Non au contraire par les Visiteurs elle revient d’autant plus forte. De Plaute le romain jusqu’à Numérobis l’égyptien On continue de rire de petits riens. Soyons honnêtes intellectuellement avec nous-mêmes, Ionesco, La cité de la Peur c’est le même phénomène Un rire basé sur de l’absurde qui nous surprend Qui du bon sens va a contre-courant. Quand je suis content je vomi Et bien devant OSS117 il n’y a plus de compromis Je m’esclaffe et je me détend Je me purge alors de tout ce qui en moi est violent. Par là je cherche à vous ramener au terme de tragédie. N’oublions pas que cette dernière remédie A toutes nos plus sournoises et cruelles pulsions, Tel est son rôle depuis sa création. Et je pense donc que cette mission s’est transmise De la scène de théâtre à la caméra multiprise. Dire qu’ils sont une tragédie nationale Pour ces œuvres ma foi originales Les désigner ainsi est fort peu à propos Et sans vouloir me faire leur porte-drapeau Je pense que cela n’est que du pipeau Qu’il monte directement sur l’échafaud Et je le salue de mon chapeau Celui qui incapable de s’amuser Reste impassible devant les bronzés Esquisse sourire devant la tour Montparnasse infernale Car il trouve ça bien trop commercial. Triste vie que celle-ci De celui qui devant une blague réussie Laisse transparaitre un sourire maxi Alors que tout était calculé avec minutie Pour lui permettre de s’évader, De s’envoler, De batifoler, De se revigorer. Mais rien ne sert de palabrer ou de paraboler, Loin de moi l’idée de vous convertir à mes idées, J’essaie juste de vous ouvrir l’esprit Pas à de la philosophie, Mais à quelque de chose de plus petit Mais tout aussi remplis de sympathie. Vous me direz que c’est trop simple, Mais apprenez qu’il faut parfois être humble. Même devant un film réputé pour être mauvais On ne peut rester stoïque devant un tel navet Au contraire il faut s’y confronter de face Et enfin sortir de sa carapace Il faut disséquer ce qui au premier abord nous déplait Et d’un coup le sens caché se livre devant notre visage simplet Et le fou rire nous prend Il nous mène à travers le vent On se sent enfin vivant Le cœur bat rapidement De plus en plus fortement J’entends vibrer mes tympans Tels de profonds roulements Et voilà l’extase Une simple phrase A largement suffit Et maintenant je ris. C’est peut-être foireux Mais je suis un con heureux.