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Interférences et diffraction sont la marque du caractère ondulatoire de la lumière. Ces phénomènes sont
étudiés dans nos programmes de Terminale S mais le temps imparti ne permet guère de développer ce vaste
sujet. On essaiera d’illustrer les points suivants cités dans le programme, en prenant appui sur les ressources
documentaires et logicielles offertes par le WEB :
une compréhension de ces phénomènes ondulatoires qui s’appuie sur les analogies offertes par les ondes
mécaniques de gravité ou de capillarité (vagues à la surface de l’eau) et une analyse historique d’expériences
« clés » ;
la réalisation de figures d’interférences et de diffraction de la lumière avec lecture d’intensité des images
obtenues ;
une étude documentaire sur les interférences en lumière blanche par des lames minces, par exemple.
La nature fait bien les choses également et quoi de plus beau que de constater l’existence de la diffraction de
la houle par un obstacle ou une ouverture situés près des côtes ?
Là encore, le WEB par « GOOGLE EARTH » ou « GEOPORTAIL » permet d’extraire de belles images de ces
phénomènes de diffraction.
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Diffraction à la surface d’une cuve (ondes mécaniques de capillarité)
Si l’on doit en choisir une expérience filmée, prenons celle qui est proposée par l’Université de Nantes.
http://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/jacques_charrier/tp/interferences/exp_decouv3.html
Fig. 3 : la baie de Socoa – Saint Jean de Luz vue depuis GEOPORTAIL pour deux prises de vue différentes
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2.2. Interférences et principe de superposition des ondes
M
M’
d1’
d2
d1 d2’
a
Fig. 5 : interférences à la surface d’un liquide ; animation flash proposée par G. TULLOUE
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Bref, face à tant de matériaux historiques, au professeur de rassembler de façon pertinente ces informations !
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4. EXEMPLES DE DOCUMENTS ÉLABORÉS À PARTIR DES RESSOURCES NUMÉRIQUES CITÉES CI-DESSUS
4.1. FRESNEL et la diffraction de la lumière
En France, au début du XIXe siècle, le modèle de la lumière
qui domine chez les physiciens est newtonien.
Pour LAPLACE, BIOT, POISSON, mais aussi AMPÈRE et ARAGO, la
lumière est constituée de particules se propageant en ligne droite.
Ainsi l’ombre projetée par un objet éclairé doit avoir des bords bien
nets. Ce n’est généralement pas le cas car les sources de lumière sont
étendues et les bords présentent donc un dégradé, une pénombre.
Mais pour une source lumineuse ponctuelle, les bords de l’ombre
doivent être nets. Malheureusement, lorsqu’on illumine un petit objet
avec une source ponctuelle, on observe autour de son ombre des
franges sombres et claires ! Les newtoniens expliquent ce phénomène
par une interaction des particules de lumière et la matière du bord de
l’objet éclairé.
Figure de diffraction observée autour et Le jeune Augustin FRESNEL montre expérimentalement que cette
dans l’ombre d’une bille en acier de 3 mm interprétation n’est pas valide. Il interprète les franges observées
de diamètre éclairée par un faisceau laser. comme des interférences entre des ondes (similaires à celles déjà
connues pour le son ou encore les ronds dans l’eau). Il développe
alors une théorie ondulatoire de la lumière, inspirée des idées de HUYGENS. Ses travaux convainquent
AMPÈRE mais pas LAPLACE et ses condisciples ! En 1818, FRESNEL défend une thèse sur le sujet pour
obtenir le prix de l’Académie. POISSON, newtonien convaincu, trouve une objection imparable : en effet, en
appliquant la théorie de FRESNEL, les calculs montrent qu’un point lumineux doit apparaître au milieu de
l’ombre d’un disque convenablement éclairé, ce qui manifestement est absurde, inimaginable pour les
laplaciens ! L’académicien François ARAGO décide alors de mener l’expérience. Et tous virent l’impossible
se produire ! FRESNEL obtint le prix à l'unanimité et cette tache lumineuse impossible prit le nom de tache de
POISSON.
Et voici ce qu’écrivit plus tard à ce sujet FRESNEL dans son traité d’optique :
“Une des objections les plus spécieuses que NEWTON ait faite contre le système des vibrations lumineuses
est sans doute celle où il compare la marche du son avec celle de la lumière qui, selon lui, ne se répand
jamais dans les ombres, tandis que le son se fait entendre derrière les obstacles placés entre le corps sonore
et celui qui écoute. Mais d’abord il est inexact de dire que la lumière ne s’infléchit point dans les ombres et
il est surprenant que NEWTON n’en parle pas dans le dernier livre qu’il a consacré aux phénomènes de
diffraction. La lumière infléchie dans l’ombre devient encore plus sensible quand le corps opaque éclairé qui
sert d’obstacle est un petit disque circulaire : on aperçoit alors au centre de l’ombre un point lumineux
entouré de petits anneaux alternativement brillants et obscurs, toutes les fois que le point éclairant est assez
éloigné et qu’on reçoit l’ombre à une distance suffisante de l’obstacle. La partie éclairée dans le centre de
l’ombre est d’autant plus étroite que le diamètre du disque qui sert d’obstacle est plus grand relativement à
la distance où l’on reçoit l’ombre. […].
Les phénomènes de la diffraction, qui ne sont au fond que
ceux des ombres portées dans le cas le plus simple, celui où
l’objet éclairant est réduit à un point lumineux, ces
phénomènes, loin d’être contraires au système des vibrations,
sont peut-être ceux qui présentent les confirmations les plus
frappantes. C’est avec le secours de cette théorie que je suis
parvenu à en découvrir les lois rigoureuses et générales, et à
les représenter par une formule dans laquelle il n’entre
qu’une seule constante arbitraire qu’il faille déterminer par
l’observation, la longueur d’ondulation. Si l’on fait attention
Diffraction par un fil : au centre, on observe une à la variété extrême des effets de la diffraction, on sentira
tache brillante ! que, pour qu’une même formule, dans laquelle il n’entre
qu’une seule constante arbitraire tirée d’une autre classe de
faits, puisse représenter tous les phénomènes de la diffraction jusque dans leurs aspects les plus bizarres et
en apparence les plus irréguliers, il faut nécessairement qu’elle soit l’expression véritable de la loi des
phénomènes”.
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4.2. Interférences lumineuses et dispositif des miroirs de FRESNEL
I. Les interférences lumineuses observées par fresnel (Extrait des œuvres complètes d’Augustin FRESNEL, TOME II 1821)
« Nous pouvons maintenant expliquer l’expérience d’interférences lumineuses par deux miroirs, dans
laquelle on obtient des effets très frappants de l’influence mutuelle des rayons lumineux par la réunion de
deux faisceaux réfléchis régulièrement sur leur surface. Il ne faut point employer de glaces étamées, mais
noircies par derrière, afin de détruire la seconde réflexion, qui compliquerait le phénomène ; des miroirs
métalliques sont encore préférables. Après avoir placé les deux miroirs l’un à côté de l’autre, et de sorte que
leurs bords se touchent parfaitement, on les fait tourner jusqu’à ce qu’ils se trouvent presque dans le même
plan, et forment néanmoins entre eux un angle légèrement rentrant, de manière à présenter à la fois deux
images du point lumineux. On peut juger de cet angle d’après l’intervalle qui sépare les images ; il faut que
cet intervalle soit petit pour que les franges aient une largeur suffisante. On ne doit employer dans cette
expérience, comme dans celles de diffraction, que la lumière d’un seul point lumineux [...]
Pour découvrir ces franges, il faut s’éloigner un peu des miroirs, et recevoir directement les rayons qu’ils
réfléchissent sur une loupe d’un court foyer, derrière laquelle on tient son œil placé de manière que toute sa
surface paraisse illuminée. Alors on cherche les franges dans l’espace où se réunissent les rayons réfléchis
sur les deux miroirs, qu’il est facile de distinguer du reste du champ lumineux à la supériorité de son éclat.
Ces franges présentent une série de bandes brillantes et obscures, parallèles entre elles, et à égales distances
les unes des autres. Dans la lumière blanche elles sont parées des plus vives couleurs, surtout celles qui
avoisinent le centre ; car, à mesure qu’elles s’en éloignent, elles s’affaiblissent graduellement, et
disparaissent enfin vers le huitième ordre. Dans une lumière plus homogène, telle que celle qu’on peut
obtenir au moyen d’un prisme ou de certains verres colorés en rouge on aperçoit un bien plus grand nombre
de franges, qui ne présentent plus alors qu’une suite de bandes obscures et brillantes de même couleur. En
employant une lumière aussi homogène que possible, on réduit le phénomène à son plus grand degré de
simplicité ».
II. Annexe : le dispositif des miroirs de FRESNEL
S
Écran
M1
S1 P
Champ
d’interférences
S2 H
M2
Franges d’interférences
avec les miroirs de FRESNEL
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Ce sont les modules lectures d’images (d’intensité) qui nous intéressent tout particulièrement.
Ces deux logiciels peuvent commander le fonctionnement d’une WEBCAM (un plugin est nécessaire pour
SALSAJ qui est téléchargeable sur le site) afin de photographier la figure de diffraction ou d’interférences
obtenue.
Ils possèdent des outils graphiques permettant de lire les niveaux d’intensité des pixels sélectionnés (REGAVI
permettant même de sélectionner les pixels R, V, B tout en incorporant un algorithme de lissage de la figure
obtenue). Il est possible de bien étalonner les spectres correspondants (SALSAJ propose des réglages très fins)
et d’exporter les données obtenues dans des fichiers TXT qui sont parfaitement lus par les tableurs
généralistes et bien d’autres (REGRESSI, LOGGERPRO, etc.).
Ces logiciels ne sont donc pas prisonniers d’un environnement donné (ainsi REGAVI peut marcher
indépendamment de REGRESSI).
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fente
webcam
fentes
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3.3. Lectures des images obtenues
I I
Diffraction fente a = 100 µm
20,3 mm λ = 650 nm et D = 1,60 m. 0,9 49,4 mm
0,8 Interférences d'Young
D = 1,60 m ; λ = 650 nm ; b = 200 µm
0,8
0,7
0,7
0,6
0,6
0,5
0,5
0,4
0,4
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
-40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 -0,06 -0,04 -0,02 0 0,02 0,04 0,06
x/mm x/m
Fig. 11 : lecture d’une figure de diffraction puis d’une figure d’interférences après exportation dans
REGRESSI des données récoltées sous REGAVI
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Questions
1. Quelle est la différence de marche entre les deux faisceaux
réfléchis dans le cas d’une incidence normale ?
2. À quelles conditions les interférences sont-elles :
constructives ? destructives ?
3. L’indice de réfraction de la chitine est n Si la lame de
chitine a une épaisseur de e 80 nm, quelle sera la couleur du
e papillon ?
4. Si l’angle d’incidence augmente, les longueurs d’ondes
Interférences de deux rayons par réflexion sur correspondant aux interférences constructives vont-elles
les faces d’une lame mince. augmenter ou diminuer ?
5. La couleur des animaux n’est pas majoritairement d’origine
interférentielle. À quoi est-elle due essentiellement ?
6. Quelle est l’origine des variations de couleur dans le Petit Mars changeant ?
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5.3. Interféromètres
En accompagnement personnalisé, il est possible à défaut d’en réaliser un en laboratoire, ce qui est du
domaine du possible d’étudier le principe de fonctionnement d’un interféromètre :
(1) : de MICHELSON ;
(2) : de MACH – ZEHNDER.
Cela se justifie par les très nombreuses applications qui font appel à ces types d’interféromètres ; et c’est
aussi nécessaire de comprendre leur fonctionnement dans le cadre du programme de Terminale S (relativité
restreinte et expérience de Michelson – Morley).
Le fonctionnement de ces dispositifs qui permettent de réaliser des interférences par division d’amplitude de
l’onde incidente est plus simple à expliquer que celui des fentes d’Young (division du front d’onde) pour
lequel se superpose le phénomène de diffraction par une ouverture !
Quelques liens utiles :
Dispositifs interférentiels
Cours de Pascal PICART - Joëlle SURREL - ENSIM – IUT St Etienne :
http://www.optique-ingenieur.org/fr/cours/OPI_fr_M02_C05/co/Cours_M02C05_1.html
Un cours en ligne (sous licence GNU) très bien réalisé pour présenter les différents dispositifs
interférométriques.
Vidéo par canal U :
http://www.canal-u.tv/video/unittv/interferometre_de_michelson_applique_a_l_oct.7199
Présentation particulièrement pédagogique d’un interféromètre de Michelson.
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