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L'Académie africaine des langues a été créée en 2001 afin de gérer ce patrimoine
linguistique603.
Économie
Article détaillé : Économie de l'Afrique.
Histoire économique
Dès 3000 av. J.-C. l'Égypte antique voit la naissance d'un État puissant605 ; à sa tête, le
Pharaon contrôle le commerce et l'exploitation des mines606. Le bois, rare dans la région, est
un élément important des échanges607.
En Afrique subsaharienne l'échange de biens est attesté au néolithique récent et aux débuts de
l'âge du fer, durant le Ier millénaire av. J.-C.608 Il porte sur le fer et la pierre (pour les outils et
les armes), le cuir, le sel, les céréales, le poisson séché, les tissus, la céramique, les bois
travaillés, les noix de cola et les parures en pierre et en fer609.
Durant le Ier millénaire av. J.-C. et les premiers siècles de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord
avec les comptoirs phéniciens, grecs, romains et l'Afrique subsaharienne prospèrent aux deux
extrémités des routes du commerce transsaharien610 tandis que se continue le commerce vers
le Proche-Orient. Un peu avant le début de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord, notamment la
Cyrénaïque, est le grenier du monde antique611. Au début de l'ère chrétienne le royaume
d'Aksoum est une puissance de premier plan du commerce mondial612 ; les textes font allusion
à une large gamme de produits exportés : obsidienne, ivoire, cornes de rhinocéros, peaux
d’hippopotames, singes, tortues, poudre d’or, parfums, animaux vivants et esclaves613.
Les nouveaux États, indépendants à partir des années 1960, reprenant les frontières coloniales,
sont majoritairement des États rentiers où des oligarchies captent la rente (pétrolière et/ou
minière) mise en place au moment de la colonisation621,620. Les richesses africaines ont permis
l'accumulation du capital en Europe, préalable à son industrialisation, mais le continent
africain en a été privé. L'économie de l'Afrique reste donc rentière, extravertie et la logique
redistributive l'emporte sur celle d'accumulation621.
La caractéristique la plus générale du continent est que son économie et ses exportations
reposent sur les industries extractivesnotes 98,623,624 : « la moitié environ des pays d’Afrique
subsaharienne sont exportateurs nets de produits de base et, contrairement à ce qui s’est passé
ailleurs, les exportations de produits des industries extractives ont vu leur importance
augmenter depuis les années 90, ce qui a fait de cette région l’une des parties du monde les
plus fortement tributaires des produits de base, plus ou moins à égalité avec la région Moyen-
Orient et Afrique du Nord625. » Cela entraîne une forte dépendance aux cours internationaux
des matières premières626. À titre d'exemple, 80 % des exportations de l'Algérie sont
constituées de produits pétroliers627. En 2014, pour l’ensemble du continent, le pétrole et ses
dérivés ajoutés au gaz naturel liquide ou gazeux, représentaient 53,3 % des exportations628.
S'il est riche en pétrole et le plus riche de la planète en matière de minerais avec 30 % des
réserves minérales mondiales330, il l'est aussi en terres agricoles disponibles, ce qui crée une
nouvelle « ruée sur l'Afrique » notamment de la part de pays du Golfe et d'émergents comme
l'Inde et la Chine629,630, qui achètent des terres sur le continent. Environ 5 % de la surface du
continent appartient ou est louée pour une longue durée à des pays étrangers631. Ce
phénomène est appelé « accaparement des terres ».
Profitant d'un supercycle haussier des matières premières632, la croissance du PIB de l'Afrique,
notamment subsaharienne, est continue et soutenue, supérieure à la moyenne mondiale,
depuis le début du XXIe siècle : « L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre
2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en
2009 ; la productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie
2000633 ». Les disparités entre pays et entre sous-régions sont cependant importantes634,635 ; en
2011, le PIB/hab. en parité de pouvoir d'achat de l'Afrique du Nord (7 167 $) est presque le
triple de celui de l'Afrique subsharienne (2 391 $)636. L'inégalité sociale est également très
forte637. La croissance a marqué le pas en 2015 du fait de la baisse du cours des matières
premières, principales sources de revenus pour le continent, comme cela avait été le cas en
2009 du fait de la crise mondiale. La forte demande des classes moyennes émergentes devrait
malgré tout entretenir la croissance et les perspectives de long terme sont bonnes638.
Cependant, le continent est « en retard » (34 des 48 pays les moins avancés se situent en
Afrique639) et présente de faibles performances ; en 2014, le PIB par habitant en parité de
pouvoir d'achat est de 3 513 $640 pour l'Afrique subsharienne, alors que la moyenne mondiale
se situe à 14 956 $640. En 2018, le PIB du continent africain est estimé à 2 510 milliards de
dollars (USD) par le FMI, cela représente 2,8 % de l'économie mondiale641.
Partant, de nombreuses études existent sur les causes de ce phénomène, que d'aucuns
appellent la « malédiction des tropiques »642. On a ainsi mis en avant les facteurs
démographiques (fécondité…), politiques (faiblesse des États de droit…), historiques
(influence de la colonisation…), infrastructurels (production d'énergie insuffisante…)633, ou
invoqué la malédiction des frontières (États trop petits, enclavés…) ou bien encore, constatant
le poids des industries extractives, le syndrome hollandais (ou « malédiction des matières
premières »)643,644,645 et le phénomène d'État rentier qui l'accompagne (captation des revenus de
la rente par une oligarchie au détriment de la population)646.
Pour l'heure, le retard est bien réel, l'usage même du terme « miracle » indiquant qu'il ne s'agit
que de contre-exemples659 dans une Afrique qui reste le « continent de la pauvreté ». Même si
la pauvreté recule, la proportion de pauvres vivant en Afrique est malgré tout en croissance,
montrant que ce recul est moins rapide qu'ailleurs sur la planète660. Parmi les objectifs du
millénaire, les indicateurs concernant l'insécurité alimentaire et la pauvreté sont ceux qui
progressent le moins661.
Investissements étrangers
D'après les Nations Unies, en 2016, les cinq principaux investisseurs étrangers sur le
continent africain, en termes de stock d'IDE, étaient les États-Unis (57 milliards de dollars
USD), le Royaume-Uni (55 milliards), la France (49 milliards), la Chine (40 milliards) et
l'Italie (23 milliards).
Les flux d'investissements étrangers à destination du continent ont chuté de 21 % en 2017 par
rapport à l'année 2016. La valeur totale des flux IDE vers l'Afrique pour l'année 2017 s'est
élevée à 42 milliards de dollars (13 milliards vers l'Afrique du Nord et 29 milliards vers
l'Afrique subsaharienne). Les flux d'IDE intra-continentaux ont en revanche progressé de 8 %,
essentiellement grâce aux entreprises marocaines et sud-africaines662.
Dette
Articles connexes : Dette du tiers monde, Initiative pays pauvres très endettés et Ajustement
structurel.
Les années 1980-1990 sont marquées par la crise de la dette663 ; le relèvement des taux
d'intérêt et la baisse des revenus d'exportation plongent le continent dans une crise financière
qui amène la mise en place des programmes d'ajustement structurels664. Dans le même temps
l’aide publique à l'Afrique diminue notablement, réorientée vers l'Europe de l'est ; c'est
l'époque de « Adieu Bangui, bonjour Varsovie »663. L'organisation politique et économique
des États est drastiquement revue notamment par le démantèlement des appareils étatiques
jugés coûteux et inefficaces et celui des entreprises para-étatiques à la compétitivité
critiquable664. Cette purge libérale crée la « génération ajustée » ou « génération
déflatée »665,notes 102 ; mais, conjugée au retournement des cycles internationaux en matière de
taux d'intérêt, à une reprise des aides publiques vers l'Afrique et à une reprise des
investissements directs étrangers depuis l'an 2000667,668,669 (avec notamment une forte
implication chinoise670), cela conduit à une baisse de la charge de la dette dans les finances
des États671. À la fin de la première décennie du XXIe siècle, l'Afrique est moins endettée que
les pays occidentaux développés672, même si sa dette reste sous surveillance : « La viabilité de
la dette est une préoccupation croissante673 ».
Infrastructures